Bulletin SAF 2005
Table des matières
An Eured Vein, la noce de pierres de Brasparts (Finistère)
Michel LE GOFFIC
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Résumé
Dominant le Yeun Ellez, un alignement mégalithique constitué de 88 menhirs de taille très modeste, le plus grand mesurant 1,80 m de hauteur, est orienté ouest-est. La hauteur des blocs de quartzite et de quartz est croissante lorsque l’on se dirige vers l’est. Au centre se trouve une petite enceinte fossoyée subcirculaire matérialisée par une différence de végétation. Quelques pierres s’écartent de la file principale formant de petites sécantes. Une prospection réalisée en 1978 a livré une industrie lithique qui permet de dater l’occupation du site du Néolithique, tandis qu’une légende fait de cet alignement une noce pétrifiée pour ne s’être pas recueillie au passage d’un prêtre qui allait porter l’extrême-onction à un moribond.
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Résumé en breton - Diverradur
A-uz d’ar Yeun-Elez, euz gwalarn d’ar zav-heol, ez eus eur renkennad peulvanou, 88 en oll, 1,80 metrad d’an uhella anezo. War greski ez a ment ar blohadou kwarz pa’z eer etrezeg ar zav-heol. Eur hleuzadur damgelhieg a zo er hreiz, foziou en-dro dezan ha strouez dishenvel diouz ar re all tro-dro. Mein aIl a zo, hiniennou, a-skerb e diavêz ar renkennad peulvanou. An traezou bet kavet da-genver eur furchadeg bet greet e 1978 a ziskouez beza euz nevezoadvez ar mên; hervez eur vojenn avad, ar peulvanou renk-ha-renk a zo tud eun eured bet troet e mein en abeg da veza chomet dizeblant dirag eur beleg a oa o vond da nouenni eun den e par ar maro.
Les calvaires à auvent du Pougastel: Kerboliou, Plouégat-Guerrand, Tréduder, Linguez
Christian MILLET
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Résumé
Plusieurs calvaires situés dans l’archidiaconé du Pougastel (évêché de Tréguier) présentent des similitudes dans leur sculpture et leur mise en oeuvre. La plus remarquable est l’emploi d’un auvent couvrant une composition modélisée, crucifixion au nord, Vierge à l’Enfant au sud, deux saints à l’est et à l’ouest. Les concepteurs, tailleurs de pierre, reprennent ici un procédé de eharpentier-menuisier largement utilisé, entre autres, dans les pays germaniques. Ces calvaires datent probablement du début du xve siècle et appartiennent aux nombreuses oeuvres marquant le renouveau artistique qui suivit la guerre de la Succession de Bretagne.
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Résumé en breton - Diverradur
Evid pez a zell ar skulterez, meur a galvar e arhdiagone Pougastell (eskopti Treger) a denn kalz an eil d’egile. An dra heverka eo eur baled a-uz d’eur savadur henvelstumm, kroazstagadur e tu an hanternoz, ar Werhez hag he mabig e tu ar hreisteiz, daou zant er reter hag er hornog. Kemer skwer war eun doare-ober m’eo boaz anezan kilvizien ha munuzerien ar broiou germaneg a ra evel-se ar zaverien ha pikerien-vein. E penn kenta ar xvved kantved moarvad eo bet savet ar halvariou-ze hag a zo anezo eul lodenn euz monumantou niveruz azginivelez an arzou goude Brezel hêrez Breiz.
Les croix et calvaires dans le canton de Pont-l’Abbé
Alexandra COATMEN
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Résumé
Face à la diversité des lieux d’érection des croix et calvaires en Bretagne, on ne peut que s’interroger sur l’origine de ce foisonnement. L’analyse des monuments du canton de Pont-l’Abbé permet d’établir la relation intrinsèque qui unit le lieu et le motif d’édification. Si les croix et calvaires servent avant tout à démarquer l’espace sacré de l’espace profane, borner leur rôle à cette unique sacralisation du sol constitue une méprise car la croix est par essence polysémique. De ce fait, la fonction spécifique de chaque monument explique en partie le choix et la diversité de leur emplacement. Outre cette spécificité, on relève également que l’image même de la croix s’accompagne souvent d’une représentation architecturale et sculpturale variée. De conception parfois naïve, elle est l’émanation d’imagiers locaux qui s’efforcent de traduire dans la pierre leur conception de la foi et leur sincère dévotion. Dès lors, c’est un art bien singulier qui s’offre à nous.
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Résumé en breton - Diverradur
E-leiz a groaziou ha kalvariou a zo e peb leh e Breiz. Tro ’zo d’en em houlenn perag ez int ken niveruz. Pa zeller gand preder ouz monumantou kanton Pont ’n Abad e weler ez eus eul liamm etre al leh m’emaint hag an abeg e-neus talvezet dezo beza bet savet. Eur fazi e vefe kredi ne verk ar groaz nemed an disparti etre eul leh santel hag unan all ha n’eo ket. Liestereg eo ar groaz dre natur. Ar ster resiz m’eo hini eur monumant a glot gand al leh m’eo diazezet. Skeudenn anad ar groaz n’eo ket distag kennebeud diouz doare ar hizelladur anezi. Plên ha diginkl a-wechou, frouez labour pikerien-vein a-ziwar dro eo hi, tud hag o-deus lakaet o foan da zanka gand nerz e-barz ar mên o feiz hag o devosion. Alese e teu dibarded an arz a zo dirazom.
Aménagements du port et du chemin de halage à Pont-l’Abbé au XIXe siècle
Louis CHAURIS
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Résumé
La situation du port de Pont-l’Abbé, à l’extrémité amont d’une étroite ria, a nécessité l’exécution, au cours du XIXe siècle, d’importants travaux, tant pour faciliter l’accostage des navires (quais) que leur acheminement (chemin de halage). Ces aménagements, qui ont eu lieu par étapes successives, sont encore remarquablement conservés, témoignant à la fois de la qualité des ouvrages entrepris sous la direction des Ponts et Chaussées, et de l’importance d’un port aujourd’hui assoupi.
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Résumé en breton - Diverradur
Porz Pont ’n Abad, dre m’ema lehiet e penn pella eun aber striz, ez eus bet ranket ober labouriou a-houez war e dro e-doug an XIXved kantved, ken evid d’al listri dond tre (kaeou), ken evid o hencha (hent-ribl). E stad a-zoare ema c’hoaz an êzamantou-ze bet greet a-dennadou, kement hag a ziskouez e oa euz ar vegenn al labouriou bet kaset da benn dindan renerez ar Pontou hag Hentou, hag eo bet ar porz unan a-bouez a-raog koueza morgousket evel m’ema hizio an deiz.
Travaux d’aménagement au port de Pempoul en Saint-Pol-de-Léon dans la seconde partie du XIXe siècle
Louis CHAURIS
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Résumé
Le port de Pempoul, à Saint-Pol-de-Léon, longtemps actif, n’offrait toutefois que des infrastructures fort rudimentaires. C’est seulement dans la seconde partie du XIXe siècle qu’a été entreprise, sous la direction des Ponts et Chaussées, l’exécution d’un débarcadère avec terre-plein, plate-forme et cale. Ultérieurement, ces travaux ont été complétés par la construction, à proximité, d’un mur de défense du littoral. Données archivistiques et observations sur place permettent de préciser les modalités d’exécution dc ces divers ouvrages, en particulier la provenance des matériaux, le plus souvent proximaux, pour des raisons évidentes d’économie.
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Résumé en breton - Diverradur
Daoust m’eo bet eet mad en-dro pellig a-walh, eur porz dister heb êzamantou ’oa porz Pempoull e Kastell-Paol. N’eo nemed tro eil hanterenn an XIXved kantved ez eus bet greet, dindan renerez ar Pontou hag an Hentou, eut leh dilestra, eul leurenn-gompez hag eur bal. Eur voger-warez a zo bet savet diwezatoh e-kichenn. Gand selled a-dost ouz ar savaduriou hag ar paperiou bet miret e heller heulia istor al labouriou-ze, gouzoud euz peleh eo bet deut ar pez a oa ezomm, euz a-dost peurliesa evid ma ne vefe ket re vraz an dispign, anad eo.
Le breton comme pratique et comme enjeu dans les campagnes électorales du printemps 2002
Fanch BROUDIC
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Résumé
Les élections apparaissent comme des moments d’échanges intenses entre les candidats et les électeurs, et c’est alors que la langue devient incontournable: pour qu’il puisse y avoir communication, il faut qu’émetteur et récepteur partagent le même code. Dans des pays africains comme le Mali, le français est certes la langue officielle. Mais c’est en bambara que s’instaure le débat politique. Qu’en a-t-il été de la langue bretonne au cours des campagnes électorales du printemps 2002? À l’occasion de l’élection présidentielle comme lors des élections législatives, les candidats ont été interrogés sur les décisions qu’il conviendrait de prendre à l’égard des langues régionales, concernant leur statut et leur devenir: il apparaît qu’en Bretagne, la question de la langue bretonne reste un enjeu politique. Mais il n’est pas primordial. 250 000 personnes sont aujourd’hui à même de s’exprimer en breton. Mais peu de candidats pouvaient le parler : dès lors, la pratique n’en est plus socialement déterminante. Par contre, en termes d’image ou de représentations, l’effet recherché est loin d’être négligeable.
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Résumé en breton - Diverradur
Da vare ar votadegou, e vez bepred eun tamm mad a gaoz etre ar re a vez war ar renk hag an elektourien. Red mad e vez neuze ober gand ar yez a gomz ai- muia an dud. Penaoz ’ta ’hellfe a-hend-all ar re o-devo da voti intent ar re a zo o klask o moueziou? En Afrik, en eur vro evel ar Mali, eo ar galleg ar yez ofisiel, med n’eus ket tu da veza anvet ma ne gomzer ket ar bambara. Penaoz eo bet kont gand ar brezoneg en nevez-amzer 2002? E-pad ar hampagn evid dibab Prezidant ar Republik koulz hag evid dibab an deputeed, ez eus bet goulennet digand ar re a oa war ar renk petra ’vije mad d’ober e-kenver lezenn evid ar yezou-rannvro. Kaoz a zo bet deuz amzer-da-zond ar brezoneg, med peurliesa n’eo ket bet re chalet an elektourien gand an afer-ze. 250 000 a vrezonegerien a zo hirio e Breiz-Izel. Med ne oa ket kalz deuz ar re a oa war ar renk hag a oa gouest da gaozeal : sed n’eus ket ezomm ken da hoûd brezoneg evid beza anvet. Padal, koll moueziou a hell ober an neb e-nefe ar vrud da veza klouar pe yen ouz yez e vro.
Bénélos au pays des Alamans ou les ballons d’Alsace, observatoire solaire celtique ?
Maurice HASLÉ
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Résumé
Pourquoi tous les sommets arrondis des Vosges, de Forêt-Noire et du Jura suisse (domaine aujourd’hui alémanique, mais hier celtique) ne sont-ils pas des ballons , traduction étymologique populaire de l’allemand Belchen ? Sollicitant astronomie et ethnologie, la présente étude tente de démontrer que les Belchen, sommets à la concordance toponymique, entretiennent des rapports privilégiés ; en d’autres termes, qu’ils entrent dans un système cohérent d’observation à grande échelle permettant d’établir un calendrier solaire celtique - sous le signe de Bélénos, dieu de la brillance.
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Résumé en breton - Diverradur
Perag oll veneziou kromm ar Vosges, ar Forest-Du ha re al lodenn jura er Suis (douarou germaneg hizio an deiz, keltieg gwechall) n’o-deus ket da ano ar ger galleg ballon hag a zo anezan, a-fed deveradurez pobl, troidigez rik ar ger Belchen? Gand harp ar steredoniez hag an dudoniez, ar studiadenn-man a glask proui e-skeud lehanvadurez, ez eus kerentiez tost etre ar meneziou-ze, da lavared eo e heller, war-bouez pleustri war eun dachenn ledan, o hemer da ziazez evid sevel eur halander-heol keltieg dindan arouez Belenos, doue ar sked.
Le culte de saint Fiacre dans le diocèse de Quimper et de Léon. Premières approches
Didier LEBÈGUE
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Résumé
En Bretagne, la dévotion des fidèles s’est manifestée par un foisonnement d’édifices religieux et s’est partagée entre les saints les plus universels et des saints, que par simplification, on appelle bretons , au culte parfois strictement local. Parmi eux, un saint étranger à la région qui, pourtant, paraît chez lui en Bretagne, tant son culte y est répandu : saint Fiacre. Ermite d’origine irlandaise et protégé de Faron, évêque de Meaux, il a fondé un monastère au cœur de la Brie au VIIe siècle. Saint patron de cette région, et patron de la corporation des jardiniers, on le trouve aussi partout en Bretagne, et en particulier dans le Finistère où une prospection des sources bibliographiques a permis de relever des traces de son culte dans cinquante-sept paroisses : paroisse, églises, chapelles, fontaines, croix et calvaires lui sont dédiés, statues, vitraux, lieux-dits, fêtes et pardons, cantique et gwerz témoignent de la dévotion dont il fut l’objet. La diffusion de son culte en Bretagne pourrait être liée à des pérégrinations de ses reliques, organisées à la fin du XVe siècle par l’abbaye Sainte-Croix - Saint-Faron de Meaux aux fins de recueillir des dons dans les différentes provinces ecclésiastiques du Centre et de l’Ouest. Le succès dc l’entreprise dépassa ses objectifs puisque, d’évidence, Fiacre fut adopté par les fidèles et le clergé bretons et s’implanta profondément dans la péninsule.
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Résumé en breton - Diverradur
Deoliez an dud fidel he-deus talvezet da Vreiz kaoud eur bern ilizou ha chapeliou war he douar. Daou rummad a zo euz ar zent enoret enno: ar re anavezet dre-oll er bed hag ar re a zo d’ar Vretoned o-unan, strizig-tre a-wechou tachenn hini pe hini euz ar re-man. Bez’ ez eus en o zouesk unan estren, hag a zo evel pa vefe deuz aman, enoret m’eo bet e kement leh e Breiz: sant Fiakr an hini eo. Deuet mad ma oa da Fa.ron, eskob Meaux, Fiakr, ermit a orin iwerzonad anezan, a zo bet diazezour eur manati e kreiz ar Brie er VIIved kantved. Sant patron ar vro-ze eo en ha paeron al liorzourien. Anavezet mad eo e Breiz, e Penn-ar-Bed dreist-oll ma’z eus ano anezan e seiz parrez hag hanter-kant. Ilizou, chapeliou, feunteuniou ha kalvariou ’zo dediet dezan, ha delwennou, gwer-livet, pardoniou, kantikou ha gwerziou a ziskouez pegen braz eo bet an devosion evitan. Kement-se a hell beza deuet en abeg d’e relegou bet pourmenet e diwez an XVved kantved gand abati ar Groaz Santel - Sant Faron euz Meaux, e sell dastum profou war douarou kreisteiz ha kornog ar Frans. Berz a reas an droaid relegou muioh eged ne vije bet sonjet, peogwir ar Sant e-unan eo e-neus greet gwriziou e Breiz.
Les origines de la seigneurie de Lossulien
Christian LE ROUX
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Résumé
Lossulien, aujourd’hui dans la commune du Relecq-Kerhuon, fut le siège d’une seigneurie attestée depuis le XIIIe siècle jusqu’à la Révolution, sous le nom de fief de Trébrit. Avec la forteresse de Kerérault, sur la rive d’en face, Trébrit assurait la surveillance de l’embouchure de l’Élorn. La première résidence seigneuriale était située vraisemblablement sur une éminence voisine du manoir actuel, et ses occupants appartenaient au lignage portant le patronyme de Cornouaille , dont on ne sait s’il était d’origine léonarde, ou descendant du puîné d’un duc de la dynastie cornouaillaise, ou d’origine cornique, ou issu d’une famille seigneuriale bretonne chassée au XIIe siècle de ses possessions angevines (La Cornuaille, près de Candé).
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Résumé en breton - Diverradur
Beteg amzer an Dispah ha se abaoe an XIIIved kantved, Lossulien, e parrez ar Releg-Kerhor hizio an deiz, a zo bet sez eun aotrouniez, Trebrit an ano anezi. Trebrit ha kistilli Kererault en tu all d’an Elom a ziwalle genou ar ster. War eun duchenn tost d’ar maner a weler hizio, eo bet savet moarvad maner kenta ar feodalh ma oa ar berhenend anezan, euz al lignez Cornouaille , eun ano n’ouzer ket ha leonad eo an orin anezan pe diskenn a rafe euz eil mab unan euz duged or Bro-Gerne pe marteze euz Kerne-Veur pe e hellfe ivez beza bet ano eun tiegez tud uhel bet kaset kuit, en XIIved kantved, diwar douarou ma oant perhenn warno e kostez Angers (Cornuaille e-kichenn Candé).
À propos du droit de bris : un exemple de solidarité anglo-bretonne? (Morlaix, 1501)
Laurence MOAL
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Résumé
Un navire anglais s’immobilise sur la roche du Taureau à la sortie de Morlaix le 13 janvier 1501. Il s’ensuit un bras de fer judiciaire entre les autorités portuaires, qui ont procédé à la saisie• du bateau, et les propriétaires qui veulent récupérer leurs biens. Une enquête est alors instruite: à la demande de Louis XII. Au cœur des débats se trouve le droit de bris et son interprétation.
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Résumé en breton - Diverradur
D’an 13 a viz genver 1501, eul lestr saoz a jom sahet war roh an Taro, a-wel da Vontroulez. Kroz a zav, stard, etre mistri ar porz, greet seziz ganto war al lestr, hag an dud a zo pehernn warnan, c’hoant ganto da adtapoud o madou. Loeiz XII a ro urz da studia don an afer. Dirouestla kudenn ar hilkrog, ar gwir war ar penseou, aze ema an dalh.
Les rébellions du rivage. Contestations, séditions et émotions populaires sur les littoraux bretons sous l’Ancien Régime (XVIe - XVIIIe siècle)
Pierre MARTIN
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Résumé
Les mouvements populaires ont fait l’objet de nombreuses études historiques. Le monde rural a d’ailleurs été privilégié par les historiens. Du coup, durant quelques décennies, séditions, révoltes et ruralité ont été systématiquement liées. Pourtant, les littoraux ont eux aussi des choses à nous apprendre sur les mouvements populaires à l’époque moderne. En effet, ils ont été secoués par quelques troubles qu’il ne faut pas chercher à distinguer des émotions campagnardes. Émeutes antifiscales pour la plupart, cette étude tente aussi de brosser une typologie de cette rébellion du rivage tout en essayant de s’interroger sur les cycles, la périodicité et les mécanismes de ces ruptures temporelles. Ces contestations remettent en cause l’autorité seigneuriale et royale mais aussi le pouvoir des fermiers seigneuriaux dont le zèle n’est pas une nouveauté. Soutenus par la plupart des gens de mer, quelques chefs ou meneurs se distinguent alors. C’est à l’usure que certains mouvements séditieux parviennent à leurs fins.
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Résumé en breton - Diverradur
Eun toullad brao a studiadennou istor a zo bet greet diwar-benn dispahadegou tud ar bobl, re an dud diwar ar mêz dreist-oll. Evel-se, e-doug eun nebeud degadou a vloaveziou eo bet liammet dispahadegou ha kabalou ouz buhez tud ar mêziou. N’ema ket Arvoriz koulskoude e-mêz ar gudenn ha diwar o emzavadegou en amzer drememet ez eus peadra da denna kentel. Rag meur a strons o-deus bet da houzanv, arabad o diforha diouz trubuillou ar mêziou. Ar studiadenn-man, gouestlet da emzavadegou a-eneb an taillou dreist-oll a bled ivez gand abegou ha distroiou ar havaill a vare da vare. Bewech e kaver er penn-a-raog ar rebechou greet d’an aotrounez ha d’ar roue, ha d’an dastumerien taillou anavezet evid o intampi, ar pez n’eo ket eun dra nevez. Harpet gand ar braz euz an dud a vor, hiniennou euz av renerien ha paotred-a-raog ar habaduill a deu brud war o ano. Dre zerhel krog hep skuiza e teu ar gounid, gwechou ’zo, gand an emzaverien.
Un Landernéen, Joseph Barbier, à l’origine du tribunal révolutionnaire à Brest ?
Paul JARRY
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Résumé
Une insurrection a lieu le 3 janvier 1794 à bord de l’America en rade de Brest. Trois marins sont arrêtés et Jean Bon Saint-André, représentant du peuple, demande au tribunal criminel du Finistère de se rendre à Brest pour les juger. Joseph Barbier, aide chirurgien, est arrêté le 9, accusé d’avoir par ses propos provoqué la révolte. Jean Bon Saint-André, pour le juger, constitue le même tribunal criminel en tribunal révolutionnaire. Tous les quatre sont condamnés à mort et exécutés en rade, sur un ponton. Le tribunal révolutioimaire, à l’instar de celui de Paris, ne sera institué qu’un mois plus tard. Trois officiers de l’America feront partie des douze jurés de ce tribunal. Benoît Barbier père, receveur des cuirs à Landerneau, passera une bonne partie de la Révolution en prison comme ennemi déclaré du nouvel ordre des choses.
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Résumé en breton - Diverradur
War vorlenn Vrest, d’an 3 a viz genver 1794, e sav ravolt war vourz an America. Tri martolod a zo harzet ha Jean Bon Saint André, dileuriad ar bobl, a gemenn da lezvarn torfederez an departamant dond d’o barn e Brest. Tamallet da veza bet penn-kaoz d’ar havaill, ar surjian skoazeller Jozef Barbier a zo harzet d’an 9. Evid barn anezan, e wisk Jean Bon Saint André an tribunal torfederez e Lezvarn dispahel. O-fevar int kondaonet d’ar maro ha lazet war eur ponton. N’eo nemed tri miz diwezatoh e teu al lezvarn da veza, diwar patrom hini Bariz, eul lezvarn dispahel gwirion. Daouzeg jure a vo el lezvarn-ze, ofisourien tri anezo, war an America. Bernez Barbier, tad ar surjian, enebour d’an urz neyez, a dremeno eul lodenn vraz euz amzer an Dispah er prizon.
Correspondance du général Canclaux pendant l’insurrection du Léon de 1793
Jean-Louis AUTRET
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Résumé
Le mois de mars 1793 fut particulièrement agité dans le Léon : plusieurs communes se révoltèrent contre le tirage au sort des futurs soldats de la République. La correspondance du général Canclaux entre le 21 mars et le 6 avril 1793 évoque ces troubles. Après avoir mis fin au soulèvement de Plabennec, Canclaux se mit en route vers Saint-Pol-de-Léon et remporta une bataille décisive au pont de Kerguidu le 24 mars. Après cette bataille, les lettres deviennent beaucoup plus optimistes : le tirage au sort reprend normalement, et Caudaux demande des sanctions financières contre les communes insurgées. Le 6 avril, il manifeste la volonté de rentrer à Brest, une fois la tranquillité assurée dans le Léon.
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Résumé en breton - Diverradur
Gwall-reuz a zo bet e Bro-Leon e miz meurz 1793. Ne fellas ket da barreziou ’zo sevel, dre denna ar billed, soudarded evid ar Republik. Komz a ra ar jeneral Canclaux euz ar freuz a zavas diwar-ze el liziri bet skrivet gantan etre an 21 a viz meurz hag ar 6 a viz ebrel. Goude beza diarbennet an emzavadeg e Plabenneg e kerzas war-du Kastell-Paol, ha d’ar 24 a viz meurz, e-kichenn pont Kergidu, e trehas rah war ar gabalerien. Goude an emgann-ze co sederroh al liziri, ez-reol e saver soudarded ha Canclaux a houlenn ma paefe tellou-kastiz ar parreziou en em zavet. Bro-Leon e surentez a-nevez, ar jeneral a houl distrei da Vrest.