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SÉANCE DU 3 JUIN 1882 
présidence de. M. F. AUDRAN 
VICE-PRESIDENT 
Étaient présents : MM. Audran, Trévédy, Serret, 
Laporte, Maillot, Salzac, Diverr.ès, de Béeourt, Du
courtioux, Mallen, Le Maigre, Hardouin, Bourassin, 
Luzel et de Blois. . . 
. A l'occasion du 'procès-verbal de la précédente 
séance, M. Audran indique que l' hosp't'tale 'inter duas 
Ke.mper, cité dans le travail de M. Trévédy, s'appli-
que avec beaucoup de convenance à l'établissement 
hospitalier situé au Moustoir, dans la conlmune de 
Kernével (1). . 
M. de Blois rappelle que plusieurs personnes ont 
voul u voir dans cet hospüale la chapelle et la petite 
maison conventuelle de Sainte-Anne de Guélen; mais 
cette opinion ne paraît pas fondée, car la · charte de 
Conan IV, relative à l'ordr~ de Saint-Jean et à celui 
du Temple, ne mentionne parmi les possessions de ces 
ordres aucune terre située dans la paroisse d'Ergué
Armel. "L'importance de ce fief était d'ailleurs bien peu 
considérable, puisqu'on peut encore lire dans une pièce · . 
portant la date du 30 mars 1706 et servie au Prési-
dial, que cette chapelle de Sainte-Anne a pour toute 
. (1) Le Moustoir (mollasterium), parce qu'il a appartenu aux Tem-' 
pliers, est appelé par les paysalls C'hastel-ar-Menec'h-Ru (château des 
moines rougès), dénomination par laquelle ils Msignent constamment 
les Templiers. L'éf!;lise actuelle, certainement réédifiée sur les débris de 
.la chap~1Je ~Templi~r:, ~at~ . ~e ~1538. ;intiquités du Finistère, par 
M. le cbevaher d.e Fremmvll!e .. · . 2 PartIe, page 156. 
dOpCI; ùance un courtil et llll j etl'din faisant face à 'là 
chapelle et sitllé~ sur l'autre· côté du chemin ou route, 
qu'il, G3t dû sur ces objèts ;) livres 8 sols de rente 
. féodale an seigneur du Plessis-Ergué. A cette époque, 
le bénéfi (~ier était le sieur Fl'ançois Julien, prêtre, 
sous-chantre de l'église. cathédrale . 
Un de ses prédécesseurs se nommait Guillaume 
Moënnez et on trouvè antérieurement Allain Prouhet, 
possesseur de ce bénéfice en 1678 . 
Présentation et admission de nouveaux membres : 
1 par MM. de Bécourt et Trévédy, de M. Debroise, 
conservateur des hypothèques, à Quimper; 2° par 
MM. Trévédy et Luzel, de MM. Dupont, substitut et 
Le Scour, av'oué; 3° par MM. Audran et Luze], de' 
• MM . Matribus, inspecteur des écoles primaires et 
Robert, professeur à l'Ecole nor;l1ale de Quimper. 
. M. Trévédy demande que tous. les membres admis 
à la prochaine séance et · 
soÎent dorénavant convoqués 
qu'ils reçoivent, en échanb'e de leur cotisation, tous les 
numéros du Bulletin de la Société parus depuis le 
commencement de -l'année. 
M. Luzel appuie ces réclamations bien fondées et . 
ajout.e qu'il serait bon que la Société adressât' à l'au-
teur de toute communication insérée au Bulletin un 
certain nombre d'exemplaires contenant la publica-
tion. . , 
M. Audran répond que le bureau a, depuis long
temps, pris des dispositïons· pour faire droit à la plu- . 
part de ces requêtes et que les sociétaires nouveaux 
recevront, de leur côté, ent~ère satisfaction. 
Dépouillement de la correspondance. 
Lecture d'une lettre de M. Fischer rendant compte 
~erO'Ulic On rencontre sur ce domame un anCIen 
en b . , 
tumulus, deux petits dolmens, une voie romaine et~ 
aux abords de celle-ci, de nombreuses tracos de murs 
et des sübstructions d'origine romaine ou gallo-ro-
maine. ' 
Les fouilles très-s'ommaires entreprises par le pro· 
priétaire, au pied de quelques-unes de ce's murailles, 
ont mis ,en la possession de , ce ,cultivateur des débris 
de poteries et d'ustensiles en terre, destülés à des 
usages dome3tiques,. Peut-'être estimera-t-on utile d'é- ' 
tudier cette station et se décidera-t-on ensuite à y 
faire quelques fomlles un peu methodlques. . 
Envoi à la Société, par le Directeur du Mus~e Guimet: , 
1 dll Catalogue des objets exposés au Musée; 2° des 
Annales du Musée, tomes Ill' III et IV de la[col1ection ; 
3 de deux tomes du congrès provincial des Orienta-
listes, tenu à Lyon, en 1878; 4° de la Revue de l'his-
toire des religions, pu blié sous la direction de M. Mau
rice Vernes. 
Dépôt d'un Mémoire de M. ,de la Borderie sur la 
vie de saint Gouesnou et le~ture d'une lettre du même 
auteur à M. le vicomte de la Vil1emarqué. 
Pour suivre l'ordre du jour de la séance, M.,le Prési-
dent donne la parole à M. Serret, auteur d'un Mémoire 
sur les artsdécoratifs, en Basse~Bret.agne, considérés 
au point de vue de l'ornementation usuelle et popu-
laire. Depuis César, il a été de' bon goût (même chez 
d'illustres génies; tels que Laforitaine), de représenter 
les Br',etons comme des gens 'grossiers, sans' littéra-
ture, sans arts et même sans autre architecture que 
, 1es pierres pen mon Il rncnU:tles des dol mens et des _ m8ri-
hirs. Ce que 1\1. de la Villemarqué a fait pour la litté· 
rature bretonne, MM. de Courson, de la Borderje et 
autr'es pour l'histoire nati'onale, M. Serret l'entreprend ' 
à son tour pour la réhabilitation de l'art et des anciens 
artistes bretons. Ceux-ci ont, en effet, créé ou repro-
duit un genre éminemment original et qUH, a bon droit, 
on peut appeler le style bas-breton. Les mèilleurs mo
qui nous en restent appartiennent pour la plu
dèles 
part à la période comprise entre 15;:'0 et 1680. 
« La note caractéristique de cette ornementation 
« consiste dans une sorte d'alliage de tous les styles 
« antérieurs, non sans quelques réminiscences des a-rt.s . 
« orientaux et mauresques. ») Les analogies sont plus 
. frappantes, quand on compare le dessin et l'éclat des 
broderies employées au costume. Daus tin prochain 
travail, M. Serret B'efforcera d'e mettre en relief les 
com munes ins'pirations de nos artistes et des artistes 
Hindous . 
L'impression de la première partie 'de ce Mémoire 
paraître, dans un des prochains Bulletins. En at- ' 
doit 
tendant, M. le Président invite M. Serret à choisir ' 
parmi les planches qui accompagneni son étude, celles 
qu'il désirerait -voir -reproduites par la gravure et à 
, surveiller l'exécution de ce travail', dont la Société as-
su me la charge . , 
Lecture d'un nouveau Mémoire du chevalier de 
Sevin, communiqué par M. Mauriès, bibliothécaire de 
la ville de Brest. Ce sont, à. proprement parler, les 
notes prises par cet officier supérieur, dans ses tour-
nées d'inspection, où' il se rend successivement compte 
de l'état des batteries de la côte du sud de la Breta
pour donner une idée de l'intérêt de ces notes manus
l'auteur sur l'impor-
crites, nous citerons l'opinion de 
tance de Concarneau. 
« Le pott de Concarneau renferme une cinquantaino 
« de bons bateaux du port, de 6 à tonneaux., pour la 
« pêche de sardine. 1 principe d'un commerce très-
« considérable et qui ~outient environ deux cents mé-
« nages. ' . 
« Le poisson y abonde de toute espèces ( sic); on 
« regarde ce port comme la meilleure poissonnerie du ' 
« 1{,oyaume. En temps de guerre comme de paix, nos 
« bâtiments marchands y relâchent, par le mauvais 
« temps, et maintes fois on y a cornpté 300 voiles. Pour-
« suivy par les Corsaires, ils se retirent sous le feu ' 
« combiné des batteries du cap Relus, de la Croix, de 
c( Beuzech et du fort. D'ailleurs les routes de Quim-
« per, Rosporden et Quimperlay y aboutissant, les 
c( mêmes bâtiments s'ils sont chargés pour ces parties 
« de la Bretagne peuvent y déposer leurs cargaison: 
« nos vaisseaux du roy contrariés par le vent peuvent 
c( y amener leurs prises, étant plus facile d'en sortir 
« que de la rade de Brest. Entinee port est intermé-
« diaire entre l'Orient et Brest' et ne peut être qtW 
c( d'un très-grand'avantage.») 
M. Hardouin achève la lecture de l'étude si complète 
q t.1 ï l a consacrée à l'histoire de la réformation des 
• coutumes de Bretagne et c'est avec un vif sentiment 
de gratitude que 'la Société s'associe au légitime hom-
mage rendu par cet ancien conseiller à notre vieille 
>compagnie parlementaire et au barreau breton, qui 
fournit les plus illustres' èommentateurs du drQit pro-
vincial, car chez nous, en effet, avec l'amour de l'in< 
dépendance et de la liberté, se sont toujours conservés 
la culte du droit et le respect de la magistrature. . 
L e Secrétaire, 
", , A. DE BLOIS.