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Bulletin SAF 1874


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Procès entre les seigneurs et le curé de la paroisse de Moëlan. Le seigneur était en possession d’un droit de se faire présenter, le jour de Pâques, une paire de gants par le curé. Le curé se refusa à ses obligations en 1703.

Avertissement : ce texte provient d'une reconnaissance optique de caractères (OCR). Il n'y a pas de mise en page et les erreurs de reconnaissance sont fréquentes


singulière; la chambre avec sa galerie rappelle les habitalion~
et les sépultures des Lapons et Esquimaux (1).
Dr LE HIR •
D. M. P.
M. Audran a la parole pour donner à J'Assemblée con­
naissance de différents actes de son étude qui ne remontent
du siècle dernier, mais quilni semblent
qu'au commencement
à intéresser les membres de la"
très curieux ct de nature

SocIete.
Il s'agit d'un procès qui a duré de i 703 à 1740, entre
les seigneurs et le curé de la paroisse de Moëlan.
Les seigneurs de Moëlan étaient en possession du droit de
se faire présenter par le curé, à la grand'messe du jour de
de gants. De plus le curé devait faire- au
Pàques, une paire
prônede ceUe messe des prières nominales pour les seigneurs
, de Moëlan, .
En 1703 le curé se refusa à accomplir ces obligations.

Ce refus engendra le procès,
Voici le texte de deux de ces pièees, la première nt la
dernière, qui résument parfaitement le litige,
Nous soussignans notaires royaux et appostoliques de la
Cour de Quimperlé, certifions nons être ce jour de samedi
septième d 'A vril m il sept cent trois, sur le mandement qu 'a­
vons eu de la part tie dame Louise Du POtl, dame doua/'ière
bénéficiaire de messire Allain Dupou.
du Fresque, héritière
de Quermoguer, son frère, transportés de
chevalier seigneul'
nos demeur'cs, que faisons audit Quimperlé, jusqu'au manoir
du Quermoguel', paroisse de Moellan, dont est propl'iélai/'e la­
dile damp. el où elle est demeurantej où estant. ladite dame
nous a dOllllé il entendre, que de tout temps i émol'ial à
chaque dimanche de Pasque, le Recteur ou aut/'es p/'estres de
ladile paroisse de Moellan cellebrant la grande messe domi­
en la dile Eglise paroisse, apr~s 3'ioir dit l'epistl'e, se
nicalle
tourne "ers le banc 'desdits Seigneurs du Kermoguer, qui est
près le grand autel de ladite Eglise, el IcUl' présante une paÏl'e

(1) Une partie des débris de poterie, provenant de cette fouille, et un
modèle en terre de la galeriesouteraine de Rugéré ont été donnés au

MM, de Kerdrel et le docteur
Musée départemental d'archéologie par
Le Hir. ' "

de gants, et que ledi t ,cellebrant est tenu de (ilÏ l'e les ~r!ères
nominales pour les Selg,nellr~ d,II, ,QlIel'mog{~er en qllahl~ de
de ladite Eglise,' cllllltl~re ' et tl!alson l'f:cteurlalle,
fond3teurs
'el a de bons titres au soutlCfit; qu elle a falct conllolstre ctla,
à missire Mare Dn Bois, àprésant recteUl' de ladite paroisse de
Moellan el lui a faiel offl'e d'aparoistre el faire VOil' les litre"
coneern~nl ce droit pour les lire et considél'er, affin qu'il n'en
iO"l1oré el qu'en conséquence de ce, elle "a requise de lui
eusl
eOlltit~uer c~ droit commc onl faiel au passé ses prédécesseurs,
de sens (cens) el cheffl'ante, faute
estant question d'une l'ente
de pré~antaliol1 de laquelle les seigneurs du Quermoguel'
dame 80nt cn droil d'exécutel' et pl'Cll­
repl'esanlés par ladile
drc par eux mesme le Missel de SUI' le gl'and autel, ollll'e qu'il
ya Ulle amande d~ mi} écns d'or', applicable au P"Ofil de ~a
Majesté, en cas d'lnsclstance, ll'ouble ou empêchement, SUI­
vant les mesmes titres, à quoi lerlit sielll' recteur lui a rl'pondu
qu'il ne ,"ouloil pas ni voil' lesdils till'es , IIi faire ladite pl'é­
santalion de gans ; de plus ladite dame nous a dit que depuis
ce droit par le sielll' Le Belliguel ,
elle a fait \'oir les titres de
son chapelain,au sielll' LeguifI'ant, notaire royal, de l'ordre du­
sieur recteur le cinq de ce pl'ésant mois en l'étude de Me
dit
Simon l'un de nous dits notaires, dont ledit Guiffant pl'omisl
donner avis et connaissance audit sieUl' recteur, ce qu'il
d'en
c'est pOllrqlloy ladite dame nous a dit nous avoÏl' man­
a fait;
dés pour demain jotll' de dimanche de Pasque lni l'apol'tel'
de ses protestations, au cas que ledit sienl' recteur, ou
acte
celui qui cellebrel'a la grande messe, fasse rerus de lui pré­
les gans, el fail'e les prières lJominalles, au désir de
santer
ses titres. Continuant nostl'e commission ladite dame s'est,
en compaignie (je nOLIs dits notaires, transportée ce jour de'
tlimallche de Pasqlle, hlliclième Avl'ÏI mil sepl cent trois, jus­
le cimitLière de. la dite paroisse de Moellan, où es­
ques dans
tant SUI' les sept à huicl heUl'es du malin, et parlant audit
sieur recteur dans ledit cimillière, nous dils notaires lui a­
vons faicl sçavoir le sujet de 'nostl'e commission; il a ,'épondu '
qu'il n'en ignorait pas, el lui ayant demandé ou il dil'oil ou '
fCl'oil dire la grande messe de la paroisse, sur la connaissance
qu'on a eue que la grande messe se devoit tlil'e dans la cha­
pelle de SaillI Roc, il a répondu qu'il n'en sça'wil encore
el SUI' les Ileuff heures, ayant ouy chantel' dans l'Eglise,
rien,
el awns veu ledit sieur l'\'cteur en chape
nous y avons entré
Vuidy aquam elc. (sic) et ensuite ayant
qui eulonnoill'hime
commélllcé a faire la processioll el chanIer l'hime 0 filii elc"
il a cessé el interrompu pour anthonnel' le Pange lingoua elc"
a pl'is le saint ciboire et cOlltinué la procession jusque dans le
cimilliè['e, et a détoul'llé pOUl' aller à ladile chapelle de 'Saint

Roc, suivi de ladite dame, de nous et des pa"oissiens ; el es­
tant rendu en ladite chapelle, nOlis dits nollaires avons veu el
remarqué, ainsi flue lesdits paroissiens, que le maistre aulel
nud, sans pierre sacrée, nape, missel, sierge, cru ci =
estoÎl tout
fix, vases ni fleurs, en sorte que ledit sieur recleur a esté o­
de tenir le Saint ciboire près d'un quart d'heure en main,
bligé
el de chanter d'aul/'es himes en atle·ndant mestr'e la pierre sa­
cré, napes et aulres ornements pOUl' cellébrer la grande messe,
qui a esté dite sens crucifix Slll' l'alltel. vasses ni fleurs; el a­
près que ledit sieur recteur a dit l'Epitre, s'est présanté Jan
Fouesnant, fabrique de l'Eglise paroisse, qui a, en nos pré­
sances mis une paire de ganls de cuir brun sur le bout du
grand autel du coslé de l'Espilre, en disanl 'au sienr recteur
messe « Voisy les flans pour estre par
cellébranlla gr'ande
vous pré3antés à la dam~ du Fresque, J) A l'instant nous dits
nottaires a\'ons requis et interpellé ledit sieur recleur de pré­
santer à ladite dame estant en un banc près le grand autel,
ladite paire de gants que nous lui avons faict voir du doigt à
l'œil; ce que ledit sieur recteur' a refusé faire, disant que la­
diLe dame n'avoir. aucun droit en ladite chapelle, où il disait
la grande messe, suivant la permission de Monseigneur de
el que ladite dame ayt à déposel' ses litres au greffe
Quimper',
el qu'il les loïl'oit .

Ladite dame a répondu audit siem' recteur' par nous dits
]Ioltaires, qu'il ne devoil pas ignorer son droil, qu'elle a faict
offre plusieurs fois de lui faire voir' ses litres, qu'elle n'est
pas obligée de les déposer au greffe, qu'elle a droit en ladite
el -4'itre armoil'iée des
chapelle, y ayant chapelle prohibitive

armes des Seigneurs du Quermoguer; que c'est par surprise
celle permission qu'il dit avoir .de Monseigneur
s'il a obtenu
de Quimpel'de dire la grallde messe dans ladite chapelle de saint
Roc contre toutes les règles, ne devant pas eslre dite au jour­
de Pasque hors l'Eglise paroisse, et que ce qu'il en faict n'est •
que par' une affectarion el pour frustrer ladite dame de son
droit, et que cela faicl assés connoistre qu'il n'ignore pas de
tUres; el en l'endroit du prosne de ladile grande messe,
ses
faict par Messire Pierre Meuredeau, prestre et curé de ladite

de la par't de ladite dame, avons
paroisse, nousdits nottaires,
el. interpellé ledit sieur' recteur et ledit sieul' cUl'é de
requis
les Seigneurs du Quermogucr',
faire lesprièrcs nominalles pour
en qualité de fondateurs de ladite Eglise parochialle de
Moellan, cimillière el maison pl'esbitéralle, comme ils sont
de faire, ainsy qu'ont faiclleurs prédécesseurs.
tenus
quoy ledit recteur a répondu comme dessus, que ladite
en ladite chapelle, el, se tournant vers
dame n'a aucun droit

ses prestre!of, il leur a dit d'un air, de. mépris: Cl Q!1"il8 disen~
les prières s'ils veulent, ? et a ledit SlelU' c~ré çon~lOu é et fint
le p,'osne, sans q!l,e les aU,tres prestres nt ledIt Sieur l'ect6ur
ayt fait lesdites pne,'es nommalles.
De tout ce que dessus ladite dame du Fresque et du Quer­
moguer a requis ~cte de l~ous·diIS nOltair,es, que lui avons
pOUl' valoir et tenll' comme apartlendra, sous son
octroyé
seign el les nostres. Signé Louise Dupon, Simon et Le Briat.
J'oyaux.
notaires
En l'endroit ledit sieur J'ecteur a déclaré qu'il n'avoit à
débalre aucunement les, droits de madame du Fresque, mais
qu'il est inolly qu'un p/'estre ou recleur intérompit le Saint
Sacrifice de la messe sans avoÏl' aucune connoissance ni veu
aucun lilre des pl'étendus droits; le jour le plus solennel de
l'année, et quilta l'autel avec tous les ornements sacerdoteaux,
comme pour aller sacrifie,' au Seigneur et demande,' à Dieu
les lumières du Saint-Esprit, pOUl' aile.' chercher dans une
église une dame, lui fail'e la révél'ance et lui présantel' une
paire ~e gants; ne pùtlvant croyre que ce prétendu droit, estant
tout à fait impie et oppos~ à nostre religion et contl'e le minis­
tère d'un preslre, ne soit une usurpation contl'c l'Eglise,
ladite dame ne les ayant jamais demandé ni prétendu pendant
quatorze ou quinze ans que feu monsieur le Marquis du
Pontcallfc a esté recteur; desqQels titres il demande la com­
offre, passé de ce, à faire ce qu'il jugera à
muniquation, el
propos, et déclare n'avoir donné élucun ordre audit Guiffant de
voir lesdits titres; ct quand à la procession qu'il a fait à
Saint Roc, et que ladite dame a-trouvé à redire de ce qu'il
ni napes, ni croix, ni fleuf's, ni poteau, que dans le
n'y avoit
temps que le Saint Ciboire est à l'autel, ilu'est pas besoing
d'autre croix, et qu'on a cellebré la messe avec toutes les
choses nécessaires, par la permission de Monseigneur de
Quimpel', cOllsédé le 5 aVl'il 1703, que il a aparll en l'endroit,
et ((u'il ne croit pas qu'il ail l'Îen manqué pOUl' le sacrifice de
la messe et a signé sa déclaration. Signé : M. Duboys, recteur
de Moëlan. '
A aussy en l'éndroit comparu ledit sieur Guiffant, lequel a
vl'ay que jelldy dernier il ,'it chez Itdit sieur
déclaré qu'il est
Simon, quelques pièces louchant lesdits droits el plein un sac
. d'autres papiers, qu'on disoit t'sIre allssy louchant lesdits
droits, et que ce n'est pas cependant de l'ordre dudit sieur
recleur, ne lui en ayant jamais pa1.'lé, et a signé: Le Guiflant.

Ledit sieur Le Belliguet présant à la dernière réponce dudit
sieur recteur, a demàndé audit sieUl' recteur s'il continueroit
à faire ses fonctions dans son église paroisse, comme il a fait

depuis que ledit sieur recteur y est, voiant que ledit sieur
recleul' le menaceoit de parolle; ledit sieur lui a l'épor.du que
nOI1, et qu'il lui detfendoit de faire lesdites fonctions à l'adve.
nir en son église, et que mesme il lui Jeroit sortir de l'évêché
de Quimper, disant qu'il n'en estoit pas; de quoy ledit sieur
Le Belliguet nous a requis acte en la présance dudit ~ieur
recteur, n'estant qu'une recrimination du chagl'Ïn qu'il a con­
tre ladite dame du Fresque, eomme estant son chapelain et a
signé: Alexis-Joseph Le Belliguet, prestre.
De la parl de ladite dame a esté dit que la dernière réponce
recteUl' et la déclal'ation dudit Le Guiffant, qu'il a
dudit sieul'
appellé à son secour après la cloture de ladile sommaLioll,
sert encore davantage à sa conviction, puisque ledit Guiffant
convient qu'il a veu les titres de ladile dame, et qu'il n'a pas
eu a,sez de hardiesse pOUl' '3oustenir qu'il n'en avoit pas ins­
truit ledit sieur recteul'son noUaire ordinaire et intime amy;
il s'est seulement contenté de dire, croiant soullager let.lit sie·ur
recteur, que ce Il'estoit pa~ de son ordre; mais il n'est que
Hay que hier s'en retournant de Quimperlé de compagnie
trop
avec lesdits nottaires, il leur déclara qn'il en avoil assez dit
siem' rectelll"au sujet desdits titres, qu'il avoit l'eus et
audit
ne venoit pas dudil sieur l'ecleur,
leus; qu'il croioil que cela
dans, son sentiment; la l'eponce dudil
qui estoit trop aheurté
sieur recteur le fait assez cuilnaÎtre, estant fOl'cé de convenir
de ce droit, mais pOUl' excuser sa 1I.1I'bilurle, il dit qu'il est
inouy qUt~ ~e .droit puisse subcisl~r~ qu'il e~l impie et opposé
à nosLre religIOn et conlr'e le nllOlslèr'e d un prestl'e, qu'il '
aille cherchet' une dame dans une église, et lui faire la
rêvérance et que c'est une usurpation. C'est où paroisl
la passion, l'animozité et la vanité dudit sieul' recteur plus que
le banc de la dite dame est près
son prétendu zéle, parceque
et joignanlle baluslre du l1laistre autel. Il semble plUSlost que
contester' fOl'mellemeut les droits de
ledit sielll' recteur veille
ladite dame après en avoir convenu, el c'esl en quoy il se
à touts moments par sa variété. C'est donc a\'ec ,'ai­
conlredit
son qu'on a d'abol'd dit, que il avoil surpris de Monseigneur
de Quimper, la permission de dire ce jour la gl'ande messe à
la ehapelle de Saint Ro~h, SUI' une suposilion qu'il a fait,
l'église paroisse esloil en très grande indigence de
disant que
réparation, qu'il y avoit du hasard, et qU'QI1 n'y pouvoit cel­
lebrer la messe eu seurelé de lil vie; aussi ledit sieur l'ecteUl'
n'a-t-il pas o7é le soustenit' ni l'avancer par' ses répol1ces cy­
dessus, puisque touls les prestres de ladite paroisse de Moellan
au nombre de six, ont dit leur. messe ce jour en ladile Eglise

où ledit sieur recteur a donné la communion el chanté
paroisse,
des services el faicl d'autres fOIlclions, jusqu"au commence-

ment de la pl'ocession que son caprice l'a porté à s'acheminer
à ladite chapelle eo tl'ès mauvais estaI, les aulels toutes nUds,
el que l'église n'avoit pa~ esté ballaiée ; non seulement cela,
mais l'é,angile ne fust pomt chllnlé, el, contre toules les règles,
il donna la commu nion à plusieurs paroissiens dans ladile
chapelle ce qui ne lui avoit pas esté permi~ par l'expédition de
sa requ~ste et ce qu'il ne devoi t pas faire le jou l' de Pasque,
que dans l'églisse paroisse, comme il faict ce matin jusqu'au
de la procession. Toutes ces remarques ne se
commencement
font que po~r faire connoisll'e d'a~ondant le troubl:e el !e cha­
SleUl' l'eclem' contre ladIle dame, sans lUI avoir don­
grin dudit
lié la moindl'e occasion, non plus que son chapelain auquel il
vient de mal'quer son chagrin pal' récl'imination contre ladite
dame, qu'rllfin depuis qu'il est recteur de ladite raroisse. il a
fesle~ et dimanches la grande messe dans l'é­
toujours cellebl'é
glise paroisse, qui est beaucoup en meilleur ordre rt en la­
quelle on est plus eu seurelé qu'en ladile chapelle de Sainl
Roch, n'y ayant de tout point de hasard, commd il a suposé â
Monseigllelll' de Quimper pou,' le surprend,'e, corn il l'a
dame de ses dl'oits honorifiques el a
faiet, pour frustel' ladite
Louise Dupou.
signé:
De tont ce que dessus, le l'eqnérant ladite dame, avons ra­
porlé le présant acte et d'icelui laissé copie audit sieur recteur
de Moellan sous le seigne de ladile dame el les noslres. Signé:
Louise Dupou; Le Brial et :,imon, nollaires royaux.
Plus bas est écrit: Controllé à Quimperlé le onze aVl'il 1703;
reçu ci nq sols. Signé: L. Cha ,'dei.
Scellé à Quimperlé le 22 avril 1703; reçu six sols.
Signé: L. CHAHDEJ ••
Nous, soussignés, nolaires royaux hereditaires de la Séne­
de Quimperlé apostoliques au Diocéze de Quimper,
chaussée
Quimpel'lé, rue du Chateau,
demeurans sepal'émenl audit
paroisse de Saint Colomban, nous nous sommes sur le
mandement qui nous a elé fail de la part de noble demoiselle
Perine Eudo de Keronic, Dame proprietaire de la
Marguerite
terre el seigneurie du Kel'moguer, en la paroisse de Moalan et
des terres el seigneuries de LoclÎlaria, Laboullaye, Le Plessis,
Keriequel et autres lieux, demeurallte ordinairement en ladite
Quimperlé, paroisse de Saint Colomban, et de present
ville de
en sa maison de la dite seignelll'ie du Kermoguer, dite paroisse
de Moalan, expres transporté de no~ dites demeures ce jour
de samedy seisieme avril veille de pasque mil sepl cens qua­
du Kel'lDoguer, 011 nOlis avons
rante, jusques a ladite maison
el le lendemain dixsepliérne dudit mois d'avril qui est
logé;
le dimenche du saint jour de pasque, nous nous sommes, à la

o requête de ladite demoiselle de Keronic et en sa compagie, ex,·
prés transporté dudit manoir du Kermogller jusques au bourg
pal'oissial de Moalan, d'ou nous nous sommes rendus a l'E­
les dix heures du malin pour y
glise paroissiale environ
assister à l'office divine et etre presens a 1 a presentation el
prestation de la redevance seigneuriale et honorifiqoe d'une
paire de gands, que le recleu!' ou le celebrant la grande mésse
parroissiale de Moalan est tenu et obligé de pl'esenter annuel­
lement a chacque joui' de pasque entre l'Epit/'c et l'Evangile
de la messe, au nom des paroissiens, aux seigneurs propt'ié­
de la dite terre et seigneurie de Ke/'moguer, lors qu'ils
taires
y assistent, et que le fabrique a eoutume da mettre annuelle­
pOlir leur etl'e pl'esentée audit cas d'assis­
ment sur l'aulel
tance a la gr'ande messe, et aussy pour etre presens aux prieres
ou celeb/'alll la messe est tenu
nominales que ledit recteu/'
faire pour les dits seigneul's de Quermogller, fondateurs de
l'Eglise paroissial~, cimetière, maison presbyleriale et ses dé­
pendances de celtc paroisse de Moalan, suivant les anciens ti- 0
tres de la dite seigneurie, le contrat d'ecquêl et la prise de
possession de ladite lelTC et seigneUl'ie f2ÏlS per Messire Joseph

Eudo, vivant Chevallier seigneul' de Kerollic, conseillel' an
Parlement de Bretagne pere, de ladite demoiselle de Kerùnic,
sentence du présidial de Vannes et arTet de la cOllr confirma­
lif d'icelle des vingt-quatre septembre mil sept cens cinq,
onze feHiel' el dix huit mars mille sept cens 'huit, rendus con­
ll'c missire Marc du Bois, alors reclelll' de ladite paroisse at­
tendu ion insistance a s'acquiller de ladite redevance seigneu­
signifiée au sieur de, Lafruglais, son successeUl', Rec­
riale, et
teUl' de ladile par'o!sse: au l'efus de laquelle redevance les­
dits Seignem' du Kel'moguer sont cn droit de saisit' et prendre
le missal desus le gr'and autel, et est encore
pat' eux-même
deub une amande de mil ecus d'or au profil de sa majesté; el
a été l'econ nu par ledit sieur de Lafruglais, l'epl'csenté pal' mis­
sire L'allemant, son curé, qui a pr'eselllé ladite paire de gaods
audit seigneur de Keronic, ainsy qu'on en avoit loujours usé
auparavant avant l'insistance du sir.ul" du Bois; ainsy que le
juslifie la sommation et le procès-verb!ll des notaires de notre
dite cour du cinq avril mil sept cens onze, conlrollé le huit du­
dit mois; et ladite demoiselle de Ket'onie s'étant placée dans
son banc joignant, du coté de l'Epitre, le °billuSll'e du maître
autel, venerable et discret missil'e Yves MOl'Van , prctl'é sieur
Recteur de ladite paroisse de Moallan, a commencé la messe,
et, après l'Epil/'e dile et avant l'Evangile, esl descendu de l'au-
o leI, el a p/'esenté a mademoiselle de Keronic un paire de gans
de cuir,jaU/re qu'elle a reçue; apresquoy ayant contiaué la
messe, el rendu a la poste Communion, ledit sieur recteur a

faille prone, el a no~mé, lors des prières pour la noblesse,
specialement la demoiselle du KeI'moguel', De tout quoy nous
auons apl'ès la gra'nde mess~ finie, rapporlé le présent acte sous
les seinO's dudil sieul' recleur et de ladite demoiselle de Ker­
onic el les nôtres, et laissé copie audit sieur Mon'an, recteUl',
ledil' jOllr et an, Signé : ~. Mo~'van, p.rê1re. recteu.l· ; Mal'gue-
l'ile Pel'ine Eudo de KeroOlc; Brlat et SI nt Nolalre royal.
Plus bas est écrit :
Conlrollé à Quimperlé le présent .acte sans renvois le 21
avril 1740 R. douze sols. GUYOT.
Cette leclure intéresse vivement l'Assemblée qui remercie
M. A.udran et le prie de faire, dans ses archives, de nouvelles
et notamment sudes
recberches sur les droits seigneuriaux
droits qu'avaiemles seigneur~ de faire placer dans les .cha­
un certain nombre d'armoiries de leurs fa­
pelles des églises
milleslou Je leurs alliances. Cette recherche permettrait de
les époques de trans­
détermine.r d'une manière plus précise
missions des fiefs et les dates auxquelles ils ont passé d'une
à uue autre .
famille
M. Duval dit que les anciennes familles nobles tenaient
à ces prérogatives dans les Eglises .. quoi qu'elles
beaucoup
On lui a ra­
n'eussent souvent qu'une valeur insignifiante.
M, de Beaucourt, propriétaire fort riche habitant
conté que
fait don, il ya environ quinze ans, à la commune
Paris avait
_ de Saint .. Nico!as de BQthoa (Côtes-dl1-Nord) .. d'une vaste
lui appartenait et qui devait être érigée en .
chapelle qui
église paroissiale. Mais, il ne voulut consentir cette donaiion
la condition expresse que chaque année, la fabrique de
qu'à
la nouvelle église lui ferait don d'un peloton de fil.
Cette condition, comme on le pense, ful acceptée .
M, Duval pense qu'autrefois la famille de Beaucourt était
de ce droit .. el que son descendant a voulu le
en possession
faire revivre en mémoire de la donation qu'il faisait, et sans
doule aussi en mémoire d'autres donations faites par ses
ancetres.
M. Faty dit que la comtesse de Ludre était en possession
du droit de se faire encenser personnellement par le célé­
:il son banc seigneurial, et que le curé, s'étant un jour
brant

refusé à l'accomplissement de ce cérémonial, elle l'y avait
fail contraindre par ses supérieurs ecclésiastiques. '
ne demandant plus la parole, • le Président
Personne
la séance à/4 h. 112. .
lève
L. Secrétaire,
V. DE 'MONTIFAULT.

NOTA. • Diverses circonstances obligent le bureau de la
Société à remettre à la fin du mois d'avril, la prochaine
Un. avis adressé à chacun des membres de la So­
séance.
ciété fera connaître ultérieurement la date exacte de celle

reunlOn.

Ordre du jour de la prochaz'ne séance .
L Election de lU. StIRAULT.
2. Statistique monumentale de diverses communes du
Finistère, par M. FLAGELLE .
3. Mémoire sur les antiquités de Ploudalmézeau, par
M. AnzEL, ancien curé de cetle paroisse.
4. L'Oppidum de Vorganium, par M _ R.-F. LE MEN.
D. Projet d'une nouvelle classification des monuments
du Finistère.
historiques
Le Président,
A. DE BLOIS.
Dons offerts au Musée départemental d'archéologie.
M. Je comte de QUÉLEN, membre de la Société.
Un bas relief en albâtre du XV· siècl.e, représentant un
roi et une reine, ou un duc et une duchpsse, debout sous des
Ce bas relief, qui a malheureusement
arcades ogivales.
injur~s du temps, est d'un excellent
beaucoup souffert des