Bulletin SAF 1874

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Pancarte de Lesneven (XVe siècle). Coutume du pain et du blé. Fil, laine, lin et chanvre. Cuir. Boucherie. Quenouille. Balances. Ruches. Voyer. Droits d’entrée.

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L'assemblée décide que la relation de M. Le docteur
Le Hir sera insérée in -extenso au procès- verbal.
L'ordre du jour étant épuisé" 1\1. de Blois déclare la

séance levée .
Le Secrétaire"
V. DE MONTIFAULT .

DOCUlI'IENTS INÉDITS POUR SERVIR A L'HISTOISE DE BRETAGNE.
Les Bénédictins, auteurs de nos grandes Histoires de
Brel,agne" ont pieusement recueilli dans les chartriers où ils
ont eu aCcPs les documents relatifs à l'histoire politique et
religieuse de cette province; mais, soit que le tf'mps leur
ait manqué, soit qu'ils n'en aipnt pas jugé la publication
urgente, ils ont négligé les titres qui se rapportent aux arts,
au commerce et à l'industrie de notre pays. Aujourd'hui
les Sociétés locales s'empressent de mettre en lumière ces
documents dont l'importance est de jour (ln jour plus appré·
ciée. Le bureau de la Société Archéologique du Finistère a
pensé qu'il ne serait pas sans utilité de donner une place
dans son Bulletin aux rares documents de cetle nature que
le tempsà épargnés. On pourra y joindre à l'occasion d'autres
titres inédits, intéressant l'histoire générale de la même
provInce.
R -F. LE MEN.

J. PANCAHTE DE LESNEVEN (xv SlÈCLE)~
Ensuivent les debvoirs el couslnmes deuz à mon di ct
Spiglleur (le Duc de BI"elaglJe) à cause des fennps du
cohnage (dr'oit de halle) dudictlieu (de Lpsneven) qUi'1 cohuage
se déport en plusieurs mf'nues parcelles, combit-'n que la
baillt\e s'en fait pal" le rf'cpp,'eur dudicl lieu en une ferme
seule pal" cheClIll an, et s'en p savoir: le lierz à Pasques, le tierz à la sainct Michiel, et l'au­
lre liprz à la sainele Kalherine, et s'en ' fait la baillée
par ledict recepveur audict 1i~1I de Lesneven, la veille de la
sainle KalherÏlIe.
La coustume du pain et du blé Sf} liévfZ à la forme qui ensuit:

" Checlln b0l11engiel' ou boulengièl'e vendant pain par délaill
audict lieu de Lesneven au marché, doibt et paye par checun

jour de marché pour pJacza~e, ung dennier, et quant il y a
foire. ledict debvoil', s'il l'stalle vende on nO ~1, saut! s'il rapporte
ledict pain à lIng aull'p mal"t:hié vt\riûant que c ,.. soit celui du
marché précédant dont il avoit payé ledicl debvoir, il n'en
payera ,'lens,
Et est ce debvoir' den ontrt> Je droit de vl'yl"agc dont ey
. après sera fait meneiou en la ferme du veyrage,
De checun boesseau froment, seigle, orge et autres groz blez
qui sont venduz audict lieu de Lesneven,
exceptez l'avoine,
est den et que payent les achateurs. une obolle qu'est pour
chflcun deux boesseaux llng dennier, el ne se double point
ledict debvoir ès foires . ne p.n leurs ouicliesmes, et dudict
exemplz louz nobles et gens privilégiez, si c'est
debvoir sont
~elliement.
pour leur provision
Item de checun boesseau avoine \"endu esdict, jOl1rs de
marché audict lieu est deu de checun, douze denniel's une
obolle et ne se double point esdicLes foyres. Lequel debvoir se
pêlye pal" les acheteurs, fors des gens nobles et privilégiez

comme devant.

La coustume et debvoir du fil et de la laine avecques le lin et
le chanvre qui est membre dudict cohuage se liève en la ma­
mère qui ensuit:
CheClIn marchant achetant fil allflicl lieu dt' Lesneven à jou.'
de marché, pour chfleun achat de fil qlli passe dOllze dellllil'I's
nombre qu'il y ail, paye ung dfltHlÎel', el par Chl'Clme
quelque
foyre 0 leurs lundis pl'écédent el gubsrq'lent, le double dudict
sa\'olr est deux deniers pOUl' checun achat.
debvoir,
El semblablement de checun arhat de lin qui passe douze
denniers, est deu au jour de marché ung dellniel' pt à jOli r de
foyre 0 leul's IUlldis pl'éeédanl el subséquent. le double, ex~
ceplPl tculx de la ville de Lesneven et dt's faubourgs d'icelle
qui sont exemplz dudici debvoil', tant à jour de marchié que
de foire, pourveu qu'ils ne l'achatent pour revendre.
El semblablement est deu pour ChflCUIl aehal de layne qui
passe douze dennie,'s à jouI' de mal'ché, IIng dellllif'l' et le

double esdictes foyres 0 leurs lundis précédant et subséquellt.

El au regard du chanvre il n'y a point de dt'bvoÏl' pOli l' ce
Cacoux (Lépreux) qui plus souvent el continuellement
que les
les achaptellt, doibvenl el SOllt lenuz foumir de cordes à faire '
les exécutions des ~nerimez (erimlllels), toutes el quanle fois,
le cas ad vienl audicl lieu de Lesneven •

La COltstume et debvoir de la ferme du cuyr qui est membre
dudict cohuage se liève en la forme qui ensuit.
f.hecul1 marchall arhalanl à jour de marché audici lir.u de
Lesllev"11 cuil' de \'3cht'. 011 de bœllf 011 d'anu'e cllyr dont la
ven le passe d ouzt' deu 01 ers, pOil r ChPCll fie peall ~ pa ye deux
el le double és joUl's de foires 0 leurs IUlldis précé­
dellnif'l's
denl P.l subséquent.
si la veille monle ung Tacre de cu yI' ouque} doibt avoir
dix paulx, ledicl dc~et.eur poyer'a pour ledicl Tacre q~~tre
delwiers selliemenl a JOUI' de marché et le double és fUll'es
comlne devant est dit.
Et au regard du cuyr tanné, il ne doibt pour I,onl df'bvoir
quP nn deuuiel' pour placzage à jour de marchié et le double
és foi l'es.
La coustume et debvoir de boucherie qui est membre dudict co·
huage se liève en la forme qui ensuit:

Chf'Ctill bouc~eI' estallant alJdict lieu de Lesneven a jour de
marché doibt pour esta liage ung dennier •
Et pour checnne beo;le qui se vend ri détaillent (sic), savoir:
pour chpcun bœuf ou vache, moulon~ brebis, chiefvre ou
011 lruye, de checlln ung dennier el le double és
bouch, porc
de foires ° leurs lundis précédent et suoséqueut.
jours
Excflplé des veaux ou chr.vreaux qui ne doibveut nul dp.bvoÏl'
fors l'eslallage spult' mf'lll, qll'eslung dPllIliH pal' jour de mar­

ché et le double é& jours de foires comme devanl esl dit.
La coustu.me et debvoir de la gl;ande quenoille qui est une ferme,
et membre dudict cohuage se liéve en la forme qui ensuit:
Tous marchans el drappiers vendans draps fie couleur,
df'uX denniers pour eslallage sf'llle­
doivellt par chpcun lundi
el If' oouble ès jour's de toir'es 0 leurs lundis précédenl
menl,
et subséquent. - .

Et les mal'challs vendans toelles doibvent pOUl' checune

piecze de loelle qni passe dix houieL aulnes ung dennier el le
ésjOllrsde foire comme devant.
double
El de la loelle qui est sOllbz ledicl ntlmbre de dix houiet
le drbvoir' en est dt'ub à celui qui à la fenne de la petite
aulnes,
qucnoille rapportée ey apprès.
La cous(ume et debvoir de la petite quenoille se liéve en la
forme qui ensuit.
Tous marchans vendans drap de burp.au de Guingamp, de
Jocelin el dl] pays, qui .estallenl audicL lieJl de Lesneven, doib-

venl de plar.zage pour checnn lundi ung dennier et le dt\uble
ès jours de foil'es 0 leurs IUlldis précedellt el subsl'quellt.
El de checull achal que font lesdicls marchalls des mc>nnes
pip,czes de bureau que les subgielz appol'Ienl à ,'endre au(iict
doib~'elll lesdicls marchalls uog denniel' si c'est au jour
lieu,
de marché simple. mais si c'est au jf/ur de foire ou au II/ndi
précedent ou au lundi subsequenl ils doib\'ent le double pour
achat; mais cel/lx qui achelenl par le myllu, draps
cher.un
ns eSlallans, no auxi desdicls subgielz, ne
df'sdicls marcha'

doibvent aucun debvoir à celle cause.
Item tous lingiere ou lingièl'es vendant toellrs par le mynll,
de Lesneven à jour de marché, doib­
qui estallent audicl lieu
vent pOIll' estallage et placzage d"lIlX denniers el é. jours de
(oires 0 leurs lundis précédelll el subsequenl. le double.
Et dl' checun achal de loelles qu'ils fonl et que soil soubz
le numbre de dix houipl auilles, ils doibvenl et pélyenl ung
achal, elle double és joul's de foires comme desslls,
dennier par
el !'i l'aehal moule plus de di~ houiel aulnes le debvoil' en est
deu à celllli qui a la ferme de la grande quenoille.

Les menus droicts et les balances •
Les debvoirs el coustumes appelés les menus droits avecques
balaJlces dudicl lieu de. Lesrieven, se Iiévenl sur l~s denrées
les
el en la manière qui ensuit, ~avoir est:
et marchandises
Tous marchans vendans potz de trrre venanls dl'hors l'évê­
de Léon, doibvent pour checlIne somme on chal'ge de polZ
ché
del/X dellniers ès jours de foires et les lundis pronchains pré­
cédenl et subsl'quenl.
Et ceuls de l'Evêché de .Léon ne doivent que ung uennier
ou chal'ge ésdils jours de foires, elc., elc.
par somme
Et ne doibvenl aucun debvoil' de cOllslume és autres jours
rnal'ché excepté seulement le droicl du Veyer.
Hem loul homme ou femme qui achale beurre au1ict lieu
de Lesneven à jOlll'de marché, ou aulre jour' SUI' sepmaine, par
ou bal'ales d01l1 la venle mOllie plus de dOl/ze dennie/'s,
polz
Chf-'ClIl1 pOl ung denniel', el és joues de foh'es 0
doibvelll pour
leurs lundis prollchains, comme devant est dit. .
Item ch~cun marchanl vendant aulx ou oingnons doibt pour
à jour de marché ung denuier, el le double és foires
placzage
o leurs lundis comme dit est.

hem checun ma/'chant vendant palles de boais, bêches fer­
rées ou dcft'errées, manches à mal'I'es (houes), fourches ra-

teaulx cOlllombes, eschelles, esseulx à charetles, cyuyères à.
br'as ~u rollel'I'sses (1), doibvent dp. placzage checlill IIng
dennier à joUI' de marché et le double és foires comme dit
est. ,
Et sl'mblablement cf'lIlx qlll vendenl vl'sselles de boais corn·
me pbtz, gédes (jattes), escuellcs, tréhollers, tamues (lamis),
crubles, pallniers et aultns sl'm~lables doibvenl, pour plac­
zage à joUr de marché IIng dennIH el le double és jours de
és lundis pl'ouchains avant et après comme devant est
foires et
dit.
Et pareillement ceux qui vendl'nl ferronnerie, comme Ire­
coignées, cl'oqs de fer f·t semblables chos('s, doib\'l'nt
piers,
pour placzage à jour de marché, ung dennie.' el le double és
foiI'I-S, elc.
Item ceulx qui achetrnl huges (coffres), roues de charettes,
doibvent l'OUI' checune hllge ung dennier et pOUl' coupple de
à chal'ettes ullg dellnier,, !'i e'est à jour de marché, et SI
roues
c'psl es foires ou és lundis prouch3ins avant el 'après, ils
poyent le double.
Ilem tous poissonniers apportant poisson a vendre alldict,
de Lesneven, soil au jour de marché ou Slll~ sepmaine
lieu
Jjlaczage ung dennier', el le double és jours de
doibvent pour
foires 0 leurs lundis, elc. ~
Et semblablement eeulx qui:appor'tent le fruicl à vendre au­
dillieu.
Item 10llS merciprs qui estallenl audict lieu au jOlll' de mar'­
ché. doibvenl pareillemenl. pour eSlallage, ung denniel' el le
double comme devanl est dil, ès jours de foires.
Et soulz ladicte mercerie sont compdos ceulx qui vendent
..... , el chappelliel's.
fusseaux, fleusles, parchemins
El au regard des balances, celllx qui y pOl'tent leurs den­
à peser, poyent pour checun cent, deux denniers.
rées

(1) Il est souvent fait mention des cyvières rolleresses, ou cyvière3 à
dans les comptes et dans les inventaires du Xye et du Xye
rouelles,
!nècle, des évêchés de Quimper, Léon et Tréguier. Cet instrument n'est
brouette dont on a attribué à tort l'invention à Pascal.
autre que la
Le nom même de b·rouette figure dans un inventaire ' de meubles de
1510 qui se trouve aux archives départementales du Finistère. Les bre- '
tons distinguent trois sorte5 de civières: la civière à bras, Cravaz
daoubennec, littéralement civière à deux têtes; la civière à roue ou
brouette; Cravaz ro,tellee, et la civière à charette, Cravaz car, sorte'
que l'Oll place en avant et en arrière d'une charette avant de
de claie
• la charger. C'est }leut-être ce dernier instrument qUI . est mentionné
plus baut sous le nom de Coulombel.