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Déjà le jour commençait à bais~el'; en faisant I~ tour de l'E
glise extérieurement, nous aperçumes cependant a une grande 
Îlnuleur, au sommet du pignon nord du chœur' Uile inscription 
en relief qui paraît composée de lettres golhiques très-se/'l'ées; 
mais que la distance el l'absence de lumière ne nous permirent 
pas de déchiffrer. 
II fallait songer à la retraite et nOLIs rentrâmes à Quimper 
apl'és une joul'née où nous ne sommes pas un instanl l'estés 
sans qu'un objet intéreSEallt allil'âl notre allenlion. (1) 
La lecture de ce récit est écoutée avec un vif intérêt. 
et l'on décid~ qu'il sera inséré in-extenso dans Je prochain 
numéro du Bulletin de la Socié:é. 
M. B'WRASSIN donne ensuite communication d'une note 
des faits géologiques qui se . seraient produi ts au com-
sur 
mencement de . l'ère chrétienne sur quelques points de 
notre littoral. 
« Il y a une trentai,je d'années, dit 1\1. BOURASSIN .. plu
sieurs dunes de sables de l'ànse de la Palue ou de Losrnarc'h 
en la commune de Crozon (Finistère)., furent déplacées à 
la suite. d'une violenle tempête, et mirent à découvert, au 
milieu de fragments de tuiles à rebord et de tessons de 
poterie de l'époque gallo-romaine, un grand nombre de 
. squelettes d'hommes, de femmes et d'enfants de tout âge, 
régulièrement rangés les uns près des autres. Leurs bras 
étaient étendus le long du corps, et leur tête reposait sur 
une pierre plate. Il était évident que ce lien avait été le 
théâtre d'une catastrophe dans les premiers siècles de notre 
ère, el plusieurs conjectures sur la cause de ce désastre, 
furent mises en avant. Les uns l'attribuèrent à une maladie 
contagieuse, d'autres à une descente de pirales sur ce 
de la côte .. où les \'cstiges d'un établissement gallo
point 
romain sont encore bien visibles. Cependam aucun des 
squeleltes ne portait de traces de mutilation. 
Pout' moi, je n'hésite pas il croire avec mon ami Du
minès à Rennes, que la catastrophe 
rocher, ingénieur des 
dans la,quelle périrent tant d'êtres humains, fut causée par 
(1) A différents endroits de cette lecture, M. de Montifault s'cst in
pOlU' donner certaines explicatIons plus détaillées et ponr 
terrompu 
faire passer- les plans et les desseins des monuments et inscriptions 
qu'il décri.vait. 
un tremblement de terre, qui eut lieu sur nos côtes vers 
la fin du Ille siècle de l'ère chrétienne, et qui forma une 
grand~ partie des baies ou 'anses de celte partie de notre 
Ge tremblement de terre détruisit plusieurs villes 
littoral. 
"ViIlagp,s dont les habitants furent engloutis dans les flots. 
La mer, en se reti rant, laissa à découvert leurs cadavres" 
qui furent inhumés dans les sables . 
« Si nOllsconsultons les faits géologiques, nous remar
quons sur divers points du littoral de la presqu'île de Cro
zon, un grand nombre de roches trachitiques, volcaniques, 
la cause du soulèvement 
pyrogènes, dont l'apparition a été 
p:lr suite du tremblement de terre dont nous 
du sol et 
parlons, 
Ct Ce qui me porte à placer il la fin du nre siècle de 
notre ère la catastrophe de l'anse de la Palue, c'est qn'à 
l'époque où elle a eu lieu, la religion chrétienne n'était pas 
encore connue dans cette contrée. On n'a découvert, en 
effet, aucun emblème chrétien au milieu des squelettes qui 
y étaient inhuinés. 
« On a sou vent parlé de la ville d'ls envahie par la mer, 
éte possibie de déterminer son emplacement. 
sans qu'il ait 
Ne pourrait-on pas attribuer sa destruction au tremblement 
de terre que je viens de mentionner, et ne pourrait-Gl1 pas 
en conclm'e quelle était située aux environs de Crozon, sur 
la baie de Donarnenez ? » 
lH. le Président r~mercie M. BOURASSIN de son inLéres-
sante communication. L'abaissement du sol sur plusieurs 
points dU" littoral du Finistère est un fait sur lequel ne 
peUvent laisser aucun doute l'exisl.ence de forêts sous
marines dans plusieurs de nos anses, et. l'envahissement 
on par la mer, de nombreux monuments 
par les sables 
gaulois on gallo-romains. La géologie doit venir N1 aide à 
l'histoire, pour expliquer ces phénomènes, et il espère que 
1\'1. BOURASSIN, qui a fait de la constitution de notre sol une 
étude approfondie, voudra bien développer dans nn travail 
à expliquer les modi-
d'ensemble, tous les faits de nature 
'qui se sont produites dans la configuration de nos 
.fications 
!emps historiques. . 
côtes depuis les 
M. LE MEN fait observer que si la catastrophe do e l'anse 
de Losmarc'h doit être attribuée à un tremblement de terre, 
ce fait n'a pu se pr~duir,e qu'à la fin d,u Ive, siècl.e, au ~lus 
tôt, pUIsque le 1\1 usee departcmental .d .archeologl~ possede 
ValentInIen et Gratien, pro-
des monnaies des empereurs 
venant de cette localité. , 
du jour .étant épuisé, M.le Présiùent fait observer 
L'ordre 
à l'Assemblée que, si intéressante que puisse être la commu
nication de mémoires faite en séance par un petit nombre 
de membres, il ne faut pas perdre de vue que le but princi
pal 'que s'est imposé la Société archéologique du Finistère, 
est de faire connaître Jes riches~es monumentales de ce dé
partement. C'est une tâche à laquelle doivent prendre part 
, tous les Membres de la Société. 
Une catégorie de monuments lui paraît devoir surtout 
fixer l'attention des travailleurs. Il veut parler des voies ro
, maines du département dont le réseau n'est que très impar
faitementconnu.ll pense que l'on pourrait s'occuper d'abord 
de l'étude des voies de l'ancienne Cornouaille. ' 
MM. HALLÉGUEN ~ FLAGELLE, DE lUONTIFAULT et LE 1\'lEN 
sont d'avis qu'il n'y a pas lieu d'établir de subdivisions dans 
Par cette méthode, on n'obtiendrait le plus 
cette étude. 
souvent qU6 des' tronçons de voies. Pour avoir la véritable 
physionomie du réseau des voies romaines dans notre pays, . 
il convient d'embrasser dans une même étude l'~nsemble des 
voies du département. 
MM. IlOUSSIN, FOUGERAY et lm GU.A.Y demandent si les voies 
le Finistère. 
sont nombreuses dans 
M. LE MEN répond qu'à son avis, elles sont peut-être plus 
nombreuses que les routes actuellement en usage. Si elles 
sont aujourd'hui fort dégradées, c'est que le moyen-âge s'en 
est emparé, et n'a pas pris la peine ou n'a pas eu le temps de 
les entretenir dans l'état où il les avait trouvées. 
1\'1. ROUSSIN voudrait savoir il quels caractères on peut re-
connallre une VOle r,omame. 
M. HALLÉGUEN, FLAGELLE et LE l\'IEN répondent que par
mi les caractères assez nombreux qui servent il les distinguer 
des chemins ordinaires, on peut indiquer les suivants: 1 v la 
présence sur leurs bords de bornes milliaires ou de substruc
tions gallo-romaines; 2° leur grande b.rgeur; 3° leur direc~ 
tion vers des points aujourd'hui sans iml)orlance, et où se 
rencontrent souvent des vestiges romains; 4° l'~xistence des . 
restes de chaussée pavée dans 
quelques 
partIes de leur 
parcours . 
FLA.GELLE pense qu'outre les renseignements deman
dés pour l'élude des voies romaines, il importe que chacun 
fasse connaître tous les monuments celtiques, gallo-romains 
ou du moyen-âge qu'il a pu étudier, ou qui lui ont été signa
lés. On arriverait ainsi promptement à établir la statistique 
du département. 
monumentale 
M. le d'Octeur HULÉGUEN dit que c'est précisément là le 
but que poursuit la Société. Il ajoute, et cet avis est partagé 
qu'il faudrait pointel' sur la 
par tous les Membres présents, 
cârte de l'Etat-major tous les monuments ind.iqués. 
M. DE MONTIFAULT veut bien se charger de celle opération. 
M. LE MEN fait observ6r que la carte de l'Etat-major est 
à un résultat réelle
bien confuse; il pense que pour arriver 
ment utile et pratique,'il serait préférable d'indiquer 1eR mo
numents sur des calques des cartes cantonales du département . 
MM. HULÉGpEN, FLAGELJ,n, AUD1tAN, LB GUAY, FOUGERAY, 
de MONTIFAULT et DONN.A.RD sont du même avis . 
. 1\1 . le docteur HALLÉGUEN met sous les yeux ·de l'assem
blée un plan du château de Chàteaulin, dans les ruines du
quel il a fait des fouilles il y a' quelques années . 
M. le Président donne lecture du programme du prochain 
congrès de l'Association bretonne, qui doit avoir lieu à 
Quimper le 15 septembre prochain, 
Il procède ensuite au dépouillement du scrutin pour l'é
M. le comte de Carné, de l'A
, lection d'un vice-président. 
cadémie française, ayant obtenu l'unanimité des suffrages, 
de la Société. ' 
est nommé vice-président 
MM. BOURASSIN et FATY font hommage ail )lIusée d'archéo
logie de monnaies et d'autres objets, qui seront mentionnés 
de la Société. 
avec détails, dans un des prochains bulletins 
La séance est levée à quatre heures et demi. 
Le Secrétaire : R. F. LE MEN. 
ORDRE DU JOUR. • 
Pour la séance du samedi 9 août, à 2 heures, dans une des salles 
du Musée d'a1'chéologie. 
1 Notice sur le château féodal de Châteaulin et SUl' son 
M. le docteur HALLÉGUEN. 
parc (avec plans), par 
, 20 Statistique monumentale de diverses communes ' du 
Finistère, par M. FLAGELLE. 
30 De Quimperlé au Pouldu, excursion archéologique, 
par lU. AUDHAN. . , 
NOTA. ' • les Sociétaires sont priés de vouloir bien 
le plus tôt possible .. le montant de leur ~otisa
faire parvenir, 
tion (10 francs), à M. FATY .. chef de bataillon en retraite, 
rue des Reguaires, nry ~2, à Quimper. 
Dons offerts au Musée départemental d'Archéologie. 
M. le docteur HALLÉGUEN, membre de la Société. 
1. Hache en bronze à ailerons trouvée dans la COlllmune 
de Spézet (Finistère), près d'un grand menhir. 
2 Fragments de poterie gallo-romlJine trouvés au village 
de Kervinic, en la commune de Lopérec (Finistère), près 
d'un camp romain. 
5. Fragment d'une mosaïque servant dé pavé à un édifice 
le voisi
gallo-romain, dont les subslructions existent dans 
de la ville de Carhaix. . Dessin colorié de cette mo-
nage 
salque. , 
4. Enduits colorés dont quelques-uns sont inscrustés de 
de Carhaix. 
coquilles marines, provenant des environs 
5. Fragments de poterie fine et grossière, même .prove~ 
nance. 
de carrelages en marbre, en 
6. Fragments nombreux 
en schiste ardoisier, même provenance. 
pierre calcaire et 
de béton dont quelques-uns pro
7. Divers échantillons 
viennent de l'aqueduc gallo-romain de Carhaix. 
Briques diverses pour construction, carrelage, piliers 
d'hypocauste de même provenance. 
9. Tuiles a rebord et tuiles faitières dont plnsieurs portent 
des marques de fabrique, même provenance. 
10. Deux tuyaux de conduite d'eau, s'emboîtant l'un 
.. trouvés dans les ruines d'une construction 
dans l'autre 
gallo-romaine voisine de Carhaix. 
11. Valve d'huître, défense de sanglier et cristaux de 
quartz Hyalin de couleur violette, provenant aussi des 
de Carhaix. _ 
ruines gallo-romaines 
12. Ossements humains trouvés àans une construction 
CÔlliillune de Saint-
gallo-romaine située à Penlrez, en la 
Nic, et en partie détt'uite par la mer. (Os du front; -
ct dents; , fragment de la clavicule 
machoire superieure 
fragment de l'humerus du bras gauche; , frag
droite; 
ment du fémur de la cui~se gauche.) 
13 .Briques et fragments de tuiles rOQlaines provenant pes 
localités suivantes toutes situées dans le département du 
• Finistère: 
Plouhinec ' (Poulgoazec);. Pont-Croix; Ponllan 
(Porz-Mal vez); . Ploaré (Kerru) .; . Douarnene z (Le 
Guet, l'Ile.,.Tristan); . Ploaré (Plomarc'h-ar-stang, Le Riz); 
-, Plonévez-Porsay (Cariguelloll; Trezmallaouen ; Lane
vrit; Trefentec ; An Oguennou et Treguer, près Sainte-
; . Plomodiern (Goulit-ar-Gllcr; anse de . 
Anne-la-Palue) 
~aint-Nic (Pel1lrez,',; -
Porz-ar-Vag; Pouloupry); 
Telgruc (Lizioc; Pen-ar-c,'haon; Bern-bihan-ar-c'hall); 
Kerro~en ; Losmarc'h) ; ... ' Bourg 
- Crozon (Ile-L'Aber ; 
de Quéménéven ; Bourg de Landévennec; , Hanvec 
(Pencfars; Kerohan) ; - , Le Faou (Keranclan) ;. Saint 
Ségal (Le Drennit) ; Quimerc'h (Bolaniec; Coat-Iy
Beuz); . " Quimperlé (cour du cloître de l'hôrel-de-ville ; 
place de Lovignon); , Clohars-Carnoët (Le Pouldu); -
Place forte de Concarneau; Plomelin (Le Perennou) j
Pont-l'Abbé;· Rivière de Penzé, entre Morlaix et St-Pol. 
14. Fragments de marbres calcinés; débris de poterie; 
de scories; pointes de javelots; clefs anciennes; 
fragments 
ferrures de portes; meule en granit; le tout provenant 
des ruines du château de Châteaulin (Finistère) . 
NOTA. - Les objets mentionnésci-ùessus ont été offerts 
M. le docteur M. Halléguen à la Société archéologiq,ue . 
par 
au mois d'octobre 1852, à une époque où le 
du Finistère 
musée départemental n'existait encore qu'à l'état de projet. 
Ils ont été déposés dans . un corridor des bâtiments 
Collége, où ils sont demeUl'és pendant de longues années, 
sans que l'on en prit grand soin. Quand on les a tranférés 
dans u'n local mieux approprié à leur conservation .. plusieurs 
de ces objets n'ont pu être retrouvés. De plus une grande 
de la destruction 
confusion s'était établie entre eux par suite 
de's étiquettes qui indiquaient leul' provenance. La nomen
clature ci-dessus a été faite d'après un catalogue remis par 
gonatour à la société archéologique au mois de janvier 
1853. (A suivre.)