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Bulletin SAF 1931


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Procès-Verbaux

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Société Archéologique du Finistère - SAF 1931 tome 58 - Procès-Verbaux

PROCÈS-VERBA UX

Seance du 2 9 Janvier 1931
Présidence de M. H. Waquet, président.
La leclure du procès-verbal de la séance précédente
donne lieu à des observations da M. Delécluse concernant
la ville d'Is et la communica tion de M. Fr. Jourdan de La
Passardière. M. Delécluse croit que l'aspect de la baie de
Douarnenez n'a guère changé depuis le début de l'ère
chrélienne et qu'il n'y [\. eu d'affaissement marqué qu'en­
tre Trébo ul el Le Ris. Il en donne pour preuve l'existence
de «( castels » celliques anlérieurs à l'époque gallo-romai­
ne, installés sur les diverses pOintès entourant la baie.
C'est seulement à proximité de Douarnenez que l'on ren­
contre des vestiges d'habita tions submergées, habitations -

assez éloignées les unes des autres, comme c'est le cas
pour les vieilles maisons de Penmarc'h. M. Maissin, ingé­ nieur, a signalé à M. Delécluse l'exislence d'une voie
dallée recou verle par la mer el qui, vraisemblablement,
desservait l'agglomération engloutie.
M. Waquet fa it remarquer que le nom d'Is ne Re trou­
ve dans aucun texte ancien et que les légendes breto nnes
placenL une ville d'Is partout où des habita tions humai­
nes ont été envahies pal' la mer. Toutefois, c'est dans le
lond de la baie de Douarnenez qu'on a retrouvé le plus
de traces de constructions submergées.
Au sujet de la modification proposée pour le nom de la

procédure assez compliquée, que l'importance dt l'avan­
tage espéré ne justifierait pas. Le caractère de la Société
Archéologique n'ayant pas changé depuis sa fondatiol1,
el les mémoires historiques ayant toujours lenu dans
notre Bulletin au moins aulant de place que les articles
purement archéologiques, nulle équivoque n'est vraimenl
possible ; unA nouvelle dénomination pourrait dunner
heu de cl'oire à une transformation réelle de la Société.
Le terme archéologique 8st, du reste, assez vaste pOUl'
désigner tout ce qui fait l'objet de nos travaux. A l'unani­
mité il est décidé de conserver à notre Société le nom
qu'elle porte depüis sa fondation.
Sont adm is dans la Société: M. Favre, de Quimper,
présenté par MM. Le Goaziou·et Le Guennec; M. Laurent
Kerninon, agent militaire, et Mme Kerninon, institutrice
à Quimper, présentés par MM. Le Séac'h et Bernard' ; M . .
Bloch, commis-principal dès P. T. T. à Quimper el Mme
Bloch, instituLrice à Saint-Evarzec, présentés par MM.
Bernard et Le Guemiec.
A propos d'un article de M. Ln Guennec paru dans le

Bulletin du Syndicat d' lnitiative et concernant la restau-
ration des vieux logis q uimpérOls. M. le Président note
que la restauration des vieil les maisons, lorsqu'elle est
faite avec prudence et bon goût, mérite l'approbation des
Sociétés comme la nôtre. Il signale tout particulièrement
la remise en état de la maison dite des cariatides" dans

la rue du Guéodet. .

Le directeur du Musée archéologique de Varsovie sol-

licite l'échange des publications de ce Musée contre notre
Bulletin. Cette demande est fa vorablement accueillie.
M. le D' Lagriffe analyse d'intéressants documents con­
cernant l'administration de M. Miollis, préfet du Finistère
sous le premier Empire. M. Miollis était le frère de l'évê­
que d. e Digne , Mgr Bienvenue Miollis, que V . .I;Iugo a.dé-

peint dans Les Misérables sous· les trai ts de Mgr Bie!wenue
Myriel. L'étude de M.le D' Lagritfe paraîtra drins le Buf­
letin . . M. Waquet fait remarquer l'importance desdocu'­ menls analysés par M. le Dr Lagriffti el signale la rar et0
relative des documents concernant le premièr Empire . .
. M. Le Guennec fait circuler des photogi'aphies du. ma­
noir de Penquélenncc, en Pe umerit, menacé de démolition
par le propriétaire actuel. M. le Président en demander'a
l'inscription sur l'Inventaire supplémentaire des Monu::.
menls hisloriques, . . , .
L'église ruinée du Vieux-Quimerc'h étant toujours me­
nacée, le Comité des Sites et Monuments pHtor'esques a
demandé le classement de l'ensemble formé par l'église,
l'ossuaire et le placîlre. M. Waquet rappelle qu e le bourg
de Quimerc'h, trop éloigné de la ligne de chem in de f0r,
fut déplacé en l873sur l'initiatIve deM . de Saint·Luc,
a.fin de le rapprocher de la voiefer'rée. M, de Saint-Luc
donna du terrain pour édifier les constructions du nou vea u
bourg et laissa une rente de 300 francs pour l'entretien
de l'église du Vieux-Quimerc'h. M. Lcuppe, sénalèur' et
président du Conseil général, qui futlong tempsmaire de

la commune, a toujours porté intérêt à celle ég lise ; on

se rappelle l'activité qu'il déploya pour relrouvrr une
statue qui y avait été volée il y a quelques a nnées. .' .
M. Delécluse fail remarquer que la suppression de .cer~
tains pardons amène l'abandon de nombreus0s chap'elles
qui tombent en ruines. . , ... . '
M. Surel a envoyé des croquis de deux vieilles maisons
de Morlaix, eri instance de démoli lion. ~
M. le Président présente divers ouvrages publiés par

des membl'es de nolre Société: René Madec, par M: A.
LeBail, où l'auteur fail revivre la belle figure 'd(~ l'ilveti­ turier quimpérois qui lulta pourmainlenir un peu de l" it~­

. d'in(ante1"ie, par M. Pierre Massé, inléressante contribu­
tion à l'histoire régionale el à l'histoire bretonne; L e
Calendrier historique du Finistère, de M. Ogueur, opus­
cule contenant d'intéressantes notices sur lesvi'lles et les
communes du sud-Finistère.
M .. Jourdan de La Passardière a envoyé une belle pho­
tographie du tympan du vitrail de La Roche-Maurice. Il
identifie les diverses armoiries qui en garnissent les souf­
flets.
La séance est levée à 16 heures 15.
Le Secrétaire, Le Président,

1. OGES. H. WAQUET. '

CI-:IRONIQUE

Si le nom de René Madec esl familier aux Quimpérois, ils
ne sa vent géiléralemen t du personnage qu'une chose, c'est
que, suivant le libellé des plaques d'une rue de' leur" ville, il

fut '. grand nabab aux Indes », Qu'es t-ce que cela, un grand
nabab, et qu'avail-il donc fait, ce Madec ~ A part quelques
bonnes notices succinctes, insérées jadis dans des journaux
locaux, on avait pour se renseigner un ouvrage abondam­
ment documen té et trés méritoire, mais de composition
vraiment trop maladroile el d'un tirage restreint. Un livre
lisible était désiré; M. Albert Le Bail l'a·écrit ; il vient de

paraître dans la collection Les grandes vies aventureuses,
éditée par la maison Berger-Levrault (1).
Quelle vie plus aventureuse, dans le meilleur sens du mot,
CJue celle de ce cinquiéme fils d'un modeste maitre d' école,
qui, engagé à douze ans sur un négriet de la Compagnie des
(1) Petit in-8

lndes, subit, après avoir bourlingué sous les Tropiques, 1;111'"
vincible attrait d'un grarid pays loin tain, traverse sans se
laisser abaltre les épreuves les plus lourdes, assiste à la
ruine de la puissance française en Hindoustan, se r ésigne à
servir en apparence la cause de l'Angleterre, s'adapte mer­
veilleusement aux coutumes des peuples parmi lesquels il
vit, passe au service des J altes et finit par devenir le troisiè­
me personnage de l'empire du Grand Mogol, «soleil de la
cour, héros de l'Empire, Bahadour toujours prêt au com­ baL» ?

Conte des mille et une nuits et cependant histoire vraie
d'un enfant de la Terre-au-Duc. M. Albert Le Bail l'a étudiée
avec beaucoup de conscience, de sympathie, d'admiration et
de talent. 'routes les meilleures publications concernant
l'histoire coloniale du XVIIIe siècle et la vie quimpéroise de
l'Ancien régime ont été consultées. L'obligeance de la famille
d'Amphernet . à laquelle M. Le Bail rend un juste homma­
ge a même permis de compléter la documentation par un
peu d'inédit. Qu'on ne prenne pas Cl') récit pour une vie ro­
mancée :. si la part de l'imagination y est grande, ce n'est
que dans l'accessoire, dans l'essai de reconstitution du cadre
où le héros vécut sa jeunesse, et ce n'est jamais que suivant ­ la ligne de la vraisemblance: les données des textes sont

parfois dépassées; elles ne sont pas contredites. Cela ~ se lil
comme un roman~, mais parce que le sujeL a tout l'intérêt
dramatique et humain d'un roman et parce que la langue
est facile, claire et vivante.
Quand il constate la détresse où furent laissés les Fran­
çais de l'Inde, M. Le Bail jeUe la pierre avec indignation et
insistance au gouvernement de Louis XV. On le comprend:
il sait trop ce que valaient un Dupleix, un Madec, même un
Lally-Tollendal, pour ne pas souffrir que tant de valeur ait
été perdue. A regarder les choses d'un point de vue plus gé­
néraI, on peut plaider les circonstances atténuantes. C'est
une illusion de croire que la cour fût uniquement ( occupée
des débauches séniles d'un lamentable roi, dans ce gouverne­
VlH
aux dépens du pays ll . Ce. « làmerilable roi· », maigré des

fautes trop certaines, 'a réuni à la Franee la Lorraine el la
Gorse. Plus on approfondit l'histoire de l'étrange et compli­
qué xvrn" siècle, plus on y reconnaill'impor\.ance croissante
de l'opinion publique. };lepuis la Régence le pouvoir royal
n'était plus absolu que théoriquement. La responsabilité de
llabandoll des colonies ne doit pas retomber toute sur Louis
XYou ses ministres : Voltaire exprimait un sentiment à peu
près unani me quand il déplorait la continuation de la lutte
pour «quelques arpents de neige au Canada ll. La vérité est
que le Français s'est touj ours montré indifférent aux entre­ prises coloniales. On fait œuvre patriotique en combattant
cette indifférence. Aussi, au moment où va s'ouvrir la gran­
de exposition de Vincennes, (les livres comme celui de M .

Albert Le Bail apparaissent-ils comme particulièrement uti-

l'es,
- Ce Rene Madec est le livre d'un écrivain habile, d'un
Breton attaché aux gloires de sa province 0t, par surcroit,
d'un bon Fran ;,ais.

:1 Ii.

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,; , ~ ' . ,', ,';, . " .. " , ',\;i I ~ l . ' .,

Séânce ' du , 26 ,Fevrier .193 t

PréSidence de M . H. WâqUEH, présldênt. .. '

Le procès-verbal de la dernièr'è séance esllu qt adopté
sans observation. ' ".- . '

M. Le Guennec qui vient d'êtr(l frapp éJ par un deuil

douloureux, siest fai l exduser. M. Le Président lui adresse

Lous ses compliments de condoléances et lui exprime ,des

regrets auxq uels s'associent tous les membres de la Soè~été,
qui connaissent son infatigable dévouement. ' ,
Sont admis dans la Société: M. René Legrand, archi­
tecte à Quimper, qui a succédé au regretté M. Chaussepied
dans la charge dos monuments historiques, présenté pàr
MM. Waquet et Lf! Goaziau ; M. Tl'éhony. de Quimper,
présenté par MM. le chanoine Pétënnès et Waquet.
A propos de l'histoire du J g. régiment d'infanterie, 1\1. le
Président informe la Société dli pr:ojet qu'ont formé les
anciens cortlbattanLs de ce régiment d'élever à Mestlein
(Luxembourg belge), OÙ tombèt'ent tarit de' braves de la
44' brigade d'infanlerie (19° et liS- régimenls), un monu­
ment commémoratif salis la forme d'un calvaire breton.
La terre où reposent les restfls des soldats de la 44" bri­
gade peut êti'e considérée comme une térre bretoIine. La
Société né fera aucune opposition à ce qu'un petit ~al vaire
ancien y soit transporté, ft condition qu'il s'agisse d'un
-monument dontlaconsorvatîon sur place dans le Finistère
ne s'Oit pas aétuellemÈlnt assur'é comme Hie COhviéndrait.

M. le D. r Lagriffe lit quelques documents concernant les
événements qui, sous·le premier Empir~, furent occasions.
de conflits enLTé' M. Miollis" préfèt du Finislère, et M gr Dom­
bideau de Crouzeilles, évêq ue de Quimper. Il donne, à ce
propos, quelques indications concernaI!t la fondation e t
le fonctionnement de l'Université im périale.
M. Daniel Bel'llard, donne lecture de deux letlres du début

d~ l'année 179;), teou vées aux Archives départementales,
et émanant de marins bretons, du dis trict de Pont-Croix,
. prisonniers de guerre SUl' les ponlons anglais il. Porchester.
,Ces .letlres ont trait à la triste silualion faile à ces prison­
niers et à l'a lternative qui leur est la issé3 do rester en-

.fermés ou d'être embrigadés par les brigands (les émi-
g rés) qui mettaient alors la dernière main à leur futur e
eXpédilion de Quiberon. Dans la deuxième de ces lettres,

qui est une véritable pétition, les malheureux prisonniers.

insistent sur la né0essité qu'il y a à se hâter de faire les

démarches uliles pour obtenir leur échange. Cet échange,

qui fut réalisé, donna lieu à di verses péripé ties qui seront.
précisées dans le travai l de M. Bernard. .

M. le chanoine Pérennès offre à la Société Ulle des ha-

ches en. bronze qui furent tNuvées dans un . talus, il y a.
~nviron dix-huit mois , à Guiniel en Er·gué-Armel.

,M. Waquet donne des renseig nements sur l'évêque de

.C ,ornouai lle,François de La Tour, qui occupa I. e siège de

15'74 ÈJ, 1585. Amené à rechercher les rai::;ons qui portèrent

Ce. wé~at ~ d~llliss ionuer, M. Waquet les trouve clans·

ce tait qu'il s'obs. li nait à ne pas résider; ce tte olJstin alior

eul pour résulta t une saj~ie de ses bénéfices, ce qui .donna

)iouà c;t'inlér.essant~ qébals oevan t la cou r dp Présidia l.

, Mf 1 0 Prés~çi~ml pr.ésente une nouvelle mopographie du

r,~yérènd Doble coqsacrGe.~ St Constantine , don t le nom

· n'est p~s con Qu.eil ~l;et1'lgn~ arrrioricain~, . et, à Sl Merrynà.

qUi"lllJ contra:ire, y ~9!lt dédjés queJques sp,nctuaires . . -

,l" M; 'Schemitt montre des fragments' d'Ju'gile 'cuite porlant ,
des ,cànneltires it'l'{3gilliètès' et 'titi 'fragment' de' bord ' de
poterie, trouvés paé M. LèGhuld, de 'Plogo'nriec,entt~e la

gare et le bourg de Guengat, à l'endroit mêrrië où fut déc'ou~

verte la tête gailo-romaine qui VÎent d'entrer au MUS, ée

départemental; il signale-que, sur le même point, ' on r~ll~

contt'e aussi de l1ombrel1~es tuiles à .rebord. '

M._ Jourdan d.eLa Pass- ardière présente des photo-:-,

graphies reproduisant des documents publiés dans un ou.,.
vrage devenu rare, l'Album du Voyage r'omantique de
Taylor el Nodier, ainsi que de très intéressan tes photogra'-
phies de vitraux d'églises du Finistère. ' .
La séance est levée à 16 heures. ' '

Pour' le Secr'élair'e empêché,
Je Vice- Pr'ésident,
Dr L. LAGRIFFE.
Le Président,
H. WAQUET. '

CHRONIQUE

Dans la première moitié du XV· siècle, bon nombre de
Frauciscains au trement dit Cordelier s ou fréres mineurs
- r ésolurent d'observer avec une rigueur toute spéciale les
principes établis par leur sain t fondateur; un décret rendu
en 1415 par le Concile de Constance les y autorisait. A cerL ai ns
égards ils allaienL même plus loin' que n'avait voulu saint
François, car ils cher chaient à fuir le contact du monde ,
En Bretagne, ils s'éLablll'ent dans des îles désertes, à Césam­
bre (au lar!Se de Saint-Malo" à l'île Verte près de Tréguier,
sur l'îlot de Sainte-Catherine prés de Blavet, à l'île Vierge en
Plouguerneau. Ce dernier couvent, établi peu avant 1448, ne
tarda pas à 'en fonder trois autres : à Cuburlen près de
MOlllâi:lÇ etl l ; !lt:Lauderné/l:u ,èn l4:88;"à,tAMrwi'at'!'b

l\5,Oh e~,: aU QO, u, t, !l.~, (\p01-rM,j l'H~" oji la Solitude, était vrab
wenl trop parf:üte\ t~t,abaildonn.ée aU,XVI' siècle pour l'Aber,

Frac'h C('l qui ,donna Iieq à cette formule Ol'iginale; « La

Vierge a donné naissance à trois cnfants, s'est ensuite

affaiblie, esl devenue slérile et abandonnée comme elle était
autréfois »'. Au XVIe siècle Une seconde rMorme fut jugée
opportune. C'est ce qu'on appela la« Récollection ». Introduite
en 1612 à Césatnbre,la « Récollection JI s'élendit peu à péu, non
san:;; , contestations, aux autres Couvents de Bl'etagile;
eil' 1625 ùl1e ma1son nouvelle fut créée à Lesneven; elle fut
occupée sur le champ par les Récollets.
Les archives de la province, conservées pour une grande
part aux Archi ves départementales du Finistére, abondent en
renseignement~ sur la vie des religieux et sur le personnel
des couvents. M. Max Courtecuisse, ancien archiviste des
Cotes-du-Nord, vient d'en publicr les principaux documents
- précédés d'une belle introduction historique sous le litre:
Tables capitulaires des /rères mineurs de t Observance et des
Récollets de BI'etagne, 1476-1780. Le volume édité à Paris,
chez Vrin (6, place de la Sorbonne), a LXXXVII et 260 pages
avec un index des noms. Il révélera aux fouilleurs de notre
histoire régionale et meltra à leur disposilion, dans les
meilleures condiLions du monde, des documents dont il n'a
pas été fait assez de cas jusqu'à présent.

Séance du 26 Mars 1931

Présidence de M. H. Waquet, président.

Le procès-verbal de la dernière ~éance est lu et adopLé.
Une erreur typographique a rendu inexacte la première
phrase de la page XI ; au lieu de : (l entre la gare et le
bourg de Gueng'at», il convient de lire : cc entre la gare
de Guengat et le bourg de Plogonnec)).
M. le Présiden t fait part du récen t décès de M. l'abbé
Quiniou, recteur de Penmarc'h. M. Quiniou était l'autel1l'
d'une intéressante monographie de Penmarc'h, d'une
brochure sur Guillaume Guillou, r ecteur de M ellac, de
deux notices sur Saint-Thégonnec, dont l'une, consacrée
à l'église, es t une précieuse contribu tion à l'histoire de
l'art local.
SonL admis dans la Société: M. le comte de Blois ,
capitaine de cavalerie à Guingamp, présenLé par MM.
Le Guennec et de Kersauzon; Mlle Fortel, professem de
musique au Lycée Brizeux, présentée pal' Mlle Varin ct
M. Le Guennec; M. Charles, photographe, présenté par

les mêmes.
M. Le Guennec présente une photographie du château
de KergToadez en Brélès, récemmenL inscrit sur l'Inven­
taire supplémentaire des monuments historiques . M. De­ lécluse rappelle que, sous le second Empire, des internes
du Lycée d8 Brest, en rupture de ban, y soutinrent un
XIV
M. Le Guennoc fait circuler un dessin de la pierre tom­
bale, très mutilée, du chevalier Robert, sire de Kerg roa­ dez, e l da rne Bénone Carn , son épouse. Celte pierre se
trouve encore da ns le cimelièr e de Plourin-Ploudal­
mézeau. M. René Courton a découvert à la Bibliothèque
na tionale une généalogie de la fa mille de Kergroader"
généalogie qui semble de la main de Guy Autret et
donne a u com ple t les inscriptions, jusqu'à présent mal
lues, du tombeau de Plourin: « Cy gist Robert sire de
Kergroadez et Benone sa compaigne , lequel Robe? "t
trepassa le j our de saint Leonard l'an M. CCC. lIIlxX
XV. Priez Dieu pour son ame.
M. Jourdan de La Passardière a envoyé des photogra­ phies de monume nts du Lél)n assez peu connus, quoique
dig nes d'intérêt: la chapelle de Locmaria-Plabennec,
dont le maître-autel. en kersanlon , peut rivaliser a vec
les autels du Folgoët et dont le cime tière contient de
beaux ifs et un joli calvaire ; la cha pelle du Croazou en
Kerlouan, édifice sans style, mais près duquel on r emar­
que deux menhirs taillés, dont l'un est encastré dans le
mur de la chape1l0, et trois croix pattées, appuyées au
pignon ; la chapelle de Saint-Egaree, aussi en Ke rloua n ,
r emaniée a u XIX

siècle, mais garda nt des parties du
xv· ; 1 0 petit omtoire ruiné de Sainl-G uénal, da ns la
même com mune; la ch apelle de Samt-Eloi en Ploua rzel,
pou rvue d'un curieux clocheton-mur ajour é ; celle de
Sainte-Pétronille, en Plouda niel, datant de la fin du xv

siècle e t possédant une fon taine monument, ale dans le
genre de celle de Gouesnou.
M. de La Passardière a également envoyé des photo­ graphies de l'église aba ndonnée de Lanvoy, en Hanvec,
totalement ruinée à l'exception du clocher qui est bien
conservé et d'un retable de Go uesnou, r eprésentant
saint Yves.

D'autres vues représentent les vieux: manoirs de Kersa­ liou en Saint-Pol-de-Léon, p. t du Carpùnt en Lampaul­
Ploudalmézeau ; les murs d'enceinte des manoirs de
Kerivoas et de Kerisquillien en Kerlouan.
M. Le Guennec a identifié divers écussons dans l'église
de Locmnan. Lecture est donnée d'une note relative à
ces armoiries dont les indicati ons conf irme nL d'ailleurs
ce qu'on sait déjà de l'hisloire de la construction de
l'ég lise. .
Une lettre de M. Hémon, adjoinL-maire de Locronan,
signale un e trouvaille de monn aies fa iLe à Ménez-Tre uL
en Plogonn ec. M. le cha noine Péronnès, qui s'est rendu
sur les lieux, ra pporte 'lu'.il s'agit de (;0 pièces d'or dont
une portuga ise, Il espagnoles, parmi lesq uellbs 4 de
Charles-Quint, datées de 1550 ; des pièces françaises,
dont 4 de Louis XII, 18 de Fra ncois l e,· , 19 de Charles IX

et 1 de Henri III.
M. le chanoine Pérennès signale que des enfants , s'amu­
sant à creuser nn trou daus l'enclos du cimetière de
Plogonnec, ont mis à jour un fragment de kersanton repr é­ sentanl un bras de croix provenant de l'a ncien calvaire;
on y voit un personnage sculpté tenant en mains les
instruments de la Passioll. .
L'in terven tion opportune de M. le recteur de Plogo nnec
a sauvé la pierre levée qui avoisina it l'église et qu'un
maço n se préparait à briser pour en uLiliser los morceaux
à la réfection du mur d'enceinte.
La Société émet le vœ u que la municipalité de Poullan
reco nstruise le mur d'oncein L e du cime tière de cette loca­ lité et relève le petit menhir à cupules qu i se trouve dans
l'enclos.
Une le Ltre de M. l'abbé Thomas donn e qu elques dé ta ils
sur la chapelle ruinée de Pon t-Chris t, situ(~e da ns li n très
XVI
à Landivisiau; il Y a noté une inscription encor e
inédite.
M. Tréhony fait don à la Socié lé de 2 haches en bronze
lrouvées à Ergué-Armel.
M. Marzin a envoyé des photographies de l'hôtel de
Boiséon, à Morlaix, actuellement occupé pa r la Posle .
Cette ancienne demeure, lrès défigu rée, sera prochnine­
menl démolie.
M. Le Guennec signa le un frn g mont de pi erre levée
s ituée près de Penha rs, au-dessus du moulin de Melven,
e t présente une courte note sur les emblèmes maçonni­
ques décorant un heurtoir placé sur la porte de la maison
sise rue René-Madec entre les magasins Chenadec et
Le Grand. Le vantail de cette porte est muni d'un marteau
figurant une tête de dauphin et fixé par un triang le ma-

çonnique très caractérisé, avec les trois points e t le
compas . .
M. le Président annonce que la Société a rchéologique
organisera en 1931 deux ou trois excursions . La pre­
mière aura lie u le 26 avril et permettra de visiter Le
Folgoët, Goulven, la chape lle de Lochrist-an-Izelvet e n
Plounévez-Lochrist, le château de Kerjean, les églises de
Lanhouarneau e t de Plouédern. Cette promenade sera
suivie d'une seconde dans la région du Faou; l'itinéraire
permetlra de VOÜ" la cha pe lle de N.-D. de Châteaulin, la
chapelle de Saint-Sébas tien en Sain l-Ségal , Le Faou, le
pont de Térennez, Argol et Ploéven. La date de cette
excursion sera fixée ultérieurement.
La séance est levée à 4 h eures.
Le Secrétaire, Le Président,

XVIi
Publications recues :

A nnalesde la Société royale d' rl rchéologie de Bru­
xelles. Tomes XXXIV· et xxxv·, 1930.
BoUettino della Societrt piemontese di A rcheologia e
Betle-. 4rti. Anno XV, gennaio-giugno 1931.
Bulletin de la Société d'A 'Y'chéologie et de Statistique
de la D1'6me, janviet' 1931.
Bulletin de la Société des Antiquaires ele l'Ouest, 4

trimestre de 1930.
BuUetin de la Sociétp. des Sciences, Lettres et Beaux-
Arts de Cholet, 1\)27-1928. .
Butletz'n de Saintonge et cl'Aunis, 4" et 5

livraisons
de 1930.
Mémoires de l'A cadémie des Sciences, Belles-LeUr'es
et Arts de Lyon, 3" série, t. XX".
Report of the U. S. National Museum, 1930.
Revue hiswrique et aTchéologique clu Maine, 2° série,
tome X, 4· livraison de 1 9BO et 2° série, tome XI, lro li­
vraison de 1931.
Rivista archeologica dell' antica provincia e cliocesi
di Coma. Fascicoli 99-100-101 ; anno 1930.
Smithsonian institution. Publications 3051, 3052,
305:3. 3054.
Z. Le Rouzic, Les cromlechs de Er-Lannic (Commune
cl' Arzon), de 1923 à 1920. Vannes, 1930, brochure in-4·
illustrée.

XVlII
Ann ... xe au Procès-Verbal

LE TROUSSEAU D'UNE JEUNE MARIÉE BRETONNE
. EN 1590
Les archi ves du château de Lesquiffiou co nLlennent, c laus
le fonds des papiers de famille de la maison Barbier de Ker­
jean, Kernao, Lescoët et autres branches, un contra t de
mariage fort inléressant en ce qu'il détaille, ce que ne font
pas ordinairemenl les piè(·.es de ce genre, les « accoulre­ ments )) fournis à la jeune épousée par ses parents. Ceux-ci
sont les construcleurs bien connus du fam eux chàteau de
Kerj ean en la paroisse de Saint-Vougay: Louis Barbier,
seigneur de Kerchoenl, Keralleau, Km'jan, Lanven, et sa
troisième femme, Jeanne de Gouzillon, dame de Kernao et
douairière de Lanuzouarn. Par contrat du 20 mars 1590, ils
marient leur fille juveigneure, demoiselle GuillaumeLte
Barbier, à noble homme Guillaume Penancoët, sieur de
Kerouazle, La Villeneufl've, Kerbouronué, et lui donnent une
dot de 1.000 livres monnaie de l'en tes, assises sur le manoit'
noble des Isles en Km'nouez, et autres terres en Eles Lrec,
Lanarvily et Ploudalmézeau. ledit conlrat passé par devant
Guillaume de Coelq uelfen eL François de Goazmoal, noLaires
de la cour de Lesneven.
Six mois plus Lard, la jeune dame de Kerouazle enlrait Cil
possession du trousseau promis au moment de son mariage,
e t l'on ajouLaiL au contra L l'acL e s uivant, qui énumère les
habillements. bijoux, elc .. . , dont Guillaumette Barbier était
r edevable à la munificence paternelle :
« Au moyen et au Ll és ir de la promesse [aide par nobles homs Loys
Barbier, seigneur de K eI'jean, à nobles noms Guillaume de Penancoë l et
demoiselle Guillemette Barbier, seigneur et darne de Kerouazle . . .. par
laquelle ledit seigneur de K erjean auroit promis . . . bailler el fournir il
ladite dame de Kerouazl e sa fille, accoustrementz décentz et honesles,
bailles joya ulx et hlcquenée hal'llachée pour aller il son mes nai ge, se
lenil' avecq ledit seigneur de Kp.rouazl e, son mary, ot y fournissant a le-

XIX
dit seigneur de Km'jean baillé à sadile nlle les accoustl'emenlz, joyaux el
hacquenée cy apprès spéciffiés el d6clnil'és :
Sl:A VOIR une robbe de 'sa tin cramoisy découppé, corps el manches,
et une banùe à l'entour sur de la gaze de rin or avecq ues la paire de
manches de salin bl ancq découppées aussy sur pareille gaze, et le loul
garn y de passements d'or et deux douzaines (le c10uLtes d'or.
Item une robbe de velloul's noir à fond de salin avecq les manches de
satin incarnat rlécouppé su, tonge d'argent fllictes à arcad es et garny de
passement noir veloutté.
Item unr l'obbe de vellours noir, les manches déco uppées sur salin
jaulnc faicle à arcades, et une paire de manches de sa tin jaull1e découp­
pées sur taffetas oranger ga rny de passement vr,lIoulté noir.
Item une robbe de damas inca rn at d'Espaigne avecq les manches de
salin bleu déconppées sur taffetas oranger, raicte il arcades garnie cie
passement incarnat chargé.
. Item une robbe de velours à ramage garny de passement chargé, les
manchettes découppées sur salin blanc laczonné,
Item une robbe de tafetas noir, manches et corps découppés et la

découpeuse porri liée et garnye de passement noir chargé,
Plus une robbe de seyette noire, corps et manches découppés sur
talretas cramoisy garn y de passement noir.
Item ung 'colillon rie sa tin oran ger garny de passement d'argent.
Item ung cotillon de damas incal'llal et blanc garny aussi de passe­
ment d'argent; aullre cotillon de talretas vert garny de passement, et
aultre co tillon de cherge cramoisye,
Item ung manteau de fustaine neull', plus ung co rps de tam~tas verl
picqué de soye oranger j item un aultre corps picqué de camelot violet j
item ung vertucadin j' item une ca uleU e de taffetas ; item ung frizoll,
Item uug ristre (i ) violet de drap de scau (?) al'ecq nue uevantière de
mesme, le tout ga l'lly d'nng beau passement d'argent et le ristre para­
menté de taITetas gris violet j item six paires de moules de manches ;
item douze grandz rabalz pour meclre sur carte et six dessoubz avccq
traize petits rabatz et quatre rabatz pour mectre sur orchailL
U ne douzaine de coletz, demi-douzaine de coueITes de nuit et dix
chemises et deux paires de bas de laine.

Ite1n une chai ne d:or, une lie-testfl et ung carcan d'or.
Cne hacqueuée grise poil meslé en l'aige de trois ails et dem y avpcq
la selle cou\'erte d'une housse de veIJours noir toulte neullve avecq
tout son appareil couvert de mesme, garny de franges el de houppes do
soye, armée de cui vre doré et les boucles et bosselles de mesme.
Item ung grand bahu il deux c1elJ"eurrs fermant il deux c1errs,
Et Cil ouUre les précédans accoustrC lllentz qu'avoict ladite dame rie
Kel'Ouazle. Scavoir une l'obbe de vellours noir, ses manches découppées
il bandes 11 ne gaze ; item une l'obbe de taffelas noir Iaicte à al'carles dé­ couppée, corps et manches sur taffetas blanc avccq les manches de salin
incarnat ciécouppées sur tallclas blanc; item une vieille robe de soyelle
découppée corps el manche sur taffelas blallcq; ttem une vieille
l'obhe de soyelle découppée corps et manches S Ul' lalletas gris; ilem
ung vieulx ma nleau viollol j aullre manteau rie fuslaine a vccq Ull g-

pelit ma nleau de lacrelas pour aller à cheval j plus ung cotillon de taffe-
tas incarnat ga rny cie passement inca rnat chargé. Aullre cotillon de taf­
fûtas changeant ga rny de passement Dl'anger chargr. avecq aullre col il-

Ion de camelol viollel garny de passcmenlz de memie cOllllellr ) .

La garde-robe de la jeune dame de Kerouazle n'apparaît
pas trop mal monLée, malgré sa pauvreté en linge de co!'ps
eL l'inexistence de tout mouchoi!') servleLLe, etc ... Mais ces
accessoires, les chàLelaines devaient sans doute se les con­
~ectionnel' elles-mêmes. Rappelons que GuillaumetLe Barbier
a été la gra nd'mère de Louise-Henée de Penancoët de Ker-

ouazle, duchesse de PorsmouLh, qui fut à la cour d'Angle-
Lerre, en même L emps que la maîtresse .!?11 tiLre de Char­ les II , l'es pionne appointée de Louis XIV. " ;
. L. LE CTUENNEC .

Seance du 30 Avril 1 \;131

Présidence de M. H. Waquet, président .
Le procès-verbal de la dernière t:léanC0 est lu et adopté
sans observation .
M. 1 0 Président exprime les vifs regrets qu'éprouve la
Société de la mort de M. Louis Chareteur, président de la
société Les A mis des Arts de Brest.

Sont admis dans la SociAté : MII~ Joubert, professeur
au Lycée La Tour-d'Auvergne, présentée par M. Waquet
et Mlle Grimanelli ; M. Danguy des Déserts, lieutenant de
vaisseau à Brest, présenté par MM . Waquet eL Danguy
des Déserts; M. Durand, juge au tribunal civil de Quim­
per. présenté par M. Layrle et Mme Pavillon; M. Yv~s
Laot, professeur de musique à Qu imper, présenté par MM.
Le Guennec et Ogès ; M. Pierre Le Brenn, directeur cle
l'agence du Crédit Nantais à Châteaulin, présenté par
MM. Le Guennec eL Loyer; M. Yves Le Hénaff, industriel

en Penhars, présenté par MM. Le Guennec et Ogès.
M. Le Président rend compte de l'excursion du26 avril,

qui a groupé une cinquantaine de participants et a per-
mis d'étudier su~cessivement la chapelle de Sainl. -Eloi en
Ploudaniel, la basilique de Notre-Dame du Folgoat, l'é­ glise de Goulven, les halles de Plouescat, le chàteau de
Mai llé en Plounévez-Lochrist. celui de Kerjean en Saint­
Vougay, le manoir goth iquA dA MézarnOll en Plou né­
XXII
Dans une communication riche en détails précis, IVI.
l'abbé Thomas signale les origines finistériennes de la fa­
mille Le Marc'hadour, dont un membre, M. le Dr Le Marc'
hadour fail partie de notre société, tandis que son frère
a été procureur de la République à Quimper, puis
conseiller aux cours de Limoges, de Bas tia et de LillA et
est aujourd'hui conseiller il la Cour de cassalion et avo­
cat-général à la Haule-Cour. La fa mille Le Marc'hadour
est originaire de Plomodir rn, de la ferme de Locmibrit.
Entre 1 680 et 1778, elle compta cinq prêtres qui exercèrent
leUl' ministère en Cornouaille. L'arrière-grand-père du
conseiller Le Marc'hadour fut Guillaume, quatrième en­
fant de Yves, époux d'Anne Le Cl'oissant, fille d'un notai­
re royal de Cast. En 1778, il était greffier du siège royal
de Chàteaullll , puis procureur et notaire royal; en 1790,
il fut nommé président du district de Châteaulin, fonction
qu'il occupa jusqu'en 17\)4 et dont il s'acquitta avec une
prudence et une modération dignes d'éloges.
M. le chanoine Pérennès signale qu'on vient de décou­
vril' sur les terres de Lanzent, en Plonévez-Porzay, en
démolissant un talus, deux vases ou urnes en poterie
grisâtre, placés l'un à cô té de l'autre et renversés sur
leur ouvertur0. Ils mesurent environ 38 cm . de hauteur.
L'un d'eux es t orné de petits disques en creux, l'autre est
dépourvu de tout décor. Le champ où on les a trouvés
était jadis occupé par deux enceint8s circulaires et
concentriques qui étaient, soit des emplacements d'habi­
tations, soit des parcs à bestiaux.
A 300 mètreti de là, en un endroit qui portail le nom
significatif de « Kastelligou », existaient deux autres en­
ceintes du même genre, dont les vestiges sont encore
apparents. Le nom de cc Lanzent \) (monastère des saints),
doit rappeler le souvenir de quelque établissement mo­
XXIlI
propriétaire des vases, M. Euzen, beau patriarche de
quatre-vingts ans, a donné espoir à M. Pérennès qu'il en
ferait don au musée archéologique.
M. Le Guennec communique le texte d'une églogue
latine, d'auteur inconnu, qui fut déclamée au collège de
Saint-Pol-de- Léon, à l'occasion de la naissance, en 1781,
du Dau phin de France 0t de la prise de Yorktown en
Amérique. Il présente aussi une ode dédiée à M. de Clu­
gny, maître des requêtes et intendant de Brest de 1704 à
InO. On y rappelle les bienfaits dont Brest lui est rede­
vable: rétablissement de l'Académie de marine, construc­
tion du nouvel arsenal, des nou veaux magasins, « temples
immortels élevés à Neptune)), de la salle de spectacle,
sans omettre le châtiment de l'espion anglais Gordon.
Au nom de M. de La Rogerie, M. le Président présente
la photographie d'une miniature tirée d'un missel de
Léon, fait au temps de Rolland de Neufville, évêque de
Léon de 1562 à 1613. Albert Le Grand dit de ce prélat
que, par sa vigilance el son zèle, il préserva son évêché
des atteintes du protestantisme et qu'il mourut à Rennes
en opinion de sainteté. Il y aurait intérêt à établir, avec ·
tou l le soin possible, l'iconographie. trop négligée jus­
qu'ici. des anciens évêques de Saint-Pol-de-Léon.
M. l'abbé Le Beux, recteur de Pluguffan, a communiqué
quelques notes sur la charmante église de celte localité.
D'après M. Le Beux. au village de Goarem en Plonéis,
au sud-ouest du vieux château de Kerven, on a tout ré­ cemment décoU'lerL les restes d'un tumulus. L'aspect
actuel est celui d'une chambre souterraine en maconne-

rie, composée de grandes pierres plates non travail­
lées . Le caveau a trois mètres de long, un mètre
cinquante de large et un mètre cinquante environ de
profondellr. On n'a trouvé que de la terre à l'inté­

XXIV
chambre funéraire d'un lumulus dont la butte a é Lé rasée.
Trois berceu~es bretonn es ont Né recueillies par M.
Pérennès, dont deux à Tréboul. Elles sont déjà connues en
Cornouaille et en Léon e L ne présentent rien de spécial.
sinon la tournure un peu macabre du texle, où il esl
quesLion de la mort et de l'enterrement de l'enfant au­
quel o n les chantait. La troisième, d'une inspiration moins
sombre, est la « chanson du l'oitelet », roitelet géa nL dont
les plumes pesaient cenL del lx livres.
M. l'abbé Le Saou t signa le le tl'isle état d'abandon dans
leque l sont laissées les de ux belles tombes el1 marbre
blanc du général Bonté, baron de l' Empire et de sa femme
Louise du BoL du Grégo, veuve du vicomte d'Ampherne t.

Autrefois placées dans la chapelle du chàteau d,' Trévarez,
elles sont, aujourd'hui, au cime tière de Saint-Goazec.
presq ue e nLi èrement recou vel'tes de lierre e t de l'onces.
M. le Président annonce l'in~cription sur l'Inventaire
supplémeulaire des monuloents historiques du porlail de
l'ancien couvenL des Augustins à Carha ix et du manoir
de Moellien, en Plonévez-Porzay.
M. Daniel Bernard communique un curieux l'équisitoi­
re contr8 les chariv aris, œ uvre de Philippe Le GorTec de
Ponnavoas, procureur fiscal du marquisat de Pont·Croix
en 178ï . La Cour lui donna rai so n. mais ne réussit pas à
su pprimer la coulume des cha ri varis. qui su bsiste encore.
M. le Dr Viale t. de Brest, vient de publier un intéressant
volum e intitulé: Bibliothèques et bibliophiles bretons
anciens . L'auteur a constitué là un précieux répertoire de
339 ex-libris, marques, fers de reliure, e tc., ayant appar­
tenu à des amateurs de livres e t à des bibliothèques
d'éLablissements ou de sociétés en Bretagne. Il a joint à
son texte de très nombreuses reproducLions du plus
grand intérêt.
xxv
de Mai, dans la région de Chàteaulin, du Faou et de
de Landévennec.
La séance est levée à 16 heures.
I.e Secrétaire, Le Président,
J. TOULEMONT, H. WAQUET,
Annt"xe au Procès-Verbal

LE PARDON DE SAINT-SALOMON EN PLOUYÉ
Le. dimallche de la Pentecô le 1913, j'êlais parU à bicyclette .
de Brasparts pour Plouyé, accompagné de François Bic1eau,
clerc de notaire. ct. de Joacbim Yvenal, enLl'eprenem. Après
a voir déjeuné tous ll'Ois chf:.:z l'ami HO Ul'mant, à CollOl~ec .

nous remisâmes nos machilles chez l'ami Créïs, llOll loia de
la cllapelle moderne de Sain L e-MargueriLe en Collorec. Nous
prîmes alors un vieux cbemin gazonné, très large, mais cou­ pé de mares eL flaques d'eau, ce Ci ui llO U S obligeait à passer
souvent par les champs en uordme. Pendant cc ll'aj et, long
d'ulle lieue environ, ùe nomb reux pelolons de chevaux nous -
dépassaient, comprl'nan L de ùeux ou trois à cinq ou six hêL es.
L'un d'eux en comptaiL même une dizaine. Tous allaient au
gralld Lrot, faisanL .i aillir l'eau et la boue e lu chemin; mon­
Lures et cava lier s étaient crottés jusqu'à l'échine,
Un peu avanl d'arriver à la chapelle de Saint-Salomon (Cil
breton Sant-Salaün) on traverse la ri vière ct' Bilez, assez lai'ge
mais peu profonde à ce t Clldl'oit. Les piétons la franchisL ens
sur une passerelle de troncs d'arbres placés bou t à bout et
soutellus par de gL'Osses pierres. Les cavaliers passent à
gué, et profi tent de la rencontre de l'eau comante pour sc
décrolter de leur mieux Encore deux ou trois cenls mèLres el
voici le champ précédant l'oratoire. Là, derrière Ull Lalus,
Ull paysan faisait saillir sa .i ument, coutume assez fréquen­
te, paraît-il, surlouL pour les juments réputées slériles, pal'

confia ll ce en l'aclion bienfaisante du saint.
XXVI
En enlran l au cimetière nous voyons déboucher au grand

trot une escouade de six ou sept ~heva\L,{, qui s'arrêtent de-
vant la chapelle. Ici les cavaliers meLtent pied à terre, et, t.ête
11 ue, les guides passées au bras, ils fon t avec leurs bêtes les
trois tours traditionnels autour du sanctuaire, en récitant
leur chapeleL ou ùes oraisons de circonstance. Oe rite accom­
pli, l'un d'eux se dévoue pour garder les chevaux, tandis que
ses camarades entrent dans la chapelle afin d'y prier et d'y
faire la double otfrande de rigueur. Ils déposent sur la
table une touffe de ceins provenant de la queue des animaux
demeurés au logis et versent leur aumôneenlre les mains du
fabrique qui se tient· en permanence à la sacristie. Puis ils
sortent, reprennent leurs chevaux, dont le gardien va s'ac-
. quitter à son tour des dévoLions prescrites, et se dirigent
vers la fontaine.
O'est ici que la scène devienL singulière, et je ne sais si
j'arriverai à la décrire dans Loute sa bizarrerie pittoresque.
Au coin d'une prairie siluée à l'esL de la chapelle se trouve
une fontaine maçonnée qui m'a parue assell remarquable,
autant qu'on pouvait le deviner sous l'eau qui la submergeait.
A côté est le sarcophage du saint, taillé dans un bloc de
granit. Dne semaine avant le pardon, les garçons des fermes
avoisinantes onl dressé un barrage de mottes de terre et de
branches en trelacées, de façon à reLenir l'eau de la source
et à form er une mare d'eau dans laquelle baignent fontaine
ct sarcophage. Ils sc tiennen t là, vêtus de leurs babits les
plus sordides, ce qui est une sage précaution.
En effe L, ce son t eux qui se chargent de faire faire aux
chevaux les trois tours rituels autour de la fontaine. en pa­
taugeant dans la mare où il y a place pour deux ou trois
bêtes seulernen t, et en leur faisant toucher l'auge du sarco­ phage. On se figure la confusion, les cris, les rires, l'eau
éclaboussée, la boue jaillissant de Loutes parts. Au sortir de
cette fan ge chaque cheval part au Lriple galop pour accom­
plir trois tours de piste. Oette piste n'esL autre chose qu'un
mauvais chemin plein d'ornières. qui ceinture r enclos du

XXVII
culbutent pas ou ne renversent personne en parcourant
cette arène à une pareille allure. Mais le fait est qu'au par­
don de Saint-Salomon les accidenLs sonL à peu près inconnus.
Il va sans dire que le privilège rèservé aux garçons de
ferme de baigner et de faire courir les chevaux n'est pas
gratuit, ce qui donne lieu à d'amusanLs marchandages. Le
tarif varie selon l'apparence plus ou moins cossue des pèle­
rins. J'ai vu de pauvres hères à qui l'on ne réclamait que dix
sous, d'autres mieux nippés auxquels on demandait vingt ou
trente sous. QuanL aux riches paysans, on exige d'eux j US(lU'à
deux francs. La ladrerie de l'un d'eux fut cruellement punie.
C'était un fermier à l'aise, de Lennon, en veste de dimanche,
les reins entourés d'un beau turban bleu à la mode du pays.
Sur sa bonne mine, on lui réclame quarante sous. Il discuLe,
se fâche, et décide enfin de faire faire, lui-même, par écono­
mie, la baignade à sa bête. ,Il l'enfourche, s'engage dans la
mare. Aussilôt, un mau vais plaisant arri ve au galop derrière
lui et l'éclabousse de la tête aux pieds. Un auLre le bouscule;
tous deux le poussent sur l'auge, si bien que le cheval perd
l'équilibre et s'étale, entraînant son cavalier dans la bouc.
Je vous laisse à penser les éclats de rire, l'état où se trou­
vaien t le beau « chupen » et le « turban» de notre homme et
sa fureur d'êLre ainsi ridiculisé Pourtant, il jugea prudenr
de ne pas chercher querelle a ux auteurs de sa chute, qui lui
fussent tombés sur le corps, et il s'éloigna en tempêtant.
Suivons toujours nos cavaliers. Ayant aLtaché leurs
bêtes aux arbres du cimetière, ils vont dîner sous la ten­ te. Je devrais dire dans la tente, car il ne s'agit que d'une
sorte de gourbi ou d'enclos, fait de vieux sacs de phosphates
cousus ensemble et maintenus par des piquets. Au mllieu,
sur un feu de souches, mijotent une vaste marmite de sou­
pe et un chaudron de ragoût. A côté une table boîLeus. e sert
de camp Loir. Elle est chargée de «chopines» à cidre, de
verres sans pied pour la «dour vulnerer », de gobelets un
peu plus grands pour l'eau-de-vie et de hauts verres pour le
café. Nous prenons place à une table faite d'une échelle ho­
XXVIII
plancnes. sur des bancs fails d'autres planches et nou:;; dé-

g USlO , D S un frugal r epas don L voici le menu eL le larif :
so upe, deux so us j rago ût, dix sous; pain, deux sous; ,café

deux spus; ea u-de-v ie, deux sous. plus un litre de cidre à
cinq sous entre Lrois, On 'le voit. on ne se ruine pas au
pardon de Saint-Salomon_
En mangeanL, nous r em:.ll'quons un déLail bien amusant.
En plus dcs trois barriqucs de cidre alignées sur le talus et
qui se débile nL à raison d'un sou la chopine, il y a près du
compLoir une demi-barrique d'eau-de-vie percée aux deux

bouts. D'un cô L é, on tir'e de la vulgaire eau-de-vie à Lrente
sous le IiLre j de l'autre, pour les palais délicats, du cognac à
deux so us le peLit verre. C'est la même boisson, mais, Ô
puissance de l'illusiou ! les gourmets trouvent à leur cognac
un savomeux arome et, pour avoir fait remarquer sa fraude
- assez naïvement dissimulée par un rideau au cabaretier,
1110n camarade Yvenat faillit passel' un mauvais quart
d'heure.
A l'issue des vêpres, le recleur de Plouyé organise deux
ou trois courses de chevaux sur la pis L e consacrée, Beau­
coup de bêtes y prennent part, et les épreuves sont très in­
téressan tes. Pas un seul forain, sallim banque, «potred an
termagi'i> (garçon de la lanLerne magique) commp, on dit chez
nous, à ce LLe assemblée. SeulemenL quelques marchandes de
Collorec et P louyè qui vendenl aux enfants et aux amou­
r eux des sucrerie:;;, de grosses Doix, quelques gàteaux secs
et de menus joue Ls à cinq sous.
Tel était le pardon de Sain t-Salomon en 1 9 13. Je regrette
de n'a voir pu le mieux décrire, D'après ce que j'entends dire
à mes clients de la région, les choses n'ont guère changé
depuis celte ôpoque.
F. JONCOUR.

Seance du 28 Mai t 931

Présidence de M. le chanoine Pérennès, vice-préside/1t

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté
sans observa lion.
M. Waquet, absent, s'est fait excuser.
Très sensible au témoignage de sympathie donné par
la Société à l'occasion de la mort de son mari, Mme Louis
Chareteur adresse ses remerciements ,à M. le Président
et se fait un devoir de prendre, parmi les membres actifs,
la place de son époux.
Sont admis dans la Société: Mme Chareteur, de Brest,
présentée par MM. Waquet et le chanoine Pérennès; M.
le commandant Thiriat, de Quimper, présenté par MMlles
Grimanelli et Varin; M. l'abbé Mévellec, vicaire à Pen-

hars, présenté par MM. Le Beux et Parcheminou; M.
Bourquart, censeur au Lycée La Tour-d'Auvergne, pré­
senté par Mme Genêt et Mlle Varin.
Ont été inscrits sur l'Inventaire supplémentaire des
Monuments historiques, les arbres et clôtures de cime­
tière et placîlres attenant aux monuments ci-après:
églises d'Argol, de Cléden-Poher, Dirinon, Irvillac, SainL-

, Nic, Saint-Yvi, Trégourez et Trémaouézan ; chapelles de
Perguet en Bénodet, de Saint-Urfold en Bourg-Blanc, de
,Kerdévot en Ergué-Gabéric, de Confort en Meilars, de
Lannélec en Pleyben, de Saint-Herbot en Plonévez-du­
xxx
Jaoua en Plouvien, de Lambader en Plouvorn, de Kerinec
en Poullan, de Saint-Côme en Saint-Nic, de Saint-Sébas­
tien en Sainl-Ségal, de Locmaria-an-Hent en Saint-Yvi,

de Coadry en Scaër.
Grâce à l'entremise de M.le recteur de Plonévez-Porzay,
M. Jacques Euzen a bien voulu faire don au musée dépar­
temental des deux beaux vases découverts dalls sa pro­
priété de Lanzent. La Société archéologique adresse ses
r emerciements à M, Euzen et, par un vote unanime, le
nomme membre honoraire.
M. Pierre Massé, secrétaire de l'Amicale des anciens
combattants du 1g

régiment d'infanterie, fait part à la
Société du projet de transfert à Maissin. (Belgique) du
vieux calvaire de Croas-Ty-Ru, au Tréhou. Le conseil
municipal du Tréhou, d'accord avec M. le recteur, ancien
aumônier du 1g

, a accepté la cession du calvaire. La

Société archéologique, sollicitée de donner son 8.ppro-
balion, l'accorde volontiers, mais à titre exceptionnel et en
raison de ce fait qu'il s'agil de commémorer le souve­
nir des soldats bretons tombés à Maissin.
La Société proteste énergiquement contrA le sans-gêne
avec lequel un marchand de chaussures a trailé la mai­
son dite « Le Petit Paris», située au coin de la rue Keréon
et de la ru e des Boucheries. Datée de If>52 et classée
comme monument historique, cette maison est l'une des
plus intéressantes du vieux Quimper. L'aspect extérieur
ne peut en être modifié sans l'assentiment de l'Adminis­
tration des Beaux-Arts. La Société émet le vœu que celle­
ci intervienne au plus tôt pour faire réparer au moins les
grossières fautes de goût commises dans la décoration
du premier étage et la peinture des parties de bois.
M. le Président fait part de la prochaine publication de
la Revue de l'Ouest, fondée à Brest avec un programme
XXXI
revue contiendra les publications de la Société académi­
que de Brest, dont la Société archéologique salue avec
sympathie la résurrection.
M. le chanoine Pérennès signale la réédition d'une pla­
quette déjà publiée en lQ05 par M. l'abbé Le Men, sur le
saœtuaire de N.-D. de Guiodet en Lanrivain (Côtes-du-

~ol'd). Cette notice, augmentée et corrigée, contient de
nouveaux détails sur le carillon de 16 cloches dont es t
dotée la chapelle, carillon pouvant donner les airs des
cantiques populaires et des vieilles gwerziou bretonnes;
d'après l'auteur, le mot guéodet serait une forme au
passé du verbe breton guilloudi (enfanter). Cetle étymo­
logie est contestable; toutefois, il est à remarquer que les
sanctuaires portant ce vocable sont, en etle t, dédiés à
la Vierge-Mère.

M. le chanoine Pérennès annonce également la publica-
tion d'une brochure sur N.-D. du Cran, dont il est l'au­
teur. Les admirables vitraux de la chapelle y sont inter­
prétés el minutieusement décrils.
M. Pérennès a donné aux A nnales de Bretagne un
article sur l'abbé Guillou, l'un de nos meilleurs poètes
bretons. Né à Cléder en 1830, mort à Penmarc'h en 1887,
M. l'abbé Guillou a composé divers cantiques de bénédic­
tion ou de consécration d'églises. M. Pérennès a pn
retrouver ou reconstituer les cantiques consacrés aux
églises de Plounévez-Lochrist, Sizun, Lannilis, Ploban­
nalec, Plogastel-Saint-Germain, Tréboul, Saint-Jean­
Trolimon, Scaër et à la chapelle de Lambader en Plou­
vorn.
M. Savina fait une intéressante causerie sur deux

terroristes finistériens, Le Goëz et Perrin, accusés d'a ,'oir
été cause de la mort des administrateurs du Finistère.
L'étude de M. Savina paraîtra dans le Bulletin.
M. Schemidt fait circuler une pièce d'argent de Louis

XXXII

XIII, récemment lrouvée à l'île Tristan, près Douarnenez .

. M. Caruel, instiluteur, communique une note sur la

vieille croix de Ty-Névez-Kergouarec en Landrévarzec,
et le curieux acte de décès d'un enfant illégitime décédé
en 1731, à l'àge de six mois, dont on ne connaîssaiL ni le
'père ni la mère.
, M. Le Guennec communique le n° 30 de la Gazette du
26 juillet 1715, imprimée chez Romain Malassis, à Brest.
Il s'agit vraisemblablement d'une réimpression de la
Gazette de France.
Il communique également l'impression brestoise du
rapport de Burrère SUl' Je naufrage du Vengeur; deux
fragments de thèses imprimées vers 1776, l'une à SainL­
Pol-de-Léon, l'autre à Morlaix; une circulaire de l'éyêque
de Léon, datée de 1705, ordonnant une quête pour le
rachat de l'équipage du navire l'Union, de Morlaix, pri­
sonnier au Maroc, et pour la libération duquel une ran­
çon de 32.000 livres était exigée.
La séance est levée à 4 heures.
Le Secrétaire,

L. OGES.

Publications recues :

Le Président,

H. PERENNES.
Analecta Bollandiana, t. XLIX, fasc. I et II, 1931.
Bulletin de l'Académie des Beaux-Arts, n° 12, juillet­
décembre 1930.
Bulletin de la Société polymathique du Morbihan,
1930.
Bulletin et mémoires de la Société archéologique ...
d'Ille-et- Vilaine, tome LVI, 1930.

Séance du 25 Juin 1 \)31

Présidence de M. H. Waquet, président.

Le procès-verbal de la dernière séance es t lu ct t1dopté
sans observation.
M. le Présidenl fait l'emarquer que la protestation de la
Société archéologique concernant la maison dile ( le PetiL
Paris » a dé.ià donné des résultats. Le faux appareil de
briqu es qui garnissait l es inter valles des pans de bois
a disparu et a été r emplacé par llil badigoon grisi"ttrè.
D'auLl'es modifications ont ôt,(\ demamlées.
Sont admis dans la Société: M. F!atrè::i, instituteur à
Quirn pel', présen té par MM. Le GuenJi ec et Ogès; M. le
marquis d'Amphernet. de L a 13oix:ière ell Pleyben, pré­
senté par Mme la comtesse de Legge el N1. le vicomte de
Pompery; M. Yves Sellin, maire ùe Lanrif'c. présenté
par MM. BouiUoux-Lafnnt et \lVaquet ; iVl Anselme
Marûn, d'Audierne, pl"Jsen té par ,vj M. Le Guennec cL
T['o(~het; M me Le Pennec. de Qu i mpel'. présellü'e pal' MM .
le D" Darney el L e Bolloch ; Mmb Dallley. de DOllillTenez,
pl'(,is0Iltée par MM. le D" Darney et L o Pennec.
M. le chanoine Saluclen a [ail connùîtr-e qu'il possède
'des portraits en gravure de ùeux évêques de L ()oll :- .\1 gr
de Laval de BOisdauphin ,(I651- IU65) 0 1. Mgr Le Neboux
de La Bresse (l H 71-170 1) ..
. Nt- le ehanoine Pérennès signale l·ex.istell ee Ù, Nl énez­

XXXIV
gros g'ale t ovoïde lIlarqué d' ulle croix de Sainl-André et
mesuran t environ 50 cm sur ;)0. Les g'alets de ce g'ellt·e
sont asser. nombreux dans le Finistère, particulièrement
à proximité des vieilles chapelles , M. Delécluse suppose
que ces pie rres, intentionnellement la illées, ser vaient au
cult~ phallique; le christianisme aurait fait di spamitre
ce culte en bàtissant des cha pelles sur le lieu même où il
se célébrai L. .
M. Pérenuès a remarq ué SUl" ; - 3 g rosses pierres de taille
du mur d'enceinle de la fontaino de la ClarLé e n Querrien
une inscription illisible; un ostensoir encadl'é de deux
têtes humaines, d'un animal à trois pal tes e t d'un oiseau ;
un cheval A. cinq pattes surmonté de deux têtes humaines
Il signa le a uss i une coutume en vogue dans la région de
Querrie n, Bannalec, Scaër: quand un décès a lieu, la
chapelle la plus ra pp["Qchée dfl l11e u re ou l'erle ; un parent
du défunt s'y rend de te mps en temps pour' so nner le glas,
M. le Président annonce qu'un e maison du XVIe siècle,
située rue Dom-Morice à Quimperl( ). vienl d'être classée
,comme mO llument historique.
M. Bernard donne lecture de son étude sur l'abbé Le
Nil' e t Bri 7.cux, qui fo urnit des délails inédits sur ces deux
personnages e l. los condisciples de Brizeux à Arr.a llo.
M. le cha noine Le Gall rapporte que sa grand'rnère a
bien cOllnu « Ma rie Il, de son vrai nom M arie Pellan ; elle
mérila it bieo, paraît-il, le q ua litlcatif de « fleur de blé
noir » qui lui fut donné par Brizeux. Ma rie Pellan est
morte à Guilligoma rc'h ; ses enfants devinrent ouvriers
au port de Lorient.
Le qllatrième centenaire du Collège de France vient
d'être célébré à Paris. M. Waquet rappelle que deux
cornouaillais éminents: Gourmeleo, chirurgien du XVIe
siècle, et Laënnec .. ont enseigné dans ceL établissemenl.
xxxv

organisée à la galerie Mazarine. Fidéle g'ul'dien de la
mémoire du grand méd ecill. M. le D' Lagritl'e r echorche
tous les souvenirs le concernanL Divers objeLs lui ont déjà
été signalés, entre autr·es. 1 0 bureau de Laënnec, appar":
lenant à M. Quillivil, peinLre à Roscoff'; une coupe de
Sèvres, propriéL é de M. Huer. architecLe a llouarnenez ;
un livre de médecine édité à Morlaix eu liï"1 , et donl la
partie en langue breLonne u. élé annotée par L aënuoc ; cel
ouvrage appartienL à M. le Dr Rivoal. de TrébouL
Une élude de M. Le Guennoc sur la construction du
clocher de SainL-MaLhieu, à Morlaix, roumil des données
intéressanl.es sur les conditions dans losq uelles on bâtis­ sait un cl ocher au XVIe siècle. C'est une cOlltribution im­
portante à l'histoire de l'art breton.
M. Le Guennec donne·lecture d'li Il con LmL de fian cuilles

datallt. de W99, qui se telïuine par une clause irnpnl vuc :
en cas de rupture de tIançailles, le fuLur qui en serait
l'au teur devait verser à l'aulre une somme de 1.000 li vres.
M. Wa'1ueL communique une photographie de la cha­
pelle de Saint-André en Ergué-Gabéric. chapelle du début
du xvn

siècle. peu connue quoique élégante ot bien
conservée.
En réponse à une question de M. Durand concernant le
sort des arbres de KergoaL en Qnéménéven , M. le prési­
dent annonce que le nécess~).jre vaêtl'O rait pOUl' que ces
arbres ne soient pas abattus.
L a séance e'3t levée à "1 heures.
Le Secrétaire,
L.OGÈS.
Le P?"ésident,

Seance du 3 0 Juillet 1 :131
Présidence de M. H. Waquet, président.
Le procès-verbal de la précédente séance est lu et
adopté sans observation.
Sont admis dans la Société: Mme Boulch, institutrice
en retraiLe, à Quimper, présentée pal' MM. Ogès et Le
Guennec; M' René Luven, clerc de notaire à Quimper,
présenté par MM. l'abbé Toulemont et Le Guennec; M.
Bernard Carue!, instituteur à Landrévarzec, présenté par
MM. Le Guennec et Ogès; M. Le Doaré fils. photographe
à Chàteaulin, présenté par MM. Le Brenn et Le Guennec ;
M. Edme, directeur d'école publique au Moulin-Vert, en
Penhars, présenté par MM. Savina et Ogès.
M. le Président fait un compte-rendu de l'intéressante
excursion effectuée le 28 juin dans la région de Pont­
A ven. Les personnes qui y ont pris part ont pu visiter en
détail, grâce à l'amabilité de M. le colonel Demimuid­ Treuille de Beaulieu, les parties anciennes du vieux châ­
teau fortifié du Hénan, en Névez, et voir plusieurs cha­ pelles pittoresques de Tl'égunc, Riec el Bannalec. De
belles photographies ont été prises par M. Charles au
cours de cette promenade. L'une d'elles reproduit un
fragment de frise de la chapelle de Trébalay en Bannalec .

M. Le Guénnec a relevé SUl' le même édifice les armoiries
de Pierre de Kerguz, maître des requêtes du roi Louis
Xll et abbé de Quimperlé de 1500 à 1 521, ainsi que celles
XXXVIII
de son successeur Daniel de Saint-Alouarn (1521-1553).
Dans la grande vitre de la chapelle de N.-D. de Trébellec
en Riec, un a utre écusson écartelé offre les armes de la

famille de Guer, jadis puissante en celle région.
M. Caruel, instituteur à Landrévarzec, communique
une note sur la chapelle de Tl'étiez, ancienne trêve de
Landrévarzec. Celte nole sera insérée au Bulletin.
M le chanl)ine Pérennès présente un mandement im­
primé en langue bretonne, daté du 1'" février 1742, de
l'évêque de Léon Mgr Jean-Louis de La Bourdonnaye,
pour la publication du jubilé accordé au monde chrétien
par le pape Innocent XIlI.
M. le Présiden t a nnence que le prochain congrès de
l'Associa lion Brelonne se tiendra a Landerneau dans le
courant de juin 1 932. Il engage les membres de la Société
à y prendre pat't.
M. l'abbé Le Gall entretienl l'assis tance de la moLte
féodale siluée près de l'église de Lamber en Plouarz81. el
émet l'idée que ce tertre peut avoir servi de poste pour
une sorte de télégraphie optique au moyen de feux et de
fumées, com me on en usait dans l'antiquité ou au moyen­
âge. M. E. Delécluse pense a ussi que plusieurs des buttes
factices ou naturelles, qu'on trouve a u Ménez-Hom,
Guengat, Pluguffan, e tc., toujours sur des points élevés,
ont pu avoir cette destination.
M. le Président présente di verses photographies de la
maison de Marie Pellan, la « Marie ») de Brizeux, au
Moustoir en Arzano; de la jolie chapelle golhique de
Saint-Eloi en Guilligoma rch, où se tienl chaque année un
célèbre (~pardon des chevaux) ; des {( Roches du Dia­
ble) en Locunolé ; des chapelles de N.- D. de Lanni~n en
Edern et Saint-La urent de Lannourec en Goulien. Il cite,

parmi d'aulres sanctuaires peu connus de la région quim-
XXXIX
tin du xy· siècle el dont la porte latérale est surmontée
des armoiries des 'l'réanna pleines et mi-parti de P1Œmc.
Sont classés parmi les monuments historiques : la
pierre tombale de Gilles de Texue, capitaine de Brest au
début du Xyr

siècle, décou verte vers 1898 dans le pavé
ùe l'église Saint-Louis et conservée au musée de la cha­
pelle Saint-Joseph ; les fragm ents existant au même
musée du retable flamand de la chapelle de la Marine
à Brest, qui provenait, dit~on, de la chapelle de la citadelle
d'Anvers, prise sur- les Hollandais par le marét.:hal Gé­
rard en 1800; le retable du chœur de l'église d'Arzano;
la croix processionnelle de Cast; les retables des autels
latéraux de la chapelle de Kerdévot, en Ergué-Gabéric.
Le Révérend G. Doble, vicaire épiscopal de 'l'ruro, a
envoyé une notice érudite composée par lui sur le culte
rendu en Cornouaille britannique à saint Symphorien,
évêque ù'Autun, qui accompagna saint Germain d'Auxer­
re fm Grande Bretagne, et y est t'esté honoré depuis.
M. le recteur de Guerlesquin sollicite l'aide de la Socié­
té pour sauver les derniers débris de la chapelle Renais­
sance de Sainl-Ener, bâtie en 1597. M. Le Guennec avait,
avant la guerre, dessiné cet édifice encore en assez bon
état. Depuis on l'a laissé lomber en ruines. Le clocheton
vient de s'écrouler et M. le recteur- de Guerlesquin
voudrait tirer parti de ce qui reste pour élever une sorte
d'arc de triomphe au-devant de son église paroissiale. La
Société ne dispose pas de ressources suffisantes pour
l'aider pr-icuniairement. Elle ne pourrait que verser son
obole à la souscription éven luellement ouverte dans ce but.
M. Le Guennec communique une ancienne gravure
envoyée par M. Couffon, qui représente le triomphe de 40
soldats suisses du régiment de Châteauvieux, condamnés
au bagne et emprisonnés à Brest à la suite des troubles

M. le Président communique l'étude que M. J. Marzin,
receveur de l'hospice de Morlaix, vient de publier sous
le titre : Morlaix en 1830. L'auleur a tracé un tableau,
très vivant, égayé d'anecdotes et documenté avec soin.
de l'état social, économique. démographique, politique de
sa ville natale au moment de la, chute du trone des Bour­
bons. La bourgeoisie alors au pouvoir gérait les finances
municipales d'une façon prudente jusqu'a la parcimonie,
mais elle s'efforçait de soulager les pauvres, d'pmbellir
la ville, de développer son commerce. La substantielle
brochure de M. Marzin est illustrée de plusieurs repro­
ductions de gravures el de dessins de l'époque .
. M. Le Dant signale l'existence, au presbytère de Saint­
Eutrope en Plougonven. d'un ancien tableau sur bois de
Jesus devant Pilale. Sa facture indique le xvue siècle eL
les armoiries peintes à j'un des angks sont celles de la
famille du Parc de Keryvon, qui possédait alors la Lerre
de Rosampoui. près du bourg trévial de Sainl-EutrojJe.
M. Daniel communique une pièce émanant de la juri­
diction de Crozon en 1741. el relatant la constitution d'un
conseil de famille pour désigner un tuteur aux enfants
mineurs de feu Jean Menesguen et d'Anne Le Bloas, du
village de Landronniou en Crozon.
M. Farcy signale l'existence, chez un marchand d'anLi­
quitAs à Brest, d'un écusson taillé en granit eL surmonté
d'une couronne comtale, qui offre la particularitd d'être
écartelé de 4 blasons identiques: un fascé de S7 X pzèces.
M. E. Delécluse présente quelque observations sur le
mémoire où M. Jourdan de La Passardière a dPfendu les
hypothèses formulées par son grand-père au sujet du
gisement précis de la ville d'Iso M. Delécluse pprsiste à
soutenir. en se basant tant sur ses propres obs8rvalions
que sur celles du chanoine Abgrall el de M. le docteur
XLI
abouLissent au Douarnenez actueL sans qu'aucune d'elles
paraisse se prolonger dans la baie. Il fait observer que la
voie de Crozon à Douarnenez conLourne le liLLoral. el que
ce déLour ne s'expliquerait point si la baie élait de for­
ma tion rela tivemenl récenLe.
M. le chanoine Pérennès signale la p" ésence de deux
fragments de lech près du presbyL ère de SainL-Evarzec
et dans le cimetière de Locmaria-an-Rent, en Saint- Yvi'
Il a relevé la date de 1625 dans la tourelle d'escalier
d'une ancienne maison de la Rue des Gentilshommes, à
Quimper, et donne le texte de trois formules supersti­
tieuses, en breton mêlé de mots latins, pour la gU 0rison
des verrues , des piqûres et des maux de ventre.
M. Delécluse indique, au villago de Kermel vec, près
Kerlaz, un puits orné daté de 1 584 et ulle pierre tombale
qui a dû couvrir la sépulture d'un prêtre, car elle porte
en relief un calice accos té de deux cierges.
M. le Président prése nLe à M. le chanoine Pérenn ës les
félicitations de la Sociélé à l'occasion de la récompense
que l'Académie française vienl d'accorder à sa publica­ tion de la correspondance du P. Abgrall, missionnaire en'
Chine et frère du regrellé présid(~nL de la Société archéo­ logique M. le chanoine Abgrall. Il avait comme lui un
tour d'espr it original et primesa uti8f' qui donne beaucoup
de saveur à ses leLtres. Leur sœur, M lle Marie-Jeanne
Abgrall, est l'a uteur- de jolies poésies, bretonl1( s.
La séance est levée ;\ 10 heures.
Pour le Secrétaire empêché,

Le 1 résorzer, Le Président,

L. LE GUEN . ',JEC. H. WAQUE'l\

XLII
Publications reçues:
A natole Le B1"az. Inauguration du monument à St-
Brleuc.
Annales de BI'etagne, t. XXXIX, n° 3, 1931.
Archaeologia Cambrensis, june 1931.
Association bretonne. Comptes-rendus, procès-verbaux
et mémoires du congrès tenu à Fougères, 1930.
Bulletin archéologique, historique et at'tistique de la
Société w"chéo 'ogique de 7'w"n-et-Garonne, tomes LVI
el LVII, 19~8 et 1929.
Bulletin philologique et historique (jusqu'à 1715) du
Comité des travaux historiques et scientifiques, années
HJ28 eL 1\)29.
Bulletins et mémoires de la Société archéologique et
histm'ique de la Charente, année 1930.
Bulletin de la Société d'archéologie et de statistique
de la Dr6me, avril 1931, juillet 1931, LabIes générales
(1907--1926) .
Bulletin de la Société des Antiquaires de l'Ouest, 1

et 2· trimestres de 1931:
Bulletin de la Société archéologique de Sousse, 1929-
1930.
Bulletin trimestriel de la Société des r1 ntiquaires de
Picardie, ll

trimeslre de 1930 et le .. trimeslr'e de 193!.
Congrès archéologique de France, xcm

session, te­
nue a Orléans en 1931l.
Recueil de la Commission des A rts et J10numenls
histQriques de la Charente-Inférieure ,janvier-avril 1931.
Recueil des publications de la Société hâvraz$e
d'Etudes diverses. lD27, 1928.1929,1930.
Uépertoire d'art et d'archéologie, année 1929.
Revue de la Haute-Auvergne. ocLobre-décembre 1929.
Revue Mabillon, a vril-j uin et juillet-septembre 1931.
LXIII
Revue historique et archéologique du Maine, 2° série,
tome XI, 2° livraison de 1931.
Suomen Muinazsmuistoyhdistys .' Suomen Museo j
1930; Finskt Museum, 1930.

CHRONIQUE

Dans le Bulletin de, la SociéL é archéologique' d'llle-eL­
Vilaine, M. Bourde de La Rogerie l'acon L e le conflit assez vif
qui s'éleva en 1636 elltre le ParlemenL de BreL agne eL l'évê­ que de Rennes au sujet des ifs plan tés dans les cimetières.
Les motifs qu'on mil en avant de part et d'autre sont à
noter. L'if es t un arbre aux feuilles persistantes, de L on
sombre, dont une très vieille cout.ume faiL l'ornement de
beaucoup de cimetières dans Lout.e la France du Nord-Ouest;
capable de vivre cinq à six siècles, il apparaH comme un
symbole_d'immorLalité. Or, il arriva qu'au L emps d'une épi-

démie du mal incertain qu'on qualifiait de pes te, l'évêque de
Rennes, Pierre Cornulier ordonna « que tous les ifs seroient -
ostés et déracinés des cimetières ... à cause que les person­ nes des champs s'en servoient à mauvais usage » . Rien de
ce que les tradiLions populaires ou les constatations de la
science moderne nous apprennent des propriéLés de l'if ne
nous permet de deviner l'idée qui inspira les rigueurs épis­
copales. Le Parlement de Bretagne protesta par arrêt; mais
le Conseil du Roi, finalement saisi de l'affaire en appe~, donna
gain de cause à l'évêque sur le fonds et, s'il res L e encore de
vieux ifs dans le diocèse de Rennes, c'est que Pierre Cornu­
lier moueut en 1639, sans avoir eu le temps de les faire dé­ truire tous. Peut-être avait-il eu connaissance de pratiques
suspectes dont le souvenir s'est perdu depuis lors; quanL au
Parlement, il rappelaiL dans son arrêt que les ifs avaient été
plantés par ordre des ducs de Bretagne «pour bonnes consi­
dér·ations », mais il ne r évélait pas ces «considérations »,
LXIV
formulées, à ce que nous pouvons croire, dans une ordon­
nance que nous ne possédons plus; on sait seulement qu'en
Angleterre, pays avee lequel la Bretagne se trouvait en rap­
ports fréquents, les rois encourageaient la plantation des ifs

afin de protéger du vent les églises et de se procurer de bon
bois dur pour les arcs et les flèches.
Si nous ne recherchons plus de bois d'arc, nos églises de
campagne ne sont pas moins exposées qu'autrefois aux rafa­
les et les ifs leur font un décor aussi solide que pittoresque
qu'il serait bien sot de mutiler sans raisons graves. A Locu­ nolé, à Blouégal-Guerrand, à Plogonnec, · à Saint-Y vi, à
Trégourez pour se borner à un petit nombre d'exemples
- le Finistère possède des ifs remarquables par leur am-

pleur, leur force ou leur nombre. Les municipalités devraient
avoir à cœur de les conserver avec soin; plus anciens sou­
vent que les pierres qu'ils abrilent, ils constiluent comme
un perpétuel lien vivant et visible entre les générations
éphémères.

Séance du 29 Octobre 1931
Présidence de M. H. Waquet, président.

Le procès-verbal do la précédool e séance es t lu et
adopté sans observation.
M. le Président [aH part du décès de MM. Emmanuel
Delécluse, vice-président de la Société, et Tabure t, eL
rend hommagA à la mémoire des deux défunts.
Le décès de M. Delécluse laisse vacante une place de
vice-président; il sera procédé à son r emplacemen L dans
la séance de décembre .

Sont admis dans la Société : M. l'abbé Herry, pl'ofes-
seur au collège de Lesneven, présenté par MM. le cha­
noine Pérennès eL Le GUf'nnec; M. Maurice Mer, de
Kernou.ès, présenté pal' MM. Inizan e t Waquet ; M. le Dr
Kernéis, maire d'Elliant, présenté par MM. Le Guennec
et Ham.on; M. le Commandant René Pocard du Cosquer
de Kerviler, présenté par MM. Cormier et Le GuisqueL ;
M. Alain Le Fur, de Gouesnou, M. Jean Le Fur, de Lam­
bézellec, M. Louis Gogé, de Landivisiau. tous trois pré­ senté::) pa l' MM. Aug. Gourcuff et Rodellec ; M. Le Ber,

directeur d'école à Plounévez-Lochrist, présenté par MM.
Le Gu.ennec el Ogès; M. Emile Boédec, de Me llac, pré­
senté par MM. le chanoine Pérennès et Joncour ; Mlle
Renée Chabay, présentée par MM. Pérennès el Le Guen­
nec; Mlle Spechel. présentée par M. Le Guennec et
XLVI
sentée par M. Le Guennec eL Mlle Mével ; M. Le Morvan,
ingénieur principal du service vicinal à Bres t, présenté par
MM. W aquel eL Le Guennec.
M. le Président so uhaite la bienvenue à nos nouveaux
confrères et se félicite de la prospérité sans cesse gran­
dissante de la Société archéologiq ue.
OnL été classés comme monumenls historiqu es : le
menhir de Kerscaven en Penmarc'h; un dolmen et un
menhir en M oëlan-sur-Mer; la tribune du croisillon sud
de la chapelle de N.- D. des Fontaines , en Gouézec ; le
vitrail de la Passion de l'église de Kergloff; une statue

do l'Enfallt-Jésus (XVII" siècle) conservée au presbytère
de La Martyre; le maître-autel de l'église de Locmaria,
en Plaben nec ; un e statue de pauvre provenant d'un
groupe de saint Yves, en l'église de Plonéis; deux
retables de l'église de Rumengol ; la sta tue de sainte An­
ne, dans la chapelle de Sainte-Anne en Saint-Hernin; la
s tatue de saint Michel, en l'église de Saint-Yvi ; les deux
niches à volets de la chapelle du Crann, en Spézel ; la
croix processionnelle de l'église de Trégourez.
M. W aquet présente diverses photographies représe n:...
tant le retable de la cha pelle de la M a rine à Brest; la
croix processionnelle de Cast; le vitrail de Kergloff et
une Pieta en a lbâtre conservée au presbytère d'Esquibien.
Il attire l'atlention sur les sla lues en a lbâtre qui, généra­
lement d'une fac Lure assez médiocre, ont été exécutées
en Angleterre. Après une étude a tLenLive des personna­
ges du calvaire de Tronoën, M. Malo Renault prétend
q U0 nos sculpteurs se sont inspirés de ces œuvres d'al­
bâtre.
M. Cormier fait circuler un dessin représentant une
tête en granit trouvée dans un ta lus à 400 m. de la cha­
pelle ruinée de 8aint-Egarec, eu La Forêt-Fouesnant.

XLVII
saint Egaree, saint ermite encore vénéré da ns les cha ­ pelles de ce nom en Kerloua n et en Lampaul-Plouarzel.
M. Ogès fa iL un résumé du mémoire inscrit à l'ordre du
jour: Les écoles d'enseignement mutuel dans le Finis­
tère sous la RestaU1" ation .

M le D" Lagriffe communique à la SociéL é les adresses
à Paris des Conventi onnels du Finistère qu'il a retrouvées
dans un annuaire de 17œ. Il fait circuler un e monnaie
d'or de l'empereur Auguste , trouvée à Crozon lors de la
construction d'un fort. vers 1880
M. W aquet décrit des monuments intéressants et peu
connus de la région du Trévoux qu'il a étudiés récem­ ment avec M. Gourcuff: le menhir de Lanniscar, la
chapelle de Kerduté (XVI" siècle), la chapelle, le calvaire
et la fontaine de Saint-Herbot et la chapelle de la
Madeleine, ( .. ~n Mellac. La chapelle de Saint-Herbot du
Trévoux est en mauva is état; la Société a rchéologique
serait heureuse de voir la municipalité du Trévoux
effecluer les répara tions urgentes qui en assureraient la
conservation.
M. Savina présente une pierre rectangulaire en ardoi­
se, trouvée à Quimperlé. On y voit gravés en creux sept
objets dont un Christ, la lance et l'échelle de la Passion ,
deux croix et une médaille portant la da te de 1620. Ce tle
curi0use pierre est la moitié d'un moulA dans lequel. on
coulait le méL al pour obtenir ces objets de piété qui , vra i­
semblablement, sevendaient au péle rinage de Sainte-Croix
de Quimperlé. Au revers es t gravé le portt'a iL d'un évêque
eL une date : 1650. .
M. Saint-Just-Péquart a ltire l'attention de la Société
sur les dolmens et, menhirs de l'île Melon; ces monum ents,
déj à décrits par notre r egretLé confrère le co mm andant
Devoir, ne sont pas classés et sont menacés de disparition

XLVIII
Sur la proposition de M. le Président, la Société émet
un vœu en fav eur de la conservation des arbres placés
en dehors du placître de la chapelle de Kerinec, en Poul­
lan. Ces arbres ne sont pas classés, mais ils font à la
chapelle un cadre de verdure qui complète heureusement
l'effet décoratif des arbres qui entourent immédiatement
la chapelle.
Un projet municipal envisage la démolition totale de
l'hôpital de Quimper en vue de la construction de' bâti­
ments entièrement neufs. La chapelle, seule, serait con­
servée. M. le Dr Lagriffe fait rernarquer que l'édifice ac­
tuel est intéressant et mériterait d'être conservé, au
moins en partie. La Société archéologique, émue de ce

projet de démolition, émet un vœu en faveur de la conser-
vation des bâtiments anciens de la cour carrée.
M. le Président annonce le réveil de l'Association des
Amis de Ke~'iean, fonùée en J 91 6 en vue du développe­ ment du musée el de la conservation du domaine de Ker­
jean. MM. de Guébrianl, E. Rousseau et W aquet s'atta­
chent à la reconstituer. Notre Société, qui compte de nom­
breux mem bres dans l' .4 ssociation des A mis de Kerjean.
àssure le comité de patronage elle bureau reconstitués, .
de la sympathie de la Société archéologique .

M. le chanoine Pérennès a découvert, da ns un tumulus
situé près de la chapelle de Saint-Vio, eu Tréguennec, de
nombreux débris préhistoriq ues et gallo-romains: haches
en pierre, ossemen ts divers, débris de poteries el de tuiles
à rebord, dont il a fait remise à la Société pour être don­
nés au Musée départemental.
Dans une subsla ntielle étude de Mlle Go ubet sur Les
ministres de la Marine Seignelay et Pontchartrain
parue dans la Revue des Questions hiswriques, M. Wa­
quet signale une idée assez singulière de PonLcharLrain
XLIX
ordonna, en 1698, de conduire les vaisseaux de Brest ft
Landévennec et là de les couler ~our évite~' les frais d'en-

tretien. Lorsque la Marine aurait eu besoin de vaisseaux,

on en aurait renfloué le nombre vOulu. Fort mal accueilli
par les marins et les ingénieurs, ce projet ne reçut heu­
reusement aucun commencement d'exécution.
La séance est levée à 4 heures 3/4.
Le Secrétaire,

L. OGES.
Le Président,
H. WAQUET.

NI~CU.OLOGI .E

M. EMMANUEL DELECL USE
M. Emmanuel Delécluse n'a pas été seulement l'industriel
actif et de grand cœur dont la presse locale a très justement
rappelé les divers mérites: formé aux meilleures disciplines

classiques, il n'ignorait pas ce que vaut l'étude, même pour
l'action, et la Société archéologique du Finistère occupait.
une place trop large dans sa vie pour que la nouvelle ino­
pinée de son décès n'ait pas provoqué parmi nous une vive
émotion.
Admis dans la séance du 28 octobre 1891 sur la prèsell La­
lion de Luzel et du baron du Fretay, il comptaiL depuis la Lin
de la guerre parmi les membres les plus assidus aux séan­
ces; il était vice-président depuis le 27 décembre 1928.
Nous aimions à le voir parmi nous. Souvent il prenaiL la
parole, soit pour donner sur les mémoires et communications
d'autrui un avis qui n'était jamais sans portée, soit pour
présenter une communication personnelle. Nul ne connais­ sait mieux que lui le:,; environs de Douarnenez, qu'il avait

explorés dans tous les sens, et ne comprenait mieux l'intérêt
des mégalithes et des ruines gallo-romaines qui abondent
sur les rives grandioses de la baie. En même temps qu'il se

passionna iL pO Ul' les époques r eculées, il ne laissait pas
d'ailleurs de s'inléresser aux siècles breL ons et chréliens,
qui édifièrent de curieux manoirs e t de jolies églises. Sa vue
s'étendaiL encore plus loin eL je me souviens de la précision
presque érudiLe avec laquelle, au reL our de son dernier

voyage en Italie il y a cinq ans, il me parlaiL des récenLs
travaux arc l:!éologiques exécuLés dans les CaLacombes .
Qua nd il inlervenaiL da ns une discussion, même s'il avaiL
à soutenir une opinion qui lui tenait à cœur, il y apportait
une sagesse iranq uille et une affabilité souriante qui lui
procuraienL dès l'abord une audience aLlentive. Il était un

de ces hommes qui, par l'union d'une sérieuse culture de

l'esprit avec de haules qualilés de caracL ère, donnentla plus
jus L e idée à notre Siècle fiévreux de ce que la France d'au-
Lrefois appelaiL l'honnê te homme. EL q uel sentiment vif il
avaiL des choses bretonnes, de la lan gue, qu'il parlait avec
une aisan ce parfaiLe, des habilants, dont il se sentait le frèr e
de r ace, de toules les traditions religieuses el morales de
son pays ! Certes nolre perle esL grande.
M. Emmanuel Delécluse était né le 29 juin 1854 à Douarne­ nez ; il Y es t morlle 12 ociobre dernier .

A .. ut'XC au ...... ocès -Vc'·bal

MORLAI SlENS CAPTIFS A SALE EN 1765
La circulaire suivanle, de Mgr J .-F. d'Andign é de la Châs­ se, très soIgneusement imprimée, sa ns doute par J .-P . de
Crémeur, de Saint-P ol·de·Léon, dul êLre envoyée il. tous les
recL eurs e t curés de l'évêché de Léon en 1765 en vue du ra­ chai de l'équipage d'un . navir e morlaisicn captul'é par des
pira L es marocains.

« J'ai été, M onsieur, d'autant plus louché du malheur al'l'i vé, le 25 mai
dernier, au navire « L'Un'ion » de Morlaix, qu'un très grand nombre de
ceux qui en composoienll'équipage est de mon diocèse, et qu'en se tenant

précisément aux moyens ordinaires, ces malheureuses victimes se trou­
veraient pour très-long· temps, exposées aux mauvais trailements qu'elles
e'isuient, et au danger de perdre la loi, dan ger d'autant plus grand pour
quelqu'unes d'entr'elles, que l'âge tendre où elles sont les rend plus sus­
ceptibles de la crainte et de la séduction .
. « Mais quelle a été ma Joie lorsque, par les dispositions que j'ai apper­
çues dans quelques peJ'sonnes remplies des sentiments d~ religion et
d'humanité, et par les leltres qu'ont reçu les parens de quelqu'uns de ceux
qui composoient cet équipage, j'ai vn jour à contribuer au prompt retour
de sa liberté. Une des conditions qu'on exige, Monsieur, est .que tout
l'équipage soit racheté en même temps; aussi, toutes les personnes qui
s'intéressent à quelqu'un de ces malheureux captils offrent-elles de con­
tribuer, selon leur pouvoir, à la rédemption de tout l'équipage; mais
quelques efforts qu'ils lassant, il est presque impossible que la somme
de trente-deux mille livres, qu'on exige, se trouve complette, si la charité
ne procure uue abondante ressource.
« Ainsi, Monsieur, j'ai cru devoir vous prier de recommander très
particulièrement à vos paroissiens les personnes charitables qui seront
commises pour solliciter leurs aumônes. MOllsieur.le Recteur de Saint­
Martin de Morlaix a bien voulu se mettre li la tête de cette bonne œuvre,
et je vous se.rai tres-obligé de procurer à celui qu'il chargera de laire la
quête dans votre paroisse, tous les secours et toutes les lacili tés qui

dépeudront de vous. Il agil'a, pour l'emploi des deniers qui en provien-
dront, de concerl avec celui qu'on nous 3 donné lieu d'espérer que Mou-

seigneur l'Evêque de Tréguier chargeroit de recueillir les aumônes de
son :diocèse. ["asse le Ciel qu'elles soient assez abondantes pour procurer
promptement le l'e:our de ces infortunés! Je vous prie d'être persuadé
de Lous les sentiments avec lesquels j'ai l'honneur d'être, Monsieur, votre
très-humble et très-obéissant serviteur ».
t Jos. Fr. Evêque C. de Léon.
A S. Paul de Léon ce 24 septembre 1765.
Noms de l'équipage du navire l'Union, de Morlaix, appartenant à M.
de Lange, pris par les Salelins, sortant de Faro, le 25 Mai /765, à six
heures du soir, et briLlé le 29 dudit mois par la {régate l'HG l'oïne,

proche la Mamor, côte de Barbarie: Capitaine: J.-S. Duchêne Gohet,
de M orlaix, paroisse Saint-Matthieu, évêché de Tl'éguipl', âgé de 30 aIlS,

- Second capilaine : Jean-Baptiste Lavoye, de Morlaix, né en la pa­
roisse Saint-Martin, évêché de Léon. Louis de Lange, de Morlaix,
né en la paroisse Saint-Martin, 8\'êché de Léon, âgé de tG ans; Ma­
telots : Yves Tanguy, de Roscoff, évêché de Léon, âgé de 20 à 2i ans;
Jean Baga, de Morlaix, paroisse Saint-Martin, né en la paroisse de
Plouézoc'h, évêché de Tréguier, âgé de 58 ans; M.-Yves Bonnier, de
Tréguier, âgé d'environ 22 ans: François Riou, de la paroisse de Plou­
grescant, évêché de Tréguier, âgé d'environ 25 ans; Mousse: Jean
Tanguy, né à l'Hôtcl-de-Ville de Morlaix, en la paroisse Saint-Martin,
et y demeurant, mineur de père el de mère, âgé d'environ i2 ans . .
L'exemplaire que nous avons sous les yeux porte pour
adresse: A Monsieur, Monsieur le curé d' Henvic, en .sa mai­
son à Henvic, eL est fermé d'un cachel de cire rouge avec un
écusson timbré d'une cour0mie comtale et blasonné de gueu­
les à trois tours d'or . Ce sonL les armes de la famille Audren
de Kerdrel, dont un des membres étail peut·être alors secré­
Laire de l'évêque de Léon.
L. LE G.

Séance du 26 Novembre 1931
Présidence de M. le chanoine Pérennès, vice-président
Le procès-verbal de la précédonlo séance est lu et
adopté sans observation.
M. Waquet, absent de Qu impor, s'est excusé de no
pouvoir assister à la séance.
M. André Chaussepied, architecte à Quimper, présenté
par MM. le chanoine Le Roy et Waguet, est admis dans
la Société,
La chapelle de La Madeleine en Penmare'h, jadis en la
paroisse de Plomeur, menace ruine. C'est un monument
intéressant dont la nef appartient au XV' siècle et le chœur
au XVIe. Des réparations urgentes s'imposent pOlir sa
conservation. M. le recteur de Penmarc'h ayant ouvert
une souscription à cet effet, la Sociélé archéologique. dé­
cide d'y participer pour une somme de 100 francs. Les
membres désireux d'y contribuer individuellement ~ont
priés d'adressm' leur obole à M. le recLeur de Penmarc'h.
M. le chanoine Pérennès signale l'état de délabrement
et d'abandon de la chapelle de Coat-an-Poudou en Melg­
ven. Celte chapelle dédiée à saint Cado était l'un des nom­
breux sanctuaires qui jalonnaient au moyen-âge la voie du
Tro-Breiz, de Vannes à Qu imper par Quimperlé. A ce
titre, Lout au moins, les ruines pittoresques de ce modeste
monument méritent d'être conservées. Il conviendrait
LIV
sante pour le meUre à l'abri de la divagation des animaux.
M. Hené Gontfon adresse une copie d'une ancienne gé­
néalogie de la M aison de Kergroadez, document conservé
à la Bibliothèque nationale. M. Le Guennec montre l'inté­ rêt de celte généalogie d'une famille orig inaire de Brélès,
qui fut jadis très puissante dans le Bas-Léon. La généalo­
gie, établie en 1629 sur litres authentiques, a élé soignen,
sement annotée par M. Gouffon et sera publiée dans le
Bulletin.
M. Savin a communique une le LLre illédite de La Tour­
d'Auvergne, datée de La Haye en Locmaria-Berrien, le
14 mars l7\n. Gette lettre, adressée par le capitaine au
régiment d'Angoumois à son ami Malescot de Kerangoué,
avocat à Morlaix, est conservée aux Archiyes nationales,
dans un dossier du tribunal révolutionnaire de Brest. Le
séjour de La Tour-d'Auvergne en Bretagne en 1791 a été
ig noré des historiens. La loUre nous apprend d'autre
part qu'à celte époque La Tour-d'Auvergne cherchait un
imprimeur breton pour la publication de son ouvrage:
Nouvelles recherches sur la langue, l'origine et les an­
tiquités des Bretons. A cette lettre étaient jointes deux
chansons brelonnes levées par un sieur Testard et trans­ crites par La Tour-d'Auvergne.
M. Savina donne également lecture de quelques cou­
plets et vaudevilles composés en 1 788, à Quimper et à
Saint-Pol-de-Léon, à l'occasion de l'affaire des Grands
bailliages, et de quelques strophes inédites d'un cantique
breton contrerévolutionnaire saisi à Roscoff en 1792.
M. le Dr Garaès, de Ploudalmézeau, fait savoir que les
dernières tempêles, en rongeant la falaise de Guilliguy
près de Portsall, ont mis à jour de nombreux ossements
humains qui semblent attester l'existence en ce lieu d'une.
ancienne nécropole. Au même endroit se voient d'autres

~ible, une tombe enLou['ée de pierres plu L es verticales cL
recouverte (l'une dalle. Une cha pelle dédiée à saint '1'us­ ven, aujourd'hui disparue , s'élevait sur cette falaise que
domine encore une croix de pierre voisine d'un dolmen
bouleversé.
M. Farcy, de Bres t, signale qu'en répara nL le pavage à
proximilé du cimetière de Ploudalmézeau, le service vi­
cinal a mis à jour un monolithe taillé, du poids d'environ
4 Lonnes. Ces monolithes, improprement appelés lec'hs , se
Lrouvaient assez sou vent autrefois près des églises, par­
fois même dan~ les églises. M. le chanoine Pérennès en
a r écemment reconnu un dans 1 0 sous-sol de la chapelle
de l'hospice de Quimperlé.
M. Le Guennec signale l'existence au manoir de 1'1'0 -
g riffon en Henvic d'une Semaine sainte du XVII" siècle,
richemenL reliée en maroquin, offerte en 1714 par Mme
de Maintenon à une relig ieuse bre Lonne de SainL-Cyr ; au
château de Keraël en Botsorhel, de deux chartes présen­
tant un certain intérêt his L orique, l'une data nt de 1383,
l'auLre de 1474.
Mlle Naffrécboux, insLiLutt'ice à Tréogat, a envoyé un e
description et un plan des ruines de la chapelle de Saint­
Mellon en cette commune. A côté de ce peLit édifice aban­
donné depuis longtemps, se trouve une pe tiLe fo nLaine
donL l'eau es t répulée pour la guérison des fiévreux.

M. Le Guennec décrit la chapelle de Guénily en Pley­ ben , située sur une section a bandonnée de l'ancienne
route royale de Châteaulin à Carhaix, non loin du ma noir
. de Tréziguidy. Ce monument du XVIe siècle possède
quelques statues de bonne facture. Les Lrois retables du
chœur, de l'époque Louis XIV, portent les armoiries des
barons de Trezig uidy ; les armes de Troïlus de Mondra­ gon, qui épousa l'héritière de Treziguidy. fIgurent à l'une .

LVI
M. le chanoine Pérennès analyse un Règlement géné­
Tal de police pOUt' la vitte de Pont- Croix et environs,
homologu é pa r le Parlement de Brelagne en 1766 etim­ pt'imé à Quimper chez Périer en 17G7. Un bel écusson
aux armes de Mme de Forcalquier, marquise de Pont­
Croix, orne le premier fe uilleL de cet opuscule. Ce règle­
ment de police, assez semblable aux règlemenls anlérieu­
rement établis pour Quimper, révèle quelques particula­
rités sur les mœurs du Cap-Sizun Gl U XVIII' siècle.
Il existe une belle motte féodale près du village du
Hellès en Bolazec, non loin de l'Aulne, au bord du che­
min de Scrignac à Bolazec. M. Le Guennec en donne la
descripLion. Située sur un escarpement rocheux, élevée
d'une douzaine de mètres, elle est entourée de douves
profondes, de par 'apeLs et de fossés. Les gens du pays
l'appellent Castel-MonLafllanL.
La grande paroisse de Scrignac possédait autrefois
bon nombre de chapelles. M. Le Guennec décrit celles
qui subsistent. Saint-Corentin, pa tron de l'évêché de
Cornouaille. paraît avoir été en singulière vénération
dans ce coin dn l'Arrée, à la limite des trois évêchés de
Léon, Trég uier et Cornouaille. Scrignac lui dédia deux
de ses chapelles, Saint-Corentin de Toul-ar-Groas e t

Saint-Corentin qu'on peut appeler du Relec, puisque
cette dernière chapelle dépendait de l'abbaye toute voi­
sine. La chapelle de Saint-Hernin de Quéforh con tient
quelques statues intéressantes, notamment un Saint­
Guillaume de granit data nL de 1564 ; celle de Saint-Nico­
las (de TolenLino), encadrée à l'est e t à l'ouest de deux
rivières touLes proches, a u nord et au sud des deux mot­
les féodales du Hellès et de Kerbrat. abrite uo gl~oLlpe de
l'Ecce Homo t'In grandeur nalurelle.
M. Surel, de Morlaix, sig na le que, près du lieu de. La
LVII
encore inaehevé et un écusson où M. Le Guenlloc a reco n­
nu les armes de la famille Jégo u du Gu C' r-lan, dont un
membre fut maire de Morlaix en 1 675.
En termin;lnl, M. le chanoine Pét'enllès rappelle que
l'association du Bleun-Brug tiendra le 29 novembre une
réunion à Quimperlé et qu'il y fera une causerie sur la
vie et les œuvres du défunt P. Abgrall. missionnaire eL
celtisanL de grand mérite, frère de M. le chanoine Abgra ll,
le regreLlé président de la Société archéologique.
La séance est levée à 16 heures.
Le Secrélaire,
J. SA VINA.

Le P~'ésident,
H. PERENNÈS.
Annexe au P.'"ocès-Vel"bal
LES MAHINS DU CAP-SIZUN
DANS LES PHISONS D'ANGLETEHHE EN 1795
La région du Cap· Sizun a fourni de tout L emps beaucoup
de marins. Lors des di verses levées qui furent faiLes pendan L
la Révolution, les recrues dé cc pays furenl presque L ous '
enrolées dans la marine ou employées dans les hatteries; de
cô tes. Il s'en trouvait donc une forte proportion sur les
vaisseaux capturés par les Anglais.
Les deux: lettres ci-après, qui nous donnenL la IisLe nom i­
na Li ve des prisonniers de Porcbester, originaires du district
de Pont-Croix et nous renseignent sur leur Lriste situalion,
I ,OUS ont paru offrir assez d'in L érêt pour êlre reproduites.
« Bn la prison de Pl'Ochpslel', le l

mars 95.
« Je profite de cette occasion pOUl' vous annoncer la misère que les
marins souffrpllt dans les prisons de la Grande Bretagne. Elle est si
gran ie qUE' le détail en seroit trop long. Nous sommes les, jouets de nos
plus cruels ennemis qui font leurs efforts pour lâcher de n8U S expl lrier,
LVIII
ils onl lail toul ce llui a Né il leur pouvoir pour nous laire soum'il' et pal'
ce moyen plusieurs ont sacrifié leur lib~rlé el se sout L'endus esclaves des
brigands, Ils nous ont fait jeüner depuis dix heures du matin jusqu'à
sept heures du soir Je lendemain, et pour toule L'ation, on nous donnoit
i/2 livre de pain, i /4 de viande ct la mallvaise biel'e, Que penser de
celà ? Sans nul soulagement, il !lOUS fallait nous soumctlre à celte misè­
rc, Plaignez, plaign~z, citoyens, le triste sorl des prisonniers d'Angle­
terre et nous espérons que vous ne négligerez rien pour nous laire sortir
de mi sère, Si nous avons le malheur de passel' ici l'hiver prochain, peu
retourneront en France, cal' les maladies sont très grandes .Ilt l'émigra­
lion très rréquente,
c( Je vous prie, citoyens, de (aire lire cette lettre à Henry Perrot, mail'e
de Beuzec, ou à Yves Le 13ms ou à Bené Le I3ras de Lezugar, ainsi. qu'à
ceux de Jean Louam, du lieu de Porlodec, en Goulien, et à plusi.eurs
autres du district. Le faisant vous obligerez infiniment le~ prisonniers de
notre district et, en particulier, celui qui est avec amitié votre concitoyen
H enri LE BRAS, ex-officiel' public de Beuzec» (i ),
Six mois après leur première suppliq ue, les marins capis­
L es sont encore en captivité, Ils arri vent à a voir connaissance
qu'un accord avaiL été conclu enLre la France et l'Angleterr e
pour l'échange des prisonniers, Ils se hâtent de supplier de
nouveau le districL de Pont-Croix d'in Lervenir en leur fa veu!',
Il est vraisemblable que les membres du district ne restèrent
pas insensible à cet appel et firen L leur possible pour accé­
lérer le rapatriement. de leurs compatriotes, mais nous n'a­ vons pas trouvé Lrace de leurs décisions,
d ;n la prison de Prochester, le 16 seplombre i 795,

c( Citoyens,
«Nous avons vu le décret du 30 messidor qui accorJe les échanges,
mais cet échange retarde beaucoup et retardera encore bien plus pour
(1) Sur la situation des prisonniers français en Angleterre. sur leurs
souffrances, et sur les mallruitements qui leur furent infligés pour les
décid p l' il s'enrôler parmi les corps d'émigrés, voir: Un bourgeois ven­
déen pendant La Révolution. Quelques e,'Etraits des llOtes sut la vie de
Louis-Constant J'rastour (Bulletin de la SociP.t~ archéolo{{ùj'ltl', de la
Loi,1'e-l1lf'érillute , 1923, II. ,~O ct s,).

LIX
nous si vous ne vous employez pour nous, [aire sortit' , Eu ellet, nous
voyons qu'il n'y a que ceux qui sont réclamés qui sortent, qui sont échan­
gés et nous ne voyons pas encore la Gn de notre mi~ère, si vous ne ré­ clamez pas les prisonniers de notre district, ce que le commissaire des
classes doit aussi se mettre en œuvre pour nous faire sortir au plus tôt.
L'on nous a persuadé qlle les réclamalions sont nécessaires pour éviter

l'entrée des brigands qui ont pris parti avec les émigrés, ils sont bannis
de la France et ce n'esl pas sans raison; comme il y a beaucoup de notre
district, je vous nomme ceux qui sont encore ici et le temps depuis lequel
ils sont. Les brigands vous ne doutez pas de leurs noms ,

mOlS
de Plogoff
Alain Priai 27
Jean Hozen 27
de Cléden
Yves Perherin 17
Jean Donnart 17
Clet Gaivas 2 ,%
de Goulien
Hené Lardie 17
Jean Bonis fi
Jean Lardie fi
de Beuzec
Henry LeBrasainéi7
Henry Le Bras cad. 1 7
de Poullan

Jean Le Velly 23
Jean Brénéol 17
Hervé Ker'yvel 17
Jean Le Coz 17

m O Is
Matbieu Le Coz 6
Jean Cahrez 17
p. Jean Laurens 17
de Douarnenez
Hené Pensee i 7
Jean Causou i 7
Pierre Goulaire 18
Frall

Pérennou i 7
J. La Boussière 17
de Pouldavid
Alain Gounidec 7
de Plouhinec
Jean Divanach 1.7
Jean-M . Colloch i 7
René Guillou 17
Yves Thomas 17
Gabriel Laouénall i 7
Vin oc- Mourrain 6

m OIS
Jean-L. Bossan 2 X
Vinoc Gul\zenncc »
de Primelin
Pierre Brénéol i 7
COI'. Pennanéach 2 7;
d'Esquibien
Guil. Jourdren 17
Jean- Yvon Jaffry 17
Michel M ignon 1.7
Jean Quillivic

Jean Urcun fi
Jean Uuen trec 1.7
Le Squi v iden

Henry Le floux 2 ,%
Henry Le Daniel 2 ,%
FI'an~~ois Cariou 2 X
« Au nombre de 43, nous vous prions de ne pas n'ous oublier et de
prévenir le chef des classes d'agi l' en conséquence, sans quoi nous,passe­
l'ons ici encore longtemps. N ous voyons, citoyens, qu'i! n'y a que l3s
protégés qui partent pOUl' la France et qui sont demandés des adminis­
trations et de leurs parens . Ceux du département du Calvados ct des
Côtes-~u-Nol'd et dp, Brest même il y a un gr'and nombre. Nous Finissons

cil vous priant de ne pas nous oublier et nous vous serons bien recon­ naissants. Agissant en conséquence, vous obligerez infiniment les ci­
dessus dénommés.
:signé : Jl:'an Q-UlLLIVIC, Alain PIlIOL, Jean LE BONIS,
YVES PERIIERIN, Henry LE BilAS aîné )) (i) .
A la (ln de septembre 1795, le parlemenlaire français Le
Héron arriva en Angleterre, chargé paT le gouvernement de
rapalrier les prisonniers. Ils embarq uMen t aussitôt el le
porL de débarquement fut fixé aux Sables·d'O lonne. Après
avoir relâché à Saint-Malo pour y déposer les marins de
cetLe région, le vaisseau français fut rencontré par un na vire
anglais qui (t malgré les explications et les protestations, le

ramena en Angleterre où les prisonniers passèrent encore
trois mois à faire consLater leur identiLé »,
Enfin, dans les premiers jours de janvier, ils furent réex­
pédiés sur les Sables·d'Olonne ; mais la ternpête empêcha le
navire d'accos L er. Il essaya vainemenl ensuite d'entrer à
RocheforL; le mauvais temps redoublant, les mâts et le gou­
vernail fur'euL brisés eL le navire emporté sur les côtes d'Es­
pagne, où il relâcha à Saint-Sébastien . Plusieurs prisonniers
en profiLère nL pour r evenir en France par leurs propres
moyens. D'auLres rembarquèrenL eL furent déposés aux
Sables-d'Olonne (Bulletin de la Societé archéologique de la
Loire-Inférieure , loc. cil,). Les mall1eureux marins du Cap-'
Sizun se trouvaient peut-être parmi ces rapatriés. Leur
dernièr e lelLrc es l du 16 sepLefllbrc 1795 et nous n'avons pas
ll'ouvé d'aulres documents les concernanL.
DANIEL BERNARD.

(i ) D'après M.l'abbé Kerbiriou (Jlgr de La jfarche, p.lt,5lt, ), 30.000
marins et soldats !rançais se trouvaient, à un moment donné, dans les
prisons de Porchester, Porstmouth, Plymouth, Bristol, Norman·Cross,
Chatam, etc. L'évêque de Saint·Pol-de·Léon obtint l'autorisation de leur
fournir des secours corporels et spirituels. Des prêtres français émigrés
s'en chargèrent, notamment l'abbé RueHo, recteur de Loudéac. Le gou­
Séance du 31 Décembre 193 i
Présidence de M. H. Waquet, président.
Le procès-verbal de la séance précédente est lu et

adopté sans observa tion.
M. le chanoine Pét'ennès s'es t fa iL excuser de ne pou­
voir assister à la séance.
M. Le Guennec se référanL à une communication rela­
tive aux marins du navire morlaisien L'Union, faits pri­
sonniers par les Marocains de Sa18, signale que le capi­
Laine du bateau. Gohet-Duchêne, entra ensuiLe au service
de l'Etat et devint capitaine de vaisseau sous la Révolu­
tion.
M. le Président dit Loute la part que la Société prend
au deuil qui a frappé le département par la mort toule
récente du comte Alain de Guébriant, maire de Saint­
Pol·de-Léon, vice-présiden L du Consei t général, membre
de la Société depuis i895. M. de Guébrianl était de ces
hommes d'élite pour qui noblesse et richesse obligent. Il
s'intéressait aux antiquités et à l'hi.sloire do la Bretagne
et avait beaucoup fait pour la création, puis la reconsti­
tution de la société des Amis de Ke?"jean.
Sont admis dans la Société: M. Gustave Caroff, de
Quimper. présenté par MM. Waquetet Camille Le Moing;
le Dr Caraès, de Ploudalmézeau, préseuté par MM. le Dr
Caraès, de Lannilis, et Le Guennec ; Mme la comtesse de

LXII
.présentée par MM. Pérennès et Guéguen; M. F. Cornlc,
docteur-vétérinaire à Lesneven, présenté par MM. Wa­
quet et le chanoineSaluden; Mme de Méhérenc de Sail1t­
Pierre, de Spézet, présentée par MM. Le Guennec et de
Kersauzon.
M. le Président appelle l'attentiou de nos confrères sür
le renou veau d'activité de la société des A mis de Ke?jean,
qui a pour but la mise en valeur des bàtiments du chà­ teau de Kerjean et des collections qui y sont conservées.
Les personnes qui désireraient en faire partie peu vent
adresser leur cotisation (20 fr.) à M. Mat'zin, receveur de
l'hospice de Morlaix.
M. Vinceut, intendant militaire à Paris, complète la
communication de M. le Dr Caraès sur la falaise de Saiot­
Tusven et snI' le cimetière du Guilliguy, en Ploudalmé­ zeau, autrefois bien plus considérable qu'aujourd'hui. On
y a trouvé e n grand nombre des ossements d'hommes , de
femmes et de petits enfants, quelques pièces de monnaie,
des grains en os e t en verre, IJ'après lui, le gisement ne
serait pas préhistorique, mais du Moyen-âge chrétien.
M. Gustave Caroff fail connaître que la croix voisine de
la chapelle a été relevée en 1895 par son oncle M. Arthur
Caroff. M. le Dr Laurent. de Lorient, donne aussi des dé­ tails et un plan du Guilliguy, qui concordent avec ceux
Journis pa l' MM . Vincent, Caroff et Caraès sur la cha polle
et le cimelière do Saint-Tusven.
M. le Président présente une étude de M. Lhornrnedô,
préfet du Finistère, sur La Marie de Brizeux et sa fa­ mille. Ce travail, qu i sera publié daus le Bullelin. retruee
la vie de Marlo Pcllan e t de sa fam illo, et pU/illet de se

rendre compte de ce qu'il y a de réalité et de fiction darls
le fÙlJleux poème, dont Ja, première éditio lJ. parut il y a
juste cent ans.

LXIII
armoiries de la région de Ploudalmézeau 8t de Plourin,
des manoirs de Kermenou, Kerenneur, Kerarzanl, Ker­
gadiou, Kermeïdic, Kel'izaOuën, etc.
M. le De Lagriffe présente un opuscule donnant une
pièce inédite, œuvre de Laënnec, inlitulée La Guer. Te
des Vénètes, poème épique héroï-comique. consacré à la
petite chouannerie de 1815 et publié par M. le D' Pau~
Busquet, dans la collection (( Inédits de la médecine fran-

caise ».

Aux élections pour le renouvellement du Bureau. tout
l'ancien Bureau est réélu à l'unanimilé. M. Savina esL
élu comme vice-président en remplacement dEI M. Delé­ cluse. M. le commandant Serrant et M. Flatrès sont élus
secrétaires à la place de M. Sa vioa et de Mlle Bablet.
En reprenant place au fauteil de la présidence, M. Wa­
quet remercie ses collègues de la nouvelle peeu ve dé
confiance qu'ils viennent de lui donner ainsi qu'aux autres
membres du Bureau. Puis il offre ses meilleurs vœ ux à
lous les membres de la Sociélé et à ceux qui veulenl bien
suivre et encourager leurs travaux.

La séance est leyée à 16 heures .
Le Secrétaire, Le Président,
Abbé J. TOULEMO~T. H. WAQUET .

Publications reeues :

Analecta Botlandiana. 1. XLIX. fasc. III et IV, W:Jl.
A1'chœologia Cambrensis. Vol. LXXXVL, part. :2, decem­
ber W31.
BuUetindel'Académie des Beaux -Arts, bulletin 11° 13 ~
janvier-ju in 1931.
Bulletin et mémoires de ta Société archéologique de
Bordeaux, tomes XXXIX (19::.0-21), XLI 1)924.), XLIl (lH2Cl),

LXIV
Bulletins et Mp.moires de la. Société d'Emulation des
C6tes-du-Nord, tome LXII, 1930.
Bulletin trimest1'iel de la. Société des A ntiquaires de
Picardie, n" et III" trimestre de 1931.
Bulletin de la Société d'Etudes scientifiques t'A ngers,
nouvelle série, LIX' et LX' années, 1929 et 1930.
Bulletin de la Société d'archéologie et de statistique
de la Dr6me, octobre 1931.
Bulletin de la Société neuchâteloise de Géographie,
tome XL, 1931.
Bulletin de la Société archéologique et histor?que de
Nantes et de la Lozre-Inférieure, 1928, tome LXVlII

bis,
(lable des années 1809 à 1928), 1930, tome LXX.
Bulletin de la Société des A ntiquai1'es de l'Ouest, 3'
tr~eslre de lO3 1. .
Fornvannen. Medclelanden fran K. Vitterhets his­
torie och antihuitets Ahaclemien. 1931.
Genava (Bulletin du Musée d'art et d'histoire de Genè­ ve), tome IX, 1\131.
' Mémoires de la Société cl' A gricultw"e, Sciences et
Arts d'Angers (ancienne académie d'Angers), 6" série,
lome v , 1930.
Recueil de la Commission des A rts et Monuments
hist01'iques de la Charente-Inférieure, juillet-octobre
1931.
Revue de la Haute-Auve1'gne, 32' année. 1930.
Revue historIque et anhéologique du Maine, 2' série,
tome XI, 3

et 4" livraisons, 1931.
Revue Mabillon. octobre-décembre l!=l31.
Revue de Saintonge et d'A unis, 6' et 7" livraisons de
ID3l.

TABLE DES MATIERES
DU TOME LVIII
PREMIÈRE PARTIE
Table des procès-verbaux des délibérations
et de la chronique
PAGES
LISTE GÉNÉRALE DES MEMBRES. . . 3
ÉCHANGES OU SERV ICES GRATUlTS . . . .

SÉANCE DU 29 JANVIER. . . . . JI[
Observations diverses relatives à la ville d'ISo
Maintien du nom trad itionnel de la Société. Ad­
mission de nOllveaux membres. - Communica­
tions relatives à l'administration du préfet Miollis,
an manoir de Penquelen ec en Peumerit et à 1'6gli­
se du Vieux-Quimerc'h. Présentation de publi­
cations récen tes.
CHRONIQUE : Le
par H. W ..
René Madec de M. Albert Le Eail,

SÉANCE DU 26 FÉVlUER . . .
Admission de nouveaux membres. Démarche des
anciens combattants du 1ge d'infanterie au sujet
d'un calvaire ancien à transporter en Belgique, à
Maissin. Cornmunications relati ves all~ marins

1 52 -
hretons prisonniers sur les pontons anglais et à
l'évêque de Cornouaille François de la Tour.
Présentai ion de publica lions récentes et de frag­
ments gallo-romain s découverts près de la gare
de Gu enga t.
Cnl1 0NIQuE : Les frères min eurs de l'Observance et
et les Hécollets de Bretagne . . . . . . . . . . XI
StANCE DU 26 MAns . . . . . . " XIU
Décès de M. l'abbé Quiniou , recteur de Penmarc'h.
- Admission de nouv eaux membres. Commu-
nications relativ es au château et à la famille de
Kergroadès, aux chapelles de Locmaria en Plaben­
nec, du Croazou en Kerlouan , de Saint-Egarec en
Kerlouan. de Saint-Eloi en Plouarzel, de Sainte­ Pétronille en Ploudaniel et de Lanvoy en Hanvec.
- Déco uverle de monnaies dll XVI e siècle en Plo-
go nnec. - Vœu au sujet de l'ancien cimetière de
Poullan. - Communica tions relatives à des em-
blèmes maçonniqu es fi gurant sur une maison de
Quimper. Projets d·excursions.
ANNEX E : Le trousseau d'une jeune mariée bretonne
en 1590, pa r L. Le Guenn ec .. , . . . .. .

XV III
SÉANCE DU 30 A VHlL . . . . . . " XXI
Décès de M. Chareteur, président des c( Amis des
Arls» de Bres t. Admission de nouveaux mem­
bres. Comple-rendu de l'excursion du 2 6 avril.
- Communications relativ es à la famille Le Mar­
c'hadour de Plomod iern , à des vases p réhistoriques
trou vés à Lanzent en Plonévez-Porzay, à M. de
Clllgny . ~ntendan~ de la marine à Brest, à l'évêq ue
de Léon Holland de Neufville, ·aux restes d'un

tumul us à GQa rem en Plonéïs. Inscrip tion de
153 -
monumenls sur l'Inventaire supplément~ire des
monuments historiques. Présenlation de publi­
ca tions nou velles.
ANNEXE: Le pardon de Saint-Salomon en Plouyé,
par F. J onC OlH' .

SÉANCE DU 28 MAI
Admission de nouveaux membres. Inscription de
placîtres et clôtures de cimetières sur l'Inventai- .
re supplémentaire des Monuments historiques.­
Don au Musée départemental des deux vases de
Lanzent. Projet de transport en Belgique du

calvaire de Croas-Ty-Ru du Tréhou. Protesta-
tion contre la .défiguration de la vieille maison dite
du « Petit Paris» à Quimper. Annonce de la
reprise d'acti vité de la Société académique'de Brest.
- Présentation de publications dive'rses. relatives
au Guéodet de Lanrivain, à l'abbé Gilillou, poète
breton, etc.
SÉANCE DU 25 JUIN

Admission de nouveaux membres. Mesures prises
pour préserver la maison dite « le Petit Paris », à
Quimper. Communications relatives à l'icon()­
graphie des évêques de Léon, à des galets ovoïdes

existant en Combrit, à la fontaine de la Clarté en

Querrien, à Marie Pellan, de la Marie de Brizeux,
à Laënnec, professeur au Collège de France.
ANNEXE: Rapport financier annuel. .

SÉANCE DU 30 JUILLET.

Admission de nouveaux membres. Compte-Iendll

de l'excursion du 28 juin dans la région de Porlt-
t\ Y(lp., . -" Communications relativeS' à la motte de

xxv
XXIX

XXXIlI -

XXXVI
154 -.
Lamber en Ploumoguer, à la maison du Moustoir
en Arzano et à la chapelle de Tréanna en Elliant.
- . Classements d 'objets mobiiierR parmi les Mo­
numents historiques. Démarche de M. le rec­
téur de Guerlesquin en faveur de la chapelle de
Saint-Ener. Présentation d'une ét.ude de M.
Jean Marzin sur Morlaix en 11:i30. - Communica-
tions relatives à un ancien tableau sur bois exis ­ tant au presbytère de Saint-Entrope en Plougon­
ven, à l'hypothèse de M. Jourdan de La Passardiè­
re sur l'affaissement de la baie de Douarnenez, à
divers lec'hs, etc.

CHRONIQUE: Les ifs de nos cimetières de campagne. XLIU

SÉANCE DU 29 OCTOBHE.. ....... XLV
Décès de MM. DelécIuse et Tahuret. - Admission
de nouveaux membres. Classement de méga­
lithes et d'objets mobiliers parmi les Monuments
historiques. Communications relatives à la
chapelle ruinée de Saint-Egaree en _La FQrêt­
Fouesnant, aux adresses des Conventionnels à
Paris, aux monuments anciens de la commune du
Trévoux. à un moule d'images pieuses du XVI I' s.
trouvé à Quimperlé. Vœux relatirs aux mégali­
thes de l'île Melon et aux arbres d e Kerinec. -
Annonce de la réorganisation de la Société des
«( Amis de Kerjean ». _. Don au Musée départe
mental de débris préhistoriques provenant du tu­
mulus de Saint-Vio en Tréguennec Présenta-

tion d'une étude sur deux ministres de la marine
à la fin du règne de Louis XIV.
NÉCROLOGiE: M. Emmanuel Delécluse, par H: W ..
ANNEXE : MorIaisiens captifs à Salé en 1765, par
L. Le G. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

. - 1 55 -

S t ANCE DU 26 N OVEMllRE.

Présentation d'un nouveau membre. - - Communi-
ca tions relatives à la ch a pelle de la Madeleine en
Penmarc' h , à une lettre inédite de La Tour-d'Au-

verg ne, à la cha pelle de Sa int-Tu 5ven et au Guil­ li g uy de Portsa ll , au lec' h de Plo ud almézeau , aux
chapelles de Saint- Mellon en Tréoga t, de Gu é.nil y
en Pleyb en et de Scrignac, à un règlemen t de po- .
lice de Pont -C roix au XVlU

siècle, à la motte du
Hellès en Bolazec.
ANN EXE : Les m arin s du Çap-Sizun dans les pri,sons
LIll
d'An gleterre en 1795. p ar Daniel Bel'llard ... , LVII
SÉANCE D U 3 1 DÉCEMBRE.

Complément à la note de M. Le Guennec sur les
Morlaisiens captifs à Salé. Décès de M.le comte
. A. de Guébri ant. Admission de n ou vea ux

membres. - Communi ca tions relatives à Saint­ Tusven et au Guillig l,l Y de Portsall. - Recons tL­ tu lion de la Société des « Amis de Kerj ean ».
Election du burea u pour 1932 .

LXI