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Bulletin SAF 1925


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Première contribution à l’étude des noms d’hommes et de lieux du Cap-Sizun

D. Bernard, J. Loth

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Société Archéologique du Finistère - SAF 1925 tome 52 - Pages 109 à 118

Première contribution à l'étude des

DU CAP-SIZUN

L'importance de l'étude des noms de lieux n'a pas besoin
d'être démontrée. La toponomastique nous renseigne sur la
configuration et la nature du sol, sur- les espèces animales,
végétales , minérales même qu'il renferme; souvent elle nous
conserve la mémoire de certains évènemen ts et de certaines
traditions importantes pour l'étude des m œ urs. C'est l'auxi­
liaire indispensable de la l'inguistique, de l'archéologie et
de l'histoire en y comprenant la géographie, physique et
politique ( 1).
L'histoire est à peu près muette sur les Celles avant le
V·-VIn siècle de Hotre ère. L'archéologie fort heureusement
nous renseigne dans une assez large mesure sur leur civili­
sation aux époques pré et proto-historiques, mais sur des
points importants c'est en vain qu'on lui ferait appel.
C'est par les noms de lieux que nous ponvons connaître
l'étendue et les limites de ce qu'un appelle l'Empire celtique,
entre· le VI· et le llI' siècle avant notre ère. Deux noms de
lieux en dûnum, terme essentiellement celtique (irlandais
(t ) cr. LongnOD, Les noms de lieux de la l'rance, leur origine, leur
trans(ormation; 2· édition , revue et augmentée par M. Maréchal, 1.920,
avant-propos, p. 30. Dans les quelques lignes qui accompagnaient sa liste
des noms de lieux, M. D. Bel'llard se référait à cet important onvrage.
Il est regrettable que la partie qui concerne la Bretagne soit si défec­
tueuse. Elle a été l'objet de justes critiques de la part de M. Largillière
110
dûn, citadel le, li eu fermé par des fortifica tion s ; gallois dî,
dinas : cf. en I3relag ne, Dina.n , Dina rd) ( l ) n ou s prouvent
q ue les Celles ont occllpé la Silésie.
Les noms de lieux so us leur form e p rimiti ve et sincère sont
des témo in s pa rfois dll passé le plu s lointain. a ussi utiles à
co nsulter q ll e les im muables m onuments mégalithiques d e
nos paj's. Le nom de nemel con servé da ns li' nom d e la forêt
d e Névet, s i intim eme nL li é à l'hi sL oire de Locronan et d e sa
célèbre Trom énie, no us rappelle une in sLitution commune
aux Celles et a ux Germ ain s, celle du neme/on, sanctu aire
d a ns les forêls, en rela ti on très claire pa r sa form e, sa délimi­
tal ion par dès p ierres debou t en Irlande, avec les cercles de
pi er Te3 n éolilhiques . Nos minihys brelon s so n t d es nemeta
ch risti anisés (2).
Si l'étude des nom s de lieux s'impose e n tout paj's, nulle
part elle n 'est plu s indispensa ble et plu s féconde qu 'en
Ar moriqu e. No us y a von s à compter. à l'époque hi sto­
riq u e, avec trois cou ches d e pop ula ti ons et trois lan g ues
correspondantes : le Gaulois, le Ga llo-Rom ain (lang ue latine
parlée en Gaule) et le Breton apporté du v

au VIe siècle par
les Brillones de l'île d e Bretagne. Sur le Gaulois, seul s les
no ms de lieu x connu s p ar les écri vains de l'antiquité et ceux
que le gallo-rom ain nou s a conservés sou s un e form e latinisée
peuvent nous renseig ner, mais leu r interpréta ti on n o us serait
interd ite san s le témoig nage des lang ues n éo-celtiques :
gaëliq ue d'Irlande, de Man et d'E cosse, o u g roupe goidélique,
gallois, corni q ue, et breto n-armoricain ou grou pe brittonique. Il
n'est pas inutile de faire rem arqu er que c'est le britton qui est le
plus étroitem ent apparenté au gaulois ou celtique des Gaules .
Si no us savons par des témoignages historiques tardifs qu e

(i) Cf. Cambon .' C ambo -dunon, mais sous une forme gallo-romaine.
(2) J. Loth , Fanur n et simulacrum dans la vie la plus ancienne de

111 -

les Britlon s ont émig ré en Armoriqu e et y on t implanté leur
lang ue, en revanch e, sa ns les nom S' d e lie Il X , no us ne
saurions ni de qu elle pa rtie de leur île ils sont pa rti s, ni
jusqu'où s'est étendue leur lan g ue, ni dan s quelle m esure,
dansla zône bretonnante même, elle s'est imposée aux indigènes
gallo-romains. Le nom de notre Corn ouaille est celui de la

Cornovia insulaire, aujourd'hui Cornwall; la Domnonia, qui
s'étendait au VI' - VU ' siècle du Co ues no n il la rade de Bres t,
rappelle la Dumnonia insulaire, o u Devon. Tréger (Tréguier)
est identiqu e à l'arrondi ssement du Cornwall connu aujour­ d'hui sou s le n om de Trigg minor, Trigg maj or, plu s ancien ­ n ement 7riger avec un i bref devenu régulièrement e bref en
breton; c'est le pagus Tricurius de la vie de Saint- Sa mson ,
mieux en vieux celtique Tricnrio-s.
Le Bro- Wero c (Broerec so us sa form e m odern e) d oit son
nom au grand chef breton qui entama vigoureusement au
VI' siècle la lutte contre les Francs, Weroc, le War ochas de
Grégoire de Tours. Le Broweroc primitivem ent comprenait

tous les Bretons du Vannetais, depui s l'ElIé jusqu'à
la Loire. Quand saint Félix de Nantes va intercéder p our ses
oualltes auprès de W eroc, il le trouve à Aula Quiriaca,
heureusement identifié par M. Quilgars a vec Les-Guiriac en
Piriac, près de Guérande. Broweroc es t un n om de g uerre.
Ce sont les Bretons du Vannetais qui ont mené la lutte contre
la domina tion franqu e depuis le VI' siècle ju squ'aux victoires
décisives de Nominoé et d 'Erispoé, au milieu du IX- siècle.
Nous' n e saurion s à peu près rien sur l'o rganisa tion du

culte par les Breton s en Armoriqu e san s les no ms des lieux.
Ils nou s apprennent que la plupart de nos paroisses doivent
leur no m à de saints personnages de l'île, émigrés ou non ([).

(1) J. Lotb, Les noms des saints breton8. L'organisation dn culte
loud éc sur les noms de lienx 1 e lt". cette a lllll\e IIl~me . l'objet d'une

112

C'est aussi par eux qu e nous connaissons les division s des
paroisses, la nature de ces paroisses (ploib, ploev, plou, pie,
pieu, pla; L ann, trev, gwic, etc .. ),
La plus grande extension de la langue bretonne n e nous
est connue q ue pa r les noms de lieux. A la suite de M. d'Ar­
bois de Jubainville, M. de Courson avait pris pour criterium
les noms en ac . En effet, dans toute la Gaule de langue fran­
çaise, ces noms de lieux fort nombreux tirés de gentilices ou
de cognomina latins à l'aide du suffixe -àcum (celtique âcon)
évolu ent en zône romane, en Armoriqu e, en -é, mais restent
-ac en zône bretonn ante, le breton conservant le c suivi d'une

voyelle : Vicloriacum a donné Vitré (Vitry en Champagne) ;
Aquiniacum (Aqiniacum) a donné Acigné en Ille-et-Vilaine,
mais Aguénéac (Aguiniac) dans le Morbihan. La liste de ces
doublets est considérable. Ce que n'ont vu, ni M, de Courson,
ni ceux qui se sont occupés depuis de cette question, c'est
que dan s cette zô ne bretonnante même, il y avait de nom­
b reux îlots romans, J'ai prouvé, par l'étude des nom s de lieux

dans mon travai l, Les langues romane el bretonne en Armori-
que, que toute la Bretagne où résonnait la langue bretonne,
a été en réalité bilingue: romane et bretonn e, Le roman a
étouffé le breton du XIe au XII-XIIIe siècle dans la zône qui va
du Co uesnon quelque peu au-d elà de Saint- Brieuc, pour deux
raisons principales : d'abord les chefs bretons avec leur entou­
rage guerrier. à la suite des victoires sur les Francs au
IX' siècle. s'établirent de p référence dans la zône plus rich e
de langue française des pays de Rennes et de Nantes , dans le

pays poitevin de Retz, sans parler du Cotentin qui, à celte
époque, était aux Bretons. C'est un hobereau des environs
d'Auray, Rivoallon, qui fonda la baron nie de Fougères. Des
alliances ne tardèren t pas à se nouer enlre les familles des
chefs et les C amilles princières de France ; avec elles pénétrè­ ren t p,'ofondément chez les grand s de Bretagne, la culture et
113
ment breton fut fortement affaibli par suite d'une émigration
générale des classes élevées de Bretagne en Angleterre et en
France, qui ne voulaient pas se soumettre à la domination
des Scandinaves victorieux grâce aux luttes acharnées entre
les chefs indigènes, Beaucoup des émigrants ne revinrent pas;
ceux qui rentrèrent de Francè rapportèrent sans doute avec
eux le goût des choses de France et du français.
La grande part prise par les Bretons à la conquête de
l'Angleterre par Guillaume de Normandie eut aussi pour
conséquence, en raison de l'établissement de nombreu x
Bretons dans les pays conquis, alliés le plus souvent à des
familles normandes et restés en relations avec leur pays d'ori­
gine, de contribuer à l'extension de plus en plus grande de la

langue française en Armorique. Pour les mêmes raisons, le
brelon fit, aux mêmes époques, des pertes assez sensibles. On
peut en conclure aussi que les côtes de la Manche, au moins
jusqu'au delà de Saint-Brieuc, ont été moins fortement colo­
nisées par les Bretons que les côtes vannetaises, en y compre­
nant la côle nantaise. La péninsule guérandaise n'a perdu le
breton que lentem ent et plus récemment. Il y a peu d'années,
on parlait encore breton dans quelques villages autour du
bourg de Batz.
Dans la zône bHingue de 1'0l1est, dont l'étendue était
a pproximativement la zône bretonnante actuelle, le breton,
langue des maîtres au IX

siècle, loin des alteintes et des attrac­
tions de la culture française, élouffa le roman. Mais on a des
preuves, par les noms de lieux, que l'extinction du roman y fut
assez lente. Je me contenterai d'en citer un exemple très
suggestif. A Séné, aux porles de Vannes, l'habitant s'appelle,
en breton, Senageu, Senegeu; les gens de Vannes, en français,
l'appellent Sénagot. On peut en conclure, à coup sûr, que dans
le guic ou bourg, on a parlé l'oman au moins jusqu'au
VUe-VIlle siècle. Senegeu vient clairement de Senac (Senacum),
forme sous laquelle les émigrants ont connu ce lieu; au

114 -
contraire, Séné est l'aboutissement régulier roman de Senacum.
Séné faisait partie du pagus de Vannes fortement occupé
jusqu'au milieu du IX· siècle par des garnisons franques.
Si l'étude des noms de lieux en Armorique est particuliè­
rement féconde, elle y est aussi particulièrement difficile. Tou t
d'abord, on ne peut l'aborder sans une connaissance suffisante
des lois principales de l'évolution du latin en français, dans
la zône française et, parfois, dans la zôn e bretonnante. Mais ici
on a à compter non seulement avec le latin, mais avec le
breton. Un nom saisi par les Bretons au V'-YI" siècle n'évoluera
pas comme s'il avait suivi sans obstacle l'évolution romane.
Quant aux noms de lieux purement bretons, il ne faut pas
songer à en retrou ver le sens, s'ils ne sont pas conservés dans
la langue couran te et ses dictionnaires, si on n'a pas une
connaissance sérieuse de l'histoire de la langue bretonne et
des lois auxquelles elle obéit; mais, même dans ce cas, on se
heurte partout à diverses difficultés, dont la principale est trop
souvent l'incorrection ou tout au moins l'incertitude de la
forme même des noms.
On peut dire, d'une fa çon générale, qu'en Bretagne, surtout
bretonnante, lecadastreest une honte, un véritablecoupe-gorge.
La première chose à faire, qu'il s'agisse d'un nom de commune,
d'un nom de village, d'un lieu-dit, d'un simple nom de champ,
c'est de s'assmer de sa prononciation, de préférence chez les
illettrés. Les gens plus ou moins lettrés du crû ont une tendance
à faire de l'étymologie et trompent involontairement le lecteur
en croyant l'instruire. Dernièrement dans un ouvrage sérieux,
sous l'in sp iration d' un habitant se piquant sans doute de
connaissance lin gui tique bretonne, l'auteur expliquait le nom
de la commu ne des Côtes-du-Nord Plédau{ par Pellân, le plus
lointain , parce que r.ette paroisse, aujourd'hui dans les
Côtes-du-Nord, était avant la Révolution dans l'évêché de
Vannes et limitrophe de l'évêché de Cornouaille. Or, j'ai
115

aucune nasalisation de l'a, pour Plèlann. Il est vrai que cette
prononciation ne s'accorde pas du tout avec la graphie

officielle, fautive elle aussi: la graphie du moyen-âge est
Plelanff: un scribe distrait ou myope a lu u à la place de n.
Alasociété polymathique de Vannes, on expliquait récemment
Trussac, nom officiel d'un quartier de Vannes, par Trous,
bruit (c'est un quartier paisible). Je me suis assuré de la

prononciation bretonne: on dit Treu-zac'h., nom .des plus

transparent: treu représente le moyen breton vannetais ineu,

bas-vannetais tnaou, devenu iraou et écrit ira; vallon, bas-fond.
Qllant à sac'h il indique une eau stagnante: c'est tout justement
le cas du quartier de Trussac. Une mau'vaise graphie peut être
fâcheuse au point de vue historique. A en juger parla graphie

officielle de Grandchamp, dans le voisinage de Vannes, celte

commune, ou au moins le bourg, aurait été un de ces nombreux
îlots romans, comme Séné, dont j'ai constaté l'existence en

zone bretonnante: ca- initial, en effet, reste ca- en breton,
mais devient cha-, che-, en français. On a bon nombre, en

Bretagne, de dérivés du latin campus: c.'est toujours cam,
camp: Guengam Ile champ blanc ou heureux), horriblement
nasalisé dans le français Guingamp. Pour Grandchamp, la
prononciation bretonne remet les choses au point; on dit
Gregam pour Gren-gam, Gran-gam Grandi-campus . .
Une fois la forme correcte actuelle assurée, dans bon nombre

.. de cas, on est réduit à l'impuissance, ou on s'expose à des
erreurs, si, pour des mots dont le sens est dou" teux ou oublié,
on n'a pas de forme ancienne. Il ne faut même pas se fier aux

formes courantes, de sens clair en apparence. C'est ainsi que

le nom propre Cozic paraissait devoir s'interpréter comme un

diminutif de Cos, Coz; vieux. Or, M. Bernard a relevé pour
. Cozic, en 1426, la formè fort intéressante Cozvic, identique
pour le sens à Vieux-vy d'Ille-et- Vilaine; le Vieux-bourg (cf.
Vieux-Bourg-Quintin). A ce propos, une remarque prélimi­
naire s'impose; en Bretagne, comme en Cornwall, un grand

ils

hombre denoms de personnes sont en réalité des noms delieux:
on mettait le prénom devant le nom du village et C:est ce der­
nier qui devenait le nom: Jean de Coz vic était, en breton, Yann
Cozvic sans aucune préposition ; Jes prénoms de ses enfants
variaient: Cozvic devenait le nom de famille immuable. En
Cornwall, les trois quarts des noms de famille commencent

par Pen, Ros, Tre.
Des noms d'agglomérations importan tes ont été odieusement
maltraités. Auray devrait s'écrire Airé; Châteaulin, Castellin
(prononciation bretonne) pour Castel-nin; Audierne devrait
s'écrire Goezien (en breton Goyen) (voir plus bas Gouyen).
Plouenan paraissait s'expliquer convenablement par la forme
du XVI· siècle, Ploue- Wenan, Gwenan, étant un nom de sainte
eu Galles. Or la forme de 1380 est Ploe-Benoan. Benoan est un
nom de saint bien connu en Galles et en Irlande: en gallois
Benwyn, qui est en breton Benoen; en irlandais Benên. Le
nom est d'origine latine : BenignL~s, devenu Benegnus, avec e
fermé, lequel donne en gallois wy, en breton oe, oa; cêra,
cire, a donné, en gallois cwyr, en breton d'abord coer puis
coar (excepté dans le vannetais qui a toujours coer) : voir
plus bas Trevenan.
Kermaden, en Goulien, semble bien conserver Maden,
dérivé de mad, bon. Mais M. Bernard a relevé une forme de
1540: Ker-madezen. Pas de'doute : Madezen est le vieux breton

Mat-wethen, quicombat bien (1) : cf. Madezou, Madezo qui
remol).te par une série de formes que nous connaissons au
vieux breton', Mat-bidne en 895, Mat-vedoe en 913, Madezoy
en 1434, Madezou en 1430 (2).
Comme on le verra, l'absence de formes anciennes, dans

quelques cas, ne nous a pas permis . de conclure. Il eût fallu,
lorsque la prononciation actuelle est connue, donner une
(i) Au IX· siècle, Mat-wethen; en 9:1.3, JWat-guethen.
(2)'1. Loth, Chrestomathie bretonne, p, -1.09, 219-220.

117
tran scription phonétique: on aurait pu adopter les caractères
employés à cet effet par les Annales de Bretagne. C'est un
desideratum qui sera sans doute exprim é. On pourra lui donner
satisfaction à l'avenir, malheureusement toutes les impri­
meries ne possèdent pas les car~ctères en question. En
tout cas, chaque fois que cela a été possible, M. Bernard
s'est assuré de la prononciation, quand le sens y a été

mteresse.
M. Bernard a rec ueilli, comme on le verra, les formes anté­
rieures à l'époque actuelle chaque fois qu'il l'a pu. Comme il
est de la région du Cap-Sizun. qu'il en connait bien la langue,
il a donné le sens c,?urant des noms étudiés. Il s'est appliqué

aussi à recueillir les traditions qui s'y rattachent. Si les noms

de lieux nous révèlent des usages, des traditions, des insti-
tutions mêmes disparues, bi en interprétés, il y en a qu'ils
détruisent. A Trouzent on trouvera l'ori gine réelle du nom
de la Baie des Trépassés, qui a donné naissance à toute une
littérature des plus lugubres. En breton, c'est Bo ë' an Anaon,
la baie des âmes (des trépassés) . Or, nous dit M. Bernard, le

nom sincère était Boë an A on, la baie de la rivière, nom bien
justifié, la rivière centrale du Cap-Sizun se jetant à la mer
anciennement en cet endroit. En Plogoff, le cadastre donne:
Parc Lesnaon .. Lesnaon, cou r de la rivière, n'a pas eu la
même fortune que la baie.
S'il avait existé un Dictionnaire topographique du Finistère,
notre tâche eû t été singulièrement facilitée dans plusieurs cas.
C'est une lacune que le savant archiviste du département,
M. Waquet, devrait bien combler.
La liste des noms de lieux avec leurs formes, modernes el
anciennes, a été dressée par M. Bernard. Tout ce qui concerne
les légendes, souvenirs historiqu es , traditions attachées aux
noms de lieux, lui sont dûs. Je suis responsable de l'inter­
prétation lexicographique et linguistiqu e.

11 8
nuer ses rech erches sur les n oms de lieux de la zône qu'il
conn ait si bien.
Ce sera, comme il est permis d'en augurer dès maintenant
pa r le présent travail, un e nouvelle et utile contribution à
la connaissa nce de la langue, de l'histoire et des traditions
bretonnes.

J . LO TH .

-124 -
DEUXIÈME PARTIE .

Table des ,Mémoires publiés en 1925

I. Manoirs et rues de Penmarc'h, par
F. QUINIOU [ nne planche]. . . . . . .
l'abbé

II. Liste des juridictions exercées au XVIIe et au
xvm

siècles dans le ressort du présidial de
Quimper (suite) , Sénéchaussée de Morlaix et

PAGES

de Lanmeur, par IL BOURDE DE LA ROGERIE.. 13
Ill. 1 Documents sur le Cap-Sizun. Il Les habitants
du Cap-Sizun demandent un médecin (1609).
III Requête du Roi... pour êtr~ déchargés de
certains impôts (1566). IV Etat du monastère
des Ursulines de Pont-Croix en 1720, par
DANIEL BERNARD . . . . . . . . . . . .. 35
IV. Deux lettres de Guillaume Laënnec sur la guerre
navale en 1779, . . . . . . . . . . . ., 44
V. Quelques réflexions sur l'ordonnance autographe
de Laënnec, par le Dr L LAGRIFFE [une
planche]. . . . . . . . . . . . . . . 49
VI. Nos vieux grands chemins et la corvée en Cor­
nouaille et en Léon à la fin de l'ancien régime,
par J. SAVINA [une planche] ....... , 52
VIL Saint Corentin et ses vies latines à propos d'une
publication récente, par LARGILLIÈRE. . . .. 86
VIII. Première contribution à l'étude des noms d'hom-
mes et de lieux du Cap-Sizun, par J. LOTH et
D. BERNARD. Introduction par J. LOTH ...