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Bulletin SAF 1887


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Le Mystère cornique de saint Mériadec (fin)

M. de la Villemarqué

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VII

LE MYSTÈRE CORNIQUE DE SAINT MÉDARD"
( Suite) .

Mais quel intérêt les marchands Cornouaillais de Cam­
bronne pouvaient-ils prendre à ces foires bretonnes f Il n'en
était pas de même pour ceux de Noyal-Pontivi, intéressés au
premier chef a la liberté eta la sûreté de leur commerce et de
leurs chemins. On se demande méme si la piéce cornique
n'a pas été jOllée dans notre Bretagne. Cela ne serait pas
impossible: le langage, avec quelques modifications dans
l'Ol,thographe et le dialecte, amait été entendu chez nous.
La place du chateau de Pontivi, dont la cha;)elle est dé­
diée à sa.int Mériadec, comme celle de Traouu-Mériadec,
en Plougaznou, évéché cle Tréguier, aurait bien convenu
à la l'epr'ésentation du Mystére.
Quoiqu'il en soit, nous tl'ouvons partout, clans la. pa­
rois;;e de Pontivi, les traces vivantes du saint: si Noyal
garde son tombeau, identifié l'al' l'abb.') Euzenot, mais
hélas 1 bien délaissé et profané, Stival gal'de son his­
toire, peinte SUI' les murs de la nef; et le peintre n'a fait
la partie essentielle de la légende histol'iée
que reproduire
par le dramatUl'ge. Sa fontaine, elie-méme, coule a deux
pas de l'église, et l'on y venait chercher la santé ou du
moins l'espoir, comme à la fontaine de la chapelle de Cam­
bronne.
Il ne tiendl'ait méme qu'a vous, si vous avez l'ol'eille
a défaut des bombardes et des binious
dure, d'enlendl'e,
du mystére comique (hic mimi Ludent melodiam) sonner la
cloche merveilleuse qui porte le nom de bonnet de saint
Mériadec. Quelque dévot r,econnaissant y aura gravé les

• Voir ci-dessus p. 1 ~8-1M",
BULLETIN ARCHÉOL. DU FINISTÈRE. T. XIV (Mémoires). 12

t/'()is vieux mots bretons célèbres; Pirturfic isti, qu'on
avait cru pouvoir traduire en latin, suaviter sonans es tu,
en anglais, sweet-voiced art thou, ou en fl'ançais « comme
tu soo nes doucement 1 »
. Mais il paraît que l'Acadèmie des Inscl'iptions et son
corl'espondant, M. Withley Stokes, se sont trompés. Alors,
'" il ne restel'ait plus au pauvre tl'aducteur qu'à répéter, avec
M. de Saulcy, qu'apl'ès le plaisir de faire une découverte, il
n 'yen a pas de plus grand que de reconnaître son erredr,
Pour en fini!' avec le Mystère si admirablement traduit et
annoté par M, Stokes, un vl'ai Zeuss ressuscité, il faud)'a.it
reproduire son travaillexicogl'aphique et ses observations
SUI' les merveilles rhylhmiques de la pièce, sans oublier les
Corrigenla, jurther corrivenda, etjurther corrigenda and
A ddenda et -4 dditional Notes du savant et consciencieux
cel tisant ; je ne puis qu'y l'envoyer les vrais philologues
de tous IHs pays, je veux dire les disciples de l'illust!'e
maître.
HERSART DE LA VILLEMARQUÉ .