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Bulletin SAF 1914


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Audierne à la fin de l’ancien régime

J. Savina

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Société Archéologique du Finistère - SAF 1914 tome 41 - Pages 112 à 127

AUDIERNE
à la fin de l'ancien régime

La petite ville d'Audierne, trève d'Esquibien, ne comptait
que 1.080 âmes, en 1790. Il convient d'ajouter cependant
qu'en été, dans les années de pêche fructueuse, " la popu­
lation d'Audierne était fréquemment augmentée d'un nombre
d'étrangers double de celui de ses habitants (1) Il

« Audierne était, au commencement du XVIIe siècle, un des
ports les plus célèbres de Cornouaille ; les travaux qui
avaient été faits, (à partir de 1626), avaient tellement amé­
lioré le port qu'on y voyait jusqu'à 200 navires (2) n.
Le port, situé sur la rive droite du Goyen, à un kilomètre
de son embouchure, était abrité et sûr, mais l'accès en était

très difficile (3). Malgré des conditions nautiques médiocres,
il servait de port d'attache à quelques petits navires de 20 à
nO tonneaux et à environ 1nO chaloupes de pêche. La baie
était poissonneuse et, de temps immémorial, on y pêchait la
sardine, le maquereau, le congre, le merlu, etc ...
Dans les années de pêche abondante, le mouvement eom­
mercial y était actif. Il comprenait. à l'exportation, des
grains, seigle, orge et surtout du froment, des fèves, des
salaisons, sardines pressées, congres, merlus et juliennes

(1) C'est une des raisons invoquées, en l'an XII, par la municipalité
d'Audierne, en faveur de « la conservation de la succursale». Reg. des
délibérations, 5 fructidor, an XII. . .
(2) H. BOURDE DE LA ROGERTE, Inuent. sommaire., t. III, Introduction p.
224.
(3) Il Y avait à Audierne des pilotes attitrés. « De tout temps, il a été
alloué au pilote du port une somme de iD 1. pour entrer ou sortir tout
navire qui réclamait son secours. » Arch. d'Audierne, Reg'. des délib.,
3 ventôse II.

- ' 113 -

séchés. Les capitaines audiernais, les Kerillis-Calloc'h, l~s
porlodec, les Delécluse, les Berriet expédiaient ces produits
à Nantes, La Rochelle, Bordeaux, Bayonne et en Espagne.

Cambry affirme qu'Audierne « expédiait en Espagne pour
30.000 livres de congres par année (1) n. En 1778, le géogra­
phe Ogée écrit: « Cette ville faisait autrefois avec l'Espagne
et les autres pays étrangers un commerce de sardines et de
maquereaux considérable, qui depuis quelques années est

presque tout à fait tombé (2) n.
Audierne recevait, de Bordeaux, des vins et des eaux-de­
vie; de Bayonne, des planches, du brai (goudron), de la

résine et du liège; de Nantes, des eaux-de-vie, du sucre, du
café; d'Espagne, du fer.
Les négociants audiernais avaient des représentants atti­
trés à Bordeaux, Nantes et Bayonne. Quelques-uns faisaient
de 'temps à autre un séjour dans ces localités ; certains
même finissaient par s'y établir. C'est ainsi que nous voyons
en 17~1, Piriou de Lezongar s'installer à Bordeaux (3).
La prospérité d'Audierne paraît avoir été à son apogée verS
le milieu du XVIIe siècle. Le déclin commença à la fin du
règne de Louis XIV. A cette époque, le commerce breton
subit une terrible crise puisqu'il « diminua de près des
deux Hers (4) )). '
Grâce au développement de la pêche côtière, il y eut un
léger relèvement dans la première moitié du XVIIIe siècle;
mais la décadence reprit, dès les débuts de la Guerre de
Sept ans. D'ailleurs, « tous les ports de Basse-Bretagne, dit
M. Bourde de la Rogerie, paraissent avoir été dans un véri­
table état de malaise à la fin du XVIIIe siècle; les faillites

. (:1) CAMBRY, Voyage dans le Finistère, édit. Fréminville, p. 280.

(2) OGÉE, Dictionnaire de Bretagne, art. Audierne.

(3) LE CARGUET, L'impôt du vingtième à Audierne, Bul. archéologique du
Finistère, t. XXXi V,p. 39.
(4) H. BOURDE ,DE LA ROGERIE, op. cit., p. :170.
BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ARCHÉO. ' TOME XLI (Mémoires 8)

- 114
furent très nombreüses en 1778 et années suivantes (1) ».
Il y eut, de 1768 à 1780, une moyenne annuelle de 170 dé­
clarations d'entrée et de sortie de navires (2). C'est, à peu
près, le chiffre des entrées et sorties du port de Concarneau,
à la même époque (3). Mais nous pensons que ce chiffre rela-
. tivement élevé ne doit point faire illusion sur l'activité com­
merciale de ces ports. Audierne était, comme Concarneau
d'ailleurs, un port de relâche; beaucoup de navires y en­
traient, sans charger ni décl).arger des marchandises.
, Voici comment, en 1790, le' premier maire d'Audierne,
l'octogénaire Dumanoir, expliquait la décadence de ce port.
, ( La ville d'Audierne, autrefois florissante et opulente par
les différentes branches du commerce qu'elle embrassait, est
totalement tombée en ruine et désuétude. Presque tous les
habitants sont réduits à la peine et en grande partie à la
mendicité et cela par l'émigration, à la fin du siècle dernier,
des familles enrichies par le négoce dont les enfants jaloux de
se procurer des alliances en ont emporté toutes les riches­
ses (4), ce qui a totalement atténué et ruiné le commerce et
procuré toute facilité aux villes limitrophes de s'emparer et
dépouiller la ville d'Audierne de toute spéculation dans le
négoce (0). »
Les assertions de Dumanoir sont entièrement corroborées
par les déclarations faites, en 1701, pour l'établissement du
rôle des vingtièmes et par les doléances exprimées en vue
. des Etats de Bretagne, doléances renouvelées dans le cahier
de 1789.
A la veille de la Révolution, Audierne présent.e, dans l'en-

(i) Ibid., p. i 76.
- (2) Arch. du Finistère, C. 4.309.
(3) Ibid., C. 4.324.
(4) Notons qu'à Penmarch, centre maritime autrefois florissant, mais en
pleine décadence au XVIII' siècle, les habitants déplorent aussi en i789
« l'émigration d'un grand nombre d'habitants, surtout des plus riches. »
Arch. du Fin. Cahier de doléances de la paroisse de Tréoultré-Penmarch.
(5) Arch. d'Audierne, Reg. des délib., 8 septembre t790.

115

semble, l'aspect d'un gros bourg d'environ 150 maisons. En
177t>, le voyageur Marlin écrit: « Audierne, à une des extré­
mités du monde, est un très pauvre lieu, aussi mal bâti que
mal habité (1). .
L'artère principale, la Grand'rue, parallèle au quai, pro­
longe le grand chemin de Pont-Croix; trois petites rues y
aboutissent perpendiculairement: la rue Double, la rue du
Château, la rue Coste·Cléden. On compte une vingtaine de
belles maisons à deux étages, couvertes d'ardoises, ayant
généralement cour et jardin. Toutes appartiennent à des
négociants. Les autres, beaucoup pJus modestes, abritent des
familles de marins-pêcheurs. Les deux tiers des maisons,
soit une centaine, ont des toits d'ardoise, le reste est couvert
de roseau ou de chaume (2).
De nombreuses maisons sont « vacantes faute de locataires»,
plusieurs autres' « sont en ruines présentement, d'autant que
le commerce y est à présent presque entièrement dérangé » .
Tels propriétaires déclarent que leurs maisons sont, fort

anciennes et sujettes à de grandes réparations » ; tels autres
que leurs « masières tombent en ruines et sont hors d'état
d'être louées (3) ». .
Le territoire de la trève relevant de plusieurs fiefs: reguai·
res de Cornouaille, seigneuries du Menez-Kermabon, du Me­
nez-Lezurec, marquisat de Pont-Croix, le rôle des vingtièmes
mentionne de nombreuses cheffrentes et des droits de rachat
dus, sur ces immeubles, aux divers seigneurs de fiefs (4).
(i) TnÉVÉDY, Voyage dans le département actuel du Finistère, broch. in-So,
Quimperlé, i89i, p. 1.4.
(2) LE CARGUET : op. cit., passim.
(3) Ibid., pp. 20, 2f, 38, l~i, 62.
(4) Les cheffrentes sont minimes, quelques deniers ou quelques sous ;
les droits de rachat payés lors des mutations dépendent de la valeur
locative et varient . de 5 ou 6 1. à f50 1., non compris les frais d'actes.
Sur les contestations relatives aux droits utiles ou honorifiques des di~
vers seigneurs de fiefs à Audierne, voir: Chan. PEYRON, Notice sur Au­
dierne, p. 7 ,D. BERNARD: Les regaires de Cornouaille au Cap-$izun,
Bull. arch. du Fin., t .. XXXVIII, p. :1.34.

ifS

La voirie est dans un état déplorable. « Le cri public
demande avec instance, depuis fort longtemps, la réparation
des pavés de la ville (i) ». « La principale rue (la Grand'rue.)
est entièrement ruinée; SI le pavé n'est pas restauré sous
peu, elle deviendra absolument impraticable et n'offrira plus

dans les temps de pluie que le spectacle d'un affreux bourbier
où quelques pierres attesteront l'existence passée d'un pavé
ruiné. 1) Il en est de même de la place du marché et des au­
tres rues. « Le délabrement de la rue Double est tel qu'elle
n'est plus fréquentée (2) n.
A l'exception de la ropte de Pont-Croix, entretenue au
moyen de la corvée, tous les chemins qui aboutissent à
Audierne sont en fort mauvais état. Celui qui relie la trève
au chef-lieu paroissial est «( difficile et très mauvais en
hiver n .
La corvée est due sur le grand chemin de Pont-Croix, au
' prorata de la capitation (3). Les ~ourgeois qui y sont astreints
ne s'y 'soumettent pas de bonne grâce; la plupart d'entre eux
d'ailleurs font faire leur tâche par des journaliers. En 1787,
l'ingénieur David intime à l'avocat Verron l'ordre de refaire
sa corvée. Ce corvoyeur « a couvert sa tâche de terre et non

(i) Arch. municip. d'Audierne, Reg., 24 février 1807.
(2) Arch. municip. d'Audierne, délibérations du 26 septembre t790 et du
21 novembre i809. La ville d'Audierne manquant de ressources pour la
réfection de ses pavés, les deux frères Guezno lui firent pour cet objet,
en 1809, une a vance de 1.200 francs. « Le remboursement devait se faire
sur les premiers produits de l'octroi qui seraient disponibles. » En i820,
Audierne n'avait pas encore acquitté cette dette. Le préfet faisant quel­
ques difficultés pour en autoriser le remboursement à Joseph Guezno,
(son frère Mathieu-Claude était en exil), le conseil municipal « connais­
sant la probité et le désintéressement de l'ancien maire 'qui a rendu à la
commune des services dont le souvenir se conservera longtemps à Au­
dierne » déclara à l'unanimité qu'il y avait lieu de payer promptement les
1.200 fI'. Délibération du 8 septembre 1820 .

(3) La route de Quimper à Douarnenez, Pont-Croix et Audierne avait
32 pieds de largeur jusqu'à Pont-Croix et 24 pIeds de Pont-Croix à Audierne,
fossés compris. La tâche d'Audierne avait une longueur de 732 toises; le
centre de la tâche était à environ 400 toises du clocher. En t787, le syndic
du grand chemin était Kerillis-Calloc'h. Au rapport de l'ing'énieur David,
en i787, la tâche d'Audierne est en bon état. (Arch. d' Ille-et-Vilaine C. 4.883.)
if7 -'.
de sable)). Verron, plus expert en matière de chicane qu'en
l'art d'entretenir les routes plaide pro domo devant le Bureau
diocésain. Il plaide avec aigreur, « écrit une lettre méchante,
impertinente, injurieuse pour l'ingénieur David 1). Venon est
menacé de prison; mais la Commission intermédiaire « de­
mande que, vu son grand âge et sa pauvreté, on ' n'exige de
lui que des excuses (1) ».
Audierne avait eu des foires jusque vers 1630, époque à
laquelle elles furent supprimées au profit de Pont-Croix,
« grâce au régime féodal et au despotisme de la seigneurie de
pont-Croix qui nous a ravi nos foires .et nos marchés par un
malheureux procès perdu depuis environ ' 160 ans (2) ».
Le service religieux est assuré dans la trève par un prêtre~
curé relevant du recteur de la paroisse d'Esquibien.
L'église qui a reçu d'importantes réparations au début du
XVIIIe siècle « est en bon état », à la veille de la Révolution,
« les fidèles ayant toujours pourvu à ses besoins (3) ».
« Le maître·autel de saint Raymond, construit au com-

mencement de l'année 178Q et dont la construction a coûté
fort cher ,n'est pas encore doré (4) ». L'église a des orgues.

L'organiste, René Le Naour, qui est aussi greffier des délibé-
rations, reçoit de la fabrique 1Q l livres par an ; de plus il a
droit à une quête dans l'étendue de la trève (Q). '

(1) Arch. du Fin., C. 76, Reg. 2 septembre 1787.
(2) Arch. municip. d'Audierne, délibération du 8 septembre i790.
Ces foires furent rétablies par arrêté du Conseil général du département,
le tO décembre i 791. Pl'ocès-verbal des séances des administrateurs du
département du Finistère. Quimper, Derrien, i792, ill-4°, p. 109.
Le i7 mai 1.792, le conseil municipal d'Audierne constate a vec joie
que « ces foires prospèrent et deviennent considérables.» Arch. d'Au­
dierne, Reg. -t 7 mai i 792.
(3) Au cimetière, de grands arbres g'ênent les inhumations. Le 22 octobre
1808, J. Guesno demande au préfet l'autorisation d'en couper vingt pieds
« On les remplacera par 60 jeunes plants d'ormeaux d'une belle venue. »
m Le 15 juillet i792, le Conseil général de la commune, considérant que
cet autel « dépérit en l'état décide de le faire dorer par un peintre qui le
fera au plus bas prix. )1 Ibid. 15 juillet 1792.

(5) Cette quête ayant été supprimée en 1791, le conseil lui alloue, en no­
vembre 1792 un supplément de 29 1.

Audierne ne possède pas de presbytère, « le curé-desser­
vant se trouvant plus à l'aise en recevant un loyer et par là,
il reste libre de faire le choix de sa demeure ('1) ». Pourtant
la fabrique jouit de revenus relativement considérables qui
lui permettent, en 1789, de faire au « corps politique» qui,
lui, n'a aucune ressource, des avances s'élevant à 602 livres.
Le plus clair des rentes de la fabrique provient des rede­
vances de ses « vassaux)), ce qu'on appelait cc les ' blés de
saint Raymond)) consistant en froment, seigle, orge et fèves.
La plupart des biens de la fabrique sont tenus sous la
mouvance de la seigneurie de Pont-Croix. Le 3 août 1764, la
trève fournit aveu et minu à Mme de Forcalquier pour diver­
ses tenues, à Kerunous, Brenelec, Le Créac'h (en Esquibien),
Keridreuf (Audierne), Kerhuc (Plouhinec), Keréon, Kerséon
et Kermoal (Beuzec- Cap-Sizun), Kerermen (Cléden), Lis­
chouarn (Meilars). L'homme lay ou c( homme vivant et
mourant» est, pour ces tenues, Jean-François · Quévarec,
décédé en 1788 et remplacé par Théodore Dagorn, vi­
caire (2).
Il Y a à Audierne deux notaires et procureurs, Yvenou et
Le Blouch, un agent de l'Amirauté, un syndic des classes,
Yvenou, un receveur des devoirs, B.-A. Fenoux et un maître
de quai, C.-C. · Botsey-Guezno. Au début du XVIIIe siècle nous
y trouvons un chirurgien, Maubras, qui est aussi « mar­
chand » (3). En 1789, les malades doivent recourir aux soins
du sieur Davon, médecin à Pont-Croix. Les avocats ne s'en-

richissaient pas en cette ville, car en 1788, le sieur Verron

(1) Le vicaire reçoit de la fabrique une indemnité de 50 1. pour son loge­
ment. Le 22 novembre -1825, le Conseil s'occupe de l'achat d'un presbytère
pour le desservant M. Loget. Celui-ci habite une maison appartenant à
M. Kerbriant, rue Coste-Cléden, pour laquelle la commune paie un loyer
de 140 francs.
(2) Arch. d'Audierne, Reg. des délib., 5 février 1792. Les délibérations du
général de la trève avaient lieu dans une salle appartenant à la fabrique,
dans la maison dite « de l'église ».
(3) Arch. du Fin., B. 4.439, liasse. .
119 "" .
avocat au Parlement est vieux et « très pauvre ». (1).
point de poste ni de buraliste « pour recevoir et délivrer
les lettres et paquets» ; « le portefeuille se délivre et se confie
au premier particulier qui se présente: confiance dange­
reuse, parce qu'elle facilite l'interception des lettres et autres
objets (2) n.
Audierne possède une très belle communauté de Capucins;

mais il ne s'y trouve que quatre religieux à la veille dé la
Révolution. En 1771), Marlin note que « la maison des Capu­
cins est spacieuse mais presque vide ». « Les cloîtres, ajoute­
t-il, se recrutent difficilement aujourd'hui (3))). En 1790, la mu- "
nicipalité demande vainemerit la conservation de cette commu­
nauté, « tant pour le bien spirituel de la ville et des
campagnes que pour l'éducation publique »). « J'ose affirmer, "
dit le procureur-syndic Kerillis-Calloc'h, qu'aucun connaisseur
n'estimera notre communauté au-dessous de 1)0.000 livres et,
au rapport de ceux qui l'habitent, elle pourrait loger commo-

dément dix religieux (4) )le
Indépendamment de toute activité industrielle ou commer­
ciale, Audierne devait à sa situation de rester un port de re­
lâche. Puis, en temps de guerre, les petits navires poursuivis
par l'ennemi y trouvaient un refuge.
Il y avait à l'entrée d'Audierne une batterie de six vieux
canons, un corps de garde et une poudrière. « C'étaient pour
les corsaires anglais un épouvantail. » La batterie était mé-
(t) Ibid., C. 76
(2) Ibid. Cahier de doléances d'Audierne, art. 29.
Une distributrice des leUres fut nommée en ventôse an III. Jeanne
Catherine Joly, distributrice, devait recevoir 108 1. par an. En l'an V, le
bureau de poste fut supprimé, mais comme « la citoyenne Joly a donné
satisfaction, eUe continuera à recevoir et à remettre lettres et paquets;
elle sera payée par les particuliers et recevra f sou par lettre remise ou
reçue, en sus du port, et s'arrangera de gré à gré pour les journaux et
paquets. » Arch. d'Audierne, délibérations des 4 ventôse an III et 2 ther­
midor an V.
(3) TRÉVÉDY, op. cit., p. i4.
(4) Arch. d'Audierne, délibération du 8 septembre i790.

120

diocre et mal gardée (1), « En 1780, un cutter anglais vint
piller deux navires mouillés à un .demi-quart de lieue de la

batterie d'Audierne (2) »), Mais le port n'était pas entretenu.
Les quais et les cales dataient d'un siècle et demi (3). Gros­
sièrement construits en pierre sèche, ils tombaient en ruines.
« Les quais sont presque éboulés dans le port (4) ». « Notre
ville, se trouvant sans deniers patrimoniaux, est hors d'état de
subvenir .à aucun frais et notamment à l'entretien de son
port, le seul asile dans une baie si sujette aux naufrages (D) n.
Marins et négociants suppliaient les Etats de Bretagne d'ef­
fectuer des réparations indispensables. Dans une délibération
rédigée le 30 novembre '1788, en vue de la tenue des Etats
de la province, ils jetaient ce cri de détresse:
( Notre port situé entre les dangereux passages du Raz et
de Penmarch est le seul refuge des navires français et étran­
gers surpris dans ces parages par la tempête et, dans les
malheureux temps de la guerre, la seule retraite des navires
nationaux surpris dans notre baie par les vaisseaux ennemi5.
Sa position mérite à bien des égards l'attention de Sa Majesté
et son entretien intéresse également et la marine royale et
celle du commerce (6) ».

(i) En temps de paix les clefs du corps de garde étaient confiées à un
officier de la garde· côte résidant à Pont-Croix. Le 1!~ août 1789, le Comité
permanent d'Audierne, considérant que « les dites clefs seraient plus sûres
chez un général que chez un particulier », exigea la remise de ces clefs
qui furent « déposées aux archives» Arch. d'Audierne, Reg. i4 août 089 .
(2) H. BOURDE DE LA ROGERIE, op. cit., p. 4L .
(3) Ces quais avaient élé construits vers 1630. Les Etats de Bretagne auto­
risèrent en 1.626 les habitants à lever pendant six ans 6 deniers par pot
de vin pour subvenir à ces frais. Cf. H. Bourde de la Rogerie, op. cit.
p. 224. -
(4) Arch. d'Audierne, Reg. 26 septembre 1790. .

(5) Au XVlll

siècle, les naufrages furent très fréquents dans ces para­
ges. Abstraction faite des navires perdus corps et biens, des bâtiments
de la marine royale et des barques de pêche, nous avons compté, de 024
à 089, 1.!-)2 naufrages entre Penmarch et le Raz-de-Sein: Penmarch 48, Sein
32, Plogoff 7, Primelin 5, Audierne 22, Plouhinec 0 , Plozévet ' 15, Pouldreu­
zic 8, Plovan 1.9, Tréog'at 6, Tréguennec 7, Beuzec-Cap-Caval 6. Arch. du
département du Fin., B. 4.334-4.l~01.
(6) Arch. d'Audierne, Remontrances du syndic Maubras, Reg. 30 novem­
bre 1.788.

t2f -
« Nous supplions le roi et 'nosseigneurs des Etats de s'in­
téresser au sort de notre ville, de fixer une somme quelcon­
que au rétablissement de son port qui court à son anéantis­
sement et dont la destruction entraîne par contre-coup la

ruine et la désolation générale de ses habitants, en majeure
partie attachés au service de la marine et réduits à une mi­
sère excessive, depuis que le commerce en ce canton a perdu
de son activité (1) )}.
« Apprenons-leur, (au roi et à nos seigneurs des Etats), avec
douleur, que nous sommes sans quais, sans pieux (2) pour les
amarrages, sans commodités pour les embarquements et
déchargements ; que l'art ne pourrait, il est vrai, dimi­
nuer)es dangers de l'entrée, mais que l'art peut sans grands
frais donner à l'intérieur du port des commodités nécessai­
res à sa conservation. ))

Mêmes doléances, l'année suivante, dans le cahier des
charges pour les Etats généraux. On demande, au surplus,
l'établissement d'une « tour à feu)) à l'entrée du port et la
création d'une école d'hydrographie (3) .

Ces améliorations vainement demandées sous l'ancien
régime seront en partie réalisées sous la Révolution, grâce
aux bons offices de Guezno qui ne cessera de solliciter en
faveur de sa ville natale l'appui du Conseil général du Finis­
tère, de la Convention et du Gouvernement du Directoire.
C'est ainsi que, conformément à un devis fait par l'ingénieur
David, le Conseil général du département, dans sa séance du
H décembre 1791 accordera une somme de 1.200 livres pour
l'exhaussement de la jetée d'Audierne (4).

(i) Délibération du 30 novembre i788. Ibid.
(2) Le Conseil général du département pria le ministre de la Marine
d'autoriser le port de Brest « à mettre à la disposition de la municipalité
d'Audierne deux canons de 8 à iO livres de balle, troués et hors d'état de
servir, lesquels canons seront placés sur la jetée et serviront à amarrer
les vaisseaux. » Procès-verbal, séance du H décembre i79i, op. cit., p. H5.
(3) Arch. du Finistère, Cahier des doléances d'Audierne, art. 3L
(4) Procès-verbal, op. cit., p. H5

122 -

Les rôles des impôts du vingtième et de la capitation ne
témoignent pas non plus d'une bien grande prospérité à
Audierne. La ville paie 'pour l'impôt du vingtième 6M> livres
Hi sols 6 deniers, ce qui suppose pour les terres et les
maisons un revenu total d'environ 13.000 livres (1). Ce
revenu est évalué à 1:2.!J68 livres en 1791 (2). Pour les ving­
tièmes d'industrie, Audierne est taxée à !JO livres seulement,
tandis que Concarneau paie 96 livres et Douarnenez 1!J31. (3).
L'impôt de la capitation, avec ses acoessoires, 21 deniers
pour livre, milice et casernement, y produit 1.313 livres (4).
Il n'y a dans la ville et les 8 petits villages qui composent la
trêve que 2!J9 feux qui donnent 221 cotes, dont 137 de 3 livres
et au-dessous et 84 au-dessus de 3 livres (!J).

. Il n'y' a lloint à Audierne de grosses fortunes. La plus forte
capitation est de 40 livres; c'est celle de Dumanoir. Celui-ci,
s'estimant trop taxé, demande une réduction et l'obtient." Ce
dégrèvement retombe sur d'autres bourgeois d'Audierne qui
n'ont pas « l'âme endurante)) et qui, criant à l'injustice,
dénoncent le sieur Dumanoir. Grâce à cette dénonciation,
nous pouvons nous faire une idée des revenus présumés de
ce rentier. « Le sieur Dumanoir jouit, en rente, du chef de
son épouse, au moins de 1.!J00 à 1.800 livres, sans y com­
prendre une terre, près de cette ville, qu'il ne donnerait pas
avec les bois qui y sont, pour une somme de 20.000 livres. »
La dénonciation ajoute: « Quel est le riche négociant prétendu '
de cette ville qui puisse se promettl'e une si belle fortune? Il
n'en est aucun qui puisse même en approcher, ce qu'il serait
facile de prouver (6). » . .

(1) Arch. d'Ille-et-Vilaine, C. 4.599.
(2) Arch. d'Audierne, Reg. 20 février i792.
(3) Vingtièmes d'industrie: Pont-l'Abbé et Penmarch, 150 1., Pont-Croix
et dépendances 56 1., Camaret 21 L, Crozon-Morgat 521., Quimper 387 1.,
(Arch. d'Ille-et-Vilaine, C.4.599.
(4) Arch. d'Ille-et-Vilaine, C. 3.981.
(5) Ibid. C. 3.982.
(6) Arch. d'Audierne, Reg. 8 décembre 1790

.. f23
Donc la fortune d'un Dumanoir était exceptionnelle. Quel­
ques bourgeois avaient une petite aisance, quelques autres
vivotaient dans · une médiocrité voisine de la gêne; le lot de
la masse était la misère. Aussi bien la ressource essentielle
était pour tous l'industrie de l, a pêche, celle de la sardine
notamment. Situation économique précaire, car de toutes
les pêches côtières, celle de la sardine est la plus aléatoire.
Le rendement était comme de nos jours très irrégulier.

pêcheurs et négociants connaissaient des alternatives d'abon-
dance et'de disette, des crises périodiques. . .

Voici quels étaient, en 1790, les salaires payés aux travail-
leurs d'Audierne. Les charpentiers, calfats, menuisiers, ma­
çons, couvreurs en ardoise touchaient par journée 20 sous,
les couvreurs en paille, les jardiniers « sachant la taille et la
plantation » 15 sous, les journaliers à bras, les ramendeurs
12 sous, « les femmes à bras »,10 sous. La nourriture était
évaluée 5, 6 ou 7 ~ous et pouvait être défalquée des chiUres
ci-dessus. Nourris, les tailleurs touchaient 6 sous, les blan-

chisseuses 5 sous, les lingères 3 sous, les sabotiers 6 sous par
paire de sabots et leur nourriture (' 1). .
Le chargemen t et le déchargement des navires se faisaient
surtout par les femmes, des « journalières à bras », des
(1 mesureuses », et des « porteuses de grains Il.

« Sur 1.080 âmes que nous sommes dans notre municipalité,
écrit Y.-L. Kerillis-Calloc'h, procureur-syndic en 1790, il ne

s'est trouvé que 78 citoyens actifs et l'on peut compter avec
vérité au moins 600 misérables dans notre commune dont il
serait essentiel de pourvoir aux besoins et nécessités .(2). ))

(t) Ibid. Tableau deessé en vue de l'application de la loi du maximum,
2 nivôse an II.
(2) Cette situation n'aura guère changé au cours de la Révolution. En
l'an IX, « Audierne a 1..0'17 habitants dont un tiers marins, un autre tiers
dans l'indigence et le reste composé de citoyens dont les revenus suf­
fisent à peine à l'entretien de leurs familles. Une grande partie des pro­
priétés de la commune consiste en maisons dont la mieux affermée donne
un loyer de i50 francs au plus et le plus grand nombre un loyer de 1.2 à
i5 1. » Arch. d'Audierne, délibération du 25 pluviôse an IX. . . ..

i24 ? . '

Le curé d'Audierne, Dagorn, touché de la situation lamen-
table de la plupart de ses ouailles, rédige, à la fin de 1790,

un rapport « concernant la grande misère qui règne parmi la
majeure partie des habitants d'Audierne ». Le Conseil de la
commune, impuissant à remédier à cette détresse, déclare:
« Comme notre curé, nous sommes depuis longtemps péné­
trés de la vérité de son exposé et nous ne cessons de gémir
sur le sort affligeant de notre commune: les plus aisés
n'ayant que le simple nécessaire (1). »
. Le corps municipal distribue quelques boisseaux de grains
aux plus indigents, puis demande que l'Etat accorde des
vivres aux marins nécessiteux, comme il en accorde aux
habitants de l'île de Sein (2).
Un remède permanent à ces crises serait la création de
quelque industrie d'Etat. « Les charpentier's, les calfals et
cordiers d'Audierne sont 6 et 9 mois de l'année oisifs et san's
. travail. Le commerce de l'endroit ne pewt les occuper toute
l'année. Il serait de la justice et de l'intérêt d'y pourvoir en
établissant à Audierne une corderie royale et un chantier
pour la construction des canots et petites barques qui se font

pour le compte de l'Etat (3). »
Si la disparition de la sardine, pendant plusieurs années
successives, causait des crises terribles, l'abondance de ce
H) Point d'hospice à Audierne. Les petites villes voisines, Pont-Croix
et Douarnenez en ont un. En 1789, les habitants d'Audierne demandent
« qu'il soit fait un fonds pour le soulagement des pauvres et qu'il soit en
conséquence établi des hôpitaux publics. dans toutes les villes qui en
manquent. » Arch. du Fin. Cahier de doléances d'Audierne, art. 22. -
L'hospice de Douarnenez jouissait d'environ 1.500 1. de rentes dues en
grande partie à des donations faites par les seigneurs d'e Névet. Arch.
municipales de Douarnenez. Reg. 2-1 germinal, an V.
(2) Arch. d'Audierne, Reg. 27 novembre i79L Il est assez curieux de
constater qu'en i 789 la population maritime de l'Ile-Tudy avait déjà for­
mulé la même demande. « Les habitants de l'Ile-Tudy, en grande partie
composés de pauvres veuves et d'enfants, demandent qu'on leur accorde,
aux frais du gouvernement, un approvisionnement annuel de vivres. »
Arch. du Fin. Cahier de doléances de l'Ile-Tudy, art. 9.

poisson sur les côtes n'amenait pas à coup sûr des gains
rémunérateurs. La rogue en effet, appât nécessaire à cette
pêche atteignait des prix exorbitants depuis la perte de Terre­
Neuve (1763). Le prix du baril qui ne dépassa pas 20 livres,
avant le traité de Paris, atteignit 60, 70 ou 80 livres entre
1770 et 1789. Toutes sortes d'abus s'étaient introduits dans le
commerce de ces rogues. Les pêcheurs de Morgat et de Cama­
ret accusent « les riches négociants d'accaparer les cargaisons
danoises qui arrivent dans nos ports et de revendre la rogue
le prix qu'ils veulent (1) ». Les «( matelots-pêcheurs » de
Fouesnant prétendent que ces négociants ayan t à leur service
«( des interprètes de la langue », «( passent des marchés clan­
destins et écrasent le peuple des matelots-pêcheurs en reven­
dant les appâts à un prix exorbitant (2) ». Les marins de

Douarnenez et de Concarneau ne sont pas moins affirmatifs:
« le prix excessif des rogues anéantit la pêche de la sardine
en Bretagne. » Ils supplient le roi « de procurer cet appât aux
marins à un prix qui n'absorbe pas le juste salaire de leurs
travaux pénibles (3) ».
D'autre part, grâce à la ( franchise de Bayonne )i, la sar­
dine espagnole pénétrait dans le pays de Labour et le Sud-

Ouest de la France. Celte concurrence étrangère avait pris
une grande extension depuis que les lettres patentes du 4 juil':
let 1784 permettaient l'entrée de la sardine d'Espagne comme
pêche française. Négociants et pêcheurs bretons deman­
da:ient vainement la suppression de ces « franchises et privi­
lèges» qui autorisaient les chasse-marées dits sardiniers à
passer journellement en Espagne pour y prendre des çargai':'
sons de sardines (4) ».

(1) Arch. du Finistère, Cahiers de doléances de Crozon et de Camaret,
art. L
(2) Ibid., Cahier de doléances de Fouesnant, art H.
(3) Ibid., Cahier de Concarneau, art. 8 ; Cahier de Douarnenez, art. 13.
(4) Le 2 mai 1.790, sur l'initiative de Gllillier-Dumarnay négociant, les
municipalités de Douarnenez, Audierne, Concarneau, Crozon, Camaret,
Port-Louis réclamèrent la suppression des K franchises et pl'ivilèges » de

, De plus, Audierne eut beaucoup à souffrir de nos guerres
maritimes avec }' Angleterre. Son commerce en fut très gêné.
Fréquemment, des corsaires ennemis venaient dans la baîe
et jusque dans' l'entrée du port s'emparer de$ barques de
pêche. .
Enfin, l'armement de la marine royale enlevait de trop
nombreux pêcheurs à l'exercice de leur profession. Pendant
la guerre de Sept ans et la guerre d'Amédque, Audierne et
toute la région du Cap-Sizun furent cruellement frappées.
« Notre paroisse, déclarent en 1789 les habitants de Plogoff,
est grevée par la perte de près de 200 marins que la dernière
guerre nous' a enlevés et par le nombre prodigieux de pupilles
qui en sont les vicLimes Il). )) .
Il n'y avait guère d'exagération dans le mot du voyageur
Cambry qui, résumant ses impressions sur Audierne, s'écri­
. ait : « Tout manque ici: Audierne est un séjour de misères
et de privations (2). ))

Ainsi, documents d'archives et relations de voyageurs s'ac-
cordent à dénoncer la misère publique d'Audierne à la fin du
xvm

. siècle. Les maux dont se plaignaient les habitant.s
étaient réels .. Beaucoup de ces maux avaient leur source dans

la mauvaise org-a,nisaüon ~'politique, sociale et économique de

l'anden rég;Ïtné. ' Les bourgeois d'Audierne en avaient nette-
ment conscience ,· et.ils .saluèrent avec enthousiasme l'aurore
de la grande Ré.v61ution.
Le 30nov.ernbre 1788, Maubras, syndic de la communauté,
ré~umant .les plaintes du corps politique d'Audierne disait:
« Les peuples espèrent que cette assemblée augu, ste, (les Etats

Bayonne et du pays de Labour. Arch. de Douarnenez, Reg. des délib.
2 mai t790.
La loi du 22 août! 79i ayant maintenu provisoirement ces franchises.
il y eut de nouvelles protestations du district de Pont-Croix et du Conseil
général du Finistère. Procès-verbal, op. cit., séance du W décembre i79L

{i) Arch. du Fin. Cahier de doléan('es de Plogoff, art. 1

-j 2 ' 7 :

générauxl, diminuera la trop grande distance que la force du
préjugé a jusqu'ici mise, en France, entre l'ordre du Tiers et
ceuX de la noblesse et du clergé. Quand viendra-t-elle l'époque
où le Tiers ne paiera des impôts que la quote-part propor­
tionnelle à ses facultés? Cette énergie qui se montre dans
quelques communautés ('i), qui se communique de proche en
proche et qui, suivant toute apparence, allumera dans toutes
les provinces la flamme de l'amour patriotique, nous annonce
que nous sommes à la veille d'arriver à ce terme de bon­
heur (2). »

J. SAVINA

(1) Le synd ic d'Audierne venait de recevoir une copie des arrêtés pris
par les communautés de Nantes, Rennes et Quimper, en vue de la tenue
des Etats. Arch. d'Audierne, procès-verbal de l'assemblée du corps poli-
tique. 30 novembre i 788. .
(2) Ibid. Délibération du 30 novembre 088.

Hôte; cU Vil~
B.P. sai
29107 QUIMPER'

- 247

DEUXIE E PARTIE

Tables des mémoires publiés en 1914

Abri et sépulture sous roche à Keramengham,
en Lanriec, par le chanoine J.-M. ABGRALL ....
Liste des juridictions exercées au XVII" et au
XVIII" siècles dans le ressort du présidial de
Quimper (suite: Sénéchaussées de Gourin et
de Lesneven), par H. HOURDE DE LA ROGERIE ..
IlL La période révolutionnaire à Gouesnac'h par

Pages

L.OGÈs .... ................ .................. 36
IV. La Révolulion en Bretagne. Les derniers monta-
gnards, 1795, (suite), par PRo HÉMON. ....... 62,156 .

V. Première contribution à l'inventaire des monu-
ments mégalithiques du Finistère (suiLe :
Cantons de Lannilis, de Plabennec et de Plou-
dalmézeau), par A. DEVOIR. . . . ..... . . . .. .. . . . 91
VI. A udierne à la fin de l'ancien régime par J. SAVINA 112
VII. NoUce sur la ohapelle de Saint-Herbot 'en Plo-
névez-du-Faou par CH. CHAUSSEPIED.. . . . . . . . . . 128
VJII. Elude arcbéologique du cadastre par H. LE CAR-
GUET ..... ....... ...... · .... ................. 140
IX. Excursion archéologique du 10 mai 1914. Compte

rendu par le chanoine J.-M. A BGRALL ........ .
Lettre circulaire des membres du bureau . .. .. .
La Cathédrale de Reims par,.le chanoine J.-M.

ABGRALL ......... .

dt " " 7 77 "

211
238
242

DU FIN ISTERE
Hôtel de Ville
B.P. 531
29107 QUIMPER