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Bulletin SAF 1924


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Procès-Verbaux

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Société Archéologique du Finistère - SAF 1924 tome 51 - Procès-Verbaux

PROCÈS -VERBA UX

Seance du 31 Janvier 1924

Présidence de M. H. WAQUET, président.
Le procès · verbal de la séance précédente est lu el
adopté sans observations.
MM. le doc leur Lagriffe et Le Dault se sont fait
excuser.
Mmo Tristani, de Quimper, présentée par Mlle Bablet et

M. Plateau, es t admise dans la Société.
M. le Président informe la Société du classement de
monuments mégalithiques dans la région du Sud-Finis­
tère : menhir de Luguénès et allée de Ty-ar-C'horriquet
en Beuzec-Cap-Sizun; dolmen de Penker-Bloaz et lech
d'Ar- Groëz- Veuf" en Ploméur; dolmen rie Ty-Sant-Dénès
en Saint-Goazec; menhir de la place du bourg a Plo­
néour-Lanvern. Sont également classés, le dolmen sans
table de Beg-ar-Vir et le menhir debout de Traonigou­
Mezou en Porspoder.
M. le Président communique une lettre reçue d'un de

ses correspondants et rapportant que le raz-de-marée du
9 janvier aurai L mis à jour, à Pile de Sein, des subslruc­
tions anciennes. M. Le Carguet, qui a déjà, l~apporté
dans ,notre Bulletin (en 1897) les effets du raz-de­
marée de 1896 a l'ile de Sein, fait savoir, sur les dires
d'une îlienne digne de foi, que le dernier raz-de-marée,
n'a mis à nu aucun vestige ancien et n'a du reste causé
que peu de dégàls .

M. Ogès fait connaître que le même raz-de-marée a
mis a.u jour des tuiles romaines et des traces de
constructions à l'exLrême poinLe de Combrit, près du
petit forl.
M. le Président signale l'importante décou ver te ré­
cemment faite par M. Dottin, concernant la langue
gauloise. Il a trouvé la liste complète des noms des dix
premiers nombres ordinaux eŒ.l'ployés au r

siècle de
notre ère. Des précisions seront ultérieurement données
à ce sujet. .
M. le Président annonce l'apparition d'une circulaire
ministérielle invitant les instituteurs .à collaborer acti \'e.,­
ment aux travaux de recherches et d'études entrepris
dans le domaine des ci vilü;ations préhistoriques. Il rap­
pelle que la Société archéologique du Finistère a vaiL, dès
sa fondation, adressé aux instituteurs du département
un questionnaire établi dans une pensée analogue. Plu­
sieurs .correspondants fournirent alors des renseigne­
ments intér~ssants, ,qui se trouvent consignés dans la
collection du Bulletin .

M. Ruellan exprime le souhait que des indications pré­
cises soient fournies sur les stations préhistoriques, . en
vue de la constitution d'un atlas pr:é.historzque.
M. le Président présente la copie d'une lettre adressée
de Brest, le 2 avril 1780, par le baron de Montesquieu au
marquis de Saint-Chamand, et donnant quelques détails
sur l'aspect de Brest à l'époque de la guerre d'Amérique.
Celte lettre, conservée aux archives ,de l'Aube, sera
publiée dans le Bulletin.
M. Savina, faisant remarquer la djfficulté qu'il y a .à
savoir exactement ce que pouvait être le chiffre .de la
population . de Brest au XVJII

siècle, attire l'attention de
la Société sur l'intérêt des études .démographiques en
général et sur le parti qui devrait être ,tiré . en. pÇJ.rUculier

des anciens registres paroissiaux conservés dans les
mairies Il serait à désirer qu e dans chaque commune il
se lrouvâ t un chercheur pour se livrer à un dépouille­ men t des registres en vue d'établir des slatistiques et de
recuei llir les actes co ncernan,t les principaux habitants .

M. le Président donne des renseignements rassura nts
en ce qui concerne l'ave n,ir des archives communales
dans les villes et les buur,gs les plus peuplés, mais, .dans
les petites communes, il croit impossible d'arriVer à un
ré:mltat pratiq uement satisfaisan l salls appel à l'i!:, üliative
privée. Sur la proposition de M. Savina . il esJ décidé
qu'une leUre sera adressée à M. l'Inspecteur d'Académie
pour lui demander de vouloir . bien signaler à MM. les
Instituteurs èt à Mmes les Institlltrices la valeur gue la
Sociélé archéologique attachera il à une collaboration de

leur pùrt. Une démarche analogue ~era faite aupr, ès de
M. le direcleur du Bulletin cliocesain d'histoire et d'ar­
chéologie.
M. Le Guennec présente de ux textes de faire, part de
décès, dalés de 1588, dont il a pris copie aux archives du
châ teau de Lesquiffiou en Pleyber-Chris t.
M. Savina achève la lecture de son mémoire sur la
correspondance d'Ange Conen de Saint·Luc. Ce mémoire

sera très prochainement publié daus le Bulletin.
La séance est levée à 4 h§ mres un quart.
Le Secrétaire,
L. OGÈS.

Le Président,
H. WAQUET .

Publications recues :

Bulletin de la Société d'archeologie et de statistique

de la Dr6rne, janvier 1924. '
Bulletin de la Société géologique et rninéralogique de
Bretagne, tom e IV, fasc. 1,1923.
Bulletin de la Société jersiaise, 1923.
Bulietin de ta Société archéologique de Tarn-et­
Garonne, 1922.
Bulletin de la Société des Antiquaires de l'Ouest , 3"
tri mestre de 1923.
Bulletin de l' rl cadérnie delphinale, 1922.

Forn'Dannen rneddelanden fran K Vitterhets historie

och antikvitets Akadernien, 1922
Hecueit des publicatIOns de ta Société hàvraise
d'Études diverses, 2" trim estre de 1923

Annexe au Procès-Verbal
BREST EN 1 780
Parmi les nombreuses pièces d'une corr espondance fort
intéressan le pour l'hisL oire de la guerre de l'Indépendance
américaine, nous relevons aux Archives de l'Aube (E \:186)
une letlre où Charles-Louis de Secondat, baron de Mon L es­ q uieu, expose au marquis de Saint-Chamant les impressions
qu'il a éprouvées à Brest. Ce baron de Monlesquieu n'est
aulre que le petit-fils de l'auteur de l' E~prit de:; Lois. Sa
leLlre est datée de: Brest, 2 avril 1780.
« J'ai vu Bresl le mieux que j'ai pu depuis huit jours. Se
« peul-il que le centre de notre puissance maritime manque

« des bâtiments nécessaires pour loger nos matelots. qui
'" arrivent d'un long voyage et ceux qui se disposent à

«s'embarquer ? Se peut-il que les malheureux soient
« entassés dans des cabarets et chez des femmes de mau­
« vaise vie, et que l'on les dispose de celte manière à faire
« de longs et pénibles voyages? Le port m'a paru très
« beau; il me semble cependant qu'il n'est fait que de pièces
« de rapport et que l'on n'a pas formé un grand plan avant
« que de le commencer. Brest, à ce qu'on m'a dit, renferme
« ordinairement 35000 habitants. Ce nombre, en temps
« d'armement, est porté à 55000. L'année dernière, il a été

« porté, dit-on, à 90000. Les rues sont d'une malpropreté
« dégoûtante; je suis convaincu que c'est fauLe de soins et
« et non par un vice local que Brest est malsain. Il est mort
« 9000 matelots à la fin de la campagne derniére. Quelle
« prodigieuse consommation d'une espèce si rare et si
« précieuse ! On remédiroit, je crois, à cet abus si l'on
« bâtissoit de belles et vasles cazernes, tant pour les ma-
« telots partants que pour ceux qui arriverii. »
Il est très difficile de connaître le chiffre exacL de la
population des villes françaises du XVIIIe siècle. Il semble
qu'en indiquant comme normal pour Brest celui de 35000 ha­
bitants, le baron de Montesquieu soit allè un peu trop loin;
celui de 22 à 25000 serait sans doute plus proche de la
vèrité (1). En tout cas, ce qu'il y a lieU de noLer, c'est l'im­
portance des mouvements de troupes, surtout en 1779. Brest
était alors le plus grand port du la marine royale. D'un
autre point de vue, le témoignage fourni par celle lettre
complète et confirme les très curieuses Notes d'un voyage
en Bretagne (2) effectué également en 1780 par un certain Louis

Desjobert, qui séjourna plusieurs jours à Brest et y vit
beaucoup de gens et beaucoup de choses. « Mon séjour à
« Brest, écrit~il, a été assez désagréable, car j 'y ai eu mau vais
(i) Inventaire sommaire des Archives départemento, les du Finistère,
T. II, Introductioil, p. VI.
(2) Revue de Bretagne, février et mars i910.
vtn
i temps. J'étais fort l1lal logé da'ns une maison des plus
« malpropres, ayant au-dessus de moi des voisins qui faisaient
« un bruit incommode et continuel, marchant avec des sabots
« sur des planchers fort minces, chan tant tanlôt le Te Deum
« ou le De Profundis, des ariettes de la comédie italienne,
« ayant chiens, chats, perroquets, haut bois, etc. J'avais
« beaucoup de peine à travailler .... , La ville est assez bien

« percée et 1nieux qu'on ne le dit ; les rues de Siam, Grande
« rue, de la communauté de Saint-Yves, sont fort belles. Le
« port est, quand il pleut, d'une saleté abominable, et il est
« bien étonnanl que le Roi ne fasse pas la dépense de le paver;
« cela ne coû terait pas 100.000 fr., qui n'est pas la lO

partie
« d'un seul vaisseau de ligne de 100 canons. Cela est bien
« malsain et désagréable pour ceux qui y passen t leur vie: ..
« Il y a un grand café à côté de la Comédie, où j'ai déjeuné
« deux fois; mau'vais orgeat, mauvaise bavaroise, détes­
« tables petits pains. »

Seance du 27 Fevrier 1924

Présidence de M. H. WAQUET, président.

Le procès-verbal de la séance précédente esl lu el,
adopté sans obserYal,ions.
MM. le D' Picquenard et Le Dault se sont fait excuser.
Sont admis comme membres de la Société: Mlle Labarre,
directrice du lycée Brizeux, présentée par MIl., Leczinska
et Lesage ; Mil. Widdhen, de Morlaix, présentée par
,MM. Gourvil et Le Guennec; - M. l'abbé Perrot, vicaire
à Plouguerneau, présenté par MM. le chanoine Abgrall
el Le Guennec ; M. Paul Le Pennee, conservateur des
hypothèques à Châteaulin, présenté par MM. Henri Le
Pennee et Le Guennec.
M. ln Présiden t donne lecture de la leltre qu'il a adressée
à M. l'Inspecteur d'Académie, pour solliciter le concours
des instituteurs,' en vue d'établir dans chaque commune
les relevés statistiques des anciens registres de l'état­
civil, et le relevé textuel des actes concernant des per­
sonnalités importantes. Les co mptes-ren dus les plus
intéressants seront insérés dans le Bulletin de la Société
a.rchéologique qui sera adressé gratuitement aux au teurs,
même s'ils ne font pas parlie de notre Société.
M. le Président annonce le classement de plusieurs
monuments mégalithiques: menhirs du bois du Duc en

Spézet ; les quatre menhirs de l'alig nement de Saint-

menhir de Kerivoret, les deux menhirs de Mesdoun, les
cromlec'hs de Pors-an-Toullou et d'Ar-Verret, en Pors­
poder ; les trois m enhirs et les deux dolmens en ruines
de Goarem-Roc'h-Toul près de Croas-an-Teurec en Saint­
Goazec_
M_ le préfet J. Desmars, dont les démarches et les
instances personnelles ne cessent d'appuyer très effica­
cement les ini lia tives de la Sod été dont il est président
d'honneur, a réussi à faire conserver à la France le
tombeau de Troïlus de Mondragon, qu'un antiquaire pa ri-
,sien se disposail à v endre à l'étra nger. Le classement
définitif de ce monument a été prononcé à la date du
2 février 1924 par décret de M. le Président de la Répu­
blique.
R ev enan l sur la question de l'affichage aux alentours
des monumenls classés, M. le Président annonce que la
Commission des Sites et Monumenls pittoresques, récem­
ment consultée, a confirmé sans réserve la réponse faite
par lui à l'un de nos confrères dans la séance du mois de
novembre dernier. Aucune loi n'empêche l'affichage sur

les maisons particulières, même situées à proximité de
monumenls classés. Il n'en est pas de même pour l'é ta­ blissement de panneaux- réclames et pour l'affichage sur
les monum ents publics; M.le Préfet se propose de remettre
en vigueur l'arrêté du mois de juin 1914 interdisant
l'affichage sur les murs de l'ancien évêché.
M. Abgrall remel a u nom de M. Masseron une brochure
su r l'iconographie de saint Yves. M. Masseron, qui en es t
l'aù leur, destine cet exemplaire à la bibliolhèque de la
Société. .
M. Cormier fail une intéressante causerie sur le pitlo­ l'es que moulin de Chef-du-Bois dont il est le propriétaire.
Ce moulin est situé sur la roule de Quimper à Concarneau,

ches sagaces ont permis à M. Cormier de fixer à la
deuxième moitié du XVIe siècle la date approximative de
la construction de ce moulin, qui est un beau spécimen
des anciens moulins de notre région.
M. Le Guennec communique quelques photographies
prisés par M. Des Bouillons, de Rennes, dans les manus­
crits du président de Robien conservés à la bibliothèque
de Rennes. Ces photographies reproduisent des plans et
des planches coloriés exécutés vers 1740 et représentant
des vues de Quimper, Morlaix et Saint-Pol-de-Léon,
ainsi que divers monuments actuellement disparus.
M. Le Guennec présente aussi un opuscule parfaitement
conservé, imprimé à Paris en 1576. Cet ouvrage appar­
tenant à M. Le Goaziou est une traduction en langue
bretonne du fameux catéchisme du Père Canisius, tra­
duction due à Gilles de Kerampuil, recteur de Cléden-

Poher . .
Uno lettre de M. Troalen, ingénieur des lravaux pu­
blics de l'Etat, signale la menace de destruction qui pèse
sur les ruines de l'église de Saint-Colomban en Quim-

perlé. Il annonce la récente trouvaille, au cours de travaux
d'adduction d'eau, d'une cachelte de fondeur contenant
des armes de bronze qui ont filé déposées à la mairie de
Quimperlé, et d'une pierre sculptée encastrée dans le
parapet du quai de l'EIlé. Une démarche sera faite auprès
de l'Administration des Monuments historiques afin d'ob­
tenir le classement des pittoresques et intéressan tes ruines
de Saint-Colomban .

. M. le Président soumet Ifl programme de deux excur­ sions projetées pour la belle saison. L'une aurait lieu
dans la région de Concarneau, Pont-Aven, Bannalec;
l'autre dans la région de Briec.

En terminant, M. le Président signale l'apparition de

XII
un répertoire iconographique relatif à saint François
d'Assise, ct sollicite à cet effet des renseignements aécom-

pagnés, autant que possible, de photographies ou de
dessins,
La séance est levée à 4 heures .

Le Secrétaire,
Le Président,

L, OGÈS.

H. WAQUET .

AI1I1~xe ,au Procès-Verbal

UNE PAROISSE DISPARUE EN CORNOUAILLE

Les anciens pouillés citent en Cornouaille, dans l'arcbi­
diaconé de Pober, une paroisse désignée sous le nom de
Plebs Montis. La premiére mention qu'on en ait se trouve
dans un compte de 1 330; plus tard, un compte de 1368, plus
explieite, mentionne Plebs Montis, alias Locqueuret; enfin
les documents postérieurs ne font plus allusion à la Plebs
Montis, et ne parlent plus que de Loqueffret (1).
Plebs Montis apparaît comme la transcription latlned' un

nom breton Plou menez, la paroisse de la montagne, trans-
cription peut-être interprétative ; quoiqu'il en soit, un nom
de lieu a gardé le souvenir de l'agglollfération qui était le
cbef-lieu de ceUe paroisse, c'est Plouénez en Brennili,s (2),

. (i ) A. Longnon, Pouillés de Tours, pp 302-305; Pouillés publiés à
la suite du Cart. de Redon, p, 535 (en nolant que c'esl li tort que Courson
a lu alias Locquirec. Locq, uirec n'est pas en Cornouaille, mais dans le
Tréguier,' aux enclaves de Dol). Carlul, de Quimper, p. il!: et n. p. H.
_ (2) Cadastre et carte Blat-Major.

xlIi
canlon de Pleyben j Brennilis faisait jadis partie de la trêve
de Loqueffret et n'est devenu une commune qu'à la fin du
XIX' siècle, en 1884; il n'y avait primilivement à Brennilis
qu'une chapelle de pèlerinage j l'édifice acLuel fut commencè
en 1485, comme l'indique une inscription sur le monumenL (1).
L'antique paroisse de Plebs Montis a donc entièrement dis­
parue, puisque le lieu où s'était élevé· le bourg paroissial de
Plouénez étaiL passé dans le territoire de Loqueffret, trêve
de Plonévez-du-Faou.
La géographie ecclésiasLique ancienne de ceLte région est
assez complexe (2) j ce pays de montagnes, de landes et de
marais, a été peuplé très tard; le terrain est peu propre à
l'agriculture j la population y es t rare. Les limites naturelles
précises font défaut du cô tè des landes, lesquelles sont
demeurées longtemps indivises entre les paroisses (3). En
outre, l'installation des Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jéru­
salem à La Feuillée a bouleversé l'organisation ecclésiastique
du voisinage immédiat par l' ér ection d'une paroisse au chef­
lieu de leur commanderie de La Feuillée. Cette nouvelle
paroisse, prélevée sur Berrien, a détaché du territoire de
cetle paroisse un tronçon complètement isolé, le Botmeur,

qui cependant continua à relever de Berrien ( 4).
On ne sait pas les circonstances qui ont déterminé la dis­
parition de la paroisse de ·Plouénez, probablement vers la
première moilié du XIV' siècle j c'était un pays trés pauvre,
(i) Bull. de la Soc. archéol. du Finistère, 1915, p. 1.92.
(2) L'on s'en rend facilement compte en voyant avec quelles difficultés
on a cherché à établir le lexte de la pièce xxxv du Cartulaire de Lan­
dévennec.
(3) Camille Vallaux, Plaido yer pour la chapelle des Bergérs, dans le
Bull. de la Soc. archéol. du Finistère, 1920, pp. 1.87-1\19.
(lie) Voir li ce sujet la triste situati on des gens du Botmeur, privés du
culle du fait de cet isolement et qui réclamaient l'érection d'une chapelle
tréviale (Notices sur les paroisses ... pal' les chanoines Peyron et Abgrall,
t. I, p. 242) La situation d'une trêve complètemeut détachée de la paroisse
est une exception formelle ; on n'en l'enco lllF'e d'exemples que pour les
ellcla:ves doloisfs (L ocquirec et Lanmeur, Lanleff et -Lanloup, Coadout
XIV
peut-ètre ne pouvait-il subveniT à l'entretien de son église et
de ses desservanls. Les ravages des guerres, les in cendies
ou la conlagion ont pu faire disparaître un moment les habi­
tants ; ensuite la paroisse n'aurait pas été reconstituée.
Peut-ètre aussi, frappée d'interdit, s'est-elle trouvée aban­
donnée à son triste sort et finalement oubliée.
L'établissement de Loqueffret, plus récen t, puisque c'est
un Loc et qu'il resta une trève de Plonévez -du - Faou,
recueillit les des hérités de l'ancienn e paroisse en mème temps
qu'il annexa le territoire. Plouyé semble avoir pris sa part
aussi, puisque son territoire empiète au delà d'uhe petite
rivière qui parait avoir été la limite naturelle des anciennes
paroisses. Berrien, par sa trève du Huèlgoat, semble aussi
avoir mordu sur Plouénez; au nord il ne semble pas y avoir
eu de changements, puisque, mème après l'érection d'une
paroisse à La Feuillée par les Hospitaliers, Le Botmeur a
conti.nué à relever de Berrien, ce qui indique que Le Botmeur
avait touj ours relevè de Berrien (I ).
Au cours du XIX

siècle le petit hameau de Brennilis es t
devenu chef-lieu de commune ; l'anLique paroisse se trouvait
reconsLituée en partie,.mais sous un autre nom. Cependant
un déLail administratif rappelle les péripéties paf lesquelles
avait passé ce territoire : Brennilis continue à relever du
canLon de Pleybell, dont le chef-lieu est à plus de 25 kilomè­ tres, alors que Le Huelgoat, autre chef-lieu de canton, est
limitrophe, parce que Brennilis avait appartenu à Loquef­
fret, qui apparLient au canton de Pleyben.
Telle est la courLe histoire de cette paroisse disparue,
dont seul le nom, gardé par un peLit hameau, consacre le

souvemr.

LARGILLIERE.

(i) D es correspondances de noms de lieu: Le Botmeur el Le Botbihan
en La Feuill ée, Trédudon en La Feuillée, et Trédudo n-Le-,11oine en
Berrien, correspondances qui, généralement, n'existent qu'à l'intérieur
d'une même paroisse, primiti ve, indiquent que Le BQtmei!r et La FeuiUé(;j
ont dès ie principe relevé de Berrien, . .

OHRONIQUE
Dans le volume de 1923 des Mémoires de la Société poly­
mathique du Morbihan se r emarque un article de M. Louis

Marsille sur l'Age dufer dans le Morbihan. Quoique stricte-
ment limité au département du Morbihan, il mérite d'être lu
et consulLé par les archéologues du Finistère à cause des
termes de comparaison qu'ils y trouveront; des figures très
neUes complè tent les indications topographiques et les des­ criptions. Le même volume de Mémoires contient aussi une
série de notices, de valeur assez inégale, sur Les saints gué­
risseurs bretons du diocèse de Vannes par M. André Viaud­
Grand-Marais; parmi ces saints il y en a qui apparLiennenl
au Léon, à la Cornouaille ou au Tréguier : Ivy, Cado, Urlo,
Efflam, Yves, Guénolé, etc. Enfin les historiens de Brest
auront intérêt à ne pas laisser de côté l'histoire, retracée par
M. H. Du Halgouët, de la faillite en 1782 de Henri de Rohan­
Guémené, seigneur de Lorient et de Brest-R ecouvrance.

Les Notes sur l'évolution des cours d'eau par R: 11'1usset,
insérées dan s le fascicule 1 du tome IV ( 1923) du Bulletin de

la Societe géologique et minéralogique de Bretagne, compor-
tent onze pages de cOl1>.idérations très scientifiques et de
croquis iustructifs sur les estuaires et les cours de l'Aber­
Vrac'h eL de l'Aber-Benoît el sur le réseau hydrographique
de la r égion du Léon. Pourquoi la rivière de l'Aber-Benoît,
d'un bassin actuellement plus étendu que celui de sa voisine
l'Aber-Vrac'h, a-t-elle un lit r ocheux moins profond que le
sien? La cause, répond M. Musset, doit en être cherché en
amont. Les deux rivières représentent la partie inférieure
de fieuves primitivement plus longs et plus puissants qu'au­
jourd'hui et dont l'ancien cours est indiqué par le tracé de

XVI
c'est cette dernière rivière qui, à la suite d'un affaissement

relatif de la r égion ' depuis submergée de la rade de
Brest, a capturé les parties supérieures de ces cours d'eau.
L'Aber-Benoît, moins riche en eau que l'Aber-Vrac'h avant
la capture, a moins creusé son estuaire .

Une agréable brochure vient d'être COll sacrée à saint Yves
dans la collection l'Art et les Saints de la librairie Laurens
(Paris, s. d., petit in-SO de 64 page::.). L'auteur, M. Alexandre
Masseron, est avocat, breton, amateur érudit d' hagiographie

et d'iconographie; les litres ne lui manquaient pas pour
célébrer avec science et sympalhie le très vertueux el grand
'l'régorrois dont une vénéra lion universelle a fait le patron
de la gent avocassière et, en général car Yves de Ker­ martin fut aussi un juge de tous les robins. Cette brochure
comprend, étroitemen.t mêlés, un album et une biographie.
L'album, présenté très soigneusement, reproduit les plus
belles ou expressives représentations de saint Yves do;i),
M. Masseron a eu connaissance. La biographie, concise et
qui ne visait pas à la nouveauté, a été composée d'après
quelques livres fondamentaux, adroitement utilisés. Voilà
d'excellente vulgarisation, d'une excellence trop rare, à
laquelle ne nous avait pas habitués les opuscules déjà publiés
sur la Bretagne par la même maison Laurens. En ce qui
concerne l'iconographie locale de saint Yves, il n'est qu'une

œuvre dont on puisse regretter l'absence : c'est un tableau
du XVIIe siècle, conservé au musée archéologique de Quimper
et mon trant le saint offi cial dans l'exercice de ses fonctions.
Qu'on ne croie pas qu'il vaille le Sodoma de San- Gimignano,
mais il est curieux et peut-être unique en son genre .

Séance du 27 Mars 1924
Présidence de M. H. WAQUET, président.

Le procès-verbal de la séance précédente est lu et
a dopté sans observa tions.
Sont admi s dans la Société : M. R ené R odallec, pro­
priétaire à K6rlisquidic en Riec-sur-Bélon, présenté par
MM. A. Gourcuff et M. Joncourt, et M. Jean Le Rumeur,
agent-voyer en r etraite à Huelgoat, présenté par MM.
le chanoine Abg rall et Le Guennec.
M. le Président communique une lettre de M. Le Dault
qui, empêché pa r ses occupations de venir a ux séances,
remet sa démission de secrétaire. Il sera pourvu le mois
prochain à son remplacement.
M. Chaussepied présente le r elevé qu'il a fait du clocher
de Ploaré pour les archives des Monum ents historiques.
Sur la demande de M. le Président, il promet de commu­
niquer à la Société, pour le Bulletin, une notice relative
aux par ticularités de construction de ce bel édifice.
M . . Cormier fait part de son adhésion au projet d'ins­ cription sur l'In ventaire supplémentaire des Monuments
his toriques du Moulin à eau de Chef-du-Bois , dont il est
propriétaire, en La Forê L- Fouesnant.
M.le P résident rend compte des déma rches qu'il a faites
en vue d'obtenir la conser v l tion des ruines de Saint­
Colomba n de Quimperlé et dont il y a lieu d'espérer une
XVIII
Lecture est donnée, d'après le Bulletin de l'Enseigne..,
ment primaire du département, du questionnaire adressé
à MM. les Instituteurs publics concernanL les grottes, les
mégalithes, camps, sépultures etc., des époques préhisto­
riques. M. l'Inspecteur d'Académie a bien voulu insérer à
la suite de ce questionnaire officiel la lettre que lui avait
adressée M. Waquet, au nom de la Société archéologique,
pour attirer l'attention du personnel de l'enseignement
primaire sur l'efficacité du concours qu'il pourrait apporter

aux études biographiques et statistiques par le dépouille-
ment des archives des communes. En recommandant cette
lettre à MM. les instituteurs, M. l'Inspecteur d'Académie
a témoigné aux recherches historiques un intérêt dont la
Société lui sera reconnaissante.
M. Chaussepied est chargé de voir ce qui pourrait être
sauvé de la petite chapelle de Saint-Jean, sise dans la
commune du Trévoux, et qui, ruinée depuis longtemps,
va prochainement être démolie.
M. Le Guennec, trésorier, reod compte de sa gestion de
1923. Après examen et approbation des comptes, il est
décidé qu'à l'avenir les cartes de sociétaires ne seront
remises que mOy8nnant un droit d'un franc. Il est rappelé
que ces cartes donnent droit à l'entrée gratuite au Musée
départemental d'archéologie et peuvent, en outre, faci­
liter la visite de divers monuments et collections dans le
reste de la France.
M. le Président donne connaissance d'une curieuse pièce
. de vers, relative à l'origine de l'étang de Brézal en Plou­
néventer. Cette pièce, qui provient des archives de M. de
Jacquelot du Boisrouvray, est due au spirituel abbé de
Boisbilly, mort à Quimper en 1786.
M. Le Guennec présente un peLit volllme.in-12, imprimé
à Paris en 1697, ayant pour titre « L'Oratoire du Cœur JJ,
XIX
Servel au diocèse de Tréguier, né à Morlaix le 8 février
1633. L'Oratoire du Cœur a eu en 1838 une nouvelle

édition par les soins d'un e religieuse bretonne, Mil. de La
Fruglaye.
Une lettre de M. le Dr Carré, de Plouescat, fournit des
indications sur un mégalithe de qeUe commune, sorte de
g rand dolmen à demi enfoui sous un monticule avec un
couloir d'entrée et une chambre souterraine aux parois
formées de gros blocs de pierre. Des détails complémen­
taires sur la situation et la construction de ce monument
seront demandés à M. le Dr Carré .

. La séance est levée à 4 heures.
Pour le Secrétaire empêché:
Le Trésol"ier, Le Président,
L. LE GUENNEC. H. vVAQUET.
Publications recues :

Bulletin diocésain d'histoire et d'archéolo.qie du
diocèse de Quimper, mars-avril 1 924.
Bulletin de la Société polymathique du Morbihan,
1923.
Bulletin trimestriel de la Société des Antiquaire

Picardie, 1923, n O ' l l~t 2.
Revue d'histoire franciscaine, ne l, jan vier 192- 1:.
R evue Mabillon, janvier 1924.
Rezlue de Saintonge et d' rl unis, 1

livraison de 1 924.
Saint Yves par Alexandre Masseron, Paris, Laurens
Nombre de Sociétaires
au i er J auvier 192 4, :
Société Archéologique dil Finistère
352
Exercice financier 1923

RECETTES
Cotisation des Sociétaires ...... ............... .
SubvenLion déparlementale . .... ... ..... ....... .
du Ministère de l'Instruct

publique.
Produit des Conférences ............. ......... .
des Excursions. . . .. . ................ .
Vente des collections, bulletins, cartulaires, etc.
Intérêts du titre de rente .............. ........ .
du livret de Caisse d'épargne ......... .
du titre de l'Emprunt 6 %
T01'AL ..... ....... .
DÉPENSES
Impression du Bulletin ........................ .
Impressions di verses ........ ..... ............. .
Fournitures diverses pour les Conférences .... .
PorLs ; affranchissements; frais cl'encaissement
Dessins, cartes et clichés pour le Bulletin ..... .
Facture Villard( clichés projections Conférences).
Frais cles promenades ......................... .
FacLure Sud -Finistère-Electriq ue .............. .

. ae Ott · ... · .... · .............. · ...... ~
Autrou pour chaises et tapis. '" ..... .
Six carLons pour classement clichés, à 7.50 l'un.
Frais diveI"s ................................. . .
Bl~ocb age .............. . ... .. ..... ...... ...... .
Honorau'cs du Trésorier ... ... .. .... . . ........ .
du Sous-biblio thécaire .... ......... .
TOTAL .... . ........ .
Recettes d'autre part. .......... . .
Déficit. .... .
AcLif au 31 Décembre 1923 :
Li vret de Caisse d'épargne .... .. ... .. ....... .
Tilre de rente 3 0/0 ..... . . .................. . .
Bons de la Défense Nationale ...... .. ....... .
Titre de l'Emprunt 6 0/

Es pèces ............. . ...... .... ............. .
TOT AL .... . ........ .
L'AcLif au 31 Décembre 1922 était de .......... .
L'AcLif au 31 Décembre 1923 est de ... ..... . .

5. 150 »»
500 »»
700 »»
25730
75250
462 60
2250
090

7.905 80
5.267 tl5
217 »»
7 95
18375
192 95
578 65
775 60
61 25
37 25
248 60

118 50

100 »»
100 »»
7.949 35
7.905 80

4355

500 »»
500 »»
1. 000 »»
69 13
2087 13
2 .1 30 68
2.087 13

Différence égale à l'excédent des Dépenses . 43.55
Le Trésorier, L. LE GUENNEC

Vu c l, approuvé pal' les Membr es de la Commission des Finances :
CH . CHAUSSEPIED, F. PLATEAU, Dr L A GRIFFE.

Séance du 24 Avril 1924
Présidence de M. H. WAQUET, président.
. Le procès-verbal de la séallce précédenLe est lu et
adopté sans observations.
M. Changarnier, directeur de l'usine à gaz de Douar­
nenez, présenté par MM. le Dr Mennereul et Savina, est
admis comme membre de la Société.
Conformément à la décision prise à la séance du
2ï mars, il est procédé au rem placemen t de M. Le Dault,
secrétaire démissionnaire. M. Savina, élu secrétaire,
prend place au bureau.
M. le Président rend compte du résultat de la visiLe
que M. Chaussepied a faite de la chapelle de Saint­
Jean, en Trévoux. Le propriétaire serait disposé à
conserver le clocher et la pierre d'autel si la Société
archéologique consentait à contribuer aux frais de
consolidation du monument. L'état des finances de la
Société ne perme~tanL pas une dépense de ce g8nre,
en faveur d'un édifice dont la valeur architecturale
est médiocre, il est décidé qu'il n'y a plus lieu d'inter-

vemr.
M. le Président annonce que M. Le Guennec, trésorier
de la Société, vient d'être nommé conservateur de la
bibliothèque municipale de Quimper et lUii présente ses
félicitations auxquelles s'associent chaleureusement tou s

XXII
chargé des archives de la ville, qui pourront ainsi
recevoir une bonne organisati on.
Les sympathies de la Société suivront M. F rédéri c Le
Guyader dans sa r etraite. Le poète aimé de l'È re bretonne
et de La chanson du cidre a dû renoncer aux fonctions,
devenues trop lourdes pour lui, de bi bliothécaire, mais
son activité intellectu elle est demeurée intacte. Il vient
de publier son Théât?"e complet comprenant une trilogie
dram atique du XVII' siècle et deux drames historiques.
Tous les amateu rs de beaux ve rs sonores et d'émouvantes
péripéties liront a vec joie ce livre où le gra nd talent du
poète fini stérien ap paraît sous une face nouvelle.
M. le M i nistre de l'Instruction publique. par un arrêté
en date du 3 avril dernier, a nommé dans notre dépar­
tement trois correspondants de la Commission des
monuments historiques (Secti on des antiquités et objets
d'art ) : M. A bel Villard , pour l'arrondissement de
Quimper, M. Jullien, pour l'arrondissement de Brest, et
M. Joncourt, de Brasparts, pour celui de Châteaulin.
M. le Président présente et analyse un mémoire qu e
M. Joseph Loth, membre de l'Institut, lui Ci adressé en
réponse à l'étude de M. Camille Vallaux sur les origines
du peuple breton et sur la persistance de la langue
bretonne, d'après les écrits d'Albert Travers. Ce mémoire
paraîtra dans le Bu lletin .
Un cong rès panceltique doit avoir ~ieu à Quimper, au
mois de septembre prochain , et comprendra di verses
conférences, des représentations théâtral6s bretonnes,
des concou rs de costumes et de chansons, etc ... A cette
occasion serait organisé un défilé où figureraient les
drapeaux des 34 anciens pays de Bretagne. Pour la
réussite de cette ma nifesta tion bretonne, les organi­
sateu rs font appel au concours de la Société a rchéologique
et surtou t au concours bénévole de lous les Bretons et de

XXIII
toutes les Bretonnes que l'œuvre pourrait intéresser
particulièrement. La Société archéologique ne saurait
r efuser ses sympathies à une tentative de ce genre.
Cependant, en ce qui regarde la nomenclature des
anciens pays de Bretagne et les armoiries qui leur ont
été atlribuées par les orgaJlisateurs, cer'lains membres
tiennent à dire qu'il y a d'importantes critiques à faire.
Il faut souhaiter que des rectifications nécessaires soient
apportées à ce travail avant le congrès. Pour ce qui

concerne les drapeaux, des r enseignements complémen-
taires seront fournis à qui en fera la demande, par M. de
l'Estourbeillon, 4, rue du Vieux-Colombier, Paris, 6

Le dernier jeudi du mois coïn cidant avec la fête de
l'Ascension, la prochaine réunion de la Société aura lieu
le jeudi précédent, 22 mai.
La séance est levée à 4 heures.
Le Secrétaire,
J. SAVINA.
Le Président,
H. WAQUET.

Annexe a.u Procès-Verbal
L'ABBÉ JEAN-LOUIS LE LOUTRE ET LES ACADIENS
M. l'abbé Lanco, chanoine honoraire de Vannes el curé­ doyen de Josselin, vient de publier dans Le Lys (1), bulletin
paroissial de cette ville, unè intéressante correspondance de
l'abbé Le Loutre, missionnaire apostolique. avec le maréchal
de camp baron de Warren, commandant pour le Roi à
Belle-Isle, au sujet de l'établissement dans cette île de
famill es acadiennes, en 1 764 et 1765. A la paix de 1 763, le

XXIV

gouvernement français avait recueilli 750 Acadiens prison­
niers depuis huit ans en Angleterre, qui débarquèrent à
Saint-Malo et à Morlaix vers le 21 mai 1763.
Précisément, cette dernière ville était le berceau de l'abbé
Jean-Louis Le Loutre, né le 26 septembre 1709, et qui fut de .
1740 à 1755 l'âme de la résistance française en Acadie. Sorti,
lui aussi, des prisons anglaises, il s'occupa actiyement des
réfugiés. Lorsque les Etats de Bretagne proposèrent au

ministre d'éLablir à Belle-Isle les 77 familles recueillies à
Morlaix, Choiseul chargea le digne abbé de la réalisation de
celLe œuvre bienfaisanLe. Les lettres publiées par M. l'abbé
Lanco témoignent avec quel dévouement à toute épreuve le
P . Le Loutre s'efforça d'assUl'er l'existence maLérielle de
ceux 'qui avait tant souffert pour la France .

Malbeureusement, l'établissement de Belle-Isle ne put
réussir. Dés 1769, nombre d'Acadiens avaient quitté l'île, où
ils n'avaient trouvé que tracas et misère. En 1772, le baron
de Warren adressait à l'abbé Le Loutre un pressant appel
de détresse en faveur de ses pauvres colons. «N'oubliez pas,
après tout ce que vous a vez fait pour eux, dit-il en terminant,
que vous êtes le Moyse de ces pauvres Israéliles ». Comme
un autre Moïse, en effet, l'abbé Le Loutre s'apprêtait à
guider son peuple vers une nouvelle Terre-Promise, vers la
Corse, qu'il avait visitée en 1771, lorsqu'il mourul subitement
à Nantes en décembre 1772. Il avait dépensé ses forces et sa
vie pour secourir, défendre, protéger les Acadiens, et il
disparut avant d'avoir pu terminer sa tâche. Du moins, les
descendants des victimes du « grand dérangement» ont
conservé à l'abbé Le Loutre un pieux souvenir de recon­
naissance, et c'est en l'exprimant avec émotion que M .. l'abbé
Lanco, lui-même arrière-petit-fils' d'Acadiens de Belle-Isle,
termine sa notice (1 ).
L. LE G.
(1) On trouvera de longs détails sur l'abbé Le Loutre dans La Tra­
(Jédie d'un Peuple (histoire du peuple acadien de ses . origines à nos
jours) par Emile Lauvrière, Paris, éditions Bossard, 1923, 2 vot. in-S,
ouvrage existant à la Bibliothèque de Quimper.
Séance du 22 Mai 1924
Présidence de M. V. CORMIER, vice-président.'

Le procès-verbal de la séance précédente est lu et
adopté sans observations.
M. Waquet, président, s'est fait excuser.
M. Savina fait savoir que les lettres d'Ange Conen
· de Saint-Lnc conservées aux Archives nationales, et
qu'il a utilisées dans un récent article, ne sont pas toutes
inédites. Un certain nombre d'entre elles ont été déjà
publiées par M. Pierre de Vaissière dans son ouvrage,
.aujourd'hui épuisé : Lettres d'a1"istocrates ; la Révolution
racontée par des correspondances privées, Paris, librai­
rie Perrin (1907), petit in-So . M. Sa vina signale tout l'in­
térêt que présentent pour notre histoire locale les di verses
~orrespondances saisies comme pièces à conviction au
But en l'an II. Du reste; il se propose de poursuivre
l'étude des parties inédites de ce dossier et notammanl
-d'essayer d'établir ce que fut le rôle des frères Trémaria
-de La 'Roque de Quirnper, dont les imprudences compro-
mirent la famille de Saint-Luc.
A propos de Victoire de Saint-Luc, M. Cormier ajoute
.que les fresques qui se voient encore dans la vieille
~hapelle du Pénity en La Forêt-Fouesnant, sont l'œuvre
-de son pinceau.
Communication est donnée du programme du congrès
XXVI
du 23 au 26 juin 1924. La par tie de ce programme
concernant l'évêché de Tréguier offre un intérêt parti-

culier pour le Finistère, dont une partie appartenait à cet
ancien diocèse. M. Picquenard, vice-président, repré­
sentera la Société a ce congrès et y prendra la parole sur
.les questions minières et forestières en Bretagne.
M. d'Elboux, membre de l'Associa tion cambrienne,

sollicite quelques r enseignements sur les cérémonies de
la messe de minuit en Armorique, dont il rapproche le
nom breton pelguent du mot gallois pylgeint qui, en
pays de Galles, désigne certaines prières spéciales aux
matines de la Nativité. L'analogie des deux vocables
semble témoigner de la communauté d'origine des parti-

cularités que présentent, en Armorique et en Galles. ces
fêtes religieuses.
M. de Lécluse exhibe une pierre lrouvée dalls le camp
retranché de Keranpape en Pouldergat. C'est un gros
galet arrondi de micro-granulite, entou ré d'une profonde
rainure où devait s'insérer un anneau de fer . Un manche
pouvant ainsi y être adapté, la pierre fa isait l'office de
percuteur ou broyeur. A proximilé de cette pierre se
trouvaient une meule, un vase hrisé, une base de colonne
et di vers restes, indices probables de l'existence, en ce
lieu, d'uo au tel ou (oculus gallo-romain. Tous ces objets
paraissenl a voir élé soumis à l' action d'un feu très
ardent, car certaines pat' Lies en sont vitrifiées.
M. Picquenard signale le fait que le 0amp de Keranbars
en Saint-Yvi est en ce moment très visible, le bois taillis
qui le couvrait venant d'être coupé. Ce camp situé à

100 mètres de la voie ferrée, à Il kilomètres de Quimper,
est de forme carrée et mesure environ 30 mètres de côté.
On y distingue des vestiges de tours.
M. Cormier présente la photographie d'une aquarelle

XXVII
d'une ancienne maison de la place des Halles à Morlaix.
Un croquis du même artiste figure le blason, soutenu par
un angelot, qui décore la colonne centrale el qui porte
une fasce, armoiries de la famille de Goezbriand, qui
possédait ce vieux logis aux XVI' et XVII' siècles.
M. Le Guennec présente des empreintes d,u cachet
armorié d'une bague d'or, du poids de J3 grammes,
trouvé récemment entre Carhaix et Callac. Il y a reconnu
un écartelé aux l et 4 de du Parc, aux 2 et 3 de Coëtgou­ reden de Locmaria, sur le tout de Keymerc'h. Ce bijou
semble dater du XVII' siècle et a probablement appartenu
au fameux Louis-François du Parc, marquis de Locmaria,
dont Madame de Sévigné parle avec adilliration dans
quelques-unes de ses letlres .
M. Le Guennec présente aussi une carle postale de la
collection de noLre confrère M. Joncour. de Brasparts,
représentant une grande pierre armoriée découverte
dans les ruines du manoir de Penquelen en Brasparts.
C'est, semble -t-il, le pennon héraldique de Jacques
de Kersainlgilly, seigneur du Squiriou, el de sa femme
Marie de Moëllien, vi vant en 1632. On y retrou ve. en
effet, leurs armes alliées, entourées de plusieurs autres
blasons, parmi lesquels ceux des Huon du Squirioll,
Kergournadec'h, Lam'oz, Le Chever et KergoëL
M. Cormier annonce que la Société organisera pro­
chainement une excursion d'études dans la région des
Montagnes noires (Briec, Gouézec, Edern, Landudal).
Après leclure du mémoire inscrit à l'ordre du jour,
la séance est levée à 3 heures .et demie.
Le Secrétaire,
J. SA VINA.
Le Vice- P1"ésident,
XXVIII
PublieaLions reçues :
Analecta Bollandiana. t. XLII, fase. 1 et 2, 1 924.
Annales de Bretagne, 1924, n° 1.

A ssociation Bretonne. Comptes-rendus, p,"ocès-ver-
baux, mémoires. Congrès de',Quimper, 1923. '
Bollettino della Società pien zontese di A rcheo log ia et

Belle-Arti, 1923, n° 3-4.
Bulletin a?"chéologique du Comité des Travaux his­
toriques et scientifiques, 1922, 2' li vraison.
Bulletin diocésain d'histo Ï1"e et d'archéologie, mai­
juin 1924.
Bulletin philologique et historique (jusqu'à 1715) du
Comité des Tmvaux hist01'iques, 1921.
Bulletin de la Société des Antiquaires de l'Ouest,
4' trimestre de 1923,
Bulletin de la Société d'archéologie et de statistique
de la Dr6me, avril 1924.
Bulletin de la Société neuchâteloise de géographie, 1923.
Bulletin trimestr iel de la Société des Antiquaires de
Picardie, 1923, nO 3. '
Congrès archéologique de F1'ance. LXXXIV· session,
tenue à Limoges en 1921.
Recueil de la Comm ission des A,"ts et Monuments
histO?"iq ues de la Charente-Inférieure, janvier-a vril 1924.
Répertoire d'art et d'archéologie, 1922.
Revue Mabillon, avril-j uin 1924 .
Revue (.le Saintonge et d' Aunis, [924,2' livraison.
Smithsonian Institution. Report on the progress and
condition of the U. 8. National museum fO?" the year

Séance du 26 Juin 1924
Présidence de M. H. WAQUET, président.
Le procès-verbal de la séance précédente est lu et
adopté sans observations.
Sont admis dans la Société : M. Guillaume Quéïnnec,
propriétaire à Lestremelar-Sainl-Cadou en Sizun, pré­ senté par MM. le chanoine Abgr-all et Le Guennec ;
M. Corentin Hénaff, industriel à Pouldreuzic, pi'ésenté
par MM. le docteur Lagriffe et Le Guennec ; M. Le
Dant, facteur-receveur à Quimerch, présenté par M me
Stéphan et M. Le Guennec ; M. Le Page>- professeur à
l'école primaire supérieure de Concarneau, présenté par
Mlle Cotonnec et M. Savina ; M. l'abbé Quiniou, recteur
-de Penmarc'h, présenté par MM. de Lécluse et Waquet.
M. le Président annonce le décès d'un de nos confrères,
. M. Pilorgé, agriculteur à Kernours en Quimperlé. La
Société s'a~socie au deuil de la famille et lui présente ses
vi vescondoléances.
M. W aqu et donne uu aperçu de l'excursion effec tuée le
dimanche 22 juin dans la région des Montagnes Noires
e t qui a permis à de nombreux membres de la Société la
visite de monumen ts et de sites fort intéressants, en général
assez peu connus: églises de Landudal, de Langolen et
-d'Edern, manoir et tumllli de Trémarec, chapelles de St­
J ean-Botlan et de N.-D. de Tréguron, église de Gouézec,

xxx
A Trémarec, les excursionnistes furent accueillis par
M. le vicomte et Mme la vicomtesse de Pompery avec une
courtoisie charmante. Le manoir de Trémarec en Landu­
dal offre, malgré de nombreuses modifications, un curieux.
spécimen de gentilhommière brelonne des XVI' et XVII"
siècles. On y conserve pieusemenl des souvenirs se rap­
portant à l'amiral de Kerguélen, lequel y naquit, et à
Laënnec, arrière grand oncle du vicomte de Pompery.
La pièce la plus remarquable es t une coupe offerte par
la duchesse de Berry à son illustre médecin; constituée

par une noix de coco gravée et montée sur argent, c'est
une œuvre d'une finesse étonnante, doublement pré­
cieuse par sa valeur artistique et par les souvenirs qui s'y
rattachent. Sous les arbres du bois qui s'étend au nord du
manoir, el non loin de deux tumuli qu'il y aurait intérêtà
explorer, la petite chapelle de Saint Yves, fréquentée par
de nombreux pélerins le jour du pardon, consene quelques
vieilles statues et une relique traditionnellement vénérée
comme étant un pouce du gra nd saint trégorrois.
M. le Dr Lagriffe rappelle que le Musée municipal de
Quimper renferme divers objets ayanL appartenu à.
Laënnec. Il reste en Cornouaille, dispersés çà eL là, bien
d'autres souvenirs de l'illustre savant. Il serait désirable
qu'un fonds Laënnec pût être constitué au Musée d'ar­
chéologie par la concentration de loutes ces reliqu es dans
quelques vitrines. M. de Lécluse signale qu'il possède
une boîte en écaille garnie d'argenL, ayant appartenu au
célèbre praticien. D'autre part, M. Savina a eurécemment
entre les mains un ouvrage médical, en breton, annoté

par Laënnec qui s'en est servi ponr se perfectionner dans
la connaissance de la langue bretonne. Cet ouvrage
appartient aujourd'hui à M. le Dr Rivoal, de Trébou!.
M. le PrésidenL donne lecLure d'une lettre de M. Jarno,

XXXI

quelques sites et monuments visités au cours de la del'­
nière excursion, notamment le pic d'Ilijour et la chapelle

Notre-Dame des Fontaines « A l'ouest de la chapelle de
saint Ilijour (saint Léger), à 50 ou 100 mètres, on peut,
écrit M. Jarno, reconnaître encore les traces d'un camp
romain. Un propriétaire que j'ai connu m'a dit avoir
trouvé des tuiles et des · débris de poterie quand il a

défriché ce terrain .. , Au sud-ouest du camp se trouve un
rocher de quarlz appelé Roc'h eur (Roc'h meur : le grand
rocher). Il a la forme d'une barge de paille ou de foin et
sa forme, jointe à la difficulté de l'exploiter, a donné lieu
au dicLon suivant: « Oac'h Roc'heur neuz eur bern foen,
mes kent he bolc'ha, ia da brena» (le propriétaire de
Roc'heur a un tas de foin, mais, au lieu de l'entamer, il
va en acheter). » A propos de la chapelle des Fontaines,
M. Jarno raconte une anecdo te très suggestive:« Passant
un jour devant les Fontaines, je trouvai unpillaouer le
chapeau à la main et le regard fixé sur la chapelle comme
en extase, tandis que soo cheval, laissé libre, brou lait
paisiblement l'herbe de la banqu ett8. Je l'abordai en lui
disant: « Setu eur chapel vrao, n'e ket ta ? » (voilà une
jolie chapelle, n'est-ce pas ?), et lui de répondre : « N'e ket
brao, mes kaër da sabaturi eun den! » (Pas jolie, mais

belle à stupéfier un homme! ) .
M. Couissin, professeur au lycée de Rennes, demande
des renseignements sur un poignard qui existe au musée
de St-Germain. Cette arme, qui aurait été trouvée au Faou,
provient de la collection de l'archéologue Fréminville,
vendue en 1869 à Saint-Brieuc. La Société archéologique,
qui n'existait pas à cette époque, ne possède aucun ren­
seignement sur cet objet. D'autre part, il importe de faire .

remarquer que les découvertes du chevalier de FI'émin-
ville étaient touLes sujeltes à caution. .
XXXI!
relatifs à la conservation des monuments historiques ot à
la vente publique des œ uvres d'art, sur lesquelles l'Etat
se réserve désormais le droit de préemption. Quelques
extraits de ces documents, susc0ptibles d'intéresser par­
ticulièrement léS membres de notre société, seront
publiés dans le Bulletin. .
M. le Président présenle trois livres, réce.mment parus,
ayant Lrait à notre histoire locale : L' hlstoi1"e anecdotique
de Ca1"haix par Taldir -Jaffrennou, La notice sur la
paroisse de T? " émaouézan par M. l'abbé J. Mével et
l'imporLante thèse de doctorat ès-lettres de M. l'abbé

Louis Kerbiriou sur Jean - Francois de la Marche,

évèque-comte de Léon (i72Y-1806) . Ce dernier livre
donnera lieu à une élude spéciale dans le Bulletin.
Il a élé découvert récemment, dans une cour contiguë

à la sacristie de l'église Saint-Mathieu, à Quimper, un
petit "ase qui paraît ê Lre une poLerie gallo-romaine .
Cetle pièce se trouva iL avec d'autre~ vases brisés, au
fond d'un caveau voûté, haut de 0 m. 60, dont on n'a pu
préciser la destination.
M. Le Guennec présenle un curi eux missel gothique,
datant des premiers temps de l'imprimerie, incomplet
des premières et dernières pages, à la reliure duquel est
fixée Ulle solide chaine en cuiv re. Ce missel provient de
l'.mcienne ég lise des Cordeliers de Quimper où il était
retenu à un pilier par cette chaine qui s'opposait à ce
qu'on l'emportâ t. M. le chanoine Abgrall a fait don de ce
missel à la bibliothèque municipale de Quimper.
Après lec Lure d'un mémoire de M. de Lécluse sur l'em­ placemenL de la ville d'Is, la séance est levée à 16 h. 30.
Le Sec?"étaire, Le Président,
J. SAV INA. H. WAQUET.
XXXIII

OHRONIQUE
Du 17 au 19 septembre dernier se tenait à Quimper le
cinquante-septième congrès de l'Association bretonne (1).
C'était la troisième fois seulement que venait siéger au chef­ lieu du plus breton des cinq départements de la Bretagne cette
société, déjà vénérable par l'âge, et que notre SociéLé du
Finistère saluait, au m ois de juin de l'an dernier, comme la
féconde initiaLrice des études historiques locales dans noLre
province. L'excellent souvenir que nOliS a laissé ce dernier
congrès, joint à l'importance presque égale à celle des
volumes d'avant guerre du volume de Mémoù'es qui vienL
de paraître, fait désirer aux FinisLériens qu'à l'avenir l'Asso­ ciation bretonne vienne un peu plus fréquemment leur
demander l'hospitalité; ils seront touj ours heureux de la
leur offrir.
Le volume de LIX et 214 pages, comprend, suivant l'usage,
dans une premièr e partie le compte-rendu des séances, dans
une deuxième les mémoires.
Parmi les rapports insér és au milieu des comptes-rendus
de séance, ce-Iui de M. le chanoine J ézègou sur la préser
vation de la langue brelonne est à r etenir comme un
témoignage de l'intèrêt avec lequel sont toujours suivis les
concours institués par l'Association ; mais diverses circons­
tances font que, de fait, ces concours ne sont plus admis
que dans les écoles privées . Fait déplorable pour quiconque
considère, avec beaucoup de Français non Bretons, la langue
bretonne comme un monument national f rançais. Les mé­
moires proprement dits ne concernent pas tous le Finistère,
mais plus de la moitié d'entre eux se rapportent, au moins

(1) Le sous-titre de la couverlure est peu clair. On croirait que c'est
le 57

congrès tenu à Quimper; il faudrait : cinquante-septième congrès,
tenu du :17 au :19 septembre 1923.à Quimper.

XXXIV
partiellement, à des suj ets bas-bretons. Le vrai Gradlon
présenté par M. H. Waquet, n'est pas le fameux ami de
saint Guénolé, mais un comte de Cornouaille du xe siécle,
oncle de l'évêque Benoît; fatigué de la vie du siécle, il s'était
retiré à l'abbaye de Saint-Philibert de Noirmoutiers, où il
trompa l'avidité des moines par un bon tour qui fait honneur
à son ingéniosité. «En le perdant. la Cornouaille avait perdu,
à coup sûr un homme d'esprit, très probablement un brave
homme ». Quelques mOis de M. Bénard sur le musée préhis­
torique de Penmarc'h serviront certainement la cause d'une
entreprise intéressante, à l'avenir de laquelle il est à désirer
que puissent pourvoir des archéologues sérieux. En étudiant
La querelle des langues du XVIe au XVIIIe siècle, dans une
branche des Franciscains de Bl'etagne, M. l'abbé G. Pondaven
a retracé, surtout d'après le fonds des Récollets de Cubu­
rien (Il, des événements' fort curieux et jusqu'à présent
oubliés. On ne se doutait pas, en vérité, que la différence de
langues avait pu occasionner dans des maisons de prières
d'aussi violents conflits entre les Bretons et les «Gaulois ».
Les Brelons finirent par l'emporter; en 1671 , le ministre
général des Récollets ordonnait que le ministre provincial
serait de langue bretonne et le custode de langue française.
cela alternativement pour chaque triennat, avec égalit.é des
détiniteurs. La province de Saint-Yves ne recouvra cepen­
dant la paix définitive que lorsque, en 1688, les couvents de
Haute-Bretagne se furent fait raltacher à la province d'An-

jou.
L'archéologie du moyen-âge et du XVIe siècle est particu­
lièrement représentée dans le volume par l'article, très neuf,
de M. Le Guennec , sur les Vieux manoirs fortifies du Finis­
tère; c'est la première fois que, rompant avec l'habitude
quelque peu monotone de la simple énumération analytique,
un amateur de vieux manoirs présente un tableau d'en­
semble des caractères qui distinguent ces constructions sou­
vent si séduisantes. Malgré la valeur des dessins de l'auteur,

(i) Archives du Finistère, série H.

xxxv
des reproductions photographiques, toujours plus exactes,
eussent été préférables (1). Cette dernière observation s'appli­
que également à l'article trop exclusivement analytique, mais
si riche de matières, que M. Frottier de La Messelière a con­
sacré à FIconographie des tombes et' ver7'ières de Bretagne.
M. Le Guennec, en présentant Un marin breton d'autrefois,
Nicolas James de Portenoire, qui naquit à Roscoff à la fin du .
XVIe siècle, apporte, d'autre part, une contribution très esti­
.mable à l'histoire de la Bretagne maritime. Il y aura enfin
bien des choses à prendre dans les documents publiés par
M. l'abbé Lemasson sur Les prêtres bretons déportés à Jersey
en 1796, d'après les registres de comptes de Mgr de Cheylus .

La vaste forêt qui, dans les premiers siècles du moyen
âge, couvrait la plus grande partie de la Bretagne intérieure,
de l'Argoat, se trouvait bien clairsemée au XVIIIe siècle. Dans
un rapport relatif à la question du bois, qu'il adressa en 1784
au Contrôleur général des finances, l'intendant Bertrand de
Molleville faisait justement observer que le bois, en Bre­
tagne, servait non seulement au chauffage, mais aussi à
l'industrie, aux mines et, surtout, à la construction des
vaisseaux. Dans la zone côtière, la culture, en se dévelop­
pant, avait chassé la forêt. Déjà, il n'y restait plus guère
d'arbres que sur les «fossés» des champs et, le Léon se
distinguait par sa pauvreté à cet égard. Le déboisement qui,
à tout prendre, laissait cependant subsister, semble-t-il, plus
d'arbres qu'à présent, s'était accentué durant le XV1II

siècle,
car plusieurs témoignages apprennent que beaucoup de
landes étaient en partie sous bois à la fin du règne de Louis
XIV. Autour des champs, sur les « fossés», le paysan, s'il

était «domanier », cas très fréquent en Basse-Bretagne,
(i) Un tiré il. part de ce travail est en vente, au prix de 2 francs, aux
librairies Le Guennec et Le Goaziou, à Quimper.

XXXVI
n'avait aucun intêrêt à laisser pousser les essences d'arbres
qui auraient dû avoir le plus grand rapport. Dans les forêts,
les abus du droit d'usage gênaien t la régularité de l'exploi­
tation et ces droiLs d'usage étaient presque de nécessité pour
les pauvres. En outre; la consommation s'était accrue consi­
dérablement; les sabotiers, en particulier, gaspillaient
beaucoup de bois. Quoique l'indusLrie n'y fût pas très acti ve,
la Bretagne se classait cependant au septième ran g parmi
les généralités en ce qui concerne les établissements métal_
lurgiques ; elle produisait de la fOD Le et du ,fer forgé, et ces
établissements consommaient d'autant plus de bois qu'ils
éLaienL encore mal outillés. La législation r évolutionnaire
concern anL les biens nationaux, les progrès de l'agriculture,
qui permirent de renoncer aux droits d'usage, l'extension
des voies de communication, la réorganisation de l'adminis-

tration forestière entreprise en 1817, telles sout les causes
qui ' expliquent pourquoi au XIX· siècle le domaine forestier
ait pu, sin on se développer beaucoup il s'est peut-êlre
amoindri. dans ces dix dernières années du moins se
refaire en qualité. C'est ce que M. Henri Sée a montré, avec
la précision et le soin de documentalion qu'on lui connaît,
dans un article sur Les Forêts et la question du déboisement
en Bretagne à la fin de l'Ancien régime, dans le n° 1 de 1924
des Annales de Bretagne. C'est un travail essen tiel sur la
question .

Un exemple de substitution de la lande à la forêt est
fourni par la plaine marécageuse qui occupe en superficie
un bon tiers de la commune de Trémaouézan, au nord du
bourg, en se dirigeant vers Ploudaniel, donL Trémaouézan
relevaiL a van t la Révolution en qualitè de trève. Dans sa

No tice sur la paroisse de Trémaouézan (Brest, impr, de la
Presse libérale, 1924), M, l'abbé J. Mével écrit que, là où l'on
sonde ce terrain de I,angazen « pour établir des canaux de
XXXVIi
troncs d'arbres à moitié pétrifiés, ensevelis plus ou Irwin!;
profondément dans la vase du marais 'i> . Etait-il tout à fait

impossible au patient chercheur de dénicher quelques piéces
d'archives de nature à éclaircir pour nous le passé de cette
tourbière ~ Il faut le croire, car cette notice a été très cons­
ciencieusement composée et d'après un bon nombre de
documents. Elle renferme une monographie assez compléte
concernant la toponymie, l'église et son mobilier, l'adminis­
tration de la «trève », les confréries, les processions, les
vieilles coutumes. L'église est depuis longtemps appréciée
par les amateurs avertis de l'art breton; mais avec M.
Mével, nous en suivons le développement comme d'une
chose vivante. Notamment, l'histoire de la réfection, en 17i4,
du Clocher ,ruiné par la foudre montre bien quelle part c· onsi-

dérable revient au peuple même dans. l'élaboration de toutes
les belles choses conservées dans nos campagnes. Les
familles nobles n·y contribuèrent pas pour un sou. Les
« trèviens " se tirèrent d'affaire tout seuls, et avec quel zèle!
Beaucoup de femmes vendirent leurs bagues au profil de
l'église ... Généreux effet de l'amour du clocher. Pour ce qui
est de l'administration de la trève, ce que la Notice renferme
de plus original, ce sont probablement les pages relatives à

la période de 1794 à 1802, durant laquelle le curé (ainsi
appelait-on le recleur d'une «trève »l, M. Huguen, admi­
nistra en secret quatre fois plus de baptêmes et célébra dix
fois plus de mariilges qu'en temps normal. On accourait à
lui de Plouédern, de Ploudaniel, de Landerneau, de Pencran
et même de Brest. Ce digne et courageux prêtre mourut le
13 janvier 1818 après avoir gouverné la «trève », puis la
paroisse, pendant quarante-trois ans. Sa pierre tombale se
voit encore à Trémaouézan, près de l'ossuaire.
Que n'avons nous beaucoup de monographies comme celle
de M. Mével !
M. Jaffrennou, bien connu, sous le pseudonyme de Taldir,
par ses poèmes bretons et sa thèse de doctorat celtique sur
Prosper Proux, a eu une idée opportune et une idée originale,

XXXVIIi
'etait de composer une Histoire anecdotique de Carhaix {l); .
l'idée originale était de mettre le récit dans la bouche d'un
« génie romain ». Ce« génie rO'llain » est en réalité le génie
du peuple romain », tel qu'il figure sur les monnaies de Dio·
clétien '; entre les deux expressions, la différence n'est pas
insignifiante, mais ne chicanons pas trop M. Jaffrennou sur
les détails. Petile ville, aujourd'hui modeste chef·lieu de
canton, Carhaix, placé au centre presque géométrique de la
Bretagne occidentale, l'emporte par son antiquité sur Quim­
per, Brest et Morlaix; c'était, aux temps gaulois et jusqu'à
l'établissement des Bretons, le chef-lieu de la cité des
Osismes. M. Jullian croit pouvoir prétendre que les Osismes
ont été connus du carthaginois Himilcon et du grec Pythéas.
Voilà bien du prestige; un livre de 125 pages consacré à
Carhaix ne saurait être ennuyeux.
M. Jaffrennou trouvera beaucoup de lecteurs parce qu'il
mérite d'en trouver; il a bien vu ce qu'il y avait de plus
intéressant à dire et il l'a dit avec clarté et impartialité. Au
récit des faiLs, il a essayé de mêler un tableau de la vie
d'autrefois; il ne méconnaît le l'ole ni des monastères, ni
des églises, ni des juridictions. Le style, s'il n'est pas toujours
trés pur, est en général simple, et, en somme adapté au
caractére du livre, quoique, à parler franc, le génie romain
semble se mettre il, sommeiller quelque peu, quand à partir
du VIle siècle, il ne voit plus autour de lui que des barbares.
On voudrait n'avoir que des éloges à faire. Pourquoi faut·il
qu'à mesure qu'on avance, les critiques s'imposent à l'esprit;
elles srimposent en foule et on en vient à déplorer qu'un
auteur qui pouvait nous donner une très bonne histoire, se
soit contenté de produire un essai bâclé. .

. Il n'y a pas de livre sans erreurs. Celui de M. Jaffrenllou
en a trop et qui étaient trop faciles à éviter. Il faudrait

plusieurs pages pour les relever; nous nous contenterons
ici de signaler une faute grave de méthode, faute d'où vient

(i) Publiée à Rennes ()t Carhaix, petit in-8° de 1.28 p. Prix: 5 fr. En
vente chez l'auteur à Carhaix et chez les libraires.

XXXIX
presque tout lemal. L'information, maladroitement amassée,

est insuffisante. Non seulement, rg.algré la brève indication
de la page 10, les archives départementales ont été laissées
de côté (et les ressources en étaient abondantes), mais celles
de la ville même n'ont été dépouillées que superficiellement.
Les sources imprimées et les travaux divers déja parus sur
Carhaix pouvaient à eux seuls fournir de riches provisions,
mais il eût fallu au moins les lire avec soin et pour citer
un exemple ne pas écrire en~,uite que la cour royale de
Carhaix comprenait cinq barres en 1565: Carhaix, Duault,
Huelgoat, Landeleau, Gourin, et qu'au XVIIe siècle, Huelgoat,

Landeleau et Gourin en furent séparés; car, premièrement
c'est en 1565 qu'euL lieu la réunion au siège de Carhaix des
barres de Gourin, Huelgoat et Landeleau, et, secondement
c'est en 1576 que fut annulée cette mesure. D'ailleurs,
n'importait-il pas d'expliquer ce qu'était une barre, et aussi
une sénéchaussée? M. Jatl'rennou inscrit dans sa liste des
« sources consultées » plusieurs articles publiés dans le
Bulletin de la Société archéologique du Finistère, mais
souvent sans en indiquer la provenance. Cette façon de citer,
gênante pour le lecteur désireux de se documenter plus
largement sur un point déterminé, n'aurait qu'une impor­
tance secondaire, si elle ne révélaiL un des plus graves
défauts qu'on puisse porter dans les travaux d'histoire,
l'indifférence à la précision .

M. Jaffrennou, dans le titre même de son livre, qualifie
Carhaix d'ancienne Vorganium ; c'est . trancher d'autorité
un petit problème d'histoire qui semble devoir être résolu
autrement. La seule forme certaine du nom romain de
Carhaix est Vorgium. En tout cas, le nom de la cité n'a jamais
été « Vorganiensis» civitas; mais «Osismiorum» civitas.
Sous le has-empire, le chef-lieu« Vorgium », avait pris le nom
'd'Othismus, tiré du nom de la cité, c'est-à-dire de la circons­
cription administrative (1). Que .M. Jaffrennou, celtisant et
donc lecteur, à J'occasion, de revues de philologie, ne manque
(1) Voir II. Waquet, Vieilles pierres bretonnes, p. 57 .
xxxx
pas. de lire dans le volum e de 1900 de la Romania, l'article,
contestable en certaines conclusions, mais très pénétrant, de
M . Ferdinand Lot sur Le Roi Hoël de K érahès ; il s'y ins­
truira.
M . J atrrennou r eprendra cette histoire de Carhaix où tant
de bonnes pages montrent ce qu'il peut faire. Il est de ceux·
qui valen t la peine qu'on les critique; c'est pourquoi nous
l'avons critiqué en toute simplicité. Son exemple prouve
seulement que l'histoire, même locale, est une chose diffi­
cile, qui r equiert de la prudence, de la lenteur, une investi-

galion méthodique, une défiance toujours en éveil (1).

(i ) Que M. J. n'oublie pas de revoir sa dédicace latine ; « le génie
romain» la délivrera des barbaris:-nes dont l'a souillée la fantaisie des
~ypographes .

Séance du 31 Juillet 1 924

Présidence de M. H. WAQUET, président .

Le procès-verbal de la séance précédente est lu et
adopté sans observations.
M. Duquesne, secrétaire de la mairie de Concarneau,

présenté par MM. Toiray et Vincent, est admis dans la
Soëiété.
Une demande d'échange de publications, faite par
l'administration du Musée d'art et d'histoire de la ville de
Genève, est favorablement accueillie. Le service du

bulletin sera fait à ce nouveau correspondant à partir de
ce Lte année.
M. le Président communique, sur le désir de l'autour,
un passage d'une letlre de M. Camille Vallaux qui , reve­ oant sur la ques tion de l'apport bre Lon en Armorique,
déclare maintenir dans les grandes lignes les idées émises
dans son article ; il se refuse à prolonger une discus­
sion engagée dans une pensée purement scientifique et
où il regrette qu'un éminent érudit ait commis l'erreur de

voir une attaque personnelle.
En complément d'indications fournies au cou rs des

précédentes séances sur les inventaires d'archives com-
munales du Finistère, M. le Président signale l'importanL
travail effectué au dépôt de la ville de Brest par l'ancien
archiviste-adjoint, M. Branellec. Un inventaire des

baptêmes, mariages et sépultures des anciennes paroisses

XLIl
de la ville, Recouvrance excepté, existe maintenant, au
_ moins en manuscrit.
Le Cong rès de 1925 des S00iétés savantes se tiendra du
14 au 18 avril prochain à Paris, à la Sorbonne. Le pro- .
gra mme officiel, reçu par la Société, propose ou suggère
divers s uj ets d'étude dont plusieurs conviennent particu­
lièrement à notre région. Un exemplaire de ce programme

est tenu à la disposition des membres de la SoCiété qui-,
désireraient en prendre connaissance.
Des vœux sont émis en faveur de la conservation de
l'ossuaire de Plouarzel, jOlie construction du xvn

siècle,
e t du clocher de Beuzit-Conogan, de la fin du XVI", tous
les deux menacés de destruction. Une démarche sera faite
auprès de la municipalité de Penmarc'h pour obtenir que
l'inté rieur de l'église ruinée de Kerity cesse de servir de
dépotoir à ce qua rtier de la commune.
M. le Président indique l'intérêt archéologique de la
chapelle de Lambert, sise en Ploumoguer, à 4 kilomètres
à l'Es t du bourg, au flan c Sud du plateau élevé que sur­
monte le grand menhir de Kerloas . Cette chapelle, centre
d'une a ncienne trève de Ploumoguer, dissimule sous des
murailles ext~rieures du XVIIIe siècle, quelques arcades
romanes d'un dessin très simple, mais qui témoignent de
l'importance de l'ancien sanctuaire.
Deux pointes de lance en bronze, d'un tra vail fort soigné,
sont présentées de la part de M.le comte de Carné SUl' les .
terres de qui elles ont été découvertes avec plusieurs
a utres pa r un cultivateur, à Trévéon en Combrit.
La séance est levée à 3 heures et demie.

Pour Je Secrétaire empêché :
Le Trésorier , Le Président,
L. LE GUENNEC. H. WAQUET.

XLIII
Publications recues :

Bollettino della Società piemontese di A rcheologia et
Belle-Arti, 1924, n° 1-2 .

Bulletin de l'A cadémie delphinale, 1922.
Bulletin diocésain d'histoire et d'archéologie, juillet­
août 1924.
Bulletin de la Société des A ntiquaires de l'Ouest, 1

et 2" trimestres de 1924.
Bulletin trimestriel de la Société des Antiquaires de
Picardie, 1923, n° 4.

Bulletin de la Société a1"chéologique et historique de
Nantes el de la Loire-intérieure, 1923.

Bulletin de la Société d'archéologie et de statistique
de la Drôme, juillet 1924;
Bulletins et mémoù'es de la Société archéologique et

historique de la Charente, 1923.
Bulletins et mémoires de la Société d'Emulation des
C6tes-du-Nord, t. LV (1923). .. .
Mémoires de l'Académie de Lyon. t. XVIII" de la 3" série,
1924.
Mémoires de la Société nationale d'agriculture,
sciences et arts d'Angers. 1923.
. Recueil des publicat ions de la Société hâvraise d'Etu­
des diverses, 3

et 4" trimestres de 1923.
Revue Mabillon, juillet-septembre 1924. .
Revue de Saintonge et d'A unis, 1924, 3" livraison.
Smithsonian Institution. Report on the progress and
condition of the U. S. national Museum for the year
euding june 30 1923.

XLIV
Annexe au a:-rocès-Ver'bal

EXTRAIT DU PROGRAMME DU CONGHES DE 1925
DEti SOCIÉ'rÉS SA VANTES

Etudier la cOllstrucLioll des dolmen~, en déterminer les,
di verses variétés cl signaler les vesLiges de constructions
anllques a utour des dolmüllS.
Dresser, pour une région déterminée, une carle indiquant
les monumenls et les Yesllges de monumenls gallo-romains
délruits Oll conservés.
Signaler les anciennes archives pd vées eonsel'vées dans,
les familles ; indiquer les prin cipa les publicaLions dont elles
ont été l'obj et ct, autant que possib le, les fonds dont elles sc
composent. On signalera tout parliculièrclllenlles livres de
raison.
Etudier, d'après les catalogues imprimés ou manuscrüs de
biblioLltètlUes privées ct les invellLaircs après décès, la dUfu­ s ion des llvres dans une région déL ermi née au XVIIIe siècle.
ELud icI' l'administralion temporelle d'une pal'oisse sous
l'anciell régime (marguilliers, fabl'idens, elc.).
Rechercher, pour une région déLerminée, dans les inven­ Laires el aulres documen ts, l'cs lirllaLion cl les prix couranls
des objels usuels en monna ie du pays.
Etudier, soil. au poinl de vue de l'hisloire politique, soil au
point de vue de l'hisloire économiquc, les délibérations d'une
municipalité depuis 1790 j usq u'à l'app licalioll de la constitu­
tion de l'an III.
Retracer l'histoire d'un lycée ou d' un collège communal
au XIX

Séance du 30 Octobre 1924
Présidence de M. H. WAQUET, président.
Le procés-vcrbal rIe la séance précédente est lu el
adopté sans observations.
Sont admis dans la Société: NI. l'abbé Abjean, vicaire
:\ Plomeur, présenté par M.\II . le chanoine Abgrall et
l'abbé Quiniou ; - MW" " Briche, Darves. '1'road('c nt Vey,
(ll'ofesseurs au Lycéo Brizeux à Quimpor, pr,,:::;rnt('('i) put'
MW'" Labarr!? el Leczinska; . \1. HUl'lllois, conser­
vateur du musc"e de la SOCi(ité préhistorique de France,
présenté pur MM. Waquet et Le Guennoc; M.
l'abbé Monfort, vicaire a Pleyben, présenté pal' MM.
le chanoino Abgrall f't Waquet ; M. Julien Le
Moign, industriel à Pont-l'Abbé, et M. IJarlhélemy Guias,
pharmacien {J. Pont-l'Abbé, présentés pal' MM Léou
'l'oulemont et Aug', Millio; M. Jacques de Poul­
piquet, de Kemot en Mellac, prése nté par MM. Wa­
quet et Gourcutf; M. le Dr Dujardin, de Saillt­
Renan, présenté par MM. Taburet et Le Guennec ;
M. Charles Guiomar, négociant a Landerneau , présenté
par MY!. Julien Guiomar et Le Guennec; - M. Loyer.
libraire à Quimper, présenté par MM. Le Guennec el
Savina; .. M. le commandant de gendarmerie Corcutl,
à Quimper, présenlé par MM. WaqueL el Le Guennec; -
M. le vicomte Thibault de Saint-Pol, de Bruxelles, pré­
XLVI
M. le Président annonce que, par arrêté en date du
9 septembre 1924, notre confrère M. Philippe, a rchitecto
à 13rest, a été nom mo correspondant de la Commission
des Monumen ls Historiques (seclion des antiquités et
objets d'arl). A ceUe occasion, M. le Président présente
une copie sch6matique d'un relevé que M. Philippe a

récemment fait (le deux jolies cheminées Renaissance '
exis tant au vieux ma noir de Roscervo, on Lampaul­
Ploudalmézeau.
Il sig na le le récenl classement du clocher d'gUiant,
l'un des plus beaux de la région de Quimper, datant
de lOGO, unique spécimen en Cornouaille d'un typo assez "
répandu dans 1 0 Léon. Sont également elassés, dans
l'église de Ploéven, les peinturos du lambris du chceut'
el un groupe en pierre de N. D. de Pitié (lG4ï),
M. Waquot rappelle qu'au cours des dernières vacances
diverses assemblées intéressant l'archéologie, l'histoire
et la langue brelonnes ont eu lieu à Quimper. La société
archéologique Cambrienne, qui dojù cn ISSU avait excur­
sionné dans la région de Quimper, a repris cotte année
son ancien itinérairo et visité notamment notre musée
archéologique, Locmaria, le muséo préhistorique de
Penmarc'h et celui de Kemuz. Le co ngTès pancoltique
qui s'est tonu à Quimper en septembre a ravivé les
sou venirs de l'émigration dos Bretons en Armorique,
D'ailleurs plus populaires quo scientiliques, les séances de
ce congrès ont eu pour objet cie l'Omellre en honn eur les
traditiens celtiques, e n faisant mieux connaître l'histoire,
la liLtérature et les arts des Celles J'Armorique, de la
Grande-Bre tagne et d'Irlande. A la même époque se tenait
également le congrès du Bleun-Brng, dont le but princi-:­
pal est de travailler au maintien et au développement de
la langue bretonne. Les représentations dramatiques, en

XLVII
IIllt été partir,ulièrement appréciées.
i\ propos de la notico que M. l'abbé Kerbil'iou a bien
Illulu l'(lcliger lui·même pour' présenter 1 8s conclusions
dll sa lhèse sur Mgr de La Marche, M. Savin a énonce
'l'lolques obj eclions rolati vos au calcul des ressources du
d()rgé. M. W aquot onga.ge M, Savina à reprendre do près
l'cîtude ùo cette quo:,; tion embrouillée sur laquelle M. K er­
Iliriou nc pouvait passer quo mpidemenl. Ce qll'il y a de
plus llolivoau clans ce livre tl'ès sérieux, c'est co qui
I:oncerno Pacli vité personnello cie Mgr de La Murche
,l;lns son diocùse. où il rôsidait aussi régulièroment quo
possibl o, et son rôle d'organisateur el chef du clergé
liI'eton pendant l'émigmtion. Les grands méritos de ce
travail ont valll it l'auteur l e prix Sicard attribu é par
l'(nstitut catholique de Paris.
Un prospectus do la maison Prud'homm0., dn Sain t-
1 :r'ieuc, signale la publi eation prochaine d'un ouvrage do
M. du Halgouet sur Le duché de Rohan et ses Seigneurs
Celte contribution à l'étllde du régime seignourial dans
l'ancienne France :,;'annonce comme importante et ntilo.
M. L() Guorlllec présonle la copio d'url rnal'chô passé h
Morlaix en 1G75 ontre 10 r ecteur de Cavan et l os sculpteurs
t[llimporois Jean cl Pierre Le Déan pO ~lr la confection
d'une retable cl0stiné au maître autel de l'église cie Cavan,
rdable qui existe encore, On connaît d'autrC's œuvres
tlxéclltées par' los mêmes artistes de cette fam i 110 Cl ui
mériterait, semble-l-il, uno étude complète.
La séance et levée vers 4 heure:,; ,
Le Secrétaire, Le Président,
:XLVIII
Publications reçues:
Bulletin a}'chéologique du Comité des Travaux histo-
riques, 1923, l

livraison.

Bulletin de la société d'Etudes scientifiques d'A nge'l"s, " .
Lm· année, 192~~.
Bulletins et Mémoires de la Société archéologique et'

historique de la Charente, 1\:12.:3.
Bulletin et Mérnoi1'es de la Société arcltéotogique '
(1' flle-et- l 'ilaine , t. Lf, 192

Rultetin rie la socitté géologique et mini'ralogique de ~

Bretagne, t IV, fasc. 2. 1923,
Bulletin de la société d'archéologie et de statistique
de la Drôme, octobre HJ24.
L vhmwires de la Société des lett?'es, , :GÏences et arts
(le Bar'-le Duc, lomes 4:3 et 44 (HlI8-192:{).
Revue Mabillon, oelobl'o-décembro 19'!4 .

CHRO NIQUE

Le pont Crac'h, situé sur l'Aberwrac' I .l, ill'cst dc Lallllilis,
n'a pas ma'nqué d'alLirer depuis longtemps l'al.Lention des
af'chéologues. q li i le considéraient en génét'al Gomme une
consl.ruclion de l'époC[ ue gauloise, remontant au IIe ou l [le siè­ cle avallt fl olre ère. C'était là une erreur, du moins suivant le
Commandant A. Devoir, qui a étudié de très près ce monu­
menl en même Lcmps que les divers vestiges préhistoriques
situés aux abords du bas Aberwrac'h . Le mémoirc qu'il
publie SUl' ceLLe qucs Lion dans le 2" fascieule de 1923 dU i

Bulletin de la Societe geolo[]ique de Bretagne est à lire; :
il eùl gagné en limpidité à une rédaclion plus brève el moill:\ 'f
XLIX
!:Iaires. Avant notre ère un pont aussi considérable eüt
dé inutile pour la traversée d'une rivière qui n'éLait guère
Il U'Ull ruisseau; cl'autre part, rien clans l'appareil n'y révèle
les procédés romains; l'aLtribution au Moyen-âge rcsLe ainsi ·
la seule possible, ct encore en reculant la datc de construc­
tion j Il~q u'au xe siôclc au moins; «c'est. alors que le pont
;LLlraiL cu sa pleine Iltilité, permettant le franchissement de
la vallée il touLe heure de toute marée ». M. le Commandant
Devoit' recollllaît que cc mémoire, où il es~aie cie retracer
l'hisLoire des atl'aissemenLs du rivage, «fait appel à de trôs
nombrcuscs hypoL!lùses ». C'était, inévitable. Il (l'cn faut pas
moins savoir gré :lll laborieux archéologue et hydrographe
de cet examcn apPl'Ofolldi, d'autant plus qu'il y ajoute
incidemrncllL diver!'ies rcmarquœ; de déLail à rctenir,
comme, en llotC, celle-el, inédiLe, à cc qu'il semble hien :
la fameuse TolcnLe dc la légende e!'il « peuL-ôLl'c Tonlltent =
le trou du ehernin ; la radne hent sc retrouve fréqucmment
clans la commune de Plouguerlleau; Antel'en pour Hanter
hent ;:: mi-roLlLe, monLrc cles fours non loin du milliaire de
Kerseao; le plaLeau de Lézent (Lez )wnt - . bord du chemin)
domiJlaiL pcuL-èLr'c l' lnden port l'ornai Il ».

Le Guide de BreLagne de la collection des Guides bleus de
la lilJrairie lIacheLLe (anciennement Itinéraires Joanne puis
Guides Joanne) a éLé en grande parLie refolldu tant au poinL
de vue clocu meillaire, archéologique et hisLoriq ue ct u'au
point de vue pratique. Débarrassé des feuilles de réclame qui
l'encombraient jadis, il est devenu, sOLlsl'habile direction de
MM. Marcel Monmarché el son fils Georges, un peLiL volume
qui, sous un formal commode, Ile comprend pas moins de
LXXXVIII et 688 pages, avec 28 cartes et 20 plans. En tète
se trouve une introduction générale de M. An. Le Braz, un
arLicle SUl' l'art breLon, où le ~ignaLai['e de ces lignes s'est

d'hui établi, puis une notir,e de F. Gourvil sur le breton,
notice suivie d'un vocabulaire sommaire. Cette nouvelle
édition, qui a paru cel été, est sujette à diverses corrections,
mais fournit au public cultivé un ensemble de renseigne­
ments qu'on chercherait en vain ailleurs.

Une des idées générales énoncées dans l'article sur ]' Art
Brelon, à savoir que les monuments de Bretagne, les objets
d'art mobiliers comme les édifices eux-mêmes, sont nés de la
volonté et des libéralités de tout le peuple, celle idée se
trouve enUèrement confirmée par l'élude approfondie que
M. Bourde de La Rogerie a faite pour' la Société archéolo­
giq ue d'Ille-et-Vilaine, de tout un ensemble d'églises de ce
département, situées enlre Rennes, Fougères et Vilré.
M. de La Rogerie, archiviste en Bretagne depuis 1897. prépare
depuis quelques années un répertoire des ar'listes el ouvriers
d'arl de l'ancien duché, cc qui l'a déjà conduit, par le
dépouillement des comples de fabriques et des marchés de
travaux, à réfuter bien des préj ugés et à préciser bien des
illdicaliolls un peu vagues. Son dernier article, composé à
l'occasion d'une excursion de la Société d' Ille-et-Vilaine,
conUent une quantité considérable de l'enseignements sur
les églises visitées, principalement SUl' leur mobilier;
comme il vaut aussi bien par les réflexions, et même par les
criliques d'ordre pmtique que par les faits, il devra être
consulté par tous les archéologues qui s'intéressent à l'art
religieux de Basse-Bretagne comme de la Haute.

Nous ne connaissons le breton du Moyen-âge que par un
très petit nombre de courtes notes, mises par des scribes de
manuscrits en marge, ou eu têle, ou à la fin des textes
qu'ils avaient ét~ chargés de transCrire.

M. Antoine Thomas, à qui déjà deux scribes bretons, 1 vonel
()lIlnès et Henri Dahelou, étaient redevables d'avoir élé
lï ~lldus au jour, a découvert dans un manuscrit de gloses
~;n[' l'ancien et le nouveau Testament, conservé à la biblio-
1 ilcque Sainte-Geneviève, les deux phrases que voici, dont
l' écriture indique la fin du XIV' siècle: Henri Bossec alavar:
mal' car Doe, me ambezo avantul' mat ha quaezr, et Henri
!lossec ascrivas aman, ce qui se traduit sans peine par:
[[enri Bozec dit :« S'il plait à Dieu, j'aurai bonne et belle
rtventw'e » et Henri Bozec écrivit ici. Une nole finale révèle
l'origine de ce bas-breton transplanté à Paris el si soucieux
de belles aventures: H. Bossec diocessi Cornubie natus in
oillula vocata Tres./ranc. Où trouver ce petit village de '1'res­
franc ? Diverses pièces des Archives départemenlales du
[i'inislère et du fonds de la Chambre des Comptes aux
Archives de la Loire-Inférieure permettellt de l'identifier
avec certitude; il s'agit de Tréfranc ell Plovan, dont le
manoir apparlenait au début du XV lIe siècle à Charles
L'Honoré de Keranbiguette (Arch. de la Loire-Inf. B 2023).
L'index alpbabélique, aujourd'hui achevé, du fonds du
Présidial de Quimper (1 ncentaire sommaire des Archives
du Finislére), contient, au mot Trèfranc, plusieurs renvois
à des textes qui confirment tous celle identification.
M. J. LOlh, en annonçant aux lecteurs de la Revue Celtique
la découverle faite par M. Thomas, observe que, dans le mot
Tréfranc ou '1'resfranc, tré signifie, non pas quartier de
paroisse (treb puis treo), mais passage (trez) ; le village se
trouve en effet situé non loin d'un ruisseau, au nord-es t du
bourg. C'est le sens qui présente aussi tré dans Kerentré,
nom du faubourg ouvrier de Lorient (écrit aujourd'hui
Keren Lrech).

Noh'e Société qlli, dès ses débuts, a inscrit dans son
programme, l'élude des «idiômes» du pays, a toujours été,
LIr
langue bretonne. Il y a pcu dc lem p:5, ee LLc languc était ct ua­
lifiée i ci mêmc de « monumcnt national français » ct nous ne
saurions trop dirc que, plus chère évi dC'.m men l aux Bretons
qui la parlent l[u'à quiconque d'autl'c, r,lIe ne doit pas ôtre
considéré pal' un N orm and ou un BOlll'glli g'l lon comlrl e une
chose étrangèrc. L e maître ll r,s étudos œl l icl tH'S cn Fran ce
n'a-t-ll pas él é pondant longl.ellips li Il r ,orr n.i n, H eill'i d'Arbois
de Jubain ville? EL pal' quclle voie (LaiL-ii VDIIU ail bl'eton ' ! Par
celle clu patr'iotisille ft';lII \{'lis. 11 d l.i l. (:Olllllln lin hOllillW llui,
ayant pr,rclu son pèr e el. SOit g l' l nil ·pùr c:, sc l'ôj ouil'aH de
l'ctrouvct' un cousin de son grand-pc')l'C) d " afl'I)e!.lwuseillent,
irait à Illi pO Ul' que soient cOI lsQt'vées les anliques l'iehesses
spir'itLli'll es de la Jalll i Ile.
l ,es passages Il Ù, da 11::; sn Il ct i~\l)() U l'S Ù l' A c:ad élll i(; Ji' 1',uH,:aise,
M. C llllilic Julian Cl rùl'('lIllllell l. Ll'aiLé ce sujd répondent
Lrop exaetelllGIll. au sentiment de la plupart de nos l:Onfl'ùt'es
plHll' qu'il Il'en soit pas inséré ici ([uelqucs lignes: « Une
langue" . es t le liclt mO I'al pal' lnquol le erôpuseule de la
j ournée humaine qui fin i t se raLtaclw ù l'aul'Ot'e de eelle flui
commenee .. . N ous L ous (lui voulom; que le I 'I'{\II !,",ai :; l'evienne
au lalJout' de son champ et il la pi ert'e d'lin foy cr l'Ul'al, ne
touchons pas aux c lialecLes ùe nos pl'Ovin ces : il~ sont sacrés,
comme toutes les pat'celles du sol de la pat.l'ie. Ce sont
monuments historiques au même Li l.!'e C[ lie lIO S c1li\.l(\ lllX
ou nos betIrois. Conservolls les avec le même soucl. Notre
union en patt'le tient à cles causes telles ([Il'il Il'y a pas à
s'etl'rayer si elle s'énollec en manière::; tlifTùl'enles .. Ge Cul
pour le Breton un appel au sacrifiee que (['clltendl'c pal'ler
bret.on sur' les cilamps de ba t.aille ùe l'Argonne ». « MonuntenL
hislorique», c'es t. à peu près le mol L Ille nous avions empl oyé.
Et le breL on n'es t. pas un « dialecle », eomme l'est, en somme,
le provençal; c'est llne langue, ct parlée encor e actuellemenL
par un million cinq cent mille f rançais eL françaises.

Séance du 27 Novembre 192/1
Présidence de M. H. WAQUET, président

Lo procès-verbal de la séance précédente esl lu el
adoptf) sans observations.
Lo dom iul' .ioud ide d6cern oro co'lncidattL avec la fête de
Noo l, il ost ([ Sc id() de roporter la pror,haine séanec a u
vendredi ~G décolllbre.
M. D a niel. ancien di r('cteur de l'I': colo pratique de

Commerce nt d'lndns trie do Brest, est ad mis dans la
Soci6t(j ::illr la préselltation de M.YI. l) Slôclllse et vVaquet.
M. 10 Pn)sidont a nllollce 10 décès do : l \lllll" Le Guilloll
dePcllanros, clo Trc)lJoILl; MM . l'abbé Pondavo ll , dirccteur
du Bulletin diocdsain d'histoire et cl'archéolooie ; le
lieutcllant-colollel Houdière ; Hervé. commissai re de
muri l\o Cil retraite; Edouard Mocaër architecto ft l3rost.
Tous lus mem bros présents s'associont aux rogrots
fonnul()s pal' M. 1 0 Présiden t.
M. le Co mte de Ca rné a fait don à la Société de 12
po intes de lanco on bl"OrlI~e récemment trouvées à Trévéon,
en Combrit. Ces objets ont été déposés au musée archéo­
logique.
!VI. Waquot signale la publication d'un intéressan t
ouvrage de notre confrère M. Camille Vallaux : Les
Sciences Géog1"aphiques, l vol. in-8° de XXVII-413
pages, 25 francs, librairie Félix Alcan.

Cambrienne, demande à échange r' les publications do
ladi te association coutre notre Uutletin, Celte domande
est agréée,
M, Caroë, archéologllo et architecto gallois, a ad ressé
à notre Société un mémoi l'8 relatif il la vioillo égliso de ,
Locmaria-Quimper, Co mémoire, qui a déjà panl dalls Je
bulletin de l'Associa tioll Cambriollllo, paraîLra ég'nlelllenL
dans notro lJulletin aeeompagn() do eO lIllllolllairos de
M, W :lqllOl, qui Ollonco dm; n)serves êlIl ::;lIjel de quel­
quos hypothèsos do l'auLeur,
M, 1 0 Pré~idcnt lit lIne lollro do M. Silg"Cll icl1, ancien
préfet, demeurant IL /U1IiO IlS, faisant savo ir qu 'il a
connaissauco do l'oxistellc() Ù . Alyth (l';uosse) d'ullo cloche
provonant cio la chapolle do Saiut-Tey Oll POltllall, et
portant gravée l'illscription suivante on mlinf: J'ai été
('aite pour Saint - 1"ey, au temps de messire Le lJescond
de Coatpont, recteur de J'mltian, Cm'entin Lastennet
tabr'ique, L épine, tonâeur à (}uirnper, l'an i7üfJ. Ce Lte
cloche a L1ù disparaître de Poullan, vm i~emblab le llleilt à
l'époque ruvolutiolluaire.
Uno importallte Lrouvail le do mOllnaies d'argonL des

eL W Rièclos a üté faite E l Hiec-sul'-l3liloll. U II cu lli­
vaLeur, enlauoul' .1nt so ll champ, il lllis àjollr UII sanlo toile
asse;.; bien co nservu, cOlltenant plusiou t's centaines de
pièces de monnaie dont quelquos-unes ü l'olligio des ducs
de Bretagne Jean lco' ot Joan IL Des pièces franr;aises
frappées sous Ph ili ppe de Valois sont particulièrement
bien consorvées. Mme I,e H,oux, institutrice à llioc, a écrit
à M, Waq uoL qu'elle ospér'ai t pou voir faire remettre
quelques spécimens de ces monnaies pour le musée
départemental.
Au sujet de la commurJication de NI. Daniel Bernard,
inscrite à l'ordre du jour, M, le Président rappelle les

''ldièrcment l'incu/'sion anglaise de 1558 qui ruin a Le
(:ilnqllo t. Ces incursions avaient généralement pour but,
1 11)11 do déposer SUl' notro sol une armée étrangère, mais
do portor la teneur parmi la population côtière.
Mm. la Cornlosse do I,el;ge expose la situation inquié­
tante oil so trol! ve la toitu re de l a chapelle Notre-Dame
des Fonlainos on Gou6zoc, dont le classement, promis
depuis plusieurs mois, n'a pas encore été prononcé; la
COmm lltlO se montl'o disposée à faire l'etlort nécessairo,
mais ['incertitllde concornant l e classement empôche
actuellement ù'otltmp\"()lIdro a\lCllne réparalion séri cuso.
M. Wailuot appollora Stl \' co cas l'attention cie M. ['Archi­
tecte 0 11 chef dos MOllulllonts histo \'iques.
M, 10 PrésidollL allnO ll cn l'acqllisitioll rlieemml' IIL faito
rGt' l ' I~ t(IL dos eollcetiolls préhi sloriques ct gall o-romaines
de KnrIIlIZ. Apl'ùs Ull éhange de Vlles, il os t donné mandat
au bll\'f)(lll Llo la Soei c' I.ü flOllr la rédaction d'un vœu
lend inL il l'altrihllLioll (' II d('pôt au lTIlI SfJO dôpartornenlal
cie Q\!illlPOI' cio tout L.:O dunt le transport :1 Sai nt-Gel'mair.
o'app(\ (';\Îtra pas CIl IllIIW IIcieommil'o pOllr clos raisons de
bonllo üt sùro etmserva tioll , M. 1 0 PréfeL, qui a dlij;\ donné
tant ([0 prOll\'OS do SOli cIovol1ernont aux i!lLcj \'(~ts clos
r echl'rchcs locales, sera prié de vouloir bi on transmottre
lu i- mômo ce vœu ù M , le Ministt'e de l'Instructi on publiquo
et des I~oaux - Ar ts,
La séa llce ost lovéo :i il heures,
Le Secrétaire, Le Président,
p, OG]!;S.
LVI
Publications reçues:
Bulletin trimesthel de la société des A ntiquaires de
Picardie, 1924, n° 1.
Bulletin de la société Neuchâteloise de Geog1"apltie,
t. XXXI1l, 1024.
Rivista archcologicct della pr'ooincia e antica diocesi
di Como, lD~l, fae. Bi) 87,
Société Jersiaise, Cartulaire de Jer'scy, Guernesey,
W e l derllior fnscicnlo, lD21. -- Bulletin annuel, lD24.
- Olossaire du patoi::; Je1'Siais, Jersey, 1!)~4.
Recueil des publications de la sor:irJté flcivraise cl' E'tudes
diverses, l'" ll'irlll.:stro do 1\)'2'1.
;1 na/ccta flotlancUana, t. XL[[. 1!)~4, l'at·Je. (fi oL IV.
Annales ete nretaone, t. XXXVi, lO!-4, n'" ~! c l:l.
Congrès archéologique de F1"ance, snssi()!1 tn!l llO ell [thé-
nanio ell W2~ pal' la Sociét(~ fmn~:iliso d'archéologio.
Fornvannen ... (l'an K. Vitüw/wLs hislorie oclt antikvi­
tets Ahadumien, lD2H,
Mémoil'es de la Société f/I?otogique et miné1'ato{}ique de
Bretagne, t. l, 1024.

Anlu.~xe au P.·ocès-Verhai

LES NOUVEAUX DÉCRETS
SUR LES MONUMEN'rS HISTORIQ UES
Deux importants décrets ont, à la date du 18 mars dernier,
réglementé les détails d'application de la lol du 31 décembre
j\:l13 sur les monumenLs historiques el les al'Licles 3:3 il 37 de
la loi du 31 décembre HJ21 sur la vente des obj ets d'art. Ils
fixent avec précislon tant les devoirs qui incombenl il l'ad­
ministration ct la 1 imile de ses clroilsquèceuxcles propriétaires
LVII
d'édifi ces ou d'obj els présenLant. un iutérêt naLional d'lüstorie
IIll d'art.
L'arLicle 1 0, notamm ent, du prem ier c Ie ces c lécr eLs,
l'~mmène les Lmvallx qu'il es t inLerclil d'exécuter sans auto­
r isaLioll. Il esL aillsi co nçu:
« TouL PI'O [H'iôLaire d'un immeuble cl assé, qui se propose,
« so iL de dl\plaœr', so iL cie moditler, même en pal'lie, le dit
« i mmeubl e', ~;n it. d'y errDcl.ucr des travaux de resLauraLion,
« de rôpul'nl,ioll Illt de mmlificaLion quelconque, solt de lui
« aù()s~et' UI \() I;OltSl.l'llutioll neuve, esL tenu de soUiciter l'au­
« to t'i~al.ioll dll M iltisl.rc lies Beaux-Arts.
« SonL cfJlll[ll'is parltli ces travaux: les f ouilles dans LlIl
« Lel'l' till class (), l'cxôcuLion de pcillLllm~ murales, de bacli­
" geoll s, dl) vitl'uux ou cle sculpl.llres, la restauration de
« peillLlln)S c l, vilraux allcicns, les [l'avallx lllli on t pOUl'
« objd dcr.l(·gagnl', agl'itlldit', isolcl'ou (J\'oll'ge t' L lII monumenL
« elass() cl.ilu ssi IDS I.ravaux LelsC[ll'ill sLallatioIIS llcchuurrage,
« l1'()G lairagc,rJe dislrilJllLion d'eau, cle for ce molricc cl :Iutres
~ qui [)()url'aienl., soit Illodifkr une partie quelconque du
« lll'liIUlllC IIL, soil. eli COIllIH'omeLtrc la co nscrvaLio n.
« Aucun lliljeL Il C pelll, êLre pl;tt:é a perpétuelle dClllcllt'e
« dans Llii !nOllllll1CltI. c1a::lsé salis l'allLol'isation (lu Ministrc
« dcs Beau x-Arls. Il Cil es t de mêlllc de Loulcs ault'es insLal­
« laliolls pl:tcôcs soiL ::lUt' les façadcs, saiL sur la L oiLu['e clu
« rnOllumell L.
La [lrcscripliolt l'claU ve aux fouilles rnériLe d'êLre large­
nt e Il t GO JUille :
« 'l'ouLe persollne ([Lli, par suite de fouilles, de Lravaux ou
« d'un fail qllelconelLLe, découvre des mOllumcnts, cles SéPIII­ « tUl'CS, des l'UiIl DS, des inscripl.lo" s ou cles ob,j eL s quclcoll­
« (IUCS pOllvallt inlÔl'esser l'arcllôolilgie, l'hisL oil'ù, la préhis­
(\ Loire ou l'ad, ùoi t e 1l Jaire touL de suite la dédaralion il
« la mairie clc la commune,
« Si la découvertc a lieu sur llil LI)ITUill appal"Lenant à
« l'ElaL, il un dépa rLement ou à UIW t:Ol\\rrlune, à un établts­
« sürncnL publi c ou cI'ulilité puilliqllt" I( ~ IIl Lllt'C désigne, par
LVIII
« terrai:n où ces objets ont été mis à j OU1' . »
Le second des décrets est relatif à la ventc publique deI'!
œuvres d'art j il fixe des prescriplions qui doi ven t a voir pOUl'
effet, si elles sont miscs e n œuvrc avec sagesse ct mesurc,
d'éviter l'évasion des objets exceptionncls clont la clispariLion
serait un préjudice pour notre patrimoine llaLlonal.

NECUOLOGIE

M. L'ABBE G. PON DA VEN
On savait M Pondaven atteint, depnis plu~ ic\lt's mois et
sa r ésistancc faisait l'étollllemcnt génôral : il s'ôtait ;\ peine
arrêté de travailler, qllUllll, le 7 novcmbrc dcrllie1', il a été
emporté par la mort. Bcl cxempl c d'éncrgie cn raee c lulIlal.
d'obstinalion à la Lâche, cie cO llfian cc en la valeur cie l'c fCort,
bref, de la puissancc dc l'esprit Mais, si sa Lin, ClllOi­
que prématurée, n'a surpris perso nne. e lle es t lléplorôe de
L ous ceux il. qui il avai!. été dOl\l\é cI'a ppt'Ocher le ccL excl­
lcnt prêtrc, qui ILlt, dans lc domain e de l'lli~loir() c ;c ll'~~iasti­
que du Finis tére, un ehcl'chellr patien!., h:tlJile. ins!.nlit, ct,
depuis trois ans, le modèlc dcs dirccteurs cie ImlleLins pério­
diq ues.
Il n'était pas vcnu tout cie suite aux r eche r'ches hi~tori lllcs.
Les sciences positives, notarnrnenLles ma tllérnatiqucs, flll'il
avait enseignécs au collègc de Saint-Pol en qualiLé de pro­
f.esseur de l'Univcrsité, l'avaient r eLenu lo ngt,omps. Il regre t­
lait parfois ce qu'il a ppelait cc temps perelu. A LorL j ce n'é LaiL
pas du temps t.ont. il fail perdu. Il assurait en lui par la vi­
goureuse disdplinc de la géométrie et de l'algèbre ces
qualités de précision sans q uoi il n'y a pas d'érudit vérita­
ble. La pratique prolongée de l'abstractioll nc saurait Huire
qu'à l'apprent.i bistorien ; mais, sans viser à clcvenir un

LIX
"1 Illile, à rechercher des documents, à les mettre au jour, à
"1\ 1Il0ntrer la valeur ct le sens pOl:lr l'étude de l'autrefois,
1) l' , cette làche, il ne l'a pas seulement en Lreprise j ma:lgré la
l'I'j()veL é de sa carrière né en 1873, il ne s'y engagea qu'à
"Il viron quaranle ans, il ra 'poussée loin et laisse une
Il'llvre très méritoire et de bonne qualité,
IŒe a paru en majeure partie dans le Bulletin dincésain
,f'histoire et d'archéoloyie : en 1913-1914, Quelques extraits
tles clélioerations de la Maison de ville de Saint-Paul de Léon,
;'l partir du l ,r octobre Hi28 j en 1915-1917, Les communautés
l'f.ligieusex à Saint-Paul de l,éon, les confr'éries, les (Jouoel'­
nements, l'hopi/al Saint- Yves, le CoLlège j en H1l7-1918, sous
I(! tilro général de Lesneven, une série de texLes c t analyses
(le tcx.Lc~ concernan lIes divers établissements rel igieux
(le l'an cien chef-lieu féodal du pays de Léon. Léonard de
naissance (il élail de Br'es L) el, très nettement, de Lour
(l'esprit, M, Ponda vell semblait hésiter à se ruelll'eaux
questions cOl'llouailluises ; 11 n'y avait louché, très rapl­
clement, que par l'él.ucle du Chapitre provincial des Carmes
à Pont-l' flooé en 1 G18, Il ful inopinément entrainé à
élargir' S011 t:llalllp j le LIécès de !YI. Peyron, survenu en
novembre 19~0, laissait vaca nte la direction du Bulletin
clioce:,;ain; M, POlldavcn recueillil cette succession el dut
s'attacher à la cOlltinualion clcs petites noticcs paroissiales
entrepriscs dès l'ori g inc du Bulletin ct dont la moitié restait
encore il faire, Non content d'utiliser les abondantes notes
pr6par'écs par son savant prédécesseur, il Il'héslla pas à
ell treprcndre souvent des investigations complémentaires et
pul aillsi Illaintc ll il' il la collection tout so n inlérè t. Le fJultetin,
après une interruption d'un an, reparut. M, Ponclaven avait
rneruté de noml)rcux collaborateurs, s'efforçait constamment
d'assLlrer une certaine variélé dans les sujets, pourvoyait à
UllC exacte illuslmllon. Cette année 1924, dont il aura pu
mettre au point le der nier fascicule, lui fait particulièrement
honneur. Le volume, de 380 pages, comprend, à la suite des
noLlces sur Locmaria-Quimper, Locmélar, Locquéno-lé, Loc­

COl'nouaille, du Léon c l. d li Tl'églli C I', d'i 111 parLan Ls 1 ri icJ es
de M. Mével SUl' sainl. DilJoan, de M. Largillière f;ur sailli
A verlin el sailll Brévalaire, d e M. E. Ernaull, l'émill ci ii
cellisanL, sur le caléellislI1e de Gill es de K erampuil, du r évé;­ r elld G.-H. Doi.ll e "ur l cs relalion" duranL les âges en L r e 1:1
Bl'ela glle cl le COr"llwall. L es pages co nsacrées par MM. :::>alll
"d(~II, L e Meu r eL Ke)' lJj 1'10 u à La Il derll ca u pell dall L 1 :1
HôvoluLioll eL iL Mgr. de La Mal'cll C y r e]ll'éseliLclIL la )Jarl
l es Lcmps pin s Il1CIdel'JJcs, De plu s, divcr ses lloL e:;; (\l va l'jéLé;~
bilJliogmpliiqucs prouveili. l,ouLc ]',l Ll cIlUOIi qu e, mal gré)
l'obsl,tek (['ÜIJ C S,lIILé; l'uill cn:;;e, M, POllda,vell ))l cLlai!' à S I'
1. \lIil' ,Ill I:Oll J' lIIL cln ( ~r, qlli SI: fai s,liL ailleurs, ;'J dl!.é'.
1 1 )(;,11 dall s la, S()I~iôl'(; ' I.J'(~I)(:ologiCjlW ell (] ('e(,mlJre !Dl;j, jl
avaiL ]JlI uliù (\III~)J 1) dall '; IIOlJ'l\ I3nUr:fin 1I!1 ;JJ'Li(:lc f OJ'l.clll elll
l! oClIlll l:IILô d I.J'('~S 111 ~lIf SUl' le }{.1!1!I'{(,(enwrd e(;clt;,~il/, ,~f'ijw,; el
Ic,~ Gcu /es ,~c(;(JHdlt,l'(;s da.II.,~ Le U:II/I, ((.fJl'(: ,~ ta llr!OI){, ltl,O!1" S'il
ell av,liL (:11 1'(I(',I'"ISio!J d JI: loisil', il Il ilIJS 'l.IlJ'a iL e ll( ~ll l'() eeJ'­ Lailll!IIII:II!' (hllll(: sa l:oJlo[)oraLioll , (',1.1' il S'l'sI. LilU.ÎilUJ'S 111 0 11-
1,1' : (J ÙVOUll au~ ililh'l:L s (J(, lIoLJ'I: Wl! \1 1'('" d'II Il 1"\I'ill'l. ':I'I) plu s
~J', I Ié' I',1i que e :l ll: :'J. laqlwlll) il St' ('IlIIS'l('I'nil.. d dOI I !. (~('ll e-(~i
fOI' lllail l'Olll llW LIli Ctlll lplùlllI:llL. Nou s Jevllils dî:siml' qUl' Il'
l inl/din rlr:()('(!.~rli/l., I.I'I"S 6JII'() l!VÙ JI"J1llis ('ilili ailS, ~;ul'vjve ;'1
œl.l.e Jln!'Ll: si l'egl'd laill e d qui suiL d(', s. i jln\s ('(',II :s dl~ M,
l'il\ll: 11 d d( ) M, l'I',y!'oll. lleurl ~ II SI' lllnJIL ]'1\lall, 1 11:lÎllkJI,UJt ,
esl. Ilil', 11 !lOllllî', ; I (~s gl',ullks Ji !1:III\:;; du Jll'ogl'alll llll ~ iL suivrl'
SOli!, cla,il'ellwlIL illdilju (;(:s, el. au ssi la, Ina.IIÎ(\J'(: ; œ la, g'l'àcl'
,'t M. POl Ilbvell.
11. W AQUET .

Séance dli 26 Décembre 192

Présidence de M. H. WAQUET, président.

Le procès-verbal de la séance précédEnte est lu et
, IIdopté sans observations.
· A propos de la menlion [a iLe au procès-verbal du
- ronseignell1onL fourni par M. Sllg'ebi cm concernant l'oxis­ " Lonce à (Alyth Ecosse) d'une cloche provenanL de la
,t. chapelle de Saint-Tey, en Pou llan, M. le docLeur Picque­ Hard, faiL savoir qu'en Wl:3, il avait déjà donné des
- l'onseignements sur cette cloche ct écrit, a son sujet, un
IIrticle qui parnt dans deux journaux d'AlyLh. L 1 cloche

. lI faite pOlll' SainL-Toy ') so trouve aujourd'hui d 1ns le
campanile de l'HôL el de ville c1'Alyth eL sert aux sonneries
municipales.
Sont ad mis dans la Société: M. Le Do11och, receveur
honoraire do l'enregistrement à Quimper, présenté par
MM. Henri eL Paul Le Pennee; Mill' Le Roux, instituLrice
publique à Riec-sur-Belon, présentée par MI'I'1. Hamon et
'Waquet ; M'" Rivard, professeur agrégée d'anglais
au Lycée Brizeux à Quimper, présentée par M. Plateau
nt Mme TrisLani.
M. le Président porte à la connaissance de la Société
la morl récente de M. H. Le Carguet ct rappelle les prin­
cipaux mériles qui distinguaient co mrrie archéologue le
regre Lté défunt, à la famille duquel vont les condoléances
LXII
Conformément au vœu exprimé au cours deJa dernière
séance, M. le Président a signalé àM. l'architecte inspec­
teur des monuments historiques le mauvais état de la
toiture de la chapelle N. D. des Fontaines, en Gouézec. A
en juger par la réponse reçue, l'intervention de l'Etat
paraît dou teuse. Il serait donc vivement à souhaiter que,
sans plus a LLeoJre, quelques personnalités prennent
l'initiative de recueillir dans la commune les fonds
nécessaires pour les réparations urgentes.
Lecture est donnée du vœ u émis par la Société concer­
nant l'acquisition faite par l'Eta t des collections préhisto- ,
riques du château de Kernuz et le projet de transfert de
ces collec tions au musée de Saint-Germain. Il ya lieu
d'espérer ~ue , g ràce aux démarches de M. le Préfet du
Finistère, une importan te partie de ces collections pourra
demeurer en dépôt au musée départemental de Quimper. Il
serait, en effet, particulièrement fâcheux qu'un monument
comme le menhir-autel de Plobannalec, véritable immeu­
ble par destination, quittât le cadre dela Cornouaille pour
lequel il a été créé, Ni l'intérêt de la science, ni le souci
de la conservation des monuments n'exigent ce transfert.
11 y aurait donc injustice à priver notre région de l'un
des joyaux de sa parure mégalithiqu e.
M. Waquet annonce que le classement des objets
mobiliers suiva nts a été prononcé, à la date du 16 décem­
bre : dans l'église de Botsorhel, une statue équestre de
saint Georges combatl antle Dragon, une statue de saint
Brendan et une N. D. de Pi tié (XVIe siècle) ; dans l'église
de Dirinon, une chàsse-reliquaire en argent doré et son
étui en cuir gaufré (XVI' siècle); dans la chapelle de
saint Guénolé, en Ergué-Gabéric, une statue en bois
polychromé représentant saint Guénolé (XVIe siècle) ;
dans l'église de Moëlan, se'pt confessionaaux en bois

LXIII
en Primelin, la statue de saint Tugen (début du' XVII"
siècle) et le retable du Rosaire (en bois polychromé, de
la fin du XVII" siècle).
M. le Président présente une photographie, communi­
quée par M. Philippe, d'un beau relable flamand, sorti au
XVIIIe siècle des aleliers d'Anvers et qui ornait l'ancienne
chapelle de la marine à Bres!, démolie en 1908. Ce retable,
propriété des Sœurs de la Sagesse, fut offert par elles a
Mgr RouH, curé de SainL-Louis, et il se trouve actue lle­ ment démonté dans la tribune de la chapelle Saint­
Joseph, à Brest.
M. Savina donne lecture d'un curieux document décou­
vert et transcrit par M. W aquet, relatant la célébralion
à Saint-Jean-Trolimon, en l'an VI, d'l,1ne fête civique en
l'honneur de Bonaparte. Ce document sera publié dans le
Bulletin.
Il est donné leclure el traduction des élégants vers
latins par lesquels la Société archéologique de Tarn-et­ Garonne adresse, co mme de coutume, à sa sœur du Finis­
tère, ses vœux de nouvel an.

L'ordre dl\J.j our comportant le renouvellement annuel du
bureau. M. Waquet cède au doyen d'àge le fauteuil de la
présidence. M. Plateau propose de réélire le bureau louL
entier par acclamation. Cette proposilion est immédiate­ ment adoptée et M. Waquet, reprenant sa place, remercie
ses confrères du témoignage d'estime et de confiance
qu'ils ont bien voulu donner aux membres du bureau
sOl'tilnt et s'engage à continuer de travailler avec le même
. zèle à la prospA rité de la Societé pendant l'année 1920.
La séance est levée vers 4 heures.
Le Secrétaire, Le Président,
J. SA VINA . H. WAQUET.

LXIV

Publications l'ecu es :

A ?"chi1;es histOl'iques du département de la Gi?"onde,
Lome LV, 1923-1924.
Revue de Saintonge et d'A unis; W24, 4

livraison.
Suomen Museo. Finskt Museu' m, xxx (1923) ; XXXI
(1924).- SumnenMuinais·Muistoyhdistyksen Aikakaus­
kùja, XXXIV.
Smithsonian Institution (Washington), publications
2739-2743 (1924).
Annexe au Pl'"ocès-Verbal
NOTES SUR LA FAMILLE DALAM

On n'esL guère fixé sur le lieu de naissance du savant
carme Yves Dalam (à tort .éèrit ct' Alam jusqu'ici), en religion
Père Bruno de Saint· Yves. Kerdanet le fait naître à Kerbeuzec
et Cayot-Delandre (Biographie bretonne de Levot, p. 209)
à Beuzec-Cap-Sizun.

Nous trou VOI15l, en 1540-1560, Glazren Dalam à Kergor, en
Beuzec, qu'il tenait i titre de « ferme, taille et convenant
sous le nom de sieur de Guilguifin }). Glazren Dalam possédait
encore des tenues à Lezgozgan (Lescogan) en Beuzec et à
Trouerenec, en Oléden. En 1572, Km'gor était habité par
Alain DaJam. A Kervillé, également en Beuzec, demeuraient, .
en 1540, J ehan Le Moclic et J ehanne Dalam, sa femme (i) . .
(i) Archives de la Loire-Inférieure, B. 2024. La famille Dalam,
du Cap-Sizun. ne doit pas êlre confondu avecla famille du réfugié anglais
Robert Oallam qui vint en i642, s'installer à Quimper comme facteur d'or­
LXV
Aucune indication ne nous oblige à rattacher 10 Père
Dalam à cette famille; cependant nous n'avons pas trouvé
d'autres Dalam dans tous les aveux que nous avons par­
courus, concernant la paroisse de Beuzec.
Rappelons que le P. Bruno de Saint-Yves, né en 1600, fut un
ardent missionnaire dans les pays orientaux voisins de
l'Arabie, dont il conaissait à fond la langue. Il mourut à
Alep, le 5 juillet 1661, après dix-sept années de mission, au
cours dè~quelles il n'avait cessé de prêcher, travailler, prier,
soigner les malades, secourir les malheureux, recevoir des
coups. Il avait composé en arabe un traité de controverse sur
les hérésies orientales; ce livre semble n'avoir jamais éoté
imprimé. Daniel BERNARD.
VŒU RELATIF AUX COLLECTIONS DE KERNUZ
(RE~IIS A MONSIEUR LE PRÉFET DU FINISTÈRE
POUR ÊTRE TRANS:.IIS A M. LE DIRECTEUR DES BEAUX-ARTS)
La Société archéologique du Finistère, émue par la
nou velle de la prochaine suppression du musée préhistorique
et gallo· romain de Kernuz, 0\1., depuis plus de cinquante ans,
s'est accumulé le produit de la plupart des fouilles opérées
par les archéologues de la Cornouaille, et déplorant les
circonstances qui, d'une part en ont imposé au possesseur
l'aliénation, d'aulre part n'en ont pas permis l'acquisition
par une personnalité du Finistère, émet le vœu que l'Etat,
acquéreur des collections, n'en fasse pas transporter la
totalité dans la région parisienne, mais, sous réserve de ses
droits de propriétaire, confie au musée départemental
d'antiy'uités de Quimper, à titre de dépôt, quelques-uns des
objets les plus caractéristiques, choisis parmi ceux qui ont ete
trouoes clans le Finistère, notamment le menhir sculpte de
Plobannalec, lequel, véritable «immeuble par destination»,
se trouvera d'autant moins bien à sa place qu'il aura été
davantage éloigné du sol sur lequel il fut primitivement érigé.
LXVI

N E CROLO G I E
M. HYACINTHE LE CARGUET
La nouvelle de la mort, assez inattendue, de M. Hyacinthe
Le Carguet, nous est parvenue trop tard pour que la Société
archéologique pût se faire représenter aux obsèques, le
Il décembre. Le deuil de cette mort n'en est pas moins péni­
blement ressenti parmi nous. Depuis le 27 avril 1911, M. Le
Carguet était vice-président; une seule année, comme par
erreur, et parce que les nouveaux adl.:èrents le connaissaient
peu, les suffrages lui furent infidèles. Par sa grande expé­
rience et ses travaux consciencieux il méritait bien notre

attachemenl ; il aurait certainement présidé à son tour la
Sociélé si les circonstances de sa vie ne l'avàient pas
. tenu toujours trop éloigné de Quimper.
Né à Pont-l'Abbé le 22 mai 1847, il habitait depuis quarante­ quatre ans Audierne, où il remplit les foncliolls de percepteur
depuis 1880 jusqu'à sa retraite en 1911. Doué d'un. esprit
curieux du passé, passionné de recherches, observateur, il
comprit quïl avait mieux pour occuper ses loisirs que les
vaines séances au grand café d'une petite ville. Ses relation~
avec la famille Du Châtellier avaient éveillé en lui une
vocation d'archéologue. Le grand mystère de l'admirable
Cap l'attira tout de suite. Il avait déjà beaucoup exploré les
communes de sa perception quand, le 4 novembre 1 882, il fut
admis dans la Société archéologique du Finistère sur la
présentation du conseiller Hardouin et.de M. Vesco, receveur
des finances de l'arrondissement. A partir de ce moment, il
ne cessa d'approvisionner notre bulletin de mémoires ou au
moins de notes et communications présentées aux séances
et signalées ensuite dans les procès-verbàux. La table
analytique, où son nom reparait si souvent, révèle son infa­
tigable activité. Spécialisée dans l'espace, elle embrassait

LXVII
toutes les périodes. Personne n'a mieux connu ni plus
contribué à faire connaitre tout le pays qui s'étend depuis
Pont-Croix jusqu'au Raz, et même au delà, jusqu'à l'extré­
mité de la chaussée de Sein. Il avait assisté à la trans­
formation graduelle de ce pays et sa mémoire était
seule à conserver le souvenir de choses très vieilles,
disparues peu à peu depuis quarante ans, et que personne,
désormais, ne saura plus. Si intéressants que soient presque
tous ses articles, il en est un dont on doit regretter qu'il ne
l'ait pas écrit, c'est celui où il nous aurait raconté tant
d'anecdotes et rapporté tant de coutumes qu'une connaissance
parfaite de la langue bretonne lui avait permis de recueillir
dans toute leur fraicheur et leur vérité.
Nous estimionsgrandeIilent ses travaux; nous respections
profondément son caractére. CeL archéologue érudit avait été
en 1 870 un très brave soldat .. Sergent-fourrier dans un
régiment bretoIi à l'armée de la Loire, il avait reçu à une
jambe une blessure grave, qui le laissa mutilé. Le ruban
noblement gagné de la médaille militaire rappelait sa belle
conduite.
La carrière_ si bien remplie de notre i.·egretté vice-président

devrait être un modèle et un encouragement pour tant de
fonctionnaires des administrations les plus variées, qui,
même dans les localités les plus modestes, pourraient colla­
borer très efficacement à nos travaux. Longtemps encore
nous aurons lieu de nous apercevoir, pour notre grand
dommage, que M. Le Carguet n'est plus là.
li.W .

TABLE DES MA TIERES
DU TOME LI
PREMIÈRE PARTIE
Table des procès-verbaux des délibérations
et de la chronique de la Société archéologique en 1924

PAGES
LISTE GÉNÉRALE DES MEMBRES .

ÉCHANGES OU SERVICES GRATUÏTS. . . . . . 16
SÉANCE DU 31 JANVIER. . . . . . . . ., III
Classement de monuments mégalitiques. - Le raz-
de-marée du 9 Janvier. - Circulaire ministérielle
'concernant la collaboration des instituteurs aux
recherches préhistoriques. Projet d'appel aux
mêmes pour le dépouillement des archives com­
munales.
ANNEXE; Brest en 1]80 par H. W. . . . . . . . . VI
SÉANCE DU 27 FÉVRIER. . . . . . . . . IX
Démarches consécutives au projet d'appel aux insti-
tuteurs. Classement de monuments mégaliti-
ques. Classement du tombeau de Troïlus de
Montdragon. L'affichage autour des monuments
classés. - Communication de M. Cormier sur le
moulin de Chef-du-bois. Les dessins de la
collection Robien à Rennes. Décou vertes di ver-
ses à Quimperlé.
AN1ŒXE ; Une paroisse disparue en Cornouaille, par

106 -

CHRONIQUE: Les Mémoires de la Société polymathique
du Morbihan. - Le cours ancien del'Aberwrac'h.
- L'iconog raphie de Saint- Yves . ..... " XV
SÉANCE DU 27 MARS. . . . . . . . .. XVII
Démission du secrétaire M. Le Dault. - Démarches
pour la conservation des ruin es de Saint-Colomban
de Quimperlé. - Publication de l'appel aux insti­
tuteurs. La chapelle Saint-Jean en Le Trévoux.
- Les cartes de sociétaire. - Présentation d'un
exem plai re de l'Oratoire da cœur de Ma uri ce Le
Gall de Kerd u.
ANNEXE: Rapport d e la commission de comptabilité. XX
SÉANCE DU '2 t AVRIL

Election de M. Savina comme secrétaire. Rapport

de M. Chaussepied sur la chapelle Saint-Jean en
Le Trévoux. Nomination d'un nouveau conser-
vateur à la bibliothèque de Quimper. Nomina-
tio n de correspondants de la commission des
Monuments historiques. - Annonce d'un congrès
panceltiq ue.
AliNEXE: L'abbé Jean-Louis Le Loutre et les Acadi ens,
pa r 1. Le G. . . . . . , . . . . . . . . . .
SÉANCE D U 22 MAI. . . . . . . .

Communication de M. Savin a sur les lettres d'Ange
Con en de Saint-Luc. Les fresques de la cha­
pelle du Pénity en La Forêt-Fouesnant. Le
congrès de l'Association bretonne à Saint-Brieuc.
Le pelguent breton et le plygain gallois.
Trouvailles failes par M. Deléclu se à I eranpape
en Pouldergat. - Présentation d e dessins de M.
Surel concernant d'anciennes maisons de Morlaix.
- Trou vailles faites près de Carhaix et à.Brasparts.
XXI
XXIII
107 -
SÉANCE DU 26 JUIN .....

Décès de M. Pilorgé de Quimperlé. Rapport sur
l'excursion du 22 Juin dans le pays de Briec.
Projet de constitution d'une vitrine Laënnec au
Musée départementaL Communication de M.
Jarno sur Notre-Dame des Fontaines en Gouézec
et sur le pic de Saint-Ilijour en Briec. Trouvailles
près de l'église Saint-Mathieu de Quimper.
Présentation d'un ancien missel del; Cordeliers de
Quimper,
CHRONIQUE: Les Mémoires du Congrès de l'Association
bretonne tenu à Quimper en 1923. Les forêts
de Bretagne au XVlll' siècle , , La Notice sur la
paroisse de Trémaouézan de M. l'abbé MéveL
XXIX

L' histoire anecdotique de Carhaix de M. Jaffrennou. XXXIII

SÉANCE DU 31 JUILLET . .

Inscription nouvelle à la liste des correspondants
étrangers, Lettre de M. Vallaux sur la question
de l'apport breton en Armorique. ' L'inventaire
des anciens registres paroissiaux de Brest. Vœux
pour 'la préservation de l'ossuaire de Plouarzel et
du clocher de Beuzit-Conogan et le nettoyage des
ruines de l'église de Kerity. La chapèlle de
Lambert en Ploumoguer.
ANNEXE: Ex trait du programme du congrès de 1925
des 'Sociétés savantes. . . . . . . . . . . . .
SÉANCE DU 80 OCTOBRE. . . . . . . . .
Nomination de M. Philippe comme correspondant de
la commission des Monuments historiques.
Classement du clocher d'Elliant et d'objets mobi­
liers à Ploëven, La visite à Quimper de la
Cambrian archaeological Association et les congrès

XLI
XLIV
XLV

108
panceltique et du Bleun-Brug. - Le livre de M.
Kerbiriou sur Mgr de La Marche. Communi­
cation sur les sculpteurs Le Déan de Quimper.
CHRONIQUE: Le pont Crac'h en Lannilis. Le Guide
bleu de Bretagne. Les églises de la région de
Vitré. Le scribe breton Henri Bossec. La lan-
gue bretonne . . 1 XLVIll
SÉANCE DU 27 NOVEMBRE . . . . . . .. LIU
Décès de trois membres de la Société. - Don de
pointes de lances en bronze par i\'I le Comte de
Carné. Une cloche de Saint-Tey en Poullan
transportée à Alyth en Ecosse. Trouvaille de
monnaies à Riec. La chapelle Notre-Dame des
Fontaines en Gouézec. Achat par l'Etat des
collections de !\ernnz.
ANNEXE: Les nouveaux décrets sur les monuments
historiques. . . . . . . . . . . . . . . . .
NÉCROLOGIE: M. l'abbé G. Pondaven, par H. W. .
SÉANCE DU 26 DÉCEMBRE . . . . . . .
Communication de M. le DI' Picquenard sur la cloche
d'Alyth venant de Poullan . Le sort des collec­
tions de Kernuz. Classements d'objets mobiliers
à Bossorhel, Dirinon, E:rgué-Gabéric, Moëlan et
Primelin. - Réélection du bureau sortant.
ANNEXE : Notes sur la famille Dalam, par Daniel
Bernard. Vœu relatif aux collections de Kernuz.
NÉCROLOGIE : M. Hyacinthe Le Carguet. par H. W.

LVI
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LXVI