Bulletin SAF 2004
Table des matières
Contribution à l’inventaire des mégalithes de l’archipel de Molène: Trielen et Enez-ar-C’hrizienn (commune du Conquet).
Yohann SPARFEL, Yvan PAILLER, Sandrine PACAUD, Agnès LAURE
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Résumé
Depuis plus d’un siècle, l’archipel de Molène est régulièrement visité par les archéologues. Son patrimoine préhistorique et protohistorique demeure pourtant largement méconnu. Pour remédier à cette lacune, un programme de recherches collectif a été mis en place en septembre 2000. Cet article est consacré aux monuments mégalithiques répertoriés sur Trielen et Enez-ar-C’hrizienn. Ces deux îles ont été intégralement prospectées et la quasi-totalité des structures ont fait l’objet de relevés manuels et au GPS différentiel centimétrique.
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Abaoe ouspenn kant vloaz ’zo e vez furchet ingal Molenez hag an inizi tro-dro gand an arkeologourien. Chom a ra, daoust da ze, dianavez ar pep brasa euz glad ragistorel an enezierze. E-sell kompeza ar mank-se ez eus bet savet eur raktres enklask a-stroll e miz gwengolo 2000. Ar pennad-skrid-mañ a zo gouestlet d’ar mein veur bet renablet war Trielen hag Enez-ar-C’hrizienn. Furchet eo bet da vad an diou enezenn-ze hag eun daolenn ’zo bet savet euz hogozig pep tra a denn d’o frammadur.
La stèle de Kervadol en Plobannalec (Finistère).
Jean-Yves ÉVEILLARD
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Résumé
La stèle de Kervadol fut découverte au lieu-dit de ce nom à Plobannalec (Finistère) en 1878. Elle est exposée au Musée départemental breton de Quimper. Il s’agit d’une stèle du second âge du fer (hauteur : 2,85 m) réutilisée à l’époque romaine. Six figures y ont été sculptées en bas relief réparties entre quatre panneaux, figure dont l’identification a été controversée. Il s’agit, à notre avis, d’Hercule, de Mars accompagné d’un petit personnage, d’Apollon et Hygie-Sirona, et de Mars. L’enquête menée sur place a conduit à associer cette pierre à un groupe sculpté du cavalier à l’anguipède aujourd’hui disparu. Certains éléments de l’enquête laissent penser que ce serait la chute de la foudre qui serait à l’origine de ce petit sanctuaire rural consacré à Jupiter et où on vénérait les principales divinités du panthéon local.
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E Kervadol e Pornaleg (Penn-ar-Bed) e 1878 eo bet diskoachet ar mên a reer anezañ mên-sonn Kervadol. Tro’zo d’e weloud e Mirdi an departamant e Kemper. Eur mên-sonn eo eñ euz eil marevez an houarn (uhelder : 2,85 m) bet greet implij anezañ a-nevez en amzer ar Romaned. C’hweh dremm e peder banell’zo kizellet warnañ en izel-vos, dremmou ha n’eo ket unvan an oll war an arouez anezo. D’or meno e hell beza Herkulez ha Meurz, eun denig bihan en e gichenn. Hervez an enklask bet greet war al leh, ar mên-sonn a ree korv gand eur bloh skultet euz ar marheg naerdroadeg n’eus roud ebed ken anezañ hizio an deiz. Meur a draig all a hell rei da gredi eo diwar eun tanfoeltr eo bet krouet ar santual bihan-ze e-kreiz ar mêziou gouestltet da Jupiter e leh ma veze enoret doueed brasa ar horn bro.
Carhaix et Corseul: deux capitales éphémères ? . Brèves considérations sur une hypothèse mal fondée.
Yvan MALIGORNE
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Résumé
On admet généralement que Carhaix et Corseul auraient perdu leur rang de chef-lieu de cité durant l’Antiquité tardive, au profit de Brest et Alet. Une lecture attentive de la Notitia Galliarum contredit cette hypothèse et prouve que l’organisation municipale de l’Ouest gaulois est restée inchangée jusqu’au début du Ve siècle. Le constat n’est remis en question par aucune autre source.
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Kustum eur da lavared o-defe Karaez ha Korsaout kollet o reñk a bennleh keodedel hag eo bet eet an tu gounid gand Brest hag Alet e diwez an Henamzer. War an diviz he lenn piz an Notitia Galliarum a ro da gleved eo faoz ar gouveno-ze ; n’eus bet kemmet netra kent derou ar Vved kantved e kenurziadur keodedou kornog Galia. Netra ne hell rei da entent e vefe bet eur cheñchamant bennag.
Un art original: les fonts baptismaux sculptés du Trégor finistérien autour de 1500.
Emmanuelle LE SEAC’H
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Résumé
Les églises du Trégor finistérien possèdent six fonts baptismaux sculptés. Ils présentent une constante dans le décor, unique dans le Finistère : soixante-trois masques, sculptés vers 1500, attendent le visiteur. Même si les fonts baptismaux ne sont pas signés - comme c’est le cas de la majeure partie de la statuaire de l’époque - il ressort de l’étude que six mains différentes peuvent être distinguées, les styles variant du naïf au méditatif, de l’orientaliste au chapelier, jusqu’à la maîtrise parfaite. Ils permettent de découvrir un art original sur du mobilier caché dans l’obscurité des églises.
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C’hweh mên-badez a zo e-barz ilizou al lodenn euz Bro-Dreger a zo er Finister. Kar-tost an eil d’egile e-keñver ar haeradur nemetañ a gaver en departamant-mañ. Hag e-se diwar ar pemzeg kant a zo anezo e hell ar beajour arvesti ouz teir dremm dalfaseg ha tri-ugent. Ha ma ne gaver ket, ar pez a oa ral en amzer-ze, ano skultour ebed war hini ebed euz ar mein-badez, bez’ e heller evelato bremañ gwaranti ez int diwar dorn c’hweh skultour disheñvel. Da bep hini e zoare ober : euz ar stumm bugelel d’an hini poelleg, euz an neuz retereg d’an hini togeg, beteg tapoud eur wir vailloni. Peadra da zivoucha eun arz divoutin, hini anneziou diweluz e teñvalijenn ilizou ’zo.
La chapelle Notre-Dame de Callot à travers ses livres de comptes.
André DELALONDE
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Résumé
Un îlot battu par la tempête, dominé par une chapelle vouée à la Vierge Marie, des indulgences accordées trois fois par an au moment où le protestantisme sévit dans la région, des livres de comptes miraculeusement conservés : tels sont les éléments qui ont permis de retracer l’histoire d’un lieu de culte toujours vivant, qui a survécu à des siècles tourmentés et dont la beauté attire chaque année des milliers de visiteurs.
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Eun enezennig digor d’ar gwall amzer, eur chapel war he gorre gouestlet d’an Itron Varia, induljañsou roet teir gwech ar bloaz d’ar mare ma kreske ar brotestanted er vro, leoriou kontouriez bet miret dre vurzud : setu an danvez e-neus talvezet da zizolei istor eul leh-pedi beo-kaer bepred, treuzet gantañ kantvedou freuz ha reuz, ha m’eo dedennet gantañ milierou a weladennourien beb bloaz evid e vraventez.
Un château de rêve au service d’une ambition politique: Keriolet, l’oeuvre du comte de Chauveau.
Nolwenn RANNOU
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Résumé
Le château de Keriolet (Concarneau) a été construit par l’architecte finistérien Joseph Bigot pour des commanditaires exceptionnels, la princesse Narischkine et son second mari, le comte de Chauveau. Après avoir, dans un premier temps, demandé un projet de style élisabéthain, la princesse et le comte se tournèrent vers le style gothique des manoirs bretons des XVe-XVIe siècles. Le comte souhaitait ainsi faire de son château un monument à la mémoire de l’union de la France et de la Bretagne. Les références sont locales mais pas uniquement : le château de Josselin, le palais de Jacques Coeur à Bourges ou l’hôtel parisien des abbés de Cluny ont vraisemblablement également inspiré l’architecte. Ce dernier édifice sert à la fois de référence architecturale et de modèle théorique car, à l’instar d’Alexandre du Sommerard, Charles de Chauveau souhaitait réaliser un musée pour recevoir ses collections d’oeuvres d’art. Cependant, la simple passion pour l’histoire n’est qu’un prétexte pour valoriser sa propre personne et créer un signe social fort destiné à asseoir son autorité.
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Maner Keriolet (Konk-Kerne) a zo bet savet gand an tisavour Joseph Bigot euz Penn-ar-Bed war houlenn tud a reñk uhel: ar briñsez Narischkine hag he eil gwaz, ar hont de Chauveau. Goude da genta beza goulennet eur raktres e stil Elesbed, ar briñsez hag ar hont a gavas gwelloh dibab doare goteg maneriou breizad ar XVved-XVIved kantved. Mennoz ar hont a oa ober euz e vaner eur monumant evid eñvori unvanadur Frañs ha Breiz. Tenna a ra da vaneriou tro-war-dro med kredabl e-neus an tisavour kemeret skwer ivez diwar kastell Joslin, palez Jacques Coeur e Bourges pe ostel abaded Cluny e Pariz. War eun dro e talvez ar savadur-mañ da zave evid an tisaverez ha da batrom teorik, rag e-giz Alexandre du Sommerard, mennoz Charles de Chauveau a oa sevel eur mirdi evid kloza e zastumadou traou kaer. Koulskoude n’eo an doug d’an istor nemed eun digarez evitañ d’en em ziskouez ha da groui eur merk sokial kreñv evid diazeza e halloud.
Phares d’Ouessant: le Creac’h et la Jument. Approches lithologiques.
Louis CHAURIS
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Résumé
L’éclairage des dangereux abords occidentaux de l’île d’Ouessant a suscité des projets de phares dans la seconde partie du XIXe siècle et encore au XXe siècle : à Feunteun-Velen (non réalisé), au Creac’h (allumé en 1863) et à la Jument (allumé en 1911). Ces constructions ont nécessité un large appel à des matériaux de choix, de provenance assez lointaine - tout particulièrement au granite de l’Aber-Ildut et au kersanton, puis, tardivement, au granite du Huelgoat - associés à des pierres d’origine locale (granite de Lokeltas), mis en oeuvre avec une exigence extrême de la qualité dont témoignent toujours ces prestigieux édifices.
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Meneg ’zo bet meur a wech e-kerz eil hanterenn an XIXved kantved da zevel touriou-tan evid sklêrijenna aochou dañjeruz Enez Eusa e tu ar hornog: e Feunteun-Velen (n’eo ket bet greet), er C’hreac’h (enaouet e 1863) hag er Gazeg (enaouet e 1911). Ranket zo bet, evid sevel an touriou-tan-ze, degas forzig a zanvez euz an dibab deuz a-bell: mein-greun an Aber-Ildud ha mein kersanton dreist-oll, ha diwezatoh mein-greun euz an Uhelgoad mesket gand mein euz an enezenn heh-unan (mein-greun Lokeltaz). Test eo bepred ar savaduriou meurdezuz-se euz al labour kaer bet kaset da benn gand ar brasa evez.
Landerneau à la fin du Moyen Âge. Le développement urbain.
Jean KERHERVÉ
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Résumé
L’histoire médiévale de Landerneau souffre d’une pénurie de sources qui tient à la disparition, pendant la Révolution, d’une majeure partie des archives de la seigneurie de Léon. Des origines au XIIIe siècle, on peut seulement entrevoir la naissance, sur le premier gué de l’Élorn (portus), autour d’un point fortifié et de deux bourgs monastiques, d’une agglomération qui profite de l’installation d’une famille seigneuriale, celle des Hervé de Léon (vers 1180). Un pont et un hôpital sont attestés en 1336. Chef-lieu de seigneurie et port d’armement et de commerce, la ville tire parti des productions agricoles de son arrière-pays et noue des relations avec le monde atlantique. Son développement urbain demeure limité et sa population modeste. Elle n’attire que tardivement un couvent mendiant (franciscains, 1488). Mais sa réussite se traduit par l’émergence dans les sources d’une élite de citadins aisés (artisans, marchands, armateurs et maîtres de navires, membres de l’administration seigneuriale). Vers 1500, le paysage urbain se dessine un peu mieux, avec le pont de pierre habité, un réseau de rues en formation, de puissants moulins, un hôpital, des églises (Saint-Thomas, Saint-Houardon, Saint-Julien), des halles, des hôtels bourgeois et un quai de pierre où accostent les navires marchands en provenance de tous les horizons atlantiques, du Portugal au îles Britanniques et à la Flandre.
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Dre m’eo bet kollet e-pad ar Revolusion an darn-vrasa euz diellou aotrouniez Leon, diêz eo gouzoud petra eo bet istor Landerne da vare ar Grenn-Amzer. A-boan ma heller, kent an XIIIved kantved, gouweled en-dro d’eul lehig-difenn ha da ziou vourhadennig veneh war roudour kenta an Elorn (portus), eur gêriadenn hag a zo eur chañs eviti gweled aotrouniez Herveed a Leon oh en em stalia enni (war-dro 1180). Meneg stard a zo euz eur pont hag eun ospital e 1336. O veza m’eo pennleh eun aotrouniez, porz paramanti ha porz a genwerz, ar gêr a ra he mad euz produou an douarou tro-dro hag ez a e darempred gand kêriou ar mor atlantel. Evelkent ne gresk ket hi buan hag izel e chom an dud enni. N’eo nemed diwezad e teu eur gouent d’en em stalia (frañsiskaned, 1488). Eul lañs e tapas gand an embregeta euz ar vourhizien en o êz (artizaned, marhadourien, paramantourien ha mistri listri, kargidi melestradur an aotrouniez). Tro 1500 en em ziskouez frêsohig ar geoded gand ar pont-mên, tiez warnañ, eur rouedad ruiou nevez, milinou braz, eun ospital, ilizou, meur a gohu, tiez kaer bourhizien binvidig hag eur hae e mein e leh ma teu d’en em harpa al listri kenwerz a arru euz hed ar mor atlantel euz ar Portugal da Vro-Zaoz ha d’an Izelvroiou.
Échos ponantais d’une navigation de galères castillanes en 1405-1406.
Jean-Christophe CASSARD
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Résumé
Figurant parmi les rares récits de mer authentiques, le Victorial retrace en castillan l’expédition menée en 1405-1406 par des galères castillanes en Manche. Outre de précieuses indications sur les conditions de navigation qui surprennent là les marins méditerranéens, ce texte met en valeur plusieurs seigneurs bretons en lutte contre les Anglais et il projette des lueurs inédites tant sur le passé de la péninsule (y compris les îles Anglo-Normandes) que sur certaines croyances des populations du littoral.
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Unan euz an dibaod a zezrevellou asur ’zo anezo a-zivoud ar mor, ar Victorial a zispleg e kastillaneg ar verveadenn a reas bigi Kastillan e Mor-Breiz e 1405-1406. Estreged an doareou merdei disheñvel ma ranker soubla dezo hag a zourprenas martoloded ar Mor-Kreizdouarel, e tiskouez ar skrid kalonded aotrouniez vreizad o stourm ouz ar Zaozon ; dizolei a ra ivez amzer dremenet al ledenez (hini an inizi Saoz-Normandeg zoken) ha darn euz kredennou an dud o chom a-hed an aod.
Montres générales des nobles de l’évêché de Léon reçues à Lesneven en 1481.
Hervé de PARCEVAUX de TRONJOLY
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Résumé
Les montres générales des nobles de l’évêché de Léon, reçues à Lesneven en 1481, n’avaient encore jamais fait l’objet d’une publication complète. Ce manuscrit, conservé à la bibliothèque municipale de Saint-Brieuc est pourtant d’un intérêt historique majeur pour l’histoire du Léon. La revue militaire fut ordonnée par le duc François II dans un contexte de tension des relations entre la Bretagne et la France. Elle nous donne une vue très précise de l’état de la noblesse léonarde qui est recensée dans chacune des paroisses de l’évêché. Nous pouvons constater une très grande disparité entre la haute noblesse (du Chastel, Kermavan) dont les revenus atteignent les 2 500 livres, et la petite noblesse dont les revenus sont parfois de quelques dizaines de sols. La transcription du manuscrit est complétée par de nombreuses notes inédites qui sont souvent tirées de fonds d’archives privées qui ont pu être consultées par l’auteur.
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Diskouezadegou meur an noblañsou euz eskopti Leon, resevet e Lesneven e 1481, n’int bet morse embannet en o fez hoaz. An dornskrid-se, miret e levraoueg ti-kêr Sant-Brieg, eneus eun dalvoudegez istorel meur evit Bro-Leon koulskoude. An duk Frañsez II a roas urz da ober ar gweladeg-se abalamour d’an darempredou stenn a oa etre Breiz ha Bro-C’hall d’ar poent-se. Kement-se a ro deom ur sell piz war stad noblañs Bro-Leon, bet niveret e pep parrez euz an eskopti. Gelloud a reer merzoud ur c’hemm bras-kena etre an noblañs uhel (du Chastel, Kermavan), a save o leveou beteg 2 500 lur, hag an noblañs izel n’o deze a-wechou nemet eun nebeud gwenneien evid beva. An diskriva euz an dornskrid zo klokaet gand notennou niverus chomet diembann, tennet alies euz diellou prevez e-neus gellet ar hlaskour furchal enno.
Justices royales en Cornouaille en 1532. La sénéchaussée de Gourin et ses juridictions seigneuriales (1532-1550).
Pierre HOLLOCOU
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Résumé
Les archives concernant le fonctionnement des juridictions royales et seigneuriales de Cornouaille au XVIe siècle sont rares et dispersées. Une procédure de 1532 nous montre que derrière le terme de sénéchaussée ne se trouve que rarement des sénéchaux, le plus souvent retenus à Nantes par des offices plus intéressants. La justice royale ne peut alors s’exercer dans sa plénitude et sa continuité qu’au seul chef-lieu de la Cornouaille. La grande misère de la petite sénéchaussée royale de Gourin est révélée par les comptes de son receveur en 1543. Le sénéchal et le lieutenant toujours absents, elle vit dans une dépendance de la cour de Carhaix mais aussi de la juridiction seigneuriale du Faouët dont elle doit payer les services. Cette situation peut s’expliquer par la grande étendue des cinq principales juridictions seigneuriales qui limite sérieusement le ressort de la barre de Gourin. Cette situation nous est bien décrite par les aveux fournis lors de la réformation du domaine royal des années 1539-1550.
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Rouez eo ha strewet amañ hag a-hont an diellou diwar-benn ar rouantelez hag aotrouniez Bro-Gerne erXVIved kantved. Ral e ve, a-dreñv ar termenadur senechalouriez kavoud liou euz senechaled dalhet ma veze aliez ar re-mañ e Naoned gand kargou talvoudusoh evito, setu ar pez a lak anad eur prosez euz ar bloavez 1532. Ne hell neuze ar varnadurez roueel mond plên hag ingal en-dro nemed e penn-leh Bro-Gerne. Diskouez a ra kontchou tellour senechalouriez vihan Gourin evid ar bloavez 1543 pegen reuzeudig ’oa stad ar senechalouriez-se. Dao a-walh ’oa dezi peogwir ne veze morse ar senechal hag al letanant er gêr beza e gwazoniez lezvarn Karaez hag ive beli aotrouniez ar Faoued ha zoken he gopra. Ar pez a hell beza kirieg da gement-se eo brazentez ar pemp aotrouniez penna hag a ra da vann Gourin beza strizig-striz. Skeudennet sklêr eo se gand an testeniou kaieret er bloaveziou 1539-1550 da-geñver adreizadur an domani roueel.
La prostitution à Quimper au XVIIIe siècle.
Jean-Paul PÉRON
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Résumé
À Quimper, le siècle des Lumières a-t-il été libertin au sens où on l’entendait alors ? Les élites et les couches populaires masculines semblent avoir effectivement été tentées, au moins occasionnellement, par la débauche sexuelle, si possible camouflée tant la pesanteur sociale et la surveillance du clergé étaient fortes. Les clients des prostituées locales, peu nombreuses au regard des cohortes de filles de mauvaise vie opérant à Brest surtout quand la flotte y est stationnée, sont d’abord des soldats en garnison, des marins du commerce, des travailleurs itinérants, que les dispensatrices de plaisirs fugaces peuvent gratifier de cadeaux vénériens. Ces femmes - souvent de très jeunes filles en rupture de ban issues du monde des miséreux -, méprisées et abandonnées à leur sort, parfois enfermées lors des velléités répressives, réduites à abandonner leur progéniture née des amours vénales, mendiantes dans leur vieillesse prématurée, n’ont, ici comme ailleurs, laissé que peu de traces dans une société où la marginalité et le vice étaient hypocritement occultés.
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Daoust ha « libertin » eo bet kantvedad ar Sklêrijenn e Kemper (« libertin » o terhel d’ar ster’oa e hini en amzer-ze) ? War a zeblant, ya, e vefe bet temptet, dre zigouez gwechou ’zo, tud a-zoare ha gwazed a reñk izel gand al likaouerez med e kuz mar plij kement e oa kabestret striz an oller heñver-ze, hag ar veleien bepred war evez. Ne oa ket stank ar gisti e kêr eskoaz ar strolladou a oa anezo e Brest, dreist-off pa ziskenne ar vartoloded d’an douar ; soudarded e gwarnizon, martoloded a genwerz, labourerien mond-dond eo ar baotred a dostae da genta ouz ar vilgened-se a oar kinnig plijadureziou berrbad ha kleñvedou naplerez war ar marhad. Yaouank-flamm med divarhet e oa aliez ar merhed-se, reuzeudig o zud, disprizet, kasaet, forbanet, toullbahet mareou ’zo pa veze harz warno, rediet da zilezel o goradenn ganet diwar karanteziou kalon-arhant, ha da glask o boued eur wech deuet koz a-raog an oad. Ne reer ket kalz ano anezo e Kemper nag e leh all ken mouchet ma oa ar fall-vuhez er gevredigez pilpous.
Documents judiciaires relatifs à la bataille de Kerguidu du 24 mars 1793.
Jean-Louis AUTRET
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Résumé
Le tirage au sort de futures recrues pour l’armée de la République en mars 1793 déclencha une violente réaction dans le Léon. Le 24 mars 1793, la bataille de Kerguidu marqua la fin de l’insurrection paysanne ; cet épisode, a été magnifié dans le livre écrit en breton, Emgann Kergidu, de Lan Inisan. À la suite de cette bataille, plusieurs personnes soupçonnées d’avoir participé à la révolte furent soumises à des interrogatoires. Le comité de sûreté de Landerneau a ainsi interrogé Jean Saout, cultivateur à Plouvorn, et Jean Goarnisson, bourrelier à Plouvorn. Le tribunal criminel du Finistère a jugé Jean Prigent, maire de Plouzévédé, et Prigent Autret, maire de Plouvorn ; dans ce tribunal figuraient des personnalités comme Le Guillou Kerincuff, qui fut maire de Quimper, et Roujoux, qui fut maire de Landerneau et connut une vie mouvementée. Ces interrogatoires sont des documents très précieux pour reconstituer l’histoire de la Révolution dans le Léon.
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E miz meurz 1793, pa voe tennet ar bilhed evit pourchas danvez soudarded da arme ar Republik ez eas tud Bro-Leon e fulor. Emgann Kergidu, d’ar 24 a viz meurz 1793, a lakaas fin da emsavadeg ar gouerien ; an degouez-se zo bet danevellet kaer el leor brezoneg Emgann Kergidu, skrivet gand Lan Inisan. War-lerh an emgann-se e voe goulennataet meur a zen, lakaet an diskred warno da veza kemeret perz en emsavadeg. Komite sureñtez Landerne e-noa neuze goulennataet Jean Saout, labourer-douar e Plouvorn, ha Jean Goarnisson, gwakolier er memes parrez. Lez-varn an dorfedourien Penn-ar-Bed he-doa barnet Jean Prigent, maer Gwitevede, ha Prigent Autret, maer Plouvorn ; el lez-varn-se e oa pennou-bras evel Le Guillou Kerincuff, bet maer Kemper, ha Roujoux, bet maer Landerne hag en-doa bet ur vuhez durmudus. An atersou-ze a zo diellou talvoudus-kaer a-benn adsevel istor an Dispac’h Bras e Bro-Leon.
Politisation et mobilisation dans les départements girondistes insurgés. Le Finistère, le district de Morlaix et les Morlaisiens.
Anne de MATHAN
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Résumé
Non pas tant le sort des Girondins, souvent décrits dans d’élégiaques hagiographies ou dans de sévères pamphlets, il s’agit ici d’aborder un terrain moins connu : les révoltes départementales provoquées par le décret d’arrestation rendu contre ces députés sous la pression des sans-culottes parisiens en 1793. L’examen de l’insurrection du Finistère qui entendait défendre ses représentants Gomaire et Kervélégan, permet de mieux connaître les acteurs, les enjeux idéologiques et les modalités d’une révolte condamnée à l’échec par une mauvaise appréciation des rapports de force entre Girondins et Montagnards, sans-culottes parisiens et peuple des départements. Le changement de focale de l’objectif braqué ensuite sur les positions du district de Morlaix permet de saisir la faiblesse d’un soutien institutionnel accordé à l’administration supérieure du département, mais bien vite retiré à l’heure où le vent commence de tourner. Une dernière variation d’échelle afin de cartographier les parcours individuels démontre la cohérence des engagements politiques et l’importance revêtue par des revirements stratégiques, d’opportuns aveux ou une tragique persistance, au moment de passer sous les fourches caudines de la Montagne, qu’on la serve, la rallie, ou qu’il faille se coucher sous le rasoir national.
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Ne fell ket deom kement-se lakaat ar gaoz war tonkad ar « Girondins », savet diwar o fenn klemmganiou meuleudius pe flemmskridou garo, med kentoh war un dachenn-studi nebeud anavezet: an emsavadegou en departamantou, difluket diwar an dekred-herzel savet a-enep d’ar gannaded-se dindan gwask ar « sans-culottes » euz Pariz e 1793. Dre beurselled ouz emsavadeg tud Penn-ar-Bed, a venne difenn o hannaded Gomaire ha Kervelegan, e vez roet an tu deom da anavezoud gwelloh oberourien, paliou ideologel ha doareou d’eun emsavadeg kondaonet da hwita dre ma voe priziet fall ar heñveriou nerz a oa etre ar « Girondins » hag ar « Montagnards », etre ar « sans-culottes » euz Pariz ha pobl an departamantou. Pa seller pisoh da houde ouz saviad pastell-vro Montroulez e heller kompren e voe gwall wan an harp roet gant ar Stad da velestradurez vras an departamant, ha tennet an harp-se ker buan all d’ar houlz ma krogas an avel da cheñch tu. Ur sell all da echui war jeu an dud o-unan, kemend ha diskouez poell o engouestl politik ha sañs o zrei chupenn, o anzavou e koulz pe o dalc’h skrijus, pa voe ret dezo tremen dirak sellou du ar « Montagne », ha pa servijfent anezañ, pe mont d’e heul, pe hoaz lakaat o goûg dindan lavnenn e hilhotin.
Une ténébreuse affaire à l’île de Batz : l’assassinat du maire sous l’Empire.
Christine CHAPALAIN-NOUGARET
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Résumé
Le 17 novembre 1808, le maire de l’île de Batz, Philippe Robin, disparaissait sans laisser de traces. Hormis son signalement au préfet, l’affaire fit peu de bruit en dehors de l’île où l’on s’empressa de l’oublier. Neuf ans plus tard, pourtant, le tribunal civil de Morlaix accréditait la thèse de l’assassinat en s’appuyant sur le témoignage non vérifié de trois marins îliens libérés des geôles anglaises, incriminant des soldats de l’armée de Junot en casernement sur l’île. La découverte de sources inédites nous permet, deux cents ans plus tard, de rouvrir le dossier de cette affaire classée, de tenter de l’élucider et de comprendre comment un fait divers, apparemment local, mais qui s’inscrit dans le contexte troublé des guerres napoléoniennes, peut être révélateur de la réalité politique et sociologique de son époque.
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Résumé en breton - Diverradur
D’ar 17 a viz du 1808 ez eas diwar wel an oll Philippe Robin, maer an Enez Vaz. Estreget beza bet disklêriet d’ar prefeti ne reas ket an afer kalz a drouz pelloh eged an enezenn lec’h ma voe disoñjet ker buan all. Nao bloaz war-lerh, koulskoude, e stagas lez-varn sivil Montroulez da gredi e oa bet eur muntr, dre gemer harp war testeni tri martolod eus an enezenn bet dieubet diouz eun toull-bac’h saoz. An testeni-ze, na oa ket bet gwiriet, a damalle zoudarded arme Junot bet o kazarnia war an enezenn. An diellou chomet diembann bet kavet, daou hant vloaz war-lerh, a ro an tu deom da zigeri en-dro teuliad an afer renket-ze, da glask teuler sklêrijenn warni ha da gompren penaos un darvoud hag a seblant beza lehel, med bet hoarvezet e-kerz prantad trubuilhet brezeliou Napoleon koz, a hell rei gwir ditourou war politikerez ha kevredigez ar mare-ze.
François Plaine et le Finistère (1876-1900).
Philippe GUIGON
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Résumé
En mai 1876 François Plaine visita l’ensemble du Finistère, y prenant matière à de futurs travaux, par exemple sur le missel de Saint-Vougay et y rencontrant plusieurs personnes qui correspondirent avec lui durant de longues années, en particulier Théodore Hersart de La Villemarqué et Paul Peyron. Grâce à leur appui au sein de la Société archéologique du Finistère et à l’aide amicale de plusieurs prêtres, principalement Jean-Louis Le Guen, Plaine publia entre 1884 et 1900 dix articles dans les Bulletins, essentiellement consacrés à l’hagiographie finistérienne du haut Moyen Âge. En dépit de quelques dissensions - ainsi au sujet de l’acte XX du cartulaire de Landévennec -, la Société fut toujours favorable au bénédictin qui put y faire paraître des travaux autrement refusés par les Analecta bollandiana.
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Résumé en breton - Diverradur
E miz mae 1876 e teuas François Plaine da weladenni ar Finister en e bez, digarez dezañ da zastum danvez labour, war leor-overenn Sant Nouga da skwer, ha da ober anaoudegez gand tud a eskemmas liziri ganto goude-ze e-pad hir-vloaveziou, Kervarker da skwer ha Paul Peyron. A-drugarez d’an harp a rojont dezañ e-barz Société archéologique Penn-ar-Bed ha da skoazell hegarad meur a veleg, Jean-Louis Le Guen dreist-oll, Plaine a embannas deg studiadenn e leor-bloaz ar Société, gouestlet dreist-oll da vuhez ar zent e Penn-ar-Bed da vare pella ar Grenn-Amzer. En despet d’eun tamm chabouz - evel a-zivoud ar rann XX euz leor diellou abati Landevenneg - eo bet chomet ar Société a-du gand ar beneadad, ar pez a dalvezas dezañ embann studiadennou dinahet outañ a-hend-all gand an Analecta bollandiana.
Du catholicisme breton au catholicisme romain: le cas d’Henri Le Floch (1862-1950).
Paul AIRIAU
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Résumé
Supérieur du Séminaire français de Rome de 1904 à 1927, le spiritain Henri Le Floch (1862-1950) est issu du Porzay, en Finistère. Dans sa jeunesse, son catholicisme est breton, marqué par la mort et les pardons. Cependant, au sein du Porzay, il présente des particularités. Sa famille est de tradition contre-révolutionnaire catholique dans une terre majoritairement marquée par le clergé jureur en 1791, et politiquement modérée dès la deuxième moitié du XIXe siècle. De plus, contre la volonté de son père qui s’inscrit dans une perspective d’ascension sociale par l’éducation française, il choisit le sacerdoce, qui plus est missionnaire. Entrant chez les spiritains, il s’éloigne du cadre breton et entame un processus de romanisation qui va s’accentuer avec les années. L’expression la plus nette en sera son allocution au pardon de Sainte-Anne-la-Palud en 1923 : le catholicisme romain y réaménage en profondeur le catholicisme breton, et n’en laisse plus subsister que des formes annexes.
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Résumé en breton - Diverradur
Ar spiritan Herri ar Floc’h (1862-1950) bet superior kloerdi ar Frañs e Rom euz 1904 da 1927 a oa genidig euz ar Porze (Penn-ar-Bed). Pa oa yaouank, e relijion evel m’eo ar pleg e Breiz, a oa ganti tres an tremenvan hag ar pardoniou. Evelkent, er Porze n’eo ket tre evel-se. An tolead-se m’eo bet intru ar braz euz ar veleien é 1791 ha deuet da veza didaer azaleg eil hanterenn an XIXved kantved, famill H. ar Floc’h a oa dre ouenn a-eneb spered an Dispah. Hogen, e leh senti ouz e dad, a-du gand eun diorroadur gall, e tiviz mond da veleg ha zoken beza misioner. Eur wech eet da spiritan e pella diouz an endro vreizad hag e krog gand kelennadurez ar babelez a hounezo muioh-mui e spered a vloaz da vloaz. Ar brouenn sklêrra euz se eo ar brezegenn a reas da bardon Santez Anna ar Palud e 1923 : Katoligiez Rom a ziskenn don er gatoligiez vreizad ha ne chom euz houmañ nemed ar stummou dibouez.