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Bulletin SAF 1916


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Le vrai texte de l’histoire miraculeuse de N.D. du Folgoët

M. Lécureux

Avertissement : ce texte provient d'une reconnaissance optique de caractères (OCR). Il n'y a pas de mise en page et les erreurs de reconnaissance sont fréquentes

Société Archéologique du Finistère - SAF 1916 tome 43 - Pages 111 à 134

a e e n e e re - ame li 0 'o e

1. Le vrai texte de l'HISTOIRE MIRACULEUSE
1 de Paschal Robin,
et le texte de Kerdanet
En Itlï3 Miorcec de Kerdanet, ré(!ditant la Vip. des Saints
de Bretagne d'Albe rt Le Grand, imprimait à la su ite du chapitre
relatif au Folgoët une prétendue Histoire miraculeuse ... de
Noslre Dame de Folg oët ... par Jean de { ,an-goueznou. A vrai
dire dans une note (p. 70) il avertissa it le lecteur que ce n'éta it
pas le texte même de ,lean de Langoueznou mais seulement
une traduction pa raphrasée: .
« Donc J~an dJ~ Langoueznou, dit- il, avait écrit en latin pour
le bien spirituel des bonnes âmes l'histoire du B. Salaun. Cette
légende existait encore en 1 562, et fut alors communiquée pal'
le R. P.Rolland de Neuville, évêque de Léon à René Benoist
et Pascal Rob in qui en firent une traduction ou plutôt une para­
phrase que nous insérons ici à défaut du texte original dont

nous regretton~ vivement la perte )) .
On reconnaît dans cette note des indications empruntées à
l'explicit du chapitre d'A lbert Le Grand:
(( Cette histoire est prise de René Benoist en sa légende,
laquelle il a tiré d'un extraict auth entique du manuscript
original à Illy envoyé par feu Rolland de Neufville, évêque de
Léon et abbé de Montfort. .. ». (1)

(i) Edition de i637 (Bibliothèque Nationale Ln 10 33) p. 38. - Edition de
i6S0 (Ln 10 33) l. l, p. 84. - (L'édition de i659 cotée Ln 10 33 1 est actuelle­
ment portée manquante).
La note continue ainsi: (c partie aussi des memoires manuscripts de
noble et discret Messire Yves Le Grand, chanoine de 5' Paul-de-Léon,

112

Les auteurs qui depuis lors se SOllt occupés du Folgoët ont
fait pleinement crédit à la publication cie Miorcec de Ker -

dallet tl ) AUCUII cI'eux Ile s'estLiemandé qui élait René Benoist

et qup.lle était sa [t!gl'.nl/e,

Or René Benoist est UII personllage assez connu, Curé de
Saint Eu stache de Paris , Il pape des Halles Il comme on'ille
surllommait, il a joué à l'époque de la ligue un certaill rôle,
Polémisle n011 moills abondant que fougueux il a composé
plus de cent ouvrages, Brunet, renonçalll à illsérer clalls son
r e :Leur d e l'lou'Daniel, Aumosni cl' et conseiller du duc François sccolld,
le lOlLl rendu COllrOl'me aux alillules de Bl'elaglie ».
Nous ne sa VOn S ce ql1e pou\'uienl cOlltenir Jes JnélDOil'es manuscrit!:'
d'YI'es Le GI'and, mais cc n'est qu'une source sccondail'e(pcuL-êll'C t'aul­
il t'apPol'lel' ;\ celle source l'anecdote de Salaün arrèlc pal' des soldals,
Noler aussi qu 'Al bt'I'l le Gl'Uncl ne s'accol'ü" pas avcc Pa scal Hobin sur le
lieu de la sépullul'e cie SalaI'lIl) : dans l'incipil la legellde cie [{" né 13cnoisl
est indiquée COlllIUC seule source. PUI' une bévue sing'uliere au lieu de
ilcne Bell()isl on a impl'imé clans cel incipit: Hené Gaultier, Voici le texte :
Eùilion de '[63, 1 p , 30 :
« !.'lIistoil'e miraculeuse cie 1\', 0, du Follcout au diocèsc cie Léon a été
escl'ite par venaable et Révérend l'he Jean de Laltdl-goëzlloll (sic) Abbé
du lUouaste J'e cie Landt-1'cve ll I:ec ordl e de S, 13enoi,;l, Diocese d e Cor­ nouaille, lequel est, lél110in oculaire, et de lu)' la prins I\lessire Heué
galillier qlli l'a illsérée ell sa lègend e el esllelle ) ,
La bévue se ll'ollve repl'oduite six an:-; a'pres par Vincent Chu I'ron
CiI .. .lIIOillc dc i\anlcs dans ::$011 [(al èlldl'icl' historiai de la glorieuse vierge
, 1Jarie "antes, l'i en e [)()['iou, IOa7(nous remerciuns , \1, le chanoi ne Peyron
de HUUS avoir COllllnulliqut: IJlI exclnplaiJ'c de cel ou vrage. L'exelllplail'e
qu e ~ossède la 13iiJliolhéque ~aliolla!e est c,ile 1-1 1303, Lt date se trouve
apl'es le pei'Ulis d'iIllpl'imer),
A la pag'c U2':! tille r éferellce JlI .lI"g'illule pour l e chapitre sur « nostre
llame Ut; Folcual « est aiIlsi cÙ liçue :
" Heuléj gantier in vilis SS, et ~jS, Eeclfe,iacj culle 1> fialis]ll realac]
~lalriaej FolcoCltc n rsisj ",
La bel' ue est ~lIcore dalts l'eclilioll de 1(j80 l. I, [>. RI.
Kerdanet rélablit Benoist, sans (l"ailklll'::i prevenir.
Quant il Le\'oL (Notice Sltl' LalldéuclI l1CC el !'jOli abba!Je, lhesl;. i S3::), p, 213)
il ~'cUlpètrc Je façon assez plui :::ê.l nlc th:ll!-.> llcJloisl ct Guuliel', ayant l\lir
de !:ie lig'ul'er qu e ce so nL deux. persol1llHg'es dilr\' :l't'llls :
« CeLte lcg'cllc..lc rut COlll11I li Il iqut-e e a 45ûi puP ~l gï' de i\euvillc u Relié
HI'Jloist eL Pa~cal Hobill, qui Cil lil'CIIL UIl'C l l'ad l1cliol1 ou pluLül ulle
paraphrase, in sél'ée d'abord dans la I t-l;'cndc de Helic Gautier du ~ mars:
el ensuite pUL' le p, AILJC1 'l Le Gl'uJld , dalls ses ,' ie.:i des ~alllts de 131'Clui;!.ïle n,

On "oil que les erreurs QulLl \'Ïe dure cl qu'une b C\' ue, r especlueuse,
lTICnt cOllsel'\'ée d'un auteul' a l'aul l'e, slItrlL VUl'rois .pOIlI' Cl'foer un

pc!'son nug'e,
(I I Levot c;t le seul qui ait fOl'lIlulé quelques doules mais qu'il n'a pu
p!'ecise!' pal' la cOllllaissallce des lextes , On vcera plus loin ce qu'il dit,

113

ManueL du Libmi/'e la liste d'une telle production, renvoie aux
Mémoires du père Niceron, t. 41. Or voici ce que nous lisons
dans l'article consacré à René Benoist. (p. 31) :

64. [c'es! le numéro de l'ouvrage dans la liste]. Histoire de
la vie, mort et passion et miracles des Saints, desquels prin­
cipalement l'église catholique fait fête et mémoire par toute la

chrestienté; extraicte et faite françoise par M. Jacques Tigeon,
Angevin, docteur en théologie -et chanoine en l'église cathéd. rale
de Metz. Plus les épîtres et Evangiles des Dimanches et autres
principales fêtes, exposées par scholies et familières.explica­
tions ; revues et augmentées par Benoist. Paris 1577. in fol.
l, t. éd ition revue et augmentée. Paris '1585. in fol. trois vo-

IUIlles. - Benoist n'avait pas assez de critique pOUl' donner en
ce genre queLque chose de meiL/l'ur que ce qui avait paru jusque

Quoiqu'il en soit de là valeur de cet ouvrage, on doit
avouer qu'il a obtenu un très gros sùccès car il y en a eu
encore plus · d'éditions que n'en indique le P. Niceron. Voici
la description des deux exemplaires que nous avons eus entre
les mains:
1° Bibliothèque Nationale, I Userve H. 386 (voir le CataLogue
GénémL au mot Heno' ist).
Edition en un volume in f

, Paris, N. Bonfons 1607, exem-

plairE' mutilé; le litre et le frontispice manquent. On y a
suppléé par un titre manuscrit emprulilé (comme l'indique
une note) au P. Nicel'on. Le nom de l'imprimeur et la date
ont été pris à l'expl icit. (A Paris. de l'imprimerie de Nicolas
Bonfons, demeurant rue Nostre Dame, enseigne Sainct Nico­
las, 1607). La date de '1607 se trouve également au début du
volume après une épître dédicatoire à Marie de Beauvilliers,
abbesse de Montmartre. Le volume, imprimé à deux colonnes,
est folioté.

2° Bibliothèque du Mans. Histoire, no 4275. Histoire de La
vie, mort, passion et miracles des saints ... pal' Viel, l'igeon,
BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ARCHÉO. - TOME XLIll (Mémoires 8).

-114 -
Mm'chant, Le Frère, Paschal /{oùin " H ene Benoist ... Paris,
Nicolas Chesneau, 3 volumes in f' (imprimés à deux colo'tlnes

numérotées) 1t)79~'l580. (En tête du tome III (1 580) un aveJ'-
tissem('nt au lecteur du libraire ~icolas Chesneau est daté du

12 décembre 1(77 ).

Dans l'exemplaire de la Bibliothèque nationale l'Histoire

miraculeuse de Pascal Robin commence au fù 452, v

, co l. 2.
Dans l'exemplaire du Mans elle commence au tome III,
colonne 1593.

Les variantes sont insignifiantes, Seulement dans l'exem-

plaire du Mans le texte est accompagné de notes en marge

qui n'existent pas dans l'exemplaire de la Bibliothèque Na­
tionale, Cette remarque a son importance car le texte publié

par Kerdanet texte auquel nous allons arriver mainte- .

nant dérive certa inement du texte avec notes.

Nous disons: deTive car le texte de Miorcec de Kerdanet
(et ' c'est ici que notre travail apporte un fait nouveau ) 'ne

reproduit pas du tout fidèlement le vrai texte de Pascal Robin.
Il l'abrège et l'arrange beaucoup. Nous allons donner parall è-

lement les deux textes, mais tout d'abord nous indiqu ons
dans quel esprit a été fait le " remaniemellt. Les différences
portent principalement sur deux points:
1° Dans le vrai texte c'était Pasca l Robin qui par lait, invo­
quant d'ailleurs le témoign'tge de Jean de Lallgoueznou dont
il finissait même par citer les prop res expressiolls. Mainte­
nant c'est Jean de Langoueznou lui-même qui parle. Robin
disait: « Dom Jean de Langoueznou ... escrit que )J , Le nou-

veau tex te porte:(( Moi, Dom Jean de Lan go ueznou .... escris
cecy : que )) . Le 'caractère du texte est donc complètement.
changé. Robin n'est plus un auteur qui compose un récit d'après

des témoignages attribués à un certain Jean de Langoueznou,
Ce n'est plus qu'un traducteur mettant en français une relation
qu'il a trouvée écrite en latin d'une seule teneur. Son rôl e se
borne à délayer un peu. Encore le nouveau texte abrège-t-il

- 111)
beaucoup ces ph rases verbeuses qui sentent trop leur
XVIe siècle, De même une fongue digression historique qui, par
sa forme et par certaines allusions à des faits contemporains,
porte L out à fait évidemmen t la marqu e de cette époque, est
supprimée. Pascal Rob in s'efface pou r lai sser la place à Jean de ,
Cangoueznou, Qllelques-unes des no'Les dont nous parlions
tout à l'heure sont conservées en qualité de notes, une autre
es t introduite dans le texte, d'autres supprim ées . A la suite
de ces notes figure la signature : Langoueznou, en toutes
lettres la première fois, ensuite en abrégé.
2° Pascal Robin semble pa rtager la vie de Salaün entre le
Léon et Landéve nnec Cl) sans probablement se rendre compte
de la différence des pays; Il dit d'abord que le ({ pauvre inno­ cent )) mendiait « par les villages de r ,rmeven )) et qu'il , se
rendait à cet effet « es maisons des plus gens de bien; .. au
mes me pays de Von )) (2) . Mais ensu ite tout est changé:
Par. [3J : « il fut ain si renommé pal' toule la contrée de [a,n­
devenec et aux !lnviron s )) ibid. « et lors se rendoit a une
certaine fon tain e esloignée de la dicte ville de Landevenec de
demi e lieue de Bretaigne (qu i rev ie nt bien a trois quart de
lieues de France ou d'Anjou mes me) qui est du costé de
midy ».
Le nouvea u texte rempLace les deux fois Lande venec par
Ll'sneven, et comme la seconde fois les illdicalions données ne
conviendraient ras à la situation de la fontain e du Folgoët
par rapport à Lesneven il les change dél ibér'ément et met:
« un e certaine fontaineesloignée de la dite ville de Lesneven

d'un quart de lieue ;) . Voi là donc la possession exclusive du
bienheureux fou Salaün assurée sans contestations poss ible
au Folgoët de Les neve n contre les prétentions du Folgoët de
(1) On yerra plus loi n ce partage netlement éta.bli par Dom Mars.
(2) Paragrap hes [IJ et [2J - (POllr la commodité des r éférences nous
avons ajouté des numéros de paragraphes).

Landévennec (1). On sait en effet qu'il existe un Folgoët de
Landévennec pour lequel certains auteurs ont réclamé la
préférence. Nous allons même voir ici se dénouer de façon
assez piquante une controverse (~ngagée en Hl58 par Levot
dans son HistoiTe de l'abbaye de f_ onrl évennec.
L'une des sources de Levot a été un e histoire manuscrite

de l'abbaye deLandévennec, rédigée au XVIIe siècle par un
religieux de cette abbaye (on ·considère généralement que c'est

Dom Noël Mars) et conservée à la Bibliothèque Nationale
fonds des Blancs-Manteaux, n° 86 c (ms . fr. 22.358) (2). Or
Dom Noël Mars réclamait Salaün pour Landévennec. II ne
donnait sans doute pas de preuves. Mais le témoignage d'un
auteur aussi sérieux impressionnait beaucoup Levot :
(c On ne saurait trop regretter, disait celui-ci (p. 29) que le
texte original de Langoueznou soit perdu et qu'on n'ait à sa

place qu'une paraphrase, probablement tronquée, peut-être
même fal sifiée comme l'aurait été le Vevot PeteTinage du P.
Cyrille Le Pennec publié en 1634 (3). En effet Dom Mars qui
écrivait après le P: Le Pennec, dit de la manière la plus posi­ tive que Salaün vécut et mourut dans les bois de Landéven­
nec et que D. Langoueznou lui érigea en '1360 sur le bord de
(1) On voit assez nettement aussi la raison de certains changements de
détail. Par exemple au par. [1] l'expression « au cul et dernières marches
du monde» a dû paraître choquante. Le nouveau texte rajeunit parfois
l'orthographe mais il semble parfois s'amuser il la rendre plus sa vou­ reuse : Par.13J aultre chollSe au lieu de autre chose. Par. [81 Jan de Lan­
goeznou au lieu de Jean de Langoeznou.
(2). Cette histoire a été publiée dans le Bulletin de la Société Archéologique '
du Finistère, t.
(3) Texte imprimé par ~liOl'cec de Kerdanet à Hennes, en 1835 puis
sous une forme plus développée il la suite de l'His/aire miraculeuse dans ,
l'édition des vies d'Albert Le Grand . Au sujet de ce Devot Pèlerinage
Quérard dans ses Supel"Cheries liiiérail'es dévoilées formule plus qu'un
doute. Il donne en effet le nom de Cyrille Pennee comme un simple pseu­
donyme de Miorcec de Kerdanet. (Cf. Barbier, Dictioniwire des anonymes
t. l, col. 936). Nous n'avons pas approfondi cette question qui d'ailleurs
n'intéresse pas vraiment les sources de la légende du Folgoët puisque
l'ouvrage de Pennee, à supposer qu'il fût av.thentique, daterait de {535 ;
mais il est probable que. si l'on avait le temps d'étudier la chose de

-117
la mer une chapelle qui fut détruite pendant les guerres

religieuses el ' que l'abbé Pierre Tanguy fit rebâtir en J645 .

Voici du resL e les deux passages de Dom Mars où il est ques-
tion de ces faits. Nous les reproduisons textuellement. (1)
« [FO 71 vo l Salaun vcl Salomon, eLsi monasticen minime
. professus, Landeven ecensibus tamen alumnis accensiri debet.
Is in Leonensi tl;aclu natus, in Lampigovensi silva Lande­
veneco proxima, asperam et propemodum , amenti similem
vitam egit. eum urgeret fames panem a vicinioribus rusticis
crude peLebat, acceptumque aqua fontis limpida integebat :

quam vivendi consuetudinem nunquam intermisiL ; ol'ationi
[fa 72J semper vacabat, frigoris et imbrium aeque patiens. Sic
pie fato funclus eadem in silva prope fontem et arborem
inflexam cui assidebaL mortuus circiter annum '1360 mira-

culis claruit; quae l'es erigendo in honorem deiparae sacello
occasionem praebuit JSalaunis auL Salomonis viLam descrip-
si t : .

Johann es de Langoueznou aul St Gueznou abbas Landeve­
necensis, qui ob memoriam Mariae nominis, quod Salaunus
frequen s efIerebal, prosam defun cLorum q,uae incipit Languen­
tibus in Pu /'gatorio et singulis in strophis. desinit his verbis,
o ,IJaria, composuit.
[F" 68v

pohannes III deLangoueznou, aliis de StGoueznou,
. ex nobili slirpe de Bigniou (sic) apud Lehbnenses, Salaonis aut
Salomonis eremicolae, sancti vel abrepticii scripsit hisLoriam,

necnon prosa m illam vel sequ entiam in missa pro de functis
recitari soliLam alicubi, quae incipit Languentibus in Purga­
to1'io]. Sacellum B. Mari e de Follcoato in silva monasterio
vicina consLruxil. ibique.Salaullis corpus deposuit sub annum
1360.

Il nous sembl e impossibl e, nous l'avouerons, reprend Levot,
(· 1) La transcription de Levot ayant quelques inexactitudes n ous citous
d'après le manuscrit- même; de plu s nous rétablissons entre crochets
quelques lignes qu'il n 'a pas citées.

118 _.,

de concilier ces textes avec la légende qui a eu co urs jusqu'à
présen t. Obligé d'opter elltre les deux versiolls, IlOUS n'hési­ tons pas, atlendu l'absence du texte primitif de La[)gotle~nou
à préférer à la paraphrase qui en a été faite les assertions, si
neLles, si précises de D. Mars, !tomme serieux (son histoire
l'atteste) et qui avait t'l'a GaiUé sw' les documenls merncs dé
l'abbaye ii ('1). '
Le grand argum ent de Levot est dOllc l'autorité de Dom
Mars . Seulement il faut avouer qu e, pour ce qu'il dit de Jean
de Langou ez nou et de Salaün, Dom Mars ne cite auc un e sour -

ce . Les contradicteurs de Levot Ollt triomphé de ce tte absen-
ce de preuves. Aux affirmations gratuites de Dom Mars ils

out oppo~é le texte de Pascal Robin-Kerdanet qu i, sans aucu-
ne ambigu ité, plaçait la légende au Folgoë t f.JJ'ès Lesneven (2) .

La révélation du vrai texte de Pilscal Robin vient bouleverser
entièrement les positions des adversa ires : bi e,n loin que Dom,
Mars ait consu lté sur les personnages en question des docu'
ments d'archives, il se borll e à résumer (il sera facile de s'en
conva iq cre) le tex te de Pa sca l Robi ll (vo il à contre Levo t),
ma is préciséme nt ce texte partage (o u semble pa rta ger) la

lége nde entre Lesneven et Landévellllec (voilà contre les
adversaires de Le\fo t} . Il y avait donc là un curieux ma len-
tendu qui va se trouver dissipé. '

No us donnons pa'ra llèlelllent le vrai texte de Pascal Robin'

et le tex te de Kerdanet, en so ul ignant les différences les plus
im portan tes. La longue digression historiyu e dont nous avons
parlé et qui n' es t pas da ns Kerdan et sera naturellement mise
en ple ine page.

(01 ) Rappelons ici que La BOJ'derie dans son Hist oire de Bretagne t. L p.
67, n , l , pa rai t opter, mais SilllS expliquer poul'qll oi e ll l'aveclI' du F olgoët
de Landéven nec : {t Sur des ·raisûns l!ui lie sont pa s 11luuvaÎses, cc bois
du Folgoël pl'ès Lande\'ennec l'eyendi411 e rh Oll nelil' d'avoil' é té la v eri­
lable demeure du pauvl'c et inl!oeenl Sn ];,(i n , dO I,t la piété !il g'ermcl'
apd~ ti sa m orl ce lis incompal'able, la rH el· ..... l'illeuse ég"Use du Folgoë C ) ).
" (2) CL la no lice de ~JM, les chano,ines Pey l'on et Abg'l'all sur le Folgoët
dans la collectioll des monographies du Bulletin diocésain d'arçhéologie.

- 119

Dans un e seconde partie de notre travail nous chercherons

qu ell es conclusions il nous faut tirer du texte nouvellement
mis en lumière. Di so ns le tout de suite, nous ne pensons pas
que notre découve rte bibliographique doive ébranler l'a ttribu-

Lion traditionnelle de la If'gende au Folgoët de Lesneven. Ce
. serail plutôt le contraire.
TEXTE DE PASCAL ROBIN
Recueil d e Benoist, exemplaire
du Mans. (T. III, col. 1593) .
Entre crochets les variantes
de j·édit. de i 607 fo 452, v

, col. 2.
Histoire miracul euse, con­ tenant le mystère de Cl ostre
Dame de Folgoet ou Foul­ goa t, a u fonds de Basse
Bretaign e, à cinq lieues de

la vi lle de B'I'est sur la m e?' :
advenu environ l'an mil
t l'ois cens r:inquanl e : t ~ t
solonnisé [var : solemn izé )
au premier jour de Nov em·
bre, fes te de Toussaincts, ou
a la my-Aoust en memoire
de sa in ct Salaun [var: Sa-
lu n J, .
Extraite du thrésor de
l'Eg lise du pays mesme où
il est révéré.el faicce Fran·
çoise pœr le sieur du Faux.
[var: par Pa schal Robin,
seigneur du Faux,Angevin J.
['1 ) A l'honneur de la très
glorieuse vierge Marie, mè-

. re de Dieu nostre Seigneur

TEXTE DE KERDANET (p, 71)
Histoire miraculeuse con­
tenant le mystère de nostrc
Dame de Folgoet ou Foul-

goa t, au fonds de Basse
Bretaigne, advenu environ
l'an 1350 et solennisé au
premier jour de Novembre
feste de Toussaincts, ou a la

my·Aoust en memoire de
sainct Salaun, par Jean
de Lan-goueznou,
extl'aicte du Trésor de

l'église du païs mes me où il
est reveré,
A l'honneur de la Très glo­
rieuse .vierge Marie, mère de
Dieu N. S. Jesus christ, moi

120
Jesus Christ, Dom Jean de·
Longoeznou ({amille nolile
et ancienne en basse Bl'etai­
gneJ[var: en la basse Bre-
, L aigne] du diocèse de sainct
Paul de Léon, jadis Abbé
du monslier royal de Guéno­ lé, dit en Breton Landéve­ nec, au diocèse de Kimpel'­
corentin on Co rn ouaille, au
mesme pays, escrit, que du
temps du Pape Urba in cin­
qui es me, l'an '1350, il Y a
deux cens trente ans, fl ori s- .
soit en innocen 'ce simplicité
et sa incteté de vie tres av-,-

tere un pa u vre 111 nocellt
nommé Sa laun, leq uel allait

mandiant de porte en parle

par les villages de Lesne-
ven" (anciennevi ll edebasse
IJrelaigne qui signifie la
cou r de Neven, Prince Bre­
ton )cherchant de quoy viv re
et s'accoust1'er. '

li] Il se relirait de flui ct,

llon pas en cour atllSt lJue
plusieurs abnsans de la sim-

Dom J can de Langoeznou
abbé du Mous ti er loya l de
Guennolé, dicten breton
Land eve nn ec au Diocèse de
Cornouail le
escris cecy: que du temps
du Pape Urbain cinquiesme,
l'an 1350, fl ori sso it en inn o­
cence, simplicité et sa inclelé
de vie un pa uvre inil ocen l
Il ommé Salaun ,
lequ el alloirmand iant de
porte en palle pa l' les vi lia­ ges de Lesneven (ancienne
ville qu i signifle la co ur de
Neven, prince breton ), cher­ chant de quoy vivre et se
lles /il'.
Il se relira it de ,nui ct non
pas en cou r

La paroisse de Folgoet 011 Folgonl rut. ainsi rlille du nom dont on
ri:~uloit cc S. Salaull : car c'est a dire lloys ou h ermi tn ge du fol. ' - Celle
n ote a fourni les élémenls d'une glose insérée dan s le texle du paragra·
phe 7 .
Celuy qui chemine simplement va scurement. l'rov , , 1 0 el28, Ceilly qui
va simplement sera sauvé . - l\ erdanel l'Pp' odu il celle Ilole (Je s ign e oe
renvoi est ap,·"s les mo ls: wincte té de vie), ma is il ajoule à la suite:
Langouezll olJ.

121

plicité de pauvreté [va r : du
pa u vre] se campent aup1'es
des bonnl's et. grasses Ctli.~i­
nes et contre font des Ragots
importuns: ains se rendait
ès maisons des plus gens de
bien et cha ritables, secoura­
blesetadmirateurs cie la sim·
pie vie, au mesme pays I le
/,éon où c'est que par ce petit
ll ommeau Dieu vontuc faire
est inceller les flamm es du
feu du sa in ct Esprit cumme
an'cul et dernières marches
du monde commr Id n'y
ayant outre qu'une abysme
de mer jusques à l'occident.
[3] Or il aâvint que tel

enfant Salaun fut envoyè
aux escolles en l'aage pue­ rile, et n'y sçeut apprendre
ma/'e chose que ces rvar :

ses] paroles en latin, Ave
Jllaria c'est à dire, je te

saluë, ù Marie ! lesq uell es
il redisoit fort souvent,
jusques à trois, quatre, cinq
et .six foi s ordina irement. 11
fut ain si renommè par tout
la contrée de Landevenec
etaux environsencherchant .
l'aumosn e et disait toujours
par les portes ces mots Ave
Maria, je te sa lu ë, ô Marie 1

comme font les ragots im ­ portuns ains és maisons des
plus gens de bien charita­
bl es, secourables et admi­
rateurs de la simple vie, au
mesme païs, où c'estq ue par
ce petit bommeau Dieu a
voulu faire étin ce ll er les
flamm es du feu du Sainct
Esprit en ces dernières mar­
ches du monde, n'ayant
outre qU'li ne abisl1le de mer
ju sq ue à l' occident.
01' il advint que tel enfant
S?laun fut envoyé aux esca­
les en l'aage puerile, et n'y
sçu ta pprendre aultre chouse
que ces paroles en latin, Ave'
Maria, c'es t à d ire je te so,­
/.lIe, 6.lla/'ie ! lesquelles il
red isoitforl so uvent,jusques
à trois, quatre, cinq et six
fois ordinairement. Il fut
ainsy renommé par toute la
con trée de Lesneven et aux
env irons. Encherchant l'a u­ mosn e, il disoi t toujours par
les porles ces mots Ave
M aJ'ia, j e·u. salue, ô M oric. !
et si l'enLremesloit encore

122 -

et si entremesloit encore du
Barago uin du pays parlant '"
de telle sorte: Salaun a
dep pre Barat, c'est à dire
en lalin : Salaun comcderet
panemet en Francois, Sa/un
(sic) mangeroit du pain,
parquoy les nabitans du
pays lui distribuoient sur
l'heure ce qu'il(sic) devoien t
manger eux mesm es : et
lors s'en alloit à une certaine
fontaine esloignée de la dicte
ville [var: de la cité vill e]
deLandevenec de demie

lieue de Bretaigne (qui
revient birn à trois quarts
de lieuë de France ou d'A n­ joumesrne) q ui esrdu costédp.

midy: et là dedans il trempait
[var: rompoit] son pain '"* et
. 'bribes d'aum osne etles DlOln­
geoit . ainsi assaisonnees :
et tient- on pour certain et
verita ble par le rapIJ o1 '( r va l' :'
po u r certa i n pa rIe ra port]
de ceux qui l'arll uv cam ..
me l'aulew' mesme cy dessus
at/egué lesmoinoculaire (ou
à L'œil) de celte histoire ad ....

. du baragouin du païs, par­
Iant de telle sorte: Salaun
a depp ré ba1'a, c'est à dire
en latin: Salau//. comedel' f';t
. panem et en fra nçois Sala un
mange1'oit du pain,. Parquoy
les habitants du païs luy
distribuoient, sur l'heure, ce
qu'il, devoient man ger eux
mes mes : et lors s'e n alloit

à une certaine fontaine es-
loignée de la dite ville de
Lesneven
d'un quart de lieue
du (~osté du Midy, el là de­
dan s il trempoit son pain et
bribes d'aul11osne et les'
mangeo it ain sy assa iso n-

nées, et

Bara gou;n c'est e n breton pain et vain (sic) . C'est un sobriquet contre
eeu x qu i ne sça ven l par ler q u'u n lllQ l ou deux d'une lang'll e estrange de 1 eu r
langage naturel. - Cette note n 'est pas reproduite par I( el'nanet,

.. Le pain' et l'eau Ilo urril.Ul'e de S, Salaun , Nole non reproduite pur
Kerdanet.

mimble, que cest inrl.O-
ceni n'usoit jamais d'autre
viande et breuvage ["a r :
bruvage]~' que de pain trem­ pé dedans ceste fon tain e,
[4J Or SOIl li et estait se u­
lemen t la terre nue avec un e
pi erre qui lui se rvait d'orei l­ ler so ubs la les te [l'al' : sa
tes te] "'''' : et icelle terre
estoi.t amassée soubs un
a l'bre tortu et pell eslevé
de terre auprès d'i ce !le'fon,
tain e, quand donc il es toit
tnlll si de tl 'O\1 grande froi ­ dure d'hyver, il gravissoit er
monlOit dans cet arbre et
empoignant r es boys ou
branches so uppl es d'ieeluy
arbre, il se bra ndeloi t, et
secoüoit, de sorte qu'au
bra fl sle et mou vemen t qu 'il
se don nait a la fa çon des
brandelles des ru stiqu es il
moderoit la rigu eur du froid
en chantan t à pleine bouche
ces mOts pa r six fois conti­ nu ell es , ô Marit:', ! ô Marie!

ô Marie! ô Marie! ô Marie !
Ô Marie! ,

[5] Tou le fois bi en so u ven t
123 ' -

n'usait jamais d'autre vian­ de et breuva ge que de pain
trem pé deda ns cette fon ­ taine.
Or son lict estoit seule-

ment la terre nue avec une
pierre qui lui se rvait d'o reil­
ler so us sa tes te, et icelle
terre es tait amassée so us un
arbre tortu et peu eslevé de
terre, auprès d'icelle fon­
tain e, quand donc il es tait
transy de trop grande froi­
dure d'hyYel', il gravissoit
dans cet arbre, 'et, empoi­
gnant les branches soupples
d'iceluy arbre, il se brande­
lait et secouait, de telle sorte
qll'au branl e et mouvement
qu'il se donnoit, à la fa çon
des bra nde Il es des ru stiq ues,
, il modérait la rigu eur du
froid en cha n tan t, à pleine
bouche, ces mots par six fois
continuelles : 6 Marie!
6 : J1 arie 1 6 iJIJ a rie ! ô iJIJ urie !
6 Marie ! ô Marie!
Toutes foi s, bi en souvent,
La tcrre est au seig'l1 eur, l'sul. 23, - Nole r eproduite par K erdanet
qui ajoule : Lang, (le sig'ne de l'envoi est après les m o ls: lcne nue),
Le lict el maison d e S, Salaun a l'aÎl'te, à la pl uye et au ven t. - j'( ole
non r eprod uite par li.el'dan et.

l'a.spresse (sic, var: l'ap­
presté) et Frisson de l' hyvel'

s'augmento' it, lorsqu'il avi-
soit que la fontaine fumait
et s'escouloit en vapeurs
montant en l'air visiblement
par antipe/'istase ou contra­
riété de qualitez extTemes,
de chauld et de froid atfr-on­
tées et jointes l'une contTe
l'antre (comme encore au­
jou/'d' huy ceste fontaine se
voit eUe que l'esté eUe est
chaude et l'hyve1' elle est
(roide) il se fourroit jusques
aux aisselles dedans l'eau,
dontles .habitans le voyant
ainsi se brandeler seul en
plein hyver, et s'évenler à
la mercy du vent de Bise et
se baigner au plus rigoureux
end roit des froidures le

nommerent sot.
[6] Mais le bon Dieu *
tout pouvant, doux et pito­
yable, voula.nt que le servi­
leur de sa mere (Marie) fURt
excusé par son innocence et
que le nom de sa douce mere
fust eslevé en hautesse et
excellence d'honneur puis

124

lors qu'il advisoit que la
fontaine fumoit et s'écou­
loit en vapeurs,

il se fourroit jusque aux
aisselles dedans l'eau. Dont
les habitans, le voyant ainsi
se brandeler seljl en plein
hiver et se baigner au plus
rigoureux endroit des froi­
dures, le nommèrent Fol ;

mais le Bon Dieu tout pou­
vant, doux et pitoyable,
vou lut que ce fidele serviteu'l'
fust excusé par son inno­
cence, et que le nom de sa
douee Mere fust eslevé en
excellence d'honneur: Puis
aussy que nous prissions de
Job à ce propos au chap, !2. Celui qui est mocqué de 'son ami comme
moi (dit-il) invoquera Dieu, qui l'exaucera, ,car la simplesse (et innocence)
du juste est tournée à risée: - Kerdanet réunit à cette note la note suivante

aussI que nous pnnsslOns
de là l'at'r'on el bon exemple
d'innocence el simpirsse,
suyvie d'humblesse enne­
mie d'orgueil et arrogance,
il lui pfaisait que nous '1'0.­
menteussions et rednisis­
sions [va r : ramentussions
et reduissions] en memoire
ce qu'il dil en l'Evangile,
Bienheureux sont les pau­
vres et simples d'esprit etc_
et ce qu'il dil · {/es innocents
et simples au Psalmiste. 'If
Les innocents et droictu­
riers se sont tenus et anes­
tez à moi.
[71 Mais dep'U:. is que cet
innocent ' el simple pauvre
fut décédé, il fut enterré par
les voisins au lieu mesme
en la place de son lit dessQuz
l'arbTe cy dessus mentionné
auprès de celle fontaine (1)
et advint par apres, qu'un
lys tres-beau creut miracu-
Psal. 2'f.,

1'25

là bon exemple d'innocence
d' humhiesse et missiuns en
memoire ce qu'il dicl des

innocents et simples gens
au Psalmiste: Les innocents
el droictuTiers se sont tenuz

el an'estez a moy.

Depuis donc que cet inno­ cent fuI: decedé, il fut enter­ ré, par les voisins, au lieu
mesme, · en la place de son
lict, dp.ssous son arbre,
auprès de sa fontaine. li
advint, par après, qu'un Lys
lrés beau crut miraculeuse­ ment sur sa fosse, dont les
Le juste garde la voye de l'innocent, Provo ch. 13 et ch. 14. L'innocent
croit à t.oute parole Job au ch. 22 et dernier l'innocent sera sauvé. - On a
vu que Kerdanet réunissait cette note à la précédente, mettant à la fin de
l'ensemble ainsi formé le nom en abrégé: Lang.
(1) Ici Albert Le Grand n'est pas du m êm e a vis que Pascal Robin. Il
estime que Salaün fut enterré « dans le cimetiére de Guic-Elleau, e t non
au lieu où il mourut », et il y a pour cela une raison bien simple: (( ce
lieu estoit terre prophan e ». Les dissentiments qui se sont produits èn tre
les auteurs au sujet du lieu où serait enterré Salaün se trouvent exposées
pal' M . le chanoi ne Corre dans le volume du congrès Marial du Folgoët d e
1913 p. 478-479 (appendice à l'article de Dom Gougaud) .

-,126 -

leusement sur La fosse ou
tombeat~, dont les fleurs
représentoient ;;, en elles ces

mots escripts en lettre d'or:
Ave Maria, Je te salue ô
Marie . Ce qui fut cause que
le bruit couru t incon tinen t
par tout le pays circonvoi­
sin, de sorte qu'un tel mira­ cle feist · amasse!; là une
foule infinie de monde,
tant ,,* de gens d'église que
de gentilshommes et d'au­ tres persopnes de tous estats
et tant hommes que femmes
pour admirer telle rneryeil ­ le. Dont tous ensemble advi­
sèrent et conclurent par
delibération et resolulioll de
conseiL pris sur la place, que
L'on feroit baslir une Eglise

a l'honneur de la. vierge
Marie, laquelle depuis en
perpétuelle ~,** mémoire et
commemora ti on de ce mira­
cle et du li eu où il fut veu
publiquement de tous, fut
appelé [var : appelléeJ,
comme ell e est encore à ·
pTéselit dicte l'Eglise de'

fleurs représentoienten elles
ces mots escrits en Lettres
d'Or : Ave Maria, c'est à
dire en jmnçois : Jete saLue,
Ma/'ie! ce qui fut cause que
le bruict courut incontinent
pa r Lou t le païs circon voisin,
de sorte qu'un tel miracle
. 11 t amasser là u ne foule
infinie de monde, tant de
gens d'Eglise que de gen­
tilshommes et d'aultres per­
sonnes de tous estats et tant

hommes que femmes, pOUl'
ad mirer telle mervei Il e, don t
tous ensemble adviserent et
. concluren t par deliberation
et resolution prises sur la
place, qu'on feroit bastir
une Eglise en l'bonneur de
la Vierge Marie, laquelle
depuis, en perpétuelle me-
moire et commemoration de
ce miracle, et du li eu où il
[ut veu publiquem en t de
tous, fut appellée, comme.
elle est encore dicte a pre:
sent, i' J~'ylise de j\'ostre Dame
dn Folljoal.
L'innocence est une des qualitez recommandees en un Evesquc pal'
S. Paul , H~b. c. 7. - Nole non reproduite pal' KCl'danel.
Voyage ou pelerillag·e. - Id .
Eglise en l'honneur de noslre Dame a l'occa sion de la dév otion et
saincle vie de S. Salaun .

Nostre Dame de Folgoët

en laq uell e par la. permis­
sion de Dieu y son t faits
infinis et grands miracles à
la ve uë de tous les hab itans
voisins, el pélerin s y allans
incessament en voyage par
devole et chres ti enne affec­
tion et vra y zele ca th ol iq ue,
imilan s et suvans la trace

tres-sa lutai re de leurs pre-
decesse urs Bretons,

127

c'est a rli'/'p. du Rois 01J, Her­
mita.ge tlu Fol, nom dont on
' l'epuwiL le dia sainct Salmm
[glose empruntée à la note
du paragraphe 1 ] ;
en laq uell e, par pe rmi ssion
de Dieu, se sont faits infinis
et grands miracles, a la vue
de tous les habilan tsvois in s
y allant in cessam mp.n t en
voyage par devolle et ch res­
ti enn e affection et vray zele
ca th oliqu e, imitant et sui­
vanlla tr ace très sa lutai re
de Ipurs predecesseurs,
lesquelz fv,J'ent convertiz a la foy chTeslienne * des premiers
paT Joseph li' A varimat hie (lequel l'nsevelit nostre SI'igneuT
Jesus- Ch rist au. tombeau en Hierusalem) envi l'on l'an de gl'acc
soixantiesme, il y a alljount'hui (que nous comptons 1580)
quinze cens vingt aons [mêmes chiffres dans l'éditi on de 1607],

comme les ch toniques de la grande Rretaigne et les plus
certains P-t diligens obse 1'VateuTs de la chronologie et ordre des
temps nous assurTcnt flar escTil, el dont mesmc letres-doGte, .
cres profond, et lTes-copieu: r et anlique the%gien OTigene
Grec, 1 ait mention en l' I l.Ometie q1Latl'iesme su,T/e 14. chapit1'C
d'Ezérh' iel. En cest endroit quand il pa-I'le de nos bretons habi­
tlteZ és basses Gaules A 'l''moTiques, c'est à dire en leu?' langue
et ancienne *,~ et [var: ancienne et] du jounl'huy, Maritimes:
Bl'etons d'outremer, ol'igine des bretons de deça la mel', convertis en
partie a la fo)' l'an de salul60, et depuis a ussi environ l'an 165.

Armor, en Breton signifie, sur mer dont les Armoricains sont nommez
de toul temps.

128
je sçay bien que les anciens Rretons estoient ceux qui tenoient
l'isle de b?'etagnl', depuis nommqe Angleterre, usurpee sur eux
par les A nglois de nation sa,7:oniqw~ . Mais aussi je vwx bien
advc?'tir le lecteur que la. plus part des Bl'etans mesme estait
desja. (aupaTavant les Anglois) pa. ssee en Gaule du temps ". de
lew' Roy, Clement Maxime declari Empereur par son armee
en la g1'ande Bretagne, et quP pal' aliTes l'erreur de Pelage
R-re/on d'outremer lut causl' que Dieu permist que son peuple
des pTem.iers institue en l'occident à la cognoisance de la foy,
lust assujetty a un peuple barbare, fier et idolatre qui fut

l'anglais depuis hal1tizé mais n'a gue /T es revolte de l'obéis-

sance de l'Eglise U catholique, JI postolique et Romaine, la
vraye et asseu?'ee arche dtt Ch1'estien contre le dt!Luge des here­
sies desboTrtees contre le navire de Sainct Pierre. premier
Pape de Rome. voilà rva r. voyla j donc comme le peuple de la
basse et petite Bretaigne wntinue jusques aujourd' !tuy à per:
se'oerer en la toy tie ses majwTs, lesqucls partie demCUreTCllt ,
sous la tY1'annie des idolatres, et a present â la mercy des
nouveaux re/o/'mez en Angletene, animés de perpétuelle haine
contre .,"'Ii les habitants ri e Cornolwille delà la mer, en la
principaute de galles, pour eslre d'extra.ction [var. estre trac­
tion 1 différente et dire l'se religion .

rS] Or voicy comme la vé-
rité de la presente histoire
miraculeuse est testifiée par
l'auteur de l'original , que
l'Egl ise mesme NosLre Da­
me de Folgoët en a fourny
pour la gloire des miracles
Or, voicy comment la vé­
rité de la presente histoire
miraculeuse es t testitiée par

l'autheur de l'original,que
l'Egli se mesme de Nostre
Dame du Folgoal en a four­ lIy pout' la gloire des mira-
Maxime Empereur, voy la d e des soixanle et onze millc
bretonn es en ~. Ursule au 21 d'octobre,

vlerges
Angleterre infectée d'hércsic aujourd'hui pal' l'elTeul' de
Buccl', P. Martyr e t au tl'es hél'cLiq 11 es.

Luther,
Cornouailles en Angleterre, pays de Cambrie où les habitants par-
lent ancien Breton comme ceux de la Gaule ou France.

de Dieu a l'honneur de sa
mere Marie' l1ostre ad\'ocate
envers sa majesté: Je Jean
de Langou eznou [var.: Lon­ goezlJou], Abbé du dit lieu
de Land evennec , ay esté
present au miracle cy
dessus, l'ay veu, et ouy, et
si l'ay'mis par escrit à J'hon­
neur de Dieu et de la benois­
te Vierge Ma rie : et afin

[var. : Marie: afin] que je
pui sse meriter d'avoir place
de repos éternel avec le sim­ ple et pauvre innocent, j'ay
[var . : innocent: j'ay] com­
posé un cantique en latin
pOOl' les tres passez, auquel

il Y a six fois ô Maria (ô
Marie 1) leq uel est encore .
jusques aujourd'huy solell­
nellement chanté en tres
grande devotion en nostre

royal monstier et par tous '
les prieul'ez qui en depen­
dent, comme aussi en plu­
sieurs autres lieux et est tel

qu'il s'ensuit en latin: Lan·
guentibus in Purgatorio etc .
qui est en François. '"
1. 0 Marie! ô vierge de gloi­

129

cl es de Dieu, en l'honn eur
de sa mere Marie, nostre
advocate envers sa Majesté:
Je Jan de Langoeznou,
Abbé dudit lieu de Lande­
vennec, ay esté present au
miracle cy dessus, l'ay veu,
ouy, et si l'a y mis par escrit
à l'honneur de Dieu et de la
Benoiste Vierge Marie; et

afin que je puisse meriter
d'avoir place de repos eter­ nel avec le simple et pauvre

Innocent, ] ay compose un
cantique en latin pour les
trespassez, auquel il y a six
fois ô Maria 1 ô Maria!

lequel es t encore!) jusques
au joul'd'huy solenne llement
chanté en très grande devo-

Lion en nostre Royal Mous-
tier, et par tous les Prieurez
qui en dependent, comme
aussy en plusieurs autres
lieux, et est tel qu'il s'en suit
en latin:

l"anguentibns in Purgatorio
Cantique en six versets pour les trespassez. - CeLte note se trouve
dans l'édition de ~I607. .

. BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ARCHÉO. ' TOME X~III (Mémoires 9) .

Ayde aux captifs en purga­
[la i re
Qui sont trop ardemment
[purgez
Et sans nul remède affiigez.
2. 0 Marie! ô large fontaine
Qui l'ame à tous rends toute
r saine,
Preste ta main aux tres pas­
r sez,
Qui de langueur sont op-
[ pressez.
. [Ce dernier vers omis dans
l'édi tion de 1607]
3.0 Marie! ô vierge benine 1
L'amour de ta clarté divine *
Leur fail' la face désirer,

Pour se veoir par ton bien-
. [heurer
4. 0 Marie! 6 · la clef qui ou­
[vres
. La porte du ciel et secourres

Les miserables et chetifs

Oste de prison ces captifs.
5. 0 Ma rie 16 loy du fidel e 1
[var. : Marie, loy]
o regle de vie eternelle 1
130 _ .

Qui pu-rgantur m'uMe ni­ [mio,
Et torqumtur sine remrtlio,
Subl1 enial tua compass' io,
U Maria. !
Fons es llalens, qui CU/1ias
r ab luis,
Umn es sanas, et nullum res­
[puis,
Manum tuam e : ctende mo)'­
[tuis
Qui sub poenis languent
r continuis,

U Maria ! .
Ad tf, pia, suspirant mo/'-
[ lui,
Cupientes de poenis emi,
Be adesse tuo conspectui,
Et gaudiis aeternis perl J'vi,
() Maria!

Cla),lis David , quae Coelum
[a peris,
Nunc, Beata, succurre mi­
[se ri s,
Qui lormentis torquenlllras·
. [peris

Edllc eos de domo carceris
o Maria!
Lex justorum , norma cre-
. [dentium,
Vera salus in te sperantium,

Clef de David, en Esaye, c. 22, en l'Apocalypse ch .. 3 et en Job. ch. l2
C'esll'ouverture du salut.

Vueilles Împetrer de ton fils
Pour les trespassez Paradis.

6. 0 Marie ! Ô vierge benite !
Nous te prions par lon me­
[ri le
De meUre les morts au che­ [m in '
De repos qui dure sa ns fin.

Verset à la Vierge iI1 arie.
o saincte mere de Dieu
priez pour les deffun cts el
pour nous. - ll espons : afin
que n' ous soyons faits dign es ,
des promesses de Jes us
Christ. . -,
o Dieu, la vie des vi\:ans,
l'espéra nce des moura ns et
le sa i ut de ceux qui espérent

en vous: nous vous pr,Jons
qu'il vous pla ise octroyer
[var. octroier] que les ames .
de tous les fideles trespas­
sez et que les nostres deli­
vrees des tenebres de la mort,
parviennent a la joye de lu- "
miere eternelle et paix per­
petuelle a vec tous les saincts
de vostre Eg'lise Catholique,
par la priere et in tercession
de la glorieu se vierge Marie,

a u nom de nostre Seigneur

Pro defunctis Sil tibi stl1-
, [dium,
Assidue orare filium,
o Maria 1
Benedicta pel' tua merita,
Te rogamus, mortuos sus­
[ci ta,
Et dimiltens eorum débita,
Ad requiem sis eis semita,
o Maria 1

Qui est en frança is ;
[Suit la traduction fran ­ çaise ci·co ntre].
o Saincle Mere de Dieu,
priez pour les defuncts et
pour nous, afin que nous
soyions fai cls dignes des
promesses de Jes us-Christ 1
o Dieu, la vie des vivants,
. J'esperance des mourants,
et le sa lut de ceux qui
esperent en vous, nous vous
prions qu'il vous plaise
octroyer que les ames de
tou s les fid eles trepassez et

. que les nostres, delivrées

des lenebres de la mort,
parvien nen tilla , joye de
lumiere elernelle et paix
perpetuelle avec tous les
sa incts de vostre Eglise
catholique, par la priere et
intercession de la glorieuse ,
Vierge Marie, a u nom de

-132 -

jesus Christ vostre fils, le­ quel avec vous et en l'u nion
du Sainct Esprit est vivant
et regnant eternellement.
Ainsi soit-il, que les tres­ pa~sez soient en paix et re- .
pos efernel.
Amen.

nostre Seigneur Jesus-Christ
vostre fils, lequel, avec vous
et en l'union du Sainct­ Esprit est vivant et reanant

eternellement. Ain si soit- il
que les trepassez soient en
paix et repos eternel.
Amen. K.

Il. Conclusions à tirer du texte authentique

de Pascal Robin.

La gran de différence entre le texte authen tiqu e de Pasca l
Robin et le texte co rri gé publié par Kerdanet c'est que Pascal
Robin semble avoir partagé la vie du bienheureux fou entre

le pays de Lesneven et le pays de Landévennec. Nous di so ns

« semble )) car rien ne prouve que Pascal Robin, auteur ange- .
vin, ait connu bi en exactement la topographie de la Basse­
Bretagne . .Il y aura it même des présomptions en fav eu r de
l'hypothèse contraire et ces présomptions nous . Ies lirons d'un
texte du libraire Nicolas Chesneau, ,'éditeur de la co ll ection,
lequel dans un Adve· /'tiss ement .. . an t eclew' ralha L ique (l.IlI.
1580, fo III, vol s'exprim e ainsi:
« D'avantage, parce qu'il y a beaucoup de noms propres de
villes, villages, paroisses et bourgades, chasteaux, eg lises,
monastères, rivières, havres, ports, contrées, seigne uries,
forests et d'autres particulièr~s places spéc ifiées au Latin de
plusieurs vi es ja imprimées ou a' publier et 00 peut-estre le
. commun et vulgaire de l'appellation ne serait rendu pro­ prement ainsi qu'on en use a present su r les lieux: nous te
prions que tu vueilles en particulier pour ce qui sera de ta

133

connoissance en faire bref recueil et nous en donner adviset

communication avec diligente observation et advertissement
de leurs situations .. . n.
Dans un autre flassage du même texte Nicolas Chesneau
avoue la hâte avec laquelle a été compilé ce vaste recueil. Il
est donc bien possible que Pasca l Robin, publiciste pressé et
mal averti, ait fau ssemen t interp rété les documel).l.s à lui pro-
. curés. Ce serait lui qui à tort aurait introduit en cette affaire
le nom de Landévennec. On fleut d'ailleurs le soupçonner
avec vraisemblance d'avoir tran sformé. en abbé de Landéven- .
nec Jea n de Langoueznou à qui ce titre n'a jamais dû appar­
te n i r.
Nous connaissons par des documents d'archives la liste des

abbés de Landévenn ec (1). Or da lls celte liste Jean de Langou-
eznou ne figure pas. Dom Mars le mentionne, mais l'article
qu'il lui consaère es t très évidf'll1ment un simple résumé des
indications de Pascal Rob in. Celui-ci reste en définitive le
seul respons'able -'du litre d'ahbé de Landévennec décerné à
Jean de Lan go ueznou que Dom Mars insère tant bien que mal

entre deux abbés pour lesquels il cite des pièces d'archives .

Il est donc très vraisemblable qlle c'est une bévue de l'auteur
an gev in qui a transformé en abbé de Landévennec un person­
nage n'ayant nul droit à ce titre (2). La légende appartient

bien all Léon et n'a ri en à faire avec la Cornouaille.
C'est eil somme ce que sentait plus ou moins vaguement Ker­
dan et. Il s'est dit que la méprise cI'un auteur étranger au pays ne
pouvait prévaloir contre une tradition si fermement établie,
et, comme on n'avait pas de son temps les scrupules des éru­
dits de notre époque, il a pris su r lui de corriger sans préve­
nir. Prùnoncer à ce sujet les mots de fâux et de faussaire
(.J) Voir le Nécrologe récemment publié par M. Qheix.
(2) 111 . le chanoin e Abgrall veut bi clI DOUS faire observer que, si on lit
Lallgouezllou à tou· s les endroits où Robi n mel Landéuellllec le récit devient
très cohérent. 11 y a là une idée i,nléressante, qui m érite d'être suivie.

134
ser.ait injuste. Kerdanet n'est pas à ce point coupable. Sëule-

ment son procédé, si légitime qu'il ait pu le croire, ava it pour
. nous un résultat très fâ cheux en viciant nos donn ées sur les
textes relatifs à la légende. Nous saurons maintenant que
Pasca l Robin tel quel nE:' représen te pas l'autorité décisive
mais qu'il faut l'interpréter pour retrouver derri ère lui la vraie
tradition léonarde .
Lucien LECUREUX.
Dans une noJ.e de notre articl e sur la Légende d'Avénières
(Paris, Champion 1911 , extrait du f I1oyrn - Age, Juill et-Août

1910) nous aVOllS préspn té au suj et d'un point de la lègend e
du Folgoët · une hypoth èse. Nous avons à cœur de diJ'e que

nous ne maintenons pa s cette hypoth èse moins appuyée sur
les faits que dérivée d'une idée à priori. Certaines th éo ri es

-hier en faveur - su r la formalion des lége nd es n'étaient pas
dénuées d'un e apparence séduisanle mais les conclusions que
l'on p.n voudrait déduire Ile peuvenl avoir la sol idité nécessa ire
à la vraie hisloire. C'est pourquoi nous retiron s notre note,
en fai sant d'ailleurs sur l'a rtiCle lui-m ême toutes réserves
utiles. .

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DEUXIEME PARTIE

Table des mémoiTes pub liés en 1916
1 Argud Absrwrac' h, Le Combat de l'Aberwracî1,
, çomposé par M. l'aBbé Goulven Morvan, tra­
duit par :\1. le chanoine Abgrall . ... ,....... 3,

2 Inscl"ptions gravées et sCLllptées sur les églis·es .

~ et (tlonuments, recueillies par M. !e chanoine
Abg rall ........ . .... .. .. .. ... . . .. ............. .
3 :\1ottes :éodales, par :\1. l'abbé Méve' et M, Yves
Le F'eb\'re .......... . ... . ... .. ... . .. . . . . .. ... .

4 · Le vra i texte de l'histoire rniracu'euse de N.D.
du Folgoët, par M. Lécureux .. . . . .. .. ... , . ... ,
5 Le P·rieuré de Lochrist-an-Izelvet, . par M. Ogés ..
6 L'hymne alphabétique et l·es vies de saint Gué­
nolé et de saint Idunet,' dans le cartu:ai·re . de
. Landévenn ec, par le P. de Bruyne .. , .. .. .. . .
7 Petite- chrenique· de l\1onsi,eur sainct Tugen, par
M. Le Carguet. . . .. . . ... ,. . ... . . . . . . 184, 213,
8 Notes sur l'établissement du Télégraphe Chappe,
par Daniel Bernard ............... , . , . ... . . , .
,9 Lettres d'un Tambour de la 1

Répub'ique r. e­ cueillie et publiées pal' M, Marzin... .. . 249,

10 Autour du Moulin-Blanc, 'avec planch'es, par
M. Le Gtiennec .. . ..... ......... .. . . .. . .... .. .
11 Que'qu,es bornes routières, du temps du duc
d'Aiguillon, paT M. le chan oine Abgrall . .. .. ,.
12 Ex· cufsiQn archéologique aux r uines romaines du
Pérenno u, par : -"'1. le chanoine Abgra' J .

13 Guilers, notic. e paroissiale, par M. le comte Co-
nen de Saint-Luc .......... . .. : . . .. . . ... . .... . .

14 Discours de fin d'année, par M. le Président. . ....

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