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Société Archéologique du Finistère - SAF 1917 tome 44 - Pages 8 à 39
ORIGINES
Landudec était l'une des vingt p: aroisses qui, IDr~ de
la colonisation de l'Armorique par les bretons insulai-
res, se constituèrent dans les limites du Pagus-cap-Ca
val. Ainsi que son nom l'indique,cette paroisse eut
pour fondateur saint Tudec (1) que l'on identifie avec
saint Tadec, moine de Landévennec au VIe siècle, dont
la fin aurait été tragique. . .
D'après la légende qu'Albert Le Gnand a tirée d'un
aneien o,ffiüe de saint laoua, le seigneur du Fou qui
était encore pay-en, ayant appris que les abbés 'des mo-
nastères de Cornouaille devaient s'assembler dans son
voisinage, fit en sorte de se trouver à leur réunion. N'é-
coutant que sa · fureur, il massacra Tadec près de l'au-'
tel où il célébrait la nÎ'esse et attrapa Iudulus qu'il tua '
aussi de sa propre · main. De là 1:e nom de Daoulas don
né à l'endroit, où ce double meurtre fut , consommé. .
La tradition locale ·est malheureusement . muette sur
l, e compte de saint Tudec ; eUe n'a gardé :qu'un trÈ's
vague souvenir de la légende de la charrette qui devait
faire .connaître un des principaux traits de sa vie. La
(1) Saint Tudec était aussi le patron d'une trève de Poul-
laouen et d'une des chapelles de Spézet.
charrette du Saint &e serait-eUe brisée en transportant
des matériaux pour la construction de l'· église? Ou
bien, les bœufs qui la traînaient auraient-ils été dévo
rés p,ar des loups ? C"est proba~lement un fait de Ge
genr.e qui avait fourni le sujet de la légende qu'il serait
désormais impossible de reconstituer. On connaît toute
fois l', endroit où se produisit l'épisoùe qu'elle rappelait.
Le nord de la paroisse ne formait autr,efois qU'Ullt:
vaste lande s'étendant depuis Keralcon ' (Kerhon) Jusqu'à
l'église. Or, cette lande qui dépendait de Tyvarlen est
',désignée dans tous les aveux et minus, de :cette seigneu
rie sous le nom significatif de Menez karr Tudec.
. Landudec possédait anciennement une trève nommée
Trémahec ou Trémaëron qui occupait, au nord-est de
la paroisse, tout le territoire compris entre' l'e Goyen et
la vieille route de Guyler à Quimper. Cette trève dont
l'église, vra lsemblabl, ement dédiée à saint Maïeuc .~ 1), se
trouvait à Kernilis, est encore mentionnée dans un acte
de 1404 ; ml ais sa suppression devait remonter à une .
date plus reculée. elle comprenait les villages de Bre~
néol, Kervéour, Kernilis, K , ergofl.-Trémaëron, Kervuriou,
Keryvin, Kerdidreu-Trémaëron, Kerannor, Lezvaniel
huéla et izéla, Kerancovre (2), . 'Rrenguelven, K , erdaIidec
et un ou deux moulins (3), Sa superfici,e qui pouvait
atteindre 450 héctares, représentait le quart environ de
Landlldec dont la .contenanc.è totale est de 2.056 hecta
f· es. La trève de Trémaëron relevait entièrement des
(1) Saint Maïeu c, patron primitif de l'abbaye de Saint-
::Vlathieu, viva, it au VIe siède. .
(2) VilJ age déj à ruiné en 1625. Ses substlfl.: lCtions se· trou
vent dans. le no 461 , section A du cadastr·e.
(3) L'un d'eux, Milin 'gomm (moulin à fouler), ne doit
porter ce nom que depuis le commencement du xv
sièc~e,
époque à laquelle, suivant d'Argentré, les bretons appri.
r ent des Normands à fa,brtquer de bon dra.p.
. BégElires de Cornouaille. Le sUrplus de la paroisse, à
part cinq ou six villages, était sous Ja mpuvance directe
, du Duc. .
~dONUIV[ENTS RELIGIEUX
Eglise paroissiale
, L'églis, e de Landudec, ,dédiée à saint Tudec et à sainte
Anne, a été rebâti,e en 1904, d'après les pl, ans de M. te
chanoine Abgrall .. L'édifice qu'elle a remplacé datait de
différentes époques. La partie la plus ' ancienne était la
nef qui communiquait ave, c 'ses bas-côtés par des arca- ...
des , en ogive reposant sur des piles rectangulaires en
lllo: ëllon surmontées d'un simple tailloir. Le ~hœur,
avec ses piliers formés d'un faisceau de colonnettes et
ses arcades en plein-cintre 'd'un côté' et ogivales de l'au-
tre, devait app'attenir , au XIIIe siècle. Enfin le pignon
occidental et le clocher . avaient été édifiés, vers 1550,
par' Alain de Rosmadec, . seigneur de Tyvarlen. Atteint ' ,
par la foudre, le 9 février 1904, ce .clocher a été recons-
truit , en même temps que l'église. .
Aùx bas-côtés de la nef ·étaient accolées deux chapelles
dédiées, l'une (, au midi) à sainte Anne, l'autre (au nord)
au saint Ange-,Gardien. . .
Deux autres chapelles se trouvaient à droite et à gau-
che du chœur. La première était placée sous le vocable
de sainte Barbe. La seconde dépendait du Guilguifiin.
, Originairement dédiée à saint Sébasüen, elle fut , con-
s.a crée au ' Rosaire , en 1661. .
Ancien presbytère
Une déclaration fournie en 1680 par le procureur ter-
ri· en, Guénolé Le Bihan . de' Kerdané, faH mention « d'une
- 11 _ _ o
vieille ruinne de maison, escurie,cour, jardin et entrée
situées" dans la montagne voisine du grand chemin d~
Landudec à o.dierne, avec deux petits par· cs y adiaçants
cernés de vieux murs. Les dites mazières et parcs fu~
rent donnés par les ancestres .du seigneur marquis dE
Molac aux paroissj· ens, ainsi qu'ils ont pu l'apprendre
par trad ition, pour servir de presbitaire. » (1) .
Les substructions de ce presbytère, dBtruit par un in
. cendie dans la prerilière moitié du XVIIe siède, existent
encore à l'extrémité nord-, est de la montagne de Lan-
rien (n 0 574 du cadastre). La distance qui le sépara: i t
del'égl'ise était d'au moins. cinq cents mètres.
C'est seulement · en 1749 qu'il .fut remplacé par une
. maison construJe au bourg et dont le presbytère actuel
occupe l'emplacement.
Anciens Recteurs
. Landudec eut successivement pour r· ecteurs de 1398
à 1400 : Guillerm. Loliphant, Jehan Le Cras, Jacques
Galon ,et Guillerm· e Olivier (Bulletin DiocésaIn 1913,
p. 189). . .
1603 Etienne Donertz acqult, èn 1611, quelques
héritages à Kerboruz en Lababan .
1643 Jacques Cara, dec, de Quimper, déc8dé vers .
1660 (2) .
1661 . Etienne Pégasse. .
1669-167!l Jean Daoulas démissionna.
1674-17.. Vincent Thomas qui lui succéda, était de-
puis quatre ans chapelain du Guilguiftin .
(1) Arch. de la LoÜ'e-Inférieure. Ré!n du dom. Royal,
Quimper, VOl : V.
(2) Il appart,enait à une fa mille de proc'Heurs au PrésJ
dia] alliée aux Le Borgne, Trégouet Geffroy de Ke-risper
Le Gu ével et :ondlle d8ns ' :e Darzic de Keran stivel.
17 .. -1716
1717 -1725
Sous son rectorat furent exécutBs : en
1688, le maître-autel et, en 1701, l\au
tel du Rosaire, décorés l'un et l'autre de
boiseries sculptées. En 1696, il fit enrc
gistr· er dans l'Armorial de France le
sceau des recteurs de- Landudec: « d'azuT
à la tour crénelée d'argent. »
Nicolas Rolland,. né à Kernilis; ordonné
prêtre en 1678, légua par testament ft
l'église une rente domani, ale sur Kervi
dinic en Pouldergat. .
Pierre de Cornouaille mourut, âgé de 63
ans, au village de CommouUec où il ha-
bitait (1). .
Guillaume Porcheron.
1726-1740
1740-1741 Joachim-René Le Gallo, recteur de Plou- .
r.ac'h, . arrivé en octûbr'e 1740, met e11
demeure l; es notables de la paroisse' de
loger , convenablement . leur pasteur et, -
n', ayant pas obtenu satisfaction, quitte
Landudec , en m, ars 1741.
, 1.741-1756
Guillaume Nicolas, décédé ' au presbytère à
l'âge de 65 ans, a laissé un ouvrage ma-
nuscrit intitulB Les Ex ercices de la mi s-
swn.
1756-· 1780 J .-M. Le Campion.
1780--1783 Jérôme Loédon de Keromen, de Quimper,
transféré à Beuzec-cap-Caval .
1783 (d'avril à juillet) Le Coz, prof, esseur de
philosophie , au collège de Quimper.
1783-1791 Michel Andro .
(1) Fils de JacquJ es de Cornouaille e tde Ren.ée Le Laga-
dec, il devait être oI'iginaire de Briec. -
V icaires et prêtres de Landudec
Dom J ehan Le Coroller, possesseur d'une tenue à
Kerancoecleryen (Lababan), rendit aV' BU en 1540, pour
les biens que son père, Yvon Le Coroller, mort en 1500
et sa mère, Theffaine Pogeant, décéd~e ·en 1508, lui
avaient légués à Tyanquéré (Keryéré), . Kerav· ezec et
Kerguyntic en Landudec. .
Dom Jehan Le CorbUer, neveu du précédent, décédé
en 1597, fut inhumé dans la · chapelle de sainte Anne où
il avait fondé une . chapellénie (1). .
En 1580; Dom Jehan Queynec demeurait à Kergat (2),
domaine dépendant de Kerélan que tenaient en 1540
Henry Queynec et son fils Guillaum' e.
1584 · Alain Le Guilloux ,demeurant au bourg de
1643-1662
1654 '
1666
1673-1683
1683-1704
16fH-1699
Landudec, , afferme l'annate de Plogas
. tel. .
Pierre Pavic, vicaire.
Morice Rolland, prêtri e, frère de Mtl'
Jean
Rolland de Kernilis .
Jean Paul, titula~re de la .chapellénie de
sainte Anne.
Fleury Bélec, vicaire. .
Pierre Jolivet, prêtre, de Kernéostic.
Jacques Joncour de Pouldergat, vicaire,
résidait au châte. au de Tvvarlen.
(1) Cette fondation consistait en l'-entes domaniales sur
Kericun (Plonéovr), Saoudua et KeT~aouer-et créis (poul-
dreuzic). A la même famine ·devaient appartenir Jean
Le CoroUer, ordonn é-en 1747, qui mourut en 1750 et Rol
~and-Etienne Coroller de Ke. rdané, recteur constitutionnel
. de Landudec, qui fut , assassiné en 1800 sur la route de
Quimper, à l'endroit nommé Ménez CTüas bléun.
1 (2) On voyait à Kerhat, dans Ménez al' ,chap. e' l (No 620 du
ca.da.stre) l'emplacement de son oratoire.
1714-171U
1719-1723
1723-1729
1730-1742
1743-17/t,6
1746-1748
1749-1750
Guillaume Philippe,
. Paul Sinquin
René Le Faou .
VICaIre.
Jean-François Le Berre, id .
J. Le Floc.h
Guillaume Le Tiec
H. J. Tandé
1751-1759 Hyacinthe-Michel Le GOyRt, id., nommé il
Plonéour.
P. Péron
1760-1773
1768-1773
Nicolas Le Bricon, successeur de Jacques
Le Ménez comme chap, elain de Sainte- ·
Anne et · du Guilgùiffin, demeurait· à Ke-
1777 -1783
J791
rélan. .
J , Cajan, vicaire.
Gabriel Raguenès, {ie 'Crozon, périt à Quim-
per sur l'échafaud révolutionnaire (1794), .
fdONUIVIENTS ANCIENS
. Epoque préromaine
On a détruit, jl y a quelques , années, à 150 mètres aU
sud-oùest de l' églis-e, sur le bord de la route· qui con-
duit à Plozévet, un tumulus de 10 mètres de diamètr· e
sur 2 m. 50 de hauteur. Le dernier siècle a vu dispa
raître également le menhir qui se dr· essait dans- le maré-
cage situé à l'ouest du moulin de Lesvoé.
Les bOlS de Gujlguiffin conbennent les v. estiges de
deux villages ' préhistoriques entourés de retranche-
ments.: Un de ces villages dont l'emplacement est en
p. artie couv· ert de futaies, n'a pas encore été exploré. Il
s'étendait depuis le jardin du Guilguiffin jusqu'aux
. courtils de la ferme de Penancoet, tout au bord de la .
15 'c.-
voie gauloise reliant Kerity à Reris qui passait à l'est
de ses retranchem, ents. -
L'autre vinage, situé à une d istance de 300 mètres il
l'est .du premi. er, . occupait le SOl1met d'une -c_ olline- peu
élevée. Nous l, e dBsignerons par l.a dénomination de
. Coat-an-traon " nom que porte le, bois taillis (1) dans
lequel se trouvent la plupart des vestiges qu'a laissés
-ce . village. .
· Village de Coat=an=traon -
L'avenue.du Guilguiffin, tracée en 1750 à trav· ers l'· en üeinte, ' ayant fait disparaître . plusieurs des construu-
· tions qu'eUe renfermait (2), le plan qui accOll1pagne
. cette notiae présente quelques lacunes .
On reconnaît une forge dans la construction A qui
était rempLie de scories -éle fer et de percuteurs en
°Tanit -
B, et l, enclos de forme
d'indiquer la destination .
ovale dont il s· erait diffi· cile .
C et . D. Ces
sons, comme toutes
. les autres, s'appuient
.d'uncôté sur un
talus.
epals
E, petite enceüite,
IDO ....
très fortement re
tranchée, qui · devait
servir de refuge dans .
le cas d'attaque.
F et G, maisons reliées à la maison J par une mu-
reUe dont le tracé décrit plusieurs courbes. . .
(1) Coat an-traon, N° 31 du cadastre, Section B .
(2) Quatre ou cin'q groupes de maisons pa. raissent
aVOIr
été détruHs' à cette époque.
H, four isole ayant'3 111. 80 de diamètre, avec revête'
ment et , calott· e de pierres.
J, maison séparée par un talus de la maison K à la-
quelle est annexee Ulle · autre constructlOn seml-ClfCU-
laire. .
La maison L plus vaste que les. autres et dont il restB
seulement deux côtés, pouvait être la deIneure du chef.
Plusieurs de ces constructions sont rondes ou ovales;
les plus grandes, de forme rectangulaire, m, esurent, en
moyenne, 10 m. 50 sur 3 m. 20. La hauteur actuelle
de leurs murs est d'environ 50 oentimètres. L'aire de
ües maisoùs qui est en · contr, ebas du sol, présente au
centre une cavité qui servait se foyer et dont les parois
sont formées de pierres calcinées. . .
De l'angle sud-est de l'enceinte part un retranche
ment qui descend . vers le sud-est dans ladir·ection d'un
vallon où jaillissent plusieurs source ,..5 dont la moins
éloignée est dist.a· nt, e de 250 mètres .
L'exploration de ces antiques vestig, es a .mis au jour
une grande quantité de pierres à aiguiser, des meules à
concasser le grain, un fer de cheval de petite dimen-
sIon, quelques fragments de schiste talqueux, de nom-
breux débris de poterie grossière, en terte brune ou
roug.eâtre, prov, enant prinCipalement de ces grandes
jattes ovales p· eu profondes dont l'usage s'est perpétué
jusque fort avant qans 'le moyen-âge. Parmi ces débris
se 'sont rencontrés des fragments -de vas'es , en terre' noi-
re, grise ou jaune · et de poteries ,samiennesainsi qu'un
denier de la République romaine (1) . La découverte de
ces derniers objets permet de présumer qu'àprès l'in-
(1) Cette pièce. d'argent porte: Ai'à . (Antonius) III VIR
(triumvir) R. P. c. (Reipnblice constituende). Ga'.ère préto
rIenne. Rev : LEG. 'VIII (Legio octava). Une aigle entre, d.eux
enseIgnes.
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ven Gutl ::uiffin
LEGENDE
de CCm11lU7Ze.r
'asion rom~ine, le village de Coat-an-traon fut encore
abité. Il pal~aît toutefois hors d, e dout~ que l'origine
le cè village était bien antérieure à la .conquête et
qu"elle devait remonter à l'époquè du bronze ou à .celle
(lu fel'.
Tombelle
La peuplade qui occupait Coat-an-traon av:ait ense- .
eli plusieurs de ses guerriens dans une . tombelle. que
l'on a retrouvée à trente mètres du village, sur le flanc
ClTientaI de la .colline. L', existence de la sépulture dont
la table av,ait disparu, n'était iIidiquéeque 'par un mon-
ti cule très aplati qui recouvrait une chambre sensible-
lllent ovale, circonscrite. par des blocs de pierre alt, er
~ant avec de petits menhirs hauts .cl' environ sOIxante
entimètres. Les trois urnes en terr, e brune ' r, ecuefllies
lanscette chambre, ont pu êfre reconstituées et font
maintenant partie des collections du Musée archéolo
nique de Quimper. Ces urnès contenaient. des eendres,
les ossements et des débris d'armur.es (.casque, bou-
] ier, ... ) revêtus d'une beHepatine verte.
, EPOQUE ROMAINE
Ruines de Kerhascoet
A deux cents m~tres du villag, e de Kerhascoet, Sur le
,ersant nord du coteau, les . romains avaient établi un
poste assez important destiné à surveiller la voie de Ci-
itas-Aquilonia à la Pointe du Raz qui passait à peu de
distance au nord de l', enceinte fortifiée. Les vestiges de
cette enceinte ont aujourd'hui presque entièr, ement dis
paru, le terrain " qu'ils . occupaient étant depuis long
temps exploité comme carrière. Suivant la tradition
locale, la forteresse de Kerhascoet aurait servi de rési-
BULLETIN DE LA SOCiÉTÉ ARCHÉO. _:. TOME XLIV (Mémoire 2).
dence aux anciens
avant la fon- chefs de la paroisse,
dation du château de Tyvarlen .
Voie de Civitas Aquilonia à la Pointe du Raz
Un tronçon de cette voie traversait Landudec de l'est
à l'èmest. La voi. e devait suivre la même direction que
le chemi:n de grande communicabon n° 1, depuis la
f)Orterie du Guilguiffin jusqu'à Guenforh où , elle obli
quait vers le nord. Reprenant , ensuite sa direction occi
dentale, elle venait traverser le bourg au' midi de l'é
glise et passait près de l'ancien presbytère, puis au
nord de Lanrien et de K , erverret (1). Le -chemin de
grand~ , communication qu'elle rencontrait à PoullÜubren
lui a emprunté son tracé jusqu'à sa sortie de Landu- '
clec.
. Route d'Arvor
Bien que très fréquentée autrefois, cette route ét.ait
moins irnportante que la précédente dont , elle se déta
chait à Tybozec, en Plogastel. Entrant dans Landudec
à Pont-Cléguer, elle passait au nord de Kerviher et de
Kerandraon, au midi .(i'e Kerstrat. et de Kerstridic, puis
à 400 mètres au nord de la villa romaine de Kerléver
en Pouldr~uzic (2). Après avoir ' traversé le ru: isseau
du Loc sur le pont ' Mjnhc, la route se. dirigeait sur le
port de Plovan en passant par Lesbily et Kersaudy (3),
par Moriou, Pencleuyou et Croespilcau .
(1) Village connu en 1384 'sous le nom de Kerguelret .
(2) Cette vil ~a, la seule que l'on connaisse· dans ces pa
ra.ges, fut découvèl'te au nord des maisons de' Ke.rléver izéla
p,ar MM. de Blois et Le Men qui, au co urs de fouilles très
incompletes, y l'·ecuei' lirent des fr,agments de fines pote ries et d'end uits co] oriés.
(3) 'Près de ce village S 8 détachait un embranchement
sur Saint-Démet et ra côte de Plozévet.
Voie de Kerity à Keris
CettB voie, d'origine évidenUl1ent gaulois.e et dont le
tracé était assez cont:ûurné, traversait les territoires de
Beuzec-cap-Caval, Plonéour et Peumerit et passait près
du camp de Kergurunet, en Plogastel, avant de croiser,
au nord-est de 'l{erviher, la route d'Arvor. Elle se diri-
geait ensuite pa: r Penonçoet et Brenguelven (où se trou-
vait un poste · gallo-roma:!!.) (1), vers le Goyen qu'eHe
franchissait sur le P1 ont-Meu,r et, en sortant de Poul dergat, se raceordait près de Toungouzel, en Ploaré,
avec la voie de Ci.vitas Aquilonia à Keris. .
CHATEAUX ET IVIANOIRS
fdotfedeBotfaven - Chapelle de Saint=Nicolas
. Le nom , de · BoUaven que portaient encore au XVIe siè
cle les landes qui entourent la motte, paraît avoir été
cel ui de l'ancien castel.
La motte, de forme elliptique; a 40 mètres de grand
axe ; ses douves, , en partie' comblées, n' ont gardé une
certaine profondeur que du côté ouest. A part quelques
suhstructions à droite de l'entrée, il ne reste aucune.
trace des bâtiments du castel auquel avait succédé une
chapelle , assez vaste érigée au XVIe siècle par les sei
gneurs du Guilgu.iffin en l'honneur de saint Nicolas.
Cettechap, elle occupait un des points culminants de
la paroisse (123 mètres. d'altitude) et son clocher, cons
truit au centre de l'édifice, . s'apercevait de plusieurs
lieues en m, er. les marins tenaient en grand€ dévotion
(1) Ce poste, d'l1ne superficie de 18 ares est bordé au sud
pa des ruines de l'ancien Brenguelven (loe siècle) et à
l'ouest pai r la ferme actuelle. Sitüé à 129 m. d'atitude, il
pouvait communiqul er par signaux avec la p:upart des
postes environnamts .
ce sanc[ l.1 .ùre qui, dès avant la Révolution, cessa d'être
entretenu et fut démoli vers 1808. La statue de saint
Nicolas, recueillie par les habitants de Guilers, a long-
temps décoré la fontaine de cette · localité .
V illage de Botfaven
A l'abri du castel s'était formé un villag. e dont les
ruines couvr, ent une partie de la lande nommèe Menez
ar chapel (n 0 53 du ca, clastre). A en juger par les veSlY)' .
ges encore subsistants, ce village pouvajt, cù.!r~en:ir une
douzaine de familles. Hétait pourvu d'un four isolé,
d'une forge et aussi d'un puits d'autant plus nécessaire
qu'une distance de sept à huit cents mètr,es le séparait
de la sour6e la plus voisine. . .
Les maisons, · assez sernblable-s à , celles de l'époque
gallo-romaine, ·en différaient ·oepenclant par la place
qu'occupaient les foyers, non plus au , centre de la pièce,
mais à proxiInité .d'un mur de refend (1). Ces foyers,
de form· e carrée, . présentaient une cavité d'environ
o m. 60 de côté, circonscrite par quatre pierr, es saillan
tes de queJques centimètres. Le fond de .la cavité était
rempIi ·::1'éclats de silex recouverts d'une couche ' d\ar
gile épaisse de 0 m. 15. Sur ce lit d'argile reposait en
core, . dans deux; des foyers, une jatte . ovale en terre
brune ayant 0 m. 04 de profondeur et 0 m. 41 de dia-
. mètre ans sa plus grande largeur (2). .
(1). Ce genre de· foyers qui ·remontait. aux temps préhisto-
1 'iques, paraît n'a voir été remplacé que vers le 12
siècle
dans notre région par les , cheminées pratiquées dans l'é-
pajsseur des pignons. .
~2) Dans le . Cap-Sizun où e ~le est. cünnue' sous le nom de
'. DO;J'in en cette l)oêle üv.ale, en terre , r'ougeâtre à fond pla~
et rebords peu élevés) est encore employée pour la cujssün
d'une sorte de galette composée de farine, de lait~ d'œufs
et de miel, mets très appréciés ' des Capistes. (Le Cap-Sizun
par M. Le Carguet, BLlll. Archéol. 1905) .
A côté gisaient les débris de mo~llons très minces et
d'arüoises épaisses qui avaient évidemment servi à re
couvrir les j, aUes et à préserver la pâte qu'elles ' con-
tenaient du · contact immédiat du feu assez vif que l'on
devait allumer 'au-dessus du fOyl er. .
Les cendres que contenaient les maisons ·et la couleur
l'.ougeâtre qu'ont conservée les pierr,es indiquent claire-
ment que ce haineau fut consumé par le .feu. ' .
L'époque à laquelle s'accomplit sa ruine serait plus
difficjle à .déterminer. Il. sembl.e cependant que l'on
pourr, ait , avec quelque vrais~mblanüe attribuer la des-
truction de Botfaven aux invasions nôr.mandes qui, au
xe siècle, désolaient encore le pays .La chronique de
Flodoard rapport, e qu'en l'an 919, les hommes du Nord
. ravagèrent toute . la Bretagne, enlevant, vend'ant une
partie de ses habi~ants et chassant tout le reste de. ses
foyers (1). Tel fut, à n'en pas douter,' le sort dès l!abi-
tants de Botfaven.. Tout porte à croire qu'ils avaient
été ·entraînés au loin, sinon üs n'auraient pas manqué
de retirer , des décombres de leurs anciennes demeures
les objets pouvant leur être de quelque utilité, comme
les auges en pierre · et les augets qui s'y trouvai, ent en-
fouis. .' . .
Un de ces augets avait la forme cubique des petits
bénitiers qui se rencontrent au . proche voisinage des
églises; un autr, e, parfaiten1ent arrondi et pourvu de '
deux or, ei11ettes, est semblable a~x urnes provenant du
cimetière gallo-romajn de Br,ejth .( Creuse) que l'on voit
au musée de Cluny.
Les fouilles pratiquées, en 1881, dans les ruines de
Botfaven ont en outre . produit une grande quantité de
galets ;ay, ant servi de pierres à aiguiser et de nombreux
(1) Chronic. Flodoardi apud D. Bouquet, Recueil des his-
tori~ns. de France, T. VIII, p. 176 .
débris de poteries en terre brune ou rougeâtre, pro\,(!.
na nt pour la plupart de vases dont le reborct et les
oreilles étaient ornés de traits obliques ; un fragmellt
de verre bleu; un petit disque en terre cuite avec trOIJ
au centre; une sorte de bouton de schiste percé de deux
· tnous ; 'plusieurs objets en fer, tels que boucles, sel'·
pes, fers de cheval ; des débris de meules à écraser le
grain ; enfin un poids en granit ayant la forme d'une
poulie, avec r, aillure pour recevoir la ' corde de suspen-
SIOn . .
Tyvarlen
L'origine de l'antique lignée qui a porté ce nom sc
perd dans la nuit des âges, il 'est probable qu'eUe re
. montait à l'un des m, ac1ltierns o.U , chefs de plo.u de cette
région. Dès les ~premiers temps de la féodalité, un
seigneur de Tyvarlen, rlolluné Harscouet, fit lever une
justice près du manoir qu'il avait « ès Inettes du village
d~ Kerlazron en Ploedémet. ( 1). Au no.mbr,e des posses-
seurs de grands fiefs que le Duc assembla à l'OST de
Ploërmel, en 1294, avant de porter la guerre en Guyen
ne, figurent Alain, s,eigneur de Tyvarlen et so.n beau frère. Gourmaëlon, fils de Sinquin de Pontecroix. '
Ge Gour1l1elon, dernier deseendant mâle des seigneurs
'de Pontecroix, {Levait peu d'années .àprès s'éteindre
. sans postérité, laissant pour principale héritière l'aînée,
de ses sœUfS (2), Plézou de Pontecroix, qui était m, a,riée
à Alaill de Tyvarl-eil aux mains duquel se trouvèrent
ainsi réunis les cteux fiefs de Pontecrolx et de Tyvarlen .
Un aufreAlain de Tyvarlen, petit-fils probablement
du précédent, épousa Sybille de KersaEou.Il fut père
d'Alain de Tyyarlen qui décéda en 1384 et laissa de son
(1) D. '!VIol'ice, prel1ves, II, col. 852.
(2) Sa sœlH cadette, Pez, ronnelle,
Hervé de Névet, vivait en 1338 .
femme de Monsour
mar'iageavec Plézou de Peml"ault (1), un fils de même
nom, ,mort sans postérité en 1404, et deux filles ' dont
la caüette, Margilie, fut 'mariée au s·eigneur de Coetré-
drez (2), ,
-L'aînBe, Alice de Tyvarlen, qui sucçéda à son frère
dans les seigneuries -de Ponlecroix et de Tyvarlen, mou-
rut en 1412. Elle avait épousé avant 1391 Jehan de
Rosmadec, demi-frère de l'évêque Rertrand de Ros-
ma,dec, qui lui survécut jusqu'en1fj,26. '
La même année; leur fils, Guillaume de Rosmadec,
fut tué à l'assaut de Saint-James de Reuvron. De son
union avec Jeharme de Lespervez, héritière de sa mai
so,n (3), étaient nés six enfants , (t'ont l'aîné, J, ehan de ,
Rosnladec, mariB en 1438 à Jehanne Thommelill, mou-
rut en 1470. .
Alain -de Hosmade· c qui continue la lignée, s'allia · .i
Françoise de Qllélennec (1478). Décédé en 1491, il eut
pour fils et successeur Jehan de Rosmadec dont le ma-
riage avec Jehanne de la Chapelle, dame .(te Molac, fut
célébré au château de Blois (1505), en présence du roi
Louis XII et de la reine Anne et qui mourut à Tyvarlen
en 1515. '_, '
Sün fils, Alain de 'Rüsmaclec, baron de Mülac (1509-
1560), fit construire l, a chapelle de Confort ainsi que la
(1) ,Fille et héritière de Guillaume, seigneur de Pennaut
(en P' eyben) et de Hazevis de Meylar, elle mourut en 1421,
âg'é~ de 70 ~ms, au château de Rosmadec et fut inhumée
dR.ns l'église dès Cordeliers, sous l'habit des frères. (Bibl.
Nat. F. ms; 22.351). . .
(2) Margilie de Tyvarlen eut en partage ia seigneurie de
Pe llnaut pülJr laquelle son fils Yvon de Coëtredrez ren-
dit aveu a l! duc, - en 1454.
(3) Elle était nièce de l'évêqlle Alain de Lespervez. Rema-
,riée à Hervé de Névet (14,28), elle ~ui donna cinq enfants rt
mourut en 1442. .
tour de l' église ,~:e Landudec. Marié, en 1528, à Jeanne
du Chastel, il en eut sept enfants (1) dont l'aîné, Tan-
. ' guy de Rosmadec, devint lieutenant-général du roi 'en
Bretagne. En 'mourant (1574), Tanguy de Rosmadec ne
laissa qu'un fils de Marguerite ' de Beaumanoir qu'j]
avait épousée en 1561.
Sébastien 1
, marquis de Rosmadec, épousa Fran-
çoise de Montmorency (1588). Sous l, e · nom de marqujs
de Molac, il se distingua pendant la Ligue comme colo-
nel-général de l'infantefie royale et allait reoevoir le
bâton de maréchal de Franoe, lorsqu'il mourut en 1613,
à l'âge de 46 ans. . .
Sébastien II, marquis de Rosmadec, successiveInent '
gouverneur de .Quimper , et de Dinan, diminua par de
nombreux afféagements l'étendue de la chât, eUerie de
Ponte, croix-Tyvarlenet vendit même, en 1647, sa terre
patrimoniale de Rosmadec. Marié en 1616 à Renée de
Kerhoënt-Kergounadec'h, « le pluscomüdér,able party
qui fust lors dans la Bretagne ») (2), il , en eut dix en-
f,antsdont il ne cons, erva qu'un fils et deux fines, Marie-
Anne et Marie-Renée.
Sébastien III, ma,rquis d·e Rosmadec, qui . , succéda à
son père en 1653, épousa deux ans après Renée Budes
, de Guébriant. Nommé, en 1665, gouv, erneur de la ville
et odu château de Nantes, il mourut en 1693 (3). Sa des-
(1) Une do ses filles, Louise de Rosmadec, épousa Nico
las de Tyvarlen, seigne ur de Kerhar-o, Sa dot comprenu it
la moitié de la seigneurie de Lespervez (en P'o-aré) restée
. indivise depuis 1442 entre' les maisons de Rosmadec et d.e
Névet. '.
(2) Vulson de la ' Colombière, Généalog::'e de Rosmadec
.. ' publiée en 1644·. .
(3)Pendant ' ~e séjour qu'il fit avec la marquise au châ
teau d.e Tyvarlen, en 1682, il céda « par contr·at de donai- .
son» le manoi1' et la terre · de Kerfloux (en Plomel!l') à Marc
de Baril,capüaine de ses garçles. .
oenc1ance allait finir avec son fils, Sébastien IV, qui dé-
cécl'R, en 1700, sans laisser {l'enfant de son alliance avec
Catherine de ScoraiUe .
Marie-Anne de Rosrnadec, co.mtesse de Carcado., . tan-
te et héritière - du dernier marquis de Rosmadec, ne lui
survécût que quatre ans. EUe laissa une successio.n fo.rt
ohérée. Les bi, ens qui en dépendaient, ayant été vendus
en 1714, so.n fils aîné dut en exercer le retrait lignager .
. René-Alexis Le Sénéchal, co.mte de Carcado (1659-
1.7 44), lieutenant-général des armées du roi, obtint en
1719, la , continuation du marquisat de Rosmadec SOUSl-~
nom de Po.nt-Cro.ixet, la même année, fut nommé gQU-
verneur de Qüimper. De son mariage avec Je-anne Ma-
gon était issu Corentin-Joseph Le Sénéchal, marquis ,ie
Molac, cluivendit, en 1754, le marquisat de Pont-Croix.
Acquis par:Nicolas-Louis, marquis de PIŒmc, qui pen
dant deux ans , en demeura poss- esseur, le marquisat de
vint, en 1756, la. propriété de la , comtesse de Forcal-
quier (1) qui avait fait reconnaître son droit de pré-
messe . .
Ainsi que la plupart des mottes fé2da1es placées dans
les étangs, le primitif château de Tyvarlen devait re-·
monte au xe ,ou au XIe siècle. Sa dernière reconstruc
tion dat.ait de l'année 1480:
Le Père du Paz qui l'avait visité, écrivàit ,en 1629 :
(1) Henée-Françoise de Carbonnel-Canisy, n. ée en 17~5,
fut ma-riée : 1 °au ma- l'quis d'Ant~n qui mOlll'llt en 1741 ; 2°
à Louis-Bufile de Brancas, comte de Forca~quier, décédé
en 1750. Son père, le comte de Canisy, était fils de Char
Jbtte .de la PalueUe dont 'a mère Marie Hené-e de Rosma-
d, ec, était la sœur puînée de la comtesse de Ca;rcado. La
c'Jmtesse de Forcalquier, décédé'B sans postérité, eut pour
héritiers 'es Carbonnel-Canisy qni ont possédé jusqu'à 1828
lu terre cl e Tyvarlen.
« Ahlin 1 ':1' de Rosmadec et Françoise du Quél.ennéc édi-
fièr- ent ce qui est à présent au château de Tyvarlen,
ainsi que le font voir leurs armes en alliance gravées
aux pierres d'iceluy ... Les murailles, toutes de pierr, es
de taille, les douves, garites, mâchicoulis et parapets,
les tours et escalie.rs, font voir qu'ils avaient un grand
dessein.)) (Généalogie de Molac, p. 77) .
Ce château dont il ne :reste que les soubassements . en- -
fouis sous un monceau de décombres, affectait; autant
qu'il - est possible d'en juger, la forme d'un rectangle
muni d'une tour à chaque angle. Quelques fragments '
de sculpture; épars dans les villag- es environnants, pell-
vent donner une idée de ce qu'était sa riche décora·,
tlon. On voyait notamment dans les construct],ons du
villag.e' de ' Kerveillan; en Plozévet, un certain nombre
de pierres sculptées provenant de Tyvarlen; entre au- ,
tres, une statuetto représentant un chevalier, l'écu au . .
bras et la lance · au poing. '
Jusqu'au milieu du XVIe siècle (1), Tyvafl.en paraît
avoir été la résidence préférée des sires de Rosmadec.
Dans la suit, e leurs séjours y furent moins fréquents et
le château était inhabité depuis longtemps, lorsqu'en
1754 le marquis de Plœuc en fit l'aequs. iition. Tyvarlen
é:ait , alors fort délabré et ses toitures m'enaçaientrui-
ne ; un épais manteau de lierre enveloppant l'édifice,
descendait du haut de ses murs jusqu'aux eaux de l'é- , ,
tang. Les tours étaient armées dB canons qui furent
donnés à l'acquéreur, ainsi que le 'grand crucifix en
, cuivre de la cuisine et la doche de la cha pelle qui s' é-
levait sur l'esplanade située au midi du cliâteau .
. (1) En 1534, de grandes fêtes y furent données à l'occa~ ,
sion du mariage d€ Joachim de Sévigné 'av.ec M,~rie du
Quélennec, fille du vicomte du Fou, qui avait été élevée à
. Tyvarlen.
! La vente du marquisat de Pont--Croix, consentie
moyennant 1t,55.0001ivres, compr· enait, outre le châ:
teau de Tyvarlen av, ec sa réserve et . ses bois (1), neuf'
moulins, quatre-vingt-trois convenants, de nombreuses
cheffrentes, les halles, magasins et four à ban de Pont
Croix, les greffes des juridictions de Pont-Croix et du
Quemenet~ le droit de pêcherie sur le Goyen. Le mar
quisat était alors 'aff·ermé 16.000 1. à Gatien de Jouennè,
seigneur de Lorière et de Kervenargant et pouvait rap-
porter annuellement de 21 à 22 .000 livres.
Devenue par retrait Ugnager propriétaire . de Tyvar- .
len, la comtesse de Forcalquier fit commencer, vers
1:762, .la démolition du château, ne conservant que les
bâtiments de service occupés par le fermier et le colom-
. bier qui a subsisté jusqu'à ,1851.
Dernier survivant des manoirs de Landudec, 'Kers
tridic a lui-même disparu en 1879. Un portail ogival
donnait accès d'ans la , cour du 111anoir dont la façade
avait été reconstruite au XVIe sjède. Derrière le corps-
de-logis, un escalier à vis · conduisait à l'étage supérieur
qu'éclairaient deux fenêtres à .croisée de pierre sépa
rées par un oculus .
Guillaume Kerstridic était, en 1426, possesseUr de ce
domaine qui, après lui, fut sans doute démembré, car,
en. 1457, une partie de ses. terres et une rente de cinq
solz SUT « le molin de I{ersfridic » appartenaient à Her- ,
vé Garvaign. .
Jehan Kerstridic, notai re-passe, qui comparut à la
montre de 111,81, vivait encore en 1513. Il fut père de
Charles Kerstrjdjc; , qui mourut ainsi que son épouse,
Azénor Kerpaen, vers 1509. Leur fils Alain Kerstridic,
(1) La terre de Tyva.r' en aV ;lit dans Landlldec une super
fi· cie d'ènviron 450 hectares.
qui était notajr· e (1-536) et sa femme, Françoise Rolland
(1), décédés · en1556, laissèrent irois enfants mineurs,
Claude, Alain et Marie.
En 1557, Claude Kerstridic, assisté de -son .curateur
Alain Kerpaen, sieur de Lopezeau, fournit aveu au Roi
. pour les terres de Kerstridic et {le Lanvaraon qu'il te-
nait de son pèr,eet de sa mète, ainsi que pour plusieurs
convenants à Lespeuritqu'il avait hérités de Margueritte
Holland, sœur aînée de sa mère. Décédé sans alliance '
. en 1561; Claude , eut pour suücesseur son frère puîné
Alain qui mourut lui aüssi sans postérité en 1571.
Mar;e Kerstridic qui hérita de ses frères, avait épousé
J,ehan Geffroy. Sa fille unique, Louise Geffroy, mariée
à Réné Helnery, seigneur de Chefd~bois (en Cuzon), .
mourut en 1602. . '
Julienne Hémery, née de cette union, épousa en 1612,
René d e Penancoet. Elle figure dans l'açte d'afféage
ment de Rerdreac'h-Pérennès (Rerbérennès) à sjre
Etienne Le Hir de Landudec (1618). Quatre ans après
. . sa mort, en 1628, intervint un accof.d relativ, ement au
cours d'eau qui. alimentait le moulin de Kerstridic, en-
tre le marqu:s de Rosmadec et René de Penancoet, .
agissant connue garde natur, el de son fils Guillaume,
propriétair, e de Kerstridic.
Guillaume d· e Pena.ncüet fut l, e pèr, e de Louise de Pe-
nancoet de Kerouazle (1649~1734), l'une des favorites
' du roi d'Angleterre, CbarLes II, qui la créa duchesse
de Porsmouth. Vers le milieu du XVIIe siècle, il vendit '
à Louise Néü'ellec, veuve· de Noël Le Gubaer, .le manoir
' de Kerstric L.c avec ses domaines (Kerquéré, Kerlaoueret
izéla, la moitié de l{, eraméz, ec) et ses prééminences dans
la chapelle Saint, e-Anne à Landüdec. Cette ' terre, en
(1) EDe ' était fille d'Alail). Rolland, sieur de Kermoysfln
~t .de Guil'emeUe de Coetanezre.
1680, appartenait à Vincent 'et à Rolland Le Gubaer qUi,
par représentation de leur père, Sébastien Le Gubaer,
l'avaient. héritée de leur aïeüle, Louise Nédellee. Kers- 1
, tridie était alors affermé pour 150 .:Etet quelques rede- ~
vanees · en nature à Jean Le Bihan et à Guillaume Le
GueUee. Maître Jean Chamin, notaire et Marie Cochen,
,:a femme, y avaient loué une maison . .
, Kerélan
Un sceau de 1276 portant Lm sautoir et une borclu, re, .
est , àttribuée aux .Le Cren de Kerélan. L'enquête faite
en 1411 touchant les . droits du vicomte de Léon de Cor-
nouaille contient la dépo.s: iüon d'Ev'en Cren, âgé de .80
~ ans, qui devait être l'aïeul. de Geffroy an Cren, seigneur
de Kerélan · en 1426. .
En 1457, Àlain Lecren' et Mabille, sa, f.e'mme, échan-
gèrent leurs domaines de Kerdéaut et de Kergadiou en .'
Trémahec (Tréméoc) -contre les héritages que possédait
Hervé Garvaign de Kerdanen « ès villes de Kerdanen,
an Laéguel, ' Mogairet, Kerstridic Lesmoé, Lanryeuc, an
Natro. )) Le même Alain Lecren et Guillaume, son fils,
acquirent en U;73 l'autr, e moitié de Kerclanen et de Laë-
guel par contrat d'échange passé ave-c Alain Rosm,adec
auquel ils cédèrent leurs droits sur Kerstridie, Kerlouou- '
'r, et, Lesmoé, Lattro et Lanriee. Guillaume Le Creil qui
était , notair, ei se présenta pour son père à la montre '
de 1481. Son fils qui portait- aussi le prénom de Guil-
lamue, reçut en 1503, l'aveu r: endu pour Kerguilhanet
en Guyler à la seigneurie de Kerélan . (2) .
Le fils de -ce ,dernier, Etienne Le Cren, mourut en
1533. Il était marié à Azeliee de Kermorial dont il eut ,
. (1) Ce village o-ccupaif le N° 232, Section B ducadastrè.
(2) Archives personnelles. qui ont également fourni la plu . part des renseignements dont la source, n'est pas indiquée.
un fils nOlll11H~ Yvon qui avait pour curateur, en 154!,
son oncle Pierre de Kermorial. Yvon Le Cren qui. vi.vait
en 1578, eut pour f.emme Marguerite de Kersandy·. II
fut père d' Alain Le Cren qui, marié en 1587 à Jeanne de
Saluden et décédé en 1602, ne laissa que deux filles.
L'aînée, Hélène Le -Cren, mariée successivement à
Noël Gourcuff et à Jacques de la Boixière, sieur de Pel
lahé, mourut en 1627, sans laisser d'enfants. Après elle
la terr, e de Iü~rélan . passa à sa sœur puînée, Marie Le
Cren, qui épousa François ,de Kergoat, sieur de Kersul-
bic.
. En 1650, les si, eur et dam· e de Kergoat affermèr, ent
leur maison de Kerélan à messire René de Plœuc au-
quel ils vendirent ,ensuite les domaines de Kergat
(1657), de Kerdané,- Laëguel et Stang-corzou bras
(1659) et en 1662, le manoir de Kerélan, avec ses ter-
. res, moulin, bois. taillis et de haute futaie, enfeu et
prééminences dans la chapelle de sa.inte Barbe, à Lan-
dudec.
Devenue veuve, Marie Le Cren se retira au manoir
de Kerandraon (Mahalon), où ùn logement lui avait été
concédé. Elle possédait encore le domaine de K , er-
.rl.reac'h (-1 ) dont elle fournit aveu au seigneur de Tyvar-
len, en 1682. ,
De l'ancien. manoir de Kerélan démoli en 182~, Il ne
reste que le pignon occidental et un cadran solaire en .
ardoise sur lequel sont gravés un calice et le millésime
de 1615. Dans la rabine nommée l'allée Cren se trou-
v, ait une croix de pierre montée sur un sode triangulajre
assez élevé. Le jour de la Fête-Dieu, la procèssion de
Landudec se rendait à .cette .croix qui, ' en 1849, de
(1) Petit manoir, ruiné pendant la· .Ligue. que possédait
en 1540 N. H. Je, an Lestugen et qui par la suite fut réuni à
Kerélan .
même que toutes les autr, es croix de la paroisse, fut
renversée et fouill~è par des chercheurs de trésors.
. Guilguiffin
On vüyait -à Landudec, en 1635, sur une des tombes
du chœur, un écusson chargé d~une croix cantonnée cie
quatre hermines (1). La famille du Guilguiffin à la
quelle appartenaient ces armes, paraît s'être éteinte au .
commencenlfmt du XIVe siècle. Devenu la .propriété des
sejgneurs de Tyvarlen, le Guilguiffin , constitua dans la
suite le partage d'un , cadet de cette maison et, ainsi
que le rappelle un aveu de 1540, « fut baillé à titre de
ramaige à' Guillaume du Tyvaranlen, filz juveigneur de
la dÜe chatellénie ».
Cette branche cadette des Tyvarlen était représ'entée,
en 1418, par Guillaume de Tyvaplen, écuyer du Duc,
dont la felnme, Catherine Le Saux, de la maison.de Pra
tanros, mourut en 1424. Décédé lUl",mênle vers 1447,
il · eut pour fils et success'eur Guillaume de Tyvatlen que
l'on voit figurer à la montre de 1481. Le fils de oe der-
nier, Charles üe Tyvarlen, comparut à la même montre
en qualité de seigneur de Brenalen dont il avait épousé
l'héritière (2). .
Charles de Tyvarlen et Catherine de Brenalen eu -'
. fent, entr€ autres enfants, Aliette mariée avant 148:1,
à Jehan Gourcuff, sei~neur de Trémenec. et Guillaume
qui était en 1515, pro~noteur du diocèse.
Leur fils. aîné, Alain de Tyv.arlen, seigneur du Guil-
guiffinet de Brenalen, servait en 1481 comn~e archer
dans la garde du Duc et était, en 1492, r,eceveur de la
(1) Procès-verba~ des prééminences de la maison' de
Plœuc. .
(2) Cathe'rine, fiUe aînée de Maître Jehan Brenalen qui
possédait, en 1443, le manoir de Brenalen en Saint-Nic.
baronnie du Pont. Décédé en 1531, il laissa de son
union avec Jehann de Kerynisan : (3)
Loyse, mariée à Jehan Le Gentil, seigneur de PontIez
et de Barvéc1el, baHly de Cornouaille et .[l· eux· fils dont
13 cadet, .lehan, ét.ait en 1532 r· ecteur de Cast et de Plo-
gonnec.
Jehan de Tyvarlen succéda COlllme chanoine à Fran
çois Le V 1 gouroux. Appelé en 1552 à remplir les fonc tions. de vj caiT e général de l'évêché · c re Cornouaille, en
l'absenc2 du car·:bnaf Nicolas Cajetan, titulaire de ee
siège, ir décédà e~l 1557 et fut inhumé dans la cathé-
draIe. '. . .
Son frère aîné, Guillaume de Tyvarlen, seigneur du .
Gullguiffin et de Brenalen, mourut en 1560. Il avait
contracté deux alliances, la première avec Magdel~ine
de Guer qu'il perdit vers 153-5, la seconde avec Marie
de Pestiv~ ,en, . dame de Leinhon, en Trébrivan. Du pre-
mier mariage étaient nés: Loyse qui épousa Jehan Tref-
fran c, seigneur de ICerguiffit et de Keranduon ; Claude,
Jlw.riée d 'abord à Henry {le Penguilly dont , elle était
veuve en 1559, puis à Jehan de Lanros et Nicolas avec
qui s'éteignit-la filiation maSCLlL'lle .je la maison de Ty-
varlen, .
l"ücolas de Tyvarlen, se:gneur de Kerharo et du Guil guiffin, chevalier de l'ordre du Roi, fut chargé, en
1573, par Charles IX de parcourir la Basse-Bretagne
p.our receVOIr les plaintes et les {loléances du peuple et
se rendit à Saint-G· ermain-en-Laye pour rendre C-Ûmple
cU Roi de sa mission. Les Eta!i-i lui::rttrjbuèrent, pour
frais de . voyage, une indemnité de 600 livres', .
En 1576, à la tête de l'arrière-ban de Cornouaille, 11
(3) Keryntsan en Loctudy, ramage de· Pont~l'Abbé, por t::1it « dol' au lion de gueu~es armé et lampassé d'azur à
ta bordure engreslée ·de même »,
6679. - Châteaux de Bretagne - Le Guilguifin, l'Entrée
prit part au siège et à la r·eprise de Concarneau qui était
tombé au pouvoir clescalvinistes. L'année suivante, J
assIsta' aux Etats qui se tinrent à Vannes', puis, en 1580,
à ceux de' Plo~:rJnel et mourut , en 1585. De son mariage
avec Louise de ROSffi8.!deC qui lui survécut jusqu'à
1595, étaient nées quatre filles (1).
'L'aîllée, ' Anne de Tyvarlen, épousa par contrat du
14 novembre 1580 Jean de PIŒmc, seigneur du Brei-
gnou, qui succéda à son beau-père comme commissaire
de l'arrière-ban. Surpris à Plestin~ en 1590, par les
Hoyaux qui le firent prisonnier, Jean de Plœuc suc- ..
comba peu après aux suites: de ses blessures. Sa v, euve
mourut en 1611 au Guilguiffin que leurs descendants
continuèrent à 'habiter et où naquit, en 1661, François-
Hyacinthe de. Plœuc qui ,(j, evait êtr· e évêque de Cor
nouaille (1707-1739) (2). .
A la mort du marquis de Plœuc en 1843, sa fille,
Jeanne-Rose de Plœuc., mariée au. comte de Saint-Luc,
hérita du Guilguiffin. Ce château appartient ' act~l€lle:-
ment au comte Gaston de Saint-Luc, . ancien député du
Finistère. . .
(1) Leurs fiUes :2uînèes furent mariées : Catherine, en
1586, à Julien du Pou, seigneur de · Kermoguer (qui était
velJf en 1594:) ; Louis-e, en 1587, à Jean de· Lanvaux, sei
gneur de Be·a,ulieu et Marguerite, en 1589, à Jean de Pen-
feuntenyo, seign-eur de Kermoru. .
(2) ·Ponr pIns ·de détai~s sur la maison de .plœuc, voir la
Généalogie publiée par D. de Théz,an et, dans Moreau
. (HistoiTe des GUeTTeS, p. 349), le récit d'une visite: de La
Fontenelle au Guilguiffinen 1597. Le manoir était a.lors
. habiiJé, non par la dame ' de Tyvarlen, mais par sa fille, la
dame dB Plœuc, qui app.renant que La Fontenelle préparait
un coup de main c,ontre QlJimper, se hâta d'en av,ertir.Je
gouvernel.H de la· ville et contribua ainsi à l'échec de ' cette
entreprise. . "
BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ARCHÉo.
. TOME XLIV (Mémoire 3)
Le manoir auquel a succédé le château actuel ne de-
vait guère différer des autres maisons fortes (iui exis-
taient dans cette partie de la Cornouaille aux xv
et XVIe
siècles. Ses dépendances renfermaient tous les services
. . que comportait une résidence seigneuriale : remise à
~:c.arrosses, forge, boulangerie, pressoir, éçuries, berg-~
ries ... Les substructions de plusieurs de ces bâtiments
. sont encore visibles dans la cour verte, à la fin de l'été~ .
quand le soleil a brûlé le mince gazon qui les recouvre.
On retrouve égalem, ent les fondations de deux tourelles
d'angle que des courtines crénelées reliaient à la mai-
son du portail. Cette maison, flanqué. e d'une guette
ass, ez élevée, contenait au-dessus de l'entrée voûtée un
logis pouvant servir de corps de garde.
D'après un aveu rendu, , en 1540, par Guillaume de
Tyvarlen, la réserve du Guilguiffin, indépendamment
des bois et des rabines, comprenait « un jardin cerné
de murs et, devant la porte d'iceluy manoir, une piecze
de terre chaude ete sept journaux, appelée Parc-au
couklry, où était un coulombier puplé de pigeons ; 8Ü1,1S
·prés, dix journaux rapportant par commune année 25
charretées de foign ; sous terres froides, envkon 5~
journaux en deux clos, nommés l'un ·An-Guernevez et
l'autre Guenforh, ès queUes garaine; s il y avait r, effuges
à oonnilz (lapins) ; enfin une partie de la montagne de '
Botfaven. »
Le château du Guilguiffin a été bâti, en 1750, par
Nicolas-Louis, marquis de PIŒmc, qui , confia la dir.ec
tion des travaux à un architectè Quimpérois, Nicolas
Pochic. Ali müieu s'élevait un donjon couvert en plomb
qui fut supprimé , en 1797. L'intérieur renferme un bel
escalier en pierre, à double rampe en fer forgé. La
chapelle qui s'était écroulée en 1847, fut relevée la
nième année et dédiée à l'Immaculée-Conception. Elle
est ornée de be.aux vitraux et d'un tableau représentant
la Sainte-Vierge . A l'entrée de la cour d'honneur, deux
nTands piliers supportent ùes groupes en granit repro- .
duisant des scènes de .chasse. Encadrée dans la ver ure
de ses futaies, .cette vaste construction est-d'un aspec~
assez imposant. .
Kerandraon
Il ne reste aucun vestige de l'ancien manoir qui s'é-
levait au sud du village. actuel, non loin du puits et
qu'une large rabine, reliait à la route d'Arvor. Riou
Treffranc ,dont la famille était originaire de Plovan (1),
possédait , en 1426 üe manoir qùe ses descendants de
vaient abandonner cent ans plus tard pour se fixer à
Rerguiffit, . en Pouldreuzic. ' . .
Guillaume Treffranc, écuyer, décédé à Keranduon en
. 1504, fut père 'de J, ehan Tr, effranc qui rendit . aveu au
seigneur du Quilliou, en 1539, pour la garenne et le. pré
de Kerhaelec, situés en Plogastel, au sud du ruisseau
qui séparait alors üette paroisse de üelle de Landudec
et pour le , convenant que tenaient à. Kervour Hervé et
Henry Page, ant. Ce Jehan Treffranc qui avait hérité de .
Charles. Queynec, frère de sa mère, le m~anoir de Ker ...
guiffit, était marié à Loyse de T~varlen quj lui donna
trois enfants. . .
Ses deux fils, Jehan et Guillaum, e, dont le premier
mourut en 1571, n'ayant pas laissé de postérité, sa .
fille, nommée Jacquette, suücéda à ses frères. Mariée
,::J',abord à François Le Torcol, sieur de 'Kerdour, Jac-
([uette . Treffranc contracta, en 1 .583, une seconde al
liance avec PIerre d'u 'Haffont, seigneur 'de Lestrédia-
(1) La branche, , a, înée des, Treffrane s'est fondue" vers .
14-35) dans Coetsquirioll p'uis Kerardélee . du Paie et Trous-
Sler.
gat. Lorsqu'elle mourut, vers 1610, la terre de Keran
draün échut à Louise Le Torcol, femme de Hervé du
Haffont, qui la transmit à son fils aîné, Jean du Haffont.
Celui-ci, de son mariage avec Julienne Jégado, ne laissa
qu'un fils, Jean du Haffont(1), qui vendit Kerandraon;
en 1663, à Guillaume Furic, sieur de Penminy.
La même année, cette terre qui comprenait, outre la
réserve du' manoir et l'emplacemént du moulin (2), deux
oonvenants à Kerandraon, les deux tiers de . Kerhuel et
une tenue à Kerboru, passa par échange des mains du
sieur de PennlÏny dans celles de René de Plœue, sei-
gneur du Guilguiffin.
Kerviher
Guillaume 'Kerviher, fils mineur de créfunt Daniel I{er- .
viher, possédait ce manoir en 1426~ Il vivait encore en
1481 et se fit représenter à la montre de Carhaix par
son fils Henry (3). . .
En 1529, Jehan Kerviher « à cause de son viel âge»
fit abandon de ses biens à son fils Charles de Kervi-
her, écuyer, - lequel en 1540 fournit aveu au roi pour le
. manoir et le moulin de ,Kerviher qu'il exploitait dir, ecte
ment et pour le convenant Kerniol (üu Merdy izéla)
tenu par Alain Le Marec.
Louis de Kerviher qui lui sucoéda, fut remplaéé à la
montre de 1562 par son frère Nicolas, notaire à Quim
per. François de Kerviher, décédé vers 1606, avait
(1) Avec lui s'éteignit la branche aînée de cette maison.
p ,avait épousé, en 1649, Claude Perrine du Bot ·(de Qlii-
merç'h) . . .
(2) Ses substructionsexistent à la lisière Sud de Coat ar
veil, ta, illis dépendant de Langas (no 469 du cadastre).
(3) La. femme d'Henry Kerviher appartenait à la famite
Penf,rat ; elle possédait un tènement à Kermenguy, en
Plozévet. .
épousé Marie de Kerguélen (1) (1603) qui rendit aveu,
en 1618, au 'nom de ses filles Jeanne et Anne, pour le
manoir de Kerviher aff'errné à Jean Denys et pour son
moulin ruiné depuis 28 . ou 30 ans.
L'aînée des filles, Jeanne, après la mort de son marj,
Jean du Haffünd ct:e Lestlmbech, prit le voile aux Ursu
lines de Quimper, .laissant Kerviher à sa sœur puînée.
Anne de Kerviher qui avait épousé Mathieu L'honoré,
sieur de Kergostiou, eut pour enfants : Jacques L'ho-
noré qui était diacr, e en 1649, curé de Lanvern en 16'61
et, en 1670, recteur de Guengat ; Renée dont le mari
Pierre Marcan, procureur fiscal de Püuldavid, mourut
en 1670 ; Catherine décédée sans alliHnce et Yves qui
épousa, en .1669, Gillette de Keratry.
Par contrat du 12 octobre 1671, la dame douairièI'e
de Kergostiop vendit à M.essire René de Plœuc le ma-
noir de Kerviher · avec toutes ses dépendances, rabines,
bois taillis et de haute futaie et ses prééminences dans
l'· église de Landudec (2) pour le prix de quatre mille
neuf cent livres tournüis et à la charge d'acquitter une
rente de huit livres due à la fabrique de. Saint-Mathieu.
Kerviher, depuis , cette époque, fait partie de la terre
du Guilguiffin. Des anciens bâtiments il ne reste qu'un
mur a, ssez élevé, à l'IÜuest de la Dour, auquel sont ados
sés des appentis. La maison de ferme conserve plusieurs
(1) Fille de Jehan deKergué~en, seigneur de KerIez, ' en
Landrévarzec èt d· e Blanche Moisan, elle fut partagée, en (
1615, paI r son frère aîné; Germain de. Kerguélen . recteur '
d'Ergué-Gabéric, qui mourut en 1647 , official de Cor
nouaEle . .
(2) Elles c'Ûnsistaient en trois tombes basses, u, ne tomne
élevée et le droit d'écusson dans la chapelle située au nord
de la nef. '
ouvertures provenant du vieux manoir dont la dernière
, reconstruction ne remontait qu'à 1583.
Le blason de Kerviher d'azur à trois mains droites
d'argent, 2 et 1, un ter de lance de même en abîm,e, était
.gravé sur une croix érjgée près de la route d'Arvor (lt
dont les pierres sont èntrées dans la ,construction· de la
chapelle -du Guilguiffin (1751) .
Landudec renfermait plusieurs autres manoirs de
. nioindre importance.
L'un d'eux, Tuonhuon (aujourd'hu, i Truhen) que pos
sédait en 1426 Alain Tuonhuon, fut par la suite réuni à
la terre de Tyvarlen ainsi que son moulin dit Stang
. Guezennou dont la suppression a dù coïncider avèc la
reconstruction dU moulin de Tyvarlen. · Ce ,dernier qui
, ' se' trouvait autrefois près de l'étang nommé Len lIlors
et était tombé en ruines pendant la ' Ligue, . fut transf.éré
en 1628, à l'endroit qu'il occupe actuellement.
En 1426, le petit marioir cleKerohan, voisin du précé-
, derit, , appartenait à Pierre Trégouret, de Cast. A la
,'. même époque, le manoir de P· enfrat, avec le moulin de
Kervélaouet qui en dépei1dait, était aux mains de Maî-
tre Yvon Penfrat ,(fOnt les des0endants s'établir· ent à La-
. nalan en Mabalon, dans le cours du xv
siècle. Converti
en domaine, Penfrat était tenu,en 1.541, par Jehan A.1a-
nousous Yvon G · effroy, sieur de Lanalan. '
Ke.randraon-ar-veil, ainsi que son moulin, dép, endait
ancienneluent de la s, eigneurie du Quilliou . Pour le dis-
linguer ' d'un autre Kerandraon situé dans les mêmes
parages, on l'a appelé Kerandraon-Gourret, du nom du
dom, anier, J ehan Gourret, qui ]' exploitait à la fin du
siècle. La maison principale dont l'· étage supérieur
était éclairé par une grande fenêtre à meneaucn croix,
rappelait les petites gentilhommières qui se construisi-
rent dans le pays au XVIe siècle. En 1642, cette maison
était occupée p,ar un notaire, Maître Guyomarch Le
Meur, auquel succéda par acquêt, en 1673, honorable
homme Alain Le Horgne, propriétaire du manoir èfe
Kerongar-an-Abadès' e'n Plozévet. Après aViQ'ir passé
par différentes mains, Kerandraon-Gourret est . devenu,
au sièecle dernier, la propriété deM. Guillamne Le
Bolzer.
Bien 'que KermalhueZlen(aujourd'hui Keralfin) n'ait
j.amais été manojr, il convient néanmoins de le men-
tionner, ce village ayant .appartenu à Jehan an Scel ou
Ancel, habile, charpentier qui fut employé, en 1467, aux
. travaux de la cathédral, e et p~obablement aussi, quel-
ques années plus tard, à la construction d'u châte, au de
Tyvarlen.
CONEN DE SAINT-Luc.
DU flNISTERE
Hôtel de Vitte
B.P.531
29107 QU1MPER
É PARTIE
'Table des mémoires pu.bliés en 1917 .
1. Note sur' la, stèl, e gravèe du Téven de K, e:i'IDorva;n
(commune' de' PIQùmogu,er-Finistère), ' par [A ~f.
DEVOIR} (planches) '." ......... ' .......... ... .... '~ .. '
II. Notice pa.roissial, e. : Landudec, par CONEN DE ' SAINT-
Luc (ca1'te) .. " ............. : .................... . . " .......................... ..
III. Note VI su.r une récente communkaüon de M. le
docteur Baudouin" relative à « l'existence d'une
glacia.tion néolithique dàns le c,entre d(~ la Bre-
tagne ", par [AH. DEVOIR] ......... ............. .
IV. Les ArchIves de LesauHfiou et, ~'archiv;ste JéEm-
François L.e · Cl,ech, par L. LE GUENNEC ......... .
V. Glanes archéolog,iques : Plouédern. Plo.unéven- ·
ter. -- Lanhouarneau. Ploue/ scat. Land,er-'
nea,u, paT le chanoine ABGRALL ................. ;
VI. RappOlrt' sur la. se.ssion normale des Comités régio
naux des ar; ts appliqués à Par'is les 6, 7, 10, 11,
12 avril 1917> par Charles CHAUSSEPIED . . : .... ;
VII. Quimpe.r au XVIIIe 'siède. Notes et Docum,ents,
I. La COlnédi'eet les JeuX: à Quimper en 17~5,
par Daniel BERNARD ...................... : ... .. .
VIII . Comment étaient tra.ités les Pris.onnlerl s d, e guerre
en Bl~etagneà ,~'époque d·e la Guerr: e dl el Trente
ans, par Henri \VAQUET ..................... : ..
IX. Respe, ct et Conservation d.es œuvres du pa,ssé. Le/ t
. tre o'live;y't,e à M. le cha'noine Abgra.ll, par Char-
l, es. CHA USSEPIED ............................... .
X. EXClus~on d'étud, e à Pont-l'Abbé le je'udi 2 août
1:l1
147
1917, p,ar le chan6ine ABGRALL .................. 15:l
XI. Une orise à l'abbaye du Relec, 1458-1462" par Henri
XII.
XIII.
"'\i\' AQUET " ................................................... ................ .o ..... .o ..
[Les Eglis.es et Chapelle1 s du diocès, e de, Quimper
(suite)] : Archiprêtré , de .lVlorlaix (suit1 e), d'oyen nés de Saint-Thégonec, de Sizun, de T.au~é.
Archinrêtré de SRint-Pol-de-Léon, doyenné de
Saint-Pol-d, e-Léon, paT le chanoine PEYRON.: ..
Discours de M. le PRÉSIDENT ................... .
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