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Bulletin SAF 1938


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Un petit hôpital de Basse-Bretagne du XIVè siècle à nos jours. L’Hôpital de Monsieur Saint-Yves à Saint-Renan

Dr L. Dujardin

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Société Archéologique du Finistère - SAF 1938 tome 65 - Pages 58 à 118

Un petit hôpital de Basse-BrelHgne
du XIV· siècle il nos jours

a Saint-Renan

Un acte pontifical du 7 juin ,388 porte que des indul­
gences sont accordées à ceux qui viendront en aide à l'hôpital
des pauvres du -Bienheureux Yves, au li eu de Saint-Renan,
au diocèse de Saint-Pol, el à sa chapelle, vers laquelle la
dévo tion attire une multitude de peuples et qui ont été
ruin és par les guerres des An glais et au tres peupl es ( 1) .
Sainl Yves étant né en 1253, mort en 1303 et élevé sur les

autels t.L~ ans après, le terme de bienheureux nous permet-il
de fixer l'origin e d e l'hôpital ~ Nu llement, car les mots bealus
el sanctus, que nous traduisons res peclivement par bienlwu­
reux et sainl, ne présentaient pas de significa tions dilIéren tes
pOLll' les hommes du XIVe siècle. Beatus (bien heureux) était la
forme normale la plu s usitée.
Dan s un e délibération du 5 mai I7L~3, on lit: « On n'a pu

trouver de lettres p:1tentes du roy, ni connaître l'établisse-
ment dudit hôpital et comme, de tout temps immémorial
il y a eu un hôpital audit Saint- Renan, on le justifiera en
produisant les aveux fourni s au roy des biens appartenant
audit hôpital relevant de Sa Majesté en date du 4 juillet
1687 » (2).

(i ) Bulletin diocésain d'histoire et d'archéologie, 1.913, p. 92.
(2) Cet aveu est transcrit au registre B 1050 des Archives de la

Nous connaissons la vie de cet établissement à partir de
) 666, ayan L décou vert les comptes de ses gouverneurs de
cette date à nos jours (avec cependant de pelites lacunes) et
aussi plusieurs cahiers de délibérations.
A partir de 1680 les gouverneurs se disent administrateurs
des biens de la chapelle Saint-Yves et de l'hôpital général d e
celte ville. Ju squ'alors il n'était pas question d'un hôpital
général. Les comptes de 1681-82-83 spécifien t a J'hôpllal
général en celte ville depuis qu'il est établi». A quelle date
a-t-il acquis ce titre ? Pourquoi ? Quelles en furent les
conséquences? La réponse se trouve dans la présence à
Saint-Renan en 1680 du R, P. Chaurand, Nous lison s par
exemple: {( dépensé 3 livres pour 5 j ournées de chevaux à
rendre ledit Père Challrand et son secrétaire Guiomar elles
bagages jusqu'à Lesneven et à un pietton ».
Et « 21 livres pour la dépense dudit Père Chaurand ».
Plus loin encore ce Père fi gure comme ayant fait acheter
par l'hôpital pour l'habillement des pauvres des habils,
bonnets, boutons, le « R. p, Chaurand étant en cette ville ».
Plus loin encore « d'autres dépenses suivant prix fait par
le P. Chaurand ».
Ceci est confirmé par un e lettre du R. P. Chanrand du
30 aoû l 1679 , datée d e Lesneven , aux receveurs et directeurs
de l'hôpital général de Vitré. où J'on trouve le passage su i­
vant: (c Je pars pour aller faire l'hospital de Saint-Renan,
près de Brest. Ce sera le vingtième qui aura été establi depuis
moins de deux: ans en vostre p rovince ; je n'y serai que huit
ou dix j ours. De là je m'en irai Lravailler à celuy d e Vennes

et aux autres du diocèse ». ( 1) _
La Compagnie de J ésu s et plusieurs correspondants nous

ont fourni sur le rôle de ce Père dans la fon daLion des hôpi-
taux généraux une précieuse documentation que nous utili-

(i) Journal historique de Vitré, par l'abbé Pill'is-Jallobert, 1880,

serons . Ce rôle M. Durtelle de Sain t-Sauveur le résume ainsi
pou r nous:
Le Père Chaurand , j ésuite, est resté célèbre comme ayant
joué un rôle très actif en m a tière d'assistance . D'après la
no tice qu i lui es t consacrée dans la Bibliographie de la Com­ pfJgnie de Jésus, du P. Sommervogel, t. II (col. [ . lOl-r.lO:l),
ce rel igieu x, provençal de naissance, n é en 16 [ 5, mort en 169?,
se consacra d'abord à l'enseig nement, puis à la prédication,
et se r endit célèb re par la fondation d'hôpitaux. Il en fonda
126 et leu l' donna des règlem en ts,
En 1652, un e déclaration royale était venue prescrire l'éta­
b lissement d'un h ôpital général dan s les villes et g ros bourgs

du royaume, pour loger et n ourrir les pauvres mendiants
invalides, natifs des lieux ou y ayant dem euré pendant un an,
comme a ussi les en fants orp helins ou nés de parents men­
diants. Il s'agissait de lutter contre le fléa u social constitué
pa r Ja m endicité et Je vagabondage. Plus tard, en 1676,
on sig nale J'envoi aux évêques et aux intendants , d 'un e cir­
cu laire pOUl' 'activer l'établissement d es hôpitaux généraux.
C'est Slll'lout ch ez les jésuites que le roi trouva des auxiliai­
res pou r la réal isa tion d e so n dessein. Les n oms de trois
d'entre eux appa rtienn ent à l' hi stoire . L'un d e ces troi s es t
précisément notre P. Chaut'and, les d eux autres éta nt le P.
Dll ll Od et le P. Gueva rre. L'action charitable du P. Challl'and
s'exerça fin alement dans les provinces du Mid i, après s'être
exe rcée tout d'abord en No rmandie puis en Bretagne ( 1).
L. Maître, dans un e étud e SUl' J'assista nce publiqu e dans la
Loi1'e -Inféreure avant 1790, donne des précision s sur le rôle
dll P. Challl'a nd dans l'établissemen t des hôpitaux gén éraux
du pays nantais. 11 a pu d'après les textes, relever so n passage
à Ancenis, Chàteaub riant. Clisson, Guérande, Le Croisic, au
cours de [680 . Il aurait agi en vertu d'une mission spéciale-
(i) Voir Lallemand. Histoire de la Charité .

ment confiée par le duc de Chaulnes. Comme autre mention
de l'activité du P. Chaurand en Bretagne, on en trouve encore
une dans Lallemand, relative celle-ci à l'établissement de
l'hôpital général de Tréguier, mais sans indication de date.
En tout cas le P. Chaurand était encore en Bretagne en 1682,
puisque le père Sommervogel cite de lui une leltre écrite de
Vannes le 1" février 1682, et relative à la maison de retraites
établie en cette ville (1) .
Description de l'hôpital. - Et d'abord, qu'était l'hôpital de
Monsieur saint Yves ~
Le 26 septembre 1700, Leliez, gouverneur en charge,
remontre qne, suivant la . Iettre écrite au synd ic de la ville, les
trésoriers de l'hôpital sont priés d'aller trouver le seigneur cie
Bournedal, sous-délégué de M. le Marquis de Nointel à Brest,
« qui a ordre de la cour de s'informer du revenu, loge­
ment, commodités, nombre de pauvres tant malades qu'en
santé, même le nombre de lits qui sont audit hôpital et
même qu'il voulût avoir en l'endroit une déclaration
posi live. Il
Le lendemain on lui fou mit donc le (( Mémoire et état de
la cons istance, grandeur, revenus, dépenses et lettres de
l'hôpital du bourg et paroisse de Saint·Renan près Brest, en
Basse-Bretagne ».
Consistance. (( Une peti te maison nette cou verte d'a rdoises
de 20 pieds de long sur 15 de large consistant en une cuisine
où il y a un lit pour la servante et ne se peut mettre davan­
tage, deux armoires, une table, un coITre ; au-dessus, petite
chambre avec six couchettes pour cOllcher les femmes et filles.
Galetas au-dessus pour le bois. Au pied oriental de la dite
maison une chapelle dédiée à Monsieur sain t Yves, L~5 pieds
de long sur 15 pieds de large.
« Au bas de la chapelle est le réfectoire des pauvres, au-
(:1.) Lallemand. Histoire de la Charité.
dessus une chambre de [8 pieds, separee en deux parties ,
lesquelles sont remp lies de six couchettes pour les hommes.
« Les pauvres cou. chent deux à deux, trois à trois.
« Au midi et occident cour et jardin: un huitième de
jou mal.
fievenu.- « Le revenu dudit hôpital se monte à L loo livres
par an .
« Le casuel se monte à 24 li vres par an environ.
(, Revenu et casuel se montent à 420 livres par an.
Charges . « Décla re payer à Messieurs les prêtres

qUl
desservent les messes ou fondations: .60 livres; aux pauvres
honteux par obligation d'une donation: 45 livres; à un e
se rvan te pour soigner les pau vres: 2L I li vres ; pou r les répa­ ration s : 30 li vres .
« Ledit hôpital est chargé ordinairement de 25 pauvres et
cinq pauvres malades dans la ville que l'on ne peut loger à
l'hôpi tal.
« Depuis cinq ans on a été obligé de prendre 1.600 livres sur
un co nstiluf dudit hôpital pour subvenir aux pauvres par la
cherté du blé et autres nourritures qui sont consommés au­
dess us du revenu du casuel, même le tréso rier en charge es t
en avance de 2 à 300 livres . »
Le 26 juillet 1750, M. de Bergevin, procureur du roi à
Brest prie de lui faire rendre au plus tôt copie des lettres
patentes qui autorisent l'établissement de l'hôp ital et un éta t
des revenus dont il jouit Un édit d'aoû t 1749, concernant
les biens de mainmorte, déclarait nuls tous les nouveaux éta­
blissements créés depuis 1666 . Ces « nouveaux établissement.s»
étaient les chapitres, coll,èges, séminaires , maison s ou
communau tés religieuses, même sous prétexte d'hospices,
congrégations,confreries ,hôpitaux et autres corps ou commu­
nautes, soit ecclésiastiques,sécu lières, soit laïques de quelque
qualité qu'elles soient, les nouvell es érections de chapelle ou

crivait l'édit, état de tous les établissements de votre ressort
qui subsistent sans avoir été autor isés par lettres patentes,
avec quantité et revenus des biens de chaque établissement.
Joindre vos observations sur l'utilité ou l'inutilité de
chaque établissement et, en cas qu'il vous paraisse être du
nombre de ceux qu'il convient de supprimer, vous marquerez
à quel usage on pourrait appliquer les biens dont il jouit.
S'il y a eu quelques demandes fournies soit par les héritiers
des fondateurs ou au tres parties intéressées pour respecter les
biens qui peuvent avoir été donnés ou légués à quelqu'un des
nouveaux établissem ents, le noter.
Et vous faire présenter les lettres patentes des nouveaux
établissements au cas que sa Majesté les ait accordées. Les
procureurs fiscaux des lieux enverront les détails. En cas cie
difficultés en donner avis ».
Pour se conformer à ces prescriptions il fallut consulter les
archives de l'hôpital, comprenant vingt pièces, dont douze en
velin et le surplus en papier, en date du 27 mars 1581, 4 mars
1611, etc., jusq'au 21 octobre 1665. On décida de soumettre
ces pièces au procureur du roi.
Nous n'avons pas été assez heureux pour retrouver ces
pièces . Nous ne savons donc pas si l'hôpital était dans le
même état qu'en 1700. Mais en 1764 il subit de grandes
réparations et transformations.
Les chambres des hommes furent netlement séparées de
celles des femmes ; pour celles-ci on fit mon ter des lits
d'alcôve

Fonctionnement. C'est « en l'endroit du prône de la
grande messe dominicale » dite et célébrée le plus souvent
en l'église paroissiale de Saint-Renan que les gouverneurs et
marguilliers en charge de l'hôpital de Monsieur Saint- Yves
remontraient à {( Messieurs les bourgeois et habi tants de la
dite ville assemblés et congrégés en ladite Eglise pour ouïr et

heure de relevée au son de la campane et de la cloche de
l'hôpilal en la salle de l'hôpital, lieu ordinaire pour délibérer
des affaires politiques, ou « en l 'endroit d'assemblée de Mes­
sie urs les bomgeois, manants et h abitants de la ville et
paroisse de Saint-Renan en la salle de Monsieur saint Yves
et hôpital, lieu ordinaire des assemblées », ou parfois « en la
sacristie après l'office» ou plus raremen t en la chapelle de
Nolre-Dame. El l'on donnait en chaire lecture de tous les
sujets qui all aient êlre examinés en celte Iéunion tels qu e
demandes d'admission à l'hôpital, demandes de secou rs,
recettes, dépenses, procès, élection des go uvern eurs, etc.
Voici, par exemple, les remon trances d li 8 mars [69.3 :
« Gu illaume Derrien de ladite ville étanl chargé de quatre
enfants en bas âge et sa femme sur le point d'accoucher

demande d'avoir quelque assistance dudit hôpital pour par-
venir au soulagement de sa famille.
« Marie I ergrac'h, qui a cy devant donné un e petite
maison situ ée en la rue Saint-Mathieu audit hôpital, demande
quelque assistance andit hôpital. .
« Comme aussy Marie Leda t, femme Hervé Scoziou, chargée
de deux enfants aussi en bas âge, qu'elle est infirme et ho rs
d'état de gagner sa vie, demande aussi être soulagée des libé·
ralités dudit hôpital.
« Pareillement Marie Borgne, femme de Jacqu es Mazé de
lad ite ville, absent au service de Sa Majesté, demande aussi
être· sou lagée dudit hôpi tal tant pour elle que pour une
sienne fille, âgée d'environ sep t ans.
« Que Jeanne Pazlezou r, fille mineure de défunt Jacques et
Annette Fourdillis, a été, à l'iss ue d'une remontrance, mise
audit hôpital d'aulhoritéd'une personne de qualité pour y être
nou rrie et entretenue.
« Et finalement remontrent qu e depui s bientôt un an la
go uvernante dudit hôpital est dans l'obligation de porter à

maison pauvre dudit Saint-Renan, ce qui dérobe la plus
grande partie d II temps de ladite gou vernante ; aussi suppl ient
les sieurs habitants de délibérer sur tout ce que dessus » .
La réunion s'étant tenue, le cahier des délibérations en
rend compte : «Sur quoy les habitants délibérants déclarent
être d'avis que lesdits gouverneurs duclit hôpital baillent
audit Derrien la somme de 15 sols par semain e jusqu'au
premier jour d'aoùt ; à ladite [(ergrac'h 20 sols par semaine
j llsqu'à pareil jour; à ladite Ledot 10 sols aussi par semaine
jusqu'à pareil temps, et à ladite Le Borgne 5 sols par semaine
jusqu'audit temps; que ladite Paztezour, attendu son
infirmité de la vue, soit nourrye et entretenue comme l'un des
pauvres jusqu'en ce qu'il en soit autrement pourvu; que
ladite Donnart soit rangée audit hôpital pour y être pareille­ ment nourrie et entretenue pendant son infirmité et qu'elle y
appporte le peu d'effets qu'elle peut avoir, dont inventaire
sera fait, pou r couvrir les frais dudit hôpital en cas de son
décès, ou lui être rendu en cas de convalescence, et, si eHene
veut s'y ranger, qu'elle soit privée des charités qu'on lui
fou rnit ».
Cette délibération, comme toutes les autres, est signée de
Monsieur le vicaire, des gouverneurs, et de nombreux habi­
tan ts .
Nous connaissons ainsi les motifs de demandes d.'hospitali­
sation et d'assistance et la suite qui leur était donnée.
Sur la proposition du vicaire perpétuel, Anne Jamet, « fort
atlligée de maladie corporelle », âgée de 15 ou 16 ans, et qui
couche la plupart du temps dans les maisons à feu et halles
de Saint-R.enan, sera admise pour un mois audit hôpital et
après ce temps renvoyée dans sa .paroisse qui est celle de
Plouarzel (3 mai 1693).
Yvon Floch, devenu 'sur l'âge habitué en ladite ville depuis
trente ans, souhaite entrer audit hôpital pour y être nourri
et entretenu le reste de ses jours. cc 11 y sera reçu » pour

y être entretenu conformément aux statuts dudit hôpital ,
(le Tl février r694 il {( est décédé et inhumé dans l'Égli se) )1.
« Et lors étan t venu à connaître que le nommé Caoudal,
qui a été ci-devant pris audit hôpital attendu quïl élait lors
attaqué de maladie corporelle et à présent convalescent, sont
d'avis qu'il soit mis hors ». (3r mai 1693).
Les charités qui avaient été accordées le 3 mars venant à
expiration le r

' août, le 26 juillet 1693 le trésorier rend
compte qu'il a distribué les sommes qui lui avaient été
données . Il supplie les habitants de continuer leurs charités
et demande que Gabrielle Le Lann, cha rgée d'enfants en bas
âge et hors d'état de gagner sa vie, soit pourvue de quelque
. assistance; ce qui est accordé.
Quant à Pellé, natif de celte ville. malade de la fièvre
depuis deux ans et dans l'impossibilité de gagner sa vie, il
sera admis à l'hôpital pour deux mois; au préalable il sera
visilé par un des messieurs les chirurgiens de cette ville pour
connaître sa maladie et en donner avis que ladite maladie ne
soit pas contagieuse ni préjudiciable aux pauvres dudit
hôpital (22 novembre 1693). Une semaine après Pellé, « est
décédé et enterré dans l'église paroissiale de Saint-Renan )J .
Isabelle lnizan, femme du Louarn"soldat, chargée d'enfants
E(t dans une extrême pauvreté, recevra 10 sols par semaine
pendant deux. mois, ainsi que Jean Kerboul, alité depuis
quelque temps.
Discret et vénérable missire Claude Ven, vicaire de la
paroisse, demande l'admission à l'hôpital de Claudine Ledot
(25 juillet 1694). Cette admission est accordée, attendu que
les père et mère et la plupart des ancêtres sont originaires de
la ville et que le sieur P. G. Fouët, maltrechirurgien, déclare
que la maladie n'est pas contagieuse ni de durée.
(7 avril 95) . Françoise Jauran, orpheline de rll ans, infil'me
et incapable de gagner sa vie demande, en raison de ce que
l'hôpital pour « appprendre à linger », déclarant qu'en cas
qu'elle décède audit hôpital, elle y laissera le peu de h ardes
qu'elle peut avoir.
« Charles Jannic, douze ans, orphelin, son parent refusant
de le nourrir et de continuer à lui app rendre à lire et à écrire,
et comme il ne sait OLl se retirer, Madeleine Le Liez, bell e-sœ ur
à sa défunte mère, a eu la charité de le prendre chez elle et es t
con tente de le nourrir, moyennant avoi r quelque chose pou r
aid er à son entretien et habillem ent à l'écol e jusqu'à ce qu'il
soit capable de se mettre chez quelqu e pra ti cien. Il rembou r­
sera audit hôpital telle somme qu'il aura eue, en ca s que le
bon Dieu lui donne le pouvoir de le faire et prie Dieu pour
leur prospérité ,). Voici un au tre pau vre, à qui depuis
7 à 8 mois il est surv enu un e fluxion sur son « jambon ». A
sa demande de secours de qLlelqu es deni ers les habitan ts
mettent comme conditions qu' « il sera 1 ui et sa famille
obligé de prier Dieu pour leur prospéri té» .
Le dimanche 4 sep tembre 1695, c'est une personne de
marque qui sollicite son admission à l'hôpital ». La grande
messe fut célébrée par François Jacob, prêtre résidant à Saint­
Renan. Les habitants, assemblés en la chapelle de N.-D ., pour
délibérer de leurs affaires communales et politiques, exami­ nèrent la demande d'admission en pension à l'hôpi tal de
messire Guillaume Le Guével, prêtre, licencié ès-lois de la

Faculté de Paris, originaire de Saint-Renan et y demeurant,
« et vouloir y vivre d'une vie commun e indistinctement avec
les pauvres dudit hôpital, y être nourri et blanchi comme
eux, à charge l'hôpital de fournir lit avec paillasse, traversin,
draps de lit, couvertures, une petite table, offrant de p ayer
annu ellemen t 75 livres tournois , plus 6 livres pour avoir du
bois pour chauffer sa chambre de la Saint-Michel à Pâques;
offrant de desservir deux messes le vendredi et samedi de
chaque semaine pour 45 livres tournois à valoir sur le prix

sauf le cas de maladie où on lui servira à manger en quelque
endroit propre et séparé dudit hôpital en quelqu'une des
chambres non occupées ». Il fit ensuite une suroffre de
35 écus pour avoir sa chambre, et pour être couché, chauffé
et blanchi et accepta de dire ses deux messes sur le pied de
l'honoraire fixé et ordonné par le seigneur évêque comte de
Léon.
Les habitants sont d'avis que le siem Le Guével soit
nourri comme « l'un des pauvres dudit hôpital pour 751i:vres
par an, mai s sans logement, bois ni chandelle, ni blanchis­
sage que, lorsqu e l'on fera la bu ée et lessive ordinaire à
l'hôpital parce qu'il se rangera à l'heure ordinaire des repas
audit hôpital et desservira les deux messes de chaque se­
maine pour la somme de 45 livres , et le surplus de 30 livres,
le trésorier dudit hôpital prendra de celuy de Notre-Dame sur
les deux fondations que ledit sieur Le Guével y desser t. ce
qu'il a ainsi accepté et signé ». Mention en est faite dans les
comptes.
Mais ladite pension cessa par le décès qui arriva audit
sieur Le Guével tôt après que les trésoriers avaient reçu
30 livres, et ainsi ils n'onL rien touché pOUl' les années
1697 et 98.
En 1699, Jean Laudren (1 à présent infirme et carent de
l'ouye, dénué de tous biens temporels, demande à être admis
à l'hôpital, promettan t de se bien ranger et vivre sous la
discipline et statu ts dudit hôpital». Mais, s'ils acceptaien t
discipline et statuts, les pauvres n'en conservaient pas moins
la liberté de faire remarquer qu'ils étaient mal habillés « ce
qui est à la connaissance de chacun, note le cahier ». Le
gouverneur est invité en conséquence à faire ce qu'il pourra
pour leur fournir des habillements dont les dépenses lui
seront passées en compte.
Et, comme il n'est pas interdit de faire un pelit calcul tout

parce qu'il « semble qu'il ' serait moins à charge que lui
don ner cinq SOIlS pa r semaine attendu que ledit garçon
serait utile tant pou r aller a vec la bouette par la vi lle les
festes et dimanch es qu'autrement , ) (c'est à dire quêter à
travers la ville avec un e boite). Un certain nombre de boiles
étaient aussi placées à la poele de quelques habitants à J'effet
de recueillir les aumônes.
On fera coucher ledit lnizan a vec le fils de Gabriel Letty
dans le g renier .
Et voici que la charité sans ca lcul reprend le dessus .
(26 juin 1700) . Le soussig nant vicaire perpétuel remontre
que, le mercredi 9 dudit mois, étant pour ses affaires dans la
vill e de Brest, il fit rencontre d'un nommé Jean Salaün, fils de
défun t Charles Salaüll, de sori vivant notaire rO)lal, et d'hono­ rable femme Marie Manoury les père et mère, et tous dudit
Saint-Renan, « lequel vicaire eu t de la peine à reconnaître
ledit Salaün dans le triste équ ipage dans lequel il était, n'ayan t
ni bas, ni souliers, ni même une pauv re chemise non plus
parents ni amis pour lui donner nourriture, ce qui l'obl igeait
à la demander de porte en porte. Ce considéré et qu'il est de
n otre ville, ledit vicaire nous supplie de consentir avec lui
que ledit Salaün soi l reçu dans ledit hôpital en attendant une
plus sùre délibération et la conduite dudit enfant ce que
faisant vous ferez une oeuvre de charité n .
Mais, s'il en es t qui sollicitent, il en est d'autres (23 avril 96
lundi de Pâques) qui, comme Marie Gratz et Louise Le Bir,
se sont établies de leu r a utorité privée à l'hôpital. Les déli­ bérants décident de les accepter, mais aussi de mettre dehors
et de remettre entre les mains de ses parents Jeanne Pas tezer,
qu i est saine et valide, tandis que Marie Donnart, qui est
malade et ne peut supporter l e pain de seigle, recevra un
pain bis de 5 sols par semaine.
Il est souvent fait mention, dans les documents, des statuts

Cependant nous savons qu'il existait une condition générale
d'admission: « aband~nner ses hardes au profit de l'hôpital,
en cas de décès, quelques rentes si on en possédait, et joindre
ses prières à celles des autres pauvres pour le repos des bien­
faiteurs de l'hôpital tant vivants que trépassés » .
NO ll s avons relevé les cas les plus intéressants des condi ­ tions particulières, outre ceux donnés dans les pages précé­
dentes. Quand l'avis du chirurgien doit être sollicité, la
formule est : « sera admis après qu'il aura été visité ou s' il est
en état d'être reçu ou si sa maladie n'est pas contagieuse ».
Marguerite Mezou, lingère, fileuse « exercera son métier au
profit et utilité dudit hôpital») (août 17 10).
« Que Tartu soit admis pour et pendan t l'hyver prochain
pour voir et éprouver ses conportements dans ledit lieu et
être continué plus longtemps s'il s'y bien comporte et parce
qu'il remplira la place de Jacques Mazé pour passer les
bannies et crieries du Juré crieur, dont les droits sont annexés
audit hôpital sans que ledit Tartu puisse bénéficier des
émoluements y dus, réservant lesdits habitants de congédier
- ceux qui ne se comporteront point selon les sta.tuts dudit
hôpital, lequel Tartu ira aussi tous les dimanches avec une
bouelte autour de la ville aussi une petite cloche pour recevoir
les aumônes qu'on lui donnera pour tourner au profit dudit
hôpital » (août 17 10) .
Le 28 avril 1720 Marie Caujour demande son admission
moyennant 45 livres par an, sous caution de son fils Lannuzel
de Trigoalen en Plourin et contre remi se d'effets, lit avec
petits rideaux de toile rayée, couette de balle, trois oreillers
de plume, huit draps, quatre douzaines de coueffes, trois ha-

bits noirs complets, deux habits pour l'ordinaire, une cape
neuve ... et quand elle sera malade elle aura du pain blanc
et du soulagement pendant sa maladie seulement, que l'on
ait à lui donner une: des petites chambres qui donnent sur
la chapelle et qu'il lui sera permis ·de faire ses prières et

dévotions à quoi elle est tenue, acceptant de passer tel acte

à ce sujet que l'on jugera nécessaire. Accepté.

L'hôpital Saint-Yves est un hôpital général; il reçoit donc
des (( imbéciles» comme Marie Michel, pour laquelle ses

parents au nombre de douze paieront d'avance la pension,
des personnes (( âgées et dénuées de tous biens et incapables
de le gagner ni de le rechercher par rapport à leu!' caducité
et infirmité» comme Gillette Le Gall, âgée d'environ 80 ans;
Gabrielle Le Corre «sera reçue en l'hôpital comme les autres
pauvres parce qu'en cas de plainte vers elle lors le marguillier
la pourra mettre dehors » (r 740).
22 février 1767, Mme du Porzic, héritière de R.ené Corentin
de Kerléan, décédé au château de Kerléan, offre 5.000 livres
pour l'entretien de deux pauvres à perpétuité « à condition et
non autrement que lesdits pauvres ne seront pas attaqués de
folie non plus que de maladies incurables comme écrouelles
et lèpre ni autre maladie contagieuse incurable ».
Le Louarn fut admis (1 à condition qu'il prendra une
bouette fermée à clef et qu'il ira par les rues d'icelle ville
tous les dimanches pour recevoir les aumônes des personnes
charitables » .
Qua n t à M e Charles Salaün, praticien originaire de celte
,'ille, disant qu'il est au dernier réduit « il sera admis, mais
il se rangera pour les prières, repas et coucher aux heures
marquées ordinaires pour les autres pauvres, qu'il rie se mêle
d'aucunes affaires, déclarant que, s'il cause aucuns lroubles
ou dérangement audit hôpital ou parmi les pauvres d'iceluy,
sur la déposition des pauvres et du gouverneur, il sera
d'abord mis hors de l'hôpital sans observer aucune formalité;
ce que ledit Salaün a accepté».
Le sergent royal Destournelle sera ad mis « à condition

qu'il commencera ce jour sa résidence sans interruption et
parce qu'il ne pourra dès à présen t instrumenter ni faire

faible, il est dit et conditionné qu'il se ra mené et conduit par
les au tres hommes pauvres dudil hôpitnl et non par les
femmes , tout comme quand il ne pourra aller et venir il sera
tenuau lit» ,
Les personnes' possédant quelque bien appuyaien t lem
demande d'hospitalisation d'un contrat par devant notaire.
C'était en même temps , souvent, leur testament.
Ainsi, le rS fév rier 1733, « par devant notaires royaux garde
noUes du Roy hérédi taires au siège de Bres t et apostoliques
en Léon, a comparu en sa personne honorable fille Françoise
Quéré, sœur du ti ers ordre de Saint-Dominique, ùemeurante
dep uis longues ann ées en cette vme et paroisse de Saint-Renan
laquelle étant âgée et infirme aussy depuis plu sieurs années
à ue pouvoir se soulager , aurait prié et requis messieurs le
recteur bourgeois et habitants de cette ville de la recevoir en

l'hôpital de Sain L- Renan pou r être nourrie et entretenue
comme l'un des autres pauvres» (aux conditions indiquées
dans l'acte). Ce contrat fut signé en la salle de l'hôpital en
présence de vénérable et discret missire Guillaum e Berthou,
recteur de Saint-Renan, du gouverneur de l'hôpital , de
l'in téressée et de sa fa mille.
Le prix de séjour est de 75 livres en moyenne par an .
I! n'est fait que raremen t mention des sorties de l'hôpital
par guérison. A l'une des malades qui, « étant entrée à
l'hôpital de l'avis des habitants et avec un lit, une armoire,
des hardes el. qu'elle en est sortie guérie », on réclame
sept livres pour le louage de la partie qu'elle avait occupée.
Les refus d'hospitalisation ou d'assistance sont rares et
motivés. Au suj et d'un certain Paztezour, «( attendu que sa
mère est vivan le et a du bien et que J. L., l'un des paren ts
déclare que sa mère est conten te de le recevoir s'il voulait
rester chez elle et qu e ce n'est que sa fainéantise qui le fait
quetter n, les gouverneurs refusent de délibérer.
Discipline. Le gouverneur est chargé de la discipline .
Nous avons déjà cité qu elqu es exemples ayant nécessité son
intervention. J. P .. majeure e t. capable de gagner sa vie, a
été à charge à l'hôpital plusieurs années. On est d'avis de la
meUre à la porte; elle refuse, appuyée de plusieurs de ses
parents de cette ville, qui menacent le remontrant, sa famille
et la go uvernante et les mallraite. Le gouverneur demande
qu'on lui prête main forte pour se mellre à couvert des
mauvais traitements de ladite particulière sous peine d'aban­
donner les pauvres. Que ladite P . soit mise dehors et Iu'au
besoin le gouverneur fa sse sa plainte en justice (3 mars (709 ) '
c c Les soussignants sont d'avis que les pauvres prennent
leurs repas à lable sans qu'ils puissent porter aucun pain
avec eux sous aucun prétexte et que les pauvres se trouvent
à déjeuner à huit heures, à diner à onze heures et au souper
à six heures, et que passé ledit temps tout sera fermé à clef)),
Quant à Crauzon, qui « s'av ise d'aller pêcher à la vanne
journellement ou à la chasse, au lieu d'aller travailler pour
l'utilité et le profiL de l'hôpital, lui faisons défense sous peine
d'être mis hors de l'hôpital )J .
Voici toute une délibération du 14 décembre 1698:
« Les soussignants habitants de la ville et paroisse de
Saint-Renan, assemblés dans la salle de l'hôpital dudit Saint­
Renan pour délibérer des aITaires présentes tant dudit hôpital
que de la ville, sont d'avis que Le Coat (gouverneur) délivre
entre les mains de Mons. le vicaire la somme de 36 livres
pour être par lui en présence des sieurs De Kergonstintin,
lieutenan t de milice, [(ervern Pounnec, Yves Millet, Mathieu
Piriou, Jean Le Liez, ancien sindic, P. Fouët chirurgien,
distribué aux pauvres les plus nécessileux réputé" domiciliés
en la ville depuis de longues années, ainsi qu'ils le jugent à
propos. Et, comme on leur a signalé qu'il y a en ville quelques
particuliers qui vivent mal et de mauvais exemple, outre
qu'ils ne sont pas de ladite ville, prient le sindic de requérir
et leurs biens hors la ville dans les 211 heures, de jour à autre,
et defense à tout propriétaire de leur bailler retraite sous

prétexte de prix de ferme ou autrement. Et décident de faire
sortir de l'hôpital Henri Scoziou et sa femme pour insolence

et irrespectuosité et pour ce les habitants lui prêteront main
forte et de faire sortir Jeanne lnizan de Plouarzel, qui est
entrée à l'hôpital de sa propre autorité avec ses deux mineures
parce qu'elle est valide et capable de gagner sa vil et met en
demeure Jacques Bmno de cesser de faire mendier ses deux
mineurs à l'oppression des légitim es pauvres puisqu'il est
chargé d'un rôle pour les nourrir, loger, vêtir et les habitants
se joindront pour chasser les gueux qui viennent des
paroisses voisines su ivant les statuts dudit hôpital, arrêts et
règlements de la cour ".
Il ne faudrait pas conclure de cette délibération que

l'hôpital, en plus de sa discipline, avait la charge de la police
de la ville. Les réunions du corps politique et cell es des
quatre fabriques de la paroisse se tenaient aux mêmes jours
et heures et au même local. Il n'est donc pas surprenant
de voir traiter dans les comptes rendus des séances de
l'hôpital de questions ne ressortissant pas directement à son
rôle.
En l'absence du gouverneur ou en cas d'urgence, des
décisions sont prises (, de l'avis de Monsieur le vicaire» « de
l'avis verbal de partie de Messieurs les ecclésiastiques de la
ville ».
Voici une délibération de janvier 1744. Il Y a de grandes
discussions entre les pauvres et la gouvernante. Le gou­ verneur demande qu'on interdise aux pauvres d'aller tra­
vailler hors de l'hôpital ou, s'ils le font, que leur salaire
revienne à l'utilité de l'hôpital; à la servante on ne laissera
que ce qui est nécessaire pour son service; et, pour faire
régler le bon ordre, les marguilliers et le recteur feront des
Les pauvres et la servante qui n'auront pas obéi aux règle­ m en ts seron t mis hors de l'hôpital.
Un extrait du règlement sera affi ché dans la cuisine et on
écrira en gros caractères les noms des commissaires ch argés
du bon ordre.
Régime alimentaire . Le rég im e ordinaire se composait
de blé, se igle, avoin e, orge, pois, vi anded e bœ uf" de vache,
veau , lard. Le régime extraordinaire de la fête des rois et des
jou rs gras était co rsé {( d'épiceries, œ ufs, vin s, rôtis, far,
pâ té, gâteau x.
Les documents relatifs à la vie économ ique à Saint-H enan
a u XVll

et au XYUl siècle fournis par les cahiers de comptes
sont assez nombreux et importants pour justifier un chapitre
spécial.
Thérapeu tique. Nous n'avons pas trouv é de traces de
fournitures de remèdes . Nou s n e savons donc de quelle façon
étaien t soign és les malades , Le pain blan c était réservé à
quelqu es cas spéciaux, .
Il ne n ous est parven u qu'un cas très vag ue de thérapeu­
tique où l'on acco rda « de la vi ande pour faire du bouillon
et autres épiceri es , tisanes et vin chaud )) et cette autre
men tion « le sieur chirurgien est su pplié de la traiter et
panser et lui sera remboursé ses « médicquements )) sur le
pied de son mémoire,
Etat civil. La tenue de J'état civil paraît avoir été assez
libre puisque un gouverneur écrit qu e pendant sa ges tion
(1673- 1674) » sont m orts à l'hôpital dix pauvres , un nommé
Poil-rouge, un vieux Irois, un enfant à la fille de Corolleur
Le Pellennic et un petit enfant nommé Lauren t ». Parmi les
pauvres h onteux fi gure {( la veuve du provin çal )) . .
L'âge des hospitalisés est indiqué approximativement. Le
mot « environ ) précède presque touj ours l'âge. Encore ces
renseignements n e proviennent-ils pas de cahiers réservés

les délibéra lions ; vraisemblablement les décès étaient inscrits
sur les regislres de la paro'isse, les pauvres de llhôpital etant
enterrés soit au cimetière paroissial, soit en l'église paroissiale.
On s'éclairait aux chandelles de suif, et si l'on trouve un
chapitre de dépenses d'huile pour la lampe, il doit s'agir de
la lampe du sanctuaire de la chapelle Saint-Yves qui faisait
corps avec l 'hôpi tal.
Le français des di vers cahiers et l'orthog raphe son t ceux
de tous les documents de la même époque en Basse-Bretagne :
du breton francisé agrémenté de fantaisies gramma ticales, et
c'est charmant.
Assistance Générale. On lit au 30 janvier [695 « qu'il
fait grande neige et gelée et rigueur du temps; les pauvres
artisans et mendiants ont de la peine à gagner leur vie et
demandent quelque soulagemen t. Les soussignants sont d'avis
unanimemen t que pendant la grande neige et gelée et tant
que les artisans pau vres et même les malades ne pou rront
gagner ni mendier leU[' vie, messieurs les trésoriers et
admin istrateurs fassent faire une pothée de soupe de pois
fenoux, choux ou autre potage par jour, cuire deux boisseaux
de seigle par semaine pour être distribué aux pauvres
artisans, mendianls ou pauvres malades, ou de leur donner
telle petile somme d'argent ou autre soulagement qu'ils
jugeront à propos n.
L'année suivante, sur la remontrance du vicaire, attendu
la rigueur du temps, tous sont encore d'avis que l'on fas se
cuire un boisseau de seigle par semaine aussi longtemps que
le mauvais temps durera et le plus souvent possible on fera
faire des potages pour les artisans pour les distribuer à la
porte ou chez eux.
En jan vier 1698, Le Coat, gouverneur, prend sur lui, étant
donné la rigueur du temps , de distribuer des secours en
argent aux artisans et pauvres dont il donne la liste « et il

soit en argent non en pain, car la dernière année on ne
pouvait les contenter quoiqu'on donnât à chacun d'eux un
demi pain de se igle outre que le bled est à préseot si cher
qu'il est plus à propos de les sou lager en argent ,) .
Ce qui fut accordé à raison de cinq sols par semaine durant

SIX semames.
On lit dans d'autres délibérations: 21 décembre 16g8 « le
jour dernier une fille âgée d'environ quinze ans cherchant
l'aumône tombe au milieu de la rue comme morte, laquelle
fut transportée chez le sieur Kervern Pounnec (le sindic) où
elle est alitée, supplie les sieurs habitants d'avoir pitié d'elle
et de lui donner retraite audit hôpital pour quelque teml)s.
Elle fut admise (de tout pour le bien et l'utilité du public ».
1 l jan vier 1708 « Il )' a plusieurs pauvres dans ladite
ville qui soufIren t misères fau te de pain et de nourriture,
entrautres la famille Le Lonarn qui est au nombre de six,
don t il Y a quelques uns sur le grabat de maladie et Marie
Donnart est la plus grande partie des semaines sans avoir une
goutte de soupe )) . Mathieu Cadalen, gouverneur, supplie de
vouloir bien lui permettre qu'on lui donne du moins une fois
par jour de la soupe de celle des autres pauvres « ce qui sera
pour elle un nouveau sujet de prier le Seigneur pour eux ».
27 juin 1711 : Demande de secours soit en pain soit en
argen t pou r le nombre de pau vres en cette ville qui souffrent
beaucoup tant par leurs maladies que de pauvreté. Le vicaire
a connaissance de la longue et trainante maladie dela femme
d'Yves Philipot autrefois boulanger. On lui donnera 12 sols
par mois et IO à la famille de Jacques Laudren qui est
nombreuse, Quant à Perrot le vieux sonneur de cloches des
églises et chapelles de Saint-Renan on lui donnera du pain
jusqu'à concurrence de 40 sols par mois et « une chemise
blanche toutes les semaines parce qu'il rapportera la sale
toutes les fois qu'il changera à commencer ce jour ))
Il Y a aussi les cas urgents ou imprévus « Marie Foricher
fort mal et prêle d'accoucher et en évident danger de perdre
la vie ou son fruit faute de secours » , doit être admise
à l'hôpital.
En juin 16g6 c'est un des officiers de dragons campés aux
environs de Saint-Renan qui demande l'admission d'un de ses
dragons malades.
L'hôpital accordait des allocations aux femm es en couches,
aux femmes de soldats « absents aux services de Sa Majesté»
ou ( sur qui le sort est tombé pour être soldat en la ville de
Quimper-Corentin » .
Il payait aussi le loyer des pauvres qui « en vertu des
statuts ne peuvent être logés à l'hôpital ».
A l'hôpital incombait aussi la charge des pauvres honteu.x .
Les remontrances faites à l'église et dans les réunions étant
publiques, les noms des bénéficiaires des charités étaient
connus de tous. Exception était faite quand il s'agissait des
pauvres honteux don t on respectait l'anonymat en employant
les termes ( pour une certaine famille de Saint-Renan» « pour
une personne qui ne se veut nommer )J . On désignait par
pau vres honteux les personnes don t la pau vreté était cachée
et les comptes de fhôpital ont toujours comporté un chapitre
en leur fa yeu r.
Par testament du 7 mai et 30 juin 1648, rapporté par
J. Penn, notaire royal de Sai.nt- Renan et Brest, noble homme
Guillaume Kermaïdic, sieur dudit lieu et de Kerillas, avait
légué à perpétuité à la fabrique de l'hôpital le manoir de
!{ erbaol en Plourin. Le fermier devait payer par an 75 livres,
un mouton gras, un veau gras, et 12 chapons et pour com­
mission 140 livres tournois que ledit sieur de Kerillas enten­
dait être employé par moitié au soulagement des pauvres et
pau vres hon teux de Saint- RE;lnan.
Celte distribution ayant été négligée:depuis quelque temps,
le gouverneur, ( se portant fort des pauvres honteux», supplie

de remettre la moitié du prix de la ferme entre les mains de
M. le vicaire pour leur être distribué su ivant J'avis des trois
notables bourgeois suivant l'avis du testateur . Dans la séance
du 22 décembre 1697 les sieurs habit ans sont supp liés
d'admettre cette distribution à l'avenir, ce qu' « en leur nom
et faisant pour le général de ladite paroisse ayant vu le
testament et bail sus-men tionné », ils sont d'avis de faire à
l'avenir.
F in décembre 1699 le sin die rappelle que c'est le moment
d'utiliser les revenus destinés aux pauvres honteux.
Enfants abandonnés, bâtards, orphelins, apprentis. Il
était du rôle de l'hôpital de s'en occuper.
12 juillet 1705. « Charles-Marie Pounnec, l'un des anciens
procureur sindic de cette paroisse, vous remontre qu'Anne
Colin, native de la paroisse de Plourin, est grosse d'un
postume d'environ sept à huit mois. Comme ell e n'est venue
à cette paroisse que depuis un an, il est à propos de la faire
se retirer à sa paroisse avant ses couches de peur qu'elle ne
lai sse son enfan t à la charge du général et même sa personne,
ce qui lui serait fort préjudiciable étant déjà chargé de deux
enfants naturels ».
Puis Pounnec {( somme de délibérer sinon de nommer un
procureur spécial avec ses conseils pour la défense des droits
du général ou de lui faire mettre deniers en mains à cet effet
protestant de faire supporter aux absents dommages intérêts
qui lui arriveront, au général, aux fabrices des églises, à
ladite Colin et à son fruit » ,
3 août 1705. « Sur le refus du sieur Keranvran, fabrique de

l'église paroissiale, d'accompagner M. le vicaire avec quatre
ou cinq habitans ou externes ponr charger Anne Colin d'un
garçon naturel dont elle a accouché ce jour avec défense de
l'exposer ou l'abandonner sous les pain es qui éch oient, le
soussignant Pounnec à présent malade, alité, attendu la
célérité du fait, supplie M. le vicaire de baptiser le susdit

enfant et, après en compagnie de quelques habitans ou sur
le refus par deux externes de charger iadite Anne Colin de
son fils pour en répondre en justice en attendant la déli­
bération du corps politique que ledit Pounnec a fait assigner
pour venir déllibérer présantement en sa chambre, attendu
qu'il ne peut marcher» .
En 1705 aussi cc la nourrice de l'enfant trouvé dans le
portail de monseigneur Saint Ronan qui est à présent audit
hôpital» reçu t 25 livrep JO sols pour trois ans de soins.
Le 20 juin Q 27, M. le vicaire, les bourgeois et habitans,
réuni s au son de la campanne, à 2 heures de l'après-midi,
en la salle de l'hôpital délibèrent « au sujet de la nourriture
de l'enfant trouvé ce jour dans le portique de l'église Notre­ Dame sans que l'on sache quant à présent à qui il est,
prient le trésorier de chercher une ' nou rrice et de lui paier
4 sols par mois su r le produi t des quêtes que donnera M. le

VIcaire ».
Dans les comptes de 1726 à Q31 figurent ({ 50 sols paiés
pour l'enfant trouvé au portique de Notre-Dame de l'ordre
des habitans pour sa nourL'Îture . » Un compte analogue
figure pOUl' 1732 .
Ecoles; apprentissage. L'hôpital s'occupait aussi de faire
apprendre à lire et à écrire aux enfants pauvres et aux
orphelins et prenait à sa charge leur nourriture et leur
apprentissage. « paié 18 livres à Salaün pour l'apprentissage
d'Yvon Le Cosser, l'un des pauvres, à cordonnier; 12 ]ivres à
Sébastien Salaun tailleur d'habits pour l'apprentissage de
Guillaume Thomas, dit « coillon »; 15 livres à Françoise
Piriou pour l'apprentissage de lingère de Françoise Collin,
l'u ne des filles de l'hôpital ».
Jeanne Hillion remontre que son fils fait dessein d'apprendre
le métier de charpentier, lequel elle a m ise chez Hamon Cap,
avec lequel la remontrante a fait marché pour son appren­
condition d'avoir quelque soulagement de l'hôpital pour se
nourrir, se faire panser et médicaments.
Voici quelques prix pour 12 mois: 24 li \'t'es pour appren­
tissage et nourriture chez un tailleur d'habits; ra livres
10 sols pour une apprentie lingère; 211 sols pour un apprenti
cordonnier.
Il est enfin des cas tout à fait exceptionnels, comme celui
de l'hospitalisation de nombreux soldats irlandais (1690-
91 -92) auxquels nous consacrerons un chapitre spécial, et
comme celui des services que l'hôpital trouve à rendre (1 en
avançant 24 livres pour le voyage et autres frais à Jean Le
Hir, sur qui le sort est tombé pour se rendre à la ville de
Quimper à la revue générale de cette province de Bretagne,)
(mai 1696).
Administration. - A la tête de l'hôpital de Monsieur saint
Yves se trouvent deux gouverneurs nommés pour trois ans.
Leur appellation varie: gouverneur de l'hôpital de la ville
de Saint-R.enan \ 1682, Georges-Charles, sieur de Kerincuff) ;
gouverneur du temporel de la chapelle de l'hôpital (1661, le
sieur de Kerincuff) ; fabrique et marguillier de la chapelle St­
Yves ('702-3-4, Jean Gardin) ; gouverneur et administrateur
de J'hôpital de cette ville (173 l, le sieur du Heder Nouel) ;
marguillier, trésorier et administrateu r (1745, Ollivier Ulfien).
Parfois le nom d'un seul gouverneur est donné, l'autre est
le « consort».
Les mêmes personnages occupent le poste plusieurs fois à
quelques années d'intervalle; pendant cet intervalle, on les
retrouve comme fabriques des autres églises ou chapelles de
la ville. Par exception Nouel, sieur du Heder, tint la place de
1726 à I731.
Dans le cas de décès en cours de gestion, la veuve présente
les comptes et, si le délai est trop long restant à courir avant
le terme de trois ans, on nomme un consort. Ainsi en 1714,
Maurice Loury et Jean Le Tynevez étant gouverneurs, on lit

au 27 mai, (. de la part de Tynevez, il est remontré que la
mort étant arrivée à Maistre Maurice Loury, qui élait son
consort en qualité de directeur de l'hôp ital, de vouloir bien
lui nommer un autre )l, et Charles Pérès est nommé.
On lit au 5 mai 1743 : « On a toujours nommé publi­
quement et pronallement des gouverneurs et administrateurs
des revenus de l'hôpital qui ont rendu leurs comptes' comme
les marguilliers de l'église paroissiale de Saint-Renan et les
livres des délibéra tions, en ayant toujours eu séparément, des
affaires de la ville et paroisse de Saint-Renan.»
Ordinairement le dernier dimanche de novembre ou premier
de décembre, M. le vicaire remontrait, au prône de la grande
messe, que, « le temps de la gestion des gouverneurs étant
terminé et comme c'est à tel jour qu'aujourd'hui qu'on a
coutume de nommer et élire les nouveaux go uverneurs Il ( 27
n ovembre 1695) ou bien « X et consort on t fini leur charge
le 1 e' janvier prochain . C'est J'u sage ordinaire, qui flIt toujours
pratiqué en cette ville, de faire la nomination de gouverneurs
audit hôpital aussi bien que dans les autres églises de la ville
à pareil jour qu'aujourd'hui» ( 30 novembre 1704) et ce
« conformément aux ordonnan ces de Mgr l'évêque et Comte
de Léon 'l (27 novembre 1695). 11 priait en conséquence le s­
bourgeois et habi tans de se réunir au son de la campane,
en la salle de l'hôpital, lieu ordinaire des délibérations du
corps politique et des assemblées de messieurs les bourgeois
et habitanls. Là , on procédai t à J'élection. « Les habilants ont
fait un mémoire de 15 noms et ayant marqué à la ligne en
l'endroit de chaque nom, il s'est tronvé le nombre de 7 croix
pour Jean Gardin et 5 pour Guillaume Pelleteur, lesquels
sont nommés gouverneurs pour 1702-3-4. Le tout, 'sous le
bon plai.sir de M. le vicaire, à présent absent p our ses sta­ tions)) (2 7 novembre 1701).
Godefroy ( 168 1-3) ouvre son compte en ces term es :

On procédait le même j our et h eu re à d'autres élection s.
« SUl' la remon trance de honora ble homme Fra nçois Keran vran
prem ier m arguilli er de l'église Notre- Dame de celle vill e et
du sieur du Heder Nou el , go u vern eur et admini strateur de
l'h ôpital de celte vill e et chapelle de Sainl Yves, n ou s, sieurs,
recteur, bourgeois et h abitants de Saint Renan, nou s étant
assembl és au son de la campann e en la sall e de l'hôpital de
ce LLe ville p our déllibérer , nommons p our marguilli er de
ladite église de No tre-Dam e p our les trois années au lieu e t
place dudit [( eranvran, le sieur Gabri el Le Blanc, maître
chirurgien et p our consorts Vissant Goliaz et Jan Le Dot et
pour gouvern eur et admini stra teur dudit hôpital et église de
Sai n t- Yves, au lieu et place du sieur Non el, h onorable homme
Jacqu es Kerezeon d u tl'eilly vert et pour con sort François Le
Saux et, pour recouvreur des tailles et capilation poud'année
p roch aine, le sieur Duboyer dit Sainte - Croix, et pour con sort
Pierre Lucas et pour assurer les revenu s de l'année passée et
pou r r evenu de la cen sive p our l'année prochain e Jan Le
Lann l) .
:Le milieu social auquel ap partiennent les gouverneurs était
celui de la bourgeoisie de l'époque; F ran çois Torledan, es t
« hon nes te march ant » ) ( 158 1), comme Yves Hamon (16 [2),
David Desloges de [{ergon stintin, avoca t à la cour (1670),
Raoul Nayl, procureur et n o taire ( 168 1), Jacques Bureau,
no taire ( 168 1), Tan gu y Salaün , m arch and b ouch er (1684) ,
Yves Mill et, m archand de draps ( 1694), ain si qu e L'Helliez
( 16g6), Jean Le Lann, maître m a réchal ( 1695 ), J ean Gardin
« m arch and d'lndiannies)) (1702), Pierre Fo uët, chirurgien
([7 20) , Pierre Amalric, procm eur de la juridiction cie Ker­
groa clès et du Gouverbian (1782), Jean Lavig ne, m archand
cie vins en g ros (1782) . En cela on se conformait à l'ordon­
nance ci e mai 1569 qui dit: « ne pourront être établis com­
missaires au régime et gouvernem ent des fruits et revenus

marchands ou laboureu rs et non personnes ecclésiastiques,
archers, officiers publics, leurs serviteurs ou personnes par
eux interposées ».
Quoique bourgeois, ces gouverneurs étaient assez souvent
illettrés. Yves Strill déclare « être du même avis et ne savoir

signer» (1709)' Malhieu Cadalen « remontre sous le sigue
de son fils, lui ne sachant signer» (1708). François Le Velly
« ne sachant signer a· prié de faire pour lui Tanguy Le Lann
de Saint-Renan (1705) » . Jacques Bodenan, ledit comptable
ne sachant signer, a requis de signer pour lui son con­ sort (17llo).
Sans être illettrés, il s pouvaient manquer de compétence ...
et l'avouer; « signification était à fou rnir au seigneur de
Coatany, lettres, recognitoires, déclarations et autres choses,
comme il est plus au long porté dans l'exploit et comme
leclit Coursier, fabrique. n'est partie habile, supplie les habi­
tants de déllibérer» (1711 ).

En revanche, il en est d'autres dont la calligraphie et
l'orthographe témoignent d'une bonne instruction.
S'ils ne furent pas tous sans reproches, il en était de
dévoués et de courageux défenseurs des droits de leur hôpital
en face du général, en face des donateurs et de leurs héritiers
négligeant leurs obligations, des seigneurs bénéficiaires de

privilèges, taxes, indemnités, en face du pouvoir provincial
et royal, comme nous le verrons en un autre chapitre.
Quelles étaient les limites et conditions de leur pouvoir ? _ ..
Une délibération du 9 octobre 1720 nous l'apprend : Renan
Keranvran et Sébastien Le Quinquis se disen t gouverneurs
« sous le règlement du général de la paroisse et ville de
Saint-Renan ll . Keranvran « convient qu'il est gouverneur de
l'hôpital sous les ordres du général pour, en bon père de
famille, nourrir les pauvres dudit hôpital des deniers qu'on
luy met entre mains 'l . La clame De Chaix se disant fondée

Cœur de Jésus de l'Union Chrétienne de Bres t, l'avait assigné
pour l'obliger à accepter le remboursemen t de fonds don t
l'hôp iLal était créditeur par donation vis à vis de cette
com munauLé qui voulait le payer en billeLs de banque. Ke­ l'an vran répondit que « l'assignaLlOll pour être valable devait
être faite au général direc L eur dudil hôpital et qu'il fallait
daos ce ca s une assignation el sommation prônale suivant
les arrêls et réglements, un dimanche et non autre jour faits
au général. Lui et son conso rt n'ont de qu alité que d'exécuter
les ordres du général. Il n'est lui qu'un distributeur des
deniers qu'on lui donne pOUl' la sustentation des pauvres
qu'il doit en donn er avis au corps politique qui en délibére )J .
Une délibération de 1767 s'ouvre aio si : « remontre au corps
politique de ladite ville régissan t et gou vern ant l'hôpital de
cet te ville ').
L'élection a eu lieu. (, En l'endroit, lit-on aux cahiers, les
soussignanls nomment pour gouverneurs. Les soussignants
son t unanimement d'avi s que .. . soien t mis trésoriers audit
hôpital à' commencer au premier jan vier prochain pour les .
raisons qu'ils décideront en temps et lieu )J .
:.vIais tous n'accep tent pas l'honneur de la charge; on en
voit démissionn er en cours de mandat; des décès s LU'vien­ nent, on reno uvell e les remontrances et l'on procède à de
nouvelles élections.
Les nouveaux gouverneurs entrent en fonctions le premier
j anvier. Leurs prédécesseurs doivent rendre leurs comptes;
mais cette reddiLion de comptes ne va pas toujours sans
difficultés, Les com p les tan t en ch arge qu'en décharge étaien t
présentés aux nouveaux gouverneurs et aux habitants dans
les trois premiers mois de l'année. Ils étaient porlés sur des
ca hiers chiITrés et millésimés , présen tés au bailli du siège
royal, puis lus, vus et approuves par l'évêque. comte de Léon
ou son vicaire général au cours de leurs visites épiscopales

Les réunions étaient publiques; mai s, quand les habitants
.semblaien t s'en désintéresser, qu elqu es p ersonnalités ne
craigna ient pas de leur en faire remarques, rep roches et

menaces, par écrit au cahier des délibérations.
y étaient convoqués de droit les membres du corps poli­
tique ou général de la ville et paroisse, lequel se composait
des gouverneurs en exercice à l'hôpital et aux autres églises
et chapell es.
Il es t normal que l'entente ne fût pas touj ours parfaite
entre tant de personn es. Elle ne le fu t pas toujours en tre les
gouverneurs en charge, et nous voyons, en 1694, Yves Millet
et Hervé Ménard présenter leurs comptes séparément.
On lit au 2 décembre 1708: « C'est le jour ordinaire de
nommer des fabriqu es et gouverneurs dans les églises de
Saint-Renan où ceux du précédent ont fait leur L emps ; il est
remontré par Mathieu Cadalen, un de ceux de mon sieur
Saint-Yves, nom mé auj ourd'hui il y a un an pour sen 'ir
ensemble avec · le siem 'de Kerdalzou pendant les trois ans à
la coutume, qu e ledit sieur Kerdalzou n'ayant voulu faire
aucune gestion sur des raisons qu'il allègue et ayant cepen ­ dant tous les titres garanls et éclaircissemen ts biens et
revenu s de ladite chapelle, sans que le remon trant aye de
quoy ni titre tant pour exiger lesdits rev en us ni pour répondre
aux demandes continuelles que les seigneurs des fiefs et
autres lui font, qu'il déclare ledit Cadalen laisser ladite admi­
nistration aux périls et risques et fortun es dcsdits sieurs habi­
tants, s' il s ne veulent ou le décharger de ladite gestion SUl'
son offre de gratifier led it hôpital de 15 livre8 d'aumôn e après
son comp te rendu, de lui donner un consort. En cas qu'on
persiste à le vouloir co ntinuer dans ladite administration ou
délibérer de lui faire mettre IfS titres en mains pour pouvoir
Jaire le dLI de sa charge. C'est la vue de sa remon trance sous
Je signe de François Cadalen, son fils, lui ne sachan t signer».
Le 13 janvier les délibérants proposaient des pours uites contr?

le sieur de Kerdalzou .
Et voici une reddition de comptes diffi.ciles: 8 mars 1705,
. Gardin et Pallier ont fait dresser leurs comptes. Ils en deman­
dent examen. « L'offre du sieur Gardin a été lue et notifiée all
public au jour et an que dessus ». Signé: Claude Venn,
vicaire de Saint- Renan. Le jeudi 12 mars: nouvelle remon-.
trance à la grand'messe. Gardin invite nommément une
douzaine d'habitants (le corps politique comprenait 12 mem­
hres) à l'examen de son compte.
Le 15 mars: nouvelle remontrance pOllr finir d'examiner
ledit compte. Mathieu Piriou écrit au cahier « fait offre de
se trouver et travailler jointement avec les autres habitants,
lorsqu'ils se trouveront en nombre compétent,.au calcul du
présent compte et, voyant qu'il est ,trois heures sonnés et
la plupart des au tres habitan ts se son t retirés, a déclaré se
retirer aussi >J. Leliez écrit en termes analogues, puis Charles
Goulven, puis Jacob, « se référant aux réglemenls et anêts
de la cour».
« En l'endroit , le sieur Gardin, répétant sa réalité du
compte, pièces justificatives et argent, proteste dés il présent
qu'il ne demeure responsable. Sur ce que Yves Millet s'est
présenté pour interrompre la clôture des comptes et a fait
r etirer les habitants qui s'étaient rendus pour y assister, même
monsieur le vicaire qui s'est aussi retiré, attendu les dissen­
sions qui les empêchaient de travailler à la clôture des
comptes» ,
Le 22 mars: nouvelle remontrance de Gardin, lequel en
exécLition de celte remontrance a fait sonner la cloche de
l'hôpital à la manière accoutumée et, s'y étant rendu avec
son compte et son reliquat, il y serait resté jusqu'à trois
heures de l'aprés-midi sonné à l'horloge de Saint-Renan, et
personne ne se serait trouvé que monsieur le vicaire de cette
ville, Yvon Ab C'horre, Valentin Jacob et Lanoznou,
On comprend le vif désir qu'avaient les gouverneurs de

voit' liquider leurs comptes; car, si leurs fonctions étaien t
bénévoles, tout hon ?rifiques , elles n'entraînaient pas moins
une responsabilité p écuniaire, pour eux et même pour leurs
héritiers. En 1701 , on pria l'héritière de François Jacob, sieur
de Penanru, de restituer 135 livres 10 sols que ce dernier,

étant gouverneur, avait porté deux fois dans ses comptes.
Mais il n'y a pas que des comptes débiteurs. En 1708
Gabriel Salaün, sieur de Kerdalzou étant gouverneur et
M. Lilez, aumônier de l'hôpital, le sieur vicaire perpétuel,
ayant exam iné le compte de Salaün, tron ye la décharge
exédant la charge de 3 livres 19 sols, dont Jesieur de Kerdalzou
se fera payer par ledit hôpital « à moins qu'il ne veuille lu i

en faire une aumône l).
Les comptes ont été examinés . Les réunions ont été nom­
breuses. Les habitants peuvent être tenus au courant de la
vie de leur hôpital. Ils ne s'y intéressent toujours pa s assez;
parfois, au contraire, ils protestent « ne pouvoir délibérer
attendu qu'il est deux heures de l'après-midi et leur faire
supporter dommages et intérêts ,) ... Les soussignants, aux
périls et fortune des absents sont d'avis ... « Le sieur Gardin
répète ce jOUl' en l'endroit du prone de la grande messe pour
la troisiéme et dernière fois, proteste en cas de délibération
non positive sur les faits de ladite remontrance et sur le
défaut des sieurs bourgeois et habitants de se trouver à cette
fin en la salle dudit hôpital à l'heure accoutumée, au son de
la campane, de leur fai re supporter tous mauvais événements,
de grands dommages et intérêts et de sévices, le tout à leurs
périls, risques et fortunes et toutes fois se pourvoir par les
voies de droit tou t ce qu'il appartiendra de faire contre leur
morosité de faire ce qui leur incombe l) .
Malgré cette solennelle mise en demeure, la réunion de ce
jour ne réunit que sept habitants.
Le 10 février 1704, le sieur Pounnec se trouve seul en la

« Environ deux heures de l'aprés-m idi, déclare se relirer faute
aux particuliers qui ont fait des remontrances verbales de
se trouyer pour présenter leurs remontrances ann de pouvoir
délibérer, ce qu'il a manqué de faire pour la totale ruine des
fabrices des églises et du général de cette paroisse ». Survient
Yves Millet qui ajoute sa protestation « aux habitants cepen­
dant pronallement nommés par M. le vicaire », puis Lehez,
qui, n'a)'an t pas lu les lignes de Pounnec où il était question
de « deux heures environ », commence ses réflexions par
« environ une heure de l'après-midi )J. Enfin Mathieu Piriou
donne aussi son avis, mais, plus prudent, ne mentionne pas
l'heu re.
Certaines délibérations signées sont suivies de réflexions

également signées, mais après les réunions, ce qui montre
que le cahier des délibérations restait ouvert à la disposition
des habitants . Pour dégager sa responsabilité, Claude Venn,
vicaire, écrit en marge : « J'a)' lu , publié et donné à entendre
la teneur desdites remontrances ce jour ... » Et le chirurgien
Pierre Fouet appose et son avis et sa signature en une belle

ecnture.
L'une des plu s originales remontrance est celle de Yan
Gardin du 3 aoùt 1704 « les habitants, affectés par la pression
de quelques particuliers de se trouver au lieu ordinaire
pour les assemblées des délibérations politiques de cetle ville
et par cette collusion év idente croupissant malicieusement
dans leur morosité pernicieuse, au grand et nolable préjudice
dudit hôpital et pau vres d'icelu)', qui souffrent de grands frais

de leur opiniâtreté à ne s'assembler pas en nombre suffisant
pour lui prescrire de quelle maniere ils veulent que ledit
remontrant se comporte ... )J . Et Yves Millet ajoute « en
l'endroit le soussignant offre de délibérer lorsque les habitants
se trouveront en nombre suffisant suivant les arrêts et régle­ ments de la cour ... ».

soussignants ne peuvent délibérer n'étan t pas en nombre
snffisant et attendu d'ailleurs l'opposition de Yves Abhervé
Prigent, tout pris de vin, qui s'est rendu à la dite chapelle
par un dessein prémédité pour les quereller et empêcher
qu'ils n'eussent fait aucune délibération et quoiqu'il ait été
prié et requis de sortir hors de la salle, comme n'étant pas
nommé de l'arrêt de la cour qui règle le corps politique de
ladite paroisse, il ne l'a voulu faire et a toujours persisté à
quereller et choquer par paroles lesd its soussignants de
manière qu'ils ont dû se retirer ... »,
L'administration de l'hôpital, étant la plus importante des
charges de la ville et, comme on y disposait de locaux, le
coITre·fort commun aux fabriqu es de la paroisse y était déposé.

Il comporta it trois clefs; l'une se trouvait entre les mains du
vicaire, l'autre du trésorier, la troisième du gou verneur, Le
14 aoû t 1760, un incendie s'étant déclaré dans les maisons
voisines, le coffre-fort fut transporté chez Fourdillis et le
recteur, les bourgeois et habitants se rendirent chez lui pour
le reprendre; il s « constatèrent qu'il était sain el sauf, non
vicié ou al té ré » ,
Le budget de l'hôpital, - Les formules de présenlation des
comptes varient peu . Les gouverneurs c( jurent et affirment
que le compte présente vérité» ; cc offrent de payer le reli­
qua l. », c'est-à-dire de remettre les espèces qu'ils ont en
caisse et « communiquer tous actes ju stificatifs dans le temps
de l'ordonnance », c'est-à-dire les baux, quittances, acquets
de propriétés, testaments, donations, etc" énumérés dans
un inyentaire qu'ils remettent avec leur comp te ,
Nous avons ainsi trouvé un inventaire des archives inté­
ressant les années 1581 à 1648 et un antre 1673 à 1714, ce qui
nous a permis de voir clair dans le détail des comptes et dans
les comptes rendus des cahiers de délibérations où les procès

Dans ces archives figure « un acte prônal , tou ch ant la
m auvaise vi e de Philippe Chanton et des pauvres d e l'hôpital
d u I7 avril 1629» qui po rle en marge ([ ces te pièce est de
nulle valeur , 1705 ». On avait mis d u temps à s'en aper­
cevoir !
A la date d e 1640, n ous tro uvons [' quiltance de 106 li vres
d élivrée aux commissaires dép utés pour l'entretien d es sus­ pects de contagion en ces te vill e de Saint-Renan , 13 sep tembre
1640 ».
Nou s regrettons de tout ig norer de la pes te de [640 à Saint-
Renan, épidémie qui fit tant de ravages dans les
environnantes , comme en font foi leurs archi ves .
Les recettes . Le compte en ch arge qui est

pa roIsses
celui des
r eceltes s'ouvre par le reliquat des précédentes ges tion s.
On a vu au chapitre « administrati on » un aperçu des
diffi cultés soulevées par l'examen des comptes de ges tion.
On trouvera quelqu es autres cons id érati ons dan s un état
général qu e n ous avo ns dressé des rece ttes et dépenses depuis
[666 . No ns n e n ous arrêterons ici q u'a ux conséquences
qu'en traîna à di fférentes dates pour le bud get l'évolution des
m onnaies . Les reliquats que se transmettaien t les gou vern eurs
et qui étaient en espèces devaien t suivre cette évol u tion .
Le 4 janvier 1690 le go uverneur signe une reconnaissance
d'avoir reçu de son p rédécesseu r [( 300 livres en louis d'o r et
d'argent., savoir les loui s d'or à 1 T livres 12 sols et louis et
demi d'argent à raison de 62 sols et 3 [ sols chac u n co nfor­
m émen t à l'Ed it de Sa Maj esté, ainsi qu'il nous a décla ré qu'il
y en a un po ur ce suj et qui au g mente ladite monnaie et ce
san s préju dice des droits, actions et p rétentions de l'hôpital ».
Rappelons que la livre vau t 20 sols, le sol 1 2 deniers et le
liard 3 denier s.
Firi m ai 1693, les gouverneurs demand ent qu'en cas de
di minution sur les espèces celte diminution soit su pportée

En 1695 , nous notons la p résence en caisse de 13 écus
-croisés , probablement des écus de Fran çois l e ' qui portaient

une crolX carree.
En 1'700, nou velles préoccupations: le gouverneur averlit
qu'il a entre les mains L I8 écus neufs à 3 livres 12 sols pièce
« qu'il propose de remettre entre mains de qui bon semblera
aux habitants, faute de quoi les bourgeois auront à supporter
des dom mages et intérêts l)'
En 1'7 [0, par arrêt du Conseil, diminution de [ 0 % sur les
pièces d'argent versées en paiement au Trésor.
Au l , e janvier l]14, il ex.iste en caisse 60 livres, formées
de J 2 écus neufs, à raison de 4 livres If sols 6 deniers
~haque écu, avec trois pièces de 9 sols 9 deniers chacune et
3 liards . En avril , 1'78 sols 7 deniers en espèces de 4 livres,
[2 sols 6 de n iers et 42 sols en monnaie, et les comptes
portent qu'( il est arri vé en celte année Ifl4 plu sieurs dimi­
nutions sur les espèces)), savoir le l e' sep tembre 5 sols par
écn, le [5 octobre 2 sols 6 deniers, le l cr décembre 2 sols
6 deniers par écu.
Le 1 cr octobre 17 [9 on publia le déchet de 4 sols par pièce
de 6 li l'res, dont l'hôpital avait lors le nombre de trente. Le
déchet fut de 6 livres. Le 15 décembre les mêmes espèces
furent réduites à 5 livres 12 sols et le louis d'or de 33 livres à
32 livres . L'hôpital ayant un louis et 70 pièces de 5 livres
16 sols, le déchet fu t de 15 livres y compris 20 sol s sur le
lou is d'or.
Le 1 ee janvier 17 20, jour de l'entrée en fonctions des
nouveaux gouverneu rs, ceux-ci ne voulurent point prendre
l'argent des prédécesseurs « à cause dn déchet qui était arrivé
Je même jour de 4 sols par chaque pièce de 5 livres 12 sols
qui furent réduites à 5 livres 8 sols. ce qui causa à l'hôpilal
un déchet de 15 livres qui, j oint aux deux premiers déchets,
font ensemble 36 livres».
A cette même date le taux légal d'intérêt était fixé au deni er

18; le capital rapportait en intérêt la dix-huitième partie de
sa valeur: ce qui donne du 5,55 %.
En 1723, le reliquat est constitu é par 90 livres en pièces de
50 sols, sauf 9 livres en som marqués . Le comptable note
dans tous ses comptes la valeur des pièces de monnaie qu'il
a reçues en pièces de 50 sols et pièces de 46 sols; la perte
pour 1723-24 est de 80 livres, 8 sols, 6 deniers.
Il ajoute « Pour la diminution de 265 pièces de 4 livres:
10 sols sur chaque pièce. Demande allocation de 132 livres
10 sols ll.
Dans l'intervalle la France avait essayé le système Law. On
sait qu'un bossu de la rue Quincampoix y fit sa fortune et
que les Français qui n'étaient pas bossus perdirent la leur.
Les paiemen ts se faisaien t en billets de banque.
Quand le système croula, ordre fut donné d'expédier les
billets de banque au contrôleur général, qui les convertit en
rentes. Mais, toutes les rentes ayant été réduites au denier 50,
on juge combien pouvait être grande la perte pour un
hôpital ou une paroisse. Il est vrai qu'hôpitaux et paroisses
devaient à leur tour réduire l'intérêt de leurs dettes au de­
nier 50. Mais il n'y avait pas toujours compensation. Contre
remise des billets de banque on délivra des billets de liqui­
dation portant in térêt au denier 50 (1) .
Tous les troubles monétaires sont favorables aux débiteurs,
qu'ils soient ou non de bonne foi. Ici, ils ne pouvaient que
troubler dans leur ges lion de braves bourgeois de plus de
(1) Voir les répercussions du système Law sur les budgets des
hôpitaux de Châteaubriant et de Guérande dans L. Maitre: L'assistance
publique dans la Loire-Inférieure avant 1790. D. S. S.
L'hôpital avait en 171.3 consenti un prêt de 1.800 livres à Mlle de
Pen[ennteun, supérieure de cette communauté à Brest. Le système Law
lui permit d'en faire le remboursemen t en billets de banque qui lureni
transformés 8n un billet de liqnidation au denier 50 alors que le prêt

bonne volonté que de compétence financière. C'est justement
le moment que survint pour embarrasse l' davantage l'affaire
des Dames de l'Uni on Chrétienne, conséquence du système
Law, et qui ne sera liquidée qu'en 1751.
En 1726, « augmentation arriva su r le nombre de 13L~ piè­
ces aux livres et aux armes de France à raison de 4 Iivrfls
10 sols, pièce que l'on avait reçu sur le pied de 4 livres
sanf à demander la diminution en décharge, décharge de
la diminution arrivée au mois de février 1726 de 20 sols
sur les pièces qu'il a dépensées pour l'hôpi tal comme les
pièces qu'il avait reçues avaient été réd uites à 3 livres
juste ».
« Comme il arriva au mois de février 1726, une diminulion
de 20 sols par chaque pièce de L~ livres sur lequel pied il les
avait reçues pour le reliquat du sieur Kermenguy, le gou­
verneur n'a pu passer que 20 pièces sur le pied de 3 livres
chaque, dont il est juste que l'hôpital supporte la diminution
de 20 livres pou r 20 pièces ».
Les comptes ultérieurs ne comportent aucune autre men­
tion des monnaies. On voit simplement qu'en 1767 le taux
légal «est au denier 25 suivant le dernier édit de Sa Ma­
jesté») et en 1776 « au denier 20, taux: actu el des intérêts en
la province de Bretagne )) .
Revenus des fermes ,maisons, terres. - Il serait fastidieux
d'énumérer les fermes, maisons et terres que possédait
l'hôpital, ou dont il tirait des revenus, d'autant plus que la si­ tuation immobilière subit bien des modifications en 200 ans.
Les revenu s constituaient le gros des recettes, un peu
plus du tiers du total. Les immeubles qui les fournissaient
étaient disséminés dans toute la région et par suite relevaient
de multiples juridictions. Leu r gestion donna lieu à de fré­
quents procès, dans lesquels interviennent la jurisprudence
générale du royaume, la coutume de Bretagne et la coutume

Quant à juger de la valeur de ces revenus par comparaison
avec les loyers ac tuels dans la région, nous n'avons pu y
réussir pour ce qui es t des baux ruraux , les con tenan ces des
propriétés rurales n'étan t pas données.
Prenant un e ann ée intermédiaire ( 1732), nous voyons
différen tes fermes louées 78 livres, 33 livres , 42 livres,
30 livres, 27 livres, 60 li vres, 66 livres, 36 livres, 102 livres.
Les biens en n ue prop riété sont acquis p ar l'hopital sur
l' excéden t des recelles.
La plu s grande partie des biens ne comporte qu e le revenu ou
partie du revenu de ces biens et provient de donations faites ,
par la noblesse surtout, en faveur des pauvres de l'h6pital.
Malheureusement il était trop fréquent qu e les h éritiers des
familles nobles ou bliassent leu rs obligations, entraînant ainsj
l'hopital à se pourvoir devan t les tribunaux, grevant son
budget de gros frais de procédures .
En raison de leur dissémination, ces « héritages ,) (le mot
bien s ou autres n'étant pas usités) relevaient de nombreux
fiefs qui n'oubliaient pas leurs droits, ce qui diminuait
d'au tant les en caissemen ts.
Pa r exemple sur un héritage en la paroisse de Plouzané il
était dû 55 sols de cotisation au général de celte paroisse sur
un total de 66 livres « a u profit de la prév6té de celte
paroisse» . A l'abbaye de Sain t-Mathieu il était dû 13 sols
4 deniers pour u n parc au terroir de Quillimérien aux portes
de Sain t- Henan et un dr oit d' indemnité de 8 li vres par an sur
des héritages à Plougonvelin, droit que les moines ne laissèrent
p as oublier si l'on en juge pa r les fréquentes procédures dans
lesq uelIes ils en traînèren t l'hopital à ce suj et.
L'abbaye avait sa propre j uridiction à Saint-Mathieu et les
gou verneurs devaien t s'y rend re, soit pour procéder, soit
pour s'accomoder, soit pour fournir aveu. Les frais de
voyage s'élevaient à 3 li vres 4 sols, et figurent assez souvent

Pour les héritages en Plouarzel, c'est à la seigneurie du
Chatel que l'on fait aveu. C'est à elle que l'on paie le droit
d'indemnité, comme on le paie à M. de Keroullas pour
Pratmellr. A M. de Kerlech, ce droit est d'un demi-boisseau
de fromen t sur un bien relevan t de son fief et légué à
l'hôpital par une malade. La duchesse de Porsmouth (1709)
réclame ses droits d'indemnité et autres droits seigneuriaux.
Les seigneurs tiennent à ces droits de fief. Ils lègueront des
écus aux pauvres de l'hôpital, mais réclameront leur droit,
fût-il d'un demi- boisseau de seigle.
A ces droits particuliers s'ajoutent pour l'hôpital les impôts
divers auxquels nous consacrons un chapitre des dépenses,
Quant aux locataires, à partir de r693-4-5, nous voyons
figurer dans les comptes le paiement par eux « de la grosse

taille el affranchissemenl des jeuX», impôt qui paraît avoir
été très lourd: l'un payant 55 sols pour r5 livres de loyer,
l'autre ro livres 4 sols pour 5L~ livres.
L'hôpital courait, comme tout propriétaire, le risque de
l'insolvabilité partielle ou totale de ses locataires, compensée
il est vrai parfois par des surenchères de location .
En cas de non paiement des baux et, par suite, règlement
par vente sur saisie, nous voyons nommer des abienneurs
(le verbe utilisé correspondant à ce mot est abienneuvrer). Ce
sont des séquestres, dépositaires des sommes recueillies,
autant qne nous avons pu conclure de nos lectures des
archives sans avoir réussi à préciser leur rôle.
Les baux étaient comme ceux d'aujourd'hui (' baux à
fermes» . D'ailleurs les domaines congéables étaient une
exception dans le Bas-Léon. Nous avons compulsé les minu­
tes notariales par centaines pour ne rencontrer que de rares
fois cet usage, encore devons-nous faire remarquer qu'ils
étaient (c suivant l'usement de Cornouaille l) ou « sous
« l'usement de Tréguier », les propriét.aires habitant ces

Les banx se réglaient en argent; p ar exception on voit
-a rgent et Leurre, ou céréa les .
Avec l'usage du bail à ferm e s'es t m aintenu de
"l'usage de la com mission versée pour l'obtenti on
'son r en o n vell em en t.

nos JO u rs
d u bail et
Le ba il le plu s o ri g inal qu e nou s ayo ns lu es t cel ui de
Kerbaol en Plourin. Ce li eu était loué 75 li vres par an. u n
m outon g ras . un vea u g ras . 1 2 chapon s et un e commi ssion
-d e J40 livres tnurn ois. dout la moitié devait être di stribuée
lUX p a uvres honteux d e Saint-Ren a n p a r les m ain s du
vicaire perpétu el.
Des bannies légales anno nçaient · ces loca tions, qui étaien t
. .accordées aux plu s forts ench érisseurs et n'é taient valables
qu 'après présenta tion de certifi ca ts des b annies faites à Sain t­ Rena n et à la p a roisse du li eu en loca tio n . Le p aiem ent des
'ba ux se fa isa it e n de ux termes, en av ril e t à la Saint-M ichel.
Legs pieux et testaments. C'es t le chap itre où les seig neurs
·d es enviflll1s ti ennent la p remière et la pI ns noble place. Il s
furent jusq u'à la ft.é voluti on les b ienfaiteurs des pa uvres, des
églises et chapelles . Us fond ent des chapellenies, fin an cent
les œ u vres pie uses , ma is n'oubli ent pas . et c'rstu n sen ti men t

b ien naturel. leurs titres et leurs préémine nces .
No us ne no us a rrêterons à donn er ici q ue les pIn s ca rac té­ Tistiques de ces legs et fonda tions.
Pa r legs de M. de Kerveuleugant Maestriu s, la paroisse de
Plo ua rzel avait le d roit de disposer d' un lit à l'hôpital e t ses
'successeurs celui de désigner le m alade a accepter à l'hôpital
« pour être n ourri comme les autres, en santé comme en
maladie)) .
. Le legs le plu s important de ces deu x cents an s qu e nous
·étudion s fut celui de 5.000 livres fait p ar René-Corentin de
I( erl éan (r a charge d 'entre tenir deux lits a perp étuité» ( 1767)'
.Sa fille et h éritière était Rob erte de [(e rléan , ép ouse de Ronan
t?rançois de Rod ellec, seig neur du Portzic.

E n 16 17, Fra nçois d e l~ergroadès (écrit touj ours ici K er
g roazès) , seig neur baron dudit li eu, noble et pui ssant Guil­ lanme de j\erg roazès, so n cura tenr , et d a me Gill ette Hulin,
do uairiére de l\ erg roazès, lèg uent un b oissea u d e from ent SUt'
u ne ferme leu r appartenant. No ns n e m entionnon s pas ce legs
pour sa va leur évidemment, m a is pour sig naler qu'ils « attour­
nèrent » leur fermi er, ce qui veut dire qn e le fermi er se
substitu ait b eu x. et p re nait la responsa b ilité d e J'exécuti on
du legs. C'est n ne coutume locale qu e Do ns avons re ncontrée
plus ieurs fois .
En 1029 . les Kergroazès (, en raison d e !'a ITectio l1 qu e les
seig n eurs d e Ke rg roazès, leurs prédécessellrs, ont eu en ve rs
l'hôpital, font une do na ti on à perpétuité d e 1.000 livres qui
fu t tra nsfo rmée en un e rente de 7 éc us fa isant 2 1 li vres
tou rn ois de l'ente a nnu elle " o u l'a ITran cllir a u denier vin g t ».
Cette cla use d'affra nc hi ssement es t fréqu ente. Mais e n 1686·
les gO ll vprneu l's de J'bôpita l s'a perço ivent qu' on a la issé
p rescrire cclte rente, d 'où lellr embil l'l'as . U n a vocat co nsulté
affi rm e qu ' il ya p rescriptio n, m a lg ré l'o pini on des go uver­
neurs q ui es t qll e « les d roits des égli ses sont imprescriptibles
ou pour mieux d ire n e se d o iv ent perdre pa r faill e aux. parti­
cu li ers q ni sont commi s p our les co nse rv er et faire leur
devoir n. In tenter un e act io n contre les hériti er ~ E ll e répu g ne

:1iJx. h abitants parce qu e les L ergroadès « sont d es p ersonn es.
les plu s qu alifiées du pays ta nt en n aissan ce qu' en piélé» .
I! fallut cependant avoir recours à la Cour d e Brest, qui
co nda mn a les bériti ers au paiem ent des arrérages e t à la
co n tinua lion d e la r ente.
Ce reconrs a n x tribun aux eut li eu enco re en 17 20-2 2. Le
go u vern enr, s'éla nt rendu à Kerg roadès rappeler à la m arquise
~es o bligation s. dut s'en retourn er sans av oir obtenu sa ti s­ fact io n , « la d a me la marqllise n'ayant voulu porter état à scs
p ropositio ns >' .
NO ll s voyou s a ussi procéder contre les Alleno de . Sainl-

All o l1 a rn, h éritiers de Guillaume Ba rbi er, sieur de I el'll a to ux
( 1669, 1677, (886) à Saint-Renan el contre les Pouldu Maes­
triu s ( 1673) . etc., t' tc .
Quant a u rachat o n aITra nchissemen t des rentes léguées,
voici quelques-unes des conditions da ns lesqu elles il se fit;
En 1695 un e rente de 60 livres es t aITranchie à g6i livres
(éc uyer J ea n de Kern atoll x, sieur du P rédic). en 1702 un e
rellte d e 2LI livres es t achetée « 480 livres Cil espèces d'écus
valant alors 3 liHes I L! sols pièce II (marq uise df: Kelj ea nl, en
172 :) un e ren te de 18, livres 10 so ls es t remboursée'pa r 1.05g.
livres 10 sols (M. de Coatenez) .
No us verron~ dans un autrechapitre l'utili sa ti o n d es espèces
ain si entrées e n ca isse , d irectem ent par legs, par racllat d e
rente, provenant d' e x.cédenls de blluge l et alllres .
Les ressources ob lellu es pour « les lestnmeuts ') sont peu
importanles . No us ne conna i~sons pas les conditions dan s
lesqu elles se paya it le clroit sur l'acte testa m entaire , le taux
du droit. si même droit il y avai t 0 11 simplem ent coutume.
Les comp tes de 168i . IG8~ . dj86 portent « Chap îLre des.
aum ô nes reç ll es pour des les tiJm elJts 1).
U semblerait. en effet, CJlle ce sont des aumônes faites il,
l' hôpital, ca r bea ucoup sont an c>nymes,:n e correspo nd ent pa s.
a n nombre des tes ta m ents rédi gés, ni à leur importa nce et.
co ncern ent des d écès survenu s en des n\giolls élo ig nées , et
sont sO llvent remi ses au vicaire. Les so mm es reçues vnrient.
de;) sols à 3 livres, celles· c i provellant d e la n oblesse. Tre ize
testaments en 1678, 1679, 1680 rapportèrent 34 livres .
En 1708 . I,og . 1710, o n lit: « reç u pOLlL' le testament de
Robin e d e Kernezoe, do uairière de l\ e rl éa n: 3 livres e t 30
livres do nnées par défunt Le Coat pou r tes tam ell t et décla­
ration d e d erni ère volon té » .
Chapitre du drap m ortuaire. (, Se charge n t lesdit s.
comptables de x livres pour avoir prêté le drap mortuaire de
l'hôpital pO Ul' servir aux. m orts », nou s di sent les documents
100
. Ce chapilre apparaît en 1723 . La noblesse figure ici en
bonne place pOllr les sommes vel'sées. Le no m q ui ouvre le
chapitre es t cellIi de M. de Kerv ea tollx, 5 livres. le T6 juin
' 728 pui s ce nx d e Mm e d e I(e rv ea toll x et ~1me 'de Lesguern . .
( 1732) Mme de Kers ul g uen pOlir les fUl1 én.\illes de la dam oi­
sèlle de Kerl éan, 2 livres .
En somm e chapitre modes le.
Lin. fil, loiles. L'occupalion des malades assez valides et
des pauvres hospilalisés était de fil er du lin , du raparo n et de
l'étoupe. Cela nou s vaut le « chapitre d es deniers reçus pour
du lin qu e les pauvres ont fil é aux parti culiers et venle de fil
et de toile appartenant à ladite chapelle».
On trouve a in si pour 1682 et 1683, lJIlivres pourvented e
trois cents de toile et 3g livres 1 0 pour 3 poids et demi de fil
·et 14 livres p ou l' Il n poid s et demi.
En 168LI, 1685, 1686 . ce chapitre se totali se par 150 livres

~(san s compter les loil es po ur l'usage de l'hôpital )) . Mais nous
savons qn e les toiles étai ent fabriqu ées par de nombreux
tisserand s loca ux, profession depui s longtemps disparu e.
On fi la i t le lin apporté en o m'and e et cel Il i que l'on achetai L
Le prix dll lin au poids de Il li vres en 16go passa à Cl li vres
· en '73 2. Parmi les clients de l'hôpilal nO ll s avons noté un
marchand d'Auray.
Troncs, boîtes el tours de plais (quêtes) . Un autre chapilre
de la cha rge est celui des « tron cs . bouelles et tours d e plats » ).
Ce chapilre groupe les sommes recueillies à l'ouverture du
tronc de la chapelle Sa int-Yves, des troncs ou boîtes déposées
à la porte de plusieurs h abitants. Ces boîtes devaient être
n ombreuses , car on signale l'acha t de 12 boites et de 18
cadenas. Il était en outre effectué des quêtes à travers la
ville par deux pauvres de l'hôpital. .
. Les tours de plats sont les quêtes faites à la chapelle Saint­
Yves chaque mois et particulièrement aux solennités des fêtes
de Saint-Yves en mai et octobre.

101 .-
Les oITrandes en na~llre n'avaient pas l'importa nce qu'on
leur tl'OllVe dans les paroisses rurales des environs. On offrait
bien du from ent, seig le. bl é noir , lin, filasses et m êm e un e
chèvre et un veau, qui rapportèrent 5 livres, 2 sols , 6 deniers
( 1765) . Mais Saint-Renan éta it tln e ville sans campagne,.
comm e cie nos j ours d'ailleurs, et la formul e très fréq uemment
emp loyée est : c ( le p eu de bl é douné en offt'ande n, spécia le­
ment les jOllrs et fêtes de Saint-Yves .
Vente des hardes des pauvres. Parmi les coudition s d'ad-
mission à l'hôpital no us avons signalé qu e l'on demandait
aux hospitali sés d'abandonn er au profit de l'établissem ent les
qu elqu es hardes, meubles . obj ets et argent qu'ils possédaient
« en cas qu'il leur arriverait d écès )l .
C'est pourqu oi les comptes comportent un « chap itre des

etTets vendu s dudit hôpital par ceux qui ont entré en qualité
de pauvres et autres)) . Ces objets se vendaient su r la croix
devant le porche de l'égli se paroissiale à la sortie des messes
en même temps que les dons en nature otTerts aux égli ses,
o u le jour de la foire.
Evid emmen t le produit de ce chapitre n'aurait par suffi à
fair e vivre l'hôp ital. mais les ressources ain si obtenues éta ient
un bon app oint.
Quant à l'argent possédé par les pauvres à leur décès, si
n ous voyon s p arfois des som mes insignifiantes, n ou s tro llvons,
d'autres fois , 7 li vres, 2 livres, et même un e fois 660 li vres .
Nous avons noté précédemm ent en caisse ( 1 693, J 694 , , 695)
l'exi s tence de , 3 éc us à la Croix. Ces éC ll s provenaient de
FrançoiseJoul'an, quiavaitétéadmiseàl'hàpita l . à condition
de la isser e n cas de décès 13 écus à la Croix qu 'ell e avait pour
lors, laquell e décéda» : ci 42 l iv res 5 sols.
AU/l'es petites resso urces . « Reçu 5 sols pour la petite
clochette dudit hôpital ponr la lomn ée des reliq ues à Lanri­
voaré» (l Pou r les de llx petites c10cbes de l' hôpital pour faire
la tou l'D ée de Lanri voaré, .2 sols (j deniers» .

._- 1 02
Celle menlion apparaît eo 1,40 et se continu e jusqu'à la
Révoluti on. De mêm e qi1e l'on paie to uj ours l' honn eur de
p o rt er en p rocessin n , c roix, bannières, sla tu es, l'on paya it
ava nt la Révolution celui d'all er rep rése nter la chape ll e
Saint-Yves au pèlerinage fort s uivi de Lallrivoa re. L'égli se
paroissiale y envoya it croix et bannières , les autres chapelles ,
bannières , s ta tues ou cloch ettes .
D ue autre petile ressource signalee est ce ll e de la loca ti o n
de la cour de l' hôpita l les jours de foires et marchés pour la
rem ise de cheva ux et voitures, trnditio n lo nj o urs en cours
c hez les particu liers .
En 1 67,1 et l t'if4 « o n achète du pain, du bellrre et autres
nécessités ilUX pall\' res m a lades dudit hôp ital qui n e pouva ient
a ller c hercher anmône en ville >J . C'es t do nc q u'il s m endi él ien t.
~l a i s le 25 novembre 1700 , lin édit de Sa Maj es té vi ent
dïlllcrclire anx pal lvres des hôpitaux o u so ulagés d ps deni ers
d es hôp il a ux de mend ier so ns les peilles portées pa r l' éd it e t
aux h abilants des vi lles, bou rgs et paroisses d e donn er
l'aum ô ne à lellr porle ln ail le lJrs so us pein e d e 50 li vres
d'amen ne. Et, pour co mbl e, lego uv e l'l1 eur ayantdonne l'o rdre
« a ux enfants qui sont dans led it hôpital d'ama sse r au pro fit
dudit hôp ital les marnes, boues et fumi ers qll i sont entre
l'éta ng et le cimetière qui empêche le passage de venir à pied
en dehors du c;i metière, ce (11 1 e lesd i ts en fa nts aya n t com mencé
à faire et ayant fait deux à tro is mul ons, le n omm é J ea n
Le Sa ux le vie ux les a empêc hés, m ême m enacés e l les a
maltra ités et. com m e tous les ramas d es fumiers et c ura ges
des ru es el p laces d es bou rgs et vill es appartienn ent aux
h ôpitaux gené ra nx pa rce qu e ce la leur prod uit un lucre
co nsidérab le qu e des enfants peuvent faire fae ile m ent, led it
tréso ri er se po nl'v oira par devant le marqui s de Noinlel, n otre
Intendant de Province, tant pour ce suj et qu e poUl' tou tes les
autres diffi cultés qu i se présentent to uchant ledit hôpita l , .
103 ,-
Parmi les autres petites ressources de l'hôpital signalons le
{( pl'Oduit des amendes et confiscations ordonnées pal' le
Sénéchal », « Reçu de Yvon Philippon. J O sols pour l'amen(le
de son cochon et 30 sols de défun t J. Tandéo pour pareille
mnende(1690 l ( I ))J . En 1711,50 so ls proviennent de la vente
d'Iln boi ssea u de farine gâtée qui avait été sequestrée sur
Hervé Le Gllézennec et rem ise à l'hôpital. En 1784, l,21ivres 50
pour du beurre confisqué.
Les (, attouchements faits des contrats et bauxjudiciels, les
aumônes faites en l'endroit des adjudications)) sont d'autres
petits chapitres des recettes (2).
Le droit de juré crieur. Parmi les ressou rces non
négligeables de l'hôpital aux XVn e-XVIIIe sièdes nous trouvons
-celles du « droit de juré crieu r )). Il en es t fait mention pou r
la première fois dans le cahier des délibéra tions au [ CI' mars
1700. Nous savons aussi qu'en mars 1693 une taxe avait été
ordonnée par les habitants pour l'acquisition de ce droit,
suivant délibération du général de la ville. Ce droit avait été
acquis par moitié par le gouverneur de l'égl ise paroissiale,
l'autre moitié par Je gouverneur de l'hôpital. Mais ce n'est
qu'aux comptes de 1702 que s'ouvre le chapitre du droit de
juré crieur ou cc chapitre de la quaisse » c'est-à-dire du tam­
bour de ville chargé de faire les bannies et proclama tions.
(1) En 1698 l'honorable marchand Mathieu Piriou fut condamné à
18 livres d'amende pour détention de 60 aulnes de droguet que les officiers
des tr~ites suppo~a ien t prohibées. Il fit 8ppel de sa con,lamnation. En
altendantle rrsultat de cet appel il offre à l'hôpilal de recevoir les 18 livres
et en cas de non acception de les adresser aux directeurs de l'hôpital
. génëral de Brest comme étant de son option de les y porter ou de les
donner à l'hôpital de SaIllt-Renan. Il ajoute que cette offre n'est faite
qu'« en raison du zéle qu'il a pour les pauvres renfermés audit hôp iLal»
argument sérieux puisque l'oITre fut acceptée .1 en cons idération des bons
.et louables services qu'il a rendus pendant ses trois années de charge et
depuis ».
(2) Ce qui explique qlÙU bas d'acles de vente des archives notariales
~e rencontre la formul e « il sera présenté aumônes à l'hôpital général de
Saint-Henan ».

Qu'etait donc ce droit de jure crieur, et dans qu elles cir­
constances fut-il annexe à l'hôpital ~ Ce droit consistait, en
effet, en la cha rge exclusivement réservée à l'hôpital de fair e­
les bannies et proclamations les jou rs de foires et marches.
Un arrêt du Conseil d'Etat en da te du l er avri l 1692 portait qu e·
1. dans les villes et bourgs où les offices de jl1rés crieurs.
n'ont pas été levés, les droits en sont unis et incorporés aux.
fabriqu es des paroisses et communautés desdites villes et
bourgs ».
Cet arrest fut transmis à Saint-Renan avec la mention:
«( l'office de juré crieur créé héréditaire en la ville de Saint­
Renan modérée à quatre cent livres» scavoir «( la charge d e­
juré crieur de la ville de Saint- Renan fix ée par ledit rôle à
quatre cent livres, de .laquelle somme en sera payée par la
fabriqu e deux cent livres et par la communauté de la ville
deux cent livres)) au moyen de quoi les marguilliers des
fabriqu es fourniront seuls les tentures et autres choses néces­
saires pour les enterrements et ... les syndics des commu­
nautés feront faire les cris publics dan s lesdites villes et bourgs.
par telles personnes qu'ils aviseront et commettront à cet
effet.
Le r3 avril r693 M. de Nointel écrivait de Renn es à Mich el ·
Pou nec, procureur syndic de Saint-Henan: «( J'ai reçu la lett re­
que vous m'avez écrite au suj et de la taxe de qualre cent livres
qui doit être payée par la communauté et la fabrice de Saint­
Renan pour la charge de juré ct:.ieur qui y a été créé. Si les
administrateurs de J'hôpital veulent bien payer cette somme,
j e leur ferai expédier un e quitta nce de finance, en vertu de­
laquelle l'hôpital pourra j ouir des droi ts attribués à cette
charge et réglés par le tarif qui en a été arrêté par MonsieUl' "
de Pomereu ; mai s, s'il s ne sont pas dans le dessein de le faire ,
il faudra que la communauté et la fabri ce paient la taxe­
moitié par moitié ainsi qu'il es t porté par le rôle qui en a été

- 100

L' hôpital acquit les deux parts, ce qui lui donn a it don c la
to talité du droit. Mai s le 23 juin 1699 le Roi déclara que la
n écess ité des temps l'obligeait il Lire r des acqu éreurs de ce Lle
charge lm supplém ent d e finance qui fut fix é à 200 livres
pour Saint-R,man. Le reglement de ce supplément valut au
chirurgien Pierre F o në t, fabrique de l'église paroissiale, les·
inconvéni ents d e la vi site d'un huissier de Redon et un e
sais ie mobilière, p érip éties variées qui vaudraient à ell e seu le
un chapitre amusant et instru ctif.
Nous n'en re ti endrons que l'utilisa Lion fr équ ente de l'ex ­ pression « juré crieu r de corps e t d e vins» écri te à la main
e t qui n e se trouve pas dans les textes imprimés des Arrêts­ e t Déclarations ( r ).
Le compte p ersonn el où Jacques Ke rézéon, l'un des gou ­ verneurs, tint le d éLail d e ses comptes pour 1732, 1733, 1734-
es t fort précieux parce que les 27 bannies sont indiquées
avec leur objet e t leurs dates. Le fran çais d e ce gouvern eur­
es t fort divertissant; c'est celui que parlent et écriv ent
enco re actuellement une grande partie des bretonnants des
campagn es .
Ce compte es t n on moins précieux par to u s les petits d étails
qu'il fournit sur la vie locale.
Qu'annon çait le crieur? des ventes d e m eubles, blés, son,
graines de lin, des locatio ns d e ferm es , des convoca ti on s pOUl'
( i ) Les . C l'iellrS de corps et d8 vins son l des jurps et officiers de ville
qui étaient autrefois établis pour annollcer le vin qui était à vendre, les
enfants, pa piers et autre,; choses éga rées ou perrlues afin qu'on les pût·
recouvrer. !\>Iaintenanl ils ont réd uit leurs fonctions à lai re les céré­ monies des en terrements (in Dicti on. de Trévonx).
Voir à leur sujet: Gu ya l, Grand Répertoire de Jurisprudence au mot
crieur . M. DurteJle de !:=aint-Sauveur 11 bien voulu nous coofier cette
autre Ilote : Aux termes (l'une ordo nnance de Charles VII qui e.n lévrier
14t5 les r ri gea en titre d'o ffi ce. ils étaient inst.itués pour (( criC I' les vins
et les tavernes, criel' les corps ri es morts. aller quérir et rapporler les
rob es, manteaux et chnperons pour les obsèques et fnnéraill es, crier les
les r ]enrres ~ vendre et les cho'es perdu es ». Cf. Bulletin de la
Société archéo l. du F ' inistère, nJ09, p. 31.
106
paiement d e rentes et che fre nLes, redeva nces aux seig neurs,
d es pertes o u tronvailJ es d'argent, de bêtes, d es demand es
d'engilgements dans d es compagnies de caville ri e ou autres,
des ass ig nat io ns en ju s tice, ete ... .
Les mois d e grand rend ement des bannies éta ient juillet,
aoû t. novembre.
La banni e coûtait 8 sols et le tambonr crieur recevait en
outre 2 sols par banni e. Les comp tes étab lis pour trois ans
se montaient à 88 livres, 67 livres, lOB livres, 150 livres .
Donc recettes varia hIes, desquelles venai ent en déd uc ti on les
frais de contrôle perçus par le comm is du Contrôle et qui se
monlèrent à 13 livres pon l" lOB livres et le nombre for t
imposan t de répara tio ns à la « quaisse ".
Dépenses . En « d écharge» ou « d épense ») , les comptes
s 'ouvrent par les « fra is de réparati ons sur l'hôpital et les
h éritages pJi en dépendent )' , où rien de spécial n'es t à
sig nal er.
Nous pouvons établir le régime d es hospitalisés qui est le
même toute l'année, sauf en Carême et en Avent. Mention
spéciale est faite dan s tous les comptes du régim e des j ours
des Gras et des Rois, et du égime des malades ({ étant dans
leur lit )j'.
Tous les 15 j o u!"s « à la coutume)), achat de viande fraîche
de bo ucherie « acheté dans la halle» , viand e d és ig née sous le
nom général de bœ uf. Le porc est à la hase du régime , et
n'es t à peu près exclu sivement acheté qu'à des meuniers;
puis sont les pois blancs et roux et surtout les « blés» , qui
comprennent le seigle en grosse quantité, from ent, avoine,
mi s Lillon (segal- viniz en breton seigle et frome n t).
Le pain de from ent était réservé « pour le soulagement des
malades)j et pour les Gra s ; c'était « le pain de Carnaval».
L'avoin e blanche servait à faire du gruau et de la bouillie.
Le pain courant était le pain noir fait de seigle et de froment.

Les pelites quantités de m o ut.o n achetées étaient réservées aux
malades, en revan che le suif de m outon aj outé à la g rai sse
d e porc étllit abo ndamment utili sé pOli r meUre d a ns les
sO llpes. En Avent et en Ca rême la viand e es t remplacée par
le po isson ; à partir de 1675 o n spécifie: morne sèch e.
Le go uv ern eur de 1678 mêle en un e belle salade « viande,
bœuf. chand elle, graisse, lard. sel, chonx, fllmi er et anlres
denrées » . Dalls ces mêmes comptes on trouve cc pain blanc,
vin e t cochon g ras pour le j our et fête d e Sa int-Ma rtin n,
mention CJ ue no 1.1 s n'a von s r elro uvée da n s IlU Clll1 au tre com pte.
Cho ux. navels et poireaux co nstitu ent avec les pois les
-se nl s légum es.
Nous n e savo ns si les pois comprenaient les ha ri cots . En
tont cas le mot de harico ts ne se trouve pas jn sq u'à la
Hévolntio n, non plil s qu e ceilli d e pom me de lerre. légum e
Don t l'introd uc ti o n en Brelag ne ne daterait d'Ilill eurs qu e d e
la fin du xvm

siècl e. A partir de 1736 les pois sont sou s une
se ul e d ésig nation (( pois bl e uIT n. Les fèves sont connnE'S
d ès I7 14.
Le 1I0m bre d'œufs consommés es t in sig nifiant.
Le beurre est utilisé, m a is non en g ra nde proporti o n. Le
miel peu. Le vin et le pa in blanc sont réservés aux m alades
et pom les j ours des Gras e t les Hois, j ours où l'on utili se les
épiceries (( huil e. vin aig re. p oi l're, prunes. raisin s, mnscad e,
clons de g irofl e ", pâtés dans lesquels entrent ces épice ries;
la cannelle apparaît en 1697 parmi les épiceries.
Ces j ours de 1 iesse, on sert a us si du boud in, des rô ti s. et le
plat na ti onal. le farz , et, pour les Rois le gâteau traditionn el.
Les fê les d e saint Yves sont égalem ent marqu ées par de petits
exlra s.
Don c régim e rural.
En 17 20. 17 2 1. 1722 on d épensa par exlraord in aire du vin
et du pain blan c aù-d el il d es crédits habitu els. " les malades

108 --
Pmis de culle. - Ju sq u'en 1678 il es t celebre un e messe
chaque semaine, le samed i, à la chapelle. Le coû t en es t de-
18 li vres pa r an. soit environ 7 sols hl messe A partir de
167801 1 célèbre deux messes par semaine. les vendredi et
samed i et le prêtre qui en assure le service est souve n t qua­
lifie de chapelain ou aumônier de l'hôpital. La messe du
vendredi etait une fondation de juin 1677, en vertu de la­ qu ell e a ussi une place à l'hôpital etait réservee à un pauvre­ de Ploull rzel.
« F . Ma estrius, sieur de Kerveuleugan, de Plouarzel, d'uu
pieux etlonable dessein de con tribuer à perpetuite à J'en­
tretien des pauvres dudit hôpital , a voulu, veut et d és ire
dOllne r une partie de ses biens pour cet eITe t. .. à charge d e
faire dire à perpetuite un e messe à basse ,'o ix le j our de
vendredy de chaque semaine dans l'église dudit hôpital. à la
post-communion de chacune desqu elles messes le célébrant
conviera les assistants d e faire quelque prière à leur vo lon té
à l'intentio n c!Lldit fonda teur, prédécesseurs et successeurs,
et à la fin de lad ite messe led it célébrant dira un De Profundis
à haulte voix à la susdite intention. De plus on recevra un
pauvre de Plouarzel à l'hôpital, à qui on d onnera cinq sous
de pain par chaqu e semaine de l'année au-dessus de so n
ordinaire ~ .
E n 1733-1735, M. Thomas, prêtre, reçoit 65 livres par an
pour ces deux messes, sa iL 12 sols la nlesse.
En 1736 {( on a discontinu é de dire deux messes par se­ main e 1), mais en compensation on paie ce lle du sa m edi 12 sols
6 den iers. Même tarif les années su ivantes . Mais au bout de
quelques mois on reprend la tradition des deux m esses par

sema in e jusqu'à la Révolution. A ces messes régulières s'ajou-
taient des messes de Requiem. A l'hôpita l incombaient aussi
les fra is d'en sevelissement et d'en terrement des décedes et les
frai s dn culte: frais variables selon la solen nite, allant de
lOg
L'hôpital avait aussi il entretenir les objets du culte de la
-chapelle.
Nous n e sa vons si lès fêtes de saint Yves éta ient célébrées
c depuis la fond at ion de l'hôpital sous le patronage de sa int
Yves, patronage sous leqnel se placen.t de nombreux hôp itaux
-de Bretagne, alors qu'aujourd'hui saint Yves est surtout le
patron des avocats. II était donc autrefois surtout le patron
·des pauvres . Elles se célébraien t en mai ( 19 mai)etenoctobre
(29) (c pour sa tisfaire aux fondations faites tant par messire
Yves Serniou, prêtre, que par la dame de Kerourien li , nous
·disent les comptes cie 1666 . Celte date est celle de ces fonda-

'tions . Elle est donc aussi probablement celle çle l'origine de
·ces solennités . Elles cons istaien t en messes, offices, vêp res
de la veille et du jour, placebos. Les prêtres qui y prenaient
part recevaient en général 25 sols comme célébrants, 1 5 sol~
·comme assistants. Aux « cœ uristes )) on donnaient 3 sols;
·qllant à l'organiste ilto llcha it 15 sols.
Les dépenses de ces fêtes étaient compensées pal' de géné­
reuses offrand es . cc Le 19 mai 16ï2 il s'est trouvé au tronc de
M. Saint Yves 6 livres 12 sols 6 deniers, et le Jenden. lain de
Ja fête on fnt pour quêter, « ce qui rapporta e ll core 4 livres
·6 sols 3 deniers ».
Les pauvres honleux. - Sllivant la volonté cie quelques
bienfaiteurs de l'hôpital il était distribué aux pauvres honleulC
·de la ville des sommes de 10, 15 à 20 sols par sema in e. Il s
n'étaient pas 110mbrel])(, un budget de 42 livres pal' an
-ayant suffi pendant plusieurs années. Ces 42 livres annuelles
provenaient du « testamen t et dernière volon té» de M. de
Kerillas (1648). La répartition ne se fai sait c( qu'avec le
-consentement de M. le vicaire, des sieurs bourgeois et
habitants ». Puis les dépenses de ce chapitre sont de !O8 livres
.. en 1711-1713, 158 livres en 1714-17 [6 et 278 livres en 1717-
1719, « mais la remontrance est de n'avoir à payer que dans
.:les limites des fonda tions »

Lp- nombre des néce site ux fllt g rand, certain es années par

exelllp le, « durant les lI eiges et grandes ri g ll eurs de l'hiver
dan s le mois c1 e fév ri er 1695 Il , En 1696 , 16g7, 16g8. ce nombre
monta il 33 et l'on peut lil'e au ca hier des d élibérati o n s :
« Mess ip- llrs, les ayant-compte sont priés 'de remarqu er qll e
durant lellrs tro is années de ges ti o n desd its comptables, le
hlés, bellrre e t autres d enrées ont été ex trê m ement chers "in si,
qu'i ls le SOllt e ncore il l'resent, les seig les aya nt valll jll sq ucs
à six li vres tant de so ls le bo isseau et les autres g ra ill es à
proportion . Comme a uss i la viande e t le beurre ont éte fort
chers, ce qui est de la.connais~ance desdits ayant-compte ct
que par délibél'at ion du vingt e t d euxi è m e oc tobre 169 '; il

fut ordon né aux comptl1 bles d e faire c uire lin bo isseil u d e
seigle par se m a ine pOUl' êl. re d istribu é aux pauvres a rti sa ns
et jOllrna li ers n' étant e n éta t de p o uvoir gag ne r lellr vie pa r
la cig ll ellf des n eiges e t fro id eurs , ce qll'il s ont fe lit, d e tout
quoy il s rcqllièrent :Jcte " ,
Impôts et droils . - U n sC III impô t fi g ure aux comptes de
1666 à la Révolution : la cens il'e avec prix allant de 8 sols
par an à 20 sols ( , payés a u Roy no tre Sire dess u s les m a ison s
dé pend antdudit hôp ita l ". avec un e sllrco ti sa tion e n certuin es .
:Jnnees ( 1 6 il

, 1685 , 1686 .'1690, d19 1. 1692), dite" co ti sa li o n
extrao rdilla ire de la ce nsi ve " .
Les ca bi e rs d e clé li béruli o ns e t ce llx d es co mptes 1I 0 1l S o nt
fOlll'lli Pe ll de rense ig nemen ts inl é ressil lits sllr le chapitre cles
impô ts e t d es droi ls pal'ce qll e il ~' a des intcl'l'lIpti o ns dan s .
ces docllmenls e t qll'i ls fi gu rent la plilpart dn L emps a ux
dépe nses sa ns exp li ca ti ons ,
Son t e n dépe nse les ac tes prônaux tOllchant constru c ti o ns .
o u réparations de J'hôpita l, les dro its d'insinuation des .
tes tam ents, les aveux fomni s anx fiefs , l'insinuation des

de loyer, les droits d'amorti sse m ents et de nOllv ea ux acquets
sur les rentes co nstitu ées à prix d'argent (1705) , mai~ pOllr
lesq uel s il avait fallu nomm er les abienneurs.
En [693- 1695, des baux sont grev és de la g rosse tailJe et.
aŒrancllissement des feux.
En 1733, " Sa Majesté a eu la bon té de décharger les hôpi­
taux dll dixième n.
En 1767, il Y a en ca isse 8.000 livres . qlli sont pla cées en
h ypothèques , . au denier villgt · cinq suivant le derni.er édit
de Sa Maj es té et quitte de tOl lt dixième et vin g tième et alltres
encombrem euts ». Nous ue savon s ce qll'il advint de l'aITa ire
des droits d'a morti ssem en t ou verte eil j Il i Ilet 1734. Le ferm ier
de ces droits avait fait sig nifi er à l'hôpital une ordonn ance
du 3 j u i Il e t, d isa n L: «( Il 0 usa 1'0 Il S 0 rd 0 n Il é que dan s troi s moi s
pour tout délai, les admill istratrellrs de l'hôpital de ~aint­
Hena n représenteront les lettres patentes portant établi sse­
meut dudit hô piLal. A qlloi il fllt rl !Jlo ndll : « il n'ex iste pas de
lelLres patentes, l'h ôpital es t éri gé depui s longtemps, il c1 0it
être exempt d'amorti ssement et il l'a été par M. de Nointel n.
Un an plu s tard J'hôpital es t condamné par l'lntenclant
Général à paye r 262 livres récl a mées . «( Il accepte d e payer
cette fois, mais sa ns aqu iescer il celle ordonn ance, et ci e se
pOil l'voir allx Consl' il s en ce qll e ladit e ordonnan ce es t
con trai re à la protec Lioll cl u Hoy en fa veu l'd es hôpi ta Il x de
son royaum e n,
Eu 1743 nou velle mise en demeu re de payer ces d l'Qi ts . Le·
go uverneur, « se basa nt sur une déc ision cl ans des cas ana­
log ues au profit de J'hôpital de Châtea ubriant, établit un e·
requ ête an Sous-Intend ant afin de décharger l'hôp ital du
droit d'amo rtissement fond é sur l'ordonnance de Mgr l'In­
tendant du 31 aoùt 1739 et arrêté du Consul du 1 2 décembre
1740, co nfi r'mation d'icelle au proflt de l'hôpital de Château­
briant pO lll' rai son de pareil droit ». Nous ne sa vons ce qu'il
1 12
Les go u verneurs eurent m aintes occas io ns d'avoir à d éfen­
d re les droits de l'hôpital contre le po u voir central. la province

les seig neu rs, les pa rti c uliers . Nou s avo ns pu dém êler qu el-
.ques- un es co ncern ant la taxe des terres nobles pour l'arri ère­ ba n. les dro its rec toriels d u recte lll' de Plou za né . les droits
d e millage. le recouvrem ent d 'un e rente .
Frais d'aeles el de procédures . E n 1666 la d am e d e
[(erouri e n fit d ona ti on à l'hôpital de 66 li vres d e rente p a r
an à p reudre s llr d es terres sises à Lochri st en Pl o ugonvelin .
-Gelle do na ti on nécessita le déplacement du p rocureur et du
n otaire. Déplacem ent et vaca ti on coùtèren l 20 livres, plu s,
selon la trad ition, 2 li vres 10 sols « en colla tion audit no taire
lorsqu'il n ous mit ledit con tra t entre m ain s ap rès q ue ladite
cl a me J' avait sign é)J .
La copie d' un acte et sa « sig nifi ca tion » cnùtent 6 livres .
-e t va m ême po u!' qu elqu es ac tes en doubl e copie ju squ 'à
'2ll livres , le retrait d 'un ac te jlldiciel 6 li vres.
E n 1674 il es t d épensé 102 li vres ponr cop ie de jugement
·conda mn ant J a ne Le P ontois, clam e de Kerinou, à payer à
J'hôp ital 3.268 li vres 7 . 3 . 30 livres au g reffi er pour le retrait
-de l'acLe,30 so is à so n comm is p our l'extra it de J'ac te el
144 Ii l'l'es pour fra is de procéd ure . Pour toutes les p rocéclIl res
il es t fail gra nde con o m ma tio n d e papiers ve li n o n de peaux
de veli n tim b rés (20 so ls) . Les ac tes prô naux o u rem ontra nces
coùtent 15 sols Quan d on a fréqu enté J'bis toire d e ce tt e
·époq ue, o n doi t adm ire r l e talent de tous les hommes de loi à
tirer la quintessence d 'h on oraires d e la plu s p etite a ffaire :
l' aITa ire du Pould u en 1680 avait coûté 52 livres.
F rais divers. Ce sont les frais h abituels d e tout h ôpital ,
blanchissage. ch auffage, éclairage, entretien d e la cuisine ,
frais d e j ardinage, etc., et les frais occasionn els où n ou s
n'avo ns rien remarqu é m éritant d 'être sig nalé, sauf ce qu e
n ous en avon s distrait p our la vie sociale et économiq u e . Le
Notons comm e amusant: un petit pot de yin. Le 26juillet
1733, l'hôpital achèle des terres en Plourin, Lanr inou, à
-esc uyer Ange-Nicolas Pascouël, seigneur de Lezormel, paroisse
de Plestin, évêché de Trégui er, Il et en l'end roit a esté payé
au domestique dudit seigneur vendeur, la somm e d e dix
livres, sans qu oy ledil contrat n 'aurait pa s été con santy ll. Les
:omptes d e 1675,1 676,1677 signalent « 37 livres qu'on avait
donnés d' ex.traordinaire aux: pauvres malades de l'hôpital au x
sept solennités ». C'est la se ul e mention de ce tte dépense
que nous ne pou von s préciser. Et en 1678,) 679 , 1680, « 8 1 i v l'es
:l sols, pour passade aux passa nls étrangers su ivant l'ordre de
M. de I\eramparc directeur de l'Hoslel-Dieu )J ( 1).
Quant à l'unique servante elle était payée 18 livres par an.
Jusqu'en 185LI il n'y eut pas de personn el religieux au
service de l'établissement, bi en qll e le 24 octobre 1700
Anne Françoise de Robi en, marqllise de la Roche. « en ce
moment en ville II elî t mi s com me con d i ti on à Il n legs de
60 livres de feu son mar)' qn'en pins des pri ères que l'oll doit
faire audit hôpital, l'o n accepte nlle religieuse, « un e de ces
sa in les fill es qui de V Œ U et d e profess ion se so nl couju r 'és
au service des pauvres comme à Bres t et Hecollvran ce, sc
dédienl à la consolation des malades, à J'enseYe li ssemen l des
morls et a n sou lagement des personnes qui en aurait besoin
etqu e sur le refus des habitants d'accepter et de recevoir lad ite
fill e pour les ca uses cy-dessus, elle es t en droit et en pou­
voir de disposer des clites 60 livres et de les faire tourn er ai l
profit des au tres pa u vres qu'elle lrou vera a voir besoin Il. Et
(1.) Le dictionnaire de Trévoux définit passade, action de celui qui ne
fait que traverser un pays, signifie aussi les charités, assistances qu'on
demande en passa nt. Il y a ries hôp itaux où on reçoit des pauvres, où
on leU\' donne la passade. M. OUl'telle de Saint-Sauveur nous écri t à ce
sujet: « L. Maitre signale dans soo Histoire administrative des anciens
Mpitaux de Nantes, p. 1.95, qu'afin de s'assurer qu'apr ès avoir reçu la
passade, les pauvres ne revenaient pas aussitôt sur leurs pas , on les
marquait sur l'onglr. li. vec de l'eau forte pour reconnaître la fraude» .
la marquise apposa sa large signa ture à côté de celle du
vicaire perpP.tuel.
Le cahier des délibérations apprend qu'à ces conditions les
hahitants en opposèrent d'autres qu'ils raturèrent.
Et les choses restèren t en l'éta t.
Frais d'établissement du bilan. -Les comptes de 1672 ont
ceci de particnli er que la veuve d'un gOllverneur qui n e tint
son poste qn'un an, réclama qnelqu es honora ires (c pour le
retardement de ladite comptable à fnire dresser le présent
compte. 4 li vres 10 sols pour une journée en tière qu'elle a
été occupée à cette fin )) et pour huit au tres motifs qui
prouvent son ... désintéressement.
1673-167L I' Pour ln façon du p résent comp te cequ 'il plaira
à M. le comm issaire.
1682-1683. , Pour ln façon du présent compte ce quïl plaira
à MNI. les examin ateurs.
C'est la formule adoptée généralement, mais la colonn e des
chilTres reste vide.
A côté figure la dépense des 50 feuilles de papier timbré
pour faire le cahier de délibérations, soit 5 livres, 14 sols au
libra ire pour Je relier et 3 livres à M. le bailli pour le chiffrel'
el millés imer. Quant à M. le Sénéchal, il ajoute à sa signature
« gratis injavorem pauperum )J parfois.
Apprécia/ion générale du budget. De 1666 à 1742, nous
avons établi un état général des recettes et dépenses presque
ininterrompu; après 174 2 nous ne possédons que celui de
deux exercices.
Nons n'avons trouvé que deux déficitaires et encore ne le
sont-ils que pou r des sommes in signifiantes.
Quelques annotations accompagnpnt les conclusions bud­
gétaires . En 1672 on fait remarquer que le reliquat es t « en
monnaie d'argellt de France et en pistoles d'or d'Espagne
ayan t cours)) .

g énéral. Ln comptabilité de 168!, 1682, 1683 contient un e
errenr d e 34 livres au préjlldice de la chapelle. Le gouvernem'
la règle séa nce tenante de ses deniers .
Le gon vern enr s lli vant aya nt un compte débiteur et étant.
in so lvabl e, l'hôpital d oit supporter la perte de !50Iivres .
Quant aux go uv ern eurs de 1684, , 685 , 1686 , il s furentd 'un e
activité d ébord ante, revoyant toutes les archives, rep renant.
toutes les a ITaires oubliées o u traînantes, co nsultant, procé­ dant; leurs successeurs s'entendirent si peu qll'il s fournirent
d eux comptes séparés . On peut dire d'eux tOIl S qll'il s furent.
d ésintéressés (une exceptio n co nfirm e la régie) et dévoués.
L'utili s2 lio n d es excédents ne se fa isait que dn consenle­
ment des habitants, parfois en prêls à des particuliers, à la
fabriqu e paroiss iale, en avan ces pour le paiement des impôts ,
elc .. . [8fIo livres sont prêtées e n bo n et loyal prêt à éCllier
Guillaume Le Roux , sieur de Measion-Meur pOUl' trois an s
ail d enier 16 (1675, 1676, 16n ). D'autres fo is en achats d e
fermes , champs, maisons .
Si le prêt est malheureux les gouv ern eurs eu sont respon­
sables. Ceux de 1660 durent ainsi rembou rser Uil prêt d e
150 livres fait à J ea n Le :'\y. sieur de Lesg uen e t. .. bailli.
Pendant et après la Révolution. - Les archives de Saint­
Renan ont été la pro ie des fl amm es en l'an X. On ne sera
d onc pas surpris de l' indige nce de notre no ti ce pour la péri od e
révoluli onn aire. En 1788 el 1789 , Marie-Jeanne Desloges,
dam e de Lezérec, « dem emant en son hôtel, ru e Saint-Ma­
thieu », est administratrice de l'hôpital.
Le gOl! vernemeni de l'hôpital fut confi é à la veuve Mévd
d e 1790 à flo réal an Ill, puis à Jean-Bap tiste Aumaitre en l'an
III et IV. Après le décés d'Aumaitre , l'administration passa
à la citoyenne Marie-Nicole Bonaventure de Kersauzon d e
Penandre IT, femme Paliern e. En floréal an VI J'admini stration
de l'hôpital se conforme à la loi du ,6 vendémiaire au V. Cinq
- 11 6
'Canton d e Saint- Renan pour former Je bureau de régie et
administration des bi ens et aITaires de l'hos pice des pauvres
de Sa int-Rena n. Sont nomm és p rés ident, Guill;lUme Bouga ­ ron. secréta ire Hervé Le Hir et régisscllr Ga bri el Joulou. Le
burea u dut procéde r à des rec LJ ercll es pOlir établir ce qui était
dû à l'hôpita l pa r les départements de la Guerre et de la
Marine pO Ill' le servi ces de l'a n V et des années postérieures ,
com me a uss i dcs reul es app nrtena nt il la R.épubliqu e et dont
ia reconnaissa nce et le paiement se trouveraient interrompu s .
U ne parti e des biens de l'hôpital dut être confisquée, car on
· en voit p orter le prix de location au profit de la Caisse des
Domain es à partir de '794, peut ê Lre ce ux propres à la chapelle.
E n l'an IX la prés id ence passe au maire. ql1i es t alors M. Le
Hir, et l'hôpital d ev ient « J'hosp ice civil " .
Le 18 prairial a n XII, Ann e Le Hir, ex-reli g ieuse de l'Union
Chrétienn e d e Bres t, se propose co mille directrice, sou s la
s urveillan ce du bllrea u. Elle s'engage à donn er des comptes
c haque ann ée, à a ba lldonn er à J'hospice ses rétributions ! et
e n cas de mort « ses nippes, ha rd es et eITets à charge seule­ m eut de faire d ire 30 messes à so n intenti on I,. Elle sera
défrayée d e tO Il L et tO ll chera [ 20 fran cs par an. En cas de
sup pression de l'hos pice ou de son rappel à la communauté,
()n lui remeltra ce qui lui appa rti e uL. A ce lte fon ction ell e
ajoutait celle d'i nsti tutrice. No us voyo ns dans un compte
qu'il lui fut remis 25 fran cs pour . les petites écoles qu'elle a

faites aux enfants du sex~ p· èndan t s ix mois» .

E lle m érita les félicitations du bureau (3 thermidor an XIII)
« p our les services qu'elle rend au x pauvres, aux enfants
du sexe tant de la commune que des circonvoisines en leur
donnant ses soin s p our leur apprendre les créances de leur
religion, leur en seig ner à lire, écrire, et apprendre à travailler
chacun selon sa porlée JJ.:
A cette époque (1806), parmi les ressources fi guraient les

amendes versées par le sergent de police et une partie des
octrois, et les prodnits de la ferme. Les locati ons n'ont pas
va ri é de ta ux et sout régu li èrement payées depui s 1789 '
C'es t ain si qu 'elle vendit Ull cocbon 60 fra ncs, un e vach e
!O8 fra ncs , uu veau 9 francs, un autre veau r5 fra ncs . une
vac be 75 fra ncs , 1111 demi- cocbon 92 fra ncs 40 , Le boisseau
de fro ment valait à l'époq ue 36 fra ncs . (( L'éta t de détresse
où se t t'O uv e présentem ent l'hospi ce pa r s llil e cl es malbeurs
inséparab les d'un e g rand e révolu ti on » déc ide l'admini stra­ tion à rap peler à Mme d'Houchin , p ropriétaire de [( erg road ès
en Brélés (a vant la Hévolutio n en Pl ourin ), que pa r traité du
14 octobre 1757 e lle doit une rente d'un b oisseau de from ent
qui n'a pas été réglé depu is 1792 . Mais , qu and M. de Lesg uern
de Kervea toux rappelle qu'il a le d roit de m ettre un pauvre
de Ploua rzel à l'hos pice, o n lui répon d qu' on ne sait si ce
dt'Oit est aliéné ou invendu .
En 1807, Mme Le Hir étant g ravement malade, le sieur
Morel, vicaire de Brélès , propo~e pou r la second er Mme veu ve
Hul ein de I erdrevo r en Porspoder. Les débuts de celle ci
~l 'ayant pas été h eureux (ell e adm ettait des pauvres sans

auto ri sation ), on l ui pose des conditions : 120 fran cs pa r
a~1, nourrie dans son appartem ent comme les autres pauvres ;
elle apprendra gratuitement aux enfants du sexe de la ville à
lire, écrire , tra va iller, les ai sés paiero nt une rétribution à
l'hospice ; il n'y aura qu'un e fill e de confian ce, cell e qui y
était déjà , p as d'admi ssio n san s auto risati on, tenu e rég ulière
des comptes .
Mme Hul ein refu se ces co nd itions. ~111e Ma ri e-Fra nçoise
Masso n' de Lannili s s'offr e pO Ul' lui succéder, à condition
qu'o n reço ive à l'hospice so n frère infirm e. En I R I (, les
bau x des maisons, terres et ferm es appnrtenant à l'hôpital
son t reno n velés en J'étude de ~J . Mével, n olaire. Avec le
m aire, président né, M. Po ullaouec . curé, fait p artie du conseil
d'adm ini strati on. E n n o vembre. Mll e iVl aswn donn e son

1 1 8 --
tion et co nsid éran t que le prix de la vie a augmcnté, décide
de se passer de directrice et d e confier la directi on dc l'éta ­ blissement sous la surveillance des adm inistrateu rs il Iln e
ancienne domestiqne, Françoise Goacbel. dont le traitement
est fixé à 66 francs par an. A cet te époque, les 14 hosp itali sés
couchaient dans des lits clos et lits dits à lombeaux. Le
budget se montait en recettes à 2 .300 francs env iron . NOliS
ne connaissons pas le détail des dépenses. Disons cepen ­ dant que la nonrl'iture tota le coûtait 720 fran cs .
En 1 854, la Congréga ti on d es Filles du Saint-Esprit accorda
à la municipalité l'envoi d'une reli g ieuse cbargée des so in s
aux vieillards, Les bâtimen ts de l'ancien hôpital et la chapell e
qni ex istent to nj ollrs au ba s de la ru e Saint·· Yves furent
vendus en 1868 à des par ti culiers et remplacés par un bosp ice
des vieillal'cls constrnit à la même époque au lieu de Penanru
et dont les « sœu rs blanches 1) assurellt le fùnctionnement
sous le contrôle d' lIll e commission . A so n pignon ouest est
suspendue la cloche de l'a ncien hôpital de M, Saint-Yves.
Elle porte la date de dig2, les noms du parrain , de la
marraine. du vicaire pcrpétn el et des gouverneurs de l'épo­
que. Elle joue'son office el seri de li en entre le xvu' siècle
et le xx· ( 1).
D" L. DUJARDIN.

(11 Aux archives d'Ille-rt-Vilaine (C , 1290\ se trouve un Etat de
l'établisseme nt de chal'ité de l'hôpital Saint-Yves de Saint-Renan, de
ses fondations et reve1l!tS établi en 177.';' Le lotal se monte à 1. I61Iivr

L'hôpital au rait élé fondé rai' les marquis de la Hochp, seigneurs du
Curru . il l'illtention dE'squels se dit une messe tous les samedis. un P ater
et Ul) D e Profundis ct neuf sel'v ic~s pa r an . Ils spraiPll t allssi fondal f'urs
de la ch~pelle Saint-Yves. Il ne faut pas en conclure que l'hôpilal doit
son orij!ille ~ux seigneul's dn Cnrru. Les mots fonlé et fondateur
doivpnl Ê'ln) pris dans l~ SP.llS de ,( fondation rrligieuse Il . C'esl. si vrai
que la messe 01) samedi fu t [on ,l (>e l'Il 1677 quand l'hôp ital avait déjà
plusi~u l's siècles d'existence . .
DEUXIÈME PARTIE
Table des mémoires publiés en 1938
PAGES.
1. Le clergé regulier dan s le Fini stère en 1790 (suite
et fin ), par Dani el BERNARD . . . . . . . .. 3
Il. Un petit hôpital de Basse-Bretagne du XIV' siècle.
à nos j ours. L'Hôpital de Monsi eur Saint Yves
à Saint-Renan. par le D' L. DUJARDIN

III. L'évolution de l'aigl e héraldiqu e dans la presqu'île
de Crozon. A propos d' un e clef de voûte aux

armes de Trébéron-Poulmic, par M. R. ANTHON Y. 119