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Bulletin SAF 1881


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Jean de Coetlanlem, amiral de Portugal et Nicolas de Coetanlem, armateur de la Cordelière

R.-F. Le Men

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JEAN DE COETANLEM, AMIRAL DE PORTUGAL
ET NICOLAS DE COETANLEM, ARMATEUR DE la Cordelière.

La famille Coetanlem, éteinte aujourd'hui, était 0rigi­

naire de Morlaix ou de Saint-Pôl-de-Léon, et avait pour

armes: d'azur à une fleur de lys de sable, surmontée d'une
chouette de même. Elle figure dans les nobiliaires bretons

comme appartenant à la noblesse d'ancjenne extraction,

mais aucun qocument publié jusqu'ici ne permet d'entrevoir .

rôle important que deux de ses membres ont joué à la
la fin XVe siècle.

Le premier, Jean de, Coetanlem, se rendit si cèlèbre pàr ses
, victoires sur mer, et particulièrement contre les Anglais,

qu'il fut surnommé le roi de la mer « parce qu'~l n'avoit

trouvé oncques en la mer... son plus puissant ne son

supérieur. » Il avait consacré sa fortune à construire et à
armer plusieurs navire~ de guerre, et je pense qu'il rece­

vait pour l'entretien de sa petite flotte des secours en ar­

gent des marchançls de Morlaix et de Saint-Pôl qui étaient
à cette époque nombreux et fort riches.

Quoique les Anglais, l'ancien ennemi des Bretons aussi •

. bien que des Français, fussent son principal objectif, il atta-
quait les navires richement chargés de toutes les nations,

comme le prouvent ) plusieurs procès que les marchands .
lui intentèrent ainsi qu'à ses asso"cÏés .
dépouillès

Le rôle qu'il s'était attribué sur mer tenait donc plus du

pirate que du corsaire, et il paraît certain que les arma-

teurs de Morlaix et de Saint-Pôl partageaient le bénéfice
ses prises, en retour des subsides qu'ils lui fournis­

saient. Un de ses navires portait le nom significatif de
« La Cuiller», qai rappelle l'expression « Ecumeur de
mer. »

Au reste, à cette époque et même plus tard, toutes les
mers étaient tellement infestées de pirates que les navires

de commerce ne pouvaient naviguer sans un équipage
nombreux et bien armé. Un des dO,currients inédits qui

accompagnent cette note, nous apprend qu'en. 14871'équi­

page d'un navire de comme.rce de soixante tonneaux et
au-dessous, se composait d'un maître, d'un contre-maître
de vingt-cinq marins et de deux mousses.
Vees 1484 les Anglais voulant en finir avec Jean
Coetanlem, armèrent trois grands navires dont l'un « la
Trinité » jaugeait cinq cents tonneaux. Ils firent ensuite

une procession à Bristol) après avair entendu la messe à
l'autel de Saint-Georges, pour demander à Dieu la grâce
. de reI'lcontrer Coetanlèm . Ils le rencontrèrent) en effet,
mais ce fut pour leur malheur; car bien que.les Anglais

fussent cinq contre un, le marin breton prit leurs trois
vaisseaux à l'abordage, entra dans le port de Bristol, mit le
à la ville et amena prisonniers les principaux habitants.
feu
Coetanlem mourut à une époque inconnue, probablement

dans le Palais que le roi du Portugal lui avait donné à
Lisbonne et que l'on désignait encore longtemps après
sous le nom de « Maison de l'Amiral Coetanlem. »
Nicolas de Coetanlem, fils d'un frère de Jean, dut faire ses .

'Premières armes à l'éç,ole de son oncle. Mais il paraît

avoir de bonne heure abandonné ]e métier de marin pour
se livrer au commerce ou il acquit d'immenses richesses.
Il continua cependant à rendre au duc de Bretagne le
service militaire auquel il était astreint par sa qualité de
C'est ainsi qùïl combattit vaillamment à la san­
noble.

glante journée de Saint-Aubin du Cormier) et que pendant
le siège de Nantes ou il avait aussi payé de sa personne,
il parvint à ravitailler par deux fois la ville qui put ainsi
résister aux Français. Pour récompenser ~e service, le duc

Bretagne, François II,. octroya des lettres de noblesse

et aux mariniers des
aux maîtres, aux contre-maîtres
navires de Nicolas de Coetanlem.

Mais c '~ , n'était pas seulement u~ horhme de guerre, '

,c'était un érudit qui écrivait aussi bien en anglais qu'en

la.tin. Il avait des relations commerciales suivies avec

l'Espagne où il expédiait des toiles de Bretagne, et avec

, l'Angleterre qu'il approvisionnait de vins et de sel, et d'où ,
, il rapportait du charbon de terre et d'autres marchandises.

Ce fut sans doute en raison Ge la grande fortune qu'il

acquit ainsi, que le roi Louis XII et la reine Anne de
, Bretagn port de Morlaix, d'armer et d'approvisionner un navire de

plusieurs centaines de tonneaux .appelé «( la Cordelière »
et de,stiné à faire partie d'une flotte qui fut plus tard
dirigée contre les Turcs. ' _ '
Le grand maître d~ Bretagne lui donna ensuite une
grande preuve de confiance en le _chargeant de noliser
quelques barques pour accompagner La Cordelière.

La construction et l'armement de ce grand navire firent

éprouver à Coetanlem une perte énorme de dix mille

francs d'or, suivant les uns, et de quinze mille écus d'or,
suivant. les autres, p'erte dont il ne fut jal]Jais remboursé.

Mais cette perte ne le ruina pas et ses fines épousèrent des

(0 Afin de prévenir les suites fâ('heuses que cet évènement pouvait
amener, Fraucois 11 désapprouva la coudllite de Jean Coat ,ulèm et le
d(:>l'iLla à quitt.-:r la Bretagne; mais en J'écOmpE.n~è de s,es servicr s il

le fit de se" propns maills chevalier et lui (iccord:\ une SOUlme d'en-

viron dOl/ze ecnts pi~'.('es d'ol'. '
Alors appdé par le roi de POI'lugal qui méditait u!le cami1a~)le con­

tre les Turcs, Coetallicm s'· rendit à Lisbotlll(- avec tOliS ses navires, et
, y reçut vers la fin de 1484, le l'ornmandemcnt de la flotte et le titre de
gl;and am i!',.!. Cc fut à la mêllle époque que ChrIstophe C61ùmb, aban­
ÔOlli ié ct maJlll;llrellx. lj!litta presque funivèmellt. Li:sboillle. I.a coïnci­

ùe ces fai l~ ne p'.:mle t-elle pa!l d'admettre q\le (oomb il\ ail 'le
dence

cornm('lndement de la fl!l[tc el le litle de gi'andarnirHI lors de 1',II'l'ivée
Coelanleil1 . De pluô, il sellible possible que pl'usicul's des avcntureux '

hretolls qui suivirent Coclanle.m, t-ie S;,H'ut jo lits à l'expédiCqll que
couduisait plus tard il la découverte du Nouveau­
Christophe Colomb
Moude.

Ré rligé d'après des notes de JI. Le Men,- qui se pro, osait de les ,inter-
caler avec des développements dans le texte de cette Nottce). .
. BULLETIN DE L~ Soc, AucaÉoL. DU FINISl'ÈHB. TOJ)1E VlII~ tO

appartenant aux meilleures familles de
gentilshommes

l'évéché de Tréguier .

Coetanlem mourut en ] 518., Son testament qui forme un
rouleau de parchemin long de cinq métres cinquante deux,
contient entre autres dispositions de nombreux legs faits à
des églises et à des chapelles dont quelques-'unes étaient en
Angleterre, en Allemagne, en Espagne et dans diverses
provinces de France. .
d'après ta coutume de Bretagne, les nobles ne
Bien que
dérogeassent pas en faisant le commerce, François de
Goesbriant, petit-fils de Nicolas ' Coetarilem~, dut en 1539,
provoquer une enquète pour établir la condition nob,le de

son grand père.

Les pièces que je joins à l'appui de ces notices sont aù
nombre de quatorze. En voici une analy.se sommaire:

1. Transaction entre des marchands de Saint-Pol-de-
, Léon et des marchands d'Espagne au sujet de la prise par
des navires bretons, d'un navire espagnol chargé de tapis­

series (Fin du XV siècle).
2. Mandement pour sommer l'équipage des navires ' le
Grif'fon, le Picart, la Figue, et la Barque, et Nicolas
Coatanlem, principal obligé pour Jehan Coatanlem, de
restituer par espèces ou valeurs les biens et marchandises
qu'ils ont pris sur ~ler à des marchands d'Espagne, jusqu'à
entière 'satisfaction de ', la SOmIne de 15,500 livres

monnaIe.

(Reg. de la chancellerie :1.486-1487, f 78, v • Â1'ch. de la Loire-

Inférieure) .

3. Mandement de saisir toutes les prises faites sur mer
depuis cinq ans par Jean Coatanlem ou d'en faire l'inven­
taire afin qu~il en sqit rendu compte àJean, vicomte du Fou,

amiral"-de Bretagne, pour le droit de dîme lui appar­

tenant.

1486-1487, fo 103 v • - Arch. de la LO-tre, ,
(Reg. de la chancellerie

Inférieure.

. 4. Sauf-conduit accordé par Henri VII,
roi d'Angleterre,

à plusieurs marchands bretons (1487). o

(Original sur parchem(n, en latin. Arch. de la famille de Goez-
briartt)

C'est un spécimen très-complet de ce genre d'actes sans
o lesquels on ne pouvait guère naviguer au moyen-âge.
o Outre les mots appartenant à la basse latinité que l'on y
remarque, 'on y trouve des indications précises sur le

nombre d'hommes armés qu'un navire de 60 tonneaux et
au-dessous pouvait avoir à son bord.
5. Demande en anglais et en latin d'un sauf-conduit pour
ses navires, adresséé à Henri VII, roi d'Angleterre, par
Nicolas Coetanlem, marchand de Morlaix. "
(Original sur parchemin. Archives de la famille de Ç-ol'zbri.ant).

6. Sauf-conduit adressé à N. Coetanlem, marchand de

par Robert Wilughby, lieutenant général de
Morlaix,
l'arméé envoyée par le roi d'Angleterre en Bretagne au

secours de la duchesse Anne (1490) . o
(Original en parchemin. - Ibi ~i),

7. Achat d'un navire de Penmarc'h par Nicolas Coetan-
lem, pour transporter du sel en Angleterre (1491). 0
(Original sur parchemin ayant s?rvi de couverture à un cahier. -
I bi d) . 0 0

8. Transaction 0 passée entre N, Coetanlem et des mar-

chands florentins au sujet de la. prise d'un navire, faite en
1484 sur leEi côtes d'Angleterre par des marchands bretons

o (On'g~'nal SU?' parchemin.. Ibid).
9. Achat de biscuits 0 fait à Harfleur par un facteur
ode N. Coetanlem, pour l'avitaillement de la Cordelière (1501).
de Goes-
(Odginal SU1' parchemin. - , Ârch. du Fillistèr'e, fa.mille
briant. 0

10. Extrait du testament de N. Coetanlem .
(Copie du temps sur parchemin. - Ibid., fonds des Dominicains de

Entre autres legs qu'il fait à des églises, il recommande

de porter un écu à un grand nonlbre de cha.pelles dont
q uelques- unes sont en Angleterre, en Allemagne et en
Espagne. Il ordonne aussi de faire en son norn le pèléri-

.nage des sept Saints de Bretagne. .

11. Combat et incendie du navire ~a ·Cordelière.

(Extrait d'une cop'ie du XVTlI siècle d'une généalogie de la famille
du Louet de CoalJunval, ,rédigée à la fin du XVIe siècle. Arch. du
FinistèrlJ!. .
Ce document donne l'ortographe exacte du nom du capi-
taine Pç>rzmoguer que ' l'on a défiguré en'le transformant
en Prinw{juet (1) . Il fait en outre connaître que Porzmoguer,
n'était pas à propl;ement parler un ,marin, comme on l'a
écrit souvent. Il était capitaine d'une compagnie qui com­
battait aussi bien dans un navire que dans une plac.e forte,
de mème que Jacques Gui--bé qui était capitai.ne des gentils-
hommes de la reine Anne et qui embarqua sur la Cordelière
en qmdité. de commandant, lorsque ce navire fut envoyé

dans la Méditeri'année pour combattre les Turcs. ' La
conduite du navire et .la responsabilité des accidents de
mer appartenaient à un autre offi~cier désigné S,ous le nom ·
de « Maitre )), qui avait sous ses ordres des contre-maîtres
et des marins chargés de la manœuvre. Le Maître de la
Cordelière était en 1512 'Nlartin Le Nault (2).
Ce récit a été publié il y a environ vingt ans dans une

brochm'e aujourcl'hui épuisée, mais d'une manière inexacte,
, sans. indication de source, et avec assez peu de scrupule

(i) Voir le MagaS'in pittoresque, aunée 1837, 'page 188. Pl'imoguet
est Je nom que porte un navire de. la flotte française. Il est bien à désirer
ce nom soit modifié. Son maintien serait non-~eu!ement un non
que
sens, mais aussi une grande injustice. ,"
(2) Comme les navires de t'Etat, les Corsall'es avaient un état-major,
quelquefois m~mc unau monier. La grande différence consistai t en cc
que pOÙI' le commandement des Corsaires on ne tenait compte que de .
]a valeut' et du mérite sans regardel' à la condltion sociale. Mais, fait
qucje n'ai ni coltsigné Huile part, il y avait souvent, il borù, des vo­
lontaires d'honneur qui combattaient uniquement pour la gloire; vers
1747, le Corsaire la Comtesse de la Mal'ck de Morlaix avait pour cnpi­
taine le chevalier Sioc'hao de Kersabiec, et. M. ùe Kersaintgilly
servait à bord en qualité de volontaire d'honneur .

pour que l'éditeur ait substitué son propre· nom de famille
a celui de l'un des héros de la Cordelière.

12. Extraits d'une enquête faite a l'instance de François
de Goezbriand aux fins de prouver la noblesse de Jean et

de Nicolas Coetanlem (1539).
(Original sur papier. ' Arch. de la famille de Goezbriant). ' ,
/ 'De cette enquête qui est fort longqe, je n'ai pris que les

renseignements très-intéressants qui peuvent servir de

pièces justificatives aux notices qui accompagnent cette

communication. '
Extraits d'une pr0duction 'faite à la cour de Morlaix,

par François de Goezbriante~l (1539).
(J'Winute sur papier. Arch. du Finistère, famille de Goesbriant.)

Ce document renferme l'analyse de plusieurs titres
précieux pour l'histoire du commerce et de la navigation,

titres qui n'ont pas été retrouvés.

14. Déclaration, faite par Jean de Kerguz de renoncer

au commerce et de vivre noblement (1581).

(Copie du temps sur papier. Arch-ives du Finistère, fonds de la

pardiss,e Sainte-iUeleine, de ,n;lorlaix). ' ' '
Ce titre indique les , formalités a remplir par les per-

sonnes qualifiées qui ,s'étaient livrées i1i.l commerce pour
recouvrer leur qualité de nobles. En 1539, la nGblesse de
Marguerite de Coetanlem, fille aînée de Nicolas et veuve de
Guillaume de Goezbriant, lui fut contestée parce que son
père s'était occupé de commerce et qu'il avait sans doute
négligé de remplir ces formalités.

R.-F. LE MEN.

- Tr-ansactton entre des marchands de Saint-Paul-de-Lpon
et des marchands d'Espagne au sujet de la prise par
des navires bretons d'un navire espagnol chargé de

tapisseries. .'

(Fin du XVe siècle).
C'est l'appoincté parlé et convenu entre 'sr Pierres .....
espaignol, procureur de certains marchans de la nation
d'Espaigne, dénommez par les actes,' et ault ,GS marchans
de Saint-Paul ... savoir : Pierees Forget, Yvon Bochet,
maistre Olivier de ]a Boexière, Pierees Perrault et checun .
Dont est à présupposer; le fort de leur matière qui est par
raison de ' certaine prinse faicte aultréffoiz par les navires
nommez le Griffon ... ' le Picard, la Figue et la Barcque d~
Mourlaix, appartenant en partie à iceulx dénommez de

Saint-Paul, sur iceulx denommezd'Espaigne. A l'o'ceasion
de laquelle matière, certaine transaction estoit ensuie entre
lesdictz de Saint-Paul pour (eulx) et les aultres compJic'es

esté faire ladirte prinse d'une part, et Othona
qui avoient
Dariaga, procureur d'iceulx marchans d'Espaigne, d'aultre;

parla forme duquel ap poincté lesdictz de Saint-Paul et

leurs dictz c0mplices rlebvoient faire payment . à élire
d'Espaigne, de la somme de seix mille livres mon:-
.ausdictz
noye; savoir est: ceulx du Griffon le tiers, ceulx du Picard
ung aultre tiers,. et ceulx de la FigLie et Barcque de
aultre tiers, et en ouItre, jucques à HM livres
'Mourlaix,
tenir l'ordonnance de Jacques de "la Villeou et maistre
Alain le Maoult, et tout ou partie quicter ou condempner;
dont du dabté dudict appoincté avoint payé environ

MVc livres qui leur debvoint estre rabatuz. Meismes
avoint restitué certain nombre de tapicerie, par especze,
estre prisée et estiri1ée et leur valloir pareil- .
quelle debvoit
lement descherge et leur estre rabatu sur le premier
. payement. .
Et le parensus desdictes VIlIl livres se debvoit payer en

certains termes, contenuz par leur dict appoincté, ès mains
Martin de Mirande, procureur et recepveur desdict~ espai­

gnolx à telle fin, 0 condieion que ledict Othona, procureur

• surdict, avant l'eshette dudict derrain ferme, debvoit
trouver ratifficacion valable de sesdictz remistres d'icelles
transactions et appoincté, dont en suivant ledict appoincté

icel.llX: rnarchans de Bretaigne avoint payé audict de
Mirande environ la. somme de IIlIc livres monnoie .

Et oultre ce, iceulx marchans de Bretaigne avoint payé
à Jehan Calatuyt, marchant d'Espaigne, espérans quel,ce
leur valeist descherge, la somme de M livres monnoie .
Et meismes avoint déposé certaines sommes de finances

ès mains d'aulcuns bour@'oys de Nantes, qu'ilz entendoint .

employer au payement d'iceulx VIIII livres. .
Et que, par leurs deffault de chacune part de fourmr

audict appoincté, savoir: ceulx de Bret;:;tgne d'avoir payé et
ledict Othona d'avoir fourny ladicte ratifficacion, ils

estoient escheuz en pIed et procès, tant par la court de
Nantes que par la court de l'official de Tours.
Pour et tant ce obvier ledit sieur Pierres èsdictz noms,
d'une part, et lesdictz dessus nommez de Saint-Paul
d'aultre, ont composé et appoincté touchant lesdictes ma- .

la. forme que ensUllt : .
tières, de
C'est assavoir que les payemens devant récités desdictes
Mv livres ou environ, qui estoint payé par avant ledict
premier appoincté, et dont par iceluy est fait mencion, et • •
. l'aultre somme de HIle livres ou envieon, payez ès mains
dudict de Mirande, vauldront élire descherges. Et si en •
marchans de' Bretaigne trouvent avoir fait
ouItre lesdictz
aultres payementz audit de Mirande .. 'leur sera pareille­
ment rabatu, de la forme contenu audit appoincté, y

recours.
Et au regard desdites M livres payés audit Calaiuit ..

'pour ce que par ledit appoi.ncté ili debvoint faire le
payement audit de Mi,rande et non à aultre, que ilz n'appa­
rissoint auchun garant d'avoir fait -ledit paiement audit
Calatuyt, a iceluy sieur Pierres refusé leur allouer ledit.
payement fait audit Calatuyt, sauf l'aCtion d'iceulx mar­

chans de Bretaigfl.e envers iceluy Calatuyt, qui ont réservé
à les répéter, si faire le peuvent.
Et au regard des sommes déposées à Nantes par iceulx
de Bretaigne, a esté appoincté que ilz les pourront recou­
vrer des dépositaires) et parf6urniront icelx marchans de
Bretaigne audit s1" Pierres et ,Martin de Mirande, ou l'un
d'eulx; sur lesdictes' sommes payées que devant, tant par
avant ledit premier appoincté gue ès mains dudit de
Mirande, la somme de VIIII. livres, tiers et tiers, comme
devant est dit, savoir est: ce qui est payé à valloir rabat
ainsi que dit est, livre .par livre, et le parsus en la monnoie
à present au cours, XXXV sous pour escu, néantmoins
que

que la monnoie s'ait afoiblie. Et ce par ce et au moyen
, que ladite tapicerie devant rendue per especze, -qui debvoit
estre prisée et rabatue doit desmourer 0 lesditz éspai-

gnolx, 'sans de rien estre r~batue èsdites VIM livres, sauff
que sur le r.ayerpent que lCeulx mar~hans d.e Bretaig~e
feront, que lceulx marchans de Bretalgne clOlbvent aVOlr

rabat de cent livres monnaie en général entreulx. Et ledit
la Boexière et ses prizonniers., cinquan te livres en outre,
et cinquante autres livres audit ... et'd'e Nicolas Coetanlem,
quand le payement se fera'. , '
Et au regal'd de l'ordonnance que debvoint faire lesditz

la Villéon et le Maoult desdites lI livres par ce que

iceulx de Bretaigne n'en eussent rien payé, ils doibvent
desmourer et desmo l'ront quittes, et quittes pareillernent
chacune part. . '
de tous despens de
Et doibvent icelles parties conclure cest appoincté dedans
]e tems de la Toussaincts prochain venant, savoir est:
iceluy sr Pierres trouver ses mandementz, procuracions
·et aultres choses nécessaires au gl'ant dudit appoincté en
forme valable; et lesditz dèssus nommez marchans de
Bretaigne parfournir, ledit payement jucques à l'afférant de
deux tiers pour le Pical't et le Griffon, par moyctié entrelx:

, Et par tant s'entrequittent de toutes actions et demandes

les ungs envers les aultres, fors la péticion d'icelx M livres
envers ledit Calatuit. -,

Et en seront tous espletz, procédures, causes pen­
dantz entrelx, tant en principal que accessoire, rejettés
et mis hors sans aultre avant.· Signé: Coetanlem sygn.

Mandement s'adressant aux seneschaulx, alloués, bail­
lifs et procureurs de Vennes) Cornouaille, Tréguer, Léon
' et Morlaix, leurs lieuptenans et chacun, de se trans­
porter ès places de Saint-PaQul-de-Léon, Morlaix et
ailleurs, que sauront que seroint les capitaines et maistres
mariniers, carczonnier,s-, porczonniers et vitailleurs des­
navires le Griffon, le Picard, la Figue et la Barque, et
Nicolas Coetanlem, principal obligé pour Jehan Coetanlem,
et chacun sommer et requérir de par le duc, que
de iceulx

tÔut incontinent ils rendent et restituent en leurs mains

certains biens et marchandies qu'ilz ont prins sur mer sur
Pierre de Salamance, Diago de Castre, Pierre de VailIa­
doIiff, 'Fernando de Cari on et autres marchans des parties

d'Espaigne, p~r espèce ou valleur, pour iceulx biens bailler
et rendre ausdicts espaigneulx, et en leur refus, les y

contraindre, l'un pour l'autre, et chacun pour le tout, à ce
sans division, tant par arre8t de ' leurs personnes,
faire,

exécution et explectement de leurs biens meubles, bannie
et avénancement sur leurs héritages, que par toutes'autres
voyes deues et raisonnables, et jusques a enti.ère solucion

et satisfaction de XVlt! VC livres monnoye, et nonobstant ·
opposicion, appellacion, 'arrest, pIège ment, allégacion de
fOl'ce, ou autres impeschements au con­
suspeczon, criz de
traire, et sauff que iceulx' nommez ainsi eKécuter a faire
'contribuer leurs autres consors au poyement d'icelle somme
ainsi qu'ilz verront l'avoir affaire. Dabté le premier jour de '
décembre. Signé :. G. Richard.

·(Reg.de la Chancellerie 1486-:1.487, f 'Y8 '(;0, . Âr-ch. de la Loit'c-

. lnfé·rieure).

Mandement s'adressanf aux séneschal, aJloué et lieu­
tenant de Vannes, de Pl'andre et sa:esir en la main du duc

aucunes hourcques qui ont esté prirrses sur mer, depuis
ans derrains 'par Jehan Coelelan~ avecques les biens
cinq
estant en icelle, la part que les trouveront; (jt par aut.ant
que ne trouveront le tout disdicts biens et nlarchandies
par espèce, eulx informer sommaÎrement et de plain du
, montant valleur desdictes prinses et chacune, combien l)ar
espèce ilz pouoint 'valloir, et ladicte informacion faicte,
contraindre et compeller les dessu!S nommez qui en ont eu,
tant par exécucion de biens que autrement et les mectre
en leurs mains j ucgues a ce que autrement, la raison en

soit faicte a Jehan, vicomte du Fou, admiraI de Bretaigne,
pour son deu de dixième lui appartenant par cause de son
admiralerie, et .de tout ëe que en trouveront, faire deu et
loyal inventoyre, affin de valloir où estre devra, nonobs­ ,
tant queulxconqu,es impeschemens, ou cas desquelx la
main du duc tout premier quiert l'ajournement sur les
impeschans au Conseil. Dabté le XVIIIe jour de décembre

derrain. -- Signé: R. Leblanc. _

(Reg. de la Chancellerie :1.486-1487, r 103 v . ' Ârch. de la loire­
Inférieure) .

Sauf-conduit accordé '-par Henri VII; 'roi d Angleterre
- à plusieurs marchands bretons .

Henricus Dei gracia rex Anglie et Francie et dominus

Hibernle universis et singulis admirallis-, capitaneis, cas-

tellanis et eorurri locum-tenentibus, custumariis custodibus

portuum maris et aliorum locorum maritimorun1, necnon
vicecomitibus, majoribus. ballivis, constabulariis, ac aliis '
minrstris ligeis et subdi tis nostris q uibus­
officiariis
cumque infra libertates et extra, tam pel' terram quam

pel' mare constitutis ad quos presentes littere pervenirent,
salutemo Sciatis quod de gracia nostra especiali ac cert~s
consideracionibus nos moventibus, suscepimus in salvum
,et securum conductum nostrum ac in proteccionem, tuicio­
nem et 'defensionem nostras especiales, Nicholaurn Coet­
,tenlem, Petrum Gaultier" Phillippum Nicholas.' Thomam
' Jegaden, Oliverium Le Gludic, Mauricium Guillimot, Ala­
num Quyntin, Chrispianum Lepore, Johannem Gral, Yvon
et Johannem Hamon, mercatores de Britania ac
Michel
eorum factqres, actores 'et clierrtes cum q uadam navi de

Francie, Ispannie vel Britannie portagii se-x- '
obediencia
agenta doliorum ' vel 'infra, in regnum nostrum Anglie ac
alia loca sub obediencia nostra quecumquQ vel alibi vinis
ac omnimodis bonis et mercandisis expl;esse Don
Vasco nie
prohibitis necnon rebus et harneiis suis licitis quibus-­

cumque carcata ;::tut non carcata unacum magistro, contro-'
et quinque marinariis et duobus pagettis
ri1agistro viginti
vel infra pro gubernacione navis predicte armatis vel non
armatis ac habilimentis guerre quibuscumque pro defen­
si one ejusdem navis conjunctim vel divisim tam pel' terram
quam pel' mare et aquas dulces equestre vel pedestre
veniendo ibidem nocte dieq ue morando perhendinando,

manendo sojornando conversando et exspectandoac navem
predictam dè vinis, bonio s et mercandisis predictis discar­
cando et ea vendendo et libitum suum inde faciehdo aliaque
et ,mercandisàs quecumque> stapule nostre cales minime
pertinentes. emendo et cum eisdem navem predictam
recarcando et cum eadem navi sic l~ecarcata unacum

magistro, contromagistro, m~riniis et pagettis rebus
et harnesiis predictis, ad quascumque partes externas
transeundo alium in regnum et loca predicta vel alibi cum'
navi predicta tociens quociens sibi placuerit durante pre­
fiienti salvo conductu nostt'O in forma predicta reveniendo
et redeundo absque impedimento impeticione, inquietacione,

seu aresto quocumqu~ nostri aut officiariorum
molestacione
seu ministrorum nostrorum quorurncumque aliqua marqua
, contromarqua sive teprisalia concessa aut concedenda aut
aliquo statuto actu provisione proclamacione vel restrictione
in contrarium factis seu faciendis non obstantibus. Et ideo

mandamus quod ipsos mercatores et eorurn·.faç,tores
vobis
et ginentes predictos in regnum et loca predicta _ eum navi

pre.dicta vinis bonis et mercandisis ac rebus et harneSlis

predictis carcata aut non carcata ac cum magistro ... contro­
magistro, marinariis et pagettis predictis conjunctim vel
tam pel' terram quam per mare et aquas dulces
divisim
equestre vel peçlestre veniendo ibidem nocte dieque morando

perhendinando manendo sojornando conversando et
exspectando ac naven1 predictam de vinis bonis et mer­
candisis predictis discarcando et ea vendendo et libitum
suum inde faciendo aliaque bona et mercandisas quecum­
que stapule nostre cales non pertinentes emendo et cum •
eisdem navem predictam recarcando et cum eadem
navi sic . recarcata unacun1 'magistro, contromagis­
tro, marinariis, pagettis rebus et harnesiis predictis ad
quascumque partes predictas . transeundo et iterum 'in
regnum et loca predicta cum navi predicta tociens· quo~iens
siLi placuerit durante presenti saJ.vo conductu nostro et
predictum est reveniendo et redeundo manufeneatis pro­

tegatis et defendatis. Non inferentes eis aut eorum alicui
seu quantum in vobis est ab aliis inferri permittentes
injuriam molestiam dampnum violenciam impedimentum
aliquod seu gravamen et si quid eis seu eorum alicui foris­
factum sive injuriatum fuerit, id eis et eorllffi cllilibet siné
dilacione .debite corrigi et reforlJ)ari facere, proviso semper .
nabis de custumi~ subsidiis et aJüs demariis nohis
quod
mercandisis predictis debitis de tempore
pro vinis bonis et
in tempùs fideliter respondeatur ut est justum et quod pre.:.
dicte mercatores et secuni commitantes se bene et honeste
erga nos et populum nostrum ' habeant et gerant absque
quicquid ' quod in nostri contemptum seu prejudicium aut

populi nostri d'ampnum cedere valeat faciendovel attemp­
tando, proviso eciam quod si contingat aliquem prefatorum
mercatorum aut aliquem secum coinmitancium presentem
salvum conductum nostrum infringere. nohimus ,tamen
alicui dictum salvurn conductum nostrum minime infrin­
genti aliquod dampnum seu prejudioium gennari set ilh vel
sic infringenti vel infringentibus in .cujus rei testimo­
illis
nium has litteras nostras fieri fecimus patentes .pel' unum
annum dul'aturas . fine ipso Apud Westminster VI di.e
februari anrlO domini millesimo CCCCMO octogesimo septimo.

(Original sur parchemin. - Arch. de la famille de Goezbriant)·,

Demande en Anglais et en ' latin d"un sauf-conduit pour
ses navires, adressée à Flenri Vll~ roi d) Angleterre~
par Ni.colas Coetanlem, marchand de Morlaix.
To the Kings noble geac~ .Please it your most noble and
habundaunt grace to graunte your gracioux letters o~

, licence undre your grete seal of England to be made in

forme following, and that this bilIsignet wit your gracioux
hands moy be sufficient waraunt unto my lord your chief
secretary to ·dinide this your said licence in two waraunts
directed to. your prive scel. '
Rex etc. sciatis q nod nos in consider:acione boni servicie
ac provisor noster Nicolas Coetanlern
quod dilectus seTviens
dè ,Britania marchant.. ... nobis impendit concessimus et
licenciam dedimus ei quod ipse pel' se aut factores vel
actores suas indigenes vel alienigenes dncentum doliorunl
vini .. ... vel Rochellœ importibus Francie emere et provi­
dere; et ea sic empta· et provisa in quacunque navi, sive
quibus cunque ' navibus de portibus Francie Britannie vel
Ispannie onerare et carcare, seu onerari et carcari facere,
et in quemcunque alium portum sive quoscunque portus
, hujus regni nostri Anglie, una vice, vel diversis vicibus, ibi­
maximum proficium et avantagium discarcanda
dem ad ejus
escambienda vendenda vel aliter distribuenda conducere
seu conduci facere valeat et possît valeant et possint
. absque impedimento interrupcione contradictionè aut per­
turbacione ei aut factoribl::ls suis predictis vel magistro.
contl'omagistro seu marinariis dictarum. navium in corpo'­
ribus, navibus nec bonis süis, pel' aliquos officiarios,
mini~tros vel subditos nostros al.iquomodo fiendo aliquo
actu, statuto, ordinacione, restrictione, omissione, procla­
matione vel litteris marq ûe,contromarque, prise vel
reprisalie' ante hec tempora factis vel concessis aut fien­
ad requestans vel sectam alicujus per,­dis vel concedendis
sone sive aliquarum personarum, aut aliqua aha, re, materia
vel causa quacunque in contrarium non obsta11tibus" pro­

viso semper quod nobis de custumis, subsidiis e~ aliis
denariis, nobis in hac parte debitis, fideli ter respondeatul',
ut est justum. In cujus reitestimonium, étc.
(Origi'nalsur parchemin. Arch. du Finistère, fq.mille de Goezbriant).

Sauf-conduit accoNié à . N. Coetanlem, marchand de
Morlaix~ par Robert \;V.iLL~ghbYJ lieutenant général de
l) af'111Ae envoyée par le rOl d A ngLeterre au secours de la
duchesse Anne.

Robertus Wilughbl.iiy, senescalus hospicii Henrici, regis
A.nglie ,et Francie et domini Hibernie, dominus de Broult
locumtenens generalis concluctor ve dicti domini mei regis
presehtis sue armatuee pro nunc exeuntis in hiis portibus
Britannie in subsic1ium ducisse; uaiversis et singulis has
presentes li tteras inspectm:i.s et audituris;, salutem.
Notum facimus quod nos deCllmus et conceSSlD1US et 13er
presentes damlls et con ~edimus assecuranciam licenciam
êt saI vegordiarn dicti do mini nos tri regis et n08t1'as,
Guillermo Gantellet magistro cujusdam navis vulgariter
nuncupate. Sancte. Nonne de Penmarch, Nicolas Coe­ -

tanlern Thoma J egaden eorunq ue clericis, factoribus,
negociatoribus et gestoribus has presentes portantibus,
hujusmodi . navem cum suis nautis et mercanciis infra

existentibus conclucendi seu conduci facere causa mer-.
cancie, 'c:\argiare aut ampliflcare sQI ad partes Broagii,
Bay aut G~eerandie aut aliis partibus q uas velint, et
~.xinde redeundo ad partes Anglie, Flandrie seu Britannie,
et simili ter omnibus aliis et singulis factoribus dicti
suis mercanciis et bonis quibus­
Nièolai Coetanlem cum'
• cunque, et in quibuscunquB aliis navibus hujus ducatus
Britannie existentibus, cum suis nantis et navibus
hujusmodi has presentes poI'tantibus. Quapropter de­
fendimus ex parte dicti domini mei · regis et nostra,
omnibus et 'singulis capitaneis, magistris, contremagistris
navium ac/ omnibus gentibu'i5 arma defferentibus sub
nosh'a conductione existenÜbûs, rogamus ve omnes alios
gentes subditos ac justiciabiles dicti c10mini mei regis,
suamque querellam te.nentes) tam arma deferentes quam
alios, de non hlljnsmoc1i navi dicto Guillermo Gautellet,
mercatoribus, bonis, mercanciis dicti Nicolai Coetanlem,
cujuscunque speciei sint, ' ac nautis infra dictos naves

. existentibus, eundo et redeundo, stando et q uiescendo,

impedimentum seu molestiam facere, sive àliquid
aliquod
ab eis percipere, modo quolibet quovis quesito eolare,
omnibus marqllis aut contremarquis obtentis vel obten­
turis in. contrarium cessantibus. .Et hoc concedimus et

dam us in favorem dicti Nicolai Coetanlem servitOl'>js' dicti
domini mei regis, ac consideratis nonnullis bonis gratutis,

servitiis pel' eum dicto domino men regi ac nobis factis,
umbra presencium ne faciet aut procuret
proviso quod sub
prejudicium dicto domino men regi ducisse, nec eorum
patriis, subditis ari1icis et suas querellas tenentibus .. Et
volumus presentes habere robur usque ad decem 'menses
proxime vènientes. Datul11 apud Montem Relaxum sub
signo nostro manuali presentibus apposito in testimonium
veritatis, die XXVII mensis januarl, anno domini mille-
simoCCCCm nonagesimo. Si,qné-: Robt. Wylugby.
(Original sur velin. ' Arch. du, Finistère, famille de Goezbriant) .

Aehat d'un navire de PenmareJh par Nicolas Coetanlem~
pour transporter d~t ' sel en Angleterre.

A tou~ ceulx que ces présentes lectres verront et orront,

salut: Aujourduy en nostre court Françoise de Dinan,
contesse de Laval~ dame de Chasteaubriant, de Monfort et
de Bescherell, en nostre 'jurdicion à Ploegastel, près
Mourlaix, fut en droit présent et personnellement estably'
Le Moullec du pors de Penmarc'h, lequel congneust
Yvon
et congnoît avoir paravant ces hem'es vendu et livré, et
par la teneur de ces présentes vend, livre et tl'ansporte à
Nicolas Coetanlem, marchant en la ville dé Mourlaix,
présent et acceptant, a savoir est: ung navire nommé la

Katherine 0 ses apal'aulx et arLillerie, sans rien accepter,
pour le pris et somme de huyt centz livres monnoie de ce
païs et duché de Bretagne, poiez dudict Nicolas audict le
pa l'avant ces heures, tant en pécune complec et
Moullec
numbrée que en marchandises appréciez entre eulx à
ladicte r?omme; de laquelle somme se tient celuy Moullec
tant et en quicte ledict Nicola.s; et sur ladicte vente
acon
audict navire il a promis garantit· ledict Nicolas envers et
contre touz. Et ce fait, ledict Nicolas a congneust et con­
fesse envers ledict Moullec acceptant, avoir fait ,charger
ledit navire de sel. du Hâvi,'e de la baie, en ce païs et duché,
pour aller au 'plaisir Dieu, le premier bon temps accepta­
ble, descharger au païs d'Angleterre, là et où bon semblera
audit Moullec, pour et (au) main dudit Nicolas; et à celle
fin ledit Nicolas a comis et institué, commet et institue

ledit Moullec son facteur, négociateur et procureur général,
parceque celluy Moullec, a promis en respondre audit
Nicolas, et Iuy rendre bon vroy et loyal compte et relicq ua
de ce que dit est. Et tout ce que dessus et le contenu en
cestes; lesdites parties et chacune respectivement ont
promis èt gréé, promectent et gréent tenir sans mal fraude
ne barat y pansser, et sans james en contrevenir, sur
l'obligacion et ypothecque de touz leurs biens, et en elx et

chacun d'elx soubzmectant et se soubzmectant à la juridic­
cion de nost1'e dite court, renuncümtz et renuncent à
toutes except.ions et délacions impeschans l'enterinance de
et au droit, disant générale renunciacion non valoir.
cestes
tesmoign le seau des contractz de nostre dite court
Donne
a cestes nlis. Ce fut fait et gréé en la ville de Mourlaix en
l'ostel duclit Nicolas Coetanlem, le huytièrne .i our d'octobre
l'an mil II lIB Il II xx unze. Signé.- . Robinet, passe;

J. Dalamaique, passse; Christofie de Kercrist, pasE;e .
_ (Original sur pal'Che'rn1'n, ayant servi de couverture à un cahier.
A rch. du Finistère, famine de Goezbriant). .

TransactlOn passée entre Nicolas Coetan[(JJn et des mar-
chands florentins, au sujet de la prise d'un navire laite
. en 1484 sur les câtesd' A nglf}terre par des marchands
bretons. _

A. tous ceulx que ces présentes let.tres verront, Jaques
Destouteville, chevalier, seigneur de Bayne, baron d'Yvry
et de Saint-A.udry, en la Marclle, conseiller. chambellan du
roy nostre sire,et garde de. la prévosté de Paris, s;::tlut.
Savoir faisons, que, par devant Jehan de Rivière et Guy
Lelièvre, clercs notaIre du roi nostredit sire, en son chas­
tellet de Paris, furent présents en leurs personnes, Berthe­
lome Frequebaeldy (1), marchant florentin en son nom et
comme soy faisant fort de Gerosme :::t Pierre Frequebaeldy,
ses frères et autres marcharis de la nacion de Florence,
d'une part, et Nicolas Coetanlern, marchant, demourant à
Morlais, ou pays de. Bretaigne, d'autre part. Lesquelles
parties disoient qu'elles estoient . en pi'ocès, oudit pays de

• (1) Les Frequebaeldy ou Fl'cscobaldy mentionnés dalls cet acte appar­
tenaieut à l'une des premières et des plus riches maisons de Florence .

Bretaigne, pour raison de la prinse de certain· navire,
nommé la Nef d'Orberarige, et des biens et marchandises
estans en icelluy; lequel fut prins, huit ans a, ou environ,
en la coste d'Angleterre, par Jehan Coetanlem et autres
habitans de Saint-Paul-de-Lion et dudit Morlais estang en

ung navire appartenant audit Jehan Coetanlem, et . en
autres navires desdiz lieux de Saint-Paul et de M.orlais ; et,
pour avoir paiement et solucion et paiement (sic) desdiz
nef biens et marchandises, ledit Berthelome, sesdiz frères, / .

et autl'es marchands de ladite nacion de Florence, tantost
. après ladicte prinse, avoient mis en procès lesdiz Jehan ét
Colas Coetanlem et autres habitans desdiz li-eux de Saint-

Paul et de Modais.; lequel procès est encoresindécis. Pour
lequel eschever, icelles parties, èsdiz. noms, recongnurent

et confessèrent, par devant lesdiz notaires, comme en droit
jugement, par devant nous, avoir traictié et transigé en­
semble,. en la manière qui s'ensuit. C'est assavoir que ledict
Bertholomé Frequebaeldy, soy faisant fort de sesdiz frèr~s
et autres marchans de ladite nacion de Florence, a q uicté

et_ qui te, à touzjours, ·lesdiz. Nicolas Coetanlem . et Jehan
Coetanlem, son cousin, en tant que à .eulx touche, de toutes
les marchandises, biens pert.e's et dommaiges que lesdiz
et autres marchans de ladite
Bert.helomé, sesdiz frères,
nacion de Florence avoient euz souffertz et soustenuz, à
cause de la prinse desdiz navire, biens, marchandises et
autres choses estant en icelle, moiennant le pris et somme
de deux cents livres tournois, que ledit Nicolas Coetanlem

sera tenl.l, promect et gaige, en son pur et privé nom rendre
et paier audit Bertholomé, èsdiz noms, ou au porteur de
lettres pour luy~ dedens Pasques prouchaines venant.
ces
Autrement en défaut de paiement d'icelle somme, audit
. jour, ce présent .appoinctement sera et demourra nul, ot re-
. tourneront lesdites parties audit procès, en l'estat qu'il' est
de présent. .

Et sera tenu ledit Bertholomé, en recevant ledit paiement,
de fournir de ratiffication de sesdiz · frères de ce présent
traictié; et est expressément dit et accordé, et ledit Ber­
tholomé Frequebaeldy a promis et promect audiz Nicolas

-et Jehan Coetanlem, que, ou cas que lesdiz autres marchans
de ladicte nacion de Florence fel'Oient aucune question et~
demande ausdiz J ehan et Nicolas desdiz navires, biens et
marchandises, en ce cas ledit de Frequebaeldy sera tenu,
promect etgaige rendre et restituer à icelluy Nicolas lesdiz
• deux 'cens livres tournois, au temps que lesdite's questions
demandes leur en seroient faictes; et, en icelluy cas,
lesdites parties retourneront oudit procès en · l'estat qu'il

est, car ainsi a esté accordé, sans préj udice audiz Berthe­
lomé. ses feéres et autres marchans de ladite nacion de

Florence, de la poursuite qu'~lz ont, à cause ~e ladite prinse,
cOD;tre tous autres que leschz Jehan et N.ICol~s. Lesquelz

traltié, accoed, transaction, promesses, galgerle e~ autres
choses en ces lettres escriptes, icelles parties, èsdlZ noms,
promistrent en bonne foi et soubz l'obligacion de tous leurs
biens et de ceulx de leurs hoirs meubles et immeubles,
présens et advenie, avoie agréable et tenie ferme et estable
à touzjours, qu'ilz en soubzmectent à la j urisdicion et

contraincte de ladite peévosté de Paris et de toutes autres
justices, ou trouvez seront, sur peine de rendre et paiet'
l'une à l'autre tous coustz, despens, dommaiges et intérestz
qui faiz se :,oient, en faisant ou venant au contraire. En
tes11'1Oi ng de ce, nous, à la relacion desdiz notai l'es, avons

mis à ces lettl'es lB seel de ladite prévosté de Paris. Faictes
et passées double le vendeedy XXVIl jour de janvier mil

UUc IIllxx et dou~e. Signé: J. de Revièee; G. Lelièv1'e.
(Odginal sur parchemin. -- .J.rcll . (Jlt Finistère, famille de GooZ'.·
briant) .

Vente de Biscuit pour la Cordelière, 20 Avril 1501 .
A tous ceulx que ces présentes lettres verront et o1'ront,
Jehan Deschamps, escuiee, garde du seel des obligRcions
de la viconté de. Moustieevillier, salut. Savoir faisons
que par devant Jacques Gueryneau et Nicolas Mangar(,
. tabellion jurez pOUl' le roy nostre sire, en ladicte viconté
eu siège et sergentie de Hadieu, fueent présents Pierres
Jacques Rogiel', Philippes Jehan Couppery, Estienne
Deschamps, Denis de la Fontaine, Pierre le Villain,
Hellyot, Passilly, lesquels congnurent et confessèrent
avoir baillé et li vré à Lucas Tallyc, marchant, demeurant
à· Harfieu, maistre après Dieu d'une nef nommée Le
PoUt'chel, et Guillaume Bourdallon, maistee de navire
dudit pays de Bretaigne, qui peésents estoient, confessé­
rent avoir esté chaegé en leurs navyres, pour icelui pain
porter baillee et ùé,livrer aux cappitaine, maistl'e et gou­
verneurs 4e la Grant Nef clè Morlaiz euclit pays de
Bretaigne. Quelles choses iceulx maistres de nav'ire se
subsmi6trent fail'e sauf les périls dangiers et fortunes de
la mer, esquelz lesdits maistt'es seront exemps. Ceste
livreson ainsi faicte en ensuivant les marches, appoincte-
BULLETIN DE LA Soc. ArRCHli:OL. DU FINISTÈRE •. _~ TOME VlU. 11

mens et contractz de ce faiz entre eulx, dont lesdictes
parties furent et se tinrent contens devant lesdicts tabel­
lions; promec-tans icelles parties, chacun en son regart,
le contenu ci-dessus tenir et entretenir jouxte sa forme et
teneur sur l'obligacion de tous et checun leurs biens et
ceulx de leurs hoil's meubles et héritaiges 'présens et adve­
nir, qu,elz en obligérent à estre pour ce prins et venduz par
justice sans procez. En tesmoing de ce, nous à la relacion
desdits tabellions avons mis a ces lettres ledit seel. Ce fut
faict l'an de grâce mil cinq cens et ung, le vingtième jour
d'avril après Pasques. Présens Guion Morel et Robinet

Fleurye et autres tesrnoings. Signé: Gueryneau;
Mangart.
A u dos est éerit: Déli vran ce faict â Lucas Talee,
facteur du sieur de Keraudy, du biscuit à Barfleu .
(Original sur parchemin. ' Arch. du Finistère, famille de Goez·
briant).

E~t,.ait du testament de Nicolas Coetanlem .

11 avril 1518.
Item ordonne ledit testateur estre paié aux églises et
chapelles de Sainctz et sainctes cy après scavoir :
A la chapelle Notre-Dame de la Fontaine dudit Morlaix,
ung vestement autier, pour dire la maisse, de damas
blanc, et troys escuz d'or. A sa maison de Bt'ennilis, ung
escu d'or. A sa maison de Keranmenech, qui est 'entre .
et Ploenerin, y aller, et ung escu d'or:. A sa
Ploenevez .
chapelle où elle est en couche en l'église des ft'ères prê­
cheurs dudit Morlaix, la fayre peindt'e de nouveau. A sa
chapelle de tùute joye, près Lanmeur, ung escu d'or. A sa
chapelle de tou te joye, â Malestroyct y porter ung escu.
sa chapelle de vertuz, à Dinan, y porter ung escu.

église de Aliance, y envoier ung escu. A sa cha­
A son
pelle de Bones-nouvelles, à Rennes, ung escu. A sa mai~on
et chappelle de Vallesignant, en Angleterre, ung escu
d'or. A sa chapelle de Montreglise, en Normandie ... ung
er;:;cu. A sa maison de Vardetoux en Espaigne, ung
escu. A sa maison de Guelfenn, y porter ung escu.
tre-Dame de Délivrance, en Normandie, ung
A No
escu. A Notre-Dame de Délivrance et Toute joye,
près Pontorson) y porter ung escu. A Notre-Dame du.

Merzer, y porter ung eseu. Item faire faire ung imaige de
Notre-Damme, qui ~era nommée Notre-Damme de Toutes
vertuz. A monsieur Sainet Michel le Mont, y porter
ung eseu. A monsieur Sainet Jehan Baptiste, à Tnoume­
riadee, ung eseu porté. A monsieur Sainet J ehan l'évange­
liste, ung eseu. A monsieur Sainet Jacques, en Calice
(sic), y aller et porter ung eseu. A monsieur Sainet Mahé,
à Lougmahé, ung eseu. A monsieur Sainet Bertelémé, luy
jour de sa feste, et ung eseu. A messeigneurs
faire visite le
(sic) Sainetz Simon et, Jude f::tire faire ' leur ehappelle à
monsieur Sainet Françoys, ung eseu. A
Ploezoeh. A
monsieur Sainet Chl'istofie, ung eseu porté. A monsieur
S,ainet- Sébastien, ung esell porté. A monsieur Sainet
Fiacre, près le Faouet, ung eseu porté. A monsieur Sainet
Augustin, ung eseu porté. A monsieur Sainet Yves, près
Lantreguier, ung eseu porté. A monsieur Sainet.-Nieolas,
ung eseu porté, y aller une fois. A monsieur Sainet Julien
Bouvantes, ung eseu port.é. A monsieur Sainet
Carantec., ung eseu por té. A monsieur Sainet Connen,
ung eseu porté. A monsieur Sainet Anthoine,
de Ploezoeh,
ung eseu pOl't.é. A monsieur Sainet Vincent, ung esell
porté de Vannes. A monsieur Sainet André, ung eseu '
porté A monsieul' Sainet -Martin, ung eseu porté. A
monsienf Sainet Claude, en Allamaigne, ung eseu porté.
monsieur Sa.inet Lienart. ung eseu porté. A monsieur

Saine Melaine, de' Mol'laix, pour aider à édifier sa maison
et église, la somme de cent livres tournois. A monsieur
Sainet-Thomas, des feères preseheurs de Morlai x, ung
eseu porté. Aux Sept - Sainetz de Bretaigne, seavoir:
A monsieur Sainet Pierres de Nantes, à monsieur Sainet
Paul, à monsieur Sainet Tudgoal, à monsieur Sainet
Guillaume, à Sainet Brieuc, à monsieul' Sainet Sampsbn,
àmonsjeur Sainet-Br'ieue, à monsieur Sainet Malo, à
ehaeund'eulx ung eseu porté, et faire le tour ainsi que
l'on est aeoustumé, par ledit tf'stateur, ou quelque aul­
tre ou nom dudit testateur et en ses despens. A Monsieur

Sainet Maudez, de Lille, ung eseu porté. A madamme
Sainete Katherine, de la Ville-neufve, prés Morlaix, ung
es cu porté. A madamme Saincte Margarete, de Pontme­
nou, ung eseu pOlité. A madamme Sainete Barbe, prés Le
Fauoet, ung escu porté. A madamme Sainete Geneviève à
Pal'is, ung eset,l porté. A madamme Sainete Anastase, ung
eseu porté, etc.
, Il reeommende son amme à Dieu, ,son père créateur et
rédempteur, à la benoyste Vierge Marie., sa doulee mère,
et à toute la compaignie eélestieJle et Esglise triumphante

de paradis et son corps à la terre benoiste, quant déçoix
après sondit déceix veult et ordonne
Iuy adviendra, lequel
estre enterré en l'esglise des frères prêcheurs de la ville de
Morlaix. .

(Covie du temps sur parchemln. Arch. du Finistère, fonds des
Dominicains de .

Combat et incendie du navire la Cordelière .

Le jour de Saint Laurens et l'an que dessus (1512) s'en­
trerencontrèrent la Cal'3que de Bretagne nommée la Cor­
dellière, et la caraque d'Angleterre nommée la Régente,
Raz de Saint Mahé et combattirent jusqu'a la
bien prez du
nuit, de sorte qu'ils s'entrebrùlèrent tous denx, et tous
ceux qui dedans estoient . mou l'urent, sinon bien .peu qui
s'eschappèrent à force de nager. Il y avoit une autre nef
d'Anglois que Porzmoguer mit sous l'eau à gl'ands coups
d'artillerie, et estime-t-on quJil en mourut d'anglois
1300 personnes et de bretons environ 500 : entre
environ
lesquels mourut capitaine Porzmoguel', Prigent Coetme­
nec'h, expectant de Coatj unval, MOl'ice Kerasquf'r, ex pec­
tant de Quillimadec, François Le Baillif, sieur de Coatjunva],
Tangu Kerleroux, Martin Le Nault, maître de la
carque, Jean Le Saint, Christophe de l'Is le, Gabriel
Brezal, Ollivier et Yvon Nez, Yvon Kerdreu; Jean Bout~­
ville, Maudez ' Quiniou, Jean Tanguy, ....... Dol ou, Yvon
le Digouris, Guillaume Marree, Jean Kermelec et plusieurs
autres gentilshommes mariniers et autres.
En marge est écrit: Ceux-cy est oient cousins germains,
ou alliés bien prez. . .
Et le sieur de Coatjunval y fut brûlé qui avoit nom •
Hervé .
Le capitaine POl'zmoguer étoit marié à la veuve de
l'Estang qui étoit fille de Coatjunval. .

(Extrait d'une copie du XV/lIe . . siècle d'une généalogie de la famille
du Louet de Coafjunval, rédigée à la fin dl~ X VIe siècle. '" Archives
. (lu Hnistère).

Eœtraiis d'une enquête faite à l'instanee de FrançoùJ de
Goe,?;briant au"x fins de prouver la noblesse de Jean
Nicolas Coetanlem. '
et de

Enq~este faicte à ipstance de nobles homs Francoys de
sieur de Goezbrient, curateur de damoiselle
GoezbrieIit,
Margaritte Coatanlem, dame de Keraudy, sa mère, par
moys Piel'res Torel, lieutenant de la court de Lesneven,
l'un des commissaires commis entre aultres pour ladite

- enqueste faire appelle en ma cornpaignie Guillaume Marec,
notaire royal, pOUl' notaire et adjoint pour delvoir led. sieur
de Goezbrient oud. nom trou ver et prouver en partie les
entre le procureur du roy, ordonne pour le
faictz contestez
païs d'une part, et ledit Goez­
faictz des fieffz nobles en ce
brient oud. nom d'autre. La:d. enqueste faicte les unziesme,
trésiesme et q uinziesme jours d'aougst l'an mil
douziesme,
cinq centz trante-neuff. . .
En marge est écrit: enqueste qui justiffie qu'il y a haute,
basse et moyenne justice à Goezbriand et K81'antour.

Noble homme Phelippes Le Lagadec demourant à
Mourlaix, aigé de cinquante sept ans ou environ, etc ...
avoir veu Ledit (Nicolas) Coatanlem ayant la charge
dict
de la construction de la carracque et. grande neff, -appelée
La Cordelière à faire laquelle il employa plusieurs sortes
de gentz et facteurs pour parvenir à recoupvrir et 'avoir les

nécessaires pour la construction de ladite neff que
choses
pour les victuai-lles et fournissement des vi vres, hamois
et artilleries pour l'accomplisssement et envoy dqdit navire
et pour l'ecoup-vrir les municions de ses pouldreset choses
à c~ requises; et lors ouyd cedit dépposant, notoirement et

depuis, que en la construction de ladite neff et fournisse- .
ment des affaires entour icelle~ ledit Coatanlem avoit perte
dix mille francs et plus, et que incontinent que ledit
navire estoit prest, muny et garny de toutes victuailles par
le commandement des feuz roy Louys douziesme et la
royne Anne que Dieu absol ve, fust conduic:t par cappitaines
depputés par lesdits sire et dame, en la mer d'alevant.

Yvon Le Moal, noble home, aigé de soixante ans ou
environ, etc ... dict que feu Jehan Coatanlem, pl'ochain
parent audit sieur de Keraudy quel estoit lors en .armée sur
m8r ayant troys navires de guerre bien équippés et en bon
print troys . grosses navires anglois bien équippés,
ordre,
avoint fai t procession en la ville de Bristo pour prier
quelz
Dieu affin de rencontrer ledit Coatanlem; ce q u'ilz fiL'ent,
et eust ledit Coatanlem victoire, quelle ville de Bl'isto est
depuis plus pouvre que alors de ladite prinse. Aussi dict

avoir ouys pal'eillement que ledit Coatanlem décebda amiral
de Portuigal et que le l'oy luy avoit donné maisons et biens
pour vivre selon son estat, et avoÏl' veu l'une
abondancze
desdites maisons quelle estoit appellée la maison de l'amieal
Coatanlem en la ville de Lichebonne, et ainsi l'ouyd lors

notoirrement dire .

III .

Jehan Boesel, noble home, aigé de cinquante sept ans ou

n'avoir veu ledït (Nicolas) Coatanlem
environ, etc ... dict
faire aucun train ne trafficque de marchandise fors à raison
qu'il eust la chairge de fail'e et construil'e la grande neff et
carracque appellée La Cordeliére, a faire laquelle et pour
recoupvrir les victuailles, harnois, pouldl'es et aultres mu-.
guerre ledit Nicolas Coatenlem amploya plu­
nicions de
sieurs biens, facteurs et gentz pour recoupvrir et avoir
les choses requises pour le faict dudit navire. Et dict c'est
parlant, avoir ouy ledit Coatanlern dire par plusieul"s foys
avoir faict et fourny les victuailles et les choses requises
pour ledit navire en ses propres coustz et despens au mon­
tement de dix mille francs et pl us, n'avoir esté' jamais
ramboursé à cause de ce. Aussi dict avoir veu ledit Coa­
tanlem par autl'e foys, faire assamblée d'esquipaige de gents
pour conduire et mener ledit navire hors le quay et tlavre
de Mourlaix; n'est souvenant du lieu où l'on conduisit
leçlict navire.

Guillaume Le Borgne, noble aigé de quatre-vingtz-cinq ans
. ou environ, etc .. , deppose par avoir ouy dire notoirement
et publicquement. leclitJehan Coatanlem, oncle dudit Nicolas,

frère aisné a son dit père, pour service faire a son prince et
au païs que pour le temps avoint guerre vers les anglois,
vendist tout le sien pour fait'e navires de guerre pour s'em­
ployer au service de son prince et du païs encontre le,sdits
angloys. Avecques lesquelx navires par moyen du soulday
son dit pt-ince et son admiraI pour lors luy donnèrent,
que
fist grandes dom maiges ausdits anglois, tant par prendre
sur eulx navires el biens, brusler villes et placzes sur les
rivaiges de la mer. Quoy voyantz iceulx du party du
roy d'Angleterre ad visèrent de faire armée royale pour
prandre ledit Coatanlem ce que firent en la ville de Bristo.
Et, a ung jour ent.re aultres, ainsi qu'il est chose notoire,
a toutz ceulx de ladite ville de Bristo se mectre en
firent
oraison que le plaisir de Dieu fust q u'ilz eussent peu ren­
contrer en mer ledit Coatanlem. Estant en veue de terre
de ladite ville de Bristo, visdrent ledit Coatanlem et sesdits
navires; quel Coatanlem, comme es.t chose notoire, re­
monstra à ceulx de son équippaige qu'il y avoit desdits
anglois plus de cinq contre ung. A ce que aucuns de sondit
équippaige luy dire que ,myeulx. luy estoit se retirer. Ledit
Coatanlem les reconforta par dire que c'estoit a ' d ur pas

que victoit'e se gagnait et que moyennant luy tenir bon
eussent faict celuy jour servicze a leur prince et païs, de
sorte qu'il y aUl'oit mémoire. Et besoignèrent tellement
qu'Ils eurent victoire desdits anglais et amenèrent..o eulx
les navires desdits anglois et allèrent vers ladite ville de
Bristo et de forcze la prindrent et la bruslèrent et peil­
lèrent et amenesrent la plus part des riches, prisonniers
audit païs de Bretaigne. Et peu après ouyd, cedit parlant,
que ledit Coatanlem avoit reçu lettres d'fivecques le roy de
Portuigal pour lors d'avoir guerre 0 les barbares, en luy
mandant que s'il y voulloit aller a luy, il l'eust faict son­
admiraI. DODc ledit Coatanlem vint par devers le feu duc '

François que DIeu absolve, et luy monstra ses lettres et a
ceulx des on conseill, luy suppliant Iuy octr()yer son congié;
et (ledit duc) luy bailla, ,comme l'on disoit lors communé­

ment, douze centz piécz8s d'or. Et vesquit oudit païs de
Pouytuigal eu ladite chairge d'admiraI par longtemps, et
eust grans biens, maiso~1s, palais pour en disposer a son
vouloir et plaisir. -

Noble home Richart Henry, seigneur de Ponthuel, aigé
de quatre.-vingtz-cinq ans ou ' environ, etc ... deppose que

Jehan Coatanlem entrepreint à faire des navires en l'aide
du pl~inc.e :t du pais, contre l.es en~:Iois,. ennemis pour lors
ausdlCt prmce·et païs, et de falC! veld ledIt Jehan Coatanlem,
son equipaige en nombre des n::1.\'ire8 pOUl' s'oubvier au
. dommaige que lesdicts ennernis vouloint faiJ'e audict païs.
Et ouid, après peu de temps, dire et l'é\pnter notoirement qile
ledit Jehan Coafanlem avoit eu victoire SUl' les ennemis
dudict pt'ince et qu'il avoit prins en bataille, Illy etson équi­
paige, un grand nombre des na vires au roy d'Angleterre, et
entre aultres y'avoit une navire nommée La Marie de Gracze
laquelle estoit du port et montement de teoys à quatre centz

tonneaulx. Et à icelu,)~ navire se diriger1 ledict Coatanlem
avecques le sien navire et par b.ataille de longue main
continuelle, ledict Coatanlem vensq uict et eust victoire sur
ledict navire et par le moyen sur les aultres, quelx navires
il conttaignit s'enfuir et se retirer au port de Bristo, en
Angleterre; et dict ce savqir, par l'avoit' ouy dire notoirement
de plusieurs mariniers de l'esq uipaige cl udict Coatanlem.
Et après a:voir (été) audict port de 8risto et avoir p1'ins
plusieurs biens dudict lieu et faiet plusieurs dom -\ taiges en
ladicte ville de Bristo, peu après ,Obtint lettres du roy de
Pourtuigal demandant que icelluy Coatanlem le vinst se­•
courir contre les barbares en vers lesq nel x pour lo:'s ledict
roi de Portuigal avoit guèrre. Et incontinent après, ledict
Jehan Coatanlem se t1'ansportadevers le feu duc Fi'ançois
que Dieu absolve, estant pour lors pl'ès de Hennebont, en ung

château au sieur du Guèmèné, et 1 ui monsti'a et ap'arust ses
missives dudict roy du Portuigal, ensemble lui demanda
congié et obéissance de natul'alité comme raison luy est oit.
Ce que luy fust lors concédé et lors, comme ouyd notoÎl'e­

ment et publicquement avec ceulx qui estoint avec ledict
Jehan Coatanlem, desquelx n'est à présent souvenant de
leur noms" que ledict sie nr a voict faict de -ses propres
mains ledict Jehan Coatanlem chevalier, et ordonnance et
. commendement d)~celluy et de son conseille fust délivré
audict messire Jehan Coatanlem, la somme de douze centz
pieczes d'or 0 réservacion faict audict Jehan Coatanlem
de revenir au servicze de sondict prince alors qu'il l'eust
mandé. Et que. depuis leditternps, ledit Jehan Coatanlem
a vescu au royaulme de Portuigal, admiraI et en eust
à playsance et en icelluy païs décebda; ce quedict
rnaisons
estre ' tout notoire. Aussi dict de plus' que ce parlant, a eu
copgnoissancze dudict Nicolas Coatanlem, J'a 'leU se gou­
v~rner, régir et tenir noblement et comme home de condi­
tion noble. Et aveu ledic.t Yvon Coata;11ern, Niçolas et
Jehan, fils cludict Nicolas et chacun en son temps respec-

tivement, servir aux ducs, princes et roys; signantement
dict avoir veu ledict Nicolas servir de sa personne en ung
voyaige mandée de par le duc au voiaige d~ Sainc.t-Aulbin
et sur le siège de Nantes et en aultl'es plus18urs heulx en
Bretaigne, en garnisons ès monst1'es lors et a la foy que
les allltl'es nobles estoint demandés et appellès. Mesmes
recorde ce dict parlant, que au temps du duc Françoys, il

veidleclict Coatanlem pOl'1er et avoir la charge de plusl~urs
navires de gllure pour la deffancze du poys de Bretalgne
et que, en la condllicte desdits navyr'es, il fist grants ser­
vices et fort agl'éables au duc et au poïs, et par sa puissance
et de ses navires et éqllippaigl~s ledict Coatanlem évitailla
par deux fois le chasteau de Nantes, le syeige y estant. En
forme qlle ledict chasteau 'et ceulx du païs y estant, résis­
tèrent vidvant contre leur adversaires et ennemis. Au
moyen de q uoy et p'our lesdictz bons services dudict
Coatanlem et pour ses gentz, le duc libéralement, en con­
sidération de ' ce, octroya et concéda noblesse audict
Coatanlem et ses gentz. Aussi di ct que ledit Nicolas Coa­
tanlem fist constl'uire et édi mer la carracq ue a ppellée La
Cordelière ::lU haffvre et cay de Mourlaix, et icelle partant
et par le moyen des gentz qu'il trouva et assambla, fust mis
sur et tout son apal'eill, ce que ledict Coatanlem fist faire
a ses propres coustz et despens. Et apl'ès, cedict parlant
veid ledict Coatanlem faire et aprester les vict\lailles et
municions de guerre pour servir oudict navire, ce qu'il fist
par le commandement expl~ès de Jacques Guybè, lieutenant
et 'cappilaine pour le roy et la royne oudict navire, ce que
homme du qnadier n'osoit entreprendre faire a raison des
grantz biens qu'il convenoit employer et faire avancze pour
parvenir a la fin due; et y perdit biens inestimables. Et
par son moyen ledict navire fust apareillé et mis en la mer
,pOlIr estl"e conduict avecques aultl'es navires de sa con­
duicte jucques a, la mer d'alevant. Et par le moyen d'ice,
ledict Coatanlem fust en grande estimacion et en réputacion
entre les grantz et nobles du poïs ~t n'ont esté imposés ne
esgailIés en aucun fouaige, taillie ne succide (sic) roturier
à sa congnition ~ et mesmes dict que lesdictz Coatanlem
par raison de leur noblesse sont en possession immérno­
riable de porter e.t avoir armes et indsignes de noblesse
savoir: dJargent, une fleur de lys de sabLe et une chouette
de mesmes~ membrée ae gueuLes.

Chistofle de La Forest, noble home, aigé de quatre-vingtz
et six ans ou environ, etc ... dict avoir ouy dire et tenir

notoirement et publicquement que feu Jehan Coatanlem,
prochain paeent dndict Nicolas avoit esté en son temps bel-
' hq ueulx en la mer et avait été en gl'ant puissance. sur la
mel' garny de navil'es et al,tillel'ies en grande municion de
gueree et qu'il avoÏt pOU l' le duc, fnict en son temps pillsieues
pf'ouesses et vaillantises; et, par raison de c.e, estoit ledict
Jeha n Coatanlem en estimacion gl'ande et réputacion de
noblesse. Tellement estoit réputé, qu'il estoit dict et censé
. notoieement roy et gouverneue de la mer et qu'il n'avoit
, trnuvé oncques en la mel' son ' plus puissant ne son supé­
rieur. Et par ces moyens et les seevices desdictz Coatanlem,
iceulx et chacun d'eulx respectivement et successivement,

ont esté demandés et am ploiés par les roys, ducs et prin­
ces et se sont portés en leur service debuement.

VII.
Giles Moricze, sieur de Kerbavé, aigé de soixante­
dix ans ou environ, etc... recorde que environ l'an
mil cinq centz trois ' ou quatre, le roy Louys d0uzies­
nie et la royne Anne entrepreindrent d'envoyer par la
mer d'Alevent gentz de guene à ung lieu appellé Methe­
lin que on dict estre environ Turquie; no scest ce te3-
moing de ceL'tain où est ledit lieu appellé .Methelin, . et
. que entre aultres y alla le cappitaine Jacques Guybé qui
estoit cappitaine des gentilzhomes de la royne, et que pour
faire ledict voaige ledit cappitaine eust la neff de la l'oyne
qui fut appelIée La Corclellière qu'estoit navire de six à
scept centz tonneaqlx. Et que, pourtant que on ne trouvoit
qui éust entreprins de fail'e la victuaille dudit navire, ledit
Nicolas Coatanlem, sienr de Keraudy; qu'estoit estimé
home de grand esperit et de grant conduicte, fust prié tant
par ledit cappitaine Jacques Guybé, que feu missire Olivier
de Caatmen lors grand maistre de ce païs et duché, de faire
et moctre ordre en la victuaille dudit navire; ce qu'il fist et,
comm'e on dict notoirement, il y perdit ung gros nombre de
bien que ce tesmoign ne saueoÏt à present déclairer comme
il ouyd aloL's. Oultre recorde qu'il a ouy dire comme chose
notoire, queJehan CoatanleIT\, prochain parant dudit Nicolas,
fust moult preux et vaillant en la mer. Et pour ce décI airer
recorde ce tesmoin, que envyron cinquante cinq allS, y a
poy plus ou moyns, à ce que les anglois faisoint quelques
offenses et peilleries sur ceulx de ce p&ïs et duché, ledit
, Jehan. Coatanlem fist a ses propres coustz et despens, sans
aide .du duc Françoys 'qui pour lors régnoit, équipper et

mectre sur et en ordre des navires dont l'une estoit appellé
La Cueiller, aultre appellé Le Singe avec aultres que ce
tesmoingn ne sait nommer, et ainsi se mist sur mer ayant
o luy son lieutenant en qui de tout se fioit. ung gentilhomme

nommé Alain Plouecl'as, filz .luveigneur de la maison de
Plouecras en Triguiel'; et que dedans peu de temps amprés
les Englois fUl'ent advertrs, et avoint pour lors troys grantz
navires prest pour mectre en la mer, l'une appellé la Tri­
nité, navile de cinq centz tonneaulx, l'autre appellé Marie
de Gracze, navire de deux à troys centz tonneaulx, et de
l'autre n'est ce tesmoingn souvenant de son nÇ>m; qu'eulx
troys navires angloises 8stoint équippés de double équip­
paige, munitz et garnitz d'artillerie et de marchandises de
grant richesse, et encore fust hruict en après CI ue les cap­
pitaines desdits navil'es angloises avoint faict célebrer une
messe devant l'ymaige de monsieur Saint George pour que
Dieu leur eu st donné l'eur de rencûntrer ledit Jehan Coa­
tanlem en la mer, ce oue Dieu leur donna le lendemain
amprès estre partis de 181ù haffvre et s'entre renconstrèrent
environ uene (lieue 7) et demye de la terre de Bl'etaigne, et
vindrent lesditctz ainglois, sercher et 'p.ssaillir lediet Jehan
. Coatanlem et ses gentz qu'il les entendit et les combastit à
eulx pour la pl'emière venue, par espacze de cinq à six
heures et après demandèJ'ent les anglois treffves pour deux
heures, ee que leur fust octroyé par lec;lict Coatanlem, et, la
treffve finie, recommencèrent la bataille et enfin ledict
Jehan Coatanlem et ses gens y entrèreQt de plaiD as sault
et les princlrent et menèrent; et çle peUl' que ce n'eust esté
cause de 111Ouvoir la guerre 'jntre le duc et le roy d'Angle­
terre, ledict Coatanlem se disant fors banny de Bretaigne,
alla (0) toutes lesdites navires, au roy de POl,tuigaJ qui les .
receust à très-gl'ant joye et le fist son admiraI, et en outre
luy bailla en tel're ung chasteau et une desmeure pour ~t
contre la fin dé sa vie et veillesse là où il mourust. Et tout
eecy diet ce tesmoingn savoir dès ledit temps de cinquante
cinq ans par avoir parlé et ouy parler les 111ariniers qui
estoient 0 ledict Coa.tanlem oudict faict et desq uelx ya ung
encores en "ye, nommé Jehan Le Gal, demeurant en la
paroesse de Plouemiliau, en l'e~vesché de Triguer. Et est
son record. . .
(OriginaL sur papier. .Archives de la famil!e de Goesbriant).

E~trait
dJune production faite à la cour de' Morlai~

pat' F/'ançois d'e Goezbriant .

Item produictung m~ndement du duc Francoys que Dieu
(sic), prèsentacion et expédicilm en la chambre de
.absolbe
ses comptes de Bretaigne, de franchise exempcion et liberté
Coelanlem, pour ses héritaiges
de ,fouaige aud.'feu Nicolas
et les y demoul'antz en la paroesse de Ploezoc'h, eu con­
sidéracion et conteni placion des bons, gl'OS et agl'èahles
que led. Coetanlem et tes syens avoint faict au duc;
sel'vices
et démonsti'a~:1t le duc avoir désir de son continuel se l'vice,
apposa la clausule en son mandelnent, pourveu que led.
eust sel'vy led. seigneur en armes, lors et à la
Coetanlem
fois que mestier eust esté, ainsi q ne les aut res nobles de
sOn pays et duché, comme pl us à plain appiert par led.
mandement, et ex.pédié en rad. chambre du XnlI joùr de
l'an mil UIle IIIIu VIn, si né ainsi: par les gentz '
juillet
des compte,s monsieur le duc, Jehan Le Nas, et scellé; cotté
de la lettrl'\ C .
Item pl'oduict ung double d'autre mandement expédié par

mond. seigneur le duc aux maistres contre maistres et ma­

risniers de l'esquipaige des navires dud. Coetanlem, pour
leue agréable service, de don, concession, -pe i'mission et
peivileige de noblesse, ouquel avoit esté mys, par inadver­
tissement de la condicion noble dud. Coetanlem, le n'om
parmy lesd.
dud. Nicolas Coetanlem, quel est oit noble
autr~s, quelz estoint de condition roturière auparavant; et
de faict s'opposa à la pupblicacion dud. mandement,
re'rnonstrant estl'e noble et qu'il n'en vouloit usee, et fist,
devant le séneschal de la COUI't de Mourlaix~ informacion
de sad. noblesse et de la notorité d'icelluy; et pour lors

tarda. de la publicaci -'n dud; mandement.con1me plus à plain
est contenu par led. double dud. mandement, dabté le Xe jour
de septembre l'an mil HIle IlIln sept, signé de P. Bervet,
cotté D.
Item, pour démonstrer la vertu, noblesse et bonne affec­

que led. Coetanlem avoit continuelement de faite à
tion
son prince naturel, seevice et monstre, appiert le marché
que led. Coetanlem fisc avecques missires Ollivier Coetmen,
grant maistre de Bretaigne, et Jacques Guybay, capItaine

de cent gentilzhommes . du roi Loys XIIe; de fournir a
et aultres municiol1s requis et nécessaires pOU l'
vituailles
la dépèche du grant navÎl'e et canaque de Breu,igne, or­
donné par Le roy et la royne estre envoyé en la mer d'Ale­
vant contre les Turcs et infidèles et pour la deffense de la
foy; ce que aultre que led, Coetanlem n'eust faict ne osè
entreprandre a procurer à si gros faict et dangereux, comme
appiert par led. marchè et les moyens d'icelluy, quelz
constent et paraissent par les açtes ensuiltz sur ce, cotté
la lettre I. .
Item appiert lettres missives de par le roy, et aultres de
par moneL sieur le grant maistre, diriges. respectivement
aud. grand maistre et >-tud. sieur de Keraudy (N . Coetan­
lem}, par lesquelles appiert la grande fiancze et amittié que
seigneurs &.voint ou bon service dud . sieur de Keraùdy, .
lesd.
l'appellant tel, et estantz acertenes de sa noblesse, nobl~

vouloir et couraige, cottés de la lettre H.
Pareillement produict le mandement dud. grant maistre,
pour faire lesd. vituailles, signé d'icelluy, dabté le XXe jour
de febvrier l'an mil cinq centz, corté de la lettre L. .
Item produict autre mandement de par mond. sieur le
grand maistre, au capitaine de Brest et aud. seigneur de
Keraudy, pour l'adoubement dud. navire et canaque, signé
sieur le grand maistre, en son ol'igmal, et de
de mond.
Rest, par coppie, par lequel appiel't l'affection gue
Y. du
led. grand maistre avoit oud. seigneur de Keraudy, cotté
eTe la lettre NI .
Item prolluict et. appiert une aultre Jectre mis$ive ùe par
mond. sieur le granel maistre, dirigée aux jllges ordinaires
de la court dé Mourlaix, affin de remuee les.termes et causes
que led. sieur de l(el'audy avoit et luy despalldoint en lad.,
pour les affaires du l'oy, coué de la lettre N.
Aussi produict aultre acte et obligé, que led. sieur de
Reraudy obtind sur led. capitaine Jacques Guybé, à l'aison
desd. vituailles pae led. Coetanlem pour l'entretennement
de lad. neff et des autres navires par pour sa conduicte,
à raison de quoy led. Coetanlem a enduré perte de plus
eSCilZ d'Ol', cote de la lectre O.
de quinze mil
(ll]inute sur papteT. Archives du Finistère, famille de GOl,zbriant) •