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XIII .
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A Paris ce t7 juillet ~682.
. On n'est point content icy de laconduitte de M. de Guillera
gues; il pouvoit avoir le sopha dans le temps que M. Duquesne
les gallères du grand Seigneur inveslies, et faire un traité
tenoit
avantageux; mais il en a été la dupe, s'estant fié à la paroUe
de ces infidèles, qui font gloire de n'en point garder . . Le bruit
que oe ministre e~t fort embarrassé; à la Porte, on ne
court
scait pûs sy ce ministre n'a pas pu de la bastonnade.
On a' eu avis qu'il y a dans Alger deux partis opposez l'un
à l'autre: celuy du Divan ' qui appuie les pyrattes, lesquels ne
veulent point la paix, parce . qu'ils n'i trouvent pus leur comte,
et celuy des marchands el bons bourgois, qui demandcuL la
paix; et comme ils sont en plus grand nombre, . on ne _ doute
pas qu'ils ne l'emportent. On croit qu'a l'arrivée de M. Duquesne,
il sera fait des propositions d'accommodement pour une pleine
et entière satisfaction à S. M., et que n(\tre armée navalle aura
de l'occupation d'un autre cosLé. .
La fièvre a repris au duc de Savoye; on apréhende mesma
qu'on ne Iuy aye procuré une partie du mal qu'il a. Il ne sera
de longtemps en estat de partir; il faut qu'il soit en parfaitte
santé lorsqu'il arrivera en Portugal; les dames ne veulent pas
des gens infirmes •
La congrégation pous les affaires de France a cessé à Rome
à mesme temps que l'assemblée du clergé à cessé icy, ce qui
fait voir que la chose estoit con~ertép" et que l'on s'accommode.
On parle d'un combat SUl' la Save, en Hongrie, entre les
impériaux et les Turcs.
Il est très-asseuré que le roy d'Espagne est comme paralitique
d'un. costé, ce qui commance à paraistre beaucoup. C'est
inutilement qu'il a une princesse près de lùy.
Les nouvelles d'Hollande portent que le différend que la
régence de Liége a avec cet estat ne puisse (sic) servir à
, quelque semance de guerre. MM. les Estats qui sont bien aise
de l'éviter par trlUtes sortes de moyens, ont commis MM. Vrik
bergen et Dik~elt pour aller à Liége régler nos différents;
et ils sont partis avec plain pouvoir.
Les dernières lettres de Bruxelles portent que l'on parlait
refforme de trouppes, et qu'on ne voyoit plus la
d'une grande
mesme ardeur que M. ]e marquis de Grana avoit marquée à
son arrivée, dr. faire quelque irruption sur les terres que
possède ]a France, et luy déclarer la guerre •
Les nouvelles de Provence porlent qu'un Chiéioux est arrivé,
dit-on, à Marseille. Il va à Paris; on croit que c'est pour
prier le roy de faire la paix avec les algériens. On dit qu'ils
promettent de rendre ce qu'ils ont pris sur nous, tant vaisseaux,.
que les marchandises, ou d'en payer la valeur, pourveu -
barques
que S. M. veuille leur faire rendre les esclaves d'Alger qui sont
sur nos gallères.
Celles de Roussillon portent qu'il n'i a pas encore de camp
formé, et qu'on se contente d'y envoyer quelques régimens
estrangcrs el de bien munir les plaees. On y envoye quantité
_ qui ont quitté le service des Estats
d'officiers hollandais
généraux, et le roy leur donne de l'-employ dans le régiment
de Fustemberg, qui serL en Roussillon et est en garnison ' à '
Perpignan. Ces offlciers se louent forl de la générosité et
libéralité du ' roy. S. M. a même permis à quelques uns
d'ameiner leurs femmes.
Dans le dernier voyage de M. de Louvoys, en Flandre, il fut
jusqu'à Dinan où il a donné ordre a des troupes, d'aller vers
Liége et Trèves, où par le moyen de la dissèntion qui esl entre
pour l'élection des bourguemestres nou-
'les bourguemestres,
veaux, on espère, par une correspondance, faire entrer en
garnison dans les places, des trouppes françoises, pour prévenir
les impériaux qui ont le mesme dessein. . 1
A la dernière audiance que M. de Paris a eue du roy, il
marqua à S. M. le déplaisir qu'avoit eu le clergé de ne pouvoir ' .
répondre au bref injurieux du Pape; que l'assemhlée a travaillé
à trouver des expédiens pour li conversion dès huguenots .
Elle en a fait une lettre circulaire qu'elle a envoyée à tous les
évesques du royaume~ et a supplyé le roy d'escrire à tous les
intendantz de concourir à , ce pieux dessein. '
Il commence à _ parèlistre à la cour une des plus belles
personnes qu'on ait veues depui> s longtemps, c'est la fille de
M. le comte de Grandmont, qui est à -15 ans toute formée.
. PHr ordre du roy on avoit augmenté les deux compagnies de:5
. Mousquetaires, qui n'estoient que 250 hommes chacune, jusqu'à
300, et on les avoit bien mon tées et bien esquipées pour estre
tous jours tout.es prestes à marcher au premier ordre en campa- '
gne. Mais le roy a envoyé depuis un ordre aux commamtans
deux compagnies d'aulant de mou sque·
d'augmenter lesdites
taires qui s' offriront, et de prendre des officiel's à proportion
de l'augmentation.
On a envoyé une lettre de cachet de la part du roy 'à tous
les évesques et arcbevesques du royaume, par laquelle S. M .
les 'ex.orle à tenir la main. chacun dans son diocèze, à
l'exécution des actes résolus à l'assemblée du clergé, pour la
conversion des hérétiques; à quoy S. M. leur ordonne de
n'employer que les monitoires pastorales, et les voyes de
douceur, sans faire aucune vIOlence ni rien entreprell~re
contre la disposition des droicts et la liberté de c.onscience .
On enlevâ dimanche dernier, des filles du Calvaire, ' près le
palais d'Orléans, entres autres mademoiselle de Lonchesne
'fille de . de Bulioll, autrefois surintendant des .
petite
On poursuit criminellement les ravisseurs. '
finances.
La duchesse de V' try, qui affectionne Ull _ allemand qui l'a
servie de laquais, ensuille de valet de chambre, el depuis
prése,ntemenl, qu'il est prince de
devenu gentilhomme, soutient
la maison de Saxe Elle le veut épouser.
Le jeune marquis de N., lieutenant dans les gardes, et
parent de M. de la Feuillade, esf au pelit Chastelet pour avoir
volé quelque argenterie chez le roy. , ' '