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Bulletin SAF 1879


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Les haches de pierre

M. de la Villemarqué

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néanmoins ne sont que les premiers monuments de l'art de
l'homme iavec la hache de pierre, il a tranché, coupé les
arbres, menuisé le bois, façonné ses armes el les instruments
de première nécessité, eLc., etc. III .
Vous trouverez là la description de toutes les armes de pierres.
Je ne crois pas que personne ait jamais cité ce passage remar­
Je le mets à votre disposition, comme tout ce que je
quable.
trouverai encore, el vous prie de me croire, le plus respeclueux
et le plus dévoué de vos collègues.
RENÉ KERVILER.
Les citations de notre savant collègue sont assuré­

ment d'un grand intérêt, dit M. de la Villemarqué,
et j'avoue qu'elles m'étaient inconnues avant la publi­
M. John Evans, en 1872, et celle de
cation de
M. Cartailhac : L'âge de pierre. dans les souvenirs ct
superstitions populaires (1877) . Il faut donc attribuer à
Mercati. suivi par Mahudel et Buffon, l'opinion sou­
terme affirmativement par M. le docteur de Closma­
deuc, et hypothétiquement par M. Littré j mais
M. Kerviler, n'assistant pas à notre séance du
28 sAptembre, ne pouvait pas être, comme on dit,
à la question. Or, il s'agissait d'indiquer le nom pri­
mitif et naturel de ce que les archéologues appellent
aujourd'hui des haches de pierre, et le vulgaire des
pierres de foudre: c'est ce que je vais tenter de taire.
LES HACHES DE PIERRE.

LEUR NOM (Suite).
A côté du Musée de Dublin , si riche en pierres antiques de
toute forme et de toute din1Pllsion, existe une bibliothèque non
moins riche en vieux manuscrits. Ils ont faiL le sujet des

mp,illeurs travaux philologiques entrepris depuis vingt ails
par Vécole de Zeus~, ct en particulier cles leçons d'un éminent

professeur d'histoire et d'archéologie à l'université catholique
d'Irlande, M. Eugène 0' Curry; il a publié le résultat de
ses recherches dans un livre intitulé: Lectures on the manus­
11latel'ials of ancient ù'ish history, dont les derniers vo­
cript
lumes viennent de paraître. 01', ne trouvant nulle part de ré­
ponse à la question du Dom donné aux picnes polies cunéi­
formes pal' leurs fabricateurs eux-lIIêmes, l'idée m'est venue
d'interrogel' la "ieille Irlande, à qui 0' Curry a contribué à
rendre la voix, et j'ai cu recours à l'important ouvrage de ce
regrettable professeur. Quel n'a pas été mon étonnement, en
coupant les feuillets du premier vIJlume, de Hre à la page
394 : " Ces instruments si curieusement façonnés, dont nous
posséd?ns tant de spécimens de toute grandeur au Musée de .
royale d'Irlande, et que l'on appelle aujourd'hui' du
l'Académie
nom absurde de Cell, s'appelaient dans l'ancienlle langue gaë­

lique, LIA :VhLIDH ou pie 're de gw·rf iel' (in ancieul gaedhlic
was called Lia Milidh, or warior's Stone).
Lia, pierre, est Cil effet une des formes du mot qu'on trouve
liè, dans une inscription jugée du IVe siècle par le doc­
écrit
teur Petrie, du VI", par le docteur Todd; que Cormac, au
IXe siècle, écrit liae, le donnant comme l'équivalent du grec
litho~ et du latin lapis; que M. Whitley Stok~s reproduit,
des texles irlandais du moyen âge, sous la formo
d'après
liacc et leg; que Giraud.le gallois écrit llech, au XIIe siècle,
Dom Le Pellelier liac'h, au XVlle siècle, et où l'on a tout lieu
de voil' l'origine du 1I10t français .liais, variété de calcaire
compacte, à grains fins et serrés, des environs de Paris; en
citant cc mot M. Drachet 10 déclare d'origine à lui inconnue
(par une bonne raison), et M. Littré Aussi, mais, en vrai crilique
il le rapproche très-justement du bas-breton liac'h .
Quant au mot milidh, il n'a pas lieu de nous arrêler : mal­
gré son l'apport avec miles, il ne vient pas du latin, et
se trouve en vieil irlandais au datif pluriel dans miledidh,

glose de militibus, el délns le singulier mille, glose de mi­
.lilia (Zeuss, p. 577); comme miles, et le gallois milwi, il
vient, selon Corsenll, du radical san~crit MIL, qui signifie
,'éunir, assacier, étymologie biell naturelle, les hommes de la
milice, les milites on militaires, étanl par excellence les gens
unis ou ass f/ciés pour la guerre.
Pien'/s de gue!'!'ier! Voilà donc le nom qne la fille aînée
de la race celtique donnait très-élneienncment à ces hilches
de pierres tranchanles dont sc servaient ~es fils, Ai-je besoin
que des lextûs irlalldais lIombreux el sûrs justifient
d'ajouter
une pareille dénomination?
(S('1'(I continue),
M. le Président communique à l'Assemblée la note
suivante qui lui a été remise par M. Le Men:

A la dernière réunion de la Société archéologique, 11 l'àc­
casion de la lecture de quelques documents relatifs aux chouans,
un membre a fait observer que leur influence s'était fail pell
sentir dans le département' du Finistère. L'observation est
eXélcte et je pr.nse que l'on doit attribuer ce resultal., d'un
côté à la vigilance de nos municipalités, et de l'au.tre à l'ab­
des chefs ayant l'énel'gie nécessaire pour soulever les '
sence

masses, Il me paraît 110rs de doute que s'il s'était trouvé dans
le Léon, pal' exemple; des chefs dela valeur de Boishardy, de
Jealljean el de bien d'autres, dont quelques uns étnit de véri­
tables hél'os, ce pays qui est encore resté si aUaché aux tr'a­
ditions du passé n'aurait pas échappé à leur influence.
aux chouans, leur projet d'agir -sur toute la Bretagne
Quant
est un fait qui ne 5allrait être contesté. A des preuves qu'il est
inutile de l'appeler ici, j'ajouterai un renseignement peu connu:
une carle que notre collègue, M. de Kercadio, a eu l'o­c'est
de me communiquer et que je·mets so us les yeux de
bligeance
l'a~semblée, Celle carte qui, d'après la tradition, aill'ait appar­
tenu à Boish3rdy, n été gravée en Allgleterre et porte le litre
suivant: .

" A geomet1"ical sttl"vey of the province of BI"itanny, to
which have been added lowel' Poitou, and lower !l'ormandy,
wtth part 01 the provinces of Maine, and 4njou, etc. The whole
including the modern depm·tements of Finiste1''-e, Câte du Nord,
Mo'rbihan, Bassc Loire,' Il/eet Vilaine, and ta Manche .. also
part of those of Calvados, l'O,'nc, la Mayenne, Maine et Loire,
La Vendee, etc, And published f01' the use of the F1'ench royal
aI'myacting against the conventionall'epublicans, M,DCCXCV.
London. Published by H. Faden, geographer la his Ma·
jesty, and la H. R. II. lhe Prince of Wales, Charing Cross,
august 20 th. 1795.» Au frontispice on lit, au-dessous d'une
fleur de lys, et de l'inscription « In hoc signo vinees, » ce vers
la lin :

« Ni! de.perandum Moîl'a duce et ati.pîce Moira. »
Elle est très-détaillée; tous les principaux chemins y sorit
) tracés, et loutes les localités ayant quelque importance y sont
indiquées pa'r un point rouge. Il est clair que cette carle était la
carte routière des chouans, et que leur ip.tention était d'opé­
rer dans le Finistère, comme dans les dé;lartements voisins.
Elle comprend outre la Bretagne, le Maine et la Basse·Norman·
die. Elle est divisée en quatre feuilles collées SUI' toile, renfer- '
• mées dans un étui et portanlles titres suivants: Brest, L'Orient,
Nantes et Cherbourg,' l'étui en carton porte lui-même une
étiquette SUI' laquelle est écrit: La B1'étagne, etc., avec l'ac- ,
que les habitants du pays gallo ont l'habitude d~
cent aigu
placer sur les e muets. »

Une discussion s'engage sur le sens du mot moira du

vers latin placé au frontispice de cette carte. M, le
Président invite ses collègues à le chercher et à
de leucs recherchés à' la prochaine
apporter le résultat
séance. '
Avant la fin de la seance, M. le Président rappelle
Soc. ' ARCIIIlOL. DU FINISTjlRll. - T. VI.

qu'un membre de la Société, M, Pavot, à pris date
la séance du 28 septembre dernier, en annonçant
dans
la présentation prochaine d'lm travail spécial sur les
météorites ferrugineux, opposés aux préten-
véritables

dues pierres de foudre, silex ou jades,

Ce travail n'est pas achevé: il se composera surtout
d'extraits d'ouvrages spéciaux; l'auteur de cette com­

n'a pas la prétention d'apporter des docu­
pilation
la Société trou vera
ments inédits, mais il pense que
quelque intérêt dans le rassemblement et la compa-

raison de renseignements d'inégale notoriété; il se bor-

nera pour aujourd'hui à ajouter quelques mots aux
observation's déjà provoquées par la lettre de M. René
il vient d'êtrè donné lecture.
Kerviler dont

On peut ,rendrA justice à Mahudel, mais sans oublier qu'il
avait été lui-même devancé au XVIIIe siècle, dans l'hommage
rendu à la clairvoyance de Mercati. '
est ,intéressant de reproduire le passage de Bufl'on qui
S'il
montre l'homme primitif aiguisélnt, pOUl' en faire des outils et
des armes, 'ces cailloux durs, . ces jades, longtemps appelés. •
pierres de tonnel'i'e .et supposés tombés des nues, il ne peut
être hors ùe propos de rappeler que, un demi siècle avant cette
publication et plus'ieul's années avant l'appm'ition du mémoire
de Mahudel, l'Académie des Sciences accueillail Hne notice de
de Jussieu, relative aux mêmes objets. , M. Pavot tient 1\ citer
fait, Sélns plus attendre; il ne se rappelle pas exactement

dans le mOlllenl, la date de la lecture faite pal' de Jussieu,
mais il affirme qu'elle était antérieure à la communication
adresée par Mahudel à l'Académie des Inscriptions et Belles­
Leltrp.s; les deux mémoires ont été reproduits ou cités dans un
- curieux ouvrage qui est tout un traité des pierres tombées ou
supposées tomb'ées du ciel.

Cet ' ouvrage, devenu assez rare aujourd'hui, porte le titre
caractéristique de l.ithologie atmosp;ufl'ique; il date de la
. fin du Consulal ou du commencement de l'Empire; M. Pavot en
• possède un exemplaire el compte eu tirer Ulle partie desrellsei­
gnemellts annoncés ; il se souvienL d'y avoir lu quelques
de l'auteur au sujel du défàul de
remarques malicieuses
nouveauté de la thèse, d'ailleurs juste" de Mahudel eL de la
trop grande confiance avec laquelle ce mémoire ful accueilli
comme une primeur par l 'Académie des Ins,criptions eL Btllles-

Lettres.
La Société archéologique du Finistère ne peut en 1878
s'exposer au même reproche d'oubli pour de Jussieu.

Le passage de Buffon cité par M. Kerviler est classique ':
s'il est opportun de le reproduite, en présence de l'opinion
reprise par M. le docteur de Closmadeuc, c'est ' en n'ou­
bliant pas de rappeler ' que pour Buffon, la science officielle
avait prononcé depuis longtemps dejà. Buffon, qui était de
l'Académie des Sciences, avait certainement lu de Jussieu non
moins que Mahudel. D'ailleurs le traité de minéralogie de

Valmont de Bomare, alors classique, avait consacre un eha­
pitre aux pie/Tes (igUI'Ces artificiellement, et ce traiLé est du
commencement de la deuxième moitié du XVIIIe siècle. Dès
cette époque l'opinion du public leltré était faite: nos premiers

pères n'avaient pu attendre indéfiniment que flèches ou haches
ciel toutes ..... polies! Les ~sauvages de
leur tombassent du
tous les temps s'étaient fait des outjls ,tranchants avec des
éclats naturellement coupants du silex coimnUll et ils avaient
plus spécialement recherché, pour en faire de terribles casses-
têtes, des pierres plus rares ,quo leur dureté et'Jeur densité
désignaient comme des armes sûres. Buffon rappelait donc
(l ct's cailloux et ces jades», comme des choses dolit tout le

monde connaissait la provenance et l'usage.

Les navigateurs des trois siècles ùerniers, aussi bien que les
,-explorateurs actuels, ont signalé les haches de pierres comme

l'arme invariable des p~uples vivant encore à l'état primitif.
Ces haches ne disparaissent même pas toujours devant les
armes modernes.

Buffon, puisqu'on l'invoque, écl'Ïv~it ses Epoques de la nature
au lendemain des découvertes des Russes dans l'extrême Orient
et insistait lui-même, d'après leurs relations, sur 'la co-exis·
tence, remarquable alors, des armes anciennes de pierre et de
quelques outils de fer récemment importés, chez les sauvages,
chasseurs ct pêcheurs, des îles Aléoutiennes. Ceux-ci qui
avaient d'~bord fui devant le capitaine Behring, s'étaient alors
mis à faire des échanges avec les baleiniers et à colporter les
ferrailles qu'on leur abandonnait. Or, avant de recevoir des
Russes quelques mauvais couteaux, ces peuplades polissaient
patiemment le jade sibérien, dont elles trafiquaient peut-être
elles-mêmes avec les tribus de l'extrême nord-ouest Amérique.
L'hypothèse du peuplement de l'Aniérique par l'extrémité
de l'Asie, et à l'aide du chapelet d'iles qui s'étend
orientale
au sud de la mer Behring, n'est pas contemporaine; M. de
Quatrefages, en la reprenallt à l'appui de sa thèse de l'unité
, de l'espece humaine, déclarait lui-même (\'ers 1863) faire du
vieux-neuf, et indiquait comm~ Lraces évidentes des migrations
du plateau central de l'Asie vers l'oecident
anciennes, parties
et vers l'orien~ tout à la fois, les haches de jade, de nature

et de forme à peu près identiques, recueillies dans des
monuments funéraires ou vues aux mains de peuplades très-
éloignées des gisements conllus de celle substance .

La question est donc absolument jugée quant à l'origine
terrestre (sinon ,quant aux points précis d'extraction) des pré-
tendues pierres de tonnerre.
Les seules masses n'linérales reconnues comme aérolithes ou
météorites, ont une composition chimique à peu près constante
- (fer, nickel, etc.) qui les différeneie nettement des cailloux
dUl's et des jades; de.plus les aérolithes sont généralement grenus,
friables même,el si les premiers hommes en ont recueilli, ces maso,

ses métalliques, faute de pouvoir être forgées par les auLeurs des
premières t1'ouvailles, n'out guère pu leur fournir ni outils ni
armes. -_. Or, le judicieux Brillat-Savarin, philosophe et chi­
miste non moins que gastronome, s'est toujours demandé com­
ment et par qui avait pu être forg'é le premier marteau et nul
,pu lui répondre encore d'une façon précise, tandis que
tous les siècles ont vu polir des armes de jade, et utiliser
comme outils des éclats de silex •
M. Pavot termine en disant qu'il tient à la disposi­
tion de la Société divers échantillons de jade oriental,
en même temps que le volume de la Lithologie,atmos­
pherique qui résume l'état des cOllllaissances au com-
men cement de ce siècle, au sujet des pierres tombées
du ciel.
M. le Président accepte en principe toutes commu-,
nications de ce genre comme ayant acquis ' un reg3in
d'actualité et propose leur inscription à l'ordre du jour
la première séance.
La séance est levée à 4 heures et demie .
Le secrétaire par intérim,

A. CRÉAC'HCADIC.

ADDITIONS AU MÉMOIRE SUR Gesocl'ibate et B1'Ïvales Portus, LU
DANS LA SÉANCE DU 16 NOVEMBRE 1878.

Comme le mot prib est celui sur lequel s'appuie la thèse déve­
loppée dans le mêm(\ire sur Gesocribate et Brivates Portus, il
importe d'en bien établ il' la signification. Les extraits suivants
ne seront donc pas hors de propos comme complément de cet

article.
Crib. s. f. pl. au. A comb; a wool, comb, or card; also the

crest, cop, or sllIllmiL of allylhing.

Owen Pughe's Welsh and english Dict.

Ridge. s. Crib, Cribin.
Summit. s. Crihyn.
Top. s. B\'~g; Cri~.
Cop. s. Bngyn, Cnb.
(William Richards; Gei,'iadu'r site.~onaeg a chymraeg).
Crib s .. f. A comb; a ridge, the crest or summit of aoy thing,
(Robert Williams; Lcxieon cornu-britanicum).
Kribel ou K,·iben. s. f. crêle. De plus, sommet, cime.
(Legolilidec, Dict, Breton (rançais).
Crlb, Peigne, pluriel Cribou. DavIes met pareillement C1'ib,
pecten. Sic Armor. Item summitas, cacumen, 'apex, crista rei.
Crib ty, Crib mynydd (sommet de maison, sommet de
montagne). Crib ceiliog (crête de coq). C'est-à-dire, si j'en
juge bien, que Crib est proprement crête; et parce que la
crête est la partie la plus haute de tout le coq, et qU'j'llle est
dentt'Iée, on a appliqué ce nom à la cime de~ maisons, des
montagnes et des peignes qui consistent principalement en
dents.
(Dom Le Pelletier, Dict. de la langue bretonne).
Comme s.upplément d'information notre confrère, M. le
comte de Bremond d'Ars, m'apprend qu'en Saintonge on donne
nom de Brande à~un)aillis et que plusieurs localités onl tiré
de là leur dénomination.
Un autre confrère, M. Pavot, a l'obligeance de m'informer
cinq kilomètres et demi à l'est de Rennes, à l'endroit où
qu'à

la Vilaine devient~oavigable, et où commence le port de Cesson,
la rivièN f: El !.ro.uve resserrée entre deux escarflemen\s sur

s0nt UI fermes appelées le Grippé.
l'un desquels
A propos de l'étylllologie du mot Bruc (bruyère), j'aurais dû
ajouter ceci: « Le nom primitif devait être Louzaouen crue, ou
Louzaouen bruc (berbe ou plante de mont~gne). Plus tard le
mot générique LouzaoU/!n est tombé. D Le français bruyère est
venu de bruc en passant par la forme bruguière.
L'extrait suivant est tiré d'un mémoire que vient de puhlier

M. Gaidoz sllr la religion des Gaulois : « (C) ATHVBODVA,
COflllue seulement par une inscription de Savoie, était une

déesse de la g.uerrè, co.mme l'a IOQntré M ., Picte.t. et corres-

pondait à la déesse irlandaise. BADHER, qui a le même sens. D

C'est une nouvelle preuve 11 l'appui de 'l'équation c p b.
III.
I! existe sur le littoral ouesl du département du Finistère
trois étendues de mer, désignées par trois noms différents qui
ont cependant le même sens. Ce .sont:

IoLe passage du Raz, entre l'Ile·de-Soin et la fJointe du Ra~. ,

Ce mot Raz est une altération de Craz, qui signifie ruisseau,

courant d'eau. A quatre kilomètres de Quimper se trouve le

château et l'arlCienne seigneurie de Pratanvaz, dOLlt le nom
s'écrivait Pmtancmz au XV· siècle. Il Y aVilit à la même
époque à Quimper (faubourg 'de Locmaria) et à Quimperlé une
rue de Poulcmz ou , de Poull'az, dans la.quelle se trouvait la
source d'un ruisseau. Le mot craz ou raz n'existe plus dans la
langue bretonne usuelle. . .
2° Le passage de Fl;omveul' entre l'île d'Ouessant et le
groupe des autres îles de l'archipel de ,ce nom. Fl'omveur est
une altération de Frotveul' ou, F1'otmeu1', qui signifie grdnd
ruisseau, grand courant d'eau (Fret, Frot, Frout, cours d'eau
rapiqei Meur en composition Veur, gmnd.)
3° Entre ce" deux coul'ants si connus et si redoutés des
navigateurs, se trouve en face de l'entrée ou du goulet de la
rade de Brest, une étendue de mer désignée sur toutes les cartes
sous le nom de l'Iroise ou de passage de l'Iroise. Ce mot me
semble être une forme altérée du ceILique Hi1'-Gwaz (en compo­

sition Hir.waz), long ruisseau 01\ long courant d'eau. J'ai daùs
mon travail exprimé l'opinion que Géso -C1'ibate d.e 1<1 Table Théo·
dosieÏ1ne ~ou\'ait avoir la signification de 1'ivù1rc ou courant d'eau
de Cnbate (Brivatt's). Il me semblr, assez intéressant. de retrou­
ver ce mol Gwez Gwaz, servant à désigner,encore anjou'rd'hui
la parLil1 de l'Océan qui communique 'avec la rade de Brest.
. R.-F. LE M,EN.
A la p. 65,ligne 20,placer « Bois d'aulnes J) après « Cranvern. Il
Page 96, placer la note 2 avant la note 1.