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Bulletin SAF 1919


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Discours de M. le Président

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Société Archéologique du Finistère - SAF 1919 tome 46 - Pages 205 à 217

PRONONCÉ PAR M. LE PRÉSIDENT
MESDAMES,
MESSIEURS.

. Vous venez de réélire ,l'ancien Bureau de notre Société, et
vous me faites l'honneur de me maintenir à votre tête comme
Président. D'après les rites en usage je devrais vous remercier
de la marque d'estime et de sympathie que vous me témoi­
gnez et cependant, àl'encontre, je me sens tenté de vous blâ­
mer et de vous reprocher cet excès de confiance. Les fonctions
présidentielles, tout honorables et toutes représentatives
qu'elles sont, deviennent parfois lourdes et onéreuses, et je
sens qu'elles commencent à peser sur mes vieilles épaules .

C'est un poste de vigilance; il faut veiller à ce que la Societé
continue à marcher dans les droits sentiers, pourvoir à l'ali­
mentation du Bulletin par des études variées, sérieuses et
attachantes, provoquer et activer le recrutement, développer
les collections du musée, et cela entraîne, sans qu'on le soup_
çonn.: .. une correspondance chargée et compliquée, de vrais
soucis de père de famille . . A certains moments je me sens
au-dessous de la besogne à fournir; puis je me ' reprends
pour marcher encore de mon même pas tranquille. Allons-y
donc encore pour une année, et au bout de cette période)

d'après le degré de conservation ou d'usure du sujet, . on

aVlsera.
Nous avons tous à penser et à travaill~r à la prospérité de
notre Société Archéologique. Les crises diverses et nombreuses,

206 -

qui sévissent en ce moment dans l'Univers, ne sont pas pour

favoriser cette prospérité. Le papier est hors de. prix; les sa-
laires des ouvriers typographes montent toujours, et, en rap­
port direct, croissent aussi nos frais d'impression.
Un remède partiel à cet état de chosesc'eût été uneaugmen­
tation de l'éillocation annuelle qui nous est accordée par 18
Conseil Général du Département. Je l'avais sollicitée, et il
paraît qu'elle avait été accordée dans les délibérations de la
Commission des Finances; seulement il s'est fait que, par un
malentendu, le rapporteur n'en a pas fait mention, de sorte
que ce geste de bienveillance et de générosité serait perdu pour
nous, à moins que dans une session postérieure on ne revienne
sur cet objet et qu'on ne décide en notre :faveur" que « erreur

n'est pas compte ».
Mais la source importante et principale de notre avoir con-

siste dans le nombre élevé de nos sociétaires, et je travaille de
mon mieux à augmenter toujours le chiffre de nos associés,
en faisant connaître le but et l'utilité de nos études, la variété
et l'attrait de nos travaux.
Un moyen bien efficace pour nous faire connaître et nous
attirer des adhésions, ce sont les excursions scientifiques et
artistiques. Nous en avons fait une très intéressante le 10 mai
1914. Pendant la guerre, forcés de nous resteindre, nous nous
sommes contentés de courses pédestres dans un petit rayon
autour de Quimper et d'un voyage limité à Pont-l'Abbé et à

Kernuz. Au 31 Juillet dernier, nous avons entrepris un'dépla_
cement plus conséquent vers le foyer d'art et de pittoresque

qu'est Quimperlé, en y ajoutant la forêt de Carnoët et l'abbaye

cistercienne de Saint-Maurice.
Ces expéditions remplies de charme nous attirent des com-

pagnons d'un jour dont plusieurs tiennent à s'unir à nous
par des liens plus durables et demandent volontiers à entrer
dans notre association. C'est donc une méthode à encourager
etàcontinuer, et puisque nous venons de parler de Quimperlé,

-..;. ' 207 - , -
cela nous fait penser immédiatement à la prolongation de cette
course à quelques lieues plus loin, vers Saint-Fiacre et Sainte­
Barbe du Faouët et même jusqu'à Kernaseléden, le Folgoët
du Morbihan.
Mais plus près de nous sont des attractions trop ignorées
et q"Qi nous donneraient des jouissances artistiques que peu
soupçonnent.: Pluguffan, Saint-Germain de Plogastel, Penhors
en Pouldreuzic, Plovan, Languidou, Tréogat, Languivoa,
Lanvern. Puis dans une autre journée, Tréminou, Beuzec-

Cap-CavaI, Tronoën, avec la traversée pédestre de la vaste
palue sablonneuse, sorte de petit Sahara dominant un admi­
rable paysage de mer, et nous menant à la Torche, puis à

Saint:Guénolé et au groupe curieux des vieux monuments de
Penmarc'h.

D'autres excursions s'offrent à nous et seront un jour
réalisables, je l'espère : Pleyben, Saint-Herbat, Huelgoat,

puis les riches et nombreux monuments du bassin de l'Elorn,
et bien d'autres encore.
Puisque nous sommes aux excursions, je vais revenir à la
tradition que j'ai inaugurée il ya deux ans, celle de faire la
revue de l'état de notre pays aux époques anciennes. Après
avoir fait une sOJ;te d'exploration de la période préhistorique

et gauloise, puis de la civilisation gallo-romaine, tâchons de
nous rendre compte des souvenirs que nous ont laissés les
temps mérovingiens et carolingiens, ou plutôt les siècles
~coulés depuis l'introduction du christianisme jusqu'à la date
:le l'An Mil. En somme cette étude consistera à citer les ermi­
;ages, établissements et monastères fondés par nos vieux .
;aints et les premiers apôtres du pays, pUIs quelques forteresses
Hl résidences de chefs plus ou moins fabuleux, plus ou moins

ustonques.
En tout cela je n'aborderai pas le côté critique et chronolo­
~ique; nous ne finirions jamais s'il fallait entamer une
liscussion sur l'authenticité ou la date exacte de chacun des

". 208 . -

éléments qui entre:nt dans cette revue; je me contenterai de
.Citer les personnages ou les faits tels qu'ils nous sont men.
tionnés ou . signalés . par les historiens, les légendaires et les
traditions, soit par quelques vestiges restants et formant des
témoins' matériels: Cela suffit pour une 'sorte de catalogue
rapide, un panorama aux tableaux nécessairement vagues, où
il est inutile de chercher une stricte précision.

. Pour ce travail ' nous suivrons la méthode adoptée l'année

dernière pour la nomenclature des établissements ' romains;
nous prendrons le littoral à partir du point extrême Sud, pour
passer vers l'Ouest et remonter vers le Nord, en tenant compte
des' rivières navigables, et nous explorerons en terminant
l'intérieur du pays. ' . ' ..

, Nous commencerons donc encore par Quimperlé, au point
de jonction de l'Isole et l'ElIé. C'est j~stement en cet endroit

que vint s'établir saint Gurthiern qui peut être considéré
comme le fondateur de Quimperlé. Fils d'un roi de Cambrie,

~l quitta ce pays dans la moitié du sixième siècle, se fixa

d'abord dans l'île de Groix avec deux compagnons qui parta-

geaient sa vie de pénitence, puis remonta avec eux la rivière

de la Laïta jusqu'au confluent des deux cours d'eau au point
appelé à cette époque A"naurot, et où passait, par deux gués,
la grande voie romaine joignant Vannes à Quimper. Il y fonde

un ermitage qui devient bientôt un monastère, autour duquel
se groupent peu à peu des habitations qui constituent le pre-
mier noyau de la ville de Quimperlé. '
L'un des successeurs de saint Gurthiern, Corbasius, cons-

truit dans ce monastère une église monumentaly que' saint
Goueznou, alors évêque de Léon, vint visiter avec , son frère
~aint Majan. Dans le cours de sa visite Goueznou, tout en
admirant l'œuvre de Corbasius, se mit à vanter la beauté du

- ( 20f) -

temple' 'que son frère Màjân lui édifi'ait 'én son monastère de
, Land-Goueznou, près Brest. L'architecte de Cotbasitis : en prit
ombrage et, montant sur un des échafaudages, lais'sa tomher
pomme par .mégarde son marteaU sur la tête d'u sàiril prélat
qui en mourut a:u bout de qùelques heures. ' .
Descendons la rivière jusqùeà son embouc'hùre au 'Pouldu.
Sur le parcours nous ne trouvons rien si ce n'est peut-être. , ~ur
la rive droite, en pleine forêt, un rendez-vQus de chasse des
premiers comtes de Cornouailles à l'endroit où l'on voit main-

~ena.ht les ruines du frèsancien château de Carn6ët.

Arrivés au Pouldu. , si nous' nous permettons de faire une
.ncursion le long du littoral Est; sur la terre de Vaimes, nous

;rouverons dans la pàroisse de Ploe~lléur, asséz . près du Forl-.
3loqué, le souvenir du monastère fondé à la même époque
Jar sainte Ninnoc, de la nation · et de la parenté mêmè de saint
iurthiern. Je fais m'ention de cette sainte parce qu'elle nous
lppartient a'ussi bien 'qu"au pays de Vannes, étant la même
lue sainte'Candide, patronne de la paroisse de Scaër, ainsi
[m~ de la chapelle' de I:ocunduff; en Tourc'h.
Reprenons notre trajet le long de la 'côte Sud . ; .longeons les
ivages -de 'Clohars~ Moëlàn, Névez, 'l'régunc. Arrivés ,dans la

laié de Concarneau nçms -touchbns Lanriec Saint Rioc, qui' en
stlé patron et qui a son tombeau à SaHn-Gildas dé Rhuis, n'a­
·il pas fait un séjour à l'endroit où s'élêve màintenafit une
hapelle 'sous son vocable ~
CoIitinuon's et remontons'l'Odet jusqu'à Quimper ou Civitas

: quilonia. Nous y trouvons la vieille cité gallo"romaine non
I1tiètemênt détruite, ou renouvelée par Gradlon, le souverain
tmoricain qui y a son palais et son château dont il fit hom­
lage à s'aint Corentin pour bâtir sa cathédralé. Avant cette
glise épiscopale, le sanctuaire primitif de Loc-Mariâ devait
xister dans l'agglomération la plus ' importante et la plus
,abitée à cette ép'oque reculée.
Redescendons la rivière ; surv~vaie'nt--ils dans leurs ' spI en -

- 210 -'

deur quelques-uns de nombreux établissements romains qui
. la bordaient des deux côtés ~ En sortant de son embouchure
nous ne tardons pas à rencontrer un îlot ou presqu'île où
s'était fixé saint Tudy dont elle a pris le nom. Son monastère,
fondé en même temps que'Landévennec, fut ensuite transféré
sur l'autre bord du bras de mer; là où se trouve l'église romane
de, Loctudy.
A Penmarc'h débarqua, vers l'an 518, Vouga ou Vio, arche-

vêque d'Armagh en Irlande; il y vint porté sur un rocher qui

flottait sur la mer et qui se fendit en deux en accostant Un
des blocs retourna en Irlande, l'autre est conservé près de la
chapelle de Saint-Vio en Tréguennec. Ce prélat est le patron
de l'église de Penmarc'h et y est vénéré sous le nom de saint
Nonnat.
En suivant la courbe de la côte, je remonte jusqu'à Audierne
où a résidé saint Ruinon, le vrai patron, que quelques uns ont
voulu détrôner au profit de saint Raymond Nonnat.. A la
pointe de Lervilly, la chapelle de sainte ThéveUe n'est-elle pas
sous le vocable de la sœur de saint Tujen, au' lieu d'être
consacrée à une des compagnes de sainte Ursule ~
Saint Onneau, patron d'Esquibien est uri des nombreux

saints qui ont 'vécu dans le Gap-Sizun. comme saint Tujen à '
l'endroitoù s'élève sa chapelle monumentale, et saint Cléden

dans la paroisse qui porte son nom.' N'est-ce pa's aussi, à la

pointe ocCidentale de cette paroisse, dans la , plaine basse
envahie par la ' mer, entre la pointe du Raz et la pointe du

Van, qu'il convient de situer l'emplacement yéritable de la
ville d'Is, la ville maritime et port de guerre de Gradlon ~ C'est

ce qui ressort, avec une très grande probabilité, .du mémoire
documenté que notre Vice:.Président, M. Le 'Carguet, vient de
nous lire au commencement de' cette séance. . '

Pénétrons dans la haie de Douarnenez et saluons surIe

rocher aride, où il fit son ermitage, saint Herlé patron de
Ploaré. A la grève du'Ris noùs touchons presque à la terre du

211

Juc'h. C'est dans ce vallon que l'ermite saint Edern fit son
premier séjour pour aller s'isoler ensuite davantage à Bdern,
puis à Lannédern où se trouve son tombeau.
A Tréfeuntec, en Plonévez-Porzay, ·commença la vie de sain­
teté de saint Thégonnec qui, chassé par ses compatriotes
inhumains se réfugia d'abord à Plogonnec et ensuite dans la
grande paroisse du Léon où il bâtit une église ·qui porte son
nom . .

Tout à côté de Tréfeuntec est le vénérai Ile sanctuaire de

Sainte-Anne-la-Palue, dont la fondation doit remonter à saint ·

Guénolé, et qui peut-être n'est que la continuation d'un temple
païen gallo-romain.
Dans cette même paroisse de Plonévez-Porzay a dû séjour-

ner ou passer ' saint Théleau, évêque de Landaf, venu en
Armorique vers 549 pour voir son maître saint Samson,évêque
de Dol et faire visite à sa sœur Anauved, mariée au comte de
Cornouaille Budic II. La belle chapelle de Plogonnec où il est
honoré et l'église paroissiale de Landeleau où l'on conserve
ses reliques, sont des témoins de son passage dans notre pays.
Du rivage de la palue nous voyons, dominant tout le pays,
la montagne de Locronan, où fix.a son ermitage l'évêque
Ronan, venu d'Hybernie ; nous voyons l'église monumentale
bâtie en son honneur, avec la chapelle du Pénity qui renferme

son tombeau.
Sur le terrain de Plomodi~rn ' se trouvait l'ermitage de saint
Corentin, avec sa fontaine au poisson miraculeux. Puis. dans
le voisinage, le pavillon de chasse que lui donna Gradlon
pour établir sa première école.
Contournons la presqu'île de Crozon. Sur un rocher pres­
que inaccessible à l'entrée de la baie de Camaret, vécut en ermite
pendant 41 an8 saint Riok dont nous parlerons bientôt à pro­
pos des saints Derrien et Néventer: Entrons dans la rade de
Brest et poursuivons jusqu'à l'embouchure de l'Aulne ou '
rivière de Châteaulin. Nous trouvons sur la rive gauche

212

l'admirable monastère fondé par saint Guénolé et ses compa_
.gnons, qui fleurit jusqu'aux ravages des Normands et ressus_

cita tôt après cette tourmente, grâce au zèle et à l'activité de

l'abbé Jean, qui fut d'un grand secours à Alain Barbe-Torte

pour chasser les envahisseurs . ..
En remontant l'Aulne jusqu'à Châteaulin, nous trouvons
saint Idunet, sorti de Landévennec, faisant son ermitage au
sommet de la colline abrupte de Banine. Sur une autre colline

à Penflour, saint Balay, moine aussi de Landévennec, mena

également la vie érémitique. Ne serait-ce pas le même que
saint Biabile ~
En naviguant sur les eaux de l'Élorn, nous donnerons un
coup d'œil, sur la rive gauche, non loin de la station de la
Forêt, aux pauvres restes du château de Joyeuse Garde, où
l'on a. situé quelques-uns des épisodes du roman de la Table ­ Ronde; puis sur la Palue ou Beuzit-Conogan, où naqüit cet
aimable saint qui fut d'abord moine de Landévennec et ensuite

évêque de Quimper, et nous nous rappellerons la navigation
de saint Thénénan qui s'en va fonder la paroisse de Plabennec
et construire comme une citadelle forte ou un refuge l'impo. ­ sante motte de Lesquélen; l'arrivée de saint Ternoc le fonda­
teur de Landerneau, et celle de saint Houardon, dans son auge

de . pierre.
Puisque, 'avant l'établissement du barrage du moulin féodal,

e flux de la mer se faisait sentir jusqu'à la Roche-Maurice,
nous pousserons jusqu'au pied du rocher abrupt au haut
duquel se dresse encore cette fière forteresse et neus évoque-

rons le souvenir du roi Bristocus se précipitant dans la rivière
par désespoir, parce que son jeune et unique fils Rioc est dési·
gné par le sort pour devenir la proie du dragon monstrueux
auquel il faut pour pâture des victimes humaines; l'arrivée
providentielle des chevaliers Derrien et Neventer qui font le

. sauvetage du prince, combaltentet enchaînent le dragon qu'ils
conduisent jusqu'à Pcintusval pour le noyer, deviennent comme .

- 213

les parrains du jeune Rioc et fondateurs des paroisses de Plou
néventer et de Saint-Derrien. Le châteaLl de]a Roche nous

parlera également du roi 'Morvan, surnommé Lez-Breiz ou
soutien de la Bretagne, le rude batailleur qui lutta si énergi­
quement contre Louis Le Débonnaire pour l'indépendance
bretonne.

Reprenons notre navigation pour accoster à Brest. Lune

des tours dti château ' s'appelle: Tour cl'A zénor, elle est du
XIIIe ou du XIVe siècle, et ce n'est pas celle qui a servi de

pri~on à la princesse Azénor, mère de saint Budoc, dont les
malheurs sont si bien chantés dans une ballade ,de la 3

partie
:lu Barzaz-Breiz; mais elle a pu être rebâtie sur l'emplacement
:l'une tour gallo-romaine, d'autant 'plus que. dans le parement

ntérieur d'une des tours voisinés on peu t reconnaître encore
'appareil de cette époque et que les deux longues courtines
[LÜ forment le front Nord du château ne sont autres que les
nciens mu'rs gallo-romains auxquels ont été faites des adjonc-

lons au cours du Moyen . Age et à l'époque de Vauban. Les

icomtes de Léon et tous ceux qui ont détenu le pouvoir aux
~mps les plus reculés, ont pu faire leur résidence dans ce .

lstellum qui formait une position de première importance .

Puisque nous sommes à Brest, signalons dans un très COllIt
Iyon le monastère de saint Goueznou dont nous avons dit un
lot en commençant.
Plouzané. Monastère fondé par saint Sané.
A la pointe Saint-Mathieu, en Plougonvelin, saint Tanguy,
sciple de saint Pol-Aurélien, fonde le remarquable monas-

re qui a traversé tant de siècles et dont les ruines imposantes

. bsistent encore.
A la presqu'île de Kermorvan, au Nord du Conquet, débar­
tement de saint Tugdual ou Pabu, futur évêque de Tréguier,
ec de nombreux compagnons, sa mère sainte Pompée et sa
mr sainte Sève. Tout à côté il fonde le monastère de Land-

.bu, qui est devenu le centre de la paroisse de Trébabu.

- 214.-

A Plouarzel, monastère et premier séjour de saint Armel et
de ses compagnons, lusqu'à son départ pour une mission
près· du roi Childebert. .
A l'Aber-Ildut débarquèsaint Ronan qui va se fixer d'abord
à Loc-Renan-Léon ou Saint-Renan-des-Marais, pour aller
plus tard dans le pays de Névet, à Locronan de Cornouaille.
Près de Saint-Renan aussi se construit un couvent qui fut

gouverné par Tudonie, sœur des saints Goueznou et Majan.
Pays de Ploudalmézeau ou Telmédovie~' débarquement . de
saint Pol-Aurélien et de ses compagnons à l'île Melon et à
l'Aber-Ildut ; ils séjournent pendant quelque temps dans la
contrée et occupent divers points, comme Lamber, Lampaul­
Plouarzel, Lampaul-Ploudalmézeau, pour prendre ensuite ]a

direction de Castel et de l'Ile-de-Batz.
Porspoder, débarquement de saint Budoc, fils. de la prin- .
cesse Azénor; il Y séjourne pendant un an et se retire plus
10in dans les terres, à Plourin- Ploudalmézeau. .
. Landunvez, château de Trémazau, berceau de la grande
lignée des seigneurs du Chastel. C'est. le lieu de naissance de

saint Tanguy et de sa sœur sainte Haude.
Si en face du bourg de Saint-Pabu, qui peut-être doit aussi
sa fondation à saint Tugdual, nous entrons dans la rivière
d'Aber-Benoît, nous trouvbns, tout près de la rive gauche,

sur le terrain de Plouguin, la chapelle et les restes du couvent
de Loc-Majan, où habita saint Majan, frère de saint Gouesnou;
et en poussant plus loin, au fond d'une petite anse sur la
rive droite en Lannilis, le prieuré de Loc -Tunou ou Tudon,
nom du père de ces deux saints. Plus loin encore, au point

où s'arrête le flot, le souvenir du cou vent et de la chapelle de
saint Tariec, sur le terrain de Plouvien. Et puisque . nous
nommons cette paroisse, citons la chapelle où se trouve le
tombeau de saint Jaoua, ainsi que les deux Minihis, braz et
bihan, où il a très probablement résidé.
Mentionnons de nouveau Plouguin pour signaler I.e man. oir

de Lesven qui doit son nom à sainte Guenn, la mère de saint .
Guénolé et où a dû être réunie cette famille de bénédiction.

Plouguerneau

passage de saint Pol et de ses compagnons
par le pont gaulois de Pont-Crac'h, jaillissement des trois
sources de Prat-Pol; séjour à Tréménac'h ou plutôt Tréménec;

tribus lapidea de Wormonoc ; apostolat de saint Kénan.

Goulven, naissance et ermitage de saint Goulven;

part qu'il eut par ses prières à la victoire du comte Even sur

les pirates saxons.
Tréflez, communauté de saint Guévroc, près de la mer,

marquée par la vieille Chapel-Guevroc. Le patronage de
sainte Edeltrude et la fontaine inonul1;entale de cette . sainte

au lieu dit Coz-lliz, n'indiqueraient-ils pas un séjour de cette

illustre sainte de. la Grande-Bretagne ~
A Plonévez-Lochrist, la chapelle et le très antique monas-

tère de Lochrist-an-izelvez sont des monuments commémo-

ratifs de la victoire de Fragan, père de saint" Guénolé, sur les

.pirates du Nord.

Tréflaouénan doit sa fondation et son nom à l'un des com-

pagnons de saint Pol.

Cléder, patronage de saint Ké, deux séjours de ce saint, sa
mort et sa sépulture. .
Santec, . saint Yec,à l'île de Siec, Enez-Yec. .

Saint-Pol-de-Léon et Ile-de- Batz arrivée de saint Pol et de

ses disciples, prise de possession et bénédiction du vieux cas-

tellum, marche vers l'Ile-de-Batz, entrevue avec le comte

Withur, destruction du dragon, fondation du monàstère, . '.
église épiscopale à Castel ou Saint-Pol-de-'Léon ; sépulture du
saint.

Callot, - fondation de la chapelle de Notre-Dame après la

victoire sur le pirate Corsold. .

Morlaix, passage et apostolat de saint Drennalns, que l'on
tient pour légendaire, mais que j'ose soutenir, jusqu'au

moment où les critiques auront expliqué d'une manière satis-

'- 2t-6 -

faisQ~te la fÛllQatjon de l-'ég'ise Sai'Ilt-Jacqu, es" l'établissement

de CJ'Qa~-al-letern, ainsi que '1 : ~xtraordinaire importance de

Lexobie ou Coz- Yau.«et dans les premiers sièGles.

Plouézoc'h, fondation par Toséoc, disciple de saint Pol.
Lbcqqirec,. Monastère d~ saint Guévroc .
. Lanrn~ur, ' Assassinat, sépulture, tombeau et crypte du
j.eu; ne'prince saint Mélar. Fondation d'un monastère par saint
Sa, m,s, on. Fondation de Kernitroun par sainte Tryphine,
d'où le nom de Kernitroun, maison de prière de la Dame .

Nous avons fait le tour du littoral; citons rapidement quel­
ques localités à l'intérieur des terres:
S. ainte-Sève, près Morlaix, séjour d'e cette sainte et de sa
mère sainte PO,qlpée à Ti·époinpé.
te Rélecq, en P]ouénour~Ménez, fonàation du monastère

de Gerber par: saint Tanguy, ~enouvelé au XIIe siècle par
saint Bernard .
. La. famille de s~int Hervé, son père Hyvarnion, sa mère
Rivanone, sa cousine Christina, ses oncles Urfold et Rivoaré

nous reportent tour à tour à Lanrioull en Plouzévédé, à Saint-
Jean-Quéran en Tréflaouénan, à Lanhouarneau, à la forêt de

Dunan près le Bourg-blanc, à Lanrivoaré, à Landouzan près

du Drénec.
Mtina. stères fondés par saint Pol: Kerlouan, Lampaul-Gui­
. Ip.iliau, Plougar, et peuf-être Mouster-pol en Bodilis .
Ermitage de saint Herbot en Plonévez-du-Faou, autrefois

dans la paroisse de Berrien. Une église monumentale en per-
pétue le souvenir. .

J'aJ dÛc.iter, très rapidement, et simplement indiquer toutes

-·217 _ .

ces fondatio~s anciennes; pour en parler en détail il faudrait
des volumes. Quoiqu'une foule de faits importants nous res-

Lent inconnus, vous voyez qu'il y a là des matériau x nombreux
pour l'étude de l'histoire et de la géographie de notre pays.
Je termine en vous souhaitant à tous et à notre belle Société
Archéologique une bonne, heureuse et excellente année .

DEUX1ÈME PARTIE

publiés en 1919

1 Les trou pes de guerre àLesneven sous Louis XIV
par l'abbé G. PONDAVEN. . . . . . . . . .
/ Il Etablissement gallo-romain de GOfré-Ploué en

Plouescat par le chanoine ABGRALL (2planches)
III La révolution en Bretagne. Les derniers Monta­
gnards 1795 (suite) par PRo HÉMON. . . .
IV Laënnec bretonnant par GASTON ESNAULT. . .

V Excursion à Quimperlé par le chanoine ABGRALL
VI Etablissement gallo-romain de Pors-Guen en

. Gouesnac'h par 1. OGÈs. . . . . . . . . .
VII La chapelle Notre-Dame de Kerinec et les hôpi-

taux des chapelles bretonnes par H. WAQUET
(1 planche).. . . . . . . . . . . . . .
VIII Un jeune matelot bigouden otage de corsaires

jersyais (1744-17 t8) par LE BOURDELLÈS. . .

IX Importance archéologique de la région de la

presqu'île de la Torche par le commandant
CHARLES BÉNARD, l'abbé FAVHET et GEORGES
BOISSE LIER.. . . . . . . . . . . . . .
X Note sur le squelette exhumé à Roz-en-Tremen
dans la région de la Torche par le docteur
LAGRIFFE ... . . . . . .. . . . . . . .. .
XI L'enseignement de la langue bretonne par L.
OG~:S. .. .. . .. .. .. .. .. . .. . .. .. .. ..

XlI Discours de M. le PRÉSIDENT. .

PAGES

133
150
153
168
172
193
197
205