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Bulletin SAF 1917


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Note VI sur une récente communication de M. le docteur Baudoin, relative à l’existence d’une glaciation néolithique dans le centre de la Bretagne

A. Devoir

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Société Archéologique du Finistère - SAF 1917 tome 44 - Pages 40 à 50

Sur une récente communication de M. Le docteur

Baudou.in, . rel! ative à « L'EXISTENCE D'UNE « GLACIA-
TION NÉOLITHIQUE DANS LE CENTRE DE LA BRETAGNE ».

(Bulletin de la Société :préhistorique française, octobre

1916).

M. le Dl' Baudouin me dédie en quelque sorte, puis-
qu'il cite mon nom comme üelui d'un contradicteur, une .
. communication sur « UNE GLACIATION NÉOLITHIQUE DANS
LE CENTRE DE LA BRETAGNE » insérée au Bulletin de la
Société préhistorique frança i.se .ct' octobre 1916 .
J',ai, paraît-il, repro, ché à son auteur , de citer des
faits qu'il ne peut justifier; Ina méthode de travail . est
tout autre ; un fait découlant d'une observation ou d'u­
ne dém'onstration solide existe, c'est une réalité scien-

ti~fique qui ne prête pas à négation. Mais il n'en est pas
de même des interprétations de ce fait, surtout quarid'
elles prennent la forme de simples affirmations ; j'en
al ,j· onné maints exemples.
Dans le cas présent il .s'agit de blocs « .couverts de
stries signalés en 1879 par M. Le Coz », ingénieur,

et d'un ,débris ~de hache « jadis polie, mais actuellen1ent
t.erne sur toutes ses faces, qui offre , cette 'particularité
r,emarquable qu'elle est sillonné· e· de pet:ltes strÎès dan~
. différents sens » (1).

Celte hache a été signalée en 1883 par le même M.
Le Coz (2), eoI'nme trouvée dans la commune de Lan-'

(1) Bulletin de la Société d'émtilation des Côtes-du­
Nord 1879.

(2) do 1883 (cités par le Bulletin de la, Société préhis'lv '
Tique française. .

gueux (Côtes-du-Nord), riveraine du fond de la Baie de
Saint-Brieué : c'est' aussi dans cette üommune que sont
situés les « blocs .couverts de stries » dont la position
ne fait l'objet d'aucune indication précise; il en est
de même pour les circonstances ' et li, eu . d'invention de
la hache. Tels soùt les. faits ; découverte de blocs striés

et d'un débris de hache sillonnée de petites stries : M .
. Le Coz interprète les stries des blocs comme gl,a.ciaires,

et quaUfieces blocs d' « erratiques» ; il donne des stries

de la hache une interprétation en rapport avec la pre-
mière : M. le docteur Baudouin s'associe à oette ma-

nière de voir et conclut de même que des stries « GLA­
ClAIRES ' » -sillonnant un objet de style néolithique, la
glaciation qui les a produites est egalement . néolithi-

qoo. .
L'énoncé de ees propositions peut se faire en quel- ·
ques lignes, leur discussion nécessite au contraire . de .
longs développements : j'en ferai l' objet ,d'une publi­
catjon spécjale, que je me borne à résumer ici .

I. Blocs striés. (a) L'erra tici té cl' un bloc est carac-

térisée, avant tout, . p, ar une différence entre sa compo-
sition pétrographique et celle du, terrain qui le sup-

porte (3) : aucun renseignement n'étant donné ni sur
la roche dont sont formés les blocs de Langueux ni sur

Ip,s assjses sous-jacentes (4), nous restons dans l'incer-'
titude ; M. Le Coz se contente: d'une , a· ffirmation, alors ' .
qu'il aurait, peut-être eu le moy.en de fournir une preu-

ve : r· emarquünstoutefojs avee M. Stanislas Meunier (5),

(3) E. Haug : Traité de Géologie· (1907) tome l chap.
XXVI. ' ,
(4). Ces ' assisl es, recouv.ertes par.tiellement de limon, ap­
p.artIennent à quatre formations au moins : voir carte géo­
logic[l1e au 1/80000

f, ellille de . St-Bri.euc travaux de 1893-
94 (M .. Ch. Barro.is). . ' .
(5) Géologie générale, pages 194 .et suivantes,

que des-matériaux lourds ont pu être transportés à de
grandes distances, même abstraction faite des . ébouLis
de pentes, par des agents mobiles 'Cl'utres que les gla-

· C I· ers. ,
(b) Quan.d ,~es blocs sont ainsi déplaoés par une cou­
lée .glaciaire, ils cheminent « sur son dos » (6) sans pé­
nétr-er dans les profondeurs de la coulée, et sont sim-

plement déposés par elle lors de sa fusion : aucun frot-
tement sur des surfaces dures ne se produisant pendant
ces diverses vicjssitudes, les blocs gardent leurs arêtes
vives et leurs aspérités premières, celles qu'ils avaient
au moment où la coulée les a entraînés.

, (c) Les stries, qu',elles appartiennent à des roches en
place ou à des cailloux « sont sujettes à s'effa, cer par
simple exposition à l'air (7): il en est forcément de .

même (le celles quj auraient pu exister sur des blocs
déplaüés par. un glacier.
Il résult-e de ces consldérat~ons que le striage d'un ou

de plùsieurs blocs ne leur confère aucunement ,l'erra- '
ticité : d'autres éléments d'appréciation sont nécessai-
res, dont il n'est pas fait mention dans les comptes
rendus précités. .
II. Condüions de formation d.es glaciers.· En rat ..
son de l'insuffisanc€ de la documentation, le, mieux est
.ct' examiner dans', quelles conditions . des glaciers au. ­ raient pu prendre naissance · en Bretagne et dans 'les

reglOns VOIsmes.

D'une f, açon générale il est nécessaire-, pour cette
naissance, que des condensateurs montagneux s'élèvent

à une altItude telle qu'ils puissent conserver un man-

(6) Falsan (( la Pé,riod· e g~aci.air'e » ; E. Ha:ug. Traité de .
. Géologie, etc. .
(7) A- de Lapparent, Traité de Géologie, etc .

te au de neiges persistantes (8), le voisinage de la mer
étant ,ct' ailleurs favorable à cette · conservation (9) .

. Or la limite inférieure d€s neiges persistantes se
tient actuellement à 3300 mètres d.ans les Alpes mari­
times (L =: 44 °) , à 1.360 m. dans le sud de la Norvège
(L 59°) et à 860 m. en Islande (L=65° ) pour ne pafl.er
que de régions soumises à des climats essentiellement

marins (10), ; les températures moyennes de l'année,
au niveau de la mer, y sont respectivement de 14,5, et
4 degrés centigrades (11 ). Sous la latitude (48) du üen­
tre de la Bretagne et l'isotherme correspondant de 11 °5,

l',altitude minima eompo~ttlnt la persistance des neiges
serait actuellement et d'après ces chiffres de 2300 mè-

. tt es , environ, sinon plus forte: des deux hypothèses au- .
jour-d'hui en présènce (12), celle d'un refroidissement
général auquaternair, e, refroidissement évalué à moins
de quatre degrés (13), permettrait seule de ramener la

limite inférieure des neig.es p~rsistantes à 1800 ou 2000

mètres. Telle aurait dû être l'altitude du , centre du mas-
sif hreton et de s€s prolongBments · , au moment où des
glaci.ers auraient pu s'y former, mais C'€st là vraisem­ bfablement un minimum, la persistance de la fonction
glaciaire nécessitant de vastes bassins d'alim, entation,
nettement dominés par de hautes cim,es.
La chaîne hercynienne surgie vers la fin des temps
primaires (14) a pu avoir des hauteurs plus considé­ rables : rabotée partiellement par la transgression ma-

(8) E. Haug, ·ouvrage cité, tome l, p. 437.
(9) Géologie. .
(10) SOlJr.c.es diverses d' aprèS A. de Lapparent.
(11) Cartes de .J. Hann .

. (12) Décroissance. prolve. ss:ive conti!lue d'u. ne part, refroi­
dlssement temporaire d oYlgme cosm lC[lle de l'autre.
(13) F a]san ; A. de La.pparent et so.urces div, erses.
(14) Ch. Barrois, E. Haug, etc.

rine pliocène (15), elle devait · conserver, si l'on admet,
avec M. S. Meunier, que tous les glaciers sont d'âge
quaternaire, des sommets de plus de 2.000 mètres au
début de ' éet âge ; la réduction de pareils m'assifs à
l'éta't de simples collines suppose incontestablement

une énornie durée.
Telle est d'ailleurs l'opinion de l'auteur de la « Géo­
logie générale », qu'il conv' ient de citer , comm, e étant
l'un des seuls tenants de glaciations armoricaines: «les

. glaciers de Bretagne · pouvaient ,avoir déjà fondu quand

ceux des Vosges ont pris naissance ... Il . ,est clair que

toutes les traces de glaciers fondus dans nos pays sont
de 'la même époque géologique, l'époque quater­
naire, comme on dit, mais cette époque a été si lon-

gue que sa durée . nepeut être ' évaluée ' avec l, a même
m·esure que les phénomèn e's historiques (16) ». '
M. S. Méunier admet l'existence de très anciens gla­
ciers br, etons, ' les plus anciens de France, dans
un ouvrage tout à fait .général, et sur la seule notion de
l'erratÏ-cité de eertains blocs, dont les gisements ne sont

pas. indiqués par lui: tout au D ontr:a ire , les auteurs de

la carte géologique au 1j 80000

, dont les travaux d~éta-
blissement s'échelonnent pour la partie haute ' de la '
'Bretagne, de 1883 à 1902 .( 17) ne f.ont aucune mention
de b~oc erratique : leur étude approfond. ie de ces ré-

gia, ns .a . dû leur donner une sérieuse compétence sur
laqlrelle je suis plejnernent , en droit de m'appuyer .
Donc pas de traües glaciaires d'après eux (18), ou,
d'après M. S. Meunier, des indices de gla~iations re­
montant au début des ten~ps quaternaires ' : tout cela

(15) Ch. Barrois, Bin de la Société géologique de France.
(16) GéoI, ogie générale,p. 273.
(17) Feuilles d, e MorI, aix, ChâteaulLn, Pontivy, St-Brieuc .
(18) Sanf, bieneni-endu · celles laissées à Ke, rgqWé, en
Crozon, par des rad, e, a nx de glaces flottantes (Ch. Barrois).

nous éloigne fort d:une glaciation « NÉOLITHIQUE» et de
sa conséquence non ,entrevue par MM. Le Coz et Bau~

douin, réduction de l'altitude des · chaînes bretonnes de
2000 à 250 mètres, dans les quelques milliers d'années
'qui nous séparent des temps dits néolithiques . .

III. La hache striée de Langueux. Il est très vrai-

semblable que cette hache a été trouvée parmi d'autres
caillo.ux striés, donnant l'impression d'un dépôt, au
sens géologique du mot; l'isolement d'une pièc~ , quand

il ne· s'agit pas de questions seulement archéologiques
et se rattachant à des fouilles, enlève beaucoup de sa
valeur à l'instrum,ent récolté : mais ces üonsidérations

n'ont, dans le . ; cas présent, qu'un intérêt secondaire, et
je veux considérer le striage de la hache de Langueux
comme dû à un agent naturel.
Quel 'peut être cet agent naturel, les raisonnements
qui précèdent ayant montré toute l'invraisemblance
d'une glaciation aussi récente que cene imaginée par '
~L Le Coz?

Les recherches de M: S. M,wnler, poursuivies depuis
plus de vingt , ans ,tant in situ qu'expérimentalement,
nous donnent la possibilité de répondre à ce'tt, e question
d'une façon pour ainsi dire palpable : les dispositifs
décrits dans sa « Géologie expérinientale » (19) sont en

· effet des plus faciles à reproduir, e et peuvent, en quel-
ques heures au plus, fournir à qui les déisre des échan­
tillons de -cailloux striés de duretés très diverses aVf~C

stries dans différentes directions.

(19) Planche à re'bords inclinée et reoevant un mélange
de boue, de sab~e -et d· e ga lets chargé d'un poids d'Uine ving­
taine de kilogrammes par l'intermédiaire d'une dalle plate· .
. Si l'on produit, au moyen d'un jet d'eau le glissement d e
l'ensemb~ ,e, d,aUe ·et galets sont rapidement striés, les stries
ayant parfois des directions très div-erses .

Je ne cit, erai Ici que quelques-unes de ses OplnIOnS,
d'ailleurs amplement suffisantes : « les stries ramassées
en pl, eine moraine ne sont pas pour cela des stries glt.­
«ciair,es »; « il , est intéressant .de faire remarquer
« 'que, même {tans du terrain incontestablenl ent gla­
« ciaire, les stries de certains galets peuvent avoir l' ori­
« gine qui dépend du phénomène de dénudation sou t,er­
« raine; c'est même nécessair, e d'y insister, parce que la
« découverte de ces stries, dans de vraies moraines, est
« de nature, plus que toute autre chose, à tromper sur

« leur nature r$eUe ». (20) .
Ces citations nous donnent une explication .très ac­
ceptable ' du striage de la ha.che de Langueux, qui a pu
être enchassée dans un épanchement boueux contenant
des éléments minéraux ténus et durs, à une époque in­
ü.éterminée, mais vraisemblablèment tr, ès peu r, eculée,
surtout si cet instrument a été récolté 'à l'air .libre ; une
' exposition de : quelque durée suffit en , effet à faire dis-

paraître, comme nous l'avons vu plus haut, toutes tra-
co8s de striage.
J'ajouterai que eette explication me paraît la seule
acceptable et qu'en dehors d'elle la hache en question
pourrait être considérée comm'e simplement rayée par
une quelconque utHisation agricole, si elle a été récol-

tée isolém, ent.

Résumé. M. Le Coz qui ne disposait en 1883, et

a fortiori en 1879, que de , cartes géologiques ancien-

nes (21), se ' trouvait dans des eonditions peu avanta-.
g.euses pour déterminer àeoup surI' erraticit~ des blocs
de Langueux ; l'importance qu'il accorde aux strio8s de

(20) Mème ouvrage, pages 119 et 120. .
(21) Ca,rtes de MM. Pnillon-Boblaye (1827). Dufrénoy ) ct
El lIe de Beallmont (184,1), de Fourcy (1844), .généralement
peu détaillées.

ces hlocs ne consolide pas sa proposition, mais l'affat··
blit plutôt, les stries intéressant surtout les encaisse­
ments fixes et non les grosses m· asses transportées à
dos de glacier. ' '

Ignorant les expériences de M. S. Meunier, vulgari-
sées seulement quinze ans plus tard, l'ingénieur brio-

chin dut se croire autorisé à accepter l'aphorisme d'A-
gassiz « qu' il suffi~ de trouver une seule strie sur Uf' ,
,galet pour qu'on soit en droit d'affif11ler que ce galet,
est glaciaire », et à rapporter aux temps néolithiques,
au vu de la seule hache de Langueux, une glaciation de

l'existence de laquellè jl était, depuis plusieurs années

déjà, fermem· ent convaincu.
Les méthodes expBrimentales étant peu employées,

en Géologie, à l'époque où écrivait M. Le Coz, son OpI-
nion, bien que trèsavenlureuse,' s', explîque dans ~ne

certaine lnesure, surtout si l'ünconsidère que la néces-
sité de massifs élevés', pour la formation première, le
développement et la conservation des glaciers, paraît
lui avoir totalement échappé, au moins d',après les ci-

tations retenues par le Bulletin de la Société préhisto-

ri que française.
Or la nécessité de tels massifs, · et d'altitudes d'au­
tant plus fortes que la latitude est plus f.aible, à panté
de climat, se retrouve, depuis 80 ans, à la base de thBo-:­
ries d'ailleurs discordantes, et de multiples observa­
tions en font ,l'une des plus solides a'cquisitions de la
Géodynamique externe. . ,
Quiconque la néglige s'expose donc, ' à la moindre
strie rencontrée , et· quelle qu'en soit l'origine, à s'e1)­
. gager dans la voie des hypothèses trop faciles et trop
peu consist.antes, le cas de M. Le Coz en est un , exem-

pIe frappant : entr, e saconceptjon glaciaire « néolithi-

que .» · et la réalité, il y a, dans le temps, un écart eOffi-

parable à l'écart, en altitude, 'qui sépare les actuelles
collines bretonhesdes anciens sommets où purent, dans

des âges aussi lointains Llu'indéterminés, se former des
glaciers.

Je reconnais volontiers que l'acceptation, sans _
discussion, - - des idées énoncées en 1879 et surtout en
1883 par M. Le Coz, pouvait représent, er, pour M. le

docteur Baudouin une défense, non de sa « CLASSIFl-
, CATION CHHONOLOGIQUE ' DES nOLMENS » dont l'astrono-

mie élémentaire suffit à prouver l'impossibilité, en ce

. qui , conüerne les , observations des levers et couchers

solaires, mais au moins de , son attribution, à certains
- monuments des hautes terres br, etonnes, d'une ,antiquité
non définie, mais moins grande que celle des monuments

( DE LA COTE ATLANTIQUE ET DES ILES ».

Mais 'il ressort des déiIlOnstrations précédentes, ba-

, sées sur des citations autorisées : fü qu'il est difficile
de prouver l', existence de glaciatîons bretonnes ; 2°
que , ces glaciations, si elles ont ,existé" remontent aux

débuts d'une période d'énorme durée, au -cours de la-

quelle la naissance ,et la disparition des glaciers ,bre- 0

tons ont précédé toute l'évolution des glaciers des Vos-
ges, fondus eux-mêmes depuis une époque certaine­
ment lointaine, mais dont nous ne pouvons évaluer ' le
' recùl.

Pour que la forme glaciaire au « PETIT NOYÀU DE
NEIGE » (Févri, er 1916), de la conception de M. le doc- ­ teur Baudouin soit acceptable" il faut admettre que
les , chaînes-bretonnes ont perdu, depùis 10 ou 12 rriillé­
naires (22) ' qüinze' cents mètres enviroR de léur ancienne

altitude, c'est là une condition indIspensable de l'hy-

(22) Et, plus vraisemblablement, beaucoup moins.

pothèse d'une glacüitiqn contemporaine du polissage
des haches en pierr, e.
Il lui serait mêrne impossible d'invoquer, pour élu­
der cette nécessité, quelque notable changement de

l'obliquité de l'Bcliptique susüeptible d'amener un

abaissement de ra' limite inférieure des_ neiges persis-

tanws, les grands monuments astronomiques bretons
suffisent à prouver, par la coïncidence de leurs jalonn, e­
ments avec les azimuts quasi-constants ou constants des
. levers solaires, au début de ' chacune des huit demi-sai-

sons de l'année préhistorique, qu'aucun changement ne
s', est produit, depuis, leur' édification, dans l'angle fait
par 'l'axe terrestre avec le plan 'de l'écliptique, sauf va-

riations séculaires très lentes et que la science moderne

a soulnis,es , au , calcul : c', est ainsi que les découvertes,

vieilles de quinze ans ou plus, des rénovat,eurs de l'as-

tronomie préhistorique, viennent confirmer les résultats
de 1'Astrononüe générale ' et de la Géologie.'

. A défaut de démonstration de l'existeilce d'une gla-

ciation « néolith.ique », un fait subsiste,le striage de
la hache de Langueux : les experiences de M. S. Meu­
nier donnent , de ce striage la seule explication possible
pour qui n'admet pas un simple rayage, intentionnel
ou non, l'hypothèse glaciaire ne pouvant pas être prise
en considération. '

Ge qlle j'ai dit d)] massif breton s'applique égale-
ment à ses prolongements, formés comme lui d'assises
anciennes, normand et . vendéen. , '

, Les pIèces striées découvertes ou à découvrir dans

ces reglons ne prouveront donc qu'une chose, c'est que
leurs ,str.iages se sont produits à des époques . postérieu­
res, d'un nombre énorme de siècles, aux hypothétiques
, glaciers qui auraient pu y prendre naissanüe, et par un
processus anaLogue à celui dont il a été parlé plus haut:

BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ARCHÉO. -. TOME XLIV (Mémoire 4)

c'est déjà beaucoup de pouvoir les expliquer. Il eut été
d'ailleurs étrange qu'une , conception anti-astronomique
trouvât dans la physique du globe une apparence de
confirmation: l'. archéologie de l'ère monumentale pré-

historique devra; en se rapprochant des sciences plus

exa· ctes, renoncer à de très nombreuses hypothèses où
l'imagination avait souv, ent le plus grand rôle ; celles

qui subsisteront auront du moins des bases solides que
les autres ne connurent jamais .

Janvier 1917 .

DU flNISTERE
Hôtel de Vitte
B.P.531
29107 QU1MPER

É PARTIE

'Table des mémoires pu.bliés en 1917 .

1. Note sur' la, stèl, e gravèe du Téven de K, e:i'IDorva;n

(commune' de' PIQùmogu,er-Finistère), ' par [A ~f.
DEVOIR} (planches) '." ......... ' .......... ... .... '~ .. '

II. Notice pa.roissial, e. : Landudec, par CONEN DE ' SAINT-
Luc (ca1'te) .. " ............. : .................... . . " .......................... ..

III. Note VI su.r une récente communkaüon de M. le

docteur Baudouin" relative à « l'existence d'une
glacia.tion néolithique dàns le c,entre d(~ la Bre-

tagne ", par [AH. DEVOIR] ......... ............. .

IV. Les ArchIves de LesauHfiou et, ~'archiv;ste JéEm-

François L.e · Cl,ech, par L. LE GUENNEC ......... .
V. Glanes archéolog,iques : Plouédern. Plo.unéven- ·
ter. -- Lanhouarneau. Ploue/ scat. Land,er-'

nea,u, paT le chanoine ABGRALL ................. ;
VI. RappOlrt' sur la. se.ssion normale des Comités régio­
naux des ar; ts appliqués à Par'is les 6, 7, 10, 11,
12 avril 1917> par Charles CHAUSSEPIED . . : .... ;
VII. Quimpe.r au XVIIIe 'siède. Notes et Docum,ents,
I. La COlnédi'eet les JeuX: à Quimper en 17~5,
par Daniel BERNARD ...................... : ... .. .
VIII . Comment étaient tra.ités les Pris.onnlerl s d, e guerre
en Bl~etagneà ,~'époque d·e la Guerr: e dl el Trente
ans, par Henri \VAQUET ..................... : ..
IX. Respe, ct et Conservation d.es œuvres du pa,ssé. Le/ t­
. tre o'live;y't,e à M. le cha'noine Abgra.ll, par Char-
l, es. CHA USSEPIED ............................... .

X. EXClus~on d'étud, e à Pont-l'Abbé le je'udi 2 août

1:l1
147
1917, p,ar le chan6ine ABGRALL .................. 15:l
XI. Une orise à l'abbaye du Relec, 1458-1462" par Henri
XII.
XIII.

"'\i\' AQUET " ................................................... ................ .o ..... .o ..
[Les Eglis.es et Chapelle1 s du diocès, e de, Quimper
(suite)] : Archiprêtré , de .lVlorlaix (suit1 e), d'oyen­ nés de Saint-Thégonec, de Sizun, de T.au~é.
Archinrêtré de SRint-Pol-de-Léon, doyenné de

Saint-Pol-d, e-Léon, paT le chanoine PEYRON.: ..
Discours de M. le PRÉSIDENT ................... .

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