Responsive image
 

Bulletin SAF 1935


Télécharger le bulletin 1935

Le mouvement de la population dans le département du Finistère au cours de la période 1831-1920 et depuis la fin de cette période

G. Callon

Avertissement : ce texte provient d'une reconnaissance optique de caractères

Société Archéologique du Finistère - SAF 1935 tome 62 - Pages 11 à 52

LE MOUVEMENT DE LA POPULATION
DANS LE
DÉPARTEMENT DU FINISTÈRE
au cours de la période 1831-1920
et depuis la fin de cette période

Nous nous pwposons de rechercher, dans la présen te étude,
ce qu'a été le mouvement de la population dans le dépar­
tement du Finistère depuis l'année 183, (1) et voici la marche
que nous su ivrons dans cette recherche.
Nous indiquerons d'abord ce qu'est la superficie du Finis­
tère. Puis, envisagea nt l'ensemble des 90 années éco ulées
depuis l'année 18:3 [ jusqu'à l'année '920, qui a précédé le
premier recensement d'après la g uerre de 1911l, effectué au
début de 1921, nous verrons successivement ce qu'au cours
de la période 183 1-1920 il est advenu dans ce département:
10 du chiG'l'e de sa population, de la densité de celle- ci et des
di vers élémen ts (rural et urballl, français et étranger) qui
entrent dans sa composition; 2° des éléments qui concourent
à déterminer directement le mouvement de la population,
savoir: d'une part. la natalité, la mortalité (avec lem résul­
tante, la balance des naissances et des décès ) ; et, d'autre part,
les excédents, soit d'émigration, soit d'immigration; 3° de
(1) Pour la plupart des départemenls français, ['élude que nous avons
faile SU I' le mouvement de la population commence il l'année 1821, où a
eu lieu le premier rpcens~l(jelit efr~clué en une période où [es relp.vés
de l'état civil peuvent être considérés comme suffis~mment exncls Mais,
pour le Finislrre ainsi que pour un certaiunombrp d'autres départements
maritimes de la rég-ion de ['oupst el du nord-ouest, nous a VOliS des raisons de
douter de ['exactitude du recensement de 1821, et pOOl' ces départements
nous croyons prélt'rable de prendre pour point de départ de notre élude
j'année i831, le recensement qu'il ya eu cette année-là semblant avoir
présenté dcl meilleures garan ties d'exactitude.

certa i ns au tres éléments (mortinatalité, nuptialité, pourcentage
des naissances naturelles par rapport au nombre total des
nalssances, nombre des naissances légitim es par mariage,
divorces) qui se rattachent aussi, mais de façon moins directe,
au mouvement de la population.
Enfin nous compléterons les chapitres où ces divers points
seront examinés, en indiquant comment la situation s'est
modifiée à leur sujet de la fin de la periode 1831-1920 à
l'année 1930 inclus.
1. Superficie
La superficie du Finislère, telle qu'elle a été déterminée par
le service géographique de l'armée à 'la fin du siècle demier,
cst de 7 029 km. 47 , Ce chilTre, supérieur d'Ull peu plus d'un
septième à celui (de 6.122 km.) qui ' représente la superficie
moyenne de l'ensemble des 90 départements français, place
le Finistère au 2l

rang sur la liste de ces départements
classés suivant l'ordre décroissant de Jeur superficie (les trois
premiers rangs appartenant à la Git"Onde, aux Landes,
à la DO'fdogne, qu i ont respectivement 10.725 km . 60,
9.33LI km. 04, 9.224 km. 20 de superficie. et les trois der­
niers à la Seine, au Territoire de Belfort, au Bhône, dont la
superficie n'est q ll e de 479 km 50, 608km.Llg, 2.85g km 34).
II. Population
A. VAHIATlON DU CUIFFllE DE lA. POPULATION ET DE SA DENSITÉ
Nous rechercherons d'abord comment la population et sa
densité ont varié de rec t:nsement en recen~'ement dans le Finis­
tère entre les deux recensements effect ll és vers le commen­
cement de la période 1831-[920 (mai-juin 1831) et vers sa fin
(6 mars 1921), ainsi aussi que du second de ces deux recen­
semen ts à celui de Ig3 I. Puis. comme Jes dates des

ment, ni avec le commencement même de la période 1831-1920

(lér janv.ier 1831), ni avec sa fin (31 décembre 1920); et que,
de plus. les recensements intermédiaires. ainsi que ceux de
1926 et de 1931 ont été effectués à des dates différentes de
rannée (alors que c'est à des années entières, allant du
1" janvier au 31 décembre que s'appliquent les statistiques

officielles du mouvement de la populatiou). - nous indique-
rons, en second lieu. comment la population a varié: de l'origine
à la fin de la période 1831-1!J20, c'est-à-dire du 1e ' janvier
1831 au 3' décembre 1920) ; et ensuite du 1

janvier 1921
au 81 décembre 1930.
1° Variations de recensement en recensement
La population du Finistère, qui était de 524.396 habitants
au recensement du début de la période 1831-1920, a d'abord
augmenté presque sans arrêt pendant longtemps, s'élevant
.successivement à 627.304, 681.564 et 809'771 habitants aux
trois recensemen ts de 1861, de 1.s81 et de 191 1 ; après quoi,
elle a, au contraire, subi une baisse importante qui l'a fait
descendre à 762.514 habitants au recensement de 1921.
De son côté, la densité de population du département qui se

mesure au nombre d'habitants par kilomètre carré a suivi,
bien entendu, une marche analogue: commençant par
s'élever de 75 habitants par kilomètre carré en 1831 à 89 en
1861, 97 en 1881, Il5 en 19" ; et après cela redescendant
à 108 habitants par kilomèt.re carré au recensement de 1921.
Les chilfres qui vienutlnt d'être indiqués ainsi pour le recen­
sement de 1921 (population de 762.514 habitants et densité
de population de 108 habitants par kilomètre calTé), donn ent
·au Finistère le g" rang sur la liste des go départements fran­
çais sous le rapport du ·chiffre de la population, et le 12' sous
le rapport de la densité de population.
On peut d'ailleurs remarquer qu'au taux de 108 habitallts
trouve supérieure, d'un peu plus de moilié, à ,la densité
moyenne (de 7[ habitants pal' kilomètre carré) 'constatée pour
l'ensemble de la F'rance au recensemen t de 1921 ; mais il ne
fa u t pas perd re de vue que celle-ci a été Ilotoi remen t peti élevée.
Nous ajoutel'Ons que, depuis la fin de la période 183[-1920,
la population du Finistère a encore diminué aux recensements
de 1926 et de If)31, où elle s'est trouvée respectivement de
753.702 puis de 744.2g5 habitants (au lieu de 762.51ll à celui
de 192 [). En même temps, la densité de population du dépar­
tement a baissé sensiblement aussi, passant de 108 habitants
par kilo métre carré en Ig:!1 à L06 en Ig3[.
2' Variations de la population du l

janvier 18.} 1
au 81 décembre 19:!0 et ensuite au 3 J déc embre 1930
Si , nous partageons d'abord les go années 183 [-1g20 en
quatre périodes partielles (corn prenant les 30 années 183 (~
1860, les 20 années [861-1880, les 30 années 1881-1910, les
[0 années Igll-1920), dont les limites respectives ([6r janvier
1831,1" janvier 1861, lerjanvier 1881, [.rjanvier 1911,31 dé­
cembre 19:.IO) correspondent à peu près aux dates des cinq
recensements env isagés au premier alinéa de la première par­
tie de ce chapitre, les chiITres des colonnes 2 et 3 du tableau
annexé à la présente étude permettent de reconnaître qu'au
cours de ces ~O années la population du Finistère a successi­
vement :
Augmenté d'environ 101.100 habitants (soit de 3.370 en
moyenne par an , ou de 58 par an et pour 10.000 habitants) du

janvier 1831 au 31 décembre 1860,.
Augmenté d'environ 52.900 habitants (soit de 2.645 en
moyenne par an, ou de 4.0 par an el pour 10000 habitants) du

janvier 1861 au 31 décembre 1880,.
Augmenté d'environ 130.800 habitants (soit de [1.360 en

moyenne par an, ou de 58 par an et pour la 000 habilants) du

Duninué enfin d'environ 46.500 habitants (soit de '1.650 en
moyenne par an) du 1" janvier 1911 au 31 décembre 1920 ;
Et au total. pal' conséquent, augmenté d'environ 2·98300
habitants (soit de 2.6 '18 en moyenne par an ) dans la période

entière du 1" janvier 1831 au 31 décembre 1920 ..
Elle a ainsi augmenté de 45 % du chijJi'e du débu.t dans
l'ensemble des 90 années de la période 1831-1920. Mais, en
réalité, elle a commencé par augmenter encore plus avant de
diminuer ensuite; et si on la suit, en conséquence, dans
son évolution au cours des diŒérentes parties de la période,
on reconnaît :
D'une part, que, de 1831 à 1910\ elle a augmenté succes­
sivement: de 19 % du chiffre de 1831 dans l'ensemble des
30 années 1831-1860; de 8,5 % du chill're de [861 dans l'en­
semble des 20 années 1861-1880; de 19 % du chiffre de 1881
dans l'ensemblè des 30 années 1881-1910 (ce qui correspond à
une augmentation annuelle moyenne, d'abord décroissante et
. d . 63 0 / 43 0 / 63 0 /
ensuitecrOlssante, erespecLIvement /0' /0' /0)
100 100 100
D'autre part, que, depuis 1911, elle a, au contraire, diminué
de 5,5 % du chilTrede '91 1 dans l'ensemble des 10 années 1911- -
1920 (ce qui correspondant à une baisse moyenne annuelle de
55 0/ ).
100/

Enfin on a vu plus haut que la population du Finistère a
continué à diminuer depuis lafin de la pél'iode 1831-1920. Elle
a baissé rJ'environ 18.200 habitants (soit d'à peu près 2,5 %
du chiffre de 19:!l) dans l'ensemble des 10 années 1921-1930;
et sa baisse annuelle moyenne, notablement inférieure ' à ce
qu'elle avait été de [gl 1 à 1920, s'est ainsi trouvée à ce moment
de _ 25 %.
B. nÉl'AHTlTlON DU CllHèFHE DE LA l'Ol'ULATlON TOTALE;
[0 EN l'Ol'ULATlON URI3AINE ET l'OPULATlON HUHALE ;
2° EN POPULATlON FUANÇA[SE ET POPUJ"ATION ÉTUANGÈnE
J O Population urbatne et population rurale
En 18[ 16, où l'on a fait pour la première fois, la distinction
entre la population urbaine et la population rurale, la popu­
lation urbaine représentait, dans le Finistère, 20,5% du
chiffre de la population totale. Depuis lors, sa part dans le
chiffre de la population totale a t:ll1tôt augmenté, tantôt
diminué, et dans l'ensemble elle a sensiblement augmenté
jusqu'au recensement de 1911 où elle s'est trouvée de 27,9 %
avant de redescendre a 26,5% en J 92 J. En somme, du recense­ men t de J 8[16 a celu ide '921, la popula tion ru l'ale a toujou rs eu
une très forte majorité, dans le Finistère, sur la population
urbaine; mais cetLe maj orité:1, dans l'ensemble, sensiblement
diminué depuis 18[,6.
D'un auLre côté, si on suit les deux éléments (rural et
urbain) de la population dans leur évolution depuis qll'on a
commencé à les compter séparément (en envisageant main­
Lenant l'importance. en valeur absolue, de leurs effectifs, et
non plus leurs taux de pourcentage par rapport au chiITre de
la population totale), on reconnaît que, du recensement de
18L

6 a celui de [9 21, la population rurale et la population
urbaine ont dans J'ensemble, commencé par augmenter for­
tement l'une et l'autre, avant de diminuer de beaucoup moins
ensuite qu'elles n'avaient augmenté Lout d'abord. Finalement.
elles ont passé de 486.624 et 125.527 habitants en 1Bl

560.691 et 20l.B23 en 1921 ; mais en augmentant ainsi toutes
deux, elles se sont en réalité, accrues dans une proportion
très différente, qui a été de 13% pour la population rurale
et de 61% pour la population urbaine.
11 est intéressa nt d'ailleurs de noter que, parmi les villes
formant la population urbaine du Finistère au recensement
de 192 [, on compte : une grande ville (Brest) dont la popula­
laLio n a beau coup progressé depuis le milieu du siècle
dernier (passant de 6 1.160 habitants en 1 85 1 il 7LI. 538 en
19 21) ; puis derrière elle, dix autres villes de plus de
5. 000 âmes (Quimper, Morlaix, Douarnenez , Sainl- Pierre­ Quilbignon, Quimperlé, Landerneau, Saint-Pol-de-Léon, Ponl­
l'Abbé, Concarneau, Tréboul C I), dont la population,
constatée au recensement de 192 1 118.[ 14 4. 13.93 1,1 2.259,
12.003,8'99

, 7'735, 7.439, 6.637, 6.170, 5.047 habitants) ,
es t supérieure, pOllr toutes, à ce qu'ell e était en 1 85 1.
Nous ajouterons (pour compléter ceLLe parti e de nos obser­
vati ons) que, depuis la fin de la période 1831- 19 20, les deux
éléments (rural et urbain) de la ·population ont passé
respectivement, clans le Finistère, cles chilTres cie 560.691 et
:101 .823 habitants . indiqués plus haut pour le recensement
de [9 2 l , il 530.1 L I9 et :11 L I. 146 à cel ui de 193 I. Le premier a
clonc encore beaucoup climinué, tancli s que le second a . au
contraire, augmenté; et dans ces conclition s, la part ci e la
population urbaine clans le chilTre de la popu lati on to tal e a,
elle aussi, augmenté clans ce départem ent s'élevaut de 26,5%
en 192 1 à 28,8 % en 1 93 l.
2° Populalion française et population élrangère
Au recensemellt cie 1 85 [, qui es t le premier où l'o n ait
consta té sépa rément la pop ulation fran ça ise e t la population
étrangère, on a co nstaté, clans le Finistère, un chiIl're cie
532 étrangers, corresponda ut à un taux de 9 étrangers pour
10.000 hab itan ts . Leur nombre ensuite a tantôt diminué,
tantôt a ll g menté. et dans l'ensembl e a légèremen t diminué
du recensement cie 1 85 1 Ù celui cie 1896 où il s'est trouvé cie
(i ) Il ya encore dans le Finistère, d'autres communes dont la popu­ lation dépasse 5.000 â IIl CS. Mais ùans ces co mmunes la populatioll
agglomérée au chel-lieu est de moins de 2.000 âmrs ; et dès lors la
population de ces communes est considérée comme rurale dalls Jes

3::17; mais il s'est, après cela, relevé à 4::15 au recensement de
1911 et à 466 (ou 6 pOUl' 10.000 habitants) à celui de 1921.
Ce taux de six étrangers pour 10.000 habitants est inférieur,
d'un tiers, à celui du début; et comme il n e représente
d'ailleurs que moins du soixantième du Laux moyen (de 395
étrangers pO UI" 10 .000 habitants) constaté pour l'ensemble de
la France au recensement de 19::11, on peut le considérer
comme extrêmement faible ; il place le Finistère au premier
rang sur la liste des 89 départements français (autres que la
Lozère) ( 1) classés suivant l'importance relative croissante de
l'élément étranger qui s'y trouvait à ce moment (le second
rang, immédiatement derrière lui, appartenant au Morbihan
où il n'y a eu que 8 étrangers en moyenne pour 10.000 habi-·
lants, et le dernier aux Alpes-Maritimes où il y en a eu le
chiffre énorme de 2.8[5 pour 10.000 habitants, qui s'est
encore retrouvé sensiblement le même au recense men t de
19 31 ).
Il convient d'ajouter que, depuis [9::1 l, le nombre des
étrangers a de nouveau augmenté dans le Finistère (tout en
y restant toujours très faible), le nombre des étrangers qu'on
ya constatés ayant été de 757 au recensement de 1926, et de
1.188 (ou 16 pour 1.000 habitants) à celui de 1931.
Comment d'ailleurs se répartissent, par nationalités, ces
étrangers dont on vient d'indiquer le nombre ~ Si on le
recherche d'abord pour le recensement de 1911 qui a immé­
diatement précédé la guerre de I!p4, puis pour celui de 1926
qui est le dernier recensement pour lequel on connaisse
actuellement cette répartition, on constate (en s'en tenant,
pour chacun d'eux, aux nationalités dont les contingents ont
été d'au moins 1 % du total) :
D'une part, qu'au recensement de 1911, les étrangers les
(i) Ce classement a été [ait sans tenir compte de la Lozère, le total, de
deux étrangers seulement, indiqué pOUl' ce département au recensement
de 192i, étant très vraisemblal:ilement inexact.

plus nombreux du département étaient Anglais (formant
2LI% du total) puis que, derrière eux, venaient les Italiens
(20%), Espagnols('2%), Suisses (9%), Belges (9%), Alle­
mands (8 X ), Américains (8 %), Russes (2 %), Turcs (1 X),
Autrichiens (1 %) ;
D'autre part, qu'au recensement de 1926 (où l'élément
étranger a été près de deux fois plus nombreux qu'en 191I),
ce sont les lLaliens, les Belges et les Espagnols qui ont occupé
les trois premiers rangs de la liste lavec contingents de respec­
tivement 32, IG et 11 % du total) tandis que les Anglais
(dont le contingent s'est trouvé réduit à 9 %) ne se sont plus
placés cette fois qu'en quatrième ligne, suivis des Polonais
(6 % l, Américains (5 %), Suisses (5 X), Africains (2 X).
En somme, du dernier recensement d'avant la guerre de
1916 à celui de 1926, l'élément étranger a proportionnelle­
ment beaucoup augmenté dans le Finistère ltout en Y l'estant
encore très faible \. De plus. il y a subi des modifications
assez importantes dans sa composition, car si, dans les deux
cas, on voit figurer sur la liste des Italiens, des Belges, des
Espagnols, des Anglais, des Américains, des Suisses, des
Russes, c'est d'abord suivant des proportions toujours diffé­
rentes qu'ils y figurent dans les deux cas, et à des rangs Je
plus souvent diΎrents. Puis on remarque aussi l'absence en
1926 sur la liste, des Allemands, Turcs et Autrichiens,
réduits les uns comme les autres, à des proportions trop
mininimes pour pouvoir y être encore mentionnés, tandis
- qu'on y constate, au contraire, la présence d'Africains qui
n'y figuraient pas en 191 l, ainsi que de Polonais alors
confondus avec d'autres nationalités.

III. Eléments déterminant directement
le mouvement de la population
A. NATALITÉ
Le nombre annuel moyen des naissances, qui était de
19.501 dans le Finislere au début de la période 1831-1920,
s'est relrou vé presque exactement le même en 1846-1850,
apres avoir été un peu plus faible de 1836 à dLlo et au
contraire un peu plus fort de 18LII à 1845. Il a ensuite
augmenté pour s'élever, en 1872-.1876, à un chiŒre de
23.536, qu'il a sensiblement conservé dans le cours des 19
années 1877-1895; puis après une nouvelle hausse, au
lerme de laquelle il a atteint, en 19°1-1905, un chiŒre de
~4.b67 · qui est le plus élevé de loute la période, il a diminué
fortement dans l'ensemble des huit dernieres années d'avant
la guerre de 1914, où la moyenne annuelle constatée a été de
22.918 en 1906-1910 et de 21.5,,8 en 1911-1913.
De son côté, le taux de la natalité a corn mencé par
beaucoup baisser dans l'ensemble des 20 premières' années
de la période 1831-19:10, où il a passé (oon sans certaines
fluct.uations) de 365 naissances pour 10.000 habitants en
1831-1835 à 318 en 18L

6-1850. 11 a ensuite augmenté pour
s'élever, en 1872-1876, à un chiŒre de 23.536 qu'il a sensi­
blement conservé dans tout le cours des 19 années 1877-
1895; puis, apres une nouvelle hausse, au terme de laquelle
il a atteint, en 19°1-1905, un chiŒre de 24.067 qui est le plus
élevé de toute la période, il a au contraire diminué fortement
dans l'ensemble des huit dernieres années d'avant la guerre
de 1914 où la moyenne annuelle constatée a été de 22.918 en
19°6-1910 et de 21.5LI8 en 1911-1913.
De son côté, le taux de la natalité a commencé par
beaucoup baisser dans l'ensemble des 20 premières années

l1uctuations) de 365 en 1831-1835 à 318 en 1846-1856). Il a
ensuite retrouvé, en 1872-1876, un chiffre presque égal à
celui du début; et depuis il a de nouvpau baissé, cette fois
sans arrêt, pour aboutir, à la veille de la guerre de IgILI, aux
deux chiffres encore relativement assez élevés, de 286 et de
265 naissances pour 10.000 habitants pendant les cinq années
Ig06-lglO et les trois années Ig11-lgJ3.
Ce mouvement de baisse s'est après cela accentué dans
l'ensemble des six années IgI4-1g[g, car si, pour ces six
années, on ne peut indiquer ce qu'a été le taux de la nata­
lité pour 10.000 habitants (le chiffre de la population d'alors
étant impossible à déterminer avec une. exactitude susffisante),
les statistiques officielles définitives de l'époque permettent de
reconnaître qu'en valeur absolue le nombre des naissances
est tombé à 14.32g en moyenne par an pendant les cinq
années Ig14-lg18 et à 13.g51 en Ig[g.
Un relèvement important s'est produit, par contre, en [g20,
où on a constaté un chiITre de 2 [.g58 naissances, correspon-

dant à un taux de 288 naissances pour [0.000 habitants.
Finalement, si l'on envisage l'ensemble des go années,
183[ -lg20, et qu'on les partage entre les quatre mêmes
périodes partielles qu'au chapitre précéden t, les chiffres de la
colonne LI du tableau ci -annexé permettent de reconnaître que,
dans le Finistère, au cours de ces 90 années, il Y a eu ;
1 ° Dans l'ensemble des 30 années 1831-1860. un total de
595.500 naissances, correspondant à une moyenne annuelle de
Ig 850 naissances, et à un taux moyen de natalité de 338
naissances pour 10.000 habitants;
:.}o Dans l'ensemble des 2{) années 1861-1880, un total de
[/59.500 naissances, correspondan t à une moyenne annuelle
de 22.975 naissances et à un taux moyen de natalité de 351
naissances pour 10.000 habitants;
3° Dans l'ensemble des 30 années 1881-1910, un lotal de

de 23.613 naissances et à un taux moyen de natalité de 316
naissances pour 10.000 habilants ;
Llo Dans l'ensemble des 10 années 1911-1920, un total de
172.200 naissances, correspondant à une moyenne annuelle
de 17-220 naissances (le taux annuel moyen de natalité pour
10.000 habitants étant impossible à calculer pour l'ensemble
de ces dix années; mais ce taux ressorlanl allx deux chiffres
indiqués plus haut de 265 naissances pour 10.000 habitants
dans l'ensemble des trois années 1911-1913 et de 288 en 1920);
5° Enfin, dans l'ensemble des 90 années 1831-1920, un total
de 1.935.600 naissances, correspondant à une moyenne de
21.607 naissances par an.
En somme, la natalité a d'abord augmenté quelque peu,
dans le Finistère, de la première à la seconde des trois périodes
partielles comprises dans l'ensemble de~ 80 an nées 183 [-
1910; puis elle y a, au contraire, beaucoup diminué de la
seconde de ces périodes partielles à la lroisième, ainsi que de
celle troisième période à celle des trois années 19[ 1-1913 (en
sorte que , de la première période à celle-ci, elle a baissé, au
total, de 22 X ). Elle s'est enfin relevée notablement en 1920,
et si on la compare à ce qu'elle a, en même temps, été clans
l'ensemble de la France [où l'on a compté 274 naissances par
an et pour 10.000 habitants · (pend an t les 30 années 1831-
1860), 2.59 (pendant les 20 années 1861-1880 ),222 (pendant
les 30 années 188 [-1910), 188 (pendant les 3 années 19[J-
1913),213 (en 19:w)], on voit que, dans le Finistère,la natalité
a été très notablement supérieure à la moyenne générale de la
France dans tout le cours des 83 années 1831-1913, ainsi
qu'en 1920.
En particulier, le taux de 288 naissances pour 10.000 habi­
tants qu'il y a eu dans le Finistère en 1920 est supérieur de
35 X, au taux moyen de natalité (du reste notoirement très
faible) qu'on vient d'indiquer pour l'ensemble de la France;
oÙ un taux de natalité aussi élevé ait été constaté celle
année-là.
D'un autre côté, ce taux de 288 naissances pour 10.000
habitants est supérieur aussi à ceux qu'on avait constatés
dans le Finistère au cours de huit années qui ont précédé la
guerre de 1914. Par contre, il est inférieur à tous ceux qu'on
y avait observés dans l'ensemble des 75 années 1831-1905;
mais la différence en moins n'est pas, en général, très impor­
tante: elle ne varie le plus souvent que de 6 à 17 %' et elle
n'alleint exceptionnellement 20 à 21 % que par rapport aux
taux des cinq années 1831-1835 et des cinq années 1872-1876.
Enfin, si nous comparons la situation à ce qu'elle a été
dans les pays étrangers ci- après mentionnés pout' lesquels
nous connaissons les résultats du mouvement de la popu­
lation en 1920, nous constatons que, celLe année-là, le nom­
bre des naissances pour 10.000 habitants a été de 31g en
Italie, 300 en Espagne, 281 en Hollande, 271 en Allemagne,
263 en Norvège, 254 en Angleterre ( 1) et en Danemark, 253
en Finlande, 235 en Suède, 224 en Autriche, 221 en Belgique,
209 en Suisse, et nous voyons a-insi que, sur ces douze pays,
il n'y a que deux (l'Italie el l'Espagn.e) où la nataillé ail été
plus élevée que dans le Finistère, tandis que, dans les dix autres,
elle a été, au conlraire) moins élevée dans une proportion variant
de 2 à 27 %.
En présence de tous ces chiITres. il faut sans doute regret­
ter que la natalité, en se relevant, comme elle l'a fail dans le
l''inistère en 1920, n'y ait pas retrouvé le taux qui avait éLé le
sien au début de la période 1831-1920. Mais la nataliLé ayant
baissé à peu près partout du début à la fin de ceLte pédode,
et y ayant même généralement baissé dans une proportion
plus forle que dans le Finistère, on voit aussi, par les chiITres
(1) En parlant rie l'Angleterre dans celle étude. nous entendons dési­
gner noo l'Angleterre proprement dite, mais l'ensemble de l'Auglelerl'e,
du Pays ùe Galles, rie l'Ecosse et de l'Irlande.
donnés plus hant qu'en celte année Jg:!O la natalité s'est
trouvée nettement supérieure, dans ce département, à ce
qu'elle a été dans tous les autres départements français, ainsi
que dans la grande majorité des pays étrangers énumérés
ci-dessus; et des lors, on est certainement fondé à dire que
la situalion, au point de vue de la natalité, se trouvait assez
satisfaisante dans le Finistère à la fin de lapél'iode 1831-1920.
Nous sommes malheureusement obligé d'ajouter que depuis
elle s'y est modifiée dans un sens nettement défavorable, car
si l'on cherche ce qu'elle y est devenue, d'abord dans l'en­
semble des cinq années qui ont suivi la fin de la période
1831-lg20, puis dans l'ensemble des cinq années Ig26- [930
(en tablant sur le chiITre de la population moyenne du dépar­
tement au cours de chacune de ces deux périodes de cinq
ans), des calculs très simples permettent de reconnailre que
le taux annuel moyen de natalilé y est descendu à 237 nais­
sances pour 10 .000 habilants daJ!s l'en~emble des cinq années
1921-1925, '212 dans l'ensemble des cinq années 1926-1930,
el par conséquent à peu près 225 dans l'ensemble des dix années
1921 -1930.
Dans l'ensemble donc des dix années Ig21 - Ig30, et surtout
des cinq dernieres de ces dix années, la llatalité s'est trouvée
descendre beaucoup plus bas dans le Finistère qu'elle n'y
avait jamais été de 1831 à 1913 ainsi (lu'en Ig20; mais elle y
est encore restée plus élevée qu'elle n'a, en ces mêmes années
1921-'g30, été dans la plupart des au trcs c1épartemen ts
frança is.
B. MonTA LITÉ
Le nombre annuel moyen des décès a passé de ,81L à 1885,
dans le Finistère, par des alternatives de hausse et de baisse,
au ' couts desquelles il s'est élevé de 16.868 en 1831 - 1835 à
20.324 en 188 L-1885, après avoir varié, clans J'intervalle,
entre deux chiITres extrêmes de 15.161 et de 22.389. Puis, à
partir des années 1881-1885, il a constamment baisséjllsqu'à
la veille de la guerre de 1914, où il s'est trouvé de [5.403 en
1906-1910 et de 14.496 en 191 [-1913.
De son côté, le taux de la mortalité a commencé par beall­ coup diminuer puis réaugmenter pendant les 2;) premières
années de la période 1831-[920 où il a passé de 316 décès
pour ,o.oeo habitants en 1831-1835 à 257 en 1841-1845 et
293 en 1851 ' 1855. Il a ensuite presque exactement retrouvé
ce dernier chiffre en 1881- 1885 ; et depuis il a baissé sans
arrêt (comme le nombre annuel moyen des décès) pour arri­
ver à être, il la veille de la dernière guerre, de 192, puis de
178 décès pOUl" [0000 habitants pendant les cinq années
1906- 1910 et les trois années 1911-19[3
Le taux de la mortalité cesse, après cela, de pouvoir être
calculé pour 10.000 habitants pendant les six années 1914-
19[9. Mais en valenr absolue, le nombre total des décès (tel
qu'il résulte de tableaux statistiques contenus dans le volume
que le Ministère du Travail a publié sur le mouvement de la
population pendant ces six années) ressort à 1[1.2[11 en
moyenne pal' an pendant les cinq années 19[[1-'918 et à
12.89

en 19'9.
Ceux de ces tableaux qui s'appliqll~nl aux années 1914-
'918 ne donnant toutefois que les décès constellés dans la
population civile, et laissant entièrement de côté les décès
des militaires morts de la guerre de 191 [1. il s'ensuit que le

chiffrede71.205décès, qui résulte du premier des deux chiffres
précédents pour J'ensemble de ces cinq années, se trouve
certainemen t fort en dessous de ta vérité.
Pour devenir exact, il doit être augmenté du nombre des
décès des militaires du département qui sont morts de la
guerre de [9'[1: or bien que nous ne connaissions pas ce
nombre par voie de constalation directe, nous pouvons indi­
rectement pomtant nous en faire une idée approximative: en
de la guerre de 1914 sont évaluées à un total de I.Lloo.ooo
hommes (dont 1.300.000 pour l'ensemble de la France conti­
nentale) ; puis supposant que, sm ces 1.300 000 militaires
morts de la guerre de 1914 pour l'ensemble de la France
continentale, il y en ait eu, pOUl' le Finistère, un nombre
en rapport avec le chiffre de sa population d'avant-guerre;
enfin forçant quelque peu le chiffre ainsi obtenu, pour
tenir compte de ce que les dix départements. qui ont été plus
ou moins complètement occupés par l'ennemi pendant la
dernière guerre, ont été forcément empêchés de fournir
autant de combattants que s'ils n'avaient pas été envahis:
dès lors. leur part dans le total des 1.300.000 militaires
morts de la guerre de I~}I4 pour l'ensemble de la France
continentale, doit être moindre que celle qui résulterait nor­
malement du chiffre de leur population d'avant-guerre; et
par conséquent aussi, la part des autres départements dans
ce total, (telle qu'on peut la déterminer tout d'abord sans
tenir compte de cette considération) . doit être augmentée
(quand on en tient compte au contraire) dans une certaine
proportion que nous évaluons approximativement à [0 % ([),
[cette proportion de JO % devant être quelque peu dépassée
d'ailleurs pour les départements bretolls (tels que le Finistère)
que la guerre de 191 L I (on le sait) a particulièrement éprouvés].
D'après cela, et étant donné que la population d'avant-

(i) Voici comment nOlis arrivons à ce chiffre: la Ilopulation d'avant­
guerre des dix drparlements rnva his rrprésentanl. à peu près le sixième
de la population totale de la Fi'anctl continentale d'alors, des calculs
~ssez simples permettent de reconnaître que, si on suppose successivt'­
ment que. la part réelle de ces dix départements, da ns le total des
1.:300.000 militaires morts de la guerre de i914 pour l'ensemhlfl de la
France continentale, soit réduitp. aux trois quarts. ou à la moitié, ou
au quart de ce qui l'ésullel'ait lIormalement du chiffre:de leur population
d'avanl-j:uerre. la part des autres départements dans ce total (telle qll'on
peul la déterminer tout d'abord Sans tenir comllte de cette re.luction)
doit être augmentée (quand on en tient compte au cOlltraire): de 4%
dans le premirf cas; de 9 % dans le second; de 14 % dans l~ troisième.

guerre du Finistère représentait à peu près les 205/ lO.000 de
la population totale de la France d'alors, on peut sans
invraisemblance admettre un chiffre d'environ
205 j lO.OOO X 1.300.000 26.650
(soit 31.000 en chifl're rond avec la majoration de 10 % résul­
ta n t de l'observation ci-dessus) pou l' le nombre des
militaires de ce département qui sont morts de la guerre
de 1914: dès lors, le nombre total des décès à compler pour
l~ Finistère dans l'ensemble des cinq années 1914-1918 peut
s'évaluer approximativement à 71.205 + 3l.000 102.205,
le nombre des décès de 1919 restant de 12.892 ainsi qu'il a
été dit plus haut.
Enfin. en 1920, le nombre des décès a été de
taux de mortalité correspondant de 149
10.000 habitants.
11.°79, et le
décès pour
Ces divers points acquis, envisageons maintenant l'en­
semble des 90 années 1831-1920; et partageons-les encore
entre les quatre mêmes périodes partielles qu'aux chapilres
précédents. Les chiffres de la colonne 5 du tableau ci·annexé
montrent qu'il y a eu, dans le Finistère, au cours de ces
90 années: .
1° Dans l'ensem/!le des 30 années 1831 1860, un tolal de
502.800 décès, correspondant à une moyenne annuelle de
16'760 décès, el à un taux moyen de mortalité de :L85 décès
pour 10.000 habitants;
2° Dans l'ensemble des 20 années 1861-1880, un total de
374.300 décès. correspondant à une moyenne annuelle de
18715 décès. et à un taux moyen de mortalité de 286 décès
pour 10.000 habitants;
3° Dans l'ensemble des 30 années 1881-1910, un tntal de
530.ltOO décès, correspondant à une moyenne annuelle de
17.680 décès, et à un taux moyen de mortalité de 237 décès
pour 10.000 habilants;

170.000 décès, corrrespondant à une moyenne annuelle de
17.000 décès [le taux annuel moyen de mortalité pour
10.00C habitants ne pouvant pas se calcu ler non plus pour
l'ensemble de ces dix années lainsi qu'on l'a vu déjà pour
la natalité); mais ce taux ressortant aux deux chiffres. indi­
qués plus hnuL. de 178 décès pour 10.000 habitants dans
l'ensemble des trois années 1911-1913, et de 1/19 en 1920] ;
5° Enfin, dans l'ensemble des 90 années 1831-1920, un
total de 1.577.500 décès, correspondant à une moyenne de
17 .528 décès par an.
En somme, la mortalité a commencé par augmenter très
légèrement, dans le Finistère, de la première à la seconde
des trois périodes partielles comprises dans l'ensemble des
80 années 1831-1910; puis elle y a, au contraire, diminué
fortemen t de la seconde de ces périodes partielles à la troi­
sième, ainsi que de cette troisième période à celle des trois
années 1911-1913 \en sorte que. de la première périvde à
celle-ci, elle a, comme la natalité. bai ssé, mais dans la pro­
portion, bien plus forte de 38 X). EnfIn (à l'inverse de la
natalité) elle a de nouveau baissé en IÇ}20; et si on la

compare à ce qu'elle a été dans l'ensemble de la France
[où l'on a compté successivement 239 décès par an et pour
10.000 habitants (pendant les 30 années 183[-1860),237 (pen­
dant les 20 années 1861-1880). 210 (pendant les 30 années
1881-1910), 182 (pendant les trois années 1911 ' 1913). 171
(en 1920)], on voit que, dans le Finistère, la mortalité Il été
notablement supél'ieure à la moyenne générale de la France
dans tOiLt le cours des 80 années 1831-1910, tandis qu'elle lui
est devenue inférieure ensuite de 1911 à 1913, et surtout en
1920.
En particulier, le taux de 149 décès pour 10.000 habitants,
qu'il y a eu dans le Finistère en 1920, est inférieur, de 13 X.
au taux moyen de mortalité, du reste notoirement trop élevé,
les 89 autres départements français, on n'en compte que sept
(Marne, Nord. Haut-Rhin, Moselle, Aisne, Pas-de-Calais,
Bas-Rhin) où des taux de mortalité encore moindres aient été
constatés cette année-là.
D'un autre côté, ce taux de [49 décès pour [0 .000 habi­
tants est le moins élevé, de beaucoup, qu'on ait ohservé dans
le Finistère au cours des 90 années [83 [- 1920.
Enfin l'examen de la situation dans les divers pays étran­
gers mentionnés au chapitre précédant pm'mettant de
reconnaître qu'en cette année 1920 le nombre des décès pour
10.000 habitants a été de 238 en Espagne, 191 en Autriche,
188 en Ilalie, 159 en Li'inlande, [58 en Allemagne, 1 MI en
Suisse, 139 en Belgique, 133 en Suède, r 29 en Danemark,
128 en Angleterre, 124 en Norvège, Il9 en Hollande, on voit
que sur ces douze pays, il y en a: cinq où la mortalité a été
nettement plus élevée que dans le Finistère, un où elle a été
presque la même, six où. elle a été nettement moins élevée,
Le taux de 149 décès pour 10.000 babitants, qui s'est
produit dans le Finistère en 1920, apparaît donc, en résumé,
comme légèrementinférieurau taux moyen de mortalité de l'en-

semble de ces douze pays, en même temps que c'est tout à la fois
l'un des plus bas qu'on ait observés celte année-là dans l'en sem­
ble des 90 départements français, et le pLus bas, de beaucoup,
qu'on ait constaté dans le Finistère lui-même de J'année 183 [
à l'année 19!w: dans ces conùitions, il est manifeste qu'au
point de vue de la mortalité (comme déjà précédemment au
point de vue de la natalité) la situation se trouvait assez
satisfaisante, dans le Finistére, à la fin de la période 18"11-
1920.
Nous ajouterons qu'elle l'a été un peu moins depuis, le taux
an/wei moyen de mortalité s'y étant relevé à 157 puis à 158 décès
pour 10.000 habitants dans ['ensemble des cinq années 1921-

C. BALANCE DES NAISSANCES ET DES DÉCÈS
Si maintenant nous mettons en regard les nombres de
naissances et de décès constatés au cours de la période 1831-
1920, les chilfres de la colonne 6 du tableau ci-annexé
montrent qu e , dans le Finistère, il y a eu :
1° Dans l'ensemble des 30 années 1831-1860. un excédent
iotal de 92.700 naissances, correspondant à un excédent annuel
moyen de 3.090 naissances, on de 53 naissances pour 10.000
habitants;
2° Dans l'ensemble des 20 années 1861-1880, un excédent
total de 85.200 naissances, correspondant à un excédent
annuel moyen de 4.260 naissances, ou de 65 naissances pOUl'
10.000 habitants;
3° Dans l'ensemble des 30 années 1881-1880, un excédent
total de 178.000 naissances, correspondant à un excédent
annuel moyen de 5.933 naissances, ou de 79 naissances pour
10.000 habitants;
4° Dans l'ensemble des 10 années 1911-1920, un excédent
total de 2.200 naissances, correspondant à un excédent annuel
moyen de 220 naissances [observation élan t faite: d'une part,
que cet excédent total de 2.200 naissances est la résultante
d'un excédent d'environ 31.700 naissances dans l'ensemble
des quatre années IglI-lgl3 et Ig20et d'un excédent d'environ
2g .500 décès dans l'ensemble des six années Ig Il~-19Ig ; d'autre
part, que l'excédent annuel moyen des nalssances de l'ensem­
ble des dix années 19I1-1g20 est impossible à calculer pour
10.000 habitants (ainsi, du reste, aussi que l'excédent annuel
moyen des décès de l'ensemble des six années 1 9 14-1 919) ;
mais que la même impossibilité de calcul n'existe ni pour les
trois années IglI-Igl3 ni pour l'année Ig20; et qu'en fait,
ces quatre années là, la balance des naissances et des décès
s'est soldée par des excédents de naissances, qui ont été de

des trois années 1911-190 et de 139 naissances pour 10.000
habitants en 1920J .
Il ya douc eu, en somme, dans le Finistère: un excédent
de !lai ssa nccs d 'im porta nce d'abord très considérable et de
plus croissante dans l'ensemble des30 années 1831-1860, des
20 années 186, -1880 el des 30 années ,88,- [910, puis très fai-

ble, au contraire, dans l'ensemble des [0 armées 19 [1-1920
(où il s'est trouvé la résultante du fort excérlent de naissances ,
et rle l'excédent de décès presque aussi important dont il a
été parlé il l'alinéa. précédent) ; et au total, finalement, un très

fort excédent de 358.100 naissances (ou de 3,979 naissances
en moyenne par an,) dans l'ensemble des 90 années de la période
1831-1920. . .
Or, si l'on compare la situation résultant des chiITres qui
précèdent à celle qui s'est en même temps produite dans
l'ensemble de la France (sauf pendant les six années ·19[L~- .
I!F9 où on ne la connaît qu'incomplètement), on . constate
qu'au cO,urs des 84 années [831-19[3 et '920, la balance des
naissances et des décès s'est soldée, dans l'ensemble de la
France, par des excédents de naissances [qui ont été de 55
nais~ances par an ct pour 10 000 habitants (pendant les 30 -
années 1831-1860). 22 (pendant les 20 années 1861 -1880), .12
(pendantles 30 années [881- [910),6 (pendant les trois années

1911-1913), [12 (en 1920)J ; et on reconnaît ainsi que,dans
tout le cours des 83 années 1831-1913 ainsi qu'en 1920, les ,
excédents de naissances qui se sont produits ont élé beaucoup
plus élevés'dans le Finistère que dans l'ensemble de la France : .
En particulier, l'excédent de 139 naissances pour .10.000
habitants qu'il y a eu dans le Finistère en 1920 ,représente
notablement plus du triple de l'excédent de naissances moyen
qu'oll vient d'indiquer pour l'ensemble de la France; et
parmi les 89 autres départements français, il n'en est al1cun
où un excédent de naissances aussi élevé se soit produit celte
année-là.
D'un autre côté, cet excédent de 139 naissances pour
10.000 habitants est supérieur, de beaucoup, à tous ceux
qu'on avait observés dans le Finistère au cours des 83 années
écoulées de l'année 183[ à la veille de la guel'l'e de '9[4.
Enfin, si on compare cet excédent aux excédents de nais­
sances moyens qui se sont produits en '920 dans les pays étran­
gers déjà cités (et qui ont été de [62 naissances pour IO.OOO habi­
tants en Hollande, 139 en Norvège, 131 en Italie. 126 en
Angleterre, 125 au Danemark, 113 eu Allemagne, 102 en
Suède, 94 en Finlande, 82 en Belgique, 65 en Suisse, 62 en
Espagne, 33 en Autriche), on reconnaît que, sur ces douze
pays, il yen a seulement un (la Hollande), où l'excédent de
naissances qui s'est pro,luit a été plus élevé que dans le Finis­
tère, plus un encore (la Norvège), où il a été rigoureusement
le même, tandis que, dans les dix autres pays, il a été, au
contraire, moins élevé (souvent même de beaucoup).
En somme, on voit, par tous ces chiffres, que l'excédent de
naissances, qui s'est produit dans le Finistère à la fin de la
période 1831 -1920, a été manifestement très important.
Il nous faut malheureusement ajouter que, depuis, ia
situation s'y est modifiée dans un sens défavorable, car de la
comparaison des chiITres donnés à la fin de chacun des deux
chapitres précédents résulte que l'excédent de naissances qui
a continué à s'y produire n'a été que de 80, puis de 54 nais­
sances pour 10.000 habitants dans l'ensemble des cinq
années 1921-[925 et des cinq années '926-1930 (au lieu de
139 en 1920).
Mais, même aussi redescendu aux chiflres qui viennent
d'être indiqués pour l'ensemble des dix années 192[-1930, il
est encore resté plus élevé dans le Finistère qu'il n'a, en ces
mêmes années, été dans la plupart des autres départements
français.

D. EXCÉDENT D 'ÉMlGUATION ET D'UIMI GHATWN

Les excéd ents d 'émig rati'o n et d'immigrati on, pOUl' !lne
pé ri od e donnée, ne 'se d étermin ent pa s par voie d'observalion
dirécle. Mais ils se déduisent, par addition 0 11 so ustrac tion,
des chiffres qui marqu ent: d'une part, l'accro issement o u la
diminulio ll d e la population; et, d'aulre parl, l'excédent to ta l
des n a issa nces o u des d écès d e la p é ri ode.
Les chifl'res s ui va nts font ressortir, d'après cela , ce qu e ces
excédents d:émig ra tioll et d 'immi g ra ti on ont Jet être appro xi ­ ma tiv ement , da ns le Fini stère, ail co urs de la pé ri od e 183 1-

1 ° Années 1831-1860 .
Accroissement d e population . . . . . . . . . . . . . . .'. .
Excédent d e naissa nces .. '" .... , ... , .. . .... .
E xcéd ent
d'immigration
L olal .. . ..... . ...... .
en m oyenne par a n .. ,
( - pal' an et p our 10.000 h .
2° Années 1861-1880 . .
Accroissement d e populatio n .. . .. , ....

Excédent de naissances., . . ........ , . , .. .. .. .
L ü L aI . . . .. ..... '. . .. .
Excédent d' émi gration en m oyenne pal' an . . , .
\ - par a n etpourIO. ooo h.
3° Années 1881-1910.
Accroissemen l de IJO PU la Lion . .... . .... , ..... ,
Excédent de naissa nces .......... . . . ...... . . .
l tolal . ..... " ....... .
E xcédent' d'émigration) en m oyenne par an . . . .
- par an et pour lÜ . OOO h.
TO 1 . 100

8 . L ,oo
280

52 . 900
85 . 200
3 2 . 300
[ 61 5

130.800

000
47 :JüO
[ .573
l~O Années 1911-1920.
Diminution de population ......... .

Excédent de naissances

to tal . ............... .
Excédent d'émigration en moyenne par an ....
- paranetpol1l· 10.000 h.
50 Ensemble des 90 années 18:$1-1920.
Accroissemen t de population ......... ....... .
Excédent de naissances. , ................... .
ta laI . ........ ....... .
Excédent d'émigration en moyenne par .. . .. .
- par an etpour J 0.000 h.
46.500
2.200
48 700
LI.87°

238.300
358.100
119 800
1 .331

Des divers chiffres qui précèdent, il résulte qu'au cours de
la période des 90 années 1831-1920 il Y a eu dans le Pinistère :
un faible excédent d'immigration, se produisant concurrem­
ment avec un excédent de naissances très important dans
l'ensemble des 30 années 1831-1860 ;
Le l'este du temps. un excédent d'émigration d'importance
notable de 1861 à 1910 et après cela considérable, qui a coïn­
cidé : avec un excédent de naissances beaucoup plus élevé
qlJe lui dans l'ensemble des 20 années 1861-1880 el des
30 années 1881-1910, puis avec un excédent de naissances
minime dans l'ensemble des 10 années 1911-1920 ;
Soit au tolal, finalement, un (orl excédent d'émigration,
représentant le tiers à peu près de l'excédent de naissances de
l'ensemble des 90 années de la période.
Dans ces conditions, on voit tout d'abord que c'est l'excé­
dent de naissances de l'ensemble des go années ,831-1920 qui
a été la cause unique de l'accroissement de population fort
important qu'il y a eu de l'origine à la fin de la période, et qui
aurait d'ailleurs été beaucoup plus important encore sans

Mais si l'on envisage isolément les différentes parti es de

la p ériode, on recon naît:
D'une pari, qu e l'accroissement d e populatio n considérable
qu'on a constaté dans l' ensemble des :JO années 18.:?1- '1 8fi O a
été détermin é tout il la fois par l'excéd ent ci e na issances e t
l'excéd ent d'immi g ration qui ont co-exi sté au cours de ces
trente années; et que c'est d 'ailleurs l'excédent ci e nai ssan ces
qui ya cie beaucoup le plu s contribu é ;
D'autre part. qu e c'es t à \' excécle n t d e na issanccs cl es :10 a n nées
1861 -1880 et cl es 30 années 1861-1 890 qu e se trouv e uniqu c­
ment dtl (comm e p Ollr la péri ode c nl.i ère envi sagée dans so n
ensemble) le fort accroissement de populati on qui s'est enco rc
produit au cours de chacun e de ces d eux p éri odes partielles,
en d épit d'un excédent d'émig ra tion assez important;
Enfin qu e c'est, a u contraire, à l'e.xcéd ent d' émigration ,
proportiollnellement beaucoup accru, des dix années 1911-
1920, qu e d oit être entièrement attribuée la diminlltion d e
populatio n considéra ble qui s'est produite alo rs , bien qu e les
naissances se trouvassent encore excéder légèrem ent Îes décès
dau s l'ensemble de ces dix années .
Nons ajouteron s qu e, conrorm ément à ce qui s'était toujoUl's
passé ci e 1861 à 1920, c'est encore un excédent d'émi g ra ti o n
qui a dû se produire dans le Finistère depui s la fin de la pé­ riode 183 1- 19:10, ca l' la population y ayant diminué d' environ
18.200 habitants dan s l'ensemble de dix années 192 1-1930,
tandi s qu 'on y a , en m ême temps, con s ta té un excédent
d'environ 50 .500 n aissa nces . il s'en suit qu e c'est par un
excédent d'environ 68 .700 émig rants qu e la balance des
émigration s et immi grations a cl C I se solder au cours cie ces
dix ann ées.
Il es t, de plu s, à noter qu e c'est sur l'élém ent fran çais de
la population qu e cet excédent d'émigratio n semble avoir clû
exclu sivement porter. Si nou s remarquons, en e(l'e t, d'abord

l'élément français de la population a · vu son effectif

diminuer d'environ 18.900 unités tandis que l'élément
étranger a vu le sien augmenter de 7°0; puis si [recher­
chant, après cela, comment les 50.500 naissances en excédent,
constatées dans la période pOUl' l'ensemble de la population.
ont dù se répartir entre les deux élémellLs (français et
étranger) de celle-ci] nous admeLLons (ce qu'on peut faire
avec une approximation suffisante) qu'eUes se soient parta­
gées entre ces deux élémenLs au prorata à peu près de leurs
elTectifs moyens au cours de la période] des calculs très
simples (dans le détail desquels il paraît inutile d'entrer)
nous amènent à cette conclusion qu i complète, en la précisant,
celle de l'alinéa précédent, savoir: que c'est de la co-existence
d'un excédent d'environ 69.300 émigrants d'origine française
et d'un excédenL d'environ 600 immigrants d'origine étrangère
qu'est, en réalité, résulté lefort excédent d'émigration qu'on a
vu plus haut s'être produit dans le Finistère au cours des
dix années 1921-1930.
IV. Eléments divers se rattachant indirectement
au mouvement de la population
A. MORTiNATALITÉ
Les morts -nés n'étaient pas comptés à part au début de la
période [831-19:10. Puis quand ils ont commencé à l'être, les
chiITres fournis à leur sujet n'ont présenté d'abord qu'une
exactitude assez douteuse; et nous ne croyons devoir en faire
éLat, dans le Finistère, qu'à partir des années 1856-1860.
A ce moment, le nombre annuel moyen des morLs-nés y
était de I. J 15. II ne s'est ensuite écarté que fort peu de ce
chilTre dans l'ensemble des 25 années 1861-1885; puis à
partir des cinq dernières de ces 25 années où il était encore
de J. J 42. il a génél'alemen t baissé jusqu'à la veille de la guerre
de 1911., où la moyenne annuelle constatée a été de 9411 en
1906 - 1910 et de 9 l 2 en 191 1 - 19 13.

Ce mouvement de baisse s'est après cela continu e, en

s'accentuant, dans l'ensemble des cinq années 1914-191 8, où il
n'y a plus eu que 552 morls-nés en moyenne pal' an. Leur
nombre s'est relevé. pal' con tre, à 80 1 en J 920.
En somme, le nombre des morts-nes a beaucoup varie en
valwr absolue, dans le Finistère, depuis l'année 1856. Mais
comme il en a été le même du nombre des naissances, il
convient de comparer les deux éléll ients entre eux pour
pouvoir se faire un e idée un pen nette de la situation; - el
si, pour cette compa raison d'ailleurs, on a soin de partager
les 65 années 1856-19 20 en trois periodes partielles allant
respectivement de 1856 à 1880 . de [88[ à [glO, de Ig[1 à
Ig20 1 pour se rapprocher le plus possible de cell es envisagées
aux chapitres précédents), on reconnaît facilement qu e. dans
le FÙitistère, il y a eu en moyenne, pour 1.000 naissances :
50 morts-nés pendant les années 1856-1 880;
44 pendant les années 188[ - lgI 0 ;
llo pendant les ann ées [9 L [- Ig20 (ce nombre étant des­
cendu à 36 pendant l'année 1920 envisagée isolément).
La proportion du nombre des morts-nés par rapport an
nombre des naissances a donc notablement diminué, dan s le
Finistère, de l'une à l'autre des trois périodes ; et si on la
compare à ce qu'elle a été dans l'ensemble de la France (où
le nombre annuel moyen des morts-nés a été de ll6, 48 ct 46
pour 1.000 naissances pendant les trois mêmes périodes), on
voit que, dans l'ensemble des 25 années 1856-1880, lapropor­ tion du nombre des morts-nés pal' rapport au nombre des
naissances a été supérieure, dans le Finistère, à la m oyenne
générale de la Fran ce , tandis qu'elle lui a été inférieure, au
contraire, dans tout le cours des l,a années 1881-1920.
Nous ajouterons que, depuis la fin de la période 1831-lg :W,
la situ ati on s'est encore améliorée, daLls le Finistère, sous le
rapport de la mortinatalité, le nombre annuel moyen des morls­

l'ensemble des cinq années 1921- 1925 el des cinq ann ées
1926-1 930 (au lieu de L lo dans l'ensemble des dix années
1911-1920, et de 36 pendant l'année 1920 envisD gée isolément.
B. NUPTIALITÉ
Le Il om bre annuel moyen des mariages a d'abord bea ucoup
au gment é, dan s le Finistère, an C O Ul'S des 46 premières
années de la période 183 1 - 1876, où il s· es t élevé (non san ~
certa in es llu ctu atioll s) de LI. 5 1 L~ en 183 1-1835 à 5.926 en
1872 -1 876) . Mais il es t ensuite redescendu à 5.50 1 en 1891 -
1895 , pour se relever à 6. 372 en 1906-1910 et aboutil'à 6. 305
pendant les trois années qui ont précédé la g uerre de 1914.
Une baisse très forte s'es t, a près cela, produite dans
l'en semble des cinq années 1914-191 8 où il n'y a plu s eu qu e
3.407 m ariages en moyenne par an. La fin de la g uern), par
con tre, a été i m médiatem en t sn i v ie d'un relèvemen t
très considérable de la nuptialité, se traduisant par un
chiffre de 12.897 mariages en 191 9, et parlechilTre, moindre,
qu oique encore fort élevé, de 11. 262 mariages en 19 20.
Pend ant ce temps, le taux de la nllptialité a au ssi
beaucoup vari é ; et si nous le calculon s, d'abord pour
chacune des périodes parlielles entre lesquell es nous a,'on s
déj à pa rtagé plu sieurs fois l'ensemble des 90 années
183 1-1 920, p uis pour cell es des dix ann ées 1911 - 1920 pour
lesquelles la détermina tion de ce ta ux est possible (c'est-à­
dire pour les trois années 19 11-191 3 et pO Ul' l'année 1 ~j20) ,
nous reconnaissons facilement que, dans le Finistère, il y a
eu, en moyenne, par an et pour 1fJ. OOO habilanls:
80 m ariages con tractés pendant les années 186 1 -1 860 ;
87 pendan t les années 186 1-1880;
78 pendan t les années 188 1-191 0 ;
77 pendant les années [9 [1-1 9 13 ;
148 enfin en 19 20 .

Finistère, de la première à la seconde des trois périodes
partielles comprises dans l'ensemble des 80 ann ées
1831-1910; puis, baissant, après cela, d'un peu plus qu'elle
n'avait augmenté tout d'abord, elle s'y est trouvée légère­
ment inférieure, dans l'ensemble des 3~ années 1881'-
1913, à ce qu'elle avait été au début. Enfin elle y a
augmenté, dans une très forte proportion, en 19:10 :
et si on la compare à ce qu'elle a été dans l'ensemble de
la France [on a compté 79 mariages pal' an et pour
10.000 habitants (pendant les 30 années 1831-1860), 79
(pendant les 20 années 1861-1880), 75 (pendant les 30
années 188[-1910), 77 (pendant les trois années [911-1913),
159 (en 1920)]. on voit que, dans tout le cours des 80 années
1831-1910, la nuptialité s'est trouvée plus élevée dans le
Finistère que dans l'ensemble de la France; puis qu'après y
avoir élé la même de 1911 à 1913, elle y est devenue sensible­
ment moins élevée en 1920.
Le taux de Il~8 mariages pour 10.000 habitants, qui s'est
produit dans le Finistère en 1920, est en effet inférieur, de
7 %. au taux moyen de nuptialité qu'on vient d'indiquer
pour J'ensemble de la France; mais il ne faut pas perdre de
vue que celui-ci a été notoirement très élevé.
D'un autre côté, ce taux de 148 mariages pour
10.000 habitants est supérieur de 92 %. à celui qu'on avait
constaté dans le Finistère pendant les trois années qui ont
précédé la guerre de 1914; et il dépasse aussi, dans une très
forte proportion. tous ceux qu'on y avait observés au cours
des 80 années 1831-1920.
Enfin, si l'on compare la situation à ce qu'elle a été en 1920
dans les pays étrangers mentionnés aux chapitres précédents
(et où le nombre des mariages pour 10.000 habitants a été de
1 '48 en Allemagne, 147 en Belgique, 140 en Italie, 136 en
Autriche, 96 en Angleterre et en Hollande, 90 en Suisse,

Finlande,6g g n N9rvèg~), 9n ,voit .,qù~ , SLir ces douze ,; pÇl,!/, s;

Zln'y e.n a que deux (A llemagne, BelgiqLle).où .la , nuptialitéQ.(~
été la même ou à peu près la même que, dans ?e Fin.Ïstèl.'e,

tandis gue, dans les dix autres , elle a été moins élevée da,ns .une
proportion, d'ailleurs très inégale, qui a varié de ,5 à;53 IX.
En présence de tout cet ensemble de chiffres; i.l ' , est
manifeste que la nuptialité s',·st trouvée très élevée dans : l~
Finistère (ce qui es t d'ailleurs plus ou moins le cas p ourJous
les départements fran çais) à la fin de la période 1831-1920. .
Mais ce .taux de [48 mariages pOUl" L O.OOO ' habital1,ts ,
constaté en [g :lO, a in si que celui, encore plus élevé, de [g[g.
doi ven t être cou sidérés com me exceptionnels. ca r ils so n t la
conséquence du fai.t qu'il n'y avait eu que relativement peu
de maria ges, dans le Finistère, pendant toute la durée de la
guerre de Ig lQ. Il était donc certain qu e de pé\reilstau. x n e
se maintiendraient pas; - et, efTectivement, si on chercl:\e ce.
.qu e la situation es t devenue sous ce rapport, da,ris ,ce,
département, depuis la fin de la période 1 83 [-[g20, .o n
reconnaît que le taux annuel moyen' de nuptialilé y .est
descendu à 88 mariages pour 10.uOO habitants dans l'ensemble

des cinq années 1921-1925, puis à 83 dans l'ensemble des
cinq années 1926-1930 (a u lieu de IQ8 ' en (9 20) .: il . s'es t
donc bien rapproché. en dernier lieu , du chilfre des . trois
années qui ont précédé la g uerre de 191 Q. ca r il n'u . pl\1s
alors dépassé ce chilrre que de 8 % (tandis que c'est de g2 %
qu'il le dépassait en Ig20). '.'
C. l'An'!' DES NAISSANCES NA'!'UIlEL LES su n LE NOMI.I IIE TOTAl,

nEs NAI SSA l'iCES .. ,

Les statistiques om cielles définitives, ac tl)ellement publiées ,
du 11l0uvement de la population, font connaîLr~ comment,
les naissances se sont répa rlies en naissances légitimes et
naissa nces naturell es . dan s les divers départements fran ça is.
jusqu'à l'année Ig30 inclu s , . .

. Si donc on cherc he d'abord ce qu'il en li élé ù cel éga rd ,
daus le F'ini sL è re, pendant. les go années Itl31-19 20, et que,
[JOUI' ce l.te recherche, on partage enco re ces 90 années entre
les mêmes périodes partielles qu'à plnsieurs des chapitres
précédents, on reconnaît qu'au cours . de ces 90 années les
naissances nalurelles ont successivement représenté dans ce
département,'
3,6 % du nombre toLal des naissances pendant les années
183 1-1 860 ;
2.6 % pendant les aunées 1801-1880 ;
2,3 % pendanllesannées 188 [-1910 ;
3,5 % pendaut les années 1911-1920 ,
La part des naissances naturelles SU I' le nombre total des
naissa ll ces a donc diminué, daus le FinisLère, de l'uu e il
J'autre des trois premières périodes; puis dans la derllière
période elle s'y es t, ail con traire. rele,iée de presque tout ce
dont .e lle aya it baissé précéde11111leut; et il es t d'ailleurs il
noter que c'es t su rlout depuis le début de la guenede 1914

que ce Lte aug men tation finale s'est en réalité produite, car
pendant les trois années 19 11-[913 la part des na issances
uaturell es ·sur le uombre tolal des naissances avait été
de 2,5 % (ce qui ne rep résentait qu'une augmentation
minime SU I' la p ériode précédente), tandis qu'elle s'est élevée
à L I % dans l'ensemble des sepL 3nnees 1914-[920.
Enfin s i on· compare la situation à ce qu'elle a été dans
l'ensemb le de la Frunce (où les naissances üaturelles ont
successivement rep résen té 7.3 7,L~ 8,5 et 10,L~ % du
nombre L ota l des naissances pendant les quatre mêmes
périodes 183 1-1860,1 86 [- 1880, [88 1-[910, ' [911-1920), o n
voit que, dans tout le cours des va années 1831-1920, ' la
part des naissances naturelles sur : le nombre total des nais­
sances a été lrès notablement in.jërieure, dans le Finistère, à
la moyenne générale de la France.
En somme, les nai ssa nces nalurelles o uL, cn général , été

relativement peu nombreu ses , dans le Finistère. au cours de

la période 1 83 1- 19~W. et on peu t dire que très l'a res son t les
départements où elles l'ont été aussi peu; mai s l'accroisse­
ment senH ible, qn'on leur a Vil prendre dan s les sep t
dernières années de ladite période, a constitué un fait
év idemm ent fâcheux.
li co nvi en t d'ajouter, sur ce dernier point, que la hausse
sensible, qui s'était ainsi produite dans le Finistère, sons le
rapport des naissances naturelles. au co urs des sep t années
1914- 19 20, a en grande partie disparu depuis: la part des
naissances naturelles SUI' le nombre total des naissances, y
est. en effet, redescendue à 2.7 % dans l'ensemble des dix
années 1921-1930 (au lieu de 4 % dans l'ensemble des sept
années 1914- (9 20). ·Mai s. m êm e ailJsi réd uil e li ce taux
de 2,7 %. elle est encore res t~e plus élevée, en ces dix.
années 1921-1930. qu'ell e n'avait jamais été oans le Fini stère
au cours des 53 anné('~ jlli ont précédé la g ll !! ITe de 1914, et
où elle a varié de 2,3 à 2,6 %.
D. NOMllllE DES NAlSSANCES LÉG1TU1ES PAn iI1AI1IAGE
Ce nombre pouvant aussi se calcu ler maintenant jusqu'à
l'année 1930 inclus, et un intérêt év id ent ex istant d'ailleurs
à le calculer plutôt pOUl' cent mariages (a fi Il d'éviter l'emploi
de nombres fra ctionnaires) . il est fa cile encore de ['('connaître
qu'au cours des 90 années 1831-1920 il Y a eu · en moyen ne,
dans le Finistère, pour cent mariages contraclés :
405 naissances légitimes co nstatées pendant les années
1 83 1-1860 ;
395 pendant les années 1861-1880 ;
394 pendant les années 1881-1910 ;
277 pendant les années 1911-1920.
Le nombre des naissa nces légitimes pour cent mariages a
donc diminué très faiblement dans ' le ' Fini stère de l'une à

nu é. m ais da us une proporli o n bien plu s fo rLe de la Lro isième
période à la dc rll ière ( en so rLe q ue, de la premi ère periode à
celle-ci. il a baisse fln a lem ent de 32 X i ; -- et si 0 11 le com­
pa re, d'a utre part. à ce qu' il a été da ns l'ensemble de la
Fra uce où o n a co mpLé successivement 320, 303 , 269 et 1 8LI
nai ssa nces lég iLimes pour cent ma riages pendanlles quatre
m êmes péri odes (ce qui représe nLe une baisse lolal e, enco re
plu s fo rLe, de 43 X l. o n voil q ue. dans le Finis/ère, le nombre
des nai~'sances légilimes pour cent mariages a dépassé de. beau­
coup ln moyenne yénérale de la France dans tout le cours des
9U ann es 1831·1920 (ce qui n'empêche pas d'a ill eurs q ue.
da ns les d ix derni ères de ces 90 ann ées où ce lLe moyellne a
éL é extrê mement L,ible, il se soit Lro uvé tro p faible aussi da ns
ce dépa rl emeut ).
Or, qll e co nclure de tout ce la ~ On ne sa urait assurém ent
prétendre qlle les chiffres ci-des~o ll s d onn ent, à proprement
pa l'l er. lu mesure de la fécondilé des m ariages aux diverses
époqu es co nside rees ca r, parmi les na issa nces légitimes co ns­ ta tées a u cours d' une période , il en est q ui pro viennent de
mariages co n trac tés avan t celle période, de m ême que bi en
des na issa nces , iss ues de ma riages contraclés p endant la
période, ne ·se produisent. en fail, q ue dan s un e p ériode sui ­ vante) . Ma is , si les chiffres ci-dess us n e peuvent être ain si
co nsidéréscomme don nan t pos i ti ve rn en l la mesure de la· fécon ·
dité des m a riages , ils ne sont pas pourtanl san s un e corré­ latiun assez étroite avec elle ; e t il s fOlll'l1issent certainement
de sérieuses indications sur ce qu'elle a élé , .ainsi que sur la
mani ère dont elle a évolué da ns l'ensembl e des diverses
périodes .
Fin alement, des chiffres ci-dessus no us pa raît nettement
ressortir: q ll e (d'un e faço n générale et sans autrement pré·
ciser) la f écondité des mariages a commencé pal' être très con­ sidérable cla ns le Fini stère a u début de la période 183 1- 1920 ;

long.temps, puis, à la fin, . rapid e lll eut, .en so rLe qu'après s'y
être trouvée considérable pendant la ,plus grande partie de la
p ériode, elle a fi n i pa r y deveu il' un peu ra i b le da li s les J ern ières
années de celle-ci (tout en restant d'ailleurs e llcore bea ucoup
plus forte alors que dans la plupart d es autres départements
français) .
. Nous . ajouterons que la situation s'y est modifiée dans un
sens défavorable, so us ce l'apport, depuisla fin de la période
1831-1920, car si . nous' envisageons · maintenant, non plus
l'ensemble des dix alln ées IglI-Ig2ocomme tout à J'heure,
mais bien l'ensemble de ces dix ann ées au gmentées des dix
années suivantes .pour lesquelles nous sa vons aussi ce qu'ont
été les nombres de naissances légitimes et de ruaJ'iages, des
calculs très simples permettent de reconnaître que, dans le
F inislère, le nombre des nais$ances légilùnespolll' cent maria­
ges est descendu à 266 dons l'ensemble des vingt annés 1911-
1930 , (alors qu 'il avait étp. de 277, dans l"ell st; lllble des dix
années Ig1 [-lg20). .
. E. DIvonCES
Après la promulgation de la loi du 27 juillet 1884 qui a
l'établi le divorce en France, les divorces out commencé par
être très rares dans le Finistère. Au cours des anuées [886 -
18go, on n~y a compté que quinze divorces en moyenne par
an, Oll '. deux '. div o rces à peu près par · an et pour
100.000 habitants . . Mais leur nombre, .ensuite, s'y est
peu à peu acc1'll ; et on est arrivé . ainsi ' à. Y rdever une
moyenne annuellè de50divorces'en Ig06-lglO, puis, en 19[1-

Ig L3, de 68 divorces ou de-8 divorce. s pOLir 100.000 habitants.
Le nombre des divorces a, par contre, bea ucoup baissé
pendanUes cinq années Igl{~-lg18 où il n'y a . plus eu que
37 di vorces en moyenne par an. Mais, la · guerre à peine finie,
ils · ont recommencé à augmenter : d'abord en , lglg, puis
surtout en '1g20 où leur nombre s'est trouvé porté à 1300u 17
p OUl' 10,000 habitants ..

Ce taux de 17 !'livorces pour ,100.000 habit, ants ', est de huit
à neuf fOls supérieur à celui du début; mais il ne rep résente
que moins du quart du taux' m oyen (de 7l, divorces pour
100.000 habitant~) constaté poul' ,l'ensemble de la France en
1920, et on do it le considérer comm e très peu élevé : il place
le L ,'inistère au second ran g sur la li ste des 90 départem ents
françai s classés suivant l'importan ce relative croissante du
r\ombre des divorces qui y ont été co nstatés celle année-la
(le premier ran g appartenant il La Lozère où il n' y a eu que
14 divorces pOlir 100000 habitants ,et Il) derni er il l'Allbe où
il y a,eu 165). ' , '
Nous sorp mes heureux d'ajouter que, dep lli s la fin de la
période 183 1-1920, la situation s'est , en co re améliorée.
dans le Finistère. sous le rapport des divorces. Le nombre
annuel moyen de ceux qui y ont été cons tf.\tés n, en effet, ' été
de '7 pour 100 ,000 habitfl nts clan s l' f? nsemble des cinq années
192[ - 1925, de ,13 , dans l'ensemble· des cinq années
1926-1930. et pal' conséquent de 15 dans l'ensemble des
dix a nnées 192 [-' 930 (a n lieu de 17 en' 19 20) .. Mais, même
en se trouvant ainsi "am ené, e n demier Iieû, il ce chiffre ci e
13 divo rces p0 1l1' 100 ,000 - hapitants (qui constitue,un progrès _
important s u\, l'année' Ig :lO), ,il es t encore resté plu s élevé,
en ces cinq années 1926 - 1930, qu'il n'u\'ait jamais été,clan s
ce dépaytemen t, ' cie l'a n née 1886 il la vei Ile de la derll ière
guelTe. ,

V, Résumé et ' cOltclusion

De l'en,semble c1es o bservation s l)tJi précèdent, il ressort
qu'au COlll'S de la période. 183 1-, 19 20 il Y a e u; en résumé ,
dans le Finistère : . ,
D'une part, lin excédent' de naissances ; d'importance
considérable et de plu s croissa nte, dans l'ensemble
30 années 1831-1860, des 20 années 1861-1881 et des 30
née s,1881-1910; puis encore lin excédent de naissan ces,

tres
des

minime cette fois, dans l'ensemble des 10 années 1911-1920

(où il a été la résultan te d'un fort excédent de naissances de
1911 à 1913 ainsi qu'en 1920, et d'un excédent de décès

presque égal dans l'ensemble des six années 1914-1919); -

le tout fdisant, pour l'ensemble de la période, un excédent de
naissances très important;
D'autre part, un excédent d'immigration très faible dans
l'ensemble des 30 années 1831-1860; le l'este du temps, un
excédent d'émigration notable dans l'ensemble des 50 années
1861-1910, puis très considérable dans l'ensemble des dix
années 1911-1920; et au total finalement, un excédent
d'émigration, représentant le tiers à peu près du tort excédent
de naissances de l'ensemble des 9D années de la période
Sous J'action de ces divers éléments, la population du
Finistère a d'abord augmenté de 2lJ8.800 habitants dans l'em­
semble des 80 années 1881-1910 ; puis elle a diminué de
[16.500 habitants dans l'ensemble des dix années 1911-1920;
en sorte que, de 1831 à 1920, elle a, au total, augmenté de
238.300 habitants, ou de 45 % (en go ans) du chiffre

du début.

Or si l'on envisage, en premier lieu, l'accroissement de
population de 284.800 habitants qui s'est produit au cours
des 80 années 1831- [glO (en partageant celles-ci entre les
trois mêmes périodes partielles qu'à plusieurs des chapitres
précédents), on reconnaît que J'accroissement de population,
qui s'est ainsi produit a, en réalité été:
De 101.000 habitants dont 9:.l.700 provenant d'excédentde
naissances et 8.400 provenant d'excédent d'immigration)
dans la période des 30 années 1831-1860; ::
Puis de 52.900 et 130.800 habitants (provenant exclusi­
vement d'excédent de naissances) dans les deux périodes des
20 années 1861-1880 et des 30 années 1881-1920.
Les accroissements de population, qui se sont ainsi
festement il n'y a eu qu'à se féliciter sa ns réserve de ceux qui
sont provenus des excédents de naissances constatés dans
les trois périodes . Mais si Lon cherch e maintenant ce qu' il
faut penser de l'accroissement de population qui est provellu
de l'excédent d'immigration constaté dan s la première
période," il y a lieu de r ema rCjuer que l'élément étranger n 'a
pu entrer qu e pour un e part minime dans cet excédent
d'immigration (puisqu'on ne complait encore que quelques
centaines d'étrangers dan s le dépa rtem ent à la fin de celte
périod e) : dès lor~, l'accroissement d J populati on, qui est
provenu de cet excédent d'immig ratio n , n'a pu se realiser
qu'aux depens de la population d'autres dépa rlements ; et
cela étant. il n e semble pas qu:il y ait Cil à se féli ciler. en
fait, dudit accroissement de populati on.
Finalem ent les accroissements de population, dont il y a
eu lieu de se félicite r pOllr les lroi s péri odes , et qui sont
exclu sivement provenus d'excédents de naissances . ont élé :
de 92 700 habitants,ponr la période des années 1831-18G'0;
de 52.900 habitants, pour celle des années J 8U 1- 188 j ;
de 130. ,\00 habitants. pour celle des années J8YJ-1910;
[Is ont élé aillsi : le premier, de 17,5 % (en 30 ans) dll
chiITre du début; le second de 8 .5 % (en 20 ans) clll chiffre
de 186[ ; le troisième. de 19 % (en 30 ans ) du c lliI1're de 18S 1 ;
- et comme. avec cie pareil s taux cl'accroissement. la durée
clu L emps nécessa ire pour ob tenir le doubleme ll l ci e la popu­
lation aurait é té d'enviro n [30 années (dan s le premier cas)
170 (da ns le second), 120 enfin (da ns le troisième), no us
estimons qu'il sera fait une ju ste appréciation de la situation
manif estée pW' ces accroissements de population. en disant
que, sa ns pouvoir êlre qual il1ee de tout-à-fa it bonne, elle
s'est trouvée assez salisfaisante en somme, dans le Finistère,
au cours des 80 années 183 1-1910.
Elle n'y est loutefois pas l'estée L elle ensuite. ca l' dep lli s lo rs

été considérable jusque-là, y est devenu tout à fait minime
dans l"ensemble des dix années (911- /920 (au cours desquelles
il s'est · même transformé en un fort excédent de décès de
19[4 à 1919 ). tandis qu'un excédent d'émigration, d'impor­
lance très supé rieure à la sienne, s'est encore produit de 19[ [
à 1920 Dans ces cond itio ns, la population du Finistère (ces­
sant d'augmenter ain si qu'elle l'avait fait de 1831 à 1910)

a, au contraire, diminué fortement dans l'ensemble des dix
années 1911-1D20 (sans qu'il soit possible de dire positi­
vement si la baisse s'est prolongée on non au-delà des ' six
années 19[4-1919 OIJ elle a certa inement atteint son maxi­
mum d'intensité); -- et ainsi la situation, au point de vue dt~
'mouvement de lapopulalion, qui avaitcomme ncé par être assez
satisfaisante dans le Finistère au COll rs des 80 années [83,-
19 10. ya enstûle été nellement mauvaise dans l'ensemble des
neuf' années 1911-1919 (OÙ ell e a dt. l'être surtout dans
l'ensemble des cin ll années de la guerre de T91l1 et de ce ll e
qui les a immédiatement sU,ivies).
Qu'y est-ell e enfin devenue en 1920. del'l1ière année de la
période 183 [-1920"1 Si on se reporte i1nx indications données
dans le cours de celle étude, on l'eCOIi naît qu'au tenne de la
période le département du Finislère s'est trouvé avec: une
population supé ri eu re, dans la proportion indiquée plus haut,
de 45 %' à cell e du début. mais inférieure, de près de 6 %' à ce
qu'elle était au commencement de '911 où ell e avait à peu
près alleint SO li maximum; une natalité, illférieure à ce
qu'elle avait toujou rs été dans le département au cours des
ï5 années 1831-1905, mais supérieure à celle des huit dernières
années d'avant la guer re de 1914, el dont le taux, de 288 nais­
sances pour 10,000 habitants; doit être cons idéré comme

assez satisfaisant, ca r c'est le plus élevé qu'on ait constaté
en 1920 dans l'ensemble des 90 départements français, el il
dépasse neltement aussi les taux moyens de naLaliLé observés
dans la plupart des pays étrangers pour lesquels nous avons
indiqué plus haut les résultats du mouvement de la popula­
tion en celle même année; une mortalité, moindre qu'elle
n'a jamais été dans le département de J'année 1831 à la veille
de la dernièrü guerre, et dont le taux, de ILI9 décès pOUl'
10.000 habitants, apparaît égalemellt comme assez satisfai­
sant, ce taux étant inférieur, de plus d'un dixième, à celui
qu'on a constaté pOUl' l'ensemble de la France en '920, en
même temps qu'il est légèrement inrérieur aussi à la moyenne
des taux de mortalité qui se sont produits, cette année-là,
dans les divers pays étrangers dont on vient de parler; -
enfin, (comme conséquence des chilfres qui précèdent) un
excédent de J 3 fl naissances pou/' 10. 000 habitants, qu'on
peut tenir pOUl' largementsu.Disanl, car notablement supérieUl'

à tous ceux qu'on avait observés dans le département au cours
des 83 années 1831-1913, il dépasse aussi, dans une propor­
tion le plus souvent très forte, les excédents de naissances
moyens constatés en 1920 dans tous les autres départements
français ainsi que dans la plupart des pays étrangers déjà

cItes.
Par ailleurs, la nuptialité, qui avait été longtemps d'un taux
moyen dans le Finistère avant la guerre de 1914, y a, dans­ les deux dernières années de la période 183 [-1920, atteint un
taux très élevé, satisfaisant en soi, et qui semble avoir eu
d'abord quelque effet sur la natalité, Mais, dû à des circons­
tances exceptionnelles, ce taux ne s'est pas maintenu; et
dans le cours des dix années qui ont suivi la fin de la période,
la nuptialité s'est beaucoup rapprochée de ce qu'elle était à la
veille de la dernière guerre.
Enfin, les derniers chiffres, indiqués plus haut, de la
période font ressortir: uneamélioration sensible de la situation

au point de vue de la mortinatalité; une diminution importante
du nombre de naissances légitimes pal' mariage; et un accrois­
sement, proportionnellement considérable, du nombre des

l'elles pal' i'apporl au nombre lolal des naissances . Ces q I.là tre
derniers chiffres font donc ressortir lin rait plutôt sati sfaisant
contre troi s manifestement fâ cheux ; mais il y a lieu de
r emarqu er que certains de ces quatre chiilrcs s'appliqu ent,
en réalilé, à l'en scmble des dix ann ées 191 \ - 1920, et no l'I à
l'année 192 0 . elle-même dont nou s nous occupons spécia­
lement en ce passage de' notre étude,
Quoi q u' il en soit d'ailleurs, il est en tout cas certain que,
dan s l'cnsemble en 1920, la situation au point de vu e du
m ouvement de la population, s'es l notablement améliorée,
dans le Fini stère, pa l' rapport à cc qu 'elle était à la veille de
de la guerre dc 19 1L 1. Dès lors, et bi. en qu'elle y lai ssât. encore
il désirer S Ul' certain s points, on pon va itla consid érer comme
y étant devenu e assez sa tisraisante dans l'ensemble (plu s

sa tisfaisa nte même aux points de vu e de la mortalité et de la
balance des naissa nces et des décès, qu'elle n' y avait jamais
été depuis le débnt de la période 183 1-1 g:lO) ; et il était permi s
d'espérer q ue l'améli ora tion, ain si réalisée en 1920, se main­
tiendrait désormai s ou même s'accentu erait encore p eu à peu.
11 n'en a pas été ain si malheureusement ; et les premiers
rés ulLats, constatés dans le Fini stère depuis la fin d El la
période 183 [-[ g20 . montrent en effet que. - loin de s'y
a méliorer par rapport à ce qu'elle était en ' 920 ou même
simpl ement d' y l'es ter telle qu'elle étai t alors , la situa tion
s'y es t, au contraire, modifiée dans un sens défavorabl e, sur
les point essentiels de la natalité, de la mortalité et de la
balance des na issances et des décès, au cours des di x années
192 [-[ 930 et surtout des cinq dernières de ces dix années
(tout en y res tant d 'ailleurs meilleure, ou plu s exactement
peut-être moin s mau va ise, que dans la plupart des autres
départemen ts fra nçais) .
Tableau indiquant comment les éléments qui déterminent le mouvement de la population
ont varié dans le Finistère au cours de la période 1831-1920
Variations
Nombres de Excédents de Excpdents d'
de la population

1° Années 1831-1.860:
Chiffres globaux . . . . . . .
Moyennes par an. . . . . . .
par an et pour 10.000 habitan
2° Années 1861-1880:
Chiffres globaux . . . . . . . .
Moyenlles pa l' an . . . . . . . .
- par an et pour 10.000 habi
3° Années 1881-1910:
Chiffres globaux . . . . . . . .
Moyennes par an . . . . . . . .
an et pour iD. 000 habi

l!0 Années 1911-1920:
Chiffres globaux . . . . . . . .
Moyennes pa r an . . . . . . . .
- par an et pour 10.000 habi

Augmenta tion

101.100
3.:l70

52 .900
2.Mo

130.800
l!.360
(08 1

a) Années 19H-19i:3 .....
b) 1920 . . . . . . .

5° Ensem ble des 90 années
1831-1920 :
Chiffres globaux
Mnupnntlc n~l' ~n

1 238.300

Dimiontiùn

Naissances

090.000
lY.850
(338)
l!59.500
22 . 975

708.l!00
23.613
(ai6)
Décès

002.800
16.760
(280)
37l! .300
18 . 715
(286)
030.l!01)
17 .680
(237)
Naissan ces

92.700
3.090

85.200
4.260

178.000
5.9:l3

Décès

Emigration

32.300
1.615

47.200
1. 573

l!6.000 172.200 170.000 2.200 » l!8.700
l!.650 17 .220 17.000220 )) 4.870
(NA peuvent se ca lculer pour l'ensemble des 10 ann ées 19H-1920)
» 1 (265 ) (178) (87) 1 » 1 »
» 1 (288) (Hg) ('139 ) i » 1 »

1.935.6001 1.577.500
~~ ~o7 1 ~7 ~~R
358.100
"l 070 i

1'19.800

Immigration

8.400
280

DEUXIEME PARTIE

Tab.le des mémoires publiés en 1935
L Comment les cacquins, cordiers et tonneliers
de Quillimérien en Plouzané obtinrent, en
170:1, le droit aux honneurs, charges, privi­
leges, sépultures dans l'église paroissiale et

Ill.
autres prérogatives, par 1. DUJARDIN. . . .
Le mouvement de la population dans le dépar­
tement du Finistère au cours de la période
1831-19:10 et depuis la fin de cette période,
par G. CALLON. . . . . . . . . . . . . .
Notes sur quelques mégalithes non encore
s, ignalés de la région de Ploudalmézeau
(Finistère), par Louis L' HOSTIS (planche hors-
texte). . ' . . . . . . . . . . . . . . . .
lV. La Tour d'Auvergne, amateur de chansons
pAGES

bretonnes, par J. SA VINA. . . . . . . .. 56
V. A propos de Sainl-Renan et des amOurs de
Victor Hugo, par L. DUJAUDlN . . . . .' 64
VI. Deux magistrats brelons du xvnr

siècle:
Germain-Gabriel Ruinet du Tailly (1726-1805)
et Jean-Marie Ruinet du Tailly (1760-1793),
par A. DURAND. . . . . . . . . . . " 75
VII. Un épisode ignoré de l'histoire de La Fonte-
nelle, par L. LE GumlNEc . . . . . . . .. 103
VllI. Les poteries de Lan veur en Lannilis (Finistère),
par M.-B. ClIEVALLlER-KERVERN. . . . .. 115

QUIMPER - IMPRIMERIE Mm. BARGAIN