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Bulletin SAF 1917


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Procès-Verbaux

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Société Archéologique du Finistère - SAF 1917 tome 44 - Procès-Verbaux

Séance du 25 Janvier 1917

Présidence de M.le chanoine ABGRALL, président

Le procès-verbal de la dernière séance est adopté.
Absents etexcusés: MM. Le Roux, Rocuet et Waquet.
Deux nouveaux membres sont admis dans la Société :

Mademoiselle Af,arguerite-Marie Queinnec, de Lan-
divisiau, présentée par _ MM. le chanoine .4 bgrall et

Chaussepied.
lVi. Ruer, architecte à Douarnenez, présenté par MM.
Delécluse et Pairaud.·

M. Chaussepied fait une intéressante caus.erie sur
un projet d'organisation de cours spéciaux pour l'éduca­
tion des apprentis. ee's cours, qui seraient des cours

d'art pratique, comprendraient d'abord des cours de
dessin, p\lis des cours ' spéciaux pour les différents
métiers. M. Chaussepied remarque qu'il n'y a plus
d'apprentiss.age; l'habileté de nos ouvriers qisparaîtj
il n'y a plus dans les corps de métiers, cet. amour-
. propre qui autrefois a produit des chefs-d'œuvres. Les

productions soÏ-disant bretonnes, meubles, céramique,

broderie etc, ne sont plus que des clichés invariables,
sans caractère particulier~ L'art du dessin su,r poterie,

. par exemple, est tombé dans la caricature; il n'y a
. plus de bons dessinateurs comme il y en avait autrefois.
L'art du tailleur de pierre a dégénéré a un tel point ·

qu'aujourd'hui les agglomérés et le ciment armé, si .
disgracieux, remplacent notre beau granit national.
Pour remédier · à tout cela, il l'audrait faÎre : revivre

les arts du passé, en les adaptant à notre temps, en

rattachant l'avenir au passé, tout en restant dqns le

goût local. C'est le but que se propose M. Chaussepied

dont on ne saurait trop louer l'initiative et le dévoue- .

ment. Dans le même ordre d'idée, M. Lemoine annonce
la création d'une nouvelle société dite « des arts
français modernes », qui a pour but de mettre en re­
lation les patrons, industriels et commerçants, avec les

artistes, dessinateurs, peintres etc, afin d'obtenir des

travaux originaux et intéressants.

M. le Président donne lecture d'un (c Essai de '
bibliographie de l'Ile Sein» par M. D. Bernard. Il

lit ensuite une lettre où M. Bernard expose qu'il
serait précieux de posséder un répertoire de ce genre

pour , chaque commune ou paroisse. Notre Société

pourrait mener à bien un tel travail avec le concours

de tous ses membres. , Cette réalisation est à tenter.

Le moyen le plus commode serait de proposer, au

dé~ut de chaque année, la liste d'un certain nombre

de communes par ordre alphabétique. Chaque mem-

bre serait . sollicité d'établir pour chaque commune,

une fiche mentionnant les ouvrages dont il aurait
connaissance, et de l'adresser à M. le Président. La

nomenclature obtenue, serait imprimée dans le Bulletin .

On arriverait ainsi à posséder une bibliographie géné-

raIe du département qui faciliterait singulièrement les

recherches.

Les membres présents s'associent à ces vues, et M.

, le Président, fera en sorte de prendre . ravis des
" membres " du bureau pour examiner les 'moyens lès
plus pratiques de mener à bonne fin une entreprise

, si louable.
Le Secréta, ire, ' Le Prés" ident,
"~ "H. W AQUET. , Chanoine ABGRALL. 1

III

ANNEXE A U PROCÈS~VERBAL "

Rennes, le 18 Janvier 1917 .

Cher Monsieur le Président,
. Je volls adresse un Essai de la Bibliographie de l'Ile-de-

Sein. C'est un prcmier morceau de la Bzbliographie du
Cap-Sizun que j'ai entreprise depuis longtemps déjà.

Vous savez que les répertoires dr ce genre sont très pré-
cieux et il sérait à souhaiter qu'il en existât de pareil

pour chaque commune ou paroisse. Ce serait là un travail -
'que notre Société pourrait peut-être mener à bièn, avec le
coneOZlrs de tous ses membres. Ne croyez-vous pas que la
rêalisation devrait en être tentée? Je crois que le moyen

le plus commode serait de proposer, au début de chaque

année, les noms d'un certain nombre de commzznes,
classés par ordre alphabétique, desquelles on voudrait

établir la bibliographie _ Chaque membre serait sollicité
d'établir une fiche ppur chaque oUVl'age concernant ces

communes, dont il aurait connaissance et d'adresser ces
fiches, avant la fin de La dernière séance de l'année, soit au
président, soit aux secrétaires, soit à un membre qui
serait désigné ou qui s'offrirait pour les centraliser. La
nomenclature aiusi obtenue, pourrait être imprimée à la
ta fin du bulletzn, Je crois que l'on arriverait ainsi à
établir une Bibliographie générale du Département qui
serait vraiment un travail intéressant. '

La Bibliographie de Brest existe, Celle de Mor..faix est
en préparation pal' lU. le Hir, bibliothécaire de Rennes .
. J'ai essayé d'établir celle de Quimperlé. Je l'ai envoyée à
Le Berre pour l'Union Agricole. Peut-être jugerez-vous à
propos de la reproduire dans le Bulletin une fois parue . '

Daniel BERNA,RD .

Essai de Bibliographie de l'Ile de-Sein

Peyron et Abgrall Notice paroissiale sur l'I1e-de-Sein (Bulle-
Ogée

Le (H.)

tin d'Histoire et d'A Tchéologie, t. . xm,
1913, :365-374 et t. XIV, 1914, 22-32-51-57)

Diction naire historiqne de la Province de
Bretagne. Nouvelle édition, revu et
augmentée par Marteville et Varin,
Rennes, Deniel 2 vol. in -4°, t: I,387-388.
L'Ile-de~Sein aux temps préhistoriques
Bulletin de la Société Archéologique du
Finistère, t. XXIV, 1897, 357-368) .
Meules et Meulettes préhistoriques. Le
Braou de l'Ile-de-Sein (Bu,lletin de la
Société A rchéologique du Finistère, t. XX,
1893, 343).
L'I1e-de-Sein au dix- huitième siècle. Mes­
sire Joachim- René Le Gallo, Recteur de .
l'Isle-Saint (Bulletin rie la Société .4 r­
chéologie du Finistére, 1. XIrVIII, 1001,
318-337)
L'I1e

-de-Sein au ' dix-huitième siècle. Etat
de la population . (Bulletin de la Société

Â'f'ch.éologique du Finistère, t. XXIX,
1902, ~68-28~).
Les Epidémies du Cap-Sizun. Le repeu ­ plement de la Pointe du Raz après la
peste de Lescoff (Bulletin de la Société
A rchéologique, d'LI" Finistère, 1. XXVII,
1900, 201-2'14:).

Le culte du soleil. La génération par le feu.
Folklore du Cap-Sizun et de l'Ile-de­
Sein (Bulletin de La Sociçté A rchéolo,.
giquea'Ll" Finistére, t. XXV, 18U8, 37;$-377) .
Folklore de la Pointe du Raz et de nle-de­
Sein. Tableau du Raz-de-Sein (traditions
et légendes) (Hel1ue des traditions po­
pulaires, t. VI, 1891,650-662) .

Le CarBnet (H)

L'Enfer de Plogoff. Légende de l 'I1e-de­
Sei n (/JuLletin de La Société A rchéolo­
gique du Finistère, t. xv, 1888, 192-194) .
Légendes de la Ville d'Is. Quimper, Co­
tonnee. '1 br. in-18.

Superstitions et croyances du Cap-Sizun
(fievue des Traditions, pop?,tlaires, t. VI,
1891,15315-154t). "
Rites et usages funéraires _ La Fête des

Morts au Cap-Sizun et à l'Ile-de-Sein '
(Revue des Traditions populaires, t. III,
1888, p. 1599-600) .
L'arc -en-ciel dans le Cap-Sizun et l'Ile-de­
Sein (Revue des Traditions populaires,
, t. XVII, 1902,361-363,15815-1589) .

Faune populaire de la Basse-Cornouaille
(Revue des Traditions populaires, t. XIX,
1904, 19~-203).
Fréminville ( . ) Antiquités du Finistère, Brest, Come et
Bonetbeau, '1 vol. in-8, 2° partie,94 ·96.

(Il. r.)

PIqelle

Statistique des monuments celtiqùes du
Finistère 1 BuLLetin de La Société Archéo­
Logique du Finistère, t. IV, 1876-77,
112-113"). -
Notes archéologiques sur le Finistère
(Bulletin de la Société A rchifologique du
Finistère, t. IV, 1876-77,20) et BuLLetin
de la Societé A cadémique de Brest. t, IV,

série, 20) .

Géographie ancienne et historique de la
péninsule armoricaine, St-Brieuc, Pru­ dhomme, '1884, 1 vol. in-8, 123-124.
(~l Ce') Voyage archéologique en Cornouaille.
Route de Châteaulin à Pont-Croix et
Recherches sur la ville d'Is (Revue Bre­
tonne, t. III, ,1~415, 281-2821.
(H.) La Ville d'Is et la baie des Trépassés. Pa­
ris, ,Schleicher, 1913, 1 br. in-8.

Lu (H.)

Séjourné (Père 1.)

A. T. l. A.
Cirard (B.)

Le Vénérable Michel le Nobletz, Paris,
Victor Palmé, 1898, 1 vol. in-16, cha­
pitre xv, 140-150 .
Histoire du Vénérable serviteur .de Dieu
Julien Maunoir, de la Cie de Jésus .
Paris, H. Oudin, 2 vol. in-8, chapitre VII,
. 113 et chapitre x, 147-162.
L'Ile-de-Sein (Lycée A 'tmoricain, t. n, 1823,
184-180).
De l'Ile-de-Sein (Lycée A 'tmo'ticain, t. IV,
1825, 468-472).
L'Ile-de-Saine (Lycée Armoricain, t. VI,
1827, 293-301) .
Avis sur le passage du Raz-de-Sein, dit de
Fontenai. Lorientf Veuve Baudoin, 1805,
1 br. in-18.
La Bretagne maritime, Rochefort, Thèze,
1889, 1 vol. in-8, 305-308.
Honlain (L.l Histoires du Raz-de-Sein. Vestige~ drui-

diques. Pardon de l'Ile-de-Sein. Les gar-
diens du phare. Le Samedi-Saint, . veille
de la Pentecôte à l'Ile. ' La Maisbn du
Solitaire. Guingamp, P. Le GoazIOu,
1896, 1 vol. in-18.
Raz-de-Sein. Diverses légendes sur la ville
d'Iso Etude sur l'affaissement progressif
du sol. Monographie de l'Ile-de-Sein .
Quimper, A. de Kerangal, 1893, 1 vol.
in-HL .
, Bernard (D.) Documents sur le Cap-Sizun (Ile-de-Sein).

de la

Lettre de Messire Le Gallo, curé de
l'Isle-des-Saints, par Brest, au contrô­
leur général des Finances, 16 décembre
1714 (Bulletin de la Soci~té A rchéolo- -
gique du j/inistère, t. XXXVII, 1910, 3-7).
(H.) Introduction au t. III de l'Inventaire som­
maire des Archives du Finistère, CXXI,
CXXVII, CXXIX:'CXXXI. Quimper, Jaouen,
1914, in-4 .

de la

VII
(H.) Le prieuré de St-Tutuarn ou deTIle Tristan
Bulletin de la Société A rchéologique dû
Finistère, t. XXXII, 1905,235-.237) .
. L'Ile-de-Sein ou de Sizun (Bulletin de la
. Société Arrchéologique du Finistère, t. IX,
1882, 14-25]. . '
A propos de l'Ile-de-Sein, Chansons. lé­
gendes, mœurs, étymologies. [Bulletin
de la Société A l'chéologique du Finis~ère,
t. VIII, 1880-81, 204-206).

Commuuication sur l'Ile-de- Sein .( Bulletin
de l'Associat(on Bretonne, 3

série, t. l,
1882, 33-35).
Miorcee -de Kerdanet
Notices chronologiques sur les 'Ecrivains
bretons. Célébrjtés appartenant à l'IIe­
de-Sein, Brest, Michel, 1816,1 vol., in-S.,
493:

Peyron )

Eglises et chapelles dn diocèse de Quimper.
(Bulletin de la Société A rchéo logique du
Finistè.re, t. XXX, 1903, 281),

Documents inédits sur l'Histoire de l'Ile- '

WtlloUe

Ardonin-

de-Sein pendant la Révolution (Journal
(( Le Citoyen », Quimper, 1914) .
Le phare d' Ar-Men sur la cha ussée de l'Ile-

de-Sein. Notice sur sa construction .

Quimper, Jaouen, 1888, 1 vol. in-18).
Conférence sur le phare d'Ar-Men. (Bulle­
tin de la Société de Géographie de Brest,
1882) .
Notice sur le port de l'lle-de-Sein. Imp.
Nationale, 1879, 1 br. in-4, .
Autour des Iles bretorifies. Paysages, Contes,
. Légendes, Commerce, Industrie, Pê­
cheurs de sardines, Homardiers. Paris,
Nilson, 1904, 1 voL in-16,
Voyages en France 4° série: les îles de
l'Atlantique, d'Hoëdic à Ouessant. Paris.
Berger-LevrauIt, t vol. in-16.

. Toscer (G.)
Le Braz, (A.)
18 Hoffie (Ch.)

(Dr L.)

Le ' (Ch. )

VIit
Mémoires sur !a Marine. Paris, Laurent,
1800, 4 vol. in-4, t. II.
Le Finistère pittoresque. Brest" Kaigre,
1908, 2 vol. in-4, t. II, la Cornouaille,
. 23~-243.
La terre du passé. Paris, Calma'nn-Levy,
s. d., 1 vol. in-16, 223-240. '
Sur la côte. Paris, Colin, 1897,1 vol. in-16,
113-190. '

Topographie médicale de l'lle-de-Sein
(Thèse de Doctorat en Médecine). Paris,
Davy, 1887,1 vol. in-8. .
Bibliothèque' bretonne. Saint-Brieuc, Le

Maout, 1851, 2 vol. in-8, t. 1; 50-51.
Tallin (Ed.) Voyage en Basse-Bretagne, Finistère. Pa-
ris, Moris, 1859, 1 vol. in-16, 2i:>0.
Térnsmor (fR. Gémll) Voyage en Basse-Bretagne'. Guingamp, '

GelEroy (G)
MonodŒ. )

Jollivet, s. d. 1 vol. in-16,_ 273-278.
La Bretagne. Paris, Hachette, 1905, 1 vol.
in-4, 273-278.
Le Choléra (Histoi-re d'une épidémie, Finis­
tère, 1885-1~86), Paris, Delagrave, 1892, .
1 fort vol. in-4, 425 436.
LAS Martyrs. (Episode de Velléda). '

Les vieilles ferrimesde l'Ile-de-Sein. Paris,
Killia'n, 1826, 2 vol. in-12.
Amice de Guermeur. Paris, Bray, 1862,
1 vol. in- ' 16. .
(B.)La , prêtresse de l'Ile-de-Sein. St-Brieuc,
Guyon, 1 br. in-8.
Voyage dans le Finistère. Brest, Lefûur­
nier, 1836, 1 vol. in-8, 285'-296.
et Po Histoire de Bretagne. Rennes" Plihon et

Hommay, 1905-1914, 6 vol. Cv. table
générale à la fin du 6° vo!.;.

Daniel ttERNARD.

Séance du 22 Février 1 91 7

Pré.sidence de. M. le chanoine ABGRALL, président. ·

La lecture du procès-verbal de' la séance précédente '

ne donne lieu à aucune observation. . "
:\1 ~ le Président communique un article bib}togra-' ·
phique sur Quimperlé publié dans l'Union agricole

et maritime ' par notre confrère M. D. Bernard. ' Sur -
sa proposition, la Société décide que c.et article , sera
reproduit dans notre b.ulletin après que certainxs m0di-

fications et corrections nécessaires lui auront été
apportées. Un échange de vU, es a lieu, principalement
entre 1\1. le Président et M. Waquet, sur le projet
d'une b.ibliographie de toutes les villes et c,ommunes
du Finistère. NI . . Waquet croit qu'il y aurait intérêt
à composer d'abord une nomenclature générale des
ouvrages à consulter pour toutes ou presque to.utes
les r~gions du département. Oette ' bibliographie
pourrait même être critique, c'est-à-dire comporter,
outre les mentions ordinaires de lieu, date, et format,
quelques renseignements sur la nature et la valeur
des ouvrages .
. \!. le Président annonce que la Société des Amis
. de Kerjean a tenu le 15 février une séance de propa- .
gande à Lesn"even. Al. de Guébriant y a pris la parole
pour exposer le but de .la Société, l'intérêt de son
œuvre, la nécessité de recueillir de nombreuses
adhésions. D'autres réunions analogues sont prévues,
qui se tiendront dans les -divers centres du Léon.
M. A. Le Braz a promis d'en présider une.

M J enkyn Jones fait diverses remarques de philologie

sur le nom de Landudec à propos du mémoire de M. de

Saint-Luc. Suivant lu'i, le nom de Landudec ne peut
venir de Saint-Tudec. Notre confrère a l'intention de

rédiger pour le bulletin une note contenant les obser-
v. ations que l'étude de ce nom de lieu lui a suggérées.

· M. "\iVaquet donne lecture d'un article de M. L.
Le Guennec sur les archl ves de Lesquiffiou, puis
1\1. le· Président soumet à l'examen de la Société les

des'sins composés par le très regretté M. Rodereau

lçts ,de la préparation de son b~au relief des Cordeliers.
Après un'e visite faite au musée pour y revoir ce

relief, la séance est levée vers 3 heures trois quart.

Le Secrétai- re, ' Le Président,
H. WAQUET. " Chanoine ABGRALL.

Publications reçues :
A nnales de la Société historique et archéologique
de Châte a.u-Thierry, 1913. '
, 'Bulletin de la Société neuchâteloise de géographie,
t. xxv, 1916. . . '
Revue des Traditions populaires, t. XXXI, novem­
bre-décembre 1916.' .

Union agricole et maritime, février 1917.

Les monuments suivants ont été classés depuis le 1

r juillet

parmi les monuments historiques: .

· L'Eglise, le calvaire et l'arc du cimetière de Pluguffan.

· La tour et le portail de l'église Saint-Houardon à Landerneau.
L'Église et la croix de calvaire du cimetière de Loqueffret.

La chapelle Sainte-Marie du Ménez-Hom avec l'arQ de
triomphe et le calvaire. . .

VII

ANNEXE AU PRoeES-VERBAL

La Légende de Sena

M. Daniel Bernard, dans son Essai, d'ailleurs très conscien­
cieusement fait, de Bibliographie de l'ile de Sein, a omis

diverses études relatives aux légendes qui avaient cours à

l'époque romaine sur l'île de « Sena» Les archéologues du
Finistère ne seront sans doute l'as fâchés qu'on les leur signale
ou rappelle. Elles ne sont pas négligeables. ' .
L'Identification du « Sena» de Pomponius Méla avec Sein,
identification constestée par H. d'Arbois de Jubainville pour

des raisons philologiques (Revue Celtique, t. IX, p. 279), est
acceptée au contraire par M. J. Loth (Ibidem, t. x, p.3QO).
D'autre part, o'n trouvera sur ce point, dans les pages de M .

Ed. Schuré sur le Mont Saint-Michel, l'exposé· d'une opinion
tout à fait révolutionnaire (Paysages historiques de France,
Il, Le Mont Saint-Michelet SO'fl, histoire, dans la Re1)Ue des

Deux Mondes, t. C, 1890, p. Q10 et sq .) . M. Schuré a soutenu
cette thèse que le nom de 'Sena, présenté par Méla comme

celui d'une île « Osismicis ad versa littoribus», désigne en réa-
lité un groupe de prêtresses qui habitaient une caverne de
l'île dite.aujourd'hui M ont'Saint-Michei (en gaulois Tom Bélen)
et consacrée alors à une divinité solaire. Je ne sais si M.
Schuré a jamais publié, comme on pouvait l'espérer, les textes
sur lesquels il étayait sa conjecture : elle était tout au moins
inattendue, un peu troublante.
M. Salomon Reinach a repris à peu près la même question,
mais sous une autre face . Dans son article sur tes Vierges de
Sena (Revue Celtique, t. xvm,1897, p.1etsq.), il nerepouss.e

VItI
nullement l'idée que Sena soit Sein. Mais il s'attache à prouver

que Pomponius Méla, en parlant des neuf , prêtresses vierges
habitantes de Sena et douées d'une puissance surnaturelle,
n'a fait qu'appliquer à cette . île occidentale les récits fabuleux

répandus au sujet de l'Ea de l'Odyssée, séjour de Circé la

magIcIenne.
Entre celle-ct et ses compagnes d'une part, les prêtresses

de Sena d'autre part, on constate de singulières ressem-
blances. , Ce n'est pas tout . à l'époque romaine, les

géographes, qui s'étaient toujours efforcés, / en lisant
-IIo rrière , d'e découvrir ies lieux réels c 'ach'és s'Ous des n'Oms

en 1l'pparen'ée inventés" cherchaient Ea vers l'Occident. .
Ou re'ste, c'étâit aussi 'en un point situé à « l'.extrémlté de

la Gaule» que, pour la plupart des commentateurs de
ce temp's, Ulys'se avait évoqué les morts 'et consùlté le
d, evin Tirésias. Homère n'e plaçait-il pas le pays des morts
'« sur 1e bord de l'ükéanos aux tourbi11oAs profonds », n! olA
loie de rÉa.? On nepeut s'empêcher de songer à l'île de S~in,
âux 'courants dl u Raz, à la haie de: s TrévasSés.

, Ma1heureusement, si, comme il , est vraisemblable, l' ,i ,nt~r-
prétat. ion donnée par M , . Reinach '3'\:1 texte du célèbre gé'0-
.gtaptrer'0main se trouve juste, PomponiusMéla, lUl, avait donc

tort. M.Victor Bérard l'a démofttré aussi péremptoirement
' qUB possible :(t) l'île d'Éa ou Aiaié n'est autre tout 'sim­
p1ement que le mDnte 'Circeo, le promontoire rochemc bien

connu, voi· sin de Terracine. Circeo estla forme latinisée d'un
'mot grec qui traduit exactement le mot sémitique A iaié (1'île

de l'Ep'ervière) De même, il était inutile de chercher sur nos

(1) Victor Bé'rard, Les Phéniciens et l'Odyssée, Paris 190H,903, 2 vol. in 4'.
t. Il, p. 264 et 269, 3t7-3i8. On sait que dans ce b eau livre, M. Bérard a
montré dans l'Odyssée une sorte de manuel du 'Pil-ote côtier, arrangé par un
poète sous forme de récits à l'usage d'un peuple artiste, Sans avoir eu à

écrire une seule fois le nom de Sein, M. Bérard noUl. fournit une
s'o:lution 'acceptable d'un. petit problème qui se pose à propos de cette He.

côtes 113 p· ays des morts; on pouvait le contempler à l'aise près
de Naples, dans l'Averne. Quant à l'Okeanos ou Océan, il ne
se distingue p . as du lac Lucrin, dont le nom latin, Sinus

Lucrinus (golfe du gain), offre le même sen !Ii que Je mot

sémitique hokewan. Les premiers navigateurs qui franchirent
tes colonnes d'Hercule purent croire, en considérantla direction
des côtes sur leur gauche comme sur leur droite, qu'ils en traient
dans une mer en forme de golfe,' analogue à tant d'e mers
intérieures disposées en bordure de la Méditenanée. En raison
' des nombreux comptoirs fondés par les Phé. niciBns dans ces
parages, ce fut là aussi un golfe d'u commerCB., un Okéanos,

un Océan · : q'où l'erreur commise par Méla -et l , a plupart de
s-es contemporains. Ils ne se rendaient pas compte qu'Homère~

en racontant les pérégrinations d'Ulysse, avait c mser- vé .aux
lieux leurs noms phéniciens primitifs.
La conclusion n'est pas difficile à tirer. Ou bien il a existé
deux traditiDns àistinctes sur deux groupes distincts de
vierges prêtresses; mais, à quiconque admet l'opiniol) de M.
Reinach il n"est pas possible d'admettre en même temps ce
point de vue, d'autant plus qn'au'cun écrivain ancien ne
mentionne de prêtresses dans le monde celtique (1). Ou bien
il n'a existé qu'une tradition. Mais alors il faut également

écarter Pomponius Méla et M. Schuré. Le Mont 'Saint-
Michel et l'île de Sein n'ont pas plus de droit liun que
l'autre de revendiquer les magiciennes et leurs enchan­
tements.
Mais, dira-t-on, comment entre l'Éa et Sena la confusion

s'est-elle produite? Voici ce qu'it est permis de supposer.
Des marins méditérranéens, peut-être des grecs, s'étant

aventurés jusqu'à la pointe extrème de }' Armorique, avaient

(f) J. Toutain, Les prétendues druidesses gau loises du Ill- siècle après
J . C. (Mélan.ges Boissier, f903, p. 439). Cf. G. Dottin, Manuel de l'Antiquité
Celtique, 2" édit., 1.9' 15, p. 283. . .

été frappés par l'aspect é. trange d'une petite île que défendaient
une ceinture de rochers et des courants. Ils n'y abordèrent
pas, ou, s'ils y abordèrent, n'y trouvèrent qu'un petit nombre
d'habitants dont les allures farouches étonnèrent ces hommes
nés sous un ciel lumineux, dans un climat indulgent. Les

relations de ces marins, relations vagues, déformées forcément

par une imagination prompte et fèconde. répondaient trop .

bien à la tendance générale; des géographes et des éxégètes

homériques. Evidemment, cette île, ce cap étaient des terres
dangereuses où il ne faisait pas bon aborder. On comprenait
sans peine qu'Ulysse y eût connu la fâcheuse aventure de

voir ses compagnons métamorphosés en pourceaux. Une
erreur d'érudits ' mal informés, dés contes de matelots
vantards, que fallait-il de plus? La légende de Séna était née.

H. 'VAQUEr

EtyIllologies

Il est toujours dangereux de faiTe des étymologies. Deux
savants en leur spécialité s'amusaient un jour à ce jeu, Tremel

devait signifier un village où abondait le miel

etc. ; il suffit de
leur dire que le nom . s'écrivait autrefois Tre/-mael, et que
mael était autrefois Je nom d'un chef (M agios) pour déranger

tout leur jeu. Les noms se déguisent si facilement; qui aurait
deviné que le nom de famille Berrou pourrait venir de

BeTrehouc (Berr-he-c'houc-cou court) si on n!j connaissait

pas la forme intermédiaire Berrouc ?

Lorsqu'il s'agit d'étymologies il faut toujours essayer de

connaître les formes anciennes plutôt que de se hasarder sans
aucune donnée sérieuse.
Dans l'intéressante notice de M. le Comte de St Luc sur

Landudec, nous trouvons quelques étymologies plus que
douteuses. Le nom de St Tudec y est identifié avec St Tadec,
mais cette identification "est impossible au point de vue
philologique, les voyelles u et a ne pouvant pas être substituées
l'une à l'autre, Il y a en Pembrokeshire, dans le Pays de
Galles, une paroisse qui porte le nom du même Saint :
Llandudoch (pronon_cer-oc'h). En Glamorgan il y a aussi
une église qui s'appelle ',Llandudiog, (Voir aussi Loth: des
noms des saints bretons, p. 122).

Au sujet de Daoulas il est plus que probable que le nom
n'a rien à faire avec un massacre quelconque, la légende

n'ayant peut-être pour base qu'une fausse étymologie. Dans le
P-ays de Galles, il y a une ville qui porte le nom de Dow/ais;

dans l'Ue de Ma'n et en Ecosse il ya aussi de,; villes du nom
de Douglas. Il y a encore d'autres ferme:;, du même nom
ailleurs; e. q., Vulas, Doulas. En Ecosse surtout le nom

Douglas est très commun , comme nom de famille et ' Je
généralissime anglais (Sir Douglas Haig) le porte. Il est

xii
probable que la dernière partie du nom de la Ville de Morlaix
a la même origine que la dernière partie du nom Daoulas: il
est bon de signaler que Dowlaîs et Pont-Morlais se trouven t
dans le Pays de Galles a proximité l'un de l'autre au bord
d'une profonde vallée. Des explications diverses se donnent
du nom Dowlais (Daoulas), toutes basées sur la conformation
physique du pays. Je serais disposé à croire que la dernière
partie du nom signifie tranchée, tosse, ou précipice, (Br: KLaz,
comparer aussi KLeun, Kleuz; Corniquel: Clad. Cledh; Gallois:
Clais), et le nom breton de Morlaix (MontrouLez : Mons
relaxus) 'parait suggérer la l1\éme' explication. (iJlor ' mf/ur,
grand)

Des étymologies fausses dans toutes les langues, sont à
l'origine de beauooup de légendes. Une chapelle dédiée à
St André devient une chapelle où sè guérit la eoqueluche
(an dreo). St Beuzec d'après l'étymologie populaire aurait
failli se noyer'(beuzet), tandisque la forme ancienne de ce nom
était Budoc (nom ' q'ui existe. encore aujourd'hui), et . il est
accepté 'des philologues que oud avait 'la signification de gain,
profit (Voir Loth: Les noms des Saints bretons p. 14 voir
aussi Le Vocabulaire vieux-breton du même auteur sous le
mot Budicaul). Je suggère deux étymologies de noms se
trouvant dans la notice sur Landudec, Ty-var-Len : maison
sur le lac; Bren-heol : côteau ensoleillé (GaLLois Bryn-haul).

W. J. JONES

XIIl

Séance du 29 Mars 1 91 7

Présidence de M . .le chanoine ABGRALL, président

La lecture du procès verbal de la dernière séance

donne lieu à une remarque de M. Jenkin Jones: à

la deuxième ligne de la page VI, ce n'est pas Tudec,

mais Tadec qu'il faut lire . .
Deux nou veaux membres sont admis dans la Société:
Mada'me Jacq, présentée par Madame Le Roux et

1Vademoiselle Le Bastard; AI. Duval-Duhamel, de
Daoulas, présenté par M, le Présiden( et M. Robert
de Landerneau. .'
M. le Président se félicite de voir ainsi s'accroître

sans cesse le nombre de nos confrères. On doit souhaiter .

qu'après la guerre les adhésions nous viennent encore
plus nombreuses, car nous avons eu à enregistrer '
biens des décès depuis trois ans, et, pOUl' qu'une Société
telle que la 'nôtre se trouve à mêrpe de remplir efficace- .
ment son rôle, qui .est d'entretenir dans les esprits la .

curiosité respectueuse du passé, dans les cœurs l'atta-
chement à la terre bretonne, il lui faut pouvoir compteJ'
sur beaucoup d'appuis, non seulement moraux, mais
aussi , cela va' de soi, pécuniaires. Comme on le verra

plus loin à la lecture . des comptes de l'exercice 1916,

notre situation financière n'est pas si bonne cette fois
que les années précédentes. Heureusen1eot, ce n'est là
qu'une. crise passagère qu'expliquent assez les graves
événements du ten1ps présent. La Société archéo-

logique, dont les travaux n'ont été arrêtés qlle durant

les huit peeD.1iers mo.is de la guerre, se retrouvera

XIV

plus nombreuse, plus forte, plus active que jamais
après la Victoire. ' .

M. Le r:omrnandant Devoir s'est excusé de man-
quer cette séance: il a retrouvé , lors d'une coupe de

.très vieilles gênetaies, les ruines de l'alignement de

Coatenez en Plouzané qu'il croyait · disparues. Il a
fait un lever exact de cet alignement dont le déve-

loppement atteignait au moins 85 mètres .

La société prend connaissance des notes recueillies
par .'rI. Rodereau lors de la préparation de son relief
du couvent des Cordeliers de Quimper. Ces notes
complètent les· dessins présentés à la dernière séance

et permettent d'apprécier le soin minutieux et la rigou-

reuse exactitude dont ne s'est jamais .départi notre
regretté. aonfrère.

. M. le Président rend compte d'une tournée archéo-

logique qu'il a eu l'occasion tout dernièrement de faire
dans le pàys . situé entre Landerneau et Plouescat. Ce .
compte-rendu ·constitue a lui seul une véritable con- .

férence qui sera rédigée pour le Bulletin . A Plouescat, .

M. le Président a pu assister à la séance des Amis

de Kerjean qui s'y. est tenue le 22 mars. En outre il a .

constaté que les fouilles de Gorré Bloué se continUent
dans d'excellentes conditions. A Landerneau il a rémar-

qué chez un particulier une riche et curieuse collection

de statues de bOlS, provenant sans doute pour une
bonne part de la chapelle de la Fontaine, Blanche et
qui, en tout cas, révèlent l'importance des anciens ate­
liers de Landerneau. Presque toutes ces statues datent
du XVIe OU du XVIIe siécles.
La Séance est levée vers

Le Secrétaire, '

H .. WAQUET.

3 heures et demie.
Le Président,
Chanoine ABGRALL.

Rapport annuel à . le Préfet

Quimper. le 7 Avril 1917 .
Monsieur le Préfet

Confol'mément à l'article 14 de nos Statllts.j'ai l'honnellr
de VOllS adresser le l'apport et les comptes de l'exercice de 1916.
Notre Société ,continue sa vie normale, malgré les diffi­
cultés des temps; elle se maintient eil pleine activité et
poursllit d'llne façon ires satisfaisante la série de ses travaux

scien tifiqlles et historiques. . . ,
Quoique plusiellrs de ses membres soient mobilisés depizis

le débllt de la gllerre, nos séances mensllelles sont toujollrs
-occllpées par des causeries et échanges de vaes et pal' la
lecture de travaux et de mémoires qlli donnent ·de l'intérêt
à nos bulletins, en étendant de plus en plus les études ayant
trait à notre pays.

Un coup d'œil donné à la table des matieres, vOllspermettra

de VOllS en rendre compte. . '
, On pOllrra mêm.e dire que, en fait d'étlldes, nous avonJ

trop produit cette année, parceque nos dépenses ont dépassé

nos recettes. Cette situation e~t due à la majoration du prix

du papier et des salaires des ouvriers typographes. ' .

Le remede sera d'être lin pen pins sobre en l'année qlli
commence, et de réduire un peu la production des travaux"

zmprzmes.
Le Consezl Général du Finistère a la bonté de nous q,lloner

tous les ans une somme de 300 francs; nous espérons bien

qu'il continuera à s'intéresser à nos travaux, et qn'il voudra

bien nous voter encore ce crédit.

Veuillez, je vons prie, Monsiellr le Préfet, agréer l'expres-
sion de mes sentiments très distingllés .

Le Prisident,

. Chanoine ABGRALL.

XVI

SOCIETE li'RAN AISE D'ARCHEOLOGIE

V œu en faveur de la réparation et de la reconstruction
des églises

La Société française d'Archéologie ' . .

. Dou loureusement émue devant les nouvelles dévastations
organisées par les armées allemandes, dont la retraite ' est

jalon.née de ruines et d'i ncendies ;

Considérant qu'il importe de sauyegarder les restes des

. églises mutilées et le caractère régional de l'architecture re-

ligieuse de la France dans les provinces ravagées par l'ennemi;

Emet le vœu que les architectes chargés de réparer ou
de reconstruire les vieilles ég'Iises s'inspirent des principes
suivants:

Que les réparations des églises endommagées soient faites
en respectant le styl.e du monument;

Que les parties. l'estées debout soient largement utilisées

dans les constructions nouvelles, comme témoins de l'abomi-
nable sauvagerie germanique;

Queles trous des projectiles, quand il ne comprometten t

pàs la solidité de l'édifice, ne soient ni bouchés', ni recouverts
par des enduits; que les brèches faites dans les murs soient
. simplement aveuglées;

Que les statues et les sculptures ne soient pas réparées

en y adaptant des morceaux neufs, ni remplacés par des mou-
lages en pierre artific ielle.

. XVII

. Qu'e le style des nouvelles églises soit conforme aux tra-

ditions essentielles de l'architecture religieuse régionale,
parce qu'il était approprié au climat,à la nature des matériaux
et aux nécessités du culte; . ",
Que ces édifices s'élèvent autant que possible sur l'em-

placement des églises primitives;

Que, si des raisons d'économie l'exigent, on donne la
préférence aux berceaux de bois sur les voûtes de plâtre ou de .

briques creuses, en se pénétrant de l'idée qu'une eglise doit

. être un monument de longue durée; .
Que les archi tectes s'abstiennent d'innovations qui peu-

vent se donner libre carrière dans les paroisses nouvellement

créées, mais qui doivent être proscrites . dans nos anciens

villages où il faut faire revivre les saines -traditions de notre
art national.

Demande aux pouvoirs publics et aux autorités religieuses
de s'opposer à des travaux hâtivement étudiés qui pourraient
donner lieu à des erreurs irréparables, de soumettre les pro-
jets concernant les églises non classé. es à un Comité d'archéo-
logues et d'architectes et d'accueillir favorablement le vœu de

notre Société qui e~st conforme aux [aspirations artistiques

de la France et aux besoins religieux de ses habitants,

Les Membres du bureau:

E. LEFÈVRE-PONTALIS, Directeur;
. F, DESHOULLIÈRES, Directeur adjoint ;
R, CUEyALLIER, 1. SERBAT, Secrétaires
H. HEUZÉ, Secrétaire ad.ioint ;

J. BAl.\' CHER EAU , . Trésoriet'.

généraux;

XVIII

M. le Président a la suivante:

Quimper, le 12 Avril 1917 .

IUonsieur le Directeur,

VOliS avez été bien inspiré en rédigeant votre circulaire
du 20 Mars dernier, relative à la réparatiO)l et à la recons­
truction des églises détruites; je la communiquerai à nos

confrères de la Société Archéologique dll Finistère et la ferai
insérer dans le prochain 'numéro de notre Bulletin. Il est
bon qu'elle reçoive le plus possible de publicité dans toute '
la France, et surtout dans les pays du Nord et de l'Est, où

s'entassent ruines SUI' ruines.

. Il importe que vos vues soient prises.en considération, cal'

déjà certains architectes et archéologues ont mis en circula-
tion des ' idées étranges qui améneraient des résultats à
Jamais regrettables. .

Faites tous vos efforts, je vous en prié, auprès des différents
. pouvoirs, pour que vos conseils si sages obtiennent d'être

suivis, partout, dans toute la mesure du possible.
Après notre réunion mensuelle du 26 avril, je vous

envel'l'ai l'adhésion de notre Société " ce sera un faible
appoint pour le résultat à obtenir, mais ce sera toujours
une .pet~te forèe ajoutée à vos efforts si louables.

Savez-vous quel est mon effroi, la crainte qq.i me hante

depuis le commencement de la guerre ?c'est qu'ils ne

détruisent et n'anéantissent la cathédrale de Laon, la

merveille des cathédrales Françaises, pour ce qui' est de la

majesté et de la beauté des lignes architecturales.
Devant toutes ces destructions je vis dans la douleur et
l'anxiété e1 !;e comprends que les sentiments de tristesse et de

XIX

deuil soient encore plus profonds chez vous, qui avez voué

toute votre vie à tes monuments ql.li sont sacrés pour tous

les França is. .
Veuillez croire, je vous prie, Monsieur' le Dil'ecteur,à
toute ma respectueuse sympathie.

Publications reçues :

Le Pr. ésident,
Chanoine ABGRALL.

A nnales de la Société histo1'ique et archéologique
de Château-Thicl'l'Y, 191'3: 1

Bibliographie générale des trat;au,x historùjues

et archéologiques publiés par les Sociétés savantes, '.
t. VI. Be livraison .

Rulletin de la Société des Antiquaires de l'Ouest,

et 3

trimestres de 1916.
Bulletin trime . .;tY'iel de la Société des A ntiquail'es
de Picardie. 3

et 4

trimestres. 1916.
Bulletin du Comité des Tl'avaux historiques el
scientifiques; Congrès âes Sociétés savantes de 1913,
tenu à Grenoble; Congrès de 1.914, tenu à Paris;

Section des Sciences écon01niques et sociales, annees
1913, 1914, 1915. _ ' .
Bulletin de la Société Neuchâteloise de Géogra­
phie, t. xxv, 1916.

Revue des Traditions populaires, novembre dé-

cembre H,16.

Union ag1'icole, mars 1917.

Janvier 1917: 146
Société Archéologique du ~'inistère

ExereÏee:l. :1.8

RECETTES

1. CotisaLions des Sociétaires ........ ........ . . 1. 390 »

2. Subvention du Conseil général ............. .

3. Intérêts du titre de rente 3 0/0 ............. .

. 4. Intérêts du livret de la Caisse d'Epargne ....

300 )}

56 05
15 » 5. Vente du Bulletin ............... .......... .
6. Vente du Cartulaire. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9 » 1

TOT AL ........... . 1. 785 05

DÉPENSES
L Impr'ession du Bulletin .................... . 1. 764 55
2, Brochage du BUllf)tin et échange. ..... . .. . 26

4. Recouvrements et frais divers .............. . 81 35
5. Honoraire du Trésorier .... ................ . 100

TOTAL ........... . . L 971 90

EXCÉDENT DES BÉPENSES . .. ... .

A la fin de l'exercice 1915, l'actif de la SociéLé

était de .. ........ , ........ ............ ....... . .

De ceLte somme cette année-ci il faut oter .... '
. , EXCÉDENT DES DÉPENSES ...... .
En 19161'aclif de la So.ciété est représenté par:

Le litre de l'en Le... .. ... ... . . ... . .. ..

Le livret de Ill. Caisse d'épargne.. . . ..... .
L'a~tif de la Sociélé est donc: TOTAL ...... . . .
Qll imper, le 15 mars 1917. .

Le Trésorier,
ALLIER
186 85
2.869 15
186 85
2.682 30

2.182 30
2.682 30
Vu et· approu vé pll.r les

Membres de la Commission de
comptabiliLé. /

CHARLES CHA USSE PIED .
FRANÇOIS PLATEA U.

XXI

Séance du 26 Avril 1 91 7

Présidence de M. le, chanoine ABGRALL, président.

Le Procës-verbal de la séance précédente 'est lu et

adopté sanH observations.

lvI. le Président communique 'une lettre de

Esnault, mobilisé comme sel'gent-rourrier à la 10

com­
pagnie du 8t e régiment d'infanterie tj'rritoriale. Notre.
confrère, dont nous n'avions pu a\'oir aucune nouvelle

clepuio. le début de la guerre, adresse à la Société son
meilleur souvenir. '
M. V\laq uet don ne lecture de la lettre, puhliée
dans le dernier bulletin, par laquelle le bureau de la,
Société française d'archéologie recom mande l'obser- .

vation de certClins principes essentiels lors de la l'es"";

tauration des églises clans les pays dévastés par la:
guerre. ' Tous les aHsistants s'associent sans réserve
aux désirs formulés dans cette lettre,

1\1. He)'[ot, retenu par Hes obligations professionnelles,
s'est excusé de manq1ler la séance et a: fait remettre
à M. le Président une belle pièce de vers où, avec

un accent très personnel, il exprime, à propos des
ruines de Reims, l'indignation qu'inspirent à tou~ les

artistes et archéologues de France les destructions

systématiques auxquelles se li vre la rage bestiale de

XXII .

nos ennemis. Cette pièce, d'un réalisme vigoureux et

vengeur, n'est pets inédite, mais, en raison de sa

valeu,r et de son caractère, la Soci~té décide qu'elle
sera imprimée en annexe au procès-verbal.
M. le Président dépose surIe bureau un exemplaire
destiné a notre bibliothèque, de la dernière brochure

de M: le Commandant Devoir. Notes sur l'archéo-

logie de l'ère 'monumentale, ' qui a été rédigée en

partie dans l'intention de répondre aux critiqu~s de
M. le Docteur 1\1arcel Baudouin.

Avant d'achever le compte-rendu de ses récentes
. tournées . dans le Léon, M. le Président attire notre

attention sur une curiosité naturelle qui mériterait
d'être connue davantage: à savoir le groupe des vieux
chataîgniers de Kerséoc'h, situés à 3 kilomètres environ

de Pont-l'Abbé sur la route de Combrit. Ces arbres

qui 'ont près de 500 ans, sont aussi vénérables par
leur antiquité que pittoresques d'aspect.
M; Chaussepied donne connaissance , de son mé­
moire sur le récent congrès des arts appliqués tenu

à Paris. Ra connaissance de la sténogTaphie lui a

permis de recueillir textuellement une bonne part des
conférences. On peut dire qu'il nous rapporte donc
un ' écho très fidèle.
Après une courte visite du mus~e départemental

où de nouveaux travaux sont 'en préparation, la séance

est levée à 4 heures.
Le Secrétaire,
. H. WAQUET.

. Le Président;
Chanoine ABGRALL .

'XXIII
Publications reçues :

A. Devoir, notes sur l'A rchéologie de l'ère monu ...
1ne~lale préhistorique. La Solution du problème

de l'astronomie solaÜ'e (1.902).
Les hypotèses stellaires (1906). Les critiques 'et
. les . contre-théories de M. le Docteur 'Marcel
Baudouin (19 '12-1916).

Bulletin de la Société d'archéologie et de statis ..

tique de la Drôme, ' 1917, janvier-avril. .
Alétnoire de l'Académie de lVîmes, années 1914 ...
1915. . . .

Union ag}'icole et maril'irne, avril 1917.
ua .. ad. ", F 4 , . E

Le Jouet régional. Les origines ·du Cheval ·breton.

La brigade de Jean le Gonin
Puisqu'on parle en ce moment d'art régional, il est une
forme de cet art qu'on ne devrait pas négliger. Il s'agit du

jouet. M. Maurice Facy, dont o~ connaiVle zèle éclairé pour
la conservation ou la renaissance des bonnes traditions artis-

tiques de la Bretagne, publie sur ce sujet dans l'Union Agrico Le

de 'Quimperlé (numéros du 18 mar~ et du 8 avril) une étude

où il y a de fines remarqu~s et de judicieux conseils. Les jou. ets,
si ~oignés qu'ils soient, ne plaisent aux enfants q{j'-à la con-

XXIV

dition de leur représenter la vie qui leur est familière. ( C'est
pourquoi ), écrit M. Facy, « le jouet régional a tant de succès;
il répond au désir de l'enfallt parce qu'il est à sa portée. On

peut et on doit. faire du jouet breton un jouet rechercbè par
lés enfants dl) pays et les enfants des touristes et, en même

temps, un instrument de propagande régionale qui sera beau-
coup plus efficace que les cartes postales 8t les bibelots d'éta-
. gères vendus chez nous jusqu'àee jour ». On pourrait employer
à ce travail des mutilés et des femmes; les ouvriers et ouvrières
se recruteraient facilemeIlt.. Mais M. Facy croit qu'il y a lieu
de se hâter- Nous faisons des vœux pour que cet appe l pres­ sant soit entendu et qu'il se tl'OUVI\ disposés à y répondre,
. des hommes intelligents, actifs, guidés par une inspiration
si ncère .

Dans le même journal (numéro du Hi avril ), M. G. Des­
jacques, vétérinaire principal des haras, retrace l'histoire du
cheval brelon. Le bidet armoricain était presque certainement,
suivant lui, d'origine asiatique, caucasique, Depuis, le Lype
a été modifié par des croisemellts, résultant, soit de l'inva~ioll
de peuples Ilouveaux en Arnl0rique, soit d'importations .

L'arbre généalogique du cheval breton actuel paraît singuliè·
remen t corn pl iquè, puisque nous y voyons figu rel' à la fois des
arabes, des bretons d'outrè-Manche, des da'nois, des espagnols.
des anglais, voire des allemauds. Toutefois M. Desjacques
nous dit qu'en dépit des interventions ofIiicielles, le t~'pe pri-

. mitif de la race a pu se conserver. Cette conserv'ation serait

un · elle. L d,u caractère indépendanl des petits cultivateurs .

xxv

L'humble cheval du meunier doit être regardé comme le plus
authentique descendant du bidet armoricain.

Les exploits de la brigade navale appartiennent déjà à
l'histoire, les deux tiers des marins qui la composaient étaient

bl'etons, un breton de Quim pel' les com ma ndait, un breton de
Quimper IJOUS les présente aujoud'hui dans la vérité saisissante

de leur vie quotidienne. Voilà, pour signaler ici l'ouvrage de

M. G. Le Bail (La BTigade des Jean Le lTouin, Paris, Perrin,
19'1 7, i n ' 16.), q ua t r e excellentes ra i son s don t u ne seule su fil rai t .
Ajo u to n sen u ne autre, c'est que.cet ouvrage est fort in téressan t,
plein de faits que l'auteur a puisés aux meilleures sources et
utilis~s avec art. C'est une histoire" non pas com pIète mais

anecdotique, de la campagne de l'Yser qui, commencée au
mois d'octobre 1914 apl~ès deux ,mois d'exercices a ux environs
de Paris, s'acheva par la dissolution de la brigade au moil3 de
décembre 19L5, M. Le Bail ne pouvait s'astreindre à entrer
pour tous les épisodes dans 'tous les détails. Il a visé 51urtout,
non sans succès, à donner la sensation de la vie; nulle con- .
sidération tactique; en revanche, ce qui nous importe davan­
tage, un consta n t souci des sen ti men ts et des pensées, bea ucou p

de ces mols à peine réfléchis où d'un coup se révéle une âme,
de ces traits d'héroïsme simple, sans forfanterie, dont la

Bretagne a le droit d'être fièrr..

M. Le Bail, qui travaillait lion seulement d'après d'es con-
fidences recueillies mais aussi d'après des carnets de route et
des correspondances, a,eu la bonne idee d'emprunter à ces

écrits des passages très expres~fs, mieux propres que les pl us
brillantes d, issertations à nous faire coflnaître ses héros. En

XXVI

s''3tta. chant à présel'ver ainsi de ]a perte ou de l'oubH"aulant
qu'il est au pouvoir des homm· es, les témoignages d'une' année
glorieuse, M. Le Bail a fait œuvre utile, ce n'est pas trop de dire
avec lui œuvre sacrée. Les membres de la Société 'archéolo­
gique du Finistère, qui se rappellent avec une admiration
émue leur très cher confrère Alfred de la Barre de Nantuil-

Le Flô, blessé l110rtellemeuLàDixmude le 10 ngvembre '19'14,

feront un accueil particulièrement sympathique à ce livre où
l'un. des leurs, l'un des plus attachés à la Société, a mis tout
son cœur enthousiaste de patriote français et breton .. Et puis,
. en vérité, on peut bien appliquer aux marins de l'Yser le

mot fameux de N'ap.oléon sur ses dernières recrues :
(( L'Héroïsme et l'honneur .leur .sortaient par tous les pores )).

H, WAQUET

XXVIL

Les- RuiR~S :' de ReÏ'ms ,

, Non! Laissez! Gardez-voùs-{].é-toucher à cela-!
Ne. portez pas la main sur 'ees pierres terribles!

Non! Laissez-les toujours telles que les voilà,
Découpant sur le ciel leurs crevassés horribles!

Non ! Laissez! pour qu'on voie au loin sur l'horizon,
Se dresser au milieu des vignes de Champagne,
, Ayant pour piédestal des ruines de maisons
Celles-là, qui feront sublime la campagne!

Pour que sur l'orbe rouge et sanglant , du soleil,
Le soir, on voie, ainsi que des barreaux énormes,
' Se détacher, en un cauchemar sans pareil,

Des piliers chancelants les gigantesques formes.

POUl' que, quand vous et moi n0l:1s serons morts, du moins l'

Sur notre sol, jonché de verrières brisées, .
Du crime inexpiable il reste ce témoin ,
Frère du Parthénon, frère du Colisée 1

Laissez le vent passer dans les murs lézardés,
Laissez-le s'engouffrer dans les brêches des voùtes,

Dans les arceaux rompus et dans .les bas-côtés,
Remplir ]a nef crevée et la secouer toute; ,

Qu'il remplace les grandes orgues dans le chœUl' !

Qu'il y hurle à jamais la vengeance et la haine,

l .. a haine sainte, celle où se trempent les cœurs,

Et la sainte vengeance, implacable et sereine 1

XXVII(
Laissez, laissez debout ce qui reste des tours !
N'effacez pas la suie infâme qui les souille' !

Nous les voulons ainsi, pour qu'on y pende un jour
L'empereur et son fils aux plus hautes gargouilles!
Lors les corbeaux viendront, affamés et joyeux,

y croasser longtemps, en cohort('s avides.
Puis ils s'envoleront, ne laissant après eux

Que des os décharnés et que deux crânes vides ..

Et le vent les fera tourne[' sans se lasser,
Cognant les contre-forts, aux caprices des bises.

Et, du parvis, les gens verront se balancer
Les squelettes de prince au squelette ,d'église!

Qu'une terreur sacl'ée entome vos débris,

o tours où l'ouragan au lieu de cloches gronde,
o tours dont nous ferons le, plus beau pilori

Et le plus gl'and gibet qu'on ait vu dans le monde!

JEAN BEHTOT .

XXIX

Séance du 31 Mai 191 7

Présidence de M. le chanoine ABGRALL, président

Le procès-verbal ùe la dernière 'séance est adopté. .
M. JuneéJ.ux, Proviseur du (( Lycée La 'l'OUI'"

d'Auvergne», ~ Quimper, présenté par NIlle Le Has-

ta't'd et M. Alliet, est admifoJ dans la société.
M. le Président rappelle qu'une . armure complète

fut, il Y a un certain nombre d'années, trouvée .dans!

l'un des vieux chênes qui s'étendent au-dessus de·
l'Odet à Lanhuron. Il est à supposer qu'un guerrier'
se serait caehé dans le creux de l'arbre. et y serait.
mort, peut-être toudroyé. Il ' est u remarquel' que
Lanhuron se dit en breton Lan-gurun.: la lanùe du;
tonnerre.

mlJ
Le Uoux signale que des pied~ de valériane .
encombrent l'arc de triomphe for~ant l'entrée du
cimetière de Rt-Jean-du-Doigt. Leur invasion a déjà
occasioùnéla chute des deux statues qui ornent ûette

entrée et il exi::;te dans le monument des crevasses
causées par cette plante dont les racines, très fortes,
disjoignent les pierres. Il serait urgent que l'adminis­
tration des Monuments historiques fasse ' enlever'
cette végétation qui ·menace la solidité de l'édifice.
lU. le Président informe les membres présents que
notre confrère NI. 13ert6t, directeur du « Finistère »~

xxx

fait gracieusement à la Société le .service de son journal

dont les articles patriotiques sont très remarqués.
Rappelant un article du « Finistère» relatif aux

cartes postales vendues à Quimper et qui ridiculisent

la Bretagne, il stigmatise les commerçants qui, dans

un but de lucre, déconsidèrent notre province auprès
des touristes et des voyageurs .

M. le Président décrit un certain nombre de croix

pattées présumées carolingiennes. Les membres pré­
sents examinent avec intérêt le croquis de sept de ces
croix · situées dans le Léon : à Plounéventer, près
Kerilien; à Trémaouézan (Poul ar Guilly); à Plou­
névez-Lochrist (carrefour de Oroazou) ; à Plouescat

(Grand'Rue); à Lanhouarneau (Houte du Oroazou) ;

à Plouider (Oroaz-Ouéré); au Relecq-Kêrhuon (près
le Pa~sage) .
Oes croix aont toutes situées sur· de vieilles rou tes
qui furent généralement des chemins de pélérinage
très fréquentés.

Lecture est donnée d'un amusant mémoire de M .

Bernard: « La Comédîe et les Jeux à Quimper en
1785 ».

IV. le Président lit ensuite l'intéressant travail de

M. vVaquet : « Com.ment étaient traités les pri8on-

niers de guerre en Bretagne, pendant la guerre de
.30 ans». Les évènements actuels augm~ntenf l'inte­
rêt de cette étude très documentée. On pèut comparér
ta vie qui . étai t faite' à ces prisonniers avec le triste
'Sort de nos malheureux compatriotes actuellement
prisonniers en Allemagne, et l'on se rend cOTnpte que
la bonté et la justice furent toujours dans les tradi':'

XXXI

-tions de notre pays, « la vigilance n'exclut pas l'hu- .
" manité ».

l'VI. Chaussepied signale qu'on démolit à Penmarc'h

un . vieux manoir, type caractéristique de gentilhom-
mière campagnarde, entouré de murs crénelés. Les

'nlatériaux provenant de la démolition devaient primi-

-tivementservir à la construction d'une usine; mais
'ils ont été remplaèés par d'affre'uses briques en mâ­
'chefer qui détonnent dans ce paysage breton.
Sur la proposition de i 11lVl. Bertot et Chaussepied,
~la Société émet le vœu que l'on respecte les anciens
manoirs bretons :et que les nouvelles usines ne cOI?-S­
·,tituent pas un outrage au bon goût, qu'elles soient

construites dans le goût du pays, avec les matériaux
du pays, de manière à s'harmoniser avec le paysage

.;environnant.

La séance est levée à 4 heures,
Le Secrétaire,

L. OGES.

Le Président,
Chanoine' ABGRALL.

La Société des Amis de Kerjean ne se contente pas d'orga-
niser des réunions de propagande; elle possède un bulletin dont
'1e 1

numéro a été distribué tout récemment. Une belle com­
.position de M. Chaussepied, rept'ésentant-Iechâteau, orne la
'·couverture et, dès l'abord , dispose·le lecteur à la sympathie. Ce
. n'est pas un détail indifférent. D'après les images ainsi placées

, XXXII

{l[J juge souvent de tout le reste. Pal' là maintes publications se~'
,fout condamner salls retour; le, bulletin de Kerjeall, lui se faiù,

appl'eCler: .
Il estsans prétention et remplit parfaitement son oflice. Après.-

la liste des membres du Comité d'honneur, listeoù nous voyons .
figurer, avec les plus hautes autorités administratives et mo-

rale~ du dépal'temenL,,,des 'l'eppésentaHts de la marine; de l'ar-
mée, du monde des lettres etdes. arts, vient l'appel du Comité ­ d'organisation, puis le compte rendu de la première assemblée-'
générale. A celte assembiée, tenue il Kerjeall même le G juillet·
19' 16, ont été déposés deux rapports, l'un de M. Yves Le Febvre,

l'autre deM. le 'chanoine Abgrall. M. Yves Le Febre expose ·
très clairemen t le programme d'ensemble de la Société nouvelle,. .

qui est de « recueillir ce qui intéresse la vie passée ou présente -
du vieux Léon ». Le Olusée sera à la fois scientifique et pitto­
resque. De son côté M. Abgl'all, avec sa compé. tence bien .
. conllue, trace un tableau formant une sorte de 'cadre idéal

pour le futur catalogue du musée. Ou y trouve enumél'és par '
catégories tous les objets qui pourroutêtre reçus dans lessalles.
La place manque pour reproduire ici ce cadre. Disons au moins - .
qu'il est très vaste et n'exclut rien de CP. qui peutcontribuel' à .
mieux faire connaître le Léoll dalls sou passé le plus loi Il tain
comme dans sa vie la plus moderne. La Société archéologique··
du Fillistère, que des liens étroiLs unissent à la Société des ..

Amis de Kerjean, souhaite à la nouvelle venue' une longue el

heureuse carrière, c'est à dire, pour commencer, beaucoup;;.

d'adhérents et de donateurs.

H . . WAQUET.

XXXIII

Séance du 28 JUiR 1917

::Présid~nce de M. le chanoine ABGRALL, prèsid ent

Le procès-verhal de la dernière séance est lu et

= adopté sans observations.

Deux nouveaux membres sont reçus dans la Société:
.Mme Victor Le Bras, de Quimper, présentée par
Mlle Le Bastard et 1"1. le r:hanoine Abgrall, Ai. Oli-'
~rviero, , chimiste à Paris, propriétaire de l'abbaye de
:Daoulas, présent.é par M 1\11. Robel't et Duval.
M. Le Pr-ésirJen t a repris la série de ses excursions'
'toujours si fructueuses. Notre Finistère est d'une telle

'richesse que lui, qui l'a tant de fois parcouru en tous
'''Sens, trouve encore à y glaner, bien plus y fait des

'découvèrtes : C'est ainsi que son attention a été attirée

· sur la petit{ chape)le fort .peu connue de la ' Croix en
Brasparts. Au cours d'une promenade dans la région'
· des bois de N évet près de Locronan, il a relevé le plan

,des substructions de l'ancien château de Lezarscouët

··du xv

siècle, où le P. Grégoire de Rostrenen avait cru
'-retrouver des caractères de ' l'ancien alphabet · celtique .
. 11 s'agissait en rêalité de simples marques de tâcherons .

· Ces substructibns sont situées dans la propriété d'un
" de nos anciens présidents, l U. Halna du Fretay, dont le

'château renferme un véritable musée qui, pour n'être

~pasaussi riche que celui de Kernuz, n'en mérite pas

XXXIV

moins une visite. 1\.1. le Président a pu voir ensuite le-

·camp gaulbis de Locronan, situé à 500 mè~res environ:
à l'est du bourg, au flanc de la montagne, dans une,
situation qui paraît peu avantageuse pour la défense. '
L'ensemble mesure 420 mètres dH longeur. On. n'y'
trouve pas de traces de monuments mégalithiques ; '
l:i'il en existait, lèS restes ont dû disparaître lors de la
construction du "iaduc de Châteaulin, car on a pris ..

..;omme matériaux, dans ce point de . la montagn~, .
quantité de blocs dispersés sur la surface du sol. .

M. C haussepied a remis à NI. le Président une lettre ·

ouvert. e de protestation ..;ontre la rage de destruction et .
de déformation dont sont ou setrouvent menacées d'être'
victimes beaucoup d'œuvres architecturales qui sont .
de remarquables souvenirs du passé. Al. Chau.ssepied
fait remarquer que l'on n'a peut-être pas classé assez,
de monuments d'architecture civile et militaire. M. Le

Présiden t a reçu également une lettre cl 'un jeune artiste',
quimpérois, actuellement soldat au front, qui, inter­
prète autorisé de tout un groupe d~ camarades, ' s'élève·,
avec une ardeur généreuse et, pour qui songe d'où ellé.,
vient, vraiment émouvante; contrè le sot mépris que·

trop d'industriels âpres au gain affectent pour la . .
physionomie traditionnelle de notre terre. Certes il est

parfois difficile de concilier tous les intérêts, m. ais un.
peu de . bonne volonté suffirait dans un très grand .
nombre de cas pour éviter des fautes irréparables. '
Après les journaux de Quimper, l'Union Agl'icole·

dc Quimperlé engage à son tour et avec beaucoup de-
vigueur, le bon combat contre certaine collection, trop.
connue, de cartes postales aussi laides que malpropres.

xxxv

où la Bretagne et les bretons sont tournés en. ridicule.
Il est triste de songer que c'est très souvent par de

semblables ' caricatures que les français des autres.
provinces, surtout les simples, jugent la Bretagne .

. L'officine où s'élaborent ces pauvretés ne saurait être-
réellem'entbretonne et, aussi bien, elle ne l'est pas. Mais,.

a dire vrai, quelques-uns de nos compatriotes n'ont-ils
pas ùne part de responsabilité . dans . leur succès ;

ils en vendent, ils en achètent: on ne se discrèdite pas.
soi-même avec tine plus belle insouciance. Il y aurait
pourtant un excellent parti à tirer des cartes postales
pour une intelligente propagande régionaliste. I/article
de l' Union Agricole, dont M. Ogés donne lecture,.
pourra suggérer d'utiles réflexions.
Plusieurs sociétaires ont exprimé le désir de voir
organiser des excursions ana.logues à .:e11e qui eut lieu
l'an dernier au Pérennou. Malgré les dîfficultés du

temps présent, 1.\1.. le Président annonce qu'il a pu

compose' r le programme d'une excursion à Pont l'Abbé
pour un des premiers jours du mois d'août. Cette pro-

menade archéologique remplacera,la séance du mois

de juillet.

La séance est levée à quatre heures .

Le Secrétaire, Le Président,
, Chanoine ABGRALL . H. WAQUET

XXXVI

Parallèlement â la Société aTchéologique. le Bulletin\diocé­
. sain d'histoi1'e et d'archéologie poursuit, dans un domaine plus

restreint. une excelleOte bflsogne de mise au jour et d'uti-
lisation de documents sur les anciens diocèses de Cornouaille

-et de Léon. Voici qu'il nous présen.Le encore un nouveau livre:
Saint-Pol de Léon, notes, par l'abbé G. Pondaven. L'auteur,
qui est un de nos confrères, fut jadis professeur à Saint-Pol
--et en connaît bien les archives communales .. Dr, plus, il a fait

de longues et soigneuses explora tions dans les séries G. et H.
lies Archives dépaTtementales. Aussi nous apporte-t-i1 des
renseignements précis et sûrs concernant l'organisation et la
vie ecclésiastique dans la vieille capitale religieuse du Nord-

Finistère. Successivement sont passés en revue les couvents

(minimes, ursulines, carmes), les confrèties, les gouver-

nemenLs du Creisker et de Saint-Pierre, l'hopital Saint-Yves
- et le collège. En tête, 76 pages, plus du quart du volume;
sont occupées par l'analyse des principales délibérations de
: Ia maison de la ville depuis le ter ocLobre ' 1628 jusqu'au 8 avril '
1650, travail d'autant plus important que les dél}bérations
:analysées se rapportent à toute sode de matières et non pas

seulement aux affaires d'église. Ainsi que l'indique le sous-

titre, ce livre consiste surtout. en notes, c'est-à-dire qu'il est

: un ouvrage d'érudition plutôt que de construction historique .
Mais ne fallait· il pas débla~er le terrain, l'aplanir. y posel'
- de solides fondations avant de dresser l'édifice? L'histoire

même de Saint-Pol reste à écrire. NOLIS l'attendons cie

M. Pondaven.
H.WAQUET

XXXVII .

Séance du mois de Juillet 1 91 7

Présidence de M. le chanoine ABGRALL, président

La séance du jeudi 25 juillet avait été reportée au
jeudi 2 août; elle a entièrement consisté en une'
excursjon archéologique faite à Pont-l'Abbé et au
Château de Kernuz, sous la direction de M. le Prési­
dent. ElIe 'a obtenu un succès très encourageant pour
l'avenir. Al.' le P,'ésident se propose d'en rendre

prochl1inement compte en détail.

Le Secrétaire,
H. WAQUET

Publications reçues:
Le Président,
Chanoine ABGRALL.

Annales de Bretaqne,:;1vril - 1917.

Bulletin (U'chéologique de la Société Archéologique '

de Tarn-et-Garonne, 1916 . .
BulleUn de la Société des Antiquaires de Norman-

die, 1916.
Bulletin de la Société de.') A nt iqu.aires de l'Ouest,

trimestre de 1916.
Le Finistère, mai et juin 1917 .

L'Union Agricole, mai et juin '1917

Revue de Séti ntonge et d'A un is, février-avril 1917.
Revue des Traditions populairos, janvier, février;
mars et avril 1 i-J17.
Saint-Pol-de-Léon, notes par l'abbé G. Poudaven .

x~XVîn '

Malgré la guerre et ses conséquences, notamment malgré .
la rareté du papier, compliquée par la fermeture de quelques
imprimeries, la bibliographie bretonne ne cesse de s'. enrichir .

Le mouvement, beaucoup plus lent qu'avant le mois d'août
1914" demeure du moins continu, ce qui est l'essentiel.
Il s'accélèrera certainement dès le rétablissement de la paix,

et ce n'est pas l'une des moindres raisons de notre espoir

que l'apparition, malheureusement retardé~, mais si bien

venue quand même, duré'pertoire de M. Hervé du Halgouët :

Répertoü'e sommaire des documeilts manuscrits de t'histoire

de Bretagne antérieurs à 1789, conservés dans Les dépôts

publics de Paris, Le tome 1

, se rapportant' à la Bibliothèque

nationale et aux Archives nationales, se trouve depuis plu­
sieurs mois à la disposition des chercheurs. Notre bulletin en
ayant donné le . plan dès 19 L3, nous n'y reviendrons pas .

Observons seulement que ce plan ne s'applique pas aux
Archives nationales, pour lesquelles a été pr, éférè l'ordre des
séries. Le travail de M. du Halgouët, très consciencieux et
clair, remplit parfaitement l'attente qu'il avaït provoquée.
Non qu'il soit impeccable. Quiconque est un peu familiarisé

avec la Bibliothèque nationale ne manquera pas parfois de
se reporter aux catalogues officiels pour vérifier ou préciser

XXXIX

certaines indications. D'autre part, ' M. du Halgouët parait
moins biet1 connaître les Archives que la Bibliothèq· ue .

· Cependant, même. pour les Archives, on le consultera avec
profit, parce qu'il a eu la pat.ience de reprodui re des pages

d'inventaires manuscrits ou peu répandus. Biell de plus

ingl'at que la préparation d'un tel livrp ~ mais rien aussi qui
doive procun~r plus de reconnaissance à son- auteur. Son-

geons surtout aux services qu'il rendra Les travailleurs de
province oublient ttop que, sur un grand nombre deq.uestions,
· les informations recueillies dans les archiv8s départemen-

tales, communales et privées, peuvent être complétée~ par
les documents des grands dépôts pat'Ïsiens où' , avec le temps, .

par des procédés du reste plus ou' moins logiques et légi-

times (1), ont été concentrés de véritables trésors. Négliger ces

sources, c'est, de quelque talent et de quelque science qu'on
fasse preuve, entreprendre une œuvre· qui, à peine finie,

sera toute à refaire. Grâce à M. du Halgouët, ce qui, jusqu'à

présent, pouvait être malaisé, devient relativement simple .
D'avoir obtenu ce résultat, c'est un remarquable mérite .

Avec M. Léon Dubreuil, nous franchissons la limite chro-

nologiqùe que s'est imposée M. du Halgouët. Son Hecueil sur

les 'cicissitudes du domaine congéahle en Basse-Bretagne à

(4) C'est ainsi que, par suite d'une maladresse de l'Administration cen-

traIe du I ïnistère, en l'an VII, les trois c31'lulaires de Quimper furent
expédiés à Paris. Depuis lors toutes les tentati,res faites pour les re­
couvrer n'ont pu aboutir. D'autres documents sont dani le même cas.

. ' [!époque rie la Révolution est une publica tion de téxtes: conçue
avec beaucoup de méthode et d'érudition, sur l'histoire d'un

. mode de tenure qui a suscité en Basse-Bretagne, de 1789 à
· 1830· , de vives discussions dont l'écho n'est pas complètement

. assoupi. Le plan suivi par M. Dubreuil est très net. Trois

Jois ont modifié le régime du domaine congéable. Elles déter-
minent quatre périodes qui marquent les quatre grandes
divisions de l'ouvrage: 1

Jusqu'à la loi du 6 aoùt 1791,

établissement du principe de réciprocité; 2° 'de .Ia loi du 6
août '1791 à celles du 27 août 1792 et du 2 prairiaJan II,
abolition du régime congéable; 3

de la loi du 27 aoùt 1792
à celle du 9 brumaire an VI, rétablissement du régime con­
géable dans les conditions. fixées par la loi de i 791 ; 4,0 aprés

la loi du '9 brumaire an VI, tentatives iuutiles des fonciers

pour faire abroger le principe de réciprocité. En somme, le
sort du domaine congéable se modifiait suivant les vicissi-

.tudes de ]a Révohltion elle-même. Chaque division principale
admet à son tour des subdivi~ions en tête desquelles on
trouvera succinctement exposés les principaux pi'oblèmes qui
se présentaient. M. Dubreuil établit que l'hostilité à la tenure
convenancière fut plus répandue que l'ont cru divers auteurs .
La règlementation de cette tenure tint de fait kl première

place dans les préoccupations des représentants bretons à la

Législative et à la Convention. Notons que M. Dubreuil n'a
pas oublié l'usement presque s. ervile de quevaise, subsistant

en 1789 dans les seigneuries ecclésiastiqu. es du Relec et de
Bégar. et· qu'on ne distinguait pas toujours nettement du
domaine congéable. Un index alphabétique à la fin du second
vol u me, une carte de la Basse-Bretagne aveç délimitation des

.. XLI
~ usements en tête du .premier vorum'e, ajoutent à 'l'intérêt et à

la valeur pratique du livre. La. quantité considérable .des
fonds d'archives qu'a' dépouillés M. Dubreuil justifie M: . du
Halgouët du reproche, qu'on seïait tenté de lui 'adresser,: .de

n'a voir pas, da ns son Reper70iTf poussé ses explorations
- au delà de 178V. Pour l'époque révolutionnaire untéper­
taire spécial s'impose. Nul ne réussirait mieux' sur ce terrain
que M. Dubl'euil. Cl). : . . :

Parm i diverse. s étüdes consa'crées à une époque encore
plus récente, il ne fau't pas passer sous silence l'article de

M. Maurice Bernard, professeur au Lycée de Brest, sur le
gênerai CaRarelli, préfet maritime de Brest du mois ,de
thermidor an VIII · au mois de pluviôse an IX (Révolution
Francaise, 1915), article composé d'après le fonds de l'inten-

dance aux archives du port de guerre. C'est également dans

ce dépôt que M. R. Durand a découvert un rapport du 9

. ' germinal an XII, envoyé par le préfet maritime 'au ministre
de la marine et constituant un véritable plaü 'd 'étaîHé de
La de/ense dl' Nrest sous le Consulat: état des îles et rochers

avoisinant la rade, fortifications établies sur ces points, . tra·

. va ux utile~ à y e~ectuer, etc. 'On trouvera ce rapp()rt tepro-
d uiL dans le numéro d'octobre 19'16 des Annales de Bretagne .

(i) Il exisle pour la Bretag'ne, à défaut de guide spécial, u.n J:lanuel

pratique pOUl" l'étude de la Révolution française par P. Caron, Paris,
Picard, 19:1.2 in 8°.

. XLII

Le numéro du. mois de janvier ·19: 17 de la même' revue
contient, présentée et commentée par notre confrère,M.

Laniel Bernard, une correspondance échangée.en 1831, rela-

. tivement à la langue bretonne à t'érole primaire, entre le
. Ministre de l'Instruction publique, ' de Montalivet, °et les
. pr.éfets·du Finistère et du Morbihan. La Convention avait
. admis· l'emploi du breton comme «( moyen auxiliaire ». Le

MlOistre de Louis-Philippe, s'inspirant de cel exemple, se

demandait siun essai d'enseignement du français par le
breton ne serait pas possible. Le préfet du Finistère, à la

su itt' des observations formulées par le Comité d'instruction
primaire de Quimper, répondit négativement, ainsi que le fit
. de son côté son collègue des Côtes-du-Nord. Le préfet du
Morbihan, E. Le Lorois, qui était d'origine

montra au' contraire enthousiaste du. projet.
compte, l'affaire tomba dans l'eau.

bretonne, se
A la. fin du

La meilleure propagande en faveur du breton, en dehors de
tout appuj des pouvoi.rs pu'blics, ne consisle-t-elle pas à s'en
servir, et non seulement dans la conversation, mais encore
et surtout dans les livres? C'est ce qu'à pensé M. l'abbé

. . Yves Madec, recteur de Saint-Ségal dont J'~légante plaquette
sur la chapelle de Saint-Sébastien en Saint~Ségal, compte sur

60 pages, 16 rédigées en breton. Elles ne sont d'ailleurs' que

la traduction un peu libre de la première partie du texte

XLlir

françaiS 'où 'un .lit un historique du ,monument ~t utl bon "
résumé de la vie-du célèbre martvr.

saint Sébastien ,parta-

geait avec saint Adrien et saint Antoine le privilège d'être
invoqué pour écarter ou guérir les maladies contagieuses.
Il jouissait de cette réputation avant même que, par le fait de

la translation de ses re'liques à Saint-Médard de Soissons,

~on culte s· e fût au IX') siècle répondu en deçà des 1\lpes.

Aussi est-il à peu près certain, comme l'admet la tradition

locale, qu'une de ces terribles « pestes' J)q.ui venaient 'ëpou­
vanter si fréqueinment nos aïeux, occasionna la construttion

de la chapelle de Saint-Ségal. . M. ·Mad· cc ne nOLIs dit pas 'S'ur
quo- i se fondent les deux dates qu'il :cite pour le commence­
ment et -l'achèvement des travaux: 1665-1742. M. A 'bgrall,
dans u· ne note insérée en appendice, remarque Rvec- raison

qU' e les pignons des fenêtres ainsi que les mouluïes du clo- .

cher revèlent incontestablement une date aIitériem'e. Ajnu-

~ons qu'il en'est de même des remplages ·des ·fenêtres dont le .

dessin est celui qui resta en usag: e dans le pays de - Qu. imper,

de 1500 environ à 1"550. M. Madec , décrit ensuite 'avec une

satisfaction si visible et très naturelle, les nombreuses statues

de sa chapelle et 'surtouVses beaux retables du XVUe sigch~.

Il est vrai que l'ornementation en est un peu exubérante et
massive, mais l'ardeur de foi qu'elle atteste suffirait à la

rendre belle pour des yeux trop exigeants. A l'oc9asion . des
$tatue~; l'auteur rappelle les principaux faits que l'histoire

ou la légende rapporte des saints personnages. Bref, il n'a

rien laissé de côté pour rendre attachante une monographie
pour laquelle les , textes inédits n'aborrdaient pas. S'il a · pu '

intéresser ses paroissiens et les touristes à la chapelle de

XLIV

Saint-Sébastien, il peut se vanter d'avoir accompli unQ

œuvre excellente et salutaire.

Avant de terminer, ;·signalons · enfin la correspondance,'
publiée par M. le chanoine Pilven, de M. Le Pgppe de Tré-

vern, évêque d'Aire puis de Stra~bourg (tI839) avec son

ami de PO-ulpiquet, évêque de Quimper (t 184:0). Elle retient

l'attention surtout par la contribution qu'elle fournit à

l'histoire générale de réglise de France sous la Restauration .

et la première moitié du gouvernement-de Juill~t. Mais n:ou-
.blions pas que Le Pappe de Trévern descendait d'Hne vieille .
. famille de Morlaix, qu'il garda ~oujours la plus vive affection
pour ses amis de Bretagne, que le nom d'un, fameux breton, .
à râme t.rouble et passionnée, de Lamennais, revient souvent
dans ces lettres, qu'elles éclairent la figure d'un grand prélat

qui était un hom,me éminent, d'esprit sans doute un peu

étroit, mais fin et perspicace, d'une solide culture, à la fois

bienveillant et ferme, à tout prendre fort sympathique. (1)

EL WAQUEl

. (i) Ces .Jettres ont paru d'abord dans le Bulletin diocésaire Ii'ltistoire

et d'archéologie.

XLV

Séanèe du 25 Octobre 1 91 7

Présidence de M. le chanoine ABGRALL, président

Le proéès-verhal ' de la dernière séance est lu et
adopté sans observations.

Six nouveaux membrès sont reçus dans la Société:
Mme Civel, de Brest, présenté.e par Melle QUéïnnee

et M. Rertot. Mme Ansquer, .de Quimper: pré-

sertée par MM. le chanoine PeY1'on et Porquier .

- M. le cqanoine A. Le Roy, de Quimper, présenté
par MM. le chanoine Peyron etvVaquet. ' M. Victor
Surel, peintre-décorateur, de Nantes, presenté par

MM. le chanoine ,Abgl'all et L. Le G, uennee. M.

, Ropr:.rt, receveur des domaines en retraite à Lambé-

zellec, présenté par MM. le chanoine Abgrall et N .

Le Roux. M., Barbe, notaire à Moëlan, présenté
par MM. Allier et le colonel Floudière.
Nous avons malheureusément a enregistrer deux
décès, celui de M. l'~bbé ' Cognee, infirmier militaire,
auteur d'une intéressante monographie de Plonéour-

, Lanvern et c, elui de notre vénéré président d'honneur,

le vicomte de Villiers du Te rrage; M. le ~ Président
, rappelle avec émotion les mérites des deux défunts

sur lesquels il se propose de rédiger des notes spé-
ciales.

XLVI

M. Waque

, donne quelques explîcations complé-

mentaires au ~uiet des di"ers ouvrages signalés dans
sa dernière chronique. Il fait remarquer que plusieurs
erreurs . de typographie se sont glissées, depuis le

début de l'année, dans le texte des procès-vorbaux et

chroniques. Uri erratum devra être dressé au mois de
décembre.
M. le Président rend compte de rexcur~ion du
2 août à Pont-l'Abbé et Kernuz. Au nom de tous ceux

de . nos confrères qui ont eu la bonne fortune de
pr_ endre part à ce petit voyage d'études, M. Plateau
remercie chaleureusement M. le Président du soin
qu'il avait mis à la préparer et du zèle érudit qu'il a

dépensé pour faire comprendre et apprécier les mo-

numents et les sites visités. .
M. le Présiden t expose les dessins de cinq 'rochers-

du littoral de Sain t-Guénolé en Penmarc'h, rochers

qui offrent cette particularité que leu t' base est cr8U-

sée sur une hauteur de om5(J àO

70, et une profon-
deur variant entre V

40 à 1 m30 et même 1 m5Û sur

certains points. Ce sillon, arrondi en creux au nivean
du sol, est dû à l'action du sable et du gravier projetés
violemment par les vents de tempête. C'est une action
lente, il est vrai , mais à supposer que ' Ces gravier~
n'arrivent à corroder qu'un ' demi millimètre par an,
au bout de mille ans ils auront usé om50 de profon-

deur.

Un de ces rochers est maintenant situé à 150 mètres

,'du rivage, sur un plateau rocheux.

Le flot l'entoure à cha.que marée;

preuve de la progression de la mer,

c'est là une
c~r il a fallu

xLvlI

que cétte roche fût autrefois sur la terre ferme pour

que le phénomène d'éro~ion par les sables et graviers
pût se produire.

Certains rochers de Beg-Meil, en Fouesnant, ' et
aussi du littoral de Trégunc et Lanriec présent.ent les
mêmes caractères; et on peut les constater également
au pied des roches des déserts sablonneux de l'Afrique

et de l'Arabie.
Après lecture des mémoires inscrits à l'ordre du
jour, la séance est levée vers 4 heures.

Le Secrétaire, Le Président,

H. WAQUET Chanoine ABGRALL.

Publications reçues :

A ('adémie d'A ix, rapports sU?' le fonction nement

de . la. bibliothèque du Musée A l'baud, 1914:-1917;
Séance publique de l'Académie, 1916.

Annales de Bretagne, juillet 1917.

Bulletin de la Société des Antiquaires de Picardie,
1 er et 2

trimestre de 1917. . .
!3ulletin de la Société cl'Archéologie et de statïs-
tique de fa Drôme, juillet 19{7. . .
Bulletin de la Société archéologique de Nantes et
de ~a Loire-Inférieure, 1915.
Bulletin.~ et mémoires de la, Société a.rchénlogiq Ile
et histo1'ique de la Charente, 1916... .

XLVIiI
Revue des Traditions populaires,
let, août 1917.

mai, juin, juil-

Smithsonian report for 1915 : Atlantis by Pierre
Termier; Excavations al Tell-el-A rnarna, Egypt,
in i9i3-·i9i~ by Ludwig Borchardt; Linguistic areas
in Europe by Leon Dominian. ·

Union Agricole, juillet, août, septembre 1917 .

Notre· Société a eu déjà l'occasion de s'occuper de la beauté
des villes, des aspects anciens à conserver, des traditions

d'art local à respecter. Ces préoccupations,stimulées par la
eonstatation des ravages affreux causés par les armées
allemandes, paraissent en ce moment générales. M. Sibille,

député de la Loire-Inférieure, annonçait à la Société archéo-

logique de Nantes, dans sa séance du 13' avrii ' J9HS, le dépôt

d'un projet de loi exigeant qu'un plan général d'extension et
d'embellisement soit dressé pour toute ville comptant plus
de 10.000 âmes et que ce plan soit approuvé par une com­
mission composée de personnalités compétent~~, eI).tre autres
l'inspecteur régional de la Société française d'archéologifl.
Quelqu'un de nos confrères saurait-il ce qu'il est advenu de

ce projet? . .

H. WAQUET

XLIX ·

A NNEXE AU PROCES .. VERBAL

=2 414 _ , ' 11

NÉCROLOGIE

1. M. l'Abbé COGNEe EUGÈNE LUCIEN, vicaire à Cama-
ret avant ia guerre, mobilisé dès les premiers jours, infirmier
militaire, puis aumônier auxiliaire, mortà l'hôpital de Florina,
le21 août 1917 .

. M. l'Abbé Cognec faisait partie de notre Société depuis le

30 juillet 1903. En sa qualité de Quimperlois il s'était in-
téressé aux travaux de son compatriote, notre Vice-Président,
M: le chanoine PeyroI~, et c'est d'après ses conseils et sur ses
indications qu'il composa en 1904 une monographie de la

paroisse de Plonéour-Lanvern où il était vicaire à cette date.
La Semaine Religieuse du Diocèse de Quimper, dans son
numéro du;) octobre '1917, a donné à son sujet une notice
nécrologique que nous reproduisons ici: '

)) Le 24 Aoùt dei'nier, la Semaine Teligiense publiait de M.

») Cognec une lettre intéréssante où il parlait avecémoti'o'n des
» visites dominîcales qu'il faisait aux t~mbes des Bretons
)) morts pour ia France, da.ns le sud de Monastir, à Florina .

. )) Le voici couché parmi eux, victime des rudes fatigues aux-
)) quelles ses occupations d'infirmier le condamnaient: Nous
) avons beaucoup de travail, écrivait-il. On se repose une

)) nuit sur trois, et se reposer~ ici, veut dire: s'étendre sur la
l) terre nue, s'envelopper . dans une couverture et dormir ;
J) seuls, les malades sont sous les tentes. J) C'est un régime
)) qui n'est pas fait pour défendre l'infirmier contre les rnalq-

» dies trop communes dans ces contrées. M. Cognee venait
» d'être nommé aumônier auxiliaire et avait inauguré ses
» nouvelles fonctions en conduisant au cimetière un compa-

» triote finistérien, lorsqu'il dut être hospitalisé lui-même,
» le 19 Août: il était atteint de dysenterie et de paludisme.
) Deux jours après, il succombait. Sa campagne d'Orient

» n'avait pas duré trois mois, ayant seulement quitté Mar-
)) seille le 27 Mai. Il avait 43 ans.

» M. Cognec était né a Quimperlé. Ordonné le 25 Juillet
» 1898, il avait été, le 28 Février 1899, nommé vicaire à
» Plonéour-Lanvern. Il ' y sut employer les loisirs que lui
» laissait. son ministère à des recherches sur l'histo ire de la
) paroisse. En 1904, il faisait paraître, à l'imprimerie du
)) Cour1'ie?', à Brest, une monographie fort complète de Ploné-

)) our, en une brochure in-8° de 200 pages que le Bulletin de
» la Commission diocésaine pouvait présenter comme un

» modèle aux amateurs d'études de ce genre . Après treize
» ans de séjour à Plonéour,· M, Cognee devint, en 191'2,
» vicaire de Camaret où il se fit vite apprécier et aimer. Il
» laisse après lui le souvenir d'un prêtre plein de foi et
» de piété .

2. . Mon:;ieur de VILLIERS DU TERRAGE. · Monsieur

le Vicomte de Villiers du Terrage, Président d'honneur de

notre Société, est décédé à l'âge ~O ans, en son château de
Kerminy (ROSpOl~den ! , dans la nuit du 10 au 1'1 Octobre 1917,

Son corps devant être transporté à Paris pour être déposé

dans son caveau de famille, une cérémonie fU'nèbre a eu lieu ·
à l'église de Rosporden, et son cel'cueila été accompagné par

un long convoi composé de sa famille, enfants et petits en-
fants, ses Ilombreux parents et amis, de la noblesse du pays,
ses fermiers et voisins, les autorités et notabilités de la com-

nllwe, manifestant ainsi leur affection et leur estime pou le
vénéré défunt. Comme Président de la Société ATchéo­
logique, je me suis fait un devoir de me rendre à ses obsèques

et, après que j'ai célébré la messe des funérailles, avant le
chan t de l'a bsoute, j'ai tenu à prononcer, devant cette sym­
pathi'1ue assistance, quelques parolès pour adresser mes

adieux à llotre très estimé confrère et cher Président d'hon-
neuf. Je les transcris ici:

) Mes Frères!

» J'ai tout lieu de croire que dans quelques jours, au mo-
I) ment où les J'estes 'mortels de l'homme éniment que nous

» regrettons et que nous honorons dans cette cérémonie
» funèbre, seront d(~posés en son caveau de famille, dans un
)) des cimetières de Paris, un discours sera prononcé pour
)) rendre hommage à sa ·mémoire et à ses nobles qualités.
» Mais dès aujourd'hui je prends la l· iberté d'anticiper,
» parceque mon caractère de prêtre me confère le privilège
» de porter la parole à l'église, au cours de la cérémonie reli­
)) gieuse ; j'use donc de ce privilège en venant offrir, en
» quelques mots très courts, mes devoirs au regretté défunt,
» à l'homme de bien, au digne citoyen, au distingué ingénieur
» que fut MONSIEUR LE VICOMTE EDO'CARD DE VILLIERS DU
» TERRAGE, Officiel' de la Légion d'Hon" neur, Inspecteur
» général des Ponts et Chaussées en retraite, Président d'}Ion- .

» neur de la Société Archéologique 'du Finistère.

» C'est ce litre tout spécialement, joint aux relations affec-
» tueuses et cordiales dont il a bien voulu m'honorer depuis
» de longues années, qui me dicte l'obligation de saluer une
» dernière fois l'honnête homme, le savant, l'érudit qui s'e.st

» toujours intéressé aux travaux de notre Société scientifique
» et qui, dans sa sphère d'action et d'études s'est toujours
» employé à favoriser nos travaux et a en étendre le do-

LII

» maine. Je n'ai pas ici à faire la nomenclature des
» 'mémoires qu'il a fournis à notre Bulletin, mais je puis dire

» qu'il' y. était guidé et incité par l'amour profond qu'il avail

)) vnué à : not1'e pays breton, et t out particulièrement au terri-
» ,toire en, tourant son paisible ermitage de Kerminy. Et ce
» culte pour le pays, poùr ses institutions, ses monuments,

» ses tradi tioDs, n'est-il pas un sentiment sacré que l'on trouve

» dans le cœur des grands hommes, des saints et des héros.
» Le Vicomte de Villier's du Terrage aimait nos séances
» mensuelles, et pendant ses mois de résidence d'été 'à la
» campagne il prenait plaisir à venir y assister, ' et pour nous
» c'était une joie de le voir, avec sa p,hysionomie noble et
, » patriarcale, s'asseoir au milieu de nou's et éclairçir bien
, » soLivent, par ses renseignements lumineux', les points

» obscurs de. nos antiquités et de notre histoire. '
» On comprend que sa tendance .d'esprit le portât à ce
)) genre d'étude; il avait'de qui tenir. Son père avait eu à
» remplir en Eg5'pte une mission importante et distinguée, et

)) les · a ntiquités mystérieuses de cette terre des Pharaons

)) 'avaient vivement excité ses recherches et sa pénétration. Le
» ,fils avait hérité du père. Ce n'est pas ici le lieu de l'etracer

» sa carrière professionnelle, mais je sais que parmi ses
)) tra'vaux d'ingénieur il a à son actif des œuvres de premier

li ordre, et le long viaduc, le coLossal viaduc du Point-du-Jour

)) ,proclamera pendant de long sièdes son habileté et ses
)) talents de constructeur. -

» Ses années de retràite furent loin d'être inoccupées;
» toujours ses loisirs furents remplis'par la lecture et l'étude,

» ce qui maintenait son esprit dans.J'atmospQère sereine de
)) l'idéal et de la noblesse. .
» Vie patriarcale vraiment! et la pensée de sa belle vieil­
)) 1esse me remet en mémoire les paroles du vieux patriarche
» Jacob, père de Joseph, qui, présenté par son fils au souve-

» rain de l'Egypte ' et in~errogé par celui-ci sur son âge,

1.111
» répondait: les jours de mon pélérinage ont été de cent
» trente ans; années courtes et mauvaises. Certes le

» vénéré vieillard . que nous pleurons n'aurait pas fait la

l) même réponse; j'Cl i me à croire que son langage eût été 1

l) celui-ci: « Mes' joul's SUI' cette terre ont été de quatre-vingt-
» dix ans, années loagues et heureuses ll. . Années longues,

» en effet, prolongées au delà des limites ordinaires, par un

» un effet dela bonté de Dieu, et aussi peut-être en récompense
» de ses 'vertus familiales; années heureuses, parcequ'elles

» ont été consacrées à faire du bien autour de lui, à servir le
)) pays pal' ses nobles travaux, pal' une pratique constante
)) de l'honneur et de la justice ; à · rendre heureux autant
» qLl'il le pouvait,par la bonté et la générosité de son cœur
» tous ceux qui se trouvaient dans son entourage et sa dépen­
)) danoe, ce dont témoigne si bien la nombreuse assistance
» qui se presse à ses funérailles, hommage d'affection et
)l d'estime qui doit adoucir le deuil et la tristesse de sa

J) famille.
l) Je termine cet entretien, déjà trop long, en citant les
» paroles liturgiques que l'on a chantées tout à l'heure à
» l'offertoire de la messe et en m'adressant à l'archange ,
» saint Michel, dont on célébre aujourd'hui . Ia. fête de l'appa­
)) l'ilion au Mont Tombe:
» . Né absorbeat eam tartarus, ne cadat in osbscu-

)) ru.m, sedsignifer sanctus Michaël reprœsentet eam in lucem
» sanctam quam olim A hrahœ promisisti et sémini ejus.
)) Nous VDUS prions Seigneur, que son âme ne devienne
» point la proie de l'enfer, qu'elle ne tombe pas dans le séjour
)) des ténébres éternelles, mais que saint Michel, le porte­
)) drapeau des milices célestes, la fasse entrer dans le royaume

)l de la lumièrê que vous avez promis à Abraham et à· sa .
)') descendance fidèle. Ainsi-soit-il »

LIV

A ces paroles il est superflu, me sembJe- t-il, d'en ajouter

d'autres, parce. qu'elles sont l'expression des sentiments de
tous ' !.lX d'entre vous qui ont connu M. de Villiers du

Terrage. Seulement il faut compléter cette notice par un
aperçu de sa collaboration à notre Bulletin, en donnant la
liste de ses mémoires et en les classant par ordre de date. .
M. de ·Villiers était admis dans notre Societé à la séance du

28 avril '1887 ; en 1893 il présentait son premier travail sur
la paroisse de Tourc'h, dont le t~rritoire avoisine son château
de Kerminy.
1S93. Notes sur la paroisse de Tourc'h, Eglise
paroissiale, vitrail, Chapelles de Sainte-Candide et de Saint­
Guénael.
1890. ' Notes sur la commande d'un vitrail à Brasparts.
1896. Note sur les expressions: soi.1:ante et dix, q' uatre­
vingts et quatre-. vingt-dix.
1S98. Droits et charges d'un grand Voyer de Cornouailles
à la fin du xvnesiècle.
Liste des familles nobles extraite du compte du Receveur

ducal de Quimper.- . .
Tumulus et monument circulaire de Keranbriguen, en
Elliant. .
1899. ' Tumulus et monument circulaire de Kèranbroc'h,
en Rosporden. -

1900. Note relative à deux statues de la chapelle de -

Berven .

1901. Tumulus et sépultures avec foyers de Penhuel,
en Rosporden.
Fragment d'un çpmpte de dépenses faites en 1!:589 en

Bretagne pour le' service du Roi, par le duc de 'Mercœur,
gouverneur de cette province,
H)o3. .. Les recherches de l'or dans le Finistère.
Essais Sil l' la seigneu rie de Kerminihy, en Rosporden.
' 1905 . . Monument mégalithique , et coffret à Penfoënnec,
en Elliant. - '
'1907. NoLf'sSU1' les anciens chemins de ' la paroisse
d'Elliant.

19B. Cachette de vingt-six haches de bronze décou-

vertes à Méné-Justis en Tourc'h. .
1912. Le trésor découvert à RUlHlbat, en Tourc'h.

Ajoutons à. celle.listeune « Etude SUl' les Glénans », lue
au congrès de l'Association Brelonnr, tenu à Concarneau en
' 1905, et publiée dans le compte-rendu de ce congrès.

Cetie nomenclature nous indique l'importance de la con·
tribuLion apportée à nos travaux par notre très sympathique
et studieux confrère, eL nous montre qu'il s'était appliqué
tout particulièrement à ne laissel' rien échapper des décou-

vertes qui se faisaient dans la régi-on de son voisinage. Une
t.elle somme de recherches, l'étendue de ses connaissances,
sa grande expérieRce et la digni té de sa vie, désignaient clai­
rement M, de Villiers pour prendl'e la Présidence lorsque

dalls le cour'ant de mars 1911, disparut M. Paul du Cha-

tellier. Devant son refus formel d'accepter ce fauteuil, comme
hommage de profonde estime et de gratitude, la Présidence
d'Honneur lui fut décernée par acclamation à la séance du

27 avril.

Son dernier mémoire, daté de '1912, nous
travaillant encore pour nous à l'âge de 85 ans;
le 'fait voir .

beau, témoi-

LVI

gnage de son attachemenl · et de son dévouement à n'otre
Société.
Il y cl trois ans, lurs d'une visite , que je lui fis à Kerminy,
M. de Villiers du Terrage me manifesta une pensée intim~
de son cœur, il me fit p&rt du désir qu'il avait de voir figurer
perpétuellement son nom en tête de la liste de nos associés,
et il m'interrogeait SUl' les conditions qui 1 ui assurerait cette

place d'honneur, à titre de-bienfaiteur dans les ~nnales de la

Société Archéologique. Je lui r, épondis que rien ne s~rait
plus cher aux membres de notre Bureau, et plus précieux

aux yeux de tous nos confrères présents et à venir. Ce ne

furent que des pourparlers à moitié entamés ; par délica-
tesseet discrétion je ne voulus pas faire de 'précisions, mais
je me propose d'exposer à ses deux fils ce vœu de ·leur noble

père et, avec l'avis de mes collêgues du Bureau, de négocier
avec eux cet acte, dont on trouve des exeniples dans bien des

Sociétés savantes, et qui serait un excellent et louable pré-
cédent dans notre Société finistérienne. .

Chanoine ABGRALL.

LVII

NOTE SUR LE MUSÉE RCHÉOLOGIQUE

Mes chers Confrères,

Je faisais passer dernièrement un petit article dans un
journal de Quimper, grâce à la bienveillance de notre ami et
confrère Monsieur Bertot, article ou je demandais l'utilisation

de quelques salles inoccupées de notre Musée départemental

pour y installer des collections d'art industriel moderne et

une bibliothèque d'ouvrages traitant des métiers de notre
région. Permettez-moi aujourd'hui · de revenir un peu sur
cette question d'utilisation de ces locaux vides, mais à un
autre point de vue qui vous intéressera particulièrement.

Vous connaissez tous l'aneien Palais épiscopal, son magni-

. tique escalier, peut-être en son genre le pl us beau dé la
région , les salles qui l'entourent ornées de belles 'et grandes

cheminées de pierre, de plafonds à poutres et . poutrelles

sculptées remises à jour par les soins de notre distingué con-
servateur etconfrère MonsieurGuey. -- Cet escalier, du moins
dans ses parties les plus intéressantes, ces appartements; le

. pùblic les ignore. parce que, I\'étant pas restaurés, ni meu~
blés ils lui restent fermés. Les travaux:. de réfection entrepris
ont -été brusquement· arrêt.és on ne sait pourquoi. Est-ce
faute d'ouvriers? Ce n'est guère admissible, étant donné ce ,

qui reste à faire; Est-ce par ,manque de fonds? non plus,

car chaque année notre Conseil Général vote des crédit.s
suffisants pour l'entretien du Musée. Alors pourquoi cet état ·
de chose, pourquoi cet abandon? . .

Je demande ' pardon il notre ami et confrère Monsieur,Guey,

LVIII 1

que j'ai l'aii'de prendre à partie dans la question, mais il a
mis jadis tant de zèle et tant de goût dans l'arrangemeni des
. collections dans les salles basses que je ne puis m'empêcher
" de lui demander de continuer.

Je n'en fai~ une question personnelle ni pour lui~ ni pour
. moi, rnàis cet été, pendant que je travaillais au Musée, j'étais

désolé de vbir tous ces visiteurs à qui l'on refusait la visite

du monument. Les salles vides sont belles en elles-mêm(ls .
. Elles peuvent très bien être montrées' comme on ' fait' visiler

. certi;lins appartements non meublés à Pierrefonds, :il Chambord

eLdans d'autres châLeaux. Et puis, il ne tient qu'à n()us de
les utilise?'.

Nous avons dans notre département de)] quantités d'œuvres
d'art qui ne peuvent' ni ne doivent être transportées du ' lieu
, où elles sont placées', parce qu'elles tiennent au sol qui Ics a
. vu naître, parce qo'elles font partie du èadre où elles ont été
mis~s à propos. Cependant beau'coup de ces œuvres restent

inconnues :. c'est un dolmen perdu dans la lande; un menhir
ou une fontaine enfouie · dans les arbres; uq pauvre petit
calvaire abandonné. Ce !5ont nos vieilles statues qui peuplent
nos églises, mais qui, cachées dans l'ombre du .sanctuaire, se
. dérobent souvent à nos yeux; Ce sont les riches détails de

sculpture de [Jos l'étables dont on ne peut approcher; Ce

~ont aussi ces morceaux d'architecture perchés à des hau-

leurs inaccessibles qui ne vous permettent pas de les appré- '
,cier. Nos vieux manoirs, nos anciens logis sont encore
remplis . de choses intéressantes qu'il serait malheureux
d'e lJl ever parce qu'elles font partie d'un en~emble que l'on
doit conserver, mais que connaissent seuls Ills fureleUl~s et

les initiés.

Ne pourrait-on pas installer dans les salles restées libres,
des collections de moulages, de dessins, de photographies

, pris sur nos: monuments et sur ll19S objets d'art bret01ls ; .

I.IX

collections qui s'augmenteraient peu à ' peu, :montrant : dàns
une étude comparative de nos arts, à travers les âges, les

caractères distinctifs de nos vieux artisa'ns. Faire en quelque
, sorte~ en petit nalurelleri1eni, ce que ·Paris a fait' en' créant le
Musée de sculpture comparée au Trocadéro. ' " "

La, on admire certain'es Œuvres mises ' bèa'UCOÛp' mieu,*

en valeur et en lumière qu'à l'endroito)l elles sodt édifiëes.

Nos musées ne sont pas seulement ouverts pOUl' les étran-
gers qui les visitent rapidement, mais surtout pour servir à

l'éducation artistique de nos concitoyens. C'est en y attirant

le public qu'on réfQrmera son goût trop longtemps égaré sur
, des productions qui' ne sont point de chez nou~. Le vieil
archéologue qui ne peut plus se déplacer viendra se retremper

dans son élément de vieux , fjlouvenirs', au milieu d'objets
qu'il a jadis admirés dans ses recherches à travers le payi ;
l'artiste, l'artisan y puiseront des idées nouvelles basées sur
de vieilles traditions. Nos métiers d'art bretons ont besoin dttl
se régénérer, d. e remonter à la source féconde qui les a
engendrés, pour pouvoir reprendre et continuer eette évolu­
tion lente mais constante qui a fait notre ,gloire artistique à
travers les siècles passés. Nos ouvriers viendroni , étudier la

technique de nos anciens métiers et petit à petit ils en dé-

duiront d'eux-mêmes des principes logjques qui les ramène-
ront dans la bonne voie dont ils n'auraient jamais dû s'écarter.
Par des conférences promenades à travers les richesses
rèunies en nos salles, nous pourrions instruire cette jeu­
nesse ouvrière, les enfants de nos écoles qui, dès maintenant.,
pourraient s'intéresser davantage à l'art de leur pays.
Au besoin, FlOUS pourrions même créer un cours d'archi­
tecture et d'art breton, qui serait certainement suivi comme

celui du regretté Maître de Baudot, au Trocadéro . .

On parle bf:'aucoup de Régionalisme depuis la guerre,

c'est un des moyens d'en faire, et d'une façon utile et intel-
ligente. _ '
J'insiste donc près de vous, mes chers collègues pour . qûe
notre Société use de tout son pouvoir ' afin de réaliser le projet
que je viens de vous souméttre. Nous aurons rendu un granà ,

service à notre chère Bretagne en la faisant mieux connaître

et surtout mieux apprécier.

Quimper, Je 2n octobre 1917.

Charles CHAUSSEPIED .

Architecte du gouvernement.

Séance du 29 Novembre 1 91 7

Présidence de M. le chanoine ABGRALL, président

Le procès-~erbal de la dernière séance est lu et
-'~dopté sans observations,

MM. le colo"nel Roudièreet "\tVaquet présentent et
'font recevoir un nouveau membre, M. Des Cognet.~,

de Quimper, receveur de l'enregistrement en retraite.
M. Berlot propose à ses confrères (le voter des

félicitations à notre vénéré président qu'une décision
,pontificale vient d'élever à la dignité de doyen du

-chapitre de Quimper . Les félicitations sont votées à

. l'unanimité. Il f:3'Y ajoute les vœux les - plus sincères
. ·de longu e vic et toujoues fructueUses recherches
.archéologiques.

:\1. le I)résidcnt, après avoir remeréié l'assistancel-,

- attire l'attention sur l'intérêt que présenterait l'expo-
sition de dessins et relevés archéologiques au musée

-et dans la salle des séances de la Société. Certains

~problèmes restés j usqLl'à présent sans solution pour-

,raient être ainsi soumis à l'érudition et à]a sagacité

. ( des visiteurs de passage: leHquels, le cas échéant"

-communiqueraient leurs ' l!ypothèses. Afin d'amorcer

la collection, il expose divers dessins exécutés par lui-

même. Parmi les monuments ainsi figurés

.. quent trois mystérieu~es pierres levées,

se rem ar­
travaillées

de main d'.homme, affectant à peu près la forme de-
longs œufs tronqués, l'une d'entre elles ressemblant.
à un œuf complet. Bien qu'enes aient été découvertes:
il y a déjà plusieurs années, l'une près du Buzit en
Bannalec. les deux autres dans une lande inculte au

nord de Meilars, aucun . archéologue n'a encore·
réussi à en définir la nature et à en expliquer l' ori-·
gine. Il semble qu'on y doive voir des monuments
phéniciens. Un autre dessin fait connaître avec préci­
sion l' aSp'ect extérieur de la grotte préhistorique de·

Roc'h-Toul en Guiclan qui a été classée sur l'inter--
. vention clenotre Rociété en 19'13. Les explorations.
faites en 187.f ne lui ont pas arraché ·tous ses secrets:
1\1. L. Le Guennec y a récemment découvert des
silex et des haches. co
Mlles Goy ont ofTert à la Société Archéologique-

pour le musée deux beaux pastels de leur père, le

peintre dont le talent conserve à juste titre l'estime·
très vive des amateurs d'art de Quimper. Ces pastels,
portraits du constructeur des flèches de Saint-Corentin,

M' Quéré, et de sa femme, sont, en même temps que- .
de belles choses, de véritables documents d'histoire-

locale. Les flèches, .aussi bien adaptées que possible·
au style et aux proportions des tours qu'elles surmon­
tent, ont été conçues par M. Bigot à qui revient clonc­ la plus grande part de mérite, mais la science et la
conscience avec lesquelles M . . Quéré réal~sa la pensée-

de l'architecte furent incontestablement remarquables .

M. le Président rappelle l'incident qui servit de point.
de départ à l'entreprise, une simple observation surgie,

tout à fait imprévue, au cours d'une conversatioh
entre Mgr Graveran et M. Bigot, un jour que celui-ci .

LIU

se trouvait à -l'évêché. En quelques mots il retrace
l 'histoire de la construction, rendue possible par la
quête du « sou de Saint-Corentin '». Chose étonnante ,

le règlement de compte fut inférieur au devis.
M. le Président passe ' en'suite successivement en
revu e les principaux poïnts du département où sub- .

sistent des vestiges gaulois, puis, à cette occasion, lit
dans l'Ère bretonne de Frédéric Fontenelle (M. F. Le

Guyader) quelques pieces de vers relatives aux ori-.

gines bretonnes. Soulevés par un souffle puissant, ' ces

vers, tour â tour truculents ou formidables, tantôt
~ meuvent, tantôt am usent les auditeurs, toujours les

passionnent.
La séance est levée à .', heures .
Le Secrétaire,
W. WAQUET
Publications reçues:

Le Présiden t,
Chanoine ABGRALL.

. Annales de Bretagne, octobre 1917. .

Bulletin de la Société des Antiquaires de l'Ouest,

et 2

trimestres 1917.

Mérnoires de la Société académique ae Cherbourg

vol. XX.

Revue de la Haute-A uvergne, 1915, 3~ et 4

fascicules. .
Revue de Saintonge et d'A unis, octoDre ' 1917 .

. Revue , des Traditions populaires, sepfembre-
octobre 1917. .

Société Jersiaise,42

bulletin annuel, 1017. -
Union Agricole, novembre 1917.

LIV

NI E

. Dans les Annales de Bretagne (t. XXXII, n° 4, octobre 1917),
M. R. Durand montre par un exemple, en étudiant spécia-

liment le Commerce en Bretagne au X VIlle siècle, le parti
que l'on peut tirer pour l'histoire économique de · la Bretagne

de certaines sources parisienlles imprimées.
De l'Almanach général du Commerce, des marchaitds>
négociants, armateurs de la France, de l'Europe et antres

parties du monde, de l'avocal au Parlement Gournay, il a

extrait les rE'nseignements relatifs aux villes bretonnes dont
le trafic était le plus actif. L'Almanach en question, véritable
Bottin de 1788" nous montre clairement l'état des choses à
la veille de la Révolution. Comme commerçants notables,
Gournay énumère. les suivants: à Morlaix, Barrére et Béhic,
Beau frères (agents ' de la mine de Poullaouen ), Bernard,
Cornic veuve et fils, Descombes veuve, Lannux et Le Bras,

Dessaux, Duhulle-Pitat, Gratien père et fils, Guen, Hamelin
(banque), Kerbriand -Postic (fers, aciers, planches du Nord et

de l'Espagn~), Lange père et fUs, L3rinux frères, Larrant
veuve et Ci

\ ' Mazurié, Rannoux, Sermanfait (banque), Vil­
lard veuve, Macè de Richebourg et Cie, Guyou (librairie) ;
à Brest, Bersolle, Gilhem et fils ainé, Le Guen, Mancel,
Riou-Kerhallet (tous négociants-armateurs), Théophile Quin-

tin ( épices el denrées coloniales), Gaudelet (banque). Plus
encore que de JolOS jours le commerce des prQduits agricoles
l'emportait de beaucoup sur celui des p,rodùits du sous-sol
et de l'industrie, et les transports se faisaient surtout par la
voie maritime. -

H. WAQUET

LXV

Séance du 27 Décembre 1 91 7

""Présidence de M. le chanoine ABGRALL, président

Le procès-verbal de la dernière séance est lu ~t

:adopté sans observati()n~.
L'ordre du jour comporte la question du renouvel­
lement du bureau: L'état de guerre n'ayant pas
-cessé, les mêmes raisons qui avaient fait décider eri
1914, 1915 et 1916, le maintien du bureau sortant. ,
,conservent leur valeur. Il n'est procédé à aucune
·élection.
M. Président attire l'attention de la So~iété sur la
'pierre levé~ dite « Quenouille de Sainte-Barbe )};
menhir taillé, mesurant 3

25 de · hauteur, situé en

Ploéven, dans le voisinage de la chapelle de Sainte-
Barbe. Cette pierre était encore au XVlfI

siècle un

pilori ou poteau cl~ justice dépendant de la seigneurie

·de Barvelet en Ploéven et de PontIez en Quéménéven.

Les entailles qu'elle présente servaient à maintenir
les cordes dont on liait les suppliciés. M. l'abbé M ével,
recteur de Plonéve7:-Porzay, a pu recuéillir des tradi-

-tions locales qui confirment cette opinion.

. Après la lecture des mémoires inscrits à l'ordre du

LXVI

jour, M. le Président, avant de leyer la séance, offre-­
ses vœux de nouvel an à tous les mmnbres de la.

Société.
La séance est levée à 4 heures . .
Le Secrétaire,
H. WAQUET

A NNEXE, AU

Le Président,
Chanoine ABG RALL~

PR 0 CES-VERBAL

Sujets d'études du ressor~ de la Société Archéologique.,. .

Notre Bulletin a déjà étudié des matières très nombreuses·

et très variées ; il est bon peut-être de signaler quelques"

sujets qui n'ont pas encore été abordés, ou du moins traités

à fond. .
Indiquons eh. première lieu les vestiges d'occupations pré-·
historiques, celtiq ues ou gauloises: oppidums, ca m ps, villages .
Quelques uns de ces établissements ont èté fouillés par M ..

Le Men, ancien Archiviste départemental, ou par M. Pauri

du Chatellier, notre al'lcien président; mais il en reste ellco· re·

un grand nombr~ qui sont inexplorés, et d'autres probablement'

absolùment ignorés. Je signale ceux qui me sont corinus, en

longeant le littoral depuis le Sud jusqu'au Nord et en faisarl~
- quelqu' es'incursiôns dans l'intéri.eur des tel;res :

LXVII
, Lanriec. Vestiges d'habitations au pied des rochers de
Keramengham.
Gouesnac'h. , Camp de Saint-Cado, sur la rive gauche de
l'Odet et le bord de l'anse de Lanroz. .

Ergwi-Armel. L'autre coté de l'ouverture de cette amp.
sur les terres de Lam'oz, le petit camp de Beg-aT-c'lw~lt:l~

offrant quelques traces de vitrification.

Pn{hars. Vastè camp de Kercaradec.
Plobannalec. Au hameau' de Lesconil, vast.e nécropole

étudiée par M. du Chatellier, faisant supposer une importante
occupation.

Penmarc' h. - Pors-Carn. .
PLomeur. La Torche.

Saint-Jean-Trolimon. -
Plouhinec. Tout le
Tronoën.
litLoral, depuis Poulhan jusqu'à
Poulgoazec.

Esquibien. Le Canavec.
Plogoff: Poi. nLe du Raz. '

CLeden-Cap:'" Sizun. ' CasLel-Meur, exploré par M. du
Chatellier.

Beuzec-Cap-Sizun. Castel-Coz, exploré par M. Le Men.
. PouLLàn. Camp du Mont, entre la vieille et la nouvelle
route de Douarnenez à Pont":Croix. '
PouldeTgat. -- Creac'hvoyen et Kersuillec. '
Loc'/·onan. Camp du Saléier, sur le versant Sud de la
mon Lagne. .
PLo1J,Çfas (el-Damtlas. Roeh- N i vélen.
PLoumogUl~r. . Presqu'Ut de Kermorvan.

[jlouda.niel. -- Camp de Pen-Lédan, près du moulin du
Folgoët.
/(er{ouan. - Colline . près de Kélorn
Pluuesca.t. Littoral eu face de Enez-Eoc.
CIMer. PromonLoire du Vrenn.

LXVIII

Roscoff'. Santec, Tossfln, en face de l'Ile ct
Ile-de-Batz. Pointe Est.

Plo11jean. GOl~ré-Plouia n.
Plougasnou. Pointe de Primel.

l-ocquirec. Beg-ar "c'hastel.

Saint-Goazec. Castel · RuHel.

Chanoine ABGRALL .

229

esr

a leres

DU TOME XLIV

PREMIÈRE PAQTIE , .

Table des Procès-1Jerbaux des dél- ibérations et cle la Ch'r()~
. nique de [,a Société A.rchéologique du 'Fini-stère en 1917

· " Pages

LISTE GÉNÉRALE DËS MEMBRES...... . ........ ,

ECHANGES OU SERVICES GRATUITS .............. . :

SÉANCE DU 25 JANVIER ....... : ................ ;

Projet d'e cours 'spéciaux pou, r l'éduéatl-on -d, es . .

. .apprentis. . proj et d'une bibliographie du Fi-

nistè'r-e. . "

. ANNEXE : Essai de bibliographie de l'île de . Sein,
p: ar D. B ernaird: .............. ' ..................... : .............. ..

SÉANCE DU 22 FÉVRIER ..................... .
Obs,ervati·ons d e :\11. . ~rac:ruet sur le 'projet 'd'une .' .. "
bibliographie. du Finistère. Activité de la .

Société des Amis ·de Kerj ean. .' R-e,ma.rques .
philologiques. de Nt Jenkin Jones, SUT Lan du -
dec.

CHRONIQUE : C~assement d, 8' monum·ents histolfi-

que· s .................................................................................. ..
ANNEXES : La lége'l1de d·e Sena par H. Wa(quet .. ,

Étymologies par W. J. Jones ................. .

SÉANCE DU 29 MARS ................. · ............

Situation moral'e et tinanc:ière de ta Société. - '

Déüouverte, par M. l,e commandant Devoir des

ruines de l'alignement dB CÜlatene~,en Plou~
zané. -~ R-apporta. nnu-el à. M: le Préfet. '-

Vœu de la Société française ,d'arché'o, logi-e, en

fa.v-eur de la réparation des églis.es endomma-
gées pai r l'€nIt.emi. . .

ANNEXE: Rapp-ort d, e .la Commission de' c:omptabi-
l' ité .................................................... > p .

VII

. XIII

SÉANCE DU 26 AVRIL......................... XXi
Observations de M .. le Président sur les châtai-
gni,ers d.e Kerséoc'h, près de Pont-l'Abbé.
CHRONIQUE : Le jouet régional. Les orig'Ùus

du cheval bfJ'eton. Lab'figade des Jean Le
Gouin; par ' M. G. Le Bail ................... .

ANNEXE : r,..es ruines de. Re, ims, poème par J'ean
· B,e r. to t ............................................................. ... .. .......... ..
· . SÉANCE DU 31 MAI ............................ .

Etudie par M. le· Pr&ident de croix pattées pré-

sumées carolingiennes. Vœu en faveur de
la conserva.tion des anciens manoirs bretons.

CHRONIQUE : Le Bulletin de la Société des . Amis
de K e1" j e a n ~........................,.... ~ .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ~ .. .. ..
SÉANCE DU 26 JUIN ....... : .................. .

Communications d,e M. ~e PrérSid,ent sur l'anclen
châte·aü de Lezarscouët et le camp gaulo\~.s de

Locronan. Adhésion de la Société à la cam-

. . pagne des jourpaux du ' départem.ent contre
certaines caTt,es postales'.
CHRONIQUE : 'Saint-Pol-de-Léon, notes pàr l'abbé
G. P ~ond·aven .................. ~ ............................................ ..

XXIII
XXVII
XXiX

XXXI
XXXlll

XXXVI

SÉANCE DU MOIS DE ' JUILLET. . . . . . . . . . . . . . . . . . XXXV 11
Excursion à Pont-l'Abbé e, t ,au châte,au d, e Ker-~

nuz. .

Cf!-RONIQUE : Repertoi're des docu, ments manus-

aits de l'histoi'1:'e d'e B'fetagne, paT H. d.u 'Hal-

gou'ët. Recueil su'r les v"/'cissitud; es d~u do-

maine congéabZe, par L. Dubreuj~. Le géné-

'raZ Caffa--relli, par Maurice Bernard. La dé-

fense de Brest sous le Consulat, pa~r R. Du-
rand. La langue " bretonne. à l'école p'fimawe,

par Daniel Bernard. La chapelle de ·.Saint-

Sébastien en Saint-Ségal, par Y. Ma.d·ec. - ..
La correspon;dance de M .. Le Pappe de Trévern

publié~ par le:. chanoine Pilven ............. . XXXVIII

SÉANCE DU 25 OCTOBRE........................ . XL V
· Décès de lVL l'abbé Cognee et le vicomte d, e ,Vil-

11ers du Terrage. Communication de' M. le

PréSlid,ent sur des rochers de Saint-Guénolé,

. ' 231

en Penmarc'h, corrodés par l'action du sable. '

CHRONIQUE: Un proj,et de loi sur l'embeUiss- ement

es VI _es .................................... .

ANNEXES : Notices nécrol! ogiques sur MM. l'abbé
Cognece, t l, e v1 - comte de Villiers du Terrage.
Nobe sur le :Musée archéologique, par Charles
ChaUSI S l epie

StANCE DU 29 NOVEMBRE ......................... .
Elévation de ).\II. ,le Prés,ident à la ,dignité de

doy,en du Chapitre d.e Quimper: Exposition

de· dessins archéologiques au musé- e. Don
au musée pa.r Mlle! s Goy des po; rtra'Ïts de
M. Quéré, ' entr: epreneur des travaux des flè­
ches de l, a cathédrale, et de Mm-è Quéré.

CHRONIQUE: Le Commerce en Bretagne au X VIne
siècle, par R. Durand ..................... ..
. StANCE DU 27 DÉCEMBRE ..................... .
Maintien du bureau sortant. Communication

d.e M. lé Président 'Sur la pierre l,evée dite Que-.

nüuille de Sainte-Barbe, en Plüéven.

ANNEXE : Suiets d'étud.e du l'esso- rt di e la Société

archéologique . . . . . . . . . . . . . ~ . . . . . . . . . . . . . . . . . .

XLVlll
XLIX
LVII
LXI ())

LXIV

LxV

t) Et non LI eommeon.a ~pr _imé par erreur.