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Bulletin SAF 1939


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Chansons populaires bretonnes

H. Pérennès

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Société Archéologique du Finistère - SAF 1939 tome 66 - Pages 46 à 66

Chansons
Il Y a déjà plusieurs années que nous recueil- .
Ions des chants populaires bretons. Une ample .
mois::3on a été le bénéfice de nos recherch es.
De ces pièces) nous devons les unes à l'obli­
geance de confrères et d'amis bienveillants; les .
autres nous ont été chantées par des personnes .

de l'Hôpital de Quimper ou de nos campagnes .
bretonnes.
Il se fait bien tard pour découvrir les chansons .
encore à peu près inconnu es, et bon nombre
d'entr'elles ont déjà accompagné dans la tombe ·
les anciennes gens qui les connaissaient. Quand
je passais, il y a deux ans, dans le Cap-Sizun,
ne m'a-t-on pas redit à satiété : « Ah, Monsieur
l'aumônier, que n'êtes-vous venu) voilà dix, vingt
ans, à cp. moment où les grand-mères vivaient
encore ... ).

Et cependant il est temps encore de scruter les .
mémoires des anciens et notamment des ancien­
nes. C'est ce que nous continuons de faire, quand
l'occasion se présente) et, de j our en jour, s'ac- ,
croît notre trésor. Colligite fragmenta, ne pereant.
Dans les poèmes que nous avons recueillis nous- .
même, l'orthog raphe du texte breton respecte la
prononciation des chanteurs. Chacun de ces
chants porte ainsi l'estampille de son lieu d'ori- .

gme.
H. PÉRENNÈS

Sôn ar Miziou (1)

Miz genver d'eomp a lavaI' sur
Ar wazed n'int- tamm ebet fur;
p'o devez bet eun dervez glao
Emaint 0 choulenn aUlZer vrao. (2)
Janv ier nous dit sûrement, Les hommes ne sont pas
Voilà sages du tout Dès qu'ils ont eu un jour de pluie, -
qu'ils réclament le beau temps.

Miz c'bouevrer skournet a lavaI'
E horollimp war an douar
Hag e treuzimp dre Gastell Brest,
Ma vez al' zoudard den onest. (3)
Février glacé dit -
nous passerons par le
Nous danserons sur la terre Et
chàteau de Brest, Si le soldat est

homme honnête.

(Il J'ai reçu cette jolie chanson, qui date de l'Ancien régime, de
M. l'abbé Perrot, recteur de Scrignac. IlIa recueillit le 25 septembre
1902, chez ses parents, à Brendeze, en Loc-Maria- Plouzané, de la bou­
che d'une couturière, Jeanne- Yvonne Le Coat, née à Goulven en Loc­
Maria, le 21 Juin 183i, décédée au bourg de Loc-Maria le ~;; janvier
1915. La famille Le Coat habite Loc-Maria au moins depuis 300 ans ;
le père de Jeanne-Yvonne y est né le i er septe mbre 1773, et sa mère il
Traon- Bleven le 3 mars 1789.
(2) En janvier, III soleil et la pluie lécondent le sol. Mais le cultiva­ teur n'est jamais satisfait de la façon dont se répartissent ces deux
éléments. Le cantique breton nous dit: [(alon an den a zo c'hoantus
Pa zo sec'hor a c'houlen glao Eun dra bennag a vank alao.
(3) En février on danse pour se réchauffer et, dans les longues pro­ menades, on pousse jusqu'à Brest. Puisse la sentinelle qui garde les

III
Miz meurz a lavaI' dre e feiz'

N e deuio bann e gvrin e Breiz,
Hag hou man eo ar galonad
Da gement bini her c'bar mad. i1)
Mars nous donne sa parole Que pas une goutte de vin
ne viendra en Bretagne Et ceci est un crève-cœur Pour
.qui l'aime.

Da viz ebrel eo e varvo
Kement ailhon a zo el' vro ;
Rak-se, tudou, me hoU ho péd,
D'obel' ho tesLamant abred. (2,

C'est en Avril que doivent mourir Tous les gueux du
De faire pays. Aussi, bonnes gens, je vous prie tous
·votre testament de bonne heure.

Ma vez klouar e doug miz mae
Ar medesin ne vo kaet gae ;
Ma chom an dud re zibistig
Ne vo keL gwall gaer e drafig.
S~ en Mai le temps est tiède, - Le medecin
gai. Si les gens restent trop bien portants
ne sera pas bien bon.

E mezeven, er Parlamant
E veze ranneL an arc'banl ;
Me gred ma vez an clra ze gwir
An diaoul kamm a gollo e wir. (3)
ne sera pas
Son metier
(1) Mars est le mois des tempêtes qui empêcheront les bateaux de
prendre les vins daus le Midi.
(2) La queue de l'hi ver est mauvaise aux vieillards et aux pauvres
gens mal nourris qui se traiuent par les chemius .

(3) S'agit-il des impôts fixps par le Parlement? Daus ce cas le diable
boiteux serait le percepteur chez q'ui il faut acquitter sa dette .

ET/. Juin . au Parlement, On distribuera l'argent. Si
.. cela est vrai, je crois Que le diable boiteux perdra son
·d roit.
VII
Miz gouere, hen a lavaI' kaer
Ar milinèr a zo riblaer.
Dre e vilin laosko, Iaosko,
An hanter ganlan a jom o. (i)
Ju illet, lui, dit bien : _. Le meunier est un filo u. -- [Du blé
qui] passe par son mo ulin La moitié reste! a avec lui.

VIII
Da viz eos t, hep mank, e teuio,
Ar manac'll k ez d'obel' e dro,
Hag e chomo d'obel' e dro
Betek hanter miz gwengolo. (2)
Au mois cl' Aoùt, sans faute, viendra Le pauvre moine

faire sa tournée ; - Et il reste ,..a à taire sa tou,..née - Jus-
qu'à la m i-Septembre.

Ha lle Qze Leuio gouel Mikel
Bag e vo al' serjant e ke1',
Hag 1 10uman co ar galonad,
Siouaz da veur a ozac'b mal. (3)
(1.) Le meunier avait droit il ull e pRl'li p. du blé qu'il f~isait moudre
en son moulin: une livre sur dix ou douze ... S'il prend la moitié. c'est
-qu'il vole.

(2) Loc-Maria était à proximité de l'abbaye de Saint-Mathieu - Fine­ "l'erre. Et les moines prélevaient la dime sur les paroisses les plus
voisines de kIl' monastère. M. l'abbé Perrot a trouvé à Ploudalmézeau
une variante du huitième couplet, grâce il laqudle l'air de la chanson a
pu arriver jusqu'a nous Voici cette varian!e: Da viz gwengolo e leuio -
Al losten zu d'obel' e : '1'0 (bis) fIag e chomo d'obel' e zro - D 'obel'
·e zro, d'obel' e zro - Rag e chomo d'obel' e zro Betek al' fin a
wengolo. C'est ici la qu~te des prêtres de paroisse,
(3) C'est la Saint· Michel, le fJuarl d'heure de Rabelais, ou il faut
.payer les loyers il l'agent du seigneur qui vient les toucher en ville.
Dans le Léon ce jour s'appelait gouel an au trou « la fête du saigneur))_

Et alors aI'rivera la Saint-Michel. - Et le sergent sera en.
ville, Et ceci est te crève-cœur Hélas / pour plus d'un
brave homme.

Miz bere, ben, a la vare,
Sevel abred eus al' gwele,
Neb a jomo re ziwezat
Ne ray keL a diegez mat. (i)
Octobre, lui, disait : - Levez-vous de bon matin! - Celui
qui au lit trop tarel restera - Ne sera pas heureux en menage,

Pa deu miz du, al' c'bemener
A vez noz dall pa deu dar gêr
Hag e la var e wreg, e wreg,
Setu erru va c'bevelcg. (2)
Quand vient Novembre. le tailleur N'arrive chez lui qu'à
la nuit noire, Et sa femme, sa femme, dic (r Voici qu'ar-
rive ma bécasse ».
XII

E miz kerzu, raok al' goueliou"
E ranner al' gwadegennou,
Hag e laval' al' gailbourenn :
Sellit, na brava gwadegenn ! (3)

En Décemb,'e, avant les Fêtes, On coupe les boudins, -
Et la servante sale dit : cr Regardez quel beau boudin 1 »

On n'aimait guère la Saint-Michel, ainsi qu'en témoigne le dicton suivant,
que m'a appris Marie-Josèphe Le Bihannik de l'hôpital de Quimper:
MOl'lal'je a mo1'larje - j~le garfe guel bernde ,. An eost diou vech
ar bloa Gouel-Mikel bep seiz bloa.
(i) En octobre on prépare les semences . Parmi les hari co ts qui dor­
ment dans les greniers on sépart: ceux qui doi vent serv il' li cet elfet ; les
autres sont vendus. .
(2) Les tailleurs .avaient jadis mauvais renom; on les taxait de
gourlTIRudise et de pareSSe. La Lécasse a un vol très lourd.
13) En Cornonaille on tuait le cochon deux fois par an : en juillet
et en d~cembre. Il s'agit ki dt's fêles de Noël, époque de la confection
des boudins dalls le Léo n. .

Mari B eg-Rok ( 1)

Ma velfec'h Mari Bek-rolc.. . Var e zreuj ou
Pa glev al' c'hleyer 0 son, savel bck e boutou
Redek a ra d'ar vourc'h da velet piou al" comperien,
Evit ma 1'0 ped deï guin ru a guin guenn.
Si vous voyiez Marie la Bavarde (2) sur le seuil de sa

porte quand elle entend sonner les cloches. la pointe de ses
sabots en l'air. Elle court au bourg pour voir qui sont les
. compères'(3) Afin qu'on lui paie du vin rouge et du vin

blanc.

Mari renker pea deï kafé ag odi vi
Ag ouspen n c'hoaz butun da lakad en e ·fri.
Maleur d'al' gomperien . ..... .. ma ne r en t k et,
Ne vankign ket neuze da veza di sprij et.
M ais il jaut lui payer du cale et de l'alcool - Et, de plus
encore, du tabac pour le mettl'e dans son nez. Malheur
aux compères . . . s'ils n'en donnent pas Ils ne manqueront
pas alors d '~tre decritis .
III

Peuz ket~gueled Mari 0 redek gand ent
Roget e zavancher, fraili:le t e gotillen,
Mond a ra hi founassoc' l: eviL an tapoulin
Partout lec'h dre ma basse ma an dud 0 c'hoarzin .
~V' avez~vous pas vu Marie courir dans le chemin Le
tablier déchiré, le cotillon en pièces? Elle s'en va plus vite
que le tambour. Pourtant où elle passe les gens so nt en
tra in cl e rire.

(1.) Chanté le [) avril 1.939 par Ma rie-Jean ne Corré de Fouesnant.
(2) Lilléralement : la bouche en avant.
(3) Le compère et la commère : le palTain t Ua lIl arraine de j'enfant

Marl zo aLo prezant da c'bonseil divragou
Rag hi e n'en okup deuz toud an demeziou.
Hi ato choaz an mer ebars al' parressiou
Ag al' c'honseillerietl, memeuz al' flabikou.

Marie est toujours presente au Conseil sans-culotte (1 ) -
Car eUe ;,;'occuue de tous les mariages . C'est elle qui tou-
jours choisit le maire dans les paraisses Et les conseillers,
voire les fabriciens ,

Mari a oar ai' pez a basse el' parressiou.
Hi i vez â gass partout an neventiou, '
Neuz ket amzer anezi da nettâL e dllhajou
Kemend a brcz zo val'l1i da bika cl1upennou.

Marie sait ce qui se passe dans les paroisses; C'est elle
qui colporte partout les nouvelles. Elle n'a pas le temps,
elle, de laver ses habits, - Tant elle est pres8ee de piquer des
·vestes . (2)

Dommaj deji neuz keL Lamm a ziskadurez ;
Nije gallet monel da Gemper, e vije bed gradel.
Er c'houi a zo tud a neuz grad kapilen,

lVIet hi m8 halfe, ramplasefe an taboulin.
Dommage pour elle qL~'el'e n'ait aucune instruction; Elle
·eùt pu aller à Quimpel" elle eût ete g7'adee. A ux halles il
!J a des -gens qui ont le oracle de capitaine (3) Mais elle, si
.elle le pouvait, remplacerait le tambour. (4)
(i) Le Conseil des bonnes femmes.
(2) Piquer un chupenn, c'est-à-dire une vesle, c'est ici médire de son
prochain.
(3) Il s'agit des chevaliers des halles.
(4,) Elle pourrait, par son bavardage, suppléer le tambour qui bannit
les nouvelles.

VII
Pa venn var al' ru 0 pourmen gand olrôned,
Ne ket brao selleL cleuz an inLronezed .

N euz Demet al' polichen elle selleL di oulo ;
Ar r e ze neuz ato garellik no chakoto.
Quand elles sont dans la rue, se promenant avec des mes­
sieurs Il neJait pas beau regarder les darnes (1) Il n'y
a que les policiers qui pourraient les regarder, Ceux-là ont
toujours un réuoluer (2) clans leurs poches. (3)
Sôn ar Gommer (4)

E Kersael-Vian e oan bed, c fest al' gomme1'ezeL.
Krampous frilet e moa bed ba boualon diloslet.

A Kersael-Vian (5) j'aeais ett! à la/ête des commères ( 6)

- J'aeais eu des crêpes (rites dans une poële sans queue.

Ar c'bram pous oa em làmmik k1'az, 'eum làmmik louedet.
Me maoue kemerel 1'e vraz L amm, [ost be dign be 1ll0ugeL
Les crêpes etaient un peu Jurcie/;, un peu moisies J'en
auais pris en b"o(l gl'ande '/Hrt ntité, je faillis etoli;ffer (7) .
(i) Les chevalières dr.s halles.
. (2) Littéralement: (( une petite hele tte " eur gaerellik.
(3) Ils n'ont doue ri en à crai ndre.
-(4 ) Chanté le 0 av r il i939, par Marie- Jean ne Corré.
(oi Village de Gouesnac'h, oU bord de j'Ode t, à deux kilomètres du
bourg_
(6) Il s'agit de la naissa nce d'uIl (' nIant. Les commères du voisinage
se réunissent dans IH maison: p lies vi ennen'fléliciter l'heureuse mère et

festo yAr ensem ble.
(7) Mauvais cas. La mère du nouvea u-né n'a pas su bien faire les
cboses ..

III

Pa oan ed, n'eur vond d'al' gel'. betek Mene-Ruz,
Neuze oa digoued en ent ganign al' marchand kouz.
Quand, allant à la maison ( 1) je (us arrivé à Méné-Roz (2)
- Alors je rencontrai en route le vieux marchand. (3)

Goude pa oan erruet el' minez duveon, .
Neuze a zigoueaz ganign mam gouz Kerg~on.
Puis, quand je fus rendu ri, la dernière montagne (4) -
.. , .se rencontra avec moi la grand'mère Kergéon. (5)

Allo, alla mamm gouz kez, re zived och digoueL.
.. ... to ud an lraou tomm zo evet.

Allons, allons, pauvre grand'mère, vous êtes arrivée trop
tard .. , tout le vin chaud est bu. (6)

Marc'h koz K~rginaon (7)

EU1; marc'hik paour kent 'vit mervel,
A neuz douget teir demezel,
Teil' demezel a lleuz douget,
Houp la la, farid ena,
'Vit mont da studi da Naônet .

(i ) Allant à la maison: rentrant chez moi .

(~) Village voisin, en Gouesnac'h.

(3) Perso nnage connu dans la paroisse.
(.q,) La montagne est une colline.
(5) Cette vieille,qui était sage-lemme, avait été marraine. une vingtaine
de lois. .
(6) On buvait du vin chaud pour fêter la uaissallce de l'enfant.
(7) Chanté par Marie-Jeanne Corré ; Quimper, 27 juin i937. -

·Un pauore petit cheoal, aoant que de mourir A conduit
,irois demoiselles, - Trois demoiselles il a conduites, Houp
. la la, jaridena, A Nantes faiT'e leurs études .

Teil' demezel, pa oan n'o ez,
A oa ken didrues deuz al loen kez,
Lakat neon el' park da buri,
Houp la la, faridella,

A naoue tapet pleurisi.

Les trois demoiselles étant à l'aise, N'aoaient guère pitié
·de la pauore bête. Elles le firent paître dans un champ, -
Houp la la, faT'idena, - Et il attrapa une pleurésie .
III
Eur pleurisi a noa Lapet.
E bevar bao neuz asLennet,
E bevar bao neuz asteDl

Houp la la, feridena,
'Vit lavaret adieu d'al' mere'het.
Une pleuT'ésie il attrapa. Ses quatre pattes il a étendu, -
. Ses quatT'e pattes il a étendu, Houp la la, faridena,
Pour dire adieu aux jeunes filles .

Eben bag e zaoulagad kaer
Oue J'oet da vere'bel Toul-al-Laer,
Evit obel' letrennou,
Houp la la, faridena,
Da yale e nouz dre ar ruyou.
Sa tête et ses beaux !Jeux FUT'ent donnés aux filles de
: Kerginaon est un hameau voisin de Perguet, en Bénodet. Cette pièce,
- composée dans la région de Fouesnant. est une satire à l'endroit des.
{( demoiselles" de Quimper. Voir des chansons analogues dans Luzel
.soniou, tome l, pp. 88-97.

Toul-al-Laer (1) Pour faire des lanternes, Houp
jaridena, Pour se diriger la nuit par les rues .

Reun e lost ba reun e voue,
Oue roet da vere'het Ru-Neve,
Evit obel' tamousiou,
Houp la la, faridena,
Pa ma guiz d'obel' yod el' vro.
la la~
Sa queue et sa crinière, Furent donnees aux filles de la
Rue Neuve, (2) Pour raire des tamis, Houp la la./w'i­ dena; La coutume étant cle .faire de la bouillie clans le pays .

E voellou bag an depouilhou,
Oué l'oet da vere'bet Bourlibou,
'Vit obel' sklipou el' frikoyou,
Houp la la, faridena,
Pa ma al' giz ebarz al' vro.

Ses boyaux et ses dépouilles Furent donnes aux filles de
Bourlibou (3), pour faire des tripes aux festins de noces,
Houp la la,j'aridena, - Puisque c'est la coutume dans le
pays . .

VII
Ar beder deus e divisker,
Oue roet da dapoulinerien !cel',
'Vit tapoulina e penn al' ruyou,
Houp la la, faridena,
Petra ve neve el' e'heriou.

La quatrième de ses pattes - Fut donnée aux crieurs de la

ville, Pour tambouriner au coin des rues, Houp la la,
faridena, Les nouvelles des villages.
(1) La place Toul-al- Laër se trouve à Quimper,
loin de la cathédrale. '
au nord-est et non..
(2) La rue l'Ieuve, à Quimper, au sun cle la PréJ'ecture,
(3) Faubourg de Quimper, dans la région ouést de la cité.

VlIl
KO llLantet meuz tout l'ac'Il ma zud ,
Nemet mere'llet Douar-an- Duk,
Rak ig n oa kauz deuz e varo,
Houp la la, faridena,
E groc'hen vo l'oet dezllo.
J'a i Jait plaisir' à tout mon monde, Sauf aux fille .~ de la
Terre au Duc \1) , Car elle~Jurent cause de sa mort, -
Houp la la, (a l'iclena ; S a peau, on la leLl r donnera.
Sôn potr Kerjoz (:.2 )

Selaouit eur chanson zo nevez composeL
Pellini zo savet e mil cis kanl naonleg ;
Savet gand ' ]1 de ll iaouil.nk el' blavez-man prezant
N'deus laket e spel 'ed da re gal'out e e'lloant.
Ecoutez une chanson . nouDellement composée - LeDée en
1819, Levée par un jeune homme en cette annee Lequel
s'est mis l'esprit ci trop aimel' l'oujet de son désir.

(1) Qui mper, paroisse Sa int·.vJat ll ie u.
(2) Je dois ceLle cu ri euse chanso n à la complaisance de M. Gueooégan ,.
ancien vica ire de Landudal. Il l'a l'l'cueillie, vers la fin de -1937 , des
lèvres de Mme Veuve Laurent (Ma r'ie Fav~nnec) qu i la chantai t de mé­ moire. Ages de 82 ans, r lle hah itar t au vrillage de Kerlean en Ergue­
Gaberic. La chanso n a été i mprilll ée déja hui t [ois sur des feuilles
volantes, la prem ière en 18, 19 il Quimper r.hez Blot, mais n'a jamais été
comprise dans auculi recueil. Le texL e chaulé pa r M me Lauren t est
incom plet. Je le lais su ivre des couplets qui lui mallquent ellies emprun­
tant au texte im primé en 1819, Celui-ci esl conforme à la prononciation
locale ; celui de M. Gueulléga n a été l'amené à la prononciation _correcte
traditionnelle. - Kerjoz est un village d'Ergué- Gabéric, enLre les cha­
pp lles de N.-D, de Kerd évol et Sa inL- André .

Hag ebarz e Briek el' blavez man prezant,
Eun Ma meJkonius etre daou zen iaouank,
Pere dre amitié 0 devoa dezireL,
An eiJ d'egil ane vijen bet daou bried .

Et à Briec en cette présente année, Une triste chose
entre deux jeunes gens Lesquels, par amitié, avaient désiré
- De se prendre l'un et l'autre pour époux.
III
Evel eue barr avel hag a deu prompLamant,
Barz el' propoziou kael' oa dcut kalz chenchamant;
Ar l'e zonje d'ezo e oant sur ha fidel
A zo bet trahisse t, ia n'eus ket a bell.
Comme un ouragan qUL survient brusquement - Bientôt
. les beaux projets changèrent beaucoup. Ceux qui pensaient
être sùrs et fidèles Ont eté trahis, oui, il n' fi a pas long-
temps.

Tud al' plac'h-man a zo eus an dud a loquans,
Gras d'eo da brosperi ebarz el' brovidans,
Ma velfont heb dale an daou bried fidel,
Ebars en 0 jardin bleuniou kaer 0 seve!.
1.es parents de cette jeune fille sont des gens bien. - Que
la Prooidence leur accorde la grdce d'être heureux Et que
les deux époux fidèles voient sans tarder
jardin, de belles fleurs pousser .

Dans leur
M'eus choazet eur vestrez a zo d'am faltazi,
Pehini gand 'gened a zo deut d'am charmi,
Ganti man alcheiou eus dorik ma c'halon
Hag hi hon gra kOlltanL hon daou e pep feson.
J'ai choisi une maîtresse selém mon goût Qui m'a charme
par sa beauté. Elle tient les clefs de la petite porte de mon
cœuT'. Et elle nous. rend heureux tous deux en toutes
manières .

E bleo zo alaouret, melen e zin t frizet,
. E halan adorabl evel pa ve musket,
E daouarn zo mellet gand al' glaz hag al' guen,
E bizaj a zo graet evel eur berlezenn .
Ses cheDeux sont dorés, blonds et Irisés, Son haleine
pa7:1umée comme du musc, Ses mains sont blanches,
.veinées de bleu, Son IJisage est semblable à une perle .
VII
E mouez zo ravissant; e spered angelik,
A lak al' ri vierou da zansal magnifik,
An oll dour a zailho, al' pesked a lammo,
Hag al' vorLoloded var 0 lestr a zanso,

Sa voix, yui est ral'issante, son espr'it angélique Font
Jaire de g7'ands sauts aux r ioières. Toute l'eau bondira,
les poissons sauteront, Et les marins, sur leurs bateaux
danseront (1) .
VIII
Ma mestre;!, a zo kaer evel bleun al' spern guen

E diou cbod a zo ru hen vel eus diou r ozf\!l,
E c'huennou (2) a zo kaer, ker brao e z'ini pintet,
Tridal 'ra ma c'halon nag e m'eus e guelet.
Ma maîtresse est belle comme la fleur d'aubtfpine blanche .

Ses deux j oues sont rouges comme deux roses, Ses
sourcils sont beaux, tellement ils Su nt bien arrangés.
Mon cœur tressaille dès que je la Dois.

Tridal 'ra ma c'halon Ila g e m'eus e guelet,
Ma fell d'eoch goud pi ou eo. : Tinaïk e z'eo hanvel
'Balamour ma krf!dan oun g:-tnd Doué inspiret
Nag evit e c'hareL gand amitie barfet.
(i) Ceci rappelle le style emphatique de hl fin du XYlII

siècle.

Mon cœur tressnille dès que je la vois , Si vous voulez
savoir qui elle est ,' TinaïJ.c est son nom, A ussi je crois que-
je suis inspiré par Dieu Pour l'aimer de parfaite amitié .

'Meus karel ma mesLrez bag e c'baro bepred,
Ha me e c'hurunfe, ma ve d'in permett.ed,
Ha me e e'!1urunfe, ma ve d'in permelled,
Ken kaer e c'havan bag an eol benniget.
J'ai aimé ma maîtresse et l'aimerai LO ujo urs , Et je la
couronnerais s'il m'etait pel'mis de le faire . Et je la cou­ ronnerais s'il m'était pel'mis de le faire, Je la trouoe aussi
belle que le soleil béni,

E c'boar d'ezi a zo eur c'hreg fur ha prudant,
. Eur breur e deus ive, eUl! den iaouank vaillant.
Hag loul e oU gerent ztl tud a lignez vad:
Deut oU d'o imita gand 0 exemplou mad,
Sa sœuf' est une epouse sage et prudente. Elle a aussi un
frère, un jeune homme vaillan.t Et tous ses parents sont
de bonne lignée. Venez tous imiter leurs vans exemples,
XII
Doue deus krouet gwez nag ebarz el' bed-man,
Hag a ve fieurissa t1 t pa vez deut al' miz- me.
Calon an dud iaouank zo ive memes lra,
Pa ve deul al' miz- miln m'inL oll karget a joa.
Dieu a cree des al'lires en ce monde, Qui fleurissent
lorsque rient le mois de mai. Le cœur des jeunes gens
est de même ,' Quand oient ce mois. il est plein de joie,

XIII

Pas n'em ga van a goste 0 sonjal bal'z el' bed,
;\,le glev eul' vouezig skIer hag a droubl ma spered,

Ma le uis. da zolljal pe c'hlevis 0 kana
Oa 'n eostig pc eur voualch pe ma mesLrez Tina (il,

(1) La jeune flU e. s'appelait Tinaïk al' Gars, Coreutine-Anna Le­
Gars et habitait au village. de [,('z rriten , eo Briec,

Lorsque je me iI'ouDe seul, pensant au monde -- J'entends
une petite Doix claire qui trouble mon esprit, Qui me lait
cSonger, lorsque je t'entends chanter, A u rossignol, au
merle, ou à ma maître8se Tina.
XIV
Asa 'la ma mesLrez, aVllns a r{~omp en oad,
Bez' a zo eun amzer evil obel' pep Lra.
. Ma ve konlant Doue ni yelo assamblez
Kaer 0 devo an dud gand drouk prezegerez.
Allons, m a maîtresse, nous avançons en âge. Il y a un
temps pour (aire chaque chose; Si Dieu le veut bien, nous
vivrons ensemble Quoi qu'en disent les mauvaises langues.

Goal! Doue bol' c'hunduo leac'h ma e volontez,

Kaer 0 devo an dud gand drouk prezegerez
Dommach 're al! a reon t, 0 hin 'Lamm na velleont
Trouk prezegi bemdel d'eus henman d'eus ben-nont.
La baguette de Dieu nous conduira oü il veut, Malgre
les medisances des gens. Il::; (ont le tod des autres sans
corriger le leur, .'" En medisant tous les jours de celui-ci
ou de celui-là (1). .
XVI
Ganti m'a an alcboue deus a zor ma c'halon, .
Hag hi deus e digot d'al' Werc'hez 110n Intron,

Hag hi deus e digor d'al' Werc'bez hon Intron,
EviL en Lren en ni en e possession. .
Elle detient la clef de la porte de mon cœur - Et elle l'a
,ouverte à la Viet{}e Natte-Dame Et elle l'a ouverte à la
Vierge Notre-Dame Pour qu'elle en prenne possession.
XVII
Mari ha Sant Josef p'oant 0 daou assamblez
o devoe amiLie an eil 'vit egile.
An dra- ze a zo kaoz m'eus laket em 'spered
Da garet eur plac'hig, marLreze n'am c' bar ket.

(1) A plus d'une reprise la chanson populaire a flagellé les mauvaises
llangues : al' gwall deotott. .

Marie et saint Joseph lorsqu'ils vivaient ensemble - A oaient
de l'amitié l'un pour l'autre. Voilà pourquoije mA suis mis
à l'esprit D'aimer une jeuneftlle qui peut-être ne m'aime pas.
XVIII
Kement ma e c'baran na outfe den lare.L
Me gad e e dougen etouez an Eled
Ha neuze pa vimp ed ebarz el' Baradoz
An dud malisius n'en Lrefent ket el' goz.
Je l'aime tant, que personne ne pourrait l'ex·primer. Je
voudrais la porter parmi les anges, Et alors, une Jois que
nous serions dans le Paradis LeI; mauvaïses langues n'en-­ treraient pas dans l'affaire.
XIX
Pa vezimp unisse t dre a c'bras a Zoue,
Ne gavimp k eL n'amzer biroc'b eged eun de,
Ken a vo deut an eur da-vont eu" al' bed-man .
Pa zeufemp da vervel mont ad3rr'::l gantan .

Lorsque nous serons unis pur la gràce de Dieu Le temps
ne nouS paraîtra pas plus long qu'un jour Jusqu'à ce que
soit venue l'heure de quitter ce monde, - Quand nous vien­ drons à mourir, à retourner encore èl lui.

Me brezantfe d'eï eul' 1J0ked, ma ve permet tel d'in;
Pebini eo ma c'b3lon na gal' den nemeti,
Mez ma ne bermel[eLj ket nag ho kef ent ganeoc'b
Adieu er Baradoz kenavo laran d'eoc'h.
Je lui offrirais un bouquet s'il m'était
quet est mon cœw' qui n'aime qu'elle .
permettez [las, ainsi que vos parents -
vous dis .
XXI
permis . - Ce bou­
Mais si vous ne le
Adieu au Ciel, je
An leod malisius zo kôz a galz a goll
Kement a zo ane, ma reont drouk er _ bed 011,
:\ la galfont komandi, ebarz cr joaus ted
Gand 0 ambition ne c'hellfe den mone L.

LeI; mechantes langues sont cause de beaucoup de maux -­
Il Y en a tant, qu'elles causent des ravages dans le monde

entier, Si elles pouvaient commander, au sein de la joie,
Du fait cie leur jalousie, nul ne pourrait entrer.

XXII
Adieu melezour kaet, adieu Lremen-amzer,
Mont a ran da Wimgallp en eun dezert d'al' gel',
Ma malloz d'ar goall deod, vern ket piou a zisput
Ma c'halonig a rann; ha goall deod ra vo mut 1
Adieu beau miroir, adieu passe-temps, - Je m'en vais à
Guingamp, dans un endroit desert , - Malheur aux mauvai­
ses langues, queUes qu'eUes soient, Mon petit cœur se
(end .. que les mauvaises langues se taisent,
XXlII
Ar zon-man zo saveL, ha cerLen a zo guir,
SaveL gand 'Il den iouank n' deus keL het e zezir
SaveL gand 'n den youank eus à dreo al' Gresker (i )
Ma fell goud e ano, el' c'hallfoL Briaud Pel' (2)
Cette chanson a ete levee, et elle est certainement vraie, -

L evee par un jeune homme qui n'a pas eu l'obiet de son deSir,
-- Levee par un j eune homme du quartier cie Gres/ce/', -
Si vous voulez savoir son nom, DonS l'appellerez BI'iand
Pierre (3),

(i) Le village de Gresker ~e trouve en Briec, à deux kilomètres en
amout de la papeterie d'Orl p.t, su r la rive droite. dA la rivière. On y
voit une chapelle riédiée :i Saillt-Corentin. .
(2 ) L'auleur dt! la chanson était Pierre Briand, né à Kerjosse en
i795, 1I10rt célibataire en 1.8~8 . En 18:19 il avait donc 24 ans. Son
père Pierre Briaud, juge de paix il Briec, avait été assassiné par les
ChouaD.; le 1.7 brumaire an Vllt (3 novembre 1.7991 ; sa lombll se voit
encore au cimetière de Laudurlal avec l'inscrijJllon suivante : IGY GIT
- LE CORPS DE PIER IJIlIANT MORT DEPUTE ET JUGE DE PAIX
-- DE BRillC AGE DE 43 Al'\S -- REQUIE SGAT IN PACE L'AN
1.800 p, B. PRI EZ POUR LUI.
(3) Kerjoz faisait partie du quartier de Greskpr. Je parl~is récemment
de ce village il Marie-Josèphe Le Bihânnik, 57 ans, oflginaire d'ii:rgué-.

COMPLEMENT
Couplets fournis par le texte imprimé en 1819

ENTRE VI ET VII

E muse! lou so douç, douç ev el ar mel pur,
E anal adol'ap, evel d'al' sur naLur.
E daou lagat a vrill, evel diou slereden,
E gousouc a so caer, evel d'or berlesen.
Ses lèvres sont douces , douces comme le
haL eine est adorable, comme surnatur'elle, -
miel pur, Son
Ses yeux bril­
beau comme une lent comme denx etoiles. Son cou est
perie.
E NTRE X ET XI
E mam so q uer charman l, nac ebars er bed-màn,
Ri a garon ccr ten, vel va mam va hunan, .
Balamoui: ma e bi, e deus !aquet cr bed,
Ur plac'hic yaouanc flam, pini garon parfeL
Sa mère est si charmante, dans ce monde-ci, Que j e
l'aime certainement comme ma propre mère, Parce que
c'est elle qui a mis au monde Une toute Jeune fille que
j'aime pw:faitement .
Tinic a so quel' coant, vel d'al' l'OS er bed-màn ,
Rounes a dra ccrLelJ, a blich d'an dud yaouanc,
Ba· !amour de fum es, hac e santimant vad,
N'en deus den al' bares, vel dei q uen agreabl.

Tinic est si jolie, comme la rose en ce monele-ci, Qu'elle
plaît c.erlainement à tous les j eune:; gens, A cause de sa
sagesse et cle son bon serdimenl; il n'y a personne clans
la paroisse cl'aussi agl'eable qu'elle.

Armel, lavandi ère à l'[- }ô pi la 1. Et elle me chanta sur le champ ces deux
couplets d'un e vieille chanson: 1) Neuz ket g6neet e varadoz (bis)
Vit Lao Pel' Briand deuz f(erjoz. 2) Marc'had alLeo zo e f(emper A
zo guillotin a droc'h ber ... S'agit-il de Pierre Briand, l'auteur de notre
{;haut ? ou plutôt du juge de paix ?

E;'i'THE XX I ET XX II
Nies gou~out eo a raOI1, an ambission (i) so bras,
Renes so ur pec'he l, ha ne quiLaït quel c'hoas.
E touez al' gueren, memeus al' r e dos ta,
A ve an ambission a vechou al' goassa.
Ma is j e te sais, la jalousie est grande C'est un péché,
·-que vous commettl'ez encore. Parmi les parents, même tes
plus proches . Est quelquejois la ,dus grande jalousie.
Ar son me zo savet, cerlen bag a zo guir,
Zo savet d'on den yaouanc, nal quel caout e zezil',
Abalamour d'an dud, gant 0 amhission,
So 0 zampech ancon, nac ebars el' c'banton.
Cette sàne-ci est « levée»: certainement cela est vrai, - Est
.«( levée» à propos d'un j eune homme qui ne peut avoir son

· désir Parce que des gens, par leu r jalousie. L'ont empê-
.ché dans le canton.
Martrese lod a c' boarso voar suj el al' son me ;

C' hoarsin al' pez a garfin, na l'in quel a boa n dim e,
Lod a ve 0 c'hoarsin, na voar 0 souloni ,
A pedal oc'b obcr goab, a llezo e mon in .
Peut-être certains r iront SUl' le sujet de cette sàne ,.­
·Qu'ils rient tant qu'ils voudront, ils ne Jeront pas de peine. ­ Certains rient, qui ne connaissent pas leur bêtise. Et
·cependant à se moquer, c'est .d·eux-mêmes qu'ils se moquent.

Ma clefe al' roue quelou eus al' plac'IJ- rne,
A zeufe da Vl'iec., gan tbn ur messagcr,
Da brononç al' c'helou, ene]) al' plac'b yaouanc,
EviL ma tisabuso que men an deus dei c'boanl.
Si le roi entendait des nouvelles de cette jUle-c i, 11
- viendrait à Briec, accompagné d'un messager. -
;noncer la nouvelle, à l'encontre de !a j eune tille, -
P OUl' {JI'O­
Afin de
·désabuser tous ceux qui ont envie cl·elle. .
(i) Le tex te porte amission, q ui est inintelligible. Avec ambission da lls
-le sens de jalousie, les idées se tiennent.

A LA PLACE DE XXIII

Mar fel doc'h go ut a cleveL gant piou el' son me gtet,
Gan t ur paysant yaouanc eus a barres Briec,
Gant ur paysant yaouallc eus a draon a bares ;
Henes en deus i 'savel, goude goan un nosves.
Si COLLS désirez savaiI' et entendre par' qui a été faite cette
sàne : [E lie a et(laite; par un jeune oa!)san de la paro isse

de Briec Par un j eune paysan, du bas de la paroisse -
Celui-là l'a « levée ", un ~oir. après souper .
Mes mal' eus un an benac, bars el' gompagnunes,
Hac eu defe de:5ir, da c'houL piou eo henes,
Bo ur paysan t yaou'anc, eus a dreo a Gresq uer;
Mar fel doc'h gout piou eo, c'hui c'halvo an eo Pel'.

Mais, s'il y a quelqu'un dans la compagnie Qui dé::;ire
savoir qui est celui-là, C'est un jeune paysan de la trêve
du Cresquer; - Si vous voulez savoir qui c'est, vous le
nommez Pierre.
Atsa compagnunes, excus a c'houlennaon,
:\la n'en deo quet greL crvad al' chanson- man,
Me so un clen yaoùan c, nem deus queL a sp~ret,
Difaiet ac' llanon, elec'h ma zan faie L.

1 -'11 bien, la compagnie, je demande excuse (je vous prie de-
m'excuser) Si celte chanson-ci n'a pas été bien faite . Je
suis un jeune homme qui n'a pas d'esprit . Corrigez-moi
là Ml je me suis trompé_
Clevet a reL breman, ceLu e mei al' fin,
C' hui a leso anei, ma ne ouwc'h quet quin,
A nep a gava deon, nen de quet dereat,
A gomposo un aH, bac a vo agreapl.
Entendez m œintenant : la voici terminée. Vous la laisse-
r e::;, si ne vous savez p as davantage . Celui qui trouvera
qu'elle n'est pas convenable En composer a une autre qui
sera l'plus J agréable.

11 0 -
DEUXIÈME PARTIE

Table des mémoires publiés en 1939

1. Autour clu' Cartulaire cie Lancl évennec. Le roi
Gracllon. Le culte cie saint Guénolé ert Cor­
nouaille armori caine. La « Vita vVinwaloei »
de Gurclisten, par H. GüIRlEC (deux cartes hors
PAGES
texte) . . . , . , . . . . . . . . . . .. 3

II. Nouvelles de Quimper, 1751 , par H. W , . . .. 27
Ill. Le duc d'Angoulème à Quimper en juin 181LJ, par

D. BERNARD .. .... . ........ .

IV. Chan sons populaires bretonn es, par IL PÉRENNÈS . LJ6
V. L'Instru ction dans le Finistère pendant la Révo-
lution, par L. OGÈs (à suivre) . . . ' . . " 67

VI. La« salle synodale Il de J' ancien évêché de Quim-
per, par H. W. (une planche bors texte) . . . 103.