Responsive image
 

Bulletin SAF 1915


Télécharger le bulletin 1915

Notices paroissiales. Mahalon

Comte Conen de Saint-Luc

Avertissement : ce texte provient d'une reconnaissance optique de caractères (OCR). Il n'y a pas de mise en page et les erreurs de reconnaissance sont fréquentes

Société Archéologique du Finistère - SAF 1915 tome 42 - Pages 106 à 138

NOTICES PAROISSIALES

L'ancienne parojsse de ;\lahalon (en y comprenant
Guiler,' sa trève), s'étendait à l'est et au sud jusqu'à
Landudec (1). Elle était bornée au sud-ouest par Plozévet,
à l'ouest par Plouhinec et au nord par le Goazien, rivière"
qui prend sa source dansPlonéis et qui se jette dans
l'Océan à Audierne.
Dès les temps les plus reculés, cette petite rivière a dû
servir de limite commune à deux territoires d'une cer­
taine importance que les titres du moyen âge désignent
sous les noms de Pagus-cap-Sizun et de Pagus-cap-Caval.
La rive gauche du cours d'eau appartenait entièrement à
ce dernier pagus. Après la colonisation de l'Arm'orique
par les bretons insulaires, le Pagus-cap-0aval vit se cons­
tituér dans les limites de son vaste territoire une ving­
taine de circonscriptions paroissiales au nombre des­
quelles se trouvait Mahalon .
Par suite d'une annexion probablement très ancienne,
la paroisse de Maha.lon possédait en outre . sur la rive

droite ou Goazien, dans le Pag\ls'-cap-Sizun, une parcelle
assez étendue renfermant, avec le manoir de Lésivy ct
cinq ou six villages, les chapelles de Lanfiat et de Lan­
dugen. Cette parcelle qui relevait en partie 0 u régaire

(1.) La pointe méridionale de son territoire n'était séparée du clocher do
Laududec que par une distance de 170 mètres .

107

épiscopal de Quimper ('1) semble avoir primitivement

appartenu à la paroisse de Poullan, laquelle, en raison
de son étendue, devait être partagée en un certain nom­
bre de sections ou subdivisions territoriales rappelant les
anciens clans.
Ainsi qu'on peut le voir sur le plan, l'église de Mahalon
aVilit été édifiée dans la partie occidentale de la paroisse,
non loin du Goazien et par conséquent à un~ distance
assez grande des limites qu'avait au Sud et à l'Est le ter­
ritoire qui en dépendait. Il ne paraît donc pas douteux
que l'éloignement où se trouvuit d 11 clocher toute la par­
tie orientale de la paroisse n'ait déterminé dès les pre­
miers siècles, la création à-Guiler d'une église tréviale.
'CetLe trève de Guiler qui comprenait environ le tiers
de Mahalon,devait en être détachée en 1790, pour for­
mer une commune distincte. La commune de Mahalon,
qui depuis la même époque fait partie du canton de
Pont-Croix, comptait lor~ du dernier recensement 1.428

habitants (2).
Sa superficie est de 2.139 hectares.

MONUMENTS RELIGIEUX
Eglise paroissiale

Saint lVlagloire que cette église honore comme patron,
était originaire de la Démétie et cousin de saint Samson

(1.) Les chefrentes dües à l'Evêque sut' les villages de Lanfiat et de

La.ndugen consistaient: pOUl' Lanfiat, en i!~ combles d'avoine, 2i sols et
5 gelines, et ponr Landug'en, en 2i combles d'avoine, 2 sols, 6 deniers et
3 gelilles. An Midi de ce demiel' village, près du chemin qui conduit
à Reatmeut', où voit l'emplacement de la chapelle tombée en ruines
pendant la Révolution. Quelques pans de mur encore debout en 1883,
Qnl servi à rebâtir la chapelle de Lanfiat où ]"011 a transféré la statue de
saint Tugen, ainsi que la table l'autel en gTanit. .
(2) Sa population, qui comprenait, eu 1895, 1.501 habitants, serait en
décroissance. . .

qui l'amena avec lui en Armorique pour le mettre à la
tête du monastère qu'Havait fondé à Lanmeur. En 565,
il succéda à saint Samson sur le siège épiscopal oe Dol
et termina ses jours clans son monastère de Serk, en 585
ou 586. En se hasant sur ces dates, on pourrait avec
quelque vraisemblance attribuer à la fin du VIe siècle ou
au c()mmencement du siècle suivant la fondation de la
premiè're église de Mahalon. Le vocable sous lequel fut
placé (~ette église et aussi le choix de saint Meylar pour
patron d'une paroisse voisine semblent d'ailleurs incli­
quel' que les moines de Lanmeur ne furent pas étrangers
à la création de ces deux paroisses .

Comme la plupart des éc1ifices religieux de la région .
l'ancienne église c1e Mahalon appartenail à l'époque
romane. En J.772, cette église fut rebâtie (1) à l'exception
de la façade occic1entale dont l'architecture accuse le
XVIe siècle el sur laquelle est gravée une inscripti()n
gothique trop fruste pour être déchiffrée. Le millésime

de 18.11 que l'on voit sur le clocher est celui (le la recons·
truction de la flèche qui avait été foudroyée au mois de
décembre 1828 02).
A l'intérieur subsistent, cle (~haque côté de la nef, trois
arcades romanes conservées c1e l'ancienne église. Les
piles qui les supportent reposent sur des bancs de pierre

et sont remarquables par leur élévation et leur légèreté.
Ces travées offrent absolument les mênles caractères que
(1) Les registres paroissiaux contiennent la mention, suivante: « Hrec
ecclesia fuit reedificata anno 072. ))ominus Perricholl .qui fuit rector de
Merléac, de Cléden-cap-Sizun et de Mahalon, suis curis et, ut ita dicam,
ex Ol'e suo hanc exLruit ecclesiam de Mahalon, anno Domini millesimo
septingenlezino septuagesimo secundo. Successores, perficite quod non
potuit perficere. » Communiqué par ;\f. l'abbé Rolland, recteur de Mei­
lars, qui a bien voulu r~ous procurer plusieurs autres renseignement.s,
notamment .ceux qui concernen t la chapelle de Landugen .
(2) La flèche fut réédifiée par un entrepreneur de Pleyben, moyennant
2.300 francs.

109

celles de la co11égiale .de Pont-Croix qui remontent à la
seconde moitié cl u xn

siè'cle.
Dans la partie 'de la nef q ni a été reconstruite,
piliers porte l'inseription suivante:
Me F. Pl!~RICHON, Rl' : A. GVILLOV, pire
un des

A droite du chœur, se trouve une chapelle ancienne­
ment dédiée à saint Michel qui contenait l'enfeu des

sieurs de LHnavan. La chapelle qui lui correspond, de
l'autre côté du chœur dépendait de la terre de Tromelin
et renfermait une tomhe élevée qui, lors de la recons­
truction de l'église, fut replacée sous une espèee d'enfeu
pratiqué dans le mur ou collatéral nord . .
Cette tombe, malheureusement tr(>s muti.lée, a été

retrouvée il Y' a trois ans. La dalle en granit qui la recou-
vre est chargée des statues couchées d'nne dame et d'un
chevalier. D'après les armoiries gravées au haut de la
dalle (1), ces statues représentaient . Marguerite de Tré­
ganvez, dame de Tromelin, décédée en H:i34 et son époux

René oe Tremillec, qui mourut en l'an 1548, date proba-
llle oe l'érection de ce monument, qui, sans être l'œuvre
d'un Michel Colomlw, n'en constitue pas moins un spéci­
men intéressant de l'art breton au XVIe siècle. Les cinq
écussons qui décorent les panneaux de la tombe sont
su pportés les uns par des anges, les autre" s par des sau-:­
vages et séparés par des arbres ébranchés. On y recon­
naît les arIYes des Trémillec alliées à celles des Penguil­
ly,oes. BoUgneau, oes Jégado et d'une ou deux autres
familles. A droite de l'autel oe saint Joseph, précédem-

(i) Ecusson mi-partie de Trémillec (de gueules à trois croissants d'arg'ent)
et de Trég'anvez (écartelé aux 1. et l~ d'azur à cillq billettes d'or en sauloir;
aux 2 et 3, de gueules à la tour d'argent). Les deuxiéme et troisiéme quar-
tiers Bont seuls reproduits. .
Ce tombeau, haut de trois pieds et à l'entour duquel se voyaient les
armes en alliance des seig'neurs de Tromelin, est mentionné, ainsi qu'un
banc qui le séparait du chœur, dans l'aveu rendu, en 1.637, par Pierre de
Jégado. (Arch. de la Loire-lufér. B. 2021). Il vient d'être restauré par les
soins de M. l'abbé Blouet, recteur de Mahalon

ment consacré à saint Maudez, on montre dans le pavage .
une petite cavité destinée à recevoir la poussière re­
cueillie sur l'autel. Cette poussière, délayée avec (le
l'eau, était administrée aux enfants comme vermifuge .

Le collatéral sud renferme la pierre tombale de M.

Jean PENFHAT, DOCT. RECT. DECEDE 1767.
Au bas du collatéral nord est (léposé un sarcophage en
granit qui mesure Om20 de profondeur et sert maintenant
de bénitier. On peut hésiter à attribuer ce cercueil à .

l'époque carolingienne plutôt qu'à l'époque mérovin-
gienne, les caractèlies qui distinguent une époque de
l'autre n'ayant pas encore été suffisamment déterminés
par les archéologues.

Chapelle Saint-Pierre

Celte chapelle . dont les seigneurs de Kerandraon
élaient les premiers prééminenciers, s'élève au nord du
village de Lanboantec. Elle se compose d'une nef, (le
transepts et (l'une abside carrée. A gauche de l'arcade
ogi vale qui sépare la nef de l'ahside, une inscription en
caractères gothiq nes fait connaître la date d.e sa dernière
reconstruction (1052) et le nom du fabrique, Guillaume
Le Coz (1). .
(' 1) Guillaume Le Coz cultivait, au bourg, le domaine qui depuis a
g'ardé son nom. En Hi58, la tenue Le Coz était occupée par Maître Julien
Trépos, veuf de Marie FoUic, auquel succéda son fils Maitre Jacques Trépos . .

JAN: M : B : J : U
G : COZ: FAB

Les fenêtres qui éclairent les transepts ont conservé

quelques fragments clé vitraux. Dans celle du transept

SLl/l, Notre Seigneur est représenté assis au Jugement
del'nier. L'autre fenêtre où l'on reconnaît saint Roch et
son chien, contient nn écusson entouré cl tl collier de
saint Michel et portant: écartelé aux 1 et 4, fascé de
de gueules et (l'argent de six pièces; aux '2 et 3 (qui
sont presque frustes), d'argent à trois quintefeuilles (le
gueules 2 et 1. Ces armoiries pourraient être attrihuées
à Guillaume de Coëtrieux, chevalier de Saint-Michel et
gouverneur (le Guingamp, qui mourut en 1616. La famille
de sa mère, Françoise de Quélen (lu Vieux-Châtel, était
possessionnée en Mahalon.

La façade occidentale de la chapelle Saint-Pierre a été
rebâtie en 1718.

Chapelle Saint-Fiacre

Reconstrùite en 1883, la chapelle n'a conservé (l'ancien

que les deux culs-de-lampe qui sont encastrés dans le
pignon oriental. L'un d'eux supporte la statue en bois de
Saint-Fiacre vêtu en ermite et tenant une bêche. Sur
l'autre est placée une statue retirée des ruines d'un sanc- . .
tuaire voisin ' et représentant saint Tugen en abbé mitré.
Le village de Lanfiat où se trou ve cette chapelle est
mentionné dans la charte de fondation du prieuré ne
Saint-Tuluarn (Ile Tristan) dressée en 1126. Parmi les
dons que Robert, évêque de Cornouaille, fit à ce prieuré;
figurent les deux tiers de la dîme de Lanfial. Dans la

Celui-ci, de son mariage avec Mat'ie GOUl'melen, de Pouldavid, eut,
entre autres enfants, Sébastien qui fut notaire; Marie-Renée, femme de
René-Sébastien Le Bihan de Kergoat, notaire à Plonéis et Gillette,
épouse de Gilles Le Hars, qui tenait ce domaine en 1770.

déclaration fournie au domaine royal, en 1678, par Jean
Rolland, sieur des Nos, procureur fiscal du prieuré, le
renilement de cette dîme est évalué à quatre combles de
seigle.
La chapelle Saint~Fi3cre, vendue nationalement le
3 messidor an Ill, fut acquise par Pascal Le Guellec
moyennant 425 livres. Le même jour, la chapelle Saint­
Pierre était Çtdjugée avec son cimetirre pour le prix de
1600 li vres.

Croix de Pierre

Dans cette paroisse existent encore pl usieurs croix
anciennes, parmi lesquelles:
La croix du cimetière qui porte le millésime de 1616';
Au nord de la chapelle Saint-Pierre, un calvaire dont
la partie supérieure est moderne:
Dans le vallon ile Stang-irvin, non loin de la fontaine
Saint-Pierre, une jolie croix Il 11 XVIe siècle; dont le fût
comme celui des croix érigées à l'occasion d'une épidé­
mie, est semé de la['mes ;
A la jonction du chemin de Lescran et ile l'ancienne
route de Mahalon à la Trinité, une croix portant sur son
soubassement l'inscription suivante:
1647 KERVENAL PRESTRE (1)1
On peut encore citer la croix ile Lanfiat voisine de la
chapelle de ce nom.

. Aumônerie de Mahalon

Fondé à Jérusalem au commencement du xn

sirc1e,
l'Ordre de l'Hôpital ne devait pas tarder à recevoir en
(1) Pascal Kervenal qui était prêtl'e avant 1616, habitait le village de
Lescran où sa famille possédait une tenue .

- 113

Bretagne des dons importants qui lui permirent de créer

un certain nombre d'hôpitaux (1 ). Il possédait à Mahalon
une aumônerie (elemosine) d0nt l'existence est attestée
par une charte de 1 '160 attribuée au duc de Bretagne,
Conan IV, charte dans laquelle ce prince confirnlait aux
hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem la possession des

biens qui leur avaient été antérieurement concédés dans .
le duché. .
L'aumônerie de Mahalon paraît .avoir subsisté jusqu'au
XIVe siècle. Les restes de cet établissement étaient deve­
nus, au siècle suivant, la propriété de Jehan Gouserch
et de Levenez Gouserch, femme de Guéguen Le Quéré,
qui rendirent aveu, en 1497, à Jehan de Cornouaille, sei­
gneur de Coetmorvan, « pour une mais0l! nommée Ty
an Rugnou (maison des-tertres) 0 son courtil situés au vil­ lage prochial de Kerilis-Mazalon et ferant du bout devers
souleil levant sur le chemin qui mesne de la chapelle de
Saincl Pierre à l'église pro chiale » (2).
C'est sur cet emplacement que fut dans la suite cons-

truit le presbytère.

Presbytère

Le manoir presbytéral que l'on avait édifié au XVIIe siè­
cle sur les ruines de l'ancienne aumônerie, a. été récem-

ment démoli pour faire place à une nouvelle . habitation.
Il était précédé d'une cour dans laquelle donnait accès .'
un portail en plein cintre que l'on a conservé. L'aveu .

que fournirent, en 1681, pour la réformation du domaine

(1) Ces hôpitaux furent établis de pt'éférence dan:> les villes ou sur le
bord des grands chemills. Le vêtement noie que portaien t les ' Hospita-
liers était orné sur la poitrine d'une Ct'oix pattée de couleur blanche.
(2) Archives pe ·rsonnelles auxquelles sont empruntés tous les renseigne­
ments dont la source n'est pas indiquée.
BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ARCHÉO. TOME XLI (Mémoires 8.)

royal, Guillaume Guibon de Brégouronec, procureur ter­
rien, et Guillaume Le Peusi~t de Kervennal, fabrique et
marguillier, contient la description de ce presbytère et
de ses dépendances. Dans le même acte sont également
mentionnés . quatre champs nommés Parc Oll Sant Vall (1)
que la fabrique possédait aux issues du village de Les-
. coat. (Arch. Nat., P. 1090, V. Fo 437.)
Le sceau des recteurs de Mahalon que reproduit l'Ar­
. morial général de 1696, portait: d'azllr all salltoir d'or .

Anciens Recteurs

1596. Décès de Jehan de Kersandy (fils d'Yvon de Ker­
sandy et de Marguerite de Trémarec).
16 ... Hervé de Kergoët du Guilly, décédé à Mahalon (2).
1652. C. Cever (Son nom est gravé sur un cadran so-
laire en ardoise). .
1670-1680. Sébastien de Kerviher (fils de Pierre . et de
Marie Toulanlan, dame de TrefJ'rest).
1ô83-1685. Jean de Chégaray, docteur en Sorbonne,
transféré à Pouldreuzic .
1687-' 1695. Jégou.
1699-1742. Jean Boëdan (3).

1742-1767. Jean Penfrat-Bassemaison, docteur en Sor-
bonne .
1767-1789. F. Perrichon (4).
1789-1792. M. Sohier .

(i) Avant la Révolution, il existait au bourg de Keridreu une chapelle
dédiée à saint Mal ou saint "VaU, le même: peut-être que saint Walay ou
Balay, moine de Landévennec au VI" siècle.
(2) Son grand-père, Alain de Kergoët, époux de Julienne de Trégain,
était mort en 1.596 dans les cachots de l'Ile Tristan. La Fontenelle lui
ayant permis de faire son testament, il déshérita sa fille qui voulait se
marier contre son gré. (Bibliot. Nat. ms 3i08i).
(3) Il fit rebâtir la sacristie en 1.726 et, en 1.739, légua à la fabrique le
quart du convenant Kergodérien (anciennement Keransc~dérien).
(4) Il devait être originaire de Lennon où sa famille était possessionnée .

Vicaires. - Prêtres de Mahalon
1596. Henry de Kerven, prêtre, demeurant à Kerriga­
ret, afferme l'annate de Mahalon.
1615-1647. Pascal Kervénal, prêtre à Lescran où il

devait tenir une petite école.
'1660. Hervé Jacq (neveu du précédent), vicaire, pos-
sesseur à Kerrétard d'une tenue où il résidait.
1669. Yvon Euzen (de Plomodiern), vicaire.
1672-1684. Nouel Gadonnay, vic, aire.
1675-t701. Guillaume Jannic (de Mahalon), vicaire
depuis 1688. ~

1684-1721. Jean le Pérennou (de Mahalon), prêtre .
1701-1702. Jean Le Pennee, prêtre.
1701-1702. Pierre Le Floch, vicaire.

1704-1718. Jean Le Que(furus (de Meylar), vicaire.
1711-1720. J. Savina, vicaire.
1716-1760. Joseph Hélias, titulaire de la chapellenie de

Kerharo.

Sur la façade de sa maison à Lestréaugan est sculpté
un calice.
1730-1736. Yves Quéré. (de Mahalon), prêtre.
1739-1757. Louis-François Boëdan, prêtre~

1747-1752. Alain Gloaguen, nommé curé de Guiler.
1752-1757. Gilles-Baptiste Le Hars (de la tenue Le Coz)
devint chanoine de Daoulas et fut incarcéré en 1793 .
1760-1763. Le Coz, prêtre. ~ .
1760-1779. Allain Le Guillou (de Mahalon), mort à
quarante-six ans.
1764-1767. Y. Jourdain, vicaire.

1769-1774. Le Brusq, prêtre.
1770-1782. J. Perrichon, vicaire depuis ' 1778 .

1782-1791. Gloaguen, vicaire.

Monuments anciens
La plupart des mégalithes que Mahalon possédait au­
trefois se rencontraient dans.la partie méridionale de
son territoire qui est limitrophe de Plozévet. C'est prin­
cipalement dans la sec.tion de Lanavan que l'on trouve
des champs portant les noms significatifs de purc an
bel'1wu et de Parc an crughel.
Deux menhirs assez élevés qui, au siècle dernier, exis­
taient encore dans un pré situé entre Kerétret et Lana-
van, ont été renversés vers 1855. Il Y avait sous chacun
d'eux une petite hache en pierre. A la même époque
doit remonter la destruction, sur les ter.resde Lanavan,
d'un tumulus haut de de~x mètres et recouvrant cinq ou

six cercueils en pierre hermétiquement fermés.

Au même terroir, près de Keroursinic, un autre tumu-
lus qui fut exploré en '1880, abritait trois tombes formées
de quatre dalles posées de champ et d'une cinquième

servant de couvercle. Deux de ces coffres en pierre ren-
fermaient des squelettes (1).

Il Y a trois ans, sur les dépendances de Brégodonou,
on a trouvé une urne contenant cent-quarante-cinq
haches. en bronze.
Moins nombreuses sont les traces que l'occupation
romaine a laissées rlans Mahalon. Rappelons toutefois
qu'en 1884, M. l'abbé Abgrall, professeur au Petit Sémi­
naire de Pont-Croix, a rlécouvert un souterrain, des sub­
structions d'habitations et des tuiles au nord de Lésivy .

Près de cet ancien manoir passait une voie qui se raccor-
dait, à l'ouest de Confort, avec la grande voie reliant la
ville d'!s à Audierne .

Un autre chemin dont l'origine ne paraît .pas moins
ancienne est celui qui, partant du bourg de Kéridreu,

(1) Bull. al'clléol. du Finistère, iSSO, p. i3S,

ft7

passait à Lanrin et à Mahalon, entre l'église et l'aumô­
nerie des Hospitaliers, puis atteignait Lestréaugan où
l'on voyait, encastrée dans un talus, une borne à pans

coupés déplacée depuis peu. Au delà de Lesmahalorr, le·

chemin, après avoir traversé le territoire de Guiler, allait

rejoindre, à l'est de Landudec, la voie romaine ' de la
Pointe du Raz à Civitas Aquilonia .

Ce chemin qui était devenu impraticable a été restauré

de nos jours entre Guiler et Mahalon. Lorsqu'on se dirige

vers ce dernier bourg, des hauteurs de Lestréaugan, l'œil

embrasse un vaste panorama. A droite, on aperçoit les
clochers de Poullan, de Meylar, de Confort et de Beuzec;

à gauche, la tour massive de Plouhinec. On a devant soi
le campanile de Saint-Pierre, la pointe de la flèche de J\1a- . .
halon et! dominant le cours du Goazien, la magnifique
tour de Pont-Croix. Enfin, par un temps clair, on distin­
gue clans le lointain plusieurs cles clochers du Cap-Sizun.
MOYEN AGE

Coatmorvan

Un aveu de -156

1 mentionne ce château dans les termes
suivants: « un grand bois tai11is et une petite montaigne
ayant un vieüx château dedans, appelé en tout castel
Coatmorvan » (1).
Ce mont artificiel qui consiste dans un épais retran­
chement en terre, hal,.ü de cinq à six mètres et accompa-

gné de douves, enveloppait deux groupes de bâtiments
séparés par une courette et couvrant une superficie de

SIX ares.

(1.) Aveu que rend Jehan Le Quéré de Ranquéré à Françoise de Ker-
guégant, dame de Heznant et de Kervichart, douairière de la Porte­
neuve pour le bois de Coatmorvan et le Prat ar Yeun attenant à ce bois
qu'il tient à titre de pasturaiger et forestier pour en payer 25 souz par an,

· Au sud de l'entrée s'élevait le donjon C qui forrrlP un
rectangle (le 17 mètres de long sur 10 ln 50 de large; à

COATMORVAN. Plan

l'extérieur. Ses murs, construits en moyen appareil,
Qnt encore [) m 50 de hauteur et 1 m 40 d'épaisseur au

Echelle

8~ 1 l, II. '

(I,j'J!l

eo/i4, "f-

() a. en I~

UL e .

- .t · -t 4
:J111\1

07eS' romaln~s.
Ll'mites de
CDm 111.u. ne~.

ao 119 · ·

120

sommet Du côté· nord s'ouvrait la porte relevée de
4 m 40 au-dessus du niveau de la cour et à laquelle on
accédait au moyen d'une échelle. Cette porte donnait

COA'DJORVAt'; - ReCollstllutlOfl
(Vue. cavalière~

entrée dans une vaste pièce au centre de ]aq uelle une
aire circulaire en argile caleiné tenait lieu de foyer et

121
devait correspondre à une ouverture pratiquée dans le
toit pour livrer passage à la fumée. Le donjon n'ayant
pas de rez-de-chaussée, sa partie inférieure ne présente
aucune ouverture et ne renferme que les terres du re­
tranchement dans l'épaisseur duquel il fut construit. Ces
dispositions qui annoncent l'enfance . rle l'art se retrou­
vent également au Castel-Coz en Plougastel.
Un autre bâtiment moins élevé, se rattachant au don­
jon du côté ouest, comprenait deux pièces dd' séparées
par un mur de refend et communiquant avec la cour par
des portes ayant 1 mètre d'ouverture. La pièce d'était
munie d'un foyer en contre-bas du sol, semblable à ceux
de l'époque gallo-romaille et d'une poterne large de 0 ID 65
destinée à faciliter l'accès du ruisseau qui coule dans le

vallon voisin.

Les maisohs bb', au nord de la cour, paraissent moins
anciennes. Quelques débris rle pierres moulurées, trou­
vés dans les déblais, feraient croire qu'elles étaient
encore habitées au XIVe siècle.
En dehors de l'enceinte fortifiée, il ne reste aucune ·

trace de constructions, on remarque seulement à 60 mè-
tres vers le nord, les substructions d'un colombier de
petit diamètre.
L'exploration de cette enceinte, en 1882, n'a prorluit

qu'une clef en fer il: tige courte et anne u carré, un mor-
ceau de bois de cerf el quelq ues fragments de poteries.
La const~uction ou donjon de Coëtmorvan ne saurait
être postérieure à la fin du XIe siècle et il est pro hable

qu'elle remontait à une date plus reculée. Ses ruines,
malgré leur état de dégradation fort avancé, peuvent
encore donner une idée de ce qu'étaient les premières
forteresses que la féodalité éleva dans nos contrées.

Si les noms des premiers s:uccesseurs de Morvan ne

122

sont pas ventis jusqu'à nous, on peut du moins, au moyen
des documents assez nombreux que fournissent les xv

et xvie siècles, établir depuis cette époque la suite des
seigneurs de Coatmorvan.
, L'ml d'eux, Yvon Buzic, avait épousé B1an~he de la
Villeneuve qui eut en douaire le pré et le moulin Morvan
et dont le rachat fut acquitté en 1410 (1).
. Jehan de Cornouaille, seigneur de Heznant, est cité
dans la réformation de 1443 comme possédant Goatmor­
van qui après lui, vers ,1455, passa à son fils Loys de
Cornouaille. Celui-ci, en mourant (1475), rlonna cette
seigneurie en douaire à sa femme, Pezronnelle de Guen­
gat qui, dès l'année suivante, était remariée à Bertrand
de Lanros.
Le fils aîné de Loys, Jehan de Cornou,aille; auquel

appartenait Coatmorvan en 1497, mourut en 1503, lais-
sant de son mariage avec Jehanne de Lanros (2) une fille
unique, Jaequette de Cornouaille. En qualité de curatrice

de sa fille, Jehanne rIe Lanros reçut le compte des

recettes et dépenses de Coatmorvan pour les années

1503, 1504 et 1505. Dans ce compte présenté par Jehan
du Menez, sieur de Lezurec, receveur de la seigneurie,
figurent les dépenses faites en 1505 pour planter la motte
et pour transférer à une autre place le moulin qui tom­
bait en ruines.
Jacquette de Cornouaille était en 1509 mariée à Jacques
de Cluhunault. Décédée ' sans enfants avant 1530, elle

légua sa fortune à sa cousine-germaine, Françoise de
Kerguégant qui avait épousé, en 1510, le ~eigneur de la
Porteneuve, Charles de Guer, veuf en premières no'ces
de Françoise de Kercaro. De cette union étaient issus

(1) Archives du Finistère, A, 39.
(2) Elle était fille de Bertrand de Lanros et de sa première feJ]lme,
. Jehanne de Névet, m.orte en i475.

123

trois fils dont le plus jeune, Yvon de Guer, hérita de ses

deux aînés morts sans postérité.
Yvon de Guer mourut lui-même en 1374, laissant à sa
veuve, Catherine de Quélen, le soin de conclure un
arrangement avec Nicolas de Tyvarlen relativement à la

succession de Charles de Guer, aïeul maternel de ce der-

nier, qui, depuis 41 ans, n'était pas liquidée. Entre les
parties intervint un accord aux termes duquel la Maison
de Guer céda et transporta au seigneur de Tyvarlen tous

ses droits sur la seigneurie de Coatmorvan (1374).
Gette seigneurie, bien qu'elle fut une des plus an­
ciennes du pays, était loin d'avoir une étendue considé-

rable. En dehors du domaine proche comprenant un bois
d'une dizaine d'hectares avec un marécage nommé
ar yeun et un moulin, elle possédait seulement six ou
sept convenants (1).
On lui trouve, il est vrai, un certain nombre de mou­
vances dans la paroisse de Mahalon et dans celle de
Pouldergat où les terres de Kerguélénen et du Guilly,
ainsi qu'une partie du bourg, relevaient de çoatmorvan.
Ge fief s'étendait en outre sur le manoir de Lespervez en
Ploaré et sur quelques villages disséminés dans Plou­
hinec, Plogoff et les autres paroisses du Cap-Sizun.
La cueillette des redevances se faisait en partie au ·

bourg .du Pouldergat où, chaque année, un copieux repas

était servi au receveur et au sergent - de Cootmorvan (2)

et en partie il ' Pontecroix. Dans cette dernière ville, les

redevances en argent se payaient sur les marches de la
croix de Notre-Dame-de-Roscudon près de laquelle était

(1) Cesconvenan"ts étaient : Kermaden, Cazec-Goazien, Le Poullen,
Ranquéré, deux tènements à Lanryn et Kernavalen (en Guiler).
. (2) Ge repas, appelé viande des garçons, que devait fournir un domaine
dépendant de Kerguelénen, comprenait: un chappon, chair sallée, une
piecze de mouton, pain de froPlent pour deux nOPlPles et une quarte de

Vlll. .

f24 --

placée une chaise ou chaire servant aux receveurs' des
seigneuries qui, comme celle de Coëtmorvan, convo-

quaient leurs tenanciers à cet endroit (1). Cette chaire

paraît avoir donné son nom à la rue Chère qui conduit de
l'église à la place du Marché.

Cazec Goazien

Il existe dans les mêmes parages une autre motte féo-

dale qu'une distanee d'un kilomètre environ sépare du
Castel Coëtmorvan. Sitùée sur les dépendances du village
de Cazee Goazien, cette motte est de forme ovale et
mesure 32 mètres de grand axe. Sa hauteur atteint à
peine 3 mètres. La proximité des deux mottes qui
étaient autrefois comprises (Jans les limités de la même
seigneurie, ferait supposer que la forteresse de Gazec

Goazien fut la première résidence des possesseurs de
cette seigneurie qui l~abandonnèrent ensuite pour cons­
truire le donjon de Coatmorvan.
Ce lieu de Cazec Goazien (cavale du Goazien) avait dû
emprunter son nom à un rocher voisin du cours d'eau et
donUa forme rappelait de loin la silhouette d'un cheval.

Kerandraon

Cette seigneurie a été pendant plusieurs siècles en la
possession d'une très ancie~ne famille, le" s Kercaro,qui

avait pour berceau, dans la paroisse de Cléden-Cap-

Sizun, le manoir de Kercaro (Villa cervi) situé à trois ou

(i) Cet usage de percevoir les rentes. en plein air était général en Bre-
tagnp. au xv' siècle. Ainsi, à Vannes, le receveur des Régaires se tenait
« assis en une chère» près de l'église Notre-Dame du Méné .

125 -

quatre cents mètres de la mer et à peu de distance rle la
voie romaine qui aboutissait à la forteresse de Castel­
i\'leur. Ce manoir de Kerearo paraît avoir été abandonné
de honne heure pnr ses seigneurs que l'on trouve, dès le
XIVe siècle, établis à Mahalon (1).
Le manoir de Kerandraon qu'ils édifièrent rlans cette
paroissê était demeuré à peu prrs intact jusqu'en 1750,
mais à cette époque, on démolit l'étage supérieur dont
les pierres furent transportées au Guilguiffin. De la cons-

truetion primitive, il ne reste maintenant qu'urie partie
du rez-de-chaussée comprenant, outre l'entrée et la tou­
relle qui contient l'escalier à vis, une salle (le 12 mHres
de longueur sur 6 m 60 de largeur et 4 lU 15 de hauteur.
Cette salle est éclairée par rleux grandes fenêtres à
croisées de pierre.
Au levant, la cour est limitée par une haule murail1e

percée au rez-de-chaussée de portes en ogive et, aux

étages supérieurs, de plusieurs fenêtres. Des · appentis
servant de granges et d'étables étaient adoss à cette
muraille ainsi qu'au rampart crénelé qui forme au sud et '
à l'ouest la clôture de la cour.
Le colombier s'élève au nord-ouest du manoir. Entre
ce dernier et l'église paroissiale s'étend un verger d'une .
contenance d'environ trois hectares qu'entourait naguère
un mur qui subsiste en partie du côté ouest.

La seigneurie de Kerandraon avait droit de haute,
moyenne et basse justice et possédait les premières
prééminences de l'église def Mahalon où l'on voyait, au-

(1) Kercaro était en ruines longtemps avant 1540. De ce manoir dépen­
dait le bois taillis de Coatdéro, dernier vestige d'un quartier de la fOl'êt
de Névet qui jadis s'étendait le long de la côte, dans la direction du Cap­
Sizun.

dessus du portail occidental, le blason de Kercaro : de
gueule.{} au massacre de cerf d'or~ Un procès-verbal dressé
en 1635, lui attribuait, en outre, ,dans le chœur de l'église,
six tombes basses et, devant le maître-autel; une tombe
élevée sur laquelle était représenté un chevalier portant
sur son écu une rencontre de cerf. C'est dans cette tombe

qu'avait été inhumée en 1611, Anne de Tyvarlen, dame
douairière de Plœuc.
Chaque année, il la fête de saint Mahé, le manoir de
Kerandraon devait un bouquet de roses au seigneur Ile
Ponte croix auquel ne le rattachait toutefois aucun lien

de sujétion féodale puisque, de temps immémorial, Kéran-
draon relevait directement du duc. C'est au dauphin, duc
de Bretagne, que Guillaume de Tyvarlen, comme garde
naturel de son fils Nicolas, présenta, en 1540, son aveu
pour cette seigneurie qui, en outre du manoir avec ses
maisons, porte-close, colombier, verger cerné de murs et

autres appartenances, comprenait un moulin appelé
Meil Kerharo, les domaines de Kerjacob (ou Keransal) et
de Lanhoantec (composé de trois tenues) et plusieurs 0
autres convenants dans les paroisses de Mahalon et de

Meylar .. De Kerandraon rlépendaient également quelques
domaines relevant de Coatmorvan, savoir : les trois
domaines rle Kerilis-Mazalon (1) ; et les villages de
Penanros, de Kérégoat (Kéréval) et (le Lestréaugan.

Pendant la guerre de la Succession, Henry de Kercaro,
seigneur de Kerandraon, avait suivi la ba.-nnière de Char­
les de Blois. Après la bataille d'Auray, il' bénéficia, ainsi
que les sires de Névet et de Kerengar, de l'amnistie
accordée par Jean de Montfort, en 1364, aux partisans de

o son rival.

(i) . Ces domaines, avec le presbytère et deux autres maisons, formaient
le bourg de Mahalon qui, jusqu'à ces derniers temps ne comptait que 6 feux .

127

Henry de Kercaro, fils du précédent, ,était âgé de 01 ans

lorsqu'il fut entendu comme témoin dans l'enquête rela-
tive aux droits du vicomte de Léon en Cornouaille (1411).
Ses SUCCf\sseurs portèrent comme lui le prénom d'Henry.
L'un (l'eux qui mourut en 1475, fut pèr~ de Jehan de
Kercaro avec qui s'éteignit la descendance masculine de

cette famille.
Jehan de Kercaro (1406-1501) avait épousé Jehanne de
Kerigny, dame de Kerdrein, en Guengat. Il eut pour héri­
-tière principale sa fille aînée, Françoise de Kercaro, qui
était mariée à Charles de Guer, seigneur de la Porteneuve.
, Décédée en 1508, Françoise de Kercaro fut ensevelie

dans l'église de Riec. Elle laissait un fils, René de Guer,
qui épousa en 1520 Françoise te Thominec dont il n'eut
pas d'enfants et une fille, Magdelein'e, qui fut marié~ à

Guillaume de Tyvarlen, seigneur de Guilguiffin. Magrle-
leine de Guer mourut vers 1535, après avoir recueilli
dans la succession de son frère les seigneuries de Keran­
draon, Kercaro, Lescogan et Kerdrein qu'elle transmit à

son ms, Nicolas de Tyvarlen.
On trouvera dans la monographie de ' Landudec quel­
ques détails sur la vie de ce seigneur qui décéda en 1585.
De son alliance avec Louise de Rosmadec, Nicolas de
Tyvarlen eut quatre filles dont l'aînée, Anne de Tyvarlen,
en épousant Jean de Plœuc (1580) lui apporta, entre .
autres terres, celle de Kerandraon que possèdent encore
leurs descendants (1).

Kerlaouénan

Il ne subsite aucun vestige de ce manoir qui fut le ber-

ce au d'une famille d'ancienne chevalerie.
. (i) Le manoir appartient actuellement à Mme la baronne de Gargan,
fille du comte Henry de Salaberry qui avait fondé à Mahalon deux écoles '

libres dirigées, l'une par les frères de Lamennais, l'autre pal' les Filles de
Jésus de Kermaria .

128
Alain de KerIouénan qui était,en 1344, capitaine de
Quim per pour Charles de Blois, mourut en 1370 et fut
enseveli avec l'habit de Saint-François, dans l'église du
couvent des Cordeliers. ~1arguerife de Plœuc, sa femme,

décédée quatre ans plus tard, fut également inhumée
dans cette église .

Leur fils, Alain de Kerlouénan, avait épousé Hazevis
de Meylar (1" veuve oe Guillaume de Pennault. Décédé

en 1379, il ne laissa que oeux filles, oont l'aînée, Cons-
o tance, épousa .Tehan de Poulmic, gouverneur oe Quim­
per. Constance de Kerlouénan mourut en 1403 (2).
Entrée dans la maison du Chastel, en 1439, par l'alliance

de Marie de Poulmic avec 01i vier ou Chastel, la seigneu-

. rie de Kerlouénan fut apportée en mariage (1328) par
Jehanne du Chas ter à Alain de Rosmadec, seigneur de
Tyvarlen. Elle resta dans leur descendance jusqu'en
1630, date à laquelle Françôise du Quélenec, dame douai­
rière de Visdelou, en fit l'acq ulsition .
En outre du manoir et de son moulin, . cette terre com­
prenait une douzaine de convenants au nombre desquels

se trouvaient Kerangouzouc'h, Kersafrédour, Kerliguil et
le village de Kerdrein en Guiler. Après le décès de la

dame de Vistlelou, survenu en 1634, Kerlaouénan entra

dans le partage de son fils aîné, Claude Visdelou, sei-
gneur de Bienassis et de Pratanras. Celui-ci mourut en
1638 et eut pour héritier principal son petit-fils, François
Hyacinthe Visdelou, gouverneur de . Quimper en 1683,
dont les descendants aliénèrent, au XVllI

siècle, la terre

'de Kerlouénan. .

(t) Archives . de la Loire-Inférieure, B, 2035. Aveu rendu en 1380 par Haze­
vis de Meylar pour les biens qu'elle tenait en douaire. DU 'premiel' ma-

riage de Hazevis de Meylar (1350) était née Plezon de Pennault qui épousa
Alain de Tyvarlen et mourut en 142t, âgée de 70 ans.

(2) Sa: sœur puînée, Alix de Kerlouénan, mariée à Jehan de Langue-
ouez, décéda en i4:t6. .

129

Le vieux manoi.r auquel a succédé une habitation mo-
derne et le moulin qui est devenu l'une des minoteries ,
importantes du pays, sont actuellement la propriété des
enfants de M. Le Bihan, ancienmaire de Mahalon.
Poulguilou

Sur le bord oe l'étang de Poulguilou s'élevait autrefois
un château oont le plan cadastral indique l'emp'lacen1ent.
On retrouve ses substructions sur une pointe de terre

qui s'avance dans l'étang et
qui devait former un îlot à
l'époque où les douves qui
l'entourent sur deux de ses

côtés étaient elles-mêmes
alimentées par les eaux de
l'étang. Le plan de ce châ- .

teau semble le rattacher à
la classe des forteresses féo-
dales du XIe siècle.
Po]gelou eut à l'origine des seigneurs de son nom.

L'un d'eux, Guillin de Polgeloll, chevalier, qui contestait

au chapitre de Quimper les redevances en avoine et en
gelines que payaient cinq villages de Tréguenc, se désista
en 1240 de ses prétentions en faveur du dit chapitre (1).
Au eommencement du xv

siècle~ Polgelou appartenait
au sire de Kaer, .Jehan de Malestroit, dont le rachat fut
payé en 1416 ; quelques années plus' tard, il passa par
héritage à Hervé de Névet qui mourut en 1444.

Jacques de Névet, gouverneur de Quimper, décédé en
1008, transmit Polgelou à sa fille aînée, Cathel~ine de ',

Névet, qu'il avait mariée à Jehan de Kerouant, seigneur

(1) Cart.' du chap. de Quimper. Bib. Nat. Lat. 9891, F Q 6 et 15. _,'

BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ARCHÉO. .- TOME XLI (Méll1oires 9).

de Kernuz. Dans les dernières années du XVIe siècle,
Jehanne de Kerouant, petite-fille et principale héritière
des précédents, épousa Vincent de Coetanezre, seigneur
de Granec (1). Elle ne laissa qu'une fille, Suzanne de
Coetanezre, qui apporta en mariage, vers 1612, à Vincent
de Plœuc du Tymeur son riche patrimoine duquel dépen­
daient les manoirs de Lescongar et de Poulguilou.
Jean de Plœuc, baron de Kerouant (2) auquel ces deux
manoirs étaient échus en 1628 de la succession de sa
mère, Suzanne de Coétanezre, les vendit en 1640, à
Pierre Le Barz, sieur de Kerlambert. Dans l'acte de vente,
Poulguilou est estimé ';2000 livres tournois. Ses dépen­
dances, métairie, colombier, étang (3) chaussée et em­
placement de moulin rapportaient annuellement 12 li­
vres et 4 chapons. En outre, sur les villages de Landiduy,
Feunteunigou, Lescran huéla et izéla, des chefrentes
étaient dues à cette seigneurie qui relevait prochement
du roi et dont les prééminences dans l'église de Mahalon
consistaient en plusieurs écussons aux armes de Névet.
Dix ans plus tard, Poulguilou passa par échange des
mains au sieur de Kerlambert dans celles de Sébastien

de Plœuc du Guilguiffin qui habitait alors le manoir de
Kerandraon (1650j.
Lanavan

Dans la réformation de 1443, Lartalan qui appartenait

(2) Vincent de Coetanezre, de son premier mariage avec Anne de Mes­
gouez, avait urie fille qui épousa en 16:1.0, Jean de C, arné. En i595, on le
trouve à la tête des paysans réunis à Saint-Germain pour investir l'île
Tristan. La Fontenelle le fit prisonnier, mais il ne tarda pas à recouvrer
sa liberté.

(3) Il habitait Kernuz et avait épousé vers 1635 sa cousine-germaine
Anne de Carné dont il eut un fils, Pierre de Plœuc, marié en 1.658 à
Jeanne de Penfeuntenyo et trois filles. Sa: seconde femme, Françoise du
Drémiet, était veuve en 1648. .
(4) On évalue à ~5 hectares la superficie de cel étang- dont la 'pêche, en
i 715, était louée 24 livres.

à Guillaume de Tyvarlen, seigneur cl u Guillyguivin, est
cité, non comme manoir, mais comme « un simple vil­
lage », ce qui ferait ~upposer que le premier manoir qui
y fut construit datait seUlement de la seconde partie du

siè,cle. Lanalan à cette époq ue était devenu la pro­
priété des Penfrat (1).
Ce manoir, en 1502, était habité par Maître Yves Pen­
frat auquel succéda Jehanne Pènfrat qui, décédée. vers

1519, eut pour fils et héritier Yvon Geffroy, écuyer.
Celui-ci fnt père de trois enfants dont l'aîné, Allain
Geffroy, mourut sans postérité. Ses deux filles, Margue­
rite et Hélène épousèrent, l'une François de Marchallech,
sieur de Trélen, l'autre François de Coetanezre, sieur des
Salles.

Après la mort de son beau-frère Alain Geffroy (1572),
François du Marchallech vint habiter Lavanan dont sa
femme avait héritR. Décédé lui-même quelques années

plus tard, sans laisser d'enfant, il fut inhumé dans la

tombe que les seigneurs de Lanavan avait à Plozévet. Sa

veuve, Marguerite Geffroy, qui s'était remariée à Pierre
du Dresnay, vivait encore en 1605.' Lorsqu'elle mourut, '
la terre de Lanavan passa à l'aînée de ses nièces, Julienne

de Coetanezre, dame de Reuvillon.
Julienne 'de Coetanezre, avait épousé en premières no­
ces René du Dresnay, seigneur de Kercourtois dont rhis­
toriographe de la Ligue a narré la fin tragique en 1 .594 (2).
Restée veuve avec une fille en bas-âge nommée Margue­
rite, elle était remariée avant 1597 au capitaine Le Clou,
se disant gentilhomme poitevin et sieur de Reuvillon,
qui paraît avoir vécu jusqu'en 1616. Enfin, vers 1620, elle

(4) Cette famille avait pour berceau le manoir de Penfrat en Landudec
où résidait, en !426, Maître Yves Pen l'rat. Elle parait avoir eu une origine
commune avec les Pencoet qui porlaient les mêmes armes et dont le nom
rappelait celui de l'ancien castel de Penengoet, peu éloigné de Penfrat.
(2). Chan. MOREAU, chap. XXVI, p. 300. ' .

contractait une troisième union avec Martin ' de Brage1on- ­ ne dont le frère aîné

Claude de Bragelonne, était, depuÏS
plusieurs années, marié à Marguerite du Dresnay et ·
devenait ainsi belle-sœur de sa fille. Julienne de Coeta-

nezre avait aliéné, en 1616, une partie de ses domaines (1) . .

Vers la même époque, elle vendit le manoir de Lanavan

à Sébastien Le Gubaer et à Marie Gouesnou,sieur et dame
de Keraval.
Dans la suite, on trouve ce manoir entre les mains d'un

petit-fils des acquéreurs, François Le Gubaer, qui avait
pour femme Suzanne Le Baillif et dont la fille aînée, :.vJarie­
Anne Le Gubaer, épousa, en 1676, Jean Grégoire de Kera-
try, sieur de Kerbiquet. . .
François Le Gubaer qui mourut en 1683, avait en 1678
fç>urni aveu au Roi pour le manoir de Lanavan dont les
dépendances comprenaient cour close au midi, jardin au
levant, futaie au couchant, chapelle en ruine, colombier,
métairie ... (Arch. Nat. P. 1690, V, Fo 403.) Cet av.eu décrit

longuement les prééminences de Lanavan qui po~sédait :
A Mahalon, clans la chapelle Saint-Michel, à droite du
. chœur, une tombe sur laquelle était sculpté lIn éléphant
portant lIn château (arnles des Penfrai) ; .

A Plozévet, dans le chœur, une tombe haule chargée de
cinq écussons des armes pleines ou en alliance des sei­
gneurs de Lanavan et, élans la maîtresse-vitre, un écusson
parti au 1, d'azllr à l'éléphant d'argent portant lIne tOlll'
d'ol' ,. au 2, d'azllr an chevron d'argent accompagné de trois
cignards de même, 2, 1. . .
Enfin, le blason de Lanavan se voyait à'la Trinité, dans
la fenêtre de l'abside, au-dessous des armoiries des Ro­
han et des Le Barbu. ,

(1) Notamment deux tenues à Mezros izéla (Plozévet) vendues à Yves
Le Sai de Pontecroix et Kerlom (Mahalon) acquis par Jean Michelet, dit·
Seol, d'Audierne.

133

,. En 1716, la terre de Lanavan fut saisie à la requête de

créanciers de Pierre-Gorentin de Keratry qui l'avait héri-
tée ne sa mèrè, Marie-Anne Le Gubaer. Gette terre com-

prenait, outre le manoir et sa réserve affermés 165 livres
à la dame de Quélen, la grande garenne ne Lanavan con­
tenant plus de cent journaux, les 'domaines de Kervena­
let et de Rulan en Mahalon, quatre convenants dans Plo-

zévet et une tenue à Kergurun en Plovan. Vendu j udiciel-
lement à Rennes en 1723, Lanavan eut pour acquére.ur
Jean-Baptiste Le Baillif, sous-brigadier des chevau-légers
de la Garde et Chevalier de Saint-Louis (1).
Quelques années avant sa mort arrivée en 17:'m, Jean­
Baptiste Le Baillif avait reconstruit la maison d'habitation
dont la façade rappelle celle de l'ancien presbytère de Plo­
zévet. De son mariage avec Anne Porlodec (2) qui lui
survécut jusqu'en 1745, était issu Jean-Pierre Le Baillif
de Porzsalq.den qui servit, comme son père et son grand­
père, dans les chevau-légers ne la 'Garde.

Le dernier descendant de cette famille, Jean-Pierre Le

Baillif, prit part à l'affaire de Quiberon et mourut fusillé

à Auray en 1795.

Tromelin
Au fowl de la vallée du Goazien se cache, près de son

moulin, le manoir de Tromelin. L'habitation actuelle, de,

constitution récente, a remplacé un édifice du xv

siècle
dont on n'a conservé que la porte. L'écu triangulaire placé
au-dessus de cette porte devait jadis être armorié du bla­
son de la famille de Tromelin : d'azur au lévrier passant
d'argent.

(1) Fils aîné de feu Nicolas Le Baillir, sieur de Porzsaluden, l'un dei
200 cheyau-Iég'ers de la Garde du Roi. Sa mère, Claude Le Gubaer, morte
en 1689, était sœur de François Le Gnbaer. Elle avait eu en, partage Kereu­
zénic et le moulin de Lanavan.
(2). Elle était fille d'Eutrope Porlodec, sieur de , KerJivin mort en i704
et de Catherine Le Sicourmat.

134
Au midi de la cour se trouvait une grande écurie sur­
montée d'un grenier à foin~ semblable à celle du manoir
de Penquélennec en Peumerit. Des anciennes construc­
tions il ne reste plus que le colombier que l'on prendrait
de loin pour un fortin destiné à défendre les approches

du manoir devant lequel il se dresse sur un monticule
ayant la forme d'un cône tronqué.

iIenry de Tuonmelin qui avait édifié ce manoir, mourut

en 1.449. Sa femme devait appartenir à la maison de la Coul-:
draie. Il ne laissa qu'une fille qui était mariée à Jehan de
Tréganvez et dont le fils, Jehan Il de Tréganvez, comparut
en 1.481 à la montre de Carhaix pour son père et pour sa
mère, dame de Tuonmelin. Le fils de ec dernier, Charles
de Tréganvez, époux de Marie de Talhoet, mourut en HS24
et eut pour principale héritière sa fille aînée, Marguerite,
qu'il avait mariée à René de Trémillec.
Décédée en 1534, Marguerite de Tréganvez fut inhumée
à Mahalon dans la tombe de ses ancêtres qui devait, qua­
torze ans plus tard, recevoir aussi les restes de son mari.
Son fils, Raoul de Trémillec, qui lui succéda dans les sei­
gneuries de Tréganvez et de Tromelin, mourut en 1547,

un an avant son père. Marié vers 1.538 à Jehanne de Pen-
guilly,il en avait eu plusieurs enfants. Un seul survivait,
René de Trémillec, qui s'éteignit sans postérité en 1560
et dont la succession fut recueillie par son oncle paternel
Maurice de Trémillec (1).
Il semble que Maurice de Trémillec était issu du second
mariage de René de Trémillec avec Olive :Bohyc ou Ker-

léan. En '1579, il épousa Louise de Botigneau, veuve d'AJain
de Lezongar et mourut eil 1584, laissant de cette union
un fils en bas-âge, Toussaint de Trémillec, qui le suivit

(i) Aveu rendu en .{56! pour TromeIin et Lesivy. (Arch. de la Loil'e-
lufér., B. i235.)

f35 -,.

de près dans la tombe et une fille nommée Anne, qui resta
seule héritière de la terre de Tromelin (1) et oes nom·
breux manoirs que possédait sa famille .

Anne de Trémillec (1580-1618) devait être déjà mariée

à Jean de Jégado, seigneur de Kérollain, lorsque ce vail-
lant homme de guerre sauva la ville de Quimper dont La
Fontenelle allait s'emparer (1597). Elle lui donna cinq
filles (2) et un fils, Pierre de Jégado, qui fonda dans son ma-

noir rle Kerlot, en Plomelin, une abbaye, dont sa sœur, Eli-
sabeth de Jégado fut la première abbesse. Pierre de J é­
gado qui é.tait écuyer de la petite écurie du roi et capitaine
garrle-côtes de l'Evêché de Cornouaille, mourut en 1657,
sans laisser d'enfant de son mariage avec Françoise de
Trécesson. Sa succession que ses neveux, Pierre et Guil­
laume Poullain avaient acceptée sous bénéfice d'inven­
taire, était encore en liquidation en 1666. A cette époque,
Guillaume Poullain habitait le manoir de Tromelin où il
résida plusieurs années . .
En t672, la terre de Tromelin fut acquise judiciellement

aux r~quêtes du palais à Rennes par le marquis de Ros-
madec. Le manoir et son moulin, alors affermés 430 livres,

étaient au siècle suivant afféagés pour la somme de 400
livres par an.
La famille Le Ba.rz qui possède actuellement Tromelin,
se rattache aux Le Barz de Kerlambert, riches marchands
de Pont-Croix sous le règne de Louis XIII (3}.
(i) Cette terre comprenait la garenne de Kerilit, les domaines de Tro­
beuzec (en Meilar), Kerdalec, Kervennal, Trémathouarn huéla, Kernerben,

le bourg de Guiler et, en partie Lescoet, Poulguyler, Cosquéric et Kerlion- .
gar. Elle possédait une chapelle prohibitive dans l'église paroissiale et à
Guiler, un banc a "ec plusieurs écussons.
(2) Quatre d'entre elles furent ·mariées : Françoise, à Pierre Poullain du
·Val Pontlo ; Anne, à Chal'les Le Heuc, Sgr de Lestiala ; Julienne, à Jean
du Haffont de Lestrédiagat ; et Marie, à Yves de Quélen de la Crecholain.
(3) « Cette famille est représentée par M. Guillaume Le Barz, maire de
Mahalon, époux de Charlotte Le Bihan, dont les trois fils, dans la guerre
Franco-Allemande, se sont signalés par leur bravoure.
L'aîné, Jean Le Barz, marié à Thérèse .Queffurus, fut fait prisonnier à

136 , ',

Lesivy

Rien Clans le village actuel CIe Lésivy ne rappelle l'exis­
tance de l'ancien manoir Clontla chapelle et les autres éClifi­
ces ont entièrement disparu. Ge manoir qui I:>arail a voir

originairement dépendu de Poullan, seule paroisse où il
eut des prééminences, avait donné son nom à une famine
chevaleresque qui se divisa en plusieurs brafi(~hes (1).
Henry de Lisivy était du nombre des chevaliers bretons

qui furent tués au siège CIe Saint-James de Beuvron (14. 26) .
Il faisait partie du corp's d'armée ûommanrlé par Arthur de
Richemont. Un Cle ses descendants, René de Lisivy, sei­
gneur chi dit lieu et de Kerellaut (Kerlot), mourut en 1502,
laissant de son mariage avec Marguerite de Ponlplancoet
deux filles (2) et un fils mineur nommé Bené. Ge dernier
fut probablement le père de Tanguy de Lesivy qui épousa

Françoise de Guengat et · auquel appartenaient, en 1036,
les manoirs de Lesivy, Kerellaut et Botsavarn .
Dix ans plus tard, Lesivy était d.evenu la propriété de

Jacques Pencoet, sieur de K erClanet. Il passa ensuite par
acquêt aux Trérnillec qui le transmirent aux Jégarlo de
Kerollain. Ge manoir était depuis longtemps conver,ti eri
domaine lorsque le marquis de Rosmadec en fit l'acqui­
sition aux requêtes du palais de Rennes, en 1672.

Outre ces principaux manoirs, les anciennes réforma­
tions signalent dans Mahalon plusieurs lieux exempts CIe
fouagr.s, tels que Roscaradec appartenant en 1443 à Jehan

Maubeug'e ; le second, l\lichel, est lombé au champ d'Honneur (25 sep-
tembre .glU,); depuis plus d'un an, on est sans nouvelles du troisième,
Henl'i, adjudant au 1,·8" d'Infanterie. »
(1) Dlle branche cadeLte, ètablie au Rest (Plonéour) ; était l'eprésen-

tée, en i!~26, par ThépauL de Lisivy marié à l'héritière de Croespileau en
Plovan et, en H.t~5, par Henry de Lisivy, seig'neur de Croespileau.
(2) L'aînée, .Jehannc, épousa 'JO Pierre de la Lande, Sgrde Lestrémec;
2·, en {50S, René de Kersauzen, Sgr de Kervent. La seconde, l\Jarie, était
. en 1.536, veu ve du sieur du Moguermeur. .

- f37

Kernoes anobli par le One; Keranscoëdérien (village ,du
bois de chênes) , à Henry Le Mignon, anohli lui austii pour

services militaires; - Lesmazalon (frontière de Mahahon)
où les Cogniou avaient un petit manoir; enfin deux té­
némenls, l'un à Lestréaugan, l'autre à Kernermen, que ma-

nœuvrait lui-même Mtl'e J8hanKerriou qui fut représenté

à la montre de 1481. par son fils Guillaume, archer en

brigandine. . .'
. On pourrait également citer les noms de pl usieurs villa-

ges dont l'étymologie présente quelque intérêt. Landiduy
et Lanrin seraient, l'un" la terre d'Iduy", l'autre" la terre '

de Rin ", ou peut-être, bien qu'aucune tradition oe lieu
consacré ne se rattache à ces villages, " le monastère
d'Iduy " et " le monastère de Rin ".
Kerangorc'h, (forme ancienne Kerangouzouc'h) " vil­
Inge des GOL1zerc'h", l'une des vieilles familles de
Mahalon. Kerseffrédour, " village de Teffrédeuc ou d'E­
varzec" Ranquéré" manse, domaine de Quéré". Le
préfixe Ran qui précède beaucoup de noms de lieux
dans la haute Bretagne, se rencontre très rarement en
Corno uaille. .
Lanhoanlec " joli monastère". Il existe dans ce villa­
ge une chapelle dédiée à saint Pierre.
Kervaden, " village de l'homme bon" .
Brégodonou (en 1497 Brecudonou) " colline des ra-

miers ".
Dans ces parages, où les pigeons sauvages devaient
abonder, le mot clldon est entré dans la composition de
plusieurs noms de lieux comme celui de Roscudon où fut
édifiée la collégiale de Pont-Croix. "
Quinipiern, pl us anciennement Keranpiron.
Trévic1icl'n," habitation du tiern ".
Trémathouarn, " habitation de la tribu de Mathouarn "
ou " trêve dédiée à Saint Mathouarn " .

tas "

.. K ervendal, " village de Guenaël ".
Kerintum, (forme ancienne Queneut-tûn), " bois de la

colline" .
Lesivy, "cour rl'lvy", nom de saint ou peut-être d'un
chef de clan.

Kerigaret, (anciennement Kerrigaffret).
Lescoet et Lescran se traduiraient par" lisière du bois"
plutôt que par H cour du bois" (1) .

Lanava, n (au xv

siècle Lanalan), " monastère" d'A Iain.
De ce manoir dépend~it Rulan " tertre du monastère".
Nous terminerons par le nom rle la paroisse, Machalon

dont l'étymologie" mon cœur" est bien connue.

CONEN DE SAINT LUC

(i) Le~coet qui a ses terres contiguës à Lescran, est également limi­
trophe de Lestréaugan et de Lesmazalon. Il est peu probable que qua­
tre cours ou rt>sidences seigneuriales aient existé si p~ès l'une de l'antre.

231 _.

DEUXIEME PARTIE

TabLe tles memoires pnb/.iés en 1915
Barbares d'autrefois, Barbares d'aujourd'hui,
par Frédéric LE GUYADER .................. .
Notes sur deux monuments de la fin de la Re­
naissance en Rret.l'lf.me.'l 0 Porche de l'Eg'l ise

de Sainl.-Houal'don. 2°0ssuaiI'e de Sa inL-

Pagea

Tbégonnec, pal' Charles CHAUSSEPIED ........ 15,20
III. La RévoluLion en BreLagne. Les Derniers Mon-

VIL
lag:naeds, 1795, (suiLe), pal' Pl'. HÉMON ..... 26, ' 157
. NoLes SUt: la fonLaine de Gouesnou, par Charles '
CHAOSSEPIEn (planche).. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 L
MoLLes féodales, par le chanoine ABGRALL

(7 plane hes). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . .....
Les MoLLes féodales du pays de Morlaix, par
Louis LE GUENNEC (planche).. . . . . . . . . . . .. . ..
NoUces paroissiales. Mahalon, par le com te

Conen de Saint-Luc (5 planches)............. 106
VIII. L'Église de Pencran et ses annexes, par L. LÉ-

CU [{EUX . . . . . . . . .. . ..... -. . . . . . . . . . . . . 139
IX. luscl'ipLions gravées eL sculplées sur les p.glises
et monumenLs ' du IriIlisLèl'e, recueillies par
le ehanoine ABGHALL.. . . .. ................ 189

X. Discours dè M. le Président. ... . " ........... , 217

ARCHEOlOG
DU FI N1STERE

B.P.531