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Bulletin SAF 1885


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Correspondance à propos du tombeau de Jean de Montfort

M. de Quatrefages, M. de la Borderie

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. XII
CORRESPONDANCE

A PROPOS DU TOMBEAU DE JEAN DE MONTFORT ,

Lettre de M. DE QUATREFAGES, de l'Académie des Sciences,
au Président de la Société archéologique (1).
« Paris, 22 juin 1885 .
« Monsieur et très-honorè Confrère,
« La nouvelle pièce que vous avez bie.n voulu m'envoyer
est, en effet, plus significative que les précédentes.
« Et d'abord les vertèbres sacrées supérieures sont bien

soudées. De la nous pouvons conclure avec certitude qu'elles
ont appartenu a un individu âgé de plus de vingt-cinq à
tren te ans.
« Il faut donc écarter l'hypothèse d'un jeune sujet.
« En outre, bien qu'incomplet, ce sacrum a conservé toute
la plus grande partie de sa symphyse sacro-iliaque droite .
« En le comparant aux figuees qui accompagnent l'excel-
lent travail de M. le docteur Verneau (1875), je lui trouve
de grandes ressemblances avec celle qui reproduit le bassin
de la Française. Le bord de la symphyse est simplement
ondulé et ne présente pas les échancrures profondes des
• (.1) Sur l'avis de M. le docteur Le Moaligou, membre de la Société, le
à l'illustre anatomiste de l'Institut
Président ayant cru devoir soumettre
de Bretagne,
le sacrum bien caractérisé, trouvé dans la tombe du duc
de ce dernier, a reçu cette réponse qui change en
avec les ossements
les· robabilités constatées par un premier rapport (Voir le
certitude
de 18 4, t. XI, p. 281).
Bulletin

mêmes parties, ,très marquées dans le bassin du Français.
« Tout concourt donc a faire regarder les ossements qui
vous intéressent corrime étant ceux d'une femme aduJte.
« L'examen de la tête aUl'ait peut-être permis de fixer
plus de précision. "
l'âge avec
« Je serais heureux de penser que cette courte note
pourra vous être utile, et je vous prie, Monsieur et très
honoré Confrère, de vouloir bien agréer, avec l'expression
de ma haute considération, celle de mon dévouement.
« DE QUATREFAGES. »

P.-S. Conformément au désir que vous m'exprimez,
je fais remettre à la poste, en même temps que cette lettre,
la pièce que vous avez bien voulu me communiquer.

Nonveau document historique, 'l'elatif à Jeanne de iJ'lontfo1't, communiqué
et traduit par M. DE LA BORDERIE, correspondant de l'Institut.
« ... Faisant une recherche dans Rymer, j'ai été entraîné à
voir- si je n'y trouverais rien sur Jeanne de Flandre, mére
de Jean IV. J'ai fini par découvrir un acte que Dom Morice
n'a p en 1370, mais que, par suite sans doute d'un fâcheux état
" de santé ou de raison, elle était, comme incurable, confiée
aux soins d'officiers chargés de sa garde, moyennant une
pension à eux allouée, pour cet objet, par le roi cl' Angleterre .
Cela tendr" ait à prouver que cette femme héroïque a en
Voici la copie de la pièce de 1370, avec
une fin fort triste ...
Fœdera, etc., éd. de
une traduction bien fidèle. (Rymer

1740, LIll, 2° partie, p. 174, col. 1).

SUPER CUSTODIA DUCISSJE BRITANNlLE

(A' o D) i370, Eduardi III, regis 44).

Rex omnibus ad quos, etc. salutem.
Seiatis quod eoneessimus dilecto et fideli nostro Godefrido
Foleambe quod ipse centum et quinq l:e libras, pro eustodia
et expensis nobilis dominœ Dueissœ Bl'itanniœ, quam in
eustodia prœfati Godefridi à 25° die Novembris proximè
futuro morari ordinavimus, pereipiat annuatium, videlieet,
de firma sive exitibus eastri nostri de Alto Pecco, ad festa
Paschœ et S. Michaelis pel' œquales portiones, pel' manus
custodis sive firmarii eastri prœdicti 'qui pro tempore fuerit,
in custodia prœdicti Godefridi
q uamdiu dictam Dueissam
eontigerit remanere, quousque Isabellœ, quœ fuit uxor
Johannis Delues defuncti, et executrici testamenti ejusdem
Johannis, in cujus quidem Johannis custodia prœdieta
Dueissa nuper morabatur, de arreragiis eidem Isabellœ
pro expensis prœdictœ Ducissœ et familire sure pel' nos
debitis, pro custodia prredieta pereipiendis de manerio de
Walton super Trentam, quod eadem Isabella jam habet *,
ex commissionne nostra, in valorem, o 22 libr., pel' annum,
fuerit satisfactum.
ta q uod, satisfacto eidem Isabellre pro arreragiis prœ­
dictis pereipiendis de manerio prœdicto, idem Godefridus
habeat et teneat manerium prœdictum eum pertinentiis in
librarum per annum, et dicti 22 librœ in dietis
valorem 22
105 libris, de firma dicti castri de Alto Peceo, sic pereipien­
dis, ex tunc dedueantur.
ln cujus, etc. Teste Rege apud Westmonasterium, 12° die
Novembris.
Per Billam Thesaurariœ.

Et mandatum est prœfatœ Isabellre quod eidem Godefrido , .
dictam Ducissam, eum familia sua et eum vestimentis,
jocalibus, hernesiis, rebus ae omnibus bonis et catallis
Ducissre, per indenturas inde inter eos modo debito
ipsius
conficiendas liberet. Vult enim Rex ipsam Isabellam cus-
todia Dueissœ erga i[,sum regem exonerari. 0
Teste ut supra.
Per eandem Billam.

SUR LA GARDE DE LA DUCHESSE DE BRETAGNE

(An 1.370, 44 année du règne d'Édouard III).
Le Roi ' à tous à qui les présentes lettres parviendront,
salut.
comme nous avons ordonné qu'à partir du
Sachez que,
25 novembre prochain, noble damela Duchesse de Bretagne
demeueeraen lagardede notre amé et féal Godefrei Foléambe,
llOUS avons ac~ordé audit Godefrei, pour la garde et les

la somme de 500 livres (1) par
dépenses de ladite Duchesse,
an, à prendre, moitié à Pâques et moitié à la Saint-Michel,
sur la ferme et les issues (ou revenus) de notre château du
(2), par la main du gardien ou du fermier de ce
I-:laut-Pic
château, tant que ,la Duchesse de Bretagne l'estera en la
garde dudit Godefrei. .
Et comme 13.aguère la Duchesse demeuraIt en la garde de
John Delues, aujourd'hui défunt, nous devons encore à
Isabelle, veuve dudit Delues et son exécutrice testamentaire,
pour les dépenses de ladite Duchesse et de ses serviteurs,
certains arrérages, à prendre sur le manoir de Walton sur
la Trent, que ladite Isabelle tient actuellement en vertu
d'une commission de nous et qui est estimé valoir 22 livres
par an. '
quand Isabelle aura été payée de ses arrérages,
Mais
Godefrei Foleambe aUl'a et tiendra le manoir de Walton
avec ses appartenances pour la même valeur de 22 livres,
et alors ces 22 livres seront rabattues des 105 livres à lui
accordées sur la ferme de notre château du Haut-Pic.
Fait en présence du Roi, à Westminster, le 12 novembre
(1370), sous la signature du trésorier.

Et il est mandé à Isabelle de livrer à Godefrei Foleambe
la Duchesse de Bretagne avec ses serviteurs, ses vêtements,
ses joyaux, ses harnais, avec toutes choses ... biens et meu­
bles à elle appartenant, et dont il sera fait état dans des
enclentures dressées régulièrement. Car le Roi veut qu)Isa­
belle soit déchargée envers lui de la garde de la Duchesse.
Fait en présence du Roi, comme dessus et sous la même
signature.
(i) Livres sterling, probablement.
(2) De Alto Pecco, peut-être en anglais High-Peak. Je ne sais où était
situé ce château : ce qui d'aillet;lfs importe peu .

Et mandatum est custodi sive firmario castri proodicti
quod eidem Godefrido dictas 105 lib ras, à prredicto 25° die
annis,ad festa proodicta, quamdiu cus­
novembris, singulis
todiam dictoo Ducissœ habuerit, quousque idem Godefridus
dictum maner-ium de Welton extra manus predictœ Isabellœ
et ei intendens sit et respondens. Et Rex
habuerit, sol vat
eidem custodi inde in compoto suo debitam allocationem
habere faciet.
ut supra.
Teste
Per eandem Billam.

Et il est mandé au gardien ou au fermier du château du

Haut-Pic de payer il Godefrei, chaque année, aux fêtes
mentionnées ci-dessus., lesdites 105 livres, il partir du
25 novembre, tant que ledit Godefrei aura la garde de la
- Duchesse, et jusqu'à ce qu'il soit en possession du manoir
de Walton, retiré des mains d'Isabelle. Et le Roi fera allouer
audit fermier en ses comptes.
ce paiement
Fait en présence du Roi, comme dessus et sous la mê l: e
signature.