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Bulletin SAF 1926


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Procès-Verbaux

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Société Archéologique du Finistère - SAF 1926 tome 53 - Procès-Verbaux

PROCES-VERBA UX

Seance du 28 Janvier 1926

Présidence de M. H. WAQI:JET, président,

Le procès-yerbal de la séance précédente est lu et
adopté sans observalion. . ..

M.le président fuit part du décès de trois sociétaires:
Mlle Cornic, institutrice en retraite, fondatrice 'de l'école
primaire supérieure . des filles de Quitnp~rlé ; .M. Louis
Le Guillou de Penanros, ancien sénateur, ancien maire
de Douarnenez et M.~aul Le Pennee, ancieI,l conservateur
des hypothèques à Châteaulin. . .
Il exprime les regrets que vous cause la perte .~e ces

sociétaÏres et adresse à leurs familles les condoléances de
la Société arçhéologique.

Sont aqmis 9ans la Société : M. 'F. Le Lay, docteur-ès-
lettres, professeur honoraire de l'Université, maire de
Locquirec, présenté par MM. Waquel et Le Guennec ;
M. Genêt, ingénieur en chef des Ponts-et-Chaussées, à
Quimper, présenté par M., Waquet et Mme. Pavillon; M.
l'abbéOdeyé, vicaire à Morlaix, présenté par MM. l'abbé

Guéguen et le Dr Odeyé, ; M. Ogueur, officiercles ;équi-
pages en retraite,'présertlé par MM. le commandant Morel

et L. Le Guennec. .

. M. le Président donne lecture et, t~ÇLdtjctiQn des vers
latins da ns lesq uels' laSociété archéologique de .Ta.rn -et-

Garonne formule sui van ll'usage ses ,vœux de nouvel an.

sées de Concarneau et de Quimper, a été décidée par M.
le MinistrA do l'Instruction publique, sur la proposition du
Comité départemental de l'HisLoire de la Révolution dans
le FinisLère.bes textes · ont été classés' et groupés par
MM. Savina el Bernard, avec des explications sur les
revendications particulières et les notices biographiques
des principaux personnages qui y sont mentionnés.

M. Wâquet présente un volume récenL de M. l'abbé
Ca lvez, curé doyen de Lesneven sur Saint Hervé, publié
à Brest (imprimerie de la rue du Chàteau).
Après lecture dos mémoires inscrits à l'ordre du jour
la séance est levée vors 4 heures, et les membres présents,

sous la conduite de M. Waquet, descendent au rcz-de-
chaussée du Musée déparl.emedtal, où vient d'être posé le
monument 'de'Trblius de Mondragon.

:11 \1. , le Présidenl rappelle les vissicitudes par lesquelles
a'passé ce monument et annonce qu'une plaqUe commé.,.
morati ve· porta'Il l'. los 'noms des pri nci pa ux souscripteurs

sera.placée dans la salle. cet été.
L "e:Secrét, ail'e, . Le }'I"ésident,
··H.WAQUET .

L. OGÈS.

Pu blications recues :

Analecta BoUandiana . tome XUrT, 1925, f af':c. 1II et IV.

Annales de Bretagne, t. XXXVII, 1926, no' 1-2 .

·,tnnales dela 'Société 'hisl(wique et archéolo{!ique de
&aint-Malo, .. années 1920 · 1924.
Bulletin de la Société archéologique et historique de
Nantes et de la Lo'ire-Infé1"ieUl'e, année W24.
;Bulletin de la '~ociété géologique et minémlogique de

Br.etagne, tome-vI,' fasc. l, 19~5 .

BulleNn annuet de la Société jer'siaise,1925. · . " '
Bulletin diocésain d'histoire et d'aréhéOlogie du
diocèse de Quimper, janvier-février 1926. '
;Butletin de la Sociéüjd'Etu'des scientifiques d'Angers,
H'l24,

Bùlletin de la Société des Sciences, Lettres'et B éa.ux '
A rts de Cholet, 1924.
Bulletin de la Société archéologique de ,Tarn-et-

Ga1'onne, l. LI et Ln (19.23 et 1 924).
Congrès archéologique de France, 'LXXXVII· session,
tenue à Clermont-Ferrand en 1024 par la Société ft'ançaise
:O lal'chéologie.
Répertoi1'e d'art et d'archéologie, fasc. 28 (1924).'
'" Revue Mabillon, janvier 1 926 .

·8mithsonian Institution. Pu blications 281 1-2816; (1925) .

·N.J~·CRO 'L6GIE

' LE PROFESSEUR ALFRED ROUXEAU

Nous avons appris assez ·tardivemenl la mort de notre
éminent confrère le professeur Alfred Rouxeau, de Nantes,
décédé il y six mois,

Ce médecin érudit nous in téresse particulièrement puisqu'il
fut le biographe de · notre illustre compatriote Théophile
Laënnec à la famille de qui il se rattachait. Fils d'un médecin
des hôpitaux de Nantes, Alfred Rouxeau naquit dans cette
ville en 1 854; son grand-pére était également médecin. Il s'éta­
blit à N anles en 1 880, après avoir été inlerne des Mpita'ux de
Paris dansun,~ promotion . de 38 , élus seulement, celle d~

1877, où nous retrouvons, à côté du sien, plusieurs noms

très connus, comme ceux de Chauffard, Faisans,. Netter, et
Desnos (1).

Alfred Rouxeau, malgré la situation morale qu'il trouvait

à Nantes du fait du souvenir de son père, de son aménité
personnelle et de sa haute culture intellectuelle, aurait pu

prétendre à une grosse clientèle; il préféra se livrer à son
penchant pour les recherches scientifiques et historiques.
C'est ainsi qu'il devint. en 1885, suppléant, et, eri 1895, titu-

laire de la chaire de physiologie à l'Ecole de Médecine. Il fut,
en 1882, un des fondateurs de la Gazette med~cale de Nantes.
La même année, il éLait lauréat de la Faculté de Médecine
de Paris qui lui décernait une médaille d'argent. Il donnait
ensuite de nombr~uses études ou mémoires, en particulier
sur l'histoire de la médecine en Bretagne. En 1912 paraif.­
sail le premier volume de son œuvre magistrale consacrée à
Th. Laënnec. Celle étude très pOUSSée de la courte mais
brillante carrière de l'invenleur de J'auscultation mil tout à
fait en relief les qualités d'hiStoriographe qui distinguaient
le professeur Rouxeau el lui valurent J'honneur de se voir
décerner par l'Institut de France en 1921 le prix Binoux. Elle
nous valut aussi de .recevoir.la visite du maUre nantais
lorsque nous célébrâmes, à la fin de 1919, le centenaire de la
publication du Traite de l'Auscultation mediate.
L'ouvrage du professeur A. Rouxeau sur Th. Laënnec a
paru à la lioraire J .-B. Baillière, à Paris et forme deux gros
volumes in-So. Ils ont respectivement pour titres: Laënnec
avant 1806 et Laënnec après 1806.
Dans le premier volume, consacré, comme l'indique son
sous-litre, à «l'Enfance et Jeunesse d'un grand homme»,
l'auteur a voulu surtout, nous dit-il, «peindre l'homme, et
faire assister le lecteur au développemen t de celte rare et su­
perbe intelligence qui s'intéressait à Lout et excellait en tout ».

(i ) Voir la not ice consaaée au ,Iéfunt par le professeur Louis Pois­
son dans la Gazette médicale de Nantes du Hi aoùt dernier. Je dois
VII
Comme le fait remarquer ·M. le professeur L. Poisson, le
biographe de Th. Laënnec a profité de l'occasion pour narrer
une série d'évènements mal conllUS de la période révolution­
naire à Nantes, Quimper et Saint-Brieuc. Crs documents il '
les a puisés aux archives bretonnes et encore mieux à celles
de la famille Laënnec. C'est, je le rappelle, grâce aux recher­
ches d'A, Rouxeau qu'a été enfin dentifiée la maison natale
de Laënnec, rem placée depuis peu par une cons truction neu ve,

sur laquelle une plaque commémorative fut apposée en 1919.
M. le professeur L. Poisson a attiré l'attention de ses lec­
teurs sur « le charme du style correct et limpide avec lequel
il (A. Rouxeau) relie les événements, les impressions
d'enfance, les lettres familiales de celui qui devint le grand
Laënnec ». Je tiens à citer en entier ce qu'il écrit au sujet du
second volume : « Le second volume publié en 1920, est
plutôt consacré à l'œuvre scientifique de n.otre illustre com­
patriote, mais renferme aussi de charmantes pages; ne
seraient-ce que celles de la fuite à Ker-Louarnec pour y médi­
ter, y prier et y mourir, du grand homme qui sait mieux
que personne qu'il est perdu ou encore saluLte contre la mort,
les derniers momenLs et la mort le 13 août 1826.
« POUl; le monde, Laënnec n'est que l'inventeur génial de
l'auscultation; il fut bien autre chose encore; il fut l'anatomo­
patbologiste établissant d'une façon magistrale et définitive
la connexion des lésions pulmonaires et des symptômes,
découvrant la cirrhose et jetant des jours nouveaux sur la
.pathologie ; il fut un clinicien et un praticien éminent et,

dans un autre domaine, un grand caractère, un mystique et
un véritable saint.
« On a beaucoup écrit sur Laënnec, mais le livre de Rou·
xeau restera le monument durable élevé à sa mémoire ».
Je ne saurais mieux faire, en terminant cette notice sur
A. Rouxeau, que de citer à nouveau le professeur L. Poisson.
Ma conclusion sera la sienne: « Rouxeau représente bien un
de ces médecins lettrés comme en ont connu les siècles pas·
sés, moins instruits, à coup sûr, que les nôtres, guérissant
peut-être tout autant .

VIII .

« Il . sut. mener une existence bien. rare à notre ' époque

existence sans grande ambition, mais sans heUl;t èl sans
fracas, partagée entre son laboratoire, son cercle et ses
bibliothèques, existence laborieuse, mais d'un labeur paisible
et sans hâte.
. « Il meurt, emportant les regr ets de tous ceux qui l'ont
connu » .

Dr CH. PICQUENARD.

Seance du 25 Février 1926

Présidence de M. H. WAQUET, président.
Le procès -verbal de la séance précédente es t lu et
adopté sans observation. .
M. E. de Rodellec du Porzic, présenté pa r MM. LeG uen­
nec et l'abbé Guéguen (du Folgoët), esl admis dans la
Société.
MIle de Gonlaut-Biron a bien voulu joindre à sa co ti­
salion un don de cenl francs. M le Président lui exprime
la reconnaissance de la Société pour ce LLe a ide si appré­ ciable et si opportune, car notre situation financière, sans
être mauvaise, laisse un peu à désire r par suite des
dépenses exceptionnelles auxquelles il a fallu faire face
en 1925.
M. le Président rappelle la réédition récente de la
Chanson du Cidre de Frédéric Le Guyad E'r. L'éditi on es t
fort belle ; les illustra lions de l'a rtisle Garin, qui inter­
prètent fidèlement la pensée du poè te, donnent à ce bea u

li vre un nouvel attrait.
M. Savina donne lecture de la seconde partie de la
correspondance des Laënnec et des frères De La Roq ue­ Trémaria, de 1 ï 90 à 1 ï93.
M. Emmanuel Delécluse signale l'exislence de substruc­ tions gallo-romaines , près de Kerandraon en Poullan, à
l'est de la pointe de la JuIIlenL. flan s les dépenda nces
il y a une cinquantaine d'années, se trouvaient quatre
cuves en béton pO Ul' la salaison du poisson. M. Delécluse
a constaté, à diverses reprises, qu'à proximité des habi-

lations romaines se trouvaient généralement des cuves
du même genre. .
M. Waquel annonce l'inscription sur l'In ventaire supplé­
menlairedes Monuments historiques des édifices suivanls:
le porche de l'église de Guipavas datant de 1570; la cha­
pelle de Saint-Philibert de Lanvern, en Plonéour, ancien
prieuré dépendant de Landévennec ; la chapelle de
Notre-Dame de Languioua, en Plonéour-Lanvern; le
clocher de Pouldreuzic.
M. Delécluse signale que l'allée couverte de Castel­
Ruffec, en Saint-Goazec, classée comme monument histo­
rique, a été récemment endommagée par des carriers. 'Le
faiL sera porté à la connaissance de M. le Préfet. '
M. Waquetdonne lecture de quelques pages du mémoire
de M. de Kerallain sur la famille du Botdéru. M. Le Guen­
nec communique une lettre inédile, non datée, adressée
par M gr de La Marche à son cousin le marquis de Lescoët
pour revendiquer cèrtaines redevances que des vassaux
peu scrupuleux négligeaient de payer au collège eL au
séminaire de Saint-Pol.
Pendant l'Empire et la Restauration, Mme de Pompery,
retiré au châleau de Couvrelles dans le Soissonnais, resta
en correspondance avec ses amies de la Cornouaille. M ; le
vicomte de Pompery conserve dans ses archives du
château de Trémarec des lettres écrites par sa bisaïeule à
Mme de Silguy, au M esmeur, en la Forêl-Fouesnant.
Communication en sera donnée par M. de Pompery à l'une
de nos prochaines séances.
M. Le Guennec prés~nte ' : ID, ·au nom de M. :l'abbé
Saluden, de Brest, un album de lithographies et de de~sins
originaux provenant du littérateur brestois Hippol ' te

Violeau et représentant des monuments bretons, donL
quelques-uns aujourd'hui disparus ; 2° , une série de
dessins du vieux manoir du Léon dus à la plume de

M.le vicomLe deLa Messelière : manoirs de Kergaradec en
Plounévez-Lochrist, de Penanvern en Sainte-Sève, de
. Lesplouénan en Plouénan, de Keravel en Saint-Pol-de­
Léon, de Pennelé en Saint-Martin des Champs.
M. Le Guennec, trésorier de la Société, donne un aperçu
de l'exercice financier 1925. Lès charges de cet exercice
· ayanL été-relati vem8n t IO, urdes, un léger déficit était prév u .

L'assemblée vote unanimement des félicitations à M. Le

Guennec pour son 'excellente gestion.
La séance est levée à 4- heures .
Le Secrétaire,
J. SAVINA.

PublicaliO'ns rpcues :

Le Président,
. H, WAQUET.
Bulletin archéologique du Comité des Travaux his-

tOl'iques et scientifiques, année 1924, 1

livraison.
Bulletin de la Commission historique du département

du Nord, t. XXXII, 1925.

Bultetin diocésain . d'histoire et d'w'chéologie du
diocèse de Quimper et de Léon, mars-avril W26.
Canadian Archives. Documents relating to the cons­
titutional history of Canada (1759-1791), selecLed and
edited with notes by Adam Shortt and Arthur G. Doughty.
Ot~awa, 1907, in-8° (don de M .. R. de Kerallain).
Revue de Saintonge et d'A unis, XLII

vol., 1'· livraison.
, Les sources de l'histoire religieuse de la France dans

les Archives départenieidales, communales, hospita-
lières et privées~ par Henri Waquet Paris-Toulouse,
1925, in-8° de 35 p. (don de l'auteur) .

XII .

CHRONIQUE

Saint Hervé est parmi les saints bretons un des plus
populaires ; il est aussi un des plus embarrassants pour les
historiens; car, si on le trouve en honneur dans les quatre
évêchés, et même encore plus loin (1), il n'a pourtant laissé son
nom à aucun plou, c'est-à-dire à aucune groi'lse paroisse

primitive; il est partout et il n'es t spéCialement nulle part.
Il existe bien un lann, Lanhouarneau, au cœur du Léon, à
quoi s'attache traditionnellement son souvenir; c'est une
belle paroisse, pourvue d'un robuste et fier clocher du xv

siécle ; mais, ailleurs, dans la Cornouaille et le Tréguier, il
ne se rencontre que des chapelles pour perpétuer sous diver­
ses formes, Houarneau, HouarDé, Mahouarn, un nom si
honoré, si r épandu. En core faudrait-il prouvèr que ces di ver­
ses formes r ecouvrent certainement un même personnage.
C'est trés douteux. M. l'abbé Hervé Calvez, dans un élégant
petit volume qu'il a tout derniérement composé sur saint
Her vé, n'en doute pourtant pas un instant. Pour ce qui est
de Mabouarn, par exemple, il écrit: «c'est ce que nous
déclare nett~ment une piéce latine trouvée par M. l'abbé
Mével dans les archives paroissiales de Plonévez et datée de
1518: Capella sancti Hervrei, vulgo dicta sancti Mabouarn,
apud Lesvren ». Interprétation trés forcée : ce que déclare
nettement la pièce latine, c'est et rien d'autre - qu'en 1518
le clergé appelait Hervé le sain t que le peuple appelait Ma­
houarn. De même, aujourd'hui, le Diboan des simples est
l'Abibon des cler cs. Saint Hervé, dont il n'y a certes pas lieu
de mettre en doute la réalité historique, semble avoir acca­
paré, centralisé en quelque sorte à son profit, les mérites
r econnus de deux ou trois autres ermites de nom analogue

ou sien. Le fait n'a rien d'extraordinaire. L'incomparable
(1) Notamment en Al!jou au Moy~n·âge.
XIII

vogue de saint Yves ne vient-elle pas pour une grande part
de la confusion qui a été faite d'I vo (en breton Iwen), avec
Ewen, Eozcn et Erwoan ? Et cependant saint Yves est rela­
U vement r écen t, sa vie nous est rapportée par des documen ts
dignes de fO i, tandis que la vila de saint Hervé est «pure­ men tlégendaire». Ce qualificatif est de l'abbé Duine, crilique

modér é, dont M. Calvez a consullé avec fruit certaines éludes,
mais dont il n'a guère pra tiqué le Memento des sources
hagiographiques . A tout prendre, nous savons moins de
choses de saint Her vé, sur qui nous posédons un texte, que
de saints trés locaux, comme Igneau, Devet, Enéour, fonda­
teurs et éponymes de plous . Avant de raconter au long sa vie,
telle qu'elle r ésulte d'une combinaison factice de plusieurs
légendes ou traditions in vérifiables, il eût peut-être été
opportun de meUre le lecteur en garde, ne fût-ce que par
une pe Lite nole. A.i oulez donc ces considérations au livr e de
. M. Cal vez en manière de préface ; alors vous irez jusqu'au
bout, car le r écit es t adroitement agencé, clair, agréable.
D'ailleurs eette jolie légende est ancienne et instructive à
bien des égards ; il importe de la connailre tout d'abord
avant de cher cher à éclaircir les problèmes qu'elle soulève.
De la faire bien connalLre, c'est le premier mérile du livre
. de M. Cal vez.
L'autre, c'est de comprendre une seconde partie, consacr ée
au culte de saint Hervé, et oùil es t sucr-essivement traité des

documents liturgiques, des dévotions et tradilions populaires,
des églis!;)s, chapelles et sta tues, bref de tous les témoig na-

ges qui affirment l'affection de tous les bretons pour le saint
patron de M. Cal vez. L'auteur a recueilli dans ces trois cha­
pitres-là quantité de fails intéressants. En outre il n'a pas
négligé d'y joindre une illustration abondante et il a su
trouver dans les inépuisables carneL s de croquis de M. Le
Guennec une série variée de vues qui sont en parfait rapport
avec le texte. Reprocherons nous à cette iconographie de
n'être P }lS complète? Ce r eproche es t de ceux à quoi prétent
tous les travaux. Nous avons adressé à M; Cal vez une cri­

XIV
n'hésitons pas à recommander ce petil-livre à tous les ama­
teurs de choses bretonnes, à ceux qui aiment de les voir
abordées avec intelligence et avec amour .

Avec M. Jean Lorédan, nous passons de l'édification à la
-terreur. Le sympa'thique et paisible historien de Marion du
Faouët éprouve comme un fa scinanl attrait pO Ul' les gens
de sac et de corde., Sa passion devait l'entraîner vers le plus
. beau des brigands bretons, La Fontenelle. C'est ce qui est
,arhvé pour nolre plus grand plaisir. La vie, les exploits, la
fin tragique du célèbre ligueur ' sont racontés par lui
avec un grand luxe de détails et un sens très vif de la vie
dans un fort vol mile de 284 pages, orné de dix belles planches
hors texte. Quoique le sujet ne fùt pas des-plus neufs, il
n'était pas encore rebattu t.out à fait et M. Lorédan a pu,
grâce à ses recherches dans les archi ves bretonnes, décou vrir
quelques documents inédits qui avaient échappé à Mme
J. Baudry. Que M. Lorédan pardonne une critique à
notre respectueuse amitié. Il n'a 'pas assez rendu juslice à
sa devancière ; il ne la cile nulle part, même dans sa
bibliographie. Son livre pourtant a vait des mérites, de grands
mériles, et il y a tellement plus de talent dans celui de

M, Lorédan, que, vraimen l, l'édUetif Perrin ne devait rien
craindre de la concurrence. Nous -garderons, nous, l'un et
l'autre, mais nous donnerons notre préférence au second.
C', est ' là désormais qu'il faut aller chercher l'histoire

dramatique de La Fontenelle.

M. Lorédan n'a pas dù avoir connaissance à L emps pour en
tirer parti de la très co nsciencieuse monographie de

Penmarc'h qu'a écrite M. l'abbé Quiniou. Un chapitre, qui
n'est pas le moins précieux, puisqu'il concerne les manoirs,

début de l'année derniére. Le reste est bien ce que ce
morceau déLaché donnait à aLlendre. La monograpbiee~t
comprise comme il faut, c'est-à-dire qu'elle embras~e tous
les principaux faiLs de la vie du pays dans le passé, en
remontant jusqu'aux âges obscurs de la préhistoire la plus
reculée. A l'historique de la paroisse et à l'élude de diverses
chapelles se joint une Lroisième partie concernant spéciale­
ment Sainl-Guénolé qui, de 14H9 jusqu'à la Révolulion, fut une
trève de Beuzec-Cap-Ca val. Les conclusions de M. QUiniqu
prêtent à la discussion sur quelques points, nolammenl sur
la décadence de Penmarc'h, où la part est faiLe trop large à
La Fontenelle; mais parLout se manifeste un grand bon
sens et une défiance de l'exagéré, qui sont deux des plus
utiles qualités pour un historien . .M. Quiniou n'en élait du
reste pas à ses premières armes. Toules les paroisses où il· a
exercé son minisLère onl successivement bénéficié de son
activiLé de chercheur. Sa peLite monographie archéologique
de Sainl-Th6gonnec pouvaiL êlre dite la meilleure qui eûl été
publiée dans le diocèse. Si ce présenl v01ume sur Penmarc'h '

ne l'égale peul-être pas, c'est que le sujel était plus ample et

complexe.
Souhaitons que M. Quiniou conlillue dans une si bonne
voie. Souhaitons aussi que dans le clergé et dans le personnel
de l' enseignemen t public ou privé il susciLe des imita leurs.
Nul n'est mieux placé qu'un recteur ou un inslituleur pour
étudier à fond une commune et une paroisse, et c'est pal' des
éludes approfondies de communes et de paroisses que peu à
peu, sûrement, s'élève l'édifice de l'histoire loc. ale. Or c'est
par l'histoire locale que l'hisLoire générale se renouvelle eL
s'éclaire (1).

(i) Penmarc'h. Son histoire. Ses monuments, par F. Quiniou, recteur

Nombre de Sociétaires
au 1

Janv ier 1926 :
Societè Archéologique du Finistere
374 Exercice financier 1925

RECETTES
Cotisations des Sociétaires. -. . . . . .- . . . .
Subvenlion du Conseil Général. . . . . . . . .
Intérêt des bons de la Défense Nationale . . . .
Interêt du titre de Rente ........... .
Intérêt du titre de l'emprunt 6 a /o . ......
Intérê t. du livre t. de caisse d'Epargne . . . . . .
Ven le des collections et bulletins. . . . . . . .
Don de MI.l e de Gontaull-Biron ........ .

TOTAL ....

DÉPENSES
Impression du Bullelin e t. de la Table .....
Clichés et dessins . . . . . . . . . . . . . . .
Frais de recouvrement, timbres el ports ... .
Brochage du Bulletin ............. .
Préparation de la salle des séances, pourboires,
etc. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Indemnité du trésorier. . .......... .
- du sous-bibliothécaire . . . . . . . .
Souscription à l'achat du tombeau de Troïlus
- de Mondragon. . . . . . . . . . . . . . .
To laI. . . . . . .
Report du total des r ecelles . . . .
Excédent des dépenses . . . .
Actif au 31 décembre 1\J25 :
Livret de Caisse d'Epargne .......... .
Titre de rente 3 0 /0 ' . . . . . . . . . . . . . .
Bons de la Défense Nationale . . . . . . . . .
Titre de l'emprunt 6 0 /0' . . . . . . . . .
Espèces . . . . . . , . . . . . . . . . . . . . .
Total. . . .

L'acLif au 31 décembre 1 924 était de . . . . . .
L'actif aù 31 décembre 1925 est de ...... .
Différence égale à l'excédent des dépenses.

5.415

500 »

914 »
100»
7.04]1 »
- 6.285

fiO
166 1 5
III 05

200 »
100 »
200 »

7.152

7.041

III 180

500 »
500 »
1. 000 »
863 98
2.883

2.995

2.883 48
11 J 180
Le Trésorier: L. LE GUENNEC.
-Vu et approuv é par les Membres de la Commission des
Finances.

Séance du 25 Mars t 926

Présidence de M. H. WAQU ET, président.
Le procès-verbal de la séance précédente est lu et
.-adopté sans observation.
La publication de l'exercice financier de 1925 donne lieu
a une rectification. A l'article Prépamtionde lasalte, etc.,
-C''3st 40 fr. qu'il faut lire et non 50 fr. Rien n'est à changer
.au chiffre du total.
M. le Présidentfait part du récent décès de MM. le comte
·du Laz, de Cléden-Poher, Le Bourhis. ancien adjoint au
maire de Quimperlé, le commandant Devoir, ancien ViC8-
président de la Sociélé archéologique. Tous trois mon­
iraient un goût marqué pour les études d'archéologie et
-d'histoire. M. le Président exprime les regrets de la Société
et insiste sur l'imporLance de l'œuvre du commandant
Devoir, à la mémoire de qui sera réservée une nolice
: spéciale.

Mlle Yvonne de Kergos, de Riec, est admise dans la
Société . sur la présentation de MM. Auguste Gourcuff,
ancien maire du Trévoux, et Rodallec (de Kerlisquidic en
Riec).
Il est donné communication du programme des questions
-qui sont proposées pour le congrès que l'Association
bretonne tiendra à Auray dans la seconde quinzaine de
juin. Ce questionnaire est à la disposiLion de tous les
XVIII
M. l'abbé Pommeret, de Saint-Brieuc, a envoyé une nole'
extraite des mémoires du chanoine Lesage de Saint-Brieuc'
(publiés partiellement dans la Semaine religieuse de ce·

diocèse en 1892) et intéressant l'histoire de Mg r de La
Marche. Cette note sera publiée.
Un arrêté en date du 8 mars a classé parmi les Monu­
ments historiques (mobilier) la belle série des tapisseries.
des Flandres des XVIe et XVIF siècles appartenant au

département et conservées au manoir de Keriolet; dans
le nombre il se trouve une tapisserie, la plus précieuse,.
qui est généralement désignée, du reste sans raison,
solide, comme représentant le mariage d'Anne de Bretagne.
Un autre arrêté ministériel a inscrit sur l'Inventaire

supplémentaire des Monuments historiques (immeubles)'
l'enfeu monumental du chevalier du Louët de Quijac (XVII'
siècle), conservé dans la « chape lle des exercices» de·
l'ancien grand séminaire de Quimper.
M. le président présente de la part de M. Couffon une­ série très remarquable, malgré la petitesse des épreuves,_
de photographies de vitraux du Finistère. Celles des vi trame.
de Cuburien en Saint-Martin des Champs sont particuliè­ rement appréciables par leur :finesse eL en même temps.
par leur caractère de nouveauté. Sur le vitrail de Saint­
Divy se remarque le busle d'Hervé de La Palue, prieur­ de La Forêt, qui :fit exécuter le vitrail en 1 53l.
M. Le Guennec présente de la part de M. Surel divers
croquis de statuettes anciennes du pays de Morlaix. Lui­
même communique. d'après des minutes notariales, Ul l
marché passé en 16ï5 par un orfèvre morlaisien, Olivier­ Le Roy, connu par dive rs travaux effectués pour les
églises de La Martyre, Landivisiau, Saint-Thégonnec, etc.
Sur la proposition de M. le Président il est procédé a
un renouvellement dela commission de comptabilité. MM.

XIX

M. le Dr Lagriffe, vice-président, et de M. Chaussepied}
empêché de venir aux séances'. .
Après lecture du mémoire inscrit à l'ordre du jour la
séance est levée à 4 heures. . . . . .
Pour le Secrétaire absent :
Le Trés01'ier, Le Président,
L. LE GUENNEC. H. WAQUET.

NECROLOGIE

LE COMMANDANT DEVOIR
Le Commandant Devoir est mort le 28 février dernier. De
puis plus de deux ans il ne paraissait plus à nos séances
Frappé d'un mal cruel, ce grand laborieux avait dû renon­
cer à tout travail; mais, à la Société archéologique, dont il
fut vice-président, le souvenir subsiste bien vivant de ses
communications toujours si méthodiquement préparées, de
son enthousiasme scien tifique, de ses articles fortement do­
cumentés sur la prébistoire armoricaine. Dans ce domaine
- spécial sa mort fait un grand vide en Bretagne, un vide que
personne, pour l'instant, ne saurait combler.
Alfred-François Devoir, né à Lorient le 25 juin 1865, était

entré-le 1

octobre 1881 'à l'Ecole navale. Quand il prit sa
retraite, à cinquante-quatre ans seulement, il était capitaine
de frégate et ne tarda pas à recevoir dans la réserve le grade
de capitaine de vaissau ; le l'r décembre 1922, il recevait la
cravate de commandeur de la Légion d'bonneur. Jusqu'à la
fin il s'intéressa aux cboses de la marine, en particulier à
l'hydrographie et à la construction navale ; de nombreuses
notes relatives à la stabilité des cuirassés, à l'artillerie, aux

ce sens et son zèle au service, Sa formation scientifique
générale, et aussi l'habitude de l'observa Lion précise que
développe le métier de marin, le préparaient aux études
d'archéologie primitive. Vers l'âge de vingt-cinq ans il com­
mença à s'y livrer avec passion, leur réservallt la plus
grande parL de ses loisirs. Parmi ses théories, il en est de
discutables j il méconnaissait un peu la raison d'être des
1'ouilles et n'en voyait que l'effet trop ordinaire, non pas

nécessaire, la ll'..utilation, parfois la destruction, des monu-
ments eux-mêmes. Ce qui était indiscutable c'était son
application au travail, son dévouement que rien ne découra­
geait, l'étendue de ses investigations sur le terrain, la
rigoureuse exactitude avec laquelle il décrivait et s'efforçait
de caractériser les faits qu'il avait minutieusement observés.
Rien ne lui était plus étranger que cet espèce de charlata­ nisme qui fleurit si aisément dans les jardins de la préhistoire j
toute son ambition allait à faire entrevoir un peu de vrai.
Cetteambitionn'aurapas été frustrée. L'œuvre ducomman­
dant Devoir complète en la corrigeant celle de Paul Du
ChâLellier (1). Pour tout ce qui COll cerne l'architecture méga­
litbique elle se caractérise par un sensible changement de
méthode j elle pose d'excellents principes. D'abord conserver

les monuments: c'était sa formule favorite. Cela ne semble-
t-il pas tout simple? Le commandant Devoir, qui a tant
bataillé pour sauvé des dolmens, des galeries dolméniques, des
menhirs, des alignements, savait combien cette chose simple
exige d'attention, de peine et d'insistance. Nulle vigilance
n'égalait la sienne. Ceux qui, dans l'avenir, s'appliqueront,
peut-être avec plus de bonheur que lui, aux problèmes qu'il
aspirait à résoudre, ne manqueront pas de se dire j «Son
imagination, qu'il avait vive, a pu l'entraîner loin, trop loin j
mais, sans ses relevés précis, 1'ans ses remarques ingénieuses,
sans son action obstinémënt conservatrice, où en serions
nous? »
Et ce sera justice, H, WAQUET.
Séance du 29 Avril 1926

Présidence de M. H. WAQUET, président

Le procès-verbal de la précédente séance est lu et
.adopté sans observation .
M. le Président annonce le décès de M. Barbe, notaire,
.ancien maire de Moëlan. Très dévoué à la cause de
l'archéologie, notre confrère sut en toutes circonstances
protéger les monuments de sa commune, et parfois les
sauver de la desLruction.
Deux membres nouveaux sont reçus dans la Société :
MJle Marguerite Keryvel, agrégée d'histoire, professeur
.au lycée de filles de Brest, présentée par M. le Président
,et Mile BabIet; M. l'abbé Jean Toulemont, professeur
.d'histoire au collège Saint-Yves à Quimper, présenté
par M. le Président et M. le chanoine Pérennès.

M. le Président fait remarquer l'intérêt que présentent
'pour la documentat.ion historique les joumaux locaux
anciens. On ne saurait trop recommander aux personnes
.qui en possèdent de les conserver, ou mieux, de les
verser aux Archives départementales. Ils re~teront ainsi
à la disposition des chercheurs.
M. Savina fait espérer un premier don (~séries impor-:
tantes du Journal de Châteaulin 1R39-40 et 1890).
Les édifices suivants ont été récemment inscrits sur
l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques:

XXII
Bannalec; la fontaine et le calvaire de Notre-Dame de '
. Bonne Nouvelle à Locronan; l'ancienne chapelle de
Notre·Dame du Portail et la caserne Hervo, à Concar-

neau ; le calvaire situé près de l'église de Guimaëc; le-
calvaire de Cléden-Poher; la chapelle Saint-Roch et
Saint-Philibert en Moëlan; l'ossuaire de la Roche­
Maurice; la chapelle, la fontaine et le calvaire de Saint­
Vennec en Briec.
M. E- Delécluse annonce que les fêtes du cAlltenaire de
, Laënnec auront lieu à Ploaré le 12 août prochain et
invite, a'J noru du Comité, le bu;'eau de la Société
archéologique à y assister. .
, Un aulre centenaire, celui de la Société polymathique
du Morbihan, doyenne des associations bretonnes, sera
célébré à Vannes les 25, 26 et 27 mai. Tout le possible

sera fait pour que la Société archéologique du Finistère
y soit représentée par un membre du bureau.
. Une lettre de M. l'abbé Guéguen, recteur du Folgoët,
fait part du grave danger qui menace à la fois son église
et les deux écoles toutes proches. Le mauvais état du:
paratonnerre et de diverses parties de l'édifice appelle

des réparations urgentes, pour lesquelles des ' crédits
ont été votés. Une démarche sera faite auprès de M. le

Préfet pour demander l'exécution immédiate des travaux.
, M. Savina donne lecture d'un mémoire sur Messire·
Alleno de Kel'sallic, vicaire perpétuel de Plozévet, mort
en 1729. Cette étude paraîtra dans le Bulletin.
M. le Président fait circuler une gravure du XVIIe siècle·
appartenant à Madame La Caze de Kerguvelen, et qui
représente le port de Concarneau à l'époque deLouisXIV.
M. Le Guennec montre une vue d'ensemble, relevée
par lui, du vieux manoir de Kerobezan, en Briec, qui vil

naître en 1680 François-Hyacinthe de La Fruglayè de-

XXIII
. M.Cormier lit une note illustrée de croquis sur trois
grqupes de mégalithes ruinés, qu'il a découverts à la

Forêt-Fouesnant. '

,. M. le Dr Hardouin ,donne communication d'un beau

manuscrit .in-folio sur vélin, ,de , 1569, contenant la,
généalogie de la famille de Sanzay, avec dédicace en
vers de Ronsàrd, et , riches enluminures rehaussées d'or
et d'argent. Ge manuscrit provient des archives du
château de Kerézelec en Tréfiévénez.
" M. Savin a présente un petit livre d'heures du XV" siècle,
~ncomplet, 'mais de facture très soignée, . manuscrit, sur
parchemin, avec lettres ornées, et deux jolies miniatures.

M. le Président signale un article du Journal de Rouen

dans lequel, à propos de la réception de M. Guey, ancien

conservateur qe nos musées, à l'Acad,émie des Sciences,
Arts et Belles-Lettres de RoueIl, il a été fait par le
Président del'Académie, un charmant éloge de Quimper.
" La séance est levée à 4 heures. . , , ,

Le Secrétaire, Le PI'ésident,
M. BABLET. H. WAQUET.

SOUSCRIPTION POUR L'ACHAT DU T

DE TROILUS , DE MONDRAGON

Docteur
et Mme F.
M. Eugène JACQ ..
Mm" PAVILLON.

Liste supplementaire
CHAUVEL .

A reporter. . . .
EAU

50 fI'.

XXIV

Report. . . . 65 fr.
Mmes DEROUX. . . . . .
MARIN-CHANCERELLE. . .

PARC-CHANCERELLE (2

versement) .....
Ch. GuroMAR. . . . . . . . . .
Michel PERRON. . . . . . . 5»
DURAND. . . . . . . . . . . ' . 5»
LE BOURHIS. . . . . . . . . . . .
LANDRElN. . . . . . . . . . . .
LE BOËDEC. . . . . . . . .
JONCOURT. . . . . . . . . . . . .
BLONDEAU. . . . . . . . . . . . . . .
F. MOUÉZEN ............
HOTTE. . . . . . . . . . . . . . . . . . .
M. GIRAULT. . . . . . . . . . . .
GuÉG AN. . . . . . . . . . . . . . . . . .
LE DANTEC. . . . . . . . . . .
LIOT.. . . . . . . . . . . . . . . . . . .
TROALEN . . . . . . . . . . . . . .

E. M OUEZEN.. . . . . . . . . . . . .
Total. . . . .

10 . J)

183 fr.
Total des listes précédentes. . . " 6.248 fr.
Total général. . . .. 6.431 fr.
N .-B. Les 1.3 dernièl'es souscriptions ont été recueuillies à
Quimperlé et dans les environs par les soins de M. J. Jonconrt, à qui la
Société adresse, ainsi qu'à tous ceux qui l'ont secondée dans cette affaire,
ses biens vifs remerciements.

Seance du 27 Mai

1926

Présidence de M. H. WAQUET, président.
Le procès-verbal de la précédente séance est lu et
adopté sans observation.
Mlle Anaïs Béziers, de Tréboul, présentée par Mme Paul
Béziers et Mme Pavillon, esl admise dans la Société.
M. le Président salue la mémoire d'Anatole Le Braz,
dont la mort récente atteint tous les Bretons. Notre

confrère M. Daniel Bernard, qui put le voir peu avant sa
fin, évoque ses souvenirs en une lettre émue, dont il est
donné lecture.
.. Le Comité formé pour élever un monument au maître
disparu songe à le placer dans notre ville, où Analole
Le Braz vécut près de vingt années, qui furent les plus
fécondes de sa carrière. Les membres présents s'associent
à l'hommage exprimé par M. le Président et approuvent
pleinement le projet à l'étude.
Les ruines du château de Rustéphan, en Nizon, près de
Pont-Aven, viennent d'être inscrites sur l'Inventaire sup­
plémentaire des Monuments hisloriques.
M. Waquet, étudiant le tombeau qui, au Muséearchéolo­
gique de Quimper, passe pour être celui de Françios du
Chastel, marquis de Châteaugal, démontre que la statue
date de 1638 et représente Auffray du Chastel, mort en
1637, fils du précédent.

XXVI

presbyLère la staLue en bois de N.-D. du Folgoët qui,
jusqu'en 1 888, é1 ait offerte à la vénération des fidèles.
D'aulre parL, il es père pou voir recons Li tuer un ~a l vaire
da té de 1543 dont les débris gisent actuellement dans la
cour du presbytère. Il en a déjà rasse mblé de nombreux
éléments. Il communique les croquis de quelques éc ussons,
et en signale nn autre aux armes de Penmarc'h et Coali vy,
portanL la devise (l. Prest we» (il serait prêt), récemment
découvert au châ teau de Pen marc'h.
M. Le Guennec fait passer le dessin de curieux signes
en creux ou en relid gra vés sur les dalles de l'église
Saint- Nonna, en Penm arc'h. Ces monogrammes , ancres,
barques, outils, e tc ... , seraient, dit-il, des sorles « d'ar­
moiries roturières» qui distinguaienL les tombes en rappe­ lant le nom ou la profession des défunls. D'autres marq ues
du même g(\nre se voient sur les murs du moulin de
Sainl-Allouarn, en Guenga L.
M. Delécluse ra ppelle qu'une dalle pareillement g ravée
a été trouvée par des paysans près de la chapelle
Saint-Viau.

M. Jon court, de Brasparts, a envoyé le schém::t de
quatre cha mbres souterraines découvertes en 1914 à
Nestavel- Bihan, en Brennilis, et non encore explorées.
Trois sont circulaires, la quatrième r ectangulaire ; elles
communiquent par un étroit couloir.
M. le président retrace les différentes étapes de l'ex­
cursion organisée le 24 mai par le Syndicat d'initiative et
à laquelle ont participé bon nombre de membres de la
Société archéologique. A ce propos, il déplore la dis pa­ rition de plusieurs beaux arbres qui encadraient très
heureusement la chapelle des Trois-Fontaines, en
Gouézec, et exprime l'espoir que la municipalité, qui a
par ailleurs donné déjà des preuves de l'intérêt qu'elle
XXVII
bientôt de nouveaux plants à la place de ceux qui ont
été abattus.
M. Genêt, ingénieur en chef des Ponls et Chaussées,
présent à la séance, fournit d'intéressantes précisions
sur le grand pont suspendu de TArénez dont il a dirigé
l'achèvemont. Cet audacie'JX ouvrage d'art ouvre désor­
mais au tourisme une région peu connue et d'accès difficile.
Un projet d'excursion d'une après-midi aux environs
immédiats de Quimper sera mis a l'étude.
La Société, émue par l'annonce d'un projet de cons­
truction à usage commercial, qui menace de défigurer
l'un des coins les plus pittoresques de Quimper, émet le
vœu que toutes démarches soient faites pour conserver
au cours du Stéïr, dans la traversée de la ville, sa physio­
nomie traditionnelle.
La séance est levée à 4 heures.

Le Secrétai?'e, Le J>1'ésident,
M. BABLET. H. WAQUET.
Annexe au Procès-Verbal
LES RUINES ROMAINES DE KERANDRAON
EN POULLAN

J;lernièrement M. Keri vel, propriétaire au village de Keran-
draon, pointe de la Jument, me prévenait qu'il allait niveler
et cultiver une parcelle de terre où se trouvaient des ruines
romaines.

. J e me rendis sur les lieux et constatai qu'il s'agissait de
quatre cuves pour la salaison du poisson, situées à flanc de
falaise, faisant partie d'un grand établissement gallo-romain.
Après avoir recommandé à ' M. Kerivel de vouloir bien

XXVIII
recueillir avec soin les objets qu'il pourraiL trouver dans les
terres formant tertre qui proviennent de fouilles anG iennes,
ce qui rend bien faible l'espoir de découvertes intéressantes,
j'ai consLaté que le comblement de ces cuves qui s'effritent
chaque jour ne pouvait qu'en assurer la conservation; j'ai
pensé qu'il serait uLile, avant que disparaissent les derniers
vestiges de cette occupation, de r ecueillir des r enseignements
sur l'ensemble des ruines qui étaient encore visibles il y a
quelques années et que j'ui moi-même r econnues il y a 50 ans.
A l'Est de la pointe de la Jument et protégé par ce promoll­
toire, existe 11.n r enfoncement formant port, abrité des vents
du Nord-Ouest à Sud-Ouest en passant par le Sud; les marins
le nomment Pors-Malvès ; au-dessus, àfianc de coteau , avaieni
été consLruite des cuves enduites de 5 à 6 centimètres de
ciment, dont les angles étaient arrondis pour fa ciliter le
curage.
Sur le plateau, dan s le Sud, existait une grande villa qui,
d'après ce que j'ai vu autrefois et que M. Kerivel m'a confirmé,
couvrait une surface de 25 à 30 mètres de long sur 12 à 15
mètre:> de large.
Dans la partie Est se voyaient les fondations de chambres
ayant environ 3 m. 50 x 3 111. 50; les murs avaient une épaisseur
de 0 m. 35. Ces chambres ouvraient à l'intérieur qui devait
former péristyle et M. Kérivel m'a dit en avoir vu les seuils
usés par le passage des habitants.
Le champ où se trouvaient ces ruines ayant été cultivé,
il y a déjà longtemps, L outes traces de constructions ont
disparu et les pierres ont servi pour èlever des clôtures.
Elles indiquent par leur faible volume des murs de petit
appareil et par leur couleur r ouge la trace du feu qui a sans
doute consumé la villa lors des invasions normandes (l).
Ce port n'est pas le seul qu'on trouve sur le pourtour de la
baie de Douarnenez. Sur la même côte, nous avons le port de

(i ) L'on voit encore sur un assez long parcours et avec sa largeui' de
8 à iO mètres, la voie ramaille qui , s'embranchant à Poullan sur la voie

XXIX

Brézellec, P or s-Piron ~ ; dans le fond de la baie Tréfeuntec
avec cale de halage et ruines romain es, etc.
A gauche de la roule de Kerandraon, en face du village
de Ker-Menhir, on voit un champ litléralement pavé de
débris de poteries grises, qui sembleraient plutôt dès
poteries gauloises. EMM. DELÉCLUSE.
PUBLICATION D' UN INÉDIT DE LAËNNEC
Dans son livre sur Laënnec, notre regretté confrére, M. le
Dr Rouxeau, parlant de la « conversion » de notre illustre
compatriote, r aconte qu'il ful admis, le 27 mars 1803, dans
le sein de la Congrégation fondée par le P. Delpuits ; puis il
aj oute :
« M. de Grandmaisoll posséde le manuscrit d'une confé­ rence qu'il fit à une des séances ordinaires de la Société sur
la Voie, la Vérité et l a Vie » .
En considération de l'importance que M. Rouxeau a.ttri­
buait à cette conversion, j'exprimais, au cours du compte
rendu que je fis de son livre dans le BulleLin de 1921, le regret
que notre confrère, au lieu de partager la vie de Laënnec
par l'année 1 806, où il commença à faire de la clientéle, n'ait
pas, plutôt, choisi l'année de la conver sion, 1803.
M. Rouxeau, pour répondre à celte remarque, m'écrivit
une lettre où il me donnait les raisons qui convenaient. Il
ajoutait ;
« Je regrette de n'être pas arrivé, malgré toutes mes
t entatives, à mettre la main sur la conférence de 1807,
la Voie, la Vér ité et la Vie. On ne trouve pas touj ours, en
pareil cas, toute l'assistance désirable et le manuscrit. de
Laënnec a dû filer à l'étranger avec les archives de la Société
de Jésus ».
Or, M.le Dr Henri Bon, de Besançon, membre de la Société
médicale de Saint-Luc. Saint-Côme et Saint-Damien, plus

xxx
mains; il l'a communiqué à ses confrères de la Société à
Besançon et à Paris, il en a pris copie et il vient de le publier.
D'après les renseignements que M. le D" Bon a bien voulu
me fournir, il est bien exact que M. de Grandmaison a eu
communicat ion. de cette conférence, il y a plus de trente ans
(et ne la possédait point, comme l'a cru M. Rouxeau) et que
le manuscrit en est passé en Angleterre avec les archives de
le Société de J ésus.
C'est donc de Canterbury qu'il en a r eçu communication.
La confér ence, rédigée sur le papier bleuté de l'époque, que
vous connaissez tous, de l'écriture nette et ferm e si carac­
térislique de Laënnec, es t reliée dans un volume contenant
une trentaine d'autres confér ences. La date n'en est pas indi·
quée ; mais, sous le litre de la feuill e de garde, figure cette
annotation de la main du P. DelpuiLs ; « Par M. le Dr en
médecine Laënnec » ; ceci autorise donc à la situer postérieu·
remen t au 11 juin l801, date de la soulenancede thèse. Jene
sais sur quel indices M. le Dr Rouxeau s'était appuyé pour
attribuer à cetle conférence la date de 1807 : nous savons.

seulement, pour cette année-là, qu'il fut nommé vice-préfet
de la congrégation Sancta Maria auxilium christianorum.
Nous devons être reconnaissants à M. le Dr Henri Bon
d'avoir assuré par l'impression (1) la conservation et la
diffusion de cet inédit de Laënnec qui complète heureusement
le Lravail de M. Rouxeau.
A vrai dire, la conférence de Laënnec n'a point de titre,
mais elle déb uLe par ce passage de Saint-Jean, dont elle est
une paraphrase : « Ego sum via, veritas et vUa j nemo vend
ad Patrem sine per me ».
Il ne semble pas, comme l'avait cru M. Rouxeau, que l'on
puisse parler véritablement d'une conversion de Laënnec. En
réalit6, le neveu et ancien élève du chanoine Michel-Marie­ Alexandre Laënuec, curé d'Elliant, n'a fait, dès même 1801,
que renouer avec des habitudes anciennes, qu'il avait tou-
(i ) Laënnec par le Dr H. Bon dans la collection « Les grands catho­
liques des XIX

et xx

XXX!

jours regardées d'un œil bienveillant; il n'avait pas attendu
le Concordat pour reprendre des pratiques que, seule, la
Terreur avait interrompues. Au vrai, Laënnec est toujours
resté ce qu'il a été: égal à lui-même ; il n'avait pas à être
toucbé d'une grâce qui ne l'avait jamais abandonné et le
« medicus pius» dont s'émerveilla Pie VII n'était pas un
néophyle. .
Dr LAGRIFFE.

MARCHÉ POUR LA CONFECTION D'UN RETABLE
EN 1675
J'ai trouvé en 1924, dans les riches minules de l'élude de
Me de Lafrorest, nolaire à Morlaix, l'acte d'un marché passé
« entre vénérable et discret Messire Cbarles Beuret, sieur
recteur de la paroisse de Cavan, evesché de Tréguier, d'une
part, et les sieurs J ean Le Déan et PierTe Le Déan, maistres
sculleurs demeurant en la ville de Quimper-Corentin, ville
close» le 1 er décem bre J 675. Par ce marcbé, les frères Le Déan
s'obligent « de faire et construire un tabernacle avecq ses
ornementz, avecq un reltable avecq ses ornementz eL figures
d'un Saint-Cavan, pattron de ladite paroisse, portant le cbef
en la main droite et une palme en la main gaucbe, et deux
anges de quattre piedz de bauteur, le tout de bois de cbesne
ou châtaignier, bon, loyal et marcband, que lesdits Le Déan
s'obligent fournir et mettre en place suivant le des sain ...
dans le mois de septembre suivant venant, ou plus tost sy
faire se peult, et ledit recteur faisant pour les fabriques et
général de ladite paroisse. . promet payer, renêtre et faire
avoir ausdits sieurs Le Déan la somme de cinq centz livres
tournois ... et outre· s'oblige ledit sieur Recteur faire faire
les cbarrois requis et nécessaires, et, outre ledit dessain,
feront lesdits Déans une bordure autour dudit Image de
Saint-Cavan, qui portera une chasuble, et un Nom de Jésus
au haut, à quoy faire et tenir, etc ... (signé) Beuret, recteur

XXXII

sculteur Le Roux, n. r. M. Primaigné, notaire 1'Ogal.
M. le recteur de Cavan (commune du canton de La Roche­
Derrien, arrondissement de Lannion, Côte-du-Nord) a bien
voulu m'apprendre que le retable des frères Le Déan existe
encore dans son inlégrité. Ces artistes nous sonl connus par
d'autres œuvres. Ils confectionnèrent en 1672-1673 les ma-

gnifiques retables de Sainte-Anne et de Saint-Pierre dècorant
l'église de Pont-Croix, et M. l'abbé Cornou leur attribue
aussi l'admirable groupe de la Cène placé au-dessous de
l'autel du Sacré-Cœur dans la chapelle du chevet de la même
église, pour laquelle un Le Déan cisela en 1 663 ou 1 664 les
statues de la Trinité et de Saint-Jean. Les registres de Saint­
Sauveur de Quimper contiennent, de 1 674 à 1678, la mention
du baptême de trois enfants d'honorable homme Pierre
Le Déan, maître sculpteur, et de Demoiselle Marie Olliveau.
Jean Le Dèan et sa femme Marie Le Normant y figurent
comme parrain et marraine. Ces deux frères n'étaient pas
les seuls artistes de leur nom. François Le Déan confectionna
en 1674, pour l'église des Carmes de Pont-l'Abbé, un taber-'
nacle que le donateur, René Drouallen, sieur de Lesnallec,
paya onze cents livres (1). Honorable homme Yves Le Déan,
maitre sculpteur dela ville de Brest, mourut accidentellement
à Plougastel-Daoulas (peut-être en posant les riches retables
qui existent dans celte église et donl il pourrait êlre l'auteur)
et il y fut inhumé le 18 avril 1675.
L. LE GUENNEC .

Seance du 23 Juin '1926
Présidence de M. H. WAQUET, président.
Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopLé
sans observation,
M. le Dr Picquenard vice-président, s'excuse de ne pou­
voir assister à la séance.
M. Waquet se fait l'interprète des regrets qu'éprouve
la Société archéologique de la récente disparition de
son président d'honneur, M. le chanoine Abgrall, décédé
à Quimper le 10 juin, da.ns sa quatre-vingtième année, des
suites d'une longue maladie M. le président retrace la
carrière, loute de devoir et de labeur, du vénérable défunt.
Son discours sera publié en annexe au procès-verbal.
En terminant, après avoir donné lecture de lettres de
condoléances émanant de la Société Polymathique du

Morbihan et de la Soéiété Laënnec de Quimper, M. W a-
quet propose de suspendre la séance en signe de deuil.
M. l'abbé Bernard, recteur de Saint-Jean-Trolimon,
présenté par M l'abbé Le Beuz, recteur de Pluguffan, et
M. l'abbé Quiniou, recteur de Penmarc'h, est admis dans
la Société .
. Le vœu émis par la Socifi lé, dans sa précédente séance,
relativemen t à la prolection de la physjonomie tradition­
nelle du cours du Stéir entre le ponl Médard et le pont
Astor, a été transmis par M.le Pré~ident à la Commission

municipale compélente.
XXXIV
Un membre de la Société fait savoir que le cimetière dEI
Saint-Hernin, naguère si pittoresque avec sa ceinture
d'arbres, son mur d'enclos coupé de portes à piliers et
son ossuaire, a été complètement dégradé par la munici­
palité de celte commune. qui n'a épargné l'ossuaire que
pour lui adjoindre une bâtisse de style baroque, servant,
paraît-il, de mairi e. De même, aux chapelles de Lan­
nélec et de Guénily, en Pleyben, la municipalité a fait
couper les plus beaux arbres des bosquets qui entouraient
ces oratoires, en décoraient le siLe et en protégeaient les
toitures conlre les intempéries. La Société émet le vœu
que M. le Préfet refuse dorénavant toute autorisation de
cegenre, portant atteinle au charme touristique du dépar­
tement et ne pouvant que hâter la ruine de ces sanctuaires
dont beaucoup offrent un réel intérêt archéologique et
artistique.
Les édifices suivants viennent d'être inscrits sur l'Inven­
taire supplémentaire des l\'lonuments historiques : une
maison du XVIe siècle à l'entrée du bourg de Goulven;
la chapelle de Saint-Jaoua, en Plouvien ; les restes du
chàteau de Trémazan, en Landunvez; six maisons à
Landerneau comprenant: la façad e de la maison sise rue
du Commerce, n° 3 ; la façade de la maison sise rue du
Port, n° 12 ; les façades sur rue de là maison sise à l'angle
de la rue du Pont et du quai de Cornouaille; la maison
sise place Saint-Thomas, n° 3; la maison de bois sise place
du M3rché, n° 8 ; la maison sise au coin des rues du Com­
merce et de la Rive.
M. le Président présente une brochure que notre con­
frère M. le cha:noine Pérennès vient de publier sur la
chapelle de Coadry dans la commune de Scaër.
Mme Parc-Chanterelle a communiqué une analyse et
divers extraits d'un ouvrage de Julien Furie, avocat a
xxxv
Chapelain, Benserade et autres fameux ({ épistoliers» du
grand siècle. Cet ouvrage, conservé à la Bibliothèque
Nationale à l'état d'exemplaire unique, a pour litre: Les
Alternatives du sieur duRun Fw"ic ou mes lange agréa­
ble de lettres etc . . . , Quimper, J. Hardouyn, imprimeur
et libraire, 1668. Plusieurs de ceB lettres, écrites à des
personnages marquants de laCornouaille ou du Léon, ont,
malgré leur préciosité, d'intéressants passages et dénotent
surtout le peu d'estime dans lequel Julien Furic tenait
l'esprit et le goût littéraire de ses compatriotes.
M. Le Guennec présente un croquis de la croix dite
Croaz-ar-Born, sur la roule de Quimper à Châteaulin,
en Sainl-Coulitz. Son fût cylindrique est coupé de nervu­
res entrecrQisées et semé d'hermines. Sur la face Est du

dé sont sculptés en relief une épée, un marteau et une
enclume. Cette croix semble dater du XVIe siècle et pour­
rait avoir été érigée parles soins d'un .armurier, qui y a
mis les instruments de sa profession.
M. Le Guennec a relevé sur la croix processionnelle de

Lannédern, datée de 1620, la marque de l'orfèvre morlai-
sien François Lapouz, formée des initiales F eL L séparées
par une hermine et surmontées d'un oiseau (Lapouz en
breton). Sur le pied de celte croix, un écusson bandé de
six pièces est celui des seigneurs des Tourelles en Lan­
nédern, du nom de Lézormel. Le même blason timbre
aussi les clefs de voûte et les sablières de l'église.
La séance est levée à 3 heures et demie.
POUl' le secrétaire empêché :
Le Trésol'ier, Le P1"ésident,
XXXVI
Publications reçues ;
Analecta Bollandiana. t. XLIV, fasc. 1 et II, 1926.
A nnales de La Société historique et archéotogique de
Château- Thierry, 1922-1925.
A rchaeotogia (;ambrensis. Vol. LXXX. part 2, 1925.
Bolle/tino deUa Società piemontese di archeologia e
belle-arti Luglio-dicembre 1925.
Bulletin archtiologique du r:omité des travaux histo-
1"iques, 1\)24. 2" livrai~on.
Bulletin de la Société des .4 ntiquaires de l'Ouest,
4" trimpsLre 1925 et 1" de 1920.
Bulletin de la Société d'A l'chéologie et de statistique
de la Dr61'ne . janvier eL avrilIH26.
Bulletin de laSociétépotymathiqueduMorbihan, 1925.
Bulletin diocésain d'histoire et d archéologie du dio-

cèse rie (juimper et de Léon, mai-juin 1926.
Bulletin historique et philologique du Comité des
travaux histo>'iqut s. Année 1924.
Bulletin· historique et philologique du Comité des
travaux historiques, tables générales (181::52~ 1915),
par Gaston de Bar.
Comment s'éteignit un vieux nom breton. 1. Les
derniers des Botrléru pa.l' A. et K. (extrait du Bulletin
de la Société polymathique du Morbihan, 1925).-
11. Les Montendre et les Bougainville par A . . et K.
(extrait du Bulletin de la Société archéologique du
Finistère, 1Ç)~6 ) . Don de M. R. de Kerallain .

FfJrnvannen meddelanden fran K. Vitterhets historie
och ùntikuitets Akadr mien. 1925.
RI-vu p. Mabillon. avril-juin 1926.
XXXVII

NECROLOGIE (1)
LE CHANOINE J.-M. ABGRALL (2)
La Société archéologique est en deuil. En la personne du
chanoine Abgrall, qui, aprés l'avoir présidée effectivement
pendant onze années. en avait été naguère élu par accla­
mation président d'honneur, nous avons perdu celui de nos
confrères qui, à nos . yeux comme pour la foule, la repré­ sentait le mieux, la personnifiait en quelque sorLe. Nul Ile
jouissait à Quimper ne pourrais-je pas dire dans le dépar­
tement entier? d'une popularité aussi étendue et hon o­
rable. Personne ne l'avait approché qui ne le vénérât, ne
l'aimât. Car il était bienveillant, simple, dévoué à ses amitiés
comme à ses devoirs, franc, d'une franchise un peu brusque
parce qu'elle était entière, ennemie décidée de toute affecc
tation, de toute emphase. Et en même Lemps on ne pouvait
ne pas reconnaître en lui l'excellent prêtre, dont la cbarilé,
aussi prudente que vive, avait forcé l'estime et le respect de
ceux qui partageaient le moins sa foi ardente .

Ainsi, très justement; apparaissait-il à tous. Mais il y
avait un endroit où l'entourait une affection, sillon plus
profonde, au moins plus ancienne, plus continue, plus
familière aussi et presque filiale ; c'était à la Société archéolo­
gique du Finistère. Au chapitre de Quimper, dont il devinL
doyen en 1915, il appartenait comme titulaire depuis 1 905 : à
l'hospice de Quimper, où il exerçait le ministère d'aumônier,
il appartenait depuis 1886. Mais à notre société il appartenaiL
depuis les temps héroïques de la fondation, et, sauf la
période durant laquelle, professeur à Pont-Croix, il se rend ail
rarement au chef-lieu, on citerait peu de séances où il n'aiL
assisté, bien plus, participé de son érudition. Quel « cursus
(i) Discours prononcé à la séance du 27 juin.
(2) Jean-Marie AbgraIl, né à Lampaul-Guimiliau le 22 juin i8iJ,6,
XXXVIII
honorum » , si j'ose dire, plus complet, plus régulièrement
parcouru 1 Sècr étaire en 1 893, vice-président en 1897, prési­
dent en 1912, finalement, en 1 923, président d'honneur. Et il
avait été le confrère d'Aymar de Blois, de Louis-Marie de

Carn é, de Le Men. de Luzel, de La Villemarqué, d'Anatole
Le Braz ; il avait été à Kernuz l'hôte etl'ami d'Armand et de
Paul du Cbàtellier. Il restait comme le témoin très informé,
très accueillan taux nouveaux venus, d'un demi-siècle de
labeur incessa nL et de recherches fructueuses.
Son œuvre, uniquement consacrée à l'archéologie pure,
c'est-à-dire à l'étude directe des monumenLs du passé, indé­
pendamment de l'histoire, a pour point de départ un goüt
marqué pour le dessin. Né à Lampaul-Guimiliau, au cœur
de ce fier pays Léonard, qui conserve quelques-uns des plus

hauts chefs-d' œ uvre de l'art breton, le jeune abbé Abgrall,
de bonne heure, attacha sur nos clochers, nos porches, nos
calvaires, des yeux émerveillés. L'esprit des pieux artisans
an tiq ues se réveillait en ce bon fils de la terre bretonne. Il
n'avait r eçu que l'instruclion du séminaire, solide et sérieuse,
mais spéciale et tout ét.rangère aux choses de l'art. Il la
compléta comme il put pal' des études personnelles, que
facilitaient ses aptitudes naturelles et, ne l'oublions pas, que
stimulait certainement son zéle sacerdotal. Sa voie propre
était trouvée : il ne se désintéressera pas de l'archéologie
profane ; le cas échéant, il apportera aux préhistoriens, aux
fouilleurs des ruin es gauloises et romaines, une collaboration

utile, des observa lions dont ils devront tenir compte; mais
sa vocaLion l'appelle ailleurs: il décrira, fera comprendre et
admirer les églises d'au trefois ; il Mtira des églises pour
l'avenrr. L iore d'or des églises de Bretagne: c'est le titre de
son livre principal, res té malheureusement limiLé au Finis­
tère et d'un tirage trop r estreint, mais c'est aussi le vrai
tit.re de son œuvre entiére Comment, évoquant le ton de
tendresse émue, religieuse, a vec lequel il van Lait les cal vaires
de Quilinen et de Tronoën, le clocher de PonL-Croix, le
chevet aux trois faces dentelées de l'église de son baptême,
XXXIX
le Psalmiste; « Seigneur, j'ai aimé la beauté de votre maison
et le lieu où habite votre gloire? 'i> (1).
J'ai parlé de sa Lendresse pour les œuvres de sa race. Le
principe de sa vocation archéologique est là et aussi le prin­
cipe de son succès. Ce sentimeu t, le soutenant, l'exaltant
dans son travail, le porta par dessus toutes les difficultés.
Le chanoine Abgrall s'était formé lui-même et par un persé­
vérant effort. De l'autodidacte, il avait les inévitables lacillles
et, en compensation, la fraîcheur d'impression, l'originalité,
les vues souvent pénétrantes. La matière de son étude était
pour lui, non pas, comme pour tant d'archéologues, voire de
très savants archéologues, une chose inerte et morte, mais
au contraire un monde très vivant; on eût cru qu'il
entendait les pierres lui parler. Rien de ce qui touchait aux
monull).ents de Bretagne ne le laissait froid. Aussi les
sociétés locales et régionales ne manquaient pas de se
l'agréger, cependant que les représentants de la science
officielle rendaient justice à ses mérites. Après la Société
française d'archéologie, qui lui avait décerné une grande
médaille de vermeil, l'Académie des Inscriptions, en 1906,
lui attribua pour son livre de l'Architecture bretonne une
mention honorable au concours des Antiquités de la France.
Enfin, en 1 920 un peu tard vraiment on s'aperçut qu'il
n'était pas encore officier de l'Instruction publique. Heureu­
sement les récompenses de ce genre n'éblouissaient pas
nutre mesure ce Breton indépendant; il n'avait jamais aspiré
qu'à remplir efficacement toute sa tâche. Il l'a bien remplie.
Aux côtés du chanoine Peyron, il a été le grand metteur en
train du Bulletin diocésain d'histoire et d'archéologie, que
des mains fermes et sûres sauront maintenir désormais en
bonne route. Chez nous, où il savait bien qu'on l'aimait et
où il se sentait si complètement ehez lui, il a eu la grande

(i) Les principaux édifices construits sur ses plans sont: les églises
de Tréhoul, Plogastel-Saint-Germain, Edern, Plomelin, Sainte-Anne
d'Arvor à Lorient, les chapelles du petit Séminaire du Pont-Croix, du
Likés et de Sainte-Anne de Pratanras .

satisfaction de voir la Société célébrer il y a trois ans, en
pleine prospérité, le cinquantenaire de sa fondation. Quand
il fut élu, en 1912, la liste des membres porlait 130 noms;
en 1923 elle en portait 325. Voilà des faits qui louent; ils ne
me laissent rien à dire.
Maintenant qu'il nous a quittés, le meilleur, le plus
éloquent hommage que nous puissions rendre à sa mémoire,
c'est de tâcher de nous maintenir sur ses traces. Tant qu'il
y aura ici quelqu'un qui l'aura connu, son souvenir y restera
bielf présent; à plus d'un, il nous sem blera longtemps encore
revoir à cetle table sa bonne figure à l'allure vive, dont le
relief, tumultueux sans dureté, s'éclairait si souvent d'un
sourire. Et, le revoyant An pensée, peut-être nous inspirerons
nous encore mieux des exemples qu'il nous laisse : activité,
désinté, ressement, zéle pour la vérité, amour du pays.
H. WAQUET .

Séance du 29 Juillet 1926

Présidence de M. H. WAQUET, président.

Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté
sans observation.
M. l'abbé Thépaut, vicaire au Guilvinec, présenté par
MM.. les abbés Bernard, recteur de Saint-Jean-Trolimon, eL

, Quiniou, recteur de Pen marc'h, est admis dans la Société.
M. le Président annonce la rMente promotion de M. le
Colonel Dizot au grade de général de brigade dans le
cadre de réserve; celte nouvelle est accueillie avec une
vive sym pathie par l'Assemblée, qui joint ses félicitations
à ·celles de son Président.
Ont été inscrits sur la liste supplémentaire des monu­ ments historiques: le manoir de Keronlas en Saint-Pol­ de-Léon; les deux vasques du château du Rusquec , en
Loqueffret ; les restes du château de Kergournadéac'b,
. en Cléder.
M. le Président rend comple de l'Assemblée générale
de la Société d'Histoire et d'Archéologie de Bretagne, qui
s'est tenue àRennes le 13 juillet, eLfut suivie d'une très belle
excursion aux châteaux de Combourg, de la Chesnais el
de la Bourbansais. Il y a fait, concernant' l'occupation
des Anglais dans la Basse-Bretagne à l'époque de la Ligue,
une causerie fondée principalemenL sur deux documents
inédits, dont il communique le principal: une leUre con­
fidentielle adressée par le Maréchal d'Aumont à son
xLI!
secrétaire Céberet, en novembre 1594, immédiatement
après la prise du fort espagnol de Crozon. Cette pièce,
qui montre so us leur vrai jour les rapports des deux
armées, sera publiée dans l'édition de l'histoire du
chanoine Moreau, que prépare M. Waquet.
M. le Dr Lagriffe apporte un exemplaire original de la
thèse de Laënnec, inséré dans un recueil qui contient
aussi les thèses du Dr Le Bail de Carhaix, et du Dr Guifez,
médecin chef de l'hôpital de Quimper. ..
M. le Président a eu l'occasion d'examiner de près lé
pont Sainte-Catherine, dit pont gaulois, qui franchit l'Hières
à 2 kilomètres de Carhaix, sur le trajet de l'ancienne
route de Guingamp. Les arches en tiers-point, et surtout
les puissanls éperons qui brisent le courant vers l'amont
(d'un usage très rare avant le XIIe siècle) lui semblent
indiquer une construcfion du Moyen- !1ge, qui du reste a
du succéder à un ouvrage gaulois ou romain.
Le posle gaulois à lriple circonvallation qui couronne
la butte de Suguensou (en Esquibien), sur la rive ouest du
Goyen, étant sérieusement menacé par l'exploitation
d'une carrière ouverte à flanc de colline, la Société

émet le vœu que l'Administration compétente épargne
ces ruines historiques, ainsi que la pittoresque montagne
de Ménez-Castel, leur socle naturel.
M. Victor Sure!, de Morlaix, a fait parvenir : une
aquarelle représentant les ruines du château de Lanno­
verte en Plouézoeh ; les croquis d'une grille placée au
bas du clocher de l'église Saint- Mathieu de Morlaix, et
d'une pierre gravée avec inscription, qui surmonte la
porte du presbytère de cette même église.
M. Le Guennec exhibe une affiche d'indulgences de
l'an 1633, récemmen t offerte à la bibliothèque municipale
de Quimper.
M. le Président présente l'opuscule qu'il vi8nt de

XLIII
consacrer au Musée breton de Quimper dans la collection
« Memoranda » (éd. Laurens). D'abondantes illustrations
accompagnant un texte clair et concis en font un guide
de choix pour tous les amis de notre art régional.
A l'issue de la séance, l'Assemblée se rend au Musée
de la ville, et y revoi t avec plaisir la « Noce BreLonne »
regroupée et enrichie de beaux costumes anciens.
La Secrétaire, Le Président,
M. BABLET. H. ,V" AQUET.
Publications reçues :
Archaeologia Cambrensis . Seventh series, vol. VI,
june 1926.
Bollettino della Società piemontese di archeologia e

beUe-arti, 1926, n° 1-2.
Bulletin de la Société des Antiq"1aires de l'Ouest.
2" trimestre de 1926.
Bullet(n du Comité des travaux histo1'ique. :. Section
des sciences économiques et sociales, 1921-1925.
Bulletin de la Société archéologique de Sousse, 1925-
1926.
Bulletin trimestriel de la Société des Antiquaires de
Picardie , 1925, n° 4 ; 1926, n° l.
Bulletin de la Société géologique et minéralogique de
Bretagne, tome V, fasc. 2 à 4,1924.
Bulletins et mémoires de la Société archéologique et
historique de la Charente, 1925.
Mémoires de la Société d'agriculture, sci~nces et
arts d'Angers. 5' série, 1925.
Mémoires de l'Association bretonne. Congrès de

XLIV
Recueil de la commission des Arts de la Cha1"ente-

inf érieure. Janvier-avril 1926.
Report of the United States national Museum
(Smithsonian Institution), 1925. .
R evue Mabillon, juillet-septembre i926.
Revue de Saintonge et d' A unis, 1926, ~ic livraison. .
Rivista a1'cheologia delta provincia e antica diocesi
di Como, fase. 90-91, anno 1926.
Suomen Museo Finskt Museum, XXXII, 1925.
Suomen Muinais Muistoyhodistyksen Aikakauskirja,
xxxv, 1926.

LA STATUE TOMBALE D'AUFFRAY DU CHATEL

Le Musée départemental brelon possède une curieusestalue
tombale en granit, ,,du XVII" siècle, représentant en gisant un
seiglleur de la famille du Cbàtel. Elle provient de l'église de
Landeleau. Comme le tombeau qu'elle décorait primitivement
a disparu sans laisser de traces et surtout sans que personne
en ait relevé l'inscription, le chevalier de Fréminville ·a pu
la regarder, puis la présenter comme celle de ce François
.du Châtel, marquis de Mesle, sieur de Cbâteaugal et de Lan­ deleau, qui, gouverneur de Quimperlé pour la Ligue en 1590,
laissa la ville tomber assez piteusement aux mains des
royaux (1). C'est ce personnage aussi qui avait épousé en
premières noces l'infortunée Marie de Reroulas, dont le des­
tin mélancolique fait le sujet d'une jolie ballade dans le

Barzaz-Breiz. Attribution romanesque, séduisante-'pour les

imaginations; tout le monde l'accepta sur la foi de Frémin-
ville; elle semblait en effet très acceptable. .' . .
_ (i) Antiquités du Finistère, 2" partie, p. 201..

XLV
Elle est fausse. François du Châtel avait été inhumé à
Guiclan, non à Landeleau '; il était mort, soiten 1 599 soit au
début de 1600, en tout cas pas en 1612 comme le croyait ou le
prétendait Fréminville. Nous en devons la preuve à un acte
par lequel, en date du 8 mai 1 600, son fils Vincent, en exécu­
tion du testament de son défuut pére, concède à la fabrique
de Guiclan une rente de 4 écus par an pour faire chanter un
De Profundis tous les lundis « sur le tombeau où est mis et
inhum6le dict feu seigneur de Mezle en la dicte église (1) ...
François possédai l en Guiclan le manoir de Kergoët en héri­
tage de sa mér e Marie le Scantr. C'est là probablement qu'il
était venu passer ses derniers jours.
Mais qui est donc le gisant de Landeleau? En février 1643
nne conteslation surgi t dans cette paroisse entre les seigneurs
,de M ezle et de Cbâteaugal d'une part, et ceux du Granec
d'autre part, au sujet des prééminences et droits honorifiques.
Une enquête fut instituée, dont le procès-verbal nous fournit
la réponse attendue (2 ), Tous les témoins déclarèrent que
« la tombe enlevée» et le « gendarme» gisant par dessus
avaient été exécutés et placés dans le chœur par les soins et
aux frais de Renée de La Mar~he, veuve d'Auffray du CMtet.
D'après la déposition de Jean Floch, procureur au bourg,

et qui avait été fabrique de l'6glise paroissiale l'année même
où fut faite la tombe, celle-ci daterail de 1 638, Quoique le nom

du défunt Ile soit donné nulle part, n'est-il pas à présumer
qu'il s'agit du mari de Renée de La Marche? Auffray du
ChâLel, fils de François, mourut à Cbâteaugal en Landeleau
en 1637. Les deux dates s'accordent tout à fait et cet accord
transforme la présomption en une certitude.
Auffray du Cbâleill'a dureste marqué en rien dans l'histoire.

Son père François es t, dans la brancbe de Mesle, le dernier
personnage qui ait joué un rôle un peu en vue. Auffray ne
mérite vraiment d'être nommé que pour avoir été, 'el encore

(i) Archives du Finistère, 76 G 5, fol. 6,. '

(2) Arch. d'Ille-et-Vilaine, H. Carmes de Rennes', prééminences à
Landeleau. ' - " ,

XLVI
sans souci de ressemblance, représenté en « gendarme »,
gisant SUl' une tombe« enlevée », dans l'église de Landeleau . .
Et aujourd'hui ce« gendarme» constitue une des belles pièces
du Musée breton, à Quimper.

NOTE SUR LE JANSÉNISME A QUIMPER
Le 21 octobre 1637, Antoine-Roger de Bl'idieu, archidiacre
de Beauvais, quiltait cette ville pOUl' Quimper où l'exilait
une lettre de cachet donnée le 9 octobre à la suite d'un ser­
mon d'inspiration janséniste prêché par lui à l'Hôtel-Dieu de
Beauvais, le 28 août précédent. Deux ans après, presque jour
pour jour, le 4

dimanche d'octobre 16S9, il se voyait arrèté
à Quimper, conduit à Paris et enfermé à la Bastille comme
impliqué dans une affaire où étaient inculpés plusieurs
chanoines jansénistes de Beauvais (Affaire Raoul Foy). Il
fut reconduit à Quimper en janvier 1690 et publia en 1691 un
.'l'temoire de ma prison à Quimper, «pièce très édifiante» dit
Moréri, restée manuscrite et qui n'a encore été retrouvée
nulle part. On sait que, pour demander à rentrer à Beauvais il
adressa au roi une supplique, datée de Quimper le 19mars 1693,
qui demeura sans succès ; en effet il assistait en 1695, à
Landrévarzec, au mariage de Marie-Jeanne de Kerguélen et
de Pierre-Yves du Parc (1.) Il ne rentra à Beauvais que le
25 mars 169S.
Le fait de son incarcération à la Bastille en ocLobre 16S9
est obscur: les autres chanoines inculpés dans l'affaire Raoul
Foy furent incarcérés à Vincennes; leur innocence éclata
aussitôt., on les libéra. Bridieu au contraire fut gardé à
la Bastille. Antoine Arnaud écrivait le 9 décembr e 16S9 à
M. du Vaucel (2) : «Les chanoines de Beauvais [arrêtés dans

( i) Bu Uetin diocésain d' histoire et d'archéologie du diocèse de Quimper,
i9i 7, p. 334-335.
(2) Lettre 438 de l'édition des Lettres d'A. A rnauld de i727, l.vI, p. 87 .
XLViI
l'affaire Raoul Foy) sont sortis de prison pleinement justifiés.
Leur évêque les alla quérir dans son carosse le 5 de ce mois, et
les mena souper chez lui. Mais on ne sait encore ce que devien­
dra M. de Bridieu, qui n'étoit pas avec eux, mais à la Bastille
et dont l'affaire n'avoit rien de commun avec la leur. Mais il
n'a pas été moins grossièrement calomniè par un misérable
moine Bernardin qui étoit le Pater d'une abbaye de filles
auprès de Quimper (ou dans la ville même) et dont l'abbesse
qui est une très bonne fille âgée de 70 ans, avoit désiré voir
M. de Bridieu. Il av oit de la peine à y aller, mais M.l'Evêque,
qui estime beaucoup celte abbesse, souhaita qu'il y allât, et
l'y mena lui-même. Le moine en a eu jalousie et en a écrit
au P. de La Chaise, l'accusant de dogmaLiser dans ce monas­
tère. L'évêque et les religieuses ont écrit pour sa justifi­
cation: mais celà n'a pas empêché qu'on ne l'ail amené à la
Bastille }).
Le monastère en question ne peut être que l'abbaye de
Kerlot, installée depuis 1667 au manoir de l'Isle à Quimper (1)
et qui, se rattachant à l'ordre de Citeaux, devait avoir pour
aumônier un bernardin. L'abbesse était alors «noble et ver­
tueuse dame, dame Anne Le Coigneux}) (2), la même qui,
nommée par brevet en date du 21 octobre 1658, n'avait pu
prendre possession de son abbaye qu'à la fin de novembre 1662

et par la force des armes, grâce à l'intervention du gouver-
neurde Port-Louis, sui vi de 100 hommes avec deux canons (3).
L'évêque était Franç,ois de CoëUogon, nullement ami de
Port-Royal, mais qui, plein de mansuétude et ennemi des
querelles, avait peu auparavant mis Lancelot à l'abri des
anathèmes un peu vifs des Capucins de Quimperlé (4). Quant
à Bridieu, il s'était déjà occupè des monastères de filles.
Moréri dU qu' « étant directeur des religieuses béné-
(i) A peu près à l'emplacement de l'actuel Palais de Justice.
(2) Archives du Finistère, 25 H 3.
(3) Peyron, Fondation de l'abbaye de N.-D, de Ii.erlot dans le Bull.
de la Société archéol. du Finistère, Hl89 , p. 9-i9.
(4) Bull. de la Société archéol. du Finistère, i889, p. XL.

XLVIIt
diclines de Saint-Martin de Borenc, près de Beaumont-sur­
Oise, il composa un écrit. ... sur la réformation des monas­
tères et en particulier sur l'utilité que les religieuses
retireroient, selon lui, de n'a voir pOillt de cellules séparées ».
Comme la plupart des cbanoines de Beauvais, il donnait ·dans
les doctrines de Jansénius et d'Arnauld; quand il était

accusé de dogmatiser dans le monastère, c'est parce qu'il y
faisait de la propagande jansénisle.

N. B. CeLLe note est r édigée en grande partie d'après
des renseignements communiqués par M. R. Largillière.
(Voir le procès-verbal de la séance du 29 janvier 1925).

Séance du 28 Octobre 1926
Présidence de M. H. WAQUET, président.
Le procès-verbal de la séance précédente est lu et
adopté sans observation.
Sont admis dans la Société : M. et M m ' Saint-Just
Péquart, présentés par MM. Waquet et Monot; M. le
Dr Anthony, professeur au Muséum d'histoire naturelle.
présenté par MM. Waquet et Le Guennec ; M. l'abbé
Plougoulm, recteur de Tréboul, présenté par MM. le
chanoine Pérennès el Le Guennec.
M. le Président fait part des décès de M. Pocquet du

Haut-Jussé et de M. Largillière. M. Pocquet, à qui sont
dus les 5' et 6" volumes de l' Histoire de Bretagne laissée
inachevée par la mort d'Arthur de La Borderie et Les
origines de la R évolution en Bretagne, était président
de la Société d'histoire et d'archéologie de Bretagne,
au deuil de laquelle la Sociélé archéologique du Finistère
s'associe.
M. René Largillière, docteur ès-lettres. avocat à
Beauvais, est décédé des suites d'une longue maladie.
M. Waquet rappelle la grande portée de son livre sur
Les Saints et l'organisation chrétienne primitive dans
l'Armorique bretonne. M. Largillière n'avait que trente-·
cinq ans; sa disparition prématurée prive la Bretagne,
à laquelle il s'était attaché, d'un trayailleur aussi savant

M. et M m e Saint-Just Péquart ont faU don au Musée
départemental breton d'un ensemble de 35 haches de
bronze trouvées près de la chapelle Saint-Sébastien en

Tréméoc et d'un fond de vase néolithique recueilli au
Menmeur en Guilvinec. Au cours d'un long séjour aux
îles Glénans, ils ont exploré diverses sépultures et se

proposent, l'an prochain, de continuer ces fouilles. Des
précisions seront, à la prochaine séance, données sur
ces recherches et sur celles qui ont été amorcées à l'île
du Loch par les soins de M. René BollOl·é.
A verti de l'état d'abandon où se trouve le tumulus de
Ty-ar-Boudiquet, en Brennilis, propriété de la Société, M .

le Président est intervenu auprès du maire, M. Le Toullec .

Ce dernier a bien voulu promettre que le nécessaire sera
fait pour débarrasser ce remarquable monument des
broussailles qui l'encombrent et des détritus qui le
souillent.

Une communication de M. le Préfet annonce que les
facades et toitures des maisons nOS 6 et 8 de la Venelle au

Son à Morlaix ont été inscrites sur l'inventaire supplé­
mentaire des Monuments historiques.
M. le Président appelle l'attention sur les derniers

numéros du Bulletin diocésain, où il relève entre autres
articles une notice de M. Pérennès sur le regretté cha­
noine Abgrall, président d'honneur de notre Société ;un
article de M. l'abbé Guéguen, recteur du Folgoët sur
les Pr6nes d'un recteur de Landunvez au temps de
Louis XIV; une étude de M. l'abbé Saluden sur l'A.bbé

Pillet, curé constitutionnel de Landerneau; une étude
de M. l'abbé Mével sur Deux disciples de saint Guéno. lé:
saint Balay et saint Martin .
Lecture est donnée d'une lettre adressée par La Tour
d'A uvergne à son. ami Claude Le Coz, évêque de Rennes,

Gauloises. Cette lettre, publiée dans les mémoires de
l'Académie de Besançon, précise certains traits du
caractère de La Tourd'Auvergne. A ce propos M. Savina
raconte des faits peu connus qu'il a glanés au cours d'un
voyage au pays basque, sur la vie de La Tour d'Auvergne
à l'époque où il guerroyait dans ce pays, notamment lors
du siège de Saint-Sébastien, dont la prise sans effusion
de sang serait due à l'habile éloquence du premier gre-

nadier de la République.
M. Waquet annonce que les Archives départementales
vont prochainement s'enrichir du versement fait par les

greffes des registres de l'Etat Ci vil antérieurs à la pro-

mulgation du Code 'civil, et de nombreux registres et
liasses intéressant les affaires criminelles, correction-
nelles et civiles jusqu'à 1826, ,
La Socié Lé archéologique est invitée à participer au
Congrès des Sociétés savantes qui se tiendra à Paris
en 1927. Dans le programme at'rêté par le Comité, M. le
Président relève quelques questions pouvant intéresser
spécialement les membres de notre Société.
M. Savin a communique la reproduction d'une monnaie
ou médaille frappée par les royalistes en 1793, trouvée

dans une cour à Douarnenez. Il offre à la Bibliothèque'
de la Société un livre récemment paru et dont il est
l'auteur : Le Clergé de Cornouaille à la fin de l'ancien
o Régime, et sa convocation aux États généraux de
1789. '
MIl. Bablet présente un bas-relief Lrouvé il y a quelques
années à Lambézellec parmi des objets gallo-romains.
Ce bas-relief en terre cuite représente une femme effeuil­
lant une fltmr qu'elle Lient à la main.
M. Le Guennec communique différents croquis, en par­
ticulier celui de la chapelle de Kerinec en Poullan, et du
manoir de Lezoualc'h où est né Guy Autret de Missirien.

M. Sure1 a transmis des dessins curieux de divers
pe tiLs monuments du pays de Morlaix.
Après lecture du mémoire inscrit à l'ordre du jour, la
séance est levée à 4 heures. .

Le Secrétaire, Le PI"ésident,

L. OGES. H. WAQUET .

Publications reçues :
Bulletin annuel de la Société Jersiaise, 1926.
Bulletin de la Société d'a?"chéologie et de statistique
de la Dr6me, octobre 1926.
Bulletin de la Société archéologique et historique de
Nantes et de la Loir?-ln{ériew"e, 1 925.
Le Clergé de Cornouaille à la fin de l'ancien ?"égime
et sa convocation aux États généraux de 1789 par
Jean Sa vina (don de l'au teur). .
Les Lettres) octobre 1926, numéro contenant un article
de M. René Villard sur Le centenaire d'un B~'eton
illustre : R ené-Théophile Laënnec (don de M. Waquet).
R evue Mabillon) octobre-décembre 1926.
Un étudiant en médecine Quimpérois (Guillaume­
François Laënnec) aux derniers jOW"S de l'ancien
régime (Quimper- Paris- Montpellier-Londres), 1768-
1774, suivi de Lettres d'un témoin au procès du Comité
révolutionnai?'e de Nantes avec une introduction et des
notes par le Dr Alfred Rouxeau (ouvrage posthume, don
de M me veuve Alfred Rouxeau).
LIlI

Annexe au Procès-Verbal

LE DIOCESE DE CORNOUAILLE EN 1789
Depuis la publication du beau livre, très neuf à beaucoup
d'égards, de M. l'abbé Kerbiriou sur Mgr de La Marche, il
n'était pas trop difficile de se r epr ésenter l'état du diocèse de
Léon dans les dernièr es années du XVIIIe siècle, mais le
regret s'en trouvait plus vif qu'un ouvrage analogue n'eût
pas été consacré au diocèse de Quimper et à son dernier
évêque Mgr de Saint-Luc. M. Savina comble en partie la
lacune par son étude sur Le clergé de Cornouaille à lafin de
. l'ancien régime et sa convocation aux États généraux de
1789 (1). La préparation d'une édition allnotée des cahiers
des sénéchaussées de Quimper et de Concarneau (2) l'a
conduit à pousset' son enquête de ce côté. Condition
excellente. M. Savin a connaît à fond le terrain où il opère,
el on pourra bien déplorer qu'il n'aît pas utilisé tous les
documents accessibles, on ne saurait prétendre qu'il n'a pas
embrassé le suj et dans toute son étendue. De plus il l'a traité
avec une parfaite précision et une impartialité indiscutable.
Après quelques pages réservées à la description de l'évêché
lui-même et à un aperçu de l'administration civile et
militaire, il définit l'état du clergé de Cornouaille vers
1780-89, puis l'elate les circonstances de la convocation du

bas-clergé pour les Etats. A la fin viennent en appendiœ
d'utiles indications r elatives aux revenus ecclésiastiques
d'après les r ôles des décimes, aux revenus des r ecteurs, des
fabriques et des chapelles, au clergè du Finist ère dans les
assemblées r évolutionnaires et parmi les notabilités dépar­
tementales en l'an IX.
(i ) Quimper, impr. Mme J. Bargain, 1926, in-8° de 120 p.
(2) Qui doit paraître prochainement dans la collection des Documents
inédits sur l'histoire économique de la Révolution fran çaise .

LIV
Sur le clergé régulier M. Savina passe un peu rapidement.
Il est bien vrai que, suivant la formule d'un ami de Mgr de
Saint-Luc, Alexandre de La Roque, « le cloître avait grand
besoin de r éforme "'. Mais, dans quelle mesure? Quel rôle
jouaient encore les monastères d'hommes en Cornouaille?
L'atonie spirituelle sévissait-elle partout également 1 Que
devinrent les moines dans le tourbillon révolutionnaire? Sur

ces points il y aurait de nouvelles recherches à faire, plus
complètes que celles dont nous connaissons actuellement les
résultats"
Ce qu'on appréciera le plus dans ce livre, c'est tout ce qui
y est dit de la situation économique, sociale et morale du
clergé séculier. Les revenus de l'évêché, en y comprenant
ceux de la mense abbatiale de Landévennec, unie à l'évêché
en 1783, atteignaient 35.076 livres sans en défalquer les
charges, 22.000 environ de revenu net. Le chapitre, malgré
les gros frui ts qu'il percevait dans sep t im portan tes paroisses,
ne possédait pas un reven u supérieur à 29.000 livres et il
comprenait 16 canonicats; il était le moins riche de la
Bretagne, bien que, pour la superficie, le diocèse occupât la
deuxième place parmi les diocèses bretons. Quant au clergé
paroissial, résidant auprès des ouailles, exerçant un ministère
effectif, avec «charge d"âmes "', ses revenus, hormis un petit
nombre de fortes paroisses, étaient très modestes. Les dîmes
lui échappaient souvent, réservées au dignitaire qui, sans
charge d'âmes, se t.rouvait tiLulaire de la paroisse, « curé
primitif "'. Il existait beaucoup plus en Cornouaille que dans
le Léon de recteurs ainsi réduits à la portion congrue et au
casuel. Le seul avantage commun à tous consistait dans la
jouissance à bon compte du presbytère et de ses dépendances.
La maison mise à la disposition du clergé par les paroissiens
était généralement ulle demeure confortable, tout au moins
vaste, une sorLe de gentilhommière. Aisance extérieure et
trompeuse : ces gentilhommières abritaient parfois des
prêtres, surtout des vicaires, qui, mal payés par les
bénéficiers, possédaient à peine de quoi vivre. Dans de telles
conditions, le recrutement du clergé devenait forcément

difficile et c'était un grave sujet d'inquiétudes pour Mgr de
Saint-Luc.
M. Savina s'est arrêté avec une respectueuse et bien
compréhensible curiosité en face de ce prélat profondément
pieux dont il cite ce vœu, si caractéristique, exprimé peu
avant sa mort: « Pour qu'on rende à Dieu son culte, au roi
son autorité, je donnerais ma chemise ». Ces mots expliquent

toute la conduite de celui qui les prononça. Souhaitant uni-

quement de voir assurer à l'Eglise le libre accomplissement
de sa mission spirituelle, il condamne toutes les doctrines.
toutes les institutions où il croit discerner des périls pour la
foi ou pour les mœurs; mais, après une tentative assez
maladroite d'offensi ve contre les francs-maçons de Qu,imper (1),
il a renoncé à s'ingérer dans l'action politique; il ne se
compromet pas dans la bagarre. Jusqu'au bout, tant que
l'autorité responsable n'a pas fait entendre sa sentence
définitive, il cherche la: conciliation. Cependant, en donnant
à croire que peut-être n'aurait-il pas refusé le serment à la
Constitution civile, M. Savin a oublie la fermeté avec laquelle,
le 14 juillet 1790 (il mourut le 30 septembre), il annonçait son
intention de protester « contre lous les décrets destructifs de
la religion ». Pour lui, après le jugement de Rome qu'il
n'a pas connu ,aucun dou te n'eût été possible: la Consti­
tution civile, ébranlant l'édifice de l'Église, détruisait la
religion. La mort ne le sauva pas de l'hésitation sur le cboix
à faire; elle préserva d'angoisses cruelles son cœur d'évêque
fidèle et de loyal sujet.
Du reste, en tout ce qui ne toucbait pas aux intérêts pro-

prement religieux. on peut dire qu' « il ne fut pas un ennemi
irréductible du nouveau régime ». A la différence de son
fougueux voisin du Léon, il ne donna prise à aucune récri­
mination de la part des dirigeants du Tiers. Il n'exerça
aucune pression sur ses prêtres, ni pour les engager à imiler
(i) Voir A. Le Moy, Le Parlement de Bretagne et le pouvoir royal
au XVIIIe siècle, p. 45:1.-454. Il existe aux Archiyes départementales du

LVI
le haut-clergé et la noblesse, c'est-à-dire à s'abstenir des
élections, ni après les élec Lions faiLes ; leurs trois députés:
J ean-Marie de Leissègues, recL eur de Plogonnec, Jacques­ Louis Guino, r ecteur d'Elliant, Nicolas-Joseph Loëdon de
Kerùmen, r ecteur de Gourin, votèrent à peu près en toutes
circonstances avec la gauche de l'Assemblée et même prétè­ l'en t le sermen t. Toutefois Leissègues et Loëdon se r étrac­
tèrent et moururenL en exil. P ar mi les 32 électeurs di.océsains
désignés par l'assemblée génér ale du bas-clergé, qui se tint
au collège de Quimper le 2 a vl'il1789, huit à dix s'a t.Lachèrent
à la Constitution civile ; deux seulement se « déprêtrisèrent »
et donnèrent dans la poliLique ardenle : proportion relati ve­ ment faible en égard à l'esprit gallican de l'église de France
et à la condition misérable de tant de prêtr es.
Sur la valeur intellectuelle du clergé cornouaillais
M. Savina n'est pas très informé ; c'est d'ailleurs une chose
très malaisée à saisir. Sur sa valeur mor ale, les documents
nouveaux qu'il a utilisés lui perme Ltent de conclure comme
r avait fait jadis Antoine Dupuy après de minutieuses recher­
ches sur les détenus des maisons de for ce : sauf exceptions
individuelles et toute par t faite d'ailleurs aux inévitables
imperfections humaines, c'était un corps d'honnêtes gens,
paisibles et de vie régulière. Celte conclusion, concernant un
diocèse particulier , répond pleinement aux lignes suivantes,
de porLée générale, qu'Alexis de Tocqueville écrivait il y a
déjà soixante-dix ans: « J e ne sais si, à tout prendre, et
malgré les vices éclatants de quelques -uns de ses membres,
il y eut jamais dans le monde un clergé plus remar quable que
le clergé catholique en France au moment où la Révolution l'a
surpris, plus éclairé, plus national, mieux pourvu des vertus
publiques et en même tem ps de plus de foi: la persécution
r a bien monLré. 'J'ai commencé l'étude de l'ancienne société
plein de préjugés contre lui; je l'ai finie plein de respect » (1).
Le rigoureux historien que fut Tocqueville eût aimé et loué
le livre de M. Savina. H. WA QUET.
Séanc-e du: 2'5 Novembre 1926

Présidence de M. H. WAQUET, président.
Le p ~rocès-verbal de la séanee précédente est lu et
:adopté sans observatiio'Il's.
M. le Président fait remarquelJ' que la lettre de L81
Tour d'Auvergne dont il y est q"l'Jlestion avait été déJà,
sinon pu bIrée, du moins- analysée' dans ~a Correspon~
dCt'Y/Jee de La: Tour d'Auvergne; par Btlflot de Kersers.
Sont recus dams la S'oei'été : MM. ErnmaFruel Rousseau,

, conseiller d'Etat honoraire, ingénieur général du génie
maritime, présenté par MM. Waquet et le Dr. L21griffe ;
le' vicomte d"Espiès, du chMeatJl de 'Fmhanet ea Langolen,
présenté par MM. Waquet et le, vicomte de' Pompery ;
.Joseph Rodallee, de Q1œimper, présenté par MM. Le
Merdy et René Rodallec ; GuiTlaU'FIl6 de La Vill:eWHllI'€)ll@­
Corooualme, prése:l'l1fé par' MM. Le- GuennBc et Hamon.,
M. Fe Président fend hommage à: la mémoire de' Flré­
,déFic Le' Guyaliller: décédé a KeFfemrfeun l'e H' Q'o' vemIDl'B .

i] iins±ste' tout spécialement sur Fes importants sAl"viees
, rend"l'JlS' aux reche'l"ches: hrj'5~o-riques par I.e' défumit dta-Tant
fes virrg1! amrées' qu'ir passa à lai tê\ [e de fa bibFFotbèque
municipale de Quimper. En même temps €lll'tU,U po'ène de
tarent, Frédéric Le Gl'lyadie' l' éfai li I!m érud'i'H alVlis~ et" un
nU'l'l'l'fsmaHe averti.
La: So'CÎéIl~ apprefl:d aussi: avec regret )"a; m~:nr[ de· M . .De
eham.a.i1!le, Kerjean, curé-arrctFip--:rê'tre die ChâLeaulÏn, {I\1IÏ.: eu
LVIII

était un des membres les plus anciens et les plus zélés.
M. René Bolloré, avec la collaboration de M. le Prési­
dent et de M. Le Guennec a fait dégager et fGuiller dans.
l'île du Loch (Glénans), un tumulus de la fin de l'âge du
bronze, d'une architecture intéressante. D'autres tumuli
disposés sur la même ligne seront explorés ultérieure­
ment.
M. Savina exhibe la monnaie de l'an IV de la liberté
(1793) dont il a été question à la séance précédente.
M.le Président présente deux photographies de l'église
très peu connue de Loc-Eguiner-Landivisiau. Ce joliédi­
fice des 16

et 17· siècles possède un clocher très élégant
de pur style léonard, qui rappelle, ainsi que la disposition
en 3 nefs d'égales dimensions, l'église de Plouédern. n
porte à la base la date de 1592, à l'intérieur celle de 1577.
M. Savina s'élève contre la dénomination Loc-Eguiner­
Landivisiau, nouvellement imposée à la commune, qui
jadis a toujours été rattachée a Ploudiry.
Lecture est donnée d'une étude de M. Le Guennec sur

la question: « La famille du Marchallac'h a t-e11e produit
un croisé en 1248 ? » Cette étude, qui donne lieu à di vers.
éehange de vues entre MM. Savina,Wa,quet etLe Guennec.
sera publiée dans le bulletin. .
M. le Président présente un ouvrage posthume du Dr
Rouxeau · intitulé: Un étudiant en médecine dans les
derniers jours de l'ancien r'égirne. Il s'ilgit de Guillaume­
François Laënnec, oncle de l'illustre médecin qui l'appelait
son second père. Il est donné lecture d'un chapitre consacr~
à la petite colonie bretonne qui vers 1769 gravitait à Paris

autour d'Elie Fréron.
M. le Président signale aussi un article de M. René
Villard, professeur au lycée de Saint-Brieuc, sur Laënnec
(Revue les Lettres). M. Le GuennAccommuniqueplusieurs
dessins de· M. de La Messelière : le manoir de Guilly près.

LIX
Châteaulin, et sa cheminée monumentale : l'ancienne
église de Lothey; ainsi qu'un plan de l'ancien hôpital de
Morlaix par M. Victor SureI.
A propos de Lothey, M. WaqueL fait observer que, tandis
que le bourg de cette commune a été transféré en 1846 à
Landremel à 2 kilomètres au sud la plupart des cartes
l'indiquent toujours à l'emplacement primitif.
Mll e Bablet présente une boussole-cadran solaire du
XVIIIe siècle et une montre de l'époque révolutionnaire .
. M. le Président présente le livre émouvant et instructif

consacré par le D' Léon Palaux à la vie et aux œUHes du
poète Pierre Calloch ; il exprime le souhait que ces beaux
poèmes soient fidèlement et adroitement transposés du
dialecte vannetais dans la langue bretonne littéraire,
commune aux trois autres régions de Basse-Bretagne.
La séance est levée à 3 heures et demie.
La Secrétaire,
M. BABLET .
Le Présiclent,
H. WAQUET.

CHRONIQUE
Dans la série Memorancla publiée par l'éditeur H. Laurens
(prix: 5 francs le volume de 64 p. ), a paru dernièremenl un
nouvel opuscule consacré à la Bretagne: le Musée Breton de
Quimper, composé par M. Waquet, archiviste du département,
conservateur des musées départementaux et président de la.

Société archéologique. Sa substa~tielle el élégante notice
pre,nd le visiteur dès l'entrée du musée établi dans l'ancien

palais des évêques de Cornouaille, et le promène à la fois

de s?-lle en salle et d'âge en âge, en lui signalant les éléments

Glltélen = li)(Drne mtDl:i'ainre de Kerscao ; Yitraux de Saint-Ispar

eU d!e La:llJgoœn; tombealJL'i:. àJ effigies de'Froilu& C!1e Mondra:g(j)fi,.
d'Yves du Parc, de Gradlon de Kervastar .. d'Auffray du
Chastel; dalles-armoriées provenallilt du couvent des Cordeliers
et de· la cathédrale de Quimper, statues pieuses et grotesques,
planches d'imagerie populaire, parures locales, reconstitution
d'intérieurs cornouaillais, salle de ferme et atelier rustique,
meubles sculptés et découpés à jour, peintures et boiseries
de la salle synodale, vitrines de médailles, d"armes , d'usten­
siles galIo-romains, reconstitution aussi patiente que curieuse
du monastère des Cordeliers, tableaux, faïences, etc. Soixante­
trois planches en phototypie - commentent et éclairen1!
d'exceUeute façon ce savant et clair exposé, et offrent une
pFécieuse série de documents à ceux ql'l!i. voudront étudieF
dans ses manifestations les plus diverses l'art ancien. du
peuple breton, « inculte assurément, mais non gJ,'ossier, plein
de rudesse à la fois et de ~nesse, amateur tenace et créateur
fécond d'une beauté qui parfois nous émeut, souvent nous
amuse ».

L. LE GUENNEG.

L'intérêt des mémoires manuscrits du chanoine Hervé-
Julien Le Sage (de Saint-Brieuc) a été signalé à la séance du
25 mars dernier. En VGici un. passage relatif à Mgr de
La Marche: « M. de Saint-Pol trouva dans une vie simple
ei sans le moindre faste le moyen d'exécuter de grandes
entreprises pour le bien de son diocèse. Il bâtit, dans sa
vilfe, un superbe coHège d0rrt il Fit tous les fraii s, que r~on
portait fi des' sommes' immenses. J'ai vu ce be'al'l' monumefllt
de sa noMe charité, qui me rapweFa ce· "rhéod'oTet, évêque
de Cyr, qni fit construire à ses dlépeI'l.'s et avec mll'gniilcence,
des aqtœedl!l:cs pour 101lJ!l'nh'" die l'eau il; sa viJi1ie. Henri IV paFlaït
de son pOl'u'point de futaine: je pO'liFrniis. 3!1TSSÎ' mentiolll'l'eT

la viieille' s0'1'11ane avec des manches neuves dtlnt, en 1789- ,.
j'ai vu paré Fe fO'l'lldateur du eolllège ' d'e' Saint-Pol-d'e-Lé0fi »-

(Semaine p"e6'igieuse de' Saint~B"'ie'IJ:c-, 1892, no' li S, po . 292) .

Sèance du 30 Dècembre 1 926 .

Présidence de M .. H. WAQUET, président.
Le procès-verbal de la séance précédente est lu et
:adopté sans observation.
Sont reçues dans la Société: Mlle Marie de Boisanger,
de Saint-Urbain, présentée par MM. le Dr Lagriffe et
L. Le Guennec; Mme Pierre Roulland, de Concarneau,
présentée par Mme Pavillon et lvple Béziers.
M. le Président fait part du décès de M. Chenadec, qui
.fut le dernier locataire de la maison natale de Laënnec.
· La place de Locronan et son puits banal ont été inscrits
sur la liste des Monuments historiques par arrêté en
·date du 29 octobre 1926. Un arrêté en date du 4 novembre
1926 a classé les maisons nO' 161 et 177, et un décret pris
en Conseil d'Etat le 30 novembre les facades et toitures

de l'hôtel Gauthier, le tout sur ladite place.
De nombreux monuments ont été inscrits sur l'Inven­
taire supplémentaire des Monuments historiques. M. le
Président se propose de demander quelques nouvelles
.inscriptions, en particulier celle de la chapelle de Saint­
Côme en Saint-Nic, et de la porte d'entrée, ainsi que de la
façade de la chapelle de l'ancien couvent des Ursulines
· de Quimperlé.
· La Société archéologique déplore les muLilations déso­
lantes infligées à l'enclos de ce couvent et compte sur la

LXII

des bâtiments, pour assurer la conservation de Lout ce·
qui fait le pittoresque de cette jolie ville.
M. Waquet donne communication d'une pièce d'ar­
chives inédite, relatant l'intervention de la troupe en vue
de réprimer une sédition qui se produisit à Kernilis en 1666.
M. Le Guennec communique une note relative à trois
blasons placés, l'un au Relec, en Plounéour-Ménez, les
autres au Cloitre-Saint-Thégonnec et dans l'église de
Trégourez.
M. le Dr Lagrifie, ayant assisté aux fêtes du centenaire
de Laënnec à Paris, les 13, 14 et 15 décembre 1926, en
fait un compte-rendu qui sera publié partiellement dans
le Bulletin.
M. Waquet signale l'intérêt pour l'étude de l'étymo­
logie du nom de Laënnec de deux textes dont il résulte ·
qu'à l'époque de l'illustre savant on prononçait Lennec
ou Lanec. La première forme est donnée par le père de
Ren~-Théophile-Hyacinthe, et interprétée par lui comme
emportant le sens de « liseur, ami de l'étude» ; la seconde
se trouve dans une adresse présenlée à Laënnec par un
groupe d'étudiants étranger.s.
M. l'abbé Le Beuz a envoyé pour être présentée une
h~chette en bronze provenant d'une cachette de 34 haches,
découverte à Lanénoret en Trégunc.
M.lePrésidentprésenteune brochure du Rev. G.R. Doble, .
su r Saint-Méen. Cette brochure contient plusieurs dessins
de M. Le Guennec. Ce dernier a également documenté et

illustré un article sur le « Tro .~Breiz )~, paru dans la
revue Feiz a B1~e~z, à laquelle M. le Président rend
hommage pour 1;=1 bonne œuvre de vulgarisation bretonne ·
qu'elle accomplit.
Il est eqsuHe procédé au renoUvellement annuel du

bureau : l'an.cien bureau est réélu à l'unanimité des..

LXIII
de l'hospice de Quimper, est élu vice-président en rem­
placement de M. Le Carguet, décédé.
M. le Président remercie l'assistance au nom du
bureau. Il regrette de ne pouvoir donner plus d'ampleur
à notre Bulletin, par suite du prix très élevé des travaux
d'impression. Tel qu'il est, notre Bulletin est un des plus
riches en mémoires et des plus volumineux parmi les
publications similaires. Qu~nt à la situation financière,
quoiq ue peu brillante, elle ne doit pas inspirer d'in­
quiétude; aussi n'y a-t-il pas lieu pour le moment d'envi­
sager un relèvement de la cotisation, qui reste fixée à un
minimum de 15 francs.
La séance est levée vers 4 heures.

Le Secrétaire, Le Président,

1. OGES. H. WAQUET.
CIIRONIQUE
Les monument.s suivants ont été inscrits sur l'Inventaire
supplémentaire des Monuments historiques par arrêtés en
date des 18 et 28 octobre. 2 et 10 décembre derniers:
paoulas : Chapelle et fontaine N.-D. des Fontaines.
Lampaul-Ploudalmézeau: Clocher-porche de l'église.
Landéda : Chapelle de Troménec.

Landerneau: Façade et toiture de la maison XVIIe siècle,
sise place Toul-Coq.
Lannilis : Château de Kerouartz et ses dépendances.
Plouédern : Eglise paroissiale.
Ploùguerneau : Chapelle du Grouanec.
Roche-Maurice (La) : Restes du château.
Rumengol : Eglise et fontaine.
Tréhou (Le) : Calvaire du cimetière.
Trémaouézan : Fontaine située près de l'église.
LXIV
. Gouézec : Chapelle N.-D. de Tréguron.
Huelgoat (Le) : Eglise, à l'exception du clocher.
Landivisiau: Chapelle du cimetière.

Lanmeur: Nef de la chapelle de Kernitron et entrèe de
l'ancien cimetière.
Leuhan: Restes de la chapelle Saint-Jean.
Loqueffret: Chapelle de la Croix et calvaire voisin.
Ploëoen : Eglise paroissiale et calvaire du cimetière.
Plonéoez-du-Faou: Calvaire de Saint-Herbot.
Plounéoenter : Manoir de Mézarnou.
Quéménéven : Calvaire de Kergoat.
Saint-Hernin : Calvaire du cimetière.
Saint-Nic: Eglise paroissiale, moins le chœur.
Saint-Pol-de-Léon: Maison prébendale sise Grande Rue.
Saint-Pol-de-Léon : Maison prébendale sise rue du Petit-
Cloître.
Ergué-Armel : Eglise paroissiale . .
E rgué-Gabéric : Ossuaire de l'ancien cimetière.
Forêt-Fouesnant : Moulin de Chef-du-Bois.
Penmarc'h : Grange à dîmes de Porz-Lambert.
Plogastel-Saint-Germain : Porte d'entrée du manoir du
Hilguy.
Plomeur: Chapelle et calvaire de La Tréminou.
Pont-l'Abbé: Hôtel de ville.
Quimperlé: Cloître Sainte-Croix.
Quimperlé : Façade et toiture de la maison XVI" siècle,
sise rue Dom Moriee .
. Plouguer : Pont Sainte-Catherine.

TABLE DES MATIÈRES.
. DU TOME LIlI

PREMIÈRE PARTIE
Tableau des procès-verbaux des délibérations
et de la chron ique de la Société archéologique en 1926
LISTE

DES MEMBRES. GENERALE

ÉCHANGES OU SERVICES GRATUITS

SÉANCE DU 28 JANVIER.

Décès de Mlle Cornic et de MM. Louis Le Guillou
de Penanros et Paul Le Pennee. Annonce et
présentation de publications diverses. Publi­
cations reçues.
NÉCROLOGIE : Le professeur Alfred Rouxeau, par le
PAGES

III
Dr Ch. Picquenard . . . . . . . . . . . . . V
SÉANCE DU 25 FÉVRIER . . . . . . . . . IX
Don de Mlle de Gontaut-Biron. Réédition de la
Chanson da cidre. Les ruines romaines de
Kerandraon en Poullan. Inscriptions sur
l'Inventaire supplémentaire des Monuments histo­
riques. La correspondance de Mme de Pompery
avec Mme de Silguy. Présentation d'un album
d'Hippolyte Violeau. Publications reçues.
CHRONIQUE: Saint-Hervé, La Fontenelle et Penmarc'h,
d'après de récentes publications, par H. W.. " XII
ANNEXE: Rapport financier annuel. . . . . . ., XVI

11 9 -
SÉANC E DU 25 MARS. . . .. . . .. . .. .. .
Décès de MM. le comte du Laz, Le Bourhis et le
commandant Devoir. Classement des tapisseries
de Keriolet et inscription du tombeau du chevalier
du Louët de Quijac sur l'Inventaire supplémen­
taire. Présentation de photographies de vitraux
exécutées par M. Couffon et de dessins de
M. Sure!. MM. Le Bolloch et Le Pennee élm;
membres de la Commission de comptabilité.
XVII

NÉCROLOGIE: Le commandant Devoir, par H.Waquet. XIX
SÉANCE DU 29 AVRIL .. .. .. .. . ..
Décès de M. Barbe. Appel pour la conservation
des anciens journaux locaux. Inscriptions sur
l'Inventaire supplémentaire des Monuments histo­
riques. Les réparations de l'église du Folgoët.
Présentation de diverses vues de monuments
et d'une généalogie manuscrite et enluminée de la
famille de Sanzay, datant de 1569. Souscrip­
tion pour l'achat du tombeau de Troïlus de
Mondragon, liste supplémentaire.
SÉANCE DU 27 MAI
Décès d'Anatole Le Braz. -

Découvertes de statues
anciennes au Folgoët. Les (r armoiries» rotu­
rières de l'ancien cimetière de Penmarc'h. Les

chambres souterraines de Nestavel-Bihan en
Brennilis. Vœux relatifs à la conservation des
arbres autour des chapelles et à la sauvegarde du
pittoresque des rives du Steïr.
ANNEXE : Les ruines romaines de Kerandraon en
Poullan, par Emm. Delécluse. Publication
d'un inédit de Laënnec, par le Dr Lagriffe. -
Marché pour la confection d'un retable en 1675
XXI
XXV
[par les Le Déan pour Cavan), par L. Le Guennec. XXVII

, 120
SÉANCE DU 23 J VIN

XXXIlI

Décès de M. le chanoirie Abgrall.

Mutilations
d'arbres à Saint-Hernin et pleyben. - inscriptions
sur l'Inventaire suppiémeniéi:lre des

Monuments
historiques. Présentation d'une brochure de
M. Le chanoine Pérennès sur la chapelle de '
Coadryen Scaër. èommunlcalion par M,,,e Parc-

Chancerelle d'extraits de la correspondance de
Julien Furic. - . La croix de Croaz-ar-Born en
Saint-Coulitz. La croix processionnelle de
Lannédern. Publications reçues.
NÉCROLOGIE : Le chanoine J .-M . Abgrall, par
H. Waquet . . . . . . . .. . ...... :XXXVII
SÉANCE DU 29 JUILLET. . . . . . . . .. XLI
Promotion de M. le général Dizot. - Inscriptions su r
l'inventaire supplémentaire des Monuments hIsto­
riques. L'assemblée générale de la Société
d'Histoire de Bretagne. Le Maréchal d'Aumont
et les Anglais à Crozon en 1594. Le pon t
Sainte-Catherine en Plouguer. Le poste gaulois
de Ménez-Castel en Esquibien. - Présentation de
dessins de M. Sure!. - La restauration de la
« noce bretonne)) au musee. Publications reçues.

ANNEXE: La statue tombale d'Auffray du Châ tel par

H. W. Note sur le jansénisme à Quimper par

SÉAi'ICE DU 28 OCTOBRE. . . . . . . . . .
Décès de MM, Poéqtiet du Haüt-Jussé et Largillière. .
- Dons au milséepar M. et Mm; Saint"Just-Péquart.
- L'allée cou verté de 'l'y -al" Boudiquet en Brennilis.
- Le Bulletin dloci!üiiri d'hîstbire et d'ar'èhéiJlQgie .
. - Publicâtion à Besànçohd'ühe lettre dè Là Tour

XLIV
XLIX

121
d'Auvergne. Les versements de papiers judi-
ciaires dans les Archives départementales.
Présentation par M. Savina d'une monnaie roya­
liste de 1793 ; par Mile Bablet d'un bas-relief en
terre cuite, d'aspect gallo-romain, découvert à
Lambézellec. Publications reçues.
ANNEXE: Le diocèse de Cornouaille en 1789 [d'après
une récente publication deJ. Savin a 1 par H. Waquet.· LUI
SÉANCE DU 25 NOVEMBRE. . . . . . . '. LVII
Décès de Frédéric Le Guyader et de M. le chanoine
Kerjean. Les fouilles de M. René BollOl'é à l'île
du Loch aux Glénans. L'église de Loc-Éguiner­
Landivisiau. Présentation du livre posthume
du D' Rouxeau sur Guillaume-François Laënnec.
Remarques concernant Lothey et Landremel.
- Communications diverses.
CHRONqUE : Le Musée breLon de Quimper par L. Le
Guennec. Extrait, relatif à Mgr de La Marche,
des mémoires du chanvine Le Sage (de Saint-Brieuc). LlX
SÉANCE DU 30 DÉCEMBRE. . . . . . . .' .
Décès de M. Chenadec. Classernent de la place de
Locronan. Vœu relatif à l'enclos des Ursulines
de Quimperlé. Une émeute à Kernilis en 1666.
Le cènlenaire de Laënnec. Étymologie du nom
de Laënnec. Découverte de haches de bronze à
Lanénoret en Trégunc. Présentation de diverses
brochures. Élections du bureau.
CHRONIQUE: Inscriptions sur l'Inventaire supplémen-
taire des Monuments historiques.

LXI
LXIII