Responsive image
 

Bulletin SAF 1923


Télécharger le bulletin 1923

Archives du château de Kerjean-Mol

Avertissement : ce texte provient d'une reconnaissance optique de caractères

Société Archéologique du Finistère - SAF 1923 tome 50 - Pages 24 à 48

Sous ce titre, le Bulletin publiera un certain nombre de
pièces conservées dans le chartrier du château de Kerjean-
Mol (en Trébabu, canton de Saint-Renan, Finistère),
appartenant à la famille de notre confrère, M. Guy de
i(ersa uzon, qui nous a communiqué ses transcriptions . .
Ces pièces, du XVIe et du XVIIe siècles, donnent des ren­
seignements d'ord re héraldique, généalogique ou mili­
taire sur plusieurs lignées du Bas-Léon et aussi du pays
de Morlaix, la famille de Kersauzon-Kerjean ayant hérité
les biens et les litres de diverses anciennes maisons/ du
Tréguier, telles que les Le Borgne de Lanharan et les
Goudelin de Goasmelquin.

Commission du seigneur de Plœuc, capitaine
de l'arrière ban de Léon, au sieur Le Rodellec
du Porzic, l'instituant capitaine de la paroisse
de Quilbignon.

Mars 1581 .
Vincent de Plœuc, sr de Plœuc, ch" de l'ordre du Roy,
seigneur du Tymeur, du Breignoll et capp·e du ban et
arrière ban de l'évêché de Léon, il. tous qui ceste verront
salut. Scavoir faisons qlle nous ayant en intention d'em­
ployer noble Cristophe Rolland. capp"' des parroissiens
partables de Quilbignon à d'autres charges et affaires

importantes au service du Roy et bien du -publicque , voullant
laisser les dits paroissiens du dit Quilbignon depourveuz
de capitaine. A ces cau;,eset autres il. ce n ous m ouva nt,
Nous conSan t en la s uffisante fidélité et experience de noble

Yvon Rodellec, s' du P orzic, esperant qu'iL .. et qu'il fera
en cela imita ti on des vertu z de ses ancêtres ayant eu la
ch arge des dits parroissiens avons su r la volontaire demis­ sion du dit R olland nomm é> commis et institué, comm ettons
et institu ons le dit s' du P orzic, capitaine des partables et
contributi fs du dit Quilbig non pour cenl x .. et par tous ...
en le service du Roy et a ffaires du pays .. . par n otre man­
dement et ch acun des dits paroissiens partables et contribu-

tifs" n ous ma ndons estre au dit s' du P orzic... la dite
charge . . . et obeissant en pryant ... les offi ciers et sergents
du Roy lui estre en ce ...

Fait et do nné sous nos seings et'cach et d'a rm es en n otre
ch ateau du Breig nou le pre mi er jour de mars l'an mil cinq
centz quatre ving t ung .
Ainsi sig né: DE P LŒUC.

Prééminences des seigneurs de KermOl'van à
Saint - Mathieu, Plougonvelin, Trébabu et
Notre-Dame du Val.
l a N ovembre 1610.
François Le Deauguer, escuyer , Sieur de K ergongar ( l )
conseiller du Roy et son baill i en la juridicti on de Saint
R enan et Brest, Sa voir faiso ns qu e par n obl e h omm e Tan-

(i) (En Plounevez?) A la convocation de l'arrière ban de 1534, publié
pal' M. LE G UENNEC, Jean Le Veyer, Sr de Langongar en Plouzané.

guy Penjeuntenyo aussi conseiller du roi et so n sénéchal
en la dite cour, mary esponx de demoiselle Catherine Ker­
morvan sa com pagne mi neure ... S'et dame de KeT'moT'van(I),
de Lisle, Poulbrouen et autres lieux , nous a esté verbale­
ment remontré que de toute antiquité leurs prédécesseurs
Sr. de Kermorvan sont nottoirement tenus et réputés patrons
de l'église parroisiale de Trébabu en laquelle et joignant
icelle est situé leur dit manoir de Kermorvan, et comme tels
auroient leurs prééminances aux plus anciens endroits de
la dite église tant en bosse qu"'en litre et droits de lisiére et
n'ayant aucunes armes du Roy ny d'autres au dessus des
siennes en la dite paroisse; comme aussi il remontre avo ir
des chappelles et escussons armoyés de ses armes tani en
l'église parroisiale de Plougonvelen qu'en l'église abbatiale
de Saint Mahé, qu'en l'église de Notre Dame de Saint Renan
que autres endroits de la dite ju~idiction, lesquelles préémi­
nences il a employé ou entend employer aux adveus qu'il a
fouruy en la Chambre des co mptes de ce pays; que par sen­
tence donn ée en la dite cour le 6
eme
de ce mois il a esté
ordonné que liziéres seraint mises au dedan s et dehors de
tou tes les églises parro isiales de ce ressort pou l' acco 111 plis­ sement des pompes funèbres fai ctes au feu Roy tres auguste

Henry Le Grand quatrième décédé puis les six mois, que
Dieu absolve, et qu'un écusson du Roy seroit mis au plus
haut et éminant endroit des maitresses vitres de chacune
des dites églises, ce qui ne peut estre fait sans changer estat
aux prééminances du dit suppliant en la dite église de Tré­
babu, supliant qu'il nou s plut condescendre sur le lieu de ses
prééminances pour en faire bon et vray proces verbal en
pl'ésence du procureul' du Roy de la dite COllr de l'estat
d'icelles et ce avant l'aposement des armes du Roy ny ayant
jamais esté jusque à présent, affin de · conservation de ses

(il El) TréIJabu.

droits et pour servir de justification de ses dites préémi­
nances en. la Chambre des co mptes, et ailleurs ou il appar­
tiendra, même affin qu'il puisse faire répa rer certaine partie
de ses a rmes qui sont es dittes vitres estant a présent par
l'injure des temps et pO Ul' leur gra nde antiquité faillies, rom­
pu es et ma ngées de rouille et mettre au tres vitres et écusso ns
en leurs places et pour l' ornement et embelissern ent des
dittes églises.
A quoy inclinants nous auri ons prévu jour pour condes-
. cendre SUI' les lieux de ses préérnin ances au dixiéme de ce
mois de 9
bre
1610 en présance du pl'ocureur du roi en la dite
cour aux fins de la dite remontrance et adv enu le dit 10· jour
de 9
bre
dit an 1610 nous nous somm es transportés exprés
jusqu'à la ville de Saint Mahé au quel lieu se sont aussy
trouvés environ les deux h eures après midy du dit jour et

ont compa rus noble h o mm e François L e Jar (1 ) pl'ocureur
du Royen la dite cour et Me Mich el K ernatoux (2) co mmi s
a u g l'effe juré en tel cas l'equis et le dit S, de Kerm orvan.
Lequel nous a répété les fi ns de sa remontrance et d'a bon­
dant reqtTis de condescendre 'jusqu'a l'église abatiale du dit
SI Mah é à qu oy in clin ants du consentem ent du procureur
du Roy nous serions entrés en la dite église et y estant et
procedant ft faire estat de ses dites pl'ééminançes nous a le
dit Sr de Kermo rvan montré un e chapelle sittu ée da ns le
midy au cœur de la dite église, nommée la ch apelle de
N ostre Dame de Pitié (3) ayant une fenêtre deve rs l' Oriant
et un e autre devers le midy laquelle il nous a dit luy apar-

(i ) Sr du Cleuzmeur. Cf. Défense de l'île du Conquet en 1625, par
E. D ELÉCLUSE, dans Bulletin de la Société académique de Brest, 2

série,
tome IX, i883-i8~4" page i35. .
(2) Sr du Prédic en Plougonvelin. Ce vieux manoir. situé à 200 mètres
environ des ruines de l'abba ye, subsiste toujours, mais est transformé
en fermp.
(3) URSCHELLER, dans son ouvrage de la Pointe SainHfathieu, ne lui
donne pas ce nom, .

tenir et avoir droit prohibitif en icelle cbapelleet d'effect il
nous a montré en la dite vitre qui est devant l'autel devers
l'Oriant deux écusso ns portants en armes une croix a utr'e­ m ent un e niele (1) d'azur en champ d'argent qu>il nous a dit
estre les armes plaines de toute antiquité de la dite maiso n
de K erm orvan et nous a montré que la dite vitre devers le
midy est toutte brisée par l'impétuosité des vents et avons

pour apuré qu'il n'y a autres arm es es dites vitres .
Et ce fait nou s nou s serions r etirés de la dite église 10 re­ quérant le dit P enfeuntenyo et trans porté tous de compagnie '
jusqu'à l'église paroissiale de Plougonvelin (2) ou estants
nous a le dit P enfeuntenio montré da ns la grande et maî­
tresse vitre estante au devant du grand autel et la rose
d'icelle vitre le nombre de huit écussons scavoir au soufflet
devers le septentrio n pOl'tant en ba nniè re les h ermin es et

e n alia nce portant d' azur à trois lys et deux derny lys d'or,
plus en deux so ufflets p r'och ains a u dessous et vis li. vis l'un
de l'autre deux écusso ns aussy en bannièr'e portant d'O!' li.
trois fasses de gueule avec le la mbeau d'azu r et un e crosse
d'or sur chacun des dits écusso ns; Plus au milieu de la
dite vitre deux autres so ufflets plus bas portant aussy deux
écussons et celui devers le Septentrion portant de gueule li.
un li on d' or àvec un lambeau d'argent, et l'autre dever s le
midy portant en a rgent ladite niele d'azu r et plu s bas en
deux autres soufflets deux aut r 'es écu"sons, scavoir e n celuy
devel's Sep tentrio n d'or a tr'ois roses de g ueule avec un lam­
beau de g ueule et l'autre devers le midy e n escartelé pOI'-

tant a u dessus d'argent 0 des losanges de sable e t plus bas
d'or a un e coqu ille de gueule et en la pannele proch e de l a

(1.) Guy LE BORGNE , Instruction des termes usités au blason des armoi­
ries, 1667 : « NeH e, nyelle ou anille, se dit d'une croix qui est comme
ancrép, hormis qu'elle est beaucoup plus pelite et étroite" que l'ordinaire. J)
Kermorvan portait, selon P. de Courcy: d'argent à la croix ancrée et
alésée d'azur.
\ 2) L'église actuelle est du xvm

siècle.

muraille devers le Septentrion soubz la dite rose a un autre
écusson portant d'argent 0 les susdites losanges de sable
et a travers du dit écusson une barre de gueule semée de
trois trèfles d'argent.
Et aussy nous a le dit P enfeuntenyo montré autre vitre
qui est devant l'autel de la Chapelle de Nostre Dame et de
Sainte Anne sittuée au Septentrion du cœur de la dite église
portante en la rose d'icelle au dessus de trois panneles sca­ voir au plus haut soufflet et en deux soufflets au bas de la
dite rose trois écussons portant les dites h ermines et joi­
gnant le plus bas écusson portant les dites hermines, au souf~
flet au dessous y a autre écusson d'al'gent pOl'tant ladite niele
d'azur dont le dit Penfeuntenyo a dit les dits deux écussons
portant ladite niele es dittes deux vitres lui appartenir et sur
ce ouy tant à la requeste du dit procureur du l'oy que du dit
Penfeuntenio, Nobles gentz B ernard Jouhan s· de ... et Robert
Courtois s· de B our[Jneujf et messire Martin Clerre curé
du dit Plougo nvelin présants en la dite église, ont dit par
leurs serments avoir touj ours ouy dire et sont certains que
les dites plus hautes armes sont les armes de Bretagne et
les deux autres qui portent les dites crosses estre les armes
d'un abbé R erlech (1) abbé de Saint Mahé, fils de la mai­
son du Plessix ou de la maison de Kerleach, et le dit lion
d'or estre les armes de Kermorvan de toute :mtiquitté et les
dites roses estre les arrnes de Kermenec, et les dits losanges
et coquille les armes de Kerviny et les dits losanges avec
la dite barre à travers estre les armes de la maiso n de

Keredern. Ce qu'ils affirment véritable et ont signé et
randons pour apuré qu'il n'y a d'autres armes en la dite
grande vitre ny en la dite rose de l'autre vitre.
(i) Guillaume Kerlech fut, suivant Dom Mariee, le 1.g

abbéeamman­
dataire (1430-i467) de St Mahé. Il assiste, le 1.2 juillet 1432 au contrat
de mariage d'Yvon M esnoalet fils av ee Catherine Kèrmorvan, fille de

Et ce fait nous sommes retirés et le lendemain ll· m.
du dit Novembre nous nous sommes de recheff à la dite
requeste rendu en l'église paroissiale de Trébabu (1) près le
manoir de Kermorvan auquel lieu sont aussi comparus le
dit procureur du Roy et les dits Penfeuntenio et Kernatou.
Lequel P enfeuntenio nous a montré dans le pignon occi­
dental de la dite église par dehors un écusson en bosse au
dessus de la porte du dit pignon portant ladite niele ou croix
nielée, et ayant entré par la dite porte dans la dite église
nous â le dit sr de Kermorvan montré une fenestre au dit
pignon occidental com posé de deux panneles et t.rois soufflets
au dessus, le plus haut portant un écusson d'argent le dit
nice d'azur et en aliance les armes de la Nouerle (2) qui sont
trois ançilS d'azur et d'or 0 un ch eff de gueule portant
un pin d'or, plus nous a montré une autre fenestre au haut
de la neff de la dite église et devers le septentrion qui est de
deux panneles et trois soufflets et au plus haut sont les
arm es plaines de la dite maiS')ll de Kermorvan et au soufflet
devers l'oriant les dites armes de Kermorvan ô les armes
de la Nouerte en aliance, et à l'autre devers occidant sont
ladite niele d'azur et en aliance les armes d'une autre maison
de Kerm orvan qui sont d'argent ô une croix nielée de sable

et aussy nous a montré un escabeau jouxte le plus haut pil-
lier devers le septentrion de la dite nefi armoyé du dit nile
et armes de Kermorvan et apurons qu'il n'y a d'autres armes
au dit pignon occidental en vitre ny en bosse ny en vitres et
fenestres, ny autres escabeaux en la dite neff.
Et aussy nous a montré deva nt le dit escabeau et l'autel
de M. St Pierre un e pierre tombale armoyée des dites armes
de Kermorvan et devant la porte du ... autre pierre tombale
armoyée d'un calice et des dites armes de KermOl'van que le
li) L'église actuelle date de 1.759.

dit Penfeuntenio a dit eatre affecté au chapelain qui desser-
voit la chapelenie de la fondation de Kermorvan dans sa

chapelle particulière en la dite églize> et estants entrés au
Cœur nous a montré la gran· de et maîtresse vitre de la dite
église consistant en trois pannelles et six roses au dessus et
en la plus haute rose en la coeniche au soufflet plus h aut et

au bas d'icelle y a deux écussons porta~t les dites armes
plaines de Kerm orvan et en la rose au dessous devers le
septentrion autre écusson portant aussy ladite niele d'azur en
champ d'argent, et en l'autre rose vis à vis devers le midy
ladite niele d' azur et en aliance d'or ô trois fasses de gu eules

qui liont les arm es du Chatel et en la petite rose du
milieu soubz les dites deux dernières roses et au dessus de
la pannelle du milieu y a autre escusson portant d'argent à
ladite niele d'azur et en aliance les armes de L ezuryny qui
sont de gueule ô un cheff d'argent semé d'hermines et en la
dite panneHe du milieu au dessous sont en un écusson les
arm es de Kerm orvan et en aliance les armes ancienn es de
la maison du Rouazle en Cornouaille qui sont d'argent ô
trois fasses d'azur et en autre écusson laditeniele d'azur et en
aliance les dites armes de la dite maison de la Nouerte et
apurons qu'en les dites trois roses plus hautes entre rose et
pa nneH e du mili eu n'y a autres armes qu e celles de la dite
maison de Kerm orvan avec les dites aliances et les deux
autres pannelles et prochaines roses sous icelles sont arm o­ yées scavoir la rose et panelle qui sont devers le septentrion

des armes de la m aison de K eruzou qui sont aussy d'ar-
gent ô une nile d'azur avec le lambeau de gueule, estant
comm e dit le dit Penfeuntenio le dit seigneur sieur de Keru_
zou premier juveig neur so rti de la dite maison de Kermorvan
portant encore le nom et les armes de Kerm orvan, et aussy
y a plusieurs armes et alia nces de la maison de K erjean
M ol qui sont d'argent ô trois ancres de sable avec plu­
sieurs arm es des maisons alliées en icelle.

Plus nous a le dit Penfeuntenio montré une chapelle au
midy du cœur de la dite église ainsy qu'elle est située depuis
les deux arcs entre deux la porte qui s' ouvre sur icelle devers
le cimetière, l'escabeau du sr de I~ervinigan au ras de
deux tombes basses du dit Penfeuntenio devers l'occidant et
une tombe du sieur de Kerourien sous le dernier arc du
cœur contenant deux fenêtres l'une devers l'oriant et l'autre
portant les armes plaines de Kermorvan et les dites armes
avec les armes de Quijac (1 ) en aliance et l'autre fenestre
portant deux écussons armoyés des dites armes de Kermor­
van avec les armes du R ouazle qui sont à présent d'or à
trois cormorants de sable, de Kel'groazes (2) qui sont d'ar­
gent 6 trois fasses de sable, de Kerliver qui sont d'azur ô
un sautoir d'o r ... et ayant un lion d'or en chacun angle et
celle dr. la petite Palue qui sont 'd'argent ô un poisson avec
des billettes de sable (3) et au dessous de la petite fenestre
ya deux tombes enlevées soubs deux arcades ou voules
armoyées de ladite niele en bosse, laquelle chapelle le
dit Penfeuntenio dit estre sa chapelle particulière en la
dite église.
Plus nous a montré deux pierres tombales basses dans le
cœur entre la tombe élevée soubs l'arc que fait l'enclos de
la dite chapelle et le marchepied du grand autel armoyé au
dessus de ladite niele, lesquelles tombes basses et enlevées
avec l'issue qui est au dessus en la sacristi e et la chapelle il
dit lui apartenir, plus au second rang des tombes au dit cœur
nous a montré autre tombe armoyée du dit nie! situ é entre
deux tombes au sr de K ervinigan et autre près la porte du

(i) Hervé de Kermorvan, vivant vers ili30, avait épousé Marguerite de
Kerscau, de la maison du Vijac en Guipavas.
(2) Yvon, seigneur de Kel'morvan, vivant en 1400, avait épousé
Azénor de Kergroadez.
(3) Guiomar, sieur de la Petite-Palue près Landerneau, portait: de

dit cœur entre tombe du sr de Pouldu devers midy et
tombe d'Allain Londin devers le septentrion et estant sort y
hors la dite église nous a le dit Penfeuntenio montré au
pig non oriantal au haut d'iceluy 'ln timbre armoyé des
armes plaines de la dite maison de Kermorvan avec les
dites aliances de la Nouerte Quijac Kerliver et la Palue en
blazon au dessus de la dite vitre et de la lizière qui y est et
se voit évidamment que la dite vitre dudit pignon oriantal
est toute mangée et rouillée et le plomb uzé et les armes en
divers écussons rompues par l'injure du temps et par leur
grande antiquité.
Et ayant prêté les serments au cas requis des cy après
présents sur cestes et ouys tant à la dite requeste du dit
P enfeuntenio que du dit procureur du Roy, scavoir Mre Yves
Fol! prêtre recteur de la dite paroisse, de Messire Bernard
J ourdren curé d'icelle, noble homm e Guillaume Mol Sr de Ker­
jan, François Le Guei'ec procureur syndic, Bernard Le Guevel
fabriq' de la dite paroisse et Jacques Bonaventure peintre
et vitrier, tous demeurants en la dite paroisse, lesquels ont
par leurs serments dit être scavants et certains que ladite
niele d'azur en champ d'argent est de tout temps réputé estre
les vrayes armes plaines de la dite maison de Kermorvan
et que les endroits montrés par le dit P enfeuntenio armoyés
·des armes plaines avec les dites aliances armoyées luy
apartiennent et sont de tout tem ps immémorial en l'estat
qu'à présent en endroits montrés les plus éminents de la dite
paroisse

estants les dits Sr, de Kermorvan nottoirement
les patrons et fondateurs de la dite église paroissiale et de
la chapelle Nostre Dame du Val (1) sittuée en la dite
paroisse parsemée tant en bosse qu'en vitre des armes de

(i) En la dite paroissa de Trébabu. Tous les ans il y a en Septembre
un grand pardon de cette chap~lle! que vient " prcisüle,· M gr Roull,
curé de Saint· Louis de Brest ; l'extérieur porte encore les armes anti­
ques des Kermorvan.

ta dite maison de Kermorvan, et que tous les dimanches
l'on fait de tout temps immémorial en la dite église parois­
siale et toutes les fêtes de N ostre Dame l'lU la dite chapelle
Nostre Dame du Val, prières publiqueset recommandation
pour les dits S" de Kermorvan comme patrons et fondateurs
d'icelles, comme aussy 11s assurent ladite niele d'azur avec le
lam beau estant en la panelle et rose prochaine devers le midy
estre les armes de ladite maison de Keruzou sortie enjuvei­
gnerie de la dite maison de Kermorvan et les dites armes d'ar_
gentôtrois ancres desable estant en l'antre pannelle et rose pro­
chaine devers le midy estre les armes de la maison de Kerjan
et disent qu'ils n'ont jamais veu aucunes armes du Roy ny
d'autres en la dite église paroissiale au dessus des dits écus­
sons et armes de Kermorvan en bosse ny en vitre, et ont
les dits Foll, Mol, J ourdren et Bonaventure signés et les dits
Guerec et Guevel déclaré ne scavoir signer.
Et le 13" du dit gbre estant en la ville de Saint R enan et
condescendus à la dite requeste du dit Penfeuntenio avec
nostre dit adjoint et en présance du dit procureur du Roy
, en l'église Nostre Dame en la dite ville (1) nous a iceluy
P enfeulltenio montré en la vitre qui est devant l'autel en la
chapelle de Mr Saint Nicollas qui est au midy du cœur de la
dite église un écusson portant ladite niele d'azur en champ
d'argent luy apartenant estant devers le midy de la dite
vitre et vis à vis d'un_ autre écusson qui est devers le Sep­
tentrion portant les armes de Kergroazez et ayant aux deux
souffiets prochains au dessus deux écussons l'un portant
d'argent semé d'hermines ô une bande portant des fusées de
gueule et l'autre portant les dites armes et en aliance un
croissant et ... d'argent en champ d'azur et au plus .haut
souffiet sont les armes de Bretagne en bannière.
De tout quoy nous avons rédigé le présent procès verbal

(:1.) L'église actuelle porte la date de :1. 772.

par écrit les jour et an que dessus soulz nos seignes et ceuix
des dits procureur du Roy, Penfeuntenio et Kernatous et ice­
luy fait délivrer par nostre dit adjoint au dit Sr de KermOl'van
le requérant pour lui valoir et servir ou et ainsy qu'il apar­ tiendra. Fait comme devant les dits jour et an qur, dessus et
sous les dits seignes et de noble Jan J ouhan S' de Kervi­ nigan du dit Trébabu ainsi signé; Francois Le Jar, procu­ reur du Roy, Guillaume Mol, Penfeuntenio, F. Le Deauguer
Y. FoU, Jourdren, Jan Jouan qui a écrit soubz seign vray
est, Bonaventure, F. Jouhan, M. Cloyrec, Courtois et M.
Kernatous n'· royal commis .

, III
Pièèe d'une procédure relative aux dîmes dues
à l'abbaye de S eu en la pal'oisse de
PlougonvelenetLochrist, indiquantles divers
droits de dîme et de pl'émice perçus en cette

parOIsse.
4 Décembre 1527 .
Question et différent estoyt meu .. par court de monsieur
l'official de Léon entre venerable et discret Messire Hamon
Barbier docteur es droictz abbé commanda taire de l'abbaye
de Sainct Mahé archidiacre de Quymynydilly Conseiller du
roy au parlement de ce pays et duehé de Bretaigne et eh a­ noyne de Léon d'une part, et Jan Floeh de l( eryoou et
Herve Leseruen, hommes domaniers , seavoir le dit Lese­ ruen homme à Catherine Kermorvan, et le dit Floeh de
Kerynou homme Azelliee le Drainee dame de Kel'ynou,
Bernard Floeh et Marie Briz, hommes domaniers de Guil ­ laume Mol sieur de Kerjehan, Vallentm Calvez, hom me

domanier il. noble homme M,e Sebastien Kerouartz, Michel
Le Gu ern, h om me domanie r il. noble homm e J eha n Kerde­ nyel sieur de Kerlech, et Marie Kerye 1' et chacun d'eux
sur et en ce que le dit sieur abbé so uffroy t et entendoyt
faire envers les dicts J eh an Floch et autr es et aussy enten­
doyt soustenir envers plusieurs aultres h omm es dom aniers
des dictz gentilz h omm es et demeurants en la paroisse de
Plouconvellen et au treff de Locrist Plouconvellen , quelz et
chacun estoyent gens non nobles demeurants et labourants
terres faisant cultivages en la dite. pa roisse respectivement
et que e. :l dictes paroisse et treff debvoyr de disme et pré­ misse luy est deub et il et ses prédécesseurs abbés de la dite
abbaye avoir esté en possession pacifficque et quiette par
temps immemorial des dicts debvoirs, et chacun, avoir et
percevoir par chacun an et pour le dibct debvoir de disme
d'avoir tenir et prendre par chacun an la doubziesme gerb e
des bledz et cultures en la dicte paroisse et treff et aussy
la douziesme gerb e des poix et febves cultivées universelle-

ment par tout le dit treff de Lochrist Plouconvellen et au
quarti er ap pelle Draug an S oul, et, aux autres endroits d'i­ celle paroisse de P louconvellen, demy boisseau poix ou feb­ ves de chacun cultivant poix ou febves, et pour debvoir de
prémisse de chacun des gens mariés cultivantz bleds un
derny bouesseau froment mesure 5ainct Mahé pour deb­
voyr de prémisse, et des veuffs ou veuffves quart boues­ seau froment de la dicte mesure et de chacun des gens
mariés non cultivants bledz es dictes paroisse et tr eff de­ meurantz, la somme de deux solz six deniers et des veuffs
ou veuffves la somm e de quinze deniers monnoye. Mesme
enltendoyt soustenir que sur certain procès ensuilt entre
Messire Henry Le Jacobin, lors abbé commendataire de la
dicte abbaye, et lesquelz paroissiens et treffviens non
nobles sur et touchant les dictz debvoirs en l'audictoire des

siens et treffviens auroyent este par sentence provisionnelle
a ce que dess us payer condamnés et de ce y a procès ensuy
au dit Conseill le quatrieme jour de décembre l'an milcincq
cents vingt sept signé à la rellacion du Conseill: D. Pèle-

l'ln.

Nomination par les habitants de Morlaix d'un
lieutenant adjoint au capitaine du château
du Taureau. '
10 Septembre 1581 .
Le dixiesme jour de Septembre l'an mil cinq centz quatre
vingtz et ung, les soubz signantz nobles gentz Jan Rigollé
miseur l'an présant des nobles bourgeois manantz et habi­
tants de la ville et fauxbourgs de Morlaix et portant la
charge de procureur à raison de l'absence de noble home
Guillaume Botmeur estant à présent li Rennes pour les
affaires de la dite ville, Morice Ballavenne sieur de Mezilly,
capitaine par les dits habitants institué pour l'an présent du
chateau du Toreau, Pierre de Kersulguen sieur du Pratguen
commissaire, N ou el du Tertre sieur de Kergurunet control­
leur, et les jurez et députez de la dite ville pour le dit an cy
appres, Sca voir de la parouesse de Sainct Mathieu Jan Le
Moyn e sieur de Kerallé, Guillaume Le Bihan, Jacques
Toulcoet et J a n du Boy de la parouesse de Sainct Me­
layne Jan Tribara sieur du Quenguizou, Guillaume du.
Plessix le jeune sieur de Kerango, Cesair Jagu, Yvon
Foucquet, Richard Ballavenne de la parouesse de Saint
Martin Hervé Foucquet sieur de Keravezec, Jan Floch, Jan
Le Boullouch et plusiéurs autres, tous bourgeois et habitants
du dit Morlaix congrégés et assemblés pour traicter et déli-

bérer des affaires communes de la dite ville et ayants les
dits jurez et députez aultant de pouvoir comme sy tout le
corps politique de la dite ville y serait assemblé en la forme
accoustumée, Ont, suyvant le pouvoir a eulx baillé par les
lettres d'exception privilaige du Roy notre Sire et aussy
suyvant l'estat fait par Monseigneur le Duc d'Estampes
gouverneur et lieutenant général pour le r oy en Bretag ne et
icelluy enthéJ 'inant, nommé choisy et institué du mesme
advis et délibération, noble h ome Regnault Quittier, l'un des
dits habitants, lieutenant du dit capitaine du dit Chateau du
T oreau pour le temps qui reste à escheoir de la présante
année au lieu de deffunct noble home François Lesquellen
aux gaiges, honnoraires et esmolluments y deubz et accou­ tumez et ont advisé que demain il sera randu et my en pos­ session du dit estat de lieutenant du dit capitaine. Faict et
acté comme devant soubz les signes des dits només les dits
jour et an.

Signé: DUTERTRE.
(avec paraphe .)
Nomination de deux députés de la communauté
de Morlaix aux Etats de Bretagne.
6 Octobre 1618.
EXTRAIT DES REGISTRES DE LA MAISON DE VILLE
Congrégation et assemblée générale des nobles bourgeois
et habitants de cette ville de Morlaix congrégés et assemblés
en l'auditoire du Consulat lieu accoustumé aux dits habitants
de s'assembler pour délibérer de leurs affaires communes, le
sixiesme Octobre mil six cent dix huit.

Présant Monseig neur de Coatnisan assisté de Monsieur
le bailli et Mr" Anthoine de K ermerchou, substitut du procu­
reur du Roy.
Assistants Nobles gens Martin Nouel Sr de Runguellou
juge consul, Yves Quintin sieur de Kerhamon, Bernard
N ouel sr de Kerdanet, Jan Pin art sr de Kerdrain, Martin
Rigollé sieur de Kerlizien, Yves de Kerret sieur de Kerdoret,
Nicolas des P ortes sr du Rest, Fr·ançois Le Blonsart sr de
Kertang uy, Meriadec Ballavenne sieur de Kernonnen, Fran­
çois Le Borgne sr de la Villeneu fve, François Collin sieur
de Poul ras, Hervé Trédern sieur de Kericu, Silvestre Cadoret,
Mr Jan Carré, Richard Le Goff, Jacques Le Joyeux, Pierre
Pain, Guillaume Geoffroy sr de Toulhanhaye et plusieurs
autres.
De la part de noble homme Jan Rigollé sieur de Kerléo­
ret, procureur sy ndic, a esté présenté lettre du Roy addres­ sante aux dits habitants li ce qu'ils aient li dépputer deux
nottables habitants d'entre eux pour aller aux Estats en la
ville de Nantes au qui nzième jour. La dite lettre donnée li
Paris le on zième jour de Septembre dernier signée Louis et
plus bas Pottier et autre de Monsieur de Vandome go uver­
neur de Bretagne du dit effect escripte li Pa ris le douzième
jour du dit mois, suppliant les dits sieurs habitants de délli­
bérer ce touchant, desquelles lettres a esté présantement
fait lecture.
Sur quoy ont les dits habitants depputés pour aller aux

dits Estats li Nantes escuy er Yves Le Borgne sieur de Lan-
garan et noble homme Nicolas Desportes sr du Rest, aus­ quelz le dit procu reu r de ville baillera les mémoires et ins­
tructions requis et necessaires par l'advis de ses juratz.
Signé: LE LEVY ER.

Instruct ions données aux députés de Morlaix
aux Etats de 1618.
9 Octobre 1618.
Mémoire de la part de Messieurs les nobles bourgeois et
habitants de Morlaix à écuyer Yves le Borgne sr de Langa­
l'an et noble homme Nicolas Desportes s' du Rest par eux
députez pour assister de leur part aux estaz de ceste pro-

vmçe.
Et premier

Restera aux dits Srs députez conferer avecq les députez
des autres communautez sur les saisies signifiées il la
requête de Monsieur le procureur général de la chambre
des comptes sur quelques maisons particulieres de ceste
ville de Morlaix par deffault aux propriettaires d'icelles d'a­
voir fait en la dite chambre la foy et hommage et satisfait
aux autres redevances deues au Roy à cause des dites mai­
sons, et. scavoir si Ol! non semblables saisies ont esté faites
en autres villes et comme ilz se seraient pourveuz contre
icelles.
Particulièrement Gonfereront avecq les députez de Rennes,
Nantes et le Croisic d'autant que par l'arrêt de la dite
Chambre du XXVII juing dernier délivré aux dits s'S députez,
il est faict mention de quelques hommages faits en la dite
Chambre pour les maisons des dites villes, et informeront
au vray de la cause des dits hommages et de la qualité des
maisons pour lesquelles ilz ont esté faictz.
Il semble pour plusieurs grandes raisons et considérations
que les habitants des communautez pour les maisons parti­
culières d'icelles ne doibvem estre abstraints ny contraints
aux dites redevances ce que ayant lieu, il s'ensuivroit une

trés grande vexation et ruyne aux subjectz du Roy sans
aucun profilt ni avantage pour sa majesté et ainsy toutes les
dites communautez ont notables interestz de s'y oposer dès
à présent, estant certain qu'ilz seront cy apres vexez et tra­
vaillez des mesmes recherches, au cas que les habitants du
dit Morlaix puissent y estre asubjetis n'ayant aucunes def­
fances ny exemptions les ung plus que les autres.
C'est pourquoi il seroit soubz corection a propos de re­
quérir aux E~taz au nom de . toutes les communautez que
sur le cahier des remonstrances d'iceulx, sa Majesté soict

supliée de descharger les dites communautèz des dits de-
voirs de foy, hommage et autres redevances prétanduez par
le dit Sr procureur général autant que sa dite Majesté trou­
verait que l'on y fut tenu pour raison des dites maisons par­
ticulières des villes, choses ... jusqu'à présent inouyes et inau­
dites et du tout inutilles pour le bien du service du Roy et
qui au contraire cederoict à une grande ruyne et vexation
pour ses subjectz et en consequance qu'il plaise à sa Majesté
donner main levée des dites maisons saisies, aux proprié­
taires d'icelles, et faire desfance aux gens des dits comptes
de faire à l'avenir semblables recherches contre les habi­
tants des dites communautez.
L'on a délivré au dit Sr de Lanharan et du Re"t copie de
la requete présentée en la dite Chambre sur ce subject affin
de mieux s'en instruire, Lesquelz feront s'il leur plaist ce
touchant tout ce qu'ils jugeront à propos, passé d'avoir
comme dit est communicque avecq les députez des autres
villes.
Restera aussy aux dits s,a députez, conférer avecq le S' de
la Bodinaye Guesdon procureur synrlic à Vitré pour scavoir
en quoy consistent les prétentiuns du Sr de La Girardière
Le Cocq et les difficultéz que l'on propose contre icelles
pour le voiage qu'il aurait faict en Espagne avecq Monsieur

Il est necessaire pour s'en éclaircir de voir l'acord qUl fut
faict. avecq le dit Sr de la Girardiére avant son partement
pour scavoir à quelles conditions il fut envoyé au dit voyage
et s'il y a satisfait de sa part, et aussi l'acte de refuz qu'il
supose avoir esté faict par les marchands français qui sont

en Espagne de ce pays et satisfait au contenu au dit accord
pour scavoir les causes du dit refuz.
Il se void par son compte qu'il a esté presque payé fors
des 500 livres portez par le premier article d'icelluy dont la
cause n'est exprimée et de quelques fraii qui peuvent lui
avoir esté contestez avecq raison. Ainsy il fault voir l'acord
sus dit pour scavoir sy aux termes d'icelluy la dite contes­
tation est fondée, n'estant raisonnable d'excedel' les condi­ tions accordées joinct que le salaire de deux escuz par jour
dont il a esté payé suivant le dit compte est plus que suffi­ sant si par condition expresse on n'est à plus.
Etpour ce que par la mesme missive il donne aussy ad vis
d'imposer quelque somme des deniers sur les marchandises
que l'on envoye de ceste provinçe en Espagne dont les capi­
taines et maitres des navires feront la cueillette pour sub ­ venir aux frais et despances qu'il convient faire au dit païs
d'Espaigne pour la liberté du commerçe. Il semble que cet
ordre est fort utille et à propos, en quoy les dits Sr' députez
se conféreront et conformeront à ce qui sera ad visé entl'e
eux et les députez des autres communautez.
Et avenant qu'il se l'oit trouvé que aucune chose soict res­ tée au dit Sr de La Girardière, l'on entend qu'il s'en fera
payer comme il a esté payé du surplus de son voiage et aux
termes expres de notre consentement sur les avaries qui se
feroient en Espaigne pour les affaires du commel'çe, ou sur

les deniers qu e l'on se propose d'impose!' comme dit est sur
les marchandises qui seront cy apres envoiées au dit païs
d'Espagne, les dits S" habitants n'ayant aucun fonds pour .

Paris, Rouen, Orléans, Tours et autres qui font emploier
leurs deniers au dit commerçe aussy bien que ceux des villes
de Bretaigne demeureraient exemptz de contribuer aux frais
du dit voiage.
Et au surplus, il plaira aux dits Srs députez obtenir de
Messieurs les généraux des financ~s leur cùmmission adres­ sante aux officiers du dit Morlaix pour bailler la ferme des
impots, billotz, deniers communs, pavage et ancrage de la
dite ville pour l'année prochaine 1619 ainsi qu'on a accous­ tumé.
Faict à Morlaix le neuf

jour d'Octobre mil six cent dix
huit.
J AN RIGOLÉ, syndic.

VII
Analyse du testament de Jean Le Lévyer,
sieur de Keroc'hiou, conseiller honorah'e au
Parlement de Bretagne, mort au château de
la Bastille, à Paris, en 1628 (1).
1622 et 1628
Me Jean Le Lévyer, seigneur de Kerochiou, Keredren, la
Bereschière, Chasteauletal't, etc.. ... conseiller du l'oyen
sa cour du parlement de Rennes, à présent gisant au lict
destenu d'une griesve maladye ...
(i) Jean le Lèvyer, fils d'autre Jean Le Lévyer, sieur de Kerochiou
en Ploujean près Morlaix, maire de Morlaix en :157:1., et de Jeanne de
Pensornou, fut reçu conseiller au Parlement de Bretagne en :1588. Il fit
partie du P~rlement ligueur de Nantes el rentra à celui de Rennes en
. i598. Il fut arrêté pres de Rennes, en janvier :1627, pour dp.s raisons
demeurées ~ystérieuses, par M. de Machault, maître des requêtes, et
conduit à Paris où, en vertu d'un arrêt du Conseil Privé du :18 décem­

Désire que son corps soit inhumé avec les moindres somp~
tuosités et su perfiues despances que faire ce pourra en son
enfeu en l' églize des Jacoppins en cettt') ville de Rennes et
son cœur en son enfeu soubz et au devant du grand aultel
au cœur de Notre-Dame du Mur à Morlaix. Recommande
de faire en ces 2 églises des prières pour lui et defunte
François Mellet sa première femme ainsi que pour ses
defunts pere et mere, freres et sœur:::.
Donne 100 livres à chacun e des trois

parOlsses de Mor-
laix; 60 livres à chacune des eglizes de Ploujan, Plougas­ nou, Plougonven; 150 li vres aux Pères Carmes de Ret,nes ;
10 livres de rente à l'hopital de Morlaix; 100 livres aux
Cordeliers de Morlaix et autant aux Jacobins; 100 livres à
l'église de Saint-Germain de Rennes pour aider à la para­
chever; 150 livres aux pères Minimes de Rennes; 150
livres aux Carmelines de Morlaix pour simples prières; 60
aux églises de Guichen, Laillé et B ourg de Conq (Bourg­ des-Corn ptes) ; 150 livres à l'hopital et maison Dieu de Ren-
nes.
A YVtlS Le Borgne Sr de Lanharan, son neveu, et à Fran­
çoise Le Borgne, 1500 livres. A J anne Le Borgne, filleule du
dit testateur et fille du dit Sr de Lanharan, 600 livres.
Dit qu'il a depensé plus de 600 livres pour réparations à
la maison de Chasteauletart (1) et pour la construction du

col0mbier de la maison de Couascouvran et reffection de la
maison du bourg d'lviniac brûlée par incendie plus de 500
bre i628. Sa veuve Françoise de Talbouët, dame de Keredren, veuve
du 5ieur de Renerort, épousa en 3

,s noces Charles de Quincampoix
d'Amboise, marquis de Bussy, et fut décapitée à Hennes en 1.6 i9 pour
complicité dans l'assassinat ùu mari de sa fille du 3

lit; celle-ci par­ tagea le même sort. (V. F. Saulnier. Le Parlement de Bretagne, II,
1)87 -588).
(i ) Le manoir dl:' Châtcau-Létard (en Saint-Herblon) avait appar­
ten u à N oël du Fail, conseiller au Parlement de Bretagne, l'au leur
connu des Contes d'El!trapel et des Propos rustiques.

livres. Tout ceci il. cause de donation mutuelle et egaIe faite
entre lui et Françoise Mellet sa première femme. De tout
quoy il a d'ailleurs dressé fidel inventaire.
Mention d'un procès pendant au Parlement de Paris au
sujet de la terre de Rosampoul en Plougouven, qu'il avait
acquise de François de Carné, seigneur du lieu.
Il avait acquis moyennant la somme de 5.000 livres la
maison où il demeure a\'ec le sieur de la Gonnerdière (1) à
Rennes, et ce pendant l'intervalle entre le decés de Fran­
çoise Mellet et son second mariage avec Françoise de Tal­
hou et, à presant sa femme.
Mention de l'acquisition de la terre et seigneurie du Tré­
léver (en Guimaëc), saisie sur Mre Michel Nepveu et sa
femme et autres suivant la promesse passée entre le testa­
teur et escuyer Vincent de Kermerchou procureur du roy à
Morlaix. Trente six mille livl'es devront revenir à l'enfant
qui doit naître de la dite Talhouet.
Mention d'une action intentée aux requestes du Pallais
contre Guy Le Levyer, sénéchal de Morlaix, pour le recou­ vrement des deniers de son office et de somme d'argent
qu'il doibt et aussy pour empêcher qu'il ne cède cette charge
à un étranger à la famille Le Levyer, comme il veut le fai re
contrairement à la loy et convention passée entre lui et le
dit testateur. Evaluation des grains se trouvant à Chateau-

letart, le Guillou, Kerusel, Failledel, Mont-Moueil, ' Kere-
dren et la Bereschière, etc, valant plus de 6.000 livres.

Par devant les Nres garde notes du roy notre Sire au
Chastel de Paris soubz signés fut present Maître Mon­
sieur Maistre Jan Le Levyer conseiller de Sa Majesté au
Parlem ent de Rennes en Bretaigne Seigneur de Kero-
(1) Regna ult Mellet, sieur de la Gonnerdièr.:;, avait épousé en i61.3

ChlOU demeurant ,en la dite ville de Rennes a presarlt
deten u au cbâteau de la Bastille gisant au lict malade de
corps touttefoys sain d'esprit lequel par fo r me de codi­ cille au testament par luy cy devant faict quatre ou
CLncq ans sont ou environ, a faict dit nommé et ordonne
ce qui ensuit.
Premierement le dit sieu r Le Leuyel ' déclare qu'il rati­
fie et approu ve le di ct testament auquel il persiste tant pour
ce qui regarde les legs pieux qu'aultrement. Et d'aultant
que d

Francoyse Le Borg ne sa niece a laquelle par le dit
testa ment il a donné la somme de 1 500 livres est décédée
dep uis le dit testament, le dit testateur déclare que à cause
du dict deces il revocque le dit legs et fait don de la dicte
somme de 1.500 livres à dUe Janne Le Borg ne sœur de la
di te dem
oue
nièce fileule du dit testateur pour ayder a son
avencement. Laquelle so mm e sera prise sur les biens et ·
denier" que Yves Le Borg ne père de la dicte de lle, escuyer
sieur de Lanbaran, a appartenant au dict sieur Le Leuyer.
En considération des signalés service,; et assistance
qu'il a receu du di t sieur de Lanba l'an et 'pour aulcune­ ment le recom penser veut qu'il luy soict baillé pendant le
temps de dix ans la somme de 300 livres par cbacune
d'icelles dix années pour estre employe a l'entretenement
de celluy de ses enfa nts mâles ,qui s'adonn era aux lettres.
Le priant de continuer les mesmes devoirs a la dite dame
compaigne du dit sieur testateur et a d
lle
J anne Le Levyer
sa fille. Item déclare qu'il institue da me Françoise de Tal­
bouet son espouse tutrice de la dicte damoyselle Jaun e
Le Levyer leur fille et pour coadjuteur le dit sieur de Lan­ ba ran priant la justice de confirmer la présante institution
et sa dicte femme d'a voir soin de la nourriture, instruction

pieuse et advenir de leur dicte fille. Laquelle selon son
intention ne sera mariée qu'a personne faisant profession
de justice .

Veult et ordonne qu e la somme de soixante-dix mille
li vres tournoys provenant de la resignation de son office
de conseiller du roy et la somme de trente mille livres
reserv é:3 en nature d'immeuble par le contrat de mariage
d'entre le dit sieur testateur et la dite dame son espouse
soient pris sur le plus clair bien de leur communauté et
em ployes en fond pour tenir lieu de patrimoine de la dicte
fille. Prie sa dicte femme de se souvenir du vœu solennel

qu'elle fist avant la conception de feu Georges Le Levyer
leur fils de ne se remarier en l'an de naissance d'enfants
de leur mariage, telz vœux estantz obligatoires envers Dieu
et l'infraction ·périlleuse.
Affirme le dict sieur testateur par la part qu'il espere
en paradis que feu Denis Laisné sieur de PleT'uneuc vivant
baugmestT'e il. Rennes lui debvoit par sa promesse 6.730
livres en valeurs de laquelle somme il n'avait reçu aucune
chose; et deux jours avant l'arrest de la personne dudit
sieur testateur hors la ville de Rennes par Monsieur du
Machault maistre des requestes, le dict Laisné luy pro­ posa de s'accomoder de la dite partye avec la dam e de
Poigny, et estoit la dicte promesse sur la table de sa
cbambre avecq autres actes y attachés laquelle auroit esté,
comme il auroit entendu~ sou:3traite par aucun d'icellx qui
furent en sa maison en son absence apposer les sceaux.
Veult le recouvrement etre faict sur ses biens par advis
du Conseil com me d'une dette très juste.
Prie aussy sa dicte femme et le sieur de Laubaran de
poursuivre l'exécution de l'arrest de la cour dll parlement
de Paris en la cha mb re et l' édit touchant la terre de Ro­ sampoul et Gaspern mes me le recouvrem ent des sommes
qui se trouveront luy estre deues par le Seig

de Carné
son vandeur condemné par le dit arrest.

Ordonn e estre baillé à François Hedren son serviteur
pour les services qu'illuy a rendus la somme de 300 livres

tournois et estre deffrayé jusqu'à la ville de Rennes et le
recommande à sa dite femme. Et en cas qu'il décédat en
ceste ville de Paris veult son corps estre inhumé en un
li eu de ceste ville qu'il plai ra à Mons' le Gouverneur sans
pompes ny ..... et que auparavant son dit co rps soit oùvert
et qu e le cœur soit oté et mis dans un cercueil pour estre
'porte à sa dicte femme afin d'estre enterré en son enfeu au
chanceau de l'église de Nostre dame du Mur de Morlaix et à
la diligence de Monsieur le Sénéchal du dit Modaix son
neveu et proche parent, sa représentation mise au dessus
et au coste du di ct enfeu.
Ce fut faict, dicté el nom mé par le dit sieur Le Levyer
testateur aux dicts notaires et par l'un d'iceux, l'autre pl'é­ sant à Iuy rel eu en la chambre ou il est gisant malade au
dict Chasteau de La Bastille l'an 1628 le Vendredy avant
midy 20· jour d'octobre.

181 -
DEUXIÈME PARTIE

Table des Mémoires publiés en 1923

PA.GES
1. Quelques notes sur le célèbre centenaire Jean
Causeur, par DAlllEL BERNARD. . . . . . .. 3
II. Vieilles chansons bretonnes : II. La chanson de
Monsieur de Boisalain, par 1. LE GUENNEC . " 8
III. Archives du château de Kerjean-Mol . . . . .. 24
IV. L'expansion romaine dans le Sud-Ouest de l'Ar­
morique, par le D' PICQUENARD [1 planche]. 49, 124
V. Quatrième campagne de fouill es préhistoriques
dans le Finistère (1922), par l'abbé FAVRET, le

commandant BÉ:\'ARD, G. MONOD [7 planches]. 83
VI. Cinquantenaire de la Société archéologique du
Finistère. Discours prononcé li. la séance du
28 juin 1923 par H. WAQUET . . . . . : . '. 98
VII. Discours prononcé à la ca thédrale de Quimper le
lundi 9 juillet 1923 par Mg' DUPARC, évêque de
Quimper et de Léon . . . . . . . . . . . . 1 H
VIII. La Société archéologique et la préhistoire: Etude
rétrospective par H. LE CARGUET et le chanoine
ABGRALL.. . . .

161