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Bulletin SAF 1879


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Un enterrement dans la cathédrale de Quimper (1700)

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l'assemblée. qui est d'avis d'accepte.r la donation qu'il
à la Société archéologique. Ce don est . '
veut bien faire
une nouvelle preuve de l'intérêt qu'a toujours porté
notre collègue à la conservation des monuments an­
ciens. de notre pays, gue tant d'autres . s'e:tforçent de
détruire ou de s'approprier dans un but mercantile.
. M. Le Men donne ensuite lecture d'une lettre qui
lui a é.té adressée par l'éditeur de l'Année archéologique
et p,hilologùjue, revue des études classiques publiée à
Berlin et dont le rédacteur en chef est M. Bursian,
à l'Université de Munich, pour lui deman-
professeur

de notre Bulletin afin d'en rendre
der le dernier volume

compte. L'assistance est heureuse de constater que
à l'étranger on attache quelque prix aux tra-
même

vaux de la . Société archéologique du Finistère.. C'est
pour elle un encouragement à persévérer dans la voie
qu'elle s'est traçée . .
Le même membre informe l'assemblée., qu.e d'après •
un avis du Il).inistère de l'instruction publique, 1e. dos.-
sier Coëtanlem dont il a eu occasion d'entretenir la.
Société dans une précédente séance, a paru si impo.r-
tant au comité . des travaux historique, à l'examen

duquel il avait été soumis, qae ce comité à decidé que
le dossier en question serait intégralement publié daD:s
les Mélanges des . Documents inédits pour servir .à
l'histoire de France.
La parole e'stensuite donnée à M. Le Men, pour
lire une note intitulée :

(jN ~NTERRElIiENT DANS LA CATHÉDRALE DE QUIJIIPER (l700) •

Dans la Monographie de la Cathédrale de Quimper, que j'ai
publiée récemment, j'a,i fait le récit .d'une émeute arrivée à

Quimper en 1515, et provoquée par les Cordeliers à l'occasion
de l'enterrement de Guillau me Le Goaragller, maître maçon.
La rivalité qui existait au moyen âge entre les frères mineurs

de Quimper et le chapitre de la cathédrale, persista assez long-
temps, comme on peut le v.oir par l'extrait suivant d'une lettre '
écrite à M, Védier, procureur au Parlemeut de Rennes, par M.
Jean-Baptiste Kermellec, synJit.: de ce chapitre, à l'occasion

d'un fait analogue.
« Le treizième septembre dernier, la nommée Urbane Pous·
sain estant morte, son mary nommé Joseph Juminaye, escrivit
ces mots: « Je pl'Ïe le révérend père gardien des Cordeliers
d'enterrer ma femme en sun esglise suivant sa volonté et la
mienne Il ; et là dessus pr;rent la déposition de trois ou quatre
personnes·qui rapporlèrent devant nottaire, avoir entendu la
sa maladie dire qu'elle vouloit estre enterrée
défunte dans

aux Cordeliers. Le père gardien fit signifier ce billet et cette
déclaration au vicaire de la parroisse, le"sommant d'y donner
Ce vicaire ayant aporté la copie au chapitre, le
les mains.
chapitre délibéra que le père gardien et ledit Juminaye,
nt atteinte à l'arrest du conseil
tailleur, entreprenoint et donnai
avec lesdits pères Cordeliers du quatorzième
contradictoire .
octobre 1684, qui règle que les habitans de la ville de Quimper
dans l'église paroissiale s'il
qui décèderont, seroni enterrés

ne paroist par escrit qu'ils ayent choysi leur. sépulture aille ur ;.
comme la deffutlte Poussain· n'avoit pas faict de testament

ni escrit de sa main la disposition de la sépulture, c'était une

contravention formelle à l'arrest du Conseil. Sur quoy le vicaire
du chapitre d'entener le corps à St. Corentin. Il
receut ordre
« S'ur cela, le temps du convoy estant arrivé, le vicaire auroit
la levée du corps et l'auroit faict rehdre à St. Corentin, à
faict
la manière accoustumée ; et pendant qu'on y faisoit les prières,
le sacriste des Cordeliers arriva avec des notaires pour faire
au vicaire de rendre le corps dans l'esglise de son
sommation
ordre; · ce qui causa beaucoup d'émotion, ayant faict cette

sommation dans l'esglise, en présence de tout le monde, ce
qui aUl'oit inlerrompue le service et animée les factieux, au
au lieu de se . retirer au lieu capitulaire pour faire cettrl
sommation si elle avoit esté nécessaire. Mais pour ju­ •
ger que c'estoit une affaire concertée, c'est qu'i! ne faut
que réfléchir que je luy avois dès le matin dudit jour,
faict signifier l'anesL du Con$eil, d'abondant, pour prévenir
loutte obstacle, avec déclaration formelle que nous le n'Iette­
rions à exécution. Ainsi il n'avoit que la voie de se pourvoir
s'il n'avoit eu intention de causer le scandale que vous allez
~oir. Le service eslant finy. huit ou dix tailleurs qui porloint le
corps, le prirent sur les lreteaux pour le porter toucher le
maiUre aUlel, selon l'usage de celte ville, et au lieu de revenir
par le mesme chemin pour reporter le corps au tombeau qu'on

luy avoit creusé au milieu de la nef, les dits tailleurs prirent par

un autre ai,;le de l'esglise ou estoit ledit père Cordelier,

marchant d'un pas précipité, et alloint fair'e sortir le corps par

la porte qui donilp. du costé de l'évesché, en dépit de tout le
monde, si on n'avoit dans le moment fermé cette porte " aussi
lesdits tailleurs n'ayant pu réussir à dérober le corps, comme
ils l'avoint concerté, ils s'emportèrent et dirent milles injures
aux vicaires et !lUX prestres et leur portèrent plusieurs coups et
déchirèrent leurs surplis, soit eux ou leur femmes, ou autres

personnes de leur cabale, Voylà ce qui a donné lieu à la plainte
au procez dont vous voyez les pièces que je vous envoie .
• Il fau t s'il vous plaict réfléchir que le billet du mary est
datté après la mort de la femme, aussy bien que cette décla- "
ration mendiée, qui' n'est qu'un artifice du père gardien pour
procez qu'il aVlJit intention de faire longtemps
fOllderson
auparavent, oyant présenté une requête à la cour, et surpris
un Ol'l'est au préjudice de l'al'rest du Conseil contradictoire •
u A Quimper le 17 may 1700. » ,
J'ignore quel fut le résultat du procès auquel cette affaire

donna lieu. Les inhumations étaient la plus grande ressource

des Cordeliers; leur église el leur couvent qui existaiel~t

ellcore en partie il y a l!Iue trentaine d'années, l'enfermaient les

. éléments d'lin beau musée lapidaire. J'ai vu dans les dépen-

dances de cet établissement une é~lOrme quantité de pierres
en calcaire, en .kel'santon et en granit ordinaire;
tombales
qu'il eut été désirable de conserver, mais que les ressources
je disposais à l'époque où elles furenl détruites, pour le
. dont
musée archéologique qui n'exisla-~t alors qu'à l'état de projet,
ne m'ont pas permis d'acheter. J'ai cepf'ndant pu faire l'acqui­
sition de quelques-unes de ces pierres tombales qui se trouvent
aujourd'hui dans notre Musé'C et dont la descr.iption sera
l'objet d'une prochaine notice.
La plupart des autres danes funéraires sont entrées dans la
construction des cales du boulevard de l'Odel et des maisons

bâties sur l'emplacement du couvent de Saint-François.
M. l'abbe Peyron fait observer que l\lsage de tou­
cher ou de baiser l'autel des Trépassés existe encore '
à Douar­
dans bien des paroisses rurales, notamment
nenez, à Quéménéven, etc. On fait aussi baiser l'autel
aux enfants baptisés.

M. de la Villemarqué continue la lecture de SQ,):J, étu-
de sur les haches de pierre.

LES HACHES DE PlEURE .

LEUR USAGE.
En nous apprenant comment les patriarches de la famille

celtique appelàiellt, en Irlande, nos coins de pierre polie, les

plus anciens lextes irlalldais nous apprennent aussi à quoi on

les employait •
Sous les noms de lia milidh, «pierre de guerrier ", lia laïk