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Bulletin SAF 1922


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Troisième campagne de fouilles en pays bigouden

Commandant Bénard, Abbé Favret, Georges A.-L. Boisselier, Georges Monot

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Société Archéologique du Finistère - SAF 1922 tome 49 - Pages 37 à 50

EN PAYS BIGOUDEN

1° Nécropole tumulaire de Saint-Urnel. Nous avons
repris les fouilles de Saint-Urnel ( Saint-Saturnin), en Tronoan,
à l'endroit dans lequel nous avions découvert, l'an passé, un
squelette dont le crâne était percé d'une flèche en silex, et
nous avons commencé par exécuter une coupe verticale stra­
tigraphique des terrains. Cette coupe nous a, tout de suite
éclairés sur le caractère tumulaire de la nécropole.
Sur le granit décomposé repose directement une couche de
terre noirâtre, dans laquelle les charbons sont fort abondants;
cette terre contient de nombreux cailloux, dont une partie

ressemble à un galgal peu dense, et elle est recouverte , d'un
,plafond de pierres assez serrées. La couche mesure en moyenDe
54 centimètres de hauteur. '
C'est dans cette couche qu'était inhumé le squelette (A)
dont le crâne était perforé d'une flèche de silex. A toucher
l'emplacement de ce crâne nous avons enlevé une grosse

pierre pyramidale, derrière laquelle s'allongeait un autre
squelette en médiocre état (B).

Dans toute la couche, à part quelques rares silex, nous
'n'avons pas rencontré le moindre mobilier.
Au-dessus du plafond de pierres s'étale une seconde couche
de 73 centimètres, dont la moitié inférieure est composée de

terre grise et la moitié supérieure de terre grise mélangée
d'un peu de sable. -

de l m. 72 de longueur CC), à peu près à cheval sur les deux
premiers, mais en recul vers le Sud.
Au-dessus de lui, et encore plus en recul vers le Sud,
c'est-à-dire dans la partie supérieure, un autre squelette de

l m. 62 CD).
Ce dernier squelette poseédait un petit bracelet de fer et
un ardillon de grande fibule de fer. Mais il convient de
remarquer de suite que leur inhumation dans cette 'couche

est postérieure aux premiers enfouissements inférieurs .
. En effet, à la tête du squelette C, une pierre du genre de la
pierre des squelettes inférieurs coupe nettement, au ras du

tronc, deux squelettes placés en S et dont l'inhumation a
certainement précédé de longtemps celle des squelettes Cet D.
Quant au squelette D, il est inhumé avec un soin tout par­
ticulier dans des cadres de pierres verticales juxtaposées de
façon méticuleuse.
Tous les squelettes sont orientés élU soleil levant de fin juin.
Par-dessus ces sépultures s'étend une couche de sable blanc
très fin, de nature éolienne, d'une pureté remarquable, de

76 centimètres de hauteur moyenne.
Ce sable est recouvert par une terre' grise jaunâtre dure,
dans laquelle l'argile rentre pour la plus grande part. .
Le tout est recouvert de sable éolien et d'une couche d'humus
qui atteint plus de 50 centimètres d'épaisseur.
Le talus d'ensemble, arrondi et proéminent, dont notre
fouille n'occupe qu'une faible part, est compris entrè deux
mégalithes situés il 137 mètres l'un de l'autre. Ce qui indique
l'importance de 'cette nécropole tumulaire .

Pour nous assurer de son étendue, nous avons pratiqué, à
20 mètres de la première fouille dans le Sud, un puits de

l mètre de large sur 2 mètres de long.
Nous y avons rencontré les mêmes couches, mais la voûte

composée de terre argileuse était d\m c9mpac~ et d'lllle dlHeté

q ui défiai~ le pic, .

48- ____ ---c

Le sable blanc nou's a fourni

des ossements d'animaux et
d es débris de nourriture, ainsi que des débris de poteries
nettement gauloises.

Tous les squelettes ont été conservés avec soin; des fouilles
minutieuses et lentes seront reprises en 1922.
On peut d'ores et déjà admettre que cette nécropole tumulaire
date de l'âge du fer dans ses inhumations supérieures, mais que
les inhumations qui ont été d érangées ainsi que les inhuma­
tions inférieures sont certainement beaucoup plus anciennes.
Saint-Urnel, près duquel M. du Chatellier a trouvé une pierre
à cupules très remarquable, est situé il moins de mille mètres
de l'oppidum de Tronoan et des fonds de cabanes gauloises
de Kerviltrez.A cinq c;ents mètres il l'Est nous avons décou­
vert dans un champ trois mégalithes placés en triangle; au

Sud-Est, dans la ferme dite de Tronoan, gisent des restes de
dolmen et des mégalithes; au Sud, à 600 mètres, un menhir;
au Sud-Ouest, le tumulus de Kerdrafic. Ce fut évidemment
dans le passé un centre de grande intens.ité et qui a dû
garder son importance jusqu'à l'époque de la construction
de la chapelle et du calvaire de Tronoan, dont la taille et le
fini d'exéculion surprennent au milieu du dêsert actuel dans

lequel gisent tous ces restes accumulés des périodes néolithi-
ques et gauloises (1).

:10 Tumulus de Rosmeur. Il existe sur la presqu'île
de Porz Cat;n, deux tumulus éventrés ou déjà fouillés (2).
Nous avons celle année exploré le plus grand et pour les
deux tiers de sa surface, nous l'avons examiné suivant l'ex­
pression de M. Salomon Reinach « jusqu'au dernier carat Il.
(i) A l'heure où ces lignes parallront, les fouilles de Saint-Urnel oul
. donné d'importants résultats qui seront publiés ultérieurement.
(2) Le plus grand a été acheté par M. Boisselier; 'J e second a été
_. (lcpeté par le commandant Bénard.

Dans ce tumulus, MM. du Châtellier père et fils avaient
découvert deux allées couvertes, une chambre montée sur

muretins et quelques dalles; ils n'y avaient pas recueilli grand
chose: quelques trouvailles gallo-romaines n'impliquant pas
d'ailleurs que le tumulus fut d'âge gallo-romain.
On voit encore les restes d'une troisième allée couverte
éventrée de laquelle la propriétaire actuelle Mme Boennec a
extrait de belles dalles et un pot brisé qui contenait des osse­
ments.
La démolition pierre à pierre du galgal nous a permis de
mettre à jour un mur superbe élevé en son centre de plus de
deux mètres,' Base très large de laquelle le mur monte en
talus. Le mur est composé de belles pierres plates, soi­
gneusement enchevêtrées, presque sans jours. Souvent un

mortier dur et compact de couleur grise réunit ces pierres.
Au centre le jointement des pierres est surtout assuré par de
petits cailloux obstruant les interstices . Le mortier ne com-

mence seulement qu'aux deux extrémités de la face S. E. du
mur. Etait-ce pour en maintenir l'appui ~ Ce mur que nous
avons découvert et mis à jour sans démolir le moindre moël­
Ion va de l'entrée de l'allée couverte occidentale explorée par
M. du Chatellier aujourd'hui disparue jusqu'à la grande arête
verticale de l'ouest de l'entrée de l'autre allée couverte avec
laquelle elle est cimentée. Puis de l'autre côté dela dite porte

le mur reprend avec un ressau t, présente une légère courbure
et tourne perpendiculairement Mais la pointe d'angle de ces

deux directions est noyée dans une sorte de gros bloc de ma­
çonnerie composée de fortes pierres et de mortier gris. Le

mortier fait là l'office de consolidation de ce contre-fort.
Ce mortier était du reste déposé en masses importantes
contre le mur lui-même dans la partie occidentale et il fallut
de longs aballages au pic pour l'enlever. .
Les portes des deux allées étaient fermées par des blocages
cimentés de même manière.

La photographie donne la forme de ce qui restait du mur
au moment de nos fouilles. Nous ne pouvons dire si le haut

était horizontal ou formait un triangle dont le sommet se
serait trouvé entre les deux portes.
Mais l'allée couverte la plus orientale n'est pas du tout
bâtie en muretins; elle est composée de magnifiques dalles
verticales de très grande taille que 'nous avons dégagées et
dont l'ensemble est,grandiose ; ees dalles n'avaient pas encore

été remarquées; contre cette belle allée, nous a VODS mis à jour

une première chambre de grandes dimensions; elle était
remplie de haut en bas des couches suivantes :
1 ° Terre ordinaire du tumulus et du galgal;
2 ° Petit pavage;
3° Couche sablonneuse rougeâtre à l'état humide.
4° Petit pavage.

5° Couche noire semblable à toute la couche inférieure du
tumnlus.
Cette couche inférieure était intacte; de même la couche sa­
blonneuse et ses denx enveloppes avaien t conservé leur parfaite
horizontalité, ce qui écarte toute idée de fouille antérieure et
permet d'affirmer que cette chambre n'avait jamais été violée.
La couche sableuse dégagée au grattoir puis passée au
tamis n'a donné aucune trace d'inhumation, ce qui d'ailleurs

ne prouve rien, l'absence de dalle au-dessus ayant laissé .

pénétrer les eaux destructrices.

Nous avons mis à jour une 2" chambre contiguë à la l'· ,
mais qui n'est pas encore fouillée.
Les pierres au contact des dalles N. E. des deux chambres
. ne formaient-elles pas l'amorce d'un mur qui pouvait parfai-

tement aller rejoindre le prolongement de l'autre mur en e du
monument; il ne paraît pas avoir dû se continuer loin au
S. O. Il y eut d'ailleurs été arrêté par l'allée A. Faut-il croire
qu'il venait rejoindre l'extrémité a, ce qui concorderait alors
avec l'arrêt si net à angle droit en retour de Ce mur en a.

Plan en ilévattOfL
I d" côt/ Ko. d, tallé. COi y,rü
_ Grlnd-. .Dall,s _ ..

TUMUL US Of ROSMfUR
Plan par terre d,
l'allù COUll'e,.t~ d d~ 14 chambre
____ ...,.~.,._---------'''--...:.:.---..:::.::::~-------' ~~~D~'~"~"~P;'~R;::; '~'~:::~~"" Bl.." NA/fD

GRAN lJ T{fN{fU1S lJE ROSNE{fR
à Porz·Carn

hi s. "ru'" UJU , __ /lib lÛU,
lu,..izlmt,h SOIU ft,," ru': dtlit
IY~.,,,,, flM w,.:1." .

-;c-------'- ' --- Sm . 50 - ___ ~ ___ _

Il ,PU"".lJ /ilt" t
t':foll~~ ,,, t'l'n, ",· oil,· .... ~
t'r""f'IIf,n f M 1 ,/ul"7"r A

l'LAN DltlUi PAR u C(J~HANOANr BEHAIUJ

Et alors n'y aurait-il pas eu un premier monument anté­
rieur à A et D avec mur de clôture, puis un second composé
normalement de deux allées coudées à angle droit. Il serait
hardi cepend ant dès maintenant de penser que le tumulus
circulaire d'abord, aurait pris la forme elliptique pour pouvoir
renfermer le second monument.
Le mur devait encadrer totalement les chambres et les
allées couvertes. Le fait n'est d'ailleurs pas nouveau. Il a déjà
été signalé dans le tumulus de la butte de Kernec, en Langui­
dic, où il avait une forme. rectangulaire d e 17 m . X 12 m. (1) ;
dans le tumulu s de Coat-er-Houarn. près de Baud (Morbihan),
où il avait la même forme et 13 m. 50 X 7 m. 70 (2 ), et dan's
le tumulus de Castel-Coagno, en Cavan (Côtes-du-Nord),
dans lequel l'enceinte rectangulaire de pierres bâties mesu­
rait 9 m. X 8 m. (3).
Les trois tumulus de Kervern, en Plozévet, contenaient
aussi des murs en pierres sèches en forme de fer à cheval
autour de la sépulture centrale (4l.
Le mur en pierres sèches fait donc souvent partie de la
technique de construction des tumulus et, dans beaucoup de

cas, il a dû échapper aux investigations trop rapides .
Nous avons ramassé près du mur un pot brisé, de nom­
breux restes de poteries, un fer de ·lance, des silex bleus et
un morceau de lame en silex blanc semblable à la belle lame

qne nous avons ramassée déjà sous la fortification néolithique
de porz-Carn.
Nous avons relevé aisément le périmètre exact du ' grand
tumulus d e Rosmeur; il présente la forme d'une ellipse, dont
le grand axe atteint 44 mètres et le petit axe 37 mètres.
( :1. ) MARTIN, dans la Revue archéologique de :1.899. tome (.
(2) MARTIN. dans la Revue archéologiqJe du 24, Décembre i~91j, .

(::1) THUBÉ, dans le Bulletin de la Société d'Emulation des Côtes-du-
Nord, :I.8tlO.
(4) P. DU CHATELLIER, dans la Revue vrchéologique de Septembre i882.

Ce tumulus, qui contenait trois allées couvertes de ,grpndes
et de petites chambres entourées de murS ,énormes, devait
être l'un des plus bea\lx du Finistère. Nous avonli soigneu­ sement respecté et consolidé tout ce qui reste de cette archi­
tecture archaïque et grandiose.
Le mortier qui consolidait le mur de toutes parts était gris;
mais sa composition était analogue à celle du mortier jau­
nâtre trouvé dans la nécropole tumulaire de Saint-Urnel ;
analogue aussi à la matière qui composait le mm de la
cabane des kjokenmoddings de La Torche.
Les morceaux que nons avons mis de côté sont si durs, que
le marteau les casse difficilement. Quelques-uns contiennent
de gros charbons.
Nous avons retrouvé déjà un peu de mortier analogue dans
la fosse d'éventrement du tumulus de la grande dune,
Il nous semble donc, d'ores et déjà, que le mortier d'argile
mélangé à d'autres corps était d'application courante dans la
construction des tumulus. Celui de Saint-Urne!. brûlé à cer­
tains endroits, présente une coloratiou vieux rose de jolie
brique. Il ne sera pas inutile de vérifier le fait dans nombre
d'autres tumulus.

3° Appairements de lechs.
écrivions dans le Bulletin de la
Finistère:
L'année dernière, nous
Société Archéologique du
li A l'entrée du champ Guirriec, nous avons enlevé deux
« petits lechs de 84 à 78 centimètres de hauteur, l'un lisse et,

cc l'auire cannelé, symbolisant manifestement la juxtaposition
cc des principes mâle et femelle .
« Cette juxtaposition ne nous apparaît pas comme un phé­
« nomène isolé; â Roz-an-Tremen, demi. le'chs lisses étaient
(c au milieu de trois lechs cannelés ; à Beuzec, deux grands'

(( l'un lisse et l'autre canelé, de même à Saint-Jeau-Trolimon
« et à Plogonnec. Et en somme le phallus du champ de
( Gllirriec, de surface lisse, voisinait avec le lech cannelé. J) .
Nous avons recherché, durant l'été, les I1ssociations de
lechs de ce genre dans la région qui s'étend de Douarnenez
à Penmarch et à Loctudy.
Assurément il subsiste un certain nombre de lechs isolés;
mais, malgré les déprédations du temps et le massacre des
pierres, la grande majorité d'entre eux se présente par couple.
Rien n'est d'ailleurs plus convaincant que le tableau ci­ contre qui sera complété, avant peu, de nombreux autres
cas qu'il convient de vérifier sur place.
Il convient de remarquer tout d'abord que dans la majeure

partie des cas, l'appairement des deux lechs (lisse et cannelé)
apparaît nettement dans l'égalité de la hauteur.
A Kervedal, les deux petits lechs ont même silhouette et
même taille.
A. Beuzec Cap CavaI, les deux grands lechs, de plus de 3
mètres et demi de hauteur ont aussi même profil; même

observation à Tréogat, à Saint-Jean Trolimon, à I erviltrez, à
Languido, à Treffiagat, à Languivoa, à la Madeleine . .
Les types sont de deux sortes; arrondis ou à pans. Il
semble que les petits ·lechs de Ket'vedal arrondis et moins
soignés son t les plus anciens; ils étaient enfouis à côté des .
pierres phàlliques et quelquefois dans ' les gisements impor-
tants de restes de nourriture et de sépultures de cette région.

Les lechs de Beuzec, de Penmarc'h, de la Madeleine,de
Kervedal, de Roz-an-Tremen, de Plogonnec, de St-Jean-Tro-

limon, de Tronoan, de Languivoa, de Treffiagat, de l'Ile
Chevalier, plus ou moins anciens paraissent se rapporter à ce
même type.
. Puis ou voit le lech évoluer avec le perfectionnement de la
ta.ille et se présenter avec des pans; mais alors l'un des deux

NOMBREd. LECRS LISSÉS LECRS CANNELÉS
LIEUX
ou ou
PIERRES PH. \LLIQU ES PIERRES PHALLIQUES
Commune de Tréogat. 2 lechs à pans,
i lech à pans
lisses,
Commune de St-Jean-
Trolimon ....... .
Co:nmune de Plovan,
Ruines de Langu id ou
Com

de Pont-l'Abbé.
3 lechs,
lechs à pans,
2 lechs lisses,
i lech à paus
lisses,
Ile Chevalier. . . . . 2 lechs et 1. i lech lisse el

A RAINURES
ilech à pans
avec cannelu­
res de coin.
1. lech cannelé.
1. lech à pans
avec cannelu­ res de coin.
. . pierre phalliqe. 1. pierephalliqe, i lech cannelé.
Com ne de Plomeur,
Roz-an-Tremen . . . ~ lechs, 2lechs lisses, 2lechscannel'.
Bourg de Beuzt'c .... 2 grands lechs,
i lech lisse, i lech cannelé.
Com

de Plonéour,

B ~ de Languivoa .. 2 lechs,
i lech li sse, :1. lech cannelé.
. Com

de Treffiagat. 2 lechs,
i lech lisse, :1. lech cannelé.
Cha pIe de Lechiagat.
2 lechs,
i lech lisse,
i lech cannelé.
Commune deLocludy,
Chap'

de St-Guido. 2 lechs,
:1. lech lisse, i lech Cannelé.
A :l.50

de la chapelle. {lech et:l.

:1. piere ph 111iqe, i lech cannelé.
Com

de Penmarc'h,
phallique,
Champ de Guirriec. 2 lechs,
i petitlechlis

, :1. lech cannelé.
Palue de Kervédal. .. 2 pelits lechs,
:1. leeh lisse, { lecll cannelé.
Au Bourg ......... . 2 lechs,
i lecll lisse, i lech cannelé.
Chapelle Saint· Marc. 2 lechs,
1. lech lisse, i lech canr.elé.
Gouesnac' h . ....... ~ lechs,
2 lechs lisses, 2lechs cannel' .
LaMadeleine P. Tiboe. '2 lechs,
:1. lech lisse, i le ch rayé.
La Madeleine ....... 3 lechs,
2 lechs lisses, :1. lech à pans

Commune de St-Jean-
rayés au coin.
Trolimon, Kerviltré. 4, lechs et :1.
i pier

pllalliqe 3 lechs cannel'
pierre phalliqe,
et i lech lisse

ou a ramures .

a pans,
Com

de Plogonnec. 2 lechs, :1. lecll lisse, 1. lecll cannelé .

Com

de Tréguennec. 2 leclls, :1. lech lisse, :1. lech à pans et
à cannelures
de coin.

pans. Le principe paraît subsister, l'un des lechs ayant .1.1i1
pans lisses et l'autre des pans avec cannelures. Tel est Ir. \:11"
des lechs de Languido, de Saint-Jean-Trolimon, de Kervilll'Il~
et de Tréogat. Quelquefois une pierre phallique accompagll!l
le groupe des deux lechs, mais le cas est assez rare.
La matière de ces lechs est uniformément du granil
choix qui s'est bien conservé. Jusqu'ici nous n'avons qU'li
seule exception ( 1). Les lechs de Beuzec, de Roz-an- Tremol!
de Kerviltœ;l, sont taillés dans les granits de la Torche. Ceu
Penmarc'h dans les granits du Lestr. A Menez-Roz-T
nous en avons vu un remarquable de grosso taille sculpl6
pans, encore « in situ» en pleine lande. entre une allée IC()u

verte et un grand menhir; il est du même granit que 1
menhir et les dalles de l'allée couverte.
Dans les ruines de l'église de Languidou construite en
pentine, nous avons relevé deux lochs taillés dans un
to'ide à gros grains d'un type dont nous n'avons pas
l'origine .

En règle générale, presque tous les appairements de
se retrouvent dans les églises, dans les cimetières. dans
fontaines ou à lem proximité immédiate; nous n'en a
relevé qu'un dans un ensemble mégalithique isolé et qu
autres dans les nécropoles de l'âge du fer de Roz-an-Tre­
ou de Kerviltrez.
Deux lechs sont placés sur un petit autel de l'égliso
Trouoen.
Il serait prématuré de formuler déjà l'hypothèse '
l'Eglise catholique, qui ajustement poursuivi par les déci
de ses conciles et avec le concours des édits rovaux, les im

raies et indécentes pratiques du cu\Le phallique, aurait
servé les appairements de lechs qui semblent être la
sentation de l'hymen, tout au moins dans les sépultures.

(i) Un lech noir lissé à quatre faces et à bout arronùi taillé

~tlUclettcs superposés de Saint-Urnel «'tlle do fer) en haut, la couche de mortier d'argile
'lU-cl ssus de la couche de sable blanc,

r.IUI· néolithique découvert dans le tumulus do Boemeur, et qui encadrait les allées couvertes

Hôtel de VII/e
B.P. 531
29107 QUIMPER
Nous savons déjà que, encore à notre époque, en Turquie et
cn Orient, des stèles de formes différentes sont placées sur les
lombes suivant les sexes.
Au Musée Guimet on peut voir une photographie magni­
fique de deux lechs sur une tombe royale du VI· siècle avant
Jésus- Christ, des environs de Nanking.
Il apparaît comme indispensable, avant d'émettre une hypo-

lhèse, de gl'Ouper tous les faits analogues relevés en Bretagne.

1,° Signe cornu pl'émycéuieu. Nous avons retl'OU vé
~ur une piene de 3"' 50 de long au milieu de cupules et de
gravures curieuses, à Dangé, dans rIlle-et-Vilaine, le signe
cornu que nous avions relevé l'an passé dans le monument de
Fon tenigou. Les dimensions et les dessins sont iden tiques
pour les deux formes.

5° COl'l'ections on ad(Utions à la cal'te mégalithique
de la région de PeulDarc'll. 1° Grosse pierre phallique
it la ferme du Naon (Le ITaIToncl goo m. N. Plomeur).
:l0 Groupe de Km'fland ( 1800 m. S. Plomem). 3 menhirs
l)fi lames et 3 menhirs blocs renversés à 300 m. S.-8.:. du 1

groupe.
3° Gl'Oupe de Menez-Roz-Tuchic (l, kil. N .-E. Plovan) pré­
~entan t une allée couverte, un lech, :1 enceintes rectangu­
laires, 1 menhir, une grande pierre creusée par les eaux mais
aménagée de main d'homme, dite lit de Saint-Kéléguic.
1,° Dans le ravin dit: Sclanche-en-Plovan, sur terre de Lespurit­
H ellen (1 k. goo Peumerit), grand monument ayant des ana­
logies avec ceux de Fontenigou et de Poulguen-Bihan, composé
de un grand menhir de pIns de 6 m., deux menhirs abattus;
dans le champ au-dessus, à 60 m. environ, restes de dolmen.

5° Dolmen à 350 m. S.-E. du manoir de Penquele'IIHII\
(1 k. 200 N .-N .-0. Peumerit).
6° Route de Kerloazec à Peumerit: tombe à Stone-Cisl.
7° Menhir à 600 m. Sud de la ferme cie Kerguelven (2 k. :III,!
E. Pouldreuzic).
8° Deux menhirs clans le même ravin à Ik. L loo du bOlll'.
de Pouldreuzic, sur les terres de Morvé et Kerviel.
gO Reste de dolmen à la côte 82, au Sud du moulin de LOI'
voé (:1 k. 700 N.-E. Pouldreuzic) .
10° M enhir à hauteur de Penquer S Ul' le bord cle la l'ont.
(2 k. 100 S.-E. Plozévet).
. 11 ° Menhir à Kerrétol près cles habitations (:1 IL 300 N.~lj:,
Peumerit).

Menhir il Menez-Cavarec côle 93 ("J k. 700 N.-E. POli'"
merit).
13° Menhir à Kerenguy dans le ravin li , 50 m. O. de l~
ferme (3 II. 500 E.-N .-E. Peu merit). .
ILl

Pierre à cupules, clans le bourg de la Madeleine en Pon­
marc' h.
15° Route de Penmarc'h à Saint-Guénolé il toucher le PQ\ll
du ruisseau: grancle pierre à cupules noyée dans le bas-cÔI'
cie la route.
,6° Route de Lescors à Penmarc'h dans le fond cie la valll\o.
et dans le talus O. de la route : nombreux supports.
'70 A signaler il 500 m. O. cie l'embranchement de Pon
dreIT (~ k. 300 S. Plomeur), un grand affleurement aplani
50 m. de côté, à cheval sur la roule près du dolmen de
qüer-Bloas; celle su rface plane semble avoir élé utilisée à

epoque mconnne.
,8° Nombreux lechs et quelques pierres phalliques
les dessins feront l'objet de la publication d'un album
Cial.
COM~IANUANT BÊNARD, ABBÉ FAVRET,

136
DEUXIÈME

PARTIE
Table des Mémoires publiés en 1922
1 Sur l'étude de la civilisa tion préhistorique armori­
caine, d'après ses monuments, par ALF RED
P AGES
DEvou'\, . . . . . . . . , . . . . . . " 3
II Élie Fréron,d'après un livre récent, par 1. LAGRIFFE 20
III Vieilles chansons bretonn es : I. François de Coëtlo-
gon, prieur de Kernitron, par L. LE GUENNE C. 26
IV Le bouton breton, par E. CHARBONNIER . . . ., 33
V Troisième campagne de fouilles en pays bigouden ,
par le commandant BÉNARD, l'abbé FAVRET,
GE ORGES A. - 1. BOISSELIER, GEOR GES M ONOT
[2 planches]. . . . . . . ' . . . . . . . .' 37
VI Les sépultures à coffrets et la chapelle Saint-Gilles
en Bénodet, par 1. OGÈs . . . . . . . . .. 51
VII Les anciens manoirs des environs de Quimper,
par 1. LE GUEN 'EC (suite) . . . ' . . . . 57, 11 7
VIII Le chemin du « Tro-Breiz )) entre Quimper et Sain t·

Pol· de-Léon, par le chanoine ABGRA LL et 1. LE

GUENNEC r 1 planche] . . . . . , . . . . . . 65
IX Le Cap Sizun à l'époque néoliLhique, par H. LE
CARGPET. . ..... , , .. , .... , 99.
X Quimper au XVIIIe siècl e. Notes et documents (II),
par DANIEL BERNAR D,

105

Quimper, - Imp. Mm . BARGAIN & C" , 1, Rue Astor et Quai du Stéir