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LE CALVAIRE DE MELLAC (1)
Dans le cimetière de Mellac se trouve un calvaire très
curieux, d'un style qui diffère beaucoup' de celui des autres
calvaires d'e Bretagne. Sur une plate-forme élevée de deux
marches est un autel en pierre surmonté d'un gl'and socle
carré. Au milieu de ce socle est dressée la croix. Au-dessus
de Notre-Seigneur crucifié, une grande banderolle, et de
chaque côté, deux anges recueillant dans des calices le sang '
qui coule des plaies des mains du Sauveur. La banderolle
et les deux anges avec leurs corps gracieusement ployés
forment comme un nimbe autour du Christ. Deux autres
anges sortant de la tige de la croix et portant des écussons
sur la poitrine servent de cariatides pour soutenir les sta
tues de la Sainte-Vierge et de saint Jean.
La Sainte-Vierge a lés mains croisées dans l'attitude de
la douleur. Saint Jean tient de la main gauche le livre de
l'Évangile suspendu au moyen de cordelettes.
Les deux larrons sont sur deux croix séparées, un peu en
arrière de la croix principale. Ils ont les membres très
maigres, et celui de gauche fait des contorsions étranges.
Au pied de la croix principale est le groupe de Notre-
Dame-de-Pitié. Le corps de Notre-Seigneur repose à moitié '
sur les genoux de sa mère; les membres sont grèles, et la
pose très mouvementée et tout à fait différente de celles des
statues analogues de la même époque. Saint Jean et la
Madeleine aident la Sainte-Vierge à rendre les derniers
devoirs à Notre-Seigneur.
De l'autre côté, adossé à la croix, est le Christ ressuscité.
Plus bas, saint Michel terrassant le dragon. De la main
droite il tient une grande épée dont il perce de part en part
la gorge de Lucifer. Celui~ci, le corps tordu autour de la tige
de la croix, s'efforce de la main droite d'arracher l'épée et
de l'autre s'accroche à la jambe de saint Michel.
Par un caprice bizarre, le vieux sculpteur a transformé
ses deux pieds en deux mains dont il étreint les replis de sa
queue.
est pleine de verve et semble dater des
Toute cette œuvre
premières années du XVIe siècle.
A Braspartz existe un calvaire ayant beaucoup d'analogie
par ce qui est de la disposition générale
avec celui de Mellac
et de certains détails, mais sans offrir la même perfection
richesse; c'est une œuvre sortant du même atelier
ni la même
qui, peut-être, a fourni également le calvaire de Notre- .
Dame-de-Quilinen, en Briec.
J.-M. ABGHALL.
Prêtre.
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{i) Cet artiCle pàraîtra dans les JJonwnents el Paysages de Bretagne .
(en. préparation).