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Bulletin SAF 1923


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L’expansion romaine dans le Sud-Ouest de l’Armorique ((Suite et Fin)

Dr Picquenard

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Société Archéologique du Finistère - SAF 1923 tome 50 - Pages 124 à 160

L'EXP ANSION ROMAINE

DANS
LE SUD-OUEST DE L'ARMORIQUE

(Suite et Fin)

Antres stations gallo-romaines notables. - Sur l'em-
placement de plusieurs chefs-lieux de communes actuels se
sont élevés des établissements romains; ce furent les amorces
des agglomérations que nous y connaissons aujourd'hui .

C'est ainsi que des vestiges romains ont été retrouvés à
Audierne, à Pont-l'Abbé, à Plogastel-Saint-Germain, à Qué­
ménéven, à t'caër, à Coray. à Elliant.
Ces souvenirs du passé nous témoignent d'une romanisation
poussée très loin dans le sud-ouest de l'Armorique. Pour en
donner une preuve absolue il m'aurait fallu citer ici les
nombreux villages où mes prédécesseurs en archéologie ont
rencontré des traces de l'occupation romaine. Dans un pro­
chain chapitre de ce travail où j'étudierai notre réseau si déve­
loppé de voies romaines je m'efforcerai de meUre en reliefles
noms de la plupart de ces stations qui jalonnent le parcours
des voies ou qui s'éparpillent dans la campagne avoisinante.
III. LES VOIES
Les ingénieurs romains avaient organisé d'une manière
remarquable la viabilité de la Gaule. Si tous ces grands che­
125 -
l'est à l'ouest, et qui rayonnaient autour des grands centres,
n'ont pas été construits selon la formule classique compor­
tan t : 1°) stratumen; 2°) ruderatio; 3°) nucleus ;4°)paoimentum,
leur solidité a néanmoins été partout assez grande pour per­
mettre à des tronçons importants de parvenir jusqu'à nous.
Pendant les invasions barbares, sous la Féodalité, pendant le
Moyen-Age et la Renaissance, on ne s'est guère occùpé de
construire d'autres voies; on a continué à utiliser ce réseau
gallo - romain; il est probable qu'un certain nombre de
hameaux répartis le long de ces voies se sont installés dans
les anciens relais (ou mutationes) et dans les anciennes hôtel­
leries (ou mansiones), distribués avec une grande régularité
au bord desdites voies. Les ordres hospitaliers ont également
installé leurs établissements charitables sur le parcours de
ces voies; aux abords des villes, les léproseries y ont été
cantonnées; de là ces noms de Le Temple, La Templerie,
Saint-Jean, Locjean, La Madeleine, La Maladrerie, etc ... , qui
jalonnent les anciennes voies.
Il nous faut arriver jusqu'aux règnes de Louis XIV et de
Napoléon 1

pour constater un effort tendant à la rectification
des anciennes voies et à la construction de routes nouvelles.
Mais, même malgré cet essor qui, au cours du XIX

siècle, a

tellement contribué à perfectionner le réseau routier français,
il faut retenir que, dans les limites de l'ancienne Gaule, nous

continuons à circuler sur de très longs secteurs des voies
romaines incorporés au réseau de nos routes modernes et
mis, de ce fait, à l'abri de la destruction.
En ce qui c'oncerne le réseau de voies romaines du sud­
ouest de l'Armorique, nous avons eu le grand avantage de le
voir étudié par l'un de nos plus distingués ingénieurs des
Ponts et Chaussées, l'érudit René de Kerviler qui, en synthé­
tisant les travaux de ses devanciers et ses recherches person­
nelles, en a donné, dès 1873, une vue d'ensemble suffisamment
nette pour servir de base à des études ultérieures.

126-
René de Kerviler avait combattu certaines vues person­
nelles du docteur Halléguen au sujet du parcours de telle ou
telle de nos voies romaines. De mon côté, je me suis cru
fondé à présenter quelques modifications aux trajets indiqués
par René de Kerviler ; j'ai ajouté aussi quelques nouvelles
voies à celles donL il avait admis l'authenticité; mais, après
réflexion, je me suis décidé à suivre la classification en trois
catégories qu'il avait adoptée pour nos voies. Mais, étant
donné que le nombre des voies actuellement reconnues
dans le sud-ouest de l'Armorique est sensiblement plus
important qu'à l'époque où R. de Kerviler rédigeait son
Etude critique sur la géographie de la presqu'île armoricaine
au commencement et à la fin de l'occupation romaine (1),
j'ai dû renoncer à utiliser les numéros assignés par cet
archéologue à nos voies romaines. Je me contenterai de les
désigner par les noms des localités qu'elles étaient destinées

a reumr.
Je vais procéder à l'énumération de nos voies romaines, du
moins de celles qui sont sùrement repérées, car il y en a
prôbablement d'autres dont je n'ai pas cru devoir faire état
pour le moment. Je négligerai aussi tous les petits tronçons
reliant, par exemple, un camp, un poste, une villa, à un
point d'eau ou à une voie des trois catégories principales.
De ces tronçons, nous avons rencontré un grand nombre:
ils n'ont pas grand intérêt dans une étude d'un caractère
général, comme celle-ci.
Après avoir énuméré nos voies, j'indiquerai le parcours de
chacune, tel que je l'admets actuellement, en insistant sur le
jalonnement par des vestiges gallo-romains ou par des sta­
tions à noms caractéristiques.
Enfin, je me livrerai à un examen critique des idées
admises successivement par divers archéologues et par moi au

127 -
sujet de nos anciennes voies et, toutes les f9is que cela sera
possible, j'établirai une correspondance entre leurs dénomi­
nations et les miennes.

Classification' des voies romaines. - Le système de
classification adopté par R. de Kerviler pour les voies

romaines consiste à les grouper en trois catégories compara-
bles à celles où se groupent nos chemins publics modernes.
Cet archéologue distingue:
la Routes stratégiques ou militaires;
-2° Routes de civitas à civitas ;
3° Routes vicinales.
Je suivrai cet ordre dans l'énumération ci-dessous:
Ir. Catégorie. - ROUTES STRATÉGIQUES OU MILITAIRES :

Route de Nantes à Vorganium, par Aquilonia, avec embran­
chement sur la ville d'Iso
de Tours à Vorganium, par Angers, Blain, Carhaix,

Lesneven.
du Mans à Camaret par Rennes, Carhaix, Châteaulin.
2· Catégorie, ROUTES DE CrVITAS A CIVITAS :
Route d'Alet à la Pointe-du-Raz, par Yffiniac, Carhaix, Is
(chemin Noë. en Côtes-du-Nord).

de Perros (Koz Yeaudet) à Concarneau, avec embran­
chement sur Aquilonia et la Forêt-Fouesnant.
de Morlaix à Penmarc'h, par Carhaix et Aquilonia.
de Morlaix à Sulim, par Carhaix (pour mémoire) .
3' Catégorie. ROUTES VICINALES :
Route de RoscofIà Quimper avec embranchement sur Morlaix.
de Carhaix à la pointe de Dinan.
d'Is à Landévennec.
128 _ .

Route d'Is à Castellien.

d'Is à Meilars, par Penguilly.
d'ls à Landudec, par Pouldergat.
de Moguermeur à Plonéis.
de Châteaulin à Audierne, par Is (avec embranche­
ment de Lochrist au Kastel).
du Pérennou à Locronan.

de Pont-l'Abbé à la Pointe-du-Raz.
de Keruret à Tronoan.
d'Aquilonia à Lanvéoc.
d'Aquilonia à la Pointe-du-Raz.
d'Aquilonia à Scaër, par Elliant.
d'Aquilonia à Cascadee, par Saint-Yvi, Rosporden et
Loge-Cabel.
. d'Aquilonia à Concarneau et à Quimperlé.
d'Aquilonia à Bénodet.
de Kerrudulic à Kergourlaouen, par Locmarzin.
de Carhaix à Quimperlé.
de Carhaix à Is, par Saint-Goazec.
de Carhaix à La Porte-Neuve.
de Reginea à Vannes, avec embranchement sur
Carhaix.
Cela nous donne un total de trente voies dont nous allons
maintenant étudier le parcours.

ROUTES STRATÉGIQUES OU MILITAIRES ;
Route de Nantes à Vorganium avec embranchement sur la
ville d'ls. Cette route a joué un rôle important pendant
tout le Moyen-Age, comme constituant une partie très nota­
ble du Chemin de pèlerinage des Sept Ssints de Bretagne.
Dans son parcours vers l'ouest, elle sortait de Quimperlé là
où est la route actuelle de Pont-Aven, passait à La Madeleine,
au Trévoux, à l'Eglise-Blanche, aux chapelles du Moustoir en

129
en Ergué-Armel, au bourg d'Ergué-Armel, au nord du village
de Lesperbez, et atteignait enfin l'angle sud- est de l'enceinte
du poste de Park-ar-Groaz. Là, sa branche principale, sur
Vorganium, tournait brusquement au nord, passait après une
descente rapide dans la plaine où se trouve actuellement la
place Saint Corentin, à Quimper, remontait de l'autre côté

de la vallée, laissant à l'ouest le poste militaire du Likès,
puis la chapelle de La Mère de Dieu, passait aussi à l'ouest de
Quéménéven où elle croisait la Hent Is venant de Carhaix,
atteignait Châ teaulin, Pon t- de-Buis, Le Faou, Landerneau,
etc ...
Il Y aurait beaucoup de détails à donner sur cette large
voie. qui parcourt nos plateaux et nos monts. et qui nous offre
des parties étendues en parfai t état de conservation nous per­
mettant ainsi d'y circuler aisément et de nous rendre compte
de l'ampleur des paysages que les maîtres de l'Armorique
avaient voulu placer sous sa surveillance. Je vais énumérer
les particularités les plus importantes de son jalonnement.
C'est à la chapelle de La Madeleine, avant Le Trévoux, que
notre voie se sépare de la route actuelle de Quimperlé à Pont­
Aven. Au sud du Trévoux sont le camp de Laniscar et le vil­
lage de Coatsaliou ; au nord, celui de Coskeriou. A la chapelle
du Moustoir, en Kernével, se trouve un camp romain; tou­
jours sur son parcours, ona relevé d'autres vestiges à Ker­
goat, à La Trinité. puis, plus au nord, à Kergariou. Près d'ici,
au no'rd d. e la voie, est La Motte.
A partir de La Trinité, en Melgven, la voie. qui avait été
incorporée dans le réseau de routes modernes, cesse, pendant
1500 mètres. d'être entretenue; par la chapelle de Coat-an­
Poudou, située sur une section de nouveau carossable d'un

kilomètre de longueur, elle s'élève jusqu'au signal de L'Hô-
pital (135 mètres) placé sur une section, non-entretenue,
d'environ un kilomètre; près de là, à Park-ar-Broc'h, on a
rencontré des vestiges gallo-romains. Nous traversons la

130 -
route de Rosporden à Concarneau et, pendant 8 kilomètres,
la voie est entretenue comme chemin moderne. Voici la
chapelle de Loc-Maria-an-Hent et le Bourgneuf, d'aspect

archaïque, malgré son nom, comme l'a fait remarquer M. le
chanoine Abgrall. Voici, au nord de la voie, Creac'h-Mikel,

en Saint-Yvi, avec son camp ovalaire; puis, sur son bord
sud, Keréonnec, avec des substructions romaines. A mi­
chemin entre la croix de Toulgoat, que nous rencontrons
ensuite, et le village de Kervellec, se déroule au nord, à
l'ouest, au sud, un panorama étendu.
A partir de Kervellec la voie ne forme plus, pendant
5 kilomètres, qu'un chemin rural très rétréci par endroits et
dans un complet état d'abandon dans ses parties les plus
larges, Elle débouche sur la route moderne de Rosporden à
Quimper en passant dans le champ à l'est de la chapelle
Notre-Dame-du-Guélen, où l'on distingue sa saillie malgré
les travaux de culture depuis longtemps répétés,
Nous sommes maintenant en Ergué-Armel, c'est-à-dire
dans la commune où se trouve le Park-ar-Groaz couronnant
le Mont Frugy qui, lui-même, domine la ville de Quimper.
En décrivant les vestiges d'Aquilonia et de sa banlieue,
j'ai déjà montré cette voie stratégique que nous s.uivons,
traversant d'abord la ligne des forts du camp retranché,
puis rencontrant au sommet du plateau l'agglomération de
la cité.
La principale branche de cette grande voie, celle qui va
nous conduire au nord, vers Landerneau et au delà, est bien
connue depuis les travaux de Flagelle et du D' Halléguen.
Cependant, étan t donné son importance, je tiens à en dire
quelques mots. J'emprunte, à peu près textuellement, à mon
étude sur L'occupation romaine dans le bassin de l'Odet (1),
ce que j'ai dit de son parcours entre Aquilonia et Châteaulin:
(il Tirage à part, p. 27.

131
« Au côté est du poste de Park-ar-Groaz elle tourne au nord,
descend vers l'Odet, le franchit.,.. près de l'endroit où

s'élève aujourd'hui le pont Sainte-Catherine; elle laisse à
droite l'établissement gallo-romain dela place Saint-Corentin,
atteint, en escaladant le coteau, le poste du Likès situé au
nord, longe le côté est de ce poste et continue à se diriger au
nord. A 800 mètres au-dessus de KerfeunteÎm, la voie de

Morlaix se détachait de la grande voie. Au delà de cet
embranchement, la grande voie existe presque en entier,

souvent merveilleusement conservée jusqu'à l'entrée de
Châteaulin. »
Nous la voyons encore très large, escaladant tous les
coteaux, sur une étendue de 8 kilomètres, de Kermazet, en
Kerfeuntelln, à Kerhervé, en Landrévarzec. Elle se trouve à
peu près complètement incorporée à la route nationale
actuelle depuis ce point jusqu'à la hauteur du moulin de
Kergoat, à 2 kilomètres plus au nord.
On se rappelle qu'entre Kergoat et la gare de QU, éménéven
elle passe à Quinigou, station gallo- romaine. Elle traverse le
Steir à une centaine de mètres avant d'atteindre la gare,
Au delà, pendant près de 9 kilomètres, c'est-à-dire jusqu'à
Châteaulin, elle se présente presque partout merveilleusement
conservée. Il faut suivre à pied ce grand chemin qui franchit
les Montagnes Noires. Au milieu du trajet principalement,
pendant le passage dans les landes monotones, sur le grès
armoricain, on jouira d'une admirable succession de pano­
ramas variés, Non seulement la Cornouaille presque entière
se déroulera devant nous, de la mer à la montagne. mais
nous pourrons, par temps clair, en franchissant le Ménez­
Kelc'h, apercevoir le point culminant du Trégorrois, le
Méné-Bré. C'est en suivant cette robuste chaussée qui semble
chercher à monter toujours plus haut, c'est en étudiant le
pays jusqu'à l'horizon, à mesure qu'on avance et qu'on

132
Je rappelle, pour mémoire, le camp gallo-romain de
Lelzalc'h qui dominait le pays à l'ouest de la voie et au sud
de la montagne de SainL-Gildas, et le camp de Quillidoaré.
Par une descen te rapide nous aLteignons Châ teaulin. Il est
vraisemblable que la buLle portant les ruines du château
féodal a porLé précédemmen t un camp gallo - romain; ·la
position était trop avantageuse pour avoir été négligée par
les maîtres de la Gaule; malheureusement nous en sommes
réduits aux présomptions, Lous documents certains nous
manquant à ce sujet.
J'ai déjà signalé, dans mon étude sur L'occupation romaine
dans le bassin de l'Odet (1), l'erreur manifeste commise par
le D' Halléguen, en assimilant à partir de Garzabic, à
5 kilomètres au nord de Quimper, le parcours de la voie
romaine à la « vieille route de Quimper)) qui passe à Cast
et à Quéménéven. Il s'agit, en l'espèce, d'un trajet très
allongé siLué à l'ouest de la grande voie, dont nous étudions
en ce moment le parcours.
D'après le D' Halléguen (2) qui, celte fois, a très bien
discerné son trajet réel, la grande voie, après le château de
Châteaulin, traversa it l'Aulne à gué et « sur un pont dont
les fondations paraissent romaines ». Ensuite, en allant vers
le nord, son repérage et son jalonnement se font facilement.
En sortant de Châteaulin, par la route nationale, voici
Kerstrat ; puis, en Saint-Ségal, Le Drénit, où il y a des
vestiges gallo-romains. De la station du Pont-de-Buisjusqu'au
bourg de Quimerc'h, nous abandonnons la route nationale et
nous suivons, pendant 3· kilomètres, la voie romain e qui
descend d'abord d'une façon vertigineuse au fond du vallon
du Pont-de-Buis pour remonter à peu près de la même façon
sur la pente opposée. Un camp, de date indéterminée, a été

(i) Tirage à part, p. 28-30.

133
signalé par le Dr Halléguen comme dominant la Poudrerie
du Pont-de-Buis. Mais ce qu'il faut surtout remarquer
ici c'est, outre la présence d'un village du Buzit, la
présence de substructions gallo-romaines, dont un four à

chaux, et l'existence de plants de buis dans les taillis

VOlSlDS.
La voie aborde le bourg de Quimerc'h un peu à l'est du
village du Cosker ; elle arrive sur le haut plateau de la
montagne d'Arrée en laissant à l'est le camp romain du
Murriou dont les hauts remparts dominent tous les landiers
voisins. De là, elle atteint Le Faou, passe sous la molte
féodale, suit la route nationale sur Lloo mètres, la quitte à
Kerromen, gagne et traverse le bois du Gars, en L'Hôpital­
Camfrout, où il y a des buis, et atteint Irvillac près du village
du Cosker, après avoir passé à l'ouest de Cos·Castel. Au delà
d'Jrvillac, elle est presque entièrement incorporée au réseau
vicinal dont la rectitude permet de retrouver son trajet par le
bourg de Saint-Urbain et l'ouest de Pencran, d'où eUe
descend majestueusement sur Landerneau.
Ici, après avoir franchi l'Elorn, la voie se bifurquait: la
branche la plus septentrionale allait à Vorganium (L'Aber­
Vrach) ; elle sort encore actuellement de Landerneau vers le
nord-ouest, par un tronçon commun, pendant 3 kilomètres,
avec la voie vicinale du Faou à Tréflez, par Kerilien, tronçon
admirablement conservé; une autre branche, plus méridio­
nale, passait par La Forêt et atteignait au moins, vers l'ouest,
le castrum gallo-romain de Brest.
Nous voici en plein Léon; il est temps de revenir en
Cornouaille.
Là nous constaterons qu'au sortir d'Aquilonia notre grande
voie stratégique émettait une branche importante qui se

dirigeait sur la ville d'Iso
De l'origine de cette branche on ne peut donner qu'un

134 -

avoir quitté la voie principale, vers l'endroit où est aujour-

d'hui la place Saint-Corentin, elle se dirigeait vers Bourg-
les-Bourgs, escaladant la pente de la vallée en passant à éôté,
mais à l'est, du poste de l'Ecole Normale. au bord d'un
terrain où les débris romains abondent. Là, elle prend le nom
d'ancienne route de Douarnenez (ou rue de Rosmadec) ; elle
atteint la Terre-Noire et, à 1 kilomètre plus loin, elle se
confond avec la route actuelle de Quimper à Douarnen ez qui,
pendant presque tout le reste de son parcours, jusqu'à
Trégouzel, près de Ploaré, sur 15 km 500; a utilisé intégra­
lement le tracé de la chaussée romaine. Depuis Trégouzel,
la voie se dirige vers Le Guet, à Douarnenez, en passant
par le bourg de Ploaré. Vers le milieu du parcours, à
peu de distance au nord de Plonéis, la voie était protégée
par le camp de Ménez-Groaz- Ru; avant d'atteindre Trégouzel
elle laissait, à 500 mètres au sud, l'établissement gallo-romain
de Kerru.
Roule de Tours à Vorganium, par Angers, Blain, Carhaix,
Lesneven. Je me contenterai de mentionner sommairement
cette voie qui entrait par l'est dans la région que nous
étudions, en franchissant le Blavet à Castennec et qui, de
Carhaix, gagnait Huelgoat, La Feuillée, Landivisiau, Kerili. en,
Vorganium.
Cette voie ne fait que traverser l'angle nord-est du territoire
dont nous nous occupons. Elle est bien connue depuis les
1 travaux classiques de Bizeul, de Cayot-Delandre, de Kerdanet,
de Courcy et Le Men.
Route du Mans à Camaret, par Rennes, Carhaix, Châ­
teaulin. Cette voie traverse, au contraire, entièrement
d'est à ouest la région envisagée. Etant donné ce long
. parcours, elle mérite mieux qu'une simple mention et je vais
l'étudier avec quelques détails.
La voie du Mans à Camaret abordait Carhaix du côté est,
-- 135
après avoir passé à Mùr, Gouarec, Rostrenen, Le Moustoir.
Entre Carhaix et Châteaulin, son parcours se continue
presque constamment sur un plateau élevé, entre la Montagne

Noire et la Montagne d'Arrée . En quittant le territoire de

Carhaix, elle franchit l'Hyère au Moulin du Roi, atteint
Kergloff et, sur le territoire de cette commune, passe· à
Penahaye, laissant à 600 mètres au sud la chapelle de La
Trinité. Elle franchit l'Aulne pour entrer dans la commune
de Landeleau, près du hameau du Pinity Saint-Laurent. Aux
confins de Landeleau et de Collorec, elle rencontre le village
de Respidal, passe un peu au nord de Plonévez-du-Faou, un
peu au sud du Cloître. à 3 kilomètres au nord de Pleyben,
sous Coskerven ; à la chapelle de Lospars, en Châteaulin, à
4 kilomètres au nord de cette ville. Elle descend jusqu'au
bord de l'Aulne, puis remonte sur le territoire de Dinéault,
laisse Argol à!! km 500 au nord, atteint Tal-ar-Groaz (chapelle
de Saint-Laurent), puis Crozon, ne quittant guère dans cette
dernière partie de son parcours le plateau élevé de la presqu'île.
de Crozon qu'au passage de la chaussée ' de Kerloch, à

3 kilomètres avant d'arriver à Camaret. Entre Châteaulin et
Camaret, cette ancienne voie a été largement incorporée dàns
le réseau des routes modernes. Elle mérite d'être parcourue,
car elle permet de contempler, par temps clair, des horizons
de toute beauté au delà de l'admirable baie de Douarnenez,
puis vers l'entrée de la rade de Brest, jusqu'au cap Saint­
Mathieu.
Somme toute, cette voie stratégique a pu être repérée, dans
son passage sur le territoire qui nous intéresse, grâce aux
importants secteurs rectilignes qui nous en ont été conservés,
grâce à son passage dans des hameaux à noms caractéristiques
(ou à leur voisinage), enfin, grâce aux trois centres d'occu­
pation ancienne, Carhaix, Châteaulin, la presqu'île de Crozon,

dont le premier et le dernier ont offert des vestiges plus ou

moins nombreux appartenant à la période gallo-romaine.

-136
:10 ROUTES DE CIVITAS A CIVITAS :

Route d'Alet à la Poinie du Raz (Troguer) par Yffiniac,
Carhaix, Douarnenez (Chemin Noe', en Côtes-du-Nord). -
Celte route, qui nous intéresse surtout à partir de Carhaix,
s'identifie à la sortie de Gelle ville avec la route moderne de
Châteauneuf-du-Faou, sur un parcours de 3 kilomètres. Au
delà, elle s'en sépare pour se diriger vers le sud-ouest en
passant, en Cléden-Poher, à Creac'h-Meur, à Coatmeul', au
sud de la chapelle du Mur et de La Haie, à Kermorvan
(passage de l'Aulne), puis gagne le bourg de Landeleau, la
ville de Châteauneuf-du-Faou, f eryvon:Bourg, Le Pont-Pol,
Edern, nord de Briec, Plogonnec, entre à 1s vers les Plomarc'h,
atteint par un gué la cale de Tréboul et se dirige par
Kergoulinet et Beuzec-Cap-Sizun sur la station gallo-romaine
de Troguer (pointe du Van).
Dans l'état actuel de nos connaissances, les vestiges gallo­
romains paraissent répartis très irrégulièrement aux abords

de cette voie; mais les noms de localités caractéristiques
abondent sur son parcours. Rappelons-nous quelques villages
et quelques chapelles que nous remarquons en la suivant.
En Cléden-Poher, nous avons déjà noté La Haie. En Château­
neuf, nou s avons la chapelle Saint-André; lA 500 mètres au
sud-est, est la chapelle du Moustoir où ont été rencontrés de
nombreux débris romains. Le canal franchi à Pont-Pol, nous
trouvons dans la montagne de Laz la chapelle Saint-Laurent.
En approchant d'Edern, voici le moulin du Temple et la
chapelle Saint-Jean Un peu au sud, à La Boixière, ont été
rencontrés des vesl iges romains. Entre Edern et Plogonnec,
nous trouvons la chapelle de La Madeleine; à 2 kilomètres
au nord, les camps d'Ilijour et de Quinigou ; et, il y a une
vingtaine d'années, les paysans appelaient la voie NenlIs.

Entre Plogonnec et Le Juch, nous voyons la chapelle Saint-
- 137
Névet. Au delà, jusqu'aux Plomarc'h, voici le Cosker et
Kerstrat; puis la voie atteint, par le côté est, l'ancien territoire
de la ville d'Iso Au delà, elle passe près de la borne milliaire
de . Tréota, laisse au sud le camp de Lestreux, au nord les
vestiges gallo-romains de Kerlavarec, Kerudoret, en Beuzec­
Cap-Sizun; dépasse le camp romain du Castel, celui de
Goulien, les stations de Poul-Louis, de Kermaden, de Ker­
guerriec. près de Goulieu, le camp de Kerharo, au nord de
Cléden et aboutit au grand poste de Troguer. Des stations
préhistoriques notoires s'échelonnent, en outre, sur la côte
au nord de cette voie; d'autres, à noms typiques, comme
Mez-Cosker. en Poullan. et Saint-Laurent, en Goulien. Cette
voie est généralement entretenue, excepté an nord de Briec
et au nord-ouest de Poullan .

Route de Perros (Koz - Yeaudet) à Concarneau, avec
embranchement sur Aquilonia et La Forêt-Fouesnant.
Le tracé de cette voie est très apparen t. Elle arrivai t à Carhaix
par le nord-est, venan t de Callac. Mais, entre ces deux villes,
elle s'identifie très peu avec la route moderne suivant la
vallée, où passe également le chemin de fer. En effet, les
deux parcours ne se confondent que sur 1 kilomètre, un peu
au sud de Callac. Sur le reste du parcours, jusqu'au bord de
la rivière à Sainte-Catherine, en Plounévézel, la voie romaine
chemine, à peu près rectiligne, sur les hauteurs à l'ouest de
la route moderne. Vers le milieu de son parcours, entre les
deux .villes, elle passe au hameau de Locmaria. A partir de
Carhaix, d'où elle sort en obliquant vers le sud-ouest, elle se
dirige sur les bourgs de Roudouallec et de Coray. Ici se fait
une première bifurcation, la branche la plus occidentale
allant à Aquilonia, le tronçon principal , allant à Elliant et à
Saint-Yvi. A 2 kilomètres au sud de ce bourg, la branche de
La Forêt-Fouesnant s'isole à l'ouest du tronçon principal qui,
-138
Concarneau. Cette voie a été complètement assimilée à des
chemins modernes entretenus, au sud de Carhaix, sauf sur
un petit parcours, particulièrement entre Toulgoat, en Saint­
Yvi, et La Maison-Blanche, en Beuzec-Conq. Notons, sur le
parcours principal, le lieu-dit Saint-Sauveùr, en Saint-Hernin; .

la chapelle Saint-Jean, en Leuhan; le hameau des Salles à la
sortie de Coray; un milliaire près du Quinquis, en Elliant;
les vestiges galJo- romains trouvés dans ce bourg; le hameau
de Coskeric, un peu au sud; un camp, actuellement détruit,
au moulin du Jet; des substruclioDs, récemment détruites,
à Ménez-Riou-Bihan, à 500. mètres au sud de Saint-Yvi ; le
hameau de Kerstrat, en La Forêt-Fouesnant; la chapelle de

Lochrist, en Beuzec, avec une Boissière, à l kilomètre à l'est,
dans la même commune.
Sur la branche de Coray à Aquilonia a été signalée l'enceinte
retranchée du Sallou (1) ; voici, en Ergué- Gabéric, la Croix
Saint-André, la Croix- Rouge, avec des tuiles à rebord,
Keranpensal. La voie passait à l'Eau-Blanche et rejoignait la
grande voie stratégique uri pen au-dessus du village de
Kergoat-al-Lez. Le hameau de Tréviliny, en Coray, où il a
été trouvé des tuiles à rebord (2), pourrait avoir été réuni à
ce bourg par une voie rurale, dont le chemin d'exploitation
actuel serait le remplaçant. A 500 mètres au sud de cette
voie, est la chapelle de La Trinité. Il y a lieu de signaler
également, dans la même commune, à l kilomètre au nord
de la voie de Quimper, la chapelle de l'ancien prieuré du
Moustoir, dépendance du prieuré de Logamand, auquel elle
se reliait par de vieux chemins empruntant partiellement le
parcours de la voie romaine allant vers La Forêt-Fouesnant.
La branche destinée à cette dernière localité vient buter
contre la lisière nord-est du bois de Pleuven, au hameau de
(i) Le Men, Statistique monumentale du Finistère, p. i4,G.
(2) Le Men, Ibidem.
139 -
Keryaval ; mais son passage dans les taillis est jalonné par
le beau camp rectangulaire, situé au cœur du bois, où l'on

trouve des tuiles à rebord. La voie traverse le village de
Keranbarz, en La Forêt, touche à la station romaine de
Chapel-Guiler, coupe à Kroaz-Kerriou la voie d'Aquilonia à
Concarneau et atteint, à 500 mètres au sud, le plateau du
Stang où des substructions romaines couvrent un vaste espace
à l'est et à l'ouest et d'où l'on jouit d'une belle vue sur la
baie de La Forêt. Elle aboutit au fond de l'anse de La Forêt,
près des maisons de Penanster. Allait-elle jusqu'à La Haie,
en face du Cap-Coz ~ On ne peut l'affirmer et on n'en retrouve
aucune trace dans ces terres fertiles et bien cultivées.
Route de Morlaix à Penmarc'h, par Aquilonia (1).
Deux tracés ont été proposés: MM. de Blois et Halléguen ont
indiqué celui de La Feuillée, Plonévez-du-Faou, Edern, Briec;
pour Flagelle, il y aurait un tracé bien plus direct et qui me
paraît devoir être adopté; il passe par Pleyber-Christ, Brasparts,
Pleyben, Notre-Dame-des-Fontaines, en Gouézec, à 1 kilomètre
à l'est du camp d'Ilijour, se confondant avec le réseau moderne
jusqu'à la limite de cette commune et de celle de Briec; là,
à la hauteur de Kerdévez, l'ancienne voie redevient indépen­
dante sur environ 6 kilomètres et se continue, remarqua­
blement rectiligne, par GueHen (OÙ a été trouvé l'un des
anguipèdes de la région de Quimper), puis par Le Pénity.
Là elle s'identifie pendant 1500 mètres avec la route moderne.
Elle s'en sépare à nouveau à Kerancloarec, dans le nord de
la communè de Kerfeunteun, passe à Coatbily-Bras et croise
la route nationale moderne n° [65 au moulin du Loc'h, après
avoir présenté sur ce parcours q.e 2 kilomètres des vestiges
gallo-romains (tuiles à rebord ). A partir du moulin du Loc'h,
elle paraît s'identifier avec la route moderne allant à la Croix-

(il Une erreur de plume m'a fait indiquer, plus haut,. cette route
comme passant par Carhaix, ce qui est inexact.
-140 -
des-Gardiens, où elle rejoint la voie stratégique d'Angers à
Vorgimium, par Aquilonia.
La voie de Penmarc'h, après avoir traversé le plateau du
Frugy, d'est à ouest, franclùssait l'Odet à Locmaria, proba­
blement à gué. A partir de Penanguer, en Penhars, où il a
été trouvé des vestiges romains, son trajet s'identifie à peu
près complètement, jusqu'à Penmarc'h, avec celui du G.C. 20.
Il Y a lieu de signaler, en tre Penanguer et Pon t-l' Abbé, les
traces de substructions, tuiles à rebord, poteries, qui ont été
rencontrées, sur une grande étendue, au voisinage de la
chapelle Saint-Guénolé, en Pluguffan; puis, dans les mêmes
parages, d'au tres vestiges romains à Kerral·Bihan, en Plomelin,
à 7 kilomètres de Quimper. Là, comme à Keruret, au
Corroarc'h, à Saint-Vital en Tréméoc, à Brengal en Pont­
l'Abbé, existaient des enceintes fortifiées qu'on peut attribuer
à l'occupation romaine. De nombreux débris, des tuiles à
rebord en particulier, ont été rencontrés sur le coteau situé
entre l'étang de Pont-l'Abbé et le G. C. 20, à Roz-ar-C'hastel,
à Ménez-ar-C'hasteJ, au hameau de Brengal, près du château
fort existant encore; à Brénanvec, en Plonéour, et tous ces
souvenirs attestent l'antiquité de la fondation de la ville
actuelle. La · voie quittait Pont-l'Abbé par le sud-ouest et son
parcours dans cette partie de l'agglomération conserve offi­
ciellement le nom de « voie romaine». De Pont-l'Abbé à

Plomeur, il faut noter les substructions, tuiles, poteries, etc,
des manoirs de Tréouguy et de Kernuz. A Penmarc'h, il a été
trouvé des tuiles à rebord dans ]e port de Kerity, ce qui
semble indiquer un affaissement du sol depuis la période
gallo-romaine. Des sépultures gallo-romaines avec ossements,
monnaies de Trajan et de Constantin-le·Grand, ont été ren­
contrées dans le tumulus recouvrant un dolmen à Pors-Carn,
près de Saint-Guénolé (1 ).
(i) Le M.en, Statistique monumentale dit Finistère, p. :1.33 .

141
Je ne cite que pour mémoire, dans ce deuxième groupe, la
voie de Morlaix à Sulim, par Carhaix, qui passe dans l'angle
nord-est de la région dont nous nous occupons.
3° ROUTES VICINALES :
Roule de Roscoff à Quimper, avec embranchement sur
Morlaix. Cette voie se confondant avec la voie de Morlaix
à Aquilonia, aussitôt après avoir franchi la montagne d'Arrée,
à l'ouest de Botmeur, il n'y a pas lieu d'y insister.
Rouie de Carhaix à la pointe de Dinan. Au sortir de
Carhaix, à l'ouest, cette voie s'identifie pendant 10 kilomètrës
avec la route du Mans à Camaret. Elle s'en sépare à Kernévez,
en Landeleau, où elle oblique légèrement vers le nord ·ouest,
en passant par Collorec, Lannédern, Brasparts, Vieux­
Quimerc'h, Le Faou, au nord de Rosnoën, et rejoint le bord
de l'Aulne maritime à Térénez. Là, devait se trouver un gué,

et il y a actuellement un bac. Par la ligne des hauteurs de la
partie médiane de la presqu'île de Crozon, la voie gagnait
Tal-ar·Groaz, en laissant au sud le moulin de Cornily. De
Tal-ar-Groaz, à 500 mètres ouest de Crozon, la voie se con­
fondait de nouveau avec la route du Mans à Camaret, puis
elle se dirigeait directement vers la poinLe de Dinan, La voie
que nous venons de suivre est à peu près complètement
incorporée aux réseaux modernes, Comme localités intéres­
santes, dans son parcours sur la rive droiLe de l'Aulne,
citons : Saint-Clair, en Collorec; Saint-Sébastien, au nord;
Le Moustoir, au sud de la voie, en Brasparts; le célèbre camp
romain du Murriou, en Quimerc'h ; Keranc'hlan, commune
du Faou, où il a été trouvé des tuiles romaines ; La Molle et
le Cosker, près et au sud du Faou; Les Salles, en Rosnoën.
un peu au nord de la voie, Sur la rive gauche, on se rappel­
lera qu'il a été rencontré des substructions gallo-romaines et
des tuiles à Kervian, au fond de l'anse' de Dinan, et que près
142
de ces vestiges fut trouvé, en 1863, un vase en bronze renfer­
mant un millier de deniers en argent comprenant la suite
des souverains, de Vitellius à Geta (1).
Roule d'ls à Landévennec. Cette voie a été admise par
les archéologues qui m'ont précédé, après avoir été décrite
primitive ment par le Dr Halléguen. J'ai d·abord hésité à
reconnaître la matérialité de son existence sur les huit pre­
miers kilomètres. Cependant, j'ai constaté maintenant qu'il
faut admettre les rapides effets de l'érosion sur l'angle sud-est
de la baie de Douarnenez et la possibilité, à une di,tance
d'une quinzaine de siècles, d'un tracé différent du littoral.
D'un côté, nous avons à tenir compte, pour expliquer la
disparition de la partie méridionale de cette voie, de l'action
d'un courant violent qui, venu de l'ouest, vient buter vers
l'angle nord-est de la côte au fond de la baie de Douarnenez
et descend, en suivant cette côte, vers l'embouchure du ruis­
seau du Ris. D'autre part, nous ne pouvons méconnaître
l'existence d'un haut fond, à direction rectiligne, appelé par
les marins bern fast (tas de lest), qui m'a été signalé par
notre excellent collègue M. Delécluse, et qui se dirige gros­
sièrement du sud au nord, en partant du littoral de Douar­
nenez. Ce bern fast ne représenterait-il pas une ancienne
digue-chemin protégeant, contre l'invasion de la mer, la
partie basse de la ville d'Is, comme les digues du même
genre protègent actuellement le marais de Dol ~
Quant à l'amorce sud de ce qui reste de l'ancienne voie,
ne peut-on pas la situer sur le saillant du littoral de Plomo­
diern, où nous trouvons un Cosker, une chapelle Saint­
Sébastien, un Goulit-ar-Guer, localité à vestiges gallo·romains ~
Au delà, d'ailleurs, le tracé de l'ancienne voie, par La Lieue-de­
Grève, est parfaitement jalonné : d'abord, par les vestiges

rencontrés à l'extrémité sud de cette plage; puis, par ·ceux
rencontrés à Pentrez, à son extrémité nord. Il se confond sur
2 kilomètres avec la route de Lanvéoc, passe à 800 mètres est
du CosIter, en Telgruc, et, par le bourg d'Argol, gagne
Landévennec.

Le parcours de la partie subsistante de cette voie se confond
avec des routes modernes, sauf dans la traversée des derniers
contreforts du Ménez-Hom, au sud d'Argol. Il ya lieu de se
souvenir que le territoire de Telgruc, traversé par elle, a
présenté des vestiges gallo - romains en trois points, peu
éloignés les uns des autres, dans sa partie sud-ouest, l'oit à
l'Aber et au Caon, sur le littoral, et à Leznoc, à l'intérieur.
Route d'!s au Fret. Cette voie se séparait de la voie
d'Alet à la Pointe du Raz, au -dessus du village du Ris. Elle
se dirigeait par les hauteurs de la côte (50 à 70 mètres) vers
La Lieue-de-Grève. Au delà, elle se confondait avec la voie
précédente et ne redevenait indépendante que dans les derniers
kilomètres de son parcours, avant d'atteindre Le Fret. On
peut la considérer comme ayant aussi relié Camaret et Landé­
vennec à la ville d'Is par des parcours empruntés à d'autres

VOles.
Les vestiges romains ne sont pas rares au début de son
parcQurs, dans l'angle sud-est de la baie de Douarnenez: on
en a retrouvé au Ris, à Lonévry, à Cariguellou, en Plonévez­
Porzay; dans cette même commune, les substructions de
Tréfeuntec ont donné des piliers d'hypocauste, et à Trezma­
laouën existait un camp retranché. Ici, nous nous trouvons
donc nettement en présenèe de la zone périphérique de la
ville d'Iso
A l'extrémité nord de la même voie, des substructions ont
été observées auprès du moulin du Fret.
Route d'ls à Castellien. Au moment où les derniers
remparts de la forteresse de Castellien, dont les archéologues

144 -
de ma génération ont admiré les imposan ts vestiges, viennent
de tomber sous les coups de tranche des défrich eurs, je tiens
à signaler la voie imposante qui reliait la dite forteresse à la
ville d'Is ; elle, au moin s, subsiste pour rappeler aux généra­
tions les actes de vandalisme qui nous ont valu la destruction
de l'important poste desservi par elle. Celle large voie étale
encore sa vigoureuse silhouette sur les landes au sud de
Tréboul et de Poullan, entre le bord de l'anse du Port-Ru et
l'emplacement de l'ancien camp de Castellien. Il est probable
que, corn me la voie d'Alet à la Pointe du Raz, elle franchissai t
l'entrée de l'anse à gué, vers la cale de Tréboul, si l'on tient
compte de la pente du terrain vers la mer. Un peu au sud,
en Tréboul, existait au Béret un etablissement romain qu'on
y retrouve encore en partie.
Route d'ls à Meilars, par PenguilLy. -, Celte voie forme un
arc de cercle, à grand rayon, se développant sur environ
I:I kilomètres, en contournant le fond de l'an se de Port Ru,
entre Ploaré et Le Slang, en Meilars, Elle se confond presque
complètemént avec un réseau de chemins ruraux passant
dans une zone où les vestiges et les camps gallo-romains sont
assez multipliés. Au nord de cette voie, des vestiges ont été
relevés à Botcarn, à Lézivy, à Poullan; au sud, à Kerromen,

à Kerdalae. Elle passe entre les camps romains de Botcarn,
de Kermaburon, de Penguily, et à proximité du camp de
Lesvoayen, retranchement circulaire, dont la date me paraît
incertaine. Au bourg de Meilars se trouve aussi un le ch qui
doit être un ancien milliaire. A citer, au milieu de son
parcours, au nord de la voie, le nom de lieu Hentmeur (la
grande route) ; au sud, Moguermeur (la grande muraille)'
La rivière Le Goayen coule parallèlement au sud de cette voie
et la marée n'y remonte pas, le port de Pont-Croix, à 5 kilo­
mètres ouest 'de Meilars, formant la limite extrême atteinte
aujourd'hui par l'Océan. Il est cependant intéressant de noter

14-5 ,

la présence, dans le puits du bourg 'comm\lnal de Meilars, de
pieds vigoureux: d'une belle fougère maritime, l'Asplenùzm
marinum L., et sur les glacis du camp de Lesvoayen, à
1 kilomètre plus loin dans les terres, du Romulea Columnae
Séb et M" plantes des pelouses rases des coteaux: maritimes.
li serait utile de relever, au besoin, d'autres observations du
même genre pour s'assurer si la présence ici de ces plan tes
maritimes' représente la survivance d'une végétation ayant
existé, il y a quelques siècles, au bord d'une anse maritime
s'avançant dans les terres beaucoup plus loin qu'aujourd'hui.
La largeur de la vallée du Goayen, par rapport à l'importance
du cours d'eau actuel, autorise à supposer qu'un envasement
graduel a pu se produire ici, avec développement de prairies
ordinaires sur l'emplacement d'anciens prés salés.
Route d'Is à Landudec, par Pouldergat. - M. Dé Lécluse et
moi nous avons établi le repérage de celte voie, qui naît très
nettement à peu de distance de la rive gauche de l'anse du

Port-Ru, au sud de Tréboul, qui passe .à Pouldergat et de là
se dirige directement sur Landudec, en franchissant le Goayen
sur le pont de César.
Route de Moguermeur à Plonéis. Cette roule, qui consti-
tuait un raccourci entre la station gallo-romaine de Plonéis
et la Pointe du Raz, naît de la voie d'Is à Meilars, par Pen-

guilly, à la hauteur du village de Moguermeur, en Pouldergat.
à 1500 mètres ouest de cette localité, qu'elle traverse et où
elle coupe la voie d'Is à Landudec. Elle passe au camp de
Trézent et rejoint, à 3 km 500 au nord du bourg de Plonéis,
la branche de la grande voie se dirigean t d'Aquilonia vers la
ville d'Iso Elle est eu partie entretenue .
Route de Châleaulin à Audierne, par Is (avec embranche­
T(lent de Lochrist au Kastel). . Cette voie se détachait vrai­
semblablement, du côté ouest, de la grande voie stratégique

- 146
de Juliomagus à Vorganium, à 3 kilomètres an sud de Châ­ teaulin, sur le flan c du Ménez-Kelc'h, p our se diri ger vers
Cast. Au delà de cette localité, dans son traj et vers le sud­
ouest jusqu'à Ploaré. elle est entièrement .incorporée dans le
résea u vicin al m oderne. Elle était p rotégée par le camp rec- .
tangulaire de Lelzac'h, situé sur le Ménez-Kelc'h, au côté
ouest de la grande voie, puis par celui de Quillidoaré, à

1500 mètres au sud de Cast, p rès duquel elle passa it. Après
Plonévez-Porzay, on trou ve encore sur son parcours des
villages aux n oms caractéri stiqu es de Cos -Quinquis et de
Kerstrat. De Plou ré, cette voie rejoint rap idement la route
n a tionale n° 165 avec laquelle elle se confond en allant vers
l'oues t jusqu 'au village de Lochrist, en Meilars, à 3 kilomètres
avant Pont-Croix. L e secteur qui la continue directem ent à
l'oues t, jusqu'à Audierne, longe Kerudulic et contourne Tref­
frest du côté ouest à l'état de chemin déclassé. A Pont-Croix
la voie an cienne se confond à nouveau avec la route natio-

n ale n O 165 pendant 1 km 500, pui s s'en sépare à droite sous
forme de ch emin déclassé. mais en b on état quoique très

accidenté, et elle aboutit à l'agglomération d'Audierne p ar
une courbe à p eu près parallèle au cours du Goayen mari­
time. Cette dernière partie de la route est très pittoresque,
spécialement au passage du bea u vallon boisé de Landu­
g ueute!. Je rappelle qu'à Kerrudulic ont été trouv és des
souvenirs gallo-romain s ; qu'à Pont-Croix des tuiles à rebord
ont été rencon trées au bord du Goayen ; qu'à l'ouest de cette
ville la voie traverse l'importante station romain e de Kervé-

n énec et q u' ull autre pos te existait à Sug uen sou, près d'Au-
dierne, au sud de la voie.
L'embranchement de Lochrist au Kastel est parfaitement
reconnaissable sur tou t son pa rcours, remarq uablement direct.
Mais s'il y en a des secteurs bien conservés, p ar exemple vers
son extrémité ouest, il en est d 'autres q ui sont transformés

cn ravins ou - en fondrières, ce qui n'a rien d'étonnant, ce

chemin, pourtant bien compris, étant depuis longtemps
adandonné. On se rappelle qu'un poste fortifié existait au
lieu du Ka stel, point où cette voie rejoint celle d'Alet à la
pointe du Raz (Troguer).
Route dn Pérennon à L ocronan et à Trégarvan. Cette
voie, partan t de la station romaine si connue du Pérennou,
se dirigeait constamment vers le nord en passant à Plom elin,
Plu guITan , Guengat, Plogonnec. Jusque là, sauf un petit
parcours en Plomelin, elle s'identifie avec le réseau vicinal
ou départemen ta1. Plogonnec à pein e dépassé, elle emprunte
le chemin déclassé qui après avoir franchi la hutte de Plas­
ar·Horn, à 200 m ètres d'altitude, descend vers la fam euse
grand'place dè Locronan par une pente rapide d'où l'on jouit
vers le nord d'un admirable panorama vers la terre et vers la
m er, Jusqu'à Plonévez-Porzay elle s'identifie avec la route
moderne. Mais depuis ce bourg jusqu'à 1 kilomètre au su d
de Plomodiern elle s'en détache à droite, sous forme d'un
ancien chemin, très direct, Ensuite elle rejoint le chemin
vicinal; mais, à 600 mètres au nord de Plomodiern, elle se
sépare, à gauche, du chemin vicinal et gagne le hameau de
Sainte-Marie-du-M éç\Cz-Hom par une montée remarquable
où elle se montre à nou s avec toute sa largeur et ses fossés
latéraux , Par endroits, dégradée et usée jusqu'au r.oc, elle
nou s permet de reconnaître success ivement la tranch e des
différentes strates géologiques qu'elle traverse, depuis les
phyllades jusqu'au grès arm oricain, en passant par les pou­
dingues et les schistes rouges. Les terrain s vagues situés
autour de la chapelle de Sainte-Ma rie, particulièrement au
sud, sont intéressants en ce sens qu e, sous le revêtement de
gazon, on devine de larges bourrelets rectilignes qui pourraient
être les bases d'anciennes murailles ; il est diffi cile d~affirmer

148 - .

Au delà de Sainte-Marie, au pignon ouest du cabaret, l'amorce
de la voie est très nette et l'on doit, me semble-t-il, l'identifier
avec un vieux chemin qui, prenant en écharpe la pente est du
Mén ez-Hom , atteint Trégarvan après un parcours d'environ
5 kilomètres. Les vestiges gallo-romains abondent aux abords
de cette voie, du Pérennou à Pluguffan. Rappelons-nous
les nom s de Kerel, Kennet, Ty-Souben ; sous PIn guffan,
notons le village du Cosker; au delà de la gare de Guengat,
La Boissière ; puis, plu s près de Plogonnec, Kerustum, avec

des débri s romains; en Plomodiern, avant la chapelle de
Sainte-Marie, un petit camp rectangulaire.

Route de Ponl-l'A bbé à la pointe du Raz. Cette voie
paraît s'identifier, à peu près complètement, avec la G. C. 2,
entre Pon t-l' Abbé et Plouhinec, pa r Plonéour, Tréogat, Poul­
dreuzic, Plozévet. Au delà de celle localité, je crois pouvoir
l'assimiler à un chemin de terre que j'ai suivi ct qui, après
un parcours de 4 kil omètres par les hauteurs, aboutit auprès
des ruin es pittoresques de la chapelle Saint-Jean où devait
exister un gué sur le Goayen. Elle devait également, de la
ri ve opposée, se diriger sur Kerbuzulic, en Audierne, et
aboutir à Kersiviant, à 1 kilomètre au norcl d'Esquibien, où
elle se confond jusqu'à la pointe du Raz avec la G. C. 1 pas­
sant à PlogoIT.
Pont-l'Abbé et la partie de Plonéour-Lanvem qui l'avoisine
ont livré, près de nolre voie, des traces notables de l'occu­
pa lion romaine; le lech de la place de Plonéour pourrait
être un milliaire ; la voie laissait à gauche le camp de
Kerhastel situ é à 2 kilomètres au nord -ouest de Plonéour;
par ailleurs, des tuiles à rebord ont été trouvées près du
presbytère de Pouldreuzic; en Plouhinec, l'importante sta­
tion de Kersigneau commandait le gué traversé par notre
voie près de la chapelle Saint-Jean; un milliaire a été ren­

-149 -

Kerhuon et des retranchements avec· tuiles à rebord au Cana-
vec, dans la même commune ; en Primelin, notons, à' 1 km 2 0 0
au sud de la voie. sur une pointe, au bord de la' mer, les
substru ctions du Kastel-ar-Romaried ; notons aussi le village
de Kerstrat, en Plogoff; dans la même comm une, des pote­ ries et des tuiles au-dessous de la chapelle Sain t-Guénolé et,
en approchant de la pointe du H.az, au bord du chemin de
Kerhuon, des poteri es et des tuiles également
Roule de [(eru)'et à Tronoan. De ce carrefour de Keruret

au nord-ouest de Plomelin, qui se trouvait dans un centre
gallo-romain vraisemblablement important, partait une voie
qui paraît se confondre ju squ'à Plonéour-Lanvern avec la

G. C. 56 ; entre Plonéour et Tronoan, elle passait à Keres-
trad, près de Kastelloll, en Saint-Jean-Trolimon, où il y avait
un camp; je n'ai pas besoin de souligner l'importance de
celte palue de Tronoan d'où les recherches de MM. le com­
mandant Bénard, l'abbé Favret, et Monot, suivant celles de
M~L A. et P. du Châtellier, nous font assister à un affiux très
remarqu able d'occupants depuis les périodes les plus recul ées
de l'humanité ; notons, en ce qui concerne la période romaine,
que des fragments de tuiles ont été rencontrés au sud de'
Coguel, près de l'oppidum de Kervillré, et que la même
région a livré au ssi des séries de statu es de Vénus Anadyomène.
Route d'A guilonia à Lanvéoc . - Il es t difficile de fixer le
parcours du premier kilomètre de cette voie sur la rive droite
de l'Odet. à partir du gué de Loc-Maria. Néanmoins la situa-

tion en corniche, au dessus de terrain s marécageux, de l'an­
cienne rue de Bourg-les-Bourgs, autorise à considérer cette
artère comme représentant le début de ce parcours ; la voie
devait passer ain si sous le poste militaire qui dominait ce

150
par la rue de Kerlérec et par un tronçon à pente assez raide
de l'ancienne roule de Locronan ' au-dessus du Moulin-Vert.
De ce point jusqu'a la hauteur de la chapelle de Saint­
Conogan, en Penhars. l'ancienne voie se confond avec la
G. C. 63 . Elle s'en sépare à droite, pour descendre vers le
vieux pont de Troheïr, le franchir et escalader le coteau
voisin. Elle avance ensuite pendant 3 kilomètres vers le nord

sur un plateau élevé où elle est merveilleu sement conservée.
Elle franchit à nouveau le Steïr au pont de La Lorette, entre
en Plogonnec et à l kilomètre plu s loin, au sommet d'une
côte très raide, à 125 mètres d'altitude, elle rejoint la G. C. 63.
Elle se confond, de Plogonnec à Plonévez- Porzay, avec la
route du Pérenn ou à Trégarvan. Au delà, elle s'identifie avec
la route moderne passant à l kilomètre à l'ouest de Ploéven,
à Lestrévet, La Lieue-de-Grève, Pentrez, et rejoignant la route
du Man s à Camaret à la côte r r r, à mi chemin entre la
Croix-Semeno et Telgruc. A Tal-ar-Groaz, en Crozon, elle se
séparait au nord de cette rou te et se dirigeait directemen t sur
Lanvéoc par un trajet qui a été conservé jusqu'à nos jours,
sauf 500 mètres de rectifica tion à la hauteur de Bronfez.
En sortant de la plaine actuelle de Quimper, la voie est
dominée par la position du Likès, où nous savons que se
trouvait un poste important. Son deuxième passage sur le
Steïr se fait en dessous du poste de Lez- Steïr. Elle passe
ensuite, avant d'atteindre la côte l 25 , à proximité des postes
anciens de Koz-Kemper dont l'âge reste à fi xer.
On se souviendra qu'au point où elle aborde La 1Ïeue-de­ Grève il a été trouvé des tuiles à rebord et qu'une construc­ tion carrée, aux murs revêtus de ciment rou ge, a été obse rvée
au point où cette voie quitte la même plage. Au delà, à mi­
chemin de Telgruc, elle passe près et à l'est du village du
Cosker.
151
vallée de l'Odet, au nord d'Aquilonia, cette voie suivait le
trajet que suit actuellement l'ancienne route de Douarnenez
qui passe à La Terre·Noire, en Penhars. A 2 kilomètres de
Quimper, elle se confond avec la route nationale n° 165 et
s'en sépare à 5 kilomètres de cette ville pour se diriger direc-

tement vers l'ouest en pa ssant à Landudec et à la chapelle de
La Trinité, au delà de laquelle elle rejoint la voie de Pont­
l'Abbé à la pointe du Raz. Elle est régulièrement entretenue,
sauf sur ses deux premiers kilomètres qui sont déclassés et
sur le parcours d'environ 1 kilomètre se trouvant à l'est et à
l'ouest de la chapelle de' La Trinité. En résumé, à partir de
sa séparation d'avec la R. N. 165, au·dessus de Quimper,
elle s'identifie à peu près complètement, sauf près de La Tri­
nité et dans le parcours entre Plouhinec et Esquibien, avec
la G. C. 1.
Au départ de Quimper (où elle est bordée par une instal­
lation de cordier) elle longp l'un des trois grands postes
militaires qui défendaient la vallée. Entre son point de sépa­
ration d'avec la R. N. 165 et Landudec, elle laisse sur le côté
nord les villages du Léty et du Moustoir; à 800 mètres au
sud du bourg se trouve I{erascoët; à t 200 mètres Tyvarlen,
qui ont présenté des vestiges romains. A quelques centaines
de mètres de la voie et à 1200 mètres à l'ouest du bourg,
voici les villages de !(erverret et du Cosker; enfin, en Plo­
zévet, voici La Trinité. La deuxième partie du parcours de
cette voie a déjà été décrite sous la rubrique «( route de Pont­
l'Abbé 'à la poin te du Raz »).

Route d'A quilonia à Scaër, par Elliant. Cette voie nous
offre encore d'imposants vestiges, en particulier entre Quim­
per et Elliant, et, d'ailleurs, aux abords de ceLLe localité elle
est en restaura tion par sui te de son incorpora tion au réseau
vicinal actuel. Son point de départ, du côté d'Aquilonia,

- 152

V Ole strategIque a J 200 metres a l'est du bourg d'Ergue-
.Armel ; un vieux ch emin traditionnel poui piétons paraît en
être l'amorce. Ensuite, elle passe au manoir de Kergonan, au
village de KericuIT, franchit le Jet et, à partir du moulin de
Pont-a r-Marc'hat, sur la rive droite, en Ergué- Gabéri c, elle

ne tarde pas à présen ter des caractères extrêmement nels qui
se continu ent à travers le territoire d'Elliant. En Ergué­ Gabéric, après Pont-ar-Marc'hat, en atteignan t le plateau, la
voie passe un peu au sud de Locqueltas . Elle sort de cette
commune à Kerdilès. Elle longe au sud le village de Botbo­
dern et atteint la chapelle Saint -Roch, qu'elle laisse au nord ,
à l'entrée du bourg d'Elliant. Là, elle croise la voie de Car­
haix à Concanieau. Elle gagne l'est de la comm une d'ElIiant,
d'où elle sort à 700 mètres au delà du village de Locundu.
En Scaër, elle atteint, au bout de 1500 mè tres, un autre vil­ lage de Locundu et elle rejoint le chemin de grande commu­
nication nO 70, reliant Rosporden à Scaër, au carrefour de
Penker-Coadigou. A 1 kilomètre avant Scaër, elle rencontre la
voie de Carhaix à La Porte-Neuve. et à Scaër celle de Carhaix

à Quimperlé. Cette voie est partiellement entretenu e.
Route d'A quilonia à Cascadee, par Saint- Yvi, Rosporden et
Loge-Cabel. Son parcours nous est déjà connu sur une
dizaine de kilomètres à l'est de Quimper puisqu e, jusqu'en
·Saint-Yvi, il s'identifie avec celui de la grande voie straté­ gique. -Elle avait été nettement reconnue par M. P. du
Châtellier ( Il, lors de ses fouilleSS l1r les hauteurs de
Kervabon, en Saint-Yvi. Je- l'ai parcourue à peu près
"intégralement et, à part le premier - kilomètre au départ,
j e considère son pa rcours comme fix é. Son point de départ a

lieu au sommet de la colline de Saint-Yvi. Il est possible

li ) P. du Châtellier. Les époq ues préh isio l'ique et gauloise dans le
F inistère, 2

153 · -

qu'elle se séparât de la grande voie d'Angers à Vorganium, . à
400 mètres ouest de Ménez-Riou-Braz ; là existe, en effet, un
carrefour remarquablement large et l'on distingue nettement
une amorce de voie qui s'embranche à angle aigu au côté
nord de la grande voie. Mais cet embranchement prend en­ suite, dans l'état actuel, la direction du bourg de Saint-Yvi,
vers le nord, qui n'est pàs la bonne. Quoiqu'il eo soit, à par­
tir de Ménez-Riou-Bihan, si la voie ne débute que par un

chemin de terre très dégradé, il n'y a, du moins, auèune
difficulté notable pour retrouver son parcours sur une lon­
gueur totale d'une vingtaine de kilomètres. Elle circule sur
le faîte des coteaux, eutre les cotes 1'27 et 16'2, pendant

400, jusqu'à Coat-Culoden, en Rosporden, à 3 kilomètres
'ouest de cette ville, vers laquelle elle descend progressivement
en suivant le versant nord des coteaux. Dans tout le secteur
voisin de Rosporden, elle est incorporée au réseau vicinal
moderne. · Sur les II kilomètres situés à l'est de Rosporden,
la partie moyenne de l'ancienne voie est entretenue sur une
grande longueur; seules, les extrémi.tés sont à l'état de che­
mins ruraux. Au delà de Rosporden, elle est d'abord paral-

lèle, au nord, à la voie ferrée de Paris à Quimper. Elle passe
devant le château de Roz; entre le village de Buzit-Bras et le
bourg de Kernével; à 300 mètres au nord de Saint-Mathieu
et de Cosqueriou, en Bannalec; au Buzit, en Bannalec, et
rejoint à Loge-Cabel, en Scaër, la voie de Carhaix à La Porte­
Neuve. A '2 km 500 pIns à l'est, elle atteint le village de Ker­
borden, au bord sud de la forêt' de Cascadec. Je rappelle
que j'ai rencontré, il y a une quinzaine d'années, à Ménez­
Riou-Bi.han, en Saint-Yvi, des substruclions que je considère
comme cellés d'un poste gallo-romain et que les deux Buzit
précités onl offert des vestiges romains.
Route .d'Aquilonia à Concarneau et . à Quimperlé. Le
-154 -

ar-Groaz. avec acheminement sur le plateau ' vers l'est, puis
vers le sud-est, en passant à 700 mètres ouest d'Ergué-Armel.
Somme toute, pendant un peu moin s d'un kilomètre, au
départ, cette voie a le même trajet que la grande voie d'An­ gers à Vorganium. Ensuite elle s'identifiait complètement .
jusqu'à La Maison-Blanche, en Beuzec-Conq, avec l'ancienne
route de Quimper à Concarneau, mais émettait auprès de
Stang- Vihan, touj ours en Beuzec, un tronçon qui se rappro­ chait du littol'al dans la direction de la chapelle actu elle de
La Croix. L'entrée actuelle de la vieille route de Concarneau,
dans le faubourg Saint-Julien, à Quimper, est-elle également
d'origine gallo-romaine ~ Etant donné son nom caractéris­
tique, il n~est pas invraisemblable qu'il y ait déjà eu là. sous
la domination romaine, un faubourg à desservir. Quoiqu'il
en soit, malgré la largeur d'une partie de ce court tronçon,

il semble bien qu'il n'offre aucun caractère stratégique (il est
trop encaissé pour cela) et que le véritable poiot de départ de
la voie d'Aquilonia à Concarneau est sur le sommet du pla­
teau, près de la citadelle du Park-ar-Groaz. La branche de
cette voie, qui se dirige vers La Maison-Blanche, est incor­
porée presque intégralement au chemin moderne G. C. 62, de
'l'y-Bos, en Ergué-Armel, à Kroaz-Avalou, en La Forêt. Son
trajet d'ici à La Maison-Blan che est particulièrement accidenté
au passage de la vallée de Saint-Laurent. La branche sud,
partie de Stang-Vihan, passe à la chapelle Saint-Jean, où elle
est abandonnée sur environ 1 kilomètre . Ensuite, son trajet
devait se confondre à peu près avec le chemin vicinal mo­
derne qui atteint le laboratoire maritime de Concarneau en
longeant la chapelle de la Croix. En dehors des noms
caractérisliques qui jalonnent son parcours, comme Saint­
Laurent; Kerromen, en Ergué-Armel; Le Moustoir, en Saint­
Evarzec ; Saint-Laurent et Saint-Jean, en Beuzec-Conq; La
Croix, à Concarneau, on a rencontré aux abords de cette

-- 155
départ à Aquilonia, ils se montrent encore dans la motte du
Plessis - Quinquis près de Kerromen, au Mûr en Saint-

Evarzec, enfin SUl' la rive droite de l'anse Saint-Laurent.
D'autre part une meule à bras a été trouvée près de la chapelle
de la Croix.
Au delà de Concarneau, la voie se confond avec la G. C. 62
qui passe à Trégunc, Pont-Aven, Riec, Baye, et aboutit à
Quimperlé. A signaler, à 1 kilomètre au nord de Trégunc, le
camp de Kergunus, d'époque indécise, mais peut-être romain;
à 2 kilomètres à l'est du bourg, La Boixière. Enfin, un bas­
relief en bronze représentant une femme a été découvert près
de la ville de Pont-Aven (1).

Route de Kerrudulic-Lanriec à L'Eglise-Blanche et Loc­
Marzin. - Nous étudierons d'abord le tronçon rectiligne qui
unit Concarneau à L'Eglise-Blanche, en Bannalec, en se
détachant de la G. C. 62, .près du pont du Moros, en Lanriec.
et en s'identifiant complètement ensuite avec le réseau vicinal
moderne. Dans le nord de Trégunc, la voie passe auprès du
camp de Kervagueur et au village de Kerstrat ; en Nizon, elle
passe à 500 mètres au nord du village de Kervez où l'on a vu
des tuiles à rebord; près de L'Eglise-Blanche elle laisse, à
400 mètres au sud, les villages de Kergos et de Kerjean.
Ensuite, pendant 2 kilomètres, cette voie se confond avec la
grande voie stratégique d'Angers à Aquilonia. Elle s'en sépare
à Kerguillerm, passe à 800 mètres au sud de la chapelle de
Loc-Marzin, et elle paraît se terminer là.
Route d'Aquilonia à Bénodet (Poulker). Cette voie qui
s'identifie, sauf près de ses points de départ eL d'arrivée, avec
la route moderne de Quimper à Bénodet, quittait le Park-ar­
Groaz dans la direction du sud, à un carrefour en forme de
(i) Le Men, Statistique Monumentale, p. :1.39.

156
croix bien connu des archéolo"gues qui ont étudié les ves tiges
d'Aquilonia. Dans la descente en ligne droite sur le village de
Creac'h- ar-Guen, sur un parcours de l kilomètre, la voie est
très ravin ée. Elle atteint alors la route actu elle de Quimper à
Bénodet, avec laquelle elle paraît s'identifier complètement
sur une douzaine de kilomètres. si l'on en juge par les j alons
gallo-romains qui existent sur son parcours ou à son voisi­
nage. En Ergué-Armel, ves tiges rencontrés à Lesperbez,
Kernoter, Kerradenec, Toulven, etc ... ; en Bénodet, à Kerans­ coëL Il est probable que la voie romaine se séparait de la
route moderne à qu elques centaines de mètres au sud de ce
village, mais il es t difficile de dire exactement à qu el pa in L
Cependant, on remarqu e bientôt, en se dirigeant vers la mer,
à l'est de Bénodet, un vieux chemin rural qui passe au village
de Kerstrad et par où, de proche en proche, on arrive assez .
directement au village du Trez, voisin de celui du Poulker,
où existait une station gallo-romaine.
Route de Carhaix à Quimperlé. Cette voie, bien connu e,
quitte Carhaix par le sud, passe à la Métairie-Neuve, · en
Plouguer; fran chit le can al, passe à Trévéler en Motreff, au
bourg de Motreff, à 4 00 mètres à l'ouest du Buzit en Tréo­ ga l")., traverse la forêt de Conveau à 7 0 0 mètres à l'ouest du
Roc-de-la-Madeleine, à 4 00 mètres à l'ouest de la chapelle
Saint-Nicolas, à la chapelle de Boutihiry en Gourin, au
Saint, au Pont-Priant, à Lanvénégen, à Kernon , à Qu er­
rien, au Moustoir, au Guelvez en Qu errien, à Tréméven, et
atteint Quimperlé avec la G. C. 49 , après s'être identifiée pen­
dant une bonne partie de son parcours avec divers chemins
modernes.
Route de Carhaix à Is, par Saint-Goazec. Cette voie, qui
sort de Carhaix par le sud-ouest, constitue la voie de rive
gauche de l'Aulne, par Kastel-Spézet, Trévarez en Sainl-

- 157
Goazec, Laz . A l'ouest de ce bourg, elle se confond avec la
roule d'Alet à la pointe du Raz.
Rou{e de Carhaix à La Porte-Neuve. Cette voie, mainte-

nant bien connue, se sépare de la précédente au bourg de
Spézet, passe aux bourgs de Roudouallec, Scaël', Bannalec,
Riec, et aboutit à La Porte-Neuve, sur la rive droite de la
rivière du Belon. Elle est en grande partie fondue dans le
réseau des chemins modernes. Notons sur son passage des
traces de l'occupation romaine à Scaër, à Pennanrun, à La
Porte-Neuve en Riec, à la chapelle de Saint-Adrien, près de
Loge-Cabel en Scaër.
En terminant cetle longue énumération j e citerai, pour
mémoire, la route d'Alet à Carhaix qui passe à peine dan s le
coin nord-est dü territoire étudié dans ce mémoire. C'est par
erreur que, dans ma liste des voies romaines, j'ai rangé cette
route de civitas à civitas au nombre des routes vicinales, en
la qualifiant à tort de « route de Reginea à Vannes, avec
embranchement sur Carhaix» .

Quoique j'aie pu faire, d'ailleurs, ce travail demeure incom­
plet. Si les tracés que j'y ai indiqués, pour nos anciennes
voies, me parai ssent aussi exacts que possible,je ne dissimule
pas que d'autres parcours auraient peut-être autant de titres
à être décrits : telle voie rectiligne au sud de Rosporden,
telle autre au nord-ou est de Landudec, telle autre encore
unissant Tronoan à Penmarc'h, pour ne citer que les plus
apparentes, ont été provisoirement laissées de côté; c'est de
la prudence la plus élémentaire; j'aime mieux qu e cette
ébauche soit considérée comme perfectible que comme systé-

matlquement erronee,

-158

BIBLIOGRAPHIE
ABGRALL (le chanoine) . Voie romaine de Quimper à Tronoën
(Bulletin de la Société archéologique du Finistère, 1. XIX).
Etablissement gallo-romain du Grand-Ris (Bulletin
de l'A ssociation Bretonne, 1895) .
Etude de la voie romaine et du chemin de pèleri­
nage des Sept-Saints entre Quimper et Vannes (Bulletin de
l'Association Bretonne, 1905).
- J e n'ai cité de l'œ uvre pa tien te de n otre vénéré président
d'honneur que les trois ouvrages ci-dessus, parce qu'il faut
faire un choix, mais l'on trouvera beaucoup d"autres notes ou
renseignements utiles publiés sous son nom ou en collabo­
ration avec feu M. le chanoine Peyron, dans la collection du
Bulletin de la Société archéologique du Finistère et dans celle
du Bulletin diocésain d'histoire et d'archéologie, pour ne citer
que ceux-là .
CAYOT-DÉLANDRE . Le Mo rbihan, son histoire, ses monu­
ments, Vannes, J847 ' Ouvrage important, contenant beau­
coup de détails sur les, voies mmaines en p articulier.
DES JARD D.'\'S (E.). Géographie de la Gaule romaine, t. I.
Paris, 1876.
DESMARS (J.). Redon et ses environs, Redon, 1869. Petite
brochure de 170 pages publiée par un archéologue alors âgé
d'une vingtaine d'années et possédant déjil un bagage scienti­
fique très important. Son auteur, disparu prématurément. ya
fructueusement complété et raj euni l'œ uvre deCayot-Délandre .
DrzoT (le lieutenant) Rapport sur les f ouilles exécutées au
champ de manœuvres du 118' régiment d'infanterie (Bulletin
de la Société archéologique du Finistère, 1896). Travail com­
plétant h eureusement celui de Le Men sur le poste militaire
159 -
Du CHATELLIER (P .). Les époques préhistorique et gauloise
dans le Finistère, 2· édition, Quimper, 1907. Ouvrage classi­
que pour le Finistère, le plus complet des travaux d'ensemble
publiE\s sur ce département.
FLAGELLE. Notes archéologiques sur le département du
Finistère (Bulletin de la Société académique de Brest, 1876-77)'
Ce mémoire comprend beaucoup de bons renseignements
réunis par l'auteur et par Le Men.
HALLÉGUEN (D'). L'Armorique bretonne, t. 1. Paris, 186LJ.
Ouvrage connu, déjà ancien, un peu diffus, contenant un certain
nombre de bonnes pages, mais aussi quelques erreurs nota­
bles en ce qui concerne les traces de l'occupation romaine.
HA LNA DU FRETAY. Temples romains dans le Finistère
(Bulletin de la &pciété archéologique du F'inistère, 1894).
Mémoire . accompagné de plans, intéressant à consulter sur­
tou t pour les détails qu'il contient sur le monument romain

de Trougouzel, en Ploaré.
HARMOIS (A.-L.). Inventaire des découvertes archéologiques
du département des Cô tes-du-No rd, arrondissement de Guingamp
(Bulletin de la Société d'émulation des C6tes-du-Nord, 19II).
JULL1AN (C.). Histoire de la Gaule, Paris, 1908-1920.
KERVILER (EL DE) . EtL~de critique sur la géographie de la
presqu'île armoricaine au commencement et à la fin de l'nccu­
pation romaine (Bulletin de l'Association bretonne, I873).
Bonne synthèse. .
LA B O RDERIE (A. DE). Histoire de Bretagne, 1. l, I896.
LA MONNERAYE (Cn . DE). Géographie ancienne el historique de
la péninsule armoricaine (La Bretagne) (Bulletin de l'Asso­
ciation bretonne, 1883). Cette étude très consciencieuse occupe
les 292 pages dudit bulletin. '
LE CAR GUET (H. ). Etablissements romains de la rivière
.d'Audierne (Bulletin de la Société d'émulation des Côtes-du­
Nord, 1908). Bon travail donnant beaucoup de précisions et

160 -
LE MEN (R. - F.). Statistique monumentale du Finistère
(Epoque romaine) (Bulletin de la S ociété archéologique du Finis­
tère, t. II).
---- Fouilles d'un poste gallo-romain sur le Mont·
Fragy (même Bulletin, t. m ). Travail d'ensemble et étude de
détail très u liles à consulter tous deux.
PICQ UEN ARD (Dr CH.). L'occupation romaine dans le bassin de
l'Odet (Bulletin de la Société archéologique du Finistère, 1906) .
---- Recherc'hes sur le parcours de quelques voies
romaines dans la partie orientale de l'arrondissement de
Quimper (Revue de Bretagne, 1909) ,
POUCHOUS (l'abbé). Monographie de la paroisse de Plonévei­
Porzay (Bulletin de la S ociété archéologique du Finistère,
1894). Ouvrage posthume écrit par quel t,v' uD qui connais-
sait bien la paroisse. .
RO LLAND (l'abbé). Aqueduc romain de Carhaix (Bulletin de
la Société archéologique du Finistère, 1900) . Patiente recons­
titution très utile à consuller.
TOULUOUCHE. Histoire archéologique de l'époque gallo-ro­ maine de la ville de Rennes, Rennes et Paris, 1847.
VIA.UD-GR AND-MARAlS. Les maisons rouges, Nantes, 19°6.
Bonne synthèse de ce qu e l'on sait sur les « maisons rouges ))
réparties le long des ancienn es grand es roules .
D' CH.-A. PICQUENARD.

181 -
DEUXIÈME PARTIE

Table des Mémoires publiés en 1923

PA.GES
1. Quelques notes sur le célèbre centenaire Jean
Causeur, par DAlllEL BERNARD. . . . . . .. 3
II. Vieilles chansons bretonnes : II. La chanson de
Monsieur de Boisalain, par 1. LE GUENNEC . " 8
III. Archives du château de Kerjean-Mol . . . . .. 24
IV. L'expansion romaine dans le Sud-Ouest de l'Ar­
morique, par le D' PICQUENARD [1 planche]. 49, 124
V. Quatrième campagne de fouill es préhistoriques
dans le Finistère (1922), par l'abbé FAVRET, le

commandant BÉ:\'ARD, G. MONOD [7 planches]. 83
VI. Cinquantenaire de la Société archéologique du
Finistère. Discours prononcé li. la séance du
28 juin 1923 par H. WAQUET . . . . . : . '. 98
VII. Discours prononcé à la ca thédrale de Quimper le
lundi 9 juillet 1923 par Mg' DUPARC, évêque de
Quimper et de Léon . . . . . . . . . . . . 1 H
VIII. La Société archéologique et la préhistoire: Etude
rétrospective par H. LE CARGUET et le chanoine
ABGRALL.. . . .

161