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Bulletin SAF 1930


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Procès-Verbaux des séances

SAF

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Société Archéologique du Finistère - SAF 1930 tome 57 - Procès-Verbaux

PROCES-VERBA UX

Seance du ~o Janvier i 930
Présidence de M. H. Waquet, président.

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté
sans, observa Lions. En ce qui concerne le Bulletin, le
bureau a décidé qu'il paraîtra tous les mois, comme
d'habitude. ann de conserver le contacL avec les mem-

bres de la Société; mais il ne conliendra que le procès­
verbal et des annexes et noles de chronique. Chaque
semestre, le Bulletin publiera, ouLre le procès-verbal du
mois, les études dont un résumé aura déjà paru.
Sont admis dans la SociéLé : M. l'abbé Thomas, direc­
teur d'école libre à Landivisiau, présenté par MM. le cha­
noine Pérennès et Waquet; Mlle Varin, professeur au
Lycée Brizeux, présentée par Mlle Grimanelli eL M. Le
Guennec.
M. le Président communique une lettre de M. le maire
de Brennilis, l'informant que le nécessaire a été fait pour
la consolidation du dolmen de Ty-ar-Boudiquet et indi­
quant le montant des frais occasionnés par ce travail.
Les ruines du château de Lezergué en Ergué-Gabéric,
sont inscrites sur l'Inventaire supplémentaire des Monu­ ments historiques.
lVI. le chanoine Pérennès avait signalé, en ocLobre 1927,
un fragment de borne miliaire avec inscription, décou ­ vert à Mespaul. Dans la Revue des études anciennes,
n° 4,1929, M. Maurice Besnier, professeur à la Faculté des

Lettres de Caen, montre que l'inscription ne peut être
attribuée au règne de Claude l·r; elle date du Ille siècle
de notre ère et sera iL contemporaine dela borne de Maël­
Carhaix.
Lecture est donnée d' un e pièce de procédure commu­
niquée par \1. l'abbé Thomas , relatant le procès intenté
en 1672 par François Gourlan, de Dinéault, à Marie Pou­
doulec, de Plomodiern, pour rupture de fiançailles.
M. Delécluse fait remarquer que dans quelques parois­
ses, nota mment à Plounéour-Ménez, l'usage de célébrer les
fiançailles canoniques s'est perpétué jusqu'à nos jours.
M. le D' Lagriffe communique une lettre de M. le Dr
Vourc'h, de Plomodiern, relatant la découverte d'une
carcasse de navire dans les sables de la Lieue-de-Grève,
près de la plage de Leslrévet. Les riverains y trouvèrent
une monnaie de Louis XV. M. Waquet a trouvé trace,

dans les registre de l'Amirauté de Cornouaille, du nau-
frage du trois-màts hollandais « De Lymbaën » (La Cor­
derie), échoué sur la Lieue-de-Grève le 31 décembre
1765. C'est vraisemblablement la carcasse de ce vaisseàu
qui, ensablée, a reparu à la suite des violentes tempêtes
de cet hiver. M. Schemidt donne des précisions sur l'em-

placement de l'épave, a uj ourd'hui recou verte de 2 ID. de
sable.
M. Cormier signale la découverte à la ferme du Vuzit
(La Boissière) en Beuzec-Conq , d'une curieuse construc­
tion ~outerraine mise à jour dans un verger. Les travaux
en cou rs révèleront sans doute la nature de l'édifice.
M. le Président présente diverses publications récem­
ment parues : En Bretagne, de notre confrère M. F.
Gou rvil, ouvrage abondam ment. illustré, offrant un ta­ bleau pittoresque, ar Listiq ue et archéologiq ue de la Basse­
Bretagne; les « positions)), c'est-à-dire les résumés, de

et qui ont été soutenues avec succès: Commerce et con­
trebande du sel en Bretagne - avant la Révolution, par
M_ Jean Gautier; Des Clouzeaux, intendant de la Ma­
rine à Brest de 1683 à 1701 , par Mlle Simone Goubet;
La quevaise, par Mlle Jeanne Laurent. Cette dernière,
dont l'auteur est membre de la Société, donnera lieu à un
art.icle spécial. M_ le Président indique l'inLérêt de celle
de MUe Goub8t au point de vue de l'histoire spéciale­ men t bretonne, en raison du rôle étendu des intendan ts
de la marine ; Des Clouzeaux put un instant songer à
demander la création, à côté de l'intendance dont le titu­
laire était à Rennes, d'une intendance spéciale pour la
Basse-Bretagne et qui lui aurait été confiée.
M. Joncour, de Brasparts, fait don au Musée archéolo­
gique d'une bélière en cuivre recouverte d'une feuille
d'or, trouvée à Parc-ar-Feunteim en LannédellO, et de
deux cubes de minerai trouvés au pied du mont Saint­
Michel, côté nord-ouest.
M. W aquet prie les membres de la Société qui auraient
connaissance de documents rela tifs à l'abbaye de Lan­
gonnet, de vouloir bien l'en informer. Cette abbaye c1S-

tercienne, fondée en 1136, et don t les archives ont été
dispersées sous la Rév01ution, se prépare à fêter son
huitième cen tenaire . '

M. le chanoine Pérennèsia retrouvé, à 100 m. au sud-

ouest de l'église de Tréori!tr~-Penmarc'h, la fontaine de
Saint-Laurent, qui n'était ~plus connue des habitanLs, et
dont les eaux étaient au trefois réputées souveraines
contre les maux de tête.
M. le Conservateur de la bibliothèque de l'Université
d'Upsal (Suède), demande des collections de notre Bul­
letin en échange d'ouvrages pouvant intéresser la Socié-
té. Cette demande est agréée. .

projet d'excursion de la Société archéologique à Langon­
net, Kernascléden. Saint-Fiacre, etc. Cette promenade
permettra de visiter les monuments des communes cor­
nouaillaises rattachées au Morbihan en 1790, au momenL
de la formation des départements.
M. Le Guennec communique le croquis d'une pierre
sculptée, figurant un personnage grotesque, relevé par
lui dans un jardin avoisinant l'église de Locmaria. M.
Waquet fait remarquer que ce moLif date du Moyen-Age
et se retrouve sur une poutre sculptée dans la tour du
Musée brelon.
M. Le Guennec a également relevé des épitaphes sur

des dalles du cimetière désaffecté de Saint-Mathieu de
Morlaix. Il présente le croquis d'un e ancienne croix de
pierre datant de 1553, située en Ergué-Gabéric, au carre­
four de deux anciennes voies gallo-romaines.

La séance est levée à 4 heures 1/4.
La Secrétaire,
L. OGÈS.
Le Président,

H. WAQUET.
Publications recues :

Analecta Bollandiana. T. XLVII, fasc. III et l'v, 1929.
Dictionnaire historique et archéologique de la Picar­
die, publié par la Société des Antiquaires de Picardie.
Tome V. Arr. de Montdidier, canto de Rosières et Roye.
Fornvânnen. Meddelanden fran K. Vitterhets histo­
rie och Antikuitets Akademien. 1929.
Revue de la Haute-Auvergne. 1929, janvier-mars .

VII

Ann~xe a u P r ocès-Verbal
A PROPOS DE LA QUEVAISE
UN CAS DE COMMUNISME AGRAIRE EN BASSE-BRETAGNE

DU XIIe AU XVO SIECLE

Des recherches concernant l'abbaye cistercienne du Relec
en Plounéour-Ménez ont conduit Mlle Jeanne Laurent ar-
chiviste-paléographe d..e la toute dernière promotion à
s'intéresser spécialement à un mode de tenure, jusqu'à pré­ sent peu connu et mal compris, auquel toutes les possessions
de cette abbaye se trouvaient soumises : la quevaise. C'est
le sujet de la thèse qu'elle a soutenue avec le plus honorable
fluccés le 29 janvier dernier (:1.). Les conclusions en sont
assez neuves; il vaut la peine de les signaler et de les com­ menter dès maintenant.
Cette tenure de quevaise, qui était également en vi.gueur
sur les domaines de la commanderie de La Feuillée et de ses
divers membres et sur une partie de ceux de l'abbaye de
Bégard, se définit, comme on sail, par trois traits principaux
1° Le droit de propriété est partagé entre le seigneur, qui
a le fonds, et le tenanci.er, qui a les édifices et superfices.
2° Le tenancier perd sa tenue s'il l'a abandonnée plus d'un

3° Le plus jeune enfant, fils ou fille, hérite à l'exclusion
des collatéraux (droit de juveigneurie); s'il n'y a pas d'en­
fant, la terre, avec ses édifices et superfices, fait retour au

seigneur (droit de réversion).
La plupart des érudits qui se sont plus ou moins occupés
de la quevaise y ont vu "Une survivance adoucie du servage .
L'obligation de la résidence, ai.nsi que les droits de juvei-
(:1.) On en trouvera une analyse brève (8 pages), mais précise el sub­ stantielle, dans le livret des Positions des thèses soutenues par les élèves
de la promotion de 1.930 pour obtenir le diplôme d'archiviste-paléographe
VIII
gneurie et de réversion, leur semblent en général ne com­
porter que cette explication. Résolument, Mlle Laurent rompt
en visière A ces doctrines; elle le fait en s'autorisant d'argu­
ments de poids, dont l'histoire des origines de l'iustituLion
lui procure les meilleurs.
Voici, dans une interprétation un peu libre (1), comment
se développe sa thèse:
Les inductions de la philologie, confirmées d'ailleurs par
un texte du début du xv

siècle, révélent dans le mot queoaise
une forme francisée du breton keoaes, aboutissement de

l'évolution de com-maes (champ avec, champ comportant
partage avec 1). Le mot pouvait convenir, et de fait s'appli­ qua d'abord, A toute sor le de tenures. En parLiculier, il
répondait assez bien à la définition du domaine congéable en
général, à cause de la division de propriété qu'il implique.
Pourquoi se restreignit-il A une seule, espèce de tenure 1
Sans doute A cause de l'identité de surfaeè et de l'exiguïté
des tenues que celte espèce comportait primiti vement. Toutes

consistaient essentiellement en un champ d'un journal de
terre, abandonné A un hôte moyennant une rente de 5 sous et
une geline. Ces concessions avaient pour objet de permet­
tre le défrichement de vasLes régions ellcore inexploitées.
Le régime de la quevaise apparut au XII· siècle, lors et A l'oc-

casion de l'installation ~ !es Cisterciens et des Hospitaliers
sur des terres infertiles, ;:situées presque toutes dans la mOll-

tagne" et auxquelles les §$igneurs laïcs, dans les fiefs de qui
elles se trouvaient compFises, ne s'intéressaient, ce semble,

que fort peu. ',.";
La com-maes, champ ,d'un journal, par conséquent très
petit (2), n'eût pas suffF A I l'entretien d'une famille. L'hôte

(i) A laquelle il se peul que l'a'lteur ne souscrive pas sans restric-
ttons. .
(2) La contenance du journal a varié avec les siècles, parfois suivant
les seigneuries et la nature des terres. mais elle n'a jamais dépassé le
demi-hectare, qui est à peu près sa valeur actuelle. Voir Limon, Usages
et règlements locaux .... i 852, p. :320-321. Le manse (mansus ) auquel
on peut, dans une certaine mesure, comparer la com-maes, avait une
superficie moyenne de 8 à iD hectares .

appelé par les moines l'l'y trouvait que tout 'juste de quoi 'se
loger et pourvoir à ses premiers besoins. Mais, autour de ces
quevaises primitives, nécessairement groupées les unes au­
près des autres, encloses, exew.ptes de champart, s'étendait
dans toute sa solitude inviolée ce qu'on appelait la «terre
de la dîme », autrement dit la partie d:.l domaine restée indi­
vise et sans clôtures et où tous jouissaient de droits égaux,
vaste espace offert à l'énergie et à l'acti vitè des défricheurs.
A l'origine, la quevaise n'a de raison d'être qu'en tant que

base d'opérations pour des conquêtes à réaliser sur de la
terre en friche (1).
Pour attirer les travailleurs, les hôtes, il con venait de leur
faire des conditions plus avantageuses que celles qui leur
étaient faiLes ailleurs. La zône de la quevaise se trou ve toute
entière englobée dans celle du domaine congéable. C'est
donc ce mode de tenure qui fournit le premier trait de la
q uevaise : la di vision du fonds et des superfices. La diffé­
rence fondamentale entre les deux régimes vient de ce que
le renvoi du quevaisier n'était pas possible. Peut-être ne
serait-il pas trop paradoxal d'écrire que le convenant à que­
vaise constitue une sorte de domaine congéable non congé­ able (2).
Le tenancier ne pou vant être renvoyé, c'était bien le moins
qu'il s'acquittât. salls défaillance du travail en vue duquel on
l'avait reçu et pourvu d'un champ. En restant absent un an
et un jour, il se laissait considérer comme démissionnaire .

Son champ revemi.it au seigneur. Rien dans tout cela n'oblige
(i ) Au début « fut ordrené que chascun teneur qui vousoïst de mou­
rer il la dite terre eüst un applacement de maison, un courtil et un
journal de terre » : expressions empruntées a un texte cité par M. H.
Sée (Les classes rurales en Bretagne du XVIe siècle à la Révolution,
1.906, p. i6, note 4), mais dont Mlle Laurent a été la première à saisir
tout l'intérêt, parce qu'elle abOl'dait la question sans la moi ndre id6e

preconçue.
(2) Le terme de quevaise a été employé par les rédacteurs de l'use­ ment de Cornouaille du domaine cougéable à propos de l'llsement de
Rohan, à cause des droits de juveigneurie et de réversiou qu'il compor­
à parler de servage. C'est par un effet de la volonté du que-

vaisier que la reprise avait lieu. Il avait librement rompu
son contrat; il n'était pas poursuivi.
Les traces de servage que nous ne trouvons pas de ce côté
se découvrent-elles dans la pratique de la juveigneurie et de
la réversion? Pas davantage. Cette pratique, si dure en
apparence et qui le devint de fait, résulte logiquement des
conditions de vie qui furent à l'origine et restèrent pendant
deux à trois siècles 0elles des seigneurs et des hôles. Que
fallait-il ? Assurer un défrichement. Qu'on s'en souvienne et
tout s'explique. Tant qu'il y eut de la place vacante pour
distribuer des journaux de terre, pour créer des bases d'opé­
rations, tant qu'il resta de la besogne à abattre pour toutes
les bonnes volontés el pour tous les bras vigoureux sur la
« terre de la dîme », les aînés d'une famille, loin d'avoir inté­
rêt à rester à la maison paternelle, devaient désirer, une
fois arrivés à l'âge de l'établissement, recevoir du seigneur,
chacun à son tour, un champ d'un journal, une com-maes,
avec la faculté de ,~faire leur gaignerie» moyennant un
champart sur la terre indivise. Par la force des choses, le
dernier né succédait au père. Venait-il à mourir lui-même
sans enfant , ses frères et sœurs n'eussent pu que malaisé­ ment exploiter sa quevaise en même temps que les leurs;
supposé que cette exploitation simultanée eût été facile, elle
les eût détournés de l'œuvre du défrichement. L'intérêt de
celle-ci primant tout. la quevaise en déshérence, et d'ailleurs
souvent abandonnée dp, fait, devait être confiée à un hôte
nouveau; elle faisait retour au seigneur (1).
Ce qui bouleversa le régime originel, fondé sur une égalité
absolue et presque sur un communisme, ce fut le succès
(i) Cependant l'incapacité de tt'ster, reconnue en droit par des arrêts
des juridictions ducales, comporte bien une certaine mainmorte, main­
morte non pas conservée d'un régime antérieur, mais cré~e pour les
besoius de la cause, consentie pal' un homme lihre, et qui rappelle un
peu celle qui, en Franche-Comté encore au XVIe siècle, résultait de la
( prise de meix» (mansus ). En tout cas. le quevaisier jouissait d'une

même de l'œuvre de défrichement. Le moment arriva au

début du Xv

siècle, semble-t-il où l'étendue !le la terre à
conquérir venant à diminuer, chacun voulut affirmer ses
droits sur la partie de la « terre de la dîme» qu'il avait mise
en culture. Nonobstant abbés et commandeurs, des clotures
s'élevèrent là où il n'yen avait jamais eu, Les quevaises qui
se constit~èrent de la sorte n'étaient pas égales entre elles,
comme les quevaises primitives l'avaient été. Des passions
jusqu'alors sans aliment s'éveillèrent; on vit se multiplier
les procès. Ce qui n'était naguère que conditions légitimes
en vue de l'accomplissement d'une tâche déterminée devint
charges lourdes, bientôt incompréhensibles et révoltantes.
La tâche étant accomplie, la vie sur les domaines quevai­
siers aurait dû, en bonne logique, s'aménager selon des
principes accommodés aux nécessités nouvelles. Mais l'amé­
nagement sur table rase, qui avait élé possible au XII" siècle,
ne l'était plus du tout au XVIe, Des tentatives pour convertir
les quevaises en cens ives ne donnèrenL pas de résultats satis­
faisants. L'histoire de la quevaise dans les deux cents der­
nières années de l'ancien régime nous montre dans la Com­
manderie un relâchement complet du droit primitif, sur les
domaines de Bégard une pratique irrégulière et confuse, sur
les domaines du Relec une application rigoureuse, mais au
prix de mutineries réitérées des quevaisiers. Nous avons
affaire là à un cas, comme il s'en voit tant d'autres dans
l'histoire, où l'évolution du droit n'avait pas suivi celle des
mœurs. L'enfant devenu homme conservait le vêtement

qu'on lui avait donné à quinze ans. A quinze ans il s'y était
senti à l'aise; à vingt ans il le faisait craquer.
Ce résumé rapide et libre commentaire autant que résu-
mé des« positions de thèse» de Mlle Laurent, ne fournit

da!. Au fond, pour ce qui est de.la mainmorte dans l'usement de que­
vaise, toute la querèlle n'est que de mots, 1 grammairienne» comme eût
dit Montaigne. Le fait très bien mis en lumière par l'iIll. Laurent, c'est
qu'il n'y a pas filiation du servage aux droits de juveigneurie et de ré­
version, c'est que le régima, devenu peu à peu oppréssif, ne l'était pas
XII
sur la question qu'un aperçu très général. Le texte des « po­
sitions » elles-mêmes est à lire. en attendant mieux et beau­
coup plus. Ceux qui ont pu prendre connaissance de l'exposé
complet déclarent avoir été frappés par la clarté pénétrante
, .et l'allure vivante de la rédaction - qualités peu ::,ommunes.
, C'est pour l'érudition bretonne la promesse d'un livre qui
comptera. Nous l'attendons.
H. WAQUET .

Séance du 27 Fevrier 1930
Présidence de M. H. Waquet, président.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté
sans observations.
M. le Président prie les membres de la Société qui au­
raient des communications à présenter de vouloir bien
à l'avenir l'en informer à temps pour qu'il puisse
tenir compte de ces commun4cations lors de l'établisse-

ment de l'ordre du jour.
Sont admis dans la Société: M. Genêt, inspecteur de
l'enseignement primaire à Quimper, et Mme Genêt, pro­
fesseur à l'Ecole Normale d'institutrices, présentés par
M. Le Guennec et. Mlle Manach ; Mlle Goubet, archiviste­
paléographe, présentée par M. Waquet et Mlle Laurent;
Mlle QuélAn, dame employée des p. T. T. à Quimper,
présentée par MM. L. Le Guennec et D. Bernard.
M. le Président constate avec satisfaction la prospérité
croissante de notre Société, qui compte cette année 370
membres .
Mme Stéphan communique un numéro du journal La
presse guingampaise, qui contient un article biographi­
que sur le peintre Valentin, né à Guingamp en' 1738~ dont
le père était maître d'école a Quimper, et dont le tombeau
. se trouve sous le porche de l'église de KerfeunteuD.
M. Waquet présente un ouvrage posthume de Fr. Le

M .. Jean Ber Lot. Il signale un certain nombre de mor­
ceaux d'une belle venue, parLiculièrement : un sonnet sur
une médaille de Dioclétien, trouvée à Saint-Pabu, une

poésie inLilulée La pomme e t un poème sur LOC I"Onan,

pays des tisserands.
Il présenLe aussi un nouvel ouvrage de M. l'abbé Qui­
niou, recteur de Penmarc'h, Une par'oisse bretonne pen­
dant la Révolution: Saint- Thégonnec, intéressante mo­
nographie faite spécialement au point de vue hi sLoire
religieuse, mais avec un soucid'informalion très exacte.
Le R. Doble qui a déjà consacré di verses brochures aux
sain ts cornouaillais, vient de faire paraître une nouvelle
étude sur saint Tudy.

M. Waquet fait savoir que la commune de Moëlan a
été autorisée par décret à s'appeler désormais Moëlan­
sur-Mer. Il commlinique le programme du proçhain con­
grès des Sociétés sa vantes qui se tiendra cette année en
Algérie. Il signale diverses questions susceptibles d'inté-
18sser les membres de notre Société: 1 °) Donner, pour
un département, le caL alogue des plus anciens document.s
d'archi ves écrits « en lang ue vulgaire » ; 2°) Signaler les
anciennes archives privées, conservées dans les familles,
et les publications auxquelles elles ont donné lieu ;
3°) Relever pour une région les documents rela tifs à l'en­
seignement public.
M. Le Guennec présente le croquis d'une pierre tombale
qu'il a trouvée près de la chapelle de Saint-Philibert, en
Saint-Evarzec. Fréminville a décrit ceLLe pierre dans ses
A ntiquités du Finistère ; il Y vo iL la tombe d'un seigneur
du Cdvardy. M. Le Guennec, se basant sur le blason qui
timbre l'écu, l'aLtribue à Eon du Treff, seigneur du dit
lieu, en Saint-Evarzec, qui prêta serment au duc Jean IV
en 1392 .

M. le Président relaLe la visite qu'il a faite aux ruines

gallo-romaines du Vuzit, en Beu. zec-Conq, et présente
di v(:'lrs débris en provenant: une dalle en terre cuite, à
laquelle adhère une solide couche de béton, un morceau
de ciment mélangé de brique pilée, des fragments de
tuiles à rebord. Les ruines, considérées d'abord co mme
les restes d' une construction qui aut'ait été enfouie, sont
constituées dans la partie mise au jour par trois chambres
de petites dimensions, en petit appareil, plafonnées d'une
épaisse coucbe de béton recouverte par un dallage en
briques carrées. Elles forment une partie du sous-sol
d'un édifice dont les superstructures ont été rasées . L' une
des chambres présente la curieuse particularité de. se
terminer par un bémicycle et pouvait constituer un petit

. sanctuaire gallo-romain. Des photographies commu-
niquées par M. Léon TuaI permetLent de se représen­
ter l'aspect des constructions.
M. Cormier s'est rendu au Vuzit pour se rendre compte
si, le cas échéant, la Société archéologique pouvait utile­ ment prendre la direction des travaux. Il croit que la
continuation des fouilles, qui n'ont jusqu'à présent rien
donné de particulier, en traînerait la Société dans d'assez

lourdes dépenses, disproportionnées à ses ressources et
peut-être à l'intérêt de la découverte. Le terrain, qui a
été mis en culture il y a une qua rantaine d'années, était
auparavant occupé pa r un bois-taillis. Des substructions
analogues existent à proximité et paraissent le prolonge­ ment des substructions découvertes. Le propriétaire va
faire combler les fouill es sans rien détruire. Les ruines

étant repérées , la Société archéologiqu fl pourrait, à l'oc-
casion, reprendre les travaux interrompus.
M. "\\-T aquet fait circuler une belle photogra phie du
menhir de Brignogan ; on y voit la r oche-mère où a été
taillé le menhir élevé sut' place. Cette roche a été détruile

XVI
M. Le Guennec a relevé à Quimper divers écussons
dont il communique des dessins. L'un est placé dans la
sacristie de l'église de Locmaria; il porte les armes de
Marie de Bourgneuf de Cucé, prieure de Locmaria,
mortt' en 1637; deux autres ornent d'anciennes plaques
de cheminée au bazar Clément et dans la boulangerie
de la Place-au-Beurre. La première porLe les armes de la
famille Lair de Lanri van, l'autre représente les armoiries
de la famille de Rohan-Chabot.
M. Uguen, pl;opriétaire au manoir de Kerénès en Ker­
louan, a informé M. le Président de l'existence dans sa
propriété d'un lec'h non encore signalé.
M. Le Guennec rappelle qu'un lec'h encastré dans le

mur du cimêtière de Guimaëc et connu sous le nom de
«pierre de Rannou ), a été enfoui au cours des travaux
d'élargissement de la route de Lanmeur à Locquirec. La.
Société émet le vœu que ce lec'h, auquel se rattache une
curieuse légende locale, soit remis au jour et placé en
évidence près de l'enclos du cimeLière.
M. le chanoine Pérennès fait circuler une pièce de
bronze trouvée dans les fondations de l'ancien couvent

des Capucins de Landerneau, bâti en 1640.
Mlle de Boisanger communique des notes inédites, re­
latanlle naufrage en 1746, entre Belle-Isle et Quiberon,
d'un vaisseau de la Compagnie des Indes, le Prince de
Conti. Le chargement valait 3 millions et se composait
de porcelaines, de thé, d'étoffes de soie de Chine et de
lingots d'or d'une valeur de 400.000 livres.
M. Waquet présente la photographie d'un portrait de
Bougainville, appartenant à Mme de Kerallain, et des
agrandissements de photographies représentant le port
de Brest entre 1860 et 1870. Ces vues, procurées au Musée
breton par M. Francis Jourdan de La Passardière, ont été
prises peu de temps après la consLruction du grand Pont.

XVII
On y yoit des logis vétustes, disparus aujourd'hui, des
eoins pittoresques pleins de poésie, rappelant le temps
de la vieille marine à voiles.
M. le Président serait obligé aux membres de la Société
qui posséderaient de vieilles photographies de vouloir
bien les lui communiquer en l'autorisant à les faire
reproduire.
M. Le Guennec présente le tome lor de l'A rmorial d(J
Bretagne, édité par M. R. du Guerny d'après les manus­
crits de Charles d'Hozier eL préfacé par M. Bourde de la
Rogerie.
La séance est levée à 4 heures.
La Secrétaire,
L. OGÈS.
Le Président,
H. WAQUET .

Annexe au Procès-Verbal
DOCUMENTS INÉDITS
PARTIES POUR MONSIEUR DE PRESELLE CHEZ MADEMOI­
SELLE DE LA GARAINES, FOURNIES PAR LAMBERT, MAlSTRE
APOTHICAIRE A QUIMPERTJN (1).
Du premier juin 1650: une portion cOl'dialle
fort composée ............... " 3 1.
3 : une bouteille de tisane tenant trois chopines 5 s.
5: une bouteille de tisane. comme dessus . . 5 s.
plus un frontal composé avec conserve et
cam phl"e. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 1.
plus un clystère laxaLif. . . . . . . . . . .

IL, 5s.
XVIII

7 : une bouteille de tisane comme ci-devant .
9 : une livre de gargarisme composé pour un
mal de gorge . . . . . .. . . . . . . . . . . .

plus un clystère qui luy a esté fait et apporté,
lequel il n'a voulu prendre. . . . . . . . . . .
plus un citron qui m'a coûté i>ix sols . . . .
du i2 : une eau segonde pour luy toucher son
mal de gorge . . . . . . . . . . . . . . . . .
le 13 : gargarisme comme dessus . . . . . .
plus une dragme sprit de vitriol pour toucher
son dit mal. . . . . . . . . . . . . . . . . .
plus un clystère. . . . . . . . . . . . . . .
le 15 : une médecine purgative à composée .
Somme toutte ; guatorze livres, deux sols.

11., 5 s.
2 1., 10.s.
Il est deub à Me Pitouays, docteur en médecine, pour trois
visites, un écu.
Pour le sieur Laboixière, maistre chirurgien , quarante
sols pour trois saignées.
Le 6 juillet i 650.

Signé : LAMBERT .
PLAINTE DU RECTEUR DE COMMANA
CONTRE SES PAROISSIENS 1675, iO AOUT (1)

« Le 10

jour d'aoust apprès midy mil six centz septente et
cincq, devant nous notaires royaux à Morlaix a comparu en
personne Messire Yves Croguennec, prestre recteur de la
paroisse de Comanna, evesché de Léon, estant a présant logé
en ceste ville Rue de Bourret, paroisse de Sain ct-Martin ,
lequel nous a dit et déclaré que le dimanche septiesme du
mois de juillet dernier, à l'issue de la grande messe dite et
célébrée en l'église paroissiale de ladite paroisse de Co man­ na, il fut accueilli el attacqué par quantité d'habHans de
ladite paroisse de l'un et de l'autre sexe, de paroles insollan­ tes avecq blasphèmes, luy demandant lumultuairement la
(i ) Pièce extraite des. minutes cie M e de Laffol'ct, notaire à M orlaix;
copie exécutée et communiquée par M. Louis Le Guennec.
XIX
gabelle. A quoy ayant humainemen~ · répondu qu'il ne sca­
voit de quoy on luy parloit, ils se voullurent jetter sur luy
et le poursuivirent jusques dans la sacrlslye où il s'estoit
esvadé, où à peine avoit quitté son surply que ces mutins le
prindrent au corps, l'arra0bèrent et traignèrent indignement
hors de l'esglise, le tenant par le collet de sa soutane, qu'ils
décbirèrent par lambeaux, et ainsy traisné jusques au pres­ bytaire. Ils y rompirent portes et fenestres, fouillèrent toute
sa maison, enffonsèrent et burent deux barriques de vin
qu'ils trouvèrent dans sa cave, pillèrent son argent, meubles
et bibliolbèque et pappiers qu'ils y trouvèrent, déchirèrent
insolammant les tableaux et autres images de dévotion qu'il
avoit dans sa maison, et n'ayant pas trouvé cette prétendue
gabelle qu'ils disoient voulloir avoir, l'arachèrent bors de sa
maison, le traisnant et foulant entre leurs piedz, lui bail­ lèrent inffinité de coups, l'ayant retenu entre leurs mains
exposé au soleil, teste nue et la cbemise coupée, cincq beures
durant dans la place du dit Comanna, outragé de temps en
. temps d'une inffinité de coups, terrassé trois à quattre fois et
réduit de demander inutillement l'extresme-onction, les uns
disant qu'il le failloit pendre à sa porte, les autres qu'il le
failloit lapider ou tirrer par les armes, les autres qu'il le
failloit monter au hauIt du clocher de ladile paroisse et pré­
cipiter une pierre au col, et luy faire premièrement serrer
les doigts dans un trou pour qu'il eust avoué s'il avoit publié
ladite gabelle ou non, et où elle estoit, et les autres sonnant
en mes me temps le tocsin, et qu'enffin un particulier l'ayant
ti.ré de leurs mains et l'ayant traisné dans ladite Eglise, il y
logea toutte la nuict dans les affres d'une viollante mort, et
le lendemain matin s'estant sauvé chez Allain Martin, il y
fut le mesme jour, la nuict eL la plus grande parLye du jour
subséquent, caché dans un mullon de foign, d'où s'estant
enffin faict transporter dans ceste ville, il a esté du depuis
gisant entre les mains des médecins, appoticaires et chirur­
giens de ceste ville pour tascher de trouver sa santé et gué­
rison des mauvais traitementz qu'il a eu desdicts paroissiens,

par l'appréhension d'une plus grande extrémité, et y avoir
particullièrement recognu parmy lesdicts malfacteurs Yves
Le Cam, Yves Mahot père et filz, qui sonnèrent ledict toxin,
Allain Bodreau et sa fille, Jean, François, René et Anne
Steffan père et enffans, Jan Berre, Guillaume Henri et sa
femme, Simon Le Ber, Gilles Fichoux et sa femme, Mar­
guerite Steffan, Jan Person, Marguerite Prigent, les deux
Roguer, Yves Simon, Jan Le Gall, Jan Laurent. Janne Henri,
Jan Martin, la femme du Prouff, Sibiril, les deux Yvinec du
Roscoat, Ysabelle Steffan qui le print par le collet de sa sou­
tane . en ladicte sacristie, Guillaume Sallaün le père, et le
vallet de Jan Soubigou, la veuve de Guillaume Rungoat, le
gendre. Guillaume Bellec, Le Cam de Keraustanc et autres
en très grand nombre, dont le misérable estat ou il estoit ne
luy a permis se souvenir, et nous a déclaré qu'aucuns des­
dicts paroissiens l'ayantz recquis et convié diverses foys de
cette sepmaine et mesme ce jour de rettourner à sa paroisse,
luy promettant sûreté de sa personne, il leur a consenti par
leurs importunitéz de s'acheminer ce mesme jour en sa .
mesme paroisse, dans l'espérance que Dieu le protégera. De
tout quoy il nous a recquis lui rapporter le présent acLe à
luy valloir et servir en temps et lieu, ce qu'avons ainsin
faict en nos estudes audit Morlaiy soulz son signe et les
nostres lesdits jours et an que devan t.
Signé: Yves CROGUENNEC,
LE Roux, notaire royal,
M. PRIMAIGNÉ, notaire royal» .

Seance du 27 Mars 1930

Présidence de M. H. Waquet, président.

Le procès-verbal de la séance précédente est lu .et
.adopté sans observation.
M. l'abbé Paubert, recteur de Plomeur, est admis dans
·la Société, sur la présentation de MM. l'abbé Guégan et
Merlet.
M. le Président donne lecture du vœu qu'il adresse à
M. l'Ingénieur en Chef au sujet de « la pierre de Rannou »,
selon la décision prise à la dernière séance.
Mlle Bablet résume l'étude du Révérend G. Doble sur
St Tudy, son culte en Cornouaille anglaise et française.
M. Schemidt présente au nom de M. Le Grand, proprié­
taire à Plogonnec, une tête en pierre sculptée trouvée
près la gare de Guengat, à proximité d'un chemin ro­
main, à 40 cm. de profondeur. C'est une figure d'homme,
de grandeur naturelle, aux traits calmes et non sans
majesté malgré ses mutilations. La chevelure ondée,
largement traitée, est cerclée au sommet d'un bandeau
Ou d'une couronne, dont il est difficile de déterminer la
nature. toute la partie postérieure de la tête ayant dis­
paru. La découverte à l'entour de tuiles à rebords, meules
et galet concasseur parmi des substructions gallo-romai­ nes confirme l'impression qu'il s'agit d'une œu vre de cette
époque. La Société souhaite que cette tête soi t remise au
Musée archéologique. . .

XXII
Un vœu analogue est formulé en faveur de deux petits
vases exhumés à Mahalon, à 200 m. dA la route qui mène
à la motte féolÎale de Coatmorvan. L'un d'eux, apporté
par M. Schemidt, est intact. De terre noirâtre, en forme
de bulbe, il est orné de lignes horizontales parallèles à sa
partie renflée ; sa hauteur est de 12 cm. Le second, plus
finement décoré, et en poterie samienne rouge, a été
brisé au cours de. la fouille. Un bon croquis, relevé à
temps, montre un élégant objet de 13 cm. J 1 2 dont les
fragments sont à conserver.
L'auteur du dessin, M. l'abbé Parcheminou, vicaire à
Mahalon, transmet d'autre part quelques passages d'une­
vieille chanson bretonne. Il y e~L question d'une auberge
isolée de la « Lieue de grève», à Pentrez, où furent com­
mis nombre de meurtres mystérieux. M. Oelécluse. rap­
pelle qu'il y eut naguère entre Châteaulin et Douarnenez
près du lieu dit: Troc'h- Yalc'h (coupe- bourse) une cer­
taine {( aubergé du Ris» , de sinistre mémoire. Lorsqu'eUe
fut démolie, on trouva dans la cave un squelette humain
que des boutons d'uniforme firent reconnaître pour celui
d'un marin.
M. l'abbé Rolland, recteur du Bourg-Blanc, annonce­
qu'au village de Kerguelven les habitants ont ouvert un
tumulus et mis à jour. sous une voûte sépulcrale, une
urne à couvercle et trépied intacte, mais qui, manipulée­
avec trop de hâte, ne tarda pas à être brisée. On a recueilli
sur place UDe monnaie romaine à l'effigie d'Auguste.
M. René Coutron, de Paris, transmet la copie de quelques
anciens titres de l'abbaye de Langonnet déposés depuis
le XIII" s. au fonds des Blancs-Manteaux, aujourd'hui à
la Bibliothèque Nationale. .
M. R. Bodivü communique une photographie de la rue
du Guéodet dans son aspect d'autrefois, avec l'arcade
XXIII
(rappelée par le beau dessin de Goy qui orne notre salle
de séances). M. Le Guennec prése nLe un p. vieille esquisse
au crayon de La; Roche-Maurice el une lithographie de
St-Pol-de-Léon.
M. le Dr Lagriffe donne connaissance d'un registre de
la ( c Société d'émulation de Brest », année 1 807 (5" de sa
fondation). Il en fait remarquer le timbre-cachet sy mbo­
lique : branche de lauriers et couronne d'épines .. . et cite
des fluj ets de mémoires fort divers et souvent illattendus .

M. Le Guennec présente au nom de M. Le M oing divers
papiers provenanL du bar on Miollis , préfet du Finistère
en l'an XIII. L'étude de ces documents montre en ce ma­ gistra L le digne frère de Mg r Miollis qui fut, dit- on, le
prototype de l'évêque Mil'iel, des Misérables. Les notes
qu'il devait fournir sur ses adm(nistrés témoig nent d'ûn

souci scrupuleux de la justice ; son enquête sur les pri-
s9ns du Finistère, les remèdes qu'il voulut apporter à
leur é L at lamenta ble, révèlent une profonde charité. Dans
le dossier se remarque une supplique à lui présentée,
avec une humiliLé touchante et un art calligraphique
consommé, par l'instituteur de Saint-Renan, Lannelong l1e,
en vue d'obt.enir un traitement décent. L'insolvabilité des
élèves r~duisait en effet le malheureux à douze francs par
mois pour faire vivre 3 personnes, ce qui , même en 1807,
était « un sort peu enviable)) !
M. le Dr Lagriffe communique un imprimé relatant
l'installa tion à Brest, en 1807, d'un portrait de l'Emperea-r

commandé par la municipalité à une a rListe de Pa ris,
Mme Benoist. La cérémonie fu t splendide eL l'enthou­
siasme populaire ne laissa rien à désirer .' Une circulaire ·
du Préfet Miollis a nnonce une autre fête pour célébrer la
victoire d'Iéna el la délivrance de Id Pologne. Elle eut ;
lieu à Quimper le 15 novembre en g rande pompe tant

XXIV
département. Dans le même temps (an XIV), le Préfet
sopgeait déjà à glorifier le souvenir de La Tour d'Auver­
gne et deux projets de monuments soigneusement étudiés
lui furent soumis . .
, Une l ettre de M. Bouglouan, de Quimperlé, nous ap­
prend la découverte fortuite d'un souterrain à Lamare en
Tréméven. On y descend par 11 marches; il con tient des
pjerres de taille et des ossements.
M. Schemidt croit devoir avertir la Société qu'à Ploné­
vez-Porzay, le beau portail a arcade et lions de grani t du
cl:).àleau de Moélien va être vendu comme l'ont été déjà
tous les arbres de l'aven ue. Une bonne pholographie per­
mettra sans doute d'en obtenir le classement.
La séance, levée à 4 heures, est suivie, à la demande
générale, d'une conférence· promenade autour de l'Evêché
et de la cathédrale dont M. W aqu et évoque l'hisloire et
fait admirer les différents profils, les multiples détails et
la noble ordonnance.

. La Secrétaire,
M. BABLET .

Publications l'ecu es :

Le Président, .
H. WAQUET.

Annales cle La Société historique et archéologique de
l'anondissement de Saint-Malo . 1927-1928,
Bulletin de ta Société d'archéologie et de statistique
de la Iir6rr.e. janvier 193U.
Bulletin de la Société géologique et minéralogique de
Bretagne, Lome VlU, fasc. 1-2-3-4, 1827.
Bulletin de ta Sociétp. polymathique du Morbihan.
1929.
Revue historique et archéologique du Mai'r/,e, 2" série,
tome IX. octobre-décembre 1929 .

Séance du 30 Avril 1930

Présidence de M, H, Waquet, président.

Le procès-verbal de la séance précédontoest lu ol
adopté sans observation.
M. CoilobA r, instituteur à Pont-dA -Buis, présenté par
MM. Le Séach, est admis da ns la Société.
M. le Président donne lecture d'une lettre de M. l'Ingé­ nieur en chef du département faisant connaître que le

monolithe dit: « Pierre de Ra nn ou-Tréléver ", sera pro-
chainement retiré de la cha ussée où il gît et mis à la
disposition de la municipalité de Guimaëc.
M. Savina rend compte de l'explora tion qu'il a faite dans
les ruines du « chàteau » de La Marre en Trémévell,
vieille forteresse jusqu'ici inconnue et qui doit remonler
aux débuts de l'époq ue féodale. Les murailles, détruites
jusqu'au ras du sol et faites de moëllons liés par un mor­
tier d'argile, dAssinent un plan presque triang ulaire. CP.
château semble avoir été simplement une moUe féodale.
Un membre de la Société sig nale la mise en vente de la
porte monumentale du châ tea u de Moëllien en Plonévez­
Porzay. La Société espère que le nouvel acquéreur du
domaine assurera la conserva tion . en bon état de toules
les parties de ce vieux manoir si pittoresque.
M. le Président donne communicati on d'une eirculaire

dé M. de L'Estourbeillon, président de l'Union Régiona-
lisle bretonne, qui préconise l'érection d'un monument à
XXVI

l'iominoë sur le champ de bataille de Ballon, où il vain­
quit en 815 1 'a.rméc de Charles Le Cha uve. Une souscrip­
lion esL ouverte. Les membres de la Société qui désire­
l':1.ient y parliciper à titre privé pourront adresser leur
souscrip lion à M. de L'Estonrbeillon.
M. Daniel Bernard lit son élude su r le dernier sénéchal
de Quimperlé, Simon-Bernard Joly de Rosgrand (1740-
1802) qui joua au philanthrope dans le pays de Rédéné et
d'Arzano et fnt à plusieurs reprises illcarcéré pendant la
Révolution . Un portrait de ce sénéchal décore la salle des
réunions de la Société. Cette étude sera publiée dans le
Bulletin. .
M. l'abbé ToulemonL donne lecture de quelques noles
sur le ravitaillement civil en 1701 el sur les précautions
prises par l'administration centrale du FinisLère pour re­ cruler les ou vriers boula ngers nécessaires il. l'armée.
M. le Président fait un élogieux compte rendu de l'ou­
vrage de M. le chanoine Saluden : La Révolution à
Landerneau . Autour des aventures du curé assermenté
Pillet, l'auLeur a rassemblé une série de faits et de docu­
ments qui font de son livre un tableau très vivant et ·très
fidèle de ce que fut la Révolution dans cette petile ville.
D'anciennes gravures augmentent encore l'intérêt de cet
(xcellent travail.
M. le recteur de Henvic signale la belle vasque de
Lezireuf, dont les Beaux-Arls se sonl occupés tout récem­
ment, et en communique Un0\ photographie. Une autre
photographie est communiquée aussi. Elle représente la
belle statue équestre de saint Georges combattant le dra­
gon qui exis te dans l'église de Botsorhel. La tradition
locale soutieot que c'est dans la paroisse de Botsorhel que
. saint Georges accomplit son exploit, non loin du manoir

du Fouennec. .
XXVll
entourant la bello chapelle de N.-D_ de ICergoat en Qué­
ménéven ne seront pas abattus. Il espère qu'il en sera de
même des a rbres du cimetière Lie Saint-Nic el il rappelle
qu'autrefois les paroisses n'étaient a ulorisées à faire des
coupes d'arbres qu'après l'observa tion de formalités nom­
breuses et l'engagement form el de replanter au moins
autant d'arbres qu'elles en sacrifiaienL. Actuellemenl la
même règle dlw raiL être observée, surtou t au tour des
édifices religieux et dans les cime tières.
Mlle Goy, fille du peintre de ta lent mort à Quimper en
1875 et qui fut professeur de dessin au collège, se propose
de léguer à la Sociélé un ensemble de tableaux, estampes,
dessins , la issés par son père. Une telle libéralité sera
recue avec reconnaissance et fo rmera une très belle col-

lection. M. le Préside nL se mettra en relation avec la
donatrice, que la Société remercie et félicite.
Sur la proposition de M. Savina, la Soci(jté émet le vœu
que soient poursuivis efficacement les projets actuelle­ ment à l'é tude d'organisation do la lecture publique, de
façon qu e les resSOurces des bibliothèques d'étude soient
rendues plus accessibles qu'à présenL aux travailleurs
résid ant dans les petites villes.
M. Delécluse signale l'usage ancien d'enfouir des pote­
ries sous les aires à battre, qui ainsi résonnaient plus
fortement sous les coups de fléau. Les pots de terre trouvés
encastrés par couches réguli ères dans la maçonnerie de
la chapelle du couvent des Ursulines, récemmentdétruiLe
à Quimper , faisaient sans douLe le même office de boîtes
de résonance, ou servaient aussi à assécher les murailles
en permettan t à l'ail' d'y pénétrer.
M. Bories de Brest communique une série de photogra­
phies représentant de petits monuments du Léon cL de la
Cornouaille.
XXVIII
médits de Fl'émin ville représentan t les chateaux de Kerli­
viry en Cléder et de Kermilin en Tréflaouénan. Le pre­
mier était une petite maison forte du XV· ou du XVI" siècle.
Le second offrait une masse imposante, avec deux gros­
ses tours rondes, à créneaux et machicoulis, flanquant
une facade retouchée du XVII' siècle.

M. Le Guennec communique au nom de M. Schemidt la
nouvelle d 'une trouvaille de sept haches à douille dans les
champs dits Park Stivel à Lezodoaré et Parc-ar-C'houldry
à Rubian en Plogonnec. Ces haches sont d'un modèle
déjà très connu dans le Finistère.
M. Schemidt a relevé dans la chapelle de Saint-Laurent
en Goulien de nombreuses armoiries des familles de la
région: Autret de Lezoualc'h, Picart el Menez de Lézurec,
puis Gouroun.
La séance est levée à 4 heures .

Le Secrétaire, Le Président,
Abbé TOULEMONT . H. WAQUET.

Publications recues :

tlcadérnie ... d'Aix. Séance publique du 13 juin 1929
et Rapport sur le fonctionnemen t du Musée Arbaud.
Analecta Bollandiana, t. XLVIII, fasc. l et II, 1930.
Bollettino della Società piemontese di Archeologia e
Belle-Arti, luglio-dicembre 1929; gennaio·gingno 1930.

Bulletin de l'A cadérnie des Beaux -M'ts. N° 10 : juillet '·
décembre 1929. '
Bulletin diocésain d'histoire et d'archéologie du dio-
cése de Quimper, janvier-février 1930. . .
Bulletin et MAmoires de la Société m"chéologique
XXiX
Hulletin de ta Société d'archéolQgie et de :statistique
de la Drd.rne, 1930, avril.
Bulletin de la Société archéologique et historique le
Nantes et de la Loi1'e-l nférieure, année 1928.
Etude SU? l'ancien dialecte léonais . .. , par Erik Staafi
(envoi de l'Université d'Upsal).
Finskt Museum: XXXVI, 1928 ; Susmen JYluseo, XXXVI,
1929.
PEQ UART (Marthe et Saint-Just), La néc1'opo!e mésoli­
thique de Téviec (Morbihan) ; nouvelles découvertes
(extrait de l'Anth1"opotogie, t. XXXIX, 1929.
Répertoire d'art et d'archéo1ogie, 1928. ,
Revue historique et a1"chéo

ogique du Maine, tome X, ·
W30, janvier-février-mars.
Revue JYJabilton. janvier-mars 1930.
Smithsonian Institution : Publications 299G, 300:2.
3003,3004; Report orthe U. S. National Museum, J92D_
Suomen lvluinais Muistoyhdistyksen A ikakauskirja,
XXXVII et XXXVIII , Helsingfors, 1930.
The A ngto-Sax ons in Engtand cluring the tarly cen­
tZtt'ies aftet' the invasion, by Nils Abcrg, W2G (envoi de
l'Université d 'UpsaJ).

xxx
AllIlPXe au P.-ocès-Ve.-bal
DOCUMENT INÉDITS

DECLARATION DU SENECHAL DE LANMEUR
FAISANT MENTION DE TROUBLES SURVENUS
DANS CETTE LOCALITÉ. 1675, 14 AOUT. (1)
Nous, Jean-BapLlste Quintin, seigneur de PonLsal, cop.seil-
1er du Roy et sénéchal au siège royal de Lanmeur, scavoi!'
faisons que ce jour 14

aoust .1675, estant venu à notre
conn ois sance que damoiselle GuillemetLe Le Borgne, dame
douarière de Kerdanneau, cL auLres dénommés dans l'exploict
du jour, auroienl donné terme eL assignaLion il ce jour
devant nous à noble homme Philippes Coroner, sieur de
Kerdanneau, son filz, déclarons Ile pouvoir quant à présent
vacquer, attendu les désordres arrivés en la ville de
Lanmeur, lesquelz nous auroient obligé de nous reLirer en
celle de Morlaix, hol's not.re terri Loirc cL j urisdicLion, que
mesme nous n'avons aucun adjoin l pour raporL des expédi­ Lions qu'il con viendroit faire, de tout quoy nous avons
décerné acLe, tant à ladite Le Borgne qu'audit Coroller, à
leur csLre délivré par les mains de maistre Mil.Urie.e
Primaigné, noLaire royal, et à leur valoir ainsy qu'ils voiront
l'a voir à faire.
(Signé) Jean-Baptiste QUINTIN.

LE RETABLE DU ROSAIRE DE PLOUGASTEL
L'an 1660, 7 septembre, le retableau de Notre-Dame du
Rosaire a esté faict par honorable Yves Le Déan et par son
frére Pierre Le Déan, maîtres sculpteurs residantz en cetLe
ville de Daoulas et ce fust en faveur d'onze cents livres, l'an
(i) Cette pièce, de mêm 3 que la plainte du recteur de Commana,
publiée à la p . . XVJII, se rapporte à la révolLe dite du Papier timbré.

XXXI
mil six centz soixante deux et trois..- En foy' de quoy j'ay
signé le jour et an que cy devant, Malhieu Bodenès, prestrc ;
Me Jean Cariou, procureur et notaire, marguilier (1 ).
CHRONIQUE
Il a été beaucoup question ces temps derniers du déboise­
ment en général et de celui du Finistère en particulier. La
Société archéologique n'a pas dans son programme la défense

des sites pittoresques, mais, quand les arbres menacés se
trouvent placés autour d'un monument ancien, dont ils for­
ment la parure et aussi la protection, nous ne saurions res­
lerindift'érents à aucun projet d'abatage. Trop d'églises et
de cbapellEfs, depuis une trentaine d'années, ont perdu leur
décor traditionnel de hêlres ou de chênes au grand dom­
mage de leur t0iLure, que les grands vents de l'hiver rava­ gent dans toute la liberté d'une violence qu'aucun obstacle
n'amortit. Après la guerre, le mal s'est aggravé; pour parer
à des besoins imprévus d'argent, beaucoup de communes ont
vendu leurs arbres, la plupart du temps sans les remplacer.
Mauvais· calcul, imprévoyance: tout le monde le sait, tout le
monde le crie; les pouvoirs publics commencent à s'émou­
voir; ils semblent. décidés à agir; on peut e:5pérer que la
rage de destruction va s'a5soupir uu peu.
Au hasard, dans le fonds de la maîtrise des Eaux et Forêts
de Cornouaille, Léon et Tréguier, nous relevons deux faits
caractéristiques de la sévérité avec laquelle l'administration
d'ailieurs souvent si négligente - de l'Ancien régime
veiliait â la conservation des arbres. Le 8 décembre 1764 les
délibérants el notables de la .paroisse de Sainl-Ségal décla­
rent que l'arrêt du Conseil d'Etat du 21 août 1749, « ordon­
nant la plantation et enlretien de 200 jeunes arbres au lieu et
place des 82 dont la coupe a été accordée» pour la mère
(i) Releyé sur un registre de la mairie de Plougastel-Daoulas.

XXXII
église et les chapelles, a été exécuté à la diligence des mar­
guilliers. Le 14 juin 1774 1 'évêllu e de Quimpel' es t auLOl'isé à
faire couper 302 arbr es sur son domaine de Lanniron, mais
à la charge de faire planter aux endroits les plus convenables
300 jeunes arbres « de bonne essence» et de les entretenir

pendant le temps nécessai re à leur cr oissan ce, c'est-à-dire
pendant ciilq années. . -

Dans l'Annuaire de la So ciete d' histoire et d'archeologie
lorraine de 1929, M. Em. Linckenfeld, conservateur du Musée
de Sarrebourg, CO lJ sacre une de ses quatre Etudes de m! Jth o­ logie celtique au type du «cavalier au géant)) (ou à l'angui­ pède), très l'épandu dans les régions boisées des Vosges (33
exemplaires dans le seul arrondissement de Sarrebourg). Il
pense que ce groupe représen L e une divinité celtique, le grand
dieu du ciel, qui lance la foudre, le Taranis de l'époque de
l'indépendance gauloise. Cet article inL$resse la Basse-Bre­ tagne où se conservent trois exemplaires de ce type, dont un
à Quimper . L'interprétation qu'en donne M. Linckenfeld
s'accorde tout à fait avec celle qui a été donnée en 1920 dans
Vieilles pier-res bretonnes par H. Waquet, p. 52 et 53.
Dans la R evue des Etudes anciennes (1929, na 4), M. M. Bes­
nier, signalant la communication faite à notre séan ce du 27
octobre 1 927 par M. le chanoine P ér ennès sur un fragment
de borne milliaire découvert près de Mespaul, montre que,
contrairement à l'hypothèse émise au cours de la séance,
l'inscription 1 Ger] m anicus [M]axumus iri[buniciaJ potest[ate]
s'oppose à l'attribution de la borne à l'emper eur Claude l et'.
L'épithète Maximus n'est employée sur les inscriptions de ce
genre - à la suite des surnoms rappelant les vicLoires impé­ riales -- qu'à partir du règne de Marc-Aurèle. L'expression
Germanicus Max imus ne se rencontre pour la premièr e fois
qu'en 236 sous le r ègne de Maximin le Thrace. La borne de
Mespaul est donc au plus lôt du III

siècle de notre ère.

Seance du 31 Mai ·1930

Présidence de M. H. Waquet, président.

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et
adopté sans observation.
Sout admis dans la Société: Mlle Mével, inslitutrice à
Quimper, présenLée par M. Le Guenn8c et Mlle Manac'h ;

M. Rageot, directeur de l'agence de la Société Générale
à Quimper, présenté par M. Waquet et Mme Pavillon;
M. Porquier, de Locmaria, présenté par les mêmes; M.
Chabay, pharmacien à Qüimper, présenté par MM. \iVa­
quet el Le Guennec; M. Chacun, industriel à Douarnenez,
présenté par MM. Delécluse et Béléguic.
Ont été dernièrement classés comme monuments

historiques: le tumulus de Roc'hellou en Loperhet; le

menhir de Kerangallou en Trégunc ; le menhir situé dans
la forêt de l'Etat à 1500 m. dubourgde Huelgoat; le menhir
de Beg-Meil en Fouesnant; le calvaire situé sur la place
du bourg de Lopérec.
Mlle Bablet présente une aquarelle, exécutée vers 1 850
par M. Goy, artiste peintre et professeur dé dessin
à Quimper, qui montre l'abside de la cathédrale et le
rempart contigu à l'évêché, avant l'établissement du
boulevard de [(erguélen. Mlle Goy, fille de l'auteur de

cette élude, a confirmé à M. le Président son intention de
léguer à la Société archéologique un ensemble de dessins

et croquis documentaires d'un grand intérêt, exécutés

XXXIV
par son père. La Société, déjà au courant des généreuses
intentions de Mlle Goy, lui renouvelle l'assurance de sa
respectueuse gratitude.
Mlle de Boisanger, petite-fille de M. de La Villemarqué,
auteur du Barzaz-Breiz et ancien président de la Société,
communique une leltre dans laquelle ce der'nier décrit à
sa femme le pardon de Sainte-Barbe du Faouët en 1864.
M. Couffon communique la copie prise par lui, dans un
manuscrit de la Bibliothèque Nationale, d'une vue sché-

matique de la ville close de Morlaix vers 1640. On y
reconnait le tracé de l'ancienne enceinte murale avec ses
cinq portes flanquées de tours, le château encore debout,
environné d'une enceinte polygonale, sans doute peu
antériéure aux guerres de la Ligue, l'église collégiale du
Mur et la halle précédée d'une potence-pilori.
M. Couffon communique aussi la copie d'un procès-ver­
bal de 1630, conservé à la Bibliothèque Nationale dans le
fonds Clairambault, qui fait connaître l'état des préémi­
nences et droiLs honorifiques appartenant à la famille de
Goezbriand, originaire de la paroisse de Plouigneau, au
ressort des cours royales de Morlaix et de Tréguier .

M. Waquet signale, d'après un ancien registre ci"il

du greffe de l'Officialité de Paris, les noms de deux
scribes bretons qui ont copié des manuscrits à la fin du
XIV· siècle. L'un, nommé Jean Le Goan, s'engage le
27 août 1386 à transcrire un manuscrit pour un certain
Yves Le Gorgeu, moyennant sa nourriture pendant la
durée de ce travail, plus 10 francs. L'ouvrage futterminé

par un autre scribe, clerc cornouaillais comme le premier,
Yves Roussel. Enfin le même registre révèle la présence

à ' Paris d'un recteur de Pouldergat; Yves Flochgùen,
ancien procureur du Collège de Cornouaille.
Mlle Varin, professeur au Lycée Brizeux, a. tradUit le
texte d'une note latine apposée sur un ancien registre de
xxxv
baptêmes de Plougasnou. Cette note r·elate la prise de
possession de la paroisse, le 28 décembre 1650, par noble,
illustre et discrèt..e personne Michel ThépauU du Rumelin.
grand chanoine de la calhédmle de TréguiAr et péniten­
cier de l'évêque.
M. Raoul, ingdnieur du service vicinal à Lanmeur, a

avisé M. Le Guennec que le monolith8 ou lechappelé
« Pierre de Rannou-Tréléver » ), dont la Société ayait eu
précédem ment à s'occuper, venai t d'être déterré par ses
soins et mis à la disposition dù la municipalité de
Guimaëc, qui se propose de l'uliliser dans le monument
aux Morts de la g'uerre. La Société félicile et remercie M.
Raoul de ce qu'il a fait pour la conservation de cette
pierre légendaire qui, d'après ses relevés, est un bloc

prismatique de 2 = 35 de hauteur sur ° m 95 de largeur à
la base et ° m 50 au sommet.
M. l'abbé Monfort, recteur du Passage - Lanriec,
communique des notes exlraites des comptes de fabrique
de l'église du Cloitre, autrefois trève de Pleyben, qui

con tiennen t les noms d'un certain nombre d'artistes ou
artisans ayant travaillé à la décorati on de celte église et
des chapelles qui en dépendaient, de 1622 à 1745. La for-

me purement celtique de tous ces noms , à l'exception d'un
ou deux, confirme une fois de plus l'opinion, de mieux en
mieux établie, d'après laquelle les richesses d'art de nos
édifices religieux et ces édifices eux-mêmes ne sont ras
l'œ uvre de maîtres étrangers, mais de travailleurs indi­
gènes qui rachetaient souvent par des inspirations idéa­
les et touchan tes la gaucherie de leur savoir-faire.
M. Le Gueooec présente un relevé de quelques ancien­
nes armoiries existant sur des chapelles ou des manoirs
de la région quimpéroise. Il a pu identifier les armes des
Furie de Keranmanoir, des Ansquer de Parepoulic, dAs
XXXVI
Kerc'hoent, dE's Quélen du Vieux-Chastel, etc., mais n'a
pu découvrir les possesseurs de quelques auLres blasons,
entre autres d'une croix cantonnée de deux tl'èfies et de
deux f el's de lance qui se voit sur un bénitier da ns l'é­ g lise des Carmes de Pon t-l'Abbé .
M.le recteur de Ploumoguer a signalé à M. le chanoine
Pérennès. vice-président, la récente découverte, près de
la . chapelle de Lamber, des substructions d'un assez
vaste édifice, divisé en pièces de grandeur inégale que
des~ervait un couloir ou passage intérieur. Ces vestiges
sont -roisins de la motte dite : A l' C1"uguel et peuvent ètre
ce ux de l'ancien prieuré de Lan n-Peue, dont l'orig ine
remonte à l'ermitage fondé par Pierre ou Pezre, l'un des
compagnons de Saint Paul Au rélien, dont le vocable se re­ trouvait à Kerpezre, a uj ourd'hui Saint-Pierr e-Quilbignon.
M m' Bosser, institutrice à Riec, signale la trouvaille dans
une pièce de terre située au x. dépendances du lieu de
Trovo uzien e n Plouhinec, d'une sépulture en coffre de
pierres qui contenait un squelette bien conservé. Dans une
commune limitrophe, à Plozévet, au terroir de Trologot.
cl'èl utres sr-pultures de type analogue. ren fermant des
cendres, furent découvertes il y a trois a ns.
M. \Vaq uet présente le nou vca u Guide-annuaire iliu sT
tre ùe Quimperlé, où M. Léon Le Berre a Lracé une
agréable chronique de co tte jolie ville éJvec la biographie
de ses célébrités en y ajoutan t une description pleine
d'intérê t des monuments qu'elle conserve encore. Une
seconde partie conduit le lecteur dans Ulie rapide
randonnée à travers la région chère à Brizeux, depuis
Scaër ot Le Faouë t jusqu'aux Roches·elu-Diable de
Locunolé' e t à l'embouchure de la Laïta . Parmi les
illustrations. M. Waq ue t signale une vue de l'ancienne
égliœ de Sainte·Cro ix, a "Be son lourd clocherdu ~V!l' siècle

XXXVII

M. le président signale divers art'icles de revues et de
journaux relatifs au danger que vient de courir le magni­
figue bouquet d'arbres a voisinanL la chapelle de Kergoat,
en Quéménéven. Ce danger est aujourd'hui écarté par
l'inLrod'lction d'une inslance de cl::::;sement. Il serait dési­
rable qu'une. semblable me:sure protégeatlos arbres envi­
ronnant l'église de Saint-Nic et qui constituent avec ce
petit bijou d'architecture' bretonne, l'un des plus char­
manls ensembles piltoresq ues de la Cornouaille finis­
lérienne.
M. l'abbé Thomas. directeur d'école :i Landivisiau, a
relevé dans les vieux registres paroissiaux de cette ville
quelques actes relatifs il. François et Guillaume Lerrel,
maltres sculpteurs, a qui l'on doit, entre autres belles
œu \Tes , la mag'nifique chaire à précher de l'église ' de
Saint-Thégonnec. Le premier t's t mort a 60 ans, le 26
mai 1689. Le seco nd, fils ou neveu du précédent, dispa­
rut avant n15. mais son acte de décès ne se trouve pas
relaté à Landivisiau
La Société archéo logique én18t le vœu que, dans l'amé­
nagemen t du terrain laissé libre à QUÎ!"!"!per par la
démolition de l'ancienne prison, au nord de l'é~'lise
Sainl - Mathieu, il so iL tenu co mpte autan t de l'esthétiquo
t :lt du pittoresque du quartiel" que des inlèrêts matériels.
La séance est levée a 16 heures.
Pour le secrétaire empéché,
L . LE GUENNEC.
Le Présiden t,
XXXVIII
Publica tions recues :

A r chaeologia Camb,'ensis. June 1930.
Association bretonne. Comptes rendus, procès-verbaux,
mémoires du 63

congrès, tenu à Lannion du 2 au 5 Juil-
let 1929. '
Bullelin archéologique clu Comité. des Travaux histo­
riques e~ scientifiques, an née l \}27.
Bulletin de la SoC'Îété des Antiquai~'es de l'Ouest,

trimestre de 1929.
Bulletin trimest1'iel de la Société des A ntiquau'es
de Picardie, m" et IV" trimeslres de 1929.
Bulletin de Saintonge et d'A unis, XLIV- vol.,

ore
livr., 1 930.
Recueil de la Commission des Arts et Monuments his-

toriques de la Charente-Inférieure, janvier-avril 1 980.
Revue Mabillon , aHil et juillet 1930.
Revue historique et archéologique du Maine, avril­
mai-juin 1930.
Annexe au procès-Vel"bal

LE PARDON DE SA INTE-BARBE DU FAOUET EN 1864

EXTRAITS D'UNE LETTRE DE M

DE LA VILLEMARQUE

A six heures lout mon monde était sur pied; à 7 à la messe,
à 8 en route, à 10 au Faouët, à Il assis sous des grands
arbres, dans un délicieux petit bois, à mi-côLeau de la mon­
XXXIX

L'eau manquait, mais nous avions Fassurance que celle de
Sainte-Barbe n'était pas tarie et nous gravîmes la mon Lagne
pour nous rendre à la fontainc_ Une foule de pèlerins la
gravissait avec nous, et nous arrivâmes ensembl~ à la
chapelle, mais, là, impossible d'aller plus loin; les escaliers,
du haut en bas étaient couverLs d'hommes eL de femmes qui,
faisant suite à ceux de la chapelle, entendaient la messe_
Force nous fut, après a voir essayé de descendre, de tourner
à droite et d'aller nous asseoir sous les ormeaux qui entou­
rent la chapelle de Saint-Michel. Du reste, là comme ailleurs,
on s'uni-ssait aux prières dites dans l'église, et nous prîmes
le parti de lirer nos chapelets et d'imiter la foule qui était
admirablement recueillie_ L'office terminé, et la foule
écoulée, nous pûmes faire tout à notre aise, à haute voix, nos
observations sur la magnificence du paysage et des costumes
On n'a Jamais rien vu de plus beau_ Les babits des femmes,
surtout de celles de Priziac et de Langonnet, sont d'une
richesse merveilleuse; l'or, l'argent, les paillettes, la soie,
le velours, les dentelles, y éblouissent le regard; le corset
est généralement rouge ou orange et produit un effet éton­
nant, surtout par son contraste avec le corsage noir des
femmes de Gourin, mais ces dernières ont de ravissantes
coiffes blanches posées sur de larges rubans roses, lesquels
entourent la tête, et surtout des figures et des tailles d'une
finesse telle qu'on les prendrait pour des demoiselles nobles
déguisées.
Nous en remarquâmes une si blanche et si rose, ayant de
si belles dents, et un sourire si frais, que nous crjÎmes un
instant à un déguisement. Mais une vieille me dit : " beau­
coup de ' ces jeunes filles ont été au couvent n. Cette vieille
était impossible; ses parents avaient eu " l'honneur d'ètre
de pères en fils piqueurs des Marquis d .. S ... et du Comte
de Boldéru, chasseurs comme on n'en n'a pas vu depuis le
temps d'Esaü".
Pendant que j'admirais sa science en histoire sainte, mes
filles et nièces admiraient une autre vieille finir la toilette

livrait sa tête enrubannée aux mains de sa camériste, pOUl'
paraître aux vêpres dans tout l'éclat d'une coiffe d'une blan­
cheur et d'une fraîcheur incomparable l
Mais la fontaine! Allons y donc, on meurt de soif! nous
y voilà, nous en faisons le tour dévotement, on nous présente
des écuelles remplies d'une eau claire et glacée, nous nous
mettons à genoux pour boire et prier Sainte-Barbe ...... De
retour sur le tertre, nous avons recommencé à admirer les
groupes de paysans. Si les jeunes filles sont remarquables,
les jeunes garçons ne le sont pas moins, avec leur ceinture
de cuir, leurs guêtres, et leur braies brodées, leurs gilets
portant comme des colliers plusieurs bandes de soie. de
différentes couleurs très éclatantes, leur tournure leste et
dégagée, leur air vif et ouvert. .. ; je n'Ç n finirais pas mes
filles achèveront le tableau à 6 heures nous étions ici, un
peu las, mais enchantés de notre journée.

N. B. La lettre dont ce passage est extrait avait été
adressée à Mme de La Villemarqué par son mari, l'illustre
archéologue et poële breton, au retour d'une excursion
au Faouët. Elle a été communiquée à la Sociét.é, avec auto­
risation de la reproduire, par Mlle Térèse de Boisanger,
petite-fille de l'auleur. Que Mlle de Bois:...nger veuille bien
agréer nos respeytueux remerciements. .

Séance du 26 Juin 1930
.1.·.· L ' L
Pr~si i~nce ~e M. H. vyaguet, président.

~e procè~-Y!3rba~ de la précédeqte séa:p.ce !3st lu ~~

.:aqopté sans observation.
Est ~dmi~e qans la So. ciété : Madame Adq.m, de Quim-

per, présentée pfLr MM. le Ct Tritschler et Le Guennec.
L'ordre dq jour de la séance ne présentant aucune

·communication de caractère urgent, ~. le président prQ -

pqse aux m!3rpbres présents de consacrer l'après-midi à.
une excursioq pédi'lstre dans la cpmmune de Kerfeuntepq.

Upe vingtaine de persoqnes ont pris part à cette pro me-

n~qfl, oui fut favorisée par le temp5, et qui a lilissé
,q'~gréables imprflssions à Lous ceux qui l'ont faite.

On s'arrête d'abord à l'église de Kerfeunteu

, dont ~e clo-
·cher gothigue en porte-à-faux sur le pignonOuest est
·q'un type peu commun. Dans la pé

0mbre du chœur brille
lE) vitrail d

la Tige de Jessé, œuvre du peintre-verrier
quimpérois Le Sodec et dç m du chanoine-recteur de Ker­
feunteup., Charles de Goasvennou, vivant v~rs 1570, dont

'l'effigie se voit au baE) dq panneau de droite.
M. l'abbé Le Saout, viqaire de lé]. pé].roisse et ~embre
d!3 la Société archéologique, _ a l'amabilité d'exhiber la

m;lgnifique croix processionnelle d'argeqt ciselé, à la tige

et aux bras ornés de grosses ~phères à godrons, portant
.au revers upe figure cie sé].int è;orept~p à vec son poisson.

:;ette œuvre 'précieuse de l'orfèvrerie quimpéroise du

XLII
xvne siècle a subi de trop nombreux heurts et chocs, et·
elle en offre les fâcheuses traces. L'épitaphe du peintre
Valentin sous le porche: le calvaire surmonté d'un groupe
de la Trinité, un écusson encastré dans l'escalier de la
maison d'école et que charge un ours accompagné de 3
molettes, armes, paraît-il, des anciens sefgneurs de
Kergadou, attirent aussi l'attention des visiteurs, ainsi
qu'un autre écu gothique blasonné d'un sautoir et placé
au-dessus de la porte d'une maison moderne du bourg.
A la sortie de celui-ci, le pignon noirci du vieux ma­
noir de Missirien, aujourd'hui englobé dans les clôtures
du nouveau séminaire en construction, évoque la mé­
moire du bon gentilhomme érudit qu'était Guy Autret de
Missirien, pacifique filleul du terrible La Fontenelle.
Par la vieille route de Chàteaulin, on descend dans le
vallon de Kermorvan, et l'on gagne à droite la chapelle

de la Mère de Dieu. D'un tertre voisin, d'où l'on embrasse·
tout l'ensemble du monument, M. Waquet en détaille les
particularités aux excursionnistes assis autour de lui. A
l'intérieur, il n'y a rien à examiner que quelques piscines .

la statue vénérée de la Mère de Dieu, du genre étoffé du
XVIII' siècle, et deux vitraux modernes, dont le pins récent
ne manque pas dG style.
Un court raidillon mène de la chapelle au manoir de
Keranmaner, bâti sur l'ourlet du plateau, dans une posi­
tion dominante. C'est un édifice gothique, dont la faç. ade­
a été refaite au~milieu du XVIIe siècle par Julien Furie du
Run, bel-esprit quimpérois qui fut avocat au présidial, et
procureur-syndic de la communauté. et qui Cl laissé
quelques ouvrages, entre autres deux recueils d'épîtres
d'un assez joli tour. Le dernier seigneur de Keranmanei

a été son petit-neveu, l'amiral Kerguélen de Trémarec.

Le portail gothique de la cour, jadis défendu par un

pavillon à mâchicoulis et deux échauguettes rondes. n'a
XLIII
gardé de ce belliqueux appareil que quelques corbelets.
Les armes des Furic trois croix alésées chargent la
lucarne centrale, cantonnée de vases à godrons. La porte
de l'une des salles est surmontée d'nn écusson aux mêmes
armoiries des Furic mi-parti d'un pal accompagné de
de7tx croissants. Derrière l'édifice, une tour carrée con­
tient l'escalier, belle vis de granit anx marches monolithes.
De Keranmaner, un agreste sentier mène les prome­ neurs dans le vallon du Frout, en fa ce du vieux manoir
de Coatbily, perché sur une butte arrondi e, de l'autre
côté du ruisseau. C'est une élégante construction inache­ vée, de 1557, dont l'architecture combine non sans grâce

le style gothique et celm de la Renaissance. Coatbily a
appartenu à une famille du même nom. Il est aujourd'huI
possédé par M. et Mme Danion, qui tirent aux excursion­
nistes le plus a imahle accueil et les guidèrent avec une
parfa ite bonne grâce dans la vieille demeure seigneuriale,
restaurée et entretenue de très loua ble faco n.

L'ancienne voie de Kerfeunteun à Briec, accidentée et
raboteuse à souhait, ra mène les excursionn istes à la
grand'route de Quimper. On doit renoncer, en raison de
l'heure qui s'avance, à la visite escomptée du manoir de
Penhoat, On se contente, chemin faisant , d'U ll coup d'œil
a ux prairies du Loch, gentilhommière xvm

siècle très
rajeunie, à la collinA bocagère qui porte le vieux manoit­ de Kermahonet, au vénéra ble chêne de Tréq ueffélec, l'une
des mer veilles du règne végétal dans le Finistère et à
la molte féodale de Kp.rtily.
Pour le secrétaire em pêche,
L. LE GUENNEC.
Le P?"ésidenl,
Nombre de Sociétaires
.au i .e Janvier 1930 :
Société Archéologique du Finistère
372
Exercice financier de 1929

RECETTES
Cotisation des Sociétaires

.Subvention du Conseil gélléral . .

v.ente de fascicules et cartulaires .

.Bénéfice des promenades . . . . . .

ln.tér~t des 3ctions E, mprunt des P . r. T.
Intéret du titre 6% . . . . . . . .

Intérêt du livi'et de caisse d'épargne .

In térêt du titre 3% . . . . . . .

Total des recettes

DEPENSES

Impression du Bulletin

Frais d'encaissement
Correspondance et ports.

Brbcbage du Bulletin. .

Facture librairie .

:Souscription . . . . . . . . .

Restauration du dolmen de Brennilis.

Rourboires

Iùdemnité au trésorier

Hidemnité au sous-bibliothécaire
Total des dépenses.

Report du total des recettes.

Dépensés.

Excédent des recettes.

Actif au 31 décembre 1929

Li vret de caisse d'épargne .

Titre de rente 3% . . . .

Bons de la Défense Nationale

'Tilre de l'emprunt 6% . . . .

'Titres de l'emprunt des P . T. T.

Espèces en banque

Total

L'actif au 31 décembre 1929 est d. e .
L'actif au 31 décembre 1928 était de .

Différence égale à l'excédent des recettes .

Les Membres de la Commission des Finances.

5.4W 50

500 »

80 75
133 »

1 50

6.3141 75

3.4W 40
113 »

90 05

130 »

26 50

208 10

450 »

300 »

4.827

6.3H 75

4.827 05

1.487

500 »

500 »

1.000 »
2.600

3.174 73

7.194

· 7.194

· 5.7061 53

1.487

Séance du 31 Juillet 1930

Présidence de M. H. Waquet, président.

Le procès-verbal de la séance précédente est lu et
- adopté sans observations. .
M_ le Président fait un rapide compte-rendu de l'excur-

:sion du 6 juillet dans la région de Daoulas, qui permit dA
visiter l'abbaye de Daoulas, le calvaire de Plougastel, les
- églises de Dirinon, Tréfié vénez, Le Tréhou et Saint-Eloy.
M. le Président fait part à la Société des deuils nom­
'breux qui viennent de la frapper, Nous avons à déplorer
la mort de Mlle Bablet et de MM. Chaussepied, Cornou,
Ausseul' et le marquis de Kerouartz.
Esprit noble et distingué. secrétaire de la Société, an­ cien profflsseur au Lycée Brizeux, Mlle Bablet s'intéres­ sait vivement au passé de la Bretagne_ Très dévouée à
notre Société, elle travaillait ces temps derniers à la
traduction de l'étude du Révérend Doble SUl' saint. Tudy,
'traduction dont il est permis d'espérer qu'elle pourra
paraître dans le Bulletin. M. le Président, se faisant l'in­
terprète de tous ceux qui, assistant ordinairement aux
i:>éances, connaissaient particulièrement Mlle Bablet,

- adresse à sa famille ses . condoléances respectueuses

et émues.
M. Chaussepied, architecte des Monuments historiques,
appartenait à la Société depuis trente ans. Outre la pré­
XLVI
un grand talent pour les Beaux-Arts (cbàteau de Kerjean,.
églises de Saint~Thégonnec, Ploaré, Saint-Herbot etc.),.
nous devons à M. 'chaussepied diverses communicaLions
qui ont paru dans le Bulletin.
M. le chanoine Cornou, directeur de la Semaine reli­ gieuse et du P1"ogrès, est dpcédé à Pont-Croix. Journa­
liste plein de verve, écrivain distingué, il restera surtout
comme l'au L eur d'un livre important sur Fréron, qui pré­
sente sous un jour touL nouveau la carrière litléraire du
fameux cl'itique et polémiste quimpérois_ Notre Bulletin.
a publié le texte d'une conférence de. M. Cornou, qui est
le résumé de son remarquable ouvrage.
La Société déplore encore la perte de M. Ausseur,
industriel, qui avait restauré avec goût le manoir gothi­
que de Kersaliou, près de Saint Pol-de-Léon, et publi é,
dans le Bulletin une intéressante monographie de ce·
manoir, et de M. le marquis de l\erouartz, membre de·
la Société depuis plus de qua ranLe ans, possesseur d\.ll
beau manoir de Kerouartz en Lannilis.
M. Vincent Le Grand, de Lezoudoaré, en Plogonnec, a.
fait don au :\'lusée breton d'l~ne tête gallo-romaine scul­
ptée, en granit, découverte sur ses terres. En témoignage­
de gratitude, M. Le Grand est nommé membre honoraire
de la Société. M. le Président remercie MM. Delécluse et
Schemidt qui se sont entremis auprès du donateur et quit
après la récolte, se proposent de fa ire des fouilles à l'en­
droit où la tête a été découverte.
M. W aguet présente. un mémoire de M. Farcy sur Le'
château de Penmarc'h. en Saint-Frégant. M. Farcy

s'est attaché à des recherches généalogiques sur la fa-
mille de Penmarc'h et présente une histoire aussi com­ plète que possible du domaine, appartenant aujourd'hui à
la ville de Brest et transformé en école de plein air.
XLVII
signale la découverte, dans les murailles du chœur de la
chapelle des Anges à l'Aber-Wrac'h, de vases prl'isentant
de l'analogie avec ceux qui ont été mis à jour lors de
de la démolition de la chapplle ties Ursulines à Quimper.
Ces vases devaient jouer le rôle de boîtes de réson­
nance destinées à amplifier la sonorité des chants litur-

glques.
Ayant eu connaissance de l'état de délabrement dans
lequel se trouve la chapelle de Saint-Jaoua, en Plouvien,
édifice de la fin du xv· siècle, renfermant le tombeau de
saint Jaoua et classé comme monument historique, M. le
Président interviendra auprès de la municipalité de
Plou vien pour demander que les réparations nécessaires
soient faites d'urgence. La chapelle Saint-Laurent, en
Landéda, est également en mauvais étal; la chapelle de
Lanvoy, près d'Hanvec, et l'église du vieux Quimerc'h
ne sont plus que des ruines livrées à l'abandon le plus
complet.
M. le vicomte du Parc a envoyé des reproductions de
miniatures représentant denxde ses ancêtres, officiers
bretons: Joseph-René du Parc de Coatrescar (17:38-1814),
et Louis-Marie du Parc de Keramelin (1745-1823).
M. Couffon communique la photographie de deux des­ sins représentant, l'un l'ancienne ville close de Morlaix

au milieu du XVIIe f3iècle, l'autre l'ancien Brest à la
même époque. Ces photographies et le texte explicatif,
extraits d'un manuscrit de la Bibliothèque nationale, pa­
raîtront dans le Bulletin .
. M. Le Guennec donne lecture de. lettres inédites de Guy
Autret de Missirien, qu'il ·a trouvées dans les archives
du chàteau de Lestrédiagat, en Plobannalec. Ces lettres,
d'un style sa voureqx, écrites en 164:1, donnent des détails
intéressants sur di vers faits locaux .

XLVIII
de Castelao : l.Jes croix de pierre en B1"etagne. L'ou­
vrage est écrit en dialecte galicien; l'auteur y reproduit
de nombreux croquis de croix, relevés par lui au cours
d'un voyage en Bretagne, et relève l'analogie entre ces

croix el celles de la Galice. Il note que la Galice, pays
granilique, mêlé d'éléments bretons, rappelle beaucoup
la Bretagne. Quant aux grands calvaires de chez nous,
ils sont particuliers à notre région et n'ont pas d'équiva­
lent ailleurs .
M. Je Président signale dans lA dernier volume du
congrès de l'A ssociation bretonne, un mémoire de M. de
Calan: Silhouettes d'émigrés bretons. où l'auteur a re­
levé, d'après les archi\'es du Ministère de la guerre, les
noms des émigrés bl etons qui se lrouvaient dans l'armée
de Condé. M. WaqueL énumère les personnages apparte­
nant à des familles léonardes ou cornouaillaises ct lit la
notice consacrée par l'auteur à chacun d'eux.
M. le Président présente la Biographie de Mgr Fran­
cois- Aimé Roul!, protonotaire apostolique, curé-archi-

prêtre de la paroisse de Saint-Louis de Brest, par M.
le chanoine Saluden. Il rappelle que Mgr Roull. membre
de la Société Archéologique, présida la séance tenue à
Brest en juin Hl21. L'ouvrage de M. Saluden esL un docu­
ment important concernant l'histoire sociale et religieuse
du Finistère à la fin du XIX· siècle el au début du xx·.
M. R. Bodivit communique divers documents: une
caricature de 1780, publiée en Hollande, qui semble une
satire contre la France; un faire-part du décès d'une
sœur de Laënnec, daté du 16 décembre 1853; un numéro
du 29 j'uillet 1854 de l'Impartial du Finistère.
La séance esllevée à J G heures.
Le Secrétaire,
L.OGÈS.
Le Président,
H. WAQUET.
Séance du 30 Octobre 1930
Présidence de M. H. Waquet, président.
Le procès-verbal de la séance précédente est lu et
.adopté sans observation.
Sont admis dans la Société : Mlle RumauIt, professeur
- d'anglais au Lycée Brizeux, présentée par Mlles Grima­ nelli et Varin ; M. R. Prigent, archiviste de la Marine, à
Brest, présenté par M. Waquet et Mlle Goubet.
Une lettre de M. F. Jourdan de La Passardiére indique
- que des vases à résonnance, analogues à ceux qui ont été
découverts lors de la démolition de la chapelle des Ursu­
lines à Quimper, se voient dans les murs de l'église de
Larret.
M. le Président appelle l'attention de la Société sur
l'intérêt qu'il y aurait à conserver les enclos des anciens
~imetières désaffectés. Ces enclos ont généralement des
arcs de triomphe, des échaliers, de beaux arbres, qui
ajoutent au pittoresque de nos VIeux bourgs. Si des trans­ fèrements d~ cimetières sont parfois nécessaires, il n'en
résulte nullement qu'il y ait lieu de supprimer l'enclos
quand - les besoins de la voierie ne l'exigent pa~.
La Société émet le vœu que les communes qui aména­ .geront des cimetières neufs aient toujours souci de laisser
intacts et même de restaurer les murs de l'ancien enclos
-et de respecter les arbres qui s'y trouvent.

des félicitations à M. le Maire de Saint-Nic, qui a su con-

server à sa commune les arbres qui faisaient l'ornement.
du bourg et ajoutaient à la beauté de sa vieille église.
La chapelle, dile de Marie Stuart, à Roscoff, est mena­
cée de démolition par suite du projet d'agrandissement
du port. Il serait à désirer que des améliorations puissent
être apporlées au porl sans touchAr à la chapelle, laquelle,
sans être un monument de premier ordre, fait partie du
cadre traditionnel de la petite ville de Roscoff.
Ont été classés comme monuments historiques par'
arrêté du 26 septembre 1930 : le dolmen dit (( le lit de
Saint Jean», en Guimaëc; la nef et le t~ansept de l'église'
de Fouesnant, datant du XII" siècle.
A la liste déjà trop longue des monuments disparus.
il faut ajouter le cloître des Augustins de Carhaix, du xv

siècle, dont M. Le Guennec présenle des photographies.
Une lettre de M. Jarno précise que ce cloître a été récem­ ment vendu par son propriétaire et expédié sur Dunker-

que à destination « d'un pays du Nord ».
M. le Président fait remarquer que nos vieux cloîtres·
disparaissent l'un après l'autre; il ne reste plus en place
que le cloître de Daoulas, heureusement classé comme
monument historique, et celui d'ailleurs beaucoup-
moins intéressant des Capucins de Landerneau .

Une communication de M. Jarno rappelle la découverte,
en 1876, d'une station gallo-romaine au village de Ker­
védal, en Briec, à proximité de l'endroit où le Stéïr prend:
sa source. Cette existence vient d'être confirmée par des
trouvailles de meules gallo-romaines.
M. Jarno n'a pas retrouvé les J.eux mottes f80dales de
Ty-Fléan, en Edern, signalées par M. du Châtellier. Paf'
contre, il a reconnu la motte féodale de Quistinic, en
Briec, décrite par M. le chanoine Abgrall dans le Bulletin.
de 1920.

M. Delécluse a remarqué plusieurs meules à Lezou­
douaré, en Plogonnec, dans le champ où a été découverte
la tête gallo-romaine donL il a é Lé déjà question.
Une lettre de M. le D' Damey attire l'attention de la
Société sur l'étal déplorable dans leq uel se trouve l'église
de Lambour, en Pont-l'Abbé. Il conviendrait de préserver
ce monument de toute souillure, ne serait-ce que pour la
bonne réputation de la ville, car cette église, classée
comme monument historique, reçoit la visiLe de nom­
breux touristesqui emportent une trisLe opinion des habi­
tants de PonL-l'Abbé.
Dans une note adressée à M. le Président. M. Loth
proteste contre l'emploi du mot lec'h pour désigner les
petits menhirs taillés remontant les uns à la fin de l'épo­
que du bronze, les autres à l'époque de l'immigration
bretonne. L'éminent celtisant explique que le mot tec'h n'a
jamais, en breton, signifié pierre levée. « Il a toujours eu
le sens de pierre plate; de plus, ce qui, au point de vue
archéologique, est grave écrit M. Loth ,ce mot est
employé dans les îles Britanniques dans son véritable
sens; il est d'un usage courant en gallois et en irlandais Il.
Il conviendrait donc de remplacer le mot lec'h par l'ex­
pression (1 petit menhir» ou c( menhir taillé ».
M. Cormier fait une communication sur la coiffure
citadine autrefois portée dans les villes par les artisanes,
les bourgeoises âgées et même des dames de l'aristocra­
tie. Il présente deux portraits de membres de sa famille
où l'on voit la coiffe qllimpéroise du XVIIe siècle et la
coiffe de Rennes au XVIIIe siècle. M. -Cormier prie les
membres de la Société de rechercher les gravures, des­
sins, peintures, représentant les coiffures disparues. Il y
a là un aspect peu connu de la vie d'autrefois.
M, le Président informe la Société que le 64

congrès

7 avril 1 931 et signale dans le programme des sujets
pouvant être traitAs par des membres de la Société
archéologiq ue.
U présente une nouvelle brochure du Révérend Doble
sur saint Clether, éponyme de Cléder.
M. Le Guennec communique un contrat de mariage de
1590, provenant des Archives de Lesquiffiou et où sont
énumérées les diverses pièces du trousseau d'une jeune
mariée bretonne.
M. Delécluse fait remarquer que la ville d'Is devait être
située à proximité de Douarnenez, qui en était peut-être
un des quartiers. Il fait observer sur la carte plusieurs
voies romaines aboutissant à Douarnenez, et rappelle les
nombreuses villas découvertes dans la région basse avoi­
sinant la côte et les vestiges des camps romains vraisem­
blablement chargés de protéger la cité.
M. le Président adresse des remerciements à MM. Le
Bolloc'h et Pennec qui ont classé et étiqueté la collection
des clichés et photographies parus dans filMe Bulletin.
La séance est levée à 16 heures.
Le Secrétaire, Le Président,

L.OGES. H. WAQUET.
Publications recues :

Annales de B?'etagne, tome XXXIX, n° 1, 1930.
Bulletin de la Société des A ntiquaires de l' Gues t,1

et 2" trimestres de 1930.
Bulletz"n et mémoires de la Société archéologique . ..
d'Ille-et- Vilaine, tome LV (1928-1929).
Genava, VIII, 1930.
Séance. du 27 Novembre 1930

Présidence de M. H.

Waquet, président.

~e p~oc~s-v~r~al ,çle la , séauge préc.édentf3 ~st lu ~t

I~Ropté,,~,~ns Qb~~rv~tiQn, . . .
.E~L admis q.ans la Société : M, l'~bbé Thalamot, vicair~

· à Brgué-Armel, présenté par M, le chanO Ine Pérennès et

M. Daniel' Ber'nat;d: " . . ,

p~s J?-0,uvell~s rassur~ntes ~ont pa,rvenues à la Société

cOQcer. n. ant le sort de la chapelle de Marie-Stuart à Ros-

, yoft, qui sera prochainement inscrite sur l'inventaire sup-

plérpentaire dE{s monum~nls historiques,

A :pr?~psd'un ; a,rticle, ·i~~ . re.~ te très bien intentionné,
paru , q.ans un journ~l parIsien, .et où le Finistère était

représenté comme "abusant" en fait de vandalisme,

)d. )ePr;ésidentfait obseFer que, malgré de récentes

pertes très fâcheuses, comme celle du cloître des Augustins

. :~e.9a-rpaixl ce s.yra~t upe err. eur, , de croire que les actes de
" vaI;l, d

lism, e sont plus fréquents en Basse-Bretagne qu'ail-
' 'J " I d . '" . ';,' . 1 .
J~urs. ; L' a 'vér~,~é e$t qù; è le Finl$t'ère, qui est' sans doute
, '. . ~ ~ ~ . .,, ! " )",'. 1 \ , l' _1 '.. . , .
,l, e ,d,ép'~rte,meI;lt ,4e ~Fr.aw~e ~e plll;s riçhe , (;ln monumen ts
t" . \.I,. ...... l -. .\. .. " t \ .,;, .' '. , . 1 '. ,',
anciens de Loute sorte, très éparpillés sur son territoire, .
:. ~ l, . . ' .' . f \ " , !. , l ' I.!. . , . . , .

j3st a, ussi ~aturelle,zp.ent , le plus, exp.9sé ,a~x oftres ou aux

mfi?:l~E{s . du. ,m~r:~antil.isme . , Repuis queigues aI,l, nées, des
résultats très satisfaisants ont été obtenus, tant en Cor-
I .' " L ' j " ,, " i

· nQuaiJle,qq.'en, ~~çm, par d~s iIl:~erveJ?~iQI;ls opportunes en
l .. . ; . 1.",111. , . > . 1 , " _. l ' Il
Lrv

M. D. Bernard signale le délabrement de la chapelle de
Notre-Dame de la Joie, à la pointe de Penmarc'h, qui a
beaucoup souffert des dernières tempêtes. M. l'Architecte
des monuments histot'iq ues serainformé de cette situation.
La chapelle de Saint-Salomon, en Plouyé, pflrdue dans
un pays bocager, à 500 m. de la ri vière d'Elez, possède
un mobilier délicieuse ment archaïque. La paroisse de
Plouyé, qui appartient géographiquement au pays de
Carhaix, présentait, sous l'ancien régime, une particula­
ritA assez singulière : bien ql}e située au cœur de la
Cornouaille, elle relevai l, au point de vue judiciaire, de la
sénéchaussée de Léon (à Lesneven). Une originalité qui
ne parait pas s'èt.re émoussée a.u cours des siècles
est celle du pardon de Saint-Salomon, qui se tient à la
Pentecôte. Saint Salomon (Sant Salaün ) (le Plouyé passe

aujourd'hui, comme au moyon-âge, pour un grand protec-

teur des chevaux, pourvu du moins que ces bonnes bêles
lui rendent un hommage convenable au jour de son par­
don. C'est pourq uoi, une fois l'a n, en un curieux cérémo­
nial, les chevaux du pays sonl conduits à la fontaine du
saint. M. Joncour, de Brasparls, qui assista, en 1913, à ce
pardon vraiment pop'ulaire. en a tracé une description
très réaliste qu'il a bien voulu adresser à la Société a'r­
cbéologique.
M BoU! de de La Rogerie, ancien président de n'otre

Société, aujourd'hui archiviste d'Ille-et-Vilaine, donne la
suite de la 'Liste des jur1:dictions exercées au XVlle et
au X V Ill' siècles dans ta sénéchaussée de IJuimper .

C'est la suite d'un important travail qui embrasse tout le
ressort de l'ancien Présidial de Quimper et dont les pre­
miers chapitres on t paru dans le Bulletin 'depuis 1'910.
M. Waquet analyse sommait.'errient cette œuvre et en
montre tout l'intérêt historique. Il insiste sur l'i'riip&­
tance capitale qu'avait dans l'a'ndon'ne Fràh' ce t'out ce qui

touchait à l'exercice de la justice. M. Savina rappelle à

ce propos les pages lumineuses où Alexis de Tocqueville
a montré les conséquences de ce fait. « Les habitudes ju­ « diciaires, écrivait-il dans L'ancien régime et la HAvo­
« lution, étaient devenues, sur bien des points, des habi­
« tudes nationales. L'administration elle·même avail
« beaucoup emprunté au langage et aux usages de la
« justice. A vrai dire, Loute la bourgeoisie tenait de près
« ou de loin aux tribunaux 'J.
M. Savina donne lecture d'une lettre du 9 mars 1791,
relative aux reliques de Saint-Maurice, document conser­
vé aux archives municipales de Clohars-Carnoët. Avant
la Révolution, les reliques de Saint-Maurice étaient
conservées à l'abbaye de Carnoët, partie dans un reli­
quaire « en bois peint et doré)) et partie dans « deux bras
d'argent, d'un argent très léger J). Les enveloppes d'ar­
gent paraissent avoir été livrées au district et envoyées
à la Monnaie. Après la fermeture de l'abbaye, le 27 no­
vembre 1790, les reliques demeurèrent en la possession
de l'ex-Bernadin Julien-Joachim Launay. Celui-ci conti­
nua de résider dans l'ancien monastère, comme hôLe ou
localaire des propriétaires successifs, Guillaume Lohéac
d'abord, puis un sieur Bodénan.
Le \:! mars 1791, les officiers municipaux de Clohars.
craignant que ces reliques ne fussent profanées au départ
du moine Launay, demandèreut au district l'autorisation
de les transférer en l'église paroissiale de Clohars. Il ne
semble pas que ce transfert aiL eu lieu, puisqu'en 1880, les
reliques de Saint-Maurice se trouvaient en la possession de
M. Lor'ois, alors propriétaire de l'ancienne abbaye. L'ex­
Bernardin, J.-J.Launay demeurait encore à Saint-Mau­ rice; à lai fin du Directoire, car, le 10 janvier 1799, il y
fut victime d'un attentat des Chouans .

LVI

début du xvm

siècle: un prospectus imprimé d'url si'eur
Saio't-Germain, ancien èhinirgien! m'ajor', qui se inét' a; l~
disposition du public pour toutes sohes d'opérati'oU:s; é'i qut

vend« le véritable orviétan royal) ; une or:aïson' b' reton'u' e,

. . ll ii :-' ; ; ' ,
d'un breton détestable, qui devait se vendre aux pelerms
dans les pardons.

M. Le Guennec montre quelques vues anèiennesde Mor-
iaix et Brest. ainsi qu'une lith6gt~aphie rep'résen'tànt lé

château de I\.eranroux, près MorlaiX, vers 1835.' cè châ-

teau fut bâ ti vers la fin dU: XVIIe siècle pal; .01ivier du Parc

com te de Lézerdant. dont la femme, née de Kehnel, éta;it

amie de Madamo de Mainten'o'n, M. de Gouyon B'ea\lfort,

le propriétaire actuel, a communiqué à M: Le Guennec

une liste des portraits de famille conservés à Keraili'oux .

Parmi ces portraits, il on est un certain nè ltIlore qui pré:"

sentent un intérêt historique, en particulier celui de Mgr.

de Gouyon de Vaudurand, évêque de Léon en 1745.

M. WaqueL rend compte de' quelques ouvrages réèèm-

ment parus: La (;houannerze, Blancs contre Bleus (1790-

1 800) par M. Charles Le Goffic, de l'Académie française.

Une paroisse cornouaillaise pendant la R évolutiàn,

Saint- iVic . ses monu1'!1.ents, par M. l'a bbé Pârchemin o'u.
Cata logue des évéques de Tréguier, pa.r M. René Coû'ffon.

Ce dernier ouv rage, fondé sur l'étude d'un calalogue ré-

digé au XV' siècle, concerne tous les évêques jusqu'à la

Révolution francaise,

Enfin . M. Waquel présente un ancien numùo de
l'liLust,"ation consacr'é au voyagé de Napoléon III et de
l'Imprratr io~ en Normandie el en Bretagne en 1 858. il
j·apelle. à ce propos, que le nom de François 1

esL à
ajouter à la liste des souverains chefs d'Etat qui ont visité

DOL/'0 rt

gion , Lors de son voyage, en 1518, François 1

assista à uo fell d'artiftce tiré à BrèsL en son honneur.

LVII

La'fête de' Noël tombant le' d'ernier jèudi' du mois'; la
proch'aine séance est fixée au samedi 27 décembre;'

Le Secrétaire,

Le Président,

J. SAVINA. H. WAQUET.

Publications reë'ues :'

Annales de la Société historique et archéologiqué de
Château-Thiérry, 1928-1: 929.
Bollettino della Società piemontese di A rclieologia é
Belle-Arti, lugÙ6-d'icembre 1930'.
Bulletin a~'chéologique Polonais, tome x, 1929 .
Bulletin de l'Académie delphinale, 5° série, tome 20',
1929. Table méthodique,.,. des matières contenues
dans le Bulletin' imblié pàr l'Àcadémiè delphina1e (1907-

1928).
Bulletin de la Société des A ntiquaires de l'Ouest,
3" trimestre 1930.
Bulletin t1"imestriel de la Société des Antülucùr'es de
Picardie, l'r trimes'tre, 1930,
Bulletins et mémoires de la Société circhlologique
èt histol"ique de la Charente, année 1929.
Bulletin de la Société d'A l'chéolo{)ie et de SÙxtisÙquè
de la Dr6me, juillet eL octobre' 1930,

Bulletin de la Société archéologique et historique de

Nan tés et de la Loire-inférieure, Lome 69', 1929.
Bulletins et mémoires de la Société d'Emulation
des C6tes-du-Nord, tome LXI, H:l29,
Bulletin de la Société rteuèhateloise de géographie,
tome XXXIX, 1930.
Bulletin de la Section des Sciences éconôrniqùes et

LVIII
Congrès archéologique de France, xcn"session, tenue
à Toulouse en 1929 par la Société française d'archéologie.
Dr Eugène Lomier, Les dernières étapes de Jeanne
d'A1"C, Le Crotoy, Saint- Valery, Rouen (extrait de la
Revue des Etudes historiques). Don de l'auteur.
Mémoires de la Société d' Agriculture, Sciences et
A rts d'A nger's, 1929.
Recueil de la Commission des A rts et Monuments

historiques de la Charente-Inférieure, juillet-octobre
1930.
Revue historique et archéologique du Maine : , juillet,
août, septembre 1930.
Revue Mabillon, octobre-décembre !U30.
CHRONIQUE

MM. Jean Lemoine et Henri Bourde de La Rogerie ont
publié dans le Bulletin de la Societé archéol0gique d'Ille-et­
Vilaine: Le livre de comptes de l'çr,bbé Rahuel, qui fut rece­ veur de la terre et seigneurie des Rochers pour le marquise
de Sévigné de 1 669 à 1 676. Cette publication, trés importante
pour l'histoire littéraire et l'histoire économique, révèle
quelques noms de correspondants bretons de la marquise .

A cette occasion MM. Lemoine et Bourde de La Rogerie
expriment l'espoir que les descendants de ces correspondants
voudront bien faire quelques recherches dans leurs archives
familiales. Dans le nombre se trouvent à Quimper, Samuel
Billette de Kerustum, Louis Blanchard, Nicolas Ricard,
MaLhurin Taillard et Jean Véron . « Quelques lettres incon­
nues, découvertes dans la poussière des greniers bretons
ajouteraient écrivent-ils des richesses nouvelles au
trésor des lettres de Madame de Sévigné » .

LIX

Les Memoires de la Société d'Agriculture, Sciences et Arts
d'Angers (Ancienne Académie d'Angers) de 1929 contierment
un article du C' Bonnin sur La oille d'Is et son emplacement
probable. L'auteur, après avoir soigneusement indiqué tous
les points de la côte où l'on a cru pouvoir fixer l'emplacement
de la fabuleuse ville, conclut en faveur de la la baie de
Douarnenez. Il admet comme «faits historiques» le règne de
Gradlon Meur, qui aurait «succédé» à Conan Mériadec !
Mais, à côté de ces imprudences, aggravées de quelques
assertions peu cohérentes, il a des observations judicieuses
sur les mouvements de la mer et les changements du littoral.
Le Ct Bonnin, qui ne semble pas avoir connu l'étude de M .

Delécluse parue dans notre Bulletin en 1924, étaye de
nouveaux arguments la thèse qui s'y trouve soutenue. Il
serait bon seulement qu'il fût bien entendu que par ville
d'Is on veut dire: agglomération humaine qui a dû êlre
abandonnée à la mer. Ce pouvait n'être qu'un village. Aucun
document défendable ne mentionne la ville d'Iso

Dans la Revue de l'Art (Revue de l'art ancien et moderne),
na 319, de septembre 1930, M. Jean Malo-Renault étudie avec
science et avec goût le calvaire de Tronoën. C'est la première
étude approfondie qui ait été faite de ce monument mysté­
rieux, le plus ancien presque œrtainement des calvaires de
Bretagne. Remonte-t-il jusqu'à la période 1470-1490, comme
le voulait le chanoine Abgrall, cela n'est pas sûr du tout,
mais n'importe guère; c'est à Tronoën - et ceci cerLes impor­
te - que pour la première fois, aux environs de l'an 1500, se
réalisa dans un vas te ensemble une pensée qui fu t particulière
aux Bretons. M. Renault, passant successiveUlent en revue
toutes les scènes, montre ce qu'elle~ ont, soit de conforme
aux traditions de l'iconographie du temps, soit de nettement

d'albâtre anglais n'a pas été ,.sans inftuencer les sculpteurs
de nos calvaires. C'est fort possible; la comparaison qu'il
suggère tourne d'ailleurs tout à l'avantage d~s BreLops, dont

les , statues, si iPlparfaites qu'elles puissent 'être de facture,
,," 'l, , ,' " ,'. l'il,"" ,
sont autrement vivantes que les magots anguleux des fabri-
" , ,' , ,' , ,l, i. \ .' .' , ' ~ !. '~l , "
cants anglais de panneaux, d'alqâtre.
" ;' 1> , ' 1/ ,1
Parmi' les ,personnages du double baptême figuré sur la

.face o)lest, il se tient un personnage qui n'ayait pas epcore
-été identifié. M. Renault y reconnaît saint S'at:~rnin qui, SU1-
,_. '~ '... '1 . ··)tl, .' : . , . :. ~: i . ' 1: . ; : \.
,vant la légende, aurait "tenu la robe du Christ pendant le

. J3.aptême ·~Avec r, lj-i:;;on ~l signale l'E xi~~e!lçe d'un lieu qit ~,~~rt-
Saturq.in pr~s de , Tronoën. Le saint toulousain a été volon-

tairement confondu, vraisemblablement au XVIIe siècle, avec

le vieux saint local Urnel, don t on ne pouvait rien raconter;

l'hagio-onomastique bretonne foisonne en confusions !le ce

ge, nre.

, Cet article fort, ip.téressant et bien illustré, q.ura pour cpm-

plément une étu!ie sur le calvaire de Kerbr, eudeur en Sairi.t-

Hernin; ce monument, affreusement mutilé, est bien connu

, de tous ceux qui ,s'intéressent à l'art breton, mais n'a jamais
. '. l ' . t.I'
été examiné de près. Au point de vue de l'iconographie,
sinon pour la valeur d'art, il mérite d'être traité comme vient
de l'être celui de Tronoën, c'est-à-dire à fond .

' :I J .,· ·I··~

, 'Séance ' du 27' Décembre : t9 3 0 , ;

Présidence deM. H.
Waquet, présidenf. ' , . ,

, Le procès-verbal de la séance précédente est 'lu ' et ;

adopté sans observation. "". ,.""
Lachapelle « Saint-Ninnien il; dite de Marie Stuart; a

Roscoff, l'église ruinée du Vieux-Quimerc'h, la fontaine
de Quilinen, le château de Kergroadèi>' en Brëlès;l'église
paroissiale de Cléden-Cap-Sizun, ont été tout dernière-'
ment inscrits sur l'Inventaire suppléinen tàire des Monu:':
menls Historiques. Il est regreltàble qUe la municipalité
de Roscoff n'ait pas pris à temps toules les mesures' né-'
cessaires pour conserver intégralement l'édifice pittores-

que et vraiment historique qu'est la chape lle de Marie

Stuart. Etant donné la disposition des accès du nouveau
port, on-peul craindre qué la chapelle rie soit déplacée.

L)nscriplion prononcée aura au moins poureffel d'as-
surer la conservation de fragm ents importants. ' ,

M. le Président indique en quelques mols l'intérêt de
l'église abandonnée du Vieux-Quimerc'h, placée â ' l'un

des points du département d'où là vue est la plus belle
sur le pays du Poher, du château de Kergroadès; ,habile­
ment remis en état il y a douze ans, lie l'église et du -Clo­ cher remarquable de Cléden-Cap-Sizun: , " ,:
M Jourdan de La passardière a envoyé un articie reI'ahf
à l'emplacement de la ville d'Iso Il rattache la disparition

de la ville à l'étude d'un phéno'mène plus général, là sub-'
LXII
mersion des régions basses de nos côtes bretonnes, el
cite de nombreux exemples de vesLiges de bois et de
forêts, en particulier entre Loctudy ouPlonivel vers les
Glénans, ou au large de Kervilgic, ou encore en Tref·
fiagat, à 1 km. à l'ouest du sémaphore de Lesconil. Pour
M. Waguet, le nom de ville d'Is désigne de fa.çon géné­
rale lous les établissements humains des côtes bretonnes

qui ont dû être abandonnés à la mer. De la l'existence de
tant de villes d'Is et l'impossibilité de donner sans objec­
tions la préférence à l'une d'elles .
. M. Le Guennec fait cirquler d.e très nombreuses photo­
graphie représentant des séries de costumes bretons por­
tés à Quimper, Douarnenez, Ploaré. Brieç, vers 1 850 et
1870. M. Bories a adressé des photographies de nom '"
breux monuments du Léon. M. l'abbé Gaonach, vicairA à

Pouldreuzic, communique lde~rès belles" reproductions du
cloître des p"-ugustinsde Carhaix. Elles font regretter
plus que jamais la disparition de ce monument si intéres-.

sant. .

M. Le Guennec donne lecture d'une lettre du Gouver-

neur de Bretagne en .1726 sur le papegaut . de Morlaix. ,
Le vainqueur avait le droit de faire entrer en franchise

en ville 10 barriques de vin .. Il liraiL argent de ce privilè-
ge en le vendant à un marchand lOO à 120 livres. Le

jugement de l'affaire fut confié à M. de Troérin qui la

régla au mieux des intérêts de la cité. .
M. Waquet présenle deux brochures très instructives
du Révérend Doble sur saint Cuby ou Cybi, patron de
Tregony en Cornouaille anglaise. sur. saint Nectan ou

Neizan et saint Keyne. Plusieurs illustrations sont dues à

la plume de M. Le Guennec.
L'élection du bureau a lieu ensuite. Elle renom'elle le
mandat des membres déjà en acLivité. M. le Président.".

LXIII
l'assemblée de son vote si aimable et la prie d'agréer ses
mei1l8urs vœux de bonne année. ..
Quelques-uns des membres présents ayant demandé
que soit donné à la Société un nom plus complet tel que
« Sociélé archéologique et historique du Finistère ,), M. le
Président fera les démarches nécessaires.
La séance est levée à 16 heures.
Le Secrétaire, Le Président,
J. TOULEMONT. H. WAQUET.
Publications recues :

. Analecta Bollandiana, t. XLVIII, fasc. III et IV, 1930.
Annales de BTetagne, l. XXXIX, n° 2, 1930.
Archaeologia Cambrensis, december 1930.

Bulletin de l'Académie des Beaux-Arts, janvier· juin
1930.
Bulletin de Saintonge et d'Aunis. XLIV' volume, 2' et

livraisons, 1930.
Bulletin trime::triel de la Société des Antiquaires de
Picardie (rr-m" trim. de 1930).
Catalogue des œuvres de M. Dagnan-Bouveret (pein­
tures).
Fornvaenn.en. Meddelanden f?"an K. Vitterhets his­
torie och antikvitets Akademien, 1 930. Haefte 1-6.
Revue du Folklore français (organe de la Société du

.TABLE DES MATIERES
DU TOME LVII

PREMIÈRE PARTIE

Table des procès-verbaux des délibérations
et de la chronique

PAGES
LISTE GÉNÉRALE DES MEMBRES . . . 3
ÉCHANGES OU SERViCES GRATUITS . . 17
SÉANCE DU 30 JANVIER

Décision relative au Bulletin. . Admission de nou-
veaux membres. Réparation du dolmen de Ty-

ar-Boudiquet en Brennilis. Inscription des rui.
nes de Lezergué sur l'Inventaire supplémentaire des
Monuments historiques. La borne milliaire de
Mespaul. Découverte d'une carcasse de navire
du XVIII' siècle sur la Lieue de Grève. - Décou­
verte de ruines anciennes au Vuzit en Beuzec-Conq.
Présentation de diverses publications. Don
fait par M. Joncour au Musée archéologique. -
Communications relatives au huitième centenaire
de l'abbaye de Langonnet, à la fontaine de Saint­
Laurent en Penmarc'h, à une pierre sculptée de
l'église de Locmaria, à des épitaphes du cimetière
désaffecté de Saint-Mathieu de Morlaix, à une croix

134
de 1553 en Ergué-Gabéric, à un échange de publi­
cations.
ANNEXE: A propos de la Quevaise. Un cas de com­
munisme agraire en Basse-Bretagne du xn

au xv·
siècle, par H. Waquet . . . . . . . . . " VII
SÉANCE DU 27 FÉVRIER. . . " XIII
Admission de nouveaux membres. Présentation
de diverses publications (sur Saint-Thégonnec et
sursaint Tudy). Communication du programme
du Congrès des Sociétés savantes. Présenta­
tion d'un croquis d'une pierre tombale trouvée
près de la chapelle Saint-Philibert en Saint-Evarzec.
Communication de MM. Cormier et Waquet
sur les ruines du Vuzit en Beuzec-Conq. Pré­
sentation de dessins d'axmoiries. - Communica­
tions sur un lec'h à I(erenès en Kerlouan, sur la
« pierre de Rannou l) en G uimaëc, sur le naufrage
du vaisseau Le Prince de Conti, sur l'ancien Brest
d'après des photographies de 1860. Présenta­
tion de l'A l'marial de Bretagne, extrait du d'Hozier
par R. Du Guerny.
ANNEXE: Documents inédits: Compte d'apothicaire
de 1650. Plainte du recteur de Commana con-
tre ses puroissiens en 1675 . . . .

SÉANCE DU 27 MAltS . . . . .. .. . .. .. .
Admission d'un nouveau membre. Présentation
par M. Schemidt d'une tête en pierre trouvée dans
les vestiges d'un établissemen t gallo-romain en
Plogonnec, d'tm petit vase exhumé en Mahalon.­
Présentation d'une chanson bretonne relative à
une auberge de la Lieue de Grève, à Pentrez.
Annonce de la découverte d'un tumulus à Ker-
XVII
135
guelven en Bourg-Blanc. COrIununications sur

l'aspect ancien de la rue du Guéodet, l'adminis-
tration du préfet Miollis, la mise au jour d'un
souterrain à Lamare en Tréméven, la vente du
manoir de Moëlien en Plonévez- Porza)', Confé­
rence-promenade autour de la cathédrale.
SÉANCE DU 30 AVRIL. . . . .

Admission d'un nouveau membre. - Remise de la
« pierre de Rannou )J à la commune de Guimaëc.­
Compte rend u par 1\1 . Savina de l'exploitation des
ruines du «château» de La Marre en Tréméven. -
Présentation de l'ouvrage de M. le chanoine Salu­
den SUl' la Révolulion à Landerneau, ainsi que de
photographies de la vasque de Lezireur et du
Sain t-Georges de Botsorhel. Acceptation de
principe d'un don offert par Mlle Goy. - Commu­
nications diverses.
ANNEXE: Documents inédits: Troubles à Lanmeur
en 1675; Le retable du Rosaire à Plougastel-Daou-
1 as. . . . .

xxv
xxx
CHRONIQUE: Le déboisement dans le Finistère; les
anguipèdes; la borne milliaire de Mespaul. . . .

SÉANCE DU 31 MAI. ,

XXXI
XXXIII
Admission de nouveaux membres. Classement
parmi les Monuments historiques d'un tumulus,
de trois menhirs et du calvaire de Lopérec. Pré­
sentation d'une aquarelle de Goy (vers 1850),
représen tant leE a bords de l'ancien évêché. Com­
munications relatives à l'aspect de la ville close de .
Morlaix vers 1640, aux prééminences de la famille

de Goezbriand, à des scribes bretons vi vant à Paris
130 -

crite sur un registre de baptêmes de Plougasnou,
à la CI pierre de Rannou n, aux ouvriers d'art qui
travaillèrent au Cloître-Pleyben de 1622 à q45, à
diverses armoiries existant sur des chapelles et
manoirs du pays de Quimper. Découverte de
substructions près de la chapelle de Lamber en
Ploumoguer et d'une sépulture à coffre de pierre à
Trévouzien en Plouhinec. Présentation de
diverses publications. Communications sur les
sculteurs Fr. et Guillaume Lerrel.
ANNEXE : Le pardon de Sainte-Barbe dn Faouët en
186l~ (extraits d'une lettre de M. de La Villemarqué) XXX VIll
SÉANCE DU 26 JUlN.

Admission d'un nouveau membre. Excursion dans
la commune de Kerfeunteun.
ANNEXE: Rapport financier annuel .

SÉANCE DU 3 r ] UILLET .

Les derniers deuils de la Société. - Don par M. Le
Grand, de Plogonnec, de la tête gallo-romaine
présentée dans la séance du 27 mars . Commu­
nications relatives aux vases placés dans les murs
de certains anciens monuments, au m auvais état
de plusieurs chapelles. Présentation de photo­
graphies de miniatures du XVIII' siècle représen­
tant des membres de la famille Du Parc, de photo­
graphies de vieux dessins de Morlaix: et Brest, de
lettres inédites de Guy Autret, d'une brochure en
galicien sur les croix et calvaires bretons, de diverses
publications récentes .
SÉANCE DU 30 OCTOBRE.

Admission de nouveaux membres, - Communica-
XLI
XLIV
XLV
137 -
tion sur les vases à résonnance. Vœu pour l'a-

ménagement des cimetières désaffectés autour des
églises. Classement parmi les Monuments his­
torique du dolmen dit lit de « Saint-Jean» en Gui­
maëc et de l'église de Fouesnant. Annonce de la
vente, suivie de l'exportation, du cloître des Au
gustins de Carhaix. Communications relatives
à la station gallo-romaine de Kervédal en Briec,
aux mottes de Ty· Fléan en Edern et de Quistinic
en Briec, etc. Observation de M. J. Loth au
sujet du mot lec'h. Communication relative aux
anciennes coiffes bourgeoises. Présentation d'une
brochure sur saint Clether et d'un contrat de
mariage de 1590. ' Observations relatives à la
ville d'Iso . Classement des coi '3ctions iconogra­
phiques de la Société.

SÉANCE DU 27 NOVEMBRE . .

Admission d'un nouveau membre. Le « vandalis-
me» dans le Finistère. Communications rela­
tives à la chapelle de Saint-Salomon en Plouyé et
aux reliques de saint Maurice. - Présentation de
divers documents anciens et curieux et d'ouvrages

rec.ents.
CHRONIQUE: Les correspondants de Mme de Sévigné
en Basse-Bretagne; La ville d'Is; Le cal vaire de
Tronoën . . . . . . . . .

LIlI
LVlIl
SÉANCE DU 27 DÉCEMB lŒ . . . . .. LXI
Inscription sur rIn vell taire snpplémentaire des Mo­
numen ts historiques de la chapelle de Marie
Stuart, de l'église de Cléden-Cap-Sizun, du châ­
teau de Kergroadès, des ruines de la vieille église
138 -
Communications relatives à la ville d'Is et au
papegaut de Morlaix. Présentation de photo­
graphies de costumes et de monuments. Elec­