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Lettre concernant le séquestre mis sur les biens
de LA TOUR D'AUVERGNE.
A la !Séance du 5 août 1882, nous avons donné connais-
sance d'une lettre inédite de La-Tour d'Auvergne datée du '
-21 décembre 1793. L'héroïque soldat, entre autres nouvelles
adressées a'un jeune parent, lui disait: (Ç Mon faible patri-
moine a été séquestré, comme si j'avais émigré, et tandis
que je combattais pour ma patrie.» _
Une lettre dépqsée aux archives départementales, que -
notre obligeant confrére M. Luzel veut bien communiquee
à la Société, donne d'intéressants renseignements sur le
séquestre des biens de LaTour d'Auvergne. Elle est adres
sée par les représentants du peuple prés l'armée des Pyre
nées occidentales aux Administrateurs du département du
Finistère. Nous la reproduisons ici, quoiqu'elle ait déjà été
publiée dans notre Bulletin de 1875, t. II, p. 119. . ,
'f( Bayonne, le t3 mai t793, l'an 2 de la .
République française.
(( Les Représentants du peuple français envoyé, ,
prés de Parmée d~ Pirennées occidentales,
au;r
Citoyens administrateurs du départe
. 'ment du Finistère.
(( C1TOYENS,
BOe régiment d'infanterie,. consistant dans deux objets nom- .
més Kériolet et Kerstrat, paroisse de Plouaré, distric't de
Pontecroix; depuis deux mois, il vous a fait passer, de Tou'- ,
louse, son certificat de résidence a son poste; nous ne dou- 1
toris pas qu'actuellement le séquestl'o soit levé; I!lais s'il
ne l'était p~s encore.. nous vous invitons a le faire) sans
délai. La conduite que ce brave officier a toujours tenue et
notament dans les affaires des 23 avril dernier et deux du
présent mois) où il a déployé le courage et le sang-froid
. ·d'un grand capitaine" mérite que vous lui rendiés prompte-'
ment la justïce rigoureuse que vous lui devés.
- « Salut et fraternité.
« Les Représentants du Peuple)
~( PROJEAN. -M.-A. BAUDOT,
CHAUDRON., . ROUSSEAU. »
En comparant la date de cette lettre (13 mai 17S3) avec
21 décembre de la. même année La TOUl'
celle qu'écrivit le
d'Auvergne) on remarquera que le séquestre était encor'e
~ur ses biens, aù bout de huit mois d'appel a la justice.
L'acte de main-levée, s'il existe, se retrouvera sans doute
aux Archivesclu Finistère. Quoi qu'il en soit le grand
patriotè comptait pour rie~l, disait-il, ces tribulations;
ajoutant) dans un style digne de rantiquité, et admirable
en tous les temps: « SOUffWllS de certaines privations,
soyons pauvres) mais Sachons apprécier notre existence
morale ..... et tenons jusqu~ à la mort à nos serments, à nob'e
foi donnée à la Patrie. » (Bulletin de la Société archéolo-
gique" t. IX,. 252). .