Bulletin SAF 2012
Table des matières
Les bronzes figurés antiques découverts
dans le Finistère
II. Instrumentum et étude générale
Patrick Galliou
Pages 204 à 226
+
Résumé
L’examen des bronzes figurés antiques découverts dans le Finistère offre un bon panorama
du panthéon des Osismes et montre que les préoccupations religieuses de ceux-ci n’étaient guère
différentes de celles de leurs voisins, à l’exception toutefois de la place sensiblement plus importante
donnée à Mars et à Hercule.
+
Résumé en breton - Diverradur
Pa studier ar pezhioù en arem eus mare an antikite, skeudennoù pennoù tud warne, ha
bet disoloet e Penn-ar-Bed, e c’heller gweled mad petra a oa pantheon an Osismed ha kompren
gwelloc’h ne oa ket o doare da weled ar relijion disheñvel krenn eus hini o amezeien, paneve ar
plass un tammig brassoc’h roet gante da Veurzh hag Harkul.
Galliouthough they gave much more importance to Mars
and Hercules.
+
Résumé en anglais - Abstract
A survey of Iron Age and Roman bronze statuettes found in Finistère offers a fairly comprehensive
view of the gods of the Osismi and shows that their religious preoccupations were
largely the same as those of their neighbours, though they gave much more importance to Mars
and Hercules.
Procès-verbaux des séances
et des excursions (année 2011)
Bulletin CXL
Pages 9 à 38
Musée départemental breton.
Une année d’enrichissement
des collections (2011)
Philippe Le Stum
Pages 41 à 55
Monuments et objets d’art du Finistère
Études, découvertes, restaurations
(année 2011)
(année 2011)
Pages 57 à 78
Chronique des archives et des bibliothèques
du Finistère (année 2011)
Yann Celton (coord.)
Pages 79 à 93
Images de l’arsenal de Brest au XIXe siècle
Nicolas Meynen
Pages 95 à 117
+
Résumé
Au coeur de la ville de Brest, l’arsenal militaire est au xixe siècle un sujet recherché par les
artistes. L’iconographie disponible se partage en deux grandes entités : d’une part, les panoramas
nombreux depuis les hauteurs de la ville, et d’autre part, les vues intérieures montrant les
constructions, les ateliers et les navires. Le premier ensemble est la preuve d’un intérêt particulier
des civils pour ce site militaire, et plus encore de son appropriation comme entité patrimoniale
de la ville. Le second met en scène les chantiers et les bâtiments ; anonymes, ces photographies
émanent a priori de l’Atelier photographique du port. Ce sont des documents de travail visant
à enregistrer les transformations techniques « sensibles », telle l’apparition du navire de guerre
moderne à vapeur. Mais peu à peu l’armée se méfie du pouvoir d’information des images : la
photographie devient une arme stratégique.
+
Résumé en breton - Diverradur
Arsanailh Brest, e kreiz kêr, a zo unan eus ar sujedoù ar muiañ prizet gant an arzourien en
xixved kantved. E diw lodenn vras e c’heller dispartiañ ar skeudennoù bet graet anezañ : eus un
tu, ar skeudennoù a ziskouez anezañ eus a bell hag eus uhelioù ar gêr, hag eus an tu all ar skeudennoù
bet tennet e-diabarzh ar savadurioù hag a ziskouez ar santieroù, ar stalioù-labour hag ar
bigi. Reiñ a ra ar re gentañ da gompren pegen bras eo talvoudegezh an arsanailh ewid ar Vrestiz
ha pegen splann e oa en o spered e rae parti eus o c’hêr. An eil re a ro skeudennoù kempennet
eus ar santieroù hag ar savadurioù : n’int ket bet sinet, dont a raont sur awalc’h neuse eus Stal
an tennañ poltriji eus ar porzh. Skeudennoù-studi int, graet ewid mired roudoù eus ar cheñchamañtoù
teknik brassañ a c’hoarveze eno, evel ar vag-vapeur a vrezel, newez ijinet ha savet. Med
tamm-ha-tamm e teu an arme da vagañ dizfiziañs dirag ar skeudennoù a seurt-se peogwir e roont
re a ditouroù warni: e-barzh arz ar bresel e teu iwe ar skeudennoù-se da vezañ armoù.
+
Résumé en anglais - Abstract
Situated in the heart of the town of Brest, the military shipyard was, in the xixth century,
a subject favoured by artists. Its iconography may be divided into two major parts : on the one
hand, numerous panoramas, drawn from the heights of the town, and, on the other, inside views
showing buildings, workshops and ships. The first stands witness to the strong interest of civilians
for this military site and its appropriation into the town´s heritage. The second shows people
at work and buildings, such anonymous photographers being probably taken by the Atelier
photographique du port. They are working documents aiming at recording “sensitive” technical
changes, such as the birth of modern steam warships. But, gradually, the Army began bewaring
of the power of information of such images, as photography was becoming a strategic weapon.
Autour des argiles de Toulven,
près de Quimper
Louis Chauris
Pages 120 à 128
+
Résumé
Les argiles du petit bassin d’âge tertiaire de Toulven sur les bords de l’Odet ont
longtemps alimenté les célèbres faïenceries de Quimper. La localisation des extractions,
souvent situées dans le domaine public maritime aux confins, mal définis, des propriétés
riveraines, a donné lieu à de multiples controverses entre exploitants oeuvrant dans la zone
de balancement des marées et propriétaires des terrains limitrophes s’estimant menacés.
+
Résumé en breton - Diverradur
Ar pri eus Toulven, ur gibell vihan eus an drede amzer, war vord an Oded, ez eus bet
graet un implij bras anezañ gant failhañserezh brudet Kemper e-pad pell. Diwar al lec’hioù
e vije tennet ar pri-mañ dioute – lec’hioù a oa e-barzh an DPM med na oa ket sklaer an
harzoù deze e-keñver an damanioù a oa just en o c’hichen – e save alies chikan etre ar re a
‘h ae da gerc’had ar pri en aodoù bew-se hag ar re a oa perc’hen war an douaroù a oa just
en o c’hichen peogwir en em santent lakaet en arvar.
Chauris
+
Résumé en anglais - Abstract
The clays of the small Tertiary basin at Toulven, on the banks of the Odet, have long
been used by the famous Quimper potters. The situation of the extractions, often located on
the ill-defined domaine public maritime, the presence of neighbouring private estates were
the cause of numerous conflicts between the people quarrying clay in the tidal zone and the
owners of neighbouring lands who felt threatened by this activity.
À Lannilis autrefois, la poterie malade du plomb
Yvon Le Douget
Pages 127 à 141
+
Résumé
Les potiers de Lannilis ont produit pendant des siècles des poteries émaillées au plomb. En
1858, des cas de saturnisme sont signalés à Brest, dont elles sont la cause. Le préfet interdit
l’utilisation du plomb mais Augustin Morvan, maire de Lannilis, obtient un répit. En 1872, le
pharmacien Constantin propose un nouveau procédé, ce qui permet au préfet de justifier de nouveaux
arrêtés d’interdiction, mais les potiers ne sont jamais parvenus à modifier leur technique.
Le conflit culmine avec le procès de 13 potiers en 1897, mais le déclin inexorable de la poterie
traditionnelle est déjà engagé et le combat cesse bientôt faute de combattants.
+
Résumé en breton - Diverradur
E-pad kantvedoù ha kantvedoù o deus graet poderien Lannilis poderi amailhet gant plom.
Er bloaz 1858 e voe bet disklaeriet e Brest e oa chomet tud klañv gant ar sadornenn abalamour
d’ar poderi-mañ. Difenn a reas ar prefed neuse labourad gant ar plom, med Augustin Morvan,
maer Lannilis, a deu a-benn da laoskel un tamm amzer d’ar boderien da cheñch o doare d’ober.
Er bloaz 1872 e kinnigas an apotiker Constantin un teknik newez, ar pezh a roas un digarez d’ar
prefed d’ober lesennoù newez da zifenn ar plom. Med ar boderien ne deujont ket gwech ebed
a-benn da cheñch o doare da labourad. E 1897 e voe ar bec’h en e uhellañ pa voe kondaonet 13
poder. Hag adaleg neuse a ‘h eas ar poderi mod gwechall tamm-ha-tamm war ziskar hag echu e
oa ar stourm pa ne oa ket mui a stourmerien.
+
Résumé en anglais - Abstract
For centuries, the Lannilis potters had produced lead-glazed wares. In 1858, cases of lead
poisoning were mentioned in the Brest, the Lannilis wares being clearly involved. The préfet prohibited
the use of lead, but Augustin Morvan, the mayor of Lannilis, managed to get the decision
deferred. In 1872, Constantin, a pharmacist, invented a new technical process, the préfet being
thus justified in passing new by-laws about the use of lead ; but the potters themselves never
succeeded in changing their techniques. The conflict culminated in the trial of thirteen potters in
1897, but the unrelenting decline of traditional pottery-making had already started and production
soon stopped.
L’église ruinée d’Henvic et son enclos.
Examen pétrographique
Louis Chauris
Pages 144 à 154
+
Résumé
L’étude pétrographique de la vieille église ruinée d’Henvic révèle une remarquable diversité
dans les pierres naguère mises en oeuvre, reflétant, pour l’essentiel, la complexité géologique de
son terroir. Les prochains travaux de restauration devront veiller à la conservation de cet enracinement.
+
Résumé en breton - Diverradur
Diwar studiañ gant peseurt mein e voe bet savet ilis kozh Henvig, kouezet en he foull abaoe,
e tesker e voe bet implijet d’ar mare-se mein a lies seurt, ar re-se o vezañ dresit-oll ur melezour
eus al lies a vein a zo e douar ar vro-se. Pa vo renewezaet an ilis-mañ a-benn neubeud amzer e
vo a-boues sevel anezi en-dro en ur derc’hel kont eus ar « gwrizioù »-mañ.
+
Résumé en anglais - Abstract
The study of the stones used in the old ruined church at Henvic shows remarkable diversity
in the materials, mostly reflecting the geological complexity of its surroundings. The future restoration
works should see to the preservation of this connection.
Julien Maunoir et la musique populaire
bretonne
Bernard Lasbleiz
Pages 157 à 182
+
Résumé
Le célèbre missionnaire jésuite Julien Maunoir (1606-1683) est considéré comme le fondateur
du cantique populaire en langue bretonne. Il le composait souvent sur des airs de chansons
bretonnes en usage dans le petit peuple, afin de capter plus facilement l’attention des fidèles au
cours de ses missions. Il n’en a malheureusement laissé aucune transcription musicale. Deux
manuscrits datant du xviiie siècle peuvent cependant aider à retrouver ce répertoire, celui de
Pierre Barisy (1710) et surtout celui de Guillaume Nicolas (1754), conservé à la bibliothèque
de l’évêché de Quimper. Ce dernier retranscrivit les chants de mission du père Maunoir avec
musique, livrant ainsi l’un des tout premiers témoignages sur la musique populaire bretonne de
tradition orale.
+
Résumé en breton - Diverradur
Kontet vez ar missioner brudet Juluan Maner (1606-1683) evel diazezer ar c’hantikou pobl
en brezhoneg. Skrivañ a rae anezhe war tonioù kanaouennoù ar vro evit ma vefent aesetoc’h da
vezañ kanet gant an dud fidel. Maleürusamant na n’eus ket laosket war e lerc’h nemet komzoù
ar c’hantikoù-se savet gantañ ha pas an notennoù sonerezh. Daou dornskrid eus ar xviiiet kantved,
koulskoude, a c’hell sikour da adkavout an tonioù se : Hini Pierre Barisy (1710) ha hini
Guillaume Nicolas (1754) miret e levraoueg eskopti Kemper. Hemañ diwezhañ, dreist-oll, peogwir
en doa adskrivet war un dro komzoù ha musik kantikoù Maunoir evit ar missionoù. Roet
en doa evel-se unan eus kentañ testenioù sonerezh e-touesk ar bobl e Breizh.
Lasbleis
+
Résumé en anglais - Abstract
The famous Jesuit missionary Julien Maunoir (1606-1683) can be considered as the founder
of popular hymns in Breton language. He composed most of them to the tune of traditional
Breton songs to attract the worshippers’ attention more easily. Unfortunately he did not leave any musical transcription of those hymns. Nevertheless, two manuscripts from the xviiith century
can give an idea of what it could have been like : Pierre Barisy’s manuscript (1710) and
especially Guillaume Nicolas’s one (1754). The latter, preserved in Quimper episcopate’s library,
transcribes Maunoir’s missionary hymns together with their music, giving thus one of the first
evidence of Breton popular music from oral tradition.
Parler breton à Plougastel-Daoulas
Sara Mollura, avec le concours de Fañch Broudic
Pages 183 à 190
+
Résumé
En 1994, Mari C. Jones, enseignante de l’université de Cambridge, avait réalisé une première
enquête sur la langue bretonne à Plougastel-Daoulas. La nouvelle enquête menée au printemps
2012 par Sara Mollura, étudiante à l’université de Bologne, fait le constat d’une surestimation
de la pratique du breton par ceux qui le connaissent : ils ne le parlent plus qu’occasionnellement
et optent très facilement pour le français. Mis à part les militants et les enseignants bilingues, les
Plougastels sont indécis quant à l’avenir de leur langue.
+
Résumé en breton - Diverradur
E 1994 e oa bet greet eun enklask kenta war ar brezoneg e Plougastell-Daoulaz gand Mari
C. Jones, eur gelennerez euz skol-veur Cambridge. En nevez-amzer 2012, ez eus bet greet
unan all gand Sara Mollura, eur studierez euz skol-veur Bologna. Diwar ar pez he-deus gwelet,
Plougastelliz ne gomzont ket brezoneg ken kement ha ma soñj dezo : dond a ra galleg ganto
ken êz ha tra. E diavêz ar stourmerien hag ar gelennerien, ne welont ket re vad petra hell beza
amzer-da-zond ar yez.
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Résumé en anglais - Abstract
In 1994, Mari C. Jones, a lecturer at Cambridge University, completed a first survey on
the use of Breton in Plougastel-Daoulas. A new study carried out in the Spring of 2012 by Sara
Mollura, a student at the University of Bologne, shows that native speakers overestimate their
use of Breton ; they only use it occasionally and most often choose to speak French. Except for
militant and bilingual teachers, Plougastels are uncertain as to the future of their language.
Notices d’archéologie
finistérienne (année 2011)
(année 2011)
Pages 193 à 201
« Un saint de papier ».
Corentin au travers de son dossier
hagiographique
André-Yves Bourgès
Pages 227 à 240
+
Résumé
La personnalité de Corentin demeure inaccessible à l’historien et sa biographie renvoie
avant tout aux préoccupations récurrentes ou divergentes de ses hagiographes. Un réexamen du
dossier littéraire du saint permet de repérer deux textes principaux. Le premier est un sermo sur
les miracles de Corentin, composé au début du xiie siècle, dont l’auteur doit être identifié avec
l’hagiographe de Ronan et avec l’écrivain qui a élégamment résumé sous la forme d’une « pancarte
» les plus anciens actes relatifs au chapitre cathédral de Quimper. L’autre texte est un éloge
de l’action pastorale du saint : son auteur, qui pourrait être l’évêque Rainaud (1219-1245), « recycle
» une partie du contenu du sermo, et inscrit délibérément son propos dans une perspective tout
à la fois politique et religieuse dont le contexte paraît être celui du règne de Pierre de Dreux.
+
Résumé en breton - Diverradur
Klask gouzoud piw a oa da vad Kaorintin a zo un touell ewid an istorour peogwir eo savet
istor e vuhez dreist-oll diwar buhezioù-sent bet roet ar stumm-mañ-stumm deze herwez frammoù-
spered ar skrivagnerien a c’hell bezañ disheñvel an eil re diouzh ar re all. Ma lenner pizh
an oll skridoù diwar-benn ar sant-mañ en-dro e teu daou skrid war wel. Bez eo an hini kentañ ur
sermo war ar burzhudoù bet graet gantañ, savet e penn kentañ an xiived kantved, skrivet gant an
hini ‘neus skrivet iwe buhez sant Ronan ha graet, e stumm ur bañkartenn, un diverrañ braw eus
ar skridoù koshañ diwar-benn chabistr katedral Kemper. Bez eo an eil skrid ur skrid-meuleudi
eus oberoù relijiel ar sant : an hini ‘neus skrivet anezañ – hag a c’hellfe bezañ an eskob Rainaud
(1219-1245) – a denn gounid eus un tamm eus danvez ar sermo, o reiñ espres-kaer dezañ un ton
politik hag un ton relijiel e sañter mad enne tro-spered mare ren Pierre de Dreux.
+
Résumé en anglais - Abstract
Corentin’s personality is beyond the reach of historians and his biography essentially reveals
the recurring or contradictory preoccupations of his hagiographers. A reexamination of the
literary dossier of Corentin shows two major texts. One is a sermo on the miracles of the saint,
composed in the early xiith century ; its author must be the hagiographer of Ronan and the writer
who gave an elegant summary, in the form of a “pancarte”, of the oldest texts referring to the
Quimper cathedral chapter. The other text is an eulogy of the saint’s pastoral activity ; its author
could possibly be bishop Rainaud (1219-1245) and it “recycles” some of the sermo’s content. Its
intent is deliberately connected with a political and religious perspective, which appears to belong
to Pierre de Dreux’s reign.
Une simple affaire de famille ?
Usage et portée du mot « proles »
dans la France de l’Ouest (IXe-XIIe siècle)
Esther Dehoux
Pages 241 à 266
+
Résumé
Proles, qui désigne autant le « fils » que la « lignée », n’est pas un mot inconnu des historiens
qui ont étudié la parenté. Il s’avère cependant peu fréquent et, surtout, singulier, car rares sont
ceux qui l’emploient dans le cadre d’une formule pro anima. Cet usage est attesté dans les actes
des rois francs, Carolingiens et Capétiens. Il l’est également dans les chartes des princes bretons
et des ducs de Normandie. Il manifeste les prétentions de ceux qui affirment appartenir à une
famille choisie par Dieu pour assumer un rôle essentiel dans l’accomplissement du dessein divin.
Ignoré dans les autres contrées du royaume, il témoigne de l’audace des princes de Bretagne et
de Normandie qui osent défier le roi franc en niant ce qui fonde ses prétentions : la distinction
de la lignée royale.
+
Résumé en breton - Diverradur
N’eo ket ar ger proles (hag a sinifi « mab » ha « lignez » war ar memes tro) ur ger dianavezet
gant an istorourien o deus studiet an darempredoù-kerent etre an dud. Koulskoude ne lenner
ket anezañ gwall alies ha dic’hortoz awalc’h eo rak ral a wech a raer implij anezañ e-barzh un
dro-lavar pro anima. Graet e vez gantañ e dielloù ar rouanez frank diwar-lerc’h Charlemagne pe
Capet, evel just. Med kaoud a raer anezañ iwe e teulioù tierned Breizh ha duked an Normandi.
Dre ar ger-mañ e sañter lorc’h ar re a soñje krenn e oant eus ur familh bet choaset gant Doue
ewid ober E volontez war an douar. Daoust dezañ chom heb bezañ implijet e broioù all eus ar
rouantelezh, ar ger-mañ a ziskouez pegen hardizh e oa tierned Breizh hag an Normandi, hag o
doa kalon awalc’h ewid en em lakaad e fas d’ar roue frank en ur nac’hañ ar pezh a oa an diases
eus ar plass a c’houlenne : lignez ar rouanez n’he deus ket he far.
+
Résumé en anglais - Abstract
The word proles, meaning both "the son" and "lineage" is not unknown to historians studying
parenthood. It is however uncommon and, above all, singular, since few are those using it
within a pro anima formula. This usage is to be found in the act of the Frankish, Carolingian and
Capetian kings, but also in the charters of the Breton princes and of the dukes of Normandy. It
exemplifies the pretensions of people claiming they belong to a family chosen by God to play a
major role in the accomplishment of the divine will. The word, never used in other parts of the
French kingdom, witnesses to the boldness of the princes of Brittany and Normandy who dared
challenge the Frankish king by denying the very basis of the latter´s pretensions, i.e. the distinct
quality of the royal lineage.
Aliénor de Bretagne, une héritière
entre Richard Coeur de Lion, Jean sans Terre
et Henri III
Kathy P. Carter Van Horn
Pages 267 à 285
+
Résumé
Aliénor de Bretagne (1184-1241) était la fille de la duchesse Constance et du duc Geoffroy,
lui-même fils du roi d’Angleterre Henri II et frère de Richard Coeur de Lion. Elle passa l’essentiel
de sa vie en Angleterre, Constance ayant été obligée de la remettre à Henri II en 1187.
Sous le règne de Richard Ier (1189-1199), elle fut utilisée comme un pion à marier, mais aucun
des trois projets de mariage la concernant ne put être mené à son terme et elle resta célibataire.
Après la mort de Richard, ses droits au trône d’Angleterre devinrent très forts, lorsque son frère
Arthur Ier (1187-1203), duc de Bretagne et rival de Jean sans Terre pour le trône anglais, fut
assassiné. Pour qu’elle ne donne pas naissance à un fils susceptible de contester la couronne de
Jean ni celle de son fils Henri III, Aliénor passa le reste de sa vie emprisonnée dans différentes
forteresses.
+
Résumé en breton - Diverradur
Alienor a Vreizh (1184-1241) a oa merc’h an dukez Koñstañz hag an duk Geoffroy, eñ o
vezañ ur mab da roue Bro Saos Herri II hag a ur breur da Richard ‘Kalon Leon’. Bevet he deus
al lodenn vrassañ eus he buhez e Bro Saos, dre ma oa bet red da Goñstañz reiñ anezi da Herri II
er bloaz 1187. Dindan ren Richard ar Iañ (1189-1199) e klasker ober anezi ur pezh e c’hoari an
dimeziñ, med hini ebed eus an tri c’hinnig dimeziñ graet dezi ne c’hellas bezañ kasset da benn ha
chom a reas dizimez. Goude marw Richard, ha pa voe drouglazet he breur Arzur ar Iañ (1187-
1203), duk Breizh hag enebour Yann heb Douar, e teuas he droajoù war dron Bro Saos da vezañ
bras. Med ewid ma ne lakfe ket war an douar ur mab a c’hellfe lakaad en arvar plass Yann pe
hini e vab Herri III, e tremenas Alienor peurrest he buhez toullbac’het e meur a gestell.
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Résumé en anglais - Abstract
As a young noblewoman, Eleanor of Brittany, daughter of Geoffrey and Constance of
Brittany and sister of Arthur of Brittany, was the subject of several marriage negotiations
during the reign of her uncle Richard Coeur de Lion. However, when Richard failed to produce
an heir and his brother John became king of England and duke of Normandy, the unmarried
Eleanor and her brother became dangers to the legitimacy of John’s succession. Upon the death
of Arthur, Eleanor was not allowed to take her rightful place as duchess of Brittany. Instead, she
was held prisoner for the rest of her life.
Le château de Châteaulin dans l’histoire
Florence Le Corre
Pages 287 à 307
+
Résumé
Vers l’an 1000, les premiers châteaux de basse Bretagne sortent de l’ombre. Érigée au bord
de l’Aulne par Budic, comte de Cornouaille, la forteresse de Châteaulin connaît son âge d’or au
temps des conflits féodaux : point fort militaire, lieu d’asile pour les serfs en quête d’un nouveau
seigneur, centre d’une vaste seigneurie et résidence du duc et de ses officiers, la place et son bourg
castral remplissent les fonctions d’un chef-lieu de châtellenie. Devenu inutile au xve siècle, par
suite de l’éloignement du pouvoir et des changements géopolitiques, le site castral est réaffecté
en hôpital deux siècles plus tard
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Résumé en breton - Diverradur
War-dro ar bloaz 1000 e voe savet ar c’hestell kentañ e Breizh-Isel. Hini Kastellin, bet savet
war vord ar ster Aon gant Budic, kont Bro Gerne, a oa da vad en e vleuñv da vare stourmoù an
Dalc’h : dont a reas zoken plassenn ha bourk ar c’hastell da c’hoari rol pennker ar c’hastellanaj
pa oa ul lec’h a-boues ewid ar bresel, ur repu ewid ar vewelien o klask un aoutrou newez, plasset
mad e kreiz un aotrouniezh, hag annez an duk hag e ofisserien. Er xvved kantved, gant ar galloud
o cheñch plass hag o pellaad, hag ar cheñchamatoù jeopolitik, ne servije da netra ken ha daou
gantved goude e oa bet graet un ospital eus ar c’hastell kozh-mañ.
+
Résumé en anglais - Abstract
The first castles of Lower Brittany appeared c. 1000. Built on the banks of the Aulne by
Budic, count of Cornwall, the Châteaulin castle had its heyday at the time of feudal conflicts : a
military strongpoint, a shelter for serfs looking for a new master, the heart of a vast lordship and
a residence for the duke and his officers, the castle and its small town fulfilled the same functions
as the seat of a castellany. Having become useless in the xvth century, since political power
had moved away and because of geopolitical changes, the castle was turned into a hospital two
centuries later.
Les barons aux états de Bretagne,
du xiiie siècle à la Révolution
Bertrand Yeurc’h
Pages 309 à 327
+
Résumé
L’étude de l’archéologie du mythe des neuf barons de Bretagne permet de distinguer trois
temps forts dans son élaboration. L’invention d’un ordo semble devoir être fixée dans les années
1230. L’introduction de la présence de neuf barons aux états de Bretagne serait intervenue ensuite,
matérialisée par un « procès-verbal », établi vers 1380 par le garde des archives du duché.
Ces deux périodes sont marquées par un contexte politique similaire d’opposition des barons
au premier représentant d’une nouvelle dynastie ducale, les Capétiens puis les Montforts. La
dernière étape est celle de l’institutionnalisation du « collège des barons » par le duc, aux états
de Vannes en 1451. Les vides laissés par la concentration des anciennes baronnies d’états dans
quelques mains sont ensuite comblés par les ducs et les rois. Loin d’être l’équivalent du duc et
pair français, le baron breton ne jouit que de prérogatives symboliques, dans le domaine de la
représentation.
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Résumé en breton - Diverradur
En ur studiañ ar roudoù a chom eus mojenn an naw baron eus Breizh e c’heller dispartiañ
tri frantad-amzer e-barzh ar mod m’eo bet savet. Er bloawezhioù 1230 ez eus bet ijinet un ordo,
war a seblant. Da c’houde ez eus bet kaos eus an naw baron e stadoù Breizh, adaleg ar poent
m’eo bet savet ur « rentañ-kont » war-dro ar bloaz 1380 gant gward archivoù an dukelezh.
Diouzh an daou brantad-amzer-mañ e teu war wel un dro-spered politik heñvel : hini enebiezh
ar varoned ouzh an hini a zo o vont da ren war ar broviñs en anw ul lignez newez a duked :
ar Gapetianed ha goude ar Vontforted. Er prantad-amzer diwezañ eo bodet ar varoned, en un
doare ofisiel, gant an duk e « skolaj ar varoned », e stadoù Gwened er bloaz 1451. En ur lakaad
galloud ar baroniezhioù kozh e daouarn un neubeut tud hebken e teu war wel takadoù goullou a
vo stanket goude gant an duked hag ar rouanez. Ar baron breton ne dalv tamm ebed kement hag
un duk pe un tad a Frañs : ur galloud simbolik en deus, o skediñ diwar e blass uhel heb tamm
galloud gwir ebed.
Yeuc´h
+
Résumé en anglais - Abstract
The myth of the nine barons of Brittany appears to have been elaborated in three main stages.
The invention of an ordo should probably be placed in the 1230s. The theme of the legendary
presence of the nine barons at the états de Bretagne would have been introduced later, being
materialized by a "minute" drawn c. 1380 by the steward of the duchy´s archives. The political
context was similar in the two periods concerned, the barons opposing the first representative
of a new ducal dynasty, the Capetians and then the Montforts. The last stage was the institutionalization
of the collège des barons by the duke, at the Vannes états (1451). The voids left by
the concentration in a few hands of the former State baronies were later filled by the dukes and
kings. Far from being the equivalents of French dukes and peers, Breton barons only had symbolical
prerogatives in the field of representation.
Une épidémie de typhus à Brest en 1757-1758.
Combattre la maladie et la mort
Isabelle Guégan
Pages 329 à 358
+
Résumé
L’épidémie de typhus rapportée par l’escadre de Du Bois de La Motte en novembre 1757 est
considérée comme la plus grave que la ville de Brest ait eu à affronter au xviiie siècle. Sur place
tout fait défaut, les lits dans les hôpitaux comme les médecins et les chirurgiens. Le maire, l’intendant
de la marine, l’intendant de Bretagne conjuguent leurs efforts pour enjoindre aux médecins
et chirurgiens de la province d’apporter leur renfort à Brest. Cela étant insuffisant, il faut faire
appel à la main-d’oeuvre des forçats. Pendant près de six mois, la ville de Brest a vécu au rythme
de l’épidémie, enregistrant chaque jour de nouveaux décès parmi les matelots de l’escadre puis
parmi les habitants de la ville contaminés à leur tour.
+
Résumé en breton - Diverradur
Ar vrec’h du bet digasset er vro gant skouadrennad Du Bois de La Motte e mis du 1757 a
zo gwelet evel an hini spegussañ bet c’hoarvezet e kêr Vrest en xviiived kantved. Peb tra a vanke
eno : gweleoù en ospitalioù, medissined ha surjianed. An aotrou maer, administratour ar Marin
hag hini Breizh a glaskas, gant o oll nerzhioù, goulen digant medissined ha surjianed ar broviñs
a-bezh da zont da Vrest da sikour ar re all. Pa ne oa ket trawalc’h e c’houlennjont iwe sikour
digant ar forsaled. E-pad ur c’hwec’h mis bennag eo deut luskadennoù buhez kêr Vrest da vont
ha da zont herwez re ar c’hleñved, o kontañ bemdez niver an dud varw e-toues ar vartoloded, ha
goude e-toues an dud o vevañ e kêr ha bet tapet iwe gant ar c’hleñved-mañ.
Guégan2012.
+
Résumé en anglais - Abstract
The typhus epidemic due to the return of the Du Bois de la Motte ship squadron in November
1757 is considered by historians as the worst one experienced by Brest in the xviiith century.
Everything was missing in Brest, as there were not enough beds in its hospitals and not enough
doctors and surgeons. The mayor, the Navy intendant and the intendant de Bretagne joined forces
to order the doctors and surgeons of Brittany to come and help in Brest. This being not enough, the local convicts had to be enrolled. During almost six months the town lived in rhythm with
the epidemic, more people dying every day, both sailors of the ship squadron and townspeople,
contaminated in their turn.
Marie-Josèphe Bohay-Rivière, négociante en vins
à Landerneau au XVIIIe siècle
Nicole Mainet-Delair
Pages 359 à 371
+
Résumé
Marie-Josèphe Bohay-Rivière, marchande de vin à Landerneau au milieu du xviiie siècle,
en relations d’affaires avec un grand négociant de Bordeaux, est une femme singulière. Dans ses
lettres, conservées aux Archives départementales de Gironde, on découvre une vraie professionnelle
sachant parler du vin et de son commerce. Les nombreux soucis affectant sa famille y sont
aussi évoqués, ainsi que les événements de l’époque qui compliquent les relations commerciales
et maritimes dont Brest et Landerneau subissent les conséquences.
+
Résumé en breton - Diverradur
Ur vaouez n’he deus ket he far a oa Marie-Josèphe Bohay-Rivière, marc’hadourez gwin e
Landerne war-dro hanter an xviiived kantved, hi o vezañ en darempred gant un trafiker bras eus
Bourdel. O lenn al lizheroù bet skrivet ganti hag en em gav bremañ en Archivoù departamant ar
Giroñd e tisoloer ur gwir vaouez a vicher a ouie kaoseal eus ar gwin hag eus ar mod da werzañ
anezañ. El lizheroù-mañ e lakae iwe ar gaos war an nec’hamant he doa abalamour d’he familh
ha war an darvoudoù a lakae an darempredoù-koñvers war vor da vezañ diaes, ha kement-mañ
o wanaad Brest ha Landerne.
+
Résumé en anglais - Abstract
Marie-Josèphe Bohay-Rivière, a wine-merchant in Landerneau in the middle of the xviiith
century, who did business with an important Bordeaux merchant, was a singular woman. In her
letters, kept in the Archives départementales de Gironde, one discovers a real businesswoman who
could write knowingly of wine and its trade. The numerous problems affecting her family are also
mentioned, together with contemporary political events making commercial and maritime links
more difficult and harming the economy of both Brest and Landerneau.
Barthélemy Kerroz (1727-1805),
un destin singulier
Jean-Pierre Thomin
Pages 373 à 410
+
Résumé
Les négociants-armateurs de Landerneau, port au commerce actif au xviiie siècle, ont fait
appel, pour armer leurs navires, aux maîtres de barque de l’Iroise. Parmi eux se distingue, à
partir de 1750, la personnalité de Barthélemy Kerroz. Jeune maître de 22 ans, il s’installe dans la
ville, en 1758, après une brève campagne corsaire, comme négociant puis armateur. Ses affaires
se développent rapidement, jusqu’à faire de lui le premier armateur et le plus riche des bourgeois
du lieu au début de la Révolution. Cette réussite lui permet de gravir l’échelle sociale et d’entrer
dans le cercle fermé des notables de la communauté de ville qui le choisit comme maire en
1780-1781. Mais son apport principal à Landerneau est surtout économique, notamment par la
création d’une ligne régulière avec Bilbao.
+
Résumé en breton - Diverradur
Galvet e oa bet mistri bigi an Hirwaz gand keñverzourien ha paramantourien Landerne,
porz koñverz buhezeg en xviiived kantved, evid sturia o bigi. En o zouez, e heller merzoud personelez
Berteleme Kerroz, azaleg 1750. Mestr yaouank eur vag da 22 vloaz, ha war lerh reder-mor
e-pad eur predig, e teu d’en em stalia e kêr e 1758, evel keñverzour ha paramantour. Kreski buan
a ra e stal, ken e teu da veza kenta paramantour Landerne hag an hini pinvidika euz bourhizien
Landerne e penn kenta an Dispah. Gras d’ar berz-se e teu da uhellaad er gevredigez, beteg kelh
kloz pennou-braz komuniez-kêr Landerne hag a zibab anezañ da vaer e 1780-1781. War an
dachenn ekonomikel eo ez eo bet B Kerroz an efedusa evid Landerne, da skwer dre groui eul
linenn-goñverz gand Bilbao.
Thomin
+
Résumé en anglais - Abstract
In order to man their vessels, the merchant shippers of Landerneau, an active trading port
in the XVIIIth century, turned to the maîtres de barque of northwestern Finistère. As early as 1750,
Barthélémy Kerroz stood out among the latter. After a brief campaign as a privateer, he settled
in Landerneau in 1758 as a maître – he was then only 22 –, soon becoming a trader and a ship
owner. His business developed rapidly and, at the beginning of the Revolution, he was the most
important ship owner and wealthiest citizen of the town. His personal success allowed him to
climb the social ladder and enter the closed circle of the leading citizens of the town community
who made him a mayor in 1780-1781. But his contribution to the life of the town was essentially
in the economic field and notably in the creation of a regular trade link with Bilbao.
Nouveaux documents judiciaires relatifs à la
bataille de Kerguidu du 24 mars 1793
Jean-Louis Autret
Pages 411 à 425
+
Résumé
En mars et avril 1793, plusieurs personnes furent interrogées à la suite de l’insurrection du
Léon contre la conscription obligatoire. Les autorités judiciaires cherchaient surtout à savoir qui
était armé à l’occasion des émeutes. Les accusés qui apparaissent dans les documents que nous
publions appartiennent au milieu agricole ; ils démentent toutes les accusations portées contre
eux. L’un d’entre eux donne la raison essentielle de l’insurrection : les paysans veulent bien servir
à la garde-côte locale, mais ils refusent de combattre aux frontières, loin de leur sol natal.
+
Résumé en breton - Diverradur
E mis meurzh ha mis ebrel 1793 e voe bet aterset un toullad mad a dud diwar-benn ar ravolt
a savas e Bro Leon a-eneb ar servij red ewid an oll wazed. Dreist peb tra e klaske tud al lezvarn
gouzoud gant piw e oa armoù e-pad an emgannoù. Embann a reomp dielloù e tisoloer enne
eo ar re damallet labourerien-douar hag e tinac’hont an oll fedoù tamallet deze. Dispakañ a ra
unan aneze abalamour da betra ec’h en em savjont da vad : kontant e oa ar beisanted da vezañ
gwardoù-aod en o bro, med ne felle ket deze en em gannañ war harzoù Bro Frañs, pell eus o
bro genidig
+
Résumé en anglais - Abstract
In March and April 1793, several individuals were questioned after the uprising in Léon
against compulsory conscription. The judicial authorities were essentially trying to know who
were the people armed during the rebellion. The accused appearing in the documents here
published belong to the rural world : they all deny the charges laid against them. One of them
gives the essential reason of the insurrection : the peasants were willing to serve in the local
coast-guard but refused to fight on the frontiers, far from home.
La franc-maçonnerie à Quimper
sous le Directoire, le Consulat et l’Empire
Bruno Le Gall et Jean-Paul Péron
Pages 427 à 468
+
Résumé
La loge maçonnique La Parfaite Union, déjà anémiée avant 1789, victime des discordes
déclenchées en son sein par la Révolution, n’a connu qu’une éphémère et ambiguë régénération
après la grande tourmente. Du reste, le Consulat puis l’Empire ont abâtardi les loges désormais
sclérosées dans une servilité de façade. À Quimper, la loge n’échappe pas à la règle. Figée dans un
étroit conformisme, secouée par le comportement douteux voire délictueux de frères ou d’anciens
membres, que ne parviennent pas à occulter les rares personnalités exemplaires de l’atelier, elle
souffre en outre d’une désaffection progressive et d’un recrutement qui se tarit. Elle s’éteint en
1813, à la veille de l’effondrement d’un régime qui avait abaissé la maçonnerie en l’inféodant à un
despotisme hostile à la Liberté et à l’égalité issues des Lumières et de la Révolution.
+
Résumé en breton - Diverradur
Ma oa dinerzh awalc’h deja al loj frañmasson La Parfaite Union a-raog 1789, ha gwanaet
c’hoazh abalamour d’an disemglewioù ganet ennañ gant ar Revolusion, n’en deus ket adtapet med
un nerzh bihan hag amsklaer goude ar freuz bras. Gant Ren ar C’honsul hag an Impalaerded
o deus kollet al lojoù toud o fersonelezh, o nerzh hag o frankiz. Hag hini Kemper evel ar re all.
Daoust ma oa tud a fesson er strollad, ne oa ket kreñv awalc’h o brud ewid mont dreist brud fall
al loj bet leset war o lerc’h gant lod eus ar frered hag izili kozh abalamour d’o doareoù displann
pe d’o drougoberoù, hag e chome sparlet ha difiñv. Poan en doa iwe o viroud he izili hag a ‘h ae
kuit tamm-ha-tamm, heb na teufe tud newez ennañ. Merwel a reas er bloaz 1813, just a-raog ne
‘z afe da get ar gouarnamant en doa gwanaet ar frañmasonerezh en ur lakaad anezañ dindan
ur mac’homerezh a-eneb krenn ar Frankiz hag an Ingalded deut diwar filosofi ar Sklerijennañ
hag ar Revolusion.
Le
+
Résumé en anglais - Abstract
La Parfaite Union, the Quimper Masonic lodge already ailing in 1789 because of the conflicts
created by the French Revolution among its members, only enjoyed a short-lived and ambiguous
regeneration after the events. Besides, the Consulate and then the First Empire had debased
Masonic lodges and forced them to hide behind a façade of servility towards the State. The
Quimper lodge was no exception to the rule. Stuck within the narrow walls of political and moral
conformism, shaken by the shady and sometimes unlawful behaviour of its members or former
members and this in spite of the exemplary conduct of some of its brethren, it also suffered from
progressive disaffection and a dwindling enrolment. It died in 1813, on the eve of the collapse of
a political regime which had debased freemasonry by enslaving it to a despotism hostile to the
ideas of Liberty and Equality born from the Enlightenment and the Revolution.
Le communeux Élisée Reclus
dans les geôles finistériennes (1871)
Yannick Lageat
Pages 469 à 500
+
Résumé
De nombreuses correspondances permettent de restituer l’« année terrible » que vécut le
géographe Élisée Reclus, entre son arrestation, le 4 avril 1871, lors d’une des rares sorties hors
de Paris des troupes de la Commune, jusqu’à son bannissement en Suisse, le 3 mars 1872. Dans
l’intervalle se placent son internement au fort de Quélern, puis son séjour au lazaret de Trébéron.
C’est là qu’il put mener à bien différents travaux et, surtout, élaborer un projet qui l’occupa
durant les vingt années suivantes, sa monumentale Nouvelle Géographie universelle. Tandis que le
scientifique poursuivait son oeuvre, l’anarchiste puisait dans sa détention sa détermination à agir
pour la défense des « humiliés et offensés », mais nulle contradiction ne se dégage de l’expérience
finistérienne, puisque le projet de domination intellectuelle de l’espace doit se lire comme une
métaphore de l’affranchissement du genre humain.
+
Résumé en breton - Diverradur
A-drugarez d’ur bern lizheroù e c’heller kompren petra eo bet « bloawezh du » Elisée Reclus,
den a skiant war ar jeografi, da lavared eo ar mare etre an deiz m’eo bet serret d’ar 4 a vis ebrel
1871, pa oa aet, ewid ur wech, strollad tud ar Gomun er-maez Paris, hag an deiz m’eo bet banisset
hag aet neuse da Vro Suiss, d’an 3 a vis meurzh 1872. E keid-se eo bet toullbac’het e kastell
Kelern ha kasset da glañvdi Treberon. Eno e c’hellas kass da benn studioù ha sevel ur framm eus
ul labour a vagas e spered e-pad ugent vloaz goude : e bezh mell studiadenn Nouvelle Géographie
universelle. Pa oa an den a skiant o sevel e oberenn tamm-ha-tamm, e kreñfae c’hoant kreñv
an anarchist, dre e stad a den toullbac’het, d’ober un dra bennag ewid difenn an dud « goapaet
ha gloazet en o spered ». E neb fesson eo e damm buhez e Penn-ar-Bed ur mare daoubenneg,
ar c’hontrol eo peowgir e ranker kompren e c’hoant da lakaad e spered da vezañ mestr war an
ec’honder evel ur melezour eus e c’hoant da lakaad mabden da vezañ mestr warnañ e-unan.
Lageat
+
Résumé en anglais - Abstract
The année terrible experienced by the geographer Elisée Reclus between his arrest, on April
4 1871, during one of the few sallies out of Paris of the Commune troops, and his banishment
in Switzerland on March 3 1872, can be reconstituted thanks to numerous exchanges of letters.
Meanwhile he had been interned in the fort at Quélern and had stayed in the Trébéron quarantine
station. There he was able to bring his various works to a successful close, and, above all, to
elaborate his monumental Nouvelle Géographie universelle, a project that was to keep him busy for
the next twenty years. While the scientist thus proceeded with his work, the anarchist found in his
own imprisonment a determination to act on behalf of the "humiliés et offensés" ; no contradiction is
however to be found in Reclus´s experience in Finistère, as his Géographie, involving an intellectual
domination of space, should be read as a metaphor of the emancipation of the human species
Comptes rendus bibliographiques
Bulletin 2012
Pages 501 à 517
Nécrologies: Robert Omnès (1930-2010).
« Libres propos »
Yvon Cousquer
Pages 519 à 521
Nécrologies: Auguste Hervé Dizerbo
(1913-2011)
Tanguy Daniel
Pages 521 à 523
Table des matières
Année 2012
Pages 524 à 525
SÉANCE DU 29 JANVIER 2011. Quimper. Espace associatif.
La noblesse cornouaillaise au xve siècle par M. Hervé Torchet.
Présidence de M. Josick Peuziat, vice-président
Pages 9 à 11
SÉANCE DU 19 FÉVRIER 2011. Brest.
Le scoutisme dans le Finistère pendant
la Seconde Guerre mondiale par M. Christophe Carichon.
Présidence de M. Patrick Galliou, président
Page 11
ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ET SÉANCE DU 26 MARS 2011.
Corentin par M. André-
Yves Bourgès.
Présidence de M. Patrick Galliou, président
Pages 12 à 14
SÉANCE DU 16 AVRIL 2011. Roscoff.
Landerneau et son commerce maritime au
milieu du xviiie siècle par M. Jean-Pierre Thomin.
Présidence de Mme Dany Guillou, vice-présidente
Pages 14 à 15
EXCURSION DU 22 MAI 2011. Autour de La Roche-Maurice et de Landerneau.
sous la direction de MM. Jean Kerhervé, vice-président, et Patrick Kernévez, secrétaire
Pages 15 à 21
EXCURSION DU 12 JUIN 2011
Autour de Plouigneau et de Plouégat-Guérand.
sous la direction de M. Christian Millet, trésorier adjoint, avec la collaboration de M. Daniel Sannier
Pages 21 à 24
EXCURSION DU 11 AOÛt 2011. Sur la frange côtière du pays bigouden.
sous la direction de MM. Josick Peuziat, vice-président, et Serge Duigou, avec la collaboration de MM. Vincent Le Floc’h et Pierre-Jean Berrou
Pages 24 à 34
EXCURSION DU 25 SEPTEMBRE 2011
Dans le pourtour du Porzay, retables et vitraux.
sous la direction de MM. Guy Leclerc et Josick Peuziat, vice-présidents
Pages 28 à 34
SÉANCE DU 15 OCTOBRE 2011
Quimper.
Présidence de Mme Annick Le Douget, secrétaire générale, et M. Jean Kerhervé, vice-président
Pages 34 à 35
SÉANCE DU 26 NOVEMBRE 2011
Brest. Musée des Beaux-Arts.
Les îles du Finistère en littérature par M. Éric
Auphan.
sous la présidence de M. Yann Celton, vice-président
Pages 35 à 37
SÉANCE DU 10 DÉCEMBRE 2011
Pont-Croix. Espace culturel.
La Révolution à Pont-Croix (1789-1799)par M. Bruno Le Gall.
sous la présidence de M. Patrick Galliou, président
Pages 37 à 38
Monuments et objets d’art du Finistère
Études, découvertes, restaurations
(année 2011).
CAST
Lostinidic
Menhir incliné, calvaire ruiné, chapelle disparue
Louis Chauris, Yohann Sparfel, Lionel Duigou
Pages 57 à 60
Monuments et objets d’art du Finistère
Études, découvertes, restaurations
(année 2011).
CROZON
Réduit de l’Aber
Mise en oeuvre de la dolérite locale
Louis Chauris
Pages 60 à 63
Monuments et objets d’art du Finistère
Études, découvertes, restaurations
(année 2011).
GUIMAËC
Chapelle Notre-Dame-des-Joies
Maniérisme en Trégor finistérien
Christian Millet
Pages 63 à 68
Monuments et objets d’art du Finistère
Études, découvertes, restaurations
(année 2011).
LAMPAUL-PLOUARZEL
Chapelle Saint-égarec
Émanation sacralisée du sous-sol local
Dindan ar traezh, ar chapel (« Sous le sable,
la chapelle »)
Louis Chauris et Marie Berthou
Pages 69 à 72
Monuments et objets d’art du Finistère
Études, découvertes, restaurations
(année 2011).
PLOUIGNEAU
Kerviziou
Borne de corvée
Christian Millet, Daniel Sannier
Page 72
Monuments et objets d’art du Finistère
Études, découvertes, restaurations
(année 2011).
ROSCOFF
Cimetière du Vil
Monument à la mémoire de l’abbé Cohanec
Yves-Pascal Castel, Dany Guillou-Beuzit
Pages 73 à 78
Chronique des archives et des bibliothèques
du Finistère (année 2011).
Brest
Archives municipales et communautaires
Christine Berthou-Ballot Conservatrice des Archives municipales et communautaires de Brest
Pages 79 à 80
Chronique des archives et des bibliothèques
du Finistère (année 2011).
Brest
Bibliothèque d’étude
Politique d’acquisition
Bénédicte Jarry
Pages 80 à 83
Chronique des archives et des bibliothèques
du Finistère (année 2011).
BREST
Centre de recherche bretonne et celtique.
Bibliothèque Yves-Le-Gallo
Marie-Rose Prigent
Pages 84 à 88
Chronique des archives et des bibliothèques
du Finistère (année 2011).
LANDERNEAU
Service du patrimoine historique
Marie-Pierre Cariou
Pages 88 à 90
Chronique des archives et des bibliothèques
du Finistère (année 2011).
Quimper
Archives municipales et communautaires
Bruno Le Gall
Pages 90 à 92
Chronique des archives et des bibliothèques
du Finistère (année 2011).
Quimper
Archives et bibliothèque de l’évêché
Yann Celton, Kristell Loussouarn
Pages 92 à 93
Notices d’archéologie
finistérienne (année 2011).
Brest, Kerléo, Traon-Vian
Patrick Galliou
Page 193
Notices d’archéologie
finistérienne (année 2011).
Plogonnec
Patrick Galliou
Page 194
Notices d’archéologie
finistérienne (année 2011).
Plouguerneau, La Martyre
Patrick Galliou
Page 194
Notices d’archéologie
finistérienne (année 2011).
Plounéour-Trez, rue Saint-Pol
Patrick Galliou
Pages 194 à 195
Notices d’archéologie
finistérienne (année 2011).
Plounéventer, Kerilien
Patrick Galliou
Pages 195 à 196
Notices d’archéologie
finistérienne (année 2011).
Pluguffan , La Boissière
Patrick Galliou
Page 196
Notices d’archéologie
finistérienne (année 2011).
Pont-Croix, Kervénennec
Patrick Galliou
Page 197
Notices d’archéologie
finistérienne (année 2011).
Primelin, chapelle Saint-Tugen.
Le fumeur de pipe de Saint-Tugen.
Josick Peuziat
Pages 197 à 200
Notices d’archéologie
finistérienne (année 2011).
Saint-Pabu, Meznaot
Patrick Galliou
Page 200
Notices d’archéologie
finistérienne (année 2011).
Saint-Pol-de-Léon, ville
Patrick Galliou
Page 201