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Bulletin SAF 1918


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Le Recrutement ecclésiastique et les écoles secondaires dans le Léon après la Révolution

G. Pondaven

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Société Archéologique du Finistère - SAF 1918 tome 45 - Pages 46 à 115

,. l' 'ures persecutrlces 0[ e "a
u si (IU8nd ~(,\'ll'(,lIt (l~ mes, . . .. ,
. , " y 1. ,)fofondc-
onne lie.. . ' , ,
énéral, répélât à diverses repns

, '311
dL- He (le prêtres es1 effrayante », e,t on
grave sOl/ci ~le~ EVf>(Jlles concordataIreS,
t fgr HOJllhirlau de Crouseilhes. Ce der- .
a Oll clergé et à ses fidèles : « J ete~ un
1 petit nomhre des Lévites, En 18 mois nous
u 66 prêtres; la vieillesse et les infirmités de
ernent les paroisses, et surfout l'excès du
'1 menacent de faire de nouveaux vides. Qette
'tuation de notre diocèse que nous venon's de
ou, exposer, nous n 'fm avons paS exagéré la déso­
lante Yt\l'itl'; nous craignons plutôt de l'avoir affaiblie
nos e,·pressions. Plus de 50 paroisses sont s· ans

L . liernes qui vonl suivre essaieront de relater une
id. efforts «ni fUI'ent alors tentés, et qui, simul­
tan ment aboutirent {l'une 'part à doubler les rangs de
la phalange, arrre, et (l'autre 11aTt, à rééüifier les éta-
br t. d'étlHles.

glllie)'~ ir~.'titl.lt~p l'fil' LO,II is XV ~n 1766, ce, ,qui explique le ·
lIon.lhl (' 1 f'latJ"elllPllt tI'('!-; l'estl'emt des RelIgieux dans les
IlIn,I~~iIlS. clll ,LéoJl aux débuts de ]a période révolutionnaire,
l' 1' lIIf'LSC' lln", : 5 il Ro!"coff, 1;:) à Brest 3 à Notr-e-Dan1e
df''''., ~n~'E:s" :~ "La ndécl;\ ; 1 7 ,ù ,: 'vIOl'Jai:c),' 5 à Lande'rne,all,
C~ l '!1C~ . L. ct, 1!I'pst ; 6 l'ellg'lellx })l"etres à Saint-Pol.
:\,I.LlIml~s de S :1l11t-Pol, 2 r eligieux pl'êtTes.
(,L. .:t~I'~le~-ls d li Re]ecq, 4,.
B;nedlctms : , .de Saint-~rnthiell , 5, .
(r Ol;l' ~Ol,tt., " ~ ,.dépa.l'tement du Finistèr'e· , d'ailleurs le
'!.0!;1/n e ~es l. el1gJ€;ux, tant mendiants (folle. rentés n~ s;éle-
\0 .111 If).S j " A .- , , .
"ln.ll. eyron, Notlc€ SUT les, Séminaires), .. '-

Pour apporter au ministère paroissial les renforts
immédiats qu'il réclamait, la lllesure la plus simple fut ,
de rechercher les jeunes clercs que la Révolution avait
trouvés dans les séminaires et qu'eUe àvait chassés: O n
allait obtenir ainsi, ,comme on dirait ,aujourd'hui, Un
premier' conljngent de « récupér.és ».

Des hommes de cœur et de zèle, par · exemple M. le'

. chan . Péron (2), naguère principal du , collège de Saint.
PrOl, s'employèrent à ranimer et à rassembler les Voca~

tions dispersées .
Ce dernier surtout, était bien l'homme l, e plus quali~

, fié p, our de telles recherches. En dehors de Saint-Pol, en

eff, et, où il ' avait été nommé principal en février ·1.790,
il n"y av,ait nul collège, ni petit séminair, e dans le c lio-

-cèse de , Léon.

De plus, les Lazaristes: di:r.ecteurs du .grand sémi .

· naire, s'étant retirés (3), personne ne restait donc, ~·i
ce n'est M. Péron, qUI : connût vraiment les sujets aux-

quels on pouvait songer. ' .
, Son titr, e enfin de grand vicaire du dernier Evêque dB

Léon, lui donnait suffisamment d'autorité pour ins' 18ter

dans ses tentatives de pieux recrutement.

Il s'entremettait donc près de ceux qui,

apres ia, VOH

(2) M. l'abbéPéron, Docteur en So: rbon: ne, après avoir .
· étudlé chez les Sulpiciens- à P.aris, passa par le' sém'inaire
de Nantes. Puis, presque dès ~a réoTganisationdu. collège
de Léon', Mgr de la ' Marche l', en nomma supérieur et ]e
cho, isit .commè Vicaire GénéraI. En 1806, M. PéTon r; eprit
sa place à la tête de J'établissement. Nommé '8up'érieur du
gr,and sém:nn. :r e et chanoine titulaire ' de Qu, i,mp.e.r où
d'aiUeurs Hne résida. point, il portait. le" titre de, doy,en du
, Chapitre, 1 . oTsqn'il mourut, le 2 septembre '1827, à l'âg, e de
76 ans. On paTlera ultérieurement avec plus d'ampleur
de l'œllvr, e remarquable d'nn homme ciui mé'r, :.te beauçoup
mi, eux que ce trop bref r, a, ppe, l de sa fé. cond, e carrière.
(3) Le Supérieur, Luc 'Chantrel, émigré à Jersey (1792) .

eH t l'èS .( ( . -
éli'ves i'lait'n\

, " .' 1 nT Anùl'{une liste de
qu " 'tout ce

t en('or~ ù r Evt'qlle, en 180~ : « J aI
r à votre Grandeur, UIJ ancien élève
M. RouJloin (1), neveu de M. TIoùUoin,
Ploudalmèzeau. Tl étai" au séminaire qUaI:d la
\ int lout hrjser. Sa bonne conduite et ses
font espérer qUll servira, llblel1lent l'Eglise.
a ons ('Ilcore qlle]qlles sujets avec lesquels je
ponds.
J vois ('cux qui (colllme professeurs), peuvent faire

Il-Louis-Félix ROlllloin, de Saint-Pol de Léon
), fil dr.J a cq Il e::: Ho uCoil1, maire, et de Cla udin e
i cc arrêté le l() i'l'imfl i \.'c de l'an Il, pal' ordr· e du co-
i d ur' il'allt'e et dételll' il :\Iorla.h. Pl'esl:mé prêtre,
il: fait IlIl \'o\'n.g-~ eu Ang:letel'l'e depuis la. Révolu-

ti n. r 1 sé de fau'l' le ~el'\ 'iee de la. gal'de nationale ; .
n p. :nt ace pté la ('oll~titlltiOl1 répllb'icalne ; n'a. point
Il ru (II a. emblées )IL'illwil'cS ; n ref usé, quo:Cjlle com-
m n à cet fff't, do(' st' I"l>ndl'C ~ :\Iorlaix, pOUl' la, fête na­
t' nal du JO a OIît df> l"ll i PI". )) (Ah hé Ta.n g uy, (J ne ville bl', e­ tonn , p. 234).
,?irecte.1I1" ,111 grnlld ~t··JIliIlDil'c do Quimper, 11:50~-1~1;),
l'lI,l!" clIre de (>1()\lJ{a~tt)1 ~ lillt-Gel'll1ain, il -succéda pal' la
sI/!te dal.'~ la ('\lf"(' dl' Plolldnlmézeau, à son onc~e, Fran­
çll.!"'-.\Tare nOllllo,ill (lÎ,~f)-1~21), JecJIl.eJ est dit l'1voir jadis
fnlt. et avec Sll("('e~, des Ml/des à Pa, l'is.
~~:II (~é':,cllllJt'e 1~07, llOt/S \,o~rons [1 US si (flle des lettTes di-
1Il1~~on:~ 1 es son t, yreo l'dées ,(' Il vu e d·e la 'réception d, &!s ' 0, 1'­
dl'el-i ~llln ~urs, H PHrb. ù' Rcné-rJ'bilin Ro'ulJo.in (:fils de
.J~.nl1-!JA)Jtts~e e\ d~ .Fl'a..1~ç(Jise, l\Tocaël'), de Landernetw,'
Il ~r~'c. m e m t 1~ _3 )llllJet 18 ~8, a -1J ailS, de~s.Nvant d e St­
~rd JU· Cll de qu IDlper, et profes~elH' fi Il grAnd sém,:ua,i.re . Où
Il :-:~. trollvmt d'e-p111S 18.10. . .
AJoutons ~l.n'en 1783 . deux autre' fi Roulloin de Lander ­ IlP:! ll, Henn et Jean-Daptiste sont inscrits ~omme élèves
de 4

ei de 6°, au collège de Sain~-Pol. .

refleurir. ce üollège. Ils sont clans les champs, dans les
·bureaux des municipalités de la , campagne, ou à la tête

de quelques petites éc.oles. Ces hommes précieux, res~
pectables débris de l'ancien édj fic'~ (seolair:e), risqu eut
de demeurer perdus pour les lettres . et ~ê saeerdoce,

comme l'elU très' vraisembJablement été M. Cloarec, si
je ne l'avais ch" oisi et déterm'Îllé ù .venir travailler aVt;;~

Ces sujets'dont parlait M, Péron, étaient des homm, es
marchant déjà sur la quarantaine, Appelés par la grâce

et -sncouragé' s p.ar les conseils de leur ancien maître, ÙS
allaient prendre, .ou reprendre rang dans la milice clé,

ricale, en entrant Ç,u grand séminaire de Quimper.

Même quelques-uns d', entre eux avaient durant l:.l
Révolution, franchi la Manche, ,etéta. ierit , allés deman-

der les saints ordr, es au dernier Pasteur du Léori. Tels
ces neuf clercs qui, le 28 octobre 1791, s'embarquèrent,
à Roscoff, sur la Providence (1), .

(1) Cito· ris, en . indiqu,ant pour chac~m, si ·fai, r€ se peut, le
de,rnier ou principal poste.
A~ain Faujour,. de Plouzévédé, 29 ans .
Je,an Ke.rjean, (1755- ), de Guipavas. Einigré d, e nou-
veau le 4 .octobre 1792 ; süus-diaüre. .'
J,ean Bléaà, (1764-1835), de, Plo, ugo.urv: est; ; r'ecteur de Coat-
méal. .
. Jacques lYlal1égo.l, (1766-1839), de Saint-Thégonnec ; V 1-
.caire de Kerlouan. ' . .
.Michel Cren, 1764-1826), de Sizun ; recteu r de Lo'que.ff'ret.
J€an Menguy, (1761-1820), de Lanrivoaré'; l'iecteur de Ke:1'­
nouez.
Et~enne-Oliyjer Tabou, de, Lesn ev, en, 25 ans; émig, r'a de
. nouveau comme prêt:r'1e le 29 sel)tembre 1792, .

Alain Le- Roy, de Plounéventer ; mort recteur de Plotl -
gourv: est,en 1825. '. '
.René A rze \ (1764-1807), de Hecouvrance, ; ordonné, le .~O
novembre 1791, par Mgr Le, Minti.er, VlcaÜ"e à Plabennec.
(Voir « DOCtuments pour servir à l'histo, ire du cfergé du
Finistèr, e pendant la Révolt~tiori », par M. le chan. Peyron)
T. 1., p. 313). "

al on ( . , ' ec-
on ne compte que 17 prêtres en ser­
jureurs. cc De Baudry. La Bretagne
;)) demeurèrent fidèles à leur voca-
1 fait qu'il ~tait intéressant de mettre en

Pev.roll « Notice s ur les Séminaire, g. », p. 12H.

oici une autre list'e de ces j eune~ gen~ ,~éj à clercs,
qu'on peut présllmer tels), ·sous l'ancIen 'l',eglme : _
nçois Gllilchel', de Taulé, mOTt s'ous-dlacreen 1,~O:J.
Ponc:n, (1767-1845), de Loc~Mélard ; ,tonsure au
dès 1789 ; reçut 'a ,suite des. samts o. rdres
tard. Deyint professeur de Saint-Pol, en 1~06,
de Roscoff. .
Quéméneul', (J'7fi4.1813), d· e· Trégarantec ; ton­ t éminaire dès 1789 ; professeul' à Saint-Pot
de CIMel'.
othuan, (1767-1837), de Conunalla ; T ,ecteur d.e
Borgne (1763-1845), dû Saint-Pol ; chapelain de

Clérec, (1768-1827), de Saint-Sauveur d'e Brest;
d Saint-Mathieu de Quimpel'.
François Le Goff, (1763-1846), de Plouéllan ; chan. hon. et
curé de Sa int,.Pol En 1792,il est dénoncé comme tenant
p~bliqlliement école à Plo·uénan « au grand mépris d, e J:=t
101 ".
Jean-::VIarie Le Got, (1769-1835), de Plouescat; l',ecteur de
CIéder.
Jean-Made Le Jeune, de Plougue'rneau ; prêtre en octo­
bre 1805.
Guillaume Kéruzec, (1763-1832) de PJ.ouénan ; recteur
de Camaret. '.
Pien, e-Marie p.enot., (1767-1842), du. Bourg-Blanc ; rec­
teur de Pluguffan.
Jean-René-François Quillévél'é Kerdu (1754~1815), de
P!ouescat ; recteur de Locquirec. '

A , côté de ces ' jeunes gens déjà entrés dans la c1éri-

cature, il y en avait d'autres que la Révolution surprit
au , cours 'de leurs étudBs ,et dont elle interr.mnpjt, la

rharche vers le sanctuaire.. C'étaient dès éléments qu'il

ne fallait pas pendre de vue. L'urgence exigeait même

. que l'on reçut ces Jeunes gens tels quels, où av,ec un

suppl€lnent minimum d'études classiques. Ils avaient,

t.rès largement, l'âg, e requis. Les bouleversements so-

ciaux il'avaient pu que· les mùrir. Leur bagage de litté-

tateurs et. d'humanistes fut jugé pouvoir suffir, e. L'Evê-
qui les reçut (1); . ..

Louis Tanguy, (1762-1847), de TauIé ,; Chan. hon.;- '(~uré
d, e Taulé .
(Po'uv,a, i,ent aussi avoir commencé leur temps de sémi­ na:re avant la Révolution, mais sans avoir encore reçll ta'
tonsure) :'
Joseph Gloarec, (1769-1848), de, Guiclan ; pl''Ü~esseur à St-
Pol. .. .
Etienne Li.orz,ou, (1764-1819), de G llipavas ; vlc.aÏ-l'€ .ù,
Plougai stel-Daoul,as. ' .
. Sébastien Lo.u zao n,en , (1762-1838), de Plo,uzané ; cu,ré 1e
QuimpeTlé; aumônl,er dé Dames de La Sagess,e. .
(1) Nous nous contenterons d'indiquer pour tJe,l.t8 ·eat~­
gol'ie, c· eux dont les noms ! soünt portés SUl' les registres de
l'ancien collèg,e de Léon, mais non du nouve,au.
J,ean Bourhis, (1770-1845), de Plo-uvorn ; élève de (je en
1'788 ; recteur d, e Plo·udanieL ...
Je.::m Cornen, (1762-1808), de· Plo umog li e1' ; élève d.-: l~,. e1l
1789 ; mort à Plouigneau. '
Vincent Cozanet, (1764-1860), .de Pl.ou}ean "; é lé \' 8 Ù{~ 5" 01
1788 ; recteur de Carantec. On Je trouve' inscrit dès avril
1809 dans le personnel de, Saint-,Pol ; mals il.) va i1 déj cl
tmseigné pendant 15 mois à l'Institution du ektte:lu de
Kérouzéré, dont le DirecteU'ren demanda,nt à n~v8'11le ce
nOllve,au collaborateur, écrivait: « C'est une ;:Ll.lbl(~ 5';lillf~
mais il peut s'attendre ici à tous )es ménagements possi­
.bIes. « Ménag,ements .qui, a.pparemment, ne lt:: fiil'·.'nt li,) :"
« ménagés »; pujsqu· e ledit Cozanet ' avait 1()~lt simp l ull(~ ll.t .
86 ans quand il mo-urut. ' ' .
yv,es Goubin, (1769~1817), .de Carant, ec ; en I)~ C.'1 1'7S8' ; '.'J-
ccl,i.re à Ploudaniel. , , . .
Je,an GraU, (1769-1817), de . Saint-! ) ,,:;1 . ~ en -le en 17E~1 .
vicaire à Plougasnou, .

, . , Hl lémentaires, et Qù,
. ~ arOlsses memt.
'orus es
du collège de Saint-Pol. , .
encore c'est que leur fornlatlOn
les si vous voulez; mais ils au­
retoùrner au collège après leur ordi-

on vit entrer uu semInaIre des élevesqm n a-
l it que leur 4

(En 1807, Mgr Dombidau, sous
des circonstances, oblig· ea une douzaine
de 3

et de 4° du {3011ège de Sa.iilt-Pol à se
à Quimper pour commencer leurs études théolo-

LES ~COLES SECO~D~ 1R f S
Les écoles presbytérales

nous venons de voir jusqu'ici n'a été que
tion des vocations préexistantes. Rien n'était
indiqué pour parer aux premiers besoins.

Etienne Ségalen, (1771-1819), de Plf)lIêje·fl1 ~ en 5

en ]7~H;
recteur de Carantec . .
Louis Pél:on, .(1771-1807), de Plouénan ; en 4° ·en 1788 ,
rof-essénr a. Samt-Pol. .
Yve-: Rag.uénès, (1769-1827) de Plouzaué . en 4

-en 1789'
curé de Daoulas. ' , ,
(1) Ainsi Alain Le Roux, clerc tonsuré de T.aulé e. st en ~6
à Saint-Po\ 1808. . '
Bien mi-e1fx, Guillaume Jestin, apiès avoir .reçu la ton­
. en aVl'l1 1806, retourn81 au collèg· e 'OÙ no· u s le' trouvons
écolIer de 36 aDS, en 5

, (Mo.rt en 1853. Fut curé ·du Huel.
ft°ll.

Mais il fallait songer. fi quelque chose de plus r.églt~
lier. En consé.quence, on s'efforça de -discerner les dé­ vouements Houv- eaux et de réunir les éléments qui pa-

raissaient aptes à faire des éludes, à tout le moins sùf-
. fis.antes.
Hien de plus simple eH apparence. Pourtant, où trou­
ver un personnel enseignant ? Où même recruter les
élèves? Les ressources des famjlles étaient si réduites!
En outre, il fallait, non des enfants, vocations ù'

lçmg terme, pouvant latiniser à 'loisir durant sept (}u
huit . ans, mais bien des jeunes gens, v, oire des honnnes

faits, auxquels une culture intense et hâtive pourrait
'Û'uvrir sans délai, les portes d'une école théologique (1 ).
Mais à les , choisir tels, on courajt immécliatetnent le
risque de les voir saisis par la conscription, et pr !­
menés à travers tout.e l'Europe, dans l'aventureuse car ..
ri ère des armées impériales.

Un prenüer personnel enseignant se trouva dans les
. cadr· es même des prêtres ' en aCtivité. Sürchargés par le

soin de leurs paroisses, éprouvés par des infirmités fa-
. , ciles à comprendre en raison des épreuves trav'ersées,
quelques recteurs et curés prirent cependant sur leurs

maigres loisirs, pour enseigner les rudiments indispen-

sables à desélèv-es dont) parfais, certains les dépas-
saient par l'âg- e,et dont ils s'occupèrent durant 7 à 8
années, comme au .eollèg.e. . . . ...
De oes professeurs dioccasion, il en était qui avaient

fajt .leurs preuves en exil. Ainsi, qüand les prêtres bre~
tons réfugiés à Mondonedo 1 (Espagne), rentrèrent Cl}

(1) Un de ce'llX qui s.e présentèr, ent, ayant à conunencel'
det.oute:s pièces ses études, en vue du sa, cer, do.c, e- , fut Ull
M. KermaTt'lec, ancien militaire, pensionné d:u go.uve,rne­
ment, 'à la t.êt! e de ses 30 ans de s· erviceS, et di e s'es 50 ans
d'âg~' . Toutefois, s.on proj et d.emeul'ajcroyons-noU's, san:::
"ui te. .

adieu.
rtu

. ville ré onèu t ct
-, (1 i mettaIt . en re leI
'erdotales et leu!' talent pour '

't Ul1 apprenbls­ n (IUelque sorte, al

1 anCien regulle. .
i . dps illstil uleul's isolés clans les dlf-
u dioel'sP, écrivait M. Péron qui, dans
jà cltt', tljoutait : (( Le eollège de Léon
à ses H.()()O livl'es de revenus, , et à une
tion éconoIHe e1 .sage), a·rlmettre 'les pa.uvres
les l'iches. Les prenüers ' .Înstituteul's des uns et
ut~ étaient les ecclésiastiques (des paroisses). Ils
ai aient lin p1aisir d'apprendre à la j.eunesse les
p im'ipps dps langues !le Paris et de Rom' e, Ils l'eee­
i nt d aillpllI's pOUl' cela, -Lles encoul'agernents all~

t 'taient J'{'(·()JllpellS(~ .s ell raison du nombre ct
des éli'Yt's ({n'ils me! taienl au collège. Ces .
montaiellt illlllllellenlC'lll à nllC SOlllJnc de
000 a 2~ 00 livres Il.
n fini après la I\{\volul iOll, ce régime lIes réCOlll­
t d primes il l'tl.tlucation. Mais le zèle s.aceT'­
n n. aura pas 1ll0illS prépaœr à l'Eglise de IlOU-

v au ministres. Les col1i'ges 11 'existant pas 'encore, les
l'l'oIes 1)J·psb~·t{>l'al{'s ('())lIhlel'Olll la l:aeune.
A r~(}diljs, pnI' exelllple, un l'e'cteur dévoué donnera
tOtlS ~t:'S soill~ Ù fOl'mer de jeunes lévites à la science et
à la VÏl~fr, ef ell condujra un bon nombre jusqu'au
grand SéIltillail'e. )J. de Poulpjqu· et, Vicaire Général)
f~('ril dans llUe JeUre: « M. Mével,' qui nous a élevé tant
de sujets et nous eu élève encore, demande exemption

(1) Voir Chan. Pl ey. l'I on, Resta u t' ct lt· u
« ... ra Ion li cu 'e )J. p: o.

de la conscription pour son neveu, Olivier Abgrall) (1) .

On vit, dit aussi- l\l. le chan. Peyron, a~courir dB Lou:;

côtés, des Jeunes gens baptisés par M. Mével, penJ[ml
la Rév, olutiOll, et venant chereher au. viellx pl'esb~rt\l.·e
du Bugn, les prBmiers éléments ,de latin, afin de pouvoir
à leur tour se ,dévouer aux âm· es. » (Notices sur les pa-
r'oisses , Bodilis). ." .

En fait, nous comptons une quinzaine de . prêi.l'et.
f.ournis par la seùle paroisse de . Bodilis, duran t le rec­
torat de M. Méy;el.

M. de Poulpiquet était d'autant mieux ' ài~l;(}sé ;l

louer chez un rect, eur ~e travail ,~l'-édllcation, q1l8 lui·
même s'y étaIt , adonné avec ardeur dans sa .:ure de
Plouguerneau. « Son zèle, dit une note de 180~~ , t;t de
former ,cles. j: eunes gens à l'état , eeclésiastique, , et il 8r:
a déjà formés de }Jons » (2) . .

(1) Yv.es Mével, (1'750-1829), de Plounéventer ; prêtre , en
1'779 ; signe en 1'790 au décès de sononc~e, Jean Dieu Mével ,
.. de Lesvéoc, m:: \..Ïre de la pa, r-oisse. Porté s'ur la. liste o ffi­
cietle.,ct, es émigrés en 179-2, -mais Testé dans. le, pays. Recteur
de Bodilis en 1804. (Extrait d'nn travail manuscrit de
: M. Soubigou, de Plounév,enter, sur c, ette· paroisse) . . '
V,oici l'épitaphe g-ravée sur sa tombe :
« Hic jaeet . eximills J'eetol' euUoJ'que ' juventœ
« Et lJate' l', et medieus, pastor amorque g1'egis ».
« Ici repose cet exoellent recteur et éducateur,
« A la fois pèl"e, médecin, pasteur aimé , et vénéré de son
troupe/au. » .
(2) Comme élèves de P~ougu'ern'ja:u qui ont dù recevoir
lem" forma, tion au pJ'8's,bytèr, e dfl· oeHoe par1 oisse, :
Jean-Marie Le Jeune, (déj à cité) ; min oré en 1804 1 prêtr-é
en 1805. . .

Hef'vé Omnès, (1771-1812) ; tons li ré ,en 1805 ; vicaire. de
Pl, ()!uzané.
. J.ean-Mar~ (e Le Roux, (1781-1815), tOl1sùl.:é en 1805 ; vicaire
à Plonévez-L.o-christ.
Nous connaissons quatre autres élèves, en 1807, de l'école
cle· Ploügu'enleoa,u., Caban. Salbu, Uguen, Kerhrat. Ils nous
sont cités comlue prochainement sournis à l'appel sous l, es
drapeaux. Or, ces quatre conscrits n'étaient.encore tout
bonnem:ent qU'len 7

. Le's prêtres dont les noms sniv,ent ont 'éga ~ 'ernent dû étu-
dier dans leurs pq,rpiss~$- ; .

. , ':vait . ({ Le nombre des
t du sellllualle, ,es" .
même plus nécessmres ,IUG
oi ensuite au collège, Nous avo~3
u au séminaire de:-; sujets qui ont tres

.l Poulpiquel ell quitta.Jlt Plol1gu,er~l~au.,
l' l' {]W' récole prcstytél'alc Ile souffrJra l.t
départ. Gràce tl luj sallS doute, J'Evêq,ue :c
fT t compta jusqu'à lH élèves (1). '

Lu ~Iing-ant, (1i71-1818), de Plouémm ; prêtJ.'o
, recteur de La l hntYl', e.
, (17HO-lxtn), de PlouéIlfllJ ; prêtre en mur::;
. d 'aint-Thég(Jllll(,C," .
ulli li, (l7 .If ), de PJolldul1lel ; pl'êLl'€ e11 Hlai::)
uri :\Iau, (1 i'i~·1~53), de Plollgol1\",elin .; lJl'ê
l 7' lcctelll' de Guimiliau,
l t 2-Œ34), cie Roscoff; prêtre en ,août 180'7 ;
uimiliau.
1') , (1 782.1H;l7), de \Ie:-;pHlJl .; ChUll. hon. ; recteur
1 -. hl1itl de :\IOI"ll ix. "
J au-:\Iur'e HUgllt'II, (lj1:!-IH~i.), de Pllludnrli, cI ; r,ecteuJ'
d Hcm'ic. ,
Laurellt P,':g"l'lIf', l,o:l·IH~j), de Saint.Pol dc Léon '; Vi:
l'aire dp PlolJégat-GIl-eI'l'HIJf1. ,
HCI'\"é nohic, J7(j6-1H27), de Henvic; recteur de Plourin.
:\Iorlaix.
ves-Fl"éllJçois :\Iilin, de Plougoulm; sous-diacre en sep-
tembt'e HW,1-, "
c'lal/dr ~[ével, r176R.1RJ8), de Gou9snoll; l'ect. de Mcl1ac
LOllis :\ filin , (1 780·1 H:52), de P~OlJgou.J11l ; recteur de Saint- ~
PÏl'ITt'·QllilLignon, ~ , '
Fl'nnço~Is .Léon, (1763.1820), de Lannilis ; vicair,e, :i'e Briec.
(t) (( :\:Ionseigne,ur Dornbid,au de' Crouse.ilhes », par ' M.
Je c'~a~. Pilven, p, 228 et 229. D~l r'nêm,e auteLu. cc L.e petH
éllllnawe d'e Pont-Croix », Bulletin dioc., ,anné~ 1906,

« A Kersaint-Plabèrmec, ' écrit encore M. Peyron, (No.
tices sur les paroisses), nous trouvons un spécim, en des

éüoles presbytérales. Le r,ecteuf', 1\1. Le Corre, a., (en
1808), trois écoliers au latin ; il y compte mettre d'au­
tres après Pâques ; il en a encore quatre qui savent la
grammaire française et les 4 règles, et beaucoup un pen

moins avancés. Ces enfants lui donnent bien de l'occu-

pation, vu qu'ils ont deux classes par jüur. Ayant (~n
plus le soin de sa pàrolsse, ce recteur n'a. pas une heure
à perdre)). On le croit sans peine ,!
M. Calvarin,recteur de Lampaul-Plou~almézeau,
utilisait , aussi ses talents de littérateur à former- d~s
élèves pour le , collège de Saint-Pl oI. n y faisait entrer G
d~un coup,' au commeneemen

de 1807, et déclarait en
avoil' encore 7 , en préparation, dont l'un sujet à ln:
consc:r~ptioll. (Id. Notices sur les paroisses) .

. Bans une JeUre à ]'EvêquB, (27 février 1806), en
vue de d'8mander des professeurs, le pl'inqipal de Saint- ·

Pol écrivait: « Je désire avoir M. Le Gall' ; filais peut-

être préfèl'era-t-il son école de Plougar qui a de grands.

altraits pOUl' lui. )) (1). ,
Cette écùle de Plougar d 'ailleurs, survécut au départ

dB M. Le Gall, c,ar en 1817, nous la trouvons , encore
dirigée par le desservant de la paroisse, M. Boul'his .

( 1) Augustin-Nlarie 'Le Gall, (1'Z65-1?325) , deSaintP(;)I,
a vait déjà été prof.esseur au cOllèg, e, d, e 1790 à la fe'rmetul'e .
. Ce doit. être c: e Le Gan qu'on, _ trouve étudiant à ParJs,
allX Robertins, en 1783, en m,ême temps qùe M. Costioll,
professeur au grand sémiJ;laire ,de 1807 à 1817. Emprisonné
sous la Révolution, il réussit à s'échapper. Mais sa s.00,11'
Claudine, co,upable d'av,oir favorisé l'évasion, fut incar cé­
rée à son tour, 18 Brumaii, l'e, an II. (Abbé Tanguy, « Une
ville bretonne sous ]a. Révolution). Le GaJl reprit du Iserv~,ce
sou's' les ordres de M\ Pérou, ~~f mourut au collège:, en
1825. Il éta;ît resté simple' diacre, ' -

qUI

manach. (t ).
t uu M. Trallschc\'-cn (?)-.
on le voit, de bons .ouvriers s'ef·
et ainsi, ce sont, (selon leIl1üt

de M. Péron, lequel néanmollls
leurs services), ce sont « ces
pagne » qui permirent au nouveau
et de l.éOIl, de franchir une passe ,
difficile. Leur initiative prévoyante,
t le soin des del\X enseignements,pri­
ire, sut continue''r la lignée du sacer­
éclat de l'œuvre üe -dévüuem., ent par la­
au \'111" sj(\cle, ]e séminairc s' FI limentait d'ex­
recrues venallt de l.ous les points du diüüèse,

·oindre aux 20 sujets que préparait rn moyenne,
n le coHi'gr {le Lron. '
tre point ,d.ans lIolrc dessein de parler de l'E-
r nda à Lallderneau, Emmanuel Pillet, curé
tutionnel de cette ville. IJ avait il 8Bt eff· et, ac­
maison des Capucins, el son établjssement .,e
indiqué dans l'anllllai,'p de "au XlI, comflle
nt r oir 70 pf'IlSbllnnÎI'rs.

ou ne voulfms {>t lIdipl' ({ur les insli lulions fonction­
nant avec 1 approhation rt sous la direction du premier
p:lstelll' dll dioci'sp, rI Cf' lI'Nait 110int ici le cas (2).

. (1) .Je:ln -L~uis KéJ'nnwnach, (1790-1860), d.e Loqueff~~et ;'
pl«: (> du .collcg~ d-e ~Dint-Pol SOllS ]e prem:ier empire ; vi­
(,RIre, plllS cure-archIprêtre' ùe Morlaix.
(2). M. Pillet. al1Tait viv,ement, désiré p ouvoir présente!'
ses elèves,. au f?Tand ~émina\iJ'e " ,M~ds on lui avait. fait en­
tenchi' qn Jlf' n '!' · sera, lCmt. pas reçus, '
~ la Hestauration, le Grand Maître de l'Université lui
l'ett!'a toute a~torisation d'enseigner. (Bulle, V:n diocésain,
avril 1917. NotIce Rur Landerneau pal' MM le~ chan Pe\,
ou et Abgrall). ' ' . . ~ ' . " .

. Lé" Pensionnat de· Rérouzéré

A 7 kilomètres , environ de Saint-Pol, . en la paroisse de
Sibiril, s'élève lIn château, auj.ourd'hui monument his~
torique, ancienne forteresse des seigneurs de Kérou-
. zéré. Bien connu des touristes, il r: éveille ' che'z beau~
coup d'entre eux, le souvenir du siège mémorable qu'en
firent victorieusement les Ligu~urs,en 1590,' et qu 'èl
rapporté le Chan. Moreau (1). . .
Ce qu'on sait moins, c'est qu'~1.U; début du XIXo siè-

cle, des écoliers p. acifiques vinrent peupler la farouchè
forteresse. C erlant arn1'a librls. Le sile,ncê de '1' étude
remplaça les clameurs de guerre, et sur les pelouses,

aux abords du château, là .où s'erttretuaient les hom-

mes du Hoyet de la Ligne, ' les· ébats remplacèrent les

combats (2). -
Cette nouwüle forme de vie, plus féconde quel'aul'rc,
Kérouzéré la dut à . l'initiative peut-être ml p'eu osée,

d'un inaîh~e sans grands titres ni gr, ades, mais ' qui, ft

l'amour de la jeunesse, joignait un zèle passionné -et

ènlendu pour l'éducation .
n s'appe1F1it ,oachim-Mari· e
ù Saint-Marthi de Morlaix, le

Poulzot (3), et été1 il' né
29 octobre 1772 .

(1) H :stoire de la Ligue en Bretagne, Il ·existe en Û'utre
nne, r01ation manuscrite due. à l'un des assiégés, Françoü;
de Gœsbriand, et où tout ne concorde ptts avec le ré cH d1l
cha.lloi:ne qu.impérois.
(2) Le· fait ·est -signa.lé par le cO lltinuateur d'Ogée,(T. 2,
, Siblril), et a.ussi pal' M. Yves Pjcart, (( Le Co~lège
Léon »', p, 192). ' . .
Mais ce serait se méprendre qLle de faire· .de' Kérouzéré.,
soH l, e refuge momentané, soit un.e succursale, soit même
!me pépi.njère du collège de Sa,'nt-PÛ'l. Les .deux établissr·
ments fUl'-ent créés distincts, encore qu'en nl'ison de la
prox ~mité des li.éux, il se soit produit des. palSS8ges et
échanges d'élèves. ." . ' . .

(3) Parfois, « Le Poulzot' ))i fi.lsd'Alexis Pou:z·ot et cie
J \largue.rite Maure1. . .

, portant encore ]a premwre
moins d'ull Illois é.1l1patavallt,
en une ordination partlCuhcre,
résidence épiscopale (2),
où pour pourvoir aux postes, un
lui confiant du premier coup la

tonsuré 'a-I-il même passé par un senE-
ut en douter, Car au IllO is de janvier pré-
1 t simplcment dil « lH'O}l}'e Ù emhr. ass, er l'é-
'astique » (3). .
qui est ('cl'lain, c'cst que le directeul' deI{érouzér;~
t pas à sou 'premier con "act avec les élèves. De­
dizaine d'années déjà, il était de la e-arrière,
nseigna-t-il ù Kél'ouzéL'é même, ft partir du
ment .Iu siècle, En octvhre l806, en effet,
iqu if a l'Evêque Ir'ois sujets il rxempter de la
ion (( l qupls, (lisait-il, é1udieni ùepuis 5 0'11
ft érol » (i.), .

nr nt les f(lntatives ('t pourparlers qü: i abouti­
la réouvel't UJ'e rn180fi, 'lin collège de Saint-Pol.
, ormaiemelll, Kér'ouz{'r'l~ ,,'avaï'/ CJu'à disp.Flraître.
Aus. i .\J. P(>ron, essa~ré.1nL de se constituer un person~

(1) l.es (( -Iuatre moindres H, comme 'on disa.it alors.
(2) l.(;. ,5. septembre A In:écéd-ent-. - \foins d'un ln après, il
ava :t deJa r eçu la pretnse (9 aoiH 1807).

(4) ~e sllenc, e, sur Kérouzél'é . des documents. de l'Evêché
d~ Qu~.mper avant 1806, est très -explica hIe. Jusque là, sim _
_ e lcuque, ~f.. Po'ulzot n'av-alt guère à correspondr, e avec
'Evêque. .

üe1, . y faisait figurer, au moins à titre de prévision,

M. Poulzot. Mais .ce dernier ne goûtait que très média-

crement cètte sorte' (L'avancenient à rebours. Aux

raisons personnelles qu'il pouvait invoquer en vue du
maintien de ' Kérouzéré, . sans cloute ajüutaH -: il, . argll­ 'ment qui n' était pas sans val'eur, une· plus gr: ande irl(lé­ pendance vis-à:-visdu pouvoir civiL
Assez éloquent dans son plaidoyer pro domo, et ayant

obt; enu de continuer à ses risques etpérils~ M. Poulzot

. ne recula pas devant la .concurrence t.errj})le de son
puissant: voisin de Saint-pol. De llouv, eau, la rentrée '~e
fit à Kérüuzéré, en 1806, comm, e si rien n'était.
TJndes buts du directeur était de former des sujets

propres au sacerdoce. Sün établissement néanmoins
s'ouvrait à ' tàus, et fut si peu petit séminaire que· l'E­ \rêque écrivait quelquebernps après : « M. le préfet
(MloHjs) altère toujours la vérlté dans. ses observationç;.
Il présente l'école de · M. Poulzot comme un petit sémÎ-

'naire, et elle ne l'est point. La preuve sa.ns réljlique est
que l'l.lniv, ersité l'acünservée, et cette école' depuis sa

fondation, , antérieure à celle dü collège de Saint-Pol, .
ne Hl' a pas f ourDi six suj-ets .. » . .

Gela dit, nous laisserorls la parole, ou. plutôt la plu-

me, à . M. Poulzot lui-même. Il nous jnitiera à sa, vie où

reviennent certaines difficultés plus fréquentes, rela~

lives par exemple, au choix de son personnel. et à If!
oonscription de ses élèves. Salif Indication contraire .

les fragments reproduits sont extraits de lettres à l'E-
vêque (1). .

. 15 janvier 1807. Nous venons de renouveler le bai l
de Kérouzéré, pour 3 années, commençant à la Saint­
Mirhel prochaine. L'âge , avanüé de Madam, e du Vieux-

(:1) Ce, s lettres sont souvent scellées d' lm cachet çl e circ
, r ouge portant un cygn e aux ai. l.es éployées. '

t l'lue, je ne lalss
craI

our donner à ce t é t abhsse-

informé du départ de QuiIn­
Le Gall, placé à l'école se'·
honteux de ses égarements,

SUGcessives, ré:;olu de recoll-

il a cru trouver ici. le port
pal' M. le Hecteur ùe Sr blI'JI.
, . , eUl1 t:\s ueu S
... .J'ai engage llles CJllq .J '\J b .
n route (pour le grand séminaire), et à se

n 1/78, ' la famille de Penfelltenyü Cheffontaines
du Kél'ullzél'é il Nicolas Eon du Vieux-Chàte:)
uue deIHoi~elle Noue] de Lesql1el'nec, eI~ e~lt
une d'elles, ~lfl rgilie, épous3; le r~1a.l'qUl,s de
n l'tage le château de Kerouzere, ou, sn
Eon de Vienx-Chàtel passa, sans e~re
u g ande partie de ]a Révolution. (SouveuU's
u h teau de Kél'OllZél'é, pal' ;\1. du Busquec).

. du :gné devait être ce Fl'anço~s Le Gall, .
d J.fol'laix (paroisse natale d,eM. ~Oll!-
he it étlldes et, était tonsuré ail! petIt se-
'nt-Pol, .:tll.· appl'oches de la Révolution. ' Si­
onj tUl'e ~ont exactes, il aurait ensuite passé plu- .
ne' aux al'mé(·~. Après avoir été pl'otess,eur a
uimper. il aurait qllitté c~tt.e ville pour offrir ses ser­ iees à Kérollzél'é, ~t d~ Iii :1 Saint-Po~. YI. Péron en effet,
qui l'a\'u:t e:/ commE' èlèn> en 17nO, Illi a.vait fait d,es propo.
'tioll!' : CI Si ~l. Le Ga Il a étudié pendant d '8 liX aris ' à la
1ll1ll11ll:1!lt(· de ~rol'Iaix, il peut me convenir. (( Et de lait,'
Pél'Oll J(. pO l'tri SIlI' la liste de son personnel. ((( Le Co~-
dl' Léon », P,ll' :\1. Y"es Pical't, p. 190.et 191). .
En I~OR, les :\laitres étant dans l'obUga.tion' de d~clarer
avallt le leI' novemb.l'e, s'ils a.v, aient l"jntent:on de faire
parti/' de l'Un iy,ers :té, l a fièvre du changement repn: t notre
homme. « La tete de M. Le Gall trava, iJ le, écrit l\f. Péron, et
pellt-être sous peu dB jours, fera-t-il sa déc1aration 'pou.l'
êtl'!' dB l'l!ni\:ersité. Tout ce qui est nO'llVea, U fi, pour JUl tI n
gout parUCtJl'leT. ») .
BULLETIN DE LA. SOCIÉTÉ ARCHÉO. " . TOME XLV (Mémoire 5).

munir · qes ef[.ets que vous recomnü:ludez (1) ne peuvent
fournir la quantité de draps. Les pauvres enfants en\ ..
portent mes l~egrets. Si . je Il' étais pel~suadé qu'ils VOnt
,en de meilleur, es mains, je serais inconsolable.

Voici, Monseigneur, tel qu'il se présente à mon es ..
prit, un projet, (qui n'en fait ? Toute la vie en , est

pleine) ; 1 0) Il faudrait que cette maison, sans ses tel',
, res, fùt acciuise. (2°) Tout ce qui m'appartient demeure ..

rait à l' ét.ablissement. 3 0) Cette insti tution serait uni .
quement destinée pour les enfants de 7 à 12 ans· Si

. projet réussissait, ce serait ici le pendant de votre mai

so.n de la Visitation (2).
11 décembre 1807. I/annonced'une nouvelle levé!.
de Donscrits vient ~de donner l'alarme à notre jeunesse

dont le nombre est de 4, individus. Quelque peu avan.
, cés (3) qu'ils soient, ils ne laissent pas d'être intéres·

. sants.

(1) C'est-à-dire, en habit ecclésiastiqu.e. Un décret ava it
pa/ru qui prétendait en interdire le port, '8n d,ehors des
cérémonies. C'est , contre ce décre, t que réàgissatt pratique ..
ment l'Evêqu,e par ses recommandations.
. (2) Sur cette fondation d'une mai, s'on ,de la Vis'itat; :on à
Quimpe'r, voir « Mgr Dombida.u de Crouseilhes », par M.
le Chan. Pilven, pp. 79 et suiv . .
(3) Peu avancés, pour des je,unes gens de 18 ans, cértes !
De·ux d'enb~e eux étaient en 7

un en 6

, et le plus sava,nt

. en 5

Voici des ,extraits de la circulaire du ministre des cultes,
du 11 décembr, e 1807, e, t relative aux étud'lants soumis à la
conscription : « Les Evêques devront v,eilleT à ce que. soit
bi.en constatée la vocation à'.'état ecclésjasLque de, ce u"
qui demanderont l'exemption. La v:gilance épiscopale d' e­
vra surtout être active pOlIr les jeunes .cl, eres. qui étudi
~chez lés curés e't desservants, en attendant l',mganisatjon
définitive des s·émimiires diocésains. A la fin du 1

mestre de l'anné.e c ~ass,~que, il S, eHl. dressé un état des étn­
diantssÛ'umls au prochain tirag.e de la consc'ription ; les­
quels seront. examinés au mois de décembre par l'Evêque
ou un d, e ses vica.ires. généraux. A cet examen se Ten(Il'Ont
ans'si les étudiants résidant chez les curés et desservants.
-- Enfin, toute, s les demandes d'.exemption .devr'Ûnti être fai­
tes individuellement ·» .

. . 1 uaUr
d profes-
ommes trop peu e .
. soir et après aVOIr
tm au, .
. ique et d'inshtuteu~',
our l'étude. Mais la lassl~
d Keraariou, neveu de :M. de

à Quimper, se deCl , e

.l\Jais . il est du diocèse .,le
t Y être incorporé. Il n'est pas
simplement de la prochain·e.
07: ---' Il semble que M. PlÛulzot ait
mots de compliment pour ses élèves ou
1 puisement nOlIS empêchent de la consacrer a
puissent-ils eu faire un digne usage pour
l'édification de l'Eglise )}.

le P . .Jacoh (1: que j'ai vu à Quimper,
passait alors même pour avoir quel~
n' en 1751 il Ploudaniel, Carme du cou­
i l'cél'é il la citade'le de Saint-Mm'tin
1799 ~'en était évadé lin an après, jour
ut l'homme est 113118 ce détail, la fi.xité lu:}
1 d rnier de~ malheurs, (Voir Téphany, « H is­
pel' écution- religiellf:;€ )l, JI, 652, et Manseau,
« et l 'i i \IX déportés en Charellte-Infé-l'Îeul'e »,
T. l , pp. '>;">6 et . fi.). En 1803, 110118 t,l'OllVanS 'e' p, JaCUiJ,
. ,,:r à ln FeujJlt>e, mnis p3~ }JOIU' longtemps. Cal" CLès
1 t~04, :\(. de TréOl'in faisant fonction de Vicaire, Gl5llé­
écrit dt' LalHlCI'lH'Ul1 : « .l'ai ici. un. certain p, Jacob,
(pli /lI1-:' hlll'/IH'lIte depllis Cjuelqlle temps, Il a la fu­
l'e pIncé, -:\-lais rrlle1(1!,e. part (ju'll aiJ'e, il n'y sera
l'Ûllgtelllp~, II , est suppose chlJJS ce moment habitué d.e
Olle nOI!. JJ finira qllelqlle JOIIl', lui et l'ex-constitlltionnel
OChfll'd, {HIl' se prendre à la peJ'l'u(jl/e,
L'ayant proposé à ~\.L Nicolas, recteur de Plouéder-n il
e répolld que. le p, Jacob est l!nori;gina~ ; (j e n'ai Vas
n de cela pOlll' le savoir) ; il me dit. qu'il ne le croit
a fll'Opre al! minjstèl'e, et cju'e ,d'aillellrs ce n'est point

que , chose de singulier, puisse être plus utile ici , qu
tuteur n'est pas suffisamm, ent rempli, lorsqu'on n

capable que d'-enseigner. Yous . avez dans votre sém

naire un sujet qui me , cmlviendrait parfaitement,
qui, s'il est toujours dans les mêmes intentions, ne
rait pas éloigné d'accepter -cette place. C'est M.

· net (1).

1 .9 avril 1808. - . Le décr, et relatif à l'organisation

l'Universit.é semble. contenir des : articles imposant ·
engagements . qu'ml: ecclésiastique ne peut contrae
sans l'agrénl ent de son Ord]naire {2). Ayez la hon
· Mgr, de' me prescrire la marche à suivre. .'

Permett.ez-moi de revenir àla charge 'pour un pl'
f esseur, quoique la maj, eure partie de l'année soit pas-

· see.

. Il n 'y a point .cl' espérance du vivant de Madam, e du
Vieux-'Châte

, d'acquérir ce châteaü, ni de s'y ét,endre .

,son état ; ,q~'o~ a l'e~pé~·jence qu'iil ne l?eut vivr~ a~~r.
aucun eccl~slashque secuhe: r ;' qu.edes r: a, lsons de crmn·
dre que sa d :r, ection au saint trlbunal ne fatiguât et n', exaL
t-àt ~es têtes! firent qu'on lul défendit d,ans le, s del rnierR
t elnps de , con fes seT, et {lLl.e pOUl' la prédication, si ses c1 i~·
, cours sont de, s.a composItion, ils d-ü,iv, ent êtr.e singl!1ié's. li
. Pl-ouguerneau, La Feuillée, Landerneau, Guesno'u, et
Plollvi-en se passèrenti ainsi sllccessiv,em>eüt le P. J acob.
Mgr Domb':dau l'avait égal, enient o-ffert à M. Péron qui
irépo> ndit : « .Te c nn:;tÎs le p, Jacob. Ila .d-ù , goût pour tout
ce qu'il ne fait pas, de l'ardeuy pour . tout ce qu'll" n'a pas,
se plaisant là -où il n'·est pas, touj ours mécontent là où il
re, st. Il a la, manie de faire de' mauva'is vers ; mais j.e- ne 10
· croi's pas propre à faire de ~ ' ,enséignement. , .encore, moille
à vivre 'en s.ociété.» DécIdément le P. Jacob ne trouve

"quel des .témoins à cha,~·g·e.
En juin 1R08, il se f.ait inco'l'porer an diocès, e de Saint­
Brieuc, où du reste il ne demeura guèr,e, pu~sque- ~,e Hl
julll'et 1810, on lui tournit de' nl)i]velles. lett.ri es démisso-
riaJes pour l-e di,ocese de Nantes. . .
(1) On .en a déj à parlé .
(2) Par exemple, d'opter pour le professorat dans l'Uni .
versité. .

tre ce que vous me faI­
t de ce l\Ionsieur, c'est
lt, les ecclésiastiques
)) dont s'applaudit M. Poulzo

i el'selle. M. Boncors en par­
de Carhaix à Sibiril !), au··
MQrlaix, un peu trop imité les

dont parle la Chanson : , .. '
il allaient en route, .
leurs bidets joyeux,

« os pères ... cassaient la croûte... » .
d'ailleurs pas ses faibl, esses. Du Séminaire
, il écrivait à l'Evêque, à la date du 3 sep-
° « . i votl',e Grandeur se dét, e-rmine à m' mll-
t· t sailll dout luon inconduite m'a jus- .
° m 'OUllwts d' avance à ce qu'il vous
Cependant la grande difficulté que
rend incapable de militer à la cam­
°fflcuIté provient et ges excès auxquels
de me livrer durant la tourmente
et d'avoir couché sept semainesconsé-
le plancher du vaisseau destiné à m'expa-

parce que je ne pouvais monter dans un hamac)).

Jacques-\Iarie Doncurs, né à Rostr·enen 'en 1760 :
à Trébl'ivan ; incarcéré à la citadelle d· e Saint .' .
rtin de R.é, le 27 j LI in 1798 ; conduit sur la Vaillante,
3 août slll.vant., pour êtr,e déporté à Cay'enne. Le's An­
ayant pris le vaisseau, Bünco' l's .fut" détenu à Plv-
. Au Conc-orda.t, la paroisse de Trébrivan se' trouve
au diocèse .de Saint-Brieuc. Boncors demanda à
dans 108 diocèse de Quimper où il fut reçu l, e 23
1804, et nommé à Carhaix. .

· . Malgré tout, l'accueü que fit M. ' Poulzot à son 'nouV~1
· auxiliaire fut des plus · charitables-

J, e , lui ai dit d, e regarde-r ' CBtte maison c.omme la sielllie

·et qu'on ] ui procul', erait toutes les douüeurs que s.on âg
et ses habitudes commandaient. Il .condamne se, s écarts
se ï.endra bien tant qu'il n'alIra pas d'ocoasion. Bepuis sûn
arrivée ici, sa cenduHe est sans fern·oche. Il fait très bi€:ll
la classe' ; l, es é ~èves en sont j 'ort contents. Il fait deux
classes, tl'.ois h· eur:es le n. Ult1n et alltant, le soir. Il s', en al' .
. ' quitte fort bien. Ce Monsieur est ~nMress 'ant.
· Quant à M. 'Cozanet, quoiqu'il ait 'moins de tülent,. je le
verrai ;encore av· ec plus de plaisi·r: Permettez, Mgr, que . ie
vou: s le -r,edemande'. On p, eut lui garantir lm trailiew>elH
· 1200 fr,ancs, pension et messes · comprises. '

La même lettre montre que, à Quimper, on dut de
nouveau agiter la question de la fermetUl'B de l'école Ile
Sibiril, au profit du collège nouvellement rétabli fIe
Saint-Por, .où S'ans , doute, 1'\'1. Poulzot aurajt été placé

comme professBur. Une fois encore le clir, ecbeur de KI~-
l\()uzéré sut écarter l'orage. Il avait du reste, de solide~
amitiés Bt de puissants ' déf, enseurs, d'un dévolJerrlent ~

etnpressé que l'Evêque dut y vojr parfois de l'impor-
tunité. Comme lui écrira un jour l'abbé Poulzot :

« Bes .amis trop officieux Dnt porté à J'excès leur zèJ!:'
pour le mainti.en dé- cette maison. Jo ne l'ai su qu'après
coup. Autr, ement, lé leur :::t: u.rais pr:otesté que je ne voulais
agir qu.e d, e concert av, ec vons ; que sr i j'étais che, f d'éta­
bliss,ement) j'av,ais comme ecclésiastique; un 8.utr,e chef
dont je voulài.s enbèremen't dépendre~ »

Vous me ! f.aites l'honneur de m'e demander si j'aurais rjl~
Ja, répugn~nce à accepter Hlle place, dans un collège '1
Voici mon cœur à découvert : en m e r~ndant ecclé.sia.'sti
· 'qu, e, j'ai tait à Dieu et à m~s supér~enrs le sacr';fice, de 11IU
vo ~onté. Il , est vrai que j'ai.me mon établissemént, qu· e j':1i

employé mon temps, mes peines, et mes émoluments po ur
·le former, le , solJtenir et le porter au point où il , est 'all­
jourd'hui ; que je Tne suis fiatté de parvenir à foi'ce de

privations, à fonder ic'i one maison util.e 'à la j euneSSé,
mêm e après moi, (ca, r qu elque::;; mesüres que nous rre'

· 1 s vill· es les mêmes res-
" la campagne, 110Ul met d-e l'en-
, J'our les mœurs
ro: de Jour en , " lt ts ga-
Dieu quelqu,es. resl

à ", '. . ouvalS es-

'lèves de cette maIson, .
un e d urs- l't
dans ]a direction es mœ .
l'administration de l'établissement
'Plus utile ailleur~, ah ! j-e suis, prêt.
'ai perdu mon chel père : sa mor~ ;),
qui IIl'attachaient à ce mond, e. Il men
d ns la pcrs'mne de ma mèl'e qui. dans u?
de ln plus grande utilité dans cette mal­
qu œla ne tienne ! elle ne serait pas fâchée '
jours dans qu-elque commnnauM... .
voue que) si je dois quitter, j-e so'uh.aite que , (', e .
premiers temps, à cauS€ des nouveaux, fr:aJis qui
inévitables ; et certes, je TI'aurals pas le même .

à tt'avail' el'.

juin 1808, Le nomhre .des étudiants s'est ,con-

t accru depuis Pâques. 'et encore ne me
t rendu a llX sol] icitations qui m'ont été fai­
oir de Lé(m. M ! ais pour ne point donner
mes voisins, je me suis constamm, ent rl?- _
ndre persollne -lk cei te école.
1808. - C'est avec r, econnaissance,
reçois le titre dont vous m'honorez (1). Je
m'en rendre digne, mais les circonstances
demandent ({U' on redresse un peu le plan de

tte école. .
Il faudl'ait, à côté, UHe petite école, laquelle aurait deux
avanta~es. Elle servirait : 1°) à donner ,aux enfants de
ca.mpagne, avec l'instruction rlui leur convient, les prin-

(!):\I. P.Ol!t:-ot si&ne : Dü·,ect! lU du pet~t séminaire de
QUImper .; l.na.ls ce tItre semble être resté qt elcru,echose de
plut~t noml~a~. D'ai~leul's, ~e c?llègue d, a." M. Poulzot, ct€:­
meUla auss,l.a la tete du college de Samt-Pol bien que
n0n:'mé Sllp~l'leUr du grand séminaire. Ce furent deux S 1] -
pél'lel/fS « m partibus », .

ciries de la religion, et 2°) à alimente, r votl'e peLit SétHi,
naire. Vous sentez bien, Mgr, qu'il faudra Clue cette école
ait pour professeur un ecclésiastiqu'e et qu'elle solt sous . iu

dir,ection cle ·v.o· tr.e petit séminaire. Ces vues ne sont PHS

to-ut à , tait·ceUe, s d~l g, ouvernem'ent ; m,ais vous pouvez ob .
tenir ·du Grand Maîtr· e des pdviJèges non accol'dés à d'u,L .

tres. L'éducation nous .échappera des' mains si nous ~le

nous hâtons de la ressaisir.

Cette maison f.ournit provisoirement un local. Je . ·pl'o .

poser~is pour pI~o.fesseur (de' cette petite école) un eel'tain
M. Léon, peu propr, e, di\-.ou,. au ministèr· e, mais cloué du

talent de l'écriture.
L serait à souhaiter que, les profess· eu:rs du petit sémL
naü'e fussent tous ecclésiastiques ; ü n',est pas nécessaire
qû'ils so '~·ent tous prêtres ; (au cont rail'· e), la subordina.

tion ne se mahltient q~le plieux à 1.a f,aveur de la. hiérar .
. chie. .

Je nepui~ m'empêcher de regretter d'avoir laissé
échapper M. Carn ( 1). C'était un élève de la lllaison. Ii

eût été le pendant ,d, e M. Cozanet. Le pauvre j-eUlle
homme a été me voir et m'a fait de tendres reproches

de n'avoir pas pensé à lui. Mais j'ai voulu respecter les
· vues de son oncle qui le porbaient aiUeurs. .
La : rétribution que les étudiants seront tenus de payer (ii

l'Unive.rslté) va l'alentir l'ardeur 'des par,ents. 20 fr. J,~
rétribution,' et 36 fr. de droit d'école, l'honoraire d'un pré .

cepteur (2), la fourniture des '.ivres, l', entretien , et la, peil .
sion, la néc- e.s.sité de l'emplaüer j'enfant .chez lui . pal' llll
dOl1.lestiq u e, ta ut cela tait une so'mme de- 400 Il'. Or, il est
impossible, dans ce moment où tout languit faute (le CO!ll­
merce, où les f.ermes e'xcessive' IlTeilt 'louées ne S8 pay ellt

que pal' les dernières 'privations,' dans un pa.ys pauvL'e

(1) Jean-François-Ma. r.ie Carn, de PlougasnÜ'1..l. Nommé a
Sa(nt-Pol en 1808 ; ' est signalé ' à. l'Evê'que comme ayaut
br ill amm.ent soutenu que 'ques thès,es. · au séminaire, CH.

l1e temps que M. Cozanet. Reç.oit des lettres dimisso­
l'ia]~~s pour le sous-diaconat à P, aris, en 1811. {tégent de
philosophi, e, eV principal du collège de Quimper en 11:120.
Mort le 9 décembre d· e cette année ; est quabfié dans le né­ cro, loge ecclés.ia.stique de · Supérieur du pet.it séminaire,
(Z) C'est-à-di.r, e d'un répétiteur au collège', -

. . 73- _O ,

. 'on I)uiss-e subv-enîr ;1 .
" .. l)Oss,ble qu ct
lui-ci, 1. t lIIl .' . " 1" découragement' e-:;
d . pen es. US~l. Je YOIS e· .
élèv (1). " .\ cette école le sixiè-

and senllnan e 2 . . .
u u gr ' . 't soulager UH
. d' 'du . ee seial .
11l 1 . au dehors.;
n payant une pens·wn " au'{.
bour.'e de ,i-OO frallcS, subvenu '
.YU 'Ia lllod'icité du prix d, e la pen-

'1 nc~ le Grand ),Iaitre pour hl1 al~'c
on îtutol'isez, J'ni par conséquent la ~ ,:;­
q\l~..;tions pl'op~sé.es. pa~' NI. le ,pré,fet.:
dan riJlt.entioJl de f· n,H,e partle de L Vmvel­
ntl'Rcter It's obligat,ioDR qu'elle impos~ '? »
non du vivant dc Ma·dalllf du Vieux-Châtel. L'hé~
cette hr,Ue 1el're est un certain NI'. de Piré à qUI
.000 fI'. Ct' ~'lollsiellr ne vl, encll'a JamaIs se can­
cet ant1 lUe ehâteau Il serait mêm,e très.
on pùt l'engagcr à céüer la propriété de l,a
jal'dins, ('c qui suffirait ("').

int-Pol, exprime exactement les mêmes

1 bout'.- accordées eH 1807 aux SéminaÜ'(::s
1 gouvernpment impérial avait aff.ecté à Q{l'im­ t 24 dt'tni-bolll'ses.
Tou rois. en 1~t7, la PClls.ioIl dan:; une- fenne, aux
iron. d(' PenlllHre'h. représentait Illle ::;omme- de Hl(~
à 200 '1'.
O.) NOliS avolls dit qlle :\Ial'gilie de Vieux-Châtel (Hélène­
. al'ie, d'après Le\'ot, Biographies bretonnes), épous, a H~
~la.l'qllis de .Piré,. (l3 nlal'S '1773). Cinq aps pJllS ta'rd leur

n ~sait à Renlies lIJI fils, (celui dont il est ici que.stiOll),
iJlPolytc-~Iar~-Gllillal1me de Rosnyvinen, comte de Piré,
gêné!'::! 1 de diVision, gl'aJld-officier de la Lég-ion d'horineur', .
('lien/Hp)' des Ordres d€ Saillt-Louis et du .Mérite milüaire
cl(' \V " 'l'telllbel'g. .
l,l, f~~t. lir.e dans Levot le récit de tette vie épique j us­
qu a 1. mVl:alsemblance. On veTra pa.r exemp' e, que ùans
la mut du 10 octobre' 1806, Pi ré àla tête de, 50 horriines
ell'ement, surprend la vine' -de Leipzig', Qujnz€ jour~ plus · .

26 avril 1809. . L~abbé Poulzot constate- q,u' un
grand nombre d'élèv, es se 'q,éclarent pour l'état ecclé­
siastique. Trois d'entre eux' sont aptès à mériter le titre

de bacheliers. Trois autres viendraient en second ordre .

5 mars 1810.' - - Permettez-moi, Mgr, :de vous expo­
'. set l'état de mes 'affaires : le bail de ee château finit il
la Saint-Michel. J'ai un imlnense mobilier qui est tout

mon avoir et quj augmente tous les jours, étant donne

que Di, eu, secondant utes ·desseins a · m~ltip1ié le' s élèves
au-delà de mes 'espérances. Que m'·êt-eS-llDll.S d'avis de

faire ? Il .' n', est plus possible de tenir dans ce local de-

v, enu trop petit pour le nombre actUt~l des pénsionnaire"
qui est de 50.

tard, jouant de la . mêm·e audace· , avec 800 hommes, il ob~
tient la reddition de Stettin où se trouvaient 6000' hommes
et 170 canons. On le trouve, . a vec une, égale vaillanc.e et
non moins de bonheur, d.ans toutes les gr,andes batailles cie
. l'époque. Ali ssi l'Emper·eur ne lùi ménageait-E nI les hon .
neurs ni les réc-ompeIise, s de toutes · sortes. C'est · en 1807 qLle
Piré reçut les distincE~nset avantagés auxquels fait allu­
sion M. Poul'l.-ot. Su. r l'ordre de l'Emperellr, Murat avait at­
tia~hé. la croix .cle la Légion d'honneul;' sur ~·a poitrine du
v, aiUant colonel, à qui Napoléon acco,rdait en , outre :, e· titi'û
de baron et une ·dotation de 10.000 fI'. de :rente:.
Ce qui tombait assez à ~ p'Jint, car le comte d, e' Piré avait
- dép8nsé une grande partie de sa fortune à la cour du
Premier Empire. Piré avaa, d'ailleurs l'âme a~sez hautè
PO'l.'l' g , e tenir au-dessus de toutes les prospérités et dis·
tindionssi légHünes ,et si flaUeuse, s qu'·elles f.ù, ssent. « Je
pr:e rnes enfants, é.crivait-E, de se . r. a. ppeler toujours que
· la vr-ai, e i1obl,esse réside dans le cœur et dans les act;ions
généreuses ; qu'ils n'o'ublient pas que les titres, les hon­ neurs, les rkhe-ss·es, ne· doivent être que la p3JfUre de la

v, ert.u qui e~t seule impérissable )J. .
En 1848, les insurgés d'un quartier de' Paris . virent s'a­
vancer ~ontre eux. -dans ~es -rangs de la, gard·e nationale,
j,e mousquet snI' l'épaule, un vieux général en grand uni­
forme,; et porta,nt tous ses insignes.. C'éta.H Piréqui s'é·
J aùçait · a l) pas de course pour en1ev. e1' une baüicade . .
Un misérable se précipita, sur lui et lui appuya un pis­
tolet contre la poitrine. Avec l, e plus grand sang.froid, ]e
généra~ détourna l'aœme homicid.e , et se contenta de diTe:
« Prenez · donc garde à ce que vous f·aîtes ! »

qUI

. l vous a fait conilaître' ma
. ' lument un
t 1 tr~nle besOlll ou Je SUI:', . , ,
rs Et même des ralsons lmpe:-
mœu . 2 de :~~ ,

ur votl'e complaisance; sinon" per­
retirer dès les premiers temps.
Ici se place un morceau un peu vif
out les angoisses du chef d'étabbssement.
, je commence à l'espü'er en voyant q ue
oulez bien encore vous souvenIr d,e moi Qu.e vo,ulez­ u je fasse? .Je me ferai graduer si vous lB jugez . 3-
re même être assez bien ,accueilli dans tou­
demande~. Son Exce~lence et. M. le Recteur d'Aca­ m'ont envoyé des lettees flatteuses, mais tout cela ne

t pas. .
i sez étonné, Mgr, de mes plaintes. Si je vous,
avait ~ix mois que j'attendais, de. semaine
quelque nOllye 'le de votre part, ? Si je vous .
mes réclamations, je n'ai pu obtenir le
, et que, tandis que vot-fie Bref marque
35 1 v.e dans rliffél'entes écoles, qui reçoivent ou
II de eCOllfS pécnniair'es, il n'yen a aucun

la i ille fo i ct r :,,(:s ancêtres, le comte de Pil'(~ .
IIrut à Pnris (21 juillet 1850),' le crucifix aux lèvres.
(1 ('\ t, Biographie. h\'et()une~), (Rosnyvlnen, , en Loc­ Egllillf'l', pal'ojs~e de Ploudiry. c( D'or li une hu.re de sa.n·
gUt'l' df' saM" li). '
(Pil'é, en 'la rlUl'oisse du même nom Il', e-et-Vüaine D'a
rès )'Al'lUOI':nl de Br;iuut dp La\lbr ~è~'e ' les Rosny~inen
Ir~ de PiJ'~. IJol'tai,ent : « n'm', à la h1;, 1'e de sa.ngl.ieT' (l~
ahlt) f1r,.acfl~r dr (J1Jelll('.~ et détendue d'argent, à la bot',
dlll'r "lIlj'rcslee (Le

gueules », ,Devise: Défends-toi 1) .
(l) 1:8 flltlll' Eveque d, €: Qmmper, Vic, Gén. dès 1806 .
. ( ... ) En ~804! un Thomas Destourel'es ens,eigne Mathéma.
hf(I':,'~" ,Hlstoue, Géogl'aphi, e, donne aussi des leçons d e
Ilnv:p;att.lon

à ]'~c?le, dJ e NI. l'abbé PIllet, à LandeTnea11.
(AllllILnU'e du FlDlstel'e. an XJT, p, 183).

dans la mienne. Si je vous priais dé raire réflexion à l'em_
pressement t]Li'on a eu de In'ôt.er . quelque, s bons 'profes­
seurs, et · ce, malgré . '.C désir qu'ils ava;;ent de pl'ülongcl'
leur séjour chez 1I10i.. .. }e me permets de vo us assurer qu'i 1

n'y a que M. Cozanet qui meconvLenn.e. Il peut être sup . .

pléé dans la place qu'il occupe par un jeune homme, et un
jeune homme ne rera pas ici ce qu'il ·:el'ait. Je ' sens, }e

connais la gêne où ·l'nes demandes vous mettent, . mais ~t
. qui mfadre:sser ? Où trouverai-j,e l'intérêt que v.ous m'avez

témoigné? En qui aur?-i.-je plus de confiance?

5 jui.n 1810. ' Pour prépar, er mes enfants à la Pâ-
que, j'ai prié le' P '. N oirot (1) de leur dorinBr une .petite '
. retraite. Puis j'ai pensé. ,qu'il convenait d'étendre à
toute l' écol-e , cette retraite qui corn:çnencera le diman­
che après l'octave du Sacre. .

. 6 nov, embre 1810. . Je vous prie, Mgr, de me pel'''' ~
mettre de transporter mon établissemer~t dans un local
plus spacieux et plus commode. Votr, e Grandeur se l'ap ,.
pelle que Je lui ai parlé de d0uX habitations également

belles; égalern~ent à ma disposition, . (Brézal et Pen-
fllar-c'h). Ici, l'espace est insuffisant. Pas d'infirmerie,

ni de lingerie, ni d'appartement pour les étrangers, pa.s
rnème pour lès dasses, que je suis OBligé de faire dans
les dortoirs . . Le norribre des élèveS rend aussi la .cha-

pelle incommode, .

· 23 janvier 181.1. _ . . Mgr, j'ai l'honneur de. vous an."

noncer· que l'approbatiçm 4ie l'Université vient. à l"ap .,.
pUÎ de la vôtre, pour la translation de cet · établisse..,

ment ! au château de Penmarc'h. Ge délogement était
d'autant plus ' nécessaire que Madarne d~ Vieux-Châtel
refuse, non seulement une augmentation de local, mais
même le rei10uv~llen}tent du bail expiré depuis un an .

(1) . Jean-Bapt'Iste-Xavier NoiTot, (1757-1829), Procureur
' des Domin:cains de Mo,rlai~. ; inscrit en 1791 pour une, pen ­ .sion de ÎOû ~lvr,es à servir p.ar la. Nation: Résida atHès la
Révolütioll fa Morlaix ) Chan. ' hon. en 18û8, .

(1) La f:lIlliJ:e de' Cré:-;olles était a10" 1'8 propriétair€ de
l~{,lInwl'c'II., Al'HlCS : « J,'ascé endenté de six pièces d'or (!t
li a~/l1' Il. Altas : « Losfl,J/Ué d:o'1' et d'azur )1, pour la branche
dt' P 'ncrech. (J?e Ca ure)', Nobiliaire),
Un ;\1. d,e Cresolles est l'l ecteur de Sizun 'en 1748. 'Chan.
Peyron,. Bull. d'Archéol. du Finist. 9

liVl~. 1917). \ .
Le chatea.u de Penmarc'h ' situé en Saint-Fréo"ant lJrès
({.f' Les~even" servit d'n5i~e p.endant ]a Révblut;o~ à 3 pl'ê.
tt;es 'l'éj,l'acta tr· es Li ui sont dénoncés comm, e cc y messant li .
T.. l~p ~,.eux, René. T~.nglly, devint cu.ré d'Ouessant. (Le
r.ha teLler! c( . Le F'mlstère , et la persécution reli O"ieuse »)
(2) VraIsemblablement., un certain . M. Floch. o · '

' .. Je VOllS annonce .que le délogement ·aura . fi'eu après la.
PàqU8, et qlle le,. p ~an q'ue je me. suis pi"oposé et le local

qLle j'i.i choisi me permetten.t d'avoir une seconde peYJ_
siün, dont le prix; ' à raison du vo:sInage de Brest, ne peut
.guèl'· e êtré moindre qu·e 250 francs, et le prix de la 1

e de
150 francs. Le, s classes ser.Jnt compJèt e.s ]'üllnée !:)r'ochaine,
hormis la. logjcfl..le, puisqu.'elle s'enseigne· a. ll séminaj}', e.

Il entre dans. mon plan de prendre, ~els enfants dès leut
bas âge. C'est là qu'il yale plu, s de bien. à falre, le plus
de fruit à 'espére. r. Il faudr,ait donc un homme propre a
instruire les enfants, proRl'e à leur inspir.er des senti-

ments ' de re~igionet à les formel' à la vertu. Je crois de ..

voir fair.è obs,erver que cette. école ne, doit pas être consi-
dérée comme particuLère, dès' lors que j'ai toujours mmü­
festé le désir de la ·fair eserv if· ·au .diocèse, et mênle, de lui

en lair, e la c-ession dès qu'.elleSera montée et aftel'mle.

Je vous p.rierais de nous dispenser, au m{11ns ,en . hiver,

. d'aller P8;UT ~es grandes fêtes, à la paroisse qui8'st à une

demi lieue. . _

19 avril 1911. - Conformément, Mgr, à votre d.ésir, .
Je m,e suis borné à ~emander un pensionnat, motivant

ma· demande sur ce que cet établissement était depuis

longtemps , connu sous ce nom . .

.Je serai logé à Penmarc'h, e't en état, s'il plaît d,

Dieu, de rouvrir mes classes lB 1 erm'Ri .
Je né sais, . Mgr, si la proposition que j, e vous ai faitt;l
de . placer un prêtre parmi les prof.esseurs de P.en~

marc'h, est susceptible d'exécution. Aux raisons pré-

cédemment données, s'ajout, erait que la· place est bOIl-
ne, car outre l, es. appojntements deI' éc-ole, les · parois-

ses VOISInes qui désirent une messe m: atinale, ' lui fe· ·
raient une somme de" 3 'ou 100 fr. .

parti ,e a . l sauf
, ,secrétaIre de
ttre nssez courte an .
Dc ~I, Puyfené (2), c-lll'é -de Lesne··
: « J.' ai r honneur de vous r-enîeLtra

t2. --- De M, P-oulzot à l'Evêque : lVI. de
père, en laissant à son fils la liberté ct: em-
1 état ecclésiastique si sa vocatjon se soutIent,
pour laquelle' il a payé · 1200 fr, Un autre eleve
place (3),

lettre est du 14 mn l'S 1811. Elle semble- faire al­
une sorte de inéuDire qu'aurait présenté M. Poul­
C( J me suis hâté écrit~f.], comme vous vous · en con­
ez en regardant inon 011 "Tage. J e sOLth~ite qu'il r~m­
du . Iinigtl'e et celles de Mgr ll. Peut-et.re
tout simplement de tabl· eall concernant la
pour ses élèves).
el' -.(arie Pllyfel'l'é, )746-182:2). né à. Lesneven)
bonne famille, dit une note ; ayant fa:;t des études
nr , et bien. Ancien chnnOÜ1i? de Léon. Homme d'· es­
pr't, labol'ieux ; p]ais:lllt aux honnêtes gens de sa· corn,
mUlle. D'abord ~ul'é d·c Lnunilis ; nommé à Lesneven, :e
23 janvi('l' 180-1-, SUI' le l'e~llS fllle fit de ce poste, Agathe·
LOtlrellt Hamelin, très digne ecc~ésiastiqlle qui préféra
demèlll'Pl' desservant de Trébabu.
(3) All1lJroise-Touss[l;nt-~[arie de Parcevaux (1747.1826)
né à Sn.int-Pol, lieut.enant de vaisseau, chevali€l' de' S.aint~
Louis ; échappa au désastre de· QuiberOl~; avait épo·usé -en
177-1-, Dr. euse-Jacquette de Bullion de Montlouet, dont il
e"t qFnt.l'~ ~ls. Le fTt'atrlème, Ambroise Alla,tn, que nous
trou~ons ICI ~hez M. Poulzot, d-evait épouser Angèle- de
Kerlean dont . 1: eut deux fils · et. sept. filles. (Généaloglies d·e
Saisy d~ Kerampuil, par la Ç-omtess€ Jégou du Laz).
Au sUJet de M. de Parcevaux père, qui habltaH à Trol1-

Permettez que j'B vous entretienne un peu de ce, qui Tne
regarde. Qu'rest.ce que }e fais désormais dans cette pl, a, ce '!
: V[es embarrfls se multipl':ent ; ;1es difficultés augrn~ntenL;
rn.a santé, n'lauvaise depuis' qu.atre . ans, s'épuise s'ensible_

luent. Je n'entrevois point la ' possihIlité de réa~iseT cett.e
idée trop fI. a;tt-euse de fond'er \.l. n étabHssement stable et qlli
'pùt, se perpétuer. Nevaut-Ü pas mieux quitte, r un poste
qu'Ii bientôt ne sera plus tenaüle,. et, prêtr'e· , me 'dévou er

entJièrement au ministère?
. 26 aoùt 1812. M· de Crésolles vient de me céder,

pour un loyer de ci200 fr " la toüllité de Penmal~c'h,
M: Le Floc'h, ex-professeur à Vannes, consent à ve·
nir ici, Il paraît que ce Münsi, eur a tenu une majson'
ct' éducation à Lisbonne, et qu'il jouit · d 'uné grande

considération , à Vannes même (1), M, de Sermessan (2)
qni veut bien se charger de cette lettre, ' lui remettra

,celle par laquelle je l'invite à se rendre à Penmarc'h.
D'après cet arrangement, il y au(aencore moyen de se

soutenir, si la crise actuelle pelit passer,
'. Mes Jeunes professeurs me plaisent; ils n'ont' pas

non plus à se plaindre de moi. J'aurais désiré les C(W
server, mais c'I est. bien assez que vous m'en fournissiez .

joly , en Clédel',' M. l'.ahbé de Tl'oér;n écrivait : « C'est un
'hoLl1m~ llieux et singuLèremenl recommandable JJ ,
D;; mênie, l VI. P.éron à l'Evêqu, e, le 25 janvj,er 1809 : « -Je
vien s de causer une heure avec. un de vos bons amis, ::\1. dû
r>,n.rcevaux. Il vous est lien sincèr: ement atta.ché. Cest là
un homme. 'd" bon vieux temps, un parfait honnête hml"l.
me, prédellx à son pays et à ses amis, JJ
(1) Hélas ! cette bonne opinion n· l1 s uj et dudit ~1. Floch
dev.ait êtl', e démentie,
. (2) Fr~mçois-Marie de Sermess8.lJ, '(1755-1825), de M0'l'-

1 Et'ix ; vica ire à Lesneven Bn 1804 ; à 1 a da te d l1 29 mai de
r-ctte année, M. d, e Troérin écrit: (( Il n'y a .à Lesneven 11lC:
M . 1 , 8 Curé et M. F'loch son vica;:re, qùi con:ess,ent. AussJ
S OJî.t-ils écrasés. M. Toulle'c confesse qLlelqllcs . personnes,
très pen, , et quand ' hon lui semblé. M. Thaboll Bst . à l'hô­ p ~tal , let. c· o'nfesse uniquement les pauvres de cet étall'i. (.;:;\~­
m ent. M .. Serme'8san confesse qu.elque.s dévotes. »
::\1 . . de Sermessan fut nomI'né Chan. hon. en juin 1812,
Un M. Sermessan (Charles), est. dit Bn faillite à M( r
laix, (Avril 1791 ). .

rri

n'avez pas accueilli les observatlOnsque Je m e-
tinale dans ce quartier. Le mOIns 'qu Il resultera
moi d'une réponse négative de votre part, ce sera
. mes portes enfoncées cet hiver, ou de céder ma
à ces campagnards. Et Où plaüer mes éco-
? e les aï" mis l'an passé dans les appartements

s Postee (1791-1837), de Cléder ; ht enV8 é .
Sulpi~e ; devint Vica~re Génér,ll ct Supé­
leur du Grand Séminaire, pendant 18 ans.
Il tomba malade à Cléder, au cours d'une misshn pcur
J quelle il prêtait son ministère. Tr.ansporté à 1 a Illnis')I1
de retraite de Saint-Pol, il y mourut r}eu al'rès. Le 24
avr':! 1837, ~1gl' de Poulpiquet écrivait à ses prêtres et leur
exprima'it « sa profonde douleur de la }JeTte l1\m e('l'lé­
que qui à une haute vertu réunissait leg T,lus grnn­
des capacités. L'usage qu'il .a fait de se,::; Vdqt~s connais­
~ance~ .n'a été qu'un service continuel rendu ;) Ll r,eligion. . .
An m:hell des grandes occupations du séminaire E ména­
geait si bien son temps, Qu'il en trouvait enèore pour
l'instruction des fidèJ es, 'et" ,faisait souvent retentir · nos
cha'ires de prédication aussi solides qu'éloquentE!s JJ
I:a tombe de l'abbé Postec, il Clédoer, pOTte une épitaphe ·
latme rappelant ses t, itres et ses ve-rtus.

BulL de la Soc. Archéo. Tome XLV. (Mém. 6).

. Fin 1812 (probablement). Mgr, j'ai üessé de fré ..
. quenter la paroisse. L'office se fait ici. Gela a ca
quelques murmures. J'espère cependant qu'on a

vera les fortes raisons que j'ai eues de rester .chez moi.
Je ne sais si je dois être bien aise de ce que mes élè ..
ves ne vont pas au séminaire. Mais puisque le nouveau
plan que vous avez , adopté n'admet que ceux qui Ont
un âge !avancé, je vais faire . continuer à ces jeunes

. gens leur cours ' de belles-l~ttres (2). .

Ne serait-il pas possible de trouver un sujet qui pût
faire la 56 et 6

? Car je ne puis employer les rhétori ..
ciens' que comme précepteurs. Non qu'ils ne soient ca ..
pables de régenter au moins une 6 \ mais parœ que 'le
préjugé des parents, la familiarité avec les élèves, les

rendent peu propres à cet emploi ..

Je suis content de M. Floch. Il a r.endu ses compte~ .
Il régente la .3

et la 4". M. Kerangueven, (3) s la 7

me réserve la rhétoriaue seu]! ement.

Je vous réitère, Mgr, la demande de s, ecüurs pour

mes écoliers indigents (4).

26 novembre 1812 . M. Cloarec, desservant Je

(1) M. le Chan. Abgrall, Président de la Société Archéo­
~'Ûgique, nous dit à ce sujet, le regreîl qu'il éprouva d'avoir
apprls, il y a quelques années, malheureusem,ent trop
tard, l,a vente chez un marchand d'antiquités de Quimper,
du « . serpent » avec lequel s'accompagnait le chant des
offices dans la chapelle de l'Institution dB' Penmar, c'h.
(2) D'après cela il semble bien que ~es besoins de persan­
. ' ne, l ecclésiastique, qui, comme nous l'· aVons vu~ av.a;1ent
précédemmBnt obligé l'Evêque à d, es mesures , exc, eption­
nelleset à des ovdinations hâtives, ne fussent plus désor­
mais aus'si pressants .

(3) Philippe Eeranguev,en, (17 -18 ), de Sibiril ; prê­
tre Bn 1812.
(4) D'après une pièce, il s. embTe qu'en 1812, 8 élèves indi­
gents de Penmarc'h f , e'çoivent des se'cours montant à 278
francs.

. l'Evêque à l'examen des
, . soumIs a
élèves se disposaient à ta pre­
t de Brest (:l), m'a écrit que son
expressions), n'a reçu que le bapteme
les mains du chirurgien accoU-
. n conséquence, il me prie de faire suppléer
du baptême. Ne serait-il pas à propos de
sous oondition, cet enfant dont je n'ai pu tirer
de lumière, non plus que du père, sur la religion
birurgien accoucheur, lequel n'existe plus? Jus­
point serait-il convenable de donner d€ la
cette cérémonie ? . .

de M.. de Crésolles lui a été renvoyée par
parce que M. de Crésolles n'habitant pas
teau Penmarc'h, ne peut fournir l~s garan-
qu'on n'abusera pas du privilège qu'il
la chapelle. M. le Préfet dit ne pas igno­
qu il a ici une école publique avec pensionn

lesquels la loi lui ~onne une haute surveillance, d
le chef de l'établissement doit concourir à la de­
mande de l'autorisation.

(1) Ju~e. à Brest .. Apparaît à diverses reprises d,ans la
vie mUnIcIpale. (VOIr Levot, « Brest sous le' Diroedoire ,et
'e ~o~slllat ll). Sons Louis-Philippe, on voit comme juO"€ de
l1B;IX a Bl:est, un Démont~eux qui doit être l'élève dont 11 est
iCI qu.esh~n (~ean BaptIste Ferdinand), lequel alla conti­
nuer s~s etudes au collège de Saint.Pol.
(2) RIen que oe. détail j~tte quelque jour sur la considé­
ratlOn que pouvaJ.ent aVOIr dans l'esprit des populations
les prêtres .constitutionnels. . ~

25 juillet 1813. Je pr,ends la liberté, Mgr, de
faiDe une confidence. nepuis qu,e je suis fixé à Pel
marc'h, j'ai éprouvé des désagréments de la part
desservant. Cependant, je n'ai rien omis .pour me
concilier. Par ces ménagements, j'ai pu , calmer mofll.
tanément un esprit fougueux ; mais c'est à r
cel' pour la moindre cause. Vous avez pu remarquer
je ne vous ai jamais fatigué par des rapports dé
vorables à mes confrères, , et je ne le f,erais pas ici
je n'étais persuadé qu'il est du bien de cet é
ment qu'il y a.it un chang, ement. En effet, si j'a 7 ....
près de mol un homme capable et animé d:un bon
prit, quels services ne rendrait-il pas à mes élèves,
serait~0e qu'en écoutant les confessions ! Quelle

eeur ne goûterais-je pas moi-même ,en sa société !

serais-j, e devenu si ces MM. de Kernilis et de Les.u'
n'avaient montré plus de zèle et de , complaisance ~

C'.est avec eux qu'a pu être donnée eette année une re-

traite qui , a opéré les plus grands fruits. Mais la là-
che est désormais trop forte; il faut du secours, ce que

j.e ne puis , espérer de ce M. Roudaut qui m'a cons-
ta.mment refusé (1). Après tout, qu"est-il besoin de de.)-

\1) Au sujet de Saiint-Frégan, trêve alo: r;s, de Guissény,
disons qu'en 1790 ·on y trouv, e comme curé un sieur Bra­
ne,uec", _qui prêta le, serment sous' la . Révolution. (Jusque-là,
le curé de Saint~Frég,an av,ait une chapeUerîie à dess, ervir
dans la chapelle domestique du château de Penmarc'h).
Par la suite, le desservan.t fut Henri Al,exandr: e Floeh
d, e Plouzévédé, il a v,ait émigré en Ang~et;erre sous la Ré­
vo, lution. En 1804, M. de Troérin, f.aisant fonction de Vic.
Gén. écrit : « Mgr de, la ' Marche fit venir M.Floch de: l'au­
t.re bout de l'Anglet, erre pour lui fair: e adminlstr, er à LOD­
d, ri es, un traitement, hruins, . douches, · etc. - La gran~e
solitude où il s'était trouvé p·end.ant six mois. ~ui aval
dérangé le cerveau. A f o.r c.e· Ele soins, on l'a f,ait revenir
au ,calm,e. Puis. Mgr de la Marche l'a, fait r,etourner en
France pour tâcber de le rét.ablirentièrement. On Il
réussi ». Ge M. Floch céda ensuite la ' p ~.acei le 26 m essidor,
an XI, à son onçle, M. Joseph-iVlarle Floch, dont la. sign~~-
- tur. e' se voit sur les régistres paroIssiaux jusqu',au 30 aVl'll

esseurs était
. . (1) VOlCI une
la parOisse " '
. t . le presbytere n ap- ,
proJe . au' )'-
d établissellleut eL de desser­
, st le désir de faire le bien et de
ailleurs, ~lgr, vous-même eùtes .la

qu nd je vous fit part de Illon dess-em {le
BrézaI.
t bre 1813. ' M. Poulzot accuse réception du
uit un t!ablcau contenant les noms des neuf
pour lesqucls on sollicite l'exemption. ,
ÜH3. A ,M. le Chan. Le Clanche, seûf' e-
: « Vous ne sauriez croire combj,en je
obligé de faire des classes. Si je vous
. vos demandes, ce n";est qu'aux dé­
n' essail'c. Quand serais-je assez heu­
un homme cal)able (le me seconder?
1 acrifice de quelques ceIÜ'a iDes de francs
. nt à cœur ; je fais peu de cas de l'argent, et

1807. Lui-même d-evint vicnire de Lesneven. (Voir plus
ut). Ap)"i~s IIlle illtel'l"lIptloll de qllelques mois, signatures
n nOllven II l"ecteur: Nico18S Roudal1t, (celui dont~e
l'nlJbé Pou]zot) ; l)récédemment rect.eur de Lanneu­ et décédé le 8 novem11re 1816, à l'â,ge de 66 ans. (Par­ ti de ce~ renseignements nous sont donnés par M. Olli­
vier, l',:,cteur actuel de Sajnt-Frégan).
P) Ce n'es~ évidemment clu'à c,ette condition que la pa-
rOIsse pouvalt se passer d'un dess-erv.ant en titre. Déj àen
786, le r,ecteur de Guissény avait écrit à Mgr de la Mar­
~e : « LSI tr~ve de ~a .int-Frégan ne peut ni être 'Supprimée,
Dl. être red~llt~ en sImple chapelle. (Cf. Notices su, y- les pa.
isses, Glll.sseny, par MM. l,es Ch-an. Peyron -et Abg: mll) ..

cette maison, par la bénédiction que Dieu répand SUI
elle peut faire honneur à .ses engagements. Mais c'est
que le dernier Floch ne me rev, enait pas plus que le
premier. Il· faut du temps pour .connaître les hommes.

Ah ! si .ce Floch avait été üe qu'il devait être, qu'lI eût
pu rendre de services, et jouir d'un sort henreux !

13 février 1814. M. Poulzot é.crit que M. Le Naour
qu'on lui a envoyé a du méri~e et de bonnes mœurs,
mais pas les talents qui font le professeur. Les classes
les plus nombreuses sont sur le point de se désorgar_
niser (1). A la place d, ece . M. Naour , l'abbé " Poulzüt de­
mande un séminaristi e, nommé Le Bris (2), dont le ta-

lent, le goût et le désir lui sont. · connus.

En novembre 1814, 30 élèves de l'école sont dits, se
destiner à l ' état ecclésiastique. Cinq seulement ont

moins de 16 ans. En revanche, Il yen a un de 37 ans:

un autre de 31 ans, lequel est' en 7

; 11 autres ont en-
tre 20 et 30 ans.
8 juillet 1815. « Mgr: quoique ce soit peut-être an-
ticiper un peu trop sur l'av, enir, je vous fais la de,,'
mande de quelques sujets pour l'année prochaine ; Je
remplirai ensuite par des laïcs _ les places qui reste-

raient vides ». '

Peu après, M.Poulzot revenant sur ce sujet, estime
qu'il lui faudra trois professeurs ecdésiastiques.
22 juillet 1815. Le d'ireeteur de Penma:rc'h an-

(1) yv, es Le Nagur, de Bannalec. Trois semaines après,
ce M. Le Naour .retournait au séminaire, mais s,ans être,
pou.r le müment du moins, remp~acé à Penmarc'h. Un Le
Naour (est-ce le même ?) est régent de philosophi.e au col­
lège de Quimper, ,après l'abbé Carn, en 1820.
Parmi les profes,seu~s de P, enmarc'h, ~ous trouvons aus- .
si (à la d, a.te du 14 octobre 1813), un René-Jean-Marie Galès,
né le 3 juin 1795, à Plogonnec. '
(2) L'abbé Le Bris, (1791-1835). du Drennec, fut principa)
et rég,ent de rhétorique, du collège de Quimper d, e 1820 à
1827 ; puis Vicaire Général. '," .

. ' u'il lui ,envOle a
. , xamen a su If.

ue nous avons' · t e
, mon.f
, . un os-

ne m'y attendais plus. Tout s arran-
me remplacer ? Il en faut deux,
et un clerc, ce dernier dans la, place

ch re paroisse ? (1). Ce ne sera que dans la qum­
que je pourrai arriver. »

édemment l'abbé Ponlzot avait été nommé Rec-
t- en l'emplacement de M. Roudaut. Un
coll rs qui lui servait de vi~aire, J osephLe
lui uccéda à la tête de la paroIsse. M. Poulzot
ointement par l'Université et par Mgr
à r le collège de Quimper, .en réo.rgani-
d pui que u~s années. .
d' bord èn école secondalÏl'e, puis en collège· au dé­
premier Empire, l'établissement di e Quimper. sen:~­
longtemps jouer doe malheur. '« ~'année 1807-1808, d~t
, « Histoire du CoUège de QUlmper », p. 121 »), vIt
s'accomplir un fait bien bizarre. A la r,entrée des classeS,
pas un élève ne se présenta. Les ma. îtlI'es se retirèrent ; le
collège fut fermé pendant un an. Les causes de c·et événe­
ment, ajoute FierviUe, ne sont pas bien connues. »
Impossible d'être pIus candide... ou plus réticent ! On
avait voulu placer à la tête d.e cet établissement deux prê.
tres désormais en marge de leur vocation. M)\'r. Ollitrault .
et Gastinel, tous deux fâcheus~ment connus ; et même ce
d·ernier était marié, f.aible r.ecommandation près des fa­
mill,es en quête d'éducateurs. Selon le r,apport de l'Evêgue
au Grand M.aître de l'Université, ,en 1809. ce M. Gastinel
dut « r·epartir pour Paris. couvert du mépris. de la ville.
Il s',est vanté en partant de r.evenir avec le· titr, e de Direc­
teur, (n'é,tant )usqu'.alor ,~qu~ sous-directeur) ; I,e plus sûr
rnoy~n ct. empeçher le retabhsse1U

ent de _ ce' QQllège

s· erait

C'est à Quimper que les adqünistrations épiscopale
et universitaire appelaient l, e directeur de Penmarc'h)
pour le plac.er à la tête du collège qui venait d'être

reorganlse.
Il Y resta deux ans, à !ta fois p:rincipa} et régent de
rhétorique, jusqu'au 17 octobre 1819 où un , nouvel

,avancement le transféra à Bourges, comme principal

au collège royal (1). ,

(l'J'il r, evî:p.t en üette qual1ité. Il ne peut même y 0onv·enir
comme profess'euT. »
. En raison de üette situation, on comprendra le ton sur
le, qu,elfur.ent écq,angé-es les lettres suivantes, entr, e la mu­
nicip,alité quimpéro~lse et l'Evêque à l'occasion de la dist.ri_
bution des P, rix, en 1807. ,' ,
« Monsi,eur l'Evêque,
« Pour donner à la cérémonie tout l'éclat 'et tl out l'intérêt
qu',elle mérüte, rai cru devoir prter les principaux , fonction­
naires d'y assister. Votre présence, Monsieur l'Evêque,
contribuera plus que ' tout à remplir ce but. .
« C'est pour cette considération que j'ai l'honneur de
vous inviter, si cel.a vous est agréable, à assister à cette
intéressante , cérémoni,e.
« J'ai l'honneur de vous saluer avec respect.
, « N ... , Adjoint-Maire. »
Sans perdr, e un instant, l'Evêque répondit: « Je suis très
s,ensible à l'invitation que vous me ifa.ites l'honneur de
, m'adres'ser. n me :sera impossible d'assister' à la distribu­
tion des Prix. Ma présence n'ajouterait rien à l'inté: rêt
'qu'elle doit inspJir, er. Celle des principaux fonctionnaires
lui dünnera ~out l'éclat qùe vous pouvez désirer. »
Le 5 juin 1810, l'abbé de Calünne fut nommé principaL
Mais ce prêtre « avait des idées religieuses l en opposition
av, ee les lumiè, res et la raison du :sièc~e » (!). Aussi, et vu
l, es vtives réclamations du préfet, Bouvier de Molard, 1.e
gr:;tnd maître de l'Universit.é fit annule'~ par l'Emper, eur
la nomination de M. de Calonne qui ne prit jamais posses­
sion de son emploi. (Schmidt « La RéfQrm, e de l'Université
, Impéria~,e ; »). . ' , .

Mais dès que le gouve,rnement eût consenti à confier Ja
dire.ction du collège à des ecclés'iastiÏques dont le pri emier
fut M. Poulzot , et auquel succédèrentJ trois ,autres, dont
deux tout au moins furent ses élèves, les , abbés. Carn. L·e
Bris et ROUJdaut, leséooliers affluèrent. Alors qu'en 1809,
il n'y ava!t pas, 80 é~èves, on en comptait 360, vingt ans
plus tard, au depart de M. Le Bris. .
(1) . Fie.rvill, é, Histoir-e du Collèg'8 d, e Quimper.

u poste, bontés· 11 lm
. reconnaIssance po~r . '
que tItres
à l'A 'chevêché (t). '
de Prix. ' Chaque année scolaire
de examens ou exercices publics qUI
uivi de la distribution solennelle des Pnx, ,
it définitivement le tout.
tte occasion, l\J. Poulzot faisait imprimer non
un Palmarès des récompenses, mais des pro-
de l'Institution.
quelque citation latine accompagnée de
sur l'éducation (2).

Dombidau de Cl'ouselllhes, par M. le Chan. Pil-
(2) P r exemple,. en 1813 : « VO'llS aurez fait bonne he­
si vous donnez à la patrie , et au peuple un citoyen
puisse les servir. » (D'après J.uvénal. Satir·e 14).
M. Pou]zot ajoute : « Aucun g.ouvernement n'a' poussé
us loin que le nôtre, sa sollicitude sur l'éducation. Puis~
ses soins pat.ernels avoir pour résult1 a, t le réta.b~isse"
des mœurs et des sciences, ,et le goût du solide! Puis­
Sl~ cette génération qui se forme consoler la Franc, e d, es
maux que lui .ont causés l'oubli des principes ,et l'amour de
la nouveauté. »
En 1815 le ton devi€nt sévère et âpl~e. En épigraphe: «Un
temps viendra où la saine doctrine serai abandonnée».
(Saint Pau~, Ep. à Thimothée).
cc Fasse le ciel que, nous ne dépravions pas nous-mêmes
nos enfants. » (Quintillien, Lib. I. Cap. 3).
« Tout le monde, ajoute l'abbé Poulzot, convie.nt que, ré·

· PuiS, le résumé de ce qui a été appris' dans chaque
classe. Après quoi viennent les solennelles fOfmüles :
« Ont assisté à nos leçons, Messi~urs... » · et : « Passe­
ront à l'exe~cice, Messieurs... »
Tous les élèves de la classe sont ensuite indiqués

suivant un ordre à la fois logique et chrétien,c' est-à-
dire qu'ils sont rangé~, non en raison du nom de fa­
mille, mais d'après l'ordre alphabetique des prénoms,
lesquels se trouvent ainsi à leur plac~ véritable, (Pré-
noms). .
Des signes conventionnels indiquent · combien de fois
les élèves brillants ont été « Empereurs », ou bien ce
qu'ils ont eu de prix. .
Sauf pour les basses eltasses, le Palmarès est en latin.
Enfin, le sujet du Plaidoyer, (où il arrive que toute

l'époque se re· flète) ; ainsi en 1813 : « Dispute pour les

ducation est une tâche pénible. (Ministère autr,efois hono- .
ra;ble. maintenant peu profitable et avili). Ce qui en f·ait .
la difficulté, c'est . (pr:incipa~elnent) de, se trouv, er perpé­
tuellement en opposition avec les parents ; c'· est que le's
faibles succès ohtenus s.eront perdus par ceux qui sont les
plus intéressés à les seconder. On va se tournant vers les
nouveautés, les fables les plus ridicules, les paradoxes les
plus absurd· es, l, es systèmes les plus révoltants .. (Aus1 s, i) pè­
reset mères, vous voyezcettea;utorit.é sacrée que Dieu et
. la nature vous dünnaient sur vos enfants, vous la vo'yez
mépx:isée ; eux-mêmes, vous les voyez · s.Qus vos yeux faire ,
naufrage à l'honneur et à la vertu, s'initieT' à des c:oteries
où ces philosophes d'un jour appr~mnent que La rai,son n'é ..
'coute ni père ni maître,et contra, ctent sans vüt'reaveu des
engagements dont ' le moindr, e inconvéniènt' I 8stJ le ridicule' .
PuisseI).t . ces :observations, dictées par l'tntér; êt . que je
. porte à Coe, bte j eunessl e· à laquelle j 'p i consacré vingt années
de travaux, vous convaincre que vous êtes vous-mêmes la
c.ause de lai dépra, vation de vos enfants. »
M . Péron. à Saint-Pol, ne tient pas un langag, e mojns ,
attristé. Lui aussi, vl ers le même temps, pade de l, a « dé-
. pudeur n de la j.eune, sse. .
Nous avons transcrit. ces considérations pensa, rit qu'elles
ne ~ont pas

hélas! pl\lS Qors de sa

f30n qu'il y ~ oent .an~" ,

. Harangue d'Ajax
, Kérouzéré une SOlxan aIlle
'écoliers (1) .

lu des noms déjà . cités, au cours du ~ t~a­
dans les établissements ffe M. Pou:zot :

1787-18 ) de CJ.éder.
de Batz. ,~ . . d marl'ne .
Cadiou, (1789-1839), de Cleder; aumomer e ,:
Moncus, (1791-1860), de Plougoulm; r, ecteu.r de Ploue

san. 'd Ch'
, (1795-1847), de Plougoulm ; cure le . ar .alX. .
Quillévéré, (1791-1832), de' Cléder ; recteur de· Ker-
Creven-Kerverson, (1794-1876), d· e· Hecou vrance ;
de Guilers. , .
Abbervé-Guéguen, (1786-1828), de Plouneventer;
curé Plou.tgneau.
PenmaTc'h : .
Quiviger, (1794-1846), d, e Sibiril ; recteur du qon-
pavas. .
PIerre Bernard, (1791-1856), de Plougoulm ; recteur du
Drennec.
Jean Morvan, de Plouguerneau, prêtre en 1819.
Charles Hervoche (1796-1855). de Plouégat-Guerrand; rec-
teur de Bave. .

François Le Borgne, (1791-18 ' ), d· e P~ouguerneau, prêtre
en 1821. \
Yves QUiÎv:ger, (1796-1867), de Sibiril; vicaire à Pl.aben­ nec.
Goulven Prigent (1796-1835), de Kerlouan; prêtre en 1819,
curé du F,aou. . .

Olivier Kerrien, (1789-1864), de Carantec ; recte,ur de Lo- .
perhet.

Yves GÜéguen. (1799-1823), de Sibiril ; vicaire à Tréflez. .

Guillaume Abalain, (1796-1837), de Lannilis; recteur de St-
CouLitz. .
François Guyader,(1796-1869), de Roscoff; recteur de Bo-
lazec. - .
André Bou~ch, (1796-1835), de Roscoff ; cu!é de' Quimperlé.
Je·an-Marie Le· Bris (1793-1866), de PlOUVIen ; recteur de
Henvic.
Pierre J aa· u en, (1795-1861), de Plondalmrzea u ; vicaire à
Plbuzallé .
Yves Stéphan, (1801-1847), de Sibiril; recteur d·e K'erlouan.
Charles Baga, (1799-1869), .de; Plouézoch ; recteur de Ploaré.
Olivi· e'r Donval, (1798-18 ), de Sizun; prêtre en aoùt 1825.
Yves Breton, (1798-1840), de Plouguerneau; vicaire à GuL
. Jens, Brest. . .
Yves Olivier, (1803·1850), de Cléder ; recteur de Saint-Dei' ..

nen.
F. ra:nçois Mercier, (1805-1834), de Lesneven ; vicaire, à St-
Corentin. .
Ajoutons : Barthélemy Vignioboul, (1796-1821), de Les-
neven, mort sous-diacre. . .
Olivier Offret, (1792-1814), de P~ougo'ulm, mort tonsuré.
(*) François Caër et François Quiviger sont indiqués
avec François Postec, pour la soutenance d, e -thèses sur 1:1.
Pénitence, au grand séminaire, en 1809. (Voir pour l'an- \
. née 1808, le, présent travail; p. '81) et « Notice sur le, s Sé­
minaires », par M. le chan. Peyron, p. p. 160 et suiv.
Ainsi, les élèves de NI. Poulzot continuaient à faire bonne
figure. On prendra peut-être aussi quelque intérêt à con- .
sulte.r un relevé de certains autres noms connus figurant
sur les listes d'élèves de M. Poulzot :

Guillaume Bergot, Franç-ois Du Plessix Quinquis, Fran­
çois FeiUet, Barthélemy et J.ean Vignioboul, François et
Jean La Marre, Auguste Le Jannic, Erasme a, e Trobri,and,
Paul de Kerdern, Eugène Cabon de Kerandraon, Hippo­
lyte et Eugène Penquer Sa~aun, de Lesneven.
Mathieu Homon-Kerdaniel, Julien ,et Victor d'Erm, Fi­
dèle Le' Gac de La,nsalut, Joseph Kersaintgilly de Saint­
Güles, de Morlaix.

Auguste. La Ligne, Philippe Pluchon, J,ean Le Prince
Taro, Alexis Crouan, Ferdinand Démontreux, FéEx
Bruns, wi, ck, François Pennors, ' de Brest. .
Françol.s Le Marié, Jos·eph Porquier, de- Quimper.
Alexandre de Eergariou du Coskaer, d·es· Côtes-du-Nord .
J.ea.n de Kersauson, Plouescat.
Génér·euxet Alexis Le Borgne de Keraouel, du Faou.
Edoua.rd Kermasson-Kerisac, du Morbihan .
Joseph d, e La Fruglaye, Ploërme1.
Jean Honeix, Hennebont.
Prospe-r Radiguet, Jean Foucault, Land, erneau.
Joseph Kersauson de Penandreff, Plourin. .
Edouard e· t Adolphe Le Bjhannic de· Tromen-ec, Landéda .

Le Col ge , t'
uelle était la sItua IOn '
. " de sept pro es"
" . , es e e ,
(3). . 'de

mais pouvaient même aspirer, dans ~es {Leux
années de leurs études, à une pensIOn grn-.

ipp lyt . d l' Gl'n~ d Saign e" CrOZOD. . ;
n de K-erlean. l allIe. .
rie de Kel'O'ario\l, Conquet. .
Gi~lal't d~ Keranflech, Milizac.
de Crésolles, Dirinon.

de' Cognets, Plougonven. ,
(( ouvenil's historiques du Château de Ker, oll-
30. du RII~q lIec écrit qye deux, représ~entants d~
n 1 Kéranflech et Mege, avalent faIt une pal-
, 6~ il, Kérouzéré. Ponr ce dernier la choS€
difficile, cal' dans les « Biographies des Me~-
d 1 blée légi~lative » (Paris, pagnorre·, 1849),
t dit né à Sihtt il, rnai.s en 1808. Or, l'école secon-
quitta Kéronzél'é en 1811. .'
u nt à de Kér:mflech, représentant du peuple· , Il alHa1t
u pour prénoms, d'après ces « Biographies, » : Yves Mi-
chp] ; talldis'CIlIe l'élève qlle TIons avons r,encontré sur les
Cstes de Kér:JlIzél"é s'appelle François Guil-laume.
(1) AlItnnt (Ille faire se pourra, nous éviterons de repro­
duire ce qu'on trollvera:t déjà dans « Le Collège de Lèon »
par,:\I. y, Picart, et dans « Les Séminaires de- Quimper et .
de Léon» pal' M. le Chan. Peyron. '

(2) Fils de Yves Péron et de Thérèse Hervet. Né le 11-
11l:tiI751, à Trégondel'n, pa-roissedu Minihy de Saint-Pol.

(3) Pen nO?1br,eu~ a:1 collège ~ême, ils l'étaient un peu
plus an petltsemmall'. e, (p, enslOnnat annexe du collèo'e
proprement dit), :~\I[ais la mai orité c1es pensionnaires ~'e
tl'ouvait disséminée en différerlies maisons de la ville, .

tuite que payait Mgr de la · M.ar, che aux vainqueurs des
concours établis à cette fin .

Lorsque au 13 février 1792, fut décidée la laïcisation
et dispers.ion du personnel (1), .on aurait pu prévoir

(1) Il n'est pas toujours aisé de suivre ·chacun des maî-
tres ainsi dispersés. Cependant voici quelques détails pour
l'abbé Fercoc (Charles-Louis-Saturnin-Marie), ancien' pro.
fesseur de phys.ique, né à Plougourvest, en 1759. Le 12 mai
1791, il;1vait demandé, mais en vain, à être maintenu en
possession de sa chapellenie de Saint-Marc, ~ondée· par
Miss. Goulven Habasque, (Testament d'ui 16 avril· 1639 8l
codicille .du 6 d. éüemhre- 1640), à charge d'un · office à chant '
cha. que semaine. (Le premie-r titulaire en. fut Miss. Yves
Simon, avec succession éventuelle: en faveur .d'un neveu
du f,ondateur, autre Goulven Habasqu· e. La dite chapelle_
nie devant à l'avenir servir à donner de l'éducation et à
Iorroer des prêtres). . .
Dépossédé È! la fois de sa chapellenie et de son emploi
de . ~égent, I· e dit Fercoc dut accepter de devenir recteur
de Plufur, (actuellem'ent au diocèse 'de Saint-Brieuc). PUlS
dépo-rté sur le vaisse, au Les Deux-Associés, il mourut le 6
septembr.e 1794, et fut inhumé à l'île Madame. (Abbé Man­
seau, Les Prêtres et les ReligieuiX déportés).
Quant au p.rincipal, M. Péron, nous perdons sa traee
pendant les trois années qui suivent (1792-1795). Emigra-t­
il '? Resta-t-il caché dans le pays'? Nou:s ne savons trop.
Voici en tout cas, comment s'exprimait, en 1910, le Préfet
du Finistère, au sujet de M. Péron : « C'est un prêtr:e émi­
gré, amnistié, un fanatique, un chouan, mal noté dans
,les bureaux du ministère, signalé à la police et placé sous
sa surveillance, chanoine de Quimper et qui devrait être
à son poste. » On· sent tout ce qu'il y a d'âcreté dans {>e
. rapport. Ce qui donnerait à croire que malgré tout. M. Pé­
Ton n'aura.it pas de fait émigré, c'est que Mg· r de la Mar­
che TétU gié en Angleterre de'puis Le 1

mars 1791, lui
avait confié le gouvernement de Léon, et en fit un de ses
a~.ents princ-ipaux. (Lettres à Mgr Dombidau, 1

) de' M .
. Henry; « Bu n. Diocés. Déc. 1917, p. ·379 » ; et 2'0) de
M. Gar· rec, « Les Séminaües de: Quimper et de Léon » par
M. le Chan. Peyron, p. 140). .
Le 4 . Prairial an III, M. Péron déclarait'.devant le eon·
seil municipal. élire dorpicil.e à Saint-Pol .La famille qui
l'accueiU. it lui continua cette hospitalité pendant onze ans.
Le 11 Juin 1806, il écrivait à Mgr Dombidau : « Je . vous
présent.e les respectueux hommages de m.es bonnes hô­
tesses. Impossible de' vous exprimer combien eUes sont
s·ensibles à l'honneu.f que vous leur faites , et à la préfé­
rence. que vous leur donnez, Vous ne trüuverez chez eUes,
ni les manières du grand monde" ni ses usages ; eUes ne

rr té
. non a
. meme e .
le nom re . d
' mesure ne 1 e-
rofesseurs. Aucune . .
ce chiffre. , .
o e e. ,
. ron

Le sénaf.eur Cornudet (1) qui JUs-
ollicita et obti.nt du gouvernemen t 1~
dt! collège comme école· secondaire. Du
énéral de Saint-Pollen (Autriche), Na~oléon,
ate du 13 novembre 1805, autorisa la vIne .de ' .
t-Pol à réouvrir son collège dont la restauratlOIl
onfiée à ~l. Péron. ' .
rnier s'en fut alors à Quimper, et dans les trOis

lignes du projet de réorgamsatIOn. Labbe
avait déjà dépeint au prélat M. Péron
o i pra.tiqu.é; n~ais. un bon cœur,. ~ne noble si~-
u atta hernent smcere pour la rellglOn et une ve­
ro onde pour ses ministres, et surtout pour ses
. Une expérience de onze ans me permet
e ndre garant de leul's sentiments et de leur bonne
olonté. » ,
joutons que !\I. et :\Irne Sala un de· Kertanguy qui
avaient caressé l'espoir de donner l'hospita.lité à Mgr, eu­
rent du moins l'honneur de le recevoir à leur table. Ils
ollicitèl'cnt à cette époql1e l'autorisation de ' rétablir la
ch pelle de Sajnte-Anastast', et. de fonde.r dans leur terre
de Coatudavel un hôpital tenu soit par des Sœurs de Saint.
in"ent dE' Paul, soli ]Jar d'i3 Dames d.e la 8agess, e. Ce
~ême ~I. de Kert.anguy, de Mespaul, allait sous. peu favo­
r~ser le nouveau collège en y sout.enant plusieurs étu-
dHwtS. .
(1) Est dit a, voir d,e.la famiUe à la Roche-Bernard et a
a!ltes. Il habitait à Saint-Pol l'ancienév'êché qu'il mit
d:aIl1e'J ,r~s il. ~a.. d~sp'Jsition de l'Evêque. au cas où Mgr Dom­
bldau eut declde de fix,er son siège à Léon.

eOmm, e jouiss.ant. de la plus hau~e con~idération dans
tout le diocèse. Mais l'impr,ession directe que fit SUr
Mgr Dombidau l'ancien vicair.e général ,de Léon~ fut

également des meilleures, puisque . l'évêque reprenant
l'idée; de son prédéeesseur, M .gr André, tint à le plac~r
à la tête du grand sémina.ire. Honneur et charge que
M. Péron ne cessa de décliner (1). Dans une l,ettre du
9 janvier 1806, il préstmtait ainsi ses objections :
« L'érection d'un séminaire, Mgr, ne, saurait êtr, e le p, ie.
m ler .obj et de votre sollicitude pasto, rale. Les collèges doi~
vent passe, r d'abord. E vous en faudrait deux bons : l'un
rapproché de vous, et, av€c le, temps, dans votre ville
épiscopale ; l'autre dans cette partie-cj qui est, sans c
t.redit, la plus fécond· e en ecClésiastiques et la plus propre
à repeupLer le sanctuaire qui v, a éprouve'r un vide eJ.
frayant, qu€lques soins que vous donniez pour !e dimi·
nue. r. Regardez votre séminaire, et rappelez-vous les sujets
. que vous avez ordonnés, d'où sont-ils (sinon du Léon) ? (2)

. '(1) Urie lettre de Saint-Pol apprena.it à M.de PoulPi:
quet que « appeler M. Péron â Quimper serait un mal gé·
néral et particulier. Beaucoup d, e personne, s regretteraient
l'argent donné pour le collège. Les premi, ers succès de cet
établissement passaient tout e, spoir. Mais· si M. Pé.ron le
,quitte, la plupart ,des parents retireront leurs enfants, '8t
la moitié des pro.fesseurs déserteront. Pou,rquoi ne, fait-on
nas un supérieur de· séminaire ' de M. L€ Fur ? Mgr de la
Marche en faisait grand cas )). '
Il s'agit de M. Goulven Le' Fur, alors recteur de: Plon·
gourvpst. Mort en 1>'i33. ('tHé de LandulJeau, à l'âge de 85 am .
(2) Ce témojgnage r·endu au Léon nous fo:urnit un des
traits caractéristiques de notre pe'rsonnagequi, ,en toute
occasion, la'issait volontiers libre cours à ; son chauvinisme
local. Par ce fait, par exemple, de n'être j.amaLs allé rési­ der à Quimper, malgré ses titre's de Supérieur du sémi­ naire, de chanoine titulaire et. de Doven du Chapitre. Si

loin même était-il de songer à ' quitter le Léon qu'ü s'ef-
fOTca,it pIntôt d'amener l'Evèqu, e à -s'établir à Saint-Pol. Il
lui écrivait, fin de 1806 : « Est-il impossible, Mgr, que vou;:,
veni, ez VOUE; fixer ici? Vous y seriez .avec tant d'agrément!
C'est ce pays qui fera votre co·nsolatlon où v'ous en a.ure ..
Deu. )). Un j our aussi, dans une ] et.tre à son ami l'abbé dB
P01:lpiquet, il dira sur un ton mi-sérieux,. mi-plaisant: cc ~e
crams que, sans t'en d:ûuteT, tu ne sois . (cpmm. e vicaire ge-
. néral) devenu un peu Cornouaillais et étranger au pays de
L{-on. )) On saisit là une allusion très I, ég,ère d'ailleurs --

. l clet'gé va t.ombe.r ,dans
bODI collèges, e ffira p.as d'avoir au
'1 ne 'su '
et 1 directement d'e Ch8Z
,e' dont ca ,
de campagn effet un seul hom-

té et ses ta en , ,
vo on delà qui "sont '
100 sujets ct au- , ,

'1 (1) Ces .écoles dans
diftéren e . t ; a
dès 7 et 8 ans, ne ser~n ; J -
de philosoph:le et de theül~g.~
immédiatement après ces premH~l ~

envoie, Mgr, les noms de quatre j ennes gens
de 1806; Ils falisaient partie de ce~x que
.eut l'honneur de vous présenter à la campa­
le Maire 'de Léon (2). ' Si vous les ordonniez d.e
raient besoin de retourner au collèg, e. Et 101'8- ,

rivalité et jalousie qui, selon l'abbé Le Gris D~­
à Mgr Dombidau, 1805) sépai rait un pet~ le, s tr:o~s
désormais officiellement fondus, de Leün,. 1 re­
Cornotlailles. (Chan. Pllven, Mgr Dombld, au,

de grande familiarité entre M. Péron et
on n'en sera pas surpris rorsqu'ün saUI:a
ent liés d'amitié dès 1770, c'est-a-
de -six ans.

peu tendre ici pour les,' coUal;>orateurs
qui ensei naient de leur mieux, , en tous
et qui, ans la crise de t'instruction et
ecclésiastique, représentèrent. au témoi­ cité de M. de Poulpiquet, une solu­ nécessaire et en définitive assez heur, euse.
semble que l'âm~ de M. Péron en ait éprouvé quel­ qu~ Sa lettre par exemple ne révèle-t-elle pas un
de ce- sentiment à l'égard de son rival de Kérouzéré M.l'ab.
bé Poulzot ? A 'outons pourtant, afin ' d.e lui rendl:e pleine
qu'en ait d', enseignement et de fo,rmation de la
le principal de Saint-Pol. était préd:sposé à voir
. Ses Idées et s'a val·eur personneUes iointes à ses
v~nirs _ d'ancien régime, lui permettaient' de se montrer
elle, Qt même de porter au maximum les ambitions de
eateur.

, Çhez. M. de ~e.rho:rre'. à Kerrom, lors de ' la première
te .de 1 Evêque a Samt-pol, Juin 1806:

Bull. df, la SCIC. ArchéÇl. . Tome XLV. (Mém.· 7) .

. ..tluevou's 'aurez impos.é ) ,es, mains aux -ordinands qui

à Quimpe~', .' comml encera une interruptio;n, ou p,resqUe

.. iJerrupt~on, ' qui.. ne finira, quel quand. des écoles
, fournirQnt des suj,ets. , )), , ,

" , , Alors, en vue d'établir une de « ües-écoles réglées

, .. l'ancien prinCipal se mit en üampàgne~ Outre' .. Un
, ' nours de , '4000 , 'francs, l' admjnistr.ation préf,e

, ,ayant, comme , pour le collège de Quimperlé, aCcordé

. faire une quête, M. Péron imprima u~e circulaire
tinée à stimuler le~ générosités .dB.l1S le Léon'. , De

côté, M. de Troerüi, yiéair:e général depuis mai '1

second.a le mouvement, au cours de ses ,visites , (1).

ville de Sajnt-Pol; non , compris l'appoint de la '

rurale également bien disposée, fournit 5000 fr

, « , somme prodigieuse , en raison ' des .cir.constances

_ ,'; Un, e I~,es ~e~sourcesJ2) , ~u~ !~sg':lell€s M. , :peron

rait .comptl er, lui était prümise par M. Richàu, curé

Saint-Thégonnec (3). '

« Avant la' révoluti-on, " dit-il, ce· Monsieur avait

4000 livres s'ur- les Etats d, e Bretagne, let' ~500sur ' le cl

de France, pour une' Îondationà "faire ,au collège de
Depuis ,le 18 thermidor an X, 1VI. Ridiü: ù , esiJ inscrit sur

grand livr, e de la dette nationale à raison de 280 livres 1
rente, . , Ge Mons1ieur en effet n'a pas " é;uigré, mais a
s, eulement déporté après la loi ' d'a-oùt 1792 con,tre les
tres non , assermentés, et 'son bien patrimonial ' n'a pas
confisqt;ié. Il a pu rentrer paisiblement dans 'sa place. Ce

rente cons,olidée procureTait à notr, e étàhliss.ement un co
menceme-nt de revenu ' stable )). :

(1 ) Sauf t-out, e, fois povr Brest ~t Recouvrance,. ,où, par
cept~on f.orm.el~e-, il fut décÎ(~é qll'on ne , feTait point" passer
la, dIte, clfculaIre'. " ..,'
I~e Mair, e de Plabennec, q,e sQn côté, s'opposa à
quete.' " , , ' , ' , '

.(2! Voir ponr le's autr, es, ' t( Lé C 'ollège de Léon par M.
. Plcart. ' p. 187 , )). ' , ' , ' ,' , "

(3) Ancien recteur de Guimilîau. :Mort le 13 juin 1809 .

réparations. . . 'effo~ a d'obtenir les
. . . . . ses rOIS
el:) ' , .. mena-
, . '1 se servlfalt pour restau-
malermux 1 . . .
adoptée allait se trou-
1 nombre croissant des élèves.
ne fut pas prêt de si tôt. Les
encore dans le eours de

de 5.000 francs accordé par le
n décret impérial du 3 septembre 1807
orisé M. Péron à liquider la situation en c~
it l'ancien couvent des Minim,es. AUSSI
en eut lieu la vente . en mai suivant, le principal
à cette même époque qu'y fut tr,ansfere
venant aussi des Minimes et qu'on voit

1 bénédictions font partie des pouvoirs

a bien voulu me c.ontmuer, eCfL-
ron à l'Evêque, j'en ferai usage, si vous n'ê­
otre diocèse lorsque la chape'le sera ren­
t de décence qui permettra de la réconcilier
rvir )) (i). En janvier 1809, «.,ayant trouvé
u boi sec», le principal faisait faire la chaire.
Pour son établissement il demandait en outre les d6-

(1) Le 10 novembre 1807, il disait avoir béni la maison . et
o ~toire des Dames Ursulines, lesquelles cependant n.e re­
Prirent l~ns encore. l;eur. ha~it religieux, se trouvant" faute
d aumônJer, dans l oblIgatIon d.e sortir. Parmi elles il v
va:t une demoiselle d.e Tromelin, sœur de· l'u.n~ des vica{­
res .généraux, gravement malade à ée même· moment
(( C'est, dit M. Péron, une belle âme que l, e Seio'neur achè-
. ve de purifier », ;:,

--Co ' 100

bris du mobilier des Demoiselles de laRetraite (1),
. mobilier en effet appartenait au diocèse, et Mgr d~
Mar.che par une déclaration expresse, l'avait mis à
disposition du principal du collège.

Puis, toutes choses étant suffisamment prêtes du
matériel, M. Péron demanda. que l'établissement
-ouvert sous le nom de collège Napoléon le Grand,

l'Evêque ne dut pas donner son assentiment, .car l'
cienne dénomination subsista de Collège de Léon.

Le personnel. Découvrir et .choisir des
seurs constituait · une préoccupation bien au

grave. « Presque tous les Maîtres dont j'ai b~soin,
sait M .. Péron, ont des établissements lucratifs. Ils

peuvent que perdre en ~'attachant à oeUe nou

école où l'on aura en vue l'intérêt de la jeunesse
de la religion et non la fortune des M3:îtres. 'C'est
qui rend quelques;, .. uns difficiles e~ lents à se dé
o ner. » Néanmoins, et malgré l'absence de M. C
designé pour Kérouzéré, la question du personnel
hIe avoir été des plus heureusem, ent résolue. Car

après la première rentrée qui eut lieu au

ment de novembre 1806, le principal éorivait : « J'ai

. (1) L'une. d'eUes; M.ademoiselle de Kerguelen, était
rente de M.de, Keroulas titulaire- depuis do écembre. 1781
la prébende fondée par Hamon Barbier par testament
24 décembre 1544. Dans cet acte le fameux abbé légùait
Cha,pitre deux maisons . prébendales (dont l'une a
d'un sieur de Trédern), et qu'il habita, à èharge de pa
par an à 'ses 0 héritiers -deux pots de vin et cinq sous
naie" Le 8 mai 1791, l'abbé de - Kéroulas sollicita d'
maintenu en possession de sa prébende. Le Dir.ectoire
lVlo;rlaix le débouta de sa demande, mais sa maison
hepdal,e continue toujours à porter son nom. M.Péron
proposa d'en faire l'aequisition en i824 et . a,ff,ecta à cet
fet une somme di e- 10.000 francs qu'il lègua i ; u sém'
de Quimper? Gràce à cette libéralité, la maison de. Kér
las asèrvi jusqu'en 1911, (sauf une ' interruption' de
à 1837), de pensionnat ' €cclésiastiqu.e" annexe ' du Collège .

.. " 101 -

l uvre, .

pour nous avoir envoye
mon bonheur en vivant avec les
dan la meilleure intelligence, et
devoirs avec la plus édifiante ex ac-
iO. « Les Maîtres sont excellents,
zèle et de talent ». 1820. « Je n'ai en-
j été aussi content de mon personnel ».
~Ièves. Le nombre des élèves était également
. Plus de 140 dès les débuts; 180 en avril
300 en 1810; 330 en 1811. Ainsi la progression
te. Encore faut-il remarquer que ces . chif­
taient que les écoliers au-dessus de la
commerçants pour une langue ou pour une an­
n appartenant pas à l'établissement. Mais ces dé­
une quarantaine environ de jeunes latinistes,
en ville où deux excellents maîtres et gram­
. Saout et Cocaign, tenaient des écoles,
pépinières pour le grand collège. .
oici quelle était au commencement de 1809, la ré-

} Parmi ces prof.esseurs figurait M. Poncin dont on a
" en~ parlé. Ce maître fut. chargé du servic· e pa-
roISSial, le dImanche. d'abord à Santec, pu.is à Roscoff
dont il fut plus tard recteur), après la mort, , en novembre
806. d~ Julle~ dI e la B~urgonnière, ecclésiastique zélé, en
/.._ .. tlOn dans la parOIsse, et pour cause: il n'~vait pàs
qu.e sa tête fut mise à prix, quitté son tro: upeau du~
ant toute la révolution. Sans la tourmente MQ":r de la ."
l'eût appelé à un canonicat à Léon. Av'ait quatr:e
sœu~s et deux frèrp.s, l'un cadet de la marine, l'autre ca-
''''' pitame dans Royal Cantabre. .
(2) Voir plus l.aut, Kérouzéré, 23 novembre 1808.

102

partition des élèves : sur un total dépassant 210, il v

avait au üollèg· e même, 24 pensionnaires à 300 fr. cha~
. cun,' (sauf un à 450 fr.); 70 autres prenaient penslOn

en ville à des prix v.ariant de ~40 à 120 fr. Une tr{m~
taine de chambriers r· ecevaient leur subsistance de che"z
eux. 24 ' écoliers étaient , entretenus par la charité des
fidèles. Aj cutons Lm pareil nombre d'externes. Enfin 5

précepteurs ou répétiteurs avaient leur pension. pour .
leur travail (1).

« -Les avantages du pensionnat au collèg.e, disait M.
Péron, font désirer d"en être. Mais le pays · est trop pau~
vre pour en profitér. Toutes les conditions ' souffrent.
Les paysans ne peuvent payer leurs fermes. Les mar~

chands et les proprjétaires même sont d.ans la détresse .

(1) On ne lira pas sans intérêt ces lignes de M. de Cour­
cy, « Esquisses, p. 122. » Ce qui donne vi· e et mouv· ement
à Sàtnt-Pol,c'est le, collège et ses nombreux externes, jeu­
nes pa;ysans d· e 1.5 à 25 ans, qui, se d,estinant à l'état ec­
clésia;stique, ont laissé couper leurs longs cheveux. Ils ,e
réunissent à 8 ou 10 dans la même chaqlbrée. , vasté gre­
nier sans che'Einé-e" qui n'a d'autre meuble qu'une table
de chêne entourée de· bancs . . Ils passent " dans ce. galetas
presque tous les inte.rvaUes des classes; ils y travaillent,
fument ou j.ouent ; ils y prennent leur· maigre pitance ;
ils s':;1 couchent souvent sans draps, étendus tout .habillés
sur un ·matelas. Ils puisent au mêmé encrier, se passent
le gra: dus et le .rudiment, se. dj .sputenb en hiver la clarté
avare d'un minc·e chandelle fixée dans le goulot d'une bou­
teiUe, ou les émanations d'une terrine de cendre chaude
qu'ils ont loué-e, en se cotisant, chez le fourni-er. Le mar­
di, leurs familles leur apportent les provisions de la 'se­
maine, du beurre. du lard, un gr.ossier patn d'orge, quel­
quefois des crêpes. Il y en a qui sont nourris par la Chël­
rité publique, et qui viennent, à tour de' rôle, dîner dans
une d· es maisons nobles. Quelques-uns sont mutins et tapa­
geurs corrime de vrais bazochiens du moyen âge; d'aùtres
aiment~passionnément l'étude et s'y livrent .avec tme espèce
de f, rénésie. Ils se privent de nourriture, et échangent une
partie de l·eurs provisions contre quelques bouts de lumi­
naire,qui l-eur permettent de travailler plus avant dans la
nuit. On en a vu transcrire en entier, à foree d'abnéga­
tion et de patience. les livres classiques qu'ils n'avaient
pas les moyens d'achete, r, et jusqu'à des dictionnaires. ))

i 03 ' .'

artisans ». , à .
36 fr. par an à Saint-Pol), am~l
· . Insignifiante pour le drOlt .

nbution exigée d, evenaIt onereu;,e

risquait d'.appauvrir le collège
mais à grand 'peine) , et surtout de
. Fort -heureusement, les ' écoliers
en l'aide bienfaisante de personnes
et « trouver des r~ssources dans cette bonne .
Léon); et dans la charité soit .des ecclésiasti-

des habitants de cette eommune ».
'nonlbrè des élèves de la campagne faisait

Ulle quête qui leur assurait du

re te de l'année. Ils allaIent · encore il

1 u étrennes et se procuraient pai là de
mois d'instruction; la charité des fidèles

tout ou à peu près, pour cette indigent, e
cueillette se pratique encore de
, tout au moins à Plouguerneau, où les clercs .
les ordres, accompagnés de ceux qui vont en-
. au séminairé,font une quête en septembre. A cette
. on, les futurs séminaristes revêtent la soutane

'ils ne quittent plus ensuite. C'est leur prise d'habit).
faut Aussi tenir compte des quelques' secours qu'ac-
it l'évêché, et dont M. de Poulpiquet parlait Bn
tennes ': . . . . .

cc Je' puis vous assurer, . Mgr, que' vous ' soutiendrez ;ci. .
_ou.~.trois éco~.iers, etmê~ed.a:va:ntage, avec ce que '
. . pnyez .p.oni uI} seul çhe:z M. 'Rochedreux, .(à Mtdlars), ·
les 15, ou 16 qu l's'y ·tr:ou~erif vous revienrient . à 3000 fr.

104

par aIl, (soit .près de 200 fr'- par. élève). Ici, il sÏ1Jfirait .d.

donner aux étudiants de 36 à 60 livres. Il : n.e· sera. néces_ '

saire de payer la pension entière, (soit au plus .120

Uvr.es),+'
qLi'~ uin "très petit nombl" ? ». "

L"évêquë n'y fit nulle difficulté. A la nnde :1807-, ' il
écrivait aux curés · e't desservants, qu'il lui étaitpossi~

ble de donner quelques secours aux élèves des' collèges.

, et qu'il se proposait· d'établir des concours pour ce la,

l'année suivante.. Le principal de Saint-Pol reçut 3000
francs en 1810,. et.en 1815, nous voyons l~évêché ,accor­
der 1000 ,francs aux seuls écoh ers de Bodilis (1).
D'autres qualités plus précieuses rachetaient dans cette

o clientèle du collège, .l'infériorité des. dons dB la. for-
tune. « La dasse la moins aisée était en effet, celle Ciui

fourn.issait les meilleurs sujets pour tous les états., mais
surtout pour l'état ecclésiastique )~. '

Lés études. Avec le nombré des écoli, ers, le niveau
des études allait aussi s'élever graduellement. Mais au

début, M. Péron ne s'illusionnait pas. n Les éIèyes ont

sur ceux· d'autrefois, au moins un an de retard. Ceux

(1) Nous nou:s.en voudrions . de n~ pas relater, à c.e., propos ·
la supplique , suivante d'un élève indigent : « . Mg:r, Les
persünnes charitables, (dont M. Lapous, premier vi,caireà
Brest), qui m',entnitiellnent au collège. depuis, deux, ~ns" ne '
pouvant cüntinuer leurs -officieux s.ervices. j'ose Mgr, me
reposer SLu . votre âme généreuse, et , espérer pouvoir un .
jour ,vous dir, e avec. Virgile: Ante Leves ergo!.pascent'l],. r :fn ,
œû/'e1'e cervi, ,etc ... , c'est-à-dire : « Les cerfs :brouteront
dans l'air, les mers abandonneront leurs poissons, à , sec
sur le rivage, . le Pa.rthe et le Germain, éctiangeantl€'urs "
fr, ontièr,es, s'abr:euveront l'un, aux 'eaux de la Saône,~ l'au . .
tre à celles du .Tigre; a'vant que les tr.aits , de Ge j-eune, Dieu , .
s'effacent de· mon cœur ! »

Çommen~ une. requête si poétiquement apP\lyée , n'au- .
rçtlt~ene pas .atteInt sa fin ? , L'a.uteu:r · devait · parveQü' 'aU '
sacerdoce ., et ~réqJlenter l'élément auqu, el il ' fait· allusion,
La lettr.(3· : est signee; J'ean-Made- .l3uccaille .; (1788-1872)" Je
Gran,ville, rut ~aulll~nier de pre: mière classe. 'de la m~ihe; ,
et chan. 'honor. " ' ," ' . . , :. ',

115 -
le français )l (1). . .
la . . ' .' Pa
8DS un ou deux sUJet~ a . -
au professorat~ M. Peron en.
l'Institution de la rue Notre-Dame; et le
NI. Mais nous n'avons (en 1807, et d- e
en aucune classe, de sujets distingués et
ni ~rsonne qui puisse figurer avec honneur là
prochent de lem' ancie~ne · f-orce. (3) V,n de
bons élèws de 4 qui est notre mellleur: e classe, etant
pour l'école de M. Liautard, cQ.mpt~it y bri:let au
en 5-. Or, pour le rendre capa.ble dentrer ~em.e en
" p ' ,\ 77 5 "

, r . d t
7 7 7 . .

'1) En 1807 signalant le c-ollscrit Louis-Ma.Tie Flo·ch, de
l~uzé édé, (frère du vicaire de LesnevezI). comme: ay.ant
un mauvais billet, M. Péron ajoute : « 11 ne· salt m . le
,. ni le français . . . ' .
(2) L'abbé Liautard, de la premlère promotlOn de P.oly-
technique, av fondé rue Notr.e-Dame des ' Champs, tI

Institution qui i!st devenue en 1822, le c-oUège Stanislas. .
Pol, Joseph.Marie Graveran, le futur évêque d. e uimper.
Quoi u'en écrive le Chan. Téphany, u Vie de Mgr Grave-
, . 1, p. 18 N, il ne parait pas que le leune homme ait
discerner sa valeur. (ni même sa vocation), au moins
en Il figure au Palmarp.s. ma.is sans ·a,v·oir été « -em­
pereur ., d·ans l'année. Toutefois, il eonvient d'ajouter qué·
n'ayant alors que 14 ans, il était notablement plus jeune
que ses condisciples. Plus tard, l'Evêque l',enverra lui
aussi à l'école de 1\1. Liautard. Il y suivit les cours de W:l­
thématiques, ainsi qu'à Louis-Je-Grand et songea lin leo­
ment au concours de Polytechnique.
Nous n'essaiel'ons point d'indiquer, comme' pour Kérou-
zéré, les. futul"S prêtres. ils s'O?t trop .. f.ormés de 1806 .
à .1820. a .Saint~Pol.. . . M. Y,. Plcart, a, d~ son côté, pu­
bh une. lIst.e d ·anCIens élèv· es plus ma.rquants. On pOUl'­
rai y ajouter beaucoup de noms représentant la no·blesse
du pays. A tout le moins sont à citer ': Daniel Miorcec de
~erdanet, (1792-1874). de· Lesneven, l'archéologue et hieto­
ne~ si conn,! ; et l'·abbé ~ervé Roudaut, ' (1793-1&47), de
GUl~sény, qUI f:o~da le oollege ,de Lesnèven"
~_~ll~n~lol(OuS aUSSI qu'e~ 1819, on: comptejD;'squ'à 7 ' ts
""''' lan d tr~-Manche', dàns 1a seule· classe' de 8

106 --"

cette classe· , il a fallu le mettre jusqu'à Pâques sous un
répétiteur. Ailleurs on 'sàit le français; ici il Ütut l', ap-

prendre. Nos me· illeurs d'aujourd'hp.i ne v'al/eut pas; ce
, me ,semble, les médiocre, s des anciEmnes-- Ù'oles. , » . " ' , '

Par une autre résolution, l'Evêque .avait en 1S·0S· ,

appelé au séminair, e de Quimper, onze élèves qui' n'a>
vaient fait' que leur quatrième et ordonné 'que quelques "

autres fussent, au , collège, avancés ,d'une classe. On
aürait pu penser que cet .appel comblait' les ' vœux du '
pieux principal. N'avait-il pas lui-~êl].::te sollicité"" la

,:chose? « Pourr~i-je, Mgr, envoyer à la tonsure, (Sep-
tembre 1S0S ") , quelquessujëts bien disposés? Gela nous'
donnerait un petit clergé pO\lr les dimanches et fêtes, el ,

nous lesexerüerionsaux fonctions des orodrés mineurs. 'f

Ains~J~s ~coliers pouvaient 'bien prendre le cherriin de

Quimper, mais à -condition qu'ils en revinssent. Inter- '

rompre les ·étudesclassiques, 'soit, mais non les écour-
ter et abandonner défiilitiveinent. Or telle était bùm

pourtant la pensée de l'Evêque. D'où émoi de M. Pé-

ron :

« Cette rri.esure,Mgr, nuirÇ1 à cesonz€ élèves (1). Ils ne

· seront · jamais' ce qu'ils eussent été. Cela 'nuira à leur mi-
nistère et à la cbnsidéraLon 'dont ils auraient joüi, 'et ser' iI,
également , funeste a notre.' établÏ'8sement où 60' écoliers
vont demeurer sans précepteUr, ainsi qu'aux divers pen-
, g,:onnat:s 'de laviUe où ils assuraient la discipline. ;Je

" (1) Void les noms de ceux qui poursuivirent leurs étu- '
des ecclésiastiques : " ' " . . . _
,Hené Le Gléa u. (1797 -1810), de Pl.QHplOguer, mort acoly-
. the. ' " , " " ' . ' " -' . .
:" Jeap. Anton, de Saint-Frégant, prêtre' le 7 mars 1810 .
' Pi'igentLeBail: (1777-1848), de Plougonvelin --~ ', recteur ,
, ,' de Plouyé. ' - ' ..'
", ' Jean-Marie' Corfa, (1782-1829), de KerniEs ' ; r. ecte'ur -de
, P.encï"an. ' ' ' . ,' : .'..' ,r , ,',. ' .
( Jacque s 'Choquer, (1787-1820), d-e PIQ.u~zoc4 ; recteur "de
Plouégat-Guerr:and., ," .": ' ," ,. , . _' _ ._
3i'.rançois ~Le ' NéNez

(1.770-1842), de Plougonven .;- r-ecteur
dé Motréff ,' ' ,-: ' " . , . . . ' , " _ ." 'C o

_ i07-

oup de ou re . l berceau.» .
toucher de pres e

, oser
, " ne pouvaIent
tissent à s y plIer,

le principal. . .
: « Permet lez-moi de croire que vous
d autorité pour , que vos éc.oliers. vous obéis­
u ridicule, rassurez-vous, je l'endosserai
. is des nécessités impériew~es m'obligent
ma conduite indépendante de toutes les écoles
ires, même dirigées par des eoclésiastiques.

je vous déclare que j'appelleraI au semmalre
eu à qui sa Majesté accordera des pourses, et que je
f rai monter' des élèves d'une classe à la classe ~pé-

rI ure. »

. Péron se le tint pour dit, A la lettre d'excuses
qu il adressa alors au Prélat, celui-ci répondit par des
très affectueuses. L'incident pouvait paraître
fi 00. Il semblerait néanmoins, que de ce moment ait
d té une moindre chaleur d.ans les relations, en atten­ t que la froideur apparaisse plus sensible lorsqu'a-

pr s le, retour. du roi en 1815, fut agitée la quest. ion du .
rét.ablissement d'un évêché à Léon. .

Du niveau des études, cause indirecte de ces tiraille-

ments, nous dirons encore que, tout inférieurs que fus-
sent les écoliers de St-Pol comparativement par exem­
ple, aux étudiants de. l'abbé Liautard à Paris, ils ne .
laissaient pas de dép;~sser déjà ceux des autre, s étf-l­ blissements -de la régiiÜn. Afin d'ailleurs " ct' atteindre oe ' :
~ours de vacances. Tous le~ écoliers de la .yille, (de 30
a 40), étaient réunis sous la conduite d'un bon . maHr, e ' .

tas . '

qUi les « retirait de dessus le pavé, et les maintenait

l'ans l'habitude du travail ». '
P,af ailleurs dans le cours de l'année, les répétiteurs

!\,ll'portaient un appoint préci~ux au Principal et aux
professeurs. Aoos élèves, les mieux doués des , hautes
' classes, étaient confiés de .petitscontingents de condis­
ciples; en cas de nécessité, ils assuraient les suppléan­
ces et remplaçaient les maîtres. Sur eux enfin, reposait
la discipline dans les diverses pensions de.la vine. « Uù
. pl\of esseur, disait M. Péron ~ n'est guère que p.our le
temps de la classe. Il .traoe le plan des études; mais
sans les précepteurs, il ne peut bien suivre les écoliers.
Je vis. ite de mon mieux les différentes pensions. Mais

sans précepteur, comment en répondre ? »
Ainsi, . en multipliant ces précepfeurs, on qméliorait

les ·étu~s. Ce qu'on put bientôt constater'. En 1807, un
élève de seconde de Quimper n"entrait qu'avec peine en

. 4$ à . Léon. En 1810, les écoliers venus d'ailleurs étaient ·
obligés de descendre d'u~ 'deux, et quelquefois trois
ans. .

En cela le principal ne se faisait pas faute de se JÎ-
vrer à un légiHme orguèil. Voici du reste, quelques
échos de ses consolations et de ses joies. -
10' Mai .1807. . M .. le Préfet est arrivé à Léon (1).

Tous les étudiants en corps ont été le ' complimenter. Le
cOlllpliment était bien fait et fut accueilli avec bonté .
Tout le monde était attendri de la. nouveauté du spec-

tacle. M, le Préfet ,demanda un jour de congé, promit
des prix et invita à dîner le jeune homme, M. Le Bor­
gne de· la Tiour, qui l'avait harangué. M. de KerhôrrB,

(1) A l'occasion de la naissanèe du fils . qu'il avait eu de

s· on manag-e avec MUe de Ke'rhorre. fiUe du maIre de St.
p . ()l. C'est sans doute cet enfant que nous tr·ouvonsen 7

1817 . .Mais dès 1806, un autre fils' de M. Miollis suiv, ait les
cQ·~r~ du ,toll~ge.

. . 109 .' .

1 honneUT de diner avec .

1 1 . en
chez eux pendant trois semaines ou un mOlS,
pu reprendre leur rang à leur retour. )) .
t plus à désirer, car M. Peron eCflvalt : H S Il etaIt
possible de conserver nos élèves pour finir tous leurs
cours, le collège serait plus. nombreux et plus fort
lisé progressivement, en 1813 pa~ ' la créabon ~ un .
cours de marine (1), et en 1815, par l'obtention d'une
chaire de philosophie. L'établissement aurait désormaIs
tous les degrés de l'enseignement, depuis la g

jusque,
et y compris, la logique. Mais déjà deux ou trois ans
auparavant, Mgr Dombidau déclarait « que le collège

(1) A J'arrivée de M. Grave·ran comme professeur:. Ce
cou'rs dura jusqu'en 1868: Etant curé de· Brest, M. Grave.
l'an siégea par honneur au jury -d'admission pour la ma~.
ri ne, et à ce titre eut à exa.miner le prince de Joinville .. .
LOFs de sa nOl;ninat:?ll à l'Evêc?é ~e Quimper, quelques of­
fic1ers de manne qUl ne connalSSaJent ni s· a valeur ni '30n
é~évati?n récente, ~ l:épisco-pat, crurent pouvoir, au cours
d, un dmer au .~mlstere des cultes, manifester les difficul- .
tes. que la ;rel~glOn offrait à leur raison. Après l~s avoir '
P?}lment redUlts. au sIlence, M. Graveran .ajouta, : Rien
d.etonnant, mess]~urs, qu'un prêtre 'l'emporte en théolo­
gIe .. J e vous en prIe, parlons mathémati.ques,astronomie et . .
marme. V~us 'y serez cert.ainement p~us 'forts gué moi ))
Quelle, ne fut pas la surprIse des offiCIers de trouver dans
. le .cure un ~ava,nt supérieur. à eu~, même ~en leur p. a.rtie !
(VIe de Mgr Graveran par l\f.aupIed, passIm). '. .

" .- 110

· de Léon üÙ les· études sont très fortes, a toujours mérité
. les éloges des Inspecteurs de l'Université et de l' Aca~

(terme ». . .

En 1815, passage à Saint-Pol du marquis de Mont~

.morency. « Dè. s 'que le Général (préalablement éompli~
m~nté - par l'administration muiücipale au bout du ci~
- metière), a été .dans ta' rue~ ta ' cioéhe du collège. s 'est
'fait entendré. Les maîtres et les - écoliers ont formé' la .
haie ' des deux côtés de la rue . . Tous . criaient à pleine
t~t.e : « Vive le Roy! I.Je Générarm'a 'dit au collège. qu ' il

en avait connu le vénérable f,ondateur à Londres. ' Il est

parti très satisfait, et à vrai dire, le ü()mpliment était
bon » ~ . ' f

. . 1816. - Visite du Préfet. « Il a paru très satisfait

des établissements de Saint-Pol et surtout du collège. 11

a dit à un ami: Notre collège (de Quimper) reçoit 4000

francs par an pour demëurer ' toujours en guenilles. Ce~
lui-ci ne reçoit rIen, et voyez comme il est. entretenu !
Il n"y manque pas un demi -carreau de vitre ! »

30 octobre 1819.' « Je j, ouis, mon cher de Poulpi~

quet, d'un moment de joie pure et délicieu~~ : mon ne-
veu' (2) tait une tournée triomphale dans les classes. JI

-est a uj ou rd 'hui dictateur en 5

, et un paresseux que j' a-

· (2) M. Péron 's'occu'pait aussi très fort d'un neveu de son
·ami, Louis Célestin de Poufpiquet. L'enfant était étourdi.
· Pour.le dire, sans I. e dire, à « Tonton l'abbé », impossible
'. de p; rendre. plus de m. anières et de ' périphrases que~ M. le
· . Principal : « Ton ne. veu fait de· s progrès. Mais 'sa grande
vivacité multiplie l·es barbarismes. Cependant il cher(:he
ses mots; mais s'Oit qu'il lise mal, soit qu'il écrive autre­
ment qu'il ne lit; , soit qu'il oublie ce qu'il vient de lire, le
barbarisme se présente. toujours ; tandi.s que l'enfant qui
s'imagine avoir donné tout.eson attèntion, parierait volol1-

· tiers tout ce qu'il a, . que le mot est exactement copié, il
est tout étonné ,et tout déconcetté lorsqu'on lui montre le
. . . contraire. Il ne ser· ait pas surpris que ce fûti un tour joué
· et que le dictionnaire füt · falsifié. »

· Nous voyons en outre M. Péf'C)n pr.odiguant ses soins aux
.~ deux neveux d~chan. Boisdaniel; d· e Quimper .

ii1 - . -.-

pUIll 'me' donna . . .
. . '. . '. rIlles .coulent. n. .' . . " . . .'
.' res . ' . . '
A '. es . u . '
. t dlf .cI e' . . .'. ' .;
étaIt yvre, yv . , " , ,. ,
t gealent pom ,a. . , '.
témoigner, e app " ., . . '

ou II .nI, p~r , . , . _ ' ; _ . , -
Les difficultés. . Se tromp~raIt maIgre tout qUI

nous n'avions les lettres de M. Peron, on auraIt peme ~l

t.entement'et , en termes ' si vibrants, fut le mem·e qmaIt
. aussi U'acé l-es lignes suivantes: ' .. . ' . . .
« La plàce n'e· st plus tenable. ,Le courage m'aband,onne.
Je sn is comme' anéanti. 'Bien qu'e ' Di~u ~énisse . c.et établis­
ement ent.repris ponr sa gloire~ il n"y a .. q~e' les VU~~ et
les motifs d· e la foi qui puissen.t y soutenir. »
. Quelles étaient donc les difficultés qui accablaient
ainsi cet homme en apparence si fort, ement trempé? .
D'abord la question de la circonscription; encore
que le gouvernement 'impérial; au début -du ' moins, ait
assez volontiers exempté les j~unes derès ou futurs

clercs, dont Mgr Dombidau lui communiquait les listes.
Ecoutons àce sujet M: Péron, au 15 avril 1807 :
cc Je fera,i, Mgr, donner toute ' la pùbIicitépüssible, au
n ouveau: témqignag.e de protection que, Sa Majesté vient
d'accorder à la .re1igio~, el]. v: qus laissant 1e'8 'j eune· s gens
qUé vous lui ave~ d~mandés. Si vous pouvez vous assurer
d'avoir même c.eux 'qui ont le blilet noir, nous serions sans
inquiétude pour notre, succession ' dans le sacerdoce »

." . Mais parla 'suite, les: exemption~ né rtirent p'as aussi ·
1 ibér.alement ' concédée.s. " ' , . . , .

"'--, i 12 ..,.--' ; ..

se plaignait que les crédits qu'on lui allCimait de QUint ..
per fussent insuffisa" nts. Il s'en ouvrait à son ami \le
Poulpiquet : '. '

, « Si l'avals la moitié de ce que vous dépensez in

ment, j'en ferais un u.sage très précieux. Si nous
du di.ocèse, pourquoi n'en partage-t-on pas le, g fonds avee
nous' ? Et. pourquoi .ordonner des' . quêtes ,et chercher d,
"l'argent (jusqu:e parmi nous) ? Et exig~r que nous fOur
,.hissions ainsi des verges pour n.ous battre et du feu poQUl'

nous brû.ler ? Votr~ petit séminaire ne se born-e pas il

, prendra nos indigents; il reçoit et gratis nos écoliers fortu.
nés. Ce n''e; st pas difficil~ , avec une recette comme la vôtre:
, les fonds ne vous ' manquent pas. Nous, nous n'aurons pas

d'e quoi, bientôt, pay~i' nos domestiqués. Il me faudrait
toucher annuellem-ent 15.000 frarics. Or nous n'avons pOUt
payer le- traitement des maltreset pour faire 'les :répara.
tions, que le revenu (36 fr. par élève) du dr:oH, d'enseigne.
ment Il. , '

. La mutation continuelle des professeurs est un autre
sujet de ' désolation , : « Quant ils commencent. à avoir

quelque c,apacité et à :connaître leur étal, on, f!OUS les

enlève >J.

, Autre difficulté : Un ;~urmenage incessant, en raison
de la ûorrespondance ~f d'une paperasserie adininis­
tr~tive qui exige des écritures à l'infini. f(, Les jours €!
les nuits n'y suffiserit pas. '» M. Péron d'ailleurs ne

travaillait que de' plus en plus lentement. L'âm~ chez
lui, restait somme toute des plu. s jeunes. Maîs les. nerfs

avaient vieilli. « Ma main est d'ordinaire d'une si gran-

de gaieté, qu'il suffit qu'on veuille l'àppliquer à écrire

. poUr qu'elle se mette , à danser, ». .

Mais ce qui plus que tout, mettait du noir au tabJeau,

c'était les obstacles que rencontrait le zèle de l'éduea-
teur. Echo en.eela de M. Poulzot, voici ce q1.i'éct'i'\'ait
M. Péron: ' '

( J€ remercie tous les jours "là. dlvine bonté d'avoir liai-

__ 113 :, .
.' , " .) que je mets cle' beau-

",(')'\'11 dt' HlOI [IUlI't' cette. (}.::ll\ 1 e salLI'')l't d 'Il-
.. ~ l'" tre ne' , ;l' ,
lonntemps, Avec 11li finit son UllnlS

' s'on d'à
. i n-c finira qll"'1~'ec le monde CeUe idée, l:.gr, me
qu , , , . . a' de Samt·Sul-
lrcitcr un e plêl-ce daus ln CO-JJlpa~me,
nt d:l.JIS les peines et les dégoûts inséparabl~es de. n~a,
Cal' quand on conn?ît la jeunesse de Lt revol~tlÜn,
en dev:cnt, à m-on âge, l'instituteur, Hi pal' gout, TIl
inclination )J. '
rIait , .
( de )a corruption qui règne parmi les jeunes gens de l'é-
-I)()(III(', ct même chez des t::nfants qui ag~sse~t a,ve.c , une
dé[H'dl\l!1' (lrJnt de son temps, on ne ?~ral~salt avou' au··
CIIJlt' cowIHissance. Les nouvelles generahons causeront
bien dtl rhagr:n si on ne réussit à len.1' inspirer une piété
~olitlE', Cf' qll'jl fnlldra faire malgré un grand nombre de
pnrcnt:--;. On fi multlplié les plus 'détestables ouvrages; un
'l'(>If> iufl'l'nal les colporte; une jeunesse' inconsidérée les .i.it
n . ('(' f\yidité. Beall(,011]1 de pa,rents sont 'les premiers à €n
llH'ttl't , t'llh'(' 1(':--; mains de leurs en~a1'l.ts . Dans cett-e mal­
hf'lIrell:--;(, pct:t(' Yi11e, il y en a trois magasins JJ .
.\ \'(lC Jt's lllHuvaiS 's lectures étaient , enc(}re à redoll­
trI' Ips mauvaises compagnies, lesquelles, disait M. Pé­
l'on, sr tl'Oll\'rllt dans les bil1ar-cls. Il y en a trois que
j(' ne réllssis pas cl fa ire fCI'mer à nos élèves dont quel­
qU(,S-UIlS s'~· glissen1, surtout le soir, et en hiver. Ceux

q\l(, j'~- découvre (1) n'y retournent pas, mai sla cupi-

11). ,;\'T. Pél'on yisitnit par lui-même, on J'a, vu. les diverses
J!NI.sJOns e~, ('[1 efllsflH il insi, daus lm~ eertf-\.ine mesllre, la.
pol:e~. ~'1al~ ql1elte complication et ryne1 SllT'Croît dans su­
f.'hargc ! Ce -danger des hillards et leuJ's inconvénients
p(llll~ lp- eo!lè~e n'étajent pas chose nOltvelle. Voici ln, me­
~1t.l'e (~ont. Ils fUl'~nt -déjà l'obj-et sotis J'ancien régime: 20
,f1~ II1. l/R6. U~ ayret dn ["'>nJ'leme~t porte l'è~lement pour les
Ir,tlnt.ants qm tIennent Jell d€ l)).I1nrd fi Saint-Pol et le dé­
l'ièlT'P ec',rnmnn pOl11' toutes les villes · dn ressort. . \ .
,, ,{ r~~ 1?[~OC1!1',ell]~ ,du Roi, . estimant qu'on ne peut trop sür­
\ ullu de~ ct.l.hllsFiB1flents de cette sorte, pa r rapport aux
Bull. de la Soc. Archéo ~ , Tqme XLV. (Mém, 8)

114 .. '

, v.ité lesèache avec soin pour jouer, bo-ire, etc. Voilà
, ' ce qui; joint au mouvement général des idées en Fran,

'ce, motivait les craint'es du vieux principaL

" Peut-être "eussent-elles été plus facilem,ent

si un projet qu'avait · conçu l'Evêque av,ait pu trou

sa réalisation. Mgr Dombidau eût voulu avoir une école
spéciaI,e 1 pour les jeunes g,ens qui se destinaient au sé-

mmalre. '

« Car; disait-il, 11\11 DB connaît mieux que ·mo. i, les excel_
lentes dispositions des chBfs de' l'Université. Mais ils Sont

mortels .. Je dois pl'év,oir l'avenir (1). Je suis bien décidé il
profiter de la liberté que me 1a. issB l'art. IV d u décret du 9
avril '1809; MM. de Trom,elin et de Poulpiqnet m'ont fa it
espérer de pouvoir établir le collège de Saint-Pol Bn éc,:; Jl~
spécjale, (ce que d'ailleurs il est déjà en fait ), vu ql1E~ tOt!:-;

lBS pro'fesseurs y sont Bcc]ésiastiqLles. Ce serail du reste

rendre; à sa' premlère destination ce c.ollège fondé par le>
clérnier évêqufl du Léon (2) et pal' les d.ons de son c1-ergé,

pmu être son petLt sémi.naire. DE: plus cette ville est 'de
tout le diocèse, cBlle où les mœurs sont les plus pures .. (Jù
la piété règne dans toutes les cla: 3ses des citoyens. ))
Par aHle.urs le nnuveau Préfet, Bouvier du ' Mülard,

jeune auditeur au Consej] d'Etat, signalait que l'Ev8-
que de Quimper avait à deux reprises, off, ert des pro-

}ennes gen s qui y passent un temps préci8"llX CJl1e leurs
pnrents croient qu'ils emplo:ent à leur éducation. 18 COill'
rlé"-endr anx dits hn, hi.tants de Salnt-Pol tenant jeu ode hil-
1::11'c1, de s'immiscer dans l'état de cabaretioj' 011 cle trai-

tBlIl', ni de donDel' à hoire 011 à mang-er, f.i peine de 30 1 ;-
vres d'amendB ~pplicable à l'hôpital on il,n brmillon des
pnlJvres malad, es, ni de donner à iouer mu{ cartes 'Ou al/X
dés, . etc .. ni S011S la même peine'. (j'ouvrir 1es j-ellX de, b: l­
lard les dimanch-es et fêtes chômées, lesq1Jèls ieilx devrOllt
être fermés à 8 h. du soir Bn hiver. et à 1'0 h. en été.

(1) Que· de, fois depuis les faHs n'ont-ils Fas justifié cette
" méfiante· prévoyance -du sage prélat ,!

(2) Denx services se chal'l.tent encore pour 'le repos d~
l'âme de' Mgr d-e la }\'larche, e, t d e M. Péron, les jours C]III
précèdent la distribution des Prix.

. . iiS _.

ecclésiastiques
pour
les clàsses ( 1 ) . , .
la mUllieipalité même appuyée pal' le senateur
eût beau insister en ce sens, M. Miollis, (lequel- en
affaire n'avail pas des vues aussi larges que le
t la demande de l'évêque fut reJetee par le Ull­
Cultes, à la date du 29 octobre 1810, sous le
un peu jncompréhensible, qu'une telle école
ût absorbé bientôt tous les établissements avoisinants.
I.e collège de Léon resta donc ouvert aux catégories
lt)s plus diverses d'élèves. Nonobstant cette situation" il
continua à fournir son 0tmtlngent ha.bituel de futurs sé­
minaristes. Dès lürs, études classiques et recrutement
sacerdotal ont leur fonctionnement assuré. Notre pré­
sent travail pourra et devra en conséquence se clore

avec la vingtième année dl) sièèle, la période de transi-
tjon et de reconstruction que ' nous voulions étudier
nyant nettement pris fin. Puisse aujourd'hui semblable

crise dans le repeuplement des séminaires ne- pas se dé-
nn-er liloins promptement ni moins heureusement ! .

Abbé G. PONDAVEN,
Inspecteur diocésain .

( ) Sehmidt : La Réforme de l'Un"versl"t' 1 ... 1 .
. . 1 ·e mpena e .

235
DEUXI E PARTIE

Table des Mémoires et Documents publiés en 1918

Élie Fréron, par F. CORNOU ................... .
[Églises et chapelles du Finistère J. Archiprêtré de
Saint~Pol-de-Léon. Doyenné de Saint-Pol (suite).
Doyenné de Landivisiau par le chanoine
Pages

1 P. PEyRON ................ . ....... '. . . . . . . . . . . 33

III Le Recrutement écclésiastique et les écoles sec on-.

daires dans le Léon après la RévO'lution, par
l'abbé G. PONDAVEN . . .... : ...... " ..... , . . . . . . 46
Notes sur les fabriques ' de toiles de Locronan au
xvm

siècle par Daniel BERNARD............ 116
Excursion archéologique dans la commune de
Guimaëc par L. Le GUENNEd (carle). . . . . . . . . . 131
VI Notice sur le fonds Prosper Hémon des archives
du Finistère par H. W AQUET. . . . . . . . . . . . . . . . . . 197
VII Notes ' sur quelques bornes routières du temps
du duc d'Aiguillon par J. SAVINA.. ..... .. ..... 209
VIII Discours de fin d'année prononcé par M.
LE PRÉSIDENT.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 215