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LETTRE DE RENNES DU 4 JANVIER 1764.
Je VOliS dif'ély qu'il n'y a nulle apparPllce que. les Etats fi~
nissent ~ilot. La noblesse Ile juge point à propos d'abonner aux
deux sols pour livre. 1\ ya plus d'un mois que l'on n'a l'jen
décidé. Il y a en appart'Ilce de gralldes contestations, el l'on
np. l-\çail point le jouI' qu'ils enlrel'ont, ny le temps auquel les
Eta ts fi Il i 1"0 III.
On ne prut point sortir de Rènnes; sürlolll de nuit depuis
plus,de dpux nlois. il y a une t,I'OIl pede foueteurs qui alla·
quenl indiffél'fmmenl loutes ,Sol'tes de personnes, SUI'lout les
de conùition el IfS demoisElles, el lorsqu'on leur donne
dames
le fOllet, 011 leUl' enlève Iput' montre d'orl " el If'Ul~ bourse; il a
été pri plusieurs aux qUf'ls on Ira"'aWe . à fait'e leur procez
Cr-Ïlllillt'lIf'mt-'nl. mais cela Il't>mpêeh~ pas que le reste de la
troupe conlÏnuë It's ' mèJll~ désol'dr'es. lis ont allssy lué plu
siel1l's que 1'011 ~ trouvé morts dans les rues de Rennes, cela
prouvp qu'ils" ont des dIsciplines bien dallgereuses.
Il a été pds un nommé Villema .... et un nommé La fOl1rc ....
de Morlaix~ au procez" des quds on Il'3vaille avec emp,'esse
mab Vil\pma .... a eu la subtilité de sorlÎl' ~e la prison
ment,
pal' le moyen qu'il fut un pl'OcuI'eur de Rennes de ses amis le
voir, eL le ratiné Villema .... s'empressa au plus \'jL à faire
bipll hoir ledit procurf'ur-, jusqu'à luy avoir' fail perdre toute
Le Villema .... 's'arbora de sa redingotte et d~ sa -
connaissance.
perruque; la geoliel't> crût que c'était en personlJe le procu
reur, N ouvril conséqut'mmf'nl les porles de la pl'Ïson audit
Villprna ... ; leg,~olier el le procureur' Sf! trouvent dans un
mauvais cas; 011 fait de grandf's perquisitions pour parvenir
à faire main ba -se sur ledit Villema.... On a fail metlt'e la
saisie sur tous Sf'S bien~ qui sel'out \o'f'ndus au profit clu roy.
J'ai lû tille lettre écrite de Rouen et une autre d'Amiens,
de la Pic3l'dip, ou on marque qu'il y a une certaine
capitalle
sociétè qui Sf' serve (sic) d'une peau d'ang,uille dans laquelle il
y i:.I II/le balle de lJlomb,' de la quplle ils alll'apent si adroitement
Ja temple, qu'ils lel'raSSenl et souvent tuent ceux qu'ils frap
pellt. pOUl' aussilot les v~lel'.
Un Dom Bélledictin el un autre Religieux d'un autre ordre
arrivés à Rennes ces jours del'niprs pour payel' leul's décimes,
Ollt été fidellelllenl \"olés de Loui ce qu'ils avoient\ et bien loin
le~ plaindl'e, on u'ell fait que billiillner el rire, " ct-'pen
danl bien malapl'opos, pal'ee qn'ofl ne doit pa~ se réjoui!' du
mal d'alllruy. Vous aVouerf'Z ~vec CHoy que cela seroiL plus
triste si cel aCI~idelll ~Ioit anivé" à une pel'~onlle comptable
aulrl que ces bOIlS gros e~ dodus moynes.
(Ces documents sont tirés' des Archives départementales du
Finistère) . "