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Bulletin SAF 1925


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Procès-Verbaux

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Société Archéologique du Finistère - SAF 1925 tome 52 - Procès-Verbaux

PROCES-VERBAUX

Seance du 29 Janvier 1925
Présidence de M. H. WAQUET, président.
Le procès-verbal de la séance précédente est lu et
adopté sans observations.
MM. le Dr Picquenard et Savina se sont fait excuser.
M. l'abbé Henras, vicaire à Combrit, est admis dans la
Société sur la présentation de MM. Waquet et l'abbé
Quiniou.
M. le Président a reçu de notre confrère, M. Joncour,
de Brasparts, deux photographies représentanlle cal vaire
de Nestavel-Bihan, en Brennilis. Ce calvaire, très peu
connu, est intéressant par son élégance et la disposition
des personnages. Il sera proposé pour le classement.
Mm. Stéphan communique une photographie de la statue
dérobée en décembre 1922 dans la vieille église de Qui­
merc'h et mystérieusement remise en place après une
assez longue absence.
M. le Président rappelle que Flaubert, outre le voyage
dont il arelaté ses impressions dans Par les champs et par
les gl'èves, fil en Bretagne en 1875 un long :séjour durant
lequel il habita surtout à Concarneau. Un article di] .}our-

nal de Rouen, dont M. le Dr L~griffe donne leclure,

rapporte, d'après la corrEspondance du grand écrivain,
plusieurs détails intéressants sur ce séjour, que, du reSlE\
commémore une plaque apposée le 27 avril 1908, grice à
l'initiative de M. le Dr Lagrifte, sur l'hôtel des Voyageurs .

M. de Kerallain fait don à la bibliothèque de la Société
d'un b8uu volume, The voyages of Jacques Cm·tier, com­
prenant, publiés avec nn soin extrême par M. H. P. Biggar,
archiviste en chef pour le Canada en Europe, les textes
originaux des relations des trois voyages accomplis en
1 534, 153536, 1541 par le célèbre navigateur malouin. Ce

volume, illustré de nombreuses carte~ de géographie et
de fac-similés de manuscrits, est fondam ental pour l'his­
toire de la marine bretonne.
A cet envoi M. de Kerallain a joint une petite note rec­ tifica ti ve concernan t l'état-ci vil généralement al tribué à
René du Louët, qui fut évêque de Quimper de 1640 à 1668.
D'un texte publié en 1894 (p. 440) dans le Bulletin rie la
Société, il résulte qu'il était né le 21 octobre 1583 à Keran­
coat en Loperhet, de Jean du Louët et de Mat'Ïe de Brézal.
M. le Président signale la publication par M. le chanoine
Pérennès d'une brochure 8ut' La Mort en Basse-Bretagne,
tableau d'ensemble qui apporte quelques compléments au
grand ouvragA de M. A. Le Braz. . .
M. Jullien, professeur de dessiu au collège de Lesne­
ven, a envoyé des croquis et dessins représentant une
demeure ancienne située à Kerastang en Plout'Ïn-Morlaix
et dont la conservation semble très souhaitable.
M. René Largillière, avocat à Beauvais, communique
une curieuse note relative à un archidiacre de cette ville,
M. de Bridieu. qui fut. pour cause de jausénisme outré,
d'abord arrêté et enfermé à la Bastille, puis exilé
en 1690 à Quimper. Eri 1693, il adressait au Roi une
supplique tendant à faire cesser son bannissement,mais
qui ne fut pas accueillie. car, en 1 695, on le rencontre
comme témoin d'un mariage à Landrévarzec. Il ne rentra

à Beauvais qu'en 1698.
Après un exposé; fait par M. le Président, de l'état de

décidé qu'une souscription sera ouverte par les soins de
la Société afin de contribuer dans la mesure du possible
à l'achat pour le musée départemental d'archéologie de
ce suporbe monument qui a été si malencontreusement
soustrait au Finistère en mai 1923. Malgré la situation
très précaire de ses finances, la · Société s'inscrit dès
maintenant pour 200 francs et fait appel à tous ses mem­
bres pOUl' qu'ils veuillent bien adresser leur souscription
au trésorier.
Il est donné lecture de l'étude, qui sera publiée dans le
Bulletin, de M. l'abbé Quiniou sur les manoirs et rues de
Penmarc'h. Cetle étude est le premier chapitre d'une
monographie que l'érudit recteur de Penmarc'h se propose
de consacrer àsa paroisse.
La séance est levée vers 4 heures.

Le P,'ésident, Le Secrétaire,
L.OGÈS. H. WAQUET .

Publications reçues:
BoUettino della società piemontese di archeologia e
belle arti, 1924, n. 3-4. .
By,ltetin trimestriel de la Société des A ntiquaires de
Picardie, 1924, nos 2 et 3.
Bulletin diocésain d'histoire et d'archeologie du,

diocèse de Quimper et de Léon, janvier-février 1925.
Bulletin de la Société d'archéologie et de statistique
de la Drôme, janvier 1925.

C HRON IQ U E

, Les Mémoires de la Société d'histoire et d'archéologie de
Bretagne contiennent dans le tome V (1924, 2 vol.), deux
articles sur lesquels il y a lieu d'appeler l'aLtenlion des
historiens du Finistère. M. René Largillière, qui s'est attaché
à suivre sur le terrain les traces des saints bretons des
premiers siècles, montre tout ce que La topographie du culte
de saint Gildas r évèle en ce qui concerne non seulement
l'origine des établissements qui portent le nom d'un mème
saint, mais encore les voies par lesquelles s'effectuait
la diffusion d'un culte. L'abbaye de saint Gildas de Rhuys
était peut-être, avant sa restauration en 1008, le seul établis­ sement où ce saint fùt connu. Les lieux où il est honoré
portent tous un nom formé, soit avec l'adj ectif saint, soit
avec le préfixe loc ; ni plou, ni lan, ni tré; or, les noms de
lieux en loc n'apparaissent pas avant le XIe siècle. Dans le
Finistère, M. Largillièr e r elève : 1 ° sur la côte 9 Loqueltas
ou Saint-Gildas ou Saint-Veltas; à quelque distance (15 kilo­
mètres au plus) des côtes, 4 noms analogues.
C'est aussi une étude de géographie historique que l'article
de M. F. Le Lay sur La mort de Salomon, roi de Bretagne.
Tout le monde s'entendait jusqu'à présent pour fixer au
25 juin 874 la date de l'assassinat du neveu et second suc­
cesseur de N ornénoé, assassin lui-même de son cousin Erispoé.
SUl' l'endroit il y avait désaccord. La Borderie indiquait
La Martyre, près de Ploudiry, d'autres, avant lui et avec

moins de vraisemblance, Plélan-le-Grand. M. Le Lay, inter-
prélan t les textes d'après la connaissance approfondie qu'il
possède de la règion du Poher voisine du Brouéroc, se décide
pour le village du Merzer, en Langoëlan, près de Cléguérec.

Et son argumentation est vraiment décisive.

Dans un ordre d'idées assez voisin, mais concernant une

VII

époque plus ancienne, on lira avec grand profit dans la
Revue archéologique (année 1924), les remarques faites par
M. J. Loth au sujet des mots Fanum et simulacrum dans la
vie la plus ancienne de saint Samson. AdmetLant, avec
M. Reinach, que les menhirs ont élé appelés en latin simu­
lacra dés la conquête de la Gaule, M. Loth estime que la
présence d'un simulacrum auprès d'un sanctuaire (fanum)
pouvait être très fréquente; l'ensemble constituait sans doute
un nemeton cellique. En Irlande, en tout cas, le fait esi des
mieux cons talés. Or, le mot nemeto-n se retrouve dans la
toponomastique néo-celtique; nous l'avons dans le nom de la
forêt de N évet (au XIO siècle: Német) , voisine de Locronan.
Le mot nemed dèsignant en vieil irlandais un sanctuaire
chrétien avec le terrain qui lui appartenait, on peut penser
que nos minihy, étant semblables aux sanctuaires chréliens
irlandais, ont succédé à des nemeta païens. Les croix
y ont remplacé les menhirs. A' Locronan, sur le parcours
de la grande Troménie, l'énorme pierre appelée chaise
de saint Ronan et aussi, d'un nom plus ancien, d'origine
païenne, la « jument blanche », peut fort bien être regardée
comme un dernier vestige de l'antique nemeto-n. Du reste
l'institution du nemeto-n n'est pas d'origine druidique; elle
se ratLache à des traditions remontant probablement aux
époques néolithiques. H. W.

A deux reprises, dans le courant du mois o.e janvier et le
1'" février, nolre département a ressenti une légère secousse
de tremblement de terre. La seconde a même provoqué à
Morlaix la chute d'un vieux mur décrépit. D'autres mouve­
men ls sismiq ues plus anciens on t laissé leur trace dans la
mémoire des personnes âgées el dans les documents d'archi­
ves. Notre vénéré président d'honneur, M.le chanoine Abgrall,
me racontait que sa mère, alors trés jeune, vit un jour les
épis de la récolte frissonner sur l'aire que secouait une
VIII

Et voici ce qu'on trouve, inscrit sur res pages de garde de
deux registres d'état-civil du début du XVIIe siècle, à la mairie
de lVlorlaix. Ces deux notes, d'ailleurs presque identiques,
sont de la main de Maitre Goulven Goff, vicaire-perpétuel
de Saint· Melaine de 1 598 à 161 3.
« Le dix neufl'iesme jour de decembre lan mil six centz ung,
ennviron unze heures en nulct se trova ung tramblementde
terre si epoventable et (qui) estoit si terrible que les chan­
delliers, bacins sonoient, les chambres trembloient, et fut
un grand épouventement au peuple. Dieu nous donne sa

grâce d'eviter tout? les périls et le paradis en fin. »
« L'an mil six centz ung le mer credy a soir entre unze et
douze heures en nuict dix: neuffiesme jour de decembre fut
ung tramblement de terre telle que les chandelliers, bacins
et litz sautoient, lequel fut ung (dechire) au peuple Dieu
nous doibt sa grace (dechiré) ... fin . Amen. »

L. LE G .

Séance du 26 Février 1925

Présidence deM. H. WAQU ET, président. '

Le procès-verbal de la séance précédente est lu et
adopté sans observations. '.
M. Marcel Ferrand, agent d'assurances à Quimper, 'est
admis dans la société, sur la présentation de MM. Le
Guennec et Fieu!. "
, M. le Président a le regret d'annoncer lamol:t d'un de
~os confrères quimpérois, M. Jenkin Jones, pasteur de
l'Eglise réformée. M. Jones suivait atlentivement les
ét.udes et recherches de la Société archéologique dont il
.était membre depuis 1886. Gallois d'origine, il s'intéres-

sait beaucoup à la philologie, aux traditions et à la litté-
,rature bretonnes et particulièrement aux questions
d!étymologie.
" M. le Président apporte quelques rectifications à la
Hste imprimée des adhérents. L'une d'elles concerne M.
Bouilloux-Lafont, député du Finistère et vice-président
{le la Chambre; c'est bien Monsieur qu'il faut lire et non
]\1adame, comme il a été laissé par erreur. A ce propos,
. M. le Président rappelle que M. Bouilloux-Lafont s'est
déjà, à diverses reprises, très aimablement et très effica­
çemont employé près des pouvoirs publics en faveur des
;'1ntiquités du Finistère. ' '
,Il a été récemment procédé au classement comme

les ruines de l'église Saint-Colomban, à Quimperlé; un
panneau de bois sculpté et peint, du XVIe siècle, figurant
des scènes de la vie de saint Edern, à Lannédern; -
le retable de saint Sébastien, en l'église de Guiclan; -
une statue en bois de saint Yves (XVIe siècle), située dans
l'église de Pouldergat; une peinture murale datée de
1677 et représentant la Trinité, dans le croisillon sud de
l'église de Rosnoën.
M. Waquet indique l'intérêt de ces monuments, dont le
plus beau est le retable de Guiclan, lequel comporte une '
superbe statue de , saint Sébastien exécutée au début du
XVIIIe siècle dans la manière du Bernin.
M. Savin a donne lecture de la première partie de son
étuçle sur Nos vieux grands chemins et la corvée en
Cornouaille et en Léon à la fin de l'ancien régime.
M. Le Guennec, trésorier, présen te le compte de l'année
19~4 qui se solde par un excédent de recettes. Le nombre
des adhérents est en progression constante. La situation
est donc bonne et permet, pour l'instant, le maintien de
la cotisation au taux actuel. Il est décidé en principe que
le premier fascicule de l'année 1920, dont le tirage fut trop
réduit par rapport aux nombreuses adhésions ultérieures
et qui manque déjà aux collections, sera prochainement
réimprimé. Le bureau de la Société serait reconnaissant
,aux personnes qui, ayant des exemplaires inutiles de ce
fascicule, consentiraient à les lui céder. '
M. le Président rend compte de l'incendie du clocher
de Saint-Jean-du-Doigt, allumé par la foudre le 24 février.
La flèche de plomb a été détruite, mais l'église e11e­
même, heureusement, a pu être préservée.
La souscription organisée pour contribuer à l'achat du
tombeau dit de Troïlus de Montdragon est d'ores et déjà
ouverte. Si, contre toute probabilité, le but visé ne pou­
vait être finalement atteint, les souscripteurs auraient la

faculté dé rentrer dans leurs fonds . Il sera prochainement
publié dans le Bulleti n une vue de cette importante œuvre
d'art dont il ne faut pas que le Finistère reste privé.
M. Le Guennec présente deux belles gravures sur bois
de M. Foulon, qui figurent l'entrée du cimetière de Laz eL
le calvaire ruiné de Kerbreuder, en Saint-Hernin; des
dessins coloriés du vicomte de la Messelière montrant
divers aspects des vieux manoirs de Kerlan, en Sibiril,

et de Keramprat, en Santec, et deux vues du manoir de
Guicquelleau; au 'Folgoët, exécutées par M. Jullien, pro­
fesseur de dessin au collège de Lesneven.

La séancè est levée à 4 heures. '

Le Secrétaire, Le Président,

J. SAVINA .
H. WAQUET.

Publications reçues:

Bulletin : diocésain d'his~oire et d'archéologie du
diocèse de Quimper, mars-avril 1925.
Bulletin de la Société des Antiquaires de Norman­
die,-années 1921, 1922, 1923.
Bulletin de la Société des Antiquaires de l'Ouest,
3" trimestre de 1924.
Bulletin de la Société polymathique du Morbihan.
1924.

Bulletin de la Société archéologique du Midi de la

France, nouvelle série. n° 46, 1917-1921.
Mémoires de la Société archéolo.qique de Montpellier,

deuxième série. t. IX, 1 er fasc .. 1924.
Revue Mabillon, janvier-mars, 1925.

Nombre de Sociétaires
au i or Janvier i925 :
Société Archéologique du Finistère
363
Exercice financier 1924

RECETTES
Cotisations des Sociétaires.

Subvention du Département.. . . . . . .

Intérêt des bons de la Défense Nationale.

'Intérêt du titre de Rente.

Intérêt du titre de l'emprunt 6"10.

Intérêt du livret d'Epargne. . . . . . . .

Vente des collections, bulletins, cartulaire

Produit net de l'excursion

Don de M. de Saint-Pol.

TOTAL.

DÉPENSES
Impression du Bulletin. . . . . . . . . . . . .
Clichés et impressions diverses. . . . . . . . .
Frais de recouvrement, timbres et ports. . . .
Brochage du Bulletin. . . . . . . . . . . . . .
Préparation de la salle des séances. . . . . . .
Etrennes et pourboires. . . . . . . . . . . . .
Honoraires du trésorier . . . . . . . . . . ..
du sous-bibliothécaire . . . . . . .
Dépenses diverses (papier et ficelle) ..... .
Confection de la table analytique du Bulletin. .
Facture N aëlou . . . . . . . . . . . . . . . .
Total. . . . . . .
Report du total des recettes. . . .
Dépenses .d'autre part. . . .
Excédent des Recettes~ ..
Actif au 31 décembre 1924 :
Li vret de Caisse d'Epargne. " . . . . . . . .
Titre de rente 3 0 /0' . . . . . . . . . . . . . .
Bons de la Défense Nationale ........ .
Titre de l'emprunt 6 0/0' . .
Espèces . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Total. . . .
L'actif au 31 décembre 1924 est de . . . . . . .
L'actif au 31 décembre 1923 était de . . . . . .
5.325

500

459' 70

6.55P70
4.873

168 80
108 35
2450

200 ~
100 »
15 75
100 »

5.643

6.551

5.643 55
908fJ5

500 »
500 »
LOba ,»
. 976 78

2.995

2.087 13

Différence égale à l'excédent des dépenses. 908115

Le Trésorier,' L. LE GUENNEC .

Vu et approuvé par les Membres de la Commission des
Finances. .

Seance du 26 Mars 1925

Présidence de M. H. WAQUET, président.

Le procès-verbal de la séance précédente est lu et
adopté.

M. le Président fait observer qu'une petite erreur d'im-

pression est restée dans le texte du rapport du trésorier.
A la 5° ligne à partir du bas il faut lire: Différence égale
à l'excédent des recettes (et non des dépenses).
M. le D' Picquenard rappelle que le regretté M. Jenkin
Jones est l'auteur d'un recueil de cantiques bretons,
Telenn ar C'hristen, dont plusieurs morceaux sont des
plus intéressants.
M. le Président fait part de la mort, survenue le 14

mars, de M. le Vicomte Charles de Jacquelot du Boisrou-
vray, l'un des membres les plus anciens etles plus véné­
rés de la SociAté.ll avait publié dans le Bulletin en 1887
le compte-rendu de la Fouille et OUVe1"ture cl 'un tumulus
en Loqueffret et raconté dans le Clocher breton, d'après
ses papiers de famille, les fêtes celtiques qui eurent lieu
en 1838 à Abergavenny et où son oncle, l'érudit Louis de
Jacquelot, donna lecture au nom de Lamartine dont il
était l'ami, du fameux toast aux Gallois que le poète avait

spécialement écrit pour ceLte circonstance. EspriLdistingué
et cœur généreux, M. de Jacquelot jouissait du respect de
tous; tous f;'associeront aux: regrets qu'inspire sa dispa­

XIV
Sont admis dans la Société : MM. le Dr Alexandre

Morvan, de Quimper, présenté par MM. le chanoine
Abgrall et le Dr Lagriffe ; Marcel Miossec, de Châteaulin,
présenté par MM. Abgrall et Le Guenne, c.
MM. les D" Auffret et Lagriffe communiquent une ordon­
nance autographe de Laënnec, datée de 1818, et d~ux
lettres de son oncle Guillaume Laënnec, médecin attaché
aux hôpitaux de la marine à Brest, lettres adressées de
Brest en 1778 au père de l'illustre praticien e t donnant
de cmieux détails sur l'e.spri t public dans le grand port
de guerre au cours de la guerre de l'Indépendance
a méricaine.
M. le Président, se référant à une communication faite

à la dernière séance sur le séjour de Flaubert à Con car-
carneau en 1875, signale un article très détaillé que notre
confrère M. Chassé a publié sur ce sujet da1ls le fascicule
de décembre 1924 de la Grande Revue,
A propos du sorl des collections de Kernuz, M. le Pré­
sident donne connaissance des vœux par lesquels les
Sociétés d'Histoire et d'Archéologie de Bretagne, archéo­
logique d'Ille-et-Vilaine, d'Émulation des Côtes-dll-Nord
s'associent à celui qu'a émis dès le mois de décembre la
Société archéologiq ue du Finistère afin d'obtenir le main.- ,
lien en Bretagne d'une -part importante des collections,
La Société polyma thiqu e du Morbihan s'est égalemen t
prononcée dans le même sens. Ces démarches fortement
motivées, appuyées par MM. Bouilloux-Lafont et Lancien
au nom des in térêts du département, par M. Joseph Loth ,
membre de l'Institut, aH nom des véritables intérêts de la
science, ont déja obtenu u,n résultat. M.le Président a reçu
la promesse que le menhir à figures de Plobannalec el le
bétyle de Kerma ria seront confiés au musée d'antiquités
de Quimper.

plan d'un édifice ancien, probablemen~ romain, dont il a
reconnu des vestiges au lieu dit Tourroussel dans la dite
commune; c'est une enceinte carrée de 9 mètres 50 de
côté, divisée en quatre pièces. Aux angles Nord~Ouest et
Sud-Ouest se voient les traces de deux tourelles isolées.
Des renseignements eL précisions supplémentaires seronL
demandés à M. l'abbé Rolland.
M. le Président présente de la part de M. Jarno une
curieuse collection de photographies d'anciens costumes
masculins et féminins des communes de Châteauneuf,
Langolen, Bannalec, Scaër, Ploaré, Plogonnec, Pont-

Croix, Plozévet. M. Waquet complète cette exhibition par
celle de photographies analogues, de format plus grand,
qu'il a fait exécuter pour le musée d'après d'anciens

clichés de M. Villard.
M. Le Guennec communique la copie d'une charte latine
de 1297, dont l'original se trouve aux archives de
Lesquiffiou, et qui mentionne un Hervé deSylva Cornbusta

(Coëlosquet), chevalier, le plus ancien du nom, lequel
possédait alors des terres a Kaerberiou en Plœiber­
Rivaut (Pleyber-Christ).
M. le Présiden t présente deux nouvelles publicatiôns
dues à des membres de la Société: les Mélanges d'hagio­
graphie bretonne. où M. Largillière agite avec Ulle
critique habile les difficiles problèmes relatifs à . saint
Ethbin et saint Idunet, l'Histoire et géographie du Finis-

tère, de M. le chanoine F. Cornou. Ce dernier ouvrage,
quoique rédigé pour les écoles. est à noLer comme four-
o nissant un très bon tableau d'ensemble de l'histoire du
département; moins bien illustré, sous le rapport des
cartes, que le livre analogue de notre confrère M. Ogès,
il le complète sur beaucoup de points, principalement en
tout ce qui touche à l'archéologie. De tels livres, remar­
queM. Waquet, sont d'excellents auxiliaires pour l'œuvre

XVI

d'exploration et de sauvegarde à laquelle notre Société
consacre ses efforts. . "
La séance est levée à 4 heures. ' , " '."

Pour le ,Secrétaire empêché : .

· . , Le, T.ré~orief; ", ' " ' ,', ' , ' : Le Préside'IJl;

L. LE GUENNEG. , "

. ." , ,', Publications recües :

, Bullçtùi . a?·chéologique du Comité des travaux histo-
:'riques, 1923; 2· livraison . " " ,_ .' : ,:
Bulletin du Comité des travaux' historiques et scien-

, tifiques .. Section des sciences économiques et sociales.

, Congrès de H ,321 et de 1922. ' " ' . " '." . . .

.. Bulletin diocésain d'histoire et .d'arohéolo{Jie, Mars-
: .À vdi 1925. . ',,',. . , ' . '

, Biûletin de 'Zr); SocMté d'archéologie et,' dé. statistique

de la Dr6me, avril 1925. ",'" . .'

: Nécroioge' des 'co rde-l iers , de Quimpér '( 1681-1787),
' publié par H: Waguet, ' .. ',' :' ,
Riipertoire d'a?:t et d'archéo~ôgie; 19~ , : " '

, Rivista archeologica dellaprovin'cia . 'e' antfcadi()ce#
, di Como. Indice iJeneraie. Annale 1902..:1922. -
, SmÛhsonian ,Institution. Report of the ' Unitéd States
national museum, 1924. ' . '., - . " ,

L;Eslourbèillon '(marquis' de), ,' La ; Nation: ' bretonne

, (conférence faite au congrès pancEiI Lique de Quimper, 'le

8 septembre 1924)'" , ' , ;, ' ,; ~', "

XVII

Annexe au Procès-Verbal

LE TOMBEAU.DE TROÏLUS DE MONDRAGON

Le plus beau des anciens tombeaux à effigie du , Finistère
était sans conteste celui de Troïlus de Mondragon, qui se
voyait encore, il y a deux ans, au pied du vieux clocher

isolé de Beuzit-Conogan, près de l'Elorn, en aval de
Landerneau, sous les ombrages du parc de Kerlorec. Sur ce
magnifique mausolée de fin kersanton s'allongeait la statue
coucbée, en grand costume de guerre, de l'illustre seigneur
dont elle abritait les restes. A la tête, aux pieds et sur les
deux faces latérales, des arcades du gotbique le plus fleuri ;'
encadraient les armoiries de sa famille et de ses alliances.

Les solerets cuirassés dt? l'homme d'armes s'appuyaient au
flanc d'un lion, et un petit ange était assis sur son épée nue
. posée près de lui. . . .
A vrai dire, on sait fort peu ce que fut jadis Trpïlus , de
Mondragon. L'béroïque sonorité de son nom ·ençbantait
José-Maria de Hérédia, et notre cber poète Frédéric
Le Guyader lui a consacré; dans sa Chanso,!- du Cidre, v.ne
.complainte savoureusement fanLaisiste qui le montre bien
moins fidéle quoiqu'il racbète sa vie orageuse par. une

vaillante mort au service ùe Mars qu'à celui de Vénus .

D'après les généalogies, Troïlus serait issu d'Antoine de
'Mondragon, bàLll.rd lui-même d'unefameuse lignée castillane,
l'un .des capitaines espagnols envoyés Plir Ferdinand et
IsabeHe au secours de la ducbesseAnne en 1488, à moi)1s qu'il
ne fût fils de Jean de Mondragon, vicomte de . Loyav.x,
capitaine de Nantes et de Rennes . en l;'il0. Ce qu'il . y ,a de

certain, c'est que M. de Mondragon se qualifiait de seigneur
du Hallot et vicomte d' Auteville en Normandie, etco~mandait
un régiment de 4.000 bommes de pied au service (le la France,

.lorsqu'il vint, vers 1520, épouser au fond de laBasse-,Bretagne,

XVIII
une riche héritière landernéenne, Françoise de La Palue,
dame de La Palue, en Beuzit~Conogan, de Trésiguidy en
Pleyben et des Salles près Guingamp.
La maison de La Palue se ,prétendait branche cadette ou

« ramage» des sires de Lèon, dont elle portait sur SOIl écu le
lion héraldique surmonté d'un « lambel » en signe de
« juveignerie ». Olivier de La Palue, vivant en 1460, avait
épousé Jeanne Guiomar, dame de la Petite-Palue (manoir

tout voisin, passé plus tard aux de La Fitte, Le Borgne de
Trévidy.et du Rozel) dont le blason, un poisson sur un ,semis
de billettes, charge l'un des écussons du tombeau, Leur fils
Hervé de La Palue, sénéchal de Léon, qui se fit peindre au
début du XVIe siècle sur la maîtresse vitre de l'église de
Saint-Divy, parait avoir eu pour femme l'héritière des
Trésiguidy, vieille race cornouaillaise connu surtout par le
" champion qu'elle fournit en 1351 à l'immortel combat des
Trente. Les armes des Trésiguidy, trois pommes de pin, se
remarquaient aussi sur la face sud de la tombe, pleines et
écartelées d'un écu chargé de sept meubles d'une forme

particulière, 2, 3, 2, ressemblant à un T renversé. A côLé,
un autre écusson était chargé des cinq fusées en faxe de la
maison de Bouteville, qui se rapportaient sans doute à une

alliance antérieure.
Sur la face Nord du mausolée se voient les armes de la
famille de Mondragon,. un lion accosté de deux arbres, plei­
nes, écartelées d'un chevron accompagné de trois coquilles,

,et mi· parti de la Palue ; et celles des La Palue mi-parti a
écartelèes de Trésiguidy, écartelées elles-mêmes des sept
pièces me:r'üionnées plus haut , Enfin, le grand écusson timbré

d'un heaume et chargé des armoiries des Mondragon, qui
décore l'extrémité de la tête du tombeau offre sur ses lam­
brequins les blasons de Léon, de Bouteville, du Lech, de
'Bretagne, de Kerret et Guiomar.
, , Le manoii' de La Palue dresse encore ses hauts pignons
et son pavillon d'angle, où s'ouvre à la base une belle porte
gothique. Les 'seigneurs du iieu étaient «fr:mdateurs » de
l'église :te Beuzit et y possédaient dès sépultures sur les-
XIX
quelles Troïlus de Mondragon fit ériger de son vivant cette
belle tombe. Quand son tour vint d'y reposer, il ne laissa
qu'une fille unique, Jeanne de Mondragon, dame du Hallot,
La Palue, Trésiguidy, marié avant 1543 à François de
Montmorency, seigneur de Bouteville.

Aujourd'hui le monument de Troïlus a quitté les rives
de l'Elorn. Vendu par le châtelain de Kerlorec à deux anti­
quaires parisiens, il git démonté dans quelque coin de la
banlieue. attendant un acquéreur. Celui-ci ne pourra d'ail­
leurs le transporter hors de France, les actives démarches
de M. Desmars, préfet du Finistère, ayant fait prononcer
en temps utile le classement de ce mausolée. La meilleure
solution serait sans doute le relour en Bretagne dudit lom­
beau, auquel le musée départemental de Quimper offrirait
dans ses salles basses, déjà peuplées de sépultures de che­
valiers ou d'évêques, un asile à souhait. Mais cette ques­
lion est purement financière. Le musée, avec ses faibles
ressourses ordinaires, ne peut rien ; d'autre part le modeste
budget de la Société archéologique ne lui permettrait que de
contribuer d'une petile somme à ce rachat si désirable. Du
moins son bureau adresse-t-il un pressant appel à la géné­
rosité des membres de la Société et de toutes autres per­
sonnalités finistériennes et bretonnes désireuses de s'asso­
cier à eux dans ce but. Il y a lieu d'espérer que le Conseil
Général voudra bien également témoigner de son intérêt
pour le patrimoine d'art du Finistère. Ce patrimoine, naguère
si riche, subit en ce moment de cruelles, d'irréparables pertes.
Il esl grand temps d'intervenir. Nos vieilles chapelles, aban­
données, pillées impunément, croulent de toutes parts; les
marchands de biens rasent nos futaies séculaires; des collec­
tions d'antiquités sont transportées dans la région parisienne.
En présence de telles constatations, il n'apparaît que plus
urgent encore de travailler au sauvetage de ce qui peut être
encore préserv'é et défendu. En récupérant le tombeau de
Troïlus de Mondragon, nous aurons assuré la conservation,
aussi près que pOSSible de son lieu d'origine, de ce chef­
d'œuvre de la statuaire basse-bretonne du XVIe siècle, et

donné la meilleure des leçons aux collectivités comme aux
individus qui, par ignorance, négligence, ou cupidité, se lais­
sent si lamentablement déposséder de ce qu'ils possèdent sou­
vent de plus précieux et de plus respectable, et sans avoir
touj ours essayé de le vendre dans le pays même.
L. LE GUENNEC .

Séance du 30 Avril 1925

Présidence de M. H. WAQUET, président.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et
.adopté sans observa Lions . .
M. l'abbé Saluden. professeur à l'école de N.-D. de
Bon-Seconrs à Brest. est admis dans la Société, sur la
présentation de Mgr Roull et de M. le chanoine Le Roy.
M. Saluden est l'auteur d'un bon livre, récemment paru
il. Brest, et que M. le Président présente à la Société. Il a
pour titre : Une figure brestoise du X Ville siècle.
Claude Laporte.
M. le Président présente également le Livre d'Or de
Frédéric Le Guyader, publié à l'occasion des représen­
tations théâtrales destinées à honorer «( le poête de la
Cornouaille ». Ce Livre d'or contient une notice biogra­
phique suivie de l'appréciation de divers auteurs bretons.
M. Waquet rend justice à l'œuvre trop peu connue de
Frédéric Le Guyader et estime que l'ouvrage qui lui
-survivr,a le plus longtemps est cette admirable Chanson
du cidre où s'expriment il chaque page la gaîté de bon
aloi, quoique parfois un peu grasse, de la chatoyante
.comouaille.
M. le Président complète en les rectifiant les notes

récemment publiées par un journal de la région sur la
vente aux enchères de la chapelle ruinée et du calvaire
XXII
que cette mise aux enchères a eu lieu et l'on ne saurait
trop déplorer l'indifférence, du reste assez maladroite
pour leurs propres intérêts, avec laquelle trop de munici­
palités laissent à l'abandon de précieuses œuvres d'art.
Mais rien ne sera emporté à l'étranger, ni même hors du
département. L'acheteur, qui est un industriel Finistérien,
a faiL remonter le calvaire dans une propriété des envi­
rons de Quimper, le sauvant ainsi d'une ruine certaine e~
prochaine; quant aux ruines, elles seront consolidées
dans la mesure du possible afin de conserver au sile de
Coatquéau L out son charme de pi1turesque . La question
des anciennes chapelles a été souvent débattue dans les
séances de la Société; c'est une question qui ne saurait.
être résolue pleinemen t que par la bonne volonté intelli­
gente des collectivités propriétaires.
U:l excellent exem ple vient d'être donné à cet égard
par la municipalité de Locronan qui, à la suite des démar­
ches obstinées du maire, M. Da niélou, sous-secrétaire·

d'Etat à la M arine marchande, a obtenu le classement
de sa vieille place. Cette nouvelle ef:'t accueillie avec la

plus vive satisfaction par notre Société qui , il y a déja.
plusieurs années, avait émis un vœu en ce sens.
M. Sa vina continue la lecLure de son mémoire sur les
vieux grands chemins de la Cornouaille.
M. Le Guennec présente une vue cavalière du manoir
de Kerouartz en Lannilis, qui offre un des plus beaux
types de grande gentilhommière bretonne du début du
XVIIe siècle.
M. Waquet présente une épreuve d'une gravure SUl­
cuivre, dont la planche existe dans la reserve du Musée
départemental breton et représentant Olivier Jégou de
Kerlivio, évêque de Tréguier de 1694 à 1731, le seul
évêque breton qui ait donné dans le mouvement jansé­ miste. Cette gravure, œuvre d'un artiste nommé Montbard

XXIII
qui semble avoir peu produit, est signalée dans l'Icono­
graphie bretonne du marq uis de Surgères. Le portrait a
un acceut de vie qui lui donne un grand intérêt.
La séance est levée vers { heures.
Le Secrétaire,
1. OGÈS.
Publications recues :

Le Président,
H. WAQUET.
Bulletin du Comité des travaux hist01"iques et scien­
tz(iques (section des sciences économiques eL sociales).
Congrès de 1921 et de 1922.
Bulletin trimestriel de la Société des A ntiquaires de
Picardie, 1924, n° 4.
Recueil de la commission des Arts et Monuments
historiques de la Charente-lnfé?'ieure, janvier-avril 1925.
Répertoire d'art et d'archéologie, 1923.
Revue Mabillon. Avril-Juin 1925.
Revue de Saintonge et d'Aunis, 6' livraison de 1925.
Séance publique de l'Académie des Sciences, Agri-
culture, Arts et BeUes-Lettres d'Aix, 1924.
CHI~ONIQUEJ

Dans son livre : Une figure brestoise du XVIIIe siècle,
Claude Laporte, M. Saluden, révèle au public un personnage
éminemment respectable et de vie édifiante, mais qui, il faut
bien le constater, n'a rien fait ni même essayé de remarquable.
Ce fut un prêtre pieux et instruit qui, né à Brest en 1734,
périt martyi de sa foi lors des massacres de septembre 1792
à la prison des Carmes de Paris. L'intérêt du sujet a été
XXIV
Claude Laporte dans les divers milieux par lesquels il se
trouva passer tour à lour ; c'est ce qu'exprime la première
partie du titre; Une figure brestoise du XVIIIe si~cle . Fils
d'un maître perruquier qui, au N° 8 de la rue de la vieille
Corderie, faisait « la barbe et le poil », tenait « bains et
étuves », le jeune Claude entra au noviciat des jésuites à
Paris en 1753; il devint régent de 6- en 1757. de 5

en 1758, de
4" en 1759 au collège Louis Le Grand. Il occupait depuis peu
de temps la chaire de rhétorique du collège d'Orléans quand
la dissolution de la Compagnie lerendit à la vie séculière. C'est
à cette époque seulemenl qu'il reçut la prêtrise. Peu après il

devint prêtre-attarhé à la paroisse Saint-Louis de Brest. De
1776 à 1786 il remplit les fonctions d'aumônier auprès de la
compagnie de Brest des gardes de la marine, cette espèce
d'école navale où l'on faisait plus de tapage que de travail
sérieux et où François-René de Chateaubriand, engagé dans
cette voie sur le désir d'un père impérieux, passa inutilement
quelques mois de sa vie. Nommé prêtre-sacristain de Saint­
Louis après la suppression des compagnies des gardes,
Laporte en devint « curé », c'est-à-dire vicaire, le leI' juin
1790. Ayant refusé le serment, il fut arrêté le 28 juin 1791.
Relàché, il s'enfuit à Paris, ou il fut arrêté une seconde fois
et définilivement le 17 aoùt 1792 .

La boutique du père, le noviciat des jésuites, la vie parois­
siale de Saint-Louis, les gardes de la marine, M. Saluden a
recueilli des traits qui aident à mieux connaître et comprendre
tout cela; le personnage dont-il s'occupe s'en trouve un peu
rélégué au second plan, mais le livre y gagne en variété.

c'est une sorte de tableau, fragmentaire mais animé, de la
vie brestoise au XVIIIe siècle. Une douzaine de planches
hors-texte, dessins et photogravures, illustrent comme il
convient cet ouvrage très méritoire. M. Saluden a commencé

l'année dernière dans le Bulletin diocésain une série d'études

sur Landerneau pendant la Révolution qui, espérons-Ie_

feront un digne pendant à ses études sur Brest.
Séance du 28 Mai 1925

Présidence de M. H. WAQUET, président.
La lecture du procès-verbal de la dernière séance donne
fieu à deux observations de M. le Président:

L'affaire de la venle de la chapelle ruinée et du
.cal vaire de Coatq uéau en Scrignac, a été exposée par un
.quotidien régional en termes inexacts. La solution inter­
venue a au moins l'avantage de conserver à notre départe­
ment les monuments en question;

Des journaux lœaux semblent attribuer le mérite
lu classement de la place de Locronan à une personna­
lité quimpéroise. Il convient de remarquer que la demande
initiale a été faite par la Société archéologique, et que le
dassemenl est dû aux démarches et à l'influence person_
nelle de M. Daniélou, sous-secrétaire d'Etat à la Marine
marchande, maire de Locronan.
M. Waquet fait part du décès de deux de nos confrères:
MM. A. Trévidic, négociant à Quimper et H. Tréal, fonc­
tionnaire des P. T. T. à Morlaix; M. Trévidic, qui appar­
tenait à une famille très honorable et bien connue de
négociants quimpérois, suivait volontiers les séances et
les travaux de la Société; M. Tréal, à qui son éloignement
de Quimper ne permettait pas de venir aux séances, était
un photographe habile qui s'intéressait principalement
aux monuments du Nord':'Finistère.
XXVI
admise dans la Société, sur la présentation de Mme Stéphan:
et de M. Savina.
Suda proposition de M. Waquet, il est décidé en prin­
cipe l'organisation de deux promenades d'études: l'une­
dans la région de Ponl-A ven, l'auLre en juillet dans les
environs de Plomelin. Les dates et conditions en seronL
ultérieuremenL déterminées.
Le Conseil général a décidé de faire un sérieux effort
pour l'achat du lombeau de Troïlus de Mondragon. Des­
négociations vont être entamées avec le propriétaire
actuel afin d'obtenir qu'il diminue ses prétentions; on sait
que le monument, étant classé, ne peut être exporté. Afin
l d'aider au succès, M.le Président fait appel aux membres·
de la Société archéologique pour la souscription ouverte ..
Il espère que la somme recueillie gràce à une participation
active de nos ' sociétaires, jointe au crédit voté par le·
Conseil général, sera suffisanLe pour l'achaL du tom­
beau.
M. Savin a donne ledure de la dernière partie de son
étude sur Nos vieux grands chemins. Puis il présente
une monnaie d'or d'Edouard III trouvée par l'un de ses
élèves dans la partie sud du port de Douarnenez.
Le barde Rolland, de Guerlesquin, a fait don au Musée
de cinq pièces de monnaies romaines en bronze, trouvées
à Carhaix . Ces monnaies sont aux effigies des empereurs
Néron, Septime Sévère, Alexandre Sévère et TALricus.
M. le docteur Odeyé, de Lesneven, communique trois
bronzes. romains également, provenant de l'important
établissement gallo- romain de K erili en , en Plounévenler.

Deux de ces pièces représentent Crispina, concubine de
Marc Aurèle. M. Waquet fait observer que nous savons
fort peu de choses sur l'occupation romaine dans le
Finislère. Des fouilles faites à Kerilien ' mettraient peut­
XXVII
M. Schmidt a communiqué à M. Le Guennec un dessin
et une inscription figurant sur une pierre tombale situéè
dans le cimetière de Guiler. A en juger par les caractères
et par l'image du Sacré-Cœur qui y est gravée, cette
pierre, malgré son caractère fruste, parait assez récente.
M. Surel a envoyé des croquis d'escaliers anciens et de
manoirs situés aux environs de Morlaix.
M.lePrésident.lit une étude de M le D' Lagriffe, com­
mentant et expliquant les termes techniques et les formu­
les de l'ordonnance autographe de Laënnec que l'on
trouvera dans ce Bulletin.
Lècture est donnée de l'une des « Légendes du Bro­
Pagan» recueillies dans la région de Plounéour-Trez, par
M. Quiniou, instituteur à Bolazec. .
La séance est levée à 4 hRures.
Le Secrétaù'e . Le Président.
L. OGÈS. H. WAQUET.
CHRONIQUE

M. Pierre Le Roux, chargé du cours de Langue et liLtéra-
ture celtiques à la Faculté des Lettres de Rennes, a entrepris
en 1910 la préparation d'un Atlas linguistique de la Basse-Bre­
tagne, travail énorme qui fait honneur à son courage autant
qu'à sa science. Le l e, fascicule est maintenant en vente; il
contient un avant-propos relatif à la méthode observée, une
carte physique de la Basse-Bretagne et 100 cartes indiquant.
en breton, d'abord les noms des communes sur lesquelles a
porté l'enquête, puis diverses formes de mots ou de phrases
choisis parmi ceux et celles qui ont paru à M. Le Roux se
prêter le mieux à une enquête: haleine, la clef, ici, là-bas, la

XXVIII

centres urbains, où les dialectes sont presque toujours mêlés,
ont été laissés de côté. Dans la campagne, 90 communes, y
compris le Bourg de Batz, ont été choisies de façon que l'en­
quête s'étende à toutes les parties du pays bretonnant sans
privilège pour aucune région . Autour de Quimper, par exem­
ple, M. Le Roux a opéré à Plogoff, Sein, Ploaré, Plouhinec,
Plomeur, Pluguffan, Clohars-Fouesnant,N évez,Elliant,Edern,
Lennon, Plomodiern. C'est un très beau livre qu'étudieront
avec passion tous les celtisants et amis de la langue bretonne.
Mais pourquoi les proporlions et contours du pays ont-ils été
grossièrement déformés par le dessinateur de la carte type?
H. Wr

Séance du 25 Juin 1925
Présidence de M. H. WAQUET, président.
Le procès-verbal de la séance précédente est lu et
adopté sans observation.
M. le Président annonce le récent décès de M. Chabay,
industriel à Quimper, membre de la Société depuis plu­
sieurs années. Interprète des sentiments de l'assemblée,
il adresse à la famille de notre regretté confrère l'expres­ sion de nos vives condoléances.
M. le colonel Dizot, commandant le li Se d'infanterie,
vient d'être élevé au grade de commandeur de la Légion

d'honneur; la Société,à laquelle il a donné tanl de marques
d'attachement, se réjouit de cette haute distinction ; elle
espère que M. le colonel Dizot, bien que quittant le ser­
vice actif, ne s'éloignera pas définitivement de Quimper.
Sont admis dans la Société : M il. Le Nair. de Quimper,
présentée par M. Le Guennec et M lle Allier ; M. Bolloré,
industriel à Quimper, présenté par MM. Abgrall et Wa­
quet;. M. Béche t, inspecteur de l'enseignement primaire à
Chàteaulin, présenlé par MM. Savina el Fr. Ménez; M. Le
Séach, directA ur d'Ecole publique au Pont-de-Buis, pré­
senté par M. Savina et M me Stéphan.
Au sujet d'une récente délibél'ation du Conseil munici­
pal de Quimper. tendant à. changer le nom de la rue
Neuve, M. 'iVaquet fait remarquer que celte appellation,
xxx
nom historiqne qn'il conviendrait de maintenir, puisqu'il .
est question dans les titres du XIV· siècle de ce Vicus
novus, sans doute la première rue créée hors de l'en­
ceinte de la ville close de Quimper. Il faut noter d'ailleurs
que les noms des vieilles rues de Quimper sont un régal
pour les amateurs du passé. Pourquoi ne pas conserver
ou même reprendre ces noms évocateurs, de rue de la
Vieille-Cohue, (pour la rue Laënnec), et de rue du Ros­
signol, (pour la rue Saint-Mathieu) ~ Qu'on attribue des
noms nouveaux, à la mode du jour, aux voies nou­
velles, soiL ; mais qu'on laisse aux anciennes voies leur
dénomination séculaire. La morsure continue du temps
fait tant de ravages sur nos anciens monuments et les
bàtisses neuves défigurent si vite nos vieilles cités qu'il
serait regrettable que nos municipalités aident à la des­
truction d'un passé plein de poésie et de charme discret.
M. le Président entretient la Société des démarches
poursuivies en vue de l'acquisition du tombeau de Troïlus
de Mondragon. Les nouvelles sont excellentes : nous
. approchons de la solution détoirée, gràce à de précieux
concours, notamment à celui de la société «La sauvegarde
de l'Art français », qui a promis une aide pécuniaire très
importante. Nous devons à cette société une vi ve recon­
naissance pour le zèle dévoué qu'elle met à sauvegarder,
d'une manière générale, les richesses artistiques et, en
ce qui nous touche tout particulièrement en ce moment,
pour avoir permis au Finistère de récupérer bientôt, nous
l'espérons, un chef·d'œuvre en péril. Dans ce sauvetage, la
Société archéologique aura surtout le mérite de l'initia­
tive. Toutefois, nous souhailons un peu plus. La souscrip­
tion que nous avons ouverle a déjà donné des résultats
sat.isfaisants. Elle sera continuée et M. Waquet engage
. Lous les amis de l'art local à lui apporter leur obole, afin
XXXI
bIe. Toute colisation continuera donc à être reçue avec
reconnaissance; elle doit-être adressée au trésorier de
la Société, M. Le Guennec, rue Louis Hémon, à Quimper.
(Compte de chèques postaux 60-30, Nantes).
M. le Président donne quelques indications sur l'ex­
cursion d'étude, fixée au dimanche 28 juin, dans la région
de Rosporden, Cadol, Melgven, Nizon, Pont-Aven, Riec,
Le Moustoir (Kernével) et la Trinité (Melgven).
Lecture est donnée d'une biographie, composée par
M. Ch. de Coataudon, sur son arrière grand-oncle, le che­
valier Vincent de Coataudon, lieutenant de vaisseau, che­
valier de Saint-Louis, qui, servant à l'escadre de Brest,
prit part à la guerre de l'indépendance amérieaine. Le
chevalier de Coataudon et trois de ses frères émigrèrent,
deux en Angleterre et deux autres dans l'armée des Prin­
ces. Le chevalier se trouva à l'expédition de Quiberon.
Blessé au cours de l'action, il fut fait prisonnier ; dirigé
sur Vannes, il y fut condamné à mort et fusillé sur la Ga­
renne, en thermidor an III.
M. WaqueL fait une rapide analyse de la belle thèse de
doctoral ès-lettres soutenue récemment par nolreconfrère
M. René Largillière sur Les saints et l'organisation chré­
tienne primitive dans l'Armorique bretonne. M. Largil­
lière, élève de M. J. Lolh. l'éminent professeur au Col­
lège de France. a écrit une œuvre remarquable qui
s'impose à l'étude des travailleurs brelons.
M. le Docleur Picquenard, qui a représenté notre Société

au récent congrès de l'Association bretonne, à Rennes,
rend compte de ce congrès, Il analyse succinctement les
travaux qui y ont été présentés et appelle particulièrement
l'attention sur les mémoires publiés par celle Association.
à la suite de son congrès de Saint-Brieuc. en.. 1924,
parmi lesquels il s'en trouve deux qui on't pour auteurs
XXXII

La société d'histoire et d'a.rchéologie de Bretagne tien-
dra son assemblée générale annuelle à Quimper, vers la
fin de septembre. Cette assemblée sera suivie d'une excur­
sion à laquelle sera associée la Société archéologique.
M. Le Guennec présente deux croquis de M. Surel, pein­
tre-décorateur à Morlaix, représentant, l'une un Ecce
homo, ou plutôt un Chrisl attendant le supplice, en bois
sculpté, provenant de la crypte de Lanmeur, l'autre, un
monogramme sculpté sur un écusson, portant la date de
1 565, encastré dans un mur de la mé tairie du chàteau de
Lannuguy, en Saint-Martin-des-Champs.
La séance est levée vers 4 heures.
Le Secrétai1"e, Le Président,
J. SAVINA. H. WAQUET.
Publications recues :

Analecta Bollandiana, 1. XLIII, fasc. l et II, 1925.
Annales de Bretagne, l. XXXVI , n° 4, 1925.

A ssociation bretonne, Corn ptes-rendus, procès-verbaux,
mémoires du Congrès de Saint-Brieuc de 1924.
Bulletin diocésain d'histoire et d'archéologie du
diocèse de Quimper, mai-juin 1925.
Bulletin de la Société des Antiquaires de l'Ouest,

4' trimestre de 19'24.
Bulletin philologique et historique (jusqu'à 1715), du
Comité des travaux historiques et scientifiques, années
1922 et 1923.
Congrès archéologique de France, 86' session, tenue
à Valence et Montélimar en 1928 par la Société francaise

d'archéologie.
Séance du 30 Juillet 1925
Présidence de M. H. WAQU ET, président.
Le procès-verbal de la séance précédente est lu et
adopté sans observation.
M. le Président rend compte de l'excursion effectuée le
28 juin par la Société dans la région de Rosporden et de
Pont-A ven; parmi les divers monumenls visités. il insiste
sur la chapelle de la Trinité. en Melgven, dont l'entretien
laisse à désirer; des démarches seront faites auprès de
l'administration des Monuments historiques en vue

d'obtenir au moins les réparations les plus urgentes.
M. le Président annonce le classement. par dé~re l en
date du 5 juin, de la porle monumentale, du mur de
clôture et du terrain du cimetière entouranl l'église de
Plounéour-Ménez.
Communication est donnée de quatre dessins envoyés
par M. Surel, de Morlaix, et représentant la curieuse
cheminée à cariatides du vieux manoir de Coatanscour
en Plourin-Morlaix. la porte gothique du manoir de
Kerloaguen en Plougonven et un écu armorié aux
armes. semble-t-il, de la famille de Guicaznou - timbrant
la porte d'une vieille maison à Tréga~ tel-Primel.
M. le Guennec communique un acte de baptême du 27
janvier 1773, inscrit sur les registres de la paroisse
Saint-Sauveur à Quimper et présentant c~tle particularité
XXXIV
maire de Quimper. reçut, en plus des prénoms donnés
par ses parrain et marraine. celui de Corentin, choisi par
les juges du présidial eL les membres de la communauté,
pour faire de lui le filleul de la ville.
M. le PrésidenL fait savoi r qu'il a l'ecu de M. le duc de

Trévise une le Ltre lui aunonçant que la Sauvegarde de
l'Art français a déjà recueilli pour sauver le monument
de Troïlus de Mondragon une somme de près de 10.000
francs; cet acompte versé au détenteur assure le retour
du mcnument sur la terre de Bretagne et permet la
continuation de la souscription locale à laquelle de précieux
et généreux concours viennent d'être promis.
LecLureestdonnée de l'étude préli mi naire gue M. J. Loth,
membre de l'Institut, a bien voulu écrire pour présenter
le résultat des recherche5 de M. Daniel Bernard sur les
noms d'hommes et de lieux du Cap-Sizun.
M. le Président présenLe en l'analysant le mémoire de
M. Largillière sur les vies latines de saint Corentin.

La séance est levée à 4 heures.
Pour le Secrétaü'e empêché,
PHILlPPON.

Publications reçues:

Le P,'ésident,
H. WAQUET .

A lbum historique du 118

1'égiment d'infanterie,
Quimper, 1924-1925 (don de M. le colonel Dizot).
Bulletin de l'Académie d'Hippone, 1922-1924.
Bulletin de la Société des Antiquai1'es de l'Ouest,
l·r trimeslre de W25.
Butletin trimestriel de la Société des A ntiquaires de
xxxv

Bulletin diocésain d' histoire et d'archéologie du diocèse
de Quimper et de Léon, jllillet-août)925.
Bulletins et mémoires de la Société d'Emulation des
C6tes-du-Nord, t. LVI (1924).
Bulletin et mémoires de la Société a?'chéologique
d'Ille-et- Vilaine, t. LII (1924).
Bulletin de la Société neuchâteloise de géographie,
t. XXXIV, 1925.
Fo' rnvânnen meddelanden {ran K. Vitterhets histo?'ie
och antikuitets Akademien, 1924.
Mémoires de la Société nationale académique de

Cherbourg, vol. XXI, 1923-1924.
Ménwires de la Société d'Agriculture, sciences et arts
d'A ngers, 1924.
Notices et mémoires de la Société archéologique de
Constantine. 1923-1924.
Revue Mabilton, juillet-septembre 1925.
Hevue de Saintonge et d'A unis, 1925, 7· livraison.
Smithsoniam institution. Publications 2769, 2777-2780.
CHRONIQUE
Les volumes de Mémoires de la Société d'histoire et d'ar-

cbéologie de Bretagne continuent à paraître régulièrement.
C'est dans la première partie du tome VI (l925) qu'on trou­
vera, sur la « Vita ) ancienne de Saint Corentin, l'étude de
Mm e Ethel-C. Fawlier-Jones qui a donné lieu aux observa­
tions critiques de IVI. Largillière. Dans le même volume,
deux autres arlicles sont à recommander. En traitant du
Dror:t de colombier et de garenne, M. Hervé du Halgouët
XXXVI
les tempéraments apportés à plusieurs reprises par les
ordonnances royales, restèrent très impopulaires jusqu'à la'
Révolution; en outre il indique les principaux colombiers
qui subsistent et définit fort bien les caractères architecto­
niques de ces curieuses constructions. Dans ses Remarques
sur la misère, la mendicité et l'assistance en Bretagne à la
fin de l'ancien régime, M. Henri Sée montre qu'à cette époque,
dans notre région comme dans toute la France, les pauvres
étaient nombreux dans les campagnes (un quart de la popula­ tion en moyenne) et qu'une mauvaise récolle, un chômage
un peu prolongé, suffisaient pour transformer cette pauvreté
en misère; les villes, sauf les plus populeuses, comme Brest
et Rennes, étaient plus favorisées, mais en proie aux men­
diants et aux vagabonds. Parmi les causes de cette lamen table
situation M. Sée note en y insistant certains abus du domaine
congéable, qui obligeaient souvent les domaniers à se passer
d'ouvriers agricoles, mais il ne méconnait pas la cause essen­
tielle, qui est en somme la décadence ou plus exactement le
déséquilibre d'une société où le sentiment du devoir du chef

a flèchi. Les fondations charitables sont devenues très rares
dans les campagnes; les petits hôpitaux et les aumôneries
d'autrefois ont pour la plupa.rt disparu; les gros dècimateurs
écclésiastiques se soucient médiocrement des pauvres, que,
du reste, ils ne connaissent pas. Le vieil organisme hérité du
moyen âge avait perdu son âme .

Parmi les ouvrages récents (lui intéressent la Cornouaille
ou le Léon mentionnons la 5

édition « perfectionnée et
augmentée» du Saint-Tugen et son église, de M.l'abbé Vell y
et le compte rendu détaillé du Congrès panceltique qui s'est
tenu à Quimper du 6 au 13 septembre 1924. Ce compte rendu
forme un volume de 381 pages, intitulé Les Celtes à Quimper,
qui perpétuera utilement le souvenir d'une belle manifesta­
tion bretonne.
Séance du 29 Octobre 192b

Présidence de M. H. WAQUET, président.
Le procès-verbal de la séance précédente est lu et
adoplé sans observation.
M. le Président annonce le décès, survenu durant les
vacances, de deux sociétaires des plus connus et des plus
fidèles, MM. le docteur Rouxeau et le comLe de Carné.
M. le docteur Rouxeau, professeur à l'Ecole de méde­
cine de Nantes, est l'auteur d'un ouvrage remarquable sur '
la vie et la carrière scientifique de Laënnec. M. le comLe
de Carné-Marcein, fils de l'académicien qui présida jadis
la Société archéologique du Finistère, appartenait à la
Société depuis les origines et lui avait donné à plusieurs
reprises des témoiguages de sympathie effective en fai­
santdesdons au musée. M.le Président exprime les regrets
que nous eause la perte de ces sociétaires et adresse à
leurs familles nos vives et respectueuses condoléances.
, Dix nouveaux membres sont admis dans la Société;
, Mlle de Gontaut-Biron, de Paris, présentée par MM, le baron
Marc de Villiers du Terrage Bt Henri Serret ; M. Albert
Le Bail, avocat, présenté par M. Georges Le Bail, sou
père,~t par M. Waquet ; Mlle Marie-Louise Hémon, de
Quimper, présentée par MM. Waquet et Le Guennec ;
M; Jean Hémon, de Fouesnant, présenté par MM. Waquet
et le Dr Morvan; M. le docteur Le Meur, de Ploudalmézeau,
présenté par MM. Aug. Carof et Ad. Le Goaziou ; M .

XXXVii!
Stanislas Guirriec, notaire à Chàteauneuf-du-Faou, et
M. Emile Toi man, artiste-peintre à Raden-Dour, en Châ­
teaun euLdu-Faou, présentés par MM. Jaroo et Charre­
teur; M. Philippe Roussel-Giraud, dè Forest-Side (l1e­
Maurice), présenté par MM. le Docteur Picqu8nard et
L. Le Guennec ; M. René Couffon, ingénieur à Paris,
présenté par MM. L. Le Guennec et le vicQmte de Saint­
Pol; M. Guillaume Landrein, de Quimperlé, présenté par
MM. Le Bourbis et Joncour.
M. Waquet présente une liste de monum ents qui, par
arrêté en da te du 5 octobre courant, ont été inscrits sur
l'Inventaire supplémentaire des Monuments hisloriqu8s.
Dans le nombre se trouve l'ossuaire et le calvaire de
Locmélar, près de Sizun, lesquels n'existent plus, l'ossuaire
ayan t été démQli en 1920 et le beau cal vaire à personnages
du XVIe siècle, transporté pour réparation dans l'atelier d8
M. Donnard à Landerneau.La perle de l'ossuaire estirrépa­
rable ; la réédification du calvaire sera possible, hem'eu­
sement, quand la commune de Locmélar se trouvera en
état de pourvoir aux frais de réparation et de transport.
Un vœu est émis en faveur d0 la conservation de

l'ossuaire d'Ergué-Gabéric qu'il serait question de démolir
pour l'élargissement d'un chemin. Des démarches seront
faiLes le plus tôt possible pour obtenir au moins son
inscription sur l'Inventaire supplémentai ré. La Société
s'associe volontiers aux doléances de Mlle de Kergoz,
concernant la chapelle gothique de Saint-Fiacre, en Riec,

récemment vendue par la municipalité de cette commune;
ton tefois M. le Président rappelle que, pour sauver nos
vieilles chapelles, il faut surtoüt faire appel àl'inter;-

vention et la générosité des personnalités locales .

M. le chanoinePérennès présente une urne funéraire
gauloise dont il fait don au Musée départemental. Celte

urne qu,i mesure 0 m 204 de hauteur a un diamètre d~

XXXIX
o m 160 à là partie supérieure. de 0 m 180 vers le milieu et
de 0 m 075 à la base. Une urne du même genre, mais de
dimensions plus petiLes, a été découverte au même lieu
ainsi qu'un fer de lance ou angon à extrémité recourbée
et à pointe latérale. Les vases contenaient de la cendre
et des débris d'ossements calcinés. Ces objets ont été
trouvés, le 24 Septembre dernier, à Trébou!, en creusant
les fondations d'une maison, dans la parcelle dite Parc­
Kerléaeh, près du village de Croaz-Men, en bordure de
la voie . romaine partant de Tréboul vers Poullan.
. M. Jullien, de Lesneven, a informé M. Waquet du mau­
vais éta.,t d'entretien de la belle église de Goulven : la
charpente des cloches menace ruine, le pa~'atonnerre de
la flèche est rompu, et la toiture délabrée. Ce monument
étant classé, M. l'Architecte des monuments historiques

s'efforcera, sans doute, avec le concours des paroissiens,
de remédier à 'état de choses, M. Jullien décrit aussi le

vieux mobilier de la chapelle de Locmazé au Drennec, qui
comprend des statues archaïques et un tableau sur bois.
M. Jarno, après avoir donné lecture de quelques légen­
des se rapportant aux menhirs des environs de Château­
neuf, présente une hache en bronze, pesant 470 grammes,
provenant d'une cachetLe de fondeur découverte à
Saint-Kouarc'h, en Plonévez-du-Faou.
M. Waquet annonce que M. l'abbé Kerbiriou a obtenu
de l'Académie française une récompense de 500 francs

pour son livre sur Jean- François de La Marche évêque-
comte de Léon, M. lePrésîdent rend compte de quelques
récents travaux relatifs à notre région. M. Albert Le Bail
a composé pour le doctorat en Droit une thèse solidement
documentée sur Le Finistère agricole, où il a eu souci

pour comprendre le présent, d'en étudier la préparation
dans le passé. M. le chanoinePérennès a publié dans les
Annales de Bretagne, les Hymnes de la Fête des Morts

en .Basse-Bretagne. L'auteur. présent à la séance, veut
bien donner sur son travail d'intéressants commentaires .

M. l'abbé Quiniou â publié une sa van le no Lice sur Pen-
march, dont un chapiûe a déjà paru dans noLre Bulletin.
Mme Parc-Chancerelle a élabli une bibliographie des ar­
ticles relatifs à la Basse-Bretagne, publiés dans diverses
revues sa van tes; cette bi bliographie manuscrite est
déposée aux archives de notre Société.
Mme Lacaze de Kerguvelen, de Concarneau, communi­
qu e la photographie d'un curieux tableau du XVIIIe siècle
représentant, sous forme « d'énigme bretonne », les
familles de Keroulas et de Kerguvelen. Interrogées par
deux gentilshommes, . les deux jeunes mamans, qui
occupent le centre du lableau, leur'répondent en désignant
deux personnages âgés, devisant à l'écart :

« Messieurs, ces vieillards sont nos · pères,
Ce sont les maris de nos mères;
E t maintenant sont nos maris
Et les pères de ces petits. »

POUl' connaîlre le sens exact de cette réponse; il faut
savoir que MM. de Keroulas et de Kerguvelen, demeurés
veufs, avec chacun une fille, les éponsèrent mutuellement,
et en eurent chacun un enfant. ..
M. le Président annonce que dans quelques semaines
le tombeau de Troïlus de Mondragon pourra vraisembla­
blement être installé dans une des salles du Musée
départemental. Il remercie les généreux souscripteurs,
notammen t M. le marquis et M me la marquise de La Fer­
ronnays. M. Ern0st M ay, M me la comtesse de Legge,
M.M. A. Bénac, Bouilloux-Lafont, Bolloré, le comte et le
vicomte de Guébriant, le vicomte Du 'Parc, Valéry
Cormier, Nicolas Le Roux, Edmond Philippart, qui ont
secondé l'initiative de la Société archéologique et permis

XLI
de récupérer une œ uvre d'art qui semblait perdue pour
la Bretagne. Toutefois, malgré le magnifique appoint de
la société « La Sau,'egarde de l'Art français » . le prix
d'achat n'étant p1S encore tout à fait atteint. la souscrip­
tion demeure ou verte jusqu'à'la fin de l'année.
Lecture est donnée de la première partie du travail de
M. D. Bernard sur les anciens noms de personnes et de
lieux dans le Cap-Sizun.
M. le Président rend compte de l'assemblée générale
de la Société d'histoire et d'archéologie de Bretagne,
tenue à Quimper en septembre dernier.
. M. Le GuenDec présente divers croquis de M. Surel,
dont un 'joli relevé : 'l.l'aq uarelle du beau retable de l'autel
des Trépassés de l'église de Plounéour-Ménez, retable
provenant de la cha pelle des Dominicains de Morlaix . .
M. le Président présente une grande photographie
reproduisant un portrait peu connu de Mgr de La Marche
par Danloux. Ce tableau, propriété de M. Ernest May,
qui a bien voulu en donner la photographie au Musée dé­ parlemental, date de 1804 et représente le prélat en buste .
.. La séance étant levée vers 4 heures, quelques membres
de la Société se rendent l'lie Elie-Fréron pour examiner
les l'es les d'une peinture à fresque du xvœ siècle, récem­
ment découverts dans un immeuble appartenant à M'.
Cabon. La partie supérieure de la peinture seule subsiste.
M. Le Guenneccroit y reconnaitre un fragment d'un grand
écuss'on héraldique avec timbre, supports et lambrequins.
La maison de M. Cabon était, au xvm" siècle, l'hôtel
Tréouret de Kerstrat.
Le Secrétaù'e. Le Président,
J. SAVINA. H. WAQUET.

, XLIl
.' . ·' Annexe au Procè~-Vel·bal

MENHIRS A LRGENDE

. Les blocs de pierres qui se dressent sur nos landes ont
toujours frappé les imaginations et souvent, ne pouvant

'croire à leur érection par la main des hommes, on l'a aUrl-
. buée aux puissances célestes, en la matiére la moindre har-

'monie en tre la légende et la topographie des lieux donnan t
satisfaction à l'esprit.
Tel est le cas pour deux menhirs en quartz, un petit et un
grand, situés aux confins des cantons de Scaër et de Châ­
teauneuf, dont l'origine m'a été ainsi expliquée en breton par

un vieillard de Keruscun, village voisin: «En amzer e oa

bec'h etre patrounez Scaër hag itron Varia Ar-Portzou diwar

,bouëz ho gallout el' vro, houma tanmale d'eben he redaden-
nou war he zouarou euz costez al' mene. Ar zantez a ru
'scouarn bouar. Kounaret 0 welet anei dont en dIO eneb d'he

'gciuremennou, al' verc'hez a hopas d'ei euz a bel: « War ho
kis, war ho kis ! » Man a bet! « War ho kis laran d'hoc'h

·ha buen ! - Na rinn ket a vad ? N euze po rriein ! Na ran
ket fors! » H~g ar veill d'a vale. Ar c'henta a gouezas diarok

d'al' zantez: « Berr, emei en eur goapaat ». An eil e ieas dreist
be ben: « Bir breman » emei c'hoas en eur krosmolat met
en eur senti gouscoude rak ansao e reas gallout·ar Verc'hez.
Hag abaoue al' men berr hag al' men hir so chomet harzou
patrounez Scaër. »

« Au temps où il y avait conflit entre la patronne de Scaër (1)
et Notre Dame des Portes (2), au sujet de leur suprématie
'dans le pays, celle-ci reprochait à l'autre ses incursions sur
ses terres du côté de la montagne. La'sainle faisait la' sourde
oreille . . Furieuse de la voir revenir malgré ses ordres, la
Vierge lui hucha de loin: « En arriére, en arriére!» Pas

(i) Sainte Candide.
(2) Patronne de CMteauIIeuf.

XLIII
d'effet. «En arrière vous dis-je et bien vite! . Je n'en ferai
,rien! Alors vous aurez des pierres! Cela m'est ègal ! »
Et les blocs de marcher. Le premier tomba en avant de la
sainte. «Court» s'écria-t-elle en 'se gaussant. Le second lui
passa sur la tête: « Long maintenant» cla.ma-t-elle encore en
grommelant'mais en obéissant cependant, car elle avait com­
pris la puissance de la Vierge. Et depuis le bloc court et le
bloc long sont restés les limites de la patronne de Scaër. »
Il n'est pas ordinaire de voir nos saints se traiter de si
rude façon et l'on pourrait s'écrier avec le poëte : « Tantaene
animis crelestibus irae! » mais le bon peuple ne se formalise

pas de ces colères qu'il est tout prêt à excuser, la preuve en
est que mon interlocuteur s'empressait d'ajouter avec bon­
hommie : « Ar zent a zo tre ec'hiz an dud etrezo n'a garanl
ket m'im gaout an eil a dreuz gand egulle. » « Les saints
sont absolument comme les hommes, entre eux ils n'aiment
pas la concurrence» !
A. JARNO .

CIIRONIQUEJ

Le tome XL VI, distribué ce mois dernier, du Catalogue
général des Manuscrits des bibliothèques publiques de France
est consacrè pour moitié aux bibliolhèques de la Marine et
signale quantité de documents intéressanlle Finistère, sur­
tout pendant le XVIIIe siècle el l'époque. révolutionnaire:
procès d'Yves-Josepll de Kerguélen-Trémarec à la suite de
son voyage de découverte aux Terres Autrales, correspon­
dance des représentants du peuple Prieur .(de la Marne),
Jean-Bon-Saint-André, Guermeur, Guezno, etc.

Les collections présentes et à venir du Musée préhis­
torique sis au lieu dit", Porz-Carn en Saint-Guénolé, com-

XLIV

mune de Penmarc'h », ont été classées parmi les Monuments
historjques par un arrêté ministériel en date du 18 mai 1925 ..
C'est là une beqreuse mesure administrative, faite pour
rassurer tous ceux qui, connaissant le caractère précaire de
toutes les collections archéologiques privées, pouvaient
craindre que les objets intèressants rèunis à Pors-Carn ne
fussent un jour dispersés au hasard des enchères, peut-êt.re

même vendus à l'élranger.'

Ont été inscrits sur l'ln venlaire supplémentaire des Mo­
numents bis toriques, par arrêté en date du 5 octobre der­
nier, les édifices suivants :

La maison sise place du Marché no 9 (ancien auditoire de
la -principauté de Léon) à Landerneau.
La chapelle Saint-Cadou (chapelle ossuaire) dépendant de
l'église Saint-Thomas de Landerneau.
La « Maison du guet» contiguë à l'arc-de-triomphe de
La Martyre.

L'église, l'ossuaire, le calvaire, l'enceinle et la porte d'en-
trée du cimetière de Pencran.
L'église de Sizun.
La chapelle eL le cal vaire des Trois-Fontaines en Gouézec.
La chapelle, l'arc-de-triomphe et le calvaire de Sainl-

Sébastien en Saint-Ségal.
L'église d'Esquibien.
La .chapelle et le calvaire de Notre-Dame de Quilinen en
Landrévarzec.
L'église et la chapelle-ossuaire de Lanhouarneau.
L'église, l'ossuaire et le calvaire de Locmélar .

Séance du 26 Novembre 1925

Présidence de M. H. WAQU ET, président.

Le procès-verbal de la séance précédente est lu et
adopté sans observation. '

.M. le Dr Picquenard, vice-président, étant indisposé,
s'excuse de ne pouvoir assister à la séabce.
Six nouveaux membres sont admis dans la Société ':
M, L. Odouard, ingénieur à Douai, présenté, par Mm-Par, c-

Chancerelle et M. Le Guennec; M. Pierre Durand,

de Taourda (Maroc), présenté par MM. Laurent et Le

Guennec ; M. le comte Robert CosLa de Beauregard,
maire de Plouézoch,présenté par M M.lecomtedeGuébriant
et Le Guennec ; Mme Le Bris du Rest, née de Lambert des
Champs de Morel, de Tréfrest, 'près Pont-Croix, présentée
par MM. Abgrall et Waquet; M, Michel Perron, adminis­
trateur des cQlonies, en Afrique occidentale française,
,présenté par MM. Harmois et Le Guennec; l\f1

Blaquière.
agrégée de l'Université, professeur au Lycée Brizeux,'à
Quimper, présentée par MM. Picqueoard et Le Guennec.

M.Waquet a demandé au service des Beaux-Arts,

l'inscription de l'ossuîire d'Ergué-Gabéric, dont il a été
question dans notre dernière séa nce, sur l'in ventaire
sl;lpplémentaire , des Monuments historiq'ues. Un dessin de
M '. ' Le Guennec a été joint au dossier.
M. le Président, après aVQÏl' ret;ldu compte de l'état de

l'affaire du monument Troïlus de Mondragon, ~ontcei'tai-

XLvi

nes difficultés administratives retarden t le transport, rend
hommage à la mémoire d'un des plus généreux donateurs
qui auront aidé le département à sauver cette œuvre d'art,
M. Ernest May, décédé à la fin d'octobre à Paris. M. Ernest
May, philanthrope bienfaisant et collectionneur éclairé,
était un grand ami de la Bretagne ; il avait récemment

fait don au Musée départemental d'une photographie
d'une toile de Danloux représentant Mgr oe La Marche,
œuvre de haute valeur artistique et documentaire, datée
de 1 804, deux ans avant la mort du fam eux prélat.
it La SociéLé a été avertie qu'une annexe de l'église de

Pont-Croix aurait été, ces L emps derniers, l'objet de tra-
(~aux malencontreux. L'église de PonL-Croix étant classée,

une démarche sera faite auprès de l'administration des
: numents historiques, qui, sans nul doute, s'efforcera
-\j'è réparer le dommage causé.
(bnLe prochain cong rès des Sociétés sa vantes se tiendra
9a l Poitiers, en avril 1926. Au prog ramme de ce congrès
,~-gu.rent un grand nombre de questions susceptibles d'in­
S1f&-'esser les érudits et les archéologues de notre région.
2~.JWaquet en signa le quelques-unes, pa rticulièrement
eMllis les sections de philologie, d'histoire et d'archéologie.

-alflM. Jullien, de Lesneven, communique deux photogra-

(~~s du manoir de Trébodennic, en Ploudaniel. Ce manoir,
.92tïl!!-lieu d'une petite seig neurie de la sénéchaussée de
ft, L~n'even, datait du XVIe siècle. Il a été en grande partie
.oréléObstruit, mais il subsiste des édifices anciens une belle
,2 lkf d d'entrée Renaissance, à tympan triangulaire relevé
9j . 'dtrles et soutenu de deux cariatides en gaine. La date de
e lf§~lse lit au tympan, au-dessous d'un écusson martelé
9I~Htaa~vait porter les armoiries de la famille de Poulpry.
Lecture est donné de quelques passages d'une étude de
~bM~j~burde de La Rogerie récemment publiée dans l~s

XLVII
Bretagne, Il s'agit d'une relation de voyage de Mignot de

Montigny, de l'Académie des Sciences, en Bretagne, en
1752. Cette relation Il 'offre poin t do descriptions pittores-

ques, mais les pages relatives à la Cornouaille et au Léon

fournissent des détails précis sur l'état des routes et sur
les établissementsindusLriels de notre région au milieu du

xvm· siècle, tels que l'arsenal de Brest, la manufacture

des tabacs de Morlaix et les mines de Poullaouen.
M. Le Guennec présente divers dessins au crayon noir
communiqués par M. le marquis de Lescoët. Ces dessins,
exécutés vers 1833 par A. Mayer, professeur de dessin à
Brest, qui collabora au Voyage romantique dans l'an­
cienne France du baron Taylor, représentent des monu­
ments aujourd'hui disparus pour la plupart: l'ancienchâ­
teau du Cosquer en Combrit., les ruines de la salle capi­
tulaire du Relec, avec SAS fenêtres du XIII· siècle, le
vieux manoir de Trévaré en Saint-Goazec, les ruines de
l'église de Sain l-Guénolé en Penmarc'h, l'ossuaire gothique
de Penmarc'h (dont il ne subsiste qu'un pignon), les ruines
des chapelles de Brélévénez en Cléder, de Keraoul prè~
La Roche-Maurice et de Saint-Jean en Saint-Vougay~\-\
M. Schemidt, de Douarnenez, communi Jti~\~'uri~ ) hotê
rectifiant une assertion de J'ouvrage de " :JI. 'BàùdtlJ ),-?)\La
Bretagne à la veille de la RévolutilJn~ lJé' itiànmr.\èiéft!~s\.
congar, en Plouhinec, n'ajamais a~rM,t(eliWlàllM!IH€llI!%
Pôrte, -intendan L de la lis te ci vlrE3 \ii~ 'L~tti~'t!.'vt, ' rI' ëtà'i'é~ en
1789, la propriété de PauIU.rû!~s-âE! 'Üi Poi"tëJVezi«~Wëp'6lil~
de Hortense de Ker6li!:tPtz:?ihlëfi!da'n't 'dm~XMàl~inè '~rBl)èst,
qui mouru t'~f Qli1lliper'l'è1l~\l ~67. h ') \ \,\\\ÙS\ I. \l't, ~ ) \ \ ' ,~~ \\'J~I \
La 'sBlà'~~èt~st l\'iv~~:P~ 3 \h'è\'1i~g\ e~ 'â~llifè:\'nl\ \)\?,\ \S\ j\
" '1 ) J 1 ('V '.Je; ' " , ') \,
.(._ . . 111111 \ , ,r,. (}{, :J~h , \)\\\() . l~ )
Le Secrétaire, Le f'résident,
J. SA VINA. --.

XLVIII
Puolications l~eçues :
Archaeologia Cambrensis, The journal of the

Cambrian archaeological Association, june 1925, vol.
LXXX, part. 1.
BolleUino della Società piemontese di A rcheologia e
Belle-.4 rti, 1925, no' 1-2.
Bulletin de l'Académie Delphinale, t. 14' , 1923.
Bulletin d,:: la Société des Antiquair'es de l'Ouest,
2' trimestre de J!)2~) .

. Bulletin trimestriel de la Société des Antiquaires
de Picardie, lü:25, n"' 2 et 3 .
. Bulletin de la Société d'archéologie et de statistique
de la D"ôme, juillet-octobre 19:25.
Bulletin de la Société géologique et minéralogique de
B,retagnc, 1924, tome V, fasc. 1.
. Bulietin de .la Société des Antiquaires de l'Ouest,

trimes Lre de 1925.
BuUetins et mémoires de la Société archéologique et
his torique de la Charente, 1924.
Bulletin diocésain d'histoire et d'archéologie du dio­
cèse de IJuimper, novembre-décembre 1925.
Recueil de la Commission des Arts et Monuments
historiques de la Charente-Inférieure, janvier-a vri11925,
et .i uillet- octobre 1925 .
. Recueil des publications de la Société hâvraise d'études
diverses, 2

, 3' et 4" trimestres de 1924.
Revue Mabillon, oclobre-décembre 1925.
Revue de Saintonge et d'Aunis, 8

livraison de 1925.
Rivista archaeologica delta provincia e antica diocesi
XLIX
Anne x e a u Procès-Ver bal

UN HOMMAGE AUX VIEUX SAINTS BRETONS
Peu favorisée sous le rapport des tex L es an ciens, donL elle
ne possède qu'un très petit nombre, la Bretagne a cct avan­
tage compensateur que, dans une très large mesure, l'histoire

de ses institutions primitives demeure inscrite sur son sol,
dans les noms de lieux. Depuis assez longtemps, on le sa vaiL ;
d'éminents celtisants,en Lêtedesquels M. J oseph LoLh,l'avaient
r econnu et montré. Restait à tirer parti de ce singulier fonds

d'archives, dispersé par tout le petit mO llde brelon et dont

l'étude ne pouvait donner tous ses résultats que poursuivie
sur place, obstinément, méthodiquement; il Y fallait de bon-

nes jambes et un esprit critique. Ce concours de qualiLés si

différentes s'est trouvé en M. René Largillièr e et nous lui
devons un livre r emarquable, riche d'observat.ions nouvelles,

d'où se dégagent quelques imporLantes idèes générales: Les
Saints et l'organisation chretienne primitive dans l'A rmorique
bretonne. (i)
D'abord M. Largillière considèr e les noms des saints eu:\:-

mêmes, les noms de lieux qui les renferment, la situalion des
lieux de cuIte; dans une seconde partie, son attention s'atl a-_
che à la configuration, à l'étendl,le, aux limites des paroisses
primitives, à la situation des chefs·lieux, à l'histoire de ces
« cellules-mères» de la vie chrétienne.

Adire le vrai, on peut reprocher à cette belle étude d'aboutir

un peu vite à des idées d'ensemble ; bien qu'il s'y r évèle à
toutes les pages une connaissance approfondie de presque
toute la Bretagne, néanmoins c'est une seule r égion , assez
r estreinte, qui a fourni la plupart des matériaux nécessaires
à l'établissement de la thèse : le Bas-Tréguier ou ancien

(i) Rennp.s, PIihon et Hommay, i 925, in·8° de 270 pages. Prix: i2 [r,
C'est une thèse de doctorat-ès-Iettres.

archidiaconé de Plougastel, c'est-à-dire le pays d'entre Lan­
nion et Morlaix. Cependant il ne saurà.it s'agir ici que de déga­ ger les idées générales émises ou suggérées par M. Largillière

et d'indiquer certaines remarques ou certains faits particuliers
intéressant l'histoire btetonne. .
Il existe el

Bretagne, dans la vaste zone où les émigrants
s'installèrent, une foule de noms de lieux en plou, lan, ire,
Zoe. Ces noms son t anciens, mais non pas tous également. Les
. loc ne sont pas antérieurs à la période de r econstitution qui
suivit les invasions normandes du débul du X

siècle. Les

plou, les tan, les tre remonlent à la période des émigrations,
mais, tandis que le préfix0 Zan désigne un ermitage, une cella,
le préfixe tre un hameau, piou s'appliq ue, non pas à un lieu
proprement dit, mais à un territoire; il désigne une paroisse.
Les paroigses dont le nom comporte ce préfixe, et celles qui
l'on t perdu ou échangé contre un aulre (1), sont les paroisses
primitives, dont les paroisses à Zan, Ù'C ou lac ne constituent
q ue des démembremen ls plus ou moins r écenls. Le mot qui
suit le préfixe est un nom de personne, celui du prêtre, dll
moine isolé, qui, venu de Galles en Armorique peu après les
ém igrations, créa la paroisse. Ilia créa sans idée préconçue,
la délimitant d'après la nature du pays, en accord avec les
commodités de son minisLère. Aucun groupement n'existait-il,
aucun chef ne s'était-il élevè avantla venue des missionnaires?
M. Largillière croi t que les chefs religieux ont tout fait. Peut­
êlre est-ce aU e!' bien loin. En tout cas l'autorité des chefs
religieux prévalut : les « machtiern », si chers au cœur de
l'en thousiaste La Borderie, ne sauraien t être regardés comme

les chefs laïcs d' un clan organisé qui aurait fourni un cadre
au plou (2). A considérer l'emplacement des bourgs de plous,
qui, en règle commune, se trouvent sur une hauteur, à dis-
(i) Par exemple Ppullaouen, Pouldergat, Pouldreuzic.
(~) La conception du clan est en effet tres suje~te à critique, mais si on
prend le mot dans le sens de « famille large », pourquoi est-ce que. les
organisateurs du culte ne l'auraient-ils pas pris pour base des groupements
en plous. Ils n'ont pourtant pas opéré sur une table rase. > ,'U k) 'J

tance de la mer et des vallées, M. Largillière accepte et con-
firme une remarque déjà faite par M. de La Rogerie,·à savoir
LJue les immigrants apparaissent comme des terriens. Nous
pouvons ajouter comme des paysans. Pas un seul des bourgs
de plous n'est devenu une ville. Les villes bretonnes sont
toutes fluviales, etspécialementfluvio-maritimes; elles se sont
créés peu à peu, par l'effet de la nécessité où les Bretons se
voyaient d'entrer en relations par mer avec les autres peu­
pies; on sait que c'est par mer que. jusqu'à l'ouverture des

voies ferrées, s'est fait presque tout le commerce de la pénin-

suIe.
Ainsi donc l'origine des paroisses est en Bretagne toute
différep.te de ce qu'elle est dans le reste de la France. Ici, le
culte passe de la ville chef-lieu de la civitas dans les villas
de la caIflpagne ; la paroisse rurale naît le plus souvent dans
une villa, et même à l'instigation, ou au moins avec l'encou­
ragement du grand propriétaire, lequel devient patron de
l'église s'il l'a fait bâtir. Là, dans un pays où les villes sont
insignifiantes, où le clergé gallo-romain ne peut prétendre à
aucune autorité sur les nouveaux venus, la paroisse se
. forme dès l'abord dans la campagne; c'est un ' faiL bien sin-

gulier que les villes bretonnes les plus peuplées ne consti-
tnaient pas avant la Révolution des unités paroissiales, qu'elles
s'étendaient sur des portions de deux ou trois territoires
paroissiaux distincts ; en outre, les paroisses bretonnes
n'avaient de fondateurs laïcs qu'à titre très exceptionnel, en
conséqUence de circonstances historiques spéciales. En
somme, l'origine des 'paroisses, en France, p-st urbaine et
aristocratique (épiscopale et seigneuriale) ; en Bretagne elle
est paysanne et démocratique.
M. Largillière est un explorateur prudent; 'il n'a pas la
prétention d'avoir échappé à l'erreur; à chaque instant il
reconnaît que beaucoup de faits demeurent inexplicables.
Pourquoi donc a-toi:! méconnu l'intérêt de toute la région très
étendue que limitent la basse vallée de l'Odet, le cours du
Stéir et ceux de l'Aulne et de l'Ellé? A l'encontre du Bas­

cette région qu'un seul plou, (c'est Pleuven, tout près des
limites), quatre Zan et quatre tré. Est-on en droit de suppo­
ser que le préfixe plou est tombé parlout 0)1 il devrait figurer,
laissant seul le nom du saint éponyme? Oui, s'il ne s'agissait

que de quelques noms; mais le fait est général; une cause
générale seule peut en rendre compte.
L'index alphabétique des noms de lieux el d'hommes per­
met de trouver facilement ce qui intéresse tel personnage ou
telle paroisse en partü;ulier. Et c'est très utile. En effet, en
.plus des courtes monographies qu'il consacre aux paroisses
du Bas-Tréguier, M. Largillière parle incidemment de beau­
coup de saints et de sanctuaires, par exemple de saint
Hm'bot, qu'il raj eunit considérablement en le plaçant au
XIIe siècle, de saint Guévroc, de saint Paul Aurélien, de
saint Samson.
. On se doute bien que M. Largillière ne cherche pas à
réhabiliter la valeur historique des vitae; du reste, il utilise
peu les textes écrits, peut-être pas assez (1). Ce n'est pas à
dire pour cela que son livre tende à dimInuer le rôle des
hommes pieux, zélés, charitables, que la vénération populaire
a canonisés. Tout au contraire, les hagiographes ont pu,
croit-il, composer leurs récits au moyèn de légendes topogra­
phiques, mais les noms au moins des personnages leur étaient

donnés. Quand un personnage possède un culte, nul motif de
douter de son existence: «Les Bretons, écrit-il, n'inventent
pas de saints ». Nous ignorerons sans doute toujours ce que
firent exactement un Corentin, un Guénoié, un Efflam, un
Maudet ; du moins, nous devinons que la vé. nération popu-

laire ne s'est pas trompée sur leur compte: ces vieux saints
ont été les vrais chefs, les organisateurs habiles de la vie
bretonne. Et c'est pour cela qu'inscrits sur le sol, leurs noms

dureront aussi longtemps que la Bretagne même.
H. WAQUET .

(i) Notamment les cartulaires de Redon et de Quimper.

Séance du 31 Décembre 1925
Présidence de M. H. WAQUET, président .

Le procès-verbal de la séance précédente est lu et

adopté sans observation.
Sont admis dans la Société: M.le Dr Fernand Lancien,
vice-président du Conseil général du Finistère, sénateur-

maire de Carhaix, présenté par MM. Waquet et Le Bon;
M. André Merle, directeur des Services vétérinaires du
Finistère, présenté par MM. Le Bon et Le Guennec; M.
Alexandre Bizard, sculpteur à Saint-Pol-de-Léon, présenté

par MM. Le Goaziœ et Le Guennec; M. l'abbé Guillermit,
directeur du collège Saint-Louis à Brest, présenté par
MM. Abgrall et Waquet; M. Pierre Rozec, notaireàPloues­ cal, présenté par MM. le Dl' Carré et Léon Toulemont. .
. M. le Président annonce que le clocher de Beuzit-Cono­
gan, près Landerneau, qui. un moment avait paru menacé

de destruction, a été inscri t sur l'Inventaire supplémentaire
des Monuments historiques.
Les violentes tempêtes de décembre ont fortement
endommagé la toiture du clocher de Saint-Michel de
Quimperlé. Il y a lieu d'espérer que la municipalité de
Quimperlé, toujours si soucieuse de conserver toute la
beauté de sa ville, voudra bien, de concert avec l'adminis­
tration des Beaux-Arts, assurer promptement les répara ·
tions nécessaires.

demande l'établissement d'une carte préhistorique et
archéologique du Finistère, sur le modèle de celle qui a .
été dressée pour le département de la Cha rente. La sug­ ges tion est fort intéressan te. M.le Président ra ppelle qu'un
travail de ce genre il déjà été commencé par M. Du
Chatellier et qu e M. le commandant Devoir a recueilli de
nombreux éléments s usceptibles de contribuer à la réali­
sa tion de ce tLe entreprise. En vue de maintenir l'unité
désirable da ns la conception et l'exécution de cette œu vre,
communication sera dema ndée de la carte de la Charente.
Lecture est donnée d'une lettre de M me Fawtier, née
Jones, en réponse à quelques critiques formulées par M.
Largillière dans son étude sur Saint Corentin et ses vies
latines, récemment publiée dans notre Bulletin. Sans
prendre parti entre les deux érudits, le Bulletin publiera
quelques extraits des observa tions présentées de part et
d'autre.
Cette fin d'année a vu se fonder à Quimper une société
d'études scientifiques de médecine, la Société Laënnec,
sous la présidence de M. le Dr Lagriffe. M. W aqueL pré­
sente à la nouvelle association, en la pMsonne de son
président, les souhaits de bienvenue de la Société archéo­ logique.
M. le D" Lagriffe donne lecture d'un inédit de Laënnec.
Il s'agit d'une conférence sur un sujet religieux faite, en
1807, par l'illustre médecin sous les auspices de personna­
lités catholiques. Le texte de cette conférence a été commu­
niqué au D" Bon, de Besançon, par un correspondant de
Cantorbery.
M. le D" Picquenard donne leclure d'une note sur notre
regretté confrère, le Dr Rouxeau de Nantes, médecin lettré
à qui nous devons une excellente biographie de Laënnec.
M. W aquet a noté quelques détails curieux fournis par

Basse-Bretagne aux XIV' et XV· siècles. Le grand Routier
et Pilotage de Garcie Fen'ande, datant de 1483, men­ tionne les hàvres de la côte sud de la Cornouaille jusqu'au
Raz-Fontenoy (raz de Sein) et contient des renseigne­
ments précis sur les Glénan~ et le porL de Bénodet qui
est compté comme « havre de touLe marée et de tout
temps». Quatre atlas catalans du XIV' siècle fournissent
des indications concordantes sn I' quatorzes havres situés
entre l'Ile de Batz et Blavet (Port-Louis). Le hàvre de
Saint-Michel, cité enLre Crozon et Feunteun-A od, ne

saurait être que le Port-Rhu à Douarnenez, près duquel
s'élève la chapelle de Saint-Michel. La chapelle actuelle,
élevée au XVII" siècle, en mémoire du P. Michel Le

Nobletz, aurait donc remplacé une chapelle bien plus
ancienne, connue dès 1312 sous le même vocable.
M. Victor Surel, peintre-décorateur à Morlaix offre au
Musée a rchéologique trois charmantes aqua relles exécu­ tées par lui et représentant des monuments de Guer­
lesquin: le logis si pittoresque, a ux quatre échauguettes
d·angle, transformé a uj ourd'hui en mairie, et qui fut bàti
au début du xvne siècle pour servir de prison à la juri-

diction seigneuriale; l'église, vue du côté de l'abside, et le
manoir de Penanrue édifié au XVI' siècle. Des rem ercie­ ments sont adressés à l'aimable donateur.
En fin de séance. il est procédé au renouvellement
annuel du bureau, leq uel es t réélu sans modification. Mlle
Bablet. professeur à Quimper, a bien voulu, sur les ins­
tances dès membres présents, reprendre les fonctions de

secrétaire, qu'elle avait dù abandonner nomen tanément.
La séance est levée vers 4 heures.
Le Secrétaire, Le P1-ésident ,

LVI

Annexe au Procès-Verbal

LES «VIES" LATINES DE SAINT CORENTIN
(A dditions et rectifications au mémoire de M. Largillière )
A la suite de la publication du mémoire critique, OÙ, . « à
propos d'une publication r écente », notre érudit confrère
M. Largillière étudiait les « vies » latines de saint Corentin,
l'auteur de la « publicalion ' r écente », Mille Fawtier, née
J ones, nous a adressé en réponse à ce mémoire quelques
observations dont il importe que soient iei rapporLées les
deux prin cipales :
1 ° Concernant la note 3 de la page 90, jusqu'i « indications
précises ». Nous citons Mm. Fawtier-Jones : «Il r ésullerait
« de celle note qu'Oheix avait achevé un saint Corentin . La
« vérité en ce qui concerne le travail d'Ot,eix, je l'ai dite
« dans mon article ; je la répète ici: j'avais espéré trouver
« d(ins les papiers que Madame Oheix a bien voulu me confier
« le saint Corentin qu'Oheix projeLait en 1913-1914. Je savais
« par une let.tre de lui, de juillet 1914, qu'il attendait la
« publica Lioll de mon éLude pour rédiger la sienne ; mais il
« avait lu mon article achevé en 1914, il avait eonven u de
« faire suivre ma publication par la sienne ; c'est pourquoi
« je m'attendais à Lrouver parmi ses papiers soit un brouil­
« Ion soit des noL es complètes que j'aurais pu publier au nom
d'Obeix. lln'ell fut rien ... Le saint Coren Lin acheoé n'a,
« j'en suis persuadée, jamais existé sur papier et il esL
« certain que M. Duine, dans sa notiüC de la Reoue Celtique,
« se trompait quand il affirmait l'existence d'un 3ainl Coren­
« tin achevé. Oheix a dû lui communiquer, comme il mera
communiqué en 1913-14, le texte du manuscrit 22.362 de la
« Bibliothèque nationale et c'est ce qui a dû se transformer
« dans l'esprit de M. Duine en une étude achevée; cal' j'ai
LVII
« n'avait jamais eu entre les mains les 'Papiers d'André
« Oheix. Quant aux r enseignements pour l'étude littéraire
« de cette vie que l'abbé Duine aurait fournis à Obeix,
« j'ai r emarqué, en effet, parmi les notes d'Oheix,
« plusieurs ficbes écrites de la · main de M. Duine et où
« celui-ci avait scandé divers passages du texte en les
« réduisant à des bexamètres classiques. Ces notes ne
« renfermaient aucune indication de sources classiques ou
« autres et aucune ne m'a paru, à moi, .particulièrement
« in téressan te ».
2° Concernant les 8 dernières lignes de cette même note
(p. 91) : « La publication de mon travail se divisait 'naturel­ « lement en deux parties : 1) mon étude; 2) La Vila décou­
« verte par Obeix ; cette seconde partie avait besoin de
« quelques lignes d'introduction; je les ai écrites, et, pour
« qu'on ne puisse attribuer. les fautes à notre ami, j'ai signé
« de mes initiales : comme on dit au télépbone : E pour
« Etbel, C pour Cecilia, F pour Fawtier, J pour Jones ».
M. Largillièr e, dont la bonne foi n'était pas en cause, a
pu se tromper sur les deux pOints indiqués par Madame
Fawtier-Jones. Cependant, lout en maintenant ses critiques
sur les autres points, il a tenu à rendre un nouvel hommage

à l'esprit d'investigation continue et suggesti.ve qui anime

Madame Fawtier et son mari. Tout le monde connaît en
Bretagne les polémiques ardentes qui se sont élevées autour

de saint Samson. A quelqu'opinion qu'il se range en défi-

niLive, qui d'entre nous ne souscrirait à ce jugement de
M. Largillière: «M. et Mme Fawtier, il faut le r épéter,
« savent faire naître des discussions très fécondes; ils
« incitent au travail. On doit les en féliciter et telle doit-être

« la conclusion? ».

LVIII
SOUSCRIPTION POUR L'ACHAT DU T

DE TROILUS DE MONDRAGON
SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE DU FINISTÈRE. . . . .
MM. V. CORMIER" .............. .
H. W AQUET. . . , . . . . . . . . . . . .
le Docteur L. LAGRIFFE . . . . " . . . . .
L. OGÈs . . . . . . . . . . . . . . . . . .
J. SAVINA ..... " .......... .
BOURDE DE' LA ROGERIE. . . . . . . . , ,

le Docteur LAURENT. . . . . . . . . . . .
le Commandant de PAGNAC . . . . . . .
le Comte d e KERSA USON-KERJEAN .....
LE BOLLOCH. . . . . . . . . . . . . . . .
Mme TRISTANI . . . . . . . . " . . . . . . . . .
MM. LE DANT ..... , .......... , .
L. LE GUEN NEC . . . . . . . . " . . . . .
Mgr. l'EVÊQUE de Quimper eL de Léon. . . . . .
MM . le Chanoine ABGRALL . . . . . . . . . . .
A. JARNO ................ .
J. OLLIVIER " . . . . . . . . . . . . . . .
SCHMIDT . . . . . . . . . . " . . . . . . .
LEM ER. . . . . . . . . . . . . . . . . . .
V. SUREL . . . . . . . . . . . . . . . . ~
M me MICHEL. . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Mlle TOZZA. . . . . . .' . . . . . . . . . . . . .
MM. OLIVIÉRO . . .

Emmanuel DELÉCLUSE. . ........ .
H. LE PENNEC. . . . . . . . . . . . . . .
H. LEBON . . . . . . . . . . . .. . . . . .
Mme STÉ PHAN . . . . . . . . . . . . . . . . .
Mlle PIERRE. . . . . . . . . . . . . . . . . . .
A reporter. . . . . . .
200 fr.

10 Il

10 Il

10 Il ,

10 Il
5 Il
5 Il
10 Il

20 Il

LIX
Report. . . . . . . . .
Mme SAUVAGE . . . . .. . . . . . . . . . . . .
MM. DUQUESNE. . . . . . . . . . . . . . . . .
l'Abbé GUÉGUEN (du Folgoët) ...... .
le Chanoine H. PÉRENNÈS. . . . . . . . .
l'Abbé MESGUEN. . . . . . . . . . . . . .

le Vicomte du PARC ........... .
JO NCOURT (de Brasparts) ......... .
Mme et Mlle HÉMON ......... ' ..... .
MM. le Docteur PARIN, Berck-Plage ..... .
Théven de GUÉLÉRAN . . . . . . . . . . .
Albert LE BAIL. . . . . . . . . . . . . . .
André BÉNAC. . . . . . . . . . . . . . . .
le Marquis de LA FERRONNA YS. . . . . . .
Mme la Marquise de LA FERRONNAYS, née de
KERJÉGU. . . . . . . . . . . . . . . . .
MM. Ernest MA Y . . . . . . . . . . . . . . . .
VINCENT. . . . . . . . . . . . . . . . . .
Ad. LE GOAZIOU . . . . . . . . . . . . .
J. JADÉ .......... ,. ....... .
le Baron Marc ~e VILLIERS . . . . . . . .

Stanislas LE GUIS QUET . . . . . . . . . . .
V. INIZAN . . . . . . . . . . . . . . . . .
OHENADEC. . . . . . . . . . . . . . . . .
Mme la Oomtesse de LEGGE . . . . . . . . . . .

MM. le Oomte et le Vicomte de GUÉBRIANT . . .
M. BOUILLoux-LAFONT ......... .
LA FÉDÉRATION DES SYNDICATS D'INITIATIVE DE
. BRETAGNE. . . . . . . . . . . . . . . .
548 fr.

100 . »

20 lJ
20 lJ
10 J)
500 l)
500 J)
500 »
1. 000 l)
10 J)

10 J)
20 J)

20 J)

500 J
500 »
500 »
500 »
Mme JA OUEN . . . . . . . . . . . . . . . . .. 10»
MM. G. MONOT . . . . . . . . . . . . . . . . . 5»
MOCAËR. . . . . . . . . . . .. . . . . .. 10 J
J. BARGAIN . . . . . . . . . . . . . . .. 10»

Mme et Mlle LE BASTARD. . . . . . . . . . . " 10 J

Report.

5.403 fr.
MM. Noë l d e JACQUELOT DU BOISROUVRA y

500
BOLLORE.

ANONYME.

Nicolas L E Roux

L'abbé F. QUINIOU.

e t Mme R. d e KERALLAIN

MM. d e LA BOURDONNA YE.

F. GOURVIL

Pierre TRÊMINTIN .

Daniel BERNARD

le Commandant VINCE.

le Vicomte d e SAINT-POL

Edm. PHILIPPAR

PHILIPPE.

le Baron d e TAJSNE ..

H. T ABURET.

L. LE B OURHIS (Odet-Palace)

Mm e PARC-CHANCERELLE.

T OTAL. ' "

· 6. 248 fr.

N.-B. Nous rappelons que, dès la fin du mois de Juillet dernier,
M. le Duc de Trévise, président de la Sauvegarde de l'Art français,
avait réuni l'importante somme de 9. i50 francs. Dans la suite M. le Duc
de Trévise voulut bien appeler sur l'affaire la généreuse attention de
M. et de Mme Edward Tuck dont la grande et agissante amitié pour
toutes les belles choses de Prance est bien connue. M. et M me Tuck ont
remis, pour nous aider, d'abord 1..000 francs puis 700 francs. La Société
archéologique du Finistère leur exprime ainsi qu'à tous les souscripteurs
sa très vive reconnaissance.

TABLE DES MA TIERES
DU TOME LI!

PREMIERE PARTIE
Tabl e des pro~ès-verbaux des délibérations
et de la chronique de la Société archéologique en 1925
LISTE

MEMBRES. GENERALE DES

gCHANGES ou SERVICES GRA.TUITS

SÉANCE DU 29 JANVIER.

Le calvaire de Nestavel-Bihan en Brennilis. Les
séjours de Flaubert à Concarneau . Les voyages
de Jacqu es Cartier. Date de naissance de l'évêque

René du Louët. La Mort en Basse-Bretagne,
étude par M. Pérennès. Présentation de dessins
de M. Jl1llien. Communication de M. Largillière
stir l'archidiacre Bridieu, de Beauvais, exilé à
Quimper en 1690. Ouverture d'une souscription
pour l'achatdu tombeau de Troïll1s de Mondragon.
- Publications reçues.
CHRONIQUE: Les Mémoires de la Société d'histoire et
d'archéologie de Bretagne (La topographie du culte
de saint Gildas; la mort de Salomon, roi de
Bretagne). L'orig in e païenne et préhistorique
PAGES

III

120 -
SÉANCE DU 26 FÉVRIER. . .

Décès de M.le pasteur Jenkin Jones. - Classement
de M.onuments historiques. - Incendie du clocher
de Saint-Jean-du-Doigt. Présentation de
divers dessins. - Publications reçues.
ANNEXE: Rapport financier annuel. . .

SÉANCE DU 26 MARS. .

Décès de M. le vicomte Charles de Jacquelot du
Boisrou vray. Présen tation de docu ments rela tifs
à Laënnec. Démarches relatives au sort des
collections de Kernul. Communication de
M. l'abbé Rolland sur des vestiges gallo-romains
à Tourroussel dans la commune du Bourg- Blanc.
Présentation de photographies' anciennes de
costumes bretons. Communication d'une charte
de 1297 intéressant la famille de Coëtlosquet.
Présentation de livres nouveaux. Publications
reçues.
ANNEXE: Le tombeau de Troïlus de Mondragon
L. Le Guennec (1 planche) . . . . . . . .
par

SÉANCE nu 30 AVRIL. . . '.

Le livre d'or de Frédéric Le Guyader. Le calvaire
de Coatquéau en Scrignac. Classement de la
place de Locronan. Présentation d'une gravure
réprésentant Olivier Jégou de Kerlivio, évêque de
Tréguier. Publicatiolls reçues.
CHRONIQUE: Brest au XVIIIe siècle d'cprès le livre de

XII
XlI[
XVII
XXI
- 121
. SÉANCE DU 28 MAI. . .

Précisions relatives au calvaire de Coatquéau et au
classement de la place de Locronan . Décès de
, MM. A. Trévidic et H. Tréal. Décision du
Conseil général en vue de l'achat du tombeau de
Troïlus de Mondragon. Don de monnaies
romaines par le barde Rolland, de Guerlesquin. -
Présentation d'autres monnaies romaines trouvées
à Kerilien en Plounéventer.
CHRONIQUE : La
Bretagne. .
géographie linguistique de la Basse-

SÉANCE DU 25 J UIN.

Décès de M. Chabay. M. le colonel Dizot
commandeur de la Légion d'Honneur, Discus­
sion et voeu concernant les changements des noms
des rues.' La souscription Troïlus de Mondragon.
- Communication relative à la famille de Coatau­
don. Le doctorat-ès-Iettres de M. R. Largillière.
- Les Mémoires du Congrès de Saint-Brieuc de
l'Association bretonne. Présentation de croquis

, de M. Surel. Publications reçues.
SÉANCE DU 30 JUILLET .

Compte rendu de l'excursion du 28 Juin. - Classe-
-ment du cimetière de Plounéour-Ménez,
Présentation de dessins de M. Surel. Communi­
cation sur le baptême d'un filleul de la ville de
Quimper. Contribution de la " Sauvegarde de
l'art fran çais" au rachat du tombeau de Troï\us
de Mondragon. Publications reçues..
xxv
XXVII
XXIX

XXXIII

-122 -
CHRONIQUE: Les Mémoires de la Société d'histoire et
d'archéologie de Bretagne. Sain t Tugen et son
église ................... , XXXV
SÉANCE DU 29 OCTOBRE.

. XXXVII
Décès de MM. le Dr Rouxeau et le Comte de Carné. -

Inscription de monuments sur l'Inventaire supplé­ mentaire des Monuments historiques. - Vœux
relatifs à l'ossuaire d'Ergué-Gabéric et à la chapelle
de Saint-Fiacre en Riec. Trouvaille d'urnes de
l'époque gauloise à Trébou!. _. Communications

de M. Jullien, concernant l'église de Goulven et

la chapelle de Locmazé du Drennec. Don par
M. Jarno d'une hache de bronze trouvée à Saint-
Kouarc'h, en Plonévez-du-Faou. - Présentations
de diverses publications récentes. Notes sur les
alliances des familles de Keroulas et de Kergu-
velen . La souscription Troïlus de Mondragon.

Don par M. Ernest May d'une photographie
d'une toile de Danloux représentant Mgr de La
Marche. Découverte d'une fresque décorative
du XVII" siècle dans une maison de la rue Elie­
Fréron à QuimpeJ:"'

ANNEXE: Menhirs à légende, par A. Jarno .

CHRONIQUE. - Bibliographie; classements de monu­
ments . .

SÉANCE DU 26 NOYEMBRE

Décès de M. Ernest May, bienfaiteur du musée. -
Travaux malencontreux à l'église de Pont-Croix.
Le prochain congrès des Sociétés savantes.
- Le manoir de Trébodennic en Ploudaniel. -
XLII
XLIII
-123 -
Le voyage de Mignot de Montigny en Bretagne. -
Présentation de dessins exécutés vers 1830 par
A. M.ayer, de Brest. Note sur l'intendant de la
marine Paul-Jules de la Porte-Vezins. - Publica­
tion s reçues.
ANNEXE: Un hommage aux vieux saints bretons, par
H. Waquet ................ .

SÉANCE DU 31 DÉCEMBRE.

Inscription du clocher de Beuzit-Conogan sur
l'lm;entaire supplémentaire des Monuments histo­
riques. V œu relatif à la réparation du clocher
Saint-Mir.hel de Quimperlé. Proje,t d'une carte
préhistorique et archéologique du Finistère. -
Polémique relative à Saint- Co rentin et ses vies
latines. Création de la Société Laënnec à Quim-
per. Communications relatives à Laënnec et au
Dr Rouxeau. Les côtes du Finistère à la fin du
moyen âge. Présentation de dessins de
M. Surel, donnés au musée par l'auteur.
Election du bureau .

ANNEXE : Les " vies " latines de Saint-Corentin;

add i tions et rectification sapportées par MmeFawtier-
XLIX

Jones à l'article de M. René Largillière .... , LVI
Souscription ouverte pour l'achat du tombeau de