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PLOGONNEC. 
Au Carlulaire de Quimperlé nous trouvons le nom de cette 
paroisse écrit: Pluegunnuc, Ploegonohc, Plo~gonoc, 
et en 11H6, Ploegeunec. 
Le premier acte qui nous signa le l'existence de cette pa
du 21 avril '1204: : c'est une donation à saint Ronan 
roisse, est 
ainsi conçue ('
(c A tous les fidèles. de Jésus-Christ qui verront cet écrit, 
la permission de Dieu évêque de Quimper, ' . 
Guillaume, par' 
salut dans le souverain Sauveur. Sachez qu e nobles hommes 
Daniel, Guy. Alain, enfants de Guiomar Daniel, donn en t à . 
perpétuité à l'église de Saint-Ronan les terres sca yoir : Maës-
Hoënient et Goeth-Telent on Ploegonnoc, lesfJuelles terres so nt 
tenu es de nous, pour sa tisfac ti on d'un excès qu 'ils ont commis 
dans le cimetière de ladite église de Saint-Ronan, pour être 
le droit qu'y a Saint-Corentin, de\'ant payer 
possédées sauf 
en l'avenir de Les Guengat, par les mains de celui qui sera 
possesseur de la terre, un quarteron de froment que leur père 
a légué auparavant à ladite Eglise, 
(c Fait dans la mesme Eglise l'an depuis l'incarnation du 
Verbe 1203 (1204 N.-S. Pâque tombant cette année le 
2;) avril) le 2'1 d'avril, l'an X de notre pontificat. Furent 
à ceci: Guy doyen de Porzoet . (Porzay), Geoffroy 
présents 
Prieur (de Locrenan), Maître Guillaume, le prestre blanc 
(Albi) dignitaires de Ploegonoc et Ploeneveth (Plonévez-Por-
zay) l Can Prévost, Geoffroy prêtre et plusieurs autres. » 
(1) Cartul. p. 108. Edition Le ~raitl'e-Berlhou, Traduction de Dom 
Placide Le Duc. p. 240. - Histoire de l'abbaye dE' SJinle"croix de Quim
per lé. 
S'il faut s'en rapporter à l'aveu de '164, 1, des seigneurs de 
Névet ('1), il faudrait faire remonter l'Drigine de la paroisse 
à saint Corentin. Nous y lisons, en effet~ que 
de Plogonnec 
de son siège .... « Le roi . 
saint Corentin ayant pris possession 
Gradlon donna à l'Evêque le droit de rachapt sur la lerre de 
Névet, tant pour la proximité que bonté du terroir et d'une 
si grande qui fut limitée, que saint Corentin pour la 
étendue 
comprendre en une seule paroisse, lorsqu'il divisa son Evêché 
en paroisses, il fit celle de Plogonnec de plus de trois lieues 
de long et deux de travers en aucuns endroits. » 
Quoi qu'il en soit, les seigneurs de Névet se prétendaient 
de l'église de Plogonnec, car 'comme le remarque 
fondateurs 
l'aveu, « il se voit en la construction de l'église paroissiale de 
Plogonnec qü'en tous lBs pignons, entrées, portes et en la 
tour comme aux vitres, il n'y a aucunes armes en supériorité 
qui témoignent fondateur que les seules armes de Névet, n'y 
a~'ant aucuqe soit des ducs ni évêque ains Névet unique-
ment non plus de tombes ni enfeux, ce qui manifeste qu'ils en , 
sont les seuls fondateurs et qu'on n'y auroit droit de les y 
opposer.)). ' 
« Mais il arriva que les seigneurs évêques de Quimper ne 
se voulant co :. tenter de ce droit de raclw7J{ (2) voulurent en . 
faire naître un droit de bail, ce qui leur fut contesté par les 
seigneurs de Névet, et sur ce débat il y eut procès qui dura 
se terminer par une transaction, le 15 juillet 
longtemps pour 
Nous, donnons ici la copie de cette transaction, intéressante 
à plus d'un titre et recommandable par son ancienneté rela -
tive, cal' les pièces originales de cette époque ne sont pas très 
nombreuses aux archives départementales. On remarquera 
(1) Voir cette pièce publit.'-e par M. TtéYéùy au Bulletin de notre Société 
archéologique, XV, p. 318. 
(2) Rachat, droit du revenu d'une année à la mort du possesseur. -
Bail, droit au revenu du fief pendant la minol'itli du seigneur possesseur 
du lief. . • 
que l'accord des évêques de Quimper et des sires de Névet 
à l'approbation royal/e de Charles V et non à celle 
est soumis 
du duc de Bretagne Jean IV; et nous pouvons en trouver 
la raïson, soit dans l'agitation des partis en Bretagne pendant 
la guerre de succession, soit dans une condescendance à l'au
torité royale qui pl:étendait depuis longtemps que les droits 1 
des reguaires, appartenant aux évêques de Bretagne, rele
vaient de sa souveraineté. 
Karolus Dei gracia Francorum Rex (1) notum facimus , 
universis presentibus pariter et fl.lturis quod de licencia et 
auctoritate nostri parlamenti curie, inter partes infrascriptas 
seu earum procuratores, traetatum concordatum et pacifica-
tum extitit, prout in qqadam cedula super hoc confecta sigil, 
in dicta cedula declaratis, ut 
lisque dictarum parcium et aliis 
prima fade apparebat impendentibus, sigillita et per procura
tores dictarum parcium -inferius nominatos dicte nostre curie 
, unanimiter et concordj er' tradita continetur, cujus quidem 
in hec verba : 
cedule tenor sequitur 
Après plusieurs plaiz et debas esmeuz et ven tilez par la 
court du parlement du Roy notre sire par l'espace de vingt
sept ans ou environ dentre reverend père en Dieu monsour 
Alain Legal jadiz evesque de Cornouaille et monsour GiefIl'oy 
le Marchee evesque aprésent de Cornouaille d'une part et tant 
en son nom que ou nom de son église de Cornouaille et mon
sour Hervé du Juch tutor et curator de feu Hervé jadis sire 
de Nevet et Salaun 'de Leymenguen soy portant garde comme 
l'on disait cie Hervé fils et principal hoir dudit sire de Neyet 
de l'autre, sur le débat clu baill que lesdits reverens pères en 
Dieu disoient tant en leurs noms que en nom de l'église de 
Cornouaille devoir avoit et leurs gens leur 
droit en tous les heritages et terres que ledit sire de Nevet 
de l'eglise de Cornouaille quant quiconques sires de 
tenait 
( 1) Série G n, 
Nevet demeurent en non aage après la mort de leurs prédé
les cYesques de Cornouaille ont acoustumé a 
cesseurs, comme 
avoir et lever baill sur les heritages et terres que les autres 
nobles tiennent ou fiè de leur église de Cornouaille par tant 
de temps qu'il n'ést mémoire du contraire, et le~dits sires 
disoient que iIz et leurs prédécesseurs en estaient exempts par · 
quoy nyestre tenuz par plusieurs raisons, est composé et 
accordé entre ledit reverent père en Dieu monseur GiefIroy le 
Marchee evesque à présent de Cornouaille 0 l'assentement de 
. humble chapitre de Cornouaille es noms dessus ditz, conside-
rant que c'est. l'utilité de la dicte église, sur ce solempne tresté 
eion euz entre elliz d'une partie, et Jehan de Nevet 
et delibera
tutor et garde du dit sire de Ne,oet de present par la delibera
cion et consenterp.ent de mons Jehan du ·Juch, mons Riou 
de Rosmadec, monsour Guy vicomte du Fou, monsour Eon de 
Trezéguidi, Monsour Guillaume de 'Rosmadec, Guillaume de 
Tregonyec, Raoul de Lam'os, Salaun de Leymenguen, YrOll 
Buzic et plusieurs autres des amis et. parens du dit sire de 
Ne\"8t, considerans que cest l'utilité du dit sire, eus sur ce 
soIempnes tresté et deliberacion entre eulz d'autre parlie, en 
la maniere qui sensuit. C'est assavoir que ledit eYesque de 
present aùra rachat en lan presant a comencier à la Mag
delaine prouchain venant, es heritages toutes que ledit feu 
Hené jadis sire de ' Nevet tenait ou fiè de la dite église ou 
temps dû sa mort pour le rachat de lann ée de la mort du dit 
Hervé et ou décès de dame Jehanne du Pont, aura le dit 
feu 
evesque ou son successour lannée entie1'e pour lannée rachat 
en ce que elle tient en douaire ou fiè de Jeglise de Cornouaille 
acause de feu monsour Hervé jadis sire de N evet son mari 
pèredu dit feu Hené,et des ores en avant,a ura le ditevesque ou 
ses successeurs es ditz noms après la mort dudit Hervé sire de 
Neret de présent et de ses successeurs et des fames et veves 
et des tilles et tous jurcn ignours et de leurs successours et 
cause ayant deulz ,es dites lerres ou dit fiè après leur décès, une 
année a cause de racha t, auront toutes les fois que ils dece
dront es heritages et terres que ils tiennent et tiendront ou fiè 
de la dite église tant es paroisses de Ploegonnet, de Ploegoff . 
de Landuyan en la paroisse de Privelen que ailleurs ou fiè 
de l'église de Cornouaille,en la manière et forme conrne le duc 
de Bretagne le prent etdoit prendre en ses fiez nobles; et partant 1 
" ne peut ledit evesque ne ses successours es dits noms,deman-
der requérir ne avoir bail es dits heritages du dit sire de Névet 
ne des successours ne des .fi li es ne des fernes veuves ne juveni
gnours, ne de leurs successours en aucune maniere pour le 
temps a venir par cause des terres a eulz venues et a venir 
ou fiè de l'église de Cornouaille de par les sires de Nevet et ses 
ne pourront les dits sires de Nevet ne 
successours, et aussi 
leurs successours ne autres ayans ca use d~ulz, ernpèchier le 
dit evesque ne ses successours davoir rachat ou dit heritage 
en la maniere dessus dite en tenans et accornplissans-les dites 
accordances et composicion: Et par celle composition et accor-
de Nevet tulor du dit sire de Ne,-et à présent 
dance ledit Jehan 
gréé et promis en bonne foi faire sa diligence, 
a voulu, 
sa cure et tout son povoir de trouvier le dit Hervé 
~linor sire a présent de Nevet, qu~nt il aura aage de faire 
ferme et estable ceste accordance 
serment et ratiffier, et avoir 
composicion come à lui appartient, lequel serment s'il ne 
"ouldroit faire quand il aura aage a ce, ne ratiffier ne avoir, 
ferme ni estable cette accordance et composicion, pourra 
son successour resmuer le procès du 
lors ledit evesque et 
plait sur le bail,en l'estat et ou point 0~1 quel il estoit avant le 
tra i lté de ladi tte accorda nce et com posicion si corn me si oncques 
parlé.ne traitté dacort. Toutes ces choses et cha
n'eu st esté 
cune d'icelles tenir fournir et accomplir bien et loyauement 
ucune exception de decevance 
sans jamois venir encontre par a 
ne autrement, jurerent les dits evesques de present et le dit 
de Nevet ou dit nom en tant comme leur appartient 0 les 
Jehan 
distes cléliberacions et pour mayre fermeté et afin que la dite 
composicion ne puisse être rescindée ni cassée en aucune ma- . 
niere ou temps avenir, supplient les dessus nommez evesque 
et Jehan de Nevet es dits noms a notre sire le Roy de France 
ou ses presidens de son parlement que il leur plaise mettre et 
. interposer leur decret sur les choses dessus dittes 0 toutes 
solempnités de droit et raison qui en tel cas sont nécessaires; 
le scel du dit evesque et le scel du dit cha
donné tesmoing, 
pitre pour eu lx el en testification du dit assentement en tant 
comme a chacuns deulx appartient et le scel du dit Jehan de 
Nevet pour luy es dils noms et les sceaux monsour Jehan du 
Juch, monsour Riou de Rosmadec et de monsour Guy vicomte 
du Fou es prieres et requeste dudit Jehan es dits noms et 
en tant comme a chacun deulx appartient,en certifi
pour eulx 
du dit assentement,le XV jour de juillet .laü mil trois 
cation 
dix sept: 
cens soixante et 
Ad quod quidem accordum ac omnia et singula in supradicta 
cedula contenta, tenenda, complenda et exsolvenda. ac fir
miter et inviolabiliter observanda, dicta curia nostra, partes 
predictas et earum quamlibet,quathenus unam quamque ipsa- . 
rum tangit seu tangere polest, ad requestam et de consensu 
de Clozello dicti episcopi Corisopiten ex 
,magistrorum Johannis 
una parte et Guillermi de Yillaminou dicti Johannis de Niveto 
tutoris el gardiatoris Hervei de Niveto scutiferi ex alia pro
curatorum, virtute certorum prÇ)curatoriorum quorum tenores 
pta,Per arrestum condempnavitet condemp
inferius sunt inscri 
nat el eallt arrestum ejusdem curie teneri, compleri observari 
et exsolvi ac execllcioni demandari voluit et precepit, dicta 
ecciam curia nostra,omnia et singula, in superius dicta cedula 
in quantum rite et juste facta sint et qua
clarius contenta, 
thenus dictas parles tangit et convenit, rata habens atque 
grata et ad requestam et de consensu dictarum parcium pro-
curalorum superius hominatorum et quathenus easdem -
parles tangit seu tangere potest,til est dictum, voluit,laudavitet 
que et confirmavit,laudatque approbat 
approbavit auttorisavit 
. auttorisatque per presentes, cum nostra et dicte nostre curie . 
interposicione decreti, tenores vero procuratoriorum de quibus 
supra fit mencio speciatim subsequntuL 
Noverint universi quod nos Gaufredus permissione divina 
Corisopiten episcopus, nostro et ecclesie nostre nomine,facimus 
Const.ituimus et ordinamus dilectos nostros et fideles vene- , 
rabiles viros et discretos magistros Johannem de Guyscruy, 
Johannem de Clozello et Gallfridllm Henrici et eorum quem
libet in solidum"nostros procuratores generales et nllncios 
speciales, danles eisdem procllratoribus nostris et eorum 
cuilibet in solidumn,nostro et ecclesie nostre predicte nomine, 
plenam et Iibm'am potestatem et speciale mandatum . quoad 
su pplicandum et requirend um approbacionem, ratifficacionem, 
confirmacionem quod si et in quantum indiget tractatus con-, 
cordie habite seu composicionis inter nos ex una parte et nobi
lem domicellum Johannem de NiveLo tutorem seu cur~lorem 
Hervei ad presens domini de Nivelo minoris etatis, a Domino 
nostro Rege Francie seu parlamento ejusdem et super hoc suum 
decretum apponere, habentes (ratwn) "quicquid per dictos 
procura tores nostros actum, gestum seu ecciam procura tu m 
fuit circa premissa, promittentes nostro et ecclesie nostre 
predicle nomine, sub hypotheca rerum nostrarum et ecclesie ' 
nostre prejicte, pro dictis procul'atoribus nostris et eorum 
quolibe(si necesse fuerit judicatum, solvi et judicio sisti. 
In cujus l'ei testimonium sigillum nostrum ,presentibus 
litteris est appensllm. 
Aclum, die sabbati post festum epiphanie domini, anno 
ejusdem Domini millesimolCCCo septuagesimo septimo. 
Hem.' . 
Sachent tous que en notre cour de Kemper-Corentin pour 
ce en droit personnellem establi Jehan de Nevet escu,yer, 
tutor et garde de Hervé de Nevet son neupveu, fut establi 
constitué et ordo né et encore fait constitue et ordone ou dit 
noms,au bien amé maistre Guillaume de Villemenou son procu-
. " iii 
reur et messagé espécial,quant a prier et supplier à. très noble, 
tres souveraine court la cour tdu Parlement du Roy notre sire,' 
son decret a la composicfon et 
d'encliner a donner et adjouter 
accord faites, s'il . lui plaist, d'entre Rev' père en D. Mons
Geffroy le Marhec par la grace de' D. eYesque de Cornouaille 
et le dit Jehan de Nevet ou . ....... sur le 
d'une part 
débat du bail que le dit Rev! père en' D, demandoit avoir des 
heritages que le dit sire de Nevet tenoit de lui, dont plusieurs 
piaits ont esté meus par ladite souveraine court du Parlement 
entre le dit Rev! père en D" et son predecesseur d'une part et 
le dit sire de Nevet et son predecesseur d'autre, dont plus 
amplement est faict mencion es lettres desdites ordonnance 
et composicion, donant ledit Jehan ou dit nom au dit son pro
cureur plain povoir et mandement. .' .. : .. dictes prières 
et suplications faire et à prendre et accepter ledit decret,ou eas 
qui] vieogne en plaisir a la dite très souveraine courtle donner 
et à adjollster es dites composicion et accol'dance, ayant le dit 
ou dit nom, fait et estably tout que son procureur et 
Jehan 
messagé especial .fera tant. pour lui que ~ontre lui es dites 
choses et leurs appartenances, promettant par son serment et 
soubz hi potheque de tous ses biens le jugier 
son dit procureur et messagé especial estre. 
Dooné tesmoing, notre scel establi 'es contrats de Kimper
Corentin le ' XIIe jour de janvier l'an mil CCC cent soixantr. 
dix sept 
Quod ut firmius ....... persevere t, presentes Htteras 
sigilli nos tri muni mine fecimus roborari, salvo tamen in 
omnibus jure nostro et quolibet alieno. Datum et actum inter 
in parlamento nostro, anno Domini millesimo trecen- -
partes 
tesimo septuagesimo septimo. 
Regni nostri quarto deCimo, die XXIa mensis februarii 
Pro episcopo 
Ce droit de Rachat reconnu par le précédent accord comme 
appartenant aux évêques de Quimper, ne fut pas même exigé 
toujours en rigueur par eux, et l'acte suivant nous montre , 
Claude de Rohan, peu après son élection au siège de Quimper, 
en faire la rémission à Jean de Névet à la ' mort de son père 
Hervé et de sa mère Jeanne Labbé. , 
« Claude de Rohan 'par la Grâce de Dieu, esleu et administra
teur de le,'esché de Cornouaille à touz ceulx qui ces presentes 
' leUres verrontsalut. Comme par le deceix deJehanneLabé, nous 
soit escheu et advenu en rachat plusieurs terres, héritages, 
rentes et choses héritelles que elle lenait de nous au temps de 
son dit deceix, a foy et debvoir de 'rachat pOlIr cause du droit 
de domaine luy appartenant es terres et hel'itages de feu 
Hervé de Nevet son mary 'en son vivant Sr dudit lieu de Nevet 
decebdé pa"ravant la dite Jehanne et que du revenu d'icelles 
nous appartienne jouir pour ung an entier, pour raison du dit 
rachat, ou aultrement en faire et disposer a notre plaisir; 
savoir faisons, pour les bons el agréables services que nous a 
fait el espérons que plus fera notre bien amé et fr,uI Jehan de 
Novel Sr du dit lieu filz et héritier des 'dits nommez; A iceluy 
pour ces causes et autres à ce nous mouvant,a vons aujourd'hlly 
donné et octroié, donnons et octroions par ces présentes, tout et 
tel droil de rachat qui nous est escheu, corn pele et appartient, 
peut et doibt competer et appartenir par le dcccix d'icelle 
Jehanne, à cause des dites terres héritages possessions, sae
silles quelle tenait de nous a foy et debvoir de rachat pour rai-
son des dits douaires, comme dit est, en voulant eL voulons que 
le dit Sr- de NeveL en jouisse entièrement tout ainsi que nous 
mesmes faire le pourrions,pourveu toutefIois que la juridiction 
sera tenue et exèrcéepar nos officiers de justïce et la recopte 
en faicte par les mains de notre receveur dessus les lieux, et 
rapportant ces présentes avec le mynu du grant et valleur du 
dit Rachat, ensemble certifIicacion du dit de Nevet d'en avoir 
jouy par aultant quil pourra montér et valloir, voulant iceluy 
e~tre a mes dits receveurs alloué et passé en clerc mise et 
descharge à ses comptes, aux auditeurs desquels mandons 
ainsi le faire sans difficulté. 
. Donné à Paris soubz notre signe et scell, ~e vingt jour de may 
l'an mil cinq cens deux. " . 
CLAUDE DE ROHAN, 
Esleu de Cornouaille. 
Malgré cet octroi gracieux de Claude de Rohan qui fut 
peut être imité par quelques-uns de ses successeurs, les 
seigneurs·de Névet rie supportaient qu'avec peine cette dépen
dance de l'autorité ecclésiastique pour leur terre de Névet ; et 
c'est pour cette raison, nous dit ·encore l'aveu cité plus haut, 
« que les seigneurs de Névet quittèrent leur ancienne demeure 
en leur antique château de Névet situé audit Plogonnec, le 
ruinèrent et ses apparten,ances de toute habitude, même les 
moulins, étangs. e[ ··çha~·ssées, ne voulant désormais résider 
telle dorriinaÙon' .. et lors firent construire le château de 
sous 
Lezargant en Plonévez-Porzay. » 
Ces pièces nous ont du moins servi à démontrer l'antique 
origine de cette paroisse de · Plogonnec, qui a conservé dans 
la composition de son nom celui du saint qui selon toute pro-
babilité a été son patron primitif, saint Egonnec; d'autant 
que non loin de l.'église paroissiale actuelle se trouve une 
plus 
chapelle dédiée à saint Egonnec. . 
Nous ne voulons pas en tout cas nous arrêter à l'opinion 
d'un recteur de Plogonnec en 1600, qui sous prétexte. que le 
nom de la paroisse se prononçait en breton Pluguon, le tra
les registres (Plebs cynica seu canina), 
duisaiten latin sur 
peu flatteuse pour les paroissiens qui heureu
étymologie 
bien le grec que le latin . 
sement ignoraient aussi 
de la pal"oisse . 
La paroisse se partageait en huit . parcelles, dont chacune 
deux représentants au conseil de la paroisse; ils étaient 
avait 
BULLETIN ARCHÉOL. DU FiNISTÈRE. ' TOME XXVII (Mémoires) 3 
nommés par les copseillers sortants, comme nous le montre 
la délibération suivante: . . . . 
« Ce jour de dimanche 4 avril '1717, délib.éra tion publique 
à la manière accoutumée, en la sacristie de la chapelle de 
faite 
. Saint-Éloys à l'issue de la grande messe y dite et cellebrée; où 
se sont assemblé les délibérateurs cy après, pour nommer un 
nouveau procureur terrien en la paroisse de Plougonnec, au 
lieu et place de Jan Philippe de Kervorn et ce pour faire les 
fonctions de procure.ur terrien en ladite paroisse pendant une 
année, comme ont fait les précédans procureurs terriens et 
mesme pour changer et nommer d'autres délibérateurs au 
lieu et place de ceux'qui sont présant en charge et pOUl' cet 
effet se sont présentés les délibérateurs à présent en charges 
scavoir : René Le Grand, René Cornic, René Louboutin, Jan 
Le Joncour, Hervé Le Flochlay, René Le Joncour, Jan Le 
Hénaff, Jan Petitbon le jeune, Jan Bernard, Allain Le Douin, 
Coaclou, Yves Seznec fabriques et 
Jan Salliou, Guillaùme 
délibérateurs et Jan Philippe procureur terrien, lesquels ont 
nommé pour procureur t.errien en place du dit, 
nommément 
Philippe François Bourbria de Queragoff audit Plougonnec, 
lesquels délibérateurs ont nommé en leur lieu et place pour 
délibérateurs scavoir : . 
Pour le Goré, Jan L'Ollivier et Jan Le Berre de Kerres. 
Pour Nevet, Louis Bernard et Corentin Philippe. 
Quillien, Yves Le Hénaff et Allain Le Berre du manoir 
Pour 
de Bonnescat. 
• Pour Gourchabellic, Jan Seznec et Guillaume Le Quéinnec . 
Pour Bouenou, Yves Moysan et Thomas Le BOlldoullec . 
Pour Kerilis, Barnabé Keravel et Henri Gouriten . 
Pour Kerdanguy,Guillaume Omnés le jeune, Allain Pezron. 
Et pour le Gouellet, Jan Le Quéinec de Kernescop et Henri 
Philippe. 
Tous paroissiens de Plougonnec et délibérateurs entrant en 
charge. 
Fait et arrêté en ladite sacristye, soubz le signe desclits Hé
naff Bernard et Seznec pour leur respect et les soubz signants 
les autres déliberateurs et procureur 
prêsants, recquerants, 
terl'Ïen sortants de charge ne sachant signer. )) 
Barnabé... Bourbria. prêtre, 
Guillaum e Bernard curé. 
Pierre Douirin prestre . . 
Kermoal . 
Yves Seznec. 
J. HénafI. 
Bt'rnard . 
Les gents de la délibération avaient non seulement à se 
recruter eux-mêmes mais à pour.voir chaque année à la nomi-
nation des fabrique;; de l'église paroissiale,des confréries et des 
diverses chapelles de la paroisse; un compte particulier était 
pour chacune des chapelles dont les revenus étaient 
tenu 
pour l'entretien de la chapelle qui 
exclusivement réservés 
les percevait, mais à l'occasion les plus riches venaient en 
aide aux plus pauvres sous forme d'emprunt ou de prêt, é'est 
ainsi que le 18 juin '1702, les délibérateurs consentent gu'on . 
prenne « en prest de la chapelle de saint Pierre la somme de 
'100 Iiv. soubz le bon plaisir de M, le marquis de Névet, et la 
somme de 60 liv. de la chapelle de saint Denis)) pour achever 
de payer ce qu'on doit pour la cloche refaite et les réparations 
de la chapelle de saint Thégonnec. )) -
Voici quels furent les fabriqut's nommés dans la réunion 
du' 4 juillet '1700, nous aurons en même temps l'état des 
chàpelles de Plogonnec au commencement du XVIIIe siècle; 
son t nommés : 
Pour Saint-Thurien, Alain Le Queynec de Keranoïc . 
Pour Saint-Sébastien, Jan Philippe de Ty-Quéinnec. 
Pour Saint-Thégonnec, Yves Le Grand de Prat-Youen. . 
Pour Saint-Pierre, Henri Omnès de Kerouarch. 
Pour Saint-Eloy, Yves Le Hénaff de Keranfriant. 
Pour eaint-Aubin, Hervé Dervé du Kergoat. 
Pour Saint-Denis, René Le Grall de Goenach. 
Pour N:-D. de Lorette, Yves Tanguy. . 
Nous allons successivement passer en revue ces difiérentes 
églises de la paroisse. ' 
Eglise paroissiale . 
L'église paroissiale de Plogonnec a pour patron saint Thu-
Tpuriau 'ou Thuriaf, évêque de Dol, qui mourut au 
rien, 
milieu du VIlle siècle. Si, comme nous pouvons le supposer, ' 
la paroisse .de Plogonnec a existé antérieurement, if est vrai-
semblable qu'elle eut dans le principe pour patron saint Thé-
h~ nom se i'econnaît encore dans le mot Plogonnec 
gonnec,dont 
ou Ploegonnec Pleb~ Ego neci, et dont le souvenir. est ericore 
en vénération dans cette paroisse, puisqu'une chapelle lui est 
dédiée . 
Excepté la tour qui est du XVIIe siècle, le reste de l'église 
noùs offre un beau spécimen de l'architecture du XVie . 
actuelle 
Avant cette époque, quatre gros piliers soutenaient au mi
lieu de l'église une tour centrale qui datait vraisemblable-
ment du XIIIe siècle ou peut-être d'une époque antérieure. Les 
quatre gros piliers, derniers vestiges de cette construction 
rimitive, ne disparurent qu'au commencement du XVIIIe 
siècle. Les délibérations_suivantes du général, vont nous édi
fier sur les différentes modifications survenues à cette époque 
dans l'aménagement de l'église .. 
« Sur ce qui avait été agréé par Monseigneur, sur la remon
du vénérable promoteur le 17 de ce mois faisant la visite 
trance 
les délibérateurs ont été unanimement d'avis 
épiscopale, 
qu'on fasse une dépense de 2 à 300 liv. pour un rétable et 
pour l'ornement de l'autel qui est au 
sculptures convenables 
bout du maître-autel du côté du nord. Que l'argent nécessaire 
pour cet effet sera pris de la fabrique de la confrérie de Saint-
Sébastien érigée en la dite église, parce que le dit autel ser-
vira dans la suite pour l'office de la dite confrérie. ' 
, - « De plus ont résolu qu'il se fit un chœur entre les deux 
piliers qui soutiennent le crucifix, jusqu,'au deux autres piliers 
et qu'e pour cet effet on démolit les deux petits autels qui y 
Mgr a agréé le démolissement. ' 
sont et dont 
(c De plus, le vieux jubé qui est au-dessus de la petite porte 
de, l'église du côté du midi étant inùtile,ne pouvant contribuer 
des personnes qui s'y retirent durant 
qu'à entretenir l'irreligion 
l'office ' divin, menaçant déjà de soi-même ruine, diminuant 
beaucoup la clarté de l'église, $era démoli »). , 
Par délibération du 25 juillet '172-1 l'on se résout à démolir 
les 4 gros piliers qui obstruaient le milieu de l'Eglise. 
« Les délibérateurs réunis pour délibérer au sujet des quatre 
qui soutenaient autrefois l'ancienne 
grands piliers d'en haut 
tour, ont été d'avis qu'ils soient démolis, n'ayant plus de 
tour à soutenir, offusquant notablement l'église, empêchant 
de voir des côtés, l'office divin, n'étant point-du tout ou qu'un 
très faible soutien du boisage de l'église qui n'est pas dans 
un obstacle à ce qu'on forme 
leur alignement, et enfin étant 
un chœur. pour le clergé et la décence des offices, comme on 
l'a dit dans les visites épisc.opales, et qu'on leur substitue 
de ceux d'en 
quatre autres petits piliers dans l'alignement 
du boisage, remettant toutefois dans le pilier d'en bas 
bas et 
des dits quatre du côté du Nord, le bénitier qui est actuellement 
en espèce et dans la même situation vis à vis de la sacristie, 
et dans celui du haut du côté du midy le bénitier qui est à 
présent aussi en espèce vis à vis de l'autel de saint Michel, 
comme il se trouve à présent le 29 juin 1731 ». 
On relève dix ans plus tard le pavédel'église, et l'on agrandit 
lachapelleSaint-Herbot.« Quantauxréparations del'église, ont 
ét.é d'avis qu'on lève le milieu de l'église, et autant que l'argent 
le pourra permettre, le bout d'en bas à' la hauteur du bout 
d'en haut, et comme la chapelle de Saint-Herbot qui forme la 
croix est plus petite que celle de Saint-Modé vis à vis, et 
qu'il n'y a qu'une petite fenêtre, sop.t aussi d'avis LIu'on 
agrandisse la dite chapelle àe Saint-Herbot pour être autant 
• que faire se pourra 'conforme à celle de Saint-Modé, et qu'on 
une grande vitre, et qu'on pave la nef de l'église ». 
y mette 
Le 13 .juin 1706, les paroissiens a.vaient voté la refonte de 
deux cloches fendues; l'une déjà descendue de .la tour ne 
portait aucune armoirie, l'autre étant dans la tour portait 
d'un côté les armes de Névet et de l'autre ceHe de Bulliec ; 
Cl lesquelles deux cloches lesdits . paroissiens ' souhaitent. 
qu'elles soient converties et mises en une seule cloche et pOUl' 
cet effet, donnent pouvoir~ à V. et D. Missire GIm René 
Sr Rtl', pour qu'il fasse ]e marché le plus avantageux . 
Bougeant 
possible avec le Sr Le Moign Îne fondeur, qui mettra sur la 
nouvelle cloche les mêmes armoiries, ._- ]a fonte de la cloche 
au bourg et on fournira au dit Le Moign un endroit . 
sera faite 
et les materiaux nécessaires à l'installation de son 
couvert 
fourneau ainsi qu'un homme pour l'aider jusqu'à parfait 
ouvrage. )) 
Avant de décrire les chapelles et vitraux de l'église donnous 
les inscriptions qu'on lit à l'extérieur de l'édifice. 
Notre confrère M. l'abbé Abgrall dans son livre d'or nous 
les inscriptions suivantes. 
donne 
Sur l'un des côtés du clocher: 
CVZON : P : DE: KIACOB. 
M : Yves: 
Et dans le tympan de la grande porte: . 
TV: TVRIA VE: TV AM: TVRRIM : TEMPLVMQVE: TVERE . 
NE : NOCEANT : ILLIS : TELA : TRISVLCA : JOVIS. 
Saint Turiau garde ta tour et ton église, défends les bien 
'contre la foudre. 
Plus loin, ajoute M. Abgrall on trouve: 
M : RENÉ: CORNIC : RECTEVR''': '1637 . 
Pour cette dernière inscription je proposel'ai une autre 
lecture, au lieu de Cornic il faudrait lire SEZNEC, et au lieu 
de 1637, 16:57 . Car d'une part il n'y a pas eu de recteUl~s de 
Plogonnec du nom de COl'nic, au XVIIe siècle. D'autre part 
sur la tou1',M. de Courcy (1) a lu une inscription ainsi conçue: 
« Fut commencée en 1658 du temps de Jacques et François 
Le Doaré de Botefellec fab . et continuée en 1660 du temps 
de Le lIenaff et Guezennec ». La tour a donc bien été édifiée 
sous le rectorat de Mre René Seznec (1643-1691). 
le portail sud M. de Courcy lit encore: H. Kernaleguen 
Sur 
fab. 1581. 
SOlIS le porche nous avons lu J . Seznec, Keradilly f. l'an 
L'église est composée de trois nefs se terminant par une 
abside droite ornée de trois fenêtres, dans lesquelles se voient 
de très beaux restes de vitraux du XVIe siècle. 
encore 
La maîtresse vitre représente des scèn'es de la Passion et 
de la Résurrection de N .-S. 
Au bas de ces scènes se voit saint Michel présentant un 
chevalier et son épouse à genoux. 
un fragment de vitrail où l'on voit un évêque 
Plus bas est 
les épaules une banderolle avec cette inscription: 
portant sur 
qui présente un chevalier à genoux, sur la poi-
sant Allar, et 
trine duquel se remarquent deux empreintes de mains, ce 
qui nous fait reconnaître en ce chevalier un Sgr de Guengat. 
que M de Courcy dit avoir vu 
c'est sans doute par erreur 
dans ce vitrail saint Alain présentant le chevalier Alain de 
Névet. Il nous semble que ce fragment de vitrail de saint Allar 
a dû être transporté, comme plusieurs autres, de la chapelle 
de saint Thélau, appelé aussi saint Héler ou Alar. 
Le second vitrail au chevet de l'église côté de l'épître, sur
tel dédié d'abord à saint Michel et au Rosaire 
montait l'au 
depuis 1723. Dans leur délibération du 23 mai,lesparoissiens 
« que sur ce qü'on leur a représenté qu'il fallait un 
déclarent 
autel destiné a l'office de la dite confrérie où le tableau du 
(1) B1'etagne contemporaine . 
Rosaire fut placé, ont choisi pour cet effet, l'autel du côté de 
l'épître au midi du maître-autel, comme le plus éclairé,et pour 
ne pas offusquel~ lavitre qui est au milieu du dit autel en y 
apposant le tableau du Rosaire, ont été d'avis qu'il fut mis à 
. côté,entre le maître-autel et le dit autel du Rosaire,de l'autre 
côté sera un tableau de l'ange gardien », 
. On voit encore dans ce vitrail des scènes du Jugement der
une image de saint Sébastien, un saint Michel présentant 
nier, 
un chevalier (un Sr de Kergadalan dit M. de Courcy) et sainte 
Barbe présentant une dame . de Kerharo, elle porte une robe ' 
rouge sur laquelle se voit une tête de cerf d'or, or les armes de ' . 
de gueulés à la rencontre ·de cerf d'or. 
Kerharo étaient 
Au-dessus de l'autel que M. de Courcy appelle de Saint-
Cadou, côté de l'Evangile du maître-autel, se voit un beau 
vitrail représentant dans la partie supérieure la Transflglù'a
tion; dans la partie inférieure, au milieu est la Madone avec 
l'Enfant Jésus, ayant à sa droite Marie-Madeleine et à sa gau
che sainte Catherine, celle-ci est coiffée d'une bareUe ou bon-
net de docteur, un livre d'une main, un glai ve de l'autre et Ulle 
roue brisée à ses pieds. La Sainte-Vierge présente à l'Enfant 
un fruit qui semble une orange dont on aurait détaché 
Jésus 
tient au contraire en main 
l'écorce par quartier;l'Enfant Jésus 
non écorcée. Les vêtements de la Vierge et des 
une orange 
Saintes-Femmes portent en bordure des inscriptions formant 
nous y avons lu par exemple ces mots: (( Ora pro 
broderie, 
nobis, Amen, Ave regina, misericordia vita dulcedo et spes 
nostra .. , . 
'En 1723, les paroissiens prirent cet autel pour la desserte de 
la confrérie de Saint-Sébastien, « considérant, disent-ils, d-ans 
leur délIbération du 23 mai·, qu'ils ont· dans la même église 
une dévote et célèbre confrérie de Saint-Sébastien bien et due-
ment érigée, dont l'office se fait du moins depuis quelque ' 
temps sur un petit autel du côté nord fort iocommode et obs-
cure, ont été d'avis que l'office de la dite confrérie se fit sur le • 
plus haut autel de l'église du côté nord et afin qu'il y eut 
quelque conformité avec celui du Rosaire on Y placera au côté 
de l'Evangile un tableau représentant le martyr du saint et de 
l'autre côté au-dessus de la porte de la Trinité un tableau d,e 
saint Roch comme patron dans la peste et autres maladies 
contagieuses JI, 
La chapelle Saint-Modetz. 
La belle statue de pierre de Sail1t-Modetz que l'on trouve a 
main gauche en entrant dans l'église par le porche méridional, 
se trouvait il y a une vingtaine d'années sur l'autel ' en face, 
et les panneaux peints représentant quelques scènes de la vie 
du saint, ,formaient alors trois volets qui en se repliant ren-
fermaient le saint comme dans une armoire; cette niche, en 
forme de tryptyque,était surmontée d'un couronnement en bois 
à trois pans sur lesquels on pouvait lire: M. R. SEZNEC : R: 
1656 ce qui nous donne la datede la niche et des peintures; 
la statue est certainement plus ancienne . 
Près de cette chapelle est une belle verrière où se voit sainte 
Marie-Madeleine tenant dans une main un vase de parfum et 
de l'autre présentant une dame à genoux, une dame de Guen-
gat évidemment, car sa robe est mi-partie au 1 d'azur aux 
mains dextres appaumées d'argent, au 2 d'argent aux che
(1 ) de sable coupé d'azur au levrier d'argent. 
vrons 
La chapelle de Saint-Herbot. 
Le bas côté nord faisant pendant à la cha-pelle de Saint-Mau
detz, possède actuellement un joli vitrail composé de diffé
rents fragments q~i furent tr~nsportés vers le milieu de ce 
siècle, par les soins de M. Dupont recteur, de la chapelle de · 
Théleau, pour être adaptés à cette fenêtre, à trois pan-
Saint-
voici la description: . 
neaux, dont 
(1) La famille de Lezivy portait: d'argent à 4 chevrons de sable . 
Dans celui du milieu: N -S. ressuscitant, et au-dessous 
un évêque sans mUre portant une crosse. Dans- le pannéau à . 
gauche du spectateur, trois personnages: un évêque dans un 
bate'au, un ermite sui' un cerf, un évêque en chape, crosse et 
mUre. Au tr.oisiéme panneau: saint Eloy ferrant un cheval, 
un èvêque en crosse et mUre sur un cerf, enfin un ermite 
tenant d'une main un bâton, de l'autre une cloche . 
On remarque -dans l'église les statues de Saint-Thurien, 
Tugen, Saint-Cado, Saint-:-Etienne, Saint-Michel, Sainte
Saint-
Barbe, Saint-Mathurin, Saint-Laurent, Saint-Herbot, Saint-
Yves, Saint-Claude. 
Recteurs de Plogonnec. 
13'13. . Nicolas Gautier, était auparavant Rtr de Neuillac. 
(Cart 51 13, . . . . 
1531. . François de Treanna Rtl' (déal . ' 
1538. Nicolas de Tyvarlen chan. Rtl' de Plogonnec 
de Cast (déal). 
1560. Alain An Mauguen résigne (déal) . 
1580. Jean Le Gall (G . 95). 
1596-1623.. Louis Le Nouy ou Le Noy (G 106). 
1624-1642. Toulguengat. 
1643-1690. René Seznec. 
1692-1694.· R. Blanchard, promoteur. 
1698-1705. . Claude Sala un. 
1706-1716. G R. Bougeant. 
i7t7-1732. Lozeach doct Sorbo devient recU Cuzon . 
1733-1742. P. Lair, avait été RI' Quéménéven, était pro-
en 1742 (G. 2111. 
moteur 
1744-1767. Jacques Hennaff d'Oixant, venait de Ploban· 
nalec. 
1768-1780. - Yves Le Couëdic. 
1780-1790. - Rosaven de Leissegues. 
1804-1805. - Corentin Kernaléguen . 
1805. Nicolas Louboutin. 
'i810. - Jean-Fois Le Bail. 
Maisons 'nobles de la paroisse de Plogonnec . 
Boschet -' Sr de Lopeau fondu '1464 dans Kerpaën: d'azur à 
l'aigle d'or. 
Dremiet ·Sr du Run et Kernisan : d'argent à 3 fa.sces de 
gueules. . 
fasce d'or 
Franquetot Baron de Névet : de gueules à la 
croissants 
chargée de 3 étoiles d'azur et accompagné de 3 
d'or ." 
Guirieuc Sr de Bonnescat: d'azur .à la fasce d'or accom-
pagnée de 3 étoiles d'argent. 
Kerpaën SI' de Lopéau et du Quinquis, de Kerguistan : 
d'argent au chêne arraché de sinople,au sanglier de sable bro
le fut de l'a'rbre. 
chant sur 
Névet D'or au léopard morné de gueules 
. Quilliou Sr de Keroncuff: d'argent au chef de sable. 
Torcol Sr de Queffros : de sable au chevron d'argent 
de 3 besants d'or, 
accompagné 
Kerléau Fasce ondé d'or et d'azur de 6 pièces. 
au lion d'argent armé et 'lampassé de 
Juch D'azur 
gueules 
à la macle d'azur. 
Tréanna D'argent 
mains dextres appaumées d'argent 
Guengat D'azur à 3 
rangées en pal 
UI,al.elle Saint-.il.ubin . 
Saint Aubin, Albin ou Albain, évêque d'Angers, ter mars. 
Les comptes de cette chapelle, de 1675-1718, nous montrent 
qu'elle était desservie par un chapelain, 'qui recevait 20 sols 
pOLl\' ses messes le premier jour de l'an, le dimanche gras 
et les lundy et mardy de Pasques, et- 10. sols pour sa messe le 
jour du pardon (ter mars) et à la Chandeleur. 
On donnait de plus à MM. les prêtres de la paroisse « pour 
leur droit d'office le jour du pardon » 2 1. 6 s. 2 d. . 
En -1696, on paye '981. 12 s. à Jan Le Berre, menuisier, et 
à Me François Morvan,sculpteur,« pour avoir fait des niches à 
Saint.:Aubin, Saint-Eurlo lGurloës) et commençer un à Notre- . 
Dame,et fait deux parements d'autel.» En 1699 on donne 93liv . . 
à Guillaume Nicolas, Me peintre, pour avoir peint les images-
et les autels de la chapeIle., · . 
Cette chapelle vendue à la -Révolution fut rachetée par les 
en 1809 et" donnée à la fabrique par les sieurs Ca
paroissiens 
riou, Seznec et Le Noach suivant acte du '10 octobre 1828 _. 
une ordonnance du Hi mars 1829 autorisa celte donation. 
Le relevé des comptes nous donne des détails sur les jours 
de pardon de la chapelle sur les offrandes qu'on y reçoit et les 
réparations qu'y s'y firent à la fin du XVIIe siècle . 
Le compte de '1666,rendu par Nicolas Cornic,fabrique,porte: 
CJ. Reçu en offrande le jour du grand pardon qui fut le- 1
dimanche d'août 29 liv. 
« Plus en offrande le jour de St-Pierre 1 jour d'aoust, 47 s . 
(( Le jour de Sainte-Anne, , 12 s. 
• « En mar'chandises qui sont reçues 8n offrande à la chapelle 
86 liv. 7 s. 5 d. ». . 
et vendues, 
( En décharge nous remarquons: 
« A MM · les prêtres pour droit d'office le jour de la Saint-
Pierre en juin, 51 s. . 
( Aux mesmes le jour du grand pardon 8 liv . 
«( Aux mesmes à la fête de Saint-Pierre en février, 25 s . 
(l Au chapelain pour la messe le 1 jour de l'an, 5' s. 
id. id. . le lundi de paques, 5 s . 
« Pour retirer les bulles des indulgences qui sont accordées à 
la chapelle le jour de Saint-Pierre au mois de juin, pa.yé à un 
libraire de Quimper, 5 liv. n. • . 
En 1667, le compte donne le détail des recettes à l'occasion , 
de la vente des offrandes: 
" « Pour vendition d'une robe usage de femme, 4, 1. 2 s. 
« Pour un hault de chausse bleuff, 4 1. 2 s. 
, « Pour un jetton de mouches à miel, 50 s. 
« Pour un couple de poulettes, 7 s. 
« Pour le prix d'une chemise, 25 s. 
« Pour le prix d'une juppe 33 s.». 
Nous signalerons parmi les dépenses en 1667: « payé à un 
peintre pour avoir peint un devant d'autel de la dite chapelle, 
9 li v. » 
En 1672: « payé à Me Jean Coquen pour avoir étoffé l'imaige 
de la fan laine et réparer les vitres en triq-uetrac 6 l. 
au-dessus 
« Pour lambrisser l'église 202 liv. » 
En 1674 : « à François Le Gall,M' maçon,pour la construc,-
tian de la sacristie, 45 liv. 
« A Jacques Faillant et à Fiacre Le Breton, Mes charpentiers, 
pour avoir boisé la tour et la sacristie et avoir fait le ballus-
tre,90 liv » 
En 'J 675: on dépense en ardoises pour couvrir le dôme 
19 liv.lO s. et OIl donne à Jean Nihouarn « pour avoir accom
modé la croix du dôme et fait un coq pour mettre dessus 7liv. )) 
Un travail important de peinture fut exécuté en 1694, car le 
compte porte: « à M Hauteville pour la peinture et dorure 
a fait à la chapelle Saint-Pierre 450 liv. » 
qu'il 
La dernière reconstruction de la. tour de Saint-Denis date 
ou de 
Cha elle Saint-
Ancienne cbapelle dont on possède encore les comptes de 
1601 à 1633. [Je 1602 à 1608, ces con)ptes sont rédigés en 
latin, ce qui êst peut.:être unique 'poür des corriptesde cette 
époqu.e; c'est qu'à Plogonnec se trouvait alors éomme recteur 
Ml' LOuis"Le Noy, le prêtre le plus savant de son temps, nous 
dit le père Maunoir. " 
Les fêtes çle la chapelle sont celles : 
De N.-D. de Pitié. 
De N. -D de Treffguron . . 
De Ml' Saïnt-Denis. 
De N.-D . de la Chandeleur, . 
Le dimanche de la Sexagésime. , 
.. -LesofIrandes consistent ordinairement en cochons, poule, 
blé noir, fil/asse mais surtout en beur· l'e. A l'article dépense, 
nous voyons au Compte de 1601, qu'on donne D sous pour 
acheter un bonnet aux lutteurs,auxfêtes de Notre-Dame et de 
saint Denis en 1602 on fait venir au pardon ' des bl;lteleurs 
pour divertir la foule « dedit mimis et histrionibus VIls. » 
et en '1605 « pro pileo lusoribus seu athletis, 3's. 4 d.)) . 
Voici du reste, comme spécimen, des extraits' du Compte 
latinde :'1602 . 
« Sunt rationes et computéB qUéB reddit Joanes Gall junior, 
et datorum durante suo munere et institutione 
receptorum 
in scindicum et procuratorem sacelli domini Dyonisii, vulgo 
de Seznec, in parochia plebis Cynicœ alias de Plogonec, 
dominica in octavis AugustissiméB EucharistiéB, quo die assue-
tum est defunctum suo officio rationerri reddere, coram paro-
et moderno custodi et procuratori qui tali die quotannis 
chianis 
eligi solet ethujus ffiunus fuit, anno millesimo sexcentesimo 
prImo: 
Se se onerat et fatetur recepisse de Yvone Senee precedente 
VI L VI s. V d. 
. procùratore sommam, 
Pro oblatione in magno alt,ari, dominica infra octavas 
eucharistiéB recepit sommam, XVI s. II d. 
De Joanne Gal] Kerfeunteun in oblatione, X q. 
De maria Coroler,pro venditione unius chapeleti,II s. 1 d. 
De petro eujeu!', pro vênditione uniusporcelli X s. X d . 
. In festo Beatœ Mariœ de Tréguron XLVIII s. lIn d. . 
nII s. IIII d. . 
In festo domini Dionisii octobris, 
Pro frumento nigro XVIII s. JIll d. 
Pro butiro XVIII s. IIII d. 
Data seu misiœ . . 
domino Yvoni Ker-
Expensa dominica Eucharistœ : dedit 
V s. X d. 
nescop pro sua missa 
Dno AlanoJestin pbro V s. 
Dno Guillelmo Goarin IIII s. II d. . 
Dno Joanni Joncœur lUI s. II d . 
III festo Btac Virginis de Treguron 
Dno Yvoni Kernescop V s. 
Dno Alano Jestin pbro 1111 S. II d. 
Dno Guillermo Cornyc 1111 s. II d. 
Dno Guillermo Goarin IIII s II d . 
Uno Joanni Cozqueric IIIl s. II d. 
Dno Guillermo Glecun nn s. II d . 
VIls. 
Dedit mimis et histrionibus 
. .. Pro lumine ad missas ce.lebrandas III s. IIU d. 
Pro reparatione campanœ XVII s. VI d. 
Pro charta ad librum faciendum V s. 
Pro consulta tioné bu Uœ conceSSffi in prefata ecclesia 1111 s. IId. 
Pro una chorda ad campanam pulsandam XX d. 
Pro clavibus ad sarcienda tecta VIII. s. 4, d. 
Pro lapidibus opertoriis X s. 
Pro calce XXXVIII s. IIII d. 
Pro labore ctlidam latomo in tejenda ecclesia L s . 
Outre les jours de pardons signalés plus baut il est fait 
mention en 1627 du pardon de N .-D.des Fontaines,mentionné 
au compte de 1628 sous le nom de pardon de Feunteuniou. 
le compte de 1602, on paie aux mimes et histrions 
Dans 
sous comme nous venons de le dire. En 1603, au lieu de 
plusieurs. personnages, il n'est question que d'un comédien 
ou mime, mais probablement de première force ca r on lui 
donne 16 s 8·d. au Jour du grand pardon de N.-D.de TréglIi'on: 
((Lusori seu mimo XVI s.VIII d. en 1604:«( mimis et histrio
nib us VIII s. III d. en 160~, ( dedi t mimo XIr' s. VI d.», enfin 
en 1607 c'est XVI s.VI d.qui sont donnés:« Histrioni et mimo n. 
C'est le dernier compte qui fasse mention de telles gratifica-
tions aux bateleurs le jour des pardons; dans les comptes sub-
. séquents,il n'est plus question que de la gratification accordée 
ce rloiest plus un bonnet, mais des éguillettes 
aux lutteurs: 
. dont la valeur varie de XV deniers à 2,3, 4 et même à 12 
sous Quelquefois il y a . trois' luttes par an : aux pardons de ' 
-D de'Pitié, de N.-D. de Tréguron, et de Sain t-Denis. Outre 
les luttes, on jouait aussi à la soule, car le compte de 1628 
porte reçu en offrande le jour de la soulerie, XI sous et en 
1833. reçu en' offrande le jour de la soule, III s. VI d. 
En 1682, Jacques Pérennès était chargé de refaire la niche 
de N.:D. de Tréguron, le compte de 1639 porte qu'on a reçu 
en offrande 14 sous le dimanche de la Sexagésime c'est-à-dire 
le dimanche du Conviou. J'ignore ce que veut dire ce terme, 
ce dimanche semble ètre celui où l'on jouait à la soule. 
Pour assurer l'instruction aux paroissiens de ce quartier, 
pat ordonnance de Mgr de Coetlogon, du 27 juillet 1686, on 
devait donner à Ml'e Alain Le Grand, prêtre de Plogonnec, Hi 
écus pour y dire la messe et faire le catéchisme les dimanches 
et fêtes, mais en cas où il manquera on rabattera '10 sols de 
somme par fête et dimanche . 
cette 
Chapelle de T 
La chapelle de saint Thégonnec ou saint Egonec, non loin 
du bourg sur la route de Guengat, n'a actuellement rien de 
remarquable si ce n'est cette particularité que la nef est tra-
versée par une source, et qu'on y honore le saint qui selon 
toute vraisemblance a donné son nom à la paroisse. 
Notre-Dame de Lorette . 
Nous voyons par la délibération suivante du général de 
Pl0gonnec qu'au siècle dernier on trouvait cette chapelle et 
du centre de la paroisse: 
trop petite et trop éloignée 
« Au général de la paroisse composé des délibérants anciens 
fabriques et procureurs terriens, a été remontré par M. le rec-
avec plaisir le zèle qu'ils témoignent avoir . 
teur, que s'il voit 
la sainte Vierge, il n'a pu voir sans peine le peu 
pour honorer 
de ressource qu'ils ont pour satisfaire une d.évotion si bien 
fondée, que la chapelle de Lorette est si incommode par son 
éloignement, par sa petitesse, 'par sa situation qui ne per
met pas d'y faire la moindre augmentation, qu'il semble qu'elle 
ne soit faite que pour être la chapelle domestique du meunier 
voisin;que,y ayant quelques fonds dans la chapelle de Lorette 
et plusieurs au,tres fabriques de la paroisse, on ne peut en faire 
un usage p.lus avantageux que de les employer à la construc-
lion d'une nouvelle chapelle dédiée à la vierge; qu'en entre-
prenant cet ouvrage on doit regarder l'utilité et l'avantage de 
toute la paroisse, sans oublier celui des terres d'e Rouennou 
et de Quellien qui n'ont point de chapelle à leur bienséance, 
la dévotion de tout le peuple 
qu'étant destinée pour satisfaire 
elle doit être d'une grandeur proportionnée aux fréquentes 
en outre à peu 
assemblées qu'on espère y avoir, elle doit être 
près dans le centre de la paroisse, sans cependant oublier de 
la fonder autant que faire se peut dans· un lieu uni, en bel air 
et abrité, ponr épargner les réparations; qu'un gentilhomme 
de la paroisse, porté pour son bien, a offert dans ,son terrain . 
non seulement un emplacement le plus commode pour toute 
la paroisse et le plus à portée des terres de Quellien et de 
Rouenou, mais même une belle carrière pour en tirer les pierres 
les bois pour les charpentes, qu'après de 
nécessaires, et 
pifreils offres,ce serait marquer bien peu de zèle pour la mère 
de Dieu que de ne pas mettre la main à l'œuvre. » 
BULLETIN ARCHÉOL DU FINISTÈRE. TOME XXVII (MémOires) 4 
Il ne semble pas que ce vœu des paroissiens ait été réalisé 
au siècle dernier, et plus de cent ans plus . tard en 1870, M . 
Penanrun, recteur, constatant que la chapelle menaçait ruine 
que l'emplacement était insuffisant pour la reconstruire au 
même lieu, obtint de la libéralité d'un habitant de Plogonnec 
un terrain suffisant un peu plus loin, sur le penchant ,de la 
colline qui domine le vallon où passe le chemin d'e Quimper à 
Châteaulin, et ent872 s'éleva la chapelle actuelle qui cou ta 
environ 15.000 francs 
, Saint-Tltéleau. 
Cette chapelle, la plus belle de la paroisse, semble dater en 
grande partie du XV-e siècle. Les archives de la fabrique pos
sèdent les comptes de cette chapelle de '1604 à 1678, on peut, 
en les étudiant,- avoir quelques renseignements sur différents 
qui y furent exécutés, et sur quelques anciens l:lsages 
travaux 
à l'occasion des pardons qui s'y célébraient. 
les comptes, Saint-Héler ou 
Saint-Théleau est appelé dans 
Saint-TheIer ou Saint-Thélar ou Saint-Alar, comme nous 
l'avons remarqué dans l'inscription de la maîtresse vitre de 
l'église paroissiale; La chapelle de Saint-Théleau a aussi été 
appelée quelquefois chapelle "Saint-Eloy, notamment au com-
mencement de ce siècle, mais nous devons dire que 
dans les comptes de 1604 à 1678, les deux saints ne 
sont pas confondus mais honorés séparément et l'on y marque 
soigneusemen t les -off.randes faites le jour de la fête de Mr 
saint Théleau le 10 fé vrier, ct celles faites le jour de saint 
Eloy. 
Voici du reste la nomenclature des jours plus particulière
fêtés dans la chapelle: 
ment 
La Sain t-Philibert. 
Le jour de la Toussaints. , 
Les lundi et mardi de Pâques. 
Le dimanche de Quasimodo. 
La fête de Saint-Eutrope. 
De Saint-Mé·en. 
De Saint-Eloy et le jour du grand pardon qui était célébré 
le dimanche qui suivait la fête de la Nativitè de saint Jean
BaptIste. 
Le pardon était publié dans les rues de Quimper. Les coml'-
tes, celui de 1604 notamment porte: . . 
« Pour faire bannyr le pardon à Quimper-Corentin 4, s. 2 d. )) 
'On annonçait également les luttes et le prix réservé au vain-
queur: 
« Pour pourpoinct aux lutteL1l~s 1t) s. 
ft Pour bannye pour le dit pourpoinct t) s. » 
Le fabrique avait la charge de donner collation et dîner aux 
prêtres et serviteurs: . 
« Aux recteur et prêtres pour le vin de vespres la veille du 
pardon 10 s. 
« Pour le dîner le jour du pardon aux prédicateur, recteur 
et serviteurs 60 s. )) 
et prêtres, sonneurs 
Les sonneurs étaien t tou t spécialement invités pour le grand 
. pardon, et en 1638 ils sont grassement rétribués: 
« Aux sonneurs, le jour du grand pardon, comprins- leurs 
dépens à la collation qu'il leur paya jusqu'à 1t) sols quand il 
fit marché 0 eux de venir au dit grand pardon 8 1. 12. » . 
. « Item à ceux qui portaient la croix et la bannière à la 
réception des processions 12 sols. )) . 
Les écoliers de la . paroisse ne menquaient pas d'accourir 
o1Il'ir leurs serv.ices soit aux prêtres, soit au fabrique, le jour 
du grand pardon, car le comptable porte d'ordinaire : (( aux 
t) sols)) (1638). 
escholiers ledit jour 
Le jour du pardon il n'y avait plus personne au bourg, or 
en 1638 la visi te pastorale était annoncée précisémen t pour 
ce jour à Plogonnec;il faut que Messieurs de la visite viennent 
jusqu'à Saint-Théleau, ou la remettent 'à un autre jour. Le 
comptable porte en effet parmi ses mises. 
. ' « En despans au rect'jur et au comptable qui allerent . 
au bourg de Guengat pour supplier Messieurs de la 
expres 
visite épiscopale de condescendre au pardon de Saint-Théleau 
ou la remettre un autre jour, qui furent occupés à ce faire un 
jour entier, 29 sols. » 
Au pardon de Saint-Théleau comme à celui de Saint-Denis 
il ·y avait des lutte.s. On do.nnait en prix un pourpoint 
d'une valeur de 15 sols, mais généralement le fabrique rache
le pourp.oint pour une moindre valeur. 
tait 
('1630).( Aux luicteurs pour avoir laissé le pourpoint à la 
chapelle 9 sols, item en aguillettes aux dits luicteurs pour 
la luicte 2 sols ». 
commencer 
La chapelle de Saint-Théleau était voisine de Place-ar-C'horn, 
aussi ne manquait-elle pas de retirer quelque profit du pas
sage de la grande process.ion dite septennaire et qui de fait se 
faisait et se fait encore tous les six ans; les comptes en font 
différentes mentions. 
(-1(35). « Le jour de la procession solennelle qui se fait à 
LOCJ'enan de -; ans en 7 ans, nommée Je tour de saint René, 
en offrande en la chapelle faite en l'hon1).eur de saint Théléau 
près le bois du Duc, reçu. 72 sols . . ») 
(1648L .Le comptable c( dit avoir perçu dans un chapelle 
fit auprès du bois du Duc le jour de la procession septen
qu'il 
de saint René et durant la semaine après, 19 liv. » 
naire 
('1654). ( En offrande le jour de la grande procession de 
saint René appelée vulgairement Tro-an-Menehy 231.12 s.3d.» 
('1667). c( Avoir reçu en offrande sur l'autel et en la chapelle 
fit auprès du bois de Bulliec le jour de la grande pro
qu'il 
cession de saint René appelée Trovenii, 62 1. 16 s. 4 d. » 
· Parmi les offrandes en nature faites au saint,nous pouvons 
signaler: 
Une r.uche de mouches à miel vendue 12 s. 6 d. 
M. de Lopezeau en 1604, donne une aulne 1/2 de toile ven
due 26 s. 8 d. 
Pour un couvrichief 4 s. 2 d . 
Pour une serviette 2 s. 1 d. 
Le dimanche de Quasimodo en oblation de Jean Goarin pour 
un tiers de la vendition d'un veau, tierzatim entre Plogonnec 
(et saint Théleau) HS sols. . 
(Saint-Thuriau) saint-Pierre 
Les offrandes consistaient principalement en fil et filasse, 
filée, et un jour 
l'étoupe était distribuée aux femmes pour être 
était déterminé pour qu'elles vinssent . toutes ensembles 
remettre leur travail au fabrique qui ne manquait"pas de leur 
servir une petite collation. Nous trouvons cette mention au 
compte de '1654: (( en pain et beurre aux fillandières le jour de 
la renderie de fil en ladite chapelle 45 sols. » 
Les offrandes en argent étai.ent relativement considérables, 
le jour du grand pardon il n'était pas l'arA d'y voir tomber 
la chapelle de Saint-Théleau pouvait elle 
jusqu'à 10écus,aussi 
venir en aide soit au général, soit à saint Thuriau. En 1644, 
les paroissiens doivent équiper l} soldats pour aller au service 
du roi, la caisse est vide et le fabrique de saint Théleau con
En 1660 il ne prête plus 
sent à leur prêter six vingt livres. 
mais donne ( 100 liv. à Guillaume Hénaff fabrique de l'église 
parochienne de Plogonnec pour aider à la construction de la . 
de ladite église ». . 
tour 
Mais quelquefois l'offrande faite au Saint au lieu d'être un 
profit devi~nt un surcroît de dépense pour le budget car nous 
au compte de 1635 : « donné à Yvon 
trouvons cette mention 
Le Roy de la paroisse de Guengat pour aider la petite fille 
trouvée à saint· Théleau 4liv ». 
Travaux exécutés à la chapelle. 
En 1608, la refonte et bénédiction d'une cloche donnent lieu 
aux recettes et dépenses suivantes: 
« Reçu de M. de Keriven, de Mademoiselle dè Bonnescat et 
de Mademoiselle de Locivibris pareyn et'ma renes de la cloch e 
lorsqu'elle fut baptisée, 71 s. -1 d. 
« Donné au fondeur de la cloche en collation pour accorder 
avec lui touchant la pose d:icelle, 20 sols. 
à fondre la cloche, 40 sols . 
, «A ceux qui aidèrent à fondre lad. cloche,pour leur souper 
40 sols. Il ' ' 
« Audit fondeur pour le marché d'avoir fondu icelle cloche, ' 
Une autre cloche fut fondue en 1619, mais on n'en désigne 
les parrain et marraine. , 
pas 
En 1627, refonte d'nne autre cloche. ' 
« Collation aux cloche urs le jour que la cloche fut fondue. 
6 liv. 
« Au maître fondeur pour avoir fondu la cloche, 19 1. 4 s . 
« Aux dits clocheurs pour 114 liv. de métal pour aider à 
. • faire ladite cloche à raison dc 10 sols la livre, \)4 1. 8 s . 
:>.:' ,' " En '1614, on donne':" 1. 10 s. à Bernard, vitrier, qui a 
,,' peint l'image de N.-D. de Pitié, 
« En '1642,au peintre pour avoir peint le Crucifix qui est sur 
la poutre avec des images, et l'image de N.-D , de Pitié,9'1 liv. 
« Par avance au sculpteu~ quand les paroissiens 
mû~bé avec lui de faire les imageries de la croix de 
firent 
pierre de ladite chap~lle 181iv. )l L'année suivante on lui paie 
62 liv. pour son travail, il s'agit sans doute ici de la croix du 
cimetière. 
En 1667. Une croix neuve est faite et posée par Darcillon 
le clocher moyennant '10 liv. « Le coq d'airain pour 
sur 
la croix pour servir de girouette 1) coûte 4 liv. 
mettre sur 
Abbé PEYRON.