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Bulletin SAF 1918


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Procès-Verbaux

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Société Archéologique du Finistère - SAF 1918 tome 45 - Procès-Verbaux

Séance du 31 Janvier 1 918

Présidence de M. le chanoine ABGRALL, président

Le procès-verhal de la dernière ~éance est 1 u et
. -adopté sans observations.
M. le chanoine F. Pottier, président de la Société
Archéologique de Tarn-et-Garonne, et membre d'hon­
- neur de notre Société du Finistère, adresse â ses
-confrères ses « vœux académiques », On sait que
M. Pottier excelle en l'art aujourd'hui trop négligé
de la versification latine. Le poème qu'il nous envoie
" cette année exprime en hexamètres 'ingénieux les plus
·beaux sentiments de patriotisme et d'espérance. La
-lecture en est écoutée avec intérêt.
Sept nouveaux membres sont admis dans la Société:
.M. le Docteur Parin, de Nantes, . présenté par MM .
'les chanoines Abgl'all et Peyron; Mme Allier,
-chirurgien-dentiste à Quimper, présentée par MM .
. A lli&r et le uolonel Roudière ; M. Auguste 1\1 illio.,

de Pont-l'Abbé, présenté par MM. Le Guyader et le

.lieutenant 1\;[ono[ ;. M. RoLLand, entrepreneur de
·.couverture à Quimper, présenté par MM. Chaus.sepied .

·et Pairaucl ; . Mme Wiler, de la Forêt-Fouesnant,
j)résentée par MM. A. Kerhuel et Cormier; Mme de
KerdreL, du château de Kerrom en Saint-Pol de Léon,

présentée par MM . le chanoine Abgiall et l'abbé Pon-

daven; M. l'abbé SaZaün, économe ùe l'institution

Saint-:Vincent de Quimper, présenté par MM. le cha-
noine Uguen et Le Guyade-r. .
La venue de ces nombreux adhérents atteste la.
pros périté toujours grandissante de la Société archéo-·
logiqu-e. M. ie Préside- nt fait remarquer à juste tit:l'e­ que, dans ]e cas présent, il y a certainemen't lieu de ·
noter une heureuse inf1ùence de la très intéressante­ conférence faite le 20 janvier dernier par "M. Cornou.
Il apporte quelques précisions sur l'aspect ancien et.
le tracé de l'ancieime rue Obscure où naquit le fameux
Quimpérois, et formule le vœu que le texte des.
plaques indicatrices de la rue Fréron soit corrigé
.conformémbnt à la réalité historique. Elie . Fréron, né·

en 1718, non en 1719, fut, non un ({. pamphlétaire )-),
comme l'enseignent les plaques, mais un critique
littéraire, assez âpre sans doute, véhément .paefois.
dans l'emportement de passions légitimes, du moin s..

toujours sincère, respectueux de la vérité, fr anehe-·
ment ennemi de toute bassesse. S'il n'eut pas la. pres- .

tigieuse' puissance de Voltaire, son talent vigoureux

et probe doit lui assurer un rang honorable dans. .

l'histoire d'es let~res françaises; d'autre part, si tout .

n'est peut-être pas à louer dans sa . vie, son courage, .
aujourd'hui mis en lumière, lui mérite l'estime de·
tous les braves gens,

Il est encore un autre Quimpérois llléconnu, même·
totalem'ent oublié de la foule, à qui rien ne rappelle-
,son souvenir. C'est Michel Marion, l'intraitable cham-·

pion de l'indépendance bretonne à son déclin, fidèle·

III

obstiné d~une belle cause perdue, M. Pond aven de-
nlande, et l'on doit souhaiter avec lui, que, dès que
une rue de Quimper.
:\1. le Président fait part du récent décès de M. le
Commr..ndant Aiartin, de Lorient, membre cl 'honneur
de la Soeiété depuis 1901. Une notice biographique
spéciale sera consacrée à cet archéologue actif .et
sagace qui fut un excellent coÙaborateur de M. PauL ·
du Châtellier.
Après la lecture des mémoires -inscrit~ à l'ordre du

jour la séance e- st levée à 4 heures.
Le Secrétaire

H. WAQUET

Publications reçues:

Le Présiden t,
Chanoine ABG RALL.

Anna.les- de Bre- lagne, janvier '1918.
[-31.dletin ' archéologique du Comité des Travaux­
his tpriques et scientifiqt~es, année 19'17, '1 re livraison .

Bulletin de la Société N euchâtelo~se de géogra-
phie, t. XXVI, 1917. - '
. Remœ de Saintong.e et d'Aunis, décembr~1917.
L'Union Ag1'icole et Maritime, décembre 1917 et
janvier 1918. .

NÉOROLOGIE

M. le Commandat'lt A. MARTIN, membre d'honneur de

notre Société.
Le mardi 22 janvier me parvenait celte carte de faire part:

.M unsiew' Le Capita.ine de 1)aisseau ,Ill A Rl'I-V, A rthul'­
Marie, officier de la Légion d'Honneur, est dÙI!dé à. Lorient
le (j janvier 1918. I/lnhumation a eu Lieu à Kerentrcc'h­
Lorient Le 8 janviet 1918.
, Celte nouvelle ful d'autant plus surprenante ponr moi que
j'avais HI notre excellent confrère six jours àuparavant ;
m'étant trou'vé à Lorient le 1°1' janvier pour assister aux
funérailles d'un de mes, amis, je me fis un dE)voir de p~sser
au domicile du Commandant Martin, avec lequel j'étais lié

, depuis de longues années et que j'avais eu l'occasion de
rencontrer à différentes reprises à KeI'IlUZ, chez 110tre ami
commun, M. Paul du Chatellier, ancien Président de notre
Société. Je le trouvai près de son feu, semblant encore en
assez bonne santé, quoique affaibli en apparence. Il me confia '
qu'il se sentait bien déprimé, physiquement et moralement,

souffrant beaucoup de son âge avancé: 80 ans, puis de son
état d'isolement, tous ses amis ayant disparu, ses neveux et
niècf's étant éloignés du pays et- fixés actuellement à Buenos­
Ayres; de p!usillui élait extrême' ment pénib le d'être ' dans
nmpuissance de s'appliquer à la lecture et à toute sorte de
recherches.
Nous parlâmes de ses études archéologiques el de ses
explorations d'autrefois; il me dit qu'il étaie heureux d'avoir
mis en lieu sùr les résultats de toutes ces fouilles précieuses
en leur donnant un asile dans le musée de Kemuz et. en les

ad.ioignant à la collection si importante de M. du Chatellier.
M. le Commandant Martin a enrichi notre Bulletin d"une
belle série de 'li mémoires, allant de l'année 'l90l à ' 1912.

Chanoine A BGI:{A LI..

Séance du 28 Yévrier 1 918

Présidence de M. le chanoine ABGRALL, président

l l 1 la del
'nl'e'!'e séanée est ln et
Le pl'ocès-ver}a . ( e
-adopté sans observations,
MM. Chaussepied èt Le Maing se sont fait excuser.
Deux nouveaux membres sont reçus dans la Société:
Mlle Alary Le Bastard, de Quimper, présentée par
MM. Cormier et Massabiau ; Le R. p' . TrAbaol,
act uellement interprête militaire près de l'armée bri­
tannique, présenté par MM. les chanoines A bgra.ll et
·Uguen.

Sur la demande de M. le Pt'psident, il est entendu
.que la date de la prochaine séance, qui devait avoir
lieu le 28 Mars, jour du Jeudi-Saint, set'a avancée de
huit jours et fixée au ? 1 Mnrs.
M. Waquet présente le mémoire de M, Daniel
.Bernard sur l'ind ustrie' de la toile à voiles à Locronan .
. M. le Président fait savoir qu'il existe encore à
.Locronan un vieux métier à tisser dont le détenteur
·désire se débarrasser. Ce serait une très bonne acqui­
·:sition pour le musée départemental d'archéologie .

M. Ogès lit quelques pages du mémoire de M.
Louis Le Guennec, sur Guimaëc. Dans cette

intéressante et jolie commune trégorroise, comme-
dans beaucoup d'autres coins du Finistère, les curiosités.

locales, même celles qui présentent le plus de valeur--
d'art, sont trop négligées. La protection des monu-·

ments historiques s'étend seulement aux édifices ou
objets classés ; or il s'en faut de beaucoup qu'eux
~euls méritent l'attention. Du reste la protection.
officielle, surtout pour les objets mobiliers, ne peut
s'8)l'ercer efficacement qu'avec la collaboration.intelli .. ,
gente et vigilante des municipalités. M. Pondaven .

propose de faire adresser à MM. les maires les numéros

du Bulletin où il sera question de leurs communes
respectives. M. Bertot appuie cette proposition, que,
la Société accepte.
La séance est levée à 3 heures et demie .

Le Présiclen t, . Le Secrétaire,
. H. WAQUET Chanoine ABORALL ..
Publications reçues:
Revue des Traditions popu laires, nove~bre-­
décembre 1917.

Société J ersaise : Actes des états de l'île (Janvier-
1799 à fin décembre 1800), 1917.
Union Agricole, février 1917 .

VII

Un érudit de Vilré, M. Frain (de la Gaulayrie), dans une
brochure sur les Trédcril s'esl trouvé amené à toucher
quelques questions d'histoire finistèrienne (TTedeTn en Leon

en Cornouailles, en Rante-Bretagne, Vitré, 19n, 47 p. ).
Il écrit dans sa conclusion : la tribu des Trédern « compte,
palmi ses membres, S. Edern, des fondateurs de la confrérie
du Rosaire en Plougoulm, des descendants de nos célèbres
barolls de Vitré, de ' vaillants serviteurs de la France »

(D'après les AnnaLes rie BTetagne, juillet 1917, p. 442 ) ~

L'article de notre confrère M. Daniel Bernard sur:
L'industrie de La toiLe à. voile à. Locronan donne un intérêt
tout particulier au Lexique bTeton-ft'rançais des termes de
l'industrie texiLe dressé par M. Jean ChoJeau dans les
Annales de Bretagne (Janvier 1918, pp. 39-56) . On y
trouve les termes relatifs à la . profession, au lieu où
Jg m~tier s'exerce, à l'outillage, à la matière première, au
traval], au produit.

VIn
Société Archéologique du ~'inistère
'156

: 146
ExereÏee ,

RECETTES
L CotisaLions des Sociétaires ................. .
2. Subvention du Conseil général ............. .
3. Don de M. le baron Marc de Villiers du
Terrage en mémoire de feu son père, Pré-
sident d'Honneur ........................ .
4. Intérêls du livret de 'la Caisse d'Epargne ... .
5. Intérêts du titre de rente 3 0/0 ............
6. Vente du Cartulaire et Bulletins .......... . .
To'rAL ........... .

Dl~PENSES
1. Impression du Bulletin .... " .............. .
2. Brochage du Bulletin et échange. ..... . .. .
4. Recouvrements et frais divers .............. .

5. Honoraire du Trésorier ...... . ... .......... .

1. 460 »
300 )')
200 »
97 23

2.085 23
1. 465 10

131 20
100 ù

TOT AL ........... . L730 30 ·
2,085.23 - 1,730.30 = 354.93 excéden t des recettes
A la fin de l'exercice 1916, l'actif de la Société

est représen té par:
1 titre de rente ..... ........... ............
1 livret de la Caisse d'épargne .. ' ............ .
En 191 7 l'actif de la Société est représenté par:

1 ° Le tl tre de rente de ...................... .
2° Le livret de caisse d' épargn e. . .. . ...... .
3° L'excédent des recettes de 1917 .. ......... .
L'a~tif de la Société est donc: TOTAL ........ .
Qllimper, le 15 mars 1918.
Le Trésorier,
ALLIER

500 »)
2.182 30
500 »
2.182 30
354 93
3.037 23
Vu et approuvé par les
comptabiliLé.
Memhres de la Commission d0

CHARLES CHAUSSEPIED.

FRANÇOIS PLATEA U

- Séance du 21 Mars 1 918

Présidence de M. le chanoine ABGRA.LL, présiden t

L'or(ll'e du jOUl' étant peu chargé. ;\1. le P..,.ésid(',nf,
sur la demande de la plupart des membres pré..;('nts,
décide qu'une courte excursion tiendra lieu de SP}\llce.
Le but choisi pour cette fois est principalement le
.petit manoir de Kergoat-al-lez (village du bois de la
.cour) en Ergué-Armel, posé sur la eoUine qui termin~

..à l'est, au bord de la route de Concarneau, le massif
. du mont ' Frugy, Cette pittoresque gentilhommière,

malheureusenlent trop défigurée par des am~nagements
modernes, ren10ntè au XVIe siècle, comme le manoir
de la Forêt, son voisin d'outre-Odet, visité : par
'la Société il y a quatre ans. Quoique ce dernier ait

,conservé une plus belle allure, ,Kergoat-aI-lez ne
laisse pas (l'Âtre curieux tant par l'ornementation
très caractéristique~ de ses fenêtres et de ses portes
·que par les vel:1tiges ou les traces encore visibles des

. bâtiments divers rattachés à l'habitation .
Après la visite de l'intérieur, où subsiste un escalier
·de pierre imitant celui de l'ancien évêché .ne courte

7 séance est tenue dans la cour même. Le procès verbal
de la dernière séance. est" adopté sans observations~
Ensuite on procède à l'admission de trois nouveaux

membres: M. Pierre Guéclon, ingénieur des Arts-et-
Métiers, pré~enté par ~1M. Chaussepiecl et Rolland;

" M. Ma.rcel " Le Uastarâ, de Quirnper, présenté " paI'"'
Melle Le Bas/ fJ, /'rl et M Rollfinçl ; M. Rollanri
HerséU'l de la Vi llemal>q ué-Cornouai lles, présenté'
, par MM. des Cognp/s et du Feigna de Keran!,o1'êt.
M, le Présiden t a le regret d'annoncer la mort d'un:
membre fon'dateur : M. Prosper Hérn.on, fl'ére du
regretté sénateur. M. Hélnnn, établi depuis tr ente
ans à Saint-Brieuc, n'en restait pas moins attaehé au ,

Finistèl e et à sa ville natale de Q~imper.. Il sera ,
, rendu à ~a mémoire un hommage spécial. ,

, Le numéro du 10 mars de l' Union Agricole ren- ..

ferme une charmante üude, signée PietTe Kermadec,

sur les' Kimminerezet (couturières), dont les groupes
forment de véritables , corporations ayânt leurs tracli-',

, tions à part, souvent rort originaleH. M. Ogès signale-
.aussi, dans le même ordre d'idées, un article de notre
confrère M. Savina, wur les Meuniers du ternps jadis,
paru dans la Pen.~ée nre ton ne (15 mars 1918).
Le retour s'effectue par l'ancienne voie romaine ..

de Carhaix à Locmaria, puis par le champ de ma--

nœuvre de Parc-ar-Groas, emplacement d'un ' poste-

militaire gallo-romain déjà étudié a plusieurs reprises.,

Le Secrétaire,
, Le President, ' ,

H. WAQUET ' Chanoine AHORA LL.

, publioations reçUPfj :

J3ulletin , hi.storique et philologiqu e. " du Comité-
«es trav~ux historiques. " 1916. '
Fin,istère, 'mars ·t 918.
Revue .' des Tf&ditinns populairçs,
: Union Agricole, mars 1918.

mars 1918 ...

PROCÈS-VERBAL
ANNEXE AU

NÉCROLOGIE

La Société archéologique vient de perdre un de ses membres
fondateurs, M. Prosper Hémo/l. .
Né à Quimper, le 31 Aoùt 18!t6, il est mort à Saint - Brie~e
le ln mars derllier. Quoiqu'il habitât Saint-Brieuc depuIs
38 ailS, il élait n'sté très allClché à sa ville natale. JI i:I été
illhumé au cilllelière Saillt-Marc, . à Quimper, où reposent
désormais, les qua tre frères Hémon .
La mo'rt de cet hOllnête homme, de cet historien sincère et
loyal est Ulle perle pour les leures bretonnes.
Pelldant plus de .40 all!3~ il a aecumulé d'innombl'ables
documents SUl' l'histoire de la llévolution ell Bretagne; et si
la matière à remuer est immense, il fut certainement à la
h a LI te li r dei a li) elle. .
Son œuvre d'historien est donc considérable; elle est en
grande partie, inédite. Et ceci esl, 110ur nOLIS, intéressant.
Dans sa dernière leltre à lIotrp, collègue el excellent. ami, M.
Arthùr Porquier, Hémon se montrait désespéré de laisser
inachevée l'œurre efllreprj~e par lui, et à laquelle il a\'ait
comme voué son existence.
Nous partageolJs ses regrets mais rien n'est perdu. Prosper
Hémoll, avant de mourir avait décidé de confier à M. '''aquet,
archiviste du départemellt, et secrétaire de la Société

archéologique, tous ses documents et ses ouvrages inédits,
dOllt la plupart d'ailleurs sont prêts pour l'impression.. .
M. Prosper IJémoIl nous a souvent parlé de ses projets et
de ses œuvres; et ce ne fut pas de Hotre faute si les plus

1nleressants de ses ouvrages, surtout l,es /).'j J wés (;irolf{L-ins
proscrils en IIrl'tdgrU', n'ont. pas encore été Ii.vrés à la publi-

XIl
cité. L'allteuravait une prédilection. que 1I0US Ile partagions

pas. pour son Histoire de Carhaix, ·sous la Terreur. Il y
voyaiL, saris doute, comme une synthèse de la Révolution,
telle que l'ont connue et vécue non seulement nos villes bre­
tonnes, mais toutes nos villps de France. Toutes les médio··
crilés mêlées à toutes les audaces, y dirigeaient la chose
publique; et selon u ne 'expression de Joseph de MOl'wec, ce
n'était pas propre. En ce sens, Hémon n'a pas eu tort de
nous montrer la phy.sionomie de Carhaix au temps de
Robespierre.
Nous ne cesserons de dire, combien nous eussions préféré la
publication de son voyage des Girondins fugitifs à travers la

Bretaglle. ,
C'e~t avec curiosité qu'on ouvre les Mémoires de . Louvet,
de Meilhan; et j'on est décu. Cela manque totalement de

precIsIOns.

Nous attendons impatiemment le livre d'Hémon, pour

. connaître mieux les épisodes du voyage tragique qui devait
livrer Pétion, Guadet, Sallei, Barbaroux et. leurs amis au~

chiens de Saint-ll:milion et à la guillotine de Bordeaux .
. . ()uimpeJ' et te Finistère pendant la Révolution, les lJ'f'e-

mières a.ssemblées d(JpartementaLes du Finistèrt>, la mi.~sion
de Jullien en Hretagnt, un livre SUI' [(ervelégan, tels sont
les plus importants ouvrages inédits de Prosper Hémon.
La place nous manque pour apprécier comme elle le mérit~
l'œuvre de cet éminent Quimpérois. Nul historien ne fut plus

consciencieux, plus franc, plus loyal, ni plus sévère pour

lui-même. On peut dire qu'il n'étai t passion né que pour la
vérité. C'est le plus grand éloge qu'on puisse faire d'un
écrivain, et surtout d'un historien .

XIII

Séance du 25 Avril 1 918

Présidence de M. le chanoine ABGRALL, président

Ainsi que le faisait prévoir l'ordre du jour, un~
excursion a tenu lieu de séance. Le programme qUi
avait été porté à la 0()nnaisi;ance de tous les
membres de la société a pu être l'empli sans qu'un
orage, malencontreusement FSurvenu tandis que les
excursionnistes se trouvaient en pleine campagne, les
ait ohligés à rien sacrifier.
La première étape ICI-! conduisait à l'ancien grand
séminaire, aujourd'hui transformé en caHerne. C'est
danH la cour de cet établi~sement qu'à été installé
l'ancien cloître des Carme~ de Pont-l'Abbé, que l'on
n'eût pas dû démolir. C'était une trè8 élégante conii­
truction, édifiée au xv

siècle, SOUH l'épiscopat de
Bertrand de Rosmadec. Dans le cadre un peu sec

des bâtiments é0raf-iants qui l'entourent aujourd'hui,
di~posé suivant un plctn qu'on n'a iamaisdonné à aucun

cloître, il perd beaucoup de sa beauté. C'eRt grand
dommage. Dans une chapelle voisine, subsiste le tom­ beau, conçu dans le pur style classique, do ] ~évêque
Gui Il aume Le Prestre, sous l'épiscopat de qui, en
163'1, les BénédictineB du Calvaire s'établirent à
Quimper. Leur couvent, en partie refait, devint
sous le gouvernement de la Restauration, le grand
séminaire du nouveau diocèse.

XIV

Le but principal de l'excursion était l'étude du camp
gaulois de Kercaradec et de la motte féodale de Stang-

Rohan. En route, une courte halte permet d'examiner,
à l'Eglise de Penhars, un autel romain dont le foyer
sert de bénitier. Une amphore aux contours harmo-
. nieux, très nettement visible encore, en décore la
. face antérieure. Un autel à peu près semnlable, Qon- .
verti au même u~age, se voit à l'église de Goues­
nac'h . .

Le grand camp gaulois de Kercaradec, ou Créac'h­
Caradec, occupe une position magnifique, sur une
colline de 92 m., dominant au loin le pays d'alen-
tour. C'est un polygone irrégulier de 300 mètres de

longueur sur 174 de largeur, ceint de douves et de

retranchements dont on reconnaît facilement les traces .

Jusqu'à présent on n'y a recueilli que peu d'objets et
. notamment des fragments de poteries gauloises qui
sont au musée de Kernuz. .
La Motte féodale de Stang-Rohan a été décrite par

M. le Président dans son étude sur les Mottes féodales,
publiée dans le Bulletin en 1915. Du haut de la
colline de Kercaradec, ou on aperçoit très bien la
silhouette caractéristique, et l'imagination reconstitue.
sans peine le donjon de bois avec ses annexes, qu'en­
globait une solide chemise de palissades. Tels furent .
. les premiers châteaux, fermes noyaux des eellules
élémentaires qui, peu à peu rapprochees, agglomé-'
rées, finirent par constituer d'imposantes seigneuries.
Le rdour à Quimper a lieu vers 6 heures . .
Le Secrétaire,
W. WAQUET
Le Président,
Chanoine ABGRALL.

.ANNEXE AU PROCÈS-VERBAL

Le journal Le Breton de Po.' ris. du · 13 aveiI, et l'Union
Agricole de Quimperlé, à une date antérieure, nous ont
,donné une lettre de M. G. Dottin, .Doyen de la Faculté des
Lettres à l'Univeesité de Rennes, ayant pour objet: Censpi­
gnem.ent de la. langne hretonne après '10, qu,ctN. C'est avec
:grand plaisir et bon espoie que nous voyons cette questio~
traitée par une personnalité importante, présentant une
,autorité incontestée. Si la cause de la langue bretonne est

restée jusqu'ici en souffmnce, c'est qu'elle n'avait pas pour

la souLenÎl' un patronage a~sez puissant, assez accrédité.
Depuis de longues années des voix s'étaient élevées pour la
-défendre, mais elles restaient isolées, elles étaient peu écou-
tées, et on les prenait volontiers pour des plaidoyers de
réactionnaires et d'ennemis de nos institutions.

Cette opposition . officielle à l'enseignement du Breton

était cependant bien plutôt systématique et capricieHse que
réellement raisonllée et solidement motivée.

M. G. Dottin, nous montre la. valeur littéraire et scienti-
fique de cette langue qui a été parlée autrefois dans une
: granrle partie de l'Europe, depuis l'Espagne jusqu'au Pont­
Eux. in et qui, dans ses dérivés et ses variantes. est désormais
'con finée dans notre Armorique el les pays de Galles,
d'Ecosse et d'Irlande .

XVI
Si 1 e Vro'tlcnçal a été si bien mis en henneur et en valeur-­
par Mistral et ses disciples les Félibres, combien plus de­ prix a notre HTeton qui est une langue primitive, ne dérivant
point du latin, comme les langues d'Oc et d'Oïl; mais qui a..
sa constitution particulière, sa grammaire et sa syntaxe,
absolum,ent indépendantes des autres idiomes: Quelle belle·
œuvre aussi que de la sauver, de la relever du discrédit où
elle est mise indûment par des gens qui l'ignorent et ne·
peuvent l'apprécier; tandis qu'elle est une beauté, une vraie·
noblesse pour ceux qui la connaissent et la possèdent dès le-
berceau. '
L'enseignement de la langue bretonne est admis officiel­
lement dans les hautes sphères: au Collège de France, à
l'Ecole pratique des Hautes Etudes, à la Faculté des Lettres·

de Rennes; bien des professeurs, bon nombre d'institu teurs-
applaudiront en le voyant introduit dans le programme des

études secondaires et des écoles primaires, car ce sera le- .
moyen d'assurer à notre langue nationale un brillant renou­
veau; une vie prospère pour de longs siècles. Ce devrait être·
"œuvre de nos inspecteurs d'Académie et de nos inspecteurs' .

primaires, qui auront po'ur cela à se dépouiller de vieux
préjugés dénués de fondements; ce devra être l'œuvre de ~
nos Léputés et Sénateurs Bretons.

Chanoine ABGRALL,
Président.

Séance du

XVI{

/' W\cU" ,
1918

Présidence/-de Monseigneur l'Évêque de Quimper,
Président d'Honneur.

deux heures un groupe compacte était réuni aux

abords du Musée départemental, comprenant un .
chiffre convenable de Membres de 'la Société Archéo­
logique, bon nombre de dames, quelques officiers et
civils, désireux de se mettr, e en contact avec les
antiquités et curiosités de la banlieue de notre ville.
Le défilé à travers -les rues de Quimper ne pouvait
manquer d'être sensationnel, et plus d'un profane a
dû se faire une haute idée d'une Socièté Savante que
jusque là il ignorait ou dédaignait,

Première halte au sortir de la place La Tour
d'Auvergne, au bas de la rue Bertrand de Rosmadec,
à la Maison Saint-Joseph, ' rébidence épiscopale ac­
tuelle .

MonseIgneur l'Evêque nous reçoit dans son grand

salon, et M. le Président, faisant les présentations,
remercie Sa Grandeur ·d'avoir bien voulu nous faire
cet accueil paternel et de nous autoriser à visi ter la
collection de statues et objets .mobiliers déclassés que
M. le chanoine Peyron, notre vice-président, a réunis '

et qui formeI\t un très appréciable Musée iconogra-

XXVI ·

phique. Ensuite, il prie Monseigneur, puisqu'il est

notre Président d'Honneur, de vouloir bien · présider

une véritable séance tenue en son domicile .

A cet effet lecture est donnée du procès-verbal de la
séance précédente, et Monseigneur, avec sa bont~ et
sa distinction bien connues, nous adresse la }?arole.
- Je ne puis donner qu'un très rapide aperçu de son

entretien.

« Puisque la . Société Archéologique lui a fait

l'honneur de le choisir comme un de ses Présidents
d'Honneur, il est bien naturel qu'il accueille de tout

cœur les membres de cette Société qui se présentent
chez lui. Il s'intéresse à nos travaux; les suit attenti-

vement par la lecture de nos Bulletins, en reconnaît
la haute utilité, tant dan~ l'étùde des monuments, de

l'histoire et de la géographie ancienne du pays que
dans les recherches patientes de eeux . qui s'. adonnent

tout particulièrement au déchiffrement des archives,

toutes choses qui ' sont des sources abondantes de
savoir et aboutissent à la reconstitution du passé de
notre petite patrie, à la connaissance vraiment docù­
mentée de la vie civile, religieuse, militaire, sociale

et familiale. Il nous encourage à continuer ces tra-

vaux, car le champ à explorer est tellement vaste que
des générations successives ne suffisent pas à récolter

des matériaux qui ne sont jamais épuisés » .

Sa Grandeur, après nous avoirdonné:sa bénédiction

toute paternelle, nous invite à visiter la' galerie icono·
graphique de M. le ' chanoine Peyron et à voir ensuite
le calvaire fort original qu'il a dressé dans un des
coins du jardin, autour duquel il a groupé de

XX II

vieil1es statues . de pierre, toutes curieuses à étu-
quelques-unes vraiment élégantes et artis-
dicr, ct
tiques.

Deuxième halte. Ayant rai t l'ascension de la rue
Rosmadec ancienne route de Douarnenez, nous nous

arrêtons devant la façade de l'Ecole normale d'Insti-
tuteurs. M. le Président nous fait savoir qne sur cet
emplacement régnait l'un des trois grands établi~se­
ments gallo-romains qui commandaient les abords de
Quimper: celui-ci commandant la route de Douarnenez
et du Cap-Sizun ; , celui du Likès à cheyal sur la
route de Châteaulin, et de Morlaix; . celui de
Pal'C-ar-G1'oaz ou champ de manœuvre, au haut d'a
Frugy, tenant la route . de Carhaix qui aboutit · à

Loc-Maria et celle de Fouesnant et Bénodet qui

descend à Penn-ar-Stang. De ce dernier poste on peut

également observer la haie de Kerogan et le parcours
de la rivière, ce qui ùonnait la possibilité de prévenir
toute attaque pour barques et navires. .

L'établissement qui nous occupe en ce moment

couvrait tout l'espace pris par l'Ecole N ormaie, les

anciens jardins Caugant et le champ qui descend
vers l'ancien séminaire, dans lequel on ' trouve
encore bon nombre de fragments de tuiles et
briques romaines. Lors de la c.onstruction de l'Ecole
on mit à jour de nombreuses substructions ; mais
comme dans les tem ps antérieurH bien des maçonneries .

avaient été détruites par la . mise en culture de ces

terrains, il fut impossible de déterminer un plan d'en-
semble des anciennes constructions.

Un peu plus loin on voit. un chemin creux montant

XXVIII

du séminaire et que l'on appelle: le chemin des pendus .
C'est un tronçon de l'ancienne voie romaine allant

de ' Loc-Maria à Douarnenez, devenu maintenant très
étroit et encai~sé en cet endroit,. ayant été raviné par
la pluie et surtout par le passage des piétons et des

charrettes. On l'appelle chemin des pendus, parceque

c'était l'itinéraire suivi par les criminels extraits de
de la prison du Bourlibou pour être conduits aux
fourches patibulaires situées quelque part sur le terrain
de l'enclos triangulaire qui sépare les deux routes ;
c'est ce qui a fait donner à ce quartier la dénomination

de montagne de la justice. A cette époque on pendait
mais on jugeait aussi, un peu . plus vite qu'à notre
époque, mais assurément avec autant de lumière et
d'équité ; et l'exécution publique, avec l'appareil
terrible du Gibet, était de nature à produire plus

d'effet sur les malfaiteurs en herbe et à mieux

. prévenir le mal, que les instructions secrètes actuelles
et les exécutions trop discrètes des antipatriotes et
des traîtres de nos jours.

, Montons encore, et dans quelque temps nous arrivons
au haut de la: Terre-Noire, à un point d'où l'on domine
la ville de Quimper avec le vaste panorama des ,
campagnes qui l'environnent; on appelle cet endroit :

Montagne du salut, carIes voyageurs, gens de

Douarnenez, du Capet du pays de P~ogastel-Saint-
Germain; avaient l'habitude d'y faire le signe de la

croix pour saluer la vieille cité et la cathédrale du

bon Saint-Corentin.

Avançons encore pl us loin et nous ne tardons pas à
trouver sur notre gauche un chemin ou allée dont

XXIX

l'accès est gardé par deux piles en pierres de taille,
surmontées, l'une d'une croix pattée, l'autre d'un
écusson portant 9 besants ou tourteaux. Entrons

dans cette allée, et au bout 'de cinq cents pas nous nous
trouverons devant le vieux manoir de Pral-an-roux .

U 110 large porte à arcade forme l'entrée de la cour,
accotée de deux tours ou plutôt de simili-tours de

60 de diamètre, en maçonnerie pleine. Elles n'ont
jamais servi à la défense, à moins qu'elles ne fussent
sur'montées d'ulle terl'asse crénelée ou d'un toit.
conique pour loger des guetteurs. Les colonnettes

des jambages, avec leurs bases et leurs chapiteaux,

de même que les moulures de l'arcade, indiquent la
fin du XIIIe siècle ou le .caractère du XIVe. A main
droite est un bâtiment a~s(~z long qui peut être de la
même époque et qui Bert maintenant d'étable. Presque
à l'extrémité de ce bâtiment est une porte qui a été
rétrécie et qui doit dater de la seconde moitié du
XIVe siècle; au dessuH de cette porte est un écusson
parti de un lion du .lue' h, avec une autre alliance
comportant trois croissants; quelle est cette alliance?
Plus loin, toujours à main droite, on voit la maison
d'habitation, construite vers 1886 ou 1890 avec les
matériaux des vieux bâtiments démolis. A main gauche
est une longère, écuries et bâtiments de service; on
y voit deux portes dont les j,am·bages sont ornés
de colonnettes dans le genre de celles de la grande .
porte d'entrée. Par derrière, dans le verger ou ancien
fut en grande partie détruite vers 1890. Elle devait

xxx

En 1867, on . y pénétrait par une porte latérale qui

est maintenant tout obstruée de déblais. La tradition

et les déclarations de témoins encore vivants disent
que de .cette . cave part l'entrée d'un souterrain qui,

nécessairement, défraie les imaginations et a fourni
le sujet de bien des conteR populaires. Le fait est que
ce souterrain, galerie voûtée, haute de 1 m80 et large

de deux mètres, existait et existe toujours sous le sol
du verger actuel, qü'il s'y est produit un éboulement, .
que deux bœufs y sont tombés, dont l'un, ayant suivi

trop loin ce couloir, n'a pu être retrouvé, ce qui a
déterminé les fermiers à combler., l'ouverture sur­
venue fortuitement. Cette galerie prenait la direction
.de la prairie ; . traversait-elle le vallon pour aller

jusqu'à Prat-an-:roz ? allait-'elle plus loin, comme on

se ~lait à le dire ?

Non loin de la cavE" voûtée est une fontaine à
laquelle on accède par un chemin · creux et étroit,
boigneusement muré des deux côtés. Le bassin de la

source est surmonté d'une haute voûte ogivale, qui

sent bien son moyen-âg, e ;. et- l'eau ,qui en sort coule
vers la prairie par un aqued~c souterrain .
On attribue aux Templiers les origines de Prat-an- .
roux et on l'a autrefois appelé dan~ le peuple : le
temple des faux dieux. Même on s'a.ccorde à mettre
sur le compte de CeS templidrs une foule de désordres
et de méfaits dont le souvenir serait resté bien vivace,
puisqu'il a traversé six siècles. Cet établissement des
, templiers serait-il le Eleemosyna de Penha'rth, l'au­
mônerie de Penhars, indiquée dans la . charte de

XXXI

Conan IV, 116(1 , ' énumérant les possessions des
Hospitaliers de S3;int-J ean ? ' '
Sur la question de Pratanroux, on pOllrl'ait consulter
Cambry, Frémi·nville et surtout lA Président Trévédy,

clans le Bulletin de la Société Archéologique, annee
1888, page 167.

C'est le même M. Trévédy, même bullelin, année

1882, p. 46, qui nous renseignera le mieux sur ce qUI
concerne la tombe de Tanguy, laquelle se trouvait
en face de la sortie de l'allée de Pratanroux, dans un
petit enclos compris entre l'ancienne et la nouvelle
route de Douarnenez. Cet enclos" ouvert autrefois à
tout venant, est entouré maintenant d'un talus et d'une
haie, et a été affermé il y a 15 ' ou 20 · ans pour la
mlture. On y remarquait quantité de petites croix de .

bois, forméès de deux branches, ' fichées e'n terre
par vénération pour le supplicié qui. y avait sa tombe . '

Tanguy était un jeune cordonnier de Quimper,
habitant le bas de la rue obscure, aujourd'hui rue

Elie-Fréron. Il avait noué des relations coupables
avec la femme d'un tonnelier son voisin, du nom de
Daniéllou, et résolat de se débarasser de son rival. Un

jour que, Daniéllou faisait du cercle dans les boi" de

Pratanrous, Tanguy, qui savait l'endroit où il le trou-
vera~t, s'arma de son fusil, comme pour aller à' la
chasse. Arrivé à la lisiere du bois, au moment où
Daniéllou, penché sur son ouvrage, était' sans défiance,
Tanguy le visant à son aise, le tira presque à bout

portant et Daniéllou tomba la tête fracassée.
Sur le point d'être saisi par la justice, le coupable
s'échappa, COUrut au séminaire qui occupait alors les

X XIV

XXXII

bâtin1ents de l'Hospice actuel, se confessa au supérieur,

qui lui 'imposa UITe pénitence de trois années au pain
et à l'eau, dans une cave obscure. .
Ce terme arrivé, Tanguy que l'on croy~it mort et
que le long jeûne et la réclusion ,rendaient mécon­
naissable, aurait pu se sauver en quittant le payf5. Il

n'en eut m,ême pas la pensée; et, jugeant la pénitence
insuffisante, il alla se livrer aux officiers de justice
et avouer son crime. U fut pendu ,au gibet dont nous
avons vu l'emplacement, et mourut d'une sainte mort.

Il fut inhumé, sur sa demande, au lieu même où il
avait versé le sang; et depuis ce temps le peuple l '~a
vénéré comme une sorte de martyr et, pour lui rendre

hommage a planté sur sa tombe ces petites croix de
bois qui on t leur langage tout na.ïf et tout éloquent .

Le Secrétaire, '

L. OGES

Publications reçues :

Le Présiden t,
Chanoine AB-GRALL.

Mémoires de l'Académie de Nîmes.
Washington. , t;mithronian Institution. ,-

Directiof} de Estudios archeologicos y etnogra-
phicos. Mexico .

L'Union Agr, icole et Maritime, Quimperlé.
Le Finistère, Quimper.

Séance du 30 Juin 1918

Présidenoe de M. le ohanoine ABGRALL, président ,

L'ordre du jour annonçait encore une
dans les environs de Quimper, pour le

temps serait engageant.

excurSIOn,
cas où le
On ne pouvait souhaiter ciel plus clément aux pro-
meneurs que celui de ce jeudi 30 juin, Aussi l pour
la troisième fois cette année, la Société abandonne­
t-elle la salle ordinaire de ses réunions.

La séance est ouverte dès l'arrivée à la chapelle de
la Mère-de-Dieu, avant d'en examiner l'intérieur.
Après la lecture du dernier ,procès-verbal, qui ne
prête à aucune observation, M. le Président annonce
le décès d'un de nos meil1eurs confrères, M. Lebigot,
pharmacien â Recouvrance.
Un nouveau membre est reçu dans la Société:
M. Hobert Le Moing , ingénieur-adjoint à l'usine
métallurgique do Douarnenez, présenté par son père,
M. Le Aioing, et par son oncle, M. le chanoine
PeY"01L '
Le progeamme de l'excursion est suivi de point en
point: visite de la chapelle de la Mère-de-Dieu, puis
des manoirs de Keramaner et de Coatbily. Celui-ci
ticulièrement l'attention par l'aspect très décoratif de

XVIII ·
sa façade, la sveltesse de sa tourelle en poivrière, le
grand -air de sa vaste salle du rez-de-chaussée. La
maison d'habitation est plus ornée et aussi mieux
conservée que le manoir de la Forêt: seulement, les

bâtiments annexes s'harmonisent mal avec la cons-

truction du XVP' siècle. Sur les fenêtres, les lucarnes. ,

les montants, le cintre de la porte et la corniche, les
fines moulures et les gracieuses sinuosités du gothi-

que finissant se . marient dans un accord parfait avec

les élégances moins légères mais plus savantes de la
Renaissance.

Le Secrétaire,
W. WAQUET

Publications reçues:

Le Président,
Chanoine ABGRALL .

Annales de Breta.gne, avril 1918.
Archives historiques. de la Gironde, t. LI.
Bulletin de l'Académie delphinale, 1914-1917 .
Bulletin de la Société d'archéologie et de statis-
tique de la Drôme, janvier-avril 1918.
Bulletin philologique et historique du Comité
des travaux .historiques et scie11tifirzues, 1916.
Le Finistèl'e, avril et mai 1918. -
Revue de Saintonge et d'Aunis, avril 1918 .

Revue des Traditions populaires~ janvier-février
1918. .

L'Union Agricole, avril et mai 1918.
United States national Mus~um, 1916 .

XIX

NÉCROLOGIE

Une lettre de noire confrère M. Jarno, datée du 27 mai,
nous faiL part de la mort de son ami M. Lebigot, pharmacien
à Recouvrance-Brest, qui faisait partie de notre Société de­
puis le 28 novembreJ907. Autant que ses travaux pro­
onnels le lui permettaiellt, M. Lebigot étudiait avec
amour nos monuments bretons et en a fait de nombreux
clichés photographiques. NOlis adressons nos condoléances à
sa veuve et aussi à son élmi de vieille date M. Jarno.
Nous devons aussi mentionner le décès de deux personna­
lités qui ont eu des rapports avec notre Société Archéologique:

M. le docteur de Closmadeuc, de Vannt's, 90 ans, l'un

des fondateurs de la Société polymatique du Morbihan,
initiatenr des premières études et explorations des grands
monuments de ce pays, propriétaire du tumulus et de la
chambre dolménique de Gawrinis, dont les étranges sculp­
tures. restent toujours mystérieuses.
2° M. Paul Sébillot, directeur de la Revue « '"es Traditions
populaires )J, avec laquelle nous faisions l'échange de notre
Bulletin. M. P. Sébillol était originaire des Côtes-du-Nord,
et dans les débuts de sa Hevve il s'est . beaucoup occupé des
légendes et des chansons bretonnes; plus tard les éléments
des pays étrangers y prirent place; mais dans les derniers
numéros on voit encore figurer des contributions de la Haute-
Bretagne. .
Présentation d'un nouveau Membre:
M. Le Moing Robert, ingénieur-adjoint de l'usine métal-
et par son oncle, M. le chanoine Peyron .

XXI
belles et. vl'aiment les plus sincères qu'on ait Jamais consa

crées à leul' ville et à sa campagne. ,
Voici Flaubert SUl' la vieille route de Brest, qui se rend a

la chapelle de la .Mère de Dieu :
(( Â l,a. nt de ' rentrer dans la ville, nous fîmes un détour
pour aller visita la chapelle de la Mère de Die.u. Com~e
d'ordilla,il'l' on la lame, notre guide 11'1''Ît en 'l'onte le ga: rdten
qui en a la clef; il l'iut avec nons, fmmenant par la mœin sa
petite 11ièce qui, tout le long du, chemin, s'arrêtait pour :a­
masser des bouquets. Il marchait devant nous dans le sentwr.
Sa mince taille d' œlolescent à cambrure flexible, un peu
molle, était sCl'rée dans une veste Je drap bleu ciel, et s Ltr son
do.'~ s'a!/ita.ient Les trois rubans de velours de son petit chapeau
noi,. qlli, posé soigneùsement sur le derrière de la tête, Tete-
nait ses cheveu;'1J tordus en chignon.
« J u lond d'nn vallon, d'un ravin plnt6t, l'eglise de la
Jl(!re de Dieu se 'Doile sous le feuillage des hêtres. A cette place,
da/l,\; le silence de cette grande verdure, à cause sans doute de
.~on petit portaU gothique que l'on cToirait du XIIIe siècle et
qui est du XVIe, elle a je ne sais quel aiT qU'i rappelle ces
chapt'II I!S disc,.ètes des liieux romans et des vieilles Toma, nces
où l'on a, /' " cheralier le page qui partflÏt pour la Te'l're-

Sainte, un matin, au chant de l'alouette, quand les étoiles
palissaient, et qu'à traMTS la grille passait la main blanche
de la châtelaine que le ba.iser de départ trempait aussitôt de

mtlle 1ileuTs d'amo'U, l".
(( Nous sommes entrés. Le jeune homme s'est agenouiLLé en
ôtant son chapfan, et la grosse tursade de sa chcvetuTe blonde
s'est échappée et s'est dépliee dans une secousse en tombant le
long de son dos. Un instant accl'ochee au drap Tude de sa
veste, eLLe a gardé la trace des plis qui la roulaient tout à
l'heure, peu à pet~ est descendue, s'est écartée, etalée, T~pandue
comme ttne vraie chevelure de lemme. Separée Sttl' le milieu
par une raie, elle couLait à flots égaux sur ses deux épaules et

XXtII

couvrait son cou nu. Toute cette nappe d'un ton doré a'IJait
des ondoiements de lumiM'e q'LlÏ t:hangeaient et fuyaient à
chaque mouvement de tête qu'il laisaiten priamt. A ses côtés,
là petite fille, à genoux comme lui, avait laissé tomber son
bouqnet par terre. Là setdement, et pour la première loîs, j'ai
compri.ç la beauté de la chel)elure de l'homme et le charme

qu'elle peut avoir pour des bras nus qui s'y plongent. Etrange

progrès que celui qui consiste à s'écourter partout les supe, r-
/'étalions grandioses de. la nature, si bien que, lorsque nous la
découvrons dans toute sa vierge plénitude, nous noùs en
étonnons comme d'une merveille ré'Véléc !». (1)

Si Flaubert revenait parmi nous, d'autres étonnements
l'attendraient, plus amers pour lui que l'abandon par ( la race
allX longs cheveux >l, des « supel'fétations grandioses de la na-

. ture ». Depuis 1847 la chapelle est demeurée heureusement

in.tacte, mais combien le cadre a changé! Sur les coteaux
voisins, cres (( bourgeois n, qui se croyaient habiles, ont fait

pratiqueL ' des coupes sombres. Un grand nombre d'arbres
ont péri. Quelques amis dévoués de la chapelle n'ont réussi,
et au prix de quels efforts! qu'à saurct' le petit bois où le

sanctuaire s'abrite. Ces massacres d'arbres n'ont presque
rien ra pporté, mais, en reva nche, la majesté mystérieuse du
paysage reste offensée pour longtemps encore. Ne serai-tl,
pas temps de comprendre enfin qu'une société ne vit pas
uniquement par et pour la satisfactioq de besoins matériels,
qu'à rechercher toujours de nouvelles richesses, elle ne s'en­
richit que de nouveaux besoins et. s'expose, confontlant les
moyens et les fins, à ne pouvoir même plus jouir de sa

puissance. Aujourd'hui c'est à la nature qu'on s'en prend.
Un jour viendra le tour des vieilles pierres: On ne se le de­
mande pas sans quelque inquiétude: en dépit des subven­
tions, des comités, de la protection officielle, que seront

(1) Pal' les champs et pal' les grèves. éd, définitive, Pari 13, Conard. 19tO
n -8°, pp. 185-!86. ' .

xxnI .
devenus, dans deux cents ans, lorsque «( l'impure laideur» sè
trouvera sans conteste reine du monde, tant d~ belles choses
imposantes ou délicates où revit le noble passé de la France?
H. vVAQUET

Après cette page si gracieuse de Flaubel't, il est un peu
présomptueux d'ajollter de la prose · vulgaire. Il convie'nt
cependant, de donner 'I.tnt description SHcGÏnte de t'édifice de

la chapelle T!I-Ilam-Dou,é: .
Elle est d'un trés heureux efIet, surtout vue à tn'lVèrs Les
arbres du placitre. Ce qui lui dOllne particulièrement du .
piLtol"esqlle, c"est son petit clocher si singulièrement campé
SUl" un contrefort d'angle, orné de niches et de dais, la belle

porte sculptée et fellillagée à côté de ce con trefort, la fenêtre

el le grand pignon du transept Sud el les pignons aigus de
l'abside. Au-dessus de celte porte ornementée, se lit la date
de celle partie de la construction, écrite en caractères gothi­
ques sur un cartouche tenu par deux petits personnages.
Cetle légend'3, avec ses alH'éviations, est très difficile à dé­
chiffrer; la voici, d'après la dernière lecture qu'en a faite
M. Lucien Lécureux :

CESTE CHAPELLE EN LHOEVR
DE MAM DOE L. MVcc XLI
AINSY FAI 1 Z SCA VOIR A CHE
NOBLE SINEVR OAGE Z BONNE FOI

Et l'on doit traduire ainsi

Ceste chapelle en l'honneur
De M am Doe (la .H ère de Dieu) l'an 1541
Ainsi faitz (je) scavoir à ce
Noble seigneU't' hommage et. bonne foi.

)(XXI'

comme l'indique le style de son encadrement et de son
fronton, et comme l'atteste l'inscription de la frise:
M. P. CORAY. RECTEVR. 160!)

Le portail Ouest, donnant au bord de la route, est · tout il

fait dans la note gothique, et on est porté à lui attribuer la
même date qu'au transept Midi et à l'abside, et cependant il
serait de beaucoup postérieur d'après l'inscription que tient

un ange SUl' une banderolle à main droite de la porte;

PAX. VOBIS. 1!)92,
De l'autre côté, un homme d'armes, en cariatide, porte
une bannière ou enseigne fixée à une hampe ou branche à

nœuds.
Sur le côté Nord, nous trouvons une autre date:
INRI . 0 . MATER. DEI. MEMENTO. MEl. 1!)78

puis, du même côté, sur 'la porte:

MI . CONNAN. RECTEVR. 1621

A l'intérieur, sans qu'il y ait grande richesse de style, on
peut observer quelques curieuses particularités de cons­
truction, ainsi que deux ou trois piscines sculptées et mou-

Jurées. A gauche de l'entrée du chœur, sor un trône en chêne
ouvragé, se trouve la statue vénérée de Notre-Dame, belle
Vierge assise, ayant l'Enfant-Jésus debout sur ses genoux, et

tenant dans la main droite une grande grappe de raisin.
Cette statue est richement et noblement drapée. Les carac­
tère~ de sa facture et les rapports qu'elle a avec la grande
statue de Kerdévot, semblent devoir lui assigner pour date

1 'époq ne de Louis XIII.

, Chanoine ABGRALL,

XXX1l1

NÉCROLOGIE

Lt:l0ien L EC

La cruelle guerre allemande vient de nous frapper
cdurement. Un nouveau vide s'ouvre, par son fait, da ns nos
rangs, le cinquième, un grand vide. Lucien Lécureux est mort.
Bien qu'il apparttnt à notre Société dep?is trois ans
seulement, quiconque, dans le FiQistére, s'intéressait· à
l'archéologie du Moyen âge et de la Renaissance, le
connaissait, ne fût-ce que de nom et par la monographie
très minutieusement composée que, dans la collection des

Grands édifires de la. Fra.nce, il avait consacrée à noIre belle .
cathédrale de Saint-Pol et à l'étonnant Creisker. Pour le
congrès que la Société Française d'archéologie tint à Brest et
à Vannes au mois de juin 1915, il s'était chargé d'étudier
plusieurs monuments du Léon : Le Fo)goat, La Martyre,
Pencran, La Roche-Morice, Daoulas, Saint-Pol. Il l'avait

fait avec une grande précision, une érudition circonspecte,
une Juste intelligence des conditions sociales et religieuses
dans lesquelles s'est développé l'art breton. Hélas 1 depuis
ces jour~ heureux, voici t~JllP~s déjà deux collaborateurs du
Congrès: Alfred de la Barre de Nanteuil, Lucien Lécureux,
....--. t9-lI,lb~s avant .d'avoir donné toute leur mesure. Arrêté par les
conséquences économiques de l'immense conflit mondial, le
volume auquel ils avaient travaillé n'a pu encore paraître.

XXXIV

Heureusement Lécureux avait-il eu la bonne idée de réserver­
au HuLtetin de ta Sociéte archéologiqne du Finistère deux de
ses études les plus soignées, l'une, suggestive' au plus.
haut point, sur le curieux ensemble paroissial de Pencran,
l'autre, dans'une direction un peu différente, sur la légende­ du Folgoat. Et, sans parler de ses. recherches sur la peintur~.
murale, du Moyen âge dans le Maine, que de projets élaborait
son intelligence toujours en éveil, projets où se manifestaient

en une harmonieuse union sa pénétration archéologique, son
sens littéraire très fin, son ardente foi religieuse! Enfin, depuis
deux ans s'était révélé en lui un poëte. Quelle belle vie dès.

lors! Il l'a couronnée par une mort héroïque.
Agrégé des lettres en 1906, archiviste-paléographe de la.
promotion de 1909, Lécureux profes-sait la classe de troisième-

au Lycée du Mans lorsqu'éclata la guerre. Exempté de tout
. service militaire, maintenu exempté au mois de novembre
1914. il contracta à la fin de 19ft) un engagement spécial qui'
fit de lui un auxiliaire effacé mais travailleur. Il aspirait à

mieux; Un an après il. passait dans le service armé. Les-
débuts furent pénibles pour sa sensibilité délicate, nourrie

dans un milieu de famille très tendre. A trente-six ans, bien
au delà de l'âge des conscriti ordinaires, il devait s'adapter­ . à une vie totalement nouvelle, è. des contact,s rudes ;pOUl~

lui, si doux, la violence devenait parfois un devoir. Il se

soumit à tout sans murmure. Le christianisme, dont il s'était

. laissé pénétrer, lui enseignait la vertu souveraine du sacrifice.
Son patriOtisme très éclairé lui indiquait nettement quelle;

était, pour son cas, la voie du sacrifice. Il s'y engagea de
toute son âme, de toutes ses forces. Par un remarquable
effort de volonté, peu à peu, cet intellectuel pieux, que ses

camarades surnommaient « le saint n, devin t un vrai soldat.
Ne convient-il donc pas que le dernier mot sur lui ce soit un- -
soldat qui le dise '? : « Lécureux, Lucien-Théodore, classe-
1900, adjudant, 13

compagnie du 246

régiment d'Infanterie ..

xxxv

Très bon chef de section, animé du plus pur sentiment du
devoir et d'admirables qualités morales. A été frappé
mortellement pendant la bataille. au moment OÙ, sous un
violent bombardement, il allait entraîner ses hommes à la
contre-attaque ». Signé: Général Mangin. .
Il était né à Brest le 9 août 1880 ; il a été tué à l'ennemi
le 4 juin 1918 près de Moulin-sous-Touvent, dans l'Oise. "
Alfred de la Barre de Nanteuil, Lucien Lécureux. Ce n'est
pa sur le sort de telles âmes qu'il faut pleurer; elles nouS
interdiraient les larmes. C'est SUl' les êtres chers que leur
départ laisse seuls, sur nous mêmes, privés de précieuses
mpalhies ou d'une amitié très sûre, sur nos générations
utilées, auxquelles, appauvries dans leur élite, reviendra
la grande tâche de refaire notre patrie, victorieuse, mais
douloureusement bléssée, de la refaire telle que nos glorieux
morts la voulaient, telle que, par le don absolu d'eux-mêmes,
ils ont mérité qu'elle soit un jour. Que par delà la mort, leurs
esprits, éclairés, nous n'en dou tons pas, de la Lumière
éternelle, nous suivent, nous inspirent, nous soutiennent
dans les lulles de la vie et, entretenant en nos cœurs la Foi,
y fortifient en même temps l'Espérance.

H. WAQUE'J;
M. l'Abbé SALAUN
premIers Jours, réformé dans le cours de

juillet.
dès ' les
la seconde année

XXXVI

épuisé · par un surmenage excessif pour suppléer les
professeurs devenus soldats, il a été terrassé par une grippe
maligne qui a trouvé en lui un sujet affaibli, dépourvu
d'une résistance suffisante. Il laisse un vide dans le cœur de
ses très nombreux amis et de ses élèves qui avaient pour
lui un vrai culte d'affection et d'estime.
J. M. ABGRALL

XXXVII

Séance du 25 Juillet 1 918

Présidence de M. le chanoine ABGRALL, président

Le procès-verbal de la séance précédente est lu et
adopté sans observ~tions. . ~, ,
Deux nouveaux membres sont reçus dans la SocIete:

1\'1. V iclol' C"ouan, a voué à Quimper, présenté par:
MM. F1', Le Guyaâer et H. Waquet, et M . . Etienne
Ranson, pharmacien à Nantes, présenté par~. Allier
et Mmo Georgette ~A ll ie/'. , .
M. le [Jrésirlent a le regret d'annoncer la mort de

M. des Cog nets, ancien receveur de l'Enregist rement,
qui était des nôtres depuis que, l'année dernière, il'
vint prendre sa retl'aite à Quimper. Ceux 'qui l'ont
connu se le rappelleront comme un confrère affable
et d'un commerce facile, très amateur. du passé, paT'
dessus tout })l'eton farouchement bretonnant, avec
peut· être un peu de cette étroitesse obstinée, qui est
souvent la rançon des convictions fortes. Parce qu'il
aimait son pays d'un très touchant amour, ' on lui
parclonna.it aisément de io)'en tenie, en matière d'anti­
quités celtiques, aux idée.s de La Tour d'Auvergne.
M. le Président rend compte de la dernière r~u 'nion
tenue à Lundi viHiau par les Amis de Kerjean. ' Deux
grandes salles sont déjà pl' esque complètement amé­
nagées au] château , On prépare en ce mom'ent une
exposition (-le cartes géographiques et de dessins
archéologiques .

XXXVIII

AprÉ.s un échange de · vues sur di v.ers projets
d'excUl'sions qui, 1TI:11heureusement, ' ne seront guère
réalisables avant le l'établissement cIe la paix, la

séance est levée' vors tl"dis lieul'ùs et ' dehîie. '
Le Secrétaire,
H. WAQUET.

Le Présiclen t,
Chanoine ABGRALL ,

L'Eglise de Plougonven. ' Les, Amis de J(erjean.

, L'hagiographie bretonne, _ '

En . vue de déterminer avec précision les étapes du
d~velop'peme'nt artistique dans une région, il ; importe , de
recueilIir Itl plus possible d'indications chronologiques, soit

dans' les textes, soit sur les 'monume'nts eux-mêmes. Grâce à
Il'n.e ''petite l'notequ~ nous cOlh'munique' l'érudit bénêdictin
fiom Malgorn, nous avons la: bon·ne f6l'tu"le d1êt\'e rnaint8'nant
assez bten

[!ensei'g~nés 'SUI' l'[;}istoire' de la gracieuse ég'lise
paroissi'ale"oe PJ.ougonven. -Un acte , d!erntefllement, " de~ 1668,
transcrit .. sur un -registre des 'arohives comm: unales. Jm'en~
tionne une ,insGription existant· alors sur le maître-autel et
faisant savair que l'église avait été cemmencée en H507 et

achevée en 1523. La dédicace , n'eut lieu que le 30 mai 1332.
M. le chanoine Abgrall, de son côté, a hl, dans -le porche
plà' cé " sous le ' clocher,"la d'a te , de 1481, ce qui donne à
s'ù'pposer què tes paroissiens ne se décidèrent pas du premier
~ùüp à reliâtir'co'twplètement' leu!' ég'lise, Les porles gé"rIiinées
du porche:tlatMal ', s-ont, , toujours d'J après 'M. ; Abgrall ,i 'datées
par' u 'ne inscri ption ' de HH8' qui · s'accorde pa r- fa i te'men t 'a vec
les dates citées plus hal1t. Près d'un siècle pIns tard; fal1side

XXXVIX

La Société des Amis de Iürjean envoie .à ,ses,pd.b.érsnt$ '!~rI
b IIMill de WI8 qui 1I0US ré\'èle le. fructuel1x . .trav:ail accorp, p,ll .
delluis un 8U pal' SOli Bureau. Des crédils oot él~ aG~o:?~s"
pe." l'É âl pour la restauration de /'immeubJel LÇl, SQ~le,Lé(,.;
pH ail! Irs, a reçu en dons ou acheté elle-mème , d~vel:S ~
, lets que de.: meubles, monnaies, statu_ es, ,faiencew
labJèBux ct dessills. Le président, M. le comte de ,.Guébria4lt, (.
a même eu l'heureuse pensée de déposer au châJeall les_ ..
81'Chtves de la seiglleurie de Kergournad.e ,c'p, qu,e. les

~her·,·
chénrs curieux de l'histoire locale pourrout désormais"
dépouillé'- à l'aise. Ainsi commencée, la constitutiof.l, du. "
mu~ée se continuera certainement da'ns les n1P.jlleur_ es. COJ)dJ·
tiO' IIS, d'aut.allt plus que, grâce à une série de conJére.nG6s. ,
de propagallde faites à Saint-Pol, Rosc.off .... Landernea, u, r,
Plouescat et Lesneven, 011 compte déjà plu's de H50 .. amls de ,

Kél"jean. Parmi les conférenciers, nous relevons Jes noms de .
Ie chanoine Abgl'all; toujours sur la brèche.quand. il s'agih

de-promouvoi" la gloire cie son cher Finistère, le comJllan-: ,·
da'flt Ct6'arec-, bien connu plH d'excellentes .. études SUI ,les,
questions maritimes, et notre sympa!hiq'ue confrèr~ . LQJJiS ,
Le Guennec, le plus actif et le plu~ savant remugU,r .
d'archives qu'ail jamais produit le MontrouLesis. Le texie de ~
la conJél'ence de M. ' Le Guennec sur l'histoire de. Kerjean.
occ~~e loute la seconde partie du bulletin pqur. le plus gr, and .
plaiSIr des lecteurs. .

Le Memento des sml'I'ces hagiogrol,hiquts de l'histoiTe de
/ll'etognc que' pubfie M. l'abbé Duine (Rennes, 1. Bahon.
R~ult, 19 '1~, .in· 8", 2H5 p.) est lrès commode et sera très
vraIment trop modeste. Il s'agit de plus que d'un memento ;

xxxx

nous y trouvons, pour reprendre les termes mêmes de l'avant­
propos, "un inventaire des saints bretons dont le souvenir
est conservé dans des documents autres que la simple
toponomastique" , avec " un dénombrement critique des
textes hagiographiques imprimés Glli fournissent des rensei ­ gnements sur l'histoire on profane ou religieuse de la
Bretagne". M. Duine ne nous offre c:lujollrd'hui que la
première partie :d'un ollvrc:lgA qlli en comporte quatre. Il y
étudie les primitifs et les fondc:ltAurs du va au XO siècles. en
comprenant Je mot" saint" dc:lns Iln spns très iarge. Pllisql1P
tout un chapitre concerne les principc:lux rois. chefs 011
seigneurs. mentionnés dans l'hagiographie bretonne depuis
J'émigration du ' v

siècle illsrrll'~ l'pxodA des corns sain ts
après 907. POllr J'histoire de la f:nrnouc:lille pt du Léon. on

conSllltera avpc intérêt !p.s pc:lges rpJativps il S. Gupnolé. pOllr
lc:l " vie' " duquel M. Dlline montre moins rle sévérité qUA
M . Lc:ltouche~ à S. Palll -AnréliAn et il Sf'S successeurs rJns
ou moins 3nthentiqups. tels 1111e S. GOlllven et S GOlleznou . .
il S. f:orentin dO: l t, lc:l 1 ,Üa. pn dénit dA' Dom Plc:line. n'est ,
évirlemment qUR dll xnr

sièclp. il S. AJor. S. A lc:lin. S. Mpn!)fl .
S. Gurthiern. S Herbot. S. Tvv. S Mploir. S. Rrnc:ln. S Tan ­ guv. 8 V01HHIV et . . à J'infortuné roi Grallon. M. Duine.
rrlle ne troubJe c:lllClln pc:lrti-pris. ' se tient ~ égale distance. R t
de l'esprit de démolition et de la crédu lité~-avPllg l e. mc:lis
l'annlicc:ltiofl stricte de Jc:I honnR mélhorlp historiqfle le
conduit . (fans l'état ~actlleJ de nos connc:lissances. il des
conclùsions . qui ne nlaironr-pas -à "~tOlit ~Je ' monde . ' Quel

trégorrois du Finistère lira sc:lns frémir que " la 1 '11([.
1Jt1('lnri est une fable . tissée rie folklore Rt. de pselHlo-géné

logies celtiqu~s dans le gOlÎt" des romans' hagiographiques du
XTe et. du xne siècJes ""! " Mais enfin qu'est-cp. clone " rleman­
clPf'8 -t-on," cette bonnr méthode historique"? NOliS

répondrons: c'est. J'art. des comparaisons . opportunes. pra-

tiqué avec un pel] de patience et beaucoup lie bon sens .

H. WAQUET.

XXXXI

NÉOROLOGIE

M. Adolphe A LL 1 ER
Si nous avons à nous réjouir de voir le recrutement de
notre Société Archéologique se maintenir et progresser,
d'autre part la mort. viel.ll y fa!l'~ des vides,que ~OtlS déplo­
l'ons; dépuis nol.re réunJOn?e }ulliet elle a,f~appe un de nos
vénérés cOllfrères qui nom· etaIt cher et precieux entre tous.
M. Adol phr. Allier. professeur en l'etraite, officier
d'Académie, trésorier de la Société Archéologique du Finis-
1ère, clécédé le 8 août IHI8, à l'âge de 84: ans.
Ayant qlle j'eussp- l'avant.age de le connaître el. de savoir
son /lom. il m'illtriguait fort. ce beau vieillard à la stature
élevée et droite, à la figure placide et illtelligenJe. que je
rellconlrais fréquemment au magasin de l'imprimerie­
librairie Leprillce. Je soupçonnais bien qu'il devait s'occuper
de publicité', de questions de presse, littérature ou chroniQue
locale: mais je croyais indiscret de questionner sur ce point,
el ce n'est qu'en H)O~, lorsqu'il fut présenté comme candidat
à notl'e Société pal' 1\DJ. Le Maigre et l'abbé Favé à la séance
dll 27 aVl'il. el surtout lorsqu'il fut élu comme trésorier en
"emplacemellt de M. Le Maigre. démissionnaire, que ce

personnage lin peu mystérieux devint pOlir moi une entité
connue et un confrère familier.
JI a fallu cependant. que sa mort survînt 14 ans plus tard
p01l1' que je plisse le connaître plus à fond et apprelldre bien
des détails intimes de sa carrière, car, s'il était bon et
~er~'ia~le, il éta.it. au m~me poiut. discret 'et modestp, toujours
elolgne de se faIre valOIr, trop dIscret même et trop modeste,
parce que des nombreux articles, des études notes chl'oni-
ne?,!Jge de, s,lgner; presque rien n'est demeuré, cependa n t
ql1 II .eût ete souhaitable de les vOir conservés, réunis en
recueIls, ou du·tnoins davantage signalés à l'attention en les

XXXXII
sachant émanés d'une plume absolument honnête et loyale;
toute dévouée aux intérêts du pays
Mais je m'égare et je m'attarde.
Cet homme si calme et si pondéré était un enfant de la
Provence, et l'on ne trouvait en lui ,aucun des caractères

des bouillants méridionaux. Né à Nîmes en 1831, dans
l, a ville des Arênes et de la Maison . Carrée, il dût

se ressentir ' de cette illfluencè de la vieille .civilisation
romaine; ayant fait son entrée dans l'enseignement à
Marseille en 1859, l'a nuée même où Mistral dédiait à LamaI'
tine son poëme de Mireille, il est" à croirA que SOIl âmf' a été
bercée par _ ce renou veau de la littérature provençale et par
la :ll1fclflHestation cie tout ce , qu'il y a cie riche et de noble
da-IlS ·Ie génie et les traditions de ce peuple.
Arrivé chez nous en 1862, il a peut-être manifesté dans son
entourage , intime ces impressions patriotiques. mais da'ns les
années pl- us récentes où nous ' l'avons connu il sembla: P,
être ~evenu absolument bretoll,: Ces émotions de jeunesse ont
p~"icep,endant être lIn~ facteur , dans l'évolotion qni · dût se'
pl'odu.i-re en ' Iui lorsqu 'il fut transplanté sur notre sol. ·et ·
peuvent nous' expliquer:certa,illes ,déterminaliolls gélléreuses
et déNo uées qui ·s'égrènent da'ils sa longue carrière,
S0n. premier séjour à Quimper né fut qu'une apparition,
car dès l'année '18();) nous' le trouvons professeur au 'collège
de Morlaix. Là il se trouve en cOlltact avec des intellectuels
et 'des littérateurs dont le commerce a dû lui sourire parce
qu-'l i, ls étaient comme lui à la poursuite d'un idéal: Prosper
Proux, le chansonnier breton, - Luzel, le chercheur de
vieHles ,poésies, de vie ill es légendes et de vieilles traditions,
-- - Guillaume Lejean, l'explorateur intrépide . parti ' â la

recherche ,des, sources du Nil, et qui faUlit devenir roi
d'Abyssinie . Comme eux .il foul'l1it aux .journaux du pays
et aux revues de nombreux articles d'hist'Oire, de liu.érature .

At de folklore.
Lors de l'in vasion du choléra en ' 1866,1867 il se dévoue,'
au,soin· des malades, et la médaille d'argen- l des épidémies
vient reconnaître et consacrer son abnégation et-son ·amour
de.s souffrants; , '

XXXXIII

SOR âme méridionale ou sorl' cœur de brelan qUI IUld~ole\le
devoir? II s'engage dans ' les francs-tireurs de 'MOL!laIX" se
bat avec eux et publie leurs beaux faits d'armes,l' partIcu­
lièrement au combat de l'Hay.
Au retour de I~ guerre, il cumule avec s:s f~nctions ~e
rofesseur l'emplOI de conservatel~r d~ la blbllOth~que muOl-
Clp , d' d 1 1 .
s~ion pour les recherches et entrepren re a cont nuatIon
Daumesnil.
En 1882, il retourne au collége de Quimper, et ils sont
encore nombreux les anciens élèves qui . ont gardé mémoire
de son enseignement. Nous trouvons dans la collection du
journal « Le Finistère j) 4 août 1883, le texte d'un discours
remarquabie par son souffle patriotique qu'il prononça à la
distribu Lion des prix. 1
Impossible pour nous de délailler tout ce que l'on doit à
son activité et à son zèle pendant les longues années qu'il a
passées dans notre ville. En '1895, la Société d'Encourage­
ment au Bien lui décernait sa médaille d'Or. Dans les
dernieas temps, nous le voyons se consacrer aux œuvres de
t'elévement socia 1 et particulièrpmell t à celle de l'a Il tialcoolisme ;
il écrit deux belles notices sur l'œuvre de M. Alexandre
ssé, fondateur des Orphelinats de. Bourg-les-Bourgs et de
Kerbernès et sur la belle entreprise humanitaire de M. de
Thézac, dans ses établissements de t'Abri du Marin.
A la séance du 25 mai 19'1 ' de notre Société, M. Allier lut
une note très émue retraçant la carrière militaire du
Lieutenant-Colonel de Mailleray (KerguifIinan-Furic), mort
au champ d'honneur à la bataille de Verdun, 29 mars ' 1916.
Mais ce n'est pas tant comme collaborateur à notre
Bulletin que comme Trésorier de notre Société que nous
devons louer et remercier ce cher et vénéré confrère. Dans
celte charge à la fois absorbante et délicate, il a montre un
tal~nt et ~n dévouement qui étaient la traduction de l'estime
qu Il avaIt pour. n~tre œuvre, et l'on ne pourra jamais lui
être assez reconnaIssant du zèle qu'il employait à la faire

xxxxrv

connaître et à lui gagner de nombreux adhérents. Ceux
d'entre nous qui ont eu la bonne fortl1he de le connaître
n'oublieront jamais l'agrémellt et le bon ton de ses relations,
l'élévation de son esprit et la délicatesse de son excellen't
cœur .

Chanoirie ABGRALL,

xxxxv

Séance du 31 Octobre 1 91 8

Présidenoe de M. là chanoine ABGRALL, président:

adopté sans observations. ." -. .
Onze nouveaux membres sont ad, mi.;; dans'la Société:
M. Des~na l'OUX, directeur de la poudrerie nationale

du Pont-ele-Buis, présenté par MM. Le Roux, ingénieur
en chef elu département, et le 'cha'noine A bgrall, ' ,­ M. le capitaine Lheure, de .la poudrerie nationale du
Pont-ele-Buis, pt'ésenté par 1\1 M. le colonel Roudi'ère
et Waquet, M, Louis Théry, avocat à Lille,
en résidence à Larmor en Plœmeur (Morbihan), '

présenté par MM. Bedo! et Chaussepied, Melle
Ém'R.rtl, professeur au Collège dès Jeunes filles ùe
Quimper, présentée par MM. Le Guyader f\t Bertot,
- M. Uuillaume Guéguen, de Quimper, présenté par
MM. le chanoine Abgrall et Nédélec, Melle Allie;',
de Quimper, présenté par Mme Georgette All"ier et
M. le colonel Houdière M. Vincent lnizan, maire
de Kernouès, présenté par M NI. le chanoine A bg rall
·et vVaquet, Mme Charles Rnclolec, de Quimper,
présentée par MM. Emmanuel de Lécluse et Ruer

elle '"
filles deCQuimper, présentée par ·M~1. Bertot et

XXXXVI

Le Guyader, 0 Mme 'Troalen, née Rocuët, de Quimper ,..
présentée par MM. Rocuët et le colonel Raudiére, .

M. l'abbé H. Calvez) vicai~e à St-Louis de Brest

prÉ.senté par MM. le -chanojne .4bgrall et l'abbé·
Pondaven. -

Au moment où la paix libératrice . s'annonce,
prochaine, cette longue liste doit êt.re regardée comme-

l'heureux présage d'une ère de trayail fécond et varié.

Malheureusement M. le Prpsident a le regret de porter'
à la connaissance de la Soçiété la perte d'un de ses-

membres fondateurs, M. Soudry, avoué ' à Quimper.
C'est le second que la mort aura emporté cette année.
Le premier était M. Prosper Hémon. Félicitons nous
que les rares survivants du groupe des fondateurs..
conservent toujours une santé vigoureuse qui leur­ promet de longues années encore. Ils sont là, témoins.

fidèles des premiers efforts 'et des premiers . succès" 0

pour entretenir da.ns la Soci~té peu' à peu renouvelée
l'ardeur et les joyeux espoirs des temps héroïques.

L'ordre du jour de la séance n'annonçait aucune-
communication déterminée. Diverses remarques faites
paI: - M. Waquet relativement. à l'intérêt que présente­ pour nous la publicati~n des Archives de la Gironde
dQnnent lieu à un échange de vues sur l'avenir commer-·
cial et maritime de Quimper, échange de vues auqud
participent principalement MM. Rocuët, Vinèent-

et Rertat.

M. Bertot soumet à la Société, un numéro récent-
du Finistère reproduisant le projet de monument que

M. Chaussepied a conçu pour être élevé sur le mont

St-Michel de Brasparts à la mémoire des soldats bretons .

XXXXVII
morts pour la patrie. M. Chaussepied a tiré habilement .
parti des conditions physiqup-s que lui offrait la mon­
tagne. Son projet pouna être critiqué, comme c'est
le cas pour tous les projets d'architecte ; du moins
Chaus.~epied a eu le nlérite incontestable de viser'
faire une œuvre personnelle. On lui a reproché de .
pas voulu s'en tenir au style gothique que la
t .' Waquet et M. Be'dot . font
peut achever avee goût, à condition ·
un monument du moyen âge (les
e &Int-Corentin en fournissent une preuve),
nef8il pas plus du gothique aujourd'hui qu'on
fm-ait du Montaigne ou du Bossuet.
[Je Sec1'étail'e,
H. WAQUET.
Publications reçues :
Le Président,
Chanoine ABGRALL .

nnales de Bretagrw, li \Til 1918. .
'chives hi~lo1"ique8 du dJpartement de la Gi­

ronde, t. LI, 1917.
hque de la Drôme. juillet 1918.
Le Finistère, juillet 1918.

XXXXVIII
, NÉCROLOGIE

Monsieur J. SOUDRV
Le 29 octoore, s'éteignait dans sa nS

année M. Jules

Soudrv, ancien avoué, membre fondateur de notre SocIété.

Ils sont désormais peu nombreux ces confrères des premiers

jours; en nous comptant bien nous nous trouvons réduits au
chiffre de cinq. En s'inscrivant dans la Société Archéologique
dès sa création, M. Soudry lui donnait un témoignage
d'estime et d'encouragement, et c'est là un appui moral
qui est très précieux de la part de personnalités marquantes.
Mes relations avec ce parfait honnête homme datent d'en-

viron quarante ans, et j'ai pu toujours apprécier la cor-
dialité de son caractère, comme aussi sa grande loyauté
dans ses affaires professionnelles .

A ses obsèques, M. le Colonel Roudière a salué en lui
l'ancien combattant de 1870 et son prédécesseur comme
Président de la Société Quimpéroise des Vétérans. Nous
offrons nos condoléances à son fils M. J. Soudry, ainsi qu'à
Monsieur et Madame Massabiau.
Chanoine ABGRALL,

Séance au 28 Novembre 1 913

adopté sans ohscl'\'ations.
M~I. Bonrlucllc ct De1JN>lle présGntent et font
recevoir dans la Société 1\1. 10 IF Lucas, cle Concar-

neau.
M. le Pl'ésident rend un hommage ému à.la
mémoire ùe ;\11110 Le Roux, née Marguerite Coste, qui,
llia suite d'une longue et affreuse maladie, héroïque­
ment supportée, s'est éteinte le t 7 novei11bre. Parnli
ceux ùe nos confrères qui peuvent assister aux
séances, il n 'était personne qui ne connùt 1pno Le
Rou~\:, toujours si assidue, si attentive, et ne veuille
s'unir de tout cœur à M. le Président pour offrir à
M. Le ROllX, le très sympnthiclue ingénieur en chef
üu Département, l'expression de leurs cO llc.luIôa ll ces

attristOOs . C'e8t un nol~Ie esprit qui n ous (lui tte. "' ..
La famille de notre ancJen trésori8['o ;.\L Agie:r '::l/~, ,., ' c ~>~~
rem is i.t M, le Président bOut. ' ètre Y'eXl)Q~ée(Ùnl," ' lt)'-:.::-s;~T/c~:.·
'L ,. ,'. " . '_ ,_,:{. oL.,. \.. t .......

\'()'yageu l' morlai sien Guillaumo f...ejcan) d t1ch~\"6c '
par M. A llier, de la mappem ond e do F l'a ,\la UJ'O
i 1 1 - (\ 1 /. ""0" 1 t l' ' . 1 . .
"jdJ~ l' J, (on o 1'1 g ll1 a , pOll1t a fresquo. se V(lit

a u monastèr e de San Michele ù Murano près de

V,enise. Cette mappemonde a le mérite de résumer
les connai '3sances géographiques cl u
les voyages de Christophe Colomb

XVii siècle avant "'.' .

et de Vasco de .~. " .

Gama. Il existe des photographies de ce précieux . :;~""

document,' mai~ la car~e cleo 'M. Allier leur , doit , être,·· .. :. .;, .

, pl'efB ree pour son' exactitude scrup-uleuse . Allssi ~h·ande).~·~·

que l'original (2
Il1

IJl
) , . elle est coloriée comme: lui"ef T-, .....
en reproduit toutes les légendes. Envoyée à l'expo-

sition univ(Tselle des sciences géographiques organisée,
aux Tuileries en 18ï5, elle y fut justement remarquée
et fit le sujet cl ' ui1 intéressant article cl0 1\1. Ludovic
D1'éL]Je yron, dans le XIX

Siècle (25 août 1875).
Depuis cette da te, il ne semble avoir été l'ait aucune
autre copie de la l11Gppemqnde vénitienne.

Après la lecture dGS m émoires inserits à l'ordre du

jour, la séance est levée vers quatre heures.
Le Serrétaire,
IL \VAQUET.
PlllJlications l'eeues :

Le Président,

Chanoine ABGHALL.

Bulletin archéolo[jiCjHe (lu Comitô des T"avaux
h is toriques, HH7. . j:

. ' nidlelir( ··phiL9~ogi'(râ,c.(,·el ,hisloriiJï)f{ :, du (:Oi)lité~;;._·:-):~?J·

. '~'. ". :. ~ i,.',.; '.:!; "", ... -.'.' .~'t"~ -2...~
cles Travaux historiqu es fn~qu'à 171:), 1917. . , . ; .
Dullelin, de L'Acaclé? /ïLe clclphinaIe, ~)c série, .
tome ge, '1014-19l7. "

lhdlelln de la Sociélé archéologique de Tarn-

et-Garonne, H)17.

Bulletin de la Société d'A l'chéologie et de Statis-

tique de la Drô'me .. janvier-avril 1918.
Bu lletins de la Société d' Études scientifiques
d'Angel's, 1914-1817 . .

. Ca!vez .. (abbu IIeFvè.), .Un.e lJi8i~e li .l'église. SainJ-: ,:: .. _._:.",;~ .

Loui: s, d9 I~l'est, Brest " .··."presso··: hbôral~ ; .t~. t~" l)?,ti(. .c~i~t~~l~

. 1 8 3 e:: .' . ' .'.- ". ..J' ;. "-' ".' ;', ~~ .' ...... -." .
ln.' . , J I) .. ~ . :-.,... .. '; : .. ',' ..... " ,,: .. '~., .;~~ .. , .. ~>~:.:~ .... ~. ~~:~: ~ç:~:.:.~'

NIém,oires de. l'Acaclérnie de Nîmes, 1916 et 1917 .
Nlémoires cle ln Société d'Agriculture, Sciences
et Arts d'Angers, 10'17. ..

. Revue de Saintonge el d'Aunis, avril ct juillet
1918.
Revue des Traditions pormlaires, janvier-juin
1918.
, . Smilhsonian Institution, publ. 2~66-24 70,

Société ùes Antiqunil'cs de l'Ouest, 3

et/le trim .
de '1917. 1

de 19l8.

.-.- -.- .~ .. - . " - '" - ~~- --~ -'-, - . ".'-' .. , _, '. ", .. l '> _ . . . ":J- ' . -. " _ . " .... - _ ...... _J_

o. _ " ~'\, " . _; _ ', ., ' , :;. _ ~,;. ,. "-l.' ~ "": ". ~_ "," C· -, . ';'. ~ ",,,,_ ..... _ , - ._~ " ......
· .". _ ...-." ,_. ~ _ _ "'"' ..... 1" '''-- ~ ~ oI-.~" ". "",_~._

'~','~ " L.'Eglise Saint-Louis , de

Brest

M. l'abbé Hervé Cul vez a récemment composé un pet'it

guide, (i) surtout descript.if, fille bien des visiteurs de
l'église Saint-Lquis de Brest sc féliciteront d'a'voir en mains
" pour npprécier à .leur mérite à la fois l'architecture et le,
mobilier de cet (ldifice. Il n'est peut-être ras li è.., exact, â
tout prendre, de dire qu'il soit « de style Louis XlV»)';
construit avec une lenteur désespérante, il présente en

effet de nombreuses parties de diverses époques, depui~
1688 jusqu'à 1856, et même ~ 880. Quoique le « Grand Roi-))
ne soit mort qu'en 1715, le vrai style Louis XIV commen·
ç ,ait à passer de mode quand, en 1688, l'architecte Gal;angeau,
un tout jeùne homme alors, se mit au travail. A la majesté,
froide certes, -mais grave et faite d'ordre dans la g!'andenr,

allait bientôt, et déjà on le sentaiL succéder la grâce

aimable, un peu mièvre , où devait tant se complaire ra
f!'ivolité d'un sir~cle extl'ômcJl1 ent intelligent, mai5 super-

ficiel. En 1/9

1, Jear~ 'Bon-Saint-André fit trallsform e!' laper

en hôpitéll. Des profan at en l's plus h .lrdi s se sf'l' uicnl ' avisés -

,\ ' ', qu:il y avait ,là'un4 ,ma g nifiq ue salle Je _ t. llt~y t l· (~. A ' to u 'c.,l, c :",\r'·, :'

"',.'" moin s S aint.-Louis de Br8stest nn fort '}~1i salo n:' Les g'cns ~-i. " ·,' .. ~.

qui l'ollt bijti ne s~l\~[lient g\!r re fair e autl'e chose , ~Ia is .'~'

comme ils y réussissaiellt 1 Il faut doue yisi t. ... .: l' Saint-LOUIS

(1) ['lle visite ci l "U1ise .\ain i-L lJ u is de ]Ire,,/, 1'1'",,:,(' l il)(' l'; ti( · dit Finist ère,
BrcsL -i 0, 1 t-:, 3J p _

LUI

de Brest et, désormais. il sera bon, à cet effet, de s'êtr'e

procuré la brochure de M. Calvez.

Mais pourquoi M. Calvel, n'a-t-il pas insisté davantage
sUr ' l'histoire même du monument? Il y avait pourtant
~ , beaucoup à di~e , sur, c~ suj et, C'est l,a n, s .. l,e :qlJariiHr}\~rafe} ,,~,':;.,;_i~f
i,:~' ',",' q ne' ,: (ra près l ~ 'pré~iù ' p.ro j e t \ d, e.vü it B:é~~vê,Ï\la ~ :;9~o~ ~elJ ,~~:',iT:f~~k~,'
of ' ~.'. \ f . - '" . __ .~ .' .'.,',. : .' _-,,(_,. JJ ,._ . .... ~
':" , ': ég li s;e~ pa rO,issiale. : V Cl uoa Tl ' lùi ~ mâ me ':~e:n ,'ri va i t: 'dés i gri-é:·-': :F }'Y

, l'èm'placern'8nt. ot les ' maçonneries ' atteiO'naient déjà à la

hauleur' de 7 à 8 pieds lOI'squo les Jésuites, chargés depuis ,
lGR5 de la direction du S6minail'e cie lamul'ine; réussirent .
: à faire abandonner les tl'llvaux' et tl'ansporter 'los maléi'iaux

sur \lll tOl'rninyoisin de lem' étalJlissement.. Leur idé'e de
Jel'l'ièl'O la têtu était ùe meltl'e la main sur l'église; ils la
l'éalis è 1'81lt binlltôL Le 25 juill 1GSR, m()ills de quatre mois

:aprè5 la pose de , la pl'emièl'e pierre. l'évêque de Léon,
cédallt aux instances de la conr, pl'ollollça l'uniol\ de la
cure de Brest HU s6minaire. Ni les paroissiens ui le clel'gé
Jl'accetJt{~I'Cj lt de bon gré cet état de choses, qui devint

la oause (L\pres et fl'équ O lltS cOllflits, L'évêque Jean-Louis
d e La Boul'donnaye, qui avait snccéJé en 170t à Pi erre

l"ebollx de La B-rosso, soutint ses prêtres, mais crut, tout en

réseI'\'atlt les droits dncuré, devoir, pal' crainte de scan

dales, autoriser les Jésuites à prêcher, confesser, célébrer
la meSSA à Saillt-Louis.

Celle décision du 15 mai 1 ï03 ne fit qu'exc:iter les esprits:
le 1

jUill suivant, il fallut [lUX Jés~ites la protection de ,:

t.re Il te sû Ida ts, en a l'm os p où r 'pé n é t i'e'r." da n~:l e; S~~l,ct ua irü.i~','·' :",~)!:~?

o ll : (;(i, m pro Il dT a riin1"0s i t~ \!joJ~llté : ,q li 'uüe~ tèl! e,'O!ls-t1!h1 ti(}ii~!:~::~, ~;~,t.f~'-
-. ... --.'. -; - 1 ',. .-' . " _-1' - ,,' " .~ . or.- _'~_,,-f..._I'" ~.,.,.
. '";"; :. '0' '7:._ :.' _ '"; . .f .1:"" " - , ~ : '" :,_ ... __ '~: ',- " .~ ,,!,"'.' '-,,:.'; ,., . " .. . ., ' ...... ~ ....
, (~unqLléràrrte devél.it"inspir~Ù' iJti' ëlf'l'gé .~1culicr et à la masse ~1;'-
des fidèie'; contre la cé~ lèbrc Compagriie, Elle se fit jour
libl'cment soixante ans plus tD rd , é1U moment de la publi-
cation du fameux compte-rend a de La Chal otais, et entratna
pêlI'fois d'illcontestables illjustices. 2\1. Léon Dubreuil a
raconté, d'après la procédure conservée aux Archives du

LIV

Finistère, .le singulier procés criminel intenté en 17G2 au ' . .. ... .
frèl'e d'Ambrin « accusé de fausses doctrines et pl'édications :~

. séditieuses et scandaleuses ». Un jour qu'il prêchait à Brest :.' .
dans la .chaire de Saint-Louis, le frèl'e D'1mbrin, doué sans .': .':.,.

. doute d'un naturel fougueux , s'était laissé entralner , dans ',.' '. '-
'. " -:-. . ;., uil é1a n· d' éloq uence, .à: : n}enaccr de · la ven D'ea Dee : d i vJn:~"c~:;::7 .. . .. ,;
-./ .,;" .. :··r_~·' ..' ":: .. " ::;., "'." .,''':.:" .~' .:... . .,."- '. . . t? .. _ .. '. 'A~\;;_ ... ;~,.. . f.
;r/·t'·: ··· ù ceûx ,qüi per~é~c~t~.i~t·.,êe:ux , qlli · s'uiverit Jés~ls :)) , . lA 'LbSJ{'·:>: .~

, :' lisme impitoyable des' juges royaux le -" conêlamna :-'fï m;ort:- ·:" :'~ . .

Heureusemt'nt pour le frère Dambrin, qui n'avait pas attendu '-
la sentence, l'exécutior, l ,n'outliou qu'en effigie . .
_ Tou,s ces événements ont ét.é racontés en détail dans la .

série d'articles que 1'1. Dubreuil publie depuis le 15 mai '
1918 dans la Pensee hretonne sous les titres de La Bretagne

et Les Jésuites et A l'tes J csuiticœ Nous préfél'ons lepl'emier

titre: ]e second sonne G omme u!ï .appel de bataille, Or,-si
M. Dubreuil n'a ime pas les Jé$uites, cette hostil'i-té lui fiit
1'81'ement manquer,. daus le réc it même des faits, à c-ette
impartialité qui est suivant la be]]e ex-pression de Fustel de'
Coulallges (( la ' chasteté cie l'hlstoir~ )l . Nous ne doùtons
pas que M. Dubreuil ·ne désire derneurer avant tout un

véritable hi$torien, un historien (( chaste »,

IL \V AOllET .

.J' ;" '.' '-, ...... '" " ~ . . .;,' . " ~_ "1,_ '.: .,; ' . '':.0.--- - ,-

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NÉCROLOGIE

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'· 'R 0 U x -...... - ... -;- ."". .' . '1,..00;: .. ~ --: -'.: ~ t S .~ ~;;~ _.:-:;"f; ~-~~

0"-':" .. " " >', L ...... .,. .. J,

.' ,~OllS connaissions tous celte figure sympalhiqup" ouverte

r l arenanle, Cjlli \'enait jeter Ull rayon de joie e~ de sérénité
, dans nos réunions pérrfois lin peu austères, Dans If'S prelniers

:' niôis qui suivirelll son al'ri\'ée à Quilnper, .M~l(jame Le noux,
' curieuse de tout ce qui fait la parure naturelle et artistique
:de nOl!'c pays, demanda à s'inscrire SUl' ln liste de ' notre

' Société, à la date du 27 llo\'ernbl'e I~H3, et certes elle fut

'Jldè le cl assisler à nos réunions et à Ioules !l OS manifestatiolls,
,dé~ireuse de sc péllétrer autant q'ue possible du vieil ' esprit
bréton, de nos coutumes et de IIOS proQLlctiollS d'art léguées

, pa r les âges anciens. '
Elle y étai t, cl u res te, bien prépn 1'0e.' Son i Il trlligpnce , et.
ses facultés richement cultivées étaient meublées Je con nais­
sances vas\,es el. diverses. Pcu de temps avant de venir ell

Brr:tagne, elle avait clIectué a\'ec son mari un beau \'oyagr,
Cil Egypte, "oynge qu'ils a\Uielll (,tllclié il l'aVtlllCe pendant
dix ailS, et qui fut pOUl' t~ llX une na}e juuissancr, scï'e lltilique.
Belle lJature, cœur d0voué, ~LldClme Le nOLlX, Lout ell

: ù l!J S f(' Il élll t des l:' Cl' ~ e l' cl (~S h: ln li 0 m; no Il 1 !J r e LI ~ es' , fi li i S~lJ \1" , " .,

'"., r tl rf u) S ~1iJ è ' g~ li ~ eL U Il e sç h~ \' a 'g~ ,',s'e t:p n le n, lali t do C , , 1 a.ÎQ. if.df; ~ ,~j,'.;~,~~
; T - -; _ ~ fJ-'J ' . ".' - _ .; -... .. _ ... ~" ". ~ .-;. :. _M~.\ -
, , ', l' IlJ tèi: te 1I1',: n lll Jj,l la1-, :créciif " il u loüi; :f.(t-\~ r.fe:;;'tJ':J Ic {; '~'ttnû èrsphd n ;~ 'Ür:,~ ;"t§~&
~ ~Î1 J pa Lili e, ct· J If e r: !. i 0 li eL d' e ~~ l;, rn e. ; :'~I
Dt "s les pïefJli el's L emps cie la guerre, ' sa bonté et SO ll
dévou ernCllL la portèrent à se rendre utile autant qu e possible

aux IflJS01'esqlll en èlal (~nt !Cl SUIte, et ses SOlllS sc pOl'lerellt
de préférence li l'c eune du j)C1IjW! { du P,isullltier: su ul Dger

LVI

ces souffrances ignorées, adoucir les privations, calmer ht ~'~ , : - -"
- _ JI: _~ Jo,..

faim de nos soldats captifs, employer toute son activité à la, ~~:;>'t V ~.

partie matérielle la plus pénible et la plus fatiganle de c~~ .. - I

labeur, ce fut son souci de tous les jours; mais nous savon~_ "

aussi que ce fut son chaWP de b?taille, vrai cbamp d'hon- ~~:' :-

' neur qo'eIJé ,' ne quitta que" quand ses, torcesla' ,tl: .ahiranl. .'
" , PendaDisix . l~ois .;,:~elh~ ? eilduré des ~oufIrances'- i :ndicibïêb}

, ,', qUI ont l e 'naillé -nuit el jour son corps délicat' ;' sans qù'ùne'-

plainte amère ait jamais troub lé la sérénité de sa bell e âme.

Long martyre pour ell e et pour son mari , qui lui prodiguait

ses soins eL voyait peu à peu venir le momcllt inexorab le de
l'issue fa laie. ..

Les funérai ll es de Madame Le Roux oot élé cOl1lmetl'iom-
phales 'et ont montré quel étaill'a scendant de celte admirable
nature sur tous ceux qui l'avaient approchée. '
Nous garderons de sa mémoire un souvenir ém u, et 110U8
olIl'ons à son mari, nolre si estimé confrère, Ingénieur en
chef cl u Déparlemen t, nos respectueuses el corel ia les co ndo­ léances, et aussi à son père et à sa mère dans leur profollde
douleur.

J.-M. ABGR AL L.

LVII

Séance
. L résidant

la C
lernière séance est' lu
Le procès - verbal de

observations.
comme Membres de la Société:
bbé Henl'i Pé)'ennes, professeurau Séminaire,
rdelet, à Quimper, présenté par M. le Supérieur
émil1aire ct. M. le Chanoine Peyron;
. Louis lIuiban, J 6, rue des Gentilshommes,
li Quimper, présenté par 1\1 M. du Feigna de K er­
anf01'el et FI'. Le Guyacler.
M. le Président fait savoir que la Société est
invitée au Cong l'ès Français de la Syrie, qui se
tiendra à :\larscille les 3, 4 et ' 5 .Janvier 1919, sous
auspices de la Chambre de Commerce de Mar­
Ile, dont les relations avec la Syrie remontent au
Ile cleo L'objet de ce Congrès est, au moment
ou va se ('onclure la Paix, d'attirer l'attention sur ce
pays, où la France a immobilisé de très importants
capitaux dans les ports, les chemins de fer, l'industrie
de la soie, etc.; où, gràce au dévouement de nos

religieux et de nos religieuses, plus de 40',0'0'0' enfànts

fréquentaient les écoles où on apprenait le français.
La Sociétf3 d'Archéologie, tout en regrettant de ne
pouvoir assister , à cette intéresE,ante Réunion, lui,
en\'oie l'expression de sa sympathie et forme -nes

vœux pour son succès.
L'Ecole d'A nthJ'opologie de lJaris, qui fut fondée
pal' Broca, Bertillon père, Hovelacque, prend l'initia-

LViIi

tive de fonder un Institut International A nthropo­
logique, dont les Allemands seraient exclus, et qui
aurait pour but de se libérer de la science allemande
et de ses procédés néfastes. ' -
M. le Président fait remarquer à ce sujet les four­
beries et la mauvaise foi des savants allemands sur
le terrain. anthropologique. Toutes les fois que des

mensurations de crânes contrariaien t la thèse qui fait

. de l'Allemagne le pays de la perfection physique
et morale, on n'hésitait pas à les falsifier impu-

clemment.

La Société émet un vœu favorable à la création

projetée.
M. Jean Bertot donne lecture d'une lettre . de
M. Antonin Lugnier, secrétaire-général de la Société
littéraire et lyrique Le Caveau, Société fon~ée en 1727,
et dont M. J. Bertot est actuellement le Président
à Paris. M. Lugnier, en fouillant les archives du

Caveau, a découvert, qu ~en 1809, une filiale du Caveau
fut fondée à Quimper, sous le titre de : Société Epi­
curienne de Quimper. M. Louis Mareschal en fut

nommé Présid~nt à vie. Une. poésie de M. A. Derrien,
Membre de cette Société, fut même . publiée dans le

Recueil du Caveau de Paris en 1810.
Il est donné lecture d'une Note très 'intéressante sur
quelques bornes routières du temps du duc d'Ai­
guillon, par M. Sa-vina.
M. Le Guyader communique la photographie d'une
plaque de cheminéé en fonte dont il a fait l'acquisition;
elle provient d'une maison de Quimper et représente

l'Aigle à deux t, êtes, surmonté€} de la couronne impé-

LIX

accostée de deux Colonnes d'Hercule, avec les

de Castille et de Léon. Elle porte la date
fait l'interprête des Membres de
ter à. son Président leurs vœux
née et l'expression de leur respec-
ne Algrall remercie ses collègues et fait
le compte-rendu des travaux do la Société en 1918.
Il salue les cinq Membres qui sont morts pour la
France au cours de la guerre et ceux qui, à des titres .
divers, ont rempli le devoir patriotique, soit en étarit
blessés, soit en se consacrant à des œuvres de guerre.
Le Bureau sortant est ensuite réélu par acclamation .

La séance est levée à quatre heures.
[Je Secrétaire, . Le Président,
Jean BERTOT . Chanoine ABGRALL .

Publications reçues :
Rulletin et Mémoires de la Société ATchéologique
d'Ille-et- Vilaine, tome XLVI (1 re partie).
Revue de Saintonge et d'Aunis, XXXVIIIe volume

livraison. . '
Annales de Bretagne, de la Faculté des Lettres
de Rennes, tome XXXVIII, nO 3, Octobre 1918.
(Washmgtop 19 J 8 . .. ,

A'N NEXE AU PRO CÈS-VE H BAL

Comme les années précédentes, M. le Chanoine Pottier,
Président 'de la Société Archéologique de Tarn-el-Garonne,

nous a adressé ses souhaits de nouyel An en une belle pièce
de vers latins, dans le style ,irgilien, où il excelle.
En mon nom personnel, et. au nom de la Société Archéolo­
gique, je lui ai fait pal~venir nos rernercienients èt nos vœux

de prospérité: ..

t t9

Nunquam tam dire cecinit campana pel' auras,

Ut mœstœ patriœ natorum funera fleret,

Et lacrymas lacrymis matrum misceret amanter,

tTxores pariter plangens sponsasque dolentes!
Nunc hilaris gemitum tristem raucumque relinquit,
Et sonitu festo solemniter ffithera pulsa t,
Quippe, favente Deo, nobis victoria risit,
Sanguineis eheu voluit sors ' stragibus empta,
Sed stellata rosis sacroque ornata triumpho 1
Ergo campanffi cantus adjunge superbos,

Et dic, cara soror g::wdens victoribus hymnum.
Dic t'tiam nobis antiquffi' fœdera pacis,
Nam tu perfecte scis majorum inclyta gesta,'
, Et sic arte ' tua doeta vetera ac nova necles.
.tElhereffi voci sociabis carmina plectri,
Et posthac patrium comitabit gloria nomen .
Hoc faustum, Dominit b 1 enedicat dextera, votum ;
Jam tibi felicem sine fletibus ominor allllum Il

La Société Archéologique de Tarn:et-Garonne, l\lontauban.

" Voici la traduction large: ..

Jamais les glas n'ont sonné si souvent.

LXI

pour pleurer les trépas des FrançHls,.
pour s'unir aux deuils des mères, . .
Et maintenant ce sont les joyeux cardIons
Qui viennent célébrer la victoire, .
Victoire achetée an pl'ix de tant de sacrIfices,
Mais victoit'e glorieuse et triom pha le.
Chantez la gloil'e de nos soldats victorieux.

Célébrez les bienfaits de la Paix dans les siècles passés,
Car nul mieux que vous ne connaît les exploits des ancêtres,
Nul ne saurait plus harmonieusement unir les temps anciens
[aux temps nouveaux.
A nos carillons aériens, associez vos poèmes et vos chant.s,
Célébrez la gloire et la grandeur dc la Patrie.
Que Dieu bénisse mes sou haits,
Qu'il "oils accorde une année heureuse, une année sans larmes!

Il convient que notre Bulletin signale l'apparition d'un ..

Li"re nouveau, ou plutôt la réédition d'une œuvre ancienne
elltièrement épuisée; c'est Breiz Izel, ou la Ga.lerie Hretonnc,
de Perrin de Rostrellen, beau volume in-4°, contenant '120
planches gravées sur cuivre et 48.1, pages de texte, donnant
les explications de ces planches, par Louis-Auguste Mareschal
et Alexandre Boüët, et comprenant en outre · des annotations
ou adaptations à notre époque actuelle par notre bon et sym­
pathique confrère Frédéric Le Guvader.

Dans la préface de la nouvelle édition, on verra ce qu'étai ent
Perrin et ses annotateurs. L'œuvre forme une suite de tableaux '

de la vie bretonne, prenant l'enfant à son berceau, le sujvant

LXII

dans ses premières années, son enfance, son adolescence et son
établissement comme chef de famille, ce qui permet de laire
un exposé des différents actes religieux et civils, fêtes, jeux,
travaux, joies et deuils. et de révéler en même temps les

caractères, les usages, les traditions, les cos tu mes, les mœurs,

les croyances et les superstitions, sans compter les qualités
et les défauts des multiples personnages mis en scène.
Et tout cela cependant ne s'applique qu'à un tout pelit coin
de la Basse-Bretagne, à la petite localité de Kerfeunleun,
située aux portes de Quimper, où Perrin, professeur de dessin

au Collège de cette ville, pouvait excursionner tous les jours,
fureter dans les hameaux et crayonner toutes'ces scènes qui
nous transmettent les souvenirs bien curieux d'une époque
séparée de la nôtre par un intervalle de cent ans . .
Nous devolls donc être reconnaissants à M. Jean Salaun,
notre biell méritant libraire quimpérois, d'avoir, au prix d'ad-

mirables sacrifices, réédité richement cette Œuvre précieuse
au point de vue breton, comme il · J'a fait, il y a di'x-sept ans,
pOlll' la Vie des Saints de la Hretagne A 'l'morique, par Albert
Le Grand. Achetez ce magnifique volume et vous passerpz
des heures délicieuses en compagnie de nos braves paysans
bretons du eommencement du XIXe siècle .

Chanoine ABGRALL .

Quimper (1564)
Provenant d'une vieilLe AJaison de

mesure Om62 en largeur et 0
111
47 de haut. '
Les reliefs en sont d'une exécution remarquable. .

En baut, la Couronne, non pas royale d'Espagne, malS
impériale, accostée des chiffres 15 et 64, formant la date

de HS64.
, En dessous de la Couronne, l'Aigle d'Autriche à deux têtes
éploie les ailes SUl' les écussons d'Espagne: Léon, Castille,
Aragon et Navarre.
Sur les côtés, se dressent les Colonnes d'Hercule, sur­
monlées d'une flamme. Ce sont, au propre, les armes de

Charles-Quint. Les monnaies de Charle_ s-Quint, quand il
,n'était que Roi de Castille et d'Aragon, avec sa mère Juana,
portaient les Colonnes d'Hercule plongeant dans les flots du
Détroit, et surmonlées d'une couronne royale, avec la devise
(( plus oultre D.
Plus lard, les monnaies espagnoles, et jusqu'à la fin du
X"1ll6 siècle, sous Charles JII el Charles IV, portent encore les
Colonnes d'Hercule, mais toutes simples, sans flamme et sans
couronne.
FR. LE GUYADER.

Il serait intéressant de former dans notre Musée une série
de ces plaques de cheminée, très curieuses par les sujets qui
y sont représentés. Comme premier numéro de cette collection

notre imprimeur quimpérois, 1\'1. Arsène de Kerangal, vient

de m'en céder une, d'assez petite dimension, reproduisant un
sujet de chas' se, probablement copié sur un dessin ou une '

LXIV

gravure: un cerf mort, suspendu à la branche d'un arbre,
deux chiens, l'un flairant l'animal, l'autre léchant le sang qui
coule de sa blessure.

Le même M. de Kerangal possède, au fond de l'âtre de sa
cuisine, une superbe plaque mesurant '1 mètre de longueur
sur Om60 de hauteur, du· plus beau style Louis XV, avec très

riches arabesques encadrant· une scène de vendange. .
Autre plaque iQtéressante' au numéro '10 de la' rue Verdelet,
ancien . hôt~l .de l'Abbéde Landévennec: belle Victoil'e drapée
et ailée, t.enant u. ne couronne cie laurier et brûlant des pai'Îums

dans une cassolette soutenue par un trépied de beau style.

Au b~z~r . CLÉMENT, . 32, place Saint-Corentin, on montre
également une btlile plaque armoriée, provenant d'ulle.· des

chèminées de cette vieille maison prébendale. D'autres exem- .

pJaites ont d~ être enmurés lorsque les nombl:eus~s a[jci~~nes
cheminées ont été transformées en fovers modernes . .

j.-M. ABGRALL~ '

Plaque de cheminèe en fonte de fer
provenant d'une vieille maison de Quimper (1564) .

Bulletin de la Société Archéologique du Finistère tome XLV, page LXIV

DU TOME XLV

PRE 1 RE PARTIE

Table des Procès-verbaux des délibérations et de la Chronique
de la Société archéologique du Finistère en 1918 .

Pages

LISTE GÉNÉRALE DES MEMBRES .............. 0 5 0
ECHANGE OU SERVICES GRATUITS ................ .
SÉANCE DU 31 JANVIER .......................... .

Les rues de Quimper, divers échanges de vues.
Nécrologie: M. le commandant A. MARTIN par le
Chanoine ABGRALL .............................. .

SÉANCE DU 28 FÉVRIER................ . . . . . . . . . . V
Vœu relatif à la conservation des antiquités locales.
Chronique: La famille de TRÉDERN. Les termes
bretons de l'Industrie LexLile.. . . . . ... . . . . . . . . . . . . VII
Annexe: Rapport de la commission de comptabilité. VIn

SÉANCE DU 21 MARS.............................. IX
, Excursion au manoir de KergoaL-al-Lez en Ergué-
Armel. Les « Kimminerezet ».

Nécrologie: M. Prosper HÉMON par F. G ........... . XI

SÉANCE DU 25 AVRIL...... ....................... XIII
Excursion au camp gaulois de ~ercaradec et à la
motte féodale de Slang-Rohan. .

Chronique: L'enseignement de la langue breLonne
par le qt~anoine A8GRALL ................. , .... " , XV

SÉANCE DU 30 MAI.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. .. XVII
Excursion à la chapelle de la Mère-de-Dieu et au

manoir ~e Coat-Bily . .
Nécrologie : M.M. LE BIGOT, DE CLOSMADEUC,
P. SÉBILLOT....................................... XIX
Annexe: A propos de Ty-Mam-Doué, pages oubliées,
par H. \\' AQUET et le chanoine ABGRALL.. . . . . . . . . . XX
~ÉANnE DU 27 JUIN ................. ; . ; . . . . . . . . . . . . XXV
Excursion au musée de l'évêché, à Bourlibou et
Prat-an-Roux.
Néèrologie .: Lucien LÉCUREUX par H. WAQUET. -

M. l'abbé SALAUN par J.-M. ABGRALL ........ ;... XXXIII
SÉANCE DU 25 JUILLET ......................... . XXXVII

Décès de M. DES COGNETS. La. Sociét.é des Amis
de Kerjean. . .
Chronique: L'église de Plougonven. Les Amis
de Kerjean. L'hagiographie bretonne, par
H. W AQUET ............................ , ....... , XXXVIII
Nécrologie: M. Adolphe ALLIER .. ; . ~ ............. .

SÉANCE DU 31ÜCTOBRE ........................ .

Echange de vues sur · le passé commercial et
maritime de Quimper.
Nécrologie : M. J. SOÙDRY par le chanoine
XLI

XLV
ABGRALL ............... " . " ......... ' " . . . . . . . . . . . . . . XLVIII

SÉANCE DU 28 NOVEMBRE................ . . . . . . . LI
Présentation de la copie faite par Guillaume LEJEAN
el M. A. ALLIER de la mappemonde de FRA MAURO
de Murano.
Chronique : l'église Saint-Louis de Brest par
H. WAQUÉT.~ .. ~.................................. LII

Nécrologie: Madame LE Roux, par J.-M. ABGRALL.. LV

SÉANCE DU 26 DÉCEMBRE. . . .. ................... LVII

Communications diverses:
Annexe: Breiz-Izel, réimpression de la Galerie bre­
tonne d'Olivier Perrin, pàr le chanoine ABGRALL.
Plaque de cheminée en fonte de fer provenant d'une
vieille maison de ' Quimper, (1564) par FR .
LE GUYADER eL le chanoine ABGRALL, ....... , ...

LXI
LXIII