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Société Archéologique du Finistère - SAF 1928 tome 55 - Pages 80 à 92
1. Le Calice de Saint-Jean-du-Doigt .
Tout le monde connaît, au moins de réputation, l'admi-
rable calice de Saint-Jean-du-Doigt, qui passe pour être la
plus belle pièce d'orfèvrerie de Bretagne. C'est un trav. ail
du XVIe siècle à la très riche ornementation Renaissanr.e,
dauphins, arabesques, feuillages, niches d'apôtres, figures
ailées, etc ... Sur la patène, un superbe émail représente la
sainte Vierge et saint Joseph &dorant l'Enfant Jésus, et dans
un médaillon soutenu par deux Renommées se voit l'effigie
d'un gentilhomme à barbe et cheveux longs, du type tradi
tionnel de François l" .
On a longtemps attribué à la reine Anne de Bretagne le
don de ce calice, en reconnaissance de la guérison de son
œil malade, lors du pélerinage qu'elle fit à Saint-Jean-du~
Doigt en 1506. Puis la présence du portrait de François 1
fait songer à Claude de France, première femme de ce roi et
fille d'Anne de Bretagne, qui aurait commandé ce calice à
un maître-orfèvre italien pour l'offrir au sanctuaire où l'on
vénérait la relique du Précurseur.
Sut le bord de la patène se distinguent les empreintes de
deux poinçons; le premier est la lettre M surmontée d'une
hermine; le second montre les deux initiales G F. M. Léon
Palustre, dans son ouvrage sur la Renaissance en France,
incline à croire que ces poinçons pourraient être ceux de
l'orfèvre quimpérois Guillaume Mocam (ou plutôt Moeam),
mentionné en 1517 dans les comptes de la cathédrale. Mais
depuis, M. Bourde de .La Rogerie, r6connaissant dans l'ini-
tiale M la marque du bureau de contrôle de Morlaix, en a
conclu que le calice était l'œuvre d'un orfèvre de cette ville,
d'ailleurs voisine de la chapelle de Saint-Jean-du-Doigt. '
Restait à trouver le nom de cet orfèvre, dont le poinçon ne
nous livrait que les initiales G et F_ J'ai eu l'heureuse chance
de le découvrir il y a quelques mois, en dépouillant les
anciens comptes de la collégiale de Notre-Dame du Mur à
Morlaix, conservés aux Archives départementales. Ces comptes
enregistrent, en 1546. la dépense faite pour ciseler et dorer
deux calices d'argent commandés à Guillaume Floch, orfèvre
à Morlaix . Ce Guillaume Floch est sans nul doute le très
habile artisan du calice de Saint-Jean_ Il était :::ontemporain
de François le" ce qui explique l'existence du portrait de ce
monarque sur la patène; et la décoration Renaissance des
deux pièces d'orfèvrerie est bien aussi celle de l'époque_
Je ne connais aucune autre œuvre signée du poinçon de
Guillaume Floch, ni aucune mention de lui dans d'autres
comptes de fabrique_ Mais on sait combien de richesses d'art
se sont englouties dans le creuset révolutionnaire. et combien
nos archives paroissiales ont subi, du fait de la négligence et
de l'ignorance, d'irrémédiables pertes_ L'unique œuvre que
nous puissions lui attribuer suffit pour que son nom jusqu'ici
inconnu s'inscrive avec honneur au premier rang de nos
meilleurs orfèvres français du XVI' siècle_
II. . Le Calice de Plourac'h .
A l'Exposition rétrospective de l'Art Français au Trocadéro
en 1889 figuraient un calice et une patène du XVI" siècle, en
argent doré. envoyés par la fabrique de l'église de Plourac'h,
canton de Callac (Côtes-du-Nord)_ Sur le calice, tapissé d'une
élégante ornementation végétale. se lit cette inscription en
capitales: A NRE DAMA DE PLOURACZ_ La patène ofi're
une Sainte Face et un Agneau Pascal. Le calice porte deux
pomçons, celui du.bureau de Morlaix, déjà décrit plus haut:
un M surmonté d'une hermine, eL celui de l'orfèvre: Y D .
Ce sont encore les anciens comptes de I\"otre ·Dame du lI-'lur
qui nous font connaître le nom entier de cet artiste dont le
poinçon ne nous révélait que les initiales. 11 s'appelait Yves
Donné: En 1547, il confectionna à l'intention de l'église du
Mur une belle croix d'argent du poids de 1 1 marcs ' 5 onces
4 gros qui lui fut payée 192 livres 16 sols. En 1549. il
fabriqùa, moyennant 7 livres, un e croix en laiton pour la
même église. La famille Donné existait encore à Saint-M.a thieu
'de Morlaix dans la première moitié du XVll' siècle.
III. La Croix de Guengat.
. La magnifique croix processionnelle en vermeil de Guengat
est célèbre dans la Cornouaille. On l'a longtemps attribuée à
la munillcence d'Alain de Guengat, amiral de Bretagne,
mort en 1532, sans s'apercevoir que cette attribution était
démentie par la date 1584 gravée sur le pied. J'y ai remarqué,
plusieurs fois répété, un poinçon d'orfèvre aux initiales YS.
Cet orfèvre, dont le prénom ne peut être qu'Yves, était donc
Breton et vraisemblablement Quimpérois, mais jusqu'ici,
aucun nom d'orfèvre du pays correspondant à ces deux lettres
n'a été relevé par Le M.eu et autres érudits. Espérons qu'un
document se rencontrera enfin qui permettra de sa voir à quel
artiste de grand talent nous devons cette belle ceu vre.
IV. - La Croix et le Calice de Plouénan
L'église de Plouénan, canton de Saint-Pol-de-Léon,
(Finistère) possède une croix processionnelle de vermeil,
rivale de celles de Pleyber-Christ et de Guengat, et datant
comme celles -ci de la seconde moitié du XVIe siècle. Je n'y
inscription gravée en caractères gothiques: M : H : DE :
LANUZUARN : A : BAILLE : CENT: ESCUS : POUR :
FAIRE: CESTE: CROIX: 1574. Ce généreux bienfaiteur
était un ecclésiastique issu d'une famille noble de la paroisse,
Messire Hervé de Lanuzouarn, chanoine et chantre de
Léon, conseiller au Parlement de Bretagne en 1554. Du
château de Lanuzouarn, où les Ligueurs tinrent garnison, il
n'existe plus que quelques pans de murailles et un colombier.
Un calice d'argent conservé dans la sacristie de la chapelle
de N.-D. de Kerellon, près du bourg de Plouénan, porte cette
autre imcdption : P. : LA: CHAPELLE: DE : S : MATHIEV :
DE : COATSABIEC POIRE (?) DE : LA : MAISON: DE :
KOUANEC : 1632. Cette chapelle de Saint-Mathieu, ancien
prieuré de l'abbaye de Saint-Mathieu-Fin-de-Terre, se trou
vait près du manoir de Coatsabiec, en Plougourvest, et le
manoir de Kervoanec en était également voisin. Quant au
mot POIRE, par lequel débute d'aussi étrange manière la
seconde partie de l'inscription. je ne saurais l'expliquer, à
moins d'y voir peut-être une abréviation peu claire de :
POUR: LE : SERVICE de la maison de Kerouanec .
V. L"es Calices de Hanvec
M. l'abbé Le Moigne, recteur de Hanvec, m'a montré le
27 mai 1927 trois anciens calices d'argent conservés au
presbytère. Le premier porte un double écusson timbré d'une
couronne comtale: d'or à deux Jasees de gueules accolé de
gueules à six besants d'argent. Ce sont les armoiries de
Messire François de Carné, chevalier, seigneur de Kerliver en
Hanvec, et de sa femme Mathurine de Brézal, qui fondèrent en
1687 la confrérie du Rosaire à Hanvec. Ce calice, qui est plus
exactement un ciboire, offre deux poinçons, un H surmontée
d'une fleur de lys et les trois lettres 0.1. R. entourant une
morlaisien Olivier Le Roy, dont on connaît d'autres travaux
exécutés à la même époque .pour les églises de N.-D. du
Mur à Morlaix, Plougasnou, Saint-Thégonnec, Landivisiau,
La Martyre, etc.
Le second calice provient de la chapelle de Saint-Conval.
dans la forêt du Cranou, comme l'indique cette inscription:
POVR : S : GONVAL : 1652 Il porte pour poinçon les trois
lettres P. D. P. entourant une fleur de lys. Je ne connais pas
d'orfèvre ayant ces initiales.
Le troisième enfin a trois poinçons, le chiffre 9 surmonté
d'une couronne; les lettres B. F. et les mêmes lettres B. F.
surmontées d'une couronne.
VI. Les Chandeliers d'argent et la Croix
d'Ergué·Gabéric
L'église d'Ergué-Gabéric possède six beaux chandeliers
d'argent du XVIIIe siècle, trois grands, trois moyens et trois
petits. Ces derniers ont une ornementation soignée. décelant
le faire d'un habile orfèvre. J'y ai relevé deux types de
poinçons, un T surmonté d'une couronne, qui pourrait être
la marque du bureau de Quimper à l'époque, et deux fleurons
ou fleurs de lys superposées, surmontées d'une couronne,
avec la lettre A accolée à la fleur inférieure. Sur le pied de
deux ou trois de ces chandeliers sont les trois lettres séparées
B. A. R. Il Y a aussi une jolie croix d'argent ayant pour
unique poinçon le T couronné.
VIL Le Calice et la Croix de Kerfeunteun
Notre collègue M.l'abbé Le Saout, vieaire à Kerfeunteun,
m'a montré le II août dernier la croix processionnelle de la
paroisse et un élégant calice de vermeil du XVIIe ou du
XVIII' siècle, avec une décoration de grappes de raisin et de
curieuse: F: BOUCZO : TRINITAIRE: M'A: FAIT: FAIRE.
ET: NON: L'ARGENT: DU: PRIEURÉ: DE : SI : JACQUES:
DE : DINAN. Sa teneur permet de supposer quelques dissen
timents entre le P. Bouczo et le titulaire du prieuré de Saint-
Jacques. Comme poinçons, il y a un T couronné avec deux
B minuscules entre la couronne et la lettre, puis un A
feuillagé et couronné, accompagné d'un très petit B. Par
quel concours de circonstances ce calice a-t-il pu venir de
Dinan jusqu'au fond de la Cornouaille ~
La croix processionnelle parait être de l'époque
Louis XIII. Ses deux bras sont terminés par des sphères
godronnées. Le Christ aux longs bras. d'une facture molle et
gauche, est accompagné de la sainte Vierge et d'une sainte
Femme posées sur deux consoles. Au revers, Trinité assise, et
saint Corentin avec son poisson. Chacune des faces du
nœud hexagonal offre une niche évidée contenant une sta-
tuette d'apôtre. Deux clochettes d'argent sont suspendues au
croisillon. Malgré un examen soigneux. je n'ai pu découvrir
aucun poinçon d'orfèvre; je crains que cette marque n'ait
disparu dans l'une des trop nombreuses réparations et sou
dures que la pauvre croix a subies . On la prête pour les
enterrements; elle est transportée en charrette par de mauvais
chemins; aussi est-elle tombée bien des fois, et en porte-t-elle
les traces.
VIII. - Quelques orfèvres quimpérois du XVIIe siècle
En feuilletant un vieux registre d'état-civil de la paroisse
de Saint-Julien de Quimper, qui comprenait la rue Kéréon,
c'est-à-dire le quartier commerçant et industriel de la ville,
j'ai relevé quelques noms d'orfèvres qu'il est intéressant de
noter:
r624. Romain Morice, maistre orphèvre, époux de
1625. Hiérosme RestiIT, orfèvre, époux de Jeanne
Guiotell, dont six enfants baptisés de [625 à 1632.
1625. Pierre Bourdays. maistre orfebvre.
1626. Julien Loysean « etiam aurifaber », parrain d'.m
des enfants de son collègue Hiérosme RestiIT. Si l'on rencontre
dans la région une pièce d'orfèvrerie portant pour marque un
oiseau avec les lettres J.-L .. l'attribution en sera facile.
(Voir plus bas, n° X, pour le calice de N.-D. de Penhors).
Julian Loyseau avait pour femme Catherine Finet. Leur fils
Charles, baptisé le 20 mai 1627, a pour parrain noble ce
puissant Messire Charles de Carné, vicomte de Cohignac et
de Trousilit. chevalier de l'Ordre du Roy. Trois autres enfants
sont baptisés de 1632 à 1638.
1635. Honorable homme René Blanchet, maistre orpbè-
vre, époux de Jacquette Loyseau, probablement sœur de
Julien Loyseau, dont deux enfants baptisés en /635 et en 1646.
/643. Honorable homme David Held, maistre orfèvre,
époux de Marie Lodin, dont trois enfants baptisés de 1643
à 1646.
/645 . Honorable bomme Antoine Martin, maistre or-
pbèvre, parrain d'Antoine, fils du précédent, le 23 mars 1645.
Pas d'autre mention de lui.
IX. La Croix processionnelle de Pouldreuzic
La paroisse cie Pouldreuzic possède une croix procession
nelle en argent, avec les figures du Christ, de la Vierge-Mère,
et un nœud feuillagé. Un nettoyage récent ya fait apparaître
une inscription restéejnsqu'ici ig!1orée et qui est ainsi conçue:
VEN: & : - D : Miro: IVLlEN : MAINGVY :
RECTEVR: LES: DENNIER : ONT: ESTE: ...
PAR: ANTOINE: LE : COR: 1685.
Le mot: RECVEILLIS ou un autre de même sens doit
flvoir été Q11lis 41\I1S çene inscription. J''1i releY~ ~rois poin-
çons : le premi er offre une petite tête casquée, le second
une sorte de fleuron ou quatrefeuille timbré d'une couronne,
et le troisiè me un groupement couronné de 3 lettres dont
deux seulement, un G. et un B, sont pa rfaitement distinctes.
Il y avait à Quimper en J67:5 un orfèvre du nom de
Joseph Bernard, à qui Le Men attribue plusieurs croix
d'argent des égli ses d'alen tour dont le style correspond à cette
da te. Peu t-être, malgré la différence cl' une des ini tiales, ce
p oinçon es t-il le sien.
X. - Le Calice de N.-D. de Penhors en Pouldreuzic
La chapelle de N.-D. de Penhors possède un vieux calice
d'argent parlant un poinçon avec les letlres 1 L surmontant
un oiseau. Il présente également ces mots E. GODEC-67 en
très p etits caractères. Ces m êmes m ots se r et.rouvent sur la
patène. Le chitrre 6 n'est pas bien marqué, mais le 7 est très
distinct.
Au-dessous du calice. on lit: POUR. : LA: CHAPELLE:
DE N.-D. DE: PENHOR.S. J6 22 (1).
Le p(ün çon est, sans nul doute, celui de Julien Loyseau,
orfèvre en la paroisse de Saint-Julien à Quimper, mentionné
plus haut (N° VllI).
Xl. Trésor de Saint-Mathieu de Morlaix
Bel oslensoir en argent doré, formé par un ange aux bras
levés, un pied rejeté en arrière, vêtu de draperies très flottantes.
Il soutient au -dessus de sa tête un disque nimbé de rayons et
entouré de nuages . Sur le socle, de plan rectangulaire,
figuration de la Cène et Ag neau Pascal étendu sur le livre aux
(i ) Renseignements dus à l'amabilité de M. l'al)bé
Gqonaç'!1, vicajre
il POLlldreLl~ic, eu lévrier t9~8 ,
sept sceaux. Travail du XVIIe ou du XVIIIe siècle. Poinçon:
les lettres G et I (ou J) séparées par une hermine.
Calice d'argent, très simple, mais de forme élégante,
portant celte inscription autour du pied: CE CALICE A
SERVI AUX PH.ÈTH.ES : CONFESSEURS: DE : LA : FOL :
R:f:FUGIÉS : A : LONDRE : POUH.: DIRE: LA : MESSE:
PENDANT:NEUF:ANS:TOUS:LES:JOUH.S:DE:LA:
SEMAINE.
Autre calice d'argent du XVIIIe siècle, avec inscription:
POUR: LA : CHAPELLE: DU : MANOm : DU : SCLUS:
PAROISSE: DE PLOUENOUR-TREZ. Il a appartenu à l'abbé
Le Dall de Tromelin, chanoine et vicaire gén'éral de Léon,
dont la famille possédait ce manoir, qui existe encore à l'en
trée du village de Brignogan, ainsi que sa chapelle , L'abbé
de Tromelin ayant été, après le Concordat, recteur de Saint
Mathieu de Morlaix, a légué son calice à la paroisse.
Autre calice en argent doré, portant sur le pied, gravé au
trait, un groupe de N.-D , de Pitié: sur la patène, gravure au
trait de deux anges adorant l'Eucharistie. Comme poinçon,
un monogramme qui me paraît bien devoir être celui de
l'orfèvre morlaisien Denis Lavoye, vivant au début du XVIIIe
siècle.
Xl!. Pièces d'orfèvrerie de l'ancienne Communauté
des Ursulines de Morlaix
Patène en 'argent doré de forme rectan@,ulaire, qui servait à
donner la communion aux religieuses à leur grille. Pour
poinçon, les initiales G. L. R, de l'orfèvre ~orlaisien
Guillaume Le Roy, mentionné en 1694 et en 1706.
Deux jolis chandeliers d'argent, portant chacun d'eux un
écusson armorié et une inscription: DON: FAICT : PAR:
MADAME: DE QUILGVIFFIN : AUX : UH.SULINES : DE
d'un opulent armateur morlaisien d'origine normande,
Jacques Alain de La Marre, elle avait épousé, en 1690, Nicolas
de Plœuc, seigneur de Guilguiffin en Landudec, frère aîné ·
de l'évêque de Quimper, François-Hyacinthe de Plœ uc. Les
armoiries sont coupées de Plœuc et de Kergorlay, mi-parti
d'une croix. Pour poinçon, les initiales F. D de l'orfèvre
morlai bien François Duval, mentionné en 1697 et 1709.
Très beau ciboire d'argent doré avec une riche ornemen
tation de têtes d'anges et de feuillages Travail du XVIIl"
siècle. Je n'ai remarqué d'autre poinçon qu'une petite tête
casquee.
Coupe d'argent à deux anses, qui servait pour la quête .
Elle offre un poinçon aux initiales H. G. de l'orfèvre n:or-
laisien Henri Guéguen, mentionné en 1722 et 1/23.
Xll!. Trésor de l'Eglise de Plouézoc'h
Belle croix processionnelle en argent du XVIIe siècle, mais
très restaurée, ce qui a fait disparaître tous les poinçons.
Calice de vermeil dont le pied porte une inscription incom
pIète: POVR: SERVIR: A LA PAROlSSE : DE : PLOU ....
(le ref'te du nom a été limé intentionnellement). Travail du
XVIII' siècle. Je n'y ai remarqué aucun poinçon.
Jolie statuette en argent dd Vierge-Mère, travail du XVIle
siècle. Pour poinçon, les initiales C. P., que je n'ai pu
iden tifier.
XIV. - Trésor de l'Eglise de Plougasnou
Beau calice en vermeil du XVIe siècle, sans poinçon. ' Sur
le pied se lit le nom de M. HERVÉ: (POST!) C : P(rêtre) qui
le légua, à la paroisse, par testament du 27 juillet 1590.
Autre calice d'argent dont le pied est seul ancien. Il porte
une inscription incomplète : A : Me : GABRIEL : LE :
MAL(EDAN)T PBRE SEVIS (ce dernier mot est sans doute
Autre calice d'argent avec, pour poinçon, les initiales 1. A.
Remarquable croix processionnelle en argent, portant
plusieurs poinçons. parmi lesquels un aux initiales C. T.
Elle paraît être seulement du XVlIIesiècle.
Charmant ostensoir ou mOTlstrance en vermeil du XVII'
siècle, classée parmi les monuments historiques. Je ne la
crois pas de fabrication bretonne, car dans les anciens comp
tes, on mentionne un payement de 14;:; lin-es fait en 1671
pour son acquisition au sieur du Runiou Oriol. Comme
poinçon, un C couronné et les initiales P. D.
Vierge-Mère en argent n'ayant pour poinçon qu'un C cou-
ronné identique à celui de la pièce précédente. Sur le socle
de bois, une plaque d'argent porte les armoiries gravées de
Toussaint de Kerc'hoent, seigneur de Morizur en Plouider, et
dé sa femme Jeanne Le Ségaler, dame de Mesgouez en Plou
gasnou, mariés en 1662, et qui en avaient fait don à la
confrérie du Rosaire de la paroisse.
xv. - Trésor de l'Eglise dé Saint-Jean-du-Doigt
Il est inutile de décrire une fois de plus le célèbre calice et
sa patène, œuvres de l'orfèvre morlaisien Gnillaume Floch
(v. n° 1). Malheureusement, l'admirable émail de la patène
est endommagé, un éclat du fond couleur lie de vin ayant.
sauté.
Beau ciboire d'argent ciselé, décoré des instruments de la
Passion et de têtes d'anges. Poinçons aux initiales M. A.
et T. M.
Bel ostensoir de vermeil, dans le genre de celui de Plou
gasnou, mais sans statuettes d'anges. Il porte les mêmes
poinçons que le ciboire ci-dessus.
Charmant calice d'argent dont le nœud est orné de huit
petites têtes d'apôtres peintes ~ur émail. Il a été fabriqué par
l'orfèvre rnorlaisien François Lapouz, vivant vers 1610-1640,
et il ofTre ses initiales: F. 1. surmontées de son blason
parlant. un oiseau (lapous en breton). Le même artiste est aussi
l'auteur de la boîte aux Saintes Huiles qui porte son poinçon.
Reliqllaire de saint Mériadec, en forme de chef; pas de
poinçon apparent. Travail du XVI' siècle.
Reliq uaire de saint Maudez, en forme de bras. Il doit dater
aussi du XVIe siècle et porte pour poinçon les initiales 1. G.
Il existe aussi une navette à encens en argent, sans poin
çon. et une coquille d'argent ayant pour poinçon un 0
couronné. Je n'ai pas réussi à découvrir le moindre poinçon
sur la magnifique croix processionnelle en vermeil, travaiL du
XVIe siècle.
XVI. - Croix processionnelle de Lannédern
Sur le pied de la belle croix processionnelle en argen t de
l'église, on lit : FET : CE : JOUR: 19 : DA VRIL : 1620. Au
dessus est un écusson bandé de six pièces, qu'on peut attri
buer aux sieurs des Tourelles en Lannédern du nom de'
Lezormel.
A la partie inférieure du pied, il y a trois poinçons: un M
surmonté d'une hermine passante, un H et les lettres F et L
séparées par une hermine héraldique et surmontées d'un
oiseau. Le premier est la marque du bureau de Morlaix et le
troisième, la marque de l'orfèvre morlaisien François Lapollz,
déjà cité plus haut. N° XV).
XVII. - Boite aux Saintes Huiles de Lababan
L'église de Lababan, paroisse tréviale de Pouldreuzic, pos
sède la boîte al)X Saintes Huiles en argent de M . .Jean-Etienne
Riou, son ancien recteur, guillotiné pour la foi, à Quimper,
en 179ll' Cette relique porte sur le fond l'inscription suivante:
'78\ : PSSE: DE : LABABAN : l : ET' : RIOU: RECTEUR,
et deux poinçons, un M et les lettres A-I surmontées d'une
couronne.
XVIII. - Trésor de l'Eglise de Locronan
Très beau calice en vermeil, offert, paraît-il, par Françoise
de Foix, deuxième femm e du duc François II et mère d:? la
duchesse Anne. Il oITre sur son nœ ud six écussons carrés
'chargés chacun de quatre mouchetures d'hermines . Sur le
pied, il y avait un écusson de Bretagne, mi-parti" de Navarre
et de Foix, qui a été découpé et supprimé pendant la Révolu- .
tion, et un e figure du Christ entre deux saintes Femmes.
Ce calice porte deux poinçons: l'un figure une hermine
passante surmontée de la lettre R et ayant sous son ventre
la lettre S l'etou roée. Le second oITre trois lettres gothiques,
A, A, N, celle du mili eu engagée dans une sorte de cordelière.
Sur la patène, également de vermp,ii, effigie gravée de
saint Ronan, accompagnée d 'un e inscl'iption en gothique:
ORA : PRO: NOBIS : SANCE (sic) : RONANNE.
Ostensoir de vermeil, très richement décoré dans le style
du XVlI' siècle. Pol de Conrcy dit qu'on l'attribuait à un don
de la duchesse Anne, mais il porte le poinçon l B couronné,
avec une moucheture d'hermin e, de l'orfèvre quimpérois
Joseph Bernard, vivant en 1675 (v. N° IX).
Heliquaire de saint Eutrope, en form e de coffret de bois
couvert de lames d'argent estampées de motifs Renaissance,
avec, sur le devant, une petite statuette du saint. Poinçon:
Reliquaires de saint Ronan. en argent, contenant deux
côtes du saint. Trois poinçons : 1
petite tête casq uée ;
2 ° Initiales G. G. B, couronnées comme sur la croix de Poul
dreuzic; 3
petit fleuron couronné.
A l'église, il y a deux jolies croix processionnelles en argent
l'une ayant un n œud avec statuettes d'apôtres. et de saint
Ronan. Mais aucune d'elles ne montre de poinçon apparent.
L. LE GUENNEC .
119 -
DEUXIEME PARTIE
Table des Mémoires publiés en 1928
PAGES.
1. Matériaux pour la bibliugraphie de l'histoire de
la H.évolution dans le département du Finistère
par D. BERNARD. . . . . . . . . . . . .. 3
II. La légende du marquis de Guenand et la famille
Du Parc de Locmaria par L. LE GUENNEC . .. 15
Ill. Lettres de service du lieu tenan t-géI1éral marquis
de Locmaria par L. LE GUENNEC . . . . . .. 36
IV. Trois bretonnes à la maison de Saint-C)'r par
J. DANIEL. . . . . . . . . . . . . . . .. 42
V. Matériaux pour la bibliographie de l'histoire de
la Révolution (suite) par D. BERNARD. . . .. 48
VI. Au sujet d'une chapelle dans l'église paroissiale
de Crozon par J. DANIEL. . . . . . . .. . 68
VII. Notes sur des cachettes de prêtres assermentés à
Saint- Martin-des-Champs (près Morlaix) par
L. PÉRON .....
VIII. Notes sur quelques orfèvres bas-bretons
L. LE GUENNEC. . . . . . . . . . . . .
par
IX. Deux billets à Kerguélen par Auguste Dupouy ..
X. A propos d'une clef de voûte aux armes de la
maison de Trébéron par R. ANTHONY. . . .
XI. Marques et signes sur des pierres tombales à
. Penmarc'h par L. LE GUEN NEC. . . . . .. 100
XII. Curieuses signatures relevées ~ur les registres
. de baptêmes de Tréoultré-Penmarc'h par l'abbé
J. TOULElIiONT . . . . . . . . . . . . . .. 107
XIII. De quelques points intéressants de nos côtes
(Dinan, Lostmarc'h et Lesteven en Crozon) par
A. JARNO. . . . . . . . . . " lOg