Bulletin SAF 2015
Table des matières
Notices d’archéologie
finistérienne (année 2014)
B. Acloque, L. Chauris, J.-Y Eveillard, P. Galliou
Pages 11 à 18
Le site antique de Kerguerriec
en Goulien (Finistère)
Patrick Galliou
Pages 19 à 30
+
Résumé
Partiellement fouillé à la fin du xixe siècle par Paul du Chatellier, le site d’époque romaine de Kerguerriec
en Goulien (Finistère) a d’abord été considéré comme étant une sépulture, puis un atelier de bronzier.
Il s’agit plus probablement d’un élément d’un établissement agricole, comportant un four à sécher le grain
et occupé du début de notre ère à la fin du iiie siècle apr. J.-C.
+
Résumé en breton - Diverradur
Dre m’e-noa bet Paul du Chatellier furchet enni tamm pe damm e fin an xixved kantved, al lehienn
roman a g/Kergerieg e Goulien (Penn-ar-Bed) ‘zo bet sellet outi da genta evel eur bez, ha goude-ze evel
eun atelier war an arem. Sur a-walh ez eus kentoh deuz outi eul lodenn euz eur goumanant labour-douar,
gand eur forn evid seha ar greun, ha bet tud o chom ennañ euz penn-kenta on oadvez beteg an iiie kantved
goude J.-K.
+
Résumé en anglais - Abstract
Partly excavated at the end of the xixth century by Paul du Chatellier, the Roman site of Kerguerriec
(Goulien, Finistère) was first seen as a burial and then as the workshop of a bronzesmith. It is more likely to
be an element of an agricultural settlement, including a corn-drying kiln, occupied from the early 1st century
to the end of the 3rd century.
Monuments et objets d’art du Finistère
Études, découvertes, restaurations
(année 2014)
H. Bodilis, L. et M. Madeleine Chauris,Y.-P Castel, G. Denniel, T. Daniel,
Pages 33 à 52
Musée départemental breton.
Une année d’enrichissement
des collections (2014)
Philippe Le Stum
Pages 53 à 69
Monuments commémoratifs brestois.
Nature et provenance des pierres
mises en ɶuvre
Louis Chauris
Pages 71 à 83
+
Résumé
Les monuments commémoratifs brestois, relativement nombreux, ont fait un large appel à la pierre.
Une vingtaine de roches différentes ont été mises en oeuvre. Sept proviennent du Finistère : granite de
l’Aber-Ildut, kersanton gris de L’Hôpital-Camfrout, kersanton noir de Loperhet, granites du Huelgoat et
de Brennilis, microgranites de l’île Longue et de Logonna. Quatre ont été extraites d’autres départements
bretons : granites des Traouieros, de La Clarté et du Hinglé dans les Côtes-d’Armor ; de Lanhélin en Illeet-
Vilaine. Les autres roches sont d’origine lointaine ou imprécisée. Sous leur diversité morphologique, ces
monuments offrent une lecture pétrifiée, originale, de certains pans de l’histoire de la cité.
+
Résumé en breton - Diverradur
Gand mein eo bet savet peuliesa monumañchou-eñvor kêr-Vrest, hag a zo niveruz a-walh. Eun ugent
seurt mein bennag ‘zo bet implijet. Seiz anezo euz Penn-ar-Bed : mein-greun an Aber-Ildud, kersanton an
Ospital-Kamfroud, kersanton du Loperhed, mein-greun an Uhelgoad ha Brenniliz, mikro-mein-greun an
Enez-Hir ha Logonna. Pevar all ‘zo bet tennet deuz mengleuziou e departamantou all : maen-greun an
Traouiero, ar Sklêrder hag an Hengleuz en Aochou-an-Arvor ; hini Lanhelen en Il-ha-Gwilen. Euz leh all
e teu ar rohellou all, pe ne ouier ket deuz peleh. Forz pegen disheñvel eo an neuz anezo, eo evel sonnet ar
monumañchou-ze, pep hini en e zoare, hag e tispakont beb a damm deuz istor kêr.
+
Résumé en anglais - Abstract
A wide variety of stones – about twenty – have been used for the fairly numerous commemorative
monuments set up in Brest. Seven come from Finistère – L’Aber-Ildut granite, grey kersanton from
L’Hôpital-Camfrout, black kersanton from Loperhet, Huelgoat and Brennilis granites, île Longue and
Logonna microgranite –, four were quarried in other Breton départements – Traouieros, La Clarté and
Hinglé granites, from Côtes-d’Armor, and from Lanhélin, Ille-et-Vilaine. Other stones come from afar or
are unprovenanced. Though morphologically varied, these monuments offer an original, petrified image of
certain phases of the city’s history.
Sur quelques pierres du Finistère
dans les monuments aux morts
Louis Chauris
Pages 85 à 99
+
Résumé
Malgré la concurrence sévère du kersanton exploité en bordure des diverticules orientaux de la rade
de Brest, plusieurs autres roches du Finistère ont été mises en oeuvre avec succès lors de l’érection des
monuments aux morts. Deux d’entre elles ont joué un rôle important : le granite à gros feldspaths roses de
l’Aber-Ildut extrait dans le bas Léon et le granite à cordiérite du Huelgoat, dans le Centre-Finistère. D’autres
ont eu une diffusion plus restreinte, mais encore significative : granites de Cléder dans le haut Léon, de
Trégunc en Cornouaille et du Ponthou à la limite Finistère-Côtes-d’Armor ; par contre, l’apport de la diorite
de Plounévez-Lochrist dans le haut Léon est resté très limité. L’impact du kersanton se manifeste fréquemment
par son adjonction aux différentes roches précitées, en particulier pour la statuaire. La participation,
importante, des leucogranites de Cornouaille sera envisagé ultérieurement.
+
Résumé en breton - Diverradur
Daoust dezo beza kevezet stard gand mein kersanton, tennet war vord siklutennouigou a gaver e reter
lenn-vor Brest, mein all a Benn-ar-Bed zo bet greet ganto ive evid sevel monumañchou ar re varo. Daou
seurt anezo ‘zo bet a-bouez : maen-greun roz an Aber-Ildud e Goueled-Leon, griñsennou feldspath ennañ,
ha maen-greun an Uhelgoad e kreiz Penn-ar-Bed, kordierit ennañ. Re all ‘zo bet lakaet da dalvezoud, med
nebeutoh : maen-greun Kleder e Gorre-Leon, Tregon e Kerne hag ar Pontou war vevenn Aochou-an-Arvor.
Padal, diorit Gwinevez e Gorre-Leon n’eus bet greet gantañ ‘med nebeud-tre. Aliez e veze implijet ar
hersanton a-gevred gand ar vein bet meneget, evid statuiou dreist-oll. An implij braz a zo bet greet deuz
leukogranit Kerne a vo gwelet diwezatoh.
+
Résumé en anglais - Abstract
Despite the serious competition of kersanton, quarried along the eastern inlets of the Brest roads,
several other stones from Finistère were successfuly used for the local war memorials. Two played a major
role as building stones : the Aber-Ildut granite, characterized by its thick pink feldspaths and quarried in
western Léon, and the Huelgoat cordierite granite, from the heart of Finistère. Others have a narrower
but still significant distribution, such as the Cléder granites from Upper Léon and those from Trégunc, in
Cornouaille, and Le Ponthou, at the border between Finistère and Côtes-d’Armor, though the use of Plounévez-
Lochrist diorite, in Upper Léon, was strongly limited. Kersanton was frequently used in association
with the above stones and often for statues. The use of Cornouaille leucogranite will be examined in a
forthcoming article.
Le plateau des Capucins et l’arsenal de Brest,
bâtisseurs de navires
Céline Angot
Pages 103 à 127
+
Résumé
Témoins des perpétuels soucis d’aménagement du port et de l’arsenal de Brest, les ateliers métallurgiques
du plateau des Capucins sont érigés à partir de 1841 pour répondre aux nouveaux besoins de la
construction et de la réparation navale : le passage de la marine à voile à la marine à vapeur, des navires en
bois aux cuirassés.
Aujourd’hui, l’aménagement du plateau des Capucins offre à la ville de Brest la possibilité de se réinventer,
de repenser ses configurations urbaines orientées par la métropolisation. Les ateliers eux-mêmes
pensés comme un morceau de ville représentent un patrimoine technique, portuaire et ethnologique incontestable.
+
Résumé en breton - Diverradur
War leur ar Gapusined e Brest eo an atelierou da labourad ar metal eun testeni deuz an diêzamant a zo
bet dalhmad da renka ar porz hag an arsanaill. Adaleg 1841 e saver anezo da respont d’an ezommou nevez
evid pez a zell farda ar batimanchou a vor hag adkempenn anezo : an dalh a oa tremen euz al listri-dre-lien
d’ar re dre-dan, euz al listri koad d’ar re kuraser.
P’he-deus an tu hirio kêr Vrest da renka leur ar Gapusined, e hell iñvanti traou nevez, soñjal adstumma
eur gêr a zo deuet da veza eur veurgêr. An atelierou, hag a weler bremañ evel eur harter euz kêr, o-deus eun
dalvoudegez wirion e-keñver glad, evid pez a zell an teknik, ar porz hag an etnologiez.
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Résumé en anglais - Abstract
The metallurgical workshops built on the plateau des Capucins after 1841 to answer the new needs of
shipbuilding and repairing, i.e. the passage from sailing ships to steamships and from wooden to metal hulls,
stand witness to the constant changes brought to the port and shipyard at Brest.
Today, the development of the plateau des Capucins gives Brest the opportunity of reinventing itself,
of finding new ways of organizing its urban network, largely determined by its status as a métropole. The
workshops themselves, now treated as part of the town, have an undisputed technical and anthropological
value and clearly belong to the city’s patrimony.
Trégor finistérien : quelques particularités
des demeures paysannes
Christian Millet
Pages 130 à 145
+
Résumé
Le Trégor finistérien montre une forte densité de demeures aristocratiques. Aucune cependant n’est de
grande envergure. On peut seulement signaler à l’époque classique le château du Guerrand, propriété des
Du Parc, marquis de Locmaria, grands militaires sous les règnes de Louis XIII et Louis XIV.
Cette particularité les rapproche fortement des demeures paysannes d’autant plus qu’elles sont le plus
souvent accompagnées d’une métairie qui les jouxte et même, pour certaines d’entre elles, qui s’ouvrent
sur un espace commun. D’autre part, manoirs et hôtels sont devenus, et parfois très tôt, des fermes ou des
convenants exploitant les terres alentour, excluant même, pour certaines, toute résidence nobiliaire. C’était
le constat fait par Louis Le Guennec lorsqu’il parcourait le pays au début du xxe siècle.
Cet habitat à la fois aristocratique et paysan présente des caractéristiques de construction qui ne sont
pas exclusives du lieu mais qui, par leur assemblage, façonnent des ensembles originaux ; d’abord grâce à
la richesse géologique du sol du Trégor finistérien, offrant une grande variété de matériaux utilisés pour
l’édification des murs, des cloisons et des couvertures ; mais aussi par l’utilisation dans les volumes bâtis de
dispositions remarquables. Deux d’entre elles nous ont particulièrement intéressés : l’escalier extérieur avec
« ballet » et le cache-table (kuzh-tôl).
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Résumé en breton - Diverradur
Stank awalh eo an demeurañsou noblañs en Treger Vihan. N’eus hini ebed anezo memestra a vefe
braz-meurbed. Er mare klasel, ne heller menegi nemed kastell Guerrand, a oa perhenn aotrouien Du Parc
warnañ, markizien a Lomaria, pennou-braz en arme dindan ren Loeiz XIII ha Loeiz XIV.
Kement-mañ a dosta anezo da vat ouz tier peizanted seul vui ma z eus alies d’o heul eur verouri sko
dezo. A-wechou zoken e vezont digor war eur porz boutin. Euz eun tu all, maneriou hag oteliou zo deuet
da veza, abred a-wechou, tier-feurm pe koumanantou o labourad an douarou tro-dro dezo, hep demeurañs
nobl e-bed ken war lod anezo. An eveziadenn-mañ e-neus greet Louis le Guennec tra ma oa o redeg ar vro
e penn kenta an xxved kantved.
An annez-se, brientinel ha peizant war eun dro, a zo gantañ memestra perziou savadur hag a stumm,
daoust ma n’eus ket ken difer-ze deuz leh all, med diouz ar mod ma z int gronnet, ez eus warno doare eun
ollad divoutin. Ken pinvidig eo, da genta, douarouriez Bro-Dreger Penn-ar-Bed, o kinnig danveziou liesseurt
a zo bet implijet amañ evid sevel ar mogeriou, ar speurennou hag an toennou, hag ivez dre m’eo bet
renket ar peziou a zo bet savet en en eur stumm heverk. Daou anezo dreist-oll om bet dedennet ganto : ar
skalier diavêz gand eur horoll, hag ar huz-taol.
+
Résumé en anglais - Abstract
That part of Trégor which lies in the Finistère has a high density of noble houses. None of them,
however, is of major importance, except for the classical Guerrand castle, belonging to the Du Parc family,
marquises of Locmaria and great military figures during the reigns of Louis XIII and Louis XIV.
Owing to this singularity, they have much in common with peasant houses, all the more so as they often
had a metairie in their immediate vicinity, the latter farm sometimes opening on the same courtyard as the
manor. Besides, manors and hôtels were turned, sometimes at a very early date, into farms and convenants
exploiting neighbouring lands, and sometimes were not even occupied by a noble family. This is what Louis
Le Guennec observed, as he repeatedly visited the Trégor finistérien in the early days of the xxth century. These houses, used by both noble and peasant families, show characteristics which are not exclusive to
the region but which, being brought together, create original buildings, thanks to the rich geology of Trégor
finistérien, offering a wide variety of materials included in walls, partitions and roofs, but also to the use of
remarkable structures, two of which – the outside staircase with ballet and the cache-table (kuzh-tôl) – we
have studied in detail.
Lézergué, en Ergué-Gabéric
Étude d’un château du xviiie siècle breton
Grégory Floc´h
Pages 147 à 165
+
Résumé
Pourquoi Lézergué ? Ce château répondait assez bien, parmi les centaines de monuments que j’ai pu
inventorier et étudier, à un appel à publications sur le thème « Études de cas du patrimoine architectural
disparu (xviie-xviiie siècles) », ce projet éditorial faisant suite à la journée d’études organisée le 30 novembre
2012, au CRBC (Brest), par Sophie Descat. Du château de Lézergué on ne connaît, à première vue, que les
vestiges de sa façade de granite, fière quoique assez oubliée. Mais, au-delà de celle-ci, quelle était donc la
réalité architecturale et organisationnelle de ce château (tel qu’il fut aménagé au xviiie siècle) ? Il sera question
du visage du maître-logis, point central de l’ensemble castral, de sa distribution intérieure aussi, ainsi
que de ses abords. En définitive, cette étude a pour ambition de nourrir la connaissance de ce monument
et, si possible, d’éclairer les courants à l’oeuvre.
+
Résumé en breton - Diverradur
Perag Lezerge ? Klota mad a-walh a ree ar hastell-ze, e-touez ar meur a gant savadur bennag bet
renablet ha studiet ganin, gand ar galv war sujed ar « Studiou war eur zavadur eet da get (xviived ha xviiived
kantved) ». Ar raktres-mañ ‘oa sañset beza embannet da heul an devez-studi aozet d’an 30 a viz du 2015
gand Sophie Descat er CRBC e Brest. Diouz gweled, n’anavezer deuz kastell Lezerge med aspadennou
maen-greun an talbenn, lorhuz, daoust ma n’eus ket bet dalhet soñj anezañ nemeur. Med en tu-all d’an
talbenn, penaoz ha petra ‘oa ez-wir an doare m’eo bet savet hag aozet ar hastell (‘vel ma oa bet renket er
xviiived kantved) ? Kaoz a vo euz dremm al lojeiz-meur, tamm kreiz ar hastell en e bez, ouz an ingaladur en
diabarz kement hag er-maez. E fin ar gont, a fell d’ar studi-mañ maga on anaouedegez euz ar zavadur-mañ,
ha kement hag ober, sklêrijenna al luskadou o-deus bet eul levezon war al labouriou.
+
Résumé en anglais - Abstract
Why Lézergué ? Among the hundreds of monuments I have listed and examined, a study of its castle
appeared to fit well with a call for papers on the theme « Case studies of destroyed buildings and monuments
(17th-18th c.) », meant as a continuation of the day conference organised by Sophie Descat in Brest
(CRBC) on November 30th 2012. As the proposed volume was not published, the article was offered to
the Société archéologique du Finistère... Of the Lézergué castle, little appears to be known, except for the
remains of its granite facade, still standing proud, but largely forgotten. But, beyond this, what were the
architecture and organisation of this castle as it was built in the 18th century ? The residence – the focus
of the castle –, its interior distribution and its surroundings will be examined. The following study aims at
improving our knowledge of the monument and, tentatively, at exploring the architectural trends put to use.
Le Livre d’heures perdu de Notre-Dame de Daoulas
et l’abbé Jean du Largez († 1533)
Jean-Luc Deuffic
Pages 168 à 175
+
Résumé
Dans le cadre de nos recherches sur les livres d’heures de Bretagne, nous avons eu l’heureuse surprise
de découvrir tout récemment l’existence d’un manuscrit composé à l’usage de l’abbaye de Notre-Dame de
Daoulas. Cette note retrace les vicissitudes du manuscrit et s’attarde sur la biographie de l’abbé/évêque Jean
du Largez († 1533), son possible commanditaire.
+
Résumé en breton - Diverradur
Eur souezadenn blijuz eo bet evidom, e-kerz an enklaskou a reom war euriou Breiz, dizolei nevez ‘zo
eun dornskrid bet savet evid abati an Itron-Varia a z/Daoulaz. Taolenni a ra an notenn-mañ berz-diverz
an dornskrid ha displega buhez an abad/eskob Jean du Largez († 1533), a hallfe beza bet arhantet anezañ.
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Résumé en anglais - Abstract
During our research on the Breton Books of Hours, we had the pleasant surprise of discovering
the existence of a manuscript composed for the Daoulas abbey. This note follows the vicissitudes of the
manuscript and studies in some detail the biography of abbot / bishop Jean du Largez († 1533), who may
have ordered it.
Ils étaient trois matelots...
Variantes d’un chant de marin
René Abjean
Pages 178 à 184
+
Résumé
Une des chansons de marins les plus populaires est celle qui chante l’aventure de trois matelots de
Nantes qui embarquent pour un lointain pays et qui échouent quelque part sur la côte, près d’un moulin.
Près de là il y a trois demoiselles qui se promènent : proposition leur est aussitôt faite de se mettre en
ménage et de rejoindre un grand lit carré tout gréé de dentelles. Aux quatre coins du lit il y a quatre pommes
d’orange et dans le milieu du lit le rossignol y chante. Un matelot, sans doute venu du pays bretonnant, a
rapporté chez lui cette chanson, apprise lors de ses embarquements, et l’a chantée en breton à ses amis.
Mais comme sans doute à la maison il dort dans un lit clos, il n’a pas très bien compris les derniers couplets
et il préfère conclure sa chanson en disant que quelqu’un dans l’auditoire saura peut-être la continuer…
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Résumé en breton - Diverradur
E touez kanaouennou a vartoloded unan euz ar re vrudeta eo an hini a gont istor « Tri martolod an
Naoned ». Pell oant aet war vourz eur vag hag en em gavet war eun aod e-kichenn eur vilin, eur veill. Teir
plac’h a oa aze ive o pourmen. Kerkent ar vartoloded a c’houlenn digante dimezi ha mond barz eur gwele
braz greiet gant dantelez. Oranjez e peb korn ar gwele hag e kreiz eun eostik o kana… Eur martolod,
moarvad euz Breizh Izel, noa desket ar ganaouenn war vourz ar bagou amañ hag ahont ha deut endro er
vro e neus kanet e brezhoneg an istor-ze. Ar paotr er ger a gouske barz en eur gwele kloz hag pez a gont
ear poziou diweza oa iskiz evitañ, vid echui ar ganaouenn e lavar « an hini oar a gontinu… »
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Résumé en anglais - Abstract
One of the most popular sea shanties tells the story of three sailors from Nantes sailing to a faraway
country and coming ashore close to a mill where they meet three walking ladies. Soon they talk about
getting married and laying on a large square bed with lace rigging, a carved orange at each corner and a
nightingale singing in the middle. A Breton speaking sailor, having heard this song aboard ships tried to
sing it in Breton to his friends. Born in a remote part of Brittany where people still slept in box-beds, he
did not correctly pick up the last verses and decided to add his own verse in which he asks anybody in the
audience to go on singing the lost verses...
Les origines bretonnes d’après un article récent :
« nouveau regard » ou « modèle interprétatif
démodé » ?
André-Yves Bourgès
Pages 185 à 199
+
Résumé
L’article de Ms Caroline Brett, dont la traduction française a paru dans le BSAF, est une importante
contribution à un débat toujours ouvert sur les origines de la Bretagne armoricaine. Après avoir disqualifié
la plupart des éléments constitutifs de ce qu’elle appelle la doxa des historiens continentaux, dont elle souligne
avec vigueur les approximations ou les préjugés, C. Brett a recours à un modèle interprétatif emprunté
à l’actuelle école historiographique anglo-saxonne pour rendre compte des circonstances des émigrations
bretonnes dans la presqu’île armoricaine ; mais, outre que ce modèle, réputé nouveau, s’appuie en fait pour
une large part sur un corps de doctrine forgé au xixe siècle, et qu’au demeurant il ne permet pas de mieux
rendre compte de la spécificité bretonne, notamment dans sa dimension linguistique, que celui auquel on
prétend le substituer, la « table rase » voulue par C. Brett n’est pas sans poser de nombreuses questions de
méthode, s’agissant de la (re)qualification des sources et de leur interprétation.
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Résumé en breton - Diverradur
Pennad Ms Caroline Brett, bet embannet an droidigez halleg anezañ er BASF a zigas kalz evid intent an
tabutou birvidig bepred war orin Breiz an Arvorig. Dispenn a ra ar brasa deuz an elfennou hag a zo diazez
‘pez a vez anvet ganti doxa istorourien ar hevandir, en eur islinenna en eur mod nerzuz ar brasjedadennou
pe ar raksoñjou. Goude ze, e ra C. Brett gand eur mod displega an traou he-deus hi amprestet digand ar skol
istorel saoz a-vremañ, evid restaol an degouezadou m’eo bet divroet ar Vretoned en Arvorig ; med daoust
ma z eo harp frank ar patrom-mañ, unan nevez sañset, war eur stern bet goveliet en xixved kantved, n’eo ket
gouestoh evid afer se da renta kont deuz pez a zo dibar e Breiz, dreist oll evid kement a denn d’ar yez, eged
an hini a vezer o klask ramplasi : war-lerh ar skub-taol he-deus dibabet ober C. Brett, e chom eun toullad
brao a houlennou e-keñver ar mod ma ranker en em gemer, da (ad) weled pez a zo a-bouez er skridou-orin
hag an doare da intent ar ster o-deus.
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Résumé en anglais - Abstract
Ms Caroline Brett’s article, recently translated into French, is an important contribution to the still
active debate on the origins of Brittany. After having disqualified most constitutive elements of what she
calls the « doxa » of continental historians, whose approximations and prejudices she vigorously denounces,
C. Brett uses an interpretative model borrowed from the current Anglo-Saxon historiographical school to
account for the circumstances of British migrations to the Armorican peninsula. However, this so-called
new model largely rests on a body of doctrines elaborated in the 19th century and offers no better possibility
than the one its allegedly replaces of accounting for the Breton specificity, and particularly its linguistic
dimension. The tabula rasa proposed by C. Brett therefore poses numerous methodological questions
concerning the (re)qualification of sources and their interpretation.
Le congément, mode privilégié d’accès à la terre.
Structure foncière et domaine congéable à Querrien au xviiie siècle
Isabelle Guégan
Pages 201 à 224
+
Résumé
Fortement critiqué dans les cahiers de doléances de 1789, le domaine congéable est le système d’amodiation
des terres le plus fréquemment rencontré au xviiie siècle à Querrien. La principale spécificité du
domaine congéable repose sur le droit accordé au seigneur foncier de congédier le domanier à l’issue de sa
baillée après lui avoir remboursé la valeur des améliorations qu’il a apportées à la tenue. Le plus souvent
ce sont des paysans subrogés au droit du foncier qui congédient d’autres hommes de la terre du convenant
qu’ils mettent en valeur. Cependant, les congéments, s’ils sont importants en valeur, restent minoritaires
au sein de multiples ventes portant sur de petites surfaces et d’un montant moins élevé. Enfin, le régime
convenancier permet aussi la sous-location des édifices et superfices qui est souvent réalisée au sein même
des familles même si cette faculté lorsqu’elle est mise en oeuvre par de riches colons possesseurs de plusieurs
tenues annonce une capitalisation des campagnes bas-bretonnes.
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Résumé en breton - Diverradur
Burutellet m’eo bet kalz er haierou dastumet enno klemmadennou an dud e 1789, ar houmanant ‘zo
eur mod feurmi stank e Kerien, parrez a ziwar ar maez en tolead eil-delegi Kemperle, en xviiived kantved. Ar
mod-se da feurmi douar a zispartia perz ar foñchou, a zo d’an aotrou foñcher (eun noblañs peurliesa) deuz
perz al lojeiz hag an traou war-horre (tier, krevier, foziou, trevadou), a zo en oll d’ar gwiraer, al labourerdouar
a hounid ar plas. Padal, pez a zo dibar d’ar houmanant eo e hall an aotrou foñcher kas kuit ar feurmier,
goude beza greet renabl ar gwiriou adkempenn ha roet dezañ an digoll deuz ar gwelladennou bet greet
gantañ kement war al lojeiz ha war an douarou. Setu e veze torret stank a-walh ar houmanantou, dreist-oll
pa veze peizanted o erlehia an aotrou foñcher en eur gemer, en e blas, gwiriou ar foñcher, pe c’hoaz peizanted
oh en em zisteki an eil egile. Kavet e vez ive gwerziou d’an termen ha gwerziou etre perhenned
disrann. Ar gwiraer a hall jouisa al lojeiz ha kement tra war horre an douarou ‘vel ma vefe perhenn warno,
eil-feurmi anezo da skwer, ‘pez a veze greet alies e Kerne hag a veze korvoaduz mat.
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Résumé en anglais - Abstract
Though strongly criticized in the 1789 cahiers de doléances, the domaine congéable was the most
common form of land use in 18th century Querrien. The main characteristic of the domaine congéable
was the right offered to the landlord to dismiss the farmer at the end of his lease after having paid back
the money owing to the improvements made on the farm. Most such landlords were peasant landholders
dismissing other peasants from the land of the convenant they were exploiting. Such dismissals, however,
though costly, were only a minority of cases among the numerous sales of small and less expensive estates.
This system also allowed the subletting of buildings and lands, often within the same families, though this
faculty, when implemented by rich landlords, owning several estates, foreshadowed the capitalization of
the countryside in Lower Brittany.
Heurts et malheurs d’un lieutenant général
de police à Brest : le cas de Jean-Baptiste Avril
Bruno Baron et David Bodennec
Pages 225 à 244
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Résumé
Durant la première moitié du xviiie siècle, le lieutenant général de police Jean-Baptiste Avril n’a de cesse
de vouloir accroître ses prérogatives et espère ainsi dominer une grande partie de la société brestoise. Mais
c’est sans compter sur les élites locales – édiles et hommes de loi – et les représentants du pouvoir royal
– intendant de marine, commandant de marine et gouverneur du château et de la ville – qui, n’appréciant
guère les frasques de ce turbulent et truculent personnage, vont réussir par différents procédés à le mettre
au pas. Et bien que détenteur de son office, Avril finira dans un grand dénuement, payant ainsi les écarts
commis tout au long de sa carrière.
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Résumé en breton - Diverradur
‘Pad hanterenn genta an xviiived kantved, e klask dibaouez al letanant jeneral polis Jean-Baptiste Avril
kreski e halloud, e-sell beza mestr war brasa lodenn ar gevredigez e Brest. Kement-mañ a oa hep konta war
brientinien kêr – tud e-karg ha tud a lezenn – ha dileuridi ar halloud roial – melestrour ar marin a vrezel,
ar homandant, gouarner ar Hastell ha kêr – ha ne oant ket tomm ouz stultennou an den-mañ, taer ha turmuduz.
Dond a raint a-benn da lakaad anezañ da vale reiz. Ha dezañ da veza piaouer euz e garg, eh echuo
Avril dibourvez-braz, red dezañ paea beteg penn al lammou-treuz greet gantañ a-hed e vuhez-labour.
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Résumé en anglais - Abstract
In the first half of the xviiith century, Jean-Baptiste Avril, a police lieutenant-general, kept trying to
increase his prerogatives, thereby attempting to lord over a great part of the Brest bourgeoisie. But he
hadn’t reckoned with the local elite, town counsellors and lawyers, and the representatives of the king, the
intendant of the Navy, the commander of the Navy and the governor of the town and castle, who, disliking
the pranks of this turbulent and truculent character, managed severally to make him toe the line. Though
he owned his office, Avril ended his life in great poverty, thus paying for the wrongdoings committed all
along his career.
Le fédéralisme impossible
Mona Ozouf
Pages 245 à 257
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Résumé
Cet article prend sa source dans une surprise : celle de constater que le projet fédéraliste n’est jamais
vraiment parvenu à être pris en compte par la politique française. Pour le comprendre, l’auteur choisit
d’examiner la période révolutionnaire qui passe parfois, probablement en raison du prestige du mot de
Fédération, pour être un épisode accueillant à l’idée fédérale. Mais c’est pour constater, notamment à travers
des exemples bretons, que la Révolution s’est constamment montrée imperméable à ce qui fait le fond du
fédéralisme : l’articulation entre l’élément unitaire et les éléments distinctifs.
De cette allergie, on peut aller chercher les raisons dans le long passé monarchique de la France,
comme dans l’actualité dramatique d’une révolution d’autant plus soucieuse d’unité qu’elle est en guerre,
civile et étrangère. Mais le passage d’une Révolution belliqueuse à une République apaisée n’y a rien changé.
La mauvaise grâce de la France à ratifier la charte européenne des langues régionales illustre aujourd’hui
encore la répugnance d’une nation centralisatrice à accueillir et organiser les particularités.
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Résumé en breton - Diverradur
En eur zouezenn ema ar penn-orin euz ar pennad-mañ : taol pled n’eo biskoaz bet deuet a-benn ar
raktres kevredadelez da veza kemeret e kont da vad gand bed ar politik e bro-Frañs. Evid kompren se, ez
eus bet dibabet taoler euz zell ouz amzer an Dispah, a reer anezañ a-wechou, moarvad abalamour ma zo
chomet brud vad gand ar ger Federasion, eur pennad-amzer ma oa deuet-mad ar mennoz kevredadel. Med
evid stada eo, diwar skweriou tapet e Breiz, eo bet dalhmad dizintruz an Dispah d’ar pez a ra diazez ar
gevredadelez : ar junt etre an elfenn unvanuz hag an elfennou diforhuz.
Ma zo bet kas evel-se ouz eur mennoz kevredadelez, tu ‘zo da glask abegou en hir amzer tremenet e
Bro-Frañs dindan ar rouantelez kement hag en istor mantruz eun dispah techet da unani seul vui ma oa
red dezañ brezeli en diabarz hag en diavêz. Med tremen euz eun Dispah a oa troet d’en em ganna d’eur
Republik siouloh n’eus cheñchet netra. An diegi braz he-deus Bro-Frañs da wiriekaad Karta Europa ar
yezou rannvroel a ziskouez c’hoaz fenoz nag a zoñjer he-deus eur vroad kreizennerez da zigemer ha da
aoza kement a zo dibar en enni.
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Résumé en anglais - Abstract
The following article originates from the surprising observation that the federalist project never
managed to take hold in French politics. In order to understand this phenomenon, the author has chosen
to examine the revolutionary period, sometimes considered, probably because of the prestige linked to
the word « Fédération », as one favourable to the federal idea. But this leads her to observe, notably in
Breton examples, that the French Revolution was consistently indifferent or hostile to the main element of
federalism, i.e. the articulation between its unitary and distinctive components. The roots of this allergy to
federalism might be thought to lie in the long monarchic past of France as well as in the dramatic present
of a Revolution all the more anxious for unity as it was fighting its enemies both at home and abroad. But
the change from a warlike to a peaceful Revolution brought no change in this attitude. The French ill-will
to ratify the European Charter for Minority and Regional Languages shows how much a centralizing nation
is reluctant to welcome and organise regional particularities.
Saint-Pol-de-Léon à l’époque du soulèvement du Léon
en 1793 : les délibérations du conseil municipal
du 16 février 1793 au 28 avril 1793
Jean-Louis Autret
Pages 259 à 289
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Résumé
Entre le 16 février et le 28 avril 1793, le conseil municipal de Saint-Pol, en dépit de divergences en son
sein, exécute les consignes nationales : collecte de l’argenterie des églises, expulsion des religieuses, tirage au
sort de recrues pour l’armée, suppression des fleurdelys sur le cachet de la municipalité. En même temps,
il se fait l’écho de la population qui se plaint de vols commis par des soldats. Après la bataille de Kerguidu,
remportée par le général Canclaux, les préoccupations deviennent plus traditionnelles : construction de la
route de Saint-Pol à Roscoff, vérification des poids et mesures chez les commerçants.
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Résumé en breton - Diverradur
Etre ar 16 a viz c’hwevrer hag an 28 a viz ebrel 1793, kuzul ti-kêr Kastell-Paol, daoust d’an diemgleo
a oa en e greiz, a vez sevenet gantañ an urziou a deu deuz Pariz : dastum al listri argant en ilizou, argas ar
seurezed, tenna d’ar sord evid kas konskried d’an arme, diverka ar floudiliz diwar siell an ti-kêr. War eun
dro, e ra hekleo d’ar hlemmou douget gand tud ar gumun abalamour da laeroñsiou greet gand ar zoudarded.
War-lerh emgann Kergidu, gounezet gand ar jeneral Canclaux, e teu ar prederiadennou da veza giz a-raog
adarre : toulla eun hent etre Kastell ha Rosko, amprouadi ar poueziou hag ar muzuliou e staliou an goñversanted.
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Résumé en anglais - Abstract
Between February 16th and April 28th 1793, the town council of Saint-Pol, in spite of disagreements
among its members, obeyed the orders of the central government, collecting church silverware, expelling
nuns from their convents, drawing lots for conscription, erasing the fleudelys on the town stamp. But, at
the same time, it echoed the complaints of the local population about the thefts committed by soldiers.
After the battle of Kerguidu, won by general Canclaux, it returned to more traditional matters (roadbuilding
between Saint-Pol and Roscoff, checking weights and measures in the local shops).
Brest, 1865 : le train entre en gare
Christine Berthou
Pages 291 à 300
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Résumé
Brest : 1865, le train arrive en gare. Pendant trois jours du 25 au 27 avril, Brest célèbre en grande
pompe l’arrivée du chemin de fer à Brest. Ce ne fut pourtant pas chose aisée. Cet article rend hommage
à travers les délibérations municipales aux forces vives de l’époque qui, à force d’opiniâtreté, ont rendu
possible le développement de la ville.
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Résumé en breton - Diverradur
Brest 1865 : ema an treñ oh arruoud en ti-gar. E-pad tri devez euz ar 25 d’ar 27 a viz ebrel, ema Brest
o lida war an ton braz donedigez an hent-houarn beteg Brest. N’eo ket bet eun dra êz koulskoude. En eur
studia an divizou a zo bet kemeret gand an ti-kêr, renta enor a ra ar pennad-mañ da dud oberiant ha kivioul
ar mare-ze, o-deus lakaet kêr war hent an diorren.
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Résumé en anglais - Abstract
The railway line between Paris and Brest was completed in 1865. During three days (April 25th-27th),
Brest celebrated with much ado the arrival of the first train in its station. But deciding on the line and delineating
its course had not been easy jobs. Using the proceedings of the town council, the following article
is an homage to the people and institutions who, thanks to their perseverance, played a central role in the
development of Brest.
L’école du Bon-Ange à Loctudy (1870-1914)
Vincent Le Floc´h
Pages 301 à 331
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Résumé
C’est dans le prolongement de la mission de 1865 qu’est né ce projet, dans le but de parfaire l’éducation
religieuse des jeunes et notamment des plus pauvres. Il a été porté à bout de bras par Clara de Penfentenyo.
À force de ténacité et malgré les critiques dont elle été l’objet, elle finit par trouver un terrain sur lequel on
a pu bâtir un local approprié. Pour faire taire les critiques, elle fait appel en 1875 à la congrégation des Filles
de Jésus. Leur succès immédiat pousse le maire, l’année suivante, à signer un contrat par lequel l’école tenue
par les religieuse devenait école communale, statut qu’elle conservera jusqu’en 1909. L’obligation scolaire
votée en 1882 profite à l’école dont les effectifs progressent, entraînant ainsi des travaux d’extension et
d’aménagement. Avec le vote des lois anticongréganistes, le sort de l’école est menacé. Une école publique
de filles finit par voir le jour en 1909. Au même moment, après de longs mois d’incertitudes, c’était la sécularisation
sur place de la directrice de l’école des soeurs. La correspondance abondante entre cette dernière,
au jugement souvent tranché, et la propriétaire de l’école est une source de renseignements du plus grand
intérêt pour connaître non seulement les problèmes concernant l’école mais aussi la vie paroissiale et celle
de la société loctudiste d’une façon plus générale.
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Résumé en breton - Diverradur
Evid kenderhel gand mision 1865 eo bet ganet ar raktres-mañ da wellaad deskadurez ar re yaouank
e-keñver relijion, dreist-oll hini ar re baour. War-bouez he divreh eo bet douget gand Clara de Penfentenyo.
Dre forz dalhusted, ha daoust d’an abegadennou, eo deuet a-benn da gavoud eun dachenn-zouar a zo bet
gallet sevel warnañ ar batis a oa ezomm. Evid lakad an teodou fall da devel, he-deus galvet Kenvreuriez
Merhed Jezuz e 1875. Dre ma ra berz kerkent, eo broudet an Ao. Maer, ar bloaz war-lerh, da zina eur
hontrad evid ma teufe ar skol kaset en-dro gand ar seurezed da veza skol-gumun. Chom a raio ar statud-mañ
ganti beteg 1909. Greet he-deus ar skol he mad euz ar vot c’hoarvezet e 1882 evid ar skol red, kreski a ra
niver ar vugale, brasaad ha kempenn al lojeiz a reer. Gand ar vot a-enep d’ar henvreuriezou, en em gav ar
skol en arvar. Digoret ‘zo bet eur skol-gumun evid ar merhed a-benn ar fin e 1909. D’an ampoent, goude miziou en entremar, eo bet likaet renerez skol ar seurezed. Al liziri bet eskemmet stank etrezi – soñjou
krenn ganti peurliesa - ha perhenn ar skol a zigas eun tamm mad a sklêrijenn a-benn gouzoud hirroh war
gudennou ar skol, hag ivez war vuhez ar barrez ha pelloh war gevredigez Lotudi.
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Résumé en anglais - Abstract
The project aiming at the building of a primary school in Loctudy so as to improve the religious
education of the young, and notably of the poor, was a consequence of the 1865 mission. It was borne
by Clara de Penfentenyo, who, thanks to her tenacity and despite the criticisms levelled at her action, succeeded
in finding a plot of land on which an adequate school could be built. To silence her critics, she
invited, in 1875, the Filles de Jésus congregation to take charge. Since they were immediately successful,
the mayor signed a contract in 1876, by which the school run by the nuns became the communal school, a
status which it kept until 1909. Voted in 1882, the law imposing school attendance to all children favoured
the Loctudy school. The growth in the number of pupils entailed work to extend and improve the building.
But the very existence of the school was threatened when the laws aimed at religious congregations
were voted, and a state school for girls opened in the commune in 1909. At the same time, after months
of uncertainty, the head of the Catholic school was secularized and retained her position in Loctudy. The
abundant correspondence between the latter, often abrupt in her judgments, and the owner of the school
is a most interesting source of information about the problems met by the school but also about parish life
and, more generally, life in Loctudy.
Les Bretagnes de Camille Vallaux
Yannick Lageat
Pages 333 à 350
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Résumé
Dès son arrivée en Bretagne, en 1894, le Vendômois Camille Vallaux dut à sa province d’adoption « le
meilleur de ses impressions », et cette première affectation, à l’âge de 24 ans, le détourna de l’histoire. Sensible
à l’esprit de ses lieux et à l’âme de ses habitants, il consacra sa thèse de doctorat à La Basse-Bretagne, étude
de géographie humaine (1907), qui demeure un ouvrage de référence, tout en militant activement pour qu’elle
s’émancipât des « survivances du passé » dans les colonnes de la Dépêche de Brest. Ayant quitté l’École navale
en 1913 pour enseigner dans des lycées parisiens, il voua les vingt années suivantes à la rédaction d’essais
d’épistémologie et de traités d’océanographie, avant de vivre sa retraite à son domicile au Relecq-Kerhuon,
où il mourut en 1945, renouvelant ses recherches et ses engagements, et ne désespérant jamais, malgré les
épreuves de la guerre, de « sa petite patrie ».
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Résumé en breton - Diverradur
Kerkent hag arruet e Breiz e 1894, Camille Vallaux, eun den euz Vendôme, a gavas en e vro nevez « ar
gwella euz e fromou », hag ar garg kenta-mañ a zistroas anezañ deuz an istor d’an oad a 24 bloaz. Santidig
ouz spered al lehiou hag ouz ene o annezidi, e ouestlas e dezenn doktorelez da v/Breiz-Izel, studiadenn douaroniez
denel (1907), a chom c’hoaz eun oberenn a vez greet dave dezi. Stourm a reas war eun dro e bannou
an Dépêche de Brest, d’ar vro d’en em zizober deuz « aspadennou an amzer dremenet ». Kuitaad a reas Skol an
arme-vor e 1913, a-benn mond da gelenn e liseou Pariz. Gouestla a reas neuze eun ugent vloaz bennag da
zevel skridou epistemologiez ha war studi ar moriou-braz. War e leve, e vevas goude-ze er Releg Kerhuon.
Mervel a reas e 1945 goude beza bet kendalhet gand e enklaskou hag e engouestlou, heb dihoanagi biskoaz
euz e « vro vihan », daoust da wall-drubuillou ar brezel.
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Résumé en anglais - Abstract
As soon as he arrived in Brittany (1894), Camille Vallaux, born in the Vendômois, experienced « the
best of impressions » about his adoptive province, his first posting, when he was only 24, diverting him
from the study of history. As he was sensitive to the spirit of places and the feelings of their inhabitants, he
devoted his PhD to La Basse-Bretagne, étude de géographie humaine (1907) – still a work of reference. Writing in
the local paper La Dépêche de Brest, he however forcibly argued that Brittany should get rid of the « remains
of the past ». In 1913 he left the École navale for Paris where he taught in various lycées, writing essays of
epistemology and treatises of oceanography, before retiring in the house he had bought in Le Relecq-Kerhuon,
near Brest, where he engaged into new researches and intellectual commitments, never despairing
of his « petite patrie », in spite of the hardships of the war. He died in Le Relecq-Kerhuon in 1945.
L’origine du roman de Tristan
Goulven Péron
Pages 351 à 370
+
Résumé
L’origine celtique du roman de Tristan ne fait aujourd’hui presque aucun doute pour la plupart des
chercheurs. Pourtant il existe une autre hypothèse : l’utilisation d’une légende gréco-latine. En effet, l’analyse
de certains textes latins comme l’Énéide de Virgile, les Métamorphoses d’Ovide ou la Thébaide de Stace,
semble montrer que la source des différentes versions du Tristan pourrait être une simple réécriture du
mythe de Thésée et Dionysos à Naxos. Ceci étant admis, une datation du Tristan originel entre 1140 et
1160 n’apparaît plus si déraisonnable.
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Résumé en breton - Diverradur
Evid ar beurvrasa euz ar glaskerien, n’eus kazimant tamm douetañs ebed da gaoud hirio war orin keltieg
romant Tristan. Eur vartezeadenn all a zo koulskoude, ma tenner gonid euz eur vojenn gresian-ha-latin.
Evid gwir, dielfenna testennou latin ‘zo ‘vel Aeneis Virgile, pe Metamorphoses Ovide, pe Thebais Stace, a
ziskouez e hallfe ar vamenn deuz stummou ‘zo euz Tristan beza tra ken med eun adskrivadenn euz mojenn
Thésée ha Dionysos e Naxos. Eur wech anzavet kement-mañ, ne vefe ket ken direiz-se ma vefe laket an
Tristan orin da veza euz etre 1140 hag 1160.
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Résumé en anglais - Abstract
According to most modern scholars, there is no reason for doubting the Celtic origin of the Tristan
romance. The evidence for this would come from the numerous Celtic-derived names found in the story.
However a more elementary possibility should be considered, the use of Greek and Latin myths. The
examination of latin texts like Virgil’s Aeneid, Ovid’s Metamorphoses or Statius’ Thebaid tends to prove that
the source of all versions of the Tristan romance may be a simple rewriting of the Theseus and Dionysos
myths related to the island of Naxos. This being said, we may place the creation of the original story of
Tristan between 1140 and 1160.
Chronique des archives et des bibliothèques du
Finistère (année 2014)
A. Brignaudy, P. Galliou
Pages 373 à 388
Comptes rendus bibliographiques
Y.-P Castel, S. Chever, P. Galliou,Michel Huon, Marjolaine Lémeillat, Fernande et Maurice Verger
Pages 389 à 407
Procès-verbaux des séances
et des excursions (année 2014)
M-Morgane Abiven, A. Bozec, A. Brignaudy, G. Cissé, P. Galliou, G. Leclerc, Ch. Lioto, J.-Y Le Goff, P. Pourchasse,
Pages 411 à 427
Nécrologies
P. Galliou, T. Daniel, J.-Y Eveillard
Pages 429 à 445
Notices d’archéologie
finistérienne (année 2014)
GOUESNOu, Kerinaouen
Louis Chauris
Pages 11 à 12