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Bulletin SAF 1914


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Procès-Verbaux

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Société Archéologique du Finistère - SAF 1914 tome 41 - Procès-Verbaux

Séance du 29 Janvier 1 91 4 .' .

Présidence de M. le chanoine ABGRALL, président

M. le Président communique les excuses de
M. Chaussepied et M. le Commandant Devoir.

A près lecture, le procès-verbal de la dernière séance
· -est adopté sans observation .
M. Charbonnier rend compte d'une visite qu'il ~
faite au Cabellou près Concarneau. Les recherches

'que continue M. Billette de Villeroche ne donnent

pas de résultats concluants.

M. le Président rappelle que la présence d'une
urne romaine et de débris de poteries de

meme
nature associées à des haches en pierre semble
indiquer une occupation prolongée.
Une discussion s'engage entre les membres présents,
·au sujet du classement des monuments historiques ..
M. le Président annonce que le clas~ement de la
·chapelle de Saint-Sébastien en Saint-Ségal est en
bonne voie. M. A llier fait part de se~ démarches

. auprès de quelques personnalités pour le class'ement

de monuments dans la région de Morlaix. M. ,,·Vaquet

fait rem'arquer que le classement n'implique pas néces-

sairement, de la part de l'Etat, les dépenses d'entretien

des Inonurnentsclassés. Il publiera ultérieurement la~

liste des sites, objets et monuments classés du Finis--

tere.

;\, M. le Commandant Devoir, qui s'intéresse spécia­
lement à la conservation de nos mégalithes, a fourni
à l'Administration des Beaux-Arts, un catalogue som­
maire de ces monuments et demandé des classements
cÔ'mplémentaires qui, espérons-le, seront pronoI)cés.

Les ouvrages 'suivants, destinés à la bibliothèque de- .'
la" Société, ont été reçus depuis la dernière séance : .
Société Archéologique de . la Loire-Inférieure.,.
1913; 2 volumes~ '

· . Annales de Bretagne, juillet et novembre 1913.
; Bulletin de ·la Société d'A rchéologie et de statis-,
tique de la Drôme, janvier ' 1914.
.. Bulletin de la Société des
Normandie: tome XXVIII. .

A ntiquaires de

Revue des Traditions Populaires, décembre 1913._
Revue de la flaute-Auvergne, 1913. . ' .
Les groupes rnégalithiques du Morbihan, par-
H.-P. Hirmenech.

Leùture est faite des mémoires inscrits à: l'ordre du,

jour, :et la séance est levée à 3 h. 1/2.

Le Secrétaire,

L. OGÈS . .

Le Président,

Chanoine ' ABGRALL ...

III .

BIBLIOGRAPHIE

CALVEZ (abbé), PLeïber-Ch1"ist, Morlaix, Chevalier, petit in'-8

128 pages, '17 photogravures: 1 fr. DO. .:.

Plu, sieurs com'munes du Finistère ont déjà donné lieu 'à
des monographies intéressantes. Celle de M. l'abbé Cal.vez,

sans être parfaite, restera sans doute comme l'une des meil-
leures. Quoique M. Calvez se place, comme il est naturel,
spécialement au point de vue ecclésiastique, et donne les
plus IOI1gs dévelbpp'emeras à l'étude des églises et des , cha-

pelles, il ne lai~se de côté rien d'important, et la prernière

partie de son ,livre, consacrée à la géographie de Pleiber-

Christ, est claire, précise, vraiment soignée ('1). La secondH

partie concerne l'église paroissiale, laquelle offre le type,
classique en Bretagne, du flamboyant du XVIe siècle, avec un
clocher terminé en 1603 et un porche de '1666. Dans une

troisième partie, M. Ca'ivez s'occupe des terres nobles et
chapelles privées. La prineipale seigneurie de la paroisse
était, on le sait, celle de LesquifIiou, qui passa en 17' 13 à la

famille' Le Barbier de LescoëL Souhaitons que cette mono-
graphie serve d'exemple et que M. Calvez rencontre beaucoup

d'imitateurs dans les diverses parties de notre département.

(:1.) La lecture en laissera une certaine mélancolie. Pleiber se d~peuple
par l'émigration. La population qui était de 3.468 habitants en -1870 n'est
plus que ' de 2.894 en i9:1.2.

an 1

1914: 140
Société Archéologique du Finistère

Exe."t!iee:l t 3
RECETTES
1. Cotisations des Sociétaires .................. .

2. Subvenlion du Conseil général ........... .
3. InLérêts du titre de rente 3 010 .............
4. Intérêts du livret de la Caisse d'Epargne .... .
5. Vente du BulleLin ........................... .
6. Vente du Cartulaire de Landévennec ....... .
TOT AL .............. .

DÉPENSES
1. . Impression du Bulletin. . . . . . . . . . . . .. . .... .
2. Brochage du Bulletin. : .. , ................. .
3. Rayons pour la BiblioLhèque ................ .
4. Recouvrements et frais divers .............. .
5. Honoraires du Sous-Bibliothécaire .. " ...... .
6. Honoraires du Trésorier.. . . . . . . . . .. .,. ~ .... .
TOTAL ..... ......... .
EXÉDENT DES RECETTES ........ .
A la fin de l'exercice 1912, l'actif de la Société

1. 400 »
300 »

128 1)

1. 898 »
1.582 »

100 »
1. 858 Il

était représenlé : .

Par un titre de rente 3 010 de 15 fr., cours du
15 février de 89 fr ............ . ........... .
2° Un livret de la Caisse d'Epargne de ....... .

TOTAL ..... ......... .
A la fin de l'exercice 1913, il reste en Caisse :

Le LÏlre de rente dont la valeur nominale
est · de ................................... .
2° Le livret de la Caisse d'Epargne, augmenté
de l'excédent des recettes 40 fe .......... .
. L'aclif de la Société est donc: TOTAL ... .
Quimper, le 5 Février 1914.

Le Trésorier,
ALLIER.
445 »
1.491 40
1. 936 40
500 Il
1.531 40
2.031 40
Vu et approuvé par les Membres de la Commission de
complabiliLé.
CHARLES CHA USSEPIED .

ALBERT LEPRINCE.

FRANÇOIS PLATEAU .

Séance du 26 Février 1914
Présidence de M. le chanoine ABGRALL, président

MM. le commandant Devoir et Ogès se sont fait
excuser.
La lecture du procès-verbal de la dernière séance ne
donne lieu à aucune observation.
M. le Président nous a réservé une surprise, une
innovation heureuse, à laquelle tout le monde applau­
dira. Afin d'apporter un peu de variété dans le pro­
gramme de nos réunions, occupées presque exclusi­
vement par la lecture de mémoires historiques et archéo­
logiques, il a voulu consacrer la plus grande part de
celle-ci à une causerie familière, très simple, sur les
sites les plus pittoresques et les monuments les plus
intéressants du pays de Quimper. Combien de Quim­
pérois les connaissent comme il faut, se doutent de
toutes les beautés et curiosités dont ils réservent la
découverte aux amateurs de la nature et aux curieux du
passé? M . .. le Président, lui, les connaît admirable­
ment et sait inspirer à ses auditeurs le désir de suivre f
son exemple. On lira, comme annexe au présent pro­
cès-verbal, un compte rendu sommaire de cette pre­
mière causerie, où il s'est occupé spécialement de la
rive gauche de l'Odet. Ce que le compte rendu, si pré.
cis qu'il soit: mais nécessairement un peu sec, ne sau­
rait donner, c'est une exacte idée de ses explications
si vivant~s, riches d'une longue expérience, toutes
empreintes d'un sens et d'un amour profond de la
terre et des choses bretonnes .

M. Charbonnier signale (la découverte récemment
faite à Gorré-Bloué, près de Plouescat, d'une curieuse
construction où l'on a trouvé des tuiles, des ossements,
des coquilles, de la cendre et des briques en grande
quantité. M. Charbonnier n'a pu encore se procurer .
sur cette construction de renseignements détaillés. On

en reparlera dans une prochaine séance.

MM. Ch. Depéret, membre de l'Institut, doyen dé
la Faculté des 'Sciences de Lyon, et L. Mayet, chargé
de cours d'anthropologie" à la même faculté, commu­
niquent à notre Société le texte d'une protestation éle- "
vée par la Société d'anthropologie de Paris contre les

dispositions de l'article 6 d'un récent projet de loi,
voté par le Sénat, et tendant à la création d'une Caisse"
des Monuments historiques. Cet article a trait aux

recherches préhistoriques, et présente des dispositions
à ce point rigoureuses que, s'il était adopté par la
Chambre des Députés, toute recherche de ce genre
deviendrait impossible aux érudits et savants provin-

Claux.

La Société archéologique du Finistère, pprticulière-

ment intéressée en cette affaire, s'associe à la protes-
tation de la Société parisienne.
- Après lecture du mémoire inscrit à l'ordre du jour.
la séance est levée à 4 heures.
Le Secrétaire, .
H. WAQUET
Publications reçues :

Le Président,
Chanoine ABGRALL
Analecta Bollandiana, t. XXXII, fasc. 4.
Annales de Bretagne, n° de janvier 1914. "

Annales de la Société historique ét archéologique

VII

de l'artondissement de Saint-Iv.lalo, année 1913 ..
. Bulletin de la Société des antiquaires de l'Ouest,

1 er et 2

tri mestres de 1913.
Bulletin de la Société Neufchâteloise de géogra--
. phie, t. XXII (1913). .
Répertoire d'art et d'archéolog ie, 3

trimestre . de
' 1913.

Répertoire numérique de la série V (cultes) des
Archives de la Loire-Inférieure.

Revue de Bretagne, n° de janvier 1914.
Revue de Saintonge et d'Aunis, nO de janvier 1914.
Revue des Traditions populaires, n° de jan-
vier 1914.

BIBLIOGRAPHIE

HÉMON (Pr.). Quéinnec (Jacques), député du Finistère
à la Convention et aux Cinq-Cents, Rennes, 1914, in-8°,
60 p. (Extrait des Annales de Bretagne, t. XXIX).
L'étude sur Quéinnec que publie dans les Annales de

Bretagne M. Pro Hémon est solide, consciencieuse, pleine
de détails, très digne de toutes celles qui l'ont précédée
dans la série: La Réoolution en Bretagne. Notes et docu­
ments. On serait tenté de trouver que soixante pages c'est

beaucoup pour un personnage aussi mince que Jacques
Quéinnec. On aurait tort. C'est presque trop peu. Quéinnec
n'a joué, à vrai dire, aucun rôle de premier ni même de

second plan., mais sa figure est très caractéristique. Il nous
représente un type.

C'était un brave homme, bon et simple paysan breton,
sans rien d'exceptionnel dans la vertu. On ne cite de lui
nulle action héroïque, nulle parole mémorable. Il n'avait du

VIn
reste reçu qu'une culture médiocre, ce qui le préserva - peut­
être contre la contagion du bavardage emphatique et laisse à
sa correspondance, dans son incorrection même, une origi­
nalité faite de sincérité et de natUl'el. Né le 21 mars 1755; à

Kerbolot-8ras, en Guimiliau, il habitait, lorsque la Révolu­
tion éclata, le village de Kermorvan, en Plounéour-Ménez.
11 s'y était marié et s'y livrait au tissage et au commerce de
la toile. Les fonctions de procureur de la commune à Plou­
néour etde membre du conseil du distl'ict à Morlaix consti­
tuèrent son apprentissage politique. Ellesn'8xaltèrent pas
son ambition. Il ne semble pas avoir beaucoup recherché le

mandat de député du Finistère, et ne quitta pas le pays
sans avoir au préalable pris soin, en bon père de famille, de
pourvoir à la sécurité de son industrie et ùe son patrimoine.
Quoiqu'il se montra vraiment attaché aux idées nouvelles,
il ne pouvait tout à fait rompre avec le passé. A Paris, il
désignait ingénuement son quartier par un nom aboli:
(( paroisse de Saint-Eustache ». Fils de julods, formé dans
un milieu où les moines du Relecq faisaient sentir leur
bienfaisante influence, il ne se montrait guère prêt aux des­
tructions systématiques, ou tout au moins, inclinait au modé­
rantisme. A la Convention, il ne vota pas la mort du roi et
souscrivit courageusement au décret d'accusation contre
Marat. Il demeura emprisonné plus de quatorze mois, jus­
qu'à décembre · 1794, pour avoir protesté, avec soixante-

quatorze de ses collègues, contre l'arrestation des membres
de. la commission des douze, après le coup d'état monta­
tagnard du 31 mai 1793. Aux Cinq-Cents, où il ne fut élu
que par raccroc, il se préoccupa surtout, à la suite de
Bohan, de la question, essentielle pour sa régi~n, des do­
maines congéables. Sorti de cette assemblée le 20 mai 1798,
il Ile se soucia pas de prolonger sa vie politique. Il reprit
tout bonnement sun existence d'autrefois, pour mourir
oublié à Kermorvan, en Guiclan, le 26 avril 1827. _

Il était demeuré toujours à Paris un déraciné, et l'on ima-
gine qu'il ne regagna pas sans joie son rude et paisible

pays de Plounéour, dont l'image devait plus d'une fois hanter
sa pensée, au cours des longues séances ,fiévreuses, sous les.
menaces et les exclamations violentes des tribunes. Ces
cinq ans de sa vie, passés loin des siens, restèrent dans son

souvenir comme un mauvais rêve: traversé seulement, vers
la fin, par l'écho de quelques éelats de fête, par la vision,
éblouissante pour ses yeux de campagnard, de nobles
défilés de beaux costumes. Son enthousiasme révolution­
naire, qui n'avait jamais été très vif, tombait. Il ne dissi-

mulait pas son a'dmiration pour les Bonaparte, et la fatigue
le préparait à tout accepter de la part de celui qu'il appelait
(( le plus grand homme dont les Annales aient tait mention )).
Ne soyons pas trop sévères pOllr de telles évolutions
qu'aucun intérêt personnel n'inspirait. En retraçant la vie
et la physionomie morale de cet obscur conventionnel,
n'est-ce pas d'un grand nombre d'honnêtes gens de cette
génération que M. Pro Hémon se trouve avoir raconté l'his-
toire ? H. WAQUET.
ANNEXE AU PROCÈS-VERBAL

Excursion dans les environs de Quimper
Rive gauche de l'Odet

1. En Ergué-Gabéric, à 3 kilomètres Est de Quimper,
le coteau dit des Justices, dominant le moulin de Saint­
Denis 4Ct donnant une vue admirable sur le vaste bassin '
entourant l'hippodrome de Cuzon, la ville de Quimper, avec
le Frug'y et les autres collines qui lui servent de cadre.
2. A 3 kilomètres plus loin, au Nord-Est, la chapelle de
Saint-Guénolé, dont le clocher dominant tout le pays, sert
de point deralliement aux chasseurs qui battent ces parages.
Construction du commencement du xVlesiècle,jolies sculptu-

res Renaissance dans les'sablières, 4 ou 5 statues de bon style.
3. A 2 kilomètres à l'Ouest de cette chapelle, pointe

de Griffonès, en face du Stang-Alar, promontoire abrupt,

s'enfonçant en soc de charrue dans une boucle de l'Odet ;
très curieux par sa végétation et ses rochers, par la vue
surprenante dont on y jouit, et par la délicieuse petite musi-

que qui monte de la rivière coulant entre les cailloux roulés
et les éboulis de roches.
4. A 3 kilomètres à l'Ouest: Moulin d'Odet ou mou-

lin à papier ~ beaux effets d'eau, rochers, collines boisées.
5. A 9 kilomètres Est de Quimper: Kerdévot ; chapelle
monumentale, calvaire, chêne quatre fois séculaire, admira­
ble retable flamand, unique en Basse-Bretagne, analogue à
celui qui se trouve à Ja cathédrale de Rennes, dans une des
chapelles du collatéral Sud.
6. A3 kilomètres Sud-Ouest de Kerdévot : église
d'Erguè-Gabèric ; fenêtre fleurdelisée enrichie de vitraux
XVIe siècle ; statues, tribune et buffet d'orgue, ossuaire

xvu

siècle.
7. Au bord de la route de Rosporden, à 5·kilomètres de
Quimper, restes de la chapelle de Sainte-Anne de Guè-
len, XIIIe OU XIVe siècle. ayant appartenu probablement aux
Hospitaliers de Saint-Jean. '
8. ' A 2 kilomètres Nord-Est de ces ruines, chapelle du
Drèau ou de Saint-André et belle Motte Féodale comman­
dant le vallon du Jet : monticul e artificiel avec restes de
donjon, douves profondes.
9. Au bord Sud-Ouest de la route de Concarneau, à

1 kilomètre 500 de Quimper, vieux petit manoir de Kergoat-
al-lez, jolie tourelle et puits.
10. 1 kilomètre plus loin : église d'Ergué-Armel,
jolie croix du cimetière et, derrière le bourg, fontaine du
patron, Saint Alor. .
11. . Continuer vers Conca,rneau, jusque vers le g

kilo-

mètre; on trouvera 'à gauche le moulin et le bois du Mur.
Au milieu de ce bois, un camp carré mesurant 40 ou 50 mè­
tres de côté, à l'intérieur, entouré de larges retranchements

en terre et en maçonnerie et de douves profondes.
12. Retourner jusqu'à l'embranchement de l'arbre des
chapons, prendre la route de Saint-Evarzec, voir l'église
et, à 500 mètres à l'Ouest, dans un champ, visiter les ruines
gallo-romaines de la villa du Cavardy ; on y jouit d'un
vaste coup d'œil, limité par les hauteurs de Plomelin.
13. Loc-Maria-Quimper: vieilles maisons de. la
rue Basse; vieux monastère servant de manuteniion mili­
taire et de bureau de recrutement; église romane du XIe siè­
cle ; restes gallo-romains partout où l'on creuse le sol.
14. Château de Poulguinan; parties de l'époque ogivale.
15. Château de Lanniron, précédé d'une majestueuse
allée à cinq nefs. Ancienne maison de campagne des évêques
de Quimper; très riante position au bord de la rivière.
. 16. Prendre le chemin de Fouesnant-Bénodet jusqu'au
moulin du Lati. Un peu avant ce moulin, entrer dans l'ave­
nue du manoir de Lanroz, et à l'extrême-pointe de cette

propriété, après avoir traversé des bois, on trouvera un
petit camp triangulaire, fermé d'un côté par des douves et
des retranchements, et des deux autres par l'Odet et l'entrée

de l'anse de Toulven. Dans certains points de ces retranche-
ments on peut remarquer des traces de feu et de vitrifica­
tion. A l'intérieur on a pu reconnaître également des empla­
cements de foyers ou fourneaux, à destination inconnue.
Tout en face, de l'autre côté du petit détroit formant

l'entrée de l'anse, se trouve le camp plus spacieux de
Kersigneau en Gouesnac'h; mais pour le visiter, si l'on ne
dispose pas d'un bateau pour franchir cet étroit passage,
il faut revenir à la route de Fouesnant, la suivre jusqu'au
Moulin du Pont et un peu au delà, s'engager dans le chemin
de Gouesnac'h et ensuite prendre la route de la

XII
, 17. ' Chapelle de Saint-Cadou: détails . d'architecture

assez remarquables, retable à colonnes XVIIe siècle, statue
oratoire extérieur, fontaine.
18. A 400 mètres à l'Ouest, on entre dans le vaste camp
de Kersinaou, maintenant planté de sapins, bordé par un
retranchement peu élevé, large de 2 à 3 mètres, et par une
petite douve. Les côtés Ouest et Nord forment une falaise
abrupte descendant dans la rivière:
19. ' Bourg de Gouesnac'h. Eglise sam; valeur archi-

., tecturale. Quelques vieilles statues. Dans le cimetière, une
stèle en granit de 1

16 de hauteur, ancien autel romain,
avec creux en forme de bénitier et qui n'est autre chose que
le foyer, l'oculus, servant au feu du sacrifice .
. 20 , A 2 kilomètres Ouest du bourg, presque au bord de
la ri vière d'Odet, ruines de la chapelle de Sainte-Barbe,. dont

le clocher existe encore et peut s'apercevoir un instant quand
on descend la rivière en bateau. Fontaine. Dans le flanc
du coteaU voisin, caveau rond, maçonné et voûté en coupole.

21. Revenir à la route de Bénodet, au bord de laquelle
on trouvera la chapelle et la fontaine de Notre-Dame du
Drénnec. Cette fontaine est peut-être la plus jolie qui existe
en Bretagne.
22 - A i kilomètre, château de Bodigneau. .
23. A 500 mètres, église de Clohars-Fouesnant; -
porche assez curieux, vieilles statues, deux petits vitraux an-
ciens ; une tombe haute armoriée, au milieu de la nef.
24. A un petit kilomètre, château de Cheffontaines .
. 25. . Passer . par Pleuven pour aller à Sainte-Anne
de Fouesnant, chapelle datant de 1685, avec clocher très
, élégant,' le tout entouré par un bouquet de grands arbres
d'âge vénérable.
26. A 1 kilomètrn 1/2, Fouesnant et son église ro-
mane, un peu dénaturée à l'extét'ieur, mais très curieuse à
étudier dans lses détails intérieurs

XIII
Séance du 26 Mars 191

Présidence de M. le chanoine ABGRALL, président

r je procès-verbal de la dernière séance est adopté
sans observation.

MM. F. Plateau et A. Jarno se sont fait excuser.
M. E. Onfroy, O. 1., Conseiller de préfecture, pré­
senté par Mme Le Roux et M. Waquet, est admis à

l'unanimité l'lomme membre de la Société .
M. le Président, fait savoir que deux des membres
de notre Rociété, M. Eugène Le Mpyne et M. le séna-

teur Louis Hémon, sont décédés au commencement de
mars. Il consacre à leur mémoire quelques paroles
émuAs. De son côté, M. Allier nous apprend la mort
récente de M. le Commandant Le ' Maigre. Ges trois
notices nécrologiques seront imprimées en annexe au
procès-verbal.
M. le Président lit une protestation contre la régle­
menta 'ion des fouilles, protestation émanant des délé-

gués officiels des Sociétés d'Antropologie de Paris,
Géologique de France et Préhistorique Française,

réunies en commun pour la défense de leur indépen-
dance scientifique.
Les délégués de ces Sociétés posent comme abso ..
lument intangible le principe de la liberté complète
des fouilles scientifiques. Ce principe est fortement
menacé par les projets de lois actuellement soumis
aux Chambres.
La Société Aréhéologique du Finistère, émue de

XIV
ces projets de réglementation tendant à rendre les
fouilles très difficiles, adhère à cette protestation.
M. le Président nous entl'etient ensuite du voyage
qu'il a entrepris pOUl' reconnaître les vestiges gallo-

romains de Gorré-Bloué en Plouescat; on lira son
rapport en annexe au procès-verbal., ,
Il a également présenté un dessin de' la croix de
Kerzean en Cléder, dont la base ~culptée est très inté-'

ressante. '

. M. A. Jarno a envoyé une communication accom­
pagnée de photographies, relatant la découverte de
sépultures à coffrets à Landeleau. Cette communica­
sera annexée au procès-verbal. -
M. Chaussepied a exposé des relevés de la chapelle
de Saint-Herbot en Plounévez-du-Faou. Ces .relevés

, faits avec le talent que chacun reconnaît à l'architecte
des monuments historiques, permettent aux membres
présents de suivre avec plus d'intérêt la lecture de

son nlemOlre.

. A 3 h. 1/2 les devoirs professionnels de M. le Prési­
dent l'obligent à se retirer. M. A Uier prend la pré si-

dence et la séance se continue par la lecture des inté-
ressantes études de M. Savina sur" Audierne à la

fin de l'ancien régime ", et de M. le commandant
Devoir sur" Les monuments mégalithiques du can~'
ton de Ploudalmézeau ". '

Les ouvrages suivants, destinés à la bibliothèque

de la Société, ont été reçus depuis la dernière séance :,

Bulletin de la Société des Antiquaires de l'Ouest,
se et 4

trimestres 1913. : " , ,

Bulletin d'études Scientifiques d'Angers, 1912,;;
1913.

Mémoires de l'Académie des Sciences, Belles-let-

ttes et Arts de Lyon, tome XIV.

Société d'Emulation des Côtes-du-Nord, 1913.
Les dépôts de l'âge du Bronze dans le Morbihan,
par Louis Marsille, Vice-Président de la Société Poly­
mathique du Morbihan.
Lé tumulus de Cœt-er-garf, en Elven, par L. Mar-

sille.

Chronique Sociale de B!,etagne, n° 2.
L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée
à 4 h. 1/2.
Le Secrétaire,

L. OGES

Le Président,
Chanoine ABGRALL

xVi

ANNEXE AU PROCÈS-VERBAL

EC L

La Société Archéologique a le :regret d'enregistrer la mort
de deux de ses membres:

M. Eugène Le Moyne, décédé le 3 mars 1914, en son ma-
noir de Kergolven, à Loctudy;
M. le sénateur Louis Hémon, décédé le G mars à Paris.
M. le Moyne s'est toujours montré sympathique à notre
Société. Ce fut d'abord son fils, Joseph Le Moyne, licencié en
droit, qui fut notre confrère. Par ses fortes études et par son
érudition étendue il nous promettait une collaboration très
fructueuse; nous ne pûmes jouir de son agréable commerce
que l'espace " de quatre ans; la mort l'enleva le 18 ma'rs 1904.
Le père, dans une lettre dont les termes étaient empreints
d'une immense douleur, demanda à prendre la place laissée
vide par son regretté fils et, comme reliques et souvenir de
l'enfant disparu, il nous léguait deux séries de clichés photo­
graphiques de monuments étudiés par lui, lesquels forment
un dépôt précieux dans nos archives.
Au bout de 10 ans, ce fut aussi le tour du père. Sa 'fin
brusque et inopinée a dû être déterminée par la rigueur
exceptionnelle de cette saison de fin de février et commence­
ment de mars. Nous adressons à sa famille nos respec­
tueuses condoléances.

M. Louis Hémon faisait partie de la Société Archéologique
depuis sa fondation ou plutôt sa réorganisation, en 1873;
avec son frère Prosper il figurait sur la liste des associés,
comme Membre fondateur.
" Nous n'avons pas à parler ici de sa carrière politique.

Comme avocat marquant à Quimper et comme député il a
joui d'un grand crédit, il ena ûsé largement pour se rendre

XVII
serviable à tous ceux qui avaient recours à son i nflu. ence.
Cette influence, il en a fait bénélicier le Musée municipal de
Quimper et le Musée dépat'temental d'archéologie, et nous ne
devons pas oublier le beau lot d'antiquités égyptiennes dont
il a enrichi nos vitrines, ainsi que les faïences italiennes et
les émaux de Limoges qui sont pour nous des pièces d'une
exceptionnelle richesse.

Si ses travaux du barreau et du Parlement ne lui permet­
taient pas de prendre une part effective à nos études, du
moins il se faisait un devoir de rendre les meilleurs services
à la Société; comme membre du Conseil Général il était tou­
jours prêt à servir nos intérêts, et nous ne pouvons que lui
en témoigner notre vive gratitude. .
. S'il n'était pas un archéologue professionnel, je dois saluer
en lui un vrai patriote, un régionaliste épris d'amoUl' pour sa
Bretagne et pour sa ville de Quimper. Je n'ai pu m'empêcher
d'admirer la conviction profonde avec laquelle il parlait de

nos anciens compatriotes qui ont honoré et illustré ce pays
par leurs hauts faits, et qu'il a voulu sauver de J'oubli en
assignant leurs noms glorieux aux rues de notre cité. C'est
avec vénération et admiration qu'il évoquait la mémoire de
notre roi Gradlon, souverain authentique d'un royaume vrai­
ment historique, en dépit des théories de prétendus critiques
et éplucheurs dont il dédaignait de faire état.
Ce sont là des sentiments qui honorent un caractère, et
c'est sur cette note que je termine cette éloge et que j'envoie
aux survivants de M. Louis Hémon les regrets de notre
Société Archéologique. .
Notre Société porte, en quelques jours son troisième deuil,
Le commandant le Maigre, chevalier de la Légion d'honneur,
est décédé à Fouesnant où il s'était retiré lors de sa mise à la

retraite.
De sa vie, nous voulons retenir surtout l'idée qui la guida:

XVIII
son amour pour la patrie. Entré dans l'armée, vr,rs laquelle
l'attirait une vocation des plus décidées, il ne tarda pas à être
apprécié de ses chefs par son intelligence, sa droiture, l'élé­
vation de ses sentiments, sa conception du devoir et de la
discipline: aussi franchit-il rapidement les premiers degrés
- de la hiérarchie militaire.

Les jours d'épreuves, qui ont assombri not~e génération,
trempèrent fOI'tement son âme et le virent sur les lignes de
l'Est où il combattit avec vaillance. A la paix, la France
meurtrie dut reconstituer son armée et demander à son corps
d'officiers un travail opiniâtre, une abnégation persévéran te,

un dévouement absolu. Le commanda nt Le Maigre fut à la
hauteur de sa tâche et s'acquitta avec 'zèle des mis' sions qui
lui furent confiées. Mais ses forces. étant affaiblies, il fut
obligé de renoncer à l'activité après trente-quatre ans de ser-

vIce.
De retour au pays natal, il y retrouva sa famille et les
amitiés de sa jeunesse. Il se fit agréer à notre Société

Archéologique et s'intéressa à nos travaux.
Notre confrère a gardé, jusqu'à son demier , jour, une
grande affabilité, un cœur généreux et une fermeté inébran­
lable dans ses convictions qui lui avaient valu l'estime géné­
rale. C'était l'honnête hOlnme par excellence: à' ces titres il
mérite notre souvenir attendri: '

COFFRETS EN PIERRE·

dans la Commune de' Landeleau

Il -y a quelques années, en signalan t à la Société acadé-

mique de Brest la découverte d'un stone-ciste à Keranmoal,
près de Châteauneuf-du-Fa~)U, je faisais remarquer que ce
genre de sépulture est assez' répfll1dU " dans la 'région, et

XIX
qu'on en détruit fréquemment en faisant des défrichements
dans nos montagnes.
C'est e'ncore ce qui vient de se produire près de la chapelle
de Notre-Dame de Lannach, sur le territoire de la commune
de Landeleau, chapelle, soit dit en passant, qui n'a rien de
curièux par elle-même, mais est connue et vénérée à cause
des arrêts qu'y fait la procession dite des reliques de saint
Théleau, quand elle se rend de bonne heure le matin, au
Pénity de Saint-Laurent, pour ne rentrer que tard dans la

SOIree.
A droite de la route qui mène de cet édifice au pont qui
traverse l'Aulne, au haut d'un champ désigné sous le nom de
parc-bras-an-ti'aon, des travailleurs ont découvert trois cof­
fres à parois de pierres, disposés parallèlement, à deux pas
l'un de l'autre, et orientés de l'ouest à l'est.
Tandis que la sépulture de Keranmoal affectait la forme
. d'un trapèze et avait les parois latérales composées de deux
pierres se débordant, celles-ci avaient une forme rectangu­
laire et des costières d'une seule pièce.
Leurs dimensions étaient: pour la plus petite, celle du sud,
'1 mètre de long pour 0 fi 48 de large, et pour la plus grande,
celle du milieu 1 fi 48 pour "1 fi 05. Cette dernière, comme
celle de Keranmoal, avait, en avant d'elle, à l'est, à 0 m ~o de
distance, une pierre dA 0 fi 37 de large sur '1 mètre de long,

disposée à plat. Le couvercle de la grande était en deux pal'-
ties, et l'intérieur des deux rempli d'une terre argileuse par­
semée de fragments de charbon. ;
Aucun vase ni même débris de vase, d'après les ouvriers:
cependant l'un d'eux recueillit dans la tombe du milieu un
petit disque en pierre ayant l'apparence d'une pièce de mon­
naie. Je pus voir ce disque chez le propriétaire qui le conserve
comme un talisman.
C'est une ardoisine de 0 ID 004 d'épaisseur pour 0 fi 32 de
diamètre, portant 'sur l'une des faces hllit trait~ gravés en

creux, partant d'un point central comme partent les rais du
moyeu d'une roue. A en juger par un décalque que j'ai
,conservé, les quatre premiers de ces rayons auraient été
obtenus par le croisement de deux lignes en leur milieu, I . a .
première verticale, la seconde horizontale et les quatl

autres par leur adjonction dans les interstices. Mais quelle
explication donnel de cet objet? On peut songer à une sirp­
plification du swastika, à un symbole solaire~ Certaines mon­
naies gauloises et certains casques portaient une roue que
l'on considère comme un emblème solaire; il n'y aurait donc

pas à s'étonner de retrouver pareille représentation dan~ l~s
tombeaux. Pour soutenir cette thèse, il faudrait pouvoir
s'appuyer sur plusieurs constatations sem blables ; ici c'est u .n
cas :isolé, et comme tel, il est sans valeur. Je le crois cepen­
dant assez intéressant pour ne pas le laisser passel' sous
silence': il peut à l'avenir servir d'indication.
Je n'ai fait la description que de deux tombes; les ou­
vriers n'ayant pas touché à la troisième, le propriétaire
m'avait promis de me prévenir quand il reprendrait ses tra-
· vaux, et n. ous devions procéder· ensemble à u ne fouille mé­
thodique. Hélas, nous n'a vions pas compté avec les cher­
cheurs de trésors; une belle nuit ils ont tout saccagé et n'ont
pas fait connaître le résultat de, leur acte de vandalisme.

" A. JARNO .

EN PLOUESCAT

- ----0005 0 5.--- ---

Dans les derniers jours de février 19'14, les journaux
locaux signalaient la découverte de vestiges de. construction
· ancienne dans le cham.p de Coz-(eunteunic, (vieille fontaine},
. appartenant à M. Jean-Marie Le Saint, . de Gorré-Rloué izella,

XXI

à 1 kilomètre et demi, Sud-Est, du bourg de Plouesc~t. Em­
pêché de faire le voyage en ce moment, je me mis en corres­
' pondance avec quelques personnalités de l'endroit qui me
fournirent des détails indiquant l'importance de ces vestiges

et l'intérêt scientifique qu'ils présentaient.
Dès qu'il me fut possible . de prendre un jour de congé, le
20 mars, j'allai consta ter SUl' place l'état et la nature de ces
l'estes, et je me réjouis du résultat fructueux de mon dépla­
cement.
A l'angle Sud-Est du champ se trouve un tertre de faible
hauteur, tout cOlnposé de pierres, de briques et de tuiles; le
bord Nord-Ouest a été entamé par le propriétaire dans l'in­
tention de défricher ce terrain pour étendre sa culture. Il y a
mis à découvert un mur, ou plutôt un double mur, de tracé
courbe, qui se replie aux deux extrémités pour faire deux
lignes droites parallèles, distantes l'nne de l'autre de 10mè­
tres et formant les côtés de l'habitation. Dans cet intervalle
partent encore, de la façade courbe, deux murs de refend,
larges de 0 m 6a et 0 m 70, ce qui fait que l'intérieur est divisé
comine en trois chambres: celle du Nord, simple couloir,
ayant 1 m aO de largeur; celle du milieu 3 m 90, et celle du
. Sud, 3 m 30. Dans cette dernière, tout près du mur de refend,
est la place d'un foyer ou fourneau, dans lequel on a trouvé
un dépôt de cendres et de charbons, entre quatre pierres
debout ou pilettes de granit; une de ces pierres est encore
en place, les trois autres ont été enlevées et gisent à côté, au
milieu des déblais. C'est ce que l'on peut encore observer
dans les bains romains du Pérennou, en Plomelin, tout au
bord de la rivière d'Odet.
Ce foyer communiquait avec la salle ou cave du milieu par
une petite arcade en briques large de 0 III 70 ; et par eetLe
baie voûtée passait la flamme et la chaleur pour se répandre
dans l'hypocauste, ( système du chauffage central à cette
époque). Tout ce sous-sol était rempli de pilettes e .n briques

'XXII

carrées, rangées en damier, ayant 0 m 23 de section et sépa-
. rées par un intervalle de 0 m 33. Elles mesuraient 0 m 90 de
hauteur, soutenaient un plafond en larges briques recouvert
d'un pavé en béton' et ciment, le tout formant 0 m 18 d'épais­
seur. La chaleur intense qui se distribuait dans les inter­
valles vides séparant les pilettes, portait ce pavé à une
température élevée et chauffait la pièce supérieure.

Cette pièce était-elle un calda.riurn, salle de bains chauds,
ou une simple pièce d'habitation ayant son chauffage cons­
tant.pendant la saison froide'? J'opine pour un salon ou salle
à manger, car c'est le côté de la maison d'où l'on a une admi­
rable vue sui'l'anse de Kernic 'et le pays de Plounéour-Trez.
Le petit couloir Nord a aussi ses trois rangs de pilettes pour
hypocauste ; mais en cette partie la chaleur devait être

plus modérée.

Tout ce dispositif était en bon état de conservation lors de

la découverte. Maintenant les visiteurs et les enfants se
chargent consciencieusement de la destruction, ce qui est fort
regrettable, car on avait là un ' intéressant spécimen de la
construction gallo-romaine dans notre pays. Il est écrit que
chez nous rien ne sera respecté de ce qU'9nt laissé cès vieux
bâtisseurs, car en dehors de la Villa et des bains du Péren­
fiOU, rien n'a été sauvegardé des anciennes explorations. Ce
qui est eùcoi'e dignèd'observation, c'est la courbure de la
façade. Jusqu'ici, dans 'les villas que l'on 'connaissait, on
n'avait trouvé que des' pièces carrées ou rectangulaires' et ce

que nous trouvons ici est tout à fait exceptionnel.
.. Le mur de précinction est double; le mur extérieur me­
sure 0 m 00 d'épaisseur; et le mur intérieur om 00 ; ils sont
séparés par 'un vide de '0 m 40 · 'Vitrùve parle de contre­
murs, destiliés à isoler de l'humidité du sol, et ici ce pourrait
bien être le cas, car on voit l'eau sourdre assez abondamment
dans cetté· partie du terrain. Ce double mur pourrait encore

avoir pour objet de gârder la' cha.leur intérieure fournie par

XXIII
l'hypocauste, l'espace compris entre les deux enveloppes for­
mant matelas d'air et, par conséquent, un parfait isolant
contre toute déperdition.
Dans les déblais on a trouvé des cendres, des ossements

d'animaux et des dépôts de coquillages, parmi lesquels de
grandes coquilles d'huîtres, provenant certainement de rejets

de cuisine et de restes de repas. Chose étonnante on n'a pas

encore rencontré de débris de vases et poteries fines ; mais
il y en 'a certainement sur quelque point, car ces tessons et

fragments sont inséparables des restes de villas romaines.

' En labourant le champ on a quelquefois trouvé des monnaies '
anciennes, mais usées, effacées; ne pouvant pas fournir une

date certaine.

Il reste encore un espace considérable qui n'a pas été

démoli ni bouleversé. Il serait à souhaiter qu'on 'pût y faire

une exploration méthodique. Pour cela il faudrait des fonds,
200 il 200 francs'? 11 faudrait un archéologue ayant des loi­
sirs, du goût, du zèle, de la patience et beaucoup d'observa,.
tion, pour faire tous les relevés et noter exactement toutes les

trouvailles. -'
Il Y a bien une Commission départementale des Sites et
M01iuments naturels, puis un Comité ofIicieux des Sites et
Monuments pittoresques, rattachée au Touring-Club de
Fr-ance, mais ' quelles sont leurs attributions exactes, leurs
ressources, leurs moyens d'action '?
L'établissement de Gorré-Bloué est loin d'être isolé dans

ces parages, d'après les déclarations de M. ]e Docteur Carré,

·médecin à Plouescat, les vèstiges analogues sont nombreux
dans les te- r'res et le long du litlorat Il y aurait là rriatièreà
des recherches utiles et à des études très attachantes. ,

30 mars 1914.

Chanoine J.-M. ABGRALL.

$j" ," cs

XXIV

Les prix de l'Institut de Bretagne

Dès sa première année, l'Institut de Bretagne peut disposer
des quatorze prix suiv.ants qui seront distribués aux acadé­
mies en HH4 et qui représentent un total de t .600 francs .
. Prix offerts par M. le marquis de t'Estourbellon. 1

prix de 100 francs offert à l'Institut pour être remis à l'Académie
de langue bretonne, afin d'être distribué à l'œuvre de scola­
rité bretonne ayant produit depuis trois ans (octobre t9J t),
les meilleurs résultats au point de vue de la diffusion et de la
conservation de la langue;
2° Un prix de 100 francs, pour être remis .à l'Académie
d'Histoire, afin d'être distribué au meilleur travail présenté

à l'Académie avant le ter juillet t9'14, sur: Les anciennes
familles féodales de Bretagne· , créatrices et protectrices de nos
vieilles paroisses bretonnes, et en portant ou en ayant porté
le nom.

.Prix offert par M. le Commandant de Carf'ort. Un prix

de 200 francs, offert à l'Institut pour être remis à l'Académie
d'Histoire. Ce prix devra être attribué par cette Académie, en
19' 14, au livre ou à l'écrit qui aura été publié par un Breton
pendant les années 1912. 1913 ou 1914, et qui paraîtra le plus

, propre à honorer la Bretagne et à maintenir l'union entre
tous ses enfants.
Pri:l' otteTt par M. Le chanoine Fonssagrives. Un prix de
' 100 francs offert à l'Institut pour être remis à l'Académie des
sciences morales et économiques, afin d'être distribué, en 1914,
à la meilleure œuvre ou l'initiative susceptible de combattre
l'émigration bretonne, ou d'en atténuer les effets. .
Prix of/at par M. Guéniot. Un prix de tOO francs offért
à l'Institut pour être remis à l'Académie des Beaux-Arts, afin .
d'être distribué à la meilleure œuvre de peinture ou de sculp­
ture relative à l'histoire de la Bretagne.

XXV

Prix oflert par M. Le docteur Le Fur. 1° Un prix de
100 francs offert à l'Institut pour être remis à l'Académie de
Langue bretonne, afin de récompenser le meilleur travail en
prose ou en vers écrit en langue bretonne, et paru en 1913 et
1914.
2° Un prix de 100 francs offert à l'Institut pour être remis
à l'Académie d'Histoire, afin de récompenser le meilleur
travail paru avant le 1

mars 1914, sur les compagnonsbre­
tons de Jeanne d'Arc et sur la participation de nos compatriotes
à l'œuvre glorieuse accom plie par la Pucelle; "

Un prix de 100 francs offert à l'Institut pour être remis
à l'Académie de Littérature, afin de récompenser le meilleur
ouvrage de poésie écrit en français par u'n Breton, en 1913
ou1914; "
4° Un prix de 100 francs offert à l'Institut pour être remis à
l'Académie des Beaux-Arts, afin de récompenser le meilleur
travail paru en 1913 ou 1914 sur les églises bretonnes et les cal­
vaires bretons. Ce travail devra autant que possible, être
illu stré et renfermer un certain nombre de reproductions des

églises et calvaires bretons.
50 Un prix de 100 francs ofIert à l'Institut pour être remis

à l'Académie des Sciences, afin de récompenser le meilleur
travail en urologie publié par un auteur breton en 1913 ou
1914 ;

6° Un prix de '100 francs, offert à l'Institut pour être ternIs
à l'Académie des Sciences morales et économiques, afin de
récompenser la meilleure étude inédite concernant l;émigra­
tion bretonne à" Paris, les professions choisies de" préférence
par nos compatriotes, les salaires gagnés par eux, et" les œu­
vres susceptibles d'améliorer le sort de nos compatriotes à
Paris. ' .
Prix ot/ert par AIme la vicomtesse de Calan. Prix de

100 francs à l'Académie d'Histoire pour être décerné, en 1916;
au meilleur travail sous forme de recueil des Notices biog'rii~

XXVI

phiqùes SU?' les' Chou, ans" des Côtes-du-Nord, d'après lesarchi-
ves départementales, les registres paroissiaux. .'
Prix ol/ert par Mme la vicomtesse de Calan. Prix de
10.0. francs offert pour être décerné, en 1914, par l'Académie
d'Histoire, à l'éditeur :du projet d'un Recueil de Précis-histori­
que, pouvant être édités comme livre de prix.
Pri.T ol/ert par M. le comte de Landermont. Prix de
10.0. francs offert en 1914-191D à l'Académie des Sciences mo­
rales et économiques pour récompenser un travail sur l'orga-
nisation de la Mutualité agricole. . .

Nous engageons vivement nos
liste de ces prix qui ne peuvent
Bretagne.

confrères à reproduire la
qu'intéresser l'élite de la

Composition du Bureau Général de l'Institut de Bretagne

Président, M. Charles Le Goffic ; secrétaire général, M. le
docteur Le Fur; trésorier, ' M. Adrien de Carné . .

Voici également la composition des bureaux des six acadé-

mies:
Académie de Langue bretonne. Président, M. Ernault ;
vice-prési- dents, MM. les abbés Perrot, Le Clerc, Guillevic et
. Uguen ; secrétaire, M. François Vallée; archiviste-bibliothé­
caire, M. Claude Le Prat.

Académie de Litterature. . Président M. Eugène Le
Mouël; secrétaire, M. le baron Gaëtan de Wismes .
. A cadémie d'Histoire et d'Archéologie. Président M. Poe-
quet du Haut-Jussé : secrétaire, M. le vicomte Ch. de Calan.
Académie ,des Reaux-Arts ' Président, M. Paul Chabas;
vice-président, M. Ferdinand Gilbaut ; secrétaire, M. C.-A.
Collin. " . '

xxvIi
Acaflémie des Sciences. Président, M. Lucas Champlon-

nière: vice-président, M. Charles Oberthül'; secrétaire, M.
Guéguen.

JI cadémie des sciences morales et économique,'), Président,
M. le comte de Laudemont ; vice-président, M. Guérin de la
Grasserie; secrétaire, M. le comte de Lantivy. 0

XXIX

Séance du 30 Avril 1914

Présidence de M. le chanoine ABGRALL, président

Après lecture du procès-verbal de la dernière

sean-
· ce, on prononce l'admission de deux nouveaux mem­
bres: M. l'abbé Joseph Clech, O. A., aumônier à

Keranmi-Penhars, présenté par MM. Abgrall et Pey­
ron, et M. Yves Le Febvre, juge de paix à Plouescat,
présenté par MM. Abgrall et Devoir.
- M. le Président attire l'attention des sociétaires

-sur les recherches de M. Paul Morel, de Saint-NÇ)lff,
.'concernant les peintures, sculptures et vitraux héral­
- diques. Les armoiries conservées sur les mon.uments 1

forment une catégorie importante de documents pré-

-cieux pour l'archéologie monumentale, l'histoire des

familles, . l'étude des traditions locales. M. Morel,
dont les recherches s'étendent à toute la Bretagne,
fait appel à l'érudition et à la bonne volonté de tous
les bretons. . .
M. Bodereau présente d'intéressants relevés qu'il
-a composés d'après d'anciens plans et documents d'ar-
- chives de l'enclos et du couvent des Cordeliers, qui
occupait à Quimper le quartier délimité par le Stéir

· et l'Odet, à leur confluent. Ces dessins, très soignés,
-sont complétés par une reconbtitution des bâtiments,
faite de papier fort, premier essai d'un travail que
M. Bodereau se propose d'exécuter bientôt sur bois.

xxx

, C'est tout un coin, des plus pittoresques, de l'ancierl>

Quimper, Clue notre confrère évoque à nos yeux.
En raison de l'importance d'e cette dernière commu­
nication, M, le Président renonce à donner cette fois­ la suite de sa causerie sur le pays de l'Odet. Il an­
nonce le projet qu'il a forlné d'organiser des excur­
sions archéologiques dans les régions de Briec, Locro-,
nan et Pont-l'Abbé. Ceproj et, qui trouve bon accueil
auprès des membres présents, pourra sans doute être
mis à exécution sans trop tarder.

La séance s'achève par une visite du curieux mu-

sée iconographique constitué à r évêché par 1\1. le cha-
noine Peyron, qui nous en fait 1 ui-même les h.onneurs­ avec l'affabilité bienveillante et l'érudit:on très sûre­
que tous les sociétaires connaissent. C'est une excel­
lente œuvre de protection artistique que celle à laquelle
notre cher vice-président s'est attaché. Toutes ces.
statües de saints et de sait:ltes ne témoignent pas cer­
tes d'un art raffiné, mais leur rudesse parfois informe
ne fait-elle pas leur valeur '1 Ce que nous cherchons,
ce , que nous aimons en elles, ' ce n'est ' pas tant elles-,.
mêmes que la qualité originale de la vie spirituelle
qu'elles expriment, c'est l'âme naïve et fidèle, inlliffé­
rente à la maladresse des mains, et qui, lorsqu'en
dépit de cette maladresse elle s'exprime toute entière"
la rend émouvante.

Le Secrétaire, Le Président,
H. WAQUET Chanoine ABGRALL
Publications reçues:

Analecta Bollandiana, t. XXXIII, fasc ' 1.

XXXI
Annales de la Société royale d'archéologie de
Bruxelles, t. XXVII, livr. II, 1913.
Archives historiques du département de la Gi-

ronde, t. XL VIn.
Bulleti n de la Société d'ArchéoLogie et de statis-

tique de la Drôme, 1914, avril.

Bulletin et mémoires de la Société archéologique
du département d'Ille-et- Vilaine, t. XLIII, ~e partie.
Bulletin trimestriel de la Société des Antiquaires
de Picardie, 1913, 4° trimestre.
Congrès archéologique de France, session tenue à
Angoulêlne en 1912.
Mémoires de l'Académie de Nîmes, t.XXXIV,

1913.
Revue de Bretagne, 14

année, mars 1914.
ReDue de Saintonge et d'Aunis, XXXIV

volume,

livraison.
ReDue des Traditions populaires, t.
XXIX nOS 2

et 3. .
ReDue Mabillon, février 191~.
Séance publique de l'Académie
Agriculture, Arts et Belles-Lettres
1 913. .

des Sciences,
d'Aix, 1912 et

XXXII

C ONI E

Par arrêtés du 27 mars 1914, M. le Ministre de l'Instruc­
tion publique et des 'Beaux-Arts a classé parmi les Monu-

ments historiques : .

1 ° Le clocher et la cha pelle de l'île Callot, à CarRntec ,~

L'arc de triomphe de Guimiliau.

30 La chapelle funéraire çle Saint-Jean-du-Doigt.

40 L'arc de triomphe, la croix et la chapelle funéraire de '

Lampaul-Guimiliau. , ' ,

50 Le chœur et le transept de l'ancien prieuré de Kerni-

tron à Lanmeur.

Le clocher de l' égl ise de Locquénolé.

L'église de Louquirec.
8° L'église Saint-Melaine, à Morlaix,

La tour de l'église Saint-Mathieu, à M'orlaix.

L'église et la chapelle funéraire de Pleyber-Christ,
il ° Le clocher de l'église de Plouézoc'h.

L'église de Plougasnou.

La cllapelle du cimetière de Plougasnou.
14° L'église de Ploujean. ,

L'église et l'arc de triomphe de Plounéour-Ménez.

L'église du Relecq, en Plounéour-Ménez.

L'église, le calvaire et l'ossuaire de Saint-Servais.
180 L'ossuaire de Sizun.
19° Le clocher de l'ancienne église de Taulé. '
20° La chapelle de Sainte-Anne, à Fouesnant.

21'" La, fontaine et le calvajre du Drenec, à Clohars-
Fouesnant.

XXXIII
Séance du 28 Mai 1914

Présidence de M. le chanoine ABGRALL, président

MM. le chanoine Peyron et Le Carguet, vice-pré-

si dents assistent à la séance. 0 0

Le procès-verbal ' de la dernière séance est lu et
adopté. -
M. le Président communique les excuses . de MM.
Onfroy, Chaussepied et Devoir.
M. Kerhuel, (0 A), directeur des Transports Auto:­
mobiles Bretons, présenté par MM. du Chatellier et Le
Guisquet, est admis comme Membre de la Société. 0'

M. Chaussepied a été avisé par le gardien de la
chapelle de Saint-Herbot que ~1. le Maire de Plouné~
ver.-du-Faou avait l'intention de faire abattre les arbres

00 qui avoisinent cette chapelle et lui font un cadre

d'excellent caractère ; il aurait de plus projeté de
construire une maison tout près du monument, de'

manière à le masquer en partie. M. Chaussepied a

fait un rapport à la Préfecture et à la, Commission des

monuments historiques. .

Le 14 courant, lors de la réunion à Quimper du

Comité départemental des sites 0 et monuments pitto-

resques, M. Chausssepied avait eté sollicité de faire un

rapport sur les modifications à demander dan/; les
règlements de voirie ayant trait aux immeubles anciens
ûffrant un intérêt monumental, historique ou pitto­
resque. Il devait en donner lecture à la séance d'au-

XXXIV

jourd'hui ; il réserve cette lecture pour notre prochaine

réunion, et y ajoutera les compléments et documents
utiles.
Mme Le Roux, émue des mutilations que les enfants
et les habitants de Concarneau, font subir aux rem­
parts de la Ville Close, jette un cri d'alarme et prie la

) , Société' d'intervenir pour mettre fin à ces actes de

vandalisme, tant au point de vue artistique que da~s
l'intérêt même de la ville de Concarneau dont les
remparts constituent le plus bel ornement. Il y aura.
lieu de rechercher les moyens propres à protéger ces
fortifications. '
, M. le Président ' fait savoir que la Torche de
Penmarc'h est aussi exposée à des mutilations. Des.
carriers y ont ouvert une tranchée, menaçant ainsi
de détruire les vestiges de l'époque néolithique, 'entre

autres un kjokkenmodding, vaste amoncellement de
coquillages, (débris de cuisine) qui ajoute à l'intérêt
qu'offre ce site pittoresque. M. le Président est déjà

intervenu ; espérons que cette intervention sera l:mffi-
sante pour arrêter la destruction de la Torche. ,

M. Le Ca t'guet, au cours de sa lecture sur l' étud e
du cadastre au point de vue ' archéologique présente
un certain nombre de haches en pierre polie et une
petite statuette en bronze de l'époque gallo-romaine.
Tous ces objets ont été trouvés par lui au cours des
nombreuses fouill~s qu'il a entreprises dans la région
du Cap-Sizun.

La Société a reçu les publications sui vantes:
Société Jersiaise, 3g

bulletin annuel, i 914.
Annales de Bretagne, tome XXIX n° 3, avril 1914 ..

xxxv

Revue des t1~aditions populaires, tome XXIV, n° 4,
avril 1914. .
Bulletin Philologique et ~Hislorique, année 1913,
nOS 1 et 2. .
Répertoire . d'Art et d'Archéologie, 4

trimestre
1913.
La séance est levée vers 4 h. 1/2.
Le Secrétai1 e,
L. OGÈS.

Le Président,
Chanoine ABGRALL .

XXXVII

Séance du 25 Juin 1914

Pré~idence de M. le chanoine ABGRALL, président ·

La lecture du dernier procès-verbal ne donne lieu
à aucune observation .

M. le Commandant Devoir s'est fait excuser . .

Trois nouveaux membres sont admis dans la 80-

ciété sur la présentation de MM. Abgrall et Philip-
pon:

Mlle Lepeu, professeur à l'Ecole Normale d'insti-

tutrièes de Quimper.
Mllo Gély, professeur-économe à la même école.

Mlle Manach, directrice de l'Annexe de la même

école.

M. ChaHssepied lit une note comportant un projet de
règlement rédigé en vue de· la conservation des

aspects pittoresques de nos villes bretonnes et notam-
ment des vieilles maisons. Les propriétaires de ces

maisons se rendent rarement compte qu'il leur serait
presque toujours très facile de pourvoir à l'entretien
et à la propreté de leurs immeubles sans en dénaturer

le caractère. M. Chaussepied exprime le vœu, auquel
s'associent tous les membres présents, que les arrêtés

mùnicipaux . relatifs au nettoyage des façades con-
tiennent, à cet égard, des prescriptions et indications

particulières. .

M. le Président signale l'état déplorable dans lequel
se trouve l'échauguette du pont Médard à Quimper .

M. Chaussepied attire l'attention sur une curieuse

XXXVIII

maison du xvie si~cle, située à, Carhaix, et dont il a
pris des croquis qu'il fait circuler. Cette maison,
très digne d'être conservée, est aujourd'hui inhabitée
et menacée de destruction.

Après avoir donné lecture d'une partie du mémoire
déposé par M. le commandant Devoir, M. le Président

déclare la séance suspendue, et tous les assistants

s'acheminent à sa suite vers le manoir de la Forêt où

,elle doit continuer. Ce petit manoir" qui s'élève '
dans un 'site verdoyant et frais; sur la rive droite de

l'Odet, à un kilomètre est de Quimper, constit~e un

type' très intéressant de gentilhommière fortifiée. A

l'époque où il fut construit, vers 1540,- c'eût été -folie
certes que d'espérer pouvoir-résister dans une simple
maison de campagne ·à des troupes munies de canons,
mais on pouvait encore et l'on devait songer à se dé-

fendre contre les bandes vagabondes de pillards et de
routiers. Le souci de cette déf~nse s'y unit ingénieu-:­
sement et d'une façon parfois très originale à celui de
l'aménagement intérieur et même de la décoration.

Une petite chapelle, installée dans une annexe, ajout~
au caractère de l'ensemble. On se sent en présence

d'une demeure construite pour se suffire à elle-même,
destinée à des occupants également désireux de sécu ...

rité, de bien~être et d'indépendance.

Le Secrétaire, '
, H. WAQUET
Le P1'ésident,
Chanoine ABGRALL

Publications reçuès : " ', . :' .

Bulletin a'rchéologique du Co'mité des travaux his·
to'riques et scientifiques, année 1913, 3~ livraison.

XXXIX

Bulletin trirnestriel de la Société des , Antiquaires
de Picardie, année 1914, ter trimestre. ,
Revue de Bretagne, 14° année, numéros de février

et d'avril-mai. . ,
Revue de la Haute-A uvergne, 1913, 4

fascicule.
Revue de Saintonge et d'A unis, XXXIV

volume,

li vraison.

Revue des
mai 1914.
Traditions populaires, t. XXIX, n° 5~

Les membres de la Société archéologique résidant à Quim:
pel' et aux environs avaient été invités à se trouver le samedi

20 juin dernier à deux heures et demie de l'après-mid, i, dans la
cour du Musée départemental afin de présenter Î~urs salu-,
tationset leurs sentiments de cordiale confraternité à M. le
Directeul' et a, ux membres du Congrès archéologique de Fran-

ce, qui, on le sait, tenait cette année sa 81 e session en Basse-

Bretagne. Une trentaine de sociétaires avaient répondu à
l'appel. M. le Président exprima en leur nom aux congres-

sistes sa joie de les voir à Quimper et de pouvoir rendre hom-'
rnage à la grande société française d'Archéologie, sœur aînée ,
de nos sociétés locales. « ~ulle société, dit-il, n'a fourni tant
de beaux et savants travaux ni rendu tant de services à nos
monuments nationaux, »

M. Lefèvre-Pontalis, Directeur de la Société, professeur à
l'Ecole des Chartes, répondit en termes émus et spirituels en

disant toute sa gratitude pour le bon accueil réservé partout
au Congrès, toute son admiration pour l'art breton si atta­
chant dans sa rudesse apparente et qui a produit tant de no­
bles édifices d'un caractère très particulier.
Quimper, dont les congressites ont visité malheureusement

un peu trop vite les monuments et les 'rues sous la conduite
de M. ,Waquet, archiviste du Finistère, constituait leur der­
nière étape dans notre département. Ils y avaient visité les
jours précédents, sous la conduite de MM. de la Barre de
Nanteuil et Lécureux, le château de Brest, Daoulas, Plougas­
tel, Morlaix, Saint-Jean-du-Doigt, Saint-Pol-de-Léon, Le
Folgoët, Landerneau, Pencran, La Martyre, La Roche-Mo­
rice, Sizun, Landivisiau, Guimiliau, Lampaul, Saint-Thégon­
nec et Pleyben.
Dans la séance de clôture tenue à Brest le vendredi soir,
19 juin; le bureau du Congrès a décerné de nombreuses
récompenses à divers lauréats, auteurs de travaux historiques
et archéologiques se rapportant à la région du Finistère. En
voici la liste:
Grandes médailles de vermeil : M '. le chanoine Peyron,

chancelier archiviste de l'Evêché ; M. le vicomte A. de ia
Barre de Nanteuil. M. le chanoine Abftrall se trouvant de-

puis le Congrès de 1896 titulaire de cette médaille qui ne peut

être accordée qu'une fois. , il n'a pu y avoir lieu pour lui qu'à
un rappeL
Ai édailles de vermeil: MM. Bourde de la Rogerie, ancien
président de la Société archéologique du Finistère, actuelle­
ment archiviste de l'I1le-et-Vilaine ; Chaussepied, architecte
des monùments historiques, inspecteur départemental de la
-Société française d'archéologie; le commandant Devoir,
capitaine de frégate, auteur d'une vaste étude d'ensemble sur

nos monuments mégalithiques; Le Carguet, vice-président
de ]a Société archéologique du Finistère, l'un des doyens
des recherches archéologiques dans le département; Lécu­
l'eux, auteur de nombreuses études sur les monuments du

Moyen-âge et de la Renaissance dans le Léon .

MédaiLles d'm'gent: MM. Guénin, professeur au lycée de .
Brest; le docteur Picquenard, premier adjoint au maire
de Quimper, vice-président de la Société archéologique;

XLI

Waquet, archiviste du Finistère, colloboeateur de M. Lefèvre­
Pontalis dans la rédaction du volume du Guide du Congrès;-
. le chanoine Le Coz, curé-doyen de Pleyben, auteur d'une
bonne monogra phie de sa paroisse; Louis Le Guennec de
Morlaix, le morlaisien le mieux informé de l'histoire de sa
région; Delou' rmel, conservateur de la bibliothèque à
Brest; l'abbé Quiniou, ancien vicaire à Saint-Thégonnec,
historien précis 'et consciencieux de cette paroisse et de ses

monuments.
Médaille de b1'onze : MM. l'abbé Calvez, vicaire à Pleyber­
Christ; J'abbé Rolland, recteur de Meilars, auteur d'une
remarquable étude sui' le grand aqueduc romain de Carhaix;
- D. Bernard, ancien secrétaire de la Société archéologique
du FirlÏstère, bien conn u par ses divers travaux sur le Cap­
Sizun; Michel Mazé, eiltrepreneur à Brasparts; Le
Bars; casernier au Château de Brest; Alain Guiziou, . fils,

de l'atelier de M. Le Naour à Quimper, sculpteur et appa-
reilleur.
En partant de Quimper, le Congrès s'est dirigé sur Vannes,
d'où il a rayonné pour visiter successivement Carnac, Locma­
riaker, Gavr'inis, Elven, Ploërmel, Josselin, Saint-Nicodème,
Guéméné-sur-Scorff, Kernascléden, Sain t-Fiacre-d u -Faouët,
Saint--Gildas':- de-Rhuys et le château de Sucinio.

Le récent Congrès archéologique de Brest-Vànnes a fourni
l'occasion à plusieurs orateurs de parler avec honneur du 10-
rientais Jacques Cambry, l'un des fondateurs de cette Acadé­
mie celtique qui devait devenir la Société des A' laiquaiTes de
France. Cambry est bien connu de tous les bretons soucie.ux
du passé, mais la fin ' de sa vie présentait encore certains
. points obscurs que vient d'éçlaircir une intéressante publica­
tion de M. Thiot (1 ). M. ' Thiot est secrétaire de la Société

(1) Thiot (L.), Le citoyen Cambry; premier préfet du département de l'Oise,
Beauvais, i914, in-S·, 63 p. .

XLII

académique de l'Oise. Or Cambry fut, on le. sait- le premier

préfet de ce département où il témoigna du ' même zèle actif
et intelligent dont il avait fait preuve en qualité de président
de l'Administration centrale du Finistère puis d'administrateur
suppléant du département de la Seine. Comme dans. le Finis­
tère, c'est surtout · aux questions d'agriculture et d'art qu'il

donna dans l'Oise son attention. On lui doit, entre autres.
bonnes initiatives, la première idée de la création d'un musée
à Beauvais, l'établissement d'une société d'agriculture et de
réels efforts faits pour sauver la. manufacture nationale des
tapisseries. Ayant quitté sa préfecture le 13 avril 1802, il

consacra presque exclusivement ses dernières années 'à la.

littérature et à l'archéologie. Il mourut le 30 décembre 1807,
non pas à Cachant, comme l'écrit.Levot, mais à.Paris, en son
domicile, rue Neuve-des-Mathurins . . Il laissait un grand
- no'mbre de discou'rs et de volumes dont M. Thiot nous donne
une . bibliographie commode . .

. ' Le numéro 'd'avril des Annales de Bretagne renferme une
intéressante et amusante étude de M. Albert Mousset sur un
certain Nicolas Delvincourt, généalogiste hardi et faussaire
insigne, qui exerça durant plusieurs années, au temps de
Mgr. de la Marche, la charge d'archiviste de l'évêché de Léon
et se fit alors de bon's profits par une exploitation méthodique
de la vanité humaine. La Révolution, l'obl. igeant à se cacher,
lui procura les plus étranges avatars. Notaire sans client à

Plouénan en l'an VII, puis simple colpo"rteur, il finit vers 1815

à Paris, à l'hospice des vieillards du faubourg Saint-Martin,
après avoir considérablement enflé par ses travaux les sour-

ces du nobiliaire de Bretagne. Il avait failli tromper d'Hozier,
et · personne ne soupçonna vraiment son imposture avant

M.de Courcy. Son histoire, que nous raconte M. Mousset,
constitue un document de premier ordre pour servir à l'étude

de la crédule fureur généalogique. '. H~ 'Y A-QUET .

XLIII

Lorsque la loi du 2'1 avril 1906 a organisé la protection des

Sites .et MonUments naturels de caractère artistique,etqu'il
a été créé, par suite, 'des commissions départementales char­
gées de la défense' de ces ricbesses régional~s, 'oh pouvait s'a~­
tendre à ce 'que, dans notre Bretagne, ces commissinns n'eus;..
sent pas à intervenir, que les sites et paysages. pittoresques

étaient à peu près h' ors de l'qtteinte des mains dévastatrices.
, Il n'en ést rien. ' J'ai eu la bonne fortune, aux 'environs
de 1890, de voir les rochers de Ploumanac'h, pl:ès de Perros~

Guirèc,dàns les Côtes-du-Nord. Il ' étaient alors dans ' to'ute

leur intégrité; compnsant par leurs formes variées et bizarres

un vaste paysage chaotique, impressioQnantau suprême:degré.
Tout celà a changé. Des étrangers, des spéculateurs sont
venus. Deséoins de terre ont été achetés , à cQups. de billets-de

banque, des rochers ont été accaparés, 'fendus, : éelaté, s,dépe, -
cés,démembrés, pour 'bâtir des villas; des cha· lets" . des ~ios-

ques, des cottages, toutes sortes de constructions hétéroclites;

chaqu'e bâtisse a été entourée 'de hautes murai)les, et 'ce qui
était le domaiI're de tous, ouvert et libre à tous les regards"
est devenu 'un ramassis de petites propriétés jalousement en­
closes, férocement fermées, déparant pour toujours c, e littoral

si bea u, si superbe au trefois.

. , Ce qui est survenu dans' le département voisin menace de
se produire chez nous. Il y a deux mois on entamait l'admi"­
rable promontoire qui s'appelle la Torche de PenrnQ,rc'h; on
l'éventrait pour y exploiter une carrière. Un courageux "jeune

homme, un peintre Italien, Carlo Zanon, qui s'est, épris d'un

vrai culte pour les beautés ' de cette côte sauvage, a {jeté le
premier cri d'alarme, et par une intervention énergi" que,
presque violente, est arrivé à conjurer le péril, pour ce'qui est
de la Torche. Mais le danger se manifeste sur un autre point.

XLIV

Connaissez-vous l'espace compris entre l'agglomération de
Saint-Guénolé et le petit village de Saint-Pierre où s'élève le
phare monumental d'Eckmühl? C'est une. bande de terre lon-

gue de 2 kilomètres, large de 600 à 800 mètres~ terrain pla t, en
partie marécageuse, constituant un site tout à fait exception­
nel, ayant un aspect de désert et de région abandonnée, avec
vue libre sur la mer immense. Une seule construction en

émerge, c'est la chapelle de Notre-Dame-de~la-Joje, édifice à

à la fois légendaire et historique, dressant dans cette solitude
sa toÏtu"re grise et ses trois clochetons habillés d'une toison de
lichens jaunes, escorté de près par un calvaire du Moyen-âge
et d'un peu plus loin par un menhir préhistorique.
Et bien! là où il n'y avait autrefois qu'un sentier de piétons,
on a commencé à ouvrir une route pour automobilistes et cyclis­
tes. Bientôt ce désert si calme et si reposant sera ' envahi par

des ·véhicules faisant du 80 à l'heure, soulevant des nuages de

poussière, empuantant d'odeurs nauséabondes les saines et

pures effluves de l'océan, emportant à toute vitesse des snobs
qui ne voient rien, qui ne regardent rien, incapables de sen­
tir, de comprendre ce qui est vraiment bèau.
Et puis ce sera la ruée des maisons se rangeant en bordure le
long de ce nouveau chemin, coupant les perspectives, masquant

la campagne et peut~être la mer, encerClant l'austère chapelle
de la Joie dans un empâtement d'auberges et de cabarets.
Et voilà comment, avec la marche du progrès moderne,
mal entendu, mal appliqué, on vient à perdre un pays au
Heu de servir ses véritables intérêts.
Ajoutons que ce nouveau chemin est à peu près inutile;
en faisant un circuit de un kilomètre, l'affaire de trois min u-

tes pour ces voitures à grande vitesse, on trouve un autre
'chemin, rejoignant Kerity à Saint-Guénolé. Mais le sort en
est jeté, la nouvelle rouLe est commencée et elle sera achevée
sans rémission.

J.- M. ABGRALL.

Séance du 30 Juillet 1914

Présidence de M. le chanoine ABGRALL, président

Le procès-verbal de la dernière séance est adopté .
sans obser\'ation.
, MM. W"aquet et Philippon se sont fait excuser.
M. Koechli.n Rodolphe, Ingénieur des Arts et Manu­
factures, présenté par MM. Le Rail, député, etAllier,
trésorier, est admis à l'unanimité, comme membre de

la Société.

M. Koechlin est AI~acien, et, dans les circonstances
actuelles, la Société se trouve honorée de pouvoir

compter au nombre de ses adhérents, un membre de
,cette grande famille d'industriels qui a tant fait pour

la 'prospérité dè l'Alsace .

Lés ouvrages suivants ont été reçus depuis la

dernière séance :

Alémoires de la Société Nationale d'agriculture,

sciences et arts d'A ngers, tome XVI.

Revue Historique et Archéologique du Maine,

année 1913, 2 volumes.
Société Finlandaise d'Archéologie, flelsingfors,
année 1913, 2 vol.
Recueil de la Commission des Arts et jY.lonuments
historiques de la Charente-Inférieure, tome XIX,

janvier-avril 1914.

Bulletin de la Société d'Archéologie et Statistique

de la Drôme, 1913.

XLvi

Bulletin de la Société Archéolog' ique du Midi de
la France, année 1911-1912 .
A nnuaire de la Société royale d'A l'chéologie de

Bruxelles, tome XXV, année 1914. Revue Mabillon,
n° 37, mai 1914.
Les mémoires inscrits à l'ordre du jour sont lus, et
la séance est levée à 3 h. 1/2.
Le Secrétaire,
L. OGÈS.

Le Président,
Chanoine ABGRALL.
ANNEXE AUPROC~S-VERBAL

Au bout de huit mois de silence et de sommeil apparent, il
est temps que notre Société Archéologique reprenne vie
et action. En cette année exceptionnelle de bouleversement
général, il est survenu un peu de désorganisation dans toutes
les œuvres, d'innombrables citoyens français ont été déplacés
dans toutes les directions, les membres d'une même famille
ont été dispersés et séparés, de manière à ne pouvoir plus
communiquer entre eux. Il en est de même des membres de
notre famille scientifique; ils sont nombreux ceux qui ont été
mobilisés, et il semble convenable de rétablir les liens anciens
qui nous unissaient, en donnant des nouvelles des absents,
en dressant une sorte d'état de ceux qui prennent part il la
guerre ou qui sont affectés à des services spéciaux qui s'y
rapportent. ,

L ' Chanoine Abgrall, Président. - " Aumônier de
l'hôpital mixte de Quimper, ayant compté en ' novembre et
décembre jusqu'à 270 soldats blessés ou malades, mais n'en
contenant en ce moment que 1~0 environ.

XLvn

2. MM: Le Carguet, Vice-President: Ancien corn-
'balLant de 1870, blessé et médaillé; immobilisé par son âge

et par l'infirmité, conséquence de sa blessure.
3. Docteur Picquenard, Vice-Président. Aide-Major

de première classe, à l'hôpital de convalescents de Pont-Croix.
4. . Waquet, Secrétaire, n'ayant pu obtenir d'être mobi·
lisé, chargé du cours de seconde au Lycée de Quimper.

:J. Ogès, Secrétaire. Précédemment instituteur com-
munal à Gouesnac'h, a été détaché pour assurel' pendant six
. mois le service de l'école et du secrétariat de la mairie à Clohars-

Fouesnant; dirige maintenant l'école de Bénodet.
. 6. Burin, BibLiothécaire-AuxiLiaire.· Blessé et fait
prisonnier dès les premiers combats en Belgique.
. 7. Bernard, ancien Secrétai'l'e. Fait le service postal
dans la région de· l'Est.
8. Abbé Bossennec. Infirmier-Brancardier .

~. Bourde de la Ragerie, ancien Président.
Caporal-fourrier au 3-18

, aux environs de Reims; fait des
découvertes archéologiques en creusant des tranchées, où il lui
est arrivé d'exhumer un beau vase préhistorique et des osse"'
ments.
10. Vicomte de Carné. Employé aux camions auto-
mobiles, pour transport de munitions: caisses de cartouches,

obus, bombes, explosifs .

11. De Chabre (Etienne). . Camions automobiles.
' 12. De Chabré (Louis). . Adjudant au 1'16

, combat
sur le front.

13. . Charbonnier. Artillerie de forteresse, Brest.
14: Du Chatellier. Capitaine au U8

, a passé sept
mois à Quimper, chargé de l'instruction des recrues; ' actuel~
lement commande un détachement de '1.200 hommes à
Audierne.
Hl. -Docteur Chauve~. Médecin-Major à la Roche-s-Yon.
'16. - Commandant Devoir. Défense fixe de Brest,

XLVIII

dans un des forts du front de mer. Il y fait aussi des décou­
vertes archéologiques, piene à cupules, dont il nous communi·
quera une étude.
17. Du Feigna de Keranforet. Ancien combaltanl
de 1870; administrateur en chef de l'hôpital auxiliaire n° 20:2,
à Quimper. . .
' 18. . Le Guennec. Infirmier ~ l'hôpital temporaire
no 34, à Mol'laix. N'a pu, malgré ses instances, obtenir d'être
dirigé sur le front.
19. ' Guey. Chef brancardier, à l'hôpital no 202,
Quimper. . .
20. Le Guyader. Ancien coil1batant de 1870. A
travaillé à l'organisation et à la repartition des secours aux
familles des mobilisés. .

21. -- De Jacquelot du Boisrouvray. Camions
automobiles.

22. Vicomte de la Barre de Nanteuil. Tombé au ,
champ d'honn'eur, à Dixmude, lB ' 10 novembre 1914, mort, à
Dunkerque le ' 12. (Une notice sur ce héros est consignée
dans la lettre circulaire qui termine ce volume). ' . '
23. Leprince. Capi,taine du Génie, dirige la répara-
tion et la remise en état des routes, voies ferrées,ponts,
viaducs, dans la région de Dunkerque. ,
24. Chanoine Louvière. Mobilisé fin de mars,
incorporé au Hi Le, service actif; en ce moment en détache­
ment à Douarnenez.
25. Malherbe de la Bouexière. Opérations de
réquisitionnement de chevaux, aux premiers jours de la
mobilisation. S'est engagé ensuite, est parti comme coporal,
a beaucoup travaillé sur le front, a été promu adjudant; est
revenu très fatigué et, après quelque temps de repos, est

. reparti ces derniers jours à la tête d'uo détachement.
26. Mlle' Manach. Pendant ses vacances scolaires a

prodigué ses soins aux malades et blessés del'hopitaLtempo-

XLIX

raire n° 23"et particulièrement aux blessés ' atteints de tétanos.
27. Manot. Sous-lieutenant au 118

. A passé
plusieurs mois sur le front, est revenu avec les pieds gelés;

commence à se rétablir.
28. Philipp on. Capitaine d'artillerie de campagne.
A pu à force d'instances, obtenir de reprendre du service.

Travaille aux ateliers de pyrotechnie de Saint-Nazaire, polir

la préparation des explosifs. Madame Philippon, après

avoir soigné nos malades et blessés de l'hôpital 202, s'est
rendue, en décembre, dans les formations sanitaires voisines

de la ligne de feu.
Les trois aînés de leurs fils sont partis dès les premiers
jours de la guerre; le troisième, caporal au U8

, a disparu
dans le courant d'août, mort anonyme, selon toute probabi-
lité, obscure mais glorieuse. -
29. Chanoine Pilven. Aumônier de l'hôpital 202.
30. Colonel Roudière. Brillants états de service
pendant qu'il faisait partie de l'armée; a fait sa demande pour
être admis à prendre part à la défense du pays, demande qui

n'a pas été agréée à ~ause de son âge. Fait partie de la com-

mission de ravitaillement, contrôle et fixation des prix. 0
3' J. - - Le Rouge de Rusunan. Capitaine de réserve:
a travaillé . pendant sept mois au bureau de la brigade à Quim-
o 0 0
pel' ; occupe actuellement le même poste à Brest.
32. ' Savina. Sergent dans les bureaux de l'Etat-Ma-
jor, aux environs de Reims.
33. Villard. A été mobilisé temporairement comme
garde-voie.

Il se peut qu'il y ail .ici quelques omissions, vu la grande

difficulté d'avoir. des renseignements sur les sociétaires éloi-
. gnés de Quimper. -

o o 0 o

Ouvrages reçus depuis la séance de Juillet '19f4.

Bulletin de la Société A'l'Chéologique de Nantes, année 1913 .
Bulletin de la Société des Antiquaires de l'Ouest, 2

trimestres de 1914 .
Revue de Saintonge et d'Aunis, août et décembre 19'14, Ire
livraison de 19H5.

Bulletin Archéologique du Comité des Tl'aVau.T Historiques
et Scientifiques, 1

et 2

livraisons, 1914.
BuLLetin de la Société Neuchâteloise de Géographie, tome
XXIII, 1914. .

Revue de la Haute-Auvergne, 2

fascicule, 1914.
Annales de Bretagne, tome XXIX, numéros 1,2, 4, 19' 14.
Répertoi-re d'Art et d'Archeologie, 1913, ' 1

trimestre.

Fornvannen Meddelanden, Stockholm, 1913.

Hulletin de la Société Polymatique du Morbihan, 1913.

lJ.ulletin de la Société des Antiquains de Normandie, 1913-
1914.

. A naleGta Bollandiana .

Revue de Bretagne, juin et juillet 1913 juillet HH4.
Bulletin Philologiqtte et Historique, 1913.
Retlue des Traditions Populaires, 3 fascicules.

Hulletin de la Sociüé d' Art'chéologie de la Drôme, juillet 1913 .
. . Congrès des Sociüés Sa,vantes, 1914, discours de clôture .
Smithsonian Institution United States National Museum,
Washington, 1914. .

La Société Française d'Archéologie, la Sooiété
d'Archéologie de la Drôme et l'Union Historique et

Archéologique du Sud-Ouest, nous ont adressé le texte
de leurs protestations contre la destruction de la cathédrale

de Reims et le vandalisme allemand. Nous avons répondu à
cet envoi en adressant, aux présidents de ces Sociétés notre
propre protestation, consignée à la fin de ce volume .

Hélas! ces actes de barbarie se continuent, nous avons a
déplorer une foule d'autres destructions et nous ne pouvons

que trembler à la pensée des malheurs qui menacent d'autres

cathédrales et d'autres trésors d'art qui sont encore au pou-
voir de ces Germains .

Plusieurs des membres de noti'e Société, demeurés au pays,
ont manifesté le désir de voir reprendre nos réunions men­
suelles.
Nous avons donc décidé de tenir une séance le . jeudi
29 avril; .ce sera une occasion pour renouer nos relations,
interrompues depuis juillet '1914, et de nous entretenir des
confrères absen ts.
Les sujets à traiter sont indiqués à l'ordre du jour au dos

de la couverture de ce bulletin, ainsi qu'il suit:

1° Lecture d'une poésie d'actualité, par M. Frédéric Le .

Guyader.

Etude de l'Architecture Bretonne du xvne siècle: Porche
de Saint-Houardon de Lande1'neau et Chapelle-ossuaire de
Saint-Thégonnec, par M. Chaussepied.
3° Les mottes féodales, par M. le chanoine Abgrall et
M. Louis Le Guennec.
1'1 avril '19H>.

Le Président,
Chanoine ABGRALL.

- 245 3

DU TOME XLI
PREMIÈRE PARTIE

Table des Procès-verbaux des déUbtfrations et de ta Chronique
de ta Société A rchéologique du Finistère en 1914 ..
LISTE GÉNÉRALE DES MEMBRES.... .... .... .
ÉCHANGES ou SERVÜJES GRATUITS....... . ..... .
SÉANCE DU 29 JANVIER .. . ........... . ...... . ..
Recherches au Cabellou près de Concarneau.
Classement des monuments hfstoriques.
Bibliographie: Pleyber-Christ par l'A bbé CAL VEZ ....

Annexe: Rapport de la Commission de comptabilité.
SÉANCE DU 26 FÉVRIER .......................

Causerie de M. le Président sllr les sites piUores­
ques et les monuments hîstoriques du pays de
Quimper. Découverte de vestiges gallo-romains
à Gorré-PIoué près de Plouescat. Protestation

contre des dispositions législati ves en projet rela-
tivement aux recherches préhistoriques.
Bibliographie: Quéinnec (Jacques), député du Finis­
tère à la Convention et· aux Cinq-Cents par PI'.
H ÉM 0 N . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . ...... ...... .
Annexe: Excursion dans les environs de Quimper .
Rive gauche de l'Odet . .............. : ........... .
SÉANCE DU 26 MARS ............................
Adhésion de la Société aux protestations de la Société
d'anthropologie de Paris et de la Société géologique

de France contre la réglementation {)fficielle des
fouilles. Communication de M. le Président sur la
croix de Kerzéan en Cléder. Présentation par

Pag'es

III

VIl

XIII

._, . , 246-- ,.

M. CHAUSSEPIED, de ses relevés de la chapelle de
SainL-Herbot. '
Annexe: Nécrologie; mbrL de MM. Eugène Le MOYNE
de Loctudy, le sénateur Louis HÉMON, membre
fondateur de la Société, le commandan t le MAIGRE,
- Coffrets en pierre dans la commune de Lande-
leau par A. JARNO. Substructions gallo-romai-
nes en Plouescat par le chanoine J.-M. Abgrall. -

Les prix de l'Institut de Bretagne, . . . . . . . . . . . . . . . . XVI
SÉANCE DU 30 AVRIL. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . XXIX
Recherches de M. Paul MOREL de Saint-Nolff' sur les
peintures, sculptures et. vitraux héraldiques.
PrésenLation par M. BODEREAude ses dessins et de
son essai de recofistilution en relief du quartier
des Cordeliers de l'ancien Quimper. Discussion
d'un projeL d'excursions archéolog'iques. Visite
du musée iconographique de l'Evêché.

Chronique: Classements de monumenLs historiques. XXX Il
SÉANCE DU 28 MAI ... ' , .... , ................ ' .... . XXXIII
Vœux en faveur de la protection des anciennes mai-
sons et du rocher de la Torche de Penmarc'h. -
Présentation par M. LE CARGUET de haches el de

sLatueltes découvertes dans la région d'Audierne.
SÉANCE DU 25 JUIN ...................... , .... ,., XXXVII
Projet de règlement rédigé par M. CHAUSSEPIED en
vue de la conservation des aspects pittoresques

de nos villes. Visite du manoir de la Forêt.

Chronique: La session du congrès archéologique de

"B'rance dans le FinisLère ; récompenses décernées
par le corigrès. Le citoyen Cambry, premier

préfet du département de l'Oise, par L. THipT. -
Nicolas Delvincourt et le Nobiliaire - de Bretagne
par A. lYlOUSSET'ê . Préservation des sites et

mo.nu,ments naturels .... , ... . . , ... ' . , , , , .... , .....

, . SÉANClD DU 30 JUILLET, . , , .. ' . . . . .. . . . . .. . ... ' ..

XXXIX
XLV

An.nexe: Tableau des membres mobilisés ou utilisés

''darls divers servic'es pour la durée de la guerre . . XLVI