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Bulletin SAF 1923


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Procès-Verbaux

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Société Archéologique du Finistère - SAF 1923 tome 50 - Procès-Verbaux

Séance du 25 Janvier i 923
Présidence de M. H. WAQUET, président.

M. le chanoine Abgrall, président d'honneur, assiste à
la séance.
Après avoir présenté à la Société ses vœux de nouvel
an, M. le Président communique ceux qu'il a reçus de la
Société de Tarn- et-Garonne. Conformément à une tradi­
tion crééA par M. le chanoine Pottier, qui fut membre
d'honneur de la . Société du Finistère, ces vœux sont
exprimés en élégants vers latins .
Sont reçus dans la Société: M. Théophile Geffroy,
notaire à Plouescat, -présenté par MM. le chanoine Abgrall
et Toulemont; M. Georges Jaouen, négociant à
Plouescat, présenté par M eil' Ql1éinnec et M.' François
Quéinnec ; M. A. Théven de Guéléran, de Plouescat,
présenté par MM. le docteur Carré et Toulemont; -
M. Gaston Chancerelle, de Douarnenez, présenté par
MM. Béléguic et Delécluse; Mm. Barillé, de Brest,
présentée par Mme Civel et M. le docteur Lagriffe ;
Mm. Canet de Quimper, présentée par MM. Antoine
Canet et le docteur Lagriffe; M. le docteur Auffret,
de Quimper, présenté par MM. le chanoine Abgrall et
le doct.eur Lagriffe; M. Léon Le Berre, directeur
de l'Union agricole, de Quimperlé, présenté par MM.
Waquet et Bernard.

Bellin, directeur honoraire de l'Enseignement secon­
daire, inspectem général de l'Jnstruction publique, offi-

cier de la Légion d'honneur. M. Bellin, qui avait éte
professeur au lycée de Brest, aimait beaucoup le Finis­
tère et suivait volontiers tous les travaux relatifs à son

passe.
M. le Président donne lecture d'une lettre par laquelle
M. le commandant Bénard lui a remis sa démission de
vice-président. Au scmtin secret qui succède immédia­
tement, M. le docteur Picquenard est élu vice-président
à - l'unanimité. moins une voix à M. le commandant
Devoir et un bulletin blanc.
M. le Président communique le programme du Congrès
des Sociétés Savantes, qui se tiendra cette année à Paris.
Les questions proposées, dont M. le Président donne
lecture, en insistant sur les principales, rentrent, pour le
plus grand nombre, dans le cadre de nos études.

M. le commandant Bénard devant donner une série
de quatre conférences avec projections, sur l'archéologie

préhistoriq ue, les dates en sont arrêtées, après discussion,
aux 24 février, 10, 17 et 24 mars, à 5 heures du soir. Les
frais en seront couverts par un droit de présence fixé à 4
francs pour les quatre séances. Ce droit, pour toute per­
sonne étrangère à la Société, sera portée à 5 francs.
M. le docteur Picquenard présente, sur les voies

romaines dans le Finistère, un mémoire qui répond jus-
tement à l'une des questions du Congrès des Sociétés
Savantes, introduction ' d'un travail plus complet que
publiera le bulletin.
M. le docteur Picquenard exhibe un curieux couteau
espagnol trouvé il y a quelques années au cours du

déblaiement des anciennes douves de Quimper, et deux
haches de pierre polie draguées dans l'anse de Toulven.

q uelq ues excursions archéologiques. Trois excursions
sont en projet: Pont-Croix, Briec et le Faouët. Des exp li-

cations complémentaires seront fournies à cet égard ulté-
rieurement.

M. l'abbé Pondaven, archiviste de l'Evêché de Quim-
per, a exprimé le désir, d'échanger le Bulletin d'histoire
et d'archéologie du diocèse de Quimper, avec celui de
notre Société. Cette demande est acceptée sans opposi­
tion. M . . le Docteur Picquenard propose en outre de
solliciter l'échange des deux bulletins pour une série
correspondante des années parues.
Lecture est donnée, sur la demande de l'auteur, d'une '
lettre adressée à M. le Président par M. Charbonnier et
protestant contre les manoeunes d'un artiste-peintre qui,
bien qu'étranger à l'étude des antiquités et de l'histoire
bretonne, intrigue néanmoins, aux dépens d'archéolo­
gues éprouvés, el au mépris des décisions du Conseil
général. pour se faire attribuer la conservation du musée
aJchéQlogique. Le musée ayant été fondé sur l'initia­
l+ve de la Société et entretenu en grande partie par les
don'ations de ses membres, l'assistance s'unit toute entière
à la protestation de M. Charbonnier. En conséquence,
il est décidé qu'une requête sera adressée à M. le Préfet
du Finistère et à M. le Directeur des Beaux Arts , sollici­
tant la nomination d'un candidat choisi parmi les trois
membres de la Société archéologique présentés officiel­
lement par le Conseil général et possédant, du resle, les
titres requis.
La séance est levée à 5 heures .
. Le Secrétaire,
M. LE DAULT.

Le Président,
. H. WAQUET.

Publications reçues:
Analecta Bollandiana. t. XI, fasc. III et IV) 192:Z.
Bulletin de l'Académie delphinale, 1 920- 1921.
Bulletin de la Société des A ntiquaires de l' Oues t,
3· trimestre de 1922.
Bulletin de la Société géologique de Bretagne, L. III.
ExtraiLs comprenant des études relatives au Miocène
moyen de Bretagne, par M. le Dr Picquenard et offerts
par l'auLeur.
Fm'nvannen, 1920.
Mémoires de l'A cadémie de Nîmes. t. XXXX, 1920
et 1921.
Répertoire d'art et d'archéologie, 1921. .
Revue de Saintonge et d'A unis, 1 922, 4" livraison.
. Smithsonian institution. Report on the r"ogres~ and
condition of the U. S. national Museum for the yeat'
ending June 30, 1[121.
Vie à la campagne, n° du 15 décembre 1922, Maisons
et meubles bretons. Don de M. le Dr Picquenard .

CHRONIQUE
Nous avons signalé ici, en son temps, le Memento des
sources hagiographiques de l' Histoire de Bretagne, publié en
1918 par M. l'abbé Duine dans le Bulletin de la Société
archéologique d)Ille-et- Vilaine. Le Xe siècle était la llmite
chronologique de cet inestimable livre dont l'auteur promet-

tait une continuation; cette continuation vient de nous être
fournie, un peu plus brève, sans doute, que nous ne l'atten­

VII .
connaissance approfondie du Moyen-âge breton: c'est le
Catalogue des sources hagiographiques pour l'histoire de

Bretagnejusqu'à lafin du XIIe siècle, qui porte le n° XVII
dans la série de La Bretagne et les pa.1Js celtiques (Paris,
Champion, in-So l.
Aux nombreuses et précises indications biograpbiques,
bibliographiques et critiques sur les personnages vénérés
comme saints, M. Duine ajoute d'importantes observations
sur la vie monastique et la culture intellectuelle à une
époque aussi polie et brillante à la fin qu'elle avait été
spmbre et agitée dans ses débuts. Comme noms in léressant
spécialement le Finistère notons ceux de l'abbé de Saint­ Gildas Félix, qui fit son apprentissage spirituel en prati­
quant l'érémitisme dans les rocbers d'Ouessant, de saint
Gourloé ou Urlou, premier abbé de Sainte-Croix de Quim­
perlé, de Jungomar, son successeur, de Mabbon, un évêque
de Léon qui, désireux de s'adonner à la vie contemplative,
mais ne se résignant pas à se séparer des reliques de saint
Pol Aurélien, trouva tout naturel de les introduire subrep­
ticement dans ses ba.gages quand il partit pour Fleury-sur­
Loire, _ enfin de Maurice de Loudéac, premier abbé de
l'abbaye de CarnoëL, laquelle prit de lui son nom.
C'est gràce à de consciencieuses et impartiales explora­ tions comme celles de M. Duine qu'on finira par voir un peu
clair dans la forêt obscure de cette hagiographie bretonne,
si féconde en curieux produits, mais où, jusqu'à présent,
trop de bons érudits se sont égarés. Le manque de critique,
malgré un grand zèle de travail, en a perdu quelques-uns,
une critique effrénée, systématique, a mis des œillères à
- quelques autres.

La meilleure peut-être, certainement la plus complète
étude qui ait été écrite sur le mobilier breton se trouve dans
un récent numéro de la revue littéraire La Vie à la Cam­
VIII

Un peu de bretonnerie naïve, à la parisienne, et aussi
quelques considérations fantaisistes sur l'histoire, le déparent
çà et là. Ce n'en est pas moins un répertoire riche en rensei­
gnements de toute espèce sur des objets très r echerchés,

passablement admirés, souvent jugés à tort et à travers.
Nous pouvons trouver que le Finistère n'y occupe pas toute
la place qu'il mérite. M. Maumené s'étant entouré surtout de
collaborateurs rencontrés dans le Morbihan et l'Ille-et­
Vilaine, ceux ~ ci, malgré leur compétence technique, ne
pouvaient pas le préserver de certains faux pas. Les
manoirs, notamment, sont mal choisis. Pourquoi le Hénant
de Névez, presque complètement refait, et pourquoi pas
Kergroadès ou Kerj ean, ou, aux portes de Quimper, les si
pittoresques gent.ilhommières de Coatbily et de La Forêt?
La partie relative au mobilier lui-même, c'est, du reste,
la principale prêtera moins à la critique. On y trouvera
nettement décrits les di vers types de lits, bahuts, armoires,
vaisseliers, buffets, etc., avec des renseignements sur les
transformations qu'ils ont subies au cours des siècles et que
de bonnes photographies font comprendre comme il faut.
Cette brochure est à recommander. On aimerait pouvoir
espérer qu'elle aidera, en justifiant l'attachement fier aux
traditions locales, à retarder la décadence d'une industrie
d'art qui fait honneur à la Bretagne.

Séance du 1 er Mars 1923
Présidence de M. H. WAQUET, président.
M. le chanoine Abgrall, président d'honneur, assiste
à la séance.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté
sans observations. Au sujet de la conservation du Musée
départemental, M. le PrésidenL fait savoir que la requête
adressée à M. le Préfet a obtenu pleine satisfaction.
C'est M. Waquet lui-même qui a éLé nommé conservatt\ur.
Celte nouvelle es t accueillie par les applaudissements et
félicitations de tous.
Sont reçus dans la Société : M. Eugène Boulay, phar­
macien à Moëlan, présenté par M. le chanoine Abgrall et
M. Barbe; M. l'abbé Le Beuz, recteur de Pluguffan,
présenté par MM. Abgrall et Le Guennec.
M.le Président annonce que M. le commandant Bénard,
frappé d'un deuil cruel, s'excuse de son absence et de la
nécessité où il s'est trouvé de remettre, à une date ulté­
rieure, la première des conférences annoncées. Celle-ci
est reportée au 10 mars.
Il est décidé, après discussion, que la séance normale
de mars, qui deyait avoir lieu le Jeudi-saint, serait
avancée d'un jour et aurait lieu le mercredi 28.
Une lettre de M. le Préfet informe la Société que l'in­
térêt du dolmen ou allée couverte dite de la barrière ou

suffisant à M. le Ministre de l'Instruction publique pour
en justifier le classement, lequel n'aurait pu être prononcé
. qu'à la suite d'une exprop riation . La Société s'étonne de ce
jugement sommaire qu'elle s'efforcera de faire réformer.
M. Charbonnier signale une trouvaille de monnaies
anciennes à Loc-Ronan, et rend hommage à la persévé­
rance et à l'érudition avec lesquelles M. Hémon, adjoiut­
maire de Locronan, s'intéresse à l'histoire de sa commune
et à la sauvegarde de ses édifices .
Une lettre de M. Romain-Desfossés, de Kerérault, en
Plougastel-Daoulas, décrit une galerie ou allée couverte
peu connue de la presqu'île de Kermorvan. Ce monu­
ment, déjà signalé par M. du Châtellier, présente sur
une de ses pierres quelques dessins nettement gravés,
g roupe de cupules et de rainures dont M. Romain-Desfossés
a dressé un relevé très précis. Des renseignements plus
détaillés seront donnés ulLérieurement.
La Société, qui fut fondée en 1878, atteint cette année
1923 son cinquantenaire. M. le Président propose d'orga­ niser, à cette occasion, une cérémonie commémorative
en juin ou juillel prochain. Le bureau sera chargé de
l'organiser avec le concours des membres de la Société
qui auraient quelques idées à lui soumettre.
M. le Dr Picquenard lit le second chapitre de son impor­
tante é lude sur l'occupation gallo-romaine dans l'Ouest
de l'Armorique.
M. le Préfet communiq ue une protestation de M. Bahon­
RauH, président de la Fédération des Syndicats d'Initia­
Li ve de Bretagne, contre le pillage, par les touristes, de
la chapelle de Saint-Jean, en Leuhan, et demande de lui
fou mir des renseignements sur l'intérêt de ce monument.
Par malheur cet.te chapelle, située dans les Montagnes
Noires, peu visitée, est à l'état de ruines et son mobilier
a comp~ètf@ent disparu.

M. le Président analyse la monographie consacrée à
Plouégat-Moysan par M. Quiniou. directeur de l'école
publique de cette commune, et membre de la Société.
M. Quiniou, qui se propose de publier cette étude. doit
être félicité pour le soin avec lequel)l a recueilli les
traditions de sa commune : manoirs, droits féodaux,
listes de recteurs et chapelains, vie publique avant la
Révolution, vie économique, folklore, etc.
M. Béléguic rDpporte qu'il y a environ 25 ans, on aurait
enterré dans le cimetière de Pont-Croix, non loin du
. chevet de l'église, un certain nombre d'anciennes sLatues
de bois qui furent remplacées par des pliUres modernes
sans intérêt.
La Société accueille avec sympathie la r éorganisation,
annoncée par M. Plateau, de la Société « les Amis des Arts »,
qui fut florissante à Quimper avant 1914.
M. Waquet présente un buste en · bronze de Th. de
La Villemarqué, l'auteur du Barzaz - Breiz, ancien
président de la Société archéologiq ue. Ce buste, corlfec­
tionné en 1896, sera placé désormais dans la salle des
séances, ainsi que le buste de Luzel et le médaillon de
M. le chanoine Abgrall. Une démarche sera faite auprès
de la famUIe du Châlellier pour obtenir le portrait de
M. Paul du Châtellier.

M. Guyomar, négociant à Landerneau, communiqu~ le
dessin d'un e inscription lapidaire datée de 1622, r61 evée
sur le moulin seigneurial de Rouazle, en Dirinon. Cette
inscription, d'une certaine recherche, par les ornements
et ligatures des lettres, entoure un écusson à trois mer-
lettes, armoiries de la famille de Rouazle. .
La séance est levée à 4 heures un quart.
Le Secrétaire,
M. LE DAULT.
Le P,"ésident,

XII

Annexe au Procès-Verbal

LA REFORMATION DE LA NOBLESSE EN 1 668
EN BRETAGNE
M. de La Rogerie a r endu à l'histoire sociale un éminent
service en consacrant à la Réformation de la noblesse en
Bretagne, dans le r écent volume de la Société d'histoire et
d'archéologie, un solide et instructif mémoire. En effet, la
Réformation de la noblesse, c'est-à-dire. en somme, la

chasse aux faux nobles, fut dan s notr e province, en 1668-
-1.671, une opération administrative de portée d'autant plus
considérable que, contrairement à ce qui arrivait de temps
. en temps dan s les pays d'élection, les nobles bretons n'a·
vaient pas cou Lume de voir vérifier leurs droits et titres par
les agents de la fiscalité r oyale. Aussi. quand, en 1 665, Louis
XIV, sans doute à l'instigation de Colbert, entr eprit de faire
r estituer au trésor les contribuables évadés, l'émotion fut
vive. Il est vrai qu'elle r esta impuissante, car les temps
étaient enfin venus où il n'y avait qu'à obéir. La vérification
s'accomplit et il en résulta de sérieuses conséquences que
M. de La Rogerie a parfaitement mises en lumièr e.
L'exercice de certaines fonctions procurant des privilèges

personnels aux titulaires, il suffisait que, dans une famille
bourgeoise, cet exercice se continuât durant trois ou quatre
générations successives pour que le privilège, semblant
héréditaire, semblât donc né de la noblesse. Les « gentils­ hommes d'acquiescemen t » ainsi créés, descendant parfois
de cadets nobles qui avaient perdu leurs titres, formaient
une classe bâtarde, sorte de « gentry », dans les rangs de
laquelle les commissaires de la Réformation firent de larges
et sombres coupes .
Il y eut deux groupes de victimes : les « désistés» et les
« débouLés ».
XIII
Les « désistés» furent particulièrement nombreux à Mor­
laix et à Saint-Malo, villes pleines de cadets qui se consa­
Cl'aienL au commerce maritime et colonial. Les uns préfé­
raient aux privilèges nobiliaires les profits de leur métier.
Les autres et c'est le cas de presque tous les désistés
mùrlaisiens ,ne possédant que des biens mobiliers ou des
immeubles urbains, se trouvaient bors d'état de satisfaire à
l'une des conditions slipulèes par les réformateurs: la pro­
duction de partages nobles avec avantage des 2/3 pour l'aîné.
Ils renoncèrent à la qualité d'écuyer qu'ils avaient sponta­
nément prise ou s'étaient laissé attribuer dans des actes
publics. .
Les gens qui auraient dû se désister et ne le firent pas
furent « déboutés ». Ce désagrément échut à tou~ les com­
merçants, même aux verriers, même à ceux que devait pré­
server la coutume, si favorable au commerce de mer. C'est
que l'opération était menée par des parlementaires, lesqueli'
méprisaient profondément tout ce qui sentait la «marchan­
dise ». Les marchands hretons, pour l'immense majorité,
n'étaient pas de gros personnages; à Morlaix, ils n'avaient
ordinairement qu'un domestique et ce dernier remplissait

en outre l'office de garçon de boutique. Mais il existait des
gentilshommes encore moins opulents: ils végétaient comme
procureurs (c'est-à-dire avoués), commis dans les fermes,
aubergistes, voire simples ouvriers. La pauvreté a toujours
été un péché grave. Suivant une vieille tradition bretonne,
elle ne pouvait qu' «endormir >.' la noblesse, non la détruire,
les privilèges cessant seulement d'être exercés. Mais les
commissaires réformateurs n'admettaient pas le cas de la
« noblesse dormante ». D'autre part, la dérogeance ou
exclusion temporaire était inconnue dans la province. D'où
ce résultat rigoureux: les familles pauvres se trouvèrent
exclues sans phrases et pour toujours. On ne dispensa même
pas leur indigence du paiement de l'amende de 300 livres.
A l'exception de quelques criantes injustices, du reste
strictement légales, la plupart des déboutements furent
XIV
familles s'étaient désistées ; 2.4066 furent maintenues. Dans
la suite, plusieurs Il désistés ») et « déboutés» r éussirent
par divers moyens à r econquérir la place qu'ils avaient
perdue : ils achetaient des letttes de noblesse ou quelqu'une
de ces charges anoblis san L es qu'un pouvoir touj ours à court
d'argent ne cessaiL de proposer à leur esprit d'économie. La
Réformation, effectuée de :1668 à 1671, avait provoqué un
mouvement social qui se prolongea durant plus d'un demi­
siècle.
Elle eut d'autres conséquences, plus profondes et plus
gra ves: confirmation solennelle des droits des « maintenus»
et, par conLre-coup, chez ceux-ci, suivant les tempéraments,
tantôt exaltation d'un fier sentiment du devoir de race, tan-
tôt surexcitation néfaste d'une vanité sotte; disparition
des « gentilshommes par acquiescement» ; impossibilité
pour les c( maintenus» de s'adonner à aucun commerce; -
abandon des offices de judicature, non seulement dans les
cours seigneuriales, mais encore dans les sénéchaussées
royales et cours assimilées. Tandis qu'avant 1668, à Morlaix,
les juges-consuls portaient les noms de vieilles familles
nobles du pays, au XVIIIe siècle ils appartiennent à des

familles récentes, généralement étrangères à là Bretagne.
En dehors des charges parlementaires, très malaisément
accessibles) deux carrièr es seules restaient ouvertes aux
gentilshommes : l'Eglise, l'Armee. Quiconque ne s'y enga­
geait pas devait vivre sur ses terres, « vivre noblement ».
Ce fut au XVIIIe siècle, remarque finement M. de La Rogerie,
que ces mots commencèrent à signifier « vivre sans rien
faire» .
Tout compte fait, ce fut un malheur. La noblesse, paraly­
sée, tenue plus que jamais à l'écart du, res te de la nation,
essaya de compenser son impuissance par une aggravation
du régime seigneurial (1), pêlr un e affirmation plus forte et
( :1) H. Sée, dans Annales de Bretagne, t. XXII, 1907, p. 674 ~t suiv.
Cf. J. de La M onneraye, Le régime féo dal dans le lrlaine au XYlUO

plus exclusive de ses privilèges. Ce Qu'on lui laissait, elle
finit par le vouloir pour elle seule : au mois de mai 1781 les
roturiers se virent presque complètement interdits les grades
de l'armée. C'était grave. Le vieux principe de l'équilibre
des classes, qui avait contribué à la force de l'ancienne
société française, se brisait . La Réformation de la no­
blesse avait sans douLe procuré au roi quelques ressources
- hélas, pas pour longtemps ; exécutée maladroitement,
elle avait été funeste à la France. M. de La Rogerie nous
fournit lui-même d'excellents arguments pour nous faire
porter un jugement devant lequel, pour sa part, il hésite :
les commissaires de 1668-1671, par leurs préjugés, leur pré­
cision trop absolue de doctrinaires, préparèrent à leur façon
le grand bouleversement où devait périr l'ancien régime.
H. WAQUET.

LES POTERIES D'ERGUE-GABERIC

Dans l'aveu fourni en 1493 par Isabelle de Lesmaés, veuve
~ de Canevet de Kerfors, pour Charles de Kel'fors, son fils
ainé, nous lisons: « item une migne [min e] de terre de
laquelle on fait des potz, affermée anciennement aux potiers
qui la tiennent, sçavoir : Jehan Le Dourgar, Jehan Guézen­
nec, Geffroy Poupon et Guion Le Baelegou, la somme de
dix livres monnoie par chacun an, a esLre poyéz aud. terme
de la Sainct-Michel. »
En 1634, « la poterie dudict Ergué affermée à Vincent
Legall et Yvon Le Galland pour poyer par an quarante-huit
lIvres thournois et une eharge de potz.»
En 1652, dans un aveu fourni par Guy Autret, sieur de
Missirien, pour Lesergué, un paragraphe concernant cet
objet dit : « deux parées de terre froides ou grandes garen-

XVI

potz, affermées à plusieurs particuliers et pouvant valoir
communes années cent livres et six charges de potz. » (1)
Dans les aveux suivants, il n'est plus fait mention de rede­ vance en pots ni même de terre à poterie. Il est donc vrai­
semblable que les fabriques avaient cessé d'exister à partir
de la seconde moitié du XVIIe siècle, ou bien que les potiers
avaient transporté leur industrie ailleurs, peut-être même à
Locmaria, quoique les notices consacrées à la faïencerie de
Quimper (2) ne fassent point mention d'établissement anté­
rieur à celui qui fut créé en 1690 par Jean-Baptiste Bousquet.
Il est possible que les tronçons de tuyaux de canalisation
découverls en 1889, prés du manoir de Kerfors, aient été
confectionnés par les potiers d'Ergué-Gabéric (3). L'endroit
où ils furent mis à jour, Parc-al-Lan, était habité, en 1498,
par l'un des potiers mentionnés dans l'aveu de 1493, Geffroy
Le Poupon.
Nous ne possédons actuellement aucun autre détail sur
cette fabrique de poterie; r emarquons cependant que tous
les potiers mentionnés dans les aveux de 1493 et de 1634 sont
des Bas-Bretons ; il n'est donc pas juste de dire que l'indus­ trie de la poterie a été introduite en Basse-Bretagne par des
étrangers.
DANIEL BERNARD .
(:1.) Archives de la Loire-Inlérieure, B. 20:1.2-20:1.3_
(2) Le M en, La manufacture de faïence de Quimper (Bull. Soc. Arch.
du Finistère, III, 35). Le Breton, Les faïences de Q uimper et les
faïences de Rouen, 1890. Les poteries de Locmaria (Echo de M orlaix,
3·7 octobre 1874).
(il) Cf. Bulletin 1,889, p. VI et LXIV.

Séance du 28 Mars 1923

Présidence de M. H. WAQUET, président.
Le procès-verbal de la prérédente séance est lu et adopté
sans observations.
Se référant au dernier paragraphe du procès-verbal de
la séance du 25 janvier , paragraphe relatif à la conserva­
tion du Musée archéologique, M.le Président fait observer
que, d'après les explica tions qui lui ont été fournies, il
n'y avait d'intrigues de la part d'aucun artiste-peintre;
les démarches qui, dan s les conditions où elles se produi-
. saient, apparaissaient comme des manœuvres dont la
Société pouvait s'émouvoir, résultaient tout simplement
d'un malentendu.
Sont reçus dans la Société: M. Layrle, contrôleur de la
marine en retraite, présenté par M. Waquet et Mme Pavil­
Ion; M. Quillien, deQuimper, présen té parM.Waquet
et M'II' Le Bihan; M . . le Dr Jean Pm'quis, médecin à
Tours, présenté par MM. de Coataudon et Le Guennec;
- M. Julien Guyomar, chirurgien-dpntiste à Morlaix,
présenté par MM . Heuzé et Le Guennec ; M. Eugène
Corgne, professeur au lycée de Pontivy, présenté par
MM. Waquet et Le Goaziou ; Mme Sauvage, institutrice
à Douarnenez, présentée par M'Il" Cornic et Cotonnec ;
- Me Ile Pierre, instilutrice publique à Poullan, présentée
par Melles Cornic et Coton nec ; M. Le Pen nee, conserva­
teur des hypothèques à Quimper, présenté par MM. le

XVIII
chanoine Abgrall et J éhannin ; M elle Germaine Le Chat,
de Quimper, présentée par M. Plateau eL M 'Jle Alavoine.
Le classement du dolm en de Keravel prés de SainL-Pol,

qui nécessiterait une expropriation. n'a pu être obtenu de
l'administration des Beaux-Arts. Une tentative pour faire
étudier l'affaire de plus près sera faite en liaison avec le

groupe d'Etudes préhistoriques de Penmarc'h.
En revanche, divers monuments mégalithiques ont pu
être classés dans les communes de Plomeur et de Poullan,
grâce au zèle et à l'initiative de notre confrère M. Monot,
de Pont-l'Abbé.
M. le PrésidenL signale le fait que des troncs d'ifs ont
été découverts par les dernières grandes marées sur la
plage de Trezmalaouen (baie de Douarnenez), ces troncs,
témoignent du boisement ancien d'une région actuelle­ ment submergée. M. De Lécluse déclare avoir trouvé des
. troncs d'arbres encore munis de leurs racines; M elle Her­
land en signale également dans la baie de La Forèt. Des

spécimens analogues, recueillis il y a quelques années,
figurent au Musée archéologique .
M. le recteur de Tréboul appelle l'attention de la Société
sur la chapelle Saint-Jean de Tréboul, qu'il désirerait
voir classée et restaurée. Un vœu est exprimé en ce sens,
au moins pour le clocher.
M. le D' Picquenard termine son exposé sur l'expansion
gallo-romaine en Armorique. Une carte très claire per­
met de suivre aisément cet exposé.
M. le Président félicite M. le Dr Picquenard de ce
sérieux Lravail, fruit de longues recherches personnelles.
Il fait remarquer l'intérêt qu'il y aurait à fixer l'impor­ tance relative de toutes ces voies et à en tracer lé réseau
comple t. Douze d'entre elles rayonnent autour de Civitas
Aquilonia (Locmaria-Quimper) qui a pu être le chef-lieu
XIX

M. Le Guennoc présente une vie latine de Saint-Francois

imprimée en 1575 au couvent des Récollets de Cuburien
près de Morlaix. On ne connaît actuellement que 5 ouvra­
ges sortis de cet atelier; deux sont perdus, et, des trois
qui ont survécu, celui-ci doit être le premier en date. Il se
compose de 102 feuillets chiffrés à la main, d'une impres­ sion nette et régulière, et porte au-dessous du titre une
gra vure su r boi s rep résen tant Sain t-Françoi s qui reçoit les
stigmates.

M. le Président indique l'existence aux Archives du
Finistère d'une édition d'Alain Bouchard. dalant de 1540.
M. Miroux, de Guerlesquin, annonce qu'il a découvert

dans cette commune, au lieu dit Arc'hastel, une motte
féodale où l'on peut reconnaître les restes d'un château
circulaire avec murailles épaisses de 4 mètres et entou-

rées de douves très profondes. Elles doivent marquer
l'emplacement du château de Kerrolland, qui, au XVIIe siè­
cle, était déjà détruit.
D'autre part, M. Miroux signale la trouvaille au lieu de
Crechquivigen en Guerlesquin, d'une pièce d'or à l'effi­
gie du roi Sébastien de Portugal qui vivait vers 1578, et
l'e xistence, contre les halles de Guerlesquin, d'une pierre
ayant l'apparence d'un lech, q ai semble avoir été le sup-
. port d'une mesure à grains disparue sous la Révolution.
M. le Président, en présentant le récent ouvrage Les
noms de lieu de la France, publié par les élèves d'Au­
guste Longrio n. montre par quelques exemples l'impor­
tance de ce geure d'études pour l'histoire .

La séance est levée à 4 heures.
La Secrétaire,
M. BABLET.
Le Président,

Publications recues :

Archives historiques du département de la Gù'onde,
t. LIV, 1921-1922. (La Fronde à Bordeaux).
Bollettino della Società piemontese di Ar·cheologia .

e Belle-Arti, 1922, n° 1-4.
Bulletin archéologique du Comité des travaux histo­
riques, 1921.
Bulletin diocésain d'histoire et d'archéologie du dio-
cèse de Quimper, n° 1 : Janvier 1923; n" 2 : Mars-A vril
1923.
Bulletin et Mémoires de la Société archéologique
d'Ille-et- Vilaine, tome XLIX, 1922.
Bulletin de la Société géologique et minéralogique de
Bretagne, 1922, fase. 2. '

Bulletin de la Société polymathique du Morbihan.
1922.
Bulletin de la Société archéologique de Nantes et de
la Loire-inf érieure, ]921.
Bulletin de la Soci'été historique et archéologique de
l'Orne, 1. XLI, 4" bulletin, octobre 1922.
Bulletin de la Société Neuchâteloise de géographie,
t. XXXI, 1922.

Fornvannen... f?'an K,.. Higtorie och A ntikvitets
Akademien, Slockholm, 1921.

Revue Mabillon, Janvier 1923.
Revue de Saintonge et et d'Aunis, 1923,5° livraison.
Smithsonian institution. Report on the progress and
condition of the U. S, National Museum for the year
ending june 30, 1922. Publications 2644, 2646, 2647,
2648.

xxi

OHRONIQ'UE
Une mesure très sage et digne de louange a été prise

par le Conseil municipal de Scrignac, Il a remis au Musée
départemental breton, à Quimper. d'anciennes statues de bois
et de pierre qui ne pouvait plus trouver place dans aucun
édifice communal. Ainsi seront enfin sauvées et convenable­
ment mises en valeur des œuvres intéressantes que menaçait
tôt ou tard, ou bien une destruction certaine ou, ce qui eût
été pis peut·être, une acquisition avidemment ménagée par
un amateur sans scrupules en vue' d'un transport lointain.
Ces statues elles sont au nombre deneuf proviennent
de deux vieilles chapelles désaffectées depuis longtemps;
l'une, celle de Saint-Isidore, n'existe plus; l'autre, celle de
Coatquéau. tombe lentement, irrémédiablement, en ruines.
La chapelle Saint-Isidore n'a fourni qu'une seule statue,
représentant son saint patron, protecteur traditionnel des
bons travailleurs de la terre Les autres viennent de Coat­
quéau, qui fut jadis, ainsi que Bolazec, une tréve de la forte
paroisse de Scrignac. Toutes ont leur prix, à cause, soit de
leur beauté propre, soit de diverses particularités, telles que
les façons des costumes. Elles remontent environ au milieu
du XVIe siécle et constituent un bel ensemble, très expressif
de ce fuL l'art rustique en Haute-Cornouaille durant une
époque de propérité.
Le don de la municipalité de Scrignac, qui sera rappelé
aux visiteurs du Musée par une pancarte spéciale, honore
grandement ceux qui l'ont faiL décider. Un tel geste doit
provoquer l'imitation. Sans doute, la vraie place des œuvres
d'art est dans l'édifice même pour lequel elles ont été exécu­
tées ; mais, quand, par malheur, cet édifice disparait on
cesse d'offrir les conditions nécessaires de sûre conserva-

tion, il ne faut pas, elles, les laisser périr. A Quimper, un

XXiI
s'y trouveront en bonne compagnie. Nulle part l'industrie et
l'art des anciens habitants du Finistère ne sont mieux repré­
sentés, par un plus grand nombre de monuments de toutes
sortes, quelques-uns vraiment admirables, tous évocateurs.

Par un arrêté en date du 9 mars 1.923, M. le Ministre de
l'Instruction Publique et des Beaux-Arts a classé parmi les
sites et monument.s naturels de caractère artistique 13 par­
celles du plan cadastral de la commune de Gouesnach, l..de

. la commune de Bénodet, 6 de la commune de Plomelin,
toutes en bordure de l'Odet. Le 1

Août 1922 avait été classé
le domaine de Locquéran situé en Plouhinec, en face
d'Audierne; ce domaine, où a éte créé de toutes pièces il y a
une trentaine d'années un magnifique bois de pins, a été
acquis par la commune d'Audierne , qui le laisse ouvert aux
promeneurs.
Ont été dernièrement classés parmi les monuments histo-

nques ;
Les trois menhirs de Kerfland, en Plomeur (arrêté du
3 Mars 1.923).

Le menhir de Lanvenaël, en Plomeur (arrêtè du 3 Mars 1923)

Le menhir de Lehan, en Treffiagat (arrêté du 3 Mars 1923)
Le menhir de Quélern, en Treffiagat (arrêLé du 6 Mars 1923)
Le dolmen arc-bouté de Parc-ar-C'horq, en Poullan (arrêté
du 6 Mars 1923). .
Le menhir de Tréota, en Poullan (arrêté du 6 Mars 1923) .
Une bande de terrain de 2 à 3 mètres de largeur est éga­
lement classée autour de chacun de ces monuments. .
L'enceinte fortifiée du château de Brest et les façades de
la caserne de Plougastel, située dans cette enceinte (arrêté
du 28 Mars 1.923).

Le Bulletin diocésain d'histoire et d'archéologie, sous l'éru-

dite direction de M. Pondaven, continue la série des Notices

XXIII

sur les paroisses entreprise par M. Peyron; elle en est main­
tenant à Locmaria-Plouzané. Les deux derniers numéros
que nous ayons reçus comprennent, en outre, les articles

suivants: Jourdan de La Passardière, A propos duCartulaire
de Landévennec; G. Ponda ven, Les calendriers des dio.cèses
de Léon et de Cornouaille; Abbè Monfort, Pleyben. Con­
tribution à son histoire rquelques documents des archives
paroissiales 1; Abbé Saluden, Un curé constitutionnel, Emma­
nuel Pillet, curé de Landerneau (1858-1836) ; P . Peyron,
Manuscrit de M. Boissière.

Les noms de lieux constituent de vrais documents d'histoire

que les érudits qui s'occupent des périodes anciennes ont
fréquemment profit à consulter. Ils sonl d'une consullation
très délicate, car l'apparence fait illusion sur la signification
réelle que, seule, la connaissance des lois philologiques per­ met de discerner. Ce que l'intrépide imagina lion de certaines
gens a parfois proposé en ces matières est presque incroya-

ble de comique. Heureusement, au moins en ce qui concerne
la France, nous aurons désormais la chance de posséder un
abondant et savant répertoire, gràce au soin avec lequel
deux anciens élèves de l'illustre Auguste Longnon ont rédigé
et publié les notes de leur maître.
Les noms de lieux de la France, leur origine, leurs signijica­
tians, leurs transformations (Paris. Champion,1.920-1 922, in-8°),
ce répertoire comprend déjà deux fascicules en tout 336
pages qui sont ceux qui intéressent le plus la Bretagne
puisqu'ils contiennent les articles relatifs aux noms d'origine

gauloise, romaine et bretonne.
Veut-on un exemple des renseignements que les noms de
lieux peuvent fournir? Que l'on considère les noms d'Exmes
(Orne), à l'époque mérovingienne Oxma, d'Quimes (Indre­
et-Loire), auxosiècle Oximensis villa,deHùmes (Haute-Marne),
que Flodoard, au X' siècle, appelle Isma et de Hiesmes, nom

porté jusqu'à la révolution par Villers-le-Morhiers (Eure-et-

XXIV

Loir), qui représente un O:x:imas mérovingien. Tous ces mots
se rattachent au mot Osismii, désignant jusqu'au v' siècle
de notre ère le peuple qui occupait presque toute.la surface
du Finistère. Il semble évident que des familles de ce peuple,
au moment des grandes migrations qui marquèrent la fin de
l'empire d'Occident, émigrèrent par groupes et fondèrent
des villages au loin. . .
Les villages des Osismes fugitifs se trouvent, sauf Hùmes,
dans la région intermédiaire entre la frontière bretonne et
la vallée de la Seine. C'est dans la même région, et en fran­
chissant un peu la Loire au sud de Nantes, que l'on compte
aussi le plus de Mortagne ou Mortain. Ces lieux, que les
documents du moyen âge appellent Mauritania, ont été, selon
toute apparence, peuplés par des Maures dont il y avait au
début du V· siècle d'importants contingents en Armorique,
dans les ciLés des Osismes et des Venètes. Eux aussi, comme
la population civile et indigène des Osismes, ont dù fuir
devant des envahisseurs. Saxons ou Bretons? on ne saurait
décider, mais pourquoi ne seraient-ce pas les Bretons? La
Borderie, dans son épopée, a certainement trop exalté leurs
mœurs pacifiques. Si, réellement, ils n'ont fait violence à
personne. ils ont pu cependan t exproprier, expulser en masse
ce que la terreur des Saxons avait. laissé de monde dans la
péninsule. Quoi qu'il en soit de ce point particulier, le dépla­
cement des Osismes et des Maures reste évident et c'est un
fait qu'établit l'étude des noms de lieux.

Seance du 26 Avril 1923

Présidence de 1\1. H. WAQUET, président.

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adop té
sans observation.
Sont r eçus dans la Société : M. et M m. Raphaël Bélég uic,
de Douarnenez , présentés par M M. Béléguic et Emm. De
Lécluse ; M eIl' Lesage, professem de sciences au lycée
Brizeux à Quimper, présentéo par M eIl" Pari sot et Evrard;
- M. Largillière, avocat à Beauvais, présenté par MM.
W aquet et Le Guennec ; M. Jean Vérant, notaire à
Morlaix, présenté par MM. Guiomar et Le Guennec ; -
M. Drillien, cour lier mari lime à Quim per , présenté par
MM. Béléguic et le commandant Bénard .
M. le D" Lagriffe exhibe un ouvrage italien imprimé au
XVIe siècle, orn é de gravures sur bois et relié sur pm'che-

A prQ Pos des Noms de lieux de la France d'A. Lon­
gnon, M. le Président insiste sur l'utilité qu'il y aurait à
entreprendre dans notre région un e étude des noms de
lieux avec leur orig ine, leur significa tion, leurs transfor­
mations. NoIre confrère M. Daniel Bernard prépare un
répertoire des noms de lieux du Cap-Sizun. M. l'abbé
Pérennès s'occupe spécialement des noms portés sur les
vieilles cartes marines. M. F. Gourvil a déjà publié quel­
qu es notes sur la toponymie de la Basse-Bretagne.
M: le commandant Bénard annonce que M. le D' Capi-
XXVI

tan viendra dans le courant de mai voir le dolmen de
Keravel près Saint-Pol-de-Léon dans le but de faire
aboutit' le classement de ce monument.
Jusqu'à présent, les membres de notre Société enri­
chissaient de leurs trouvailles le Musée départemental
d'archéologie. Après accord avec le bureau du Groupefinis-

té rien d'Etudes préhistoriques, la Société archéologique
engage ses membres à remettre, à l'avenir, au musée de
Penmarc'h les objets appartenant à l'époque préhistori­
que, à cette condition que tous les objets d'époque
romaine, médiévale et moderne, découverts par des mem-

bres du Groupe d'Etudes préhistoriques, seront, dans les
mêmes conditions, remis à la. Société pour le Musée
départementaL
Les conférences de M. le commandant Bénard ont
obtenu un légitime succès, dû à la grande compétence
du conférencier et à la clarté avec laquelle il a su exposer
des sujets parfois assez complexes. M. le Président lui
exprime la reconnaissance de la Société.
M. Béléguic demande la publication des tableau x: dres­
sés par M. le commandant Bénard pour ces conférences,
Il est décidé que ces tableaux figureront comme supplé­
ment dans notre bulletin.
L'excursion organisée dans la région de Pont-Croix
n'a pu avoir lieu par suite du mauvais temps. Elle sera
reportée au lundi de la Pentecôte.
M. le Président lit une requête adressée par le bureau
à M. le Préfet avec prière de la transmettre à M. le
Directeur des Beaux-Arts, en vue de la mise en valeur de
la courtine des anciens remparts de Quimper, située en
bordure du square dit de Kerguélen, courtine aujourd'hui
fâcheusement dissimulee .

La Sociéte Jersiaise se propose de célébrer le cinquan­

XXVII
convie à assister aux réunions et fêles qui auront lieu à
cette occasion.
M. le Président présente une Bibliographie de la Révo­
lution dans le Finistère de M. Bernard. Cette bibliogra-

phie, qui mentionne près de 350 ouvrages, articles ou
brochures, est d'nn grand intérêt prat.ique. Elle paraîtra
au Bulletin.
Lecture est donnée d'une note de M. Le Guennec relati ve
au donateur du vitrail de Saint Exupère, provenétnt de
Dinéault et placé au Musée départemental. Les recherches
sagaces de M. Le Guennec lui ont permis d'identifier le
seigneur donateur qui figur e lui-même au vitrail.
M. le Président préseute l'Histoi1'e anecdotique de la
ville de Brest que vient de publier M. Louis Delourmel ;
ce volume se recommande par le grand intérêt du sujet
et la bonne documentation de l'auteur.
Les membres présents examinent avec intérêt une
peinture à l'huile de notre confrère M. Plateau représen­
tant la chapelle de Saint Jean, en Tréboul, dont le classe­
ment partiel sera demandé.
M. le commandant Bénard fait savoir que l'entrée du
musée de Penmarc'h sera gratuite pour les membres de
la Société arc~éologique, sur présentation de leur carte.
La séance est levée vers 4 heures.
Le Secrétaire,
L. OGÈS.

Le Président,

Nombr!'de So ciétaires
au 1

Janvier 1923 :
325
Société Archéologique du Finistère
Exercice financier 1922

RECETTES
Cotisation des Sociétaires . .......... ... ... . . ; ..
Subvention du département . ..... . : ........... .
InLér êts des bons de la Défense Nationale .... .
Intér êts du titre de r ente . . .. .. . .. ............ .
Intérêts du titre de l'emprunt 6

Intérêts du livret de Caisse d'Epargne . ..... . . .
VenLe des collections, bulletins, carlulaires . . : ..
Produit des conférences de M. Waquet ..... .. . .
Produit des Excursions ..................... , .. .

T OTAL ..... . ..... .

DEPENSES
Impression du Bulletin . .. ... ...... .. ........... .
Clichés et impressions di verses . .. .. . .. . ... ... .
Frais de recouvrements, Hm bres, ports ........ .
Brochage du Bulletin .. ... .................. . . .
Préparation de la salle des séances ............ .
É trennes el pourboires ... . .... ' " ............ .
Honoraires du trésorier .... . .. ...... .......... .
du sous-biblioth écaire ............ .. .
Dépenses diverses (papier, ficelle fiches, pour
classement coliectiC)lls) .................... .
Facture S ud -Finistère-Electrique .............. .
Facture Le Grand ... ........... . .............. .
Facture Naëlou ... .......... .. .......... '" ... .
TOTAL ........... .
Report du toL al des r ecettes ....... .
Dépenses d'autre part. ... .
Excéden t de recettes ........ .
AcUf au 31 décembre 1 922 :
Livret de Caisse d'Epargne ... ...... " ... , ..... .
Titre de l'en Le 3 0/0 ' . .
Bons de la Défense Nationale . . ............... .
Titre de l'emprunt 6

Espèces ....................................... .
TOTAL ..... . ...
L'aclif au 31 décembre 1 921 était de ........... .
L'acLif au 31 décembre 1922 est de ........... , ..
4.633 50
500 »

353 »
124 50
241 »
5.963 80
1], .058 50
194 50
97 80

100 »
60 )l
49 90
93 15
92 25
7 50
4.904 95
5.963 80
4.904 95
78 85

500 »
500 »
1. 000 »
112 68
2.130 68
2.051 83
2. 130 68
Différ ence égale à l'excédent de r ecette . ........ 78 85
Le Trésorier : L. LE GUENNEC.
Vu eL approuvé par les Menibres de la Commission de
comptabilité.
De LAGRIFFE, F. CHAUSSEPIED, F . PLATEAU .

Seance du 31 Ma.i 1923
Présidence de M. H. WAQUET, président.

Le procès-verbal de la dernière séaIice esllu et adopté
sans observations.
M. le Président rappelle qu'il ex.iste une carte de
membre de la Société archéologique du Finistère, el que'

cette carte donne droit, notamment, à l'entrée gratuite
dans les musées archéologiques de Quimper et de Pen­
marc'h. Les sociétaires qui ne pOSSéderaient pas cette
carte peu vent la demander à M. Le Guennec, 37, rue
Keréon, à Quimper.
Pour,la première fois, depuis cinq ans, notre budget se
chiffre par un léger excédent. M.le Président en exprime
sa satisfaction et félicite M. Le Guennec de sa bonne
gestion financière. .
Sont reçus dans la Société: M. J. Guéguen, recteur de
Lanneufret, présenté par MM. le chanoine Abgrall et
l'abbé Calvez ; M. René Simottel, de Brest, présenté
par MM. de Lécluse et Quillien ; M. B. Le Bars, pro-

fesseur de dessin à l'Ecole ' Normale des Inslituleurs à

Quimper, présenté par MM. Le Guennec et Ogès.
M.le Président fait un comple rendu sommaire de l'ex­
cursion effectuée, le 20 M a i, dans la région de Pont·Croix.
Cette promenade, favorisée par un temps à souhait, fut
réussie en tous points. Une seconde excursion aura lieu,
le 1

Juillet, dans la région de Quimperlé et, du Faouët.

xxx

Leclure est donnée d'une lettre de M. Erwan Maree,
administrateur de la Marine à Bône, signalant l'existence
d'ossements présumés de Jeanne de Montfort dans la
chapelle de l'ancien couvenL des Dominicains à Quim­
perlé. Dans cette même chapelle subsisLent aussi les
restes de Jean de Montfort, mort en 1 345.
M. le Président présente divers plans dressés par
M. Paul Genuys, architecte en chef des Monuments his­
toriques : ceux des chapelles de Notre·Dame des Fontaines,
en Go uézec, et de Saint-Cadou, en Gouesnac'h; des églises
de Locmélar et d'Esquibien; du Château de Brest. M. lé
chanoine Abgrall rend hommage à la Municipalité Bres-
L oise, qui projette d'installer un musée dans les parties
les plus intéressantes du Château. M. le Président s'as-

socie aux paroles de notre Président d'honneur, ct fait
observer que la meilleure utilisa Lion de ce monument,
situé dans un grand port, serait d'y établir un musée
exclusivement maritime.
M. le duc de Trévise, président de la « Sauvegarde de
l'Art français )J, a adressé à notre Société un appel en
faveur de la protection des monuments appartenant à des
particuliers. Nos œuvres d'art, qui sont comme notre

patrimoine national, s'en vont à l'étranger , particulière-
ment en Amérique, qui nous les achètent fort cher. Le
Finistère a vu nombre de monuments remarquables s'en
aller, pierre à pierre, à l'étranger. C'est ainsi, par exem­
ple, qu'un escalier monumental de Morlaix, acheté par un
Anglais, se trouve actuellement en Grande-Bretagne .

M. le Président a assuré la « Sauvegarde de l'art français»
de la sollicitude et de la vigilance de notre Société, pour ce
qui concerne les œuvres d'art du Finistère.
M. l'abbé Pondaven a réuni en volume les articles qu'il
a vait publiés dans le Bulletin diocésain d'histoire et
d'archéologie, sur Lesneven. Ces notes, très instruc-

XXXI
tives et intéressantes, fournissent quantité de matériaux
qui permettraient d'écrire une véritable histoire de
Lesneven.
M. le Président présente le Guide du Syndicat d'Ini­
tiative de Cornouaille, rédigé et illustré par M. Le
Guennec. Ce guide est d'une érudition très sûre, et fait
une large place à l'archéologie et à l'histoire. Il rendra '
service aux étrangers, et même aux personnes du pays.
M. de Lécluse relate les importantes découvertes
auxquelles il a assisté, récemment, dans les catacombes
de Saint-Sébastien, à Rom e : Un hypogée chrétien, une
. cuvè ayant servie au baptême par immersion dans les
premiers temps du Christianisme, diverses inscriptions
très anciennes, relatives à saint Pierre et à saint Paul,
ont été mises à jour à quinze mètres de profondeur.
M. Béléguic fait connaître qu'un fût de colonne, muni
d'un chapiteau orné de feuilles d'acanthe et ayant 0 m. 80
de diamètre, a été trouvé à Saint-Jean·Trolimon, lors des
travaux de creusement des fondations du monument aux
Morts pour la Patrie. Cette colonne est incontestablement
romaine et indique peut-être l'emplacement d'un terpple.
Elle restera conservée au bourg de Saint-Jean-Trolimon.
_ La prochaine séance sera consacrée à la célébration du
cinquantenaire de notre Société. Cette dernière a été fon­
dée en A v l'il 1873. On trouvera, à l'ordre du jour, le pro­
gramme de cette séance.
Le Secrétaire, Le Président,

L. OGES. H. WAQUET.

XXXII

Publications reçues:
Analecta Bollandiana, t. XLI, fasc. l et 2, 1923.
Annales de Bretagne, n° 3 de 1923 .

Annales de la Société historique et archéologique de
Château- Thierry, 1920-1921.
Association bretonne, t. XXXIV, Congrès de Pont­
Château, 1922.
Bulletin de la Société des A ntiquaires de l'Ouest~
4" trimestre de 1922.
Bulletin diocésain d'histoire et d'archéologie du dio­ cèse de Quimper et de Léon, mai-juin 1923.
Bulletin de la Société d'archéologie et de statistique
de la Dr6me, avril 1923.
Bulletin de la SrJpiété géologique et minéralogique de
Bretagne, 1922, fascicule 3.
Cartulaire de Jersey, Guernesey, etc., publié par la
Société Jersiaise, 5

fascicule, 1922.
Lesneven, notes par l'abbé G. PONDAVEN; Quimper,
typ o de Kerangal,1923, in-So de 196 p. (don de l'auteur).
Mémoires de la Société ... cl'agriculture, sciences et

mAts cl'Angers, 1922.

Recueil des publications de la Société Hâvraise
d'études dive?Ases, lG22.
R evue Mabillon, avril l923.
Revue de Saintonge et cl' A unis, 1923, 6° livraison .

XXXIII
Annexe au Procès-Verbal

CIVITAS AQUlLONIA, CORISOPITUM, KEMPER

Il n'est pas d'érudilion plus fertile que celle de M. Duine.
A peine nous a-t-il entretenu de Lamennais, qu'il nous four­
nit un Cataloglie des sources hagiographiques, du IX

XIIe siècle ; puis, c'est, dans les Mémoires de la Société
archéologique d'Ille-et-Vilaine (t. XLIX, 1922), un Inventaire
liturgique de l'hagiographie bretonne, inventaire détaillé,
précis, et qui comble une large lacune ; rien de pareil n'exis­
tait encor e.
M. Duine définit lui-même son but, qui est de « faire con­
naître, au moyen des ouvrages employés dans la liturgie,
l'extension du culte des Saints bretons », et il explique en
termes parfaits la valeur documentaire de ces ouvrages.
« Les monuments de la liturgie médiévale ne sont pas seu­
lement les recueils des rites vénérables de la religion; ils
sont encore des documents pour la paléographie, l'archéo­ logie, la peinture, la musique, la poésie, la linguistlque, eL
ils renferment souvent des notes précieuses pour l'histoire
locale ». Et ailleurs : « Leur provenance même, quand on
peut l'établir, sert à montrer les relations entre des abbayes
parfois très éloignées les unes des autres et à prouver des
influences curieuses à retenir ». C'est ainsi que l'examen
des petits martyrologes qui précèdent le texte des bréviaires
et des missels lui a permis de recueillir quelques indications
nouvelles sur les exodes de reliques devant les Normands
envahisseurs ou sur leur diffusion au cours du Moyen-Age.
Est-il besoin de dire que, pour le Finistère, il y a beaucoup
à retirer de la mine que M. Duine a ouverte? L'évangé­
liaire de Landévennec était jusqu'à présent ignoré des éru­
dits bretons ; il le leur rèvèle ; sur ce qui était connu, ses
eXcellents articles, même quand ils n'ont rien de vraiment

XXXIV
original, jettent toujours de la lumière. Missel de Saint­
Vougay, calendrier de Landévennec, missel de Bréventec,

ouvrages liturgiques du XIV· au XIX· siècle dans les diocèses
de Léon eL de Quimper, chants en langue bretonne relatifs
aux saints, son regaùl aigu pénètre partout, ne laisse de
côté rien d'important. .

Tout cela est très suggestif et, en général, exempt de la
sécheresse propre aux inventaires. Enfin, il y a les notes, où
c'est assez l'babitude de M. Duine d'installer ioule espèce de
faits et de réflexions qu'un louable souci d'exacte composi­ tion écarte du texte, mais dont il a tout à fait raison de ne
pas vouloir priver son public. Il y en a une bien curieuse,
et qui nous intéresse spécialement, à la page 203. Il s'y agit
de l'origine de Quimper et de cioitas Aguilonia.
M. Duine procède en sage lorsqu'il hésite à reconnaitre
Quimper (Corisopitum) dans le Corophesium où, d'après les
Annales Lausannenses, l'empereur Louis le Pieux se serait
rendu en 818. Cependant, c'est alors que Louis, après · sa
victoire sur le fier Morvan, imposa la règle de saint Benoît
aux moines un peu rétifs de Landévennec et un voyage à
Quimper n'avait rien en soi de bien malaisé ni de périlleux
pour qui s'était aventuré déjà jusqu'aux landes rocheuses
de Priziac.
Sur la question de civitas Aguilonia, au contraire, M. Duine

s'attirera bien des chicanes. Les clercs du Moyen-Age, pré-
tend-il, ont fabriqué une cioitas Aquilonia sur le nom de
Quimper. D'ingénieux lettrés du XIe siècle, désireux de

rattacher chaque ville épiscopale à une cité gallo-romaine,
auraient transposé Kemper en [camp]us a[erlis, ce qui,
affirme bravement M. Duine, «leur fournissait une éivitas
Aquilonia ». La forme cioitas Aquile aurait été amenée
par l'intermédiaire d'une fantaisie comme cioUas Aquilina.
Sacrifions civitas Aquile qui, n'apparaissant qu'au XVIe siècle,
peut s'expliquer par une traduction en latin du mot breton
Lanniron, désignant le manoir rural des évêques, prés de
Locmaria, lann ayant été traduit, peu exactement, par
ctoitq$, et iro!/' ramené à er, qui signitl.t:l f(Xigle. Reste qu'une

xxxv
charte de la première moitié du XI" siècle présente ces mots:
« Benedictus... dedit... Sancte Marie in Aquilonia ci vi­
tate ... l) (1) et que la donation ainsi mentionnée concerne
le monastère de Notre-Dame de Locmaria. Locmaria, où les
restes romains sont nombreux, ne doit pas être confondu
avec Quimper, dont le nom (Kemper confluent) était, au
XIe siècle, traduit par les clercs en Confluentia. Nous lisons
dans une notice relative aux donations d'Alain Caignard à
l'église de Quimper: '« ... cum predictus consul ad ecclesiam
sancti Chorentini in Confluetdia venisset » (2). La distinction
n'est-elle pas assez évidente? Le mot de Kemper n'est pas
transposé par calembour; il est traduit, ce qui n'est pas la
même chose. D'ailleurs, la transposition aLtribuée gratui­
tement par M, Duine aux dignes clercs du XIe siècle est d'une
hardiesse à donner le vertige; à la rigueur Kemper [camp Jus
a[er]is peut se défendre, mais campus aeris cioitas

Aquilonia, voilà qui est fort; et d'une trop merveilleuse
prestidigitation étymologique. .
Quant à la question de sa voir s'il a existé une cité gallo­
romaine dans le Sud du Finistère, elle est singulièrement
embarrassante. Le nom latin de Quimper est Corisopitum,
qui n'est ni une transposition ni une traduction du nom
brelon. La Borderie le considérait comme un mot importé
de Grande Bretagne lors des émigrations, mais tout le monde
s'accorde à repousser cette opinion (3). D'autre part, les plus
anciens manuscrits de la Notitia prooinciarum et cioitatum
indiquent une cioitas Coriosopitum, à une époque, les VIe et
VUe siècles, où les clercs francs ne devaient guère incliner
à corriger un texte antérieur de manière à rehausser le
prestige des évêchés bretons (4). Au IV· siècle, des cités nou-
(1) Bulletin de la Société archéol. du Finistère, t. XXIV, 1897, p. 98.
(2) Cartulaire de Quimper, publié par l'abbé Peyron, p. 37.
(3) Pourquoi y aurait-il eu deux nôms bretons: Corisopitum et Kemper?
Le mot Corisopitum semble gaulois. On y relrouve celui de cori, traduit
ordinairement par armée, et qui entre en composition dans « Pétrocores »
et « Tricores ». Cf. Jullian, Histoire de la Gaule, t. II, p, 34 et 35.
XXXVI
velles avaient été créées, en particulier dans le voisinage des
côtes. La civitas Coriosopitum pourrait bien avoir été un
ancien pagus Coriosopitum érigé en cité au temps du bas­
empire, par fractionnement de celle des Osismes, dont le
chef-lieu était à Vorgium (Carhaix). Autour de Locmaria ont
été r econnus les tracés de voies romaines disposées en
rayons, disposition qui se constate en général autour des
chefs-lieux de cités (i ). Il est permis de se représenter ainsi
la réalité: Aquilonia serait l'ancien nom gallo-romain de
Locmaria, chef-lieu d'un pagus qui devint au IV· siècle une
cité. Quand les bretons arrivèrent, Aquilonia s'appelait, du
nom de la cité même, Corisopitum ; les bretons, s'étant
établis un peu en amont, au confluent de l'Odet et du Stéïr,
y fondèr ent Quimper, qui, peu à peu, supplanta Corisopitum.
Les cler cs, pour désigner en latin la nouvelle ville, adop­
tèrent le nom gallo-romain de l'ancienne ;-celle-ci alors, à son
tour, r eprit, pour eux, son nom primitif: Aquilonia Ainsi
Paris, pour les clercs du Moyen-Age, était encore Lutèce.
Jusqu'à la fin de l'ancien régime, tout nouvel évêque de
Quimper, avant de faire son entrée solennelle dans sa ville
éviscopale, 'passait une nuil au monastère de Locmaria.
N'était-ce pas, quoiqu e le motif en fùt oublié, parce que
le siége de l'évêque, établi d'abord à Locmaria, avait été
transporté au confluent 1 (2).
Il ne faut voir là que des hypotbèses ; en histoire, trop
souvent, on ne saurait prétendre à autre chose. La vraisem­
blance alors tien t lieu de vériLé. Mais, dans le cas présent,
il y a deux vérités incontestables : Cioitas Aquilonia désigne
non Quimper, mais Locmaria; les clercs du XIe siècle, quand
ils renonçaient au terme officiel de Corisopitum, appelaient
Quimper Confluelltia, le Confiuent. Le nom français de la
capitale cornouaillaise devrait être aujourd'hui Conflans­
Saint-Corentin.

H. WAQUET

(i ) Jullian, Histoire de la Gaule, t. V, p. 102.
(2) H. Waquet, Vieilles pierres bretonnes, p. 6"' .

Seance du 28 Juin 1923
Présidence de M. le Chanoine ABGRALL,
Président d'honneur .
Celle séance est consacrée à la célébration du cinquan­
tenaire de la Société. En un discours, que le Bulletin
publiera, M. W aquet, président de la Société, retrace
l'histoire des recherches historiques et archéologiques

dans le département et fait l'éloge de ses prédécesseurs
à la présidence.
M. le chanoine Abgrall adresse ci M. le Président
quelques paroles de remerciements, et. faisant allusion à
ses propres débuts, l'engage à ne pas ménager aux
jeunes les conseils et les encouragements.
M. J. Desmars, préfet du Finistère et président d'hon­
neur de la Société archéologique, avait promis d'assister
à celte séance solennelle. Retenu au derni er moment, il
a délégué M. Méheudin, vice-président du Conseil de
Préfecture, qui nous apporte, de sa part, son salut le
plus sympathique.
Se s, ont excusés : M. Le Hars, sénateur - maire de
Quimper; M. l'Inspecteur d'Académie, représenté par
M. Leterrier, inspecteur primaire ; M. le Président de la

Société d'Histoire et d'Archéologie de Bretagne ; M. le
docteur Picqu enard, M. Monot, M. R. Delaporte, M. Char­
bonnier, M. le commandant Bénard, M. le vicomte C. de
Jacquelot du Boisrouvray.

M gr l'Evêque de Quimper et de Léon, président d'hon-

XXXVIII

neur , absent de Quimper, a bien voulu consentir à pré-

sider une cérémonie qui aura lieu, à la Cathédrale, le
9 juillet, el où il prenj ra la parole.
M. le docteur Lagriffe, au nom du Groupe finislérien

d'Etudes préhisloriques, lit une déclaraLion par laquelle
le Gro upe, qui compte un grand nombre d'adhérents
appartenant à notre Société, exprime les vœux les plus
cordiaux pour la prospérité de notre œuvre.
M. Ogès donne lecture du procès-verbal de la séance

précédente, qui es t adopté sans observation.
M. le Président signale, en déplorant ln fait, l'enlève­ ment d'un tombeau du XVIe siècle à La Palue, près de la
cha pelle de Beuzit, aux environs de Landerneau, tom­
beau qui a été démon L é par les soins d'un architecte, et
transpo rté à Paris, pour le compte d'un particulier.
Diverses démarches sont e l1 cours afin d'empêcher le
transport de ce monument hors de France e t aussi dans
l'espoir de le faire revenir en Bretagne.
M. le Dr Lagritfe présente un mémoire de MM. l'abbé
Favret,lecommandantBénard eL MonoL, sur leur quatrième
campagne de fouilles préhistoriques dans le Finistère.
M. le Président communique une lettre de M. le Préfet
du Finislère lui annonçant que, par arrêté du 9 juin der­
nier, M. le Ministre de l'Instruction publique et des Beaux­
Arls a classé, parmi les monuments historiques, le menhir
de Ménez-Cavarec, en Peumerit. ainsi qu'une bande de
terrain de l mètre de largeur à l'entour.
M. le Président présente une intéressante étude histo­ rique, de M.M. Pérennès et Guégllen, sur le pardon
sexennal de la Grande Troménio, à Locronan, fixé celte
année au 8 juillet. M. Ogès donne lec Lure de la préface
de cette toute r écente brochure .

M. le Président annonce qu'une excursion à Quimperlé
et au Faouët aura lieu le dimanche l cr juille t.
XXXIX
M. Cormier, l'un des doyens de notre Société, donne
leclure, en la commentant, et sur son exemplaire per-

sonnel, de la lettre d'avis par laquelle diverses personnes
de Quimper avaient élé averties du projet de reconstiLu­
tion de la Société archéologique, en 1873.
M. le colonel Roudière émet le vœu que les noms des
Présidents de la Société soient gravés sur une plaque de
marbre ou de bronze. M .le Présidenl répond qu'il a songé
lui-même à la réalisalion d'un projet analogue. Des pho­
tographies ou médaillons seront placés dans la salle des
séances. Nous en possédons déjà de MM. du Chàtellier et
Abgrall. Celte collection pourra se compléter, peu à peu,
avec le concours de ceux qui voudront bien nous procurer
les documents qui nous manquent.
La séance est lovée à 4 heures.
Le Secrétaire,
MAUlÜCE LE DAULT.

Le Président \
H. WAQUET .
Annexe uu Procès-Verbal
Nous sommes heureux de pouvoir publier ici le tex te de la
déclaration lue, à la séance du cinquantenaire, par M . le
docteur f,a[Jl'ijJe. en qualité de vice-president d,u Groupejinis­
téden d'Études prehistoriques.

MONSIEUR LE PRÉFET,
MONSIEUR LE PRÉSIDENT,
MESDAMES, MESSIEURS,
Parmi les œuvres qui caractérisent le mieux cette activité
et celte prééminence que le savoir, le tact, la notoriété de

ses Présidents successifs a su acquérir à la Société archéo-

le mieux la continuité de ses etl'orts et sont la juste récom­
pense de toules ces q'ualité§, le Groupe 'finistérien d'Études
préhistoriques,. constitué autour des découvertes si rem ar­
q uables faites dans la r égion de Penmarc'h, n'est pas la
moins importante,
Je suis très honoré d'a voir la charge, comme vice-président
de ce Groupe, de vous apporter ce salut très respectueux et
ces compliments qu'une fille doit à sa mère.
Bien que toute jeune, cette fille est grande déjà; le berceau
que nous avons pu lui otl'rir, avec le concouTS de toutes ces

générosités qui, en Bretagne. ne font jamais défant aux
œuvr es d'in térêt général, est maintE'nant trop étroit. Il est
trop étroit pour contenir tout ce que l'activité, heureuse
parce qu'avertie, d'hommes comme le commandant Devoir,
le commandant Bénard, l'abbé Favret, fait surgir d'un sol
dont l'aridité avait gardé, si jalousement, les secrets.
Il pouvait sem bler, il y a peu de temps encor e, que tout ce
que le labeur de la lignée des Du Châtellier avait accumulé
dans cette co llection unique de Kernuz représentait le dernier
mot, ou le premier, de l'indusLrie humaine en Cornouaille.
Or, voici . que Saint-Urnel et Roz-an-Tremen nous révèlent
une occupa Lion plus ancienne et plus primitive eL r eculent,
au delà de nombreux millénaires, les limites de l'histoire
sociale de notre région; voici qu'un champ d'action, nouveau
et illimité, s'ouvre à nos curiosités et que débute une ère
qui accroîtra l'importance de l'ar chéologie bretonne.
Il advient donc que le cinquantenaire de notre commune
Société marque aussi, pour elle, le commencement d'une
nouvelle jeunesse.
Puisse ce renouveau se dérouler dans l'ambiance de cette
sérénité et de cette union qui sont les quali,lés essentielles
des œuvres impérissables.
Dr LAGRIFFE.

Séance du 2 6 Juillet 1923
Présidence de M. V. CORMIER, vice-président.

M, Waquet, se trouvant appelé à Lesneven par ses
devoirs d'archiviste du département, s'excuse de ne
pouvoir être présent à la séance,
Le fauteuil de la présidence est donc tenu par
M. _ Cormier, et, en l'absence des secrétaires, M. le
~hanoine Abgrall en remplit les fonctions,
. Sont reçus dans la Société : M. l'abbé l{erbiriou, pro­
fesseur au collège de Lesneven, présenté par MM. Waquet
et Le Guennec; M. L. Chareteur, président de la
Société des Amis des Arts de Brest, présenté par
MM. Jarno et Villard. .
L'impression du dernier Bulletin se lrouvant en retard,
11 n'est pas donné lecture du procès-verbal de la dernière
séance, mais M. Abgrall en donne verbalement un
compte rendu rapide.
A cette célébration du cinquantenaire de la Société,
l'assistance était nombreuse; les sociétaires avaient tenu
à montrer quel prix ils attachaient à cette démonstration

de vie eL d'activité de nolN3 corporation scientifique, 'qui
va se développant de jour en jour et prend une extension
presque exceptionnelle parmi les sociétés provinciales.
Après ceUe séance remarquable, une deuxième céré-

monie s'imposait; Monseigneur l'Ev· êque de Quimper et
le Léon, président d'honneUl~, a bien voulu assister à
XLII

une messe commémorative, célébrée à la cathédrale, le
lundi 9 Juillet, par M. le chanoine Abgrall, et y a prononcé
une allocution paternelle de haute volée, publiée depuis

dans le Bulletin. Son estime et sa bienveillance sont pour
notre œuvre de précieux encouragements. Pour mieux
indiquer le caractère r égional de notre réunion, la maî­
trise a chanté de vieux cantiques bretons,qui sonnent si
bien à nos oreilles.
M. Abgrall dit un mot de la récenle excursion du

Juillet à Quimperlé et au Faouët, décrivant la magis­
trale chapelle de Saint-Fiacre, les vieilles halles de la
vieille ville, l'escalade mouvementée à Sainte-Barbe, la
situation aprupte du monument, son histoire, son archi­
tecture, ses ,'itraux, la visito des roches du Diable,
près de Gt.:illigomarc'h. -Il ajoute un e note détaillée sur
le chancel de Rosgrand qui n'a pu être vu que rapidement
et qui mériterait une visite de près d'une bonne heure.
Lecture est donnée d'une lettre du comité du Musée
préhistorique de Penrharc'h, adressée à M. le Président
de la Société, et de la réponse de M.Waquet; après avoir

approuvé cette réponse, les membres de la Société archéo-
logique présents à la séance déci~ent que ces deux pièces
seront insérées sans commentaire dans le Bulletin comme
annexe au procès-verbal. La lettre du comité de Pen­
marc'h corn porte une r enonciation à la convention rap- '
portée dan s le procès-verbal de la séance du 26 avril.
M. A bgrall présente un récen t numéro de l'Exportateur
français consacré spécialement au Finistère et conte- ,
nant deux articles de caractère archéologique, l'un de
M. Abgralllui-même, l'autre de M. Waquet.
La séance Post levée à 3 heures eL demie.
Le Secrétai1"e faisant fonction,
J.-M. ABGRALL.

Le Vice-Président,
V. CORMIER.

XLIII

Annexe au Procès-Verbal

CORRESPONDANCE RELATIVE AUX TROUVAILLES
ARCHÉOLOGIQUES

A Monsieur le Président
de la Société d'archéologie du Finistère .

MONSIEUR LE PRÉSIDENT,
Nous avons eu le regret de constater dans le procès-verbal
de la séance de la Société d'archéologie du 26 avril 1 923,
publié dans la 4

livraison du bulletin de 1923, que les termes
relatifs aux trouvailles des membres de notre groupe ne
représentent pas la convention telle que nous l'avions décidée

à l'assemblée générale du Groupe finistérien d'Etudes pré-
historiques.
Réduit au seu.l fait d'engager les membres de la Société
d'archéologie à agir dans le sens indiqué, elle ne peut plus
avoir aucune valeur pralique et devient parfaitement illu-

SOlre.
Nous en avons la preuve dans ce qui se passe actuellement

pour une collection bigoudène.
Le nouveau genre d'achat envisagé annihile le but de la
convention qui cherchait à compléter des groupements de
mêmes périodes sur un même ipoint, afin de faciliter les '

recherches et le travail des savanls spécialisés et afin
d'éviter l'émiettement des objets de préhistoire ou de proto­
histoire, émiettement nui si hIe dans le passé.
Nous nous sommes donc illusionnés et nos légitimes désirs
s'évanouissent. .

Dans ces {:ondiLions nous pensons qu'il vaut mieux
renoncer à une convelilion qui ne répond plus à l'objectif
fixé.

XLIV

Veuillez agréer, Monsieur le Président, .l'assurance de
nos sentiments trés distingués.
Le Président du musée,
directeur des fo uilles,
CI BÉNARD.
Le Président d'honneur,
président de la commission des reche1'ches
de surface et de plein 'Sol,
ALF. D EVOIR.
Le Secrétaire Le Trésorier général,
conservateur adjoint du musée, de la commission des recherches,
G. MONOT.
Le Secrétaire général,
RENÉ FLEURY.
E. MOREL.
-Quimpe.r, le 3 iuillet i923.
A Monsieur le Président du musée de Penmarc'h.
MONSIEUR LE PRÉSIDENT,
J'ai l'avantage de vous accuser réception d'une lettre non
datée qui m'est parvenue samedi 30 juin, signée de vous,
ainsi .que de MM. Devoir, Morel, Monot et. Fleury. Elle se
rapporte à la convention passée, au mois · d)avril dernier,
entre la Société archéologique du Finistère et le Groupe

fi nistérien d'E l.udes préhistoriques.
Puisque vous croyez utile pour vous . de renoncer à cette
convention, à laquelle j'avais spontanément consenti au
nom de la Société et dans la seule intention de rendre

service à votre œuvre, il va de soi que, la Sl'lciétén'ayant
absolument Tien à perdre en cette affaire, son Président n'a
pas la moindre observation à exprimer.
Ilse contentera . de faire lire votre lettn~ à la prochaine
séance, de façon · que personne ne puisse ignorer votre
renonciation.
Veuillez agréer, Monsieur le Président, l'assurance de
mes senliments très distingués.
Le Président de. la Société,

Séance du 25 Octobre 1923

Présidence de M. H. WAQUET, président.

Le procès-verbal de la séance précéden te est lu et
adopté sans observations.
M. le Dr Picquenard, a bsent, s'est fait eXCUSer.
Sont admis dans la Société: M. et Mm. Xavier Le Guillou

de Penanros, de Douarnenez, présentés par MM. de Lécluse
et Ruer; M'li' Delettre, agrégée de l'Université, profes­
seur de lettres au Lycée Brizeux à Quimper, présentée
par Mme Stéphan et M. Plateau; Mm' Jaouen, de Quimper,
présentée p)lrMelIe Allier et M. Le Guennec ; M. Gran­
gier, secrétaire de l'Inspection académique à Quimper,
présenté par M. Waquet et M·

e Allier; M. Fieul, artiste­
peintre à Quimper, présenté par MM. Plateau et Le
Guennec; M. Philbert Gaudin, a La Chapelle-Palluau

(Vendée), présenté par MM. A bgrall 0t Le Guennec; - .

M. François '\1énez, professeur à l'Ecole Normale de
Quimper, présenté par M.\1. Waquet et Le Guennec; -
M. Kerautret, sculpteur à Morlaix, présenté par ' MM.
Heuzé et Surel; M. Corven, sculpleur au Faouët
(Morbihan), présenté par MM. le chanoine Abgrall et
Surel; M. Labouret, peintre-verrier à Paris, présenté
par MM. Abgrall et Le Guennec; - M. Léon Cognet,
de Toulouse, présenté par MM. Le Guisquet et Massa­
. biau ; M. Pierre Wimel, de Quimpei', présenté par
Mlle Tozza et M. Lemer.

XLVI
M. le Président exprime los regre~s que laisse la mort
de M. Le Bras, le très dévoué conservateur du domaine
de ! erjean, décédé le 22 aoùt dernier, et dè M. O.-G. Buron,
de Bres t, ancien ingénieur de la 0 ' d'Orléans, tous deux
membres de la Socié té archéologique.
Il annonce qu'une subvention de 700 fI'. a été accordée
par le Ministère do l'Instruction publique pour l'im­
pression d'une table analytique des Bulletins (procès­
verbaux et mémoires). Cet important travail est en voie

d'achèvemen t.
M. le Président rappelle ensuite les différentes mani­
festa tions historiques e t archéologiques qui ont eu lieu
dans le Finistère depuis la séance de juillet : inauguration
du musée de Penmarc'h (19 août), avec les conférences de
MM. le D" Capitan et le commandant Devoir; congrès de
la Fédération bretonne à Quimper, où une large part ' fut
faite à l'archéologie; congrès de l'Union régionaliste à
Concarnea u. Il faut signaler. parmi les multiples travaux
présentés au congrès de la FéJéra tion, ce:lX de M. Joseph
Loth sur les mouvements de la nationalité e t de la langue
bretonnes, et de M. Kerforne sur le massif géologique
breton . L'Union régionaliste s'était choisi pour cadre la
vieille cité d e Concarneau. Plusieurs de nos confrères, et
surtout le D' Picquenard, se sont dévoués au succès de
son œ uvre. Le congrès auquel a été particulièrement
appelée à collaborer la Société archéologique est celui
que l'Association bretonne, qui s'occupe lout spécialement
d'organiser les é tudes historiques et archéologiques en

Bretagne, a tenu à Quimper du 17 au :20 septembre. Le
résumé de ses travaux, conférences et excursions, pa- .
. r aîtra,suivant l'usage , dans un volume que la Société
recevra pour sa bibliothèque.
En avril 1924 aura lieu à 'Dijon le 57" congrès des
Sociétés savantes. Nos confrères désireux d'y assister

XLVII
trouveront les renseignements nécessaires dans la notice
officielle qui est tenu à leur disposition. .

M. lA Président ann once que, la situation financière
de la Société s'étant àméliorée; les auteurs des mémoires
insérés dans le Bulletin auront dorénavant droit comme
autrefois à un tirage à parf de 25 exemplaires, sans
couverture imprimée. .
Après lecture par M. le chanoine Abgrall de sa « Note

sur la préhistoire en Bretagne », M. le Président salue

la mémoire de M. du Chàtellier ; il rappelle, avec ses
mérites d'initiateur, sa haute probité scientifique et ses
longs efforts consacrés à la recherche de la vérilé.
Une communication de M. le D' Picquenard a induit
M. Cormier à visiter les ruines d'un fortin polygonal qui
domine l'anse de Saint-Laurent, près La Forêt-Fouesnant.
Il en présente le plan et en explique la situation, émettant
l'hypothèse qu e cette petite construction a pu être une
motte féodale ou un poste d'observation établi a u L em ps
des invasions normandes. .
M. le Président annonce que des démarches sont faites
en vue d'obtenir la restitution au département du tombeau
de Troïlus de Montdragon, clandestinement enlevé de la
Palud de Landerneau en mai dernier eLlransféré à Paris,

il, allait partir pour les Etats-Unis lorsqu'un rapport de
M. le Préfet à la Direction des Beaux-Arts a prévenu cette
exporta ti on désastreuse. Le monuinent est actuellement
en instance de classement. .
M. Charbonnier annonce que, sur l'initia tive de M. le
sénateur Lancien, maire de Carhaix, le cloître des
Aug ustins de cette ville (xv' siècle) va être acheté par
la municipalité et r econstitué dans la cour d'une école.
Des félicitations sont votées à l'adresse de M. le sénateur
Lancien. '
. M. le Président exprime l'espoir de voir conserver les

XLVIII
restes de la chapelle Saint-Jean, de Leuhan, notam­
ment la façade Ouest, surmontée d'un joli clocher. Il
annonce que M. le Préfet est intervenu auprès de la muni­
cipalité de Plonévez-du-Faou pour faire sauver ce qui
subsiste de l'ancien et curieux ossuaire qui, par suite d'un
malentendu, a été démoli lors de l'aménagement d'un
cimetière neuf. Il serait à désirer que l'ossuaire fût recons­
titué tel qu'il était, ce qui n'est nullement impossible.
M. le Président signale en outre à Plonévez les restes
d'un arc de triomphe, un retable èt un beau baldaquin de
fonts baptismaux. Il indique la chapelle de la Croix, en
Loqueffret (l522), comme très digne de figurer sur l'inven-

taire supplémentaire des Monuments historiques et pré-
sente des vues photographiques de ce monument.
M. le Dr Lagriffe appelle l'attention de la Société sur la
réimpression photographique de la thèse de Laënnec :
P?·opositions SU?· la doctdne d' Hippocrate ,·elati'Des à la
médecine pratique. Toutes les notes manuscrites de l'au­
teur y sont reproduites on fac-similé.
M. le Président signale parmi les publications récentes
une Géographie du Morbihan par M. Corgne et un arti­
cle, paru dans les A nnales de B?'etagne sous le titre
« A propos de la légende de la mort ». Notre confrère
M. Cuillandre y donne de curieux détails sur la veillée
funèbre des disparus en mer à Ouessant et à Molène et y
montre que le véritable nom de l'en terrement fictif est
non Proella, mais Broella, mot qui peut signifier rapa-
triement. .
M. le Président loue l'heureuse initiative de M. Danié­
lou, député, maire de Locronan, qui a interditde placarder
des affiches sur les maisons de la place de eette petite
ville.
Des félicitations sont votées à M. Daniélou .
. Sont également votés des remerciements à Mlle . Goy

XLIX
pour le don d'un -dessin de leur père représentant l'ancien
collège de Quimper. Ce dessin sera remis au musée
déparlemen laI.
La séance est levée à 4 heures.
Le Secrétaire, Le Président,
M. BABLET. H. WAQUET.

. Publications recues :

Académie d'Aix, publications de 1922.
Annales de Bretagne, tome xxxv, 1923, n° 4.
Bulletin archéologique du Comité des Travaux histo-
riques, 1922, Ir. livraison. Tables générales (1883 à 1915).
Bulletin du Comité .. - Section des sciences économiques
et sociales, années 1919-1920.
Bulletin de la Société d'archéologie et de statistique
de la Dr6me, juillel et octobre 1923.
Bulletin de la Société des Antiquaù'es de l'Ouest, l ·r
et 2" trimestre de 1923.
Bulletin diocésain d'histoire et d'archéologie du
diocése de Quimper, juillet-aoûl-s'eptembre-octobre 1923.
Bollettino della Società piemontese di A rcheologia
e Belle- A ?'ti, 1923, n° 1-2.
Bulletins et mémoires de la Société m"chéoloqique et
historique de la Charente, 1922.
Mémoires de la Société d'histoù-e et d'archéologie de
Bretagne, 1923 , Ir. partie.
Recueil de la Commission des Arts et Monuments
historiques de la Charente-Inférieure, 1923, Ir. et 2·
livraisons.
Recueil des publications de la Société hâvraise d'étu­
des diverses, 1922,4" trimestre; 1923, 1

Revue historique et archéologique dù Maine, 2" série,
1922.
Revue de Saintonge et d'Aunis, 1 923, XL' volume,

livraison.
R e/)ue Maqillon, juillet eL octobre 1923.
Revue de la Haute-Auvergne, 1921, 3" et 4e fasc. ;
1922, lor, 2

et 3" fasc.
Rivista a?'cheologica della provincia e antica diocesi
di Como, 1923, fasc. 85 . .
Smithsonian Institution, 1921 ; publications 2695-2700.
Suomen Museo . Finskt Museum, 1922.
Union agricole, juillet-octobre 1923.

CHRONIQUE

Un archéologue brestois connu par de jolies études sur
l'iconographie des porches léonards (1) adresse une requête à
noire Société, dont il fait partie; c'est que son bureau
veuille bien s'associer à la formation d'une Association qui
aurait pour but de sauver nos chapelles bretonnes de la
ruine qui, écrit-il, « les menace à brève échéance ». Sans
voir les choses aussi en noir, on ne saurait contester la
réalité du péril pour beaucoup d'anciens sanctuaires. La
Société archéologique n'a cessé, depuis sa reconstitution en
1873, de luiter contre le vandalisme et d'intervenir auprès
des pouvoirs publics pour provoquer les classements utiles
et les réparations nécessaires; s'il se constitue une Associa­
tion d'amis des chapelles, quelque forme qu'elle doive pren­ dre, notre bulletin lui servira Lrès volontiers d'organe de
publicité. Mais, pour tout dire, nous ne croyons pas à l'effi­ cacité d'une association de ce genre. Si zélés et dévoués que
soient ses membres, elle ne pourra pratiquement rien sans
d'importantes ressources financières. Quoi qu'en pense BetIa,

elle a besoin d'être riche en autre chose qu'en dévouement.
Seules, les collectivités propriéLaires, communes et paroisses,
peuvent sauver leurs cbapelles ; et elles le pel.:vent si elles
le veulent et personne ne le pourra contre leur volonté. Telle
chapelle, placée pourtant sous un .très vénérable vocable, a
été abandonnée. Pourquoi 1 pal' l'effet d'une dérivation de la
piéLé populaire dans une autre direction, Tout le monde en
est responsable dans la paroisse, Un nom précis serait facile
à citer. L'œuvre à accomplir est donc avant tout de persua­
sion, en somme œuvre morale. Par son talent de journaliste

et sa culture historique, Befl'a est déjà à cet égard un ex cel-
lent ouvrier.
Quant à l'Etat et au département, il ne faudrait pas les
croire inactifs. On a beaucoup classé, trop peut-être, car les
cr éd ils sont forcément trés limités. En ce moment l'admi­
nistration des Beaux-Arts fait procéder à l'établissement d'un
Inventaire supplémentaire des Monuments historiques où
figureront, pour pouvoir être classés sans formalités en cas
de péril, les édifices qui, d'intérêt artistique secondaire, mé­ rilent cependant l'attention. Les édifices de cette catégorie
abondent dans le Finistère. La Société archéologique, dont
le bureau collabore étroitement avec l'administration des
Beaux-Arts, ne demande qu'à recevoir des demandes ten-

dant à allonger l'Inventaire supplémentaire (1). N'est-elle pas
depuis longtemps et par essence une Association d'amis des
chapelles bretonnes 1

La Société d'histoire et d'archéologie de Bretagne, fondée
en 1919, fournit avec régularité ses Bulletins et ses volumes
de Mémoires où l'on trouve de sérieux ar Lieles sur les sujets
les plus variés. Cette année, le tome IV des Mémoires aura
compris deux parties. Dans la première sont particulière­ ment à noter les r echerches de Dom Louis Gougaud sur
Les relations de l'Abbaye de Fleury-sur·Loire avec la Bre-
. tagne et les Iles britanniques aux xe et XI" siècles (Vitalis,
(i ) Une photographie ou carte postale doit être jointe à la demande.
LII

auteur de la Vie de saint Paul Aurélien, était moine à Fleury)
et de M. Hervé du Halgouët sur les Droits honorifiques et

prééminences dans les églises en Bretagne. La deuxième
partie a été réservée toute entière à la publication, avec intro­
duction, éclaircissements et notes parM. RenéPrigent, du For­
mulaire de Tréguier. Les textes publiés sont des modèles de
lettres pour diverses circonstances de la vie; le formulaire
est comme qui dirait un Manuel du parfait secrétaire du
XIV· siècle. Quelques-unes des lettres, où les noms propres
ont été le plus souvent supprimés ou changés, semblent en
reproduire qui ont été réellement envoyées. Il y en a sur tous
les sujets possibles et imaginables et pour toutes les conditions
sociales. Un évêque annonce à un recteur sa visite; un curé
prie un autre prêtre de venir l'aider, pour les confessions
un écuyer demande à tel abbé à'accueillir son fils qui a la
vocation monastique; le sénéchal écrit à un chevalier accusé
d'accorder sa protection à une bande de chenapans; un cul­
tivateur, qui manque de blé pour les semailles, demande
qu'on lui en prête; un damoiseau, qui a l'instinct des affaires,
prie un marchand ;le conduire des bœufs à Paris où ils seront
vendus plus cher qu'en Bretagne; un écuyer, qui n'est pas
bien riche, demande à crédit un tonneau de vin pour les noces
de sa fille; d'Orléans, où il étudie la grammaire, un étu­
diant, sans doute plus noceur que travailleur, supplie son
oncle paternel de lui envoyer de l'argent et l'oncle lui en
en voie, en y joignant de pressants conseils de bonne conduite.
Bref, il ne manque à la collection que des déclarations d'a­
mour ; et encore, le compilateur a eu quand même souci de
représenter toute la vie humaine et le recueil s'achève sur
l'in vitation adressée par le rossignol à toute la gent «em­
pennée» de célébrer par des « accents doux coulant» «Cupidon
notre dieu :.>.
Qui désirerait maiutenant qu'on insistât sur l'intérêt de ce
livre 1 Ajoutons seulement que le manuscrit, contemporain
de saint Yves, est publié par M. prigent avec un rigoureux
esprit de bonne méthode et une correction exemplaire.

Séanc 'e du 29 Novem bre 1923

Présidence de M. H. WAQUET, président.

Le procès-verbal de la séance précédente esL lu eL
adopté sans observations.
MM . Le Carguet et le Dr Picquenard ains~ que M lle Bablet
se sont fait excuser .

SO nt ad mis dans la Société : M me la marquise de
Cheffontaines, présentée par MM. le chanoine Abgrall
et Cormier; M. l'abbé Le Saoul, vicaire à Kerfeun­
teun, présenté par MM. le chanoine Abgrall et L. Le
Guennec ; M. Francis RueU a n, agrégé de l'Université,
professeur au lycée de Quimper, présenté par M M. W aquet
et le Dr Picquenard ; M. Chenadec, négociant à Quim­
per, présenté par MM. Le Guennec eL Le Dault.
M. Ruellan, breton de Saint-Malo, es t le promoteur du
cours d' enseignement supérieur, nouvellement créé à
Quimper, et comportant, enlre autres cours, deux séries
de quatre co nférences qui intéressen t nos études, l'une.
de M. Ruellan lui-même, sur la géographie physique de
la Bretagne, l'autre, de M. Brégeon, sur Brizeux. La
Société a mis à la disposition de M. Ruellan la table et
les chaises de la salle de ses séances .
M. le Président présente un curieux dessin remis par
les demoiselles Goy, de Quimper, pour le musée archéo­ logique. Ce dessin , œuvre de leur père, représente la
LlV
placé dans la salle de réunion de la Société, salle qui a
été récemment ornée de photographies agrandies ou de
médaillons d'anciens présidents, MM. de Carné, de Blois, ·

du Châtellier et Abgrall. M. Waquel annonce que des
pourparler~ sont engagés pour se procurer les portraits
des autres présidents.
Il estdonné lecture - par M. le Dr Lagriffe d'un mémoire
dont il est l'auteur concernant la récente publication
d'un fac-similé de la thèse de Laënnec, par M. Ogès
d'un mémoire de M. Le Cm'guet sur les principes et les
méthodes observés jadis dans les fouilles archéologiques.
M. le Président signale la publication d'un nouveau

volume (tome p) de l'inventaire sommaire des Archives
départementales, volume consacré à la Cour royale de
.\3rest et Saint-Renan et à la juridiction du Châtel à Brest.

Commencé par F.-M. Luzel en 1890, continué par M. de
La Rogerie, cet inventaire a été acheyé par M. Waquet.
M. Camille Vallaux a envoyé pour l eclure et insertion
un rp émoire consacré aux origines historiques bretonnes
et dans lequ el, s'écartant des théories de MM. de La
Borderie et Loth, il reprend los hypothèses avancées il y

a une quinzaine d'années par M. Albort Travers. Ces
hypothèses aboutissent à refu ser d'ucco rder aucune im­
portance a ux émigrations bretonnes. Tout en laissant à
M. Vallaux, co nform ément aux statuts de la Société; la .
responsabililé de ses idées. M. le Président signale les
plus graves des objections qu'on y doit faire .

M. Le Guennec présente un cahier in-folio sur parche-
min, calligraphié et orné de blasons peints, qui contient
les preuves de no blesse faites en 1726 par Laurent­
François Provost de Boisbilly, président à la Chambre
des Comptes de Bretagne, pour être admis au nombre

des chevaliers de l'ordre de Saint-Michel.

concernant lE;ls marques de prééminences de la famille

Lhonoré, aux XVIIe et XVIIIe siècles, dans les églises de

la région: Saint·Corentin et les Cordeliers à ,Quimper,

Loctudy, Morlaix, etc. Le texte est accompagné de de~~ins
coloriés, œuvres de deux peintres quimpérois, Jacques

Bouricquen et Adam Guilfin, et d'un peintre morlaisien

Hervé Bouricquen, reproduisant des vitres armoriées.
des vitraux, tombes, chapelles seigneuriales, etc. La
famille Lhonoré se rattache à un personnage connu, le
chanoine Moreau, dont ce manuscrit contribue à établir
les origines. .
M. Charbonnier proteste contre les affiches commer­
ciales dont l'envahissement enlaidit la rue Km'éon et le
pont Sainte-Catherine. Il revient sur le vœu exprimé

par Beffa, dans le Courrier du Finistère,' et visant à la
constitution ,d'une société d'amis des vieilles cha,pelles.

Il cite l'effort méritoire accompli par u,ne ,dame .de la

région de Carhaix pour sauver des cha,p~lIes meI:\apées
de la ruine.

M. !e Président, confirmant et précisant les idées expri~

mées dans une précédente note de chronique, indique les
causes réelles rl u mal, qui sont l'apathie et Iï odifférence,

parfois l:hostilité, des ,collectivité~ propriétaires . .La loi
n'oblige même pas une municipalité à veiner s, ur un édi-

fice classé qui lui appartient. Qu'qn conseU mu~icipal
refuse de participer ft des frais de répara~ions, . si petile
que . doive être sa par:t contributive, l'édifi9c pe~t tomber

en ruines A plus forle raison les .communes et ,parQi~se.s

sont-cll,es maltresses du sort des cha,pelle~)lOn . cla. s::;ées.

C'est la presse qui, en attirant l'attention du grand

public sur les monuments menacés . peut le plus en ces
affaires. L'intervention adrninistra,tive n'a d'efficacité que

dans la mesure, très restreinte, des crédHs accordés pour
les travaux iodispemmbles.

LVI
Quant à. l'affichage , il est interdit dans un rayon déter­
miné autour de divers sites et édifices, mais seulement
sur des panneaux réclames. Il est à désirer que l'initiative
pri vée s'efforce par la persuasion d'enrayer l'abus de
l'affichage. Des arrêtés municipaux pourraient êlre pris
dans certains cas.
La séance est levée à 4 heures.
Le Secrétaire, Le Président,
M. LE DAULT. H. WAQUET.

Publications rrcues :

Analecta Bollandiana, t. XLI, fasc. III et IV, 1923.
A nnales de la Société histol'ique et archéologique de
Saint-Malo, années 1921-19~2 .
Bulletin de la Commission historique du département
du Nord, lome XXXI, 1922.
Bulletin de la Société géologique et minéralogique de
Bretagne, 1922, fasc. 4.
Bulletin de la Société al'chéologique du département
d'llle-el- Vilaine, t. L, 1923.
Bulletins et Mémoi1-es de la Société d'Emulation des
Côtes-du-Nol'd, t. LIV, 1822.
Bulletin de la Société archéologique de Nantes et de
la Loire-ln(éd eure, 1922.
Revue de Saintonge et d'A unis, XL· vol., 8

livraison,

1923 .

LVII
A IlIl{'xe a u Procès-Verbal

LE DONATEUR DU VITRAIL DE LA CHAPELLE
DE SAIl\'T-EXUPÈRE, EN DINÉAULT

Le beau vitrail Renaissance qui fait l'ornement du musée
archéologique fut offert à la chapelle de SainL-Dispar (saint
local, éponyme de Brasparts, très malencontreusement

remplacé par Saint-Exupère), en Dinéault, près Châteaulin,
par un seigneur de Rosarnou du nom de Kersauson, qui
vivait dans la seconde moitié du XVIe siècle. Ce donateur a
été, selon l'usage, représenté en «priant» dans l'un des pan­
neaux du vitrail, agenouillé et revêtu de son armure, que
recouvre une tunique armoriée aux 1 et 4 de gueules au
fermail d'argent ardillonné de même, qui est Kersauson,
aux 2 et 3 d'azur à trois molettes d'or, au chef cl'or chargé
de 3 molr;ttes d'azur, sur le tout vairé d'argent et de
~queules, le -premier vair chargé d'une hache d'armes de
gueules.
Rien de plus facile, semble-t-il, que d'identifier ce person­
nage au moyen de l'alliance indiquée sur l'écusson ci-dessus,
qui se trouve .répété cinq fois, entouré du collier de saint
Michel. au sommet des panneaux et dans le tympan du
vitrail, avec toutefois cette petite différence que la hache
d'armes de gueules n'y figure pas sur le premier vair de
l'écu cil abyme. Par malheur on se heurte aussitôt à une
difficullé fort embarrassante. Dans la généalogie parfaite-

ment connue de la branche aînée des Kersauson, seigneurs
dudit lieu en Guiclan eL de Rosarnou en Dinéault, aucune
des alliances men tlonnées depuis la fin du xv

siècle ne bla­ sonne: d'azur à trois molettes d'or, au chef d'or chal'gé de
trois molettes d'azur. Ysabeau de Pontplancoët, qui épousa
vers H6Q Hervé de KerSilUson, por~aH de flueules ~ tro?$
LVIII

Jasees ondées d'or. Catberine de Bouteville, qui épousa en
1492 leur fils .Guillaume, portait d'argent à cinq fu sées de
gueules en fasce. Louise de Launay, qui épousa en 1524
Rolland de Kersauson, portait d'argent au lion d'azur. Enfin,
la première f emme de ~eur fils Tanguy, Bar~e Le S~nécbal
de Kercado, avait pour armes : cl/azur à neuf màcles d'or,
et sa seconde femme Claude Le Ny : d'argent à l'écu d'azur
accompagné de six annelets de gueules en orle. Tous ces
di vers blasons sont lrès différen Ls de celui que nous voyons

écarLelé avec Kersauson sur le vitrail. Les r echerches qu'a

bien voulu faire, à ma demande, notre confrère M. Guy de
Kersauson-Kerj ean, pourtan t intéressé en la matière, puis-

que ce donateul- est l'un de ses an cêtres directs, n'on t abouti
qu'à identifier l'écusson en abyme, qui est presque cert ain e­
ment Keranrais. Jean de Keranrais possédait Rosarn ou en

1470 et le laissa à sa petite-fille ou nièce, I!'labeau de Pont-

plancoë t, mariée à Her vé de Kersauson, dont les des-

cendanLs ont conservé le vairé d'argent et cie gueules des

Keranrais comme le blason particulier de la seigneurie de
Rosarnou.
Il parait difficile d'expliquer la raison pour laquelle le
Kersauson du vitrail de Saint-Exupère a écartelé son fermail

d'armoiries mys térieuses, alor s qu'il avait le choix enLre

tant d'bonorables alliances. En aLtend ant que ce pelil pro-

blème héraldique puisse être élucidé, je proposerai de voir
en lui Tanguy de Kersauson, seigneurdudi t lieu. Rosarnou,

Lesplougoulm, Coatmerret, Coa tléguer, Kerguélen, fils de

Rolland et de Louise de Launay. En effet, il fut le premier

de sa maison à être nomm é cbevalier de l'Ordre de SainL-

Michel, et on le trouve qualifié comme tel dans un acte de

1585 ; or, les deux écussons placés au baut du vilrail sont

en lourés du collier de cet ordre dont il élait tilulaire. Né

vers 1525, Tanguy de Kersauson a pu faire exécuter ledit
vitrail vers i555 ou '1560, dates où il avail la trentaine d'a1 1-

nées que semble indiquer son effigie. Celle iden lification
offre un intérêt iconographique et historique, car Tanguy

LIX

Ligue en Bretagne. Il prit part au siège du château de

Kerouzéré en 1590 et, rallié plus tard à Henri IV, provoqua
la capitulation des Ligueurs du Lèon au Folgoat, le 8 aoùt
1594. Le roi l'en récompensa par l'octroi d'un marché par
semaine et d'une foire par an sur sa terre de Kersaintgilly,
en Guiclan. Tanguy de Kersauson mourut en 1599,' laissant

trois fils, dont le second, Louis, continua la branche aînée .

N. B. Celte note était déjà composée, lorsqu'au réceùt

Congrès de l'Association BreLonne, tenu à Quimpel' en sep-
Lembre dernier, le vicomle de La Messelière, si compétent
en matière héraldique bretonne, a bieù voulu me faire remar­
quer que les armoiries non identifiées' du vitrail rappelaient
passablement l'une des parties de l'écusson aLlribué par Guy
Le Borgne à la famille de Coëtléger : écartelé dux 1 et 4 d'im
écartelé d'or et d'azur, chacun chargé d'une étoile de l'ù" en
l'aLitre, aux 2 et 3 vairé d'argent et de gueulés, sur le tout
fascé ondé d'or et d'azur de 6 pièces. Nous avons' id : d'azur
à trois molettes d'or, au chef de g'ueulès chargé dé trois mo-

lettes d'azur. Il paraît donc vraisemblable étant donné les
différences qui se rencontrent si fréquemment dans la dispo­
silion et le nombre des pIèces hél'aldiques porLées par cet-

taines faniilles d'attribuer ce blason aux Coëtléguer, en

,souvenir de l'alliance, vers 1270, d'Olivier' de Kersauson,

seigneur dudit lieu, et de Marguerite de Coëtléguèr, héritière
dudit lieu en Trégrom, évêché de Tréguier. L'écusson décrIt
par Guy Le Borgne semble associer les armes propres des
Coëtléguer à celles des Keranrais et des Pontplancoët, à
part, pour ces dernières, le changement dil fond de gueules
en fond d'azur.

L. LE GUENNEC.

L'AVENIR DE LA LANGUE BRETONNE
Le Reveil Breton, organe de la Fédération régionaliste qui
a tenu son dernier congrés annuel à Quimper, publie le
texte intégral de la conférence de M. J. Loth sur la Forma­ tion de la nation bretonne-armoricaine et son etat actuel.
Nous en extrayons ces lignes concernant le breton:
« On classe avec raison, en France, les monuments de
toute époque : paléolithique, néolithique, âges du bronze, du
fer, moyen-âge, et on les défend contre le vandalisme en les
déclarant monuments historiques. Or le breton est sur lè
continent européen le seul monument au sens étymologique

du mot, et celui-là animé, le seul soüvenir vivant, et non
figé, d'un des plus grands peuples qui aient marqué leur
trace dans l'histoire de l'Europe, les Celtes qui ont subjugué
et dominé la plus grande partie du continent européen du
v" au III" siécle avant J ésus-Christ. Que fait-on pour le
conserver 1 C'est tout juste si on ne cherche pas à le faire
disparaître. L'Angleterre, en pareille matiére, a fait preuve
d'une toute autre largeur d'esprit. Il y a trois ans, un
journal de Rennes déclarait que le principal grief des
Irlandais contre les Anglais, c'était que 1'Angleterre persé­ cuLait la langue irlandaise. Or, en 1909, le gouvernement
anglais avait rendu par décret l'enseignement de la langue
irlandaise obligatoire dans les écoles primaires des district.s
de langue gaëlique ... Dans le pays de Galles, le gallois es t '
enseigné partout, à l'école primaire, dans les colléges d'en­
seignemeni secondaire, dans les universités ».
L'éminent professeur au collège de France, membre de
l'Institut, écrit plus loin: « Si nous sommes bons Bretons,
nous n'en serons que meilleurs Français ». En ce qui
regarde spécialement la langue, il ne devrait échapper à
personne d'un peu instruit que le breton, cousin survivant
du gaulois disparu, constitue un monument historique pour

Séance du 27 Décembre 1923

Présidence de M. H. WAQUET, président.

Le proëès -verbal de la séance précédente est lu et
adopté sans observations.
Sont admis dans la Société: M. Le Roy, directeur des
Postes et Télégraphes à Quimper, présenté par MM. Wimel
et Le Mer; M. Trochet, de Quimper, présenté pal'

MM. le G hanoine Abgrall et le docteur Lagriffe ;
M. Jean Corre, de Roscoff, présenté par MM. Gourvil et
Le Guennec ; M. Ernest Bernard, de Saint-Nazaire,
présenté par MM. Jarno el Waquet.
M. le Président annonce le décès de M. Deyrolle, . le
peintre bien connu de la gracieuse et douce Bretagne du
Sud, membre de la Société archéologiq ue depuis 1895.
Les condoléances de la Société sont adressées à la famille
et particulièrement à M. le Dr Deyrolle, sociétaire.
M. le Président s'unit · également au deuil éprouvé
par la Socié té française d'archéologie à l'occasion de la
mort récente de son éminent président M. Lefèvre-

Pontalis. M. Waquet l'appelle avec qu elle atlention sym-

pathique M. Lefèvre-Pbnlalis avait encouragé,_lors du
congrès de 1914, l'étude des monuments bretons. A cet
hommage pour un arr,héologue professionnel il ajoute

un salut d'admiration et de reconnaissance à la mémoire
de M. Maurice Barrès qui n'a pas été seulement un grand
artiste de lottres, mais un défenseur éclairé de nos

LXII
vieilles églises. M. Maurice Barrès appartenait, du reste,

à la Société française d'archéologie. .
M. le Président donne .la traduction d'une pièce en
vers la tins reçue, à l'occasion du nouvel a n, du. bureau
de la Société archéologique de Tarn-et- Gat 'onne. La
Société du Finistère adresse en retour ses meilleurs

compliments à sa sœur de Gascogne.
Sur la demande des · intéressés, et dans un motif de

propagande, le Journal des Débats et la bibliothèque

des Archives départèmentales des Côtes-du-Nordseront
inscrits sur la liste des services gratuits du bulletin.
Il est donné lecture et pris acte d'une lettre de démis-

sion, reçue de M. le commandant Bénard, président du

Groupe finistérien d'Etudes préhistoriques.
M. le P résident fait circuler des photographies, com- .
muniquées par M. Jarno, de la chapelle de Saint-Jean de
Leuhan, ainsi que des vues de l'église de Plouguer qu'un
violenl incendie a gravement endommagée dans la jour­
née du 9 décembre dernier. Les très belles sculptures
sur bois qui ornaient le chœur et le transept ont été
anéanli es.
M. Savina donne lecture d'uil. mémoire sur Les mouve­
ments populaires en juillet et août 1789 d'après quel­
ques lettres inédites de Ange Conen de Saint-Luc. Il
s'agit d'un jeune officier, neveu du dernier évêque de
Quimper avant la Révolution. Ce mémoire paraîtra au
bulletin. .
Il est ensuite procédé, sous la présidence de M. V. Cor-

miel', doyen d'âge, à l'élection du bureau de la Société
pour 1 924. M. W aquet, président sortant, est réélu par
39 voix sur 42 voLanls. Les quatre ' vice-présidenls sor-

tanls, MM. Cormier, Le Carguet, le Dr Lagriffe et le

Dr Picquenard so.nt réélus, ainsi que MM. Ogès et
Le Dault, secrétaires. M. Noël de Jacquelot est élu secré-

LXIII
taire en remplacement de Mll. Bablet, démissionnaire.
M. Le Guennec, libraire, consent à r ester trésorier .

M. W aquet remercie l'assemblée. Il passe rapidement
en revue les manifestations de l'activité de la Société
durant l'année qui vient de finir et exprime l'espoir
qu'en 1924, cette activité conLinuera à se développer

grâce à la fidélité de chacun aux bonnes traditions de la
Société et à l'élude du passé finistérien.
La séance est levée à 5 heures .
Le Secrétaire, Le Président,
M.LE DAULT.

H. WAQUET.

Annexe au Pl"'oces-Vel"'bal

LES CACOUS EN BRETAGNE AU XV" SIECLE
Dans le rôle des fouages de Bretagne en 1 426, il est fait
mention .du nombre de cacous' existant dans quelques
paroisses. Pour le diocèse de Léon, nous trouvons : Ploesané
(Plou~ané) , quatorze cacous « qui rien ne paient » ; Ploe­ maoguer, six cacous. Pour le diocèse de Tréguier: Trevou­
Tréguynec, quin.te cacous ; Lannion, six cacous. Pour le

diocèse de Cornouaille, on ne signale de cacous dans aucune
paroisse ; nous n'avons pas dépouillé les r ôles des au Lres
diocèses (1). .
(:1.) Archives de la Loire-fnrérieure, B. 2988 .
LXIV
Dans la paroisse de Plouzané, le village de Killi verien a
été signalé comme ayan L été habité par les cacous, sans
doute parce que des cordiers demeuraient. en cet endroit (1)
(la marine de Brest avait établi. en effet, des corderies dans
cette paroisse). On a voulu donner au nom de ce lieu une
étymologie qui corroborât ceUe asserlion. Cependant, Killi­
verien vient de kelli, killi, bois, el de Merien, nom propre, ou
encore fourmis.
En 1464, Maître Auffroy Deven, bailli de Léon, reçut une
commission « Louchant les malades cacous dudict Evêché
qui excèden l les mêLes de leur reigle selon les conslituLions
du Parlement, de les réduire à leur état» (2).
DANIEL BERNAHD.
UN ANCÊTRE DE nHIZEUX, PHOPlUÉTAlHE A Gl1ENGAT

En 1714, Hervé-Pellage Le Briseux, sieur du Plessix, époux
de demoiselle Catherine Laurans, acquit de Messire Claude
de Kergorlay, demeuranl au château de Cludon, en Plou­
gonver, deux métairies nobles dépendant de la Lerre de
Gu. engat : Penanguer el Nezalllic, pour la somme de 4680
li vre!' . Ces mélairies eontenaient sous bâtiments un journal,
deux cordes; sous terres chaudes, seil:e journaux; sous
terres froides, quinze journaux, 49 eordes (Arc hi ves Loire­
Inférieure. Chambre des Comptes).

(i) Bulletin de 1899, p. LXXI, 470, /172.

TABLE DES . MATIÈRES '!.
DU TOME L

PREMIÈRE PARTIE

Table des procès-verbaux des délibérations

et de la chronique de la Société archéologique en 1923
LISTE GÉNÉRALE DES MEMBHES. . . . . .
ÉCHANGES OU SERVICES GRATUITS . . . .
SÉANCE DU 25 JANVIER. . . . . . . . .

Election d'un vice-présiden t. Nécrologie : M. Marcel

Bellin. Conférences-leçons d'archéologie pré-
historique. Nomination d'un nouveau conser­
valeur au musée départemental.
CHHONIQUE : Publications relatives à l'hagiographie
PAGES'

III
et aux manoirs et meubles bretons. . . . . . . VI

SÉANCE DU 1"' MAns. . . . . . . . . . IX
Démarches tendant au classement du dolmen de , .
Keravel en Saint-Pol. Communicalion de
M. Romain-Desfossés concernant une galerie de
la presqu'île de Kermorvan. La chapelle de
Saint-Jean de Leuhan. Présentation de la

monographie de Plouégat-Moysan par M. Quiniou.
- L'inscription du moulin de Rouazle en Dirinon:
ANNEXE: La réformation de ·la noblesse en 1668 en
Bretagne, par H. Waq uet. Les poteries d'Ergué­
Gabéric, par D. Bernard. . . . . . . . . . . .

XII

178

SÉANCE DU 28 MARS . .

.Classement de monuments mégalithiques. Les
troncs d'if de Trezmalaouen. Présentation d'une
vie latine de saint François imprimée en 1575 à
Cuburien. Découverte d'une motte féodale à
Guerlesqu in.
CHRONIQUE ; Don de statues par la commune de
Scrignac au musée départemental. - Classement
de monuments. Le Bulletin diocésain. De
xvrr
l'utilité de l'étude des noms de lieux. . . . .. XXI
SÉANCE DU 26 A VlUL. .

Conv.ention relative à la répartition entre le musée
de Penmarc'h et celui du département des .objets
. découverts par des membres de la Société.

Présentation d'une Bibliographie de la Révolution
dans le Finistère, par M. Bernard, et de l'Histoire
anecdotique de Brest, par M. Delourmel.
XXV
ANNEXE: Rapport de la commission de comptabilité. XXVIII
SÉANCE DU 31 MAI. . . '. .

La carte de membre de la Société. L'excursion
du :l0 mai dans le pays de Pont-Croix. Projet
de création d'un musée dans Je .château .de :Brest.
- La ,. Sauvegarde de l'art français ". , Décou­
verte d'une colonne romaine au bourg de Saint-
Jean -Trolimon.
ANNEXE ; Civitas AquiJonia, CorisopÎlum, Kemper,
XX:IX

par H.Waquel.. . . . . . . . . . . . . . . XXXIII
SÉANCE DU 28 JUIN,. . . . . . . . . . . XXXVII
Célébration du cinquantenaire de la Société.
ANNEXE; Déolaration du Groupe · finistérien d'Etudes
.préhistoriques. . . . . . . . . . . . . . . XXXIX

- 170 -

SÉANCE DÙ 26 JUILLET , . . . . . . .. XLI
Compte rendu des cérémonies du cinquantenaire et de
l'excursion du l e' juillet 1i Quimperlé et au Fa'Ouët.
- Renonciation du Groupe finistérien d'Etudes
préhistoriques à la convention du mois d'avril.
ANNEXE ; Correspondance relative aux trouvailles
archéologiques .. . , .

SÉANCE DU 25 OCTOBRE. . . . . . . .' .
Nécrologie: M. Le Bras, de Kerjean. Octroi par
lé Ministère de l'Instruction publique d'une sub­
vention de 700 francs à la Société. Les mani­
festations historiques et archéologiques de la
saison d'été. Le fortin de Saint-Laurent près de
La Forêt-Fouesnant; communication de M. Cor-

mier. Le tombeau de Troïlus de Montdragon.
Le cloître des Augustins de Carhaix. Les
ruines de Saint-Jean de Leuhan. L'ossuaire de
Plonévez-du-Faou, La Géographie du Morbihan
de M. Corgne. La coutume du Broella à
Ouessant. La grande place de Locronan. Don
au musée par Mil" Goy.
CI-I,RONIQUE' ; De la conservation des anciennes cha-

pelles. Les publications de la Société d'histoire
et d'archéologie de Bretagne. . . . . . . . . .
SÉANCE DU 29 N OVEMBnE . . . . . . . ,
Ouverture à Quimper d'un cours d'enseignement
supérieur. Don au musée par Mlle. Goy. Le
tome II de l'Inventaire sommaire des Archives
départementales. Les preuves de noblesse de
la famille Provost de Boisbilly. Les préémi­
nences de la famille Lhonoré à Quimper, Loctudy,
Morlaix. De l'abus de l'affichage et de la pro­
tection des chapelles abandonnées.
XLIII .
XLV

LIlI

180
AN:.'IEXE : Le donateur du vitrail de la cbapelle de
Saint-Exupère en Dinéault, par 1. Le Guennec.

- L'avenir de la langue bretonne . . . . . . . LVII

SÉANCE DU 27 DÉCEMBRE . . . . . . .. XLI
Nécrologie: MM. De~yrolle, Lefèvre-Pontalis, Maurice
Barrès. · Elections pour le renouvellement du
bureau.
ANNEXE: Les cacous en Bretagne au xv· siècle, par

Daniel Bernard. Un ancêtre de Brizeux, pro-

priélaire à Guengat, par D. B ........ . LXIII