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Bulletin SAF 1913


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Danvez Gériadur. Matériaux pour compléter les Dictionnaires Bretons-Français

G. esnault

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Société Archéologique du Finistère - SAF 1913 tome 40 - Pages 110 à 141

DANVEZ

Matériaux pour
compléter les Dictionnaires Bretons-Français

o,baltèk, « grand sot, mot usuel à Quimperlé» et qui à Quimper
se mélange au fr.', PICQUENARD 13- 8-1911 .

bal vit an s, enfant remuant, Morlaix Mm. PIRIOU 1906 ;
= homme agité, Brest Mme ÉTRILLARD 1912 ; ce mot où se.

trouve le vieux-fr. aviltance, (cf. Gloss. 738), offre, outre la mé-
tathèse de 1 comme batalm ~ baltam ( bâton-fronde,
fustibale), un élément initial de source obscure. « A Brest on dii

Viltansou, autre part en Bretagne Babiltansou ; j'avais remarqué

cela depuis longtemps. » JENNY GOUZIEN 1898. Filière séman-

tique: 1 saleté; « A Kerhuonviltansou désigne ce qu'on ne
veut pas dire parce que c'est inconvenant» POULIQUEN 1911; .
2 (spécialisation concrète) diable immonde, lutin ; sens de
i. GOUZIEN ; 3 (métaphore) être de désordre, ostrogot: le

successeur de M. Tempier aux archives des Côtes-du-Nord est

un Viltansou duquel il est impossible d'ob tenir le moindre j'ensei-

gnement, Fur. Br. VI 203 ; noter ce singulatif analogue au fr.
un cent-gardes. vil tan s ou semble ' inconnu à Sizun,
b a l'vi t ans à Sizun et à Kerhuon, POULIQUEN 1911. ...

- ,baie (?), diminutif de b a lh . étoilé au front) ? ou faute
fie copie ? apax : « al' c'hy bail à Tremenach [ ..... 1 Le Recteur de
. tremenac'h, quand il apprit qu'on avoit qijalifié son chien de bail,
Repondit: mes jagnidie va c'hy-me neCjuet baie )), Laé Ar c'hi
421 et Remarque 76; -- b a lh - d ou r è n n e k, tache qui va
jusqu'aux narines, Tréc. EVEN; b a lh è s, s. f., jument, vache,
étoilée au front, Tréc. VAL. Cf. jument alezane, pelote en têle,
à Nivillac, Dépêche. de Brest 26-9-1906 ; jument l'ouane, pelote
. en tête, à Saint-Pabu, ib. ~-11-1906.

ra 1 H ..

bailÎi, bailler: M. de L'Abbaye fit tirer son portrait par Manus,
aC evel an original Il a laquea an oll da vailli Il al' bet oU a
vaillé 0 velet al' c'hopi, Laé Epigr. 65.
baô, bave, (( aujourd'hui remplaeé par babouz » v. H. Lex:

26) ; se lit Pipi 1 215.

baoziaden, litière: Blenchou an derven A ia da obel' bao-
ziaden, Morvan in F. ha B. 1903 88 . .-
b a ou s, s. m., baveux, Trée. Y. LE MOAL.
b a ou t a, Trée. Y. LE MOAL, A, alourdir: e benn a oe ken
baoutet [en s'éveillant sans avoir cuvé son vin] ma na oa evit
mont ken, Pipi 1 159 ; B, estourbir : baouta elln den gant

eun taul dorn, Y. LE MOAL. (GON. : baota bava engourdir) .
. . V. ici batouellel. .,;
b a ou z e k, s. m., baveux, imbécile, Trée. Y. LE MOAL . .
bar ( sommet v. H. Lex. ; mot celtique) : al' vyoc'h-ze a zo
en he barr-Iaez, Vallée 1904, (on dit aussi e bar e lés, Tréguier),
. . .., e pred ma vez he leaz en e founusa; bar jouissance d'une

qualité, d'une propriété physique. A utres emplois analogues dans

Gloss. 55. Mais dans les suivants je vois une influence du fr.
barre, certain niveau du liquide d'un tonneau : Ar vein a oe
tennet, hag an daou bMr a dride da bep men a dell~ war var

an dOllar, evel pa 0 dije dizoloel . eur pez aOllr, ... à chaque

pierre ramenée au niveau du soL., Pipi 1 225 ; E zaolliagad
zavel war val' e benn,... à fleur de tête, ib. 51 ; den skianlek
meurbed ha karel dreisl al' barr gand he barrisioniz, esprit très
distingué, et chéri de ses paroissiens au-delà de toute expres-

sion, Emg. K. 128 ; cf. lln esprit all-dessolls de la barre LITT.
barre 3°.

bar a man m g a e r, morceau de pain insuffisant, Marie
Roquin 1903; Jeruz. 37.

barat, [apax] :' llne maladie de langlleur, nommée barai,
résultat d'lln sort jeté, qui condllit infailliblement à la morl,

ne peut étre .détruite qlle par la fontaine de Sainte-Candide à
. Scaër, oÙ l'on trempe les enfants, CAMBRY Voyage III 157.
Etym. ? Le br. ban'ad ( aCGès)? Mais précisément le mal est

chronique! ' Le fr. embarras (gastrique) ? Même objection. __ .
Le v. fr. barat ( tromperie) '? cf. : « renonçons [ ... ] à excep.
tions et allégations et mal barat de deception », Contrat de Marie
de Bretagne, 1360, MORIeE Preuves 1 HS37 ; barat peut-il signifier
maléfice? · Le patois de la Vienne bara, le premier a bref, le
second long, signifie résidu de beurre fondu ATLAS LINGU. ,DE LA
FR., C, crasse; cf. barras résine crasseuse LITT., du gascon
barrasc HDT ; ce mot peut-jl désigner la crasse du sang, comme
on dit, paraît-il, en Bretagne, ESNAULT Fr. B.-B. ?
barb~ou ( la Bête Noire v. H. Lex.) : E Bodfao /1 Ma

barbao ; Il E Bodilis Il Matrouzilis., KERD. A. Le Grand 824

c. 2. En languedocien barbiln, bête noire, moine bourru
M'ISTR,AL. Notre mot a subi la diphtongaison gallèse an ~ a on

d'où a on ) a o. '
barbed( barbet, Gloss. · ;S4), Laé Ar c'hi 236 ; plur. : ar
varbedet, ib. 229.

barbèlik, papillon, Carhaix F. GOURVIL ; eur barbellik 0
c'hournijal [ ... ] eur barbellik pa zeu da blava [ ... ] eur barbellik

pa ia da dec'hel, JalIrenou, Ar Vro, 1904 Eost. J'y vois une
altération de '" bèrbwèlik ( inconstant) dont Gloss. ;S8 a les

formes keurnriques et armorieaines, auxquelles ' on ajoutera
bar~wèli~, inconstant, Guingamp Y. LE MOAL.
Cf. : barbouellet he fenIl: al' guel a gement-se a droaz neat
he goad. (Jannet al' Go a ioa dija), ... avait déjà la tête à l'envers:

ce spectacle lui tourna net le sang, Emg. K. 200 .
. barbier ( barbier, Gloss. ;S4), Laé Epigr. 64; cf. ici boutiq.

bardèl, A, barricade, barrage, margelle, Tréc. VAL. ; B,

femme bavarde, cancanière, Tréc. VAL. ; Pleub . . BERT. ; syn. :
klaken; bardèlat, commérer, Tréc. VAL. Prendre le ir.
(usité au 18" s. à Brest ESNAULT Fr. 13.-B.) mardelle ( mar­
gelle) de puits pour signifier commère' habituée du puits serait
un sémantisme acceptable si on trouvait complète une locution
comme *les hirondelles de puits. Mais un bardeau, qui ne retient
pas le fleuve sans le laisser filtrer continûment, offre une bonne
image de la bavarde au cerveau percé ; bardeZ . aurait été
,emprunté anciennement au fr. ou-plus ti;lrd à un patois.. ,

, ,113 .;

barek) apte: barek eo da bea 'ezle, Pleub. BERT. Syn. ft
Douarnenez et Crozon: glok, L. AR FLOC'H.
barecaât, barric;lder, Laé Morin 22ti. Remonte ;lU fr. barl'i-
querque D'Aubigné (LIT.) emploie concurremment avec barri­
cader ·et qui est encore au 17° s. dans OUDIN.

barged ( buse GON.) : et. un lieu-dit près de Ploudalmézeau :
« POLlli Barghed Je ne sais si c'est toujours un repaire de
Buses, mais il est sûr que tout y est boue et molières, c'est ce
qui lui aura valu probablement le nom de Mare des Buses ou des
oiseaux de proie, Barrou ghed bandes qui épient », ARZEL ms.

165 rO ; cf. en Plounéventer le. lieu dit Barget, Bull. Soc. ' Arch.

Fin. XXXIX ti4. -
barikèn, barrique, Léon, Cornw., Tréc. v. bèsk et beskennad .

barlénik : Faire baz:lenic, se blottir sur les genoux de sa mère,
Quimper, PICQUENARD, Ann. Br. XXVI.
barloniad, barleniad (plein le giron), Pipi 1 11 ; « varloniad

(pe varleniô,d) », édition séparée du même conte, 9.
barn~ur ( juge Gloss. ti4) : al' Barneur [ ... ] a chomas pel e
balane, Laé Ar e' hi 243, le juge balança longuement.
baro, barbe, comme emblème : 1° de la force humaine : ep
repeet ebet do baro, sans nul respect de leur grandeur, Laé
Morin , 'ms. Fragments 18 ; La Villemarqué ayant donné le
texte « Maz sonche den certen en maru hac ouz peb barn peguenn
garu e, U» Poèmes bretons 1;51), ERN1\ULT Diet. étym. 224 propose
de corriger barn --)- '* baru, Certes si l'homme songeait à la
mort et combien envers tous (à chaque barbe) elle est impitoyable.
Cette hypothèse est confirmée par le texte de Le Laé, où il s'agit
, aussi de l'irrespect· de la Mort en vers les grands hommes. L'image

était devenue proverbiale ? 2° de la personnalité humaine: ac

em-bi-je greal d' 0 paro Il pea eloq an anterramant, et je vous
aurais fait. payer ... , Laé Morin, ms. Breslad 17 226,227.

bas (= bât GON.) : a benl bazz ivit en nasen, Laé Epigr. 4.3,

que de bâts pour, un seul âne! Syn.: korbel ( arçon GON.) :
quen din ae hèn da gaolll corbeli, ib. 66, aussi digne r ... ] de

porter un bât, aussi bête.

BULI.ETIN DE LA SOCIÉTÉ ARCHÉO. .. TOME XXXIX (Mémoires 8.)

baskou, basques: ac eus he ' habit ar basquou; Laé Morin
1128.
, bastet, décoré: Croy a été trouvé nanti d'un christ, garni des
'deux côtés en nacre de perle r ... ] Croy a zo bet kavet var-n_
ezhan eur groaz bastel a bep tu' gand kregign ha perlez, BIng.
Ko 264, 266. Cf. v. H. Lex., basta.
bataillon, féminin ? : kommandant an diou vataillon volon_
'tierien an nasion, Emg. K. 264.
batet, étonné: Sethu batet an tri pôtr, Pipi 1 1~8 ; Personik
an evoa chilaouet batet kont an hini goz, ib. 162. , - Tout à fait
distinct de baoulel Y. LE MOAL.

bat ou è 1 e t, étourdi par un choc ou par une émotion, Léon

ABGRALL.

. baz arok ; b a zad r en, supports de la charrette à l'avant et
à l'arrière, Trée. EVEN. baz-krok, croc à manche de bois Pour

amener sur la rive le saumon « noyé », Quimper PICQUENARD

Ann. Br. XXVI; bach croc, au 1~e s., Dict. étym .
. b a z ou (ur) (Gloss. ~~), paire de bas : eur basou ' guen, Laé
Morin 129 ;'bazou, ib., Fragmenls 11~. Le fr. uns avec nom

pluriel à sens collectif agonisa vers 1~76 BRUNOT Hisl. de la Z. fI'.
II 279 ; cf. unes chausses, Du Fail éd. Assézat 1 130.

bazyeoi, mettre au joug, subjuguer, Trée. VAL. bazieoet,
accouplé au même joug, « charmante expression d'un poète
'breton» TRD., est dans Proux: Ki ha kaz a zo bazieoet l, Bom-

bard Kerne 38.

, ban k-to s è 1 : « Le banc appelé banc losseZ (banc adossé au
lit, dans toutes les maisons bretonnes). » S. B.-l. II 33 ; cf.

LE BRAZ Morl 1 XLVIII, 03, 61, 106, 238, 294; PRIMA Mabl. 272;
GÉNIAUX Bretagne vivante 1~0 qui circonscrit le mot en Côtes-du·

Nord. Dans le Cap-Sizun la chose s'appelle uniquement bank al'
gwele BERN. Etym.: l'idée exacte est banc à dossier; cf.
ESNAULT Fr. B.-B. banc-dossier ; le second composant est le
fr. dossel, (d'un lit, par exemple, àu 12

siècle, dans LITTRÉ (Sup.)
dossier) : t 0 s è l offre une mutation causée par-k -de ban k. Si
la chaire de Louis XI avait un dosserel LITT., c'est un l qu'on

(fo 115
retrouve dans dozzsselet, « dorsal », vêtement de tête DU cANGE,
et dans leosselier des sauniers, où je vois un syssémantique du
dosseret (LITT.) des maçons: « A Bourgneuf, le sel est déposé
sur une partie, disposée en plate-forme, des digues en terre ou
bossis qui séparent les salines; cette plate-forme s'appelle teosse-
lier. )) .WANNE Géogr. dép. Loire-Infériezzre 4,2. .
b an n, rampe d'escalier, Trée. VAL.; ban no œ r g l œ d,
perches horizontales (au nombre de deux) d'une barrière, unies
par les bizier, bâtonnets, Trée. VAL. ; cf. bann, ranche, échelon
sur la perche unique d'un échelier CILLART ; c'est un sens opposé
aU précédent, et offrant l'image complémentaire ; car le mot,
imprécis, a des emplois multiples; bann est encore aile de moulin
GON., c.-à-d. évidemment la hampe, maîtresse des traversins; cf.

v. H. Lex., bann. dis k a r g a w a r van n,décharger
(la charrette) les brancards en l'air, en abaissant l'arrière, Trée.
VAL. ; cet emploi explique Banna culbuter; au Cap, diskarga
al' c'har war e dinl BERN.

b an n, mousse: b é an Z 0 ban n w a ro t 0 è n ?, y a-

t-il de la mousse sur votre toit?, Coadout Y. LE MOAL : ezzr vriad

ban hag ilhé, une brassée· de mousse et de lierre, Pipi 1 168. =
Mutation régressive sur man (Gloss. 387), mousse rampante.
banna ( culbuter GRÉG.) : Banna e creis al' mol" qzzement

dogan so el' bel, culbuter en pleine mer tout ce qu'il y a de
cocus au monde, Laé Epigr. 1 ; bannel el' bel'n mein el' punçozz,
Laé Morin 124,6.

banden, s. f., bande: banden esen, Laé Morin 941 et 13~~ ; cf.

lb. 791 ; Ar c'hi 4,4,4, ; ~17 ; Epigr. 67; chaç a uanden~ chiens en
troupe, Ar c'hi 386.
bant, état de l'arme prête à servir: e kauen gzzelloc'h lakai
va [llzil enn he banl, Emg. K. 188; [llzil uar e bant, Cap BERN.
ban n t a, tendre, bander (les ressorts), Cornw., Léon, Trée. :
al' c'hillok a pantaz e c'hol.lzouk evel euit kana, KOl.lntad. 26, le
coq érigea le cou ... ; An den iaol.lank a vantaz he bistolen lwg a
dennaz, ib. 228, ... arma son pistolet ... ; ban n l a armer
(un fusil), Aud. LE .CARGUET j épauler (un fusil), Trée. Y. LE

MOA!:;' brandir (un bâton), lancer (un coup de bâton), Trée.
Y. LE MOAL. ' dis b an n t a lâcher le coup, Aud. LE CARGUEl'.

bœf: Mac'harid a gavaz eun tammil diez, hag he jotou Q
deuaz ruz evel eur par beuf, '" et devint aussi rouge qu'un bou_
vreuil mâle, MignoLlniach 1 ; le mâle a le ventre rouge, GON

beuf. beufzc, bouvreuil « Pyrrhula vulgaris Temm. ») Quimper
PICQUENARD, Ann. Br. XXVI. Bou f i k, surnom du sous-prin_
cipal de Saint-Pol-de-Léon 1890-1897; il était rougeaud. b œ fi k
l an n, bouvreuil qui fait son nid dans l'ajonc, Cornw. ABGRALL

Coray 1860-1864 A. JARNO ; bevic, S. B.-l. 1 4 traduit sans
précision « petit oiseau »).

bivik-Doue ( coccinelle) contient selon v. H. _ Lex. « U n
dimin. de la souche de béva »). J'y verrais plutôt un petit bou­
vreuil de Dieu, bouvreuil parce qu'elle est rouge, de. Dieu, paree
qu'elle l'est par excellence. Il y a mieux:
en sémantique, Bœuf Vache; ,

or la coccinelle est en fr. la "ache de Dieu, LITT., - en br.
bioc' hik Doue, R. c. V 178 ;

elle pouvait donc être un *Bœuf-de-Dieu, *Ejen-Doue, *Beuf

Doue. Pourquoi s'est-elle contentée d'être un *Beufzk-Doue? Par-

ce qu'elle rencontrait sous ce diminutif le petit oiseau, rouge,
comme elle, par excellence, qui s'appelle en br. Beufzk, petit Bœuf,
(tandis que le roitelet s'appelle en fr., moins modestement,
Bœuf de Dieu, ALDROVANDUS Ornithologia (1599) II 6~4).
Cf. Bioc'hig Dpue « tranquille comme Baptiste», F. ha B.
1903 80, inoffensif comme une bête à bon Dieu.
b œ 1 s, homme extravagant, sot, « ginawek »; Plomodiern,

Plonévez-Porzay, Saint-Nic L. ARFLOC'H. Cf. beLÎz, grimaud (GON.)
et beulke, hébété (GON.) pour lesquels v. H. Lex. n'a que des con­
jectures de mince valeur.
" beacher, voyageur, An heol hag an avez, F. ha B. 1903 M .

Beac'h d'an dud faU 'ha dizakret ... , Sus à ... , Bmg. K. 148. -
gat al' fougué so enout oc'h eus beac'h 0 parlant, Laé Epigr. 73,
ton orgueil te fait bredouiller. S an m e l bec' h w al' 11. ou n,
j'ai eu le dessous

Cap LE :CARGUET 1903. " Ar zaout a oa lard
bec'h 0 c'hroc'nen, Pipi 1 108, gras que c'en était une charge;

- 117 . "
superlatif par périphrase. . beyet (ed), (gwe), blé trop 'serré ; .
arbres trop chargés de fruit, Tréc. EVEN; (GON. bec'hia ; ROUD.
beac'hius accablant). . ..

beg douar, A, coin de terre, canton: al' bek doual;-ze a zo

rZll
a vartoloded, Emg. ](. 321, du pays en. tre Morlaix et Plou­
gasnou; B, ITionde (opposé à l'outre-tombe) : an den klan en
doa c']lOanf da gomz eur gel' ouc'h eur belek araok lwitaaf ar

bek douar-man, Emg. ](. 27~ ; Hor guir vro a zo gand Doué
enJl he Varddoz ,. [ ... ] Evelato eZ eo red, evit dàrn, chom ' var
al' bek douar-man, keit ha ma c'houlen ho stad, ' ib. 296; An
dud hon deus da veva gantllO war al' beg douar-ma, F. ha B.
1902 420. . bec al' vezen huella (e), au coupeau qe l'arbre le
plus haut, Laé Morin 1474; bek al' gwez ·S. B.-l. 1 7 même sens;
au figuré: ( meulet dreist da vegou ar gwez », porté aux nues,

Trée. VAL. b e g ou (0 b e l'J, faire la moue, Tréc. V AL. Le
pluriel est amené par le syn. obel' ardoll. b e g an n an, et
b e g an n e 0 s l, commencement de l'été, Tréc. VAL. ; cf. pointe
d'aube ESNAULT Fr. B.-B. Voir ici begen. .
bek figus, homme difficile sur la nourriture, Châtf. R. DELA-
PORTE; homme difficile sur la nourriture, l'habillement, les

relations, etc., Sizun, Kerhuon POULIQUEN.
becascuel, grande-bouche, imbécile, Quimper, PICQUENARD
Ann. Br. XXVI. ABGRALL interprète par beg al' skudel, bouche
à écuelle.

begad, A, petite quantité, Trée. VAL. ; ne gouskas begad edoug

an noz, ](ounlad. 107 ; cf. ici berad. - B, médisance, Tréc. VAL.
- Plein le bec et Coup de bec.

begata, jaser, médire, Tréc. VAL.

bégek [fém. bégéges], bavard, méchant, Trée. VAL. Colas
Réguec, à Tréguier vers 1867, compellatif que l'oncle Bili avait

trouvé en un jour de bonne humellr à François Prima, Mabl.

128 ; puis signature pseudonyme d'Alfred Charblanc, dans le '

Lallllionnais, ib. 1~1 ; cf. 1~3 ; sobriquet aussi à Pontivy, = niais,
innocent, Fur. Br. V 190. .

bégèn, singulatif de beg, : A, mèche du fouet; Ar vegen a oa

118

. !fenveZ awate'h ouz kannab [ ... ] eiz neLlden oe'hober anei, Pipi
1 Hm ; B, 1, pointe du châle (cf. bega, devenir pointu ROUD.) :
ar végèn vèr, la pointe de dessous (du châle) épinglée dans le dos
Trée. EVEN; 2, pointe de la crêpe pliée: di b ria l' v e g e 11.

al' 0 g . an n e l' yen e n, manger le bec avant le bord, son pain
blanc le premier, (on dit aussi al' 0 g an n t l' œn nj e n (GON.
treujen) avant le trognon, Tréc. VAL. ; 3 (métaphore, le bec
de la crêpe étant le plus tendre et le mieux beurré), meilleure
qualité de n'importe quoi, Trée. VAL.
beget, piqué: beget he galoun, le cœur piqué, Kountad. 134,
beginot, marmouset: « Zerr da vek, beginot », eme an tad
d'eur pautr bihan, Y. Le Moal An Diaoul Pôtr 4 (éd. séparée). - _
Etym. ? marmot à 'béguin?
Bêlevad erruet gant daou dell yaoLzank, el' gœr a Vontrou_
les, da vere'her al Zudu. (Kanaouen var eur), titee d'opuscule
èn vente chez Le Goffic 1871, R. e. V .334. Pour comprendre
Bêlevad, je lirais la chanson, si je la tenais. Je suis porté à le
rapprocher de palvat, coup de la paume de la main, palvat mat,

« bonne rencontre, bonne fortune, bon profit, comme on diroit

bonne poignée, bon coup et beaucoup de gain» PELLETIER in Ann .

Br. XIX 204. Un fr. *belle vade, beau va-tout? ne se construi-
rait guère bien avec erruet ; et trop lointain est le radical de
paliven, paisseau, palue'het, pulvérisé, foudroyé, cités Gloss. MS6 ..
b é lib an n (e), A, en l'air, à propos des brancards d'une
charrette sur le cul; B, en :l'air, en suspens, à propos d'un
pied qui ne se pose pas à terre; C, en suspens, dans l'attente:
Abalamour da ze epken e viehe, abarz nebeut, en em zavet a-bez
Breiz-Izel a enep al' republik, pa deuaz eLm dra-all . da lalmat

enn eun taol, an traou e belibann, Emg. K. 136. Cf. e'hoari

bilibann TRD., où bW semble désigner ,des corps ronds, galets

ou oS$elets, tandis que. dans a-vole-vann TRD., bole est un mot
abstrait ( volée).

· .yb e lh - : Breman ez eo ker sioul ha ma viched bet 0 velat

eUl' maro benag, ... à veiller ... , Mignouniaeh 2 ; ha beillade-
gou ken hil', et des veilles si longues, F. ha B. 1902 46:5; al'

veillerez, la garde-malade, Kountad. 2:57.

1'19

. b é né dis i t é, .d 0 min é, nos, Il t an m e m 10 a, tan m
e m c' ho f, ... rien dans ma cuillère, rien dans mon ventre !,
Marie Hoquin 1903.
beo an eil ouz egile (henuel -), Pipi 1 190, le portrait vivant
l'un de l'autre. Superlatif ~e henuel.
b é ou s (w a r a r), ( dans la campagne, sur la rue, dehors;

La Roche, R. c. XV 342, 343, XVI 218, Gloss. n~) ; y était en usage
dèS 1867 : Néquet difouéret ha hangez diollal' al' béollS, Mabl.
114, ton père n'est pas revenu des champs, argot des couvreurs.
A. ~L Ernault rattache beoz au fI'. bOllse par lé moyen-bre­
ton beallselenn « fiente de beste menue », ' R. c. XV. Le br.
général ne reproduit le suffixe latin . « - OSllm», « - osam » que
par Oll z, Oll s; mais cette terminaison « en rochois s'est adjoint
une voyelle e », ib . ... En étudiant ce mot par sa diphtongué e 0
et la ramenant au fI'. o lI, et la forme béollS y inviteencoré
plus, M. Ernault a cerné, je crois, ' la véritable forme mère;
peut-être ne l'a-t-il pas capturée.
D 'abord, l'insertion de l'é est gallèse, non pas bretonne: Cohi­
niac, bourg gallo entre Quintin ét Châtelaudren, à huit kilomètres
du breton, dit r œ u, m œ US, pœ uS ( roue, mousse, pouce)
D.-L. Pl..éch. § §.11, 20, 77. (La diphtongaison a lieu aussi, mais en
sens inverse, le premier. élément étant la semi-conson !Je, à Nozay
(Loire-Inférieure) : ch œ Ô z ( chose) ib. § 13.) On sait que les
couvreurs .rochois trimardent 'en pays gallo; que les chevaux de
Lanvollon portèrent le lin jusqu'à Nantes; et des mules, le sel
de Guérande aux gens du Tr~cor. .

Mais la bouse est-ce bien le mot roman devenu à La Hoche a r
b ' e Oll s? Je préférerais un autre mot roman ' : la mousse. Le
vocalisme est sémblable : 'les Gallos disent m œ œ s, avec. le second
œ long, à Uzel, Crédin, Plumélec, Plévenim ; (à Noyal en Côtes-

du-Nord m œ s; dans le reste du département et le Morbihan gal-
los mou s) ATLAS LINGU. DE LA .FR. .
Le b de bouse conservé en br. sans mutation syntactique sup­
pose l'ignorance du genre du mot en .fI'. Il n'est guère plus dur
de supposer que le genre de mOllsse a d'abord été conservé, 'J"a r

ve Oll s, puis changé par mutation régressive .. C'est ce qui s'est

120 -

passé quand EZOU, qui donnait à JAL son breton nautique, au lieu
de lui dicter malouin adjectif + gwern substantif féminin : :
gwern-valozzin, lui a dicté « BALOUIN (Prononc. Valouine.), bas
bret. s. [ubstantifJ m. [asculin] Beaupré [ ... ] ))Glossaire nautique.
Le sémantisme d'ailleurs reste sensiblement pareil: pour nos
argotiers rochois, sous la dénomination de mousse comme sous
celle de bOllse, la terre, des champs ou des rues, est de l'ordure.
Mousse, excrément, est fI'. populaire, « argot)) comme on dit

dès 1628, SAIN. Arg. anc. ; bernou mous, tas d'ordures, est br.
dès 1633, R. c. XIV 287 ; mours (vannetais), excrément, est dans
GRÉG. Faut-il s'en étonner? Aux yeux des Bourguignons leur
l'lche vignoble est de la crotte: tous mes élèves de sixième et
. cinquième à Châtillon-sur-Seine ayant à parler d'une charogne
d'animal disaient, non pas l'enterrer (ni l'enfouir), mais l'encrotter.
Si le nom de la mousse a passé aux sens d'écume, de crotte et
de fiente, on trouve par une marche inverse, dans la même désen­
chantée nomenclature populaire, le champignon qualifié d'écume:

Les potirons c'est pas des plantes, c'est de l'écume de la terre,
Coglais, Ann. Br. XVIII 539 ; la truffe qualifiée de saligot R. ES­
TIENNE (1539) et avec elle le fruit, en forme de ' châtaigne, de la
macle flottante, LITT. saligot ; le moucheron qualifié d'excrément
de la tèrre, La Fontaine Fables II IX ; mieux encore, l'amadou,
la mousse elle-même définis des excréments: « TONT [ amadou ],
mèche qui prend le feu [ ... ] Et aussi un excrément des gros arbres
duquel on fait cette mèche )), Pelletier Dict. brelon ; « MOUSSE . .

Cet excrément ordinairement vert, que l'humidité engendre sur la
terre, sur les arbres et sur les pierres, est appellé en Latin nlllSCUS J)
Ménage Observations. (1)
Je distinguerais, dans la vue étymologique qui précède,

deux mots bretons mou s : l'un d'origine brittonique, apparenté
au cornique mws, puanteur, est en vannetais mOllze, vesse CILLART;

et l'autre, d'origine fr., a servi pour l'excrément; ce sont là
deux objets que la sémantique populaire ne confond ' pas. M. Er-
(t) Qu'ai-je dit, sémantique désenchantée! c'est celle qui préparait à
croire aux enchantements de la. forêt. Combien de gens croient encore
que les poux « naissent» de la crasse et qu'un cl'in de cheval « devient li
dans l'eau un serpent!

121

nault avait négligé le Jargon de 1628 qui donne le second de nos

deux homonymes" et le cri, pIns ancien encore, cité par FRANCIS-
QUE MICH.EL : Mousse pOur le guet! ,
B. Le même usage de la phonétique gallèse permet d'expli-
quer d'autres mots de La Roche. '
M. Ernault a expliqué les rochois {r é Olt'S ( merde), {r é Oll-

z i ( chier) par le gallo {w é l' ou ( chieur), R. c. VII 43, et
XIV 277, XV 343. Mais je ne trouve nulle part la {oire nommée
*foi/'ouse. Et pourquoi la métathèse eût-elle fait tomber le w? Na-

doez a donné en tréc. l-wade, kadoer au Bolirg-de-Batz gouader;
Je tirerais {ré ou s du fI'. frousse prononcé *{ ré ou s à la

mode de Cohiniac, Plévenan, Uzel,Crédin et Plumelec.
L'origine du fI'. avoir la frousse est obscure. Je propose que
ce soit un répondant dialectal du fr. fi'oisser (du latin *frustiare
HDT), émietter, broyer, pulvériser. L'alternance wé (noté oi) ou
se retrouve dans hoyau: houyau ; coitil: coutil; doisil : douzil ;
bJ'oissailles : broussailles ,; noisillier : nouzillier 'en lutte aux 16"-
17" s. ; le Berry prononce {r œ s é ; le moyen-br. ' avait fi'oisel,

broyé; le br. moderne a {l'euza qui vient aussi du fr. (ERN. R. c.
XIV 316), au moins en partie (v. H. Lex).
Le vieux sens de {l'oissel' s'est conservé en fI'. moderne dans

fJ'oisser des olives, des épis, des cailloux, 'huile de {roissage
LITT. La {rousse serait originairement le résidu des aliments '
digérés et broyés, et ses syssémantiques seraient la moulue (=
merde) en 1;)96 PECHON . DE RUBY et la bouë de ' bled DELESALLE
Français-Argol, excrément. Freoz nzp, carotte, (à La Roche
1'llp chic), offrirait une métaphore d'aspect, métaphore juste

peut-être, mais désagréable. Cette étymologie a l'avantage de
montrer clans avoir la {rousse un syssémantique précis de avoir
la chiasse ( avoir peur). ,
VreouziFi bnzaFiled, (chier des bruants), pondre, R. c, XIV 277
rappelle le fr. pisser des os, accoucher.
C.L'explieation de bilheoz, bilhaos, argent, et billeousi,
payer, par un mot *billemzx

R. c. XVI 218 est d'autant meilleure
que ce mot hypothétique offre des sons gallos. On peut aussi
proposer *de la billouse qui serait ' le radical de billon avec un

, suffixe trè$ en faveur dans l'argot des 16"-17" s.

- · 122 _ .
bérad ( goutte GON.)': Ne c'hellfenn goude..:ze kouskef berad

Emg .. [{. 297 ; kouskel eur véra den, And. LE CARGUET ; ep bis_
coaz guela beraden, Laé Morin 296.
bérœu, méningite, Hennebont CHR. ROGER. TRD. a le vannet.
biI'eu, points de côté; cf. Er mintin-ma e poa beriou Il Ember
po an galon ha bi/ou, à un vieillard, Morvan in F. ha B. 1903 !)2 .

betek an douar (belek), prêtre jusqu'à la terre, Pipi 1 148

scène d'exorcisme. . Allusion à Tadik-koz, prêtre célèbre, qui,
nu-pieds; cf. ib. 147, exorcisait sur le Méné-Bré, VAL

La mutation bete vremâ (recommandée LE CLERC Gramm. '§33)
se trouve Brign. Mab prodic 1 III et F. ha B. 1900 161. .
pèté guélel (1'0 péoc'h), Laé Epigr. 35, tais-toi . jusqu'à voir;

betizou fagot, Laé Morin, ms. Brestad 17 431, de la coïon-

nade de fagots.
béva ( vivre) à l'impersonnel passif: « An dud-ze, beved gan­ tho etouez amzeriou difeiz ar Revolution, n'ho doa ket cals a reli-

gion, ne rejont nemed muz-c'hoarzin », F. ha B. 1903 69, Isti qui
aderant, quibus victum esset ... , nec eis religio alte inerat, tantum
subriserunt.

bévaat, vivifier, Trée. VAL .

béza ( être): eo, il est possible: Ne deo Jœl dont dar gear
abred Il Ema al' mont gant al' boirel, Chanson al' Bigoudenned

9, On ne peut rentrer de bonne · heure, puisque la montre est
portée par les hommes. Cf. eo, il s'agit de, ROUD.
be ( beza) emphatique: Be en d'oa eur mab ha teil' merc'h,
Marc'hek 1; Be 0 deuz ski/fou hir ha lem m, ib. 5:; la, Yan,be
c'helles bea diCmken, Mignouniach 4.
béza ma, quoique: S. K., bea m'oa dija oajet mad, n'oa kei
c' hoaz pounner awalc' II e fenn, Mignourjiach 2; « Bilœn ne glef­
choc' h aman la varat genstri vadek evit concours, ha vel « il fallait
des expressions propres au terroir étudié » em euz kemeret keve­
rerez, bea ne ket mad awalac'h. )) A. Vourc'h, 6-1904; aman à
Guipavas.

Formes: à Châtf. : Futur: 'ben 'vezont kavet, Marc'hek :1 ~ n'euz
forz pelee' h e vefoc' h, tb. 5 ; indicatif d'habitude, confondu

avec le conditionnel comme en Trée, (cf. VALLÉE Leçons élémen­
taires 148) : Rak aliou al' re dive a, emeaIl, Ile vent kel peurvuia
selaozzet, Marc'hek 1 ; E ali a vije heuliet peurvuia, ib. ; Mm'­
zin a oa brudet etouez barzed Breiz-Izel ; al' gwella traou vije _
evitan e palez al' rouaned, ib. 3. En léonard : Conditionnel
irréel: Bichez gortozet, Emg. K. 260, Tu n'avais qu'à attendre,
Tu aurais dû attendre; potentiel unipersonnel : imperlinant
eve! Il pa sco '1' mestr var an 'or, -ma na ve respoIlte t, Laé
Epigr. 36, on serait impertinent.,.
. L'irréel peut, comme en grec, latin, et français, être rendu, dans
la proposition principale, par l'indicatif; la proposition subor­
donnée conditionnelle a son verbe au conditionnel: mal' quarjes

Il oas bet quit eus · a guememàn, Laé Morin 1413, tu aurais
voulu, tu te trouvais quitte de. '.' ; (cf. ici biken) ; unipersonnel :

!loat quet bet ouzit quel' cruel, ib. ;)47, on n'aurait pas été à ton

égard .. :; indicatif d'actualité: edont c'hoaz oc'h en em

ganna, ib. 3;)2, (sans Morin) ils seraient encore à se battre;

ines edo Brema choas beo Il panefé, ib. 1;:>43, mais il serait
encore en vie ... ; conjugaison périphrastique signifiant avoir :
pa neffé va zeIll1 en doa va debrel ep c' hoalen, ib. 1410, (un peu
plus), sa,ns mon coup (de pistolet), il m'avait déjà croqué ... ; a

mam bi-je me bet sounget ; Il no poa bet blevell dioc'h 0 saoul,
Laé MoriIl,ms. Brestad 17222,223 ; (cf. ici biken).
Form ulette 'de conte: Edoll hag e zedoIl, poe, eur vech siouac' h
110 treuc'hifouellnek eur manac'h, Guillou in F. ha B.1900 180.

bèmbis, chaque jour, Marie Roquin, veuve Ch. Corre, etc.

Brest 190!). ( bèmdeys).
"'benviach, outil: eur c'halvez, he vinviacllOu war he skoaz,

Pronost in Ar 1'1'0 1904 Mae; Destumm a riz va bellviachou
tenna-tan, Emg. K. 17;) ; e Imziz mad va fuzil, va boledou ha
va fOllUr e mesk al lann l ... ] da glask va fuzil, va boledou, va

foullr, va direnn ha va benviacllOu terma-tan am boa kuzel, ib..
176, 180, instruments à produire du feu. Inusité au Cap BERN.
bèr : A Scrignac, Entre le « Menez-Braz » et le « Marc'hallah »

se trouve « Feunteun-Ber » la fontaine courte, - ainsi nom-
mée parce qu'elle est la plus proche du bourg, I>QHOL,\ Brel.

124 -

joy. 52 ; étym. donnée à Dohollau par son père. Etym. sans
valeur réelle: l'église paroissiale de Scrignac est dédiée . à saint
Pierre, la fontaine la plus proche est par suite fontaine de Pierre .

Lampaul-Guimiliau a Feunteun Baol, la fontaine de (saint) PaUl'

ABGRALL.
berr-lavariou a glev touez an dud koz pa vez er gear (una~l
euz al' filozofiez e Lesneven, a gustum ramanz ar), un élève de
philosophie de Lesneven, qui a l'habitude de recueillir les locutions
saisissantes (ramassées, pittoresques) ... , A. Vourc'h, 6-1904 ...
Cf. krenn-Iavar.
. galon n v è r dl' é ri bol a laI lès '1 (T œ f e Je el
po an n a l'), ... la courte haleine ... , Châtf.· 1912. berr va/'­ nezhan (eur c'hrouadur), un enfant essoufflé, F. ha B. 1903 1HL
bern, beteg al' gorden zoken. (Eu/' veach ma vez krog an
diaoul enn eun den, her c'has hag her c'haso beteg ar), Emg .

f{, 49. Deux explications : kas d'al' bèrn envoyer au tas de
fumier, à la voirie, Trée. VAL. ; « al' bern [eskern] le tas d'os,
la tombe, la mort; c'est l'explication que j'ai entendue de la bou­
che de M. Inizan.» ABGRALL ; dans ce second ordre d'idées, je
proposerais pour plus de précision: le tas d'os de l'ossuaire.
bèrn var vèrn, l'un sur l'autre en grande quantité : Ar vezen

ne d-oa lœl a skou/'rou izel. Kaer 0 d-oa al' zoudarded en em
skoazia, en em lakaat daou, tri, bern-var-vern, n'oant kel c'hoaz

huel avoualac'h, Emg. K. 245 .

b è r n 0 ut, valoir la peine (comme en cornique, Gloss. 58 ;
v. H. Lex.), plutôt que être important: Hogen, pe verne d'ezho
al' spount hag an tl'egas ? Il Ne oa netra da obel' e kreiz eur
mol' ker bras, Guizouarn in F. ha B. 1903 75, Mais que leur ser-

vait leur efIroi et leur zèle (pour sauver le noyé) ... ; ABGRALL pro-
pose de lire pa verne et · que verne soit le verbe ' berna: Quand
l'épouvante et l'embarras s'accumulaient 'sur eux.

bèrvèn, montée de bulles d'air, Audierne: Des bnlles d'air

bientôt monlent lentement à la snrface de l'eau, c'est le (( ber­ ven» l'indice certain que la sardine existe à cet endroit et
« répond ) à l'appât, LE GALL, Indnstl'ie de la pêche 63. Cf.
be· rvenll; s. f'l mousse de bière, TRD

bervik dous en he lagad (eu l') , ? un doux tremblement à
J'œil, Kountad. 22, à propos d'un spectacle miraculeux et agré-
able. De bero comme berven. ?
bèsk ( . écoué): ki bèsk Pleùb. BERT. ; el' e'hy Besq ellS a
vrouen.nou, Laé Ar e'hi 387 ; beoe'h vèsq, fût de vin,
apax : pa vi-je beoe' h vesq pe daroll en. em sieow:jemp d'110
goro Il a n.e sm:jemp an. duellen 1 quin. avouzzjè al' varriquen.,
Laé Morin. 995-999, y avait-il (au presbytère) . (du bétail) sans
queue, vache ou taureau, nous nous entendions à le traire, et ne
c1étions point la cannelle que la barrique n'eût boudé (cesser de

rendre, refusé de marcher).
beskellou (GON.) ( sillons de guingois) : beskilli, F. lw B .

1902 453.
veskennad. (Goude a zav adarl'e eur varikennad vin evel a

. l'an. eul' veskennad, Mare'hek 3, Après quoi, il lève une autre

barrique de vin comme moi le plein d'un dé à coudre.
bikèn, employé avec le passé: mesl/' miqrzeal norzè quet biquen,
Laé Morin 1279 ; -- avec l'indicatif à sens d'irréel: Coësr biquen
oa démézet, Laé Morin 268, Jacques Bonhomme ne se serait jamais
marié; -- birviquen Il n'em boa guelet d'ho ky, lima vi-je ... , Laé
Ar e'hi 12, jamais je n'aurais pleuré sur votre chien, si... -
het her biquen Il emoue' ho tarbas anizi, Laé Epigr. 87 38, vous
êtes là, des éternités, à la cuisiner (votre messe) !; . v. lied.
bidar, Châtf. LE GUERN 1911 ; bédar [pl. bédarét]; Châtf.
J. LE GALL 1908, AUTRES CHATEAUNEUVIENS 1912 ; . homme de
L ennon, de Pleyben et généralement' de toutes les communes au:­
trefois vêtues de bure brune, aujourd'hui de drap noir avec cein-
ture bleue. Cf. ici ardaadel.
bidiès [pl. bidi J, chèvre, Pont-l'Abbé A. JARNO ; œr bida, une
chèvre, Pont-l'Abbé VAL. 1910. Doit remonter au fI'. bidet; cf.
ESNAULT Fr. B.-B. l'équation chèvre cheval. . .

bier [disyllabe], bière: al' bier, Laé Epigr. 34· 12 ; el' veren-
nat vier, ib. 10 ; zon bier, la mousse de bière, ib. 15.

bigodat, plein un « bigot )), Châtf. 1.911.

A 126

bigorn, borgne, Morlaix LE BRIZEC ; voir le sémantisme dans
ESNAULT Fr. B.-B., bigorne .

bigot, s. m., récipient en forme de baquet à eau, mais sans
anses, sert surtout à mouler le pain de seigle avant la mise au
four; a servi aussi, contenant environ dix litres, à mesurer le
blé; Châtf., Plonévez-du-Faou, Saint-Goazec 1911 ; voir les syssé­
mantiques dans ESNAULT FT. B.-B., calin. Cf. k à ch 0, jatte
en paille pour mettre le pain avant la cuisson, Pléchâtel D.-L
big ou d è n, 1, femme coiffée à la mode de Plogastel.
Saint-Germain et du Pont-l'Abbé : Comment ta sœur est-elle
coiffée ? Elle a. ses cheveux relevés et un morceau de carton
dedans? Non, non: elle est en chapeau; ce n'est pas une bi-

gozzdenn; tu croyais? L. Jaouen 1898 ; 2, tout habitant des
deux cantons.
Coiffes dites (( Bigoudenn laset (lacée), en usage dans les com­
munes de Plogastel-Saint-Germain, Plonéour·Lanvern, Pouldreuzic

Plovan, Tréogat et Peumerit [ ..... j Bigoudenn dilaset (délacée), en
usage à Plozévet », Catalogue du musée de !{eriolet 78.
Etym. '? Je proposerais bigot, cu veau sans anses, v. ci-dessus, (ap,

pliqué à la coiffe lors d'une de ses considérables transformations
du 1g

s. ?) Cf. : (( Le correspondant masculin régulier de Bigou­
den, serait Bigoud, ou Bigod, qui n'existe pas dans le langage
actuel; mais anciennement, on disait Bigouder », LE CARGUET Et.
elhn. 'SUI' les Bigoudens 11; à préciser: où et quand s'entendait Bi­
gouder?

bihannaat (GON.), se serrer: biannaat a rea he galozln pa
son je e rankche dispartia, Emg. !{. 202.
Bich, Diable, La Roche, Rev. lingu. et philol. comparée ·
XVIII 13. - ERNAULT R. c. VII 41 Y voit l'abréviation du syno­
nyme lazbik ; je le verrais plutôt tiré, par apocope, de b i ch i k,
chat, les chats noirs étant voués à Satan; . ou, sans apocope, de
lit bis, chat, qui est dans bis - m i gn a on ; Biche, chat, en gallo,

R. c. IV 147.

b i ch i :k - k a h, Hennebont CHR. ROGER 1911 ; b i ch i k ..
mi gn a on et b i ch i k - ID i gn a ou, Rosporden DONVAL 1898 ;
b i ch i k - m i gn a 0, Aud. Joseph CARGUET 1902 ; bis"

" Jlli gn a on, ChâtL R.DELAPORTE 1901 ; chatons des arbres .
. _ Cf. ESNAULT Fr. B.-B., bichichi, et R. c. IV 147, d'autres com~
posés synonymes en Trécorois.
'vilar (SeUit 0 tonet d'ar), ... l'allée du jeu de boules, Guillou

in F. ha B. 190047.

bili ( puissance, Gloss. m) : beza diskarget euz va bili a
gorporal, ... grade de capor~l, Emg. J{. 266. ,

vilou (oc'h ob al' kement-ze a), en train de se fair'e tant de
bile, Mignouniach 2 ; autre texte ici bérœzl.
* b ilh 0 ni k : billonic, tire-lire, Quimper PICQUENARD Ann.
Br. XXVI. Diminutif de v. H. Lex. , bionen.
b i m - b a on ( 0 ber), A, branler une cloche ; B, bercer ;
ABGRALL; mon nid al' b i m - b a on, aller au bourg, où sont
les cloches, ABGRALL. Bign [b i gn J , baon, karrig [k,a r i k ]
an hanv, Il Peleac'h oui bel epad al' goanv ? Il El! eun lozzllik,

enn douar, Il 0 c'hedal an ainzer Idouar, Lannilis 1903 A. JARNO,
variante à la formulette, donnée R. c. 1871 228, où korrik an
hanv ]e grillon.
Bin (Bomin), Petit Bomin, nom d'homme à Guiscri!!, Martin
SlweI' ha Guiskr; 6. Cf. en gallo b i gn, pâtre, dans la moitié
sud de l'Ille-et-Vilaine ~ b én n, bouchon (du jeu), Pléch. D.-L. ; en
br. béni ou bini, s. f., bobine, GON. '
b i gn è s (œ l'J, binette de jardinier, Lesneven INIZAN 1903. .
Bio, bio, biolet 1 R. c. V 160, début d'une formulette de Sein
pour brandir en cercle un tison. En Coglais f è r v y 0 l èn in
= « décrire des arabesques avec un tison rouge pour amuser les
enfants. » Ann. BI'. XVIII ~~8.

bir ( flèche): s.f. GON., TRD., v. H.Le,x. ;s.~m. VALLÉE Leç. él.
31 ; cf. : Daou vil' a dennaz, Marc'hek 1. Du fr. vire LOTH;

pour le genre changé, cf. ici b e ou s.

biskinen, bisquine : ( ar viskinen Maris-Stella [ ... ] a zave he
heoriou euz a borz Brest », Emg . J{. 116.
bis k w a s k e m en n d al: Il p e var 1 a g a d d œ l'
ma r c'h da l l, Marie Roquin 1903; Biskoaz ne welis kement-

aU, Il Pevar lagat da . 'r c'hi dall ! ABGRALL 1913; formulettes
pour l'étonnement.
« bissoussic », ce vieux chat roussi, quinteux el baveux

qu'elle entoure d'un culte si jaloux. (la vieille fille et son insé_
parable), DOHOLL. Bret. joy. 74.
bistrakik, -- 1, diminutif de bistrak, traquet pâtre, « Très
commun en Bretagne, où il est connu sous le nom de bistraque
(Morbihan) », SOUVESTRE Finistère en 1836 161 ; cf. : « eun
netsiad pistraked bian, [ ... ] E broiou a zo, al laboused-se a vez
hanvet strakerien-lann, e broiou ail, filiped-lan. Enn hor bro-ni

e vez great pistraked anezho, abalamouI', a gaf dign, ma lavaront
atao : Pis, trak, trak, trak, trak, trak. )) Toull al lakez 16 ..

les explications onomatopiques sont d'ordinaire de la simple
paresse; bistrak se ramène à bitrak (GON.), vitrak~ eul' vitrak,
neiz vitrak, Cap BERN., en br. ; et en ' fr., à vitrec (LITT.) ; on

dit aussi débislraquer MOISY Dict. du patois normand; 2

dernier-venu, mal venu, d'une portée, Sizun, Kerhuon, Brest

Audierne; 1898-1IH1;· 2' (emploi abusif du sens précédent,
par amitié et au vocatifl, enfant: Jan-PierBistrakik, mab bihal1
an hani-goz, en eul' doma .e roched, 'n oa devet korn e gof, Cap

BERN., ... en chauffant sa chemise, avait brûlé sa colique cornue;
3 (syssémantique d'étourneau,moineaul, homme étourdi, Cap
BERN.; 4, canonnière de sureau , Aud. J. CARGUET 1901 monax; la
première syllabe du synon. fl'. pistolet en skao, usité à Quimper

F. LE LOUET, a pu influer sur ce dernier sens, mais on sait de reste

que dans le genre humain nous somines, pour moitié, porteurs
d'un oiseau d'artillerie qui fait un pont sémantique entre le
traquet pâtre et le sifoc'hel. Pour la double équation canon
oiseau - membre ,viril, cf. ESNAULT Colibri § 14 in Rev. de philol.
. fI'. et de littér. XXVI 310 ..

Bitêk.lê, auberge à mi-route de la Terre au Paradis, LE BRAZ

Mort II 377 . . " Ce même rn. ot s'offre sous une dizaine de muances

phoniques, dans la Somme, le Pas-de-Calais et Je Nord, comme

un adjectif synonyme de tacheté en parlant d'une vache, ATLAS

LINGU. DE LA FR., C, tachetée. On voit la métaphore: à moitié
" chemin du Paradis, le site de la mystique auberge l'ouvre à un

mélange de gens plus · ou moins catholiques, maïson pour

les ambigus de vice et de sainteté, rendez-vous des pureiés aveè
tache, lieu panaché, mi-parti, bitêklê ; sémantisme amusant. En
regard, également curieux ou ?avantage, le sémantisme inverse

réaffirme la même analogie : l'adjectif miroutte « se dit des
chevaux dont la robe, noire ou baie, est marquée de taches d'une
couleur plus claire : Cheval MIROUTTE. Jument MIROUTTE. »

LAROUSSE. Sur huit des « points l)OÙ l'ATLAS montre le mot,
la structure consonantique est bitakl-, (sur deux mitakl-); le
vocalisme terminal, lj.ne diphtongue .presque. partout, cOl; nporte
presque partout é ou è. La forme la plus voisine de la forme ar­
moricaine est bitàklè (trois voyelles brèves), à Baincthun en Pas-

de-Calais, et c'est aussi ce point qui de tous les dix est le plus
proche de la mer. Des marins boulonnais auront donc transmis le ' .

mot à nos marins trécorois, peut-être par Islande ou Terre-Neuve .
. biti biti, cri d'appel aux poules, Pleub. BERT.
*biza, v. intr., avoir des visées: « pel so [ ... ] Il a ba vise Deza.
[ ..... ] Expression de Saliou, le meunier, [ ... ] Emoun 0 visa dezi»,
Laé Ar c'hi ~6 et Rem. 16. .. Du fI': viser .

bisachen: dans toute coiffe bretonne, « la partie qui couvre le
front et encadre la face, al' visachen 1), LE CARGUET Et. Bigoud. 6 .

b i z i k a r b i an n, Il bizik al' s id an n, Il b i z i k a r b i -
z a ou, Il b i z i k an n a w a ou, Il m 0 r z 0 l i k a l l a ou, Il a l
l a ou, Saint-Pol-de-Léon PAUL MO AL 190~. Les trois premiers
vers pareils, puis : b i z i k arr i g ou d a ou, Il age m an
111 0 r z 0 li k a l l a ou, Il d a k a d a k a d a k a d a ou, Lam­
paul-Guimiliau 18~O ABGRALL. Cette rimailfe se débite en pre-

nant les doigts de l'enfant l'un après l'autre; en disant dalw ...
on lui tape sur la paume; f\,BGRALL. Variantes R. c. V 161 et
CILLART doigt. Le marteau des poux est le pouce. Mais qu'est­
ce que awaou ? (cf. ici gui lh Oll et g w a on) ; rigoudaou dit-il

que l'index est leste au rigaudon? et qu'est-ce qu'a l'annulaire
d'un roitelet ou d'une linotte?
« Bizic-bihan, bizic-braz 1 Il Ann hini lavaro gweier Il Ha da'i
d'amI tann braz 1 [ .. ;1 Nag he goesséffé l, Petit doigt, grand
doigt! Il Celui qùi mentira Il Dans le grand feu ira! [ ... ] Alors
même qu'il se confesserait! » DOHOLL. Bref. jog. 28, 29.
BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ARCHÉo. TOME XXXIX (Mémoires 9).

- 130-

bizita kement pors mol' euz al' vro-ze, Mignouniach 3, visiter
tous les ports de mer ...
blammé ma na Iavaran guer (ne dlet quet va), Laé Epigr. 84-

vous ne devez pas me blâmer ...
bléjad, paquet, bouquet: ce l' b l éj a d 0 gn on n, têtes d'oi­
gnons secs ficelées en manière d'épi pour être suspendues au
plafond, Pleub. BERT., qui remarque que le mot convient au rég i_
me de bananes. En Léon « eur zamm ognoun » L. AR FLOC' H.

bléo (kwef-), (bonet-) : « La coiffure de la femme Bigoudenne

se compose : 1

Du coef-bleo, bonnet à trois quartiers, qui se
met immédiatement sur la chevelure [ ... ] La coiffure des paysan­ nes de Meilars, Mahalon, Quimper [ ... ] comprend: 1

Le bOllne l_
bléo ; » LECARGUET Et. Bigoud. 7 ; cf. 20, 38.
bleç quén esquis (ne vi-jé quet ar), la blessure n'eût pas été si
laide, (si. .. ), Laé Epigr. 5; blesse, blessure, Noyal-Pontivy
CHALONS; sans localisation dans CILLART.
bleyzèn, s. f., putain, Carhaix 1906, bleizez GON .

blœd : blelld-couez, ' tan, Affiche de la Révolution, Archives du
Finistère; syn.: qiviq ( kivij), même affiche .

b l œn n e r bal en n pee r l an n a gal' e z a l'mu i a
d a v an In ? (P a vez a l'), Quand aimes-tu le plus ta mère,
à la fleur du genêt, ou à celle de l'ajonc, Morlaix MA,RIE LE POYET
190~. Le bon enfant répondra: été comme hiver!

*b l 0 k a ch : « nos bretons Léonards ont si peu de respect
pour la langue Vannetaise, qu'ils l'appellent Blohaic'h, comme
qui dirait blocaille, mauvais jargon, KÉRD. A. Le . Grand 40; .

fI'. blocage, amas de menus moëllons.
blod ( > mou): E vele ne oa ket blod : var al' gamb e l'enke
kouska, Marc'hek 6 : il n'avait pas couche molle: c'est sur le

. plancher qu'il devait dormir.
b l 0 c'h, tout net, pur et simple, Vannes GON., Plouguerneau
VAL. : goudé var gorf e rochet bZoc'h Il quel' glep ac en toui! pe
c'hlepoc'h, Laé Morin 391, 392; cf. 'n hi hiviz 'blouc'h, en chemi­
se, Tréc. Dic( étym.; . parfait: e kave ane [ar chas] bloc'h ha

-' , 131: , . '

slammel liaer da welet, il trouvait les chiens accomplis ei mode­
lés au plaisir des yeux, Pipi 1 207.
boazamant, s. L, habitude; al' voazamanl, F. haB. 1903 117,
120 ; cf. ib. 36 ; usité au Cap BERN.
bokéd, 1 (emprunt au fr.); fleurette; cf. ESNAULT Fr. B.-B.,
bouquet; b 0 k é j ou san n WeIL a s, casse-pierre, Tréc. VAL. -
cf. Gloss., arhme; 2 (sémantisme emprunté au fr.), compliment:
Marzin a deuaz da gaout eun tam spered an devechou-ze, lwg a
ganaz d'Clll dud nevez bep a voked ken kaer, ken kaer, majome
an dud hep dibri ouz fol 0 klevet anean" Marc'hek 7 , ; cf. le
boked, épilogue général des pièces bretonnes; , 3 (sémantique ,
populaire commune) : bokejou al' garnel a c'lwloe he benn, (oa
dija eat braz var he oad" ha), Emg. K. 96, désigne les cheveux
blancs, appelés marglZerites de cimetière en Ir. DELESALLE; -
Cf. à propos d'une tache fonc~e : La mère N. a du mal au nez;

c'est quèque chose qui n'est pas sain; moi aussi, tenez, j'ai què-
que chose au nez, mais c'est pas du mal, c'est des fleurs de vieil­
lesse, s é dé flœr de sànté, femme Lancesseur (86 ans), près
Verneuil (Eure) 1910 ; flœrèt, moisissure blanche des boissons,
Pléchâtel D.-L. ; cf. les lichens des anachorètes mousSLlS ,. ainsi
flellr 1, tache; 2, signe; marguerite signe + blanc.
bojèn, buisson: e sellaz el' bojennou, Kounlad. 219 ; Jnl eal,
'euel a lavarer e Breiz, oc'il eul' vojen full da graôna, F. ha B.
1904. 420; singulatif de bod (cf. Bôd-kanô, buisson de nOiX,GON.
kraoufi,), avec consonne tirée du pluriel b 0 j ou ; du même pro­
cessus autres exemples Gloss. ~6 ; et an 111 b 1 e je n, v. ci-dessus,
singulatif tiré d' *an m b l ej ou, pluriel br. d'amble!.
bolboset ha drollklivet (e zrem), Pipi 1 90, d'un homme ivre .

-, Mot du Goélo ; probablement du fr. bosse, VAL.
bolé (du fr. HDT. volée), 1, danse 'sonore d'une cloche: al'
balé kènla a zo bel, le premier son a été donné, et k 1 0 c'h a al'
val é ou, Plouguerneau VAL.; 2, mise en marche : Ai' rod
vms ag a roe bole d'an ol! l'ojou all, a zo lOI'l'ed,F. .fza B.1900

17 ; le syn. kas an dro se trouve ib. ; 3, énergie, ressort:
Araok mont ennhent, deuzda gemeret eun lamm bara 'hag

132 -

amann-; an dra-ze a lakaio bole enn da zivesker., Emg. K.27;)

volennad dour fresk (eur), une bolée ... , Kountad. 72.

bolz ( caveau funéraire; cf. Gloss. 73 et GON.) : el' chouf!,
Goullou [ ... ] destinei Il da vols évit al' c'hy, un coffre vide ... , Laé
Ar c' hi 190 ; el' vols a adoptas, Laé Epigr. 23.
born, ? tirade: an
latin, KOl;mtad. 68 ;
TRD. tire et volée .
alvokadet a gustume . distaga kalz bomou
cf. bomm-nij, vol (d'oiseau) d'un trait

bord ( bord, Gloss. 74), Laé Morin 1098 ; dreist ar bord
el' gador (pini en em blijé), Laé Epigr. 42, qui se plaisait outre
mesure en chaire .
born, 1, borgne : (ho conta deomp eus he guélorn Il el' bibl
nevez a gomsyou born), Laé Morin 3~9, 360, en nous dévidant hors
de son sac un évangile nouveau de rencontres borgnes, de bali­ vernes mal équilibrées; 2, privé de la vue (par une cause quel-

conque) : arrejou born (ar parlamant), les arrêts aux yeux ban-
dés ... , ib., ms. Brestad 17 229 ; voir le sémantisme ESNAULT
Fr. B.-B., bigorne.
bornéan (hannter-), à moitié prix, Pleub . BERT.
Ignoré de GOURVIL etL. AR FLOC'H. Je comprends, mot-à-mot:
à demi pour rien, du fr. vieilli pOUl' néant, LITT. néant 7°.
boruik ( rouge-gorge GON.) : H. Le Carguet écrit bourrouic . .
bos, bosse: A, al' b 0 s la g ou t, la pomme d'Adam,
Quimper BOT 1903; B, Autrou, Leun e reor a vossou Il Bossou
bihan, bossou braz Il Leun e reor a dolliou baz l, tercet ( qui,

dans nos campagnes, accueille inévitablement les bourgeois », DO-
HOLL. Bret. joy. ~9. Comprendre l'eor kein et ne pas com­
prendre bossou comme bossennou, bubons .

botezik (va) ma bonne-amie, Châtf. C .OTONNEC 1904 .

bôzad ( paumée GON.) : b 0 ch a d, quantité restreinte:
Kaoul ' 0 peus avaLou douar ? Eur vochad am eus, Châtf.
A. JARNO ; b onj a d, 1, contenu du creux des deux mains rap­ prochées ; 2, quantité énorme ; Trée. VAL. : Arnus a werz, hag
a dastum arc'lwnt a vonjadou, kement a arc'hant, ma ê'deul da

- . ' 133 . ... . .~ .

obel' fae warnean, Pipi 190. - Diminutif: eur fozadik euz a bep
selll'l c'hreun, Marc'hek 6.

bozogel, troisième femme d'un homme deux fois veuf »
Ple

. BERT. C'est le petit trécorois (( mozogel, rnouzozigel,
pl. 0 femme sale » Gloss. 432.
b on bon i g ou, Scrignac 1872 ; b on bon y ou, Commana
1872, bonbons, DOHOLL. ; cf. dans sa Brel. joy. 7 : Jeannett-ar-
Bombonigou, ib. 38 : Jeunic-ar-Madigou.
b onj ou ri, saluer par (( bonjour », Jeruz. 71. bon-jour,
nos-vad, quinavezo, Laé Epigr. 68.
bombans, arrogance: heb bornbans, Guillou in F. ha B.1900 48.
b on m b é z è n, battant de cloche, Trée. VAL. Retient peut­
être le b originel et le sens premier du fr. * bombir ) bondir.
vombocherien. (Rei a reoc'h da eva d'ar), ... aux bambo­
cheurs, f{ourtlad. 31 ; -- a altéré par influence de bombans ?

bouqua, baiser par force: ac he reas dezo he bouqua, Laé Mo­
riIl34~ ; se voir réduit, vaincu: asé oc'heusranquel bouqua, Laé
Epigr. 87 34.

b ou d e 0 r j œ, le jeu est bouché, (aux dominos), Vieux­
Marché COTY.
(( Boudoul, boudoul, galaïchen i ! Il Boudoul, boudoul, ga­
laïch du ! [ ... ] 1. Ces paroles n'ont aucun sens en breton [ .. ;]
Elles étaient probablement imaginées par la vieille femme qui les

chantait [à Toulven, près BannalecJ », LOTI Mon frère Yves XLIV.
( voudoupen deo (eur) », une grosse femme pas fine, Bodilis,
Landivisiau L. AR FLOC'H, qui se rappelle l'avoir employé dans
Ar Bobl peu avant août 1912. Je le tire de b ou l ou pi il. par
le sémantisme gros homme = tonneau.

boufounerez, vantardise, Kounlad. 102; cf. boufounik ifern,
ib. 164, à un sous-ordre de Satan; bouffon, Laé Epigr. 8 et 38. .
vouchadou (a) ( en touffes GON.) : he vleo hirr [ ... ] 0 kOlle­ za a bouchadou kordigellet var he ziouskoaz, Erng. K. 311.
bouc'h, imbécile; (( Lonll ar Bouc'h, persoun inlnz Plouaret »,

, ··134

. Erng. J(. 57; ividoc'lUI bouc'het [en interligne, de Le Buorz,
bouc'hyou] anal Il ne di/il quet tout el' c'horgnad, Laé Morin
349; (mais: ne daï e loues al' vOLlc'hel, ib. 1012 (biffé), n'ira Pas
parmi les Boucs (au Jugement dernier). ) Cf. bouc'h, perdu (aux
jeuxi, etc. R. c. IV 149; le personnage du Bouc dans La Fontai
ne ; et bouc, cocu VIDOCQ Les Voleurs.
b ou 1 i k, cheval qui réussit à faire dans le pré un tour com­
plet sur le dos et se retrou ve sur ses pattes, Cap BERN. 1913 ; _
on dit du cheval qui se roule qu'il gagne son avoine, et, s'il se
retrouve sur ses pattes, qu'il fait boulik kerc'h, Scaër JULES
LE CLEAC'H 1902 ; on dit aussi de lui c'hoari ~arik kerc'h, Cap
BERN. Etym.: petite boule, (en vue de l') avoine, jouer (à
rouler la) barrique (en vue de 1') avoine.
boulifardet (Fagot iromplur fagot), Laé Modn MSS, fagots
trompeurs, fagots où il y a du boulevari.

b ou Ih (œ r), un beau mâle, un beau gars, Pont-l'Abbé LE CAR-
GUET 1903. J'y vois, soit bouill, fringant, Gloss. 76, subtantivé,

soit une abréviation du singulatif b ou y e Il, taon , syssémanti-
que dès lors de c'houil, 1, insecte; 2, fier-lapin. bouyen, ter­
reur panique, Laé Morin 170, (sens 1 cr : taon), est entre mouien et
boulien l'intermédiaire souhaité par ERNAULT Gloss. 431.

bouill Trwged. (al' berl-man ne d'eo nemed eur skeud; eur),
Erng. H. 296 ; pris de Introduclion d'al' vuez devot (1710) 192.
- bouill écume TRO .
b ou Ih a r t, averse, île de Batz CIf. MILIN. Est dans CHALONS
\ et CILLART. C'est un mot vendéen, BOISSON Veillées vendéennes;
bouillard averse; et c'est le fI'. familier bouillon ( averse)
suffixé autrement.
bouillons evit gui!' so eun nebeudic sq.ll (Ar), Brign. Mab pro-
die III IV, le bouillon (le désagrément). : . .
b ou r 1 é d è n : « je me permets de vous signaler un lapsus,
Madalénik : les indigènes de Quimper ne sont pas des Pourlelel1,
le clan Pourlette habite la vallée du Haut-Scorff. )) JULIANNm in
Bulletin de l'Union Régionaliste, Carnac 1906 57. Il Y a en
réalité trois régions à bourrelet, savoir (de l'ouest à l'est, sens in-

135

verse de la transmission probable de ce nom fr.) : 1° basse -Cor­
nouaille : « Petite coiffe moderne dite Bourleden, en usage dans
le canton de Quimper », ]{eriolet 77; « Coiffe coton, dite Bourle­
den, en usage à Mahalon », ib. 79 ; « la Borleden ou Bourleden,
c'est-à-dire bord large, est la femme du Glazik », Scaër J. LE CLE­
A.C'I1 ; « Chez les femmes de Quimper, le kan se termine par un
large ourlet: de là le nom de bord-ledcn, bord large », LE CAR­
GUET Et. Bigoud. 7 ; c'est cet ourlet qui pour moi a dû être
dit bourrelet; 2° haut Scorff: « CoitIe de Séglien et de Gué­
mené, dite la Pourlelle [ ... ], ]{eriolet 111 ; « Pourlet, Guéme­
[lois; ur Bour1eden, une Guémenoise, OUILLEVIC et LE GOFF
Grammaire 16 ; « Guémené est actuellement, était surtout, il
y a ~O ans, le pays des coiffures à bourrelet. » BULÉON, Fur.
Br. VI 179 ; le capot de Guémené « avec sa forme cylindrique,
démesurément allongée par un bourrelet (d'où le nom de pour­
releites) » TERILIS [ Buléon], Revue Morbihannaise 1905 ; _ cf. '
Fur. Br. VI, 139 ; 3° pays de Guérande, dont la « Coiffe à bour­
relet» a été étudiée et les variétés classées par Léon Bureau, cité

AUZOU Presqu'île guérandaise 212. Les sens, 1 (restitué),
coiffure à bourrelet; 2, femme qui la porte; 3, habitant du canton
où elle se porte, me semblent offdr la même série que bigouden.
bour-sank a lin .cteir gambr); trois chambres archi-bondées de
lin, ]{ountad. 84.
vourzad arc'hanl (eur', une pleine bourse ... , ]{ountad. 60.
b ou s è r et b 0 s è r, boucher, Quimper 1904-1912.
bout e ligoraz. (mez an nor na oa ket prenet; 'n eun iol),
Pipi 1 174, ... en une poussée.,. cf. moyen-br. boutaff v. H.
Lex. 41.
b ou t e t (se dit de viande et de poisson, GON.,TRD.) ; aigre;
chanci: se dit du lait; des pommes de terre; Marie Roquin.

boutiq eur barbier, Laé Epigr. 6, la boutique ... ; cf. sial el'
c'héré, ib.18. )
b ou t i z è l, petit mulon : eur vouiizel ed, Pleub. BERT.
D'où : boutizella gwiniz el' park, Pleub. BERT. Cf. moteri,
Gloss. 427.

136 " '-

. boutonnou : an joû, feu, paon ac he philat . . 11 c'hui d. gao'sè

brava tam gat ! Il quemeret he ben err soudenll da Lamet

var he boutonnou Il fourr zest en ell lam dreist al' c' haé Il
mont da vetrèç crappa en hé saé Il en dro var . el' seul a dar
guear, Laé Morin 9~9-966, En joue, feu, pan! il descend la bête:
la belle pièce de lièvre, vous ' parlez ! Morin prend son élan,
presto, pour lui sauter sur la mercerie, frrrr, zsst ! d'un saut
par-dessus le fossé, rejoint Béatrice, grippe sa robe. demi-tOur

sur un talon, et à la maison! J'interprète cet apax en mé
souvenant du fr. : il pleut sur sa mercerie, lomber sur la friperie

de quelqu'un, lui donner SUI' le casaquin, . etc.

boutoupin : En dervez neus quet pell a se Il al' paol miqueal
mont d'al' chassé Il fusil garguet, val dourieren Il boutoupin

draje, gargollchen, Laé Morin 947-9~1, Un jour, il n'y a
guère, mon gars Michel part à la chasse, fusil chargé, bandou­ lière, pot-toupin de dragée, gargousse. b ou t ou pin était, sauf

erreur, le nom d'un pot de fayence ou de fer, d'une cruche à eau,
Lampaul-Guimiliau vers 1870, ABGRALL 1912 à qui je dois l'éty­ mologie par pot-toupin. Cf. ici b ou d ou pen. · Et cepen-

dant, peut-être doit-on . supposer, pour premier terme, non pot,
mais bolte (vieux mot altéré aujourd'hui en bosse HDT), récipient, .
. botte de pouldre de canon dans Rabelais II xxv ; -- ou, pour

second terme, non toupin (pot) mais un autre mot toupin que
Sauvé a entendu à Morlaix : Pe lec' h e eat da dad ? Da Lan-'
dreger. - D'obel' petra? Da gous/œt mezer. Petore mezer?

- Mezel' toupin. - Petore toupin ? - Toupin mad. Petore
mad ? Mad tan. Petore tan? Tan goulou., R. c. V 167 ;
Sauvé traduit toupin, étoupe, comme il fait StOllp dans la version

de Primelin pour la même formulette. N'est-ce pas plutôt le fr.

étoupin à bourrer le canon, cordes de coton filé qu'on prépare avec

des drogues inflammables, telles que du salpêtre, de la poudre à
tirer, etc. LITT. ? Le bOlztoupin serait alors le récipient à étou­
pin. Enfin signalons pot t ou fin, pot en grès, Cap BERN.

brabanserez diskiant, diskoue7, n'en deuz kef a umm rak . al'
maro ? (c'hoant en deuz, dre eur), veut-il, par une crânerie stu-

pide, montrer ... , Emg. K. 314; cf. brabanseI', homme affecté .

- .. 137 --

itO

., brabanczon, fanfaron, et brabanei, se vanter, Diel. étym;
. - J'y vois les Brabançons, mercenaires malandrins et « milites

o-loriosi )) du 12° s.

br a g ou r è r a r m è s, culotte lais. sant le derrière à l'air, ·
Coray 1867 A. JARNO ; Châteaulin 1872 AR BODOLEK ; il s'agit
de telles braies cornouaillaises qui tenaient fort mal aux reins. -
Bragou-rû, Lignard, vocatif à un fantassin, LE BRAZ Pardons 109.

brall-kam, branle en zigzag, tortu: Danses de Scaër : « vingt­
couples [ ... ] ont dansé la gavotte, le piehik-stop et le brall-

kam. )), Dépêche de Brest 11-8-1906 Dinard.
brailleur, braillard, Laé Epigr. 34· 21.
bram-noter, pet discret et ménagé; b l'am - l a b ou rel', pet
franc et robuste, Lanrodec 1903 ; el' bram brusq non pas el'
bram force t, Laé Epig. 36.
braoiri (Ar proeessionou-ze a ziseuezer ennho kemerzl a

garantez hag 0), F. ha B. 190246~, où l'on montre tant d'amour
et d'art, (de bellures comme dit le normand) .

braz mestrez lw c'houi e Penn-an-Neac'h (ez oun ker), Emg.
/(. 29;); et ib. 296 ; je suis dame et maîtresse autant que vous ...

brazil, seigle ou blé qu'on sème (vers le début de l'hiver) pour
le couper vert (en avril) comme nourriture aux bestiaux: P w en n d
a v é ha da œn n tan m br a z il, Châtf. A. JARNO ; autre
form e, .brajé : « L'évêque étant venu pour confirmer à Château­
neuf en mai 1910, il fallut du vert à ses chevaux poussifs : le
palefrenier courait partout demandant brajé, personne ne compre­
nait, jusqu'à ce qu'il put en montrer dans un champ. A Château­
neuf on dit ségal glas et ségal yéot; brajé et bl'azil sont
inconnus à Hennebont. » CHH. ROGER . .
Le mot a des paronymes fr. qu'une comparaison des patois
romans pourra seule trier ou sérier. Voisin de brazil est bresille,
orge à faire du malt GODEFROY Dicl. de l'ane. l. fI'. ; voisins de
brajé sont blanzé, variété de blé du nord de la France LITT., et
brijemz, mélange de céréales et de diverses graines légumineuses

qu'on sème pour le fourrage LAROUSSE; le provençal barjelado

138

d'où le fr. bergelade, mélange de vesce et d'avoine qu'on sème
ensemble HDT, LITT., explique l'u de bl'ijeau, le l de brazil.
, Dès ce moment l'étymologie de bl'azéd, méteil, par bl'az + éd

, 'gros blé (Gloss. 79, v. H. Lex.) ne peut plus guère prétendl'e

qu'à reproduire l'étymologie populaire qui aura déformé en
praz + éd le brajé apparenté à '* barjel.
Ce brajé serait sans parenté avec bragez [g dur J , germe de

blé, rattachable à braie, culotte, et à un sémantisme gallo assez
rabelaisien, Gloss. 78 ; brajé serait issu du vieux celtique,
comme l'irlandais bl'aich, malt (dont bl'esille rappelle le sens),
et le gaulois brace, blé (auquel LlTTHÉ rattache blanzé.)

Il me semble enfin difficile de refuser à notre mot d'avoir
influencé la dragée des confiseurs et de lui avoir ajouté son
emploi palefrenier, dragée, « mélange de pois, vesces, fèves

lentilles, dit aussi dl'avière, qu'on laisse croître en herbe pour
le fourrage » HDT, dragée de cheval, sarrasin HDT; ce serait à
vrai dire la confusion de deux mots.
brankodet enn daou du, evit en em zis/miza. (Pa 'm boa
gellet sevel ma diouskoaz el' meaz [euz ar siminal] e chomchon
eur pennad,), Emg. ](. 234, ? je restai un moment appuyé sur
mes deux branches (mes deux bras) pour me défatiguer.
M. Vallée suppose une contamination avec alkodei, accoudé .

bredi, breda l *brœdibrœdaJ , onomatopée de la confusion et de
la précipitation, Laé Morin 776. Du fr. ; cf. ESNAULT Fr.
B. ·B., beurdasser.

brédi (= tricoter), Coray 186~ et Châtf. 1911 A. JAHNO; malS

brwédi Briec 1880 GUILLAHMOU.

brénidèn, haut de tablier de femme qui monte sur la poitrine,
Daoulas DONVAL 1898 ; syn.: a r c'h l' W a z é Châtf. 1899 ;
paleled (GON.) employé Cloüard 1'1'0 Bretz 293 à propos de Guis­
sény, Kerlouan, Brignogan; patélèn, Cap BEHN. ; v. ici bütiinadèn.
brezel (s. m.), s. f. en bas Léon, F. ha B. 1900 10~.

brell ( brouillon GON.) : Denved pennou brell ha dioi, Mor-
van in F. ha B. 1900 177, Moutons, canaille, sotte espèce.
brèsa ( fouler): Miliner 0 vresa poullou, Il Hag he [oen 0

139

vont el' C'hOlllloll /, le meunier pataugeant et sa bête allant à
vide, Ar Miliner ... in F. ha B. 190391; bresser (al' merser),
le mercier dépensier, KOllIltad. 23;). . brèsa semble syssémanti­
que de [olleta, car à bresa poullou répond [oueta. bouillen et à
bresser répond [olzcta e dra, dépenser son patrimoine.

brèskèni ( folâtrer) , Pleub. BERT.-- Autres terminaisons
dans GON. et Gloss.
briad ( brassée): P. a grogaz a-dro-vriad el' c' habiten, P.
saisit le capitaine à bras le 'corps, Erng. K. 120 ; crégi ermhan a

dro vriad, l'embrasser (son devoir), F. ha B. 1903 36; l'e vria!

oc'h eus qllernerel, Laé Morin 656, ... trop large brassée.
v ri gn on n è n Je a n a b d 0 ber œn n el' e (œ l'), une

fibre de chanvre pour amarrer, Pleub. BEH.T.; brignoii.nen,
miette, petit morceau, Gloss. 83. syn.: br œn n, fibre de textile,
Pleub. BERT.
brizérès, folie : .n'oa lezet chapeled ebed gand hini euz Clr
brizounerien,. an dud difeiz a lavare n'oa an traou-ze nemed
bl'izerez, Emg. K. 312 ; briz, ROUD. et briz-sod, LE BRAZ Mort 1
143, fou : an l'ad Adam a ollé Briz, Laé Les Pommes Cuites 4-.

br.izèk, tacheté: àmseJ' brihec, brehec, temps pommelé, CHALONS
manuscrit in Gloss.84. Maquereau en fr., comme brezel en br.,
signifie tacheté ; . aussi l'anglais dit-il a maquereau-sJey, un ciel

pommelé, Cardiff 1912.
brizès, tachetée: La coiffe choukenn de Kernouez, Guissény,
Kerlouan , Plounéour-Treaz et Plouider « se porte en couleur pour
tous les jours, sous le nom de ]{oèl brisès, et en blanc avec den­ telle pour grande toilette et en mousseline unie pour deuil. »
Keriolel 85. Cette coiffe est en effet· communément toute mou­
chetée de pois de couleur sur fond plus clair.
bris-tout (er), un brise-tout, Lae Epigr. 70.
broëlla, 1, enterrement fictif: « Broëlla [ ... J et le glas de

Lampaul [à Ouessant] sonna « broëlla » pour les quatre victimes .

Broëlla! Personne ne connait la signification de ce mot », Dépê-
che de Brest 26-6-1907, Ouessant; 2, signe dé cette cérémonie:
« c'est une croix de cire que l'on veille et que l'on conduit à l'é-

140 . -

glise [ ... ] on se rend au cimetière, où l'on dépose dans une urne
. de granit les broëlla » de ceux dis·parus en mer n, ib. Cf. LE
BRAZ Mort II 33-:36 où le mot est proella.
brocha, embrocher: he brocha ac he anibI'ocha, Laé Morin

968 ; pevar c'habon oué brochet, ib. 1317; vrocha an tân
( ... cil' binseltezou da), ... pour tisonner, Kounlad. 39 ; ce second
sens a chance de dériver immédiatement du fr. brocher la vigne,
lui donner un léger binage.

vrouan (douar leun a raoz hag a) , ... joncs, Emg. K. 176; ..
broenn GON., v. R. Lex. ; vrouennOll (a), de Brouennou, (pa-
roisse du Léon), Laé Ar c'hi 387.
brou s t, brout d'arbres, pousses tendres de l'année , sur les
têtards de chêne, par exemple, Cornw. ABGRALL.
broust, facile à nourrir, Quimper et environs PICQUENARD in
Ann. Br. XXVI. J'y vois un nom verbal, désignant l'action ou
l'agent, tiré du verbe brou st a, balayer de dessus le sol; comme
qui dirait en guise de sobriquet: C'est lui Bouffe-tout, Ramasse·
. miettes; cf. le parasite d'il y a deux mille ans : Les jeunes gens

m'ont nommé La Brosse [Peniculus ] ; pourquoi? la table dès que

je mange, est aussitôt nettoyée, Plaute Ménechmes 1 1. Notre mot

a pu servir d'abord de déterminant et de superlatif à un adjectif,
diréüs ou tout autre, signifiant avide, vorace, goinfre.
brou s t a, balayer de dessus le sol, Trée. VAL. ; Listri brouslel

guerniou tOrI'et, An heol in F. ha B. 1903 ti7.
vroustont (dilinqJ dilinq, toul e), Laé Morin 1232, ... toutes
(les vitres) se brisent; E gor! a dreus a oue brousiet, Morin éd .

G 2 (Guilmer) 114ti, il eut le corps rompu en deux. .
brülü dirag al' mol' (Arabal sulal), il ne faut pas faire craquer

la digitale devant la mer, c'est-à-dire faire un petit bruit à côté
d'un grand, quelque chose de mesquin auprès de quelque chose
de noble, PAUL GUI~YSSE 1909. ( Qu'est-ce que Lanvérec [pro­
che de Saint- Pol de Léon, aménagé en hippodrome en 1907], ce

lieu où selon le dicton du pays, ( Ke da Lanvérec da sutal brulu 1 »
l'on envoie les gens quand ils vous ennuient? Une dépression

aU centre d'un ,plateau, un paysage à horizon limité », Dépêche
de Brest 16-~-1907. biirlii, Hennebont 1912. .

brun, roux : « ce Locmaria, seigneur du Guerrand, qui fut des
amis de Madame de Sévigné, mais que ses vassaux de Bretagne
flétrirent du surnom de Markiz bnîn, de « marquis au poil roux »),
non pas tant à cause de la couleur de ses cheveux que parce qu'il
était prudent de se garer de lui, comme d'un fauve. » LE BRAZ
pardons 211 ; cf. ac']wn bleo brun achan couer, Laé Morin
896, ? Allons, Rouquin, allons, Bonhomme; mais cf. bleo brun
var he benn, Emg. K. 23~ à propos d'un héros sympathique.
brusq, v. bram. .
bruzunachou, miettes, F. ha B. 1902438.
budic, budic, budic~ budic Il margo, margodic agassic, Laé

Morfn. ms. Brestad 17 1234, 123~, discours de Morin aux pies; -
agassic pie, Dict. étym. budic ?
budu (park a), ( ?) Nom de beaucoup de champs dans le Cap,
LE CARGUET Occupation néolithique 1, 2, ex LXIIIe Congr. Arch.
1896.
büès (réi), faire tourner la toupie, Tréc. VAL. ;
Fr. B.-B.~ vie.
- cf. ESNAULT
v ü è z on n an m z è r fa 1 (œ r ), une période de mau vais
temps, Pleub. BERT. De buez, vie + suffixe dû à saison?

bügel : « Bugalè Mari Robin, sobriquet sous lequel on désigne
encore les gendarmes en ce pays [LocronanJ)~, LE BRAZ Pardons

316. On peut supposer que cette Marie Robin est la potence,
ou l'échafaud, ( la Veuve» : le fr. populaire a : ( Enfant de
chœur de guillotine, gendarme » DELESALLE.
buhan (farz-), sorte de petite galette, d'œufs qu'on bat dans
de la farine, qui cuit en trois minutes, famille HERB OUT 190~ ;
Farz-Buhan, signature, Fur. Br. V 116. .
büred, fiole: louzou en eur vured~ Pipi 1 140 ; eur vuredik
Lelm a zour, ib. 11~ ; au lieu de bureden (TRD.) on trouve pin-
sin donr beniged, bénitier de chevet, F. ha B. 1903 67 .

burgaerez : « Coiffe coton, dite Burgaerez, en usage à Beuzec-

DE'UXIÈ E ·PART'IE

Table des Mémoires publiés en 1913

Pages
Les Mégalithes de la commune dé Spézet par A.

JARNO . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3

II. Les tumulus· du Ruguello en Trézény (Côtes-du-

Nord) par ~. MARTIN et l'abbé PRIGENT ...... . 6
III. Eglises ' et Chapelles du Finistère par le Chanoin~
PEYRON (CanLon de Lanmeur) (suite) .. , ..... . 20
IV. Première contribution à l'Inventaire des monu-

ments mégalithiques du Finistère' par AIL

DEVOIR .. ' ........................ . .... 42-77-142·264

v. Norges Oldtid par G.' GUSTAFSON~ traduction du
Commandant LE PONTC)IS. Chapitre VIII. Con-

servation des monuments; dispositions de

la loi ............. , ......................... ~ 47 .

VII.
VIII.

Danvez Gériadur. Màtériaux pour compléter les

Dictionnaires Bretons-Français par G. ESNAuLT 55-110
Note SUI' la Chapelle et le Calvaire de Perguet en
Bénodet par Ch. CHAUSSEPIED ... " " ..... " .
Note SUI' l'Arc de Triomphe de Sizun par Ch.

CHAUSSEPIED .. , ..... ' . " ... ....... .. . . . .. .. .. 74

IX. Le Cahier du Seigneur de Roslan par L. LE
GUENNEC lOlO ~ ". 85
X. Notice sur les Seigneuries. de la Roche-Helgo-
marc'h, Laz et Botiguigneau par R. DELAPORTE . 155

XI. La Révolution en Bretagne. Les Derniers Mon-
tagnards 1795 par PR. HÉMON.. . ........... ; 177 ·271

XII. Etudes sur le. Cap-Sizun. V. NoLiee historique

sur la Seigneurie de Lezoualc'h e:r;t Goulien et
ses Anciens Seigneurs par D. BERNARD. . . . . . 193
XIII. Pêcheurs cornouaillais et XV· siècle par H.
W AQUET.. lOlO......................... lOlO..... 249
XIV. Le Marquis de PontIez, légende par le Chanoine
PEYRON .... ..... .

261