Bulletin SAF 1880

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Séance du 19 juin 1880

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SEANCE DU 19 JUIN 1880.

Présidence de M. le Vicomte HERSART
DE LA VILLEMARQUÉ
MEMBRE DE L'INSTITUT.

Étaient présents: MM. Audran, Faty, de Kercadio,
Le Maigre, Malen et Tanguy, secrétaire.
La séance est ouverte à 2 heures.

M. le Président commence par informer la réunion
qu'il a reçu deux lettres, l'une de M. Richard, juge de
paix, qui est allé . habiter Avranches et donne~ ' sa
démission, l'autre de M. Pavot, sous-intendant mili­
taire, qui a été appelé de Quimper à Vannes.
ce deux lettres).
(Lecture de

M. le Président donne ensuite lecture d'une lettre de
M. Fénoux, ingénieur en chef des ponts et chaussées
du Finistère et membre de la Société archéologique,
au sujet des découvertes qui pourraient être faites ·
dans les fouilles nécessitées par la construction des

nouveaux chemins de fer exploités par l'Etat.
V oici la lettre :
Quimper, le 1 mars 1880 .
MONSIEUR LE PRÉSIDENT,
En réponse à votre leUre du 28 février, j'ai l'honneur de
vous faire connaître que le cahier des clauses et conditions
imposées à nos entrepreneurs, contient, en son
générales,
art. 25, la prescription suivante:
Cl L'Administration se réserve la propriété des matériaux qui

CI se trouvent dans les fouilles et démolitions failes dans les
BULLE'fIN DE LA Soc. ARCHÉOL. DU FINISTÈRE. . T. VII. 9

« terrains appartenant à l'Etat, saufà indemniser l'entrepreneur
,( de ses soins particuliers. Elle se réserve également les objets
« d'art et de toute nature qui pourraient .s'y t.rouver, sauf
« indemnité à qui de droit. »
Je rappelle ces prescriptions à mes collaborateurs et je les
invite à me prévenir immédiatement lorsque des objets d'anti­
les fouilles du chumin de fer. Ces
q.uité seront découverts dans
objets seront placés en lieu sûr et je m'empresserai de vous
mettre à même .de faire, prè:;; de l'Administration supérieure,
les démarches nécessaires pour que la propriété puisse en être
an Musée d'archéologie du Finist.ère.
assurée
Veuillez agréer,-etc ... ..
FÉNOUX,
Membre de -la Société archéologique dll Finistère.
Notre honorable Président, comme on vient de le

voir par la lettre qui précède, avait eu l'heureuse idée
d'écrire à notre dévoué confrère M. Fénoux pour le
prier de faire ce qui dépendrait de lui, afin que toutes
les découvertes remarquables, au point de vue archéo­
logique, qui seraient faites dans les terrassements du
chemin de fer, vinssent, autant que possible, doter et
enrichir notre collection d'objets antiques.
s'em'presse de féliciter .et de remercier
La Société
Mo de la Ville marqué pour sa démarche si bien inspirée
près de M. Fénoux et des re~erciements unanimes
sont adressés à notre sympathique confrère, M. l'In- .
génie ur en chef .
. ;M. le Président a le plaisir d'apprendre à la réunion,
• que, par une lettre du 26 mars, M. le Ministre de l'Ins­
truction publique et des Beaux-Arts a attribué une
allocation de 1,500 francs à la Société archéologique
du Finistère .

( J'ai été heureux~ dit M. le Ministre, d'encourager
( ainsi les travaux de cette compagnie et de lui donner
( un nouveau témoignage de mon intérêt. Cette somme
( sera ordonnancée au nom de M. Le Men et payée sur
( la caisse du Payeur du département du Finistère. »)
M. le Président donne ensuite lecture d'une circu-
laire et d'un très-long questionnaire émanant dll minis- •
tère de l'Instruction publique et des Beaux":Arts.
Comme il a été adressé à la Société un grand nombre

d'exemplaires de ces documents, MM. Aùdran et Malen
expriment le désir d'en transmettre un exemplaire à
tous leurs collègues. Mais comme il a été reconnu que
le nombre desdits exemplaires reçus était inférieur de
à celui des membres, M. de Kercadio pro-
beaucoup
pose de n'en envoyer qu'aux confrères qui sont à pro-
erra­
ximité de monuments mégalithiques ou de blocs '
tiques et à ceux qui pourraient répondre aux questions
insérées sans entreprendre un voyage onéreux. Les

membres présents sont de cet avis. .
M. le Président lit la lettre suivante du 21 avril
dernier, qui lui a été adressée par M. Chancerelle,

négociant à Douarnenez.
MONSIEUR,
Je vous informè qu'en creusant les fouilles de ma maison, à
Douarnenez? les ouvriers ont mis à jour une sr,rie de petites
failes en forts murs de maçonnerie et revêtus d'un
. citernes
.. dur, etc.
ciment rouge très

La 'réunion exprime le regret que cette lettre ait été
remise aussi tardivement à M. le Président.

Lecture par M. le Président d'une lettre adressée à
notre Société par nos collègues du Maine.
n est décidé qu'un envoi de publications du Bulletin
de notre Société qui ne sont pas épuisées serait fait

M. Bertrand, rue de Flore, 48, au Mans.
M. le Président dépose sur le bureau un volume
intitulé: Inventaire sommaire de$ A rchloves dépm'temen­
de la Loire-Inférieure, antérieures à 1790, et donne
tales
lecture de la lettre qui accompagnait l'envoi de ce
est com~uniqué, sur sa de-
précieux ouvrage qui
à M. Audran. ° -
mande,
La parole est donnée à M. Audran pour la lecture
du chapitre premier de son intéressante Histoire
de la fondation de l'Abbaye de Quimperlé, qu'il va publier
dans cette ville, chez Clairet.

DE LA. FONDATION ET DES PREMIERS ABBÉS DE QUIMPERLÉ •

L'abbaye de Quimperlé aussi illustre par son antiquité que par
les droits et privilèges donlelle jouisRait est redevable~ de sa fon­
dation à la libéralité de Gralop le Grand. comte de Cor­
nouaille et à la vertu de saiot Gurthiern~ fils d'un des rois
bretons de Cambrie qui ayant tué dans une balail~e son propre
neveu, sans le connaître, eo fut tellement pénétré de douleur,
que dès lors foulant aux 'pieds les grandeurs~ et même la cou­
ronne qui lui était préparée, il résolut de se retirer dans la
pour y gémir et faire pénitence le reste de ses jours.
solitude
S'étant donc dérobé à la vigilance de ses courtisans et de ses ° o
domestiques il se retira dans un lieu désert et affreux situé
entre deux mont.agnes au nord de la grande Bretagne~ où il
vécut prè~ d'un an, inconnu aux hommes; s'y voyant enfin
découvert et craignant qu'on ne l'obligeât de rentrer à la cour