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Bulletin SAF 1913


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Procès-Verbaux

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Société Archéologique du Finistère - SAF 1913 tome 40 - Procès-Verbaux

c Lia

. -- Séance du 30 Janvièr 1913 ,'·~,

Présidence deM.le Chanoine ABGRALL, Président~

Le procès-verbal dè la dernièrè séance étant lu et
:adopté, M. le Président donne lecture des lettres d'ex-

·.cuses de MM. Devoi. r et Phi lipon.
Les candidats suivants sont admis, à l'unanimité
·comme membrès de la Société :

MM. Georges lVlonot, présenté par M· M. l'Abbé Jézé-

~goù et du Chatelliér; Louis de Chabre, présenté par

.MM. 'Etienne de Chab.1'e et Bernard; R. de Jacquelot

:duBois1~oùvray, présenté par MM. Waquet et Ch .

"de Jacquelot du Roisrouvray.

· M. Waquet, sollicité de remplir les fonctions de deu-

:xième secrétaire, a bien voulu 'accepter cette charge .

M. le Président remercie M. vVaquet dont la collabora-
r tion sera très précieuse pour notre Société .

La Société française d'Archéologie tiendra, en 1914,
:ses séances annuelles à Brest et à Vannes. A cette

-occasion des excursions et des visites aux lieux et aux

monuments les plus intéressants du Finistère, seront
organisées. Des renseignements plus complets seront
·donnés ultérieurement sur cet .intéressant congrès.
M. Waquet annonce le classement comme monu­
rment historique de la chapelle de Saint-Jean-Balanant,
,en Plouvien.
M. Le Président donne lecture de la traùuction de

.M. le commandant le Pontois, des Règlements pourla

-conservation des monuments anciens en Norvège. Ce

règlement est dû à M. Gustafson dont on se rappelIc-
la venue en Bretagne après la découverte de la sépul~
ture à barque de Groix. Le travail de M. le Pontois~

sera publié au Bulletin. n serait à désirer qu'un ..

règlement à peu près semblable fût mis en vigueur~
en France. Les monuments mégalithiques, en parti-·
culier, s. eraient préservés, de cette façon, contre lïn'ex-:-· .

périence ou la mauvaise volonté de certains propri~-

étaires et l'ignorance et la cupidité de certains.

collectionneurs.

. Après lecture des autres mémoires inscrits à l'ordre ·;
du jour, la séance est levée vers 3 heur~s 1/2,
\ . Publications reçues depuis la dernière séance ·: .
· ,'. Bulletin de la Cornmission historique du départe-·
ment du Nord, T. XXVIII, 1 HH .
· Notes pour se1~vir à l'étude du préhistorique lndo -o-

Chinois par MM. F. Barthère et J. Repelin. Supplé-
ment au Bulletin de la Société archéologique de­
Provence, 1911.

Bulletin de la Sociét~ d'archéologie et de statistique-
de la Drôme, janvier 1913 .
. Revue de la Haute-Auvergne, 3

fasc. 1912.

. Revue des Traditions populaires, Déc. 1912. '

. Les Goh-Ilis, par M. Louis l\1arsille. (Extrait de l&.

Hevue Morbihanhaise. Don de l'autèur).

Le Secrétaire :
D. BERNARD.

Le PÎ~ésident :

J .-M. ABGRALL ..

III

ONI

Protection des Paysages de France, Sites
et Monuments pittoresques.

. Il existe pour cet objet une Sbciété ayant pour but spécial

la conservation de tout ce que nous avons d'intéressant en
France.

" M. Jos Parker a fait à notre confrère M. Nédélec, une
'communication l'informant que cettë Société, dont il est le

délégué pour le Finistère, a fait une motion en faveur de la

préservation de la place de Locronan. Notre Société Archéo-

logique ne peut que s'associer à ce vœu. La place de Locr'o-

nan est une chose unique dans toute notre Bretagne; c'est
un cadre admirable formé par la façade magistrale de sa
belle église du xv

siècle, des logis en granit du XV[e et du
XVll

siècle, témoins de la vieille splendeur de cette ville
autrefois florissante, et un puits central fournissant de l'eau
à toute l'agglomération.
Ce serait une profanation que de déflorer cet ensemble
si suggestif par une construction moderne y apportant une
note banale. C'est très bien de former un vœu; mais peut- ,

on prendre des mesures, porter un règlement administratif
pour le rendre efficace ?

, Dans les Annales de Bretagne, notre confrère, M. G. Es-

nault, poursuit son étude sur le poète Bas-Breton, Claud'e-
Marie Le Laë. On ne connaissait jusqu'ici que peu de cho3es

'sur Le Laë (Biographie Hretonne, article de La Villemarqué-
Notices Chronologiques de Miorcec de Kerdanet) et encore les

détails donnés étaient souvent inexacts. M.'EsnauLt a décou-
vert des œuvres inédites et la correspondance du poète. En

dehors d'une édition critique;-le trava.il de: M. Esnault cons-

tituera une biographie aussi . complète que possible de ce
curieux personnage, beaucoup trop oublié.

Notre ex-confrère, M. le Docteur Lucien Lagriffe) a publié
. dans Les Annales Médico-psychologiques, :. août-septembre

1912, des Considérati0!ts sur quelques docu'f(Lents concernant

l'alcoolisme dans Le Finistère.

M. I,e Docteur Lagriffe a· soigneusement étudié les do­
cuments conservés dans les archives de l'Asile des Aliénés
_ de Quimper et les a complétés à l'aide des archives du .
département: il fournit les précisions . les plus désolantes
sur l'histoire de l'alcoolisme depuis trois . quarts de siècle.
Tous les amis des Bretons déplorent que le Finistère soit un
41 îlot de suralcoolisatiQn intense" et il n'y a que .les PO!l­
voirs publics qui ne se préoccupent point de l'avenir qu'une
telle situation réserve à une race magnifique )) .

\ (Extrait du compte rendu des Annales).

Dans le courant de l'année dernière, la Société des Biblio­
philes Bretons a livré à ses souscripteurs : Carhaix et le

DistTict de Carhaix pendant la Révolution, de M. Prosper
Hémon. Les publications de ce genre, donnant la substance
essentielle des innombrables documents de la Série L, sont
certes très précieuse!::, mais elles n'atteignent qu'un nombre
très réduit de lecteurs, en raison du tirage restreint de
l'édition. Il serait à désirer que la Société des Bibliophiles

Bretons augmentât le tirage des exemplaires destinés à

.être mis dans le commerce. Encore M. P. Hémon a eu
l'heureuse idée de déposer ses épreuves aux Archives
départementales, où elles pourront être consultées .

Séance du 27 Février 1 913

Présidence de M.le Chanoine ABGRALL, Présideni ~

Le procès-verbal de la dernière séance, lu pat
M. Bernard, est adopté sans observation.

1\'1. le Président dépose sur le bureau les publica-
tions suivantes :

Analecta bollandiana, t. XXXI, fasc. IV et t. XXXII,

fase. I.
A nnales de Bretagne, t. XXVIII, n° 2 (janvier 1913).
A nnales de la Société l'oyale d'archéologie de
Bruxelles, t. XXVI, livraisons III et IV .

. A nnales de la Sociétéhislorique et a't'chéologiq ue
de l'arrondissement de Saint-Malo, 1912.
flulletin historique et philologique du Comité
des travaux historiques, 1912, nOS 1 et 2.
Bulletin de la Société des archives historiques
(Revue de la Saintonge et de l'Aunis) t. XXXII .
. Bulletins et mémoires de la Société d'émulation
des Côtes-du-1 Vord, 1912.
Bulletin de la Société d'études scientifiques d'A r~·
gers, 19"11.
Mémoires de l'a Société archéologique de Mont"!
pellier, t. IV, ter et 2

fasc.

Revue des traditions populaires, 1913, nOS 1 et 2.
, Table des publications de la Société d', archéologie
de Bruxelles par Louis Paris, Bruxelles, 19l2.
M. Mass. abiau, présenté par MM. Soudry et du

Feigna de Keranforet est admis à l'unanimité au
nombre des membres de la Société.

Après quelques remarques de M. Massabiau rela­
tivement à la protection des sites pittoresques,
M. le Président fait savoir qu'il a écrit à M. le Préfet
pour attirer son attention sur la grotte de R.och-Toul
en Kerouguay-Izella (commune de Guiclan). Cette

grotte naturelle, unique exemplaire existant dans
notre région -d'habitation de l'époque préhistorique,
a été étudiée par M. le Docteur Le Hir, de Morlaix,
qui a rendu compte de ses travaux d'exploration, à
la séance du 10 janvier 1874 de la Société archéolo-

gique. N'étant pas classée, ' elle se trouve en grand
péril de disparition prochaine, si l'on ne prend aucune

mesure pour la préserver. ' '
Nous extrayons de la réponse de M. le Préfet les
passages suivants:
, .« Je partage votre manière de voir sur l'intérêt que
présente la conservation de ce curieux vestige des
temps passés, et je serais heureux de pouvoir en faire
prononcer le classement en vertu de la loi du 30
mars 1887.
« En raison des , circonstances dans le squelles se
présente cette affaire, je vous serais obligé si, mettant
à profit vos relations et votre connaissance du pays,

il vous était possible d'obtenir le consentement du
ou des propriétaires à l'adoption de la mesure conser"
vatrice projetée.
,« A défaut de l'adhésion des intéressés, peut-être
pourriez-vous obtenir une promesse de vente du
rocher à l'Etat, au dép~rtemerit ou à la commune,

VII

afin de permettre d'en envisager éventuellement l'ac-

quisition par l'une ou l'autre de ces collectivités.
« Il me serait également utile de . pou voir joindre
au dossier quelques vues photographiques et docu­
ments se rapportant au monument en question, que
je fais, dès à présent, surveiller, afin ~'en prévenir,
si possible, la dégradation ou la destruction. » .
M. le Président signale ensuite la découverte faite
récemment, près de Trégarantec, d'un tombeau ro..;
main de pierres sèches portant une inscription eri
caractères romains. Divers indices permettent de

croire qu'on pourrait être amené, en fouillant avec
précautions le champ voisin, à mettre au jour des

mosalques.
Deux des mémoires annoncés à l'ordre du jour,l'étu­
de sur les Eglises et chapelles du Diocèse de Quimper
(suite) par M. le chanoine Peyron et l'Intrùduction
à la Statistique des monuments mégalithiques du
Finistère par M. le commandant Devoir, sont lus,
le premier par l'auteur lui-même, le second, en

l'absence de M. Devoir retenu malheureusement à
Brest, par M. le Présiden t.
M. Waquet annonce que, par arrêté en date du
24 décembre dernier, M. le Ministre de l'Instruction
publique et des Beaux Arts, a prononcé le classement:

des peintures, datant de 1676, existant dans

l'église de Saint-Divy.

du maître-autel et des autels latéraux avec leurs
retables et leurs boiseries, le tout datant du début du
XVIIIe siècle, placés dans la chapelle de
du Menez-Hom en . Plomodiern.

Sainte-Marie

VIn
3° du manuscrit sur parchemin dit missel de Saint ...
Vougay, existant dans l'église paroissiale de la com, :,"
mune du même nom.
4° de la mise au tombeau, bas-relief de bois du
commencement du XVIe sièele, conservé dans l'église ·
de Rosporden. ; ,
M. Charbonnier décrit quelques fragments de
vases à zones striées, découverts récemment à Carhaix.
Ces fragments portent des marques de potiers du
HIe siècle de notre ère et présentent une décoration
qui semble inspirée de la décoration germaine.
M. Charbonnier ajoute qu'il se propose de dresser
un catalogue de tous les vases de cette espèce trouvés

dans le Finistère.

Après un court échange d'observations sur ce sujet
entre M. le Président et M. Charbonnier. la séance
est levée à 3 heures 1/2.
. Le Secrétaire :
I-I. WAQUET.

Le Président:
Chanoine ABGRALL.

ANNEXE AU PROCÈS-VERBAL
Bien qu'elle ne se rattache pas directenient à l'histoire de
la Basse-Bretagne, il convient de signaler ici l'étude derniè­
rement parlle de M. Fawtier, membre de l'Ecole française
de Rome : La vie de Saint Samson, essai de, critique hagio­
graphique. (1) La Viia sancti Samsoni est, eri effet, considérée
comme la plus ancienne des vies de saints celtiques du

VIe siècle; de plus, elle semble avoir, directement~u indi-
rectement, influencé à peu près toutes les autres. M. Fawtier

est un élève de M. F. Lot; c'est dire avec quelle rigoureuse '

méthode il a travaillé. Des spécialistes pourront .discuter

dans le détail tellè ou telle de ses conclusions ; tout le
monde reconnaîtra et appréciera l'érudition très sûre, très

étendue, sur laquelle s'appuient ses raisonnements, la clarté,
l'aisance, . on dira presque l'élégance avec lesquelles il a
su les conduire. Il faut citer ses dernières lignes : « En

soûime, que peut relirer l'histoire de Bretagne d'un texte
comme la Vita sancti Samsoni ? A peu près rien, sinon que
Samson passe, à juste titre sans doute, pour le fondateur de
Dol et de Pental. »).

Les papeteries des environs de Morlaix
depuis le XVe siècle. .

L'ancien président de notre Société, M. Bourde de la

Rogerie, à présent archiviste de l'llle-et-Vilaine, a publié
dans le BuLLetin historiqtte et philologique une importante
étude, Sur les papeteries des environs de Morlaix, depuis le
X ve siècle jusqu'aLt commencement du XIXe. Ce travail qui
se 'distingue par une érudition profonde et une judicieuse
critique ne. se recommande pas moins par ses qualités d'ex-
position et de style. . .

L'auteur en étudiant l'histoire industrielle de la Bretagne
ne peut s'empêcher de reconnaître le peu d'aptitude du
caractère breton pour. l'industrie, et il constate que c'est
surtout à la Normandie que la Bretagne est redevable de
son initiation aux diverses branches . du commerce et de
l'industrie. Il nous suffira de rappeler que les premiers
libraires et imprimeurs de Léon et de Cornouaille étaient
normands, et que les faïenceries de Locmaria furent l'une
restaurée par Caussy, de Rouen, l'autre fondée par Dumaine

de la Josserie, de Ger près de Mortain. Morlaix dut alors

(1) Paris, CaAm)JON, J912, in-S· (Btblip,tlJèque de l'Eco le des Hautes-Etudes.

fase. 197). _ . .

sa prospérité aux métèques normands qui vinrent s'y établir,
et les manufactures de toile rendirent florissante la région
voisine de cette ville. Mais .notre historien laissant de côté
les autres parties de l'activité bretonne s'attache particuliè­
ment à l'étude de l'industrie du papier, établie près de
Morlaix au xv

siècle par des industriels inconnus, et res­
taurée deux siècles. plus tard par des papetiers bas-:,
normands.
A la fin du xv

siècle, trois papeteries fonctionnaient en
Basse-Bretagne: l'une à Vannes, l'autre à Morlaix et la
troisième à Bréhant-Loudéac. La plus ancienne mention
d'un moulin à papier exploité dans les environs de Morlaix '
se trouve dans une pièce datée de 1499 et passée entre deux
gentilshommes de Morlaix, Jean de Kerloaguen, seigneur
de Hosampoul et Yves Pinart, seigneur du Val. Cette pape­
terie du Val) sur le J arlot, cessa de fonctionner au XVIIIe
siècle. Peu à peu des moulins à papier s'élevèrent sur les
cours d'eau, mais c'est surtout au XVIIe siècle que cette
industrie fut considérablement développée, car üe siècle fut

pour le pays de Morlaix une ère de prospérité, ainsi que
l'attestent les monuments admirables construits à cette

epoque.
M. de la Rogerie ' a recherché les principales causes qui
contribuèrent au développement de cette industrie et il
l'attribue, dans une certaine mesure, .à la collaboration des
gentilshommes et des ouvriers; il fut aussi facilité par la
tenue particulière à la Bretagne et connue 30US le nom de
« domaine congéable. » Cet usage, favqrableau défriche­
ment, permit aux propriétaires de tirer parti de terrains et
ruisseaux improductifs, assurant en même temps aux pape­
tiers immigrants le remboursement éventuel de leurs dépen­
ses. Aussi les seigneurs fonciers, qui avaient presque tous
le droit de moulin, durent-ils considérer comme une bonne
fortune l'établissement d'une industrie qui leur procurait

de nouveaux vassaux et donnait une valeur inattendue à
des chutes d'eau inutilisées.
L'auteur fait passer sous nos yeux des contrats par les­
quels les seigneurs fonciers autorisent des papetiers nor-

mands à établir des moulins dans les paroisses rurales qui
. avoisinent Morlaix, à Plourin et à Pleyber-Christ, sur les
bords du Queffieut et du Jarlot. cc Ces jolis ruisseaux,
ajoute le narrateur, descendent des pentes rapides de la
montagne d'Arrée; leurs eaux sont d'une parfaite limpidité,
très propres à la préparation du papier, plus de vingt mou­
lins étaient bâtis sur leurs rives. » Notre historien, après de
longues et patientes recherches, a pu faire l'historique de
chacun des établissements, suivre les fondateurs dans leur

exode, et les montrer faisant souche dans leur pays diadop-

tion. La Révolution apporta à cette industrie un rude . cou,p
dont elle eut de la peine à se· relever. Des cinquante moulins
. établis dans le Finistère, il n'en subsiste que deux: ceux
d'Odet et de Kerisole. « En Basse-Bretagne comme partout

ailleurs, la petite industrie rurale a définitivement cessé de
vivre. La même époque qui a vu la ruine des innombrables
tisserands et marchands de toile de Léon, de Corhouailleet
de Tréguier, a vu aussi s'arrêter les derniers moulins à

, papIer. ))

. Ge . résumé ne donne qu'une idée' bi'en incomplète de
l'œuvre du savant archiviste auquel elle fait le plus grand
honneur. Aussi nous ne saurions trop engager ceux qu'in-

téresse l'histoire de notre province à lire l'étude de M. de la

Rogerie, qui éclaire d'un jour nouveau la vie industrielle
de la Bretagne.

. t ~ " l ,'~'. 1
Société Archéologique du Finistère
au 1 el' Janvier 1913: 135

RECETTES

1. Cotisations des Sociétaires .................. . 1.350 »
300 » 2. S ubven tion du Conseil général ............ .
3. Intérêts du tit.re de rente 3 0/0 ... .......... .
4. IntérêLs du livret de la Caisse d'Epargne .... .
5. Vente du Bulletin ............. . ....... , .... .
6. Vente du Cartulaire de Landévennec ........ .

45 05
190 50 .

TOTAL .............. .

DEPENSES

1. Impression du Bulletin.. . . . . .. . ........... .
2. Brochage du )3ulletin ..... .' ................. .
3. Recouvrements et frais divers ............. .
4. Honoraires du Sous-Bibliothécaire. . . .. . ... .

5. Honoraires du Trésorier .. '" ........ ...... .
TO"I'AL .............. .

EXÉDENT DES RECETTES ......... .
A la fin de l'exereice 1911, l'actif de la Société
était représenté ':
1 ° Par un titre de ren te 3 0/0 de 15 fr., au cours
du 15 février de 95 fr. 10 ................ .

2° Par un livret de la Caisse d'Epargne de ....
TOTAL .............. .
A la fin de l'exercice 1.912, il reste en' Caisse :

le titre de rente, au cours du 15 février,
de 89 francs ............................. .
2° Le livrel de la Caisse d'Epargne, augmenté
de l'excédent des recettes 45 francs .. ' ...

. L'actif de la Sociélé est donc TOTAL ..... .

Quimper, le 16 Février 1913.

1. 915 55
1.624 05

71 50

100

1. 870 55

475 50
1.446 41
1. 921 91
445 )

1. 491 41
1. 936 41

: Le Trésorier,
ALLIER .

Vu et approuvé par les Membres de la Commission de
comptabilité.
CHARLES CHA USSEPIED.
ALBERT LEPRINCE.
FRANÇOIS PLATEAU .

XIII

Séance du 2 7 Mars 1, 91·3

Présidence de M.le Chanoine ABGR'ALL, Président

Le procès-v~rbal de la dernière séance est lu et

. adopté.
M. le Président dépose sur le bureau les publica­
tions dernièrement reçues pour la bibliothèque:

. Bulletin de la Société archéologique de iVantes :

·année 1912.
Bulletin trimestriel de la Société des Antiquaires

· âe Picardie: 3

et 4

trimestres de 1912.
Répertoire d'art et d'archéologie: fascicules

Revue de Bretagne: janvier-février 19i3.
Revue l\1abillon : février 1913.
1'0 et

Smithson~an Institution : publications 21 '21-2125.
M. le Président annonce qu'il a pris des informa-
tions concernant le sort réservé à la grotte préhisto­
. rique de Roch-Toul en Guiclan: elle sera très proba­
~blement n1ise en vente. La Société pourra étudier en
'temps opportun la question de. l'achat de cette grotte,
,dont on ne saurait trop souhaiter la conservation et
.l'entretien.

La sépulture ancienne de Trégarantec, dont il avait.
- été fait mention à la séance de février, a retenu l'at-

tention de notre Président. Mal satisfait des indica-

tions vagues qu'on nous fournissait, il a tenu à se

,rendre lui-même sur leH lieux, pour étudier de près
le monument. On l'avait regardé tout d'abord comme

XIV

un tombeau romain . .. M. le chanoine Abgrall s'est

trouvé conduit par un examen exact à une opinion
assez différente. On · trouvera ses observations consi··

gnées dans une note substantielle annexée à ce présent
procès-verbal .
. M. du Chatellier annonce la trouvaille faite aux

environs de Kernuz d'une pierre de granit sculpté,
portant divers signes géométriques. Des renseigne-

ments complémentaires et détaillés seront prochaine-
ments fournis sur cet objet.
:M. Chaussepied présente à la Société les relevés.
de la chapelle de Perg'uet et de l'arc de triomphe de·

Sizun, préparés par lui pour le Salon des Artistes fran--
çais de 1913. Ces beaux dessins, que notre confrère·

· commente par la lecture de notices précises et claires,
sont examinés avec le plus grand intérêt. Ils contri--

bueront, nous n'en doutons pas, à hâter le classement,.
très désirable et d'ailleurs demandé, de la curieuse et
trop peu connue chapelle de Perguet. .
. M. Waquet lit un document inédit, transcrit et
communique par M. Bernard, relatif au pillage de la .
seigneurie de Lezoualc'h p_ ar le fameux bandit La.
Fontenelle.

Puis lecture est donnée par M. le Président de la
suite de l'étude écrite par M. le commandant Devoir-

en introduction à la Statistique des monuments méga~

. lithiques. .

La séance est levée vers
. Le Secrétaire :
H. WAQUET.

3 heures un quart .
. Le Président: .
Chanoine ABGRALL.

ANNEXE' AU ' PHOCÈS-VEHBAL

Sépulture ancienne de Trégarantec

Dans le courant de février 1913, M. Morizur, du village de
Kergoal, en Trégarantec, en déchaussant une grande pierre
cachée sous terre, qui gênait sa charrue, reconnut que c'était
une longue dalle recouvrant une sépulture maçonnée en .
pierres sèches, et que sur le dos de cette table, absolument
fruste par ailleurs, et très irrégulière, était gravée une sorte
d'inscription.

Cette dalle mesure 1 mètre dans sa plus grande largeur;
elle a 2

60 de longueur et va ~n s'amincissant à ses deux
extrémités, qui se terminent en pointe. Par suite de cette
irrégularité, elle ne recouvre pas entièrement la sépulture et
laisse à découvert un coin de l'angle Sud-Ouest, mais cette

partie était obturée par quelques moellons plats qui ont em-
pêché toute infiltration des terres extérieures . .
La sépulture, dont les parois sont maçonnées en pierres
sèches, d'assez petite dimension, mesure l

80 de longueur,

Om80 de largeur à l'extrémité Ouest et un peu moins à l'autre

bout, Om80 de profondeur. Elle était complètement vide, et le
fond était couvert d'une poussière brunâtre et grasse; étaient-

ce des cendres, ou plutôt le produit de la décomposition d'un
cadavre? Cette tombe est de même construction et de
même caractère que celles explorées en 188'1 par notre ancien

président, M. Paul du Chatellier, à Goarem ar Gagnou et à
Goarem-nevez près de Kerougant en Plounévez-Lochrist,

puis à [(ergoniou en Guissén.y, à Goarem-an-dor{Juen en
Plabennec, à Castelovroc' h. en Plouguin. Plusieurs de ces

, sépultures ont donné des poignards en bronze, nous sommes

donc en face d'un monument de la même époque, quoiqu'on
n'y ait trouvé aucun vestige de métal ni de poterie .

La dalle de recouvrement mesure Om50 dans sa plos g'rande

XVI
épaisseur; Sur sa surface supérieure, à 1 mètre de l'extrémité
Ouest, on remarque une inscription gravée qu'il est difficile
d'in terpréter : l 0 n m n.
Ces caractères, hauts de ;) centimètres et prenant une lon­
gueur de Om32, n'ont pas dû être gravés par les construçteurs

du monument, pas davantage par les Gallo-Romains qui ont
, habité dans le voisinage: ils ont pu avoir été ciselés à une
époque plus récente, par quelqu'un qui aura vu la surface de .
cette pierre émerger légèrement hors du gazon et l'aura prise
pour une roche naturelle, sans soupçonner qu'elle recouvrait
une sépulture.
Cette grande pierre étant un obstacle pour la culture de
cette partie du champ, on a donné à M. Morizur le conseil de

la dresser contre le talus voisin, afin qu'elle serve de témoin
de l'existence de la sépulture, qui peut parfaitement être com­
blée de terre, sans être démolie. La garenne où se trouve ce
monument s'appelle Goarem-Kerhuel, et est distante d'envi­
ron 300 mètres Sud-Est, du clocher de Trégarantec. Deux
autres champs, séparés seulement par une petite voie chaue-
'. tière, dans la direction Sud-Ouest, et dénommés Park-Kerilis,
sont remplis de fragments de tuiles et briques, indices certains
de la présence d'une habitation Gallo-Romaine, mais cette

occupation n'a aucune relation avec le monument de l'époque
du bronze. J.-M. A.

M. le Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts
a fait inscrire, depuis le .1 el' mai dernier, sur la liste des sites
et monuments naturels classés dans le Finistère:

1° Les rochers de " Roch-vran" et de "Roch-vélen",
situés dans la commune de Tréflez
2° La baie des Trépassés et les rochers d'alentour dans la .
commune de Plogoff.
3° Les rochers de 'Brignogan, situés en Plounéour-Trez et
en Kerlouan, à l'exception de celui qui appartient à M. Cabon .

XVII

. Séance du 24 Avril 1913'

P résidence de M. le Chanoine ABGRALL, Président

Le procès-verbal de la dernière séance' est lu et
- adopté sans observation .

M. le Président dépose , sur le bureau les publica-

tions suivantes :

, Archives historiques du département de , la Gi-

'ronde, t. XLVII.

Bulletin de la Société d'archéologie et de statis-
tique de la Drô'me, année 1913 (avril). ,
, Bulletin du Comité des travaux historiques et
-scientifiques (section des sciences économiques et

;sociales), 1910.
La crémation chez les Bretons chrétiens par Louis

Marsille (extrait du Bulletin de la Société polymathique

,du Morbihan).. .
L'Enceinte sacrée de Kergonan, île aux Moines
(Morbihan) par H.-P. Hirmenech (extrait des Bulletins

·èt mémoires de la Société d '.anthropologie de Paris).
. Les sépultures gallo-rornaines de Foucherel en

Ruffiac (Morbihan) 'par Loui~ Marsille .(extrait du Bul-

letin de la Société polymathique du Morbihan).
, ' Note sur Charles de8rémond d'Ars (extrait des
Bulletins et mémoires de la Société archéologique
· d 'Ille-et-Vilaine).

" Recueil de la Commission des arts et monuments

. historiques de la Charente-Inférieure, t re - livraison,

t. XIX. ' '.' -

XVIII

Revue de Bretagne, mars 1913.

Revue de la Haute.Auvergne, 191?, 4

fasc.

Revue de Saintonge et d'Aunis, XXXI Ile vol., 2

vralson.

.Revue des Traditions populaires, 1. XXVIII, n° . 3 ..
Revue historique et archéologique du Maine, 1912 .

Société Jersiaise, 38

Bulletin annuel.

M. le Président annonce le départ imminent ' de·

M. Bernard, Secrétaire de la Société d~puis quatre ans., .

M. Bernard, que son service appelle hors de Quimper,.
. n'abandonne pas pour cela notre Société, pour laquelle-

il n'a jamais cessé de déployer le zèle le plus intelligent

et le plus actif, mais il se voit nécessairement obligé

de renoncer à ses fonctions de Secrétaire. Un succes-

seur lui .sera désigné à la prochaine séance .

M. le Président donne communication 'd'une lettre'
de M. le Ministre de l'Instruction Publique et des'
Beaux-A1'ts, relative à la grotte préhistorique de Roch~.
Toul. Le classement en peut être considéré maintenant .

comme assuré. ' M. le Président avait eu l'heureuse,

idée, afin de faire hâter cette mesure, de composer unI

dessin figurant l'ensemble et les diver$es parties de

la grotte qui, constituant non seulement un monu-

ment curieux d'un lointain et mystérieux passé, mais.

encore un véritable site pittoresque, mérite de retenir-

l'attention à la fois de l'archéologue et du touriste. Les ..

Membres présents ·examinent avec le plus. grand inté-:

rêt les dessins de M. le Président.

M. Charbonnier leur fait ensuite passer sous les

yeuxull' vase sphérique de terre rouge trouvé par lui à
Carhaix et lit, à cette occasion, une notice de carac:--

XIX

tère général , concernant les vases à relief~ d'appliques

et incises découverts dans le Finistère. Celui qui l'oc-
cu pe spécialement est d'un type assez rare. Il ne porte

pas de marque de potier, mais la décoration en est

remarquable; elle comprend deux personnages revêtus

, du costume gaulois et encadrés par d"élégants festons

de vigne. Malgré les recherches qui y ont 'été déjà

faites, le sol de Carhaix semble recéler encore bien , des'

vestiges de l'époque Gallo-Romaine. Il est à souhaiter

qu'il se trouve toujours des personnes assez averties
et soigneuses pour recueillir et conserver les fragments
qu'on retire en creusant des tombes au nouveau cime­
tière.
M. Guey décrit un magnitlque menhir d'environ
cinq mètres de hauteur, situé dans un vallon entre
Peumerit et Plovan, et qui semble n'avoir encore été
signalé nulle part. Il présente en outre une hache de

silex taillé, d'une régularité étonnante, trouvée près de
Plomeur. L'examen de cette hache provoque entre
MM. le Président, Guey et Ogès un échan'ge d'obser­
vations relatives au camp Gaulois, jusqu'ici mal connu,
de Plomeur, dont on peut espérer que l'exploration
méthodique conduirait à d'intéressantes découvertes .

M. le Président exprime le regret qu'on ait, en géné-
ral, beaucoup trop négligé l'étude des resteH des vil-
lages Gaulois. , . '
. Après lecture des mémoires inscrits à l'ordre du jour,
la séance est levée à trois heures et demie.
Le Secrétaire :

Le Président:
H. WAQUET. Chanoine ABGRALL.

Notre confrère, ' M. Le f;"uennec vient de faire paraître
trois petits guides pour la région de Morlaix: A travers
Morlaix Guide au pays de Lanmeur. La ' rivière et la rade

de Morlaix. (Imp. Le Goaziou, Morlaix). Sa parfaite connais-
sance du pays et' de son histoire a permis à M. Le Guennec
de rédiger de vrais chefs-d'œuvre du genre, clairs, . abon-

dants, instructifs et surtout exacts.

Séance du 29 Mai 1913 '

Presidence de M.le Chanoine ABGRALL, Président.

Le procès,;,verbal de la dernière séance est lu et
adopté.
M. le Corn mandant Devoir fait part de son inten-

tion de faire don à la Société de tous ses clichés rela-
tifs aux mégalithes du département du Finistère.
M. le Président remercie le généreux donateur; la
Société Archéologique se trouvera ainsi en possession
d'une précieuse collection de plus de 150 clichés, re­
présentant les plus beaux spécimens de Menhirs, dol­
mens, allées couvertes, etc. de notre département.
M. le Président annonce la prochaine publication
d'un cc Répertoire sommaire des documents manus­
crits de LHistoire de Bretagne: antérieurs à 1.789,
conservés dans les dépôts publics de Paris. » 'Ge ré­
pertoire, œuvre de M. Hervé du Halgouet, est destiné
à faciliter les recherches des érudits . aux Archives de
la Bibliothèque Nationale. Il se vendra par souscrip­
tions en deux tomes aux prix global de 10 fr. 50, li,..
brairie René Prud'homme, Saint-Brieuc.
CLASSEMENT DU RÉPERTOIRE

A Gouvernement Ducal.

La Bretagne e't ses souverains jusqu'à l'avènement
de François II (1459) (Politique intérieure. " Politique
extérieure: relations avec la France et les ,pays étran

, XXII

gers. Droits de la Cou· ronne sur la Bretagne et
hommages des Ducs. - Généralités sur la Province ;

recueils et mélanges; généalogies des Ducs).
FrançQÎ$ II (1459-1488).

Anne de Bretagne (1488-1514) (Mariage. Gouver-
nement. -- Mort. Compositions littéraires).

, Maison de Bretagne et branche cadette. '

Bertrand Du Guesclin. Olivier de Clisson. Arthur

de , Richemont.

R - Gouvernement roya l.

, La Bretagne de 1514 à 1789.

" La Ligue en Bretagne (1585-1 598) et le Gou verne-
, ment de Mercœur .
Gouvernement militaire.
Intendance. '

Amirauté.
Les Etats de Bretagne.
Le Parlement depuis ses origines.
La Chambre des Comptes.

c ,.." L'Eglise.
. Les saints de la Bretagne-Armoricaine .

Relations de la papauté et de la royauté avec l'Eglise
de Bretagne. ' -
Divisions ecclésiastiques : les év~chés et leurs titu-
laires. '

Clergé sécùlier : affaires générales et particulières.
Clergé régulier et ses établissements .
. Bénéfices de Bretagne.
La religion réformée.

XXIII

D La Noblesse.

Nobiliaires, armoriaux, traités sur là noblesse et les
blasons et actes divers relatif.g à la noblesse.
Recueils et mémoires généalogiques. " Réf0rma­

tions ..
Familles illustres.
Documents divers sur les familles.
Divisions féodales: les seigneuries.
E .. Le Tiers-Etat. .

Villes et communes de Bretagne.
Agriculture et élevage.
Commerce.

F - L'Armée et la défense militaù'e.
L'Armée de terre. ' La Marine.

G _. Finances .

Lettres du Roi, ordonnances, mandemènts, etc. "O f
Officiers des Finances : lettres et provisions, etc. -
Impositions : fouage, taille, office, etc. La Régale

Etats des· recettes et dépenses. Monnaie. -- Autres
documents.

H Jurisprudence .

Coutume générale et usements particuliers .. DÛ'maine

congéable.
l - Trésor des Cha 'ries de Bretagne et A.Tchives
particulières
Trésor des' Chartes : inventaires et extr aits .

chives particulières : inventaires et extraits .

J ,. Correspon.dance de pel~S01/l.nages bretons

K Compositions littéraÎ1~es et historiques . .

Chroniques, mémoires, traités, récits et t~avaux his-

toriques sur la Bretagne en général. .

Correspondance des ouvriers de rhistoire de Bre-

tagne (Bénédictins et autres) XVIIe et XVIIIe siècles.
Romans du ' Moyen-âge ' et chansons de geste. -'
Poèmes, poésies et laü; bJ:etons. Dédicaces et épi­
taphes. Pièces de théâtre. Ouvrages divers d'au;..
teurs bretons.
Philosophie et religion.
Langue celtique.

L Divers sur la Bretagne .

(Cotes qui n'ont pas trouvé leur place dans le clas-
sement précédent.) . .
Les publications suivantes ont été reçues depuis la

dernière séance :

. Revuede Bretagne, avril 1913 et mai 1913.
A nnales de Bretagne, avril 1913.
Revue Mab'illon, mai 1913.

Bulletin de la Société Neufchâteloise de Géogra-
phie, tome XXI, 1911-'1912. .
Bulletin trimestriel de la Société' des Antiquaires
de Picardie, '19'13, 1

trimestre . .
Répertoire d'art et d'archéologie, 1912, 4

trimestre .
.. Revue des Traditions populaires, n° 4, avril 1913.
Mérnoiresde laSociétéÎ'.7ationflleAcadémique, 191~.

·xxv

SuonJ,en 'Museoj. Finckt, Museum, 1912. ' .
La Ville d'Ys et la Baie des Trépassés, H.-P. Hir-
menech. · . .
Après l~cture des mémoires incrits à l'ordre du

jour, la séance est levée vers 3 heures 1/2 .

Le Secrétaire par intérim:

Le Président :

L. OGES.

Chanoine ABGRALL .

ONI ~E

Notre confrère, M. D. Bernard, publie dans les Annales
de Bretagne, avril 1913, une étude très documentée et très

intéressante sur « La Révolution française et la langue
bretonne. »
La Révolution a trouvé dans la langue bretonne, une aide
puissante pour faire connaître ses décrets et en faciliter
l'exécution. .
Après quelques considérations générales, M. D. Bernard
nous donne la liste et la teneur d'un grand nombre de docu­
ments qui ont été traduits en breton: Arrêtés et Proclama"':
tions du Directoire du département du Finistère, Manifestes
des sociétés révolutionnaires, décrets dé la Convention,
proclamations des représentants du peuple, proclamations
du général Hoche, jugements des tribunaux révolution-'

naires, etc.

· Le mémoire de M. Bernard est un travail très approfondi
et très consciencieux: c'est un chapitre curieux qui vient
s'ajouter à l'histoire de la langue bretonne .

M. le DoctAur Picquenard a publié dans la 5

livraison
1912 dl,l 8'Ulletin Archéologique, une. spirituelle réfutation .

XXVI

d'un mémoire de M. H.-P. Hirmenech, relatif au « Men
Letonniec » du Morbihan.
Continuant la série de ses études sur « les origines Atlan­
tidiennes », le même auteur vient de fHire paraître un
nouvel opuscule sous le titre: La ville d'ys et la baie des

Trépassés. Ce nouveau travail, j'allais 'dire ces nouvelles

élucubrations, constitue le digne pendant du précédent.
. Vous vous imaginiez peut-être, vous basant sur la légende
et sur certains vestiges, que l'antique Ker-Is, était une cité
aujourd'hui recouverte par les flots. Erreur, mes chers
confrères! M. Hirmenech vous démontre péremptoirement
qu'ls ou Ys était un vaste continent, rien moins que l'Atlan­
tide mystérieuse dont pa de Platon.
Des preuves, des preuves ! vous écriez-vous. Patience,
l'auteur va vous en fournir. Etymologiste hors concours, il

nous apprend qu'en grec, « Ys» signifie terre, conti.nent.
Enfoncé M. P. Sébillot! Ker-Is n'est nullement la corruption .
de Ker-Izel (la ville basse),. et la preuve, c'est qu'en grec,
Ys signifie terre. Hors ùu grec pas de salut .
Enfoncés aussi les simples d'esprit qui voient dans
Plogoff (c plo-goz » (la vieille paroisse), dans Locronan
« Loc,,:,Ronan » (lieu dédié à saint Renan), dans Troménie,
« tro-menez » (le tour de la montagne), etc ... Etymologistes
à l'eau bénite, ' bretomanes, atlantophobes, tels sont les
qualificatifs que leur réserve M. Hirmenech. Plogoff, la
vieille terre, allons donc! Tout le monde sait fort bien, c'est
du moins l'auteur qui le dit, qu'en grec cela signifie: « le
golfe où l'on vient se mettre à l'abri». ' Même étymologie

pour Sizun (Cléden-Cap-Sizun, Beuzec-Cap-Sizun) avec cette
nuance que Sizun veut dire : « abri sauveur ». Quant à
Locronan, sans y regarder de bien près, on y découvre le
sens grec de : « lieu où l'on recueillait les épaves apportées
par le flux ». Point n'est besoin de lunettes pour voir dans
Troménie l'idée d'inondation. de submersion. Ploaré veut

XXVII
dire: « qui flotte à la surface » ... Je vous fais grâce du
reste ...
Mais, à quoi rime tout ceci, me direz-vous? Pas à grand
chose à mon sens, mais M. Hirmenech conclut triomphale­
ment que, de cet ensemble de faits démontrés (?) par les
. étymologies, il résulte la certitude qu'un pays qui s'appelait
l'Atlantide et qu'aujourd'hui on dénomme simplement « YS»,

fut submergé, que cette submersion fut lente, et que les
habitants furent réduits à chercher asile en Armorique .

D'où: Plogoff, Sizun, Troménie, Ploaré, etc., avec le sens
grec, bien entendu. .
Voilà donc une science nouvelle créée de toutes pièces par
M. Hirmenech. Point n'est besoin d'érudition, ni de longues
recherches pour expliquer un fait légendaire ou historique:
les étymologies grecques fournissent tous les renseignements
possibles et imaginables. C'est simple comme bonjour,
mais .... il fallait y penser .
L. OGÈS .

7 . 5 f fi !

XXIX

'Séance du 26 Juin 1913

:Présidence de M.le Chanoine ABGRALL, Président.

procès-verbal

de la dernièr'e séance est lu et

, ; adopté sans obser'vations. ,

M. le Président communiqùe les excuses de M. le

DrPicquenard, vice-président, e, t de M. ]e Com-

mandant Devoir. C'est un déplaeement imprévu,
;accOl11pli dans l'intention de sau~er un menhir ,m, enacé

·de destruction, à Tréflez, qui a empêché ce dernier

.d'assister à ' la séance. Il annonce la découverte faite

tout récemment par lui, près d'Argenton, d'un très
.beau menhir calé entre deux énormes roehers.

A cette occasion, M. Waquet signale 'une curieuse

-étude, présentée à la Société préhistorique fr, ançaise
;par M. I\![a1~cel Baudouin, sur l'influence que la pré­
-cession des équinoxes peut avoir sur l'orÏEmtation des

'menhirs. M. Baudouin semble ' aboutir à des hypo-
,thèses assez analogues à celles qu'a' déjà formulées
,M. le Commandant Devoir.

M. le Président, après avoir fait , connaître que le
- Congrès de l'Assoéiation 'bretonne se tiendra cette
,,année à Saint-Servan, donne leéture d'une lettre de
M. L. Le Guennec, relative à la grott~ préhistorique

,d'e Roch-Toul. Par suite de div~rses circonstances, la

,solutiqn prévue et désirée. par la ~ociété n'apparaît

plus comme possible. ' T6ùtefois, 'il est' certain' que le

,but essentiel de nos démarches, à savoir ' la conser-

vation et la protection 'de la grotte, ser.a 'atteint.

xxx
M. le recteur de Rumengol a écrit à M. le Prési-,
dent pour lui faire part de la décision prise par le·

Conseil municipal d'abattre l'if du cimetière. Sur la.
proposition de M. le Président, les membres présents
s'accordent à penser qu'il serait bon- d'attirer l'atten­ tion bienveillante de M. le maire de Rumengol sur'
cet arbre pittoresque dont la disparition ne laisserait._ .

pas que de nuire à la physionomie originale du bourg.
M. Le Merdy annonce qu'on a exhumé à l'Ile Tris-"

tan un squelette humain, au milieu de nombreux .

débris de briques et de vases romains. Il fournira.

prochainement des détails circonstanciés sur cette·
trouvaille. " .
Après lecture des mémoires inscrits
jour, la séance est levée à 3 heures 3/4.

à l'ordre du.
Publications reçues depuis la dernière séance :

Bulletin de l'Acadé'mie Delphinale, , 5

série J'

tome VI, 1912. :

Bulletins et mémoires de la Société Archéologique,;

du département d'Ille-et- Vilaine, t; XLII, 2

partie .. .
La Pierre de Bourg-Neuf, en Arzon (Morbihan);.~

étude ethnologique par H.-P. Hirmenech.

Mémoires de la Société nationale d'Agriculture,.

XV, 1912. sciences et arts d'Angers, 5

série, t.

Revue de Saintonge et d'Aunis, XXXIIle

vol. ,...

livraison.

Revue des Traditions populaires; t. XXVIII, nO 5._,

Sociét~ royale d'Archéologie de . Bruxelles ,.. :

XXXV années d'activité 1.887-1912.
Le Secrétaire, . '
Le Président, . ;

H. WAQUET.

Chanoine ABGRALL~. ·

XXXI

La Société Archéologique d' 1 lle-et- Vilqine publie dans son
dernier volume (t. XLII, 2

partie) la liste des armoiries des
anciennes corporations et communautés des principales
villes de Bretagne, d'après les notes recueillies par
M. Ramé, ancien conseiller à la Cour d'appel de Paris. Nous
y relevons des mentions relatives à Brest (pp. 4 à 8), Carhaix
(pp. 8-9), Concarneau (pp. 10-11), Landerneau (pp. 26 à 28),
Lesneven (p. 29), 'Morlaix (pp. 33-34), Pont-l'Abbé (p. 42),
Quimper (pp. 43 à 45), Quimperlé (pp" 45-46), Saint-Pol-de­
Léon (p. 63).
Bibliographie

Oheix (A.); Essai sur les Sénéchaux de Bretagne des' origi-,

nes au XIVe siècle, Paris, Fontemoing, 1913, in-8°.
Les historiens de la Bretagne ont trop souvent laissé de

côté les questions d'institutions, ou se sont contentés de les

traiter superficiellement. 'On ~aura donc gré à M. A. Oheix

d'en reprendre une aujourd'hui, non des moins intéressantes,
dans son "Essai sur les Sénéchaux de Bretagne ".

M. A. de la Borderie s'efforçait presque toujours de 'met-
tre en relief, parfois en l'exagérant, ce qu'il y avait d"origi-

nal dans l'organisation sociale et admÏnistrative duMoyen~
Age breton. M. ,Oheix n'est pas de cette école. S'il s'arrête
au XIVe siècle, c'est que dès lors les institutions, en Bretagne,

perdent. sous l'influence grandissante de la France, à peu
près tout caractère propre. Mais durant même la période

antérieure qui l'occupe, les sénéchaux qu'il nous présente

diffèrent fort peu, par le caractère général de leur charge et
par leurs attributions, des sénéchaux qu'on trouve ailleurs.
Comme dans les autres provinces, comme auprès du roi
même, le sénéchal fut d'abord un officier de la maison du

prince avant de remplir des fonctions administratives; mais
ses attributions semblent avoir toujours été, en Bretagne,

XXXII
exclusivement administratives et judiciaires; on ne le ren­ contre jamais à la tête de l'ost. Ce sénéchal ducal n'est plus

mentionné nulle part, à la connaissance de M. Oheix, après

1241. Peut-être la charge fut-elle alors supprimée. Elle
avait d'ailleurs perdu de son importarice depuis l'apparition

des sénéchaux de baillies, créés entre 1170 et 1190, au

temps de la domination des Plantegenets très probablement

à l'imitation de l'administration anglo-romande, peut-être

même par Henri II. M. Oheix donne, dans ses pièces justi-

ficatives, des listes de ces fonctionnaires, où l'on relèvera

plusieurs noms de sénéchaux de Cornouaille que M. Trévédy

n'avait pas connus.

Ce livre ne nous révèle pas de grands faits nouveaux.
(Qui saurait se flatter désormais d'en révéler ?), mais il pré­
cise quantité de faits mal connus, mal compris ou mal expo-

sés. On y retrouvera les mêmes qualités que notre confrère
a déjà données à apprécier aux lecteurs du Bulletin de la
Société Archéologique du Finistère: la clarté du développe-

ment, l'aisance du style, une érudition dont l'auteur reste
assez maître pour ne pas s'en laisser. accabler, pour ne pas
faire la nuit dans l'esprit d'autrui à force d'y vouloir porter

trop de lumière. Il recueillera le suffrage des érudits èt ne
déplaira pas aux " honnêtes .gens" . ,

H. 'WAQUET .

, XXXIII

,,' Séance du : 3 '1 Juillet 1913 ;

Présjdence de M.le Chanoine ABGRAL'L, Président.

'M. le Président 'communique ' les excuses de
MM. Villiers du Terrage, préside~t d'honneur; Cha-'

noine Peyron, vice-président; Chaussepied, architecte

des monuments historiques; Waque, t, archiviste du
Finistère et Jacq, industriel à Douarnenez':

M~ Chauss'epied, dans sa lettre d'excuse annonce que

l'Administration des Beaux-Arts, met à sa disposition

une somme de 7.250 francs pour être répartie comme

travaux d'èntfetieh entre 'les monuments Classés de la
CornoUaille. ;

' M. le " C01nmandantb'evoi'r qui n'avait pu assister
à la dernière réunion" fait savoir qu'il s'était rèndu 'il;

Plounévez-Lùchrist pour sauver un menhir menacé de

destruction. Placé sur une colline bordant les dunes du

Kernic, ce menhir haut de deux mètres, a été retaillé. Il

est surmoIité~d'une croix et porte une cupulè artificielle

nettement caractérisée. ' Il corrobore la théorie astrono-

mique, 'formulée ' par M. le Commandant Devoir, car

il se trouve exactement dans l'àlignernent d'une allée

couverte ensablée dans la baie du Kernic. Une carrière
ava'ït été ouvertèau pied même d'li m'enhir. La légende

rapporte qu'un trésor est cach~ , à sa base; ce trésor exci-

tait la cupidité des :carriers~t aurait causé la perte du
rnégalith~~ansl'in~erv~ntion rapide duÇommandant

eVO'l.r. : , '.,. ; . , ~ ,

M. le Président communique une lettre deM. Paul

XXXIV

Sébillot qui offre à la Société ses Notes pour servir à
l'histoire du Folk-Lore en France. Ces notes con~

tiennent des passages intéressants relatifs à F. M. Luzel,
l'un des anciens présidents de la SoCiété A 1'chéologi-
que du Finistère. 0
o Les publications suivantes ont été reçues depuis la
o 0 0
000
dernière réunion : 0

o 0 0

Bu~letin de la Société des Antiquaires, 0 tome ,II,

trimestre 1912.

Revue de la Haute-Auvergne, 1913.

Revue de Bretagne, juin et juillet 1913.

Revue de la Société d'A rchéologie et de statistique

de la Drôme. 0 0

Revue des Traditions populaires, n° 6, juin et

juillet 1913. 00

Bibliothèque d'Art et d' A rchéologie~ 1913, 1 er tri-
o 0 0
mestre.

Congrès A rçhéologique de France, L XXVIIIe s~s-
o 0 0
sion tenue à Reims en 1911 par la Société Française

d'Archéologie, 2 volumes.

Notes pou';, servir à l'histoire du, Folk-Lore en

France, par P. Sébillot.

Après lecture des mémoires incrits à l'ordre du jour,

la séance est levée à 4 heures.
. Le Secrétaire par intérim, Le Président,

L. OGES. Chanoine ABGRALL .
000

o o 0

La Comédie Française a repris récemment La Révolte, hi
belle œuvre dramatique de l'excellent écrivain que fût
Villiers de l'Isle Adam. . ':

. xxxv

Profitant de ce regain d'actualité, M. Th. Janvrais publie
une brochure intitulée : « Le berceau des Villiers de l'Isle .
Adam )). Dans cet ouvrage bien documenté, l'auteur nous
fait part d'une découverte faite par lui, celle du vrai berceau
breton des Villiers de l'Isle Adam. Le manoir ancestral qui
appartint à cette famille, est le manoir de Penanhoas en
Lopérec. Ce manoir dont un dessin à la plume de M~ L.Le
Guennec figure en tête du volume, date du XVIIe siècle. .
C'est l'alliance de Jean Thimothée de Blois, commandant

. en second de la Gloire et du Glorieux, avec Thomasedu

Mains de Kerourien, veuve de Jean de Villiers, seigneu~ de
l'Isle Adam, l'mi des lieutenants de l'illustre Duguay-

Trouin qui · devait amener les Villiers de l'Isle Adam · au
manoir breton de Penanhoas. .
Les nouveaux époux l'achetèrent en effet le 9 septe'm­
bre· 1713 au prix de 2.800 livres. Le 12 juillet 1.759 il revint
par héritage au Commissaire de marine, J érôme-J ean de
.villiers de l'Isle Adam resté seul chef de nom et d'armes ' de
la famille. '
A dater de cette époque, jusqu'au 29 juillet 1795, date à
laquelle il fut vendu comme bien national, le vieux manoir
de Lopérec, appartint aux Villiers de l'Isle Adam. Mais il
convient d'ajouter qu'ils n'y habitèrent que par intermitten­
ces, leur résidEmce principale étant la maison qui porte
actuellement le nO 84 de la rue Louis Pasteur à Brest. Il
semble donc que le titre de l'ouvrage soit un peu pompeux,
car'est-ce bien le berceau d'une famille qu'un manoir qui ne
lui appartint que pendant 82 ans et où elle n'habita qu'à de
rares intervalles?
Néanmoins, l'ouvrage de M. Janvrais plaira aux fureteurs
et érudits qui s'intéressent aux littérateurs méconnus que
furent Joseph et Mathias de Villiers de l'Isle Adam,

4U 2

XXXVI

',: ' " LE 'CAMP ' A 'REMPA'RTS VITRIFIES J.'

BEG-AR-HASTEL

Le Camp à remparts vitrifiés de Reg-ar-Hastel, près
Lanros, commune d'Ergué-Armel" est du type de réperon
barré. Il est formé d'un promontoire très étroit" large ' à
peine de 20 à 30 mètres et limité par l'Odet d'ul). côté , et pàr
l'anse de Saint-Cado de l'autre. ' " ,,'

'.La pointe du promontoire se termiriepar une cale débar-
cadère naturelle, à laquelle on accède du ,camp par" un

escalier grossièrement façonné. Hors cet escalier, le càmp
, est inaccessible du côté de l'eau., Du côtéde'la 'terre,' il.est
défendu par un rempart légèrement arrondi: ' : ' " ;
, Le retranchement doht la paroi extérieure est verticale,
est précédé d'un fossé large et profond, D'après M. Le Men
(Congrès de l'A ssocîation Bretonne, 1873). -ce rempart est
, fait de couches successives de pierres, d'àrgHe' et de .. bois.
On remarque en effet dans le mur, des couches noirâtres
où,l'dn reconnaît en'èôre l'ossalure de 'branches -calCinées,

,alternant 'avecdes lits de pier'res et d'argile. ' ' ,
,. Cette structure fixe l'âge du camp, car elle rappelle la
manière dont les Gaulois, d'après César, élevaient les rem-

parts .de leurs enceintes. Les Commentaires (VIT XX Ill)
'contiennent 'en effet une 'descriptioN détaillée de celui 'd'A va-
. ricum construit d'après ce dispositif. . ' , ,,'
D'autre part, en ce qui concërne le .rempart vitrifié du
camp de Péran (Côtes'"!du-Nord) , on ,a'.la pre'uve que aes
poutres qui faisaient partie de la constr'uction ont été carbo­
nisées sur place, Daubrée' (Revue Archéologique,. 1881, l,

page 24). , "',

. Les pierres constituant la paroi :extérieure ~du retranchè­
ment de Beg-ar-Hastel présentent par endroits des traces de
vitrification. Sous l'action d'un feu violent et prolongé, la

:XXXVII'

silice du ·granit ·a été fondue et a ·recou~er.t , ·la pierre d'un

,enduit brillant. ,Quelques pierres sont simplement calcinée's
et bours()Uflée~ ~ : op diJ;'ait que le granit a bouilli. Ces pierre~
,Sont remarq'uables par leur légèreté; l'une d'elles porte des
empreintes lignéuses bien caract~risées. L~ , retranchement
'? sa' pa,rtie ,supérieure est creusé de plusieurs fourneaux,
tous comblés par des débris . végétaux, ce q~i explique que

leur présence a pu .deIJleur~r ignorée jusqu'à ce jour. Ces
fourneaux se cOmposent d'une excavation de forme ovale
dont les axes mesurent environ, 1 m50et 1 mètre. Le fond des

fourneaux est dallé, les parois ·so~t. maçOI1nées.! -Le dallage
.est recouvert d'une mince couche de scorie de . fer adhérant

Ji. 1~ pierre; les pierres formant les, pa,rois sont vitrifiées,' mai~

ne présentent aucune trace d'oxyde de fer. Quelle était l~
:de'stinatioll de ,ces fourneaux. ? , Servaien, t-ils à fondre le mi-

nerai de fer, du: bien .se trouve~t-on .en présence de fours ·,à
,pote. rie, ou à briques, les -composés ferrugineux ,de rargile
.ayant , causé: l'oxydation du .dallage. " .. _ ".'" , :!
M. Kerforn, 'professeur :de .. ' géologie ' et dé - minéralogie" à

observé que dans les remparts du camp de Péran sont creusé.S
~de ,~6mbreux.fourri.ea-ux ·conten.ant des seo- ries' d~ fer :et que
ce camp he 'serait autre qu'un vaste . ~t.elier primitif, d'une

ancienne industrie de fer. La chaleur dégagée par les fo~i'.:-

' ne~Jix' était plus que suffisante pour vitrifier les rempar!s.
D'autre part on a signalé un four céramique au camp de .
Rümlang près de Zurich., il se compose égalemeI1t d'une
fosse ovale dont les grandes dimensions sont 2 mètres et
1 m50 (Heii"li Urgesch.ichte der Schweir, page 143.
Le camp de Beg-ar-Hastel a-t-il eu la destination de celui
de Péran ou de celui de Rünlang? Nous laissons à d'autres
le soin d'élucider le problème. Il convient toutefois de

remarquer qu'on ne voit à la surface du camp de Beg-ar-
Hastel, ni scorie de fer, ni débris de poteries. Une explo­
ration méthodique nous fixerait à ce sujet.

XXXVIII

. ~ Uneautreliypothèse expliquerait enèore la vitrification
de's 'remparts. Du camp, 'on distingue parfaitement l'Ecole '
Normale desg'arçons dé Quimper située à ehviron 7 kilomè;.
tres en ligne droite et qùi, d'après M. le Chanoine , Abgrall,
serait bâtie 'sur l'émplacement d'un fmportant poste romain . .

Des feux-signaux ' allùmés ' au ·' camp de ·· Beg-ar-Hastel
pouvaient très bien se voir 'de ce poste; ils auraient vitrifié
la' maçQn'nerie des foyers en mêine temps que les pierres du
rempart. 'Cette vitrification du reste, 'n'existe dans le rempart
qu'aux endroits rapprochés des · fourneaux. Cette hypothèse

peut donc être prise, en considération; l'oxydation pouvant

être dûe à' une cause fortuite: ·débris de bàteaux ou de cons-
tructions' contenant des pièces" de fer· et ayant servi à: ali.:.
meriter'le fe-u ~ '. . . .' ,
: . Quant à l'hypothèse d'un incendie de forêt, ayant calciné
les remparts, on ire saurait l'admettre, ' la douve précédant

'ces. 'derniers étant trop large pour permettre l'extensIOn du
feu et la présence des fOUi'neau~ . éxpliquant assez la èoIil~
bustion . du "bois entrant ' dans la construction du retran­
:chement .' " " .', "'. .
" La destination de ce camp ' demeure donc énigmatique ' ;
,des fouines ' réguHèrQs pourraiè'nt seules 'servir de. base à
'dèS explications objectiv{!s. ., . \' , .. ;. ':

" L. OGÈS. ·

. XLI

Séance du 30 Octobre 1 913

Présidence de M.le Chanoine ABGRALL, Président.

MM. le chanoine Peyron et le docteur Picquenard,
vice-présidents, assistent à la séance.
Le procès-verbal de la dernière réunion est lu et
adopté sans observation. M. le Président communi­
que les -excuses de MM. le vicomte de Villiers du
Ten'age, le commandant Devoir, Ogès, et Melle Garnie .

M. Ollivier, de Landerneau, présenté par MM .

A llier et Le Guennec, est admis à faire partie de la
Société.

M. le docteur Picquenard transmet aux membres
présents l'expression du bon souvenir de M. Bourde
de la Ragerie. Notre ancien président se propose
de venir prochainement assister à une de nos sé­
ances. En attenda. nt, il a continué, à l'intention du
Bulletin, sa précieuse étude sur les Juridictions

exercées aux XVIIe et XVIIIe siècles dans le ressort

du Présiclialde Quimper. La publication d~ ce travail

va reprendre sans tarder' .

M. le Président annonce que M. le commandant

Devoir, touj ours infatigablement en quête de méga-

lithes à sauver et faire connaître, a reconnu un

curieux dolmen à galerie, près du village de Kerret,

entre Guissény et Kerlouan. Les photographies qu'il
en a prises ' sont examinées avec beaucoup d'intérêt.

Ce dolmen, qui par sa disposition, apporte une confir·
mation nouvelle aux théories émises jusqu'ici par

hotre confrère, ne mérite pas moins l'attention du
géographe que celle de l'archéologue. Submergé à

mer pleine

il constitue un témoin susceptible de

· servir à l'étude des variations subies par la côte.
M. le chanoin8 Peyron signale la trouvaille faite,
dans le jardin du nouvel évêché, d'une gargouille du

XVIe siècle, figurant un homme d'flrmes, et d'une bas~

de colonne. Ces' objets semblent tous deux provenir
d'un édifice civil, sans doute de l'ancien château de

Kerminihy.
M. le Président et M. 'YVaquet présentent un cer-

'tain nombre de récentes publications, notamment le
" travail cIe M. Sarrète sur les statues de vierges ou':'
vrantes, la monographie de Pleyber-Christ, composée
par notre confrère M. l'abbé Calvez et l'Inventaire des
archives du château du Grégo par M. H. du Halgouët.
Il sera d'ailleurs rendu compte de ces divers ouvra-

ges à la chronique bibliographique.

M. le chanoine Peyron communique une amusant~

note rédigée par lui sur la . curieuse légende qui
s'attache au pont de Pontiez entre Cast et Quémé-

neven .
. La séance est levée, après lecture des mémoires
inscrits à l'ordre du jour, à 4: heures moins . un
quart.

Le Secrétaire,
H. WAQUET.

Le Président, . ..

Chanoine J -M. ABGRALL .

Publications reçue~ par la Société :

· Annales de la Société historique et archéologique

de Château-Thierry, année 1912. ,

XLIII "

Annales de la · Société royale d'archéologie de

Bruxelles, ·1913, Fe livraison.

Annuaire de la Société royale d'archéologie de
Bruxelles, t. XXIV, 1913.
Archives départementales du Finistère. Rapport
de l'archiviste, 1913. .
Bulletin de la Société d'archéologie et de statis-
tique de la Drôme, octobre 1913. .
Bulletin trimestriel de la Société des Antiquaires
de Picardie, 1913, 'le trimestre.
Bulletins et mémoir§s de la Société archéologique '
et historique de la Charente, 1912.
Fornvannen, 1912.
Journal de Jean Chevalier, 8

fascicule (Société
Jersiaise) .

Revue de Bretagne, 1913, août et septembre.
Revue de la Haute-Auvergne, 1912, . deuxième
fascicule.
Revue de Saintonge et d'Aunis, 1913, 5

livraison .

Revue des Traditions populaires, 1913, août et

septem1?re~
Revue Mabillon, août t 913 .

Du Halgouët (Vicomte Hervé), Inventaire des ATchives dn
château du fJrégo (Archives des châteaux bretons, t. III),
Saint-Brieuc, Prud'homme, 1913, in-8° .

Le château du Grégo est situé dans le pays de Vannes, aux
environs de Surzur. Mais le dernier marquis de ce nom se
trouvait, par héritages et alliances, propriétaire foncier dans

, XLIV
les évêchés de Saint-Pol de Léon et de Quimper. De là pour nous
l'importance de l'inventaire dressé par M. du Halgouët ; il

intéresse peut-être plus le .Finistère que le Morbihq.n. Il nous
. révèle plus d'un millier de pièces se rapportant à des familles
et à des seigneuries de la région de Brest et de celle de Châ­
teaulin-Carhaix. On y remarquera, entre autres, les fonds de
la Roche-Helgomarc'h et Laz, de Kerusas, du Curru, de
Langueouez, Penanech et Coeteves et de nombreux titres rela­
tifs à . Coray, à l'abbaye du Relec, à l'hôpital de Carhaix,

à Saint-Renan, etc .
Ce travail ne se recommande pas seulement à l'attention
comme un inventaire abondant et très soigné; M. du Halgouët
y a joint des notices précises et solidement fondées ' en docu­
ments sur l'histoire des principales seigneuries et familles
dont il est question dans les actes analysés par lui. L'une de
ces nolices, relative à la Roche-Helgomarc'h, Laz et Botigui­
gneau, est dûe à un de nos confrères de la Société Archéologi­
que, M: R. Delaporte. Les lecteur' s du BuLLetin la connais­
sent déjà et l'ont appréciée. Parmi les autres, rédigées par
M. du Halgouët, il faut citer principalement la biographie du

général Bonté, de Coutances, qui, après avoir servi sous les

ordres de Hoche à Quiberon, exerça pendant deux ansle com­
mandement militaire de l'arrondissement de Quimper. En
l'an VI, il épousa Louise du. Bot du Grégo cc la petite Lise)),
laquelle tenait de son père le château de Trévarez en Saint­
Goazec. Il mourut c( d'une manière fort édifiante », le 6
mars 1836, après une vie passablement mouvementée, dont,
en dépit de l'épitaphe pompeuse gravée sur sa tombe à Saint-

Goazec, tous les épisodes n'avaient pas été également admi-
rables .

XLV

IERGES 0 VRANTES

L'Iconographie Mariale est extrêmement étendue et très
variée. Les peintres et les sculpteurs se sont plu à représenter

les différents mystères et attributs de la Sainte-Vierge, et
leurs productions forment une page admirable et prodigieuse
dans le grand livre de l'Art Chrétien.
Parmi les différentes représentations de Notre-Dame, il y

en a une qui est d'un caractère tout spécial et qui compte deux
exemplaires dans notre département du Finistère et un troi­
sième spécimen dans celui du Morbihan. Ce sont les statues .
ml'lJ1'antes de Notre-Dame du Mur à Morlaix, de Notre-Dame
de la Passion à Bannalec et de Notre-Dame de Quelven dans
la paroisse de Guern, à 6 ou 7 kilomètres Sud-Ouest de Pon­
tivy. D'autres figurations semblables se trouvent dans diffé­
rentes églises de France et de l'Etranger et dans quelques
musées et collections.
Ces statues, à l'état ordinaire, représentent la Sainte-Vierge .
portant l'Enfant Jésus sur le bras ' ou sur les genoux, . mais
elles ont cette particularité que le corps, au dessous du cou
ou au dessous de la poitrine, est fendu en deux verticalement,

et que les deux côtés des draperies antérieures peuvent s'ouvrir

ainsi que deux volets ou panneaux d'armoires, de sorte qu'a-
lors l'ensenible forme comme un triptyque dont les trois pan­
neaux sont couverts de représentations peintes ou sculptées, .
figurant des scènes relatives soit à la Sainte-Trinité soit à

Notre-Seigneur, soit à différents mystères de la Sainte-Vierge.
M. l'abbé J. Sarrète, curé de Palau-del-Vidre, dans les
Pyrénées-Orientales, à 7 kilomètres de la côle méditerra­
néenne, au Sud de Perpignan, ayant la bonne fortune de
posséder dans son église paroissiate une de ces vierges ou vran­
tes, vénérée depuis plusieurs siècles, a voulu l'étudier et a

été amené à faire des recherches très étendues pour se ·docu -

XLVI

menter, ce qui l'a ' conduit à publier une notice importante,
1 vol. in-12 de 17Q pages, dont il a fait hommage à notre Société
Archéologique.
Il y passe en revue les différentes représentations analogues
dont il a pu avoir connaissance, et qu'il classe en deux caté­
gories : 1° les Vierges Ouvertes, 2° les Vierges Ou-
vrahtes.

Dans cette dernière catégorie il signale trois t.ypes spéciaux;
ceux de la Trinité, de la Passion et de l'Incarnation.
Chez nous, la statue de N.-D. du Mur appartient au type .
de la Trinité; celles de Bannalec et de Quelven, au type de la .
Passion.
Dans le panneau central de N.-D. du Mur, le Père Eternel .
est assis sur un trône, vêtu d'une robe à plis élégants et d'un
ample manteau, tenant des cieux mains les branches de la
croix à laquelle est cloué son Divin Fils, etayanfle Sain. t­
Esprit planant au dessus de sa tête sous forme de colombe.
Sur les volets latéraux sont peintes très finement dans le genre
des primitifs, les six scènes suivantes: l'Annonciation, la

Nativité à Bethléem, la Présentation au Temple, · la Fla-
gellation, la Résurrection, la Descente de N .-S. aux .
limbes.

Cette statue, par ses draperies extérieures et par ses repré­
sentations intérieures, offre tous les caractères du XIVe siècle,
ou des premières années du xve .
La statue de Bannalec est de beaucoup postédeure et sem-

ble bien appartenir à l'époque de Louis XIII, première moi-
tié du XVIIe siècle. Les scènes sculptées ~n bas-reliefs dans ·
l'intérieur sont au nombre de cinq: sur tes volets latéraux:
1° Baiser de Judas, N. -S. fait prisonnier, 2° Jésus devant
Pilate, 3° la Flagellation, 4° le Portement de Croix, -
Dans le panneau central, le CrucÜiement.
A Quelven, les médaillons sculptés ont trait à la Passion et

au Jugement dernier.

XLVII
-La Vierge ouvrante de Palau-del-Vidre est, comme celle
de N.-D. du Mur, du type de la Trinité. En dépit des modifi­
cations et restaurations modernes, cela ressort de l'examen

attentif de la sculpture intérieure, de la dénomination très
ancienne de la statue: (( Notre-Dame de la Très-Sainte-Tri­
nité )), et aussi d'un texte manuscrit, mentionnant un man­
teau de velours cramoisi, lequel est de la Très-Sainte-lh­
nité. )) C'était un manteau d'honneur pour parer la madone
auX jours de solennités.

Dans sa notice, M. l'abbé Sarrète étudie quarante images de
la Vierge, qu'il classe par catégories, indiquant en détail toutes
les analogies et les différences: c'est donc une enquête très
poussée et très savante, qui a nécessité des recherches très
patientes et très variées; l'index bibliographique de la fin du
volume nous le montre bien.
Nous ne pouvons donc que louer hautement l'auteur de son
précieux travail et le remercier cordialement de l'homm age
qu'il a bien voulu en faire à notre société.
Chanoine ABGRALL

XLIX

Séance du 27 Novembre 1 91 3

::Présidence de M. le chanoine ABGRALL, président

MM. le Moing et le commandant Df;voir se sont

fait excuser de ne pouvoir assister à la séance.
Après lecture du dernier procès-verbal, on prononce
l'admission de deux nouveaux membres:
Mme Leroux) de Quimper, présentée par MM. Le
Guyacler et le chanoine Abgrall.
M. l'abbé Boss

nnec, professeur au Coll èg-e de
Lesneven, présenté par MM. les chanoines Abgrall et

Peyron. .
M. vVaquet fait part du classement, demandé par
la Société, de la grotte et des rochers de P~oc 'h-Toul,
en Guiclan, ainsi que du dolmen de Kerm orvan, en
Trébabu, . des ossuaires de . Roscoff et de la partie des
anciens ' remparts de Oonearneau relevant de l'adlni­
nistration militaire.
M. le docteur Picquenarcl annonce à cette oc:casion
-qu'il est question de dégager la vue de la courtine
des rem'parts de Qüimper qui se trouve en bordure
du boulevard An1iral de Kerguelen .

Ces diverses nouvelles, relatives à la conservation des

monuments et sites pittoresques du Finistère, donnent
lieu à un échange de vues sur le besoin qui s'impose

de faciliter l'accès de certaines curiosités artistiques ou .

naturelles. M. le Président fait notamment remarquer
v combien il serait souh

itable qu'on améliorât les ,

voies d'accès à la belle chapelle et au calvaire de·
Tronoën en Saint-Jean-Trolimon .

La séance est levée, après lecture des mémoires
inscrits à l'ordre du jour, à 3 heures 1/2.
Le Secrétaire, Le Président,
H. W AQUET Chanoine ABGRALL .
Publications reçues :. .
Analecta bollandiana, t. XXXII, fasc. 2 et 3.
A 1'chives de la France monastique, Revue Mabil- ··
Zon, novembre 1913.
Bulletin archéologique du Comité des Travaux
historiques, t 913, nOS 3 et 4.
Bulletin de la Société des A ntiquaires de l'Ouest, . .

série, t. II, 4

trimestre de 1912 . .
Bulletin de la Société polymathique du Morbi­
han. 1912 .

Répertoire d'art et d'archéologie, deuxième tri-
mestre de 1912 et index alphabétique de 1912.
Revue des Traditions populaires, octobre 1913.
Revue de Bretagne, octobre 1913. . .
Savina (J.) Les fédérés du Finistère sous la garde-
de la Convention, Paris, 1913, in-8°, 32 p.
Société archéologique de Bordeaux, t. XXII et
XXIII.
Une circulaire de M. le Ministre de l'Instruetion

Publique et des Beaux-Arts annonce ·que le cinquante- .
deuxième congrès des Sociétés savantes se tiendra à .

Paris, à la Sorbonne, du 1

1 au 18 avril 1914. Les
personnes désireuses de prendre part aux travaux du.
congrès recevront, sur demande adressée à M. le· '

Ministre, une carte de congressiste donnant entrée
dans les salles des séances.
Les congressistes désireux de profiter des facilités
de déplacement, qui seront demandées C01l1me les
années précédentes aux diverses compagnies de che­
min de fer, devront en avertir le 3

Bureau de la

Direction de l'Enseignement supérieur, avant le
15 mars 1914, dernier délai, en indiquant exactement

leur Itmeralre.

ONI DE
M. J. Savina, qui a fait déjà connaître le rôle joué par les
volontaires du Finistère à la prise des Tuileries, le 10 août
1792, continue ses recherches dans ce sens par une étude sur
Les Fédérés du Finistère pour la garde de ta Convention (dé­
cembre 1792 -- mai 1793) extrait de la Bévolntion j;"ançaise
(n° de septembre 1913). Il expose avec beaucoup de clarté
comment les administrateurs du Finistère, qui déjà n'avaient
pas laissé sans hésitations partir en armes pour Paris les
volontaires du mois d'août, furent amenés à concevoir une
méfiance de plus en plus vive à l'égard des sections pari­
siennes, et finalement décidèrent, le 11 décembre, la consti­
tution d'une force départementale destinée à (( faire jouir la
Convention de la sécurité, du calme et de la liberté qui
conviennent aux législateurs pour digérer, mûrir et proférer

les lois qui régénèrent »). Le recrutement des fédérés fut lent
et difficile. Personne ne montrait d'enthousiasme. Le 23 jan­
vier 1793, la division, comptant en tout deux cent soixante­
dix-neuf hommes, se mit enfin en route. M. Savina raconte
d'une manière intéressante les péripéties de son voyage, la
part qu'elle prit dans divers événements parisiens, notam-

LII

ment lors de la tentative insurrectionnelle provoquée les 9 et
10 mars par l'annonce des premiers échecs de Dumouriez.

Elle rentra dans le Finistère le '13 mai. Les administrateurs
du département se préoccupèrent aussitôt de constitue!' un
bataillon nouveau, mais il était trop tard. On sait qu'ils
devaient l'an née sui vante expier sur la guillotine leurs sen­
timents fédéralistes.

Le derniet rapport annuel présenté au Conseil Général
d'I1le-et-Vilaine par M. Bourde de la Rogerie, archiviste de
ce département, fournit d'utiles indications sur le chartrier
de Laillé, remis pal' le marquis de la Bourdonnaye-Montluc .

Les papiers Boiséon, qui en forment la liasse la plus consi-
dérable, renferment un assez grand nombre de pièces relatives

aux localités et aux familles des pays de Morlaix et de Les-

neven, et dont beaucoup remontent au XIVe siècle. On se ren-
dra compte de l'im portance de ces fonds si l'on songe que les
Boiséon et leurs alliés les Kerimel furent, du xv

au XVIIe
siècle, chargés, presque héréditairement, du gouvernement
de Morlaix, avec la garde des côtes du Léon et du Tréguier.
Parmi les autres fonds, il convient de signaler principalement
les papiers Allain de la Mare, qui constituent le complél'nent
des cartons Allain de la Mare et Desnos des Fossés conservés
aux Archives du Finistère, et le fonds Fouquet de Chalain,
où se trouvent quelques dossiers se rapportant à Quimper et
à diverses localités de la Cornouaille .

LIli

éance du 30 Décembre 1 91 3

La séance est ouverte sous la présidence de M. le
chanoine Peyron, doyen d'âge, assisté de M. le com­
mandant Devoir. On procède aux élections du bureau
pour 1914. L'ancien bureau reste composé tel qu'il
ava.it été constitué l'an dernier. Le seul changement
co.nsiHte dans la désignation de M. Ogès, qui succède
comme secrétaire à M. Bernard. M: Ogès, qui a déjà
témoigné de son zèle en exerçant plusieurs fois ces
fonctions par intérim. en 1913, nous sera d'un très

preCIeux concours.
M. le chanoine Abgrall, réélu président, exprime
ses remerciements aux membres présents. Il établit le
bilan de l'année passée, qui, somme toute, fut bonne. .
Le nombre des adhérents ne fléchit pas. Les collabo­
rations demeurent actives et fécondes. M. le Président

rappelle avec plaisir la distinction obtenue par l'un de
nos confrères M. Chaussepied, à qui ses rel~vés très
remarqués de monuments bretons ont valu récemment
le prix Rouyié, décerné par l'Académie des Beaux­
Arts. La Société s'associe aux compliments ' adressés
par M. le Président à M. Chaussepied.
Après lecture du dernier procès-verbal, on prononce.
l'admission de deux nouveaux sociétaires :

, M. Le B1'as, conservateur du domaine de Kerjean,
et M. H. Tréal, de Morlaix, tous deux présentés par.
MM. Allier et Koscher.

. ' M. le commandant Delwir attire l'attention sur la
précision tout à fait insuffisante qu'on apporte parfois

à désigner les monuments mégalithiques classés. Tel

LIV

dolmen, inscrit sur les listes officielles comme merîtant
une protection particulière, n'a jamais existé. Tel
autre, très beau, menacé peut-être, n'a été clàssé que
d'intention. D'autres moments, enfin, sont maldistin-

gués de leurs voisins et bénéficient deux fois ' de suite
de la sollicitude administrative, tandis que leurs voi-

sins restent à l'abandon. ' Il Y aurait lieu, il. dire vrai,
de procéder à une révision complète et sérieuse des
listes de classement. . . .

. M. le Président fait part d'un certain nombre de
communications intéressantes, émanant de MM. l'ami ..
raI Mottet, E. Lefèvre-Ponta lis, Le Carguet et le
Président de la Sociéte archéologique du Tarn-et­
Garonne.
M. l'amiral Mottet, président du comité du Touring­
Club du Finistère, annonce que ' la municipalité de
Saint-J ean-Trolimon s'apprête à faire le nécessaire
pour faciliter l'accès à la chapelle et au calvaire de
Tronoën.

M. E. Lefèvre-Pontalis, professeur à l'école des
Chartes, directeur de la Société Française d'Archéo ..

logie, fait officiellement savoir que le prochain congrès

de cette société se tiendra, cette année, en Bretagne,

du 16 au 24 juin. Les centres d'études et d'excursions

seront Brest et Vannes. Les membres des diverses

sociétés savantes du Finistèré et du Morbihan recevront

sans tarder un programme détaillé de ce congrès.

M. Le Carguet, empêdhé d'assister à la séance, a

chargé M. le Président de vouloir bien lire une petite

notice relative à l'histoire de la Terreur à l'Ile·de ..

Sein, . et, 'notamment, à l'ingénieuse façon dont les

îliennes usèrent pour confectionner des chapelets avec
du filin.
M. le Président de la Société du Tarn-et-Garonne

noUS envoie ses vœux très cordiaux pour I.e nouvel an.
Humaniste autant qu'érudit, c'est toujours au vers
latin qu'il recourt. ' Les latinistes apprécieront cette
année comme les précédentes la noblesse de . son
inspiration, l'élégance toute classique de s. a forme.
M. Abgrall a eu l'heureuse idée de composer ses
remerciements en vers bretons qui constitueron,t, à
coup sûr, la plus originale et la plus savoureuse des

reponses.
M. le commandant Devoir fait circuler un certain
nombre de curieuses photographies, représentant des
. alignements de mégalithes, situés dans le nord de
l'Ecosse, et assez analogues à ceux de Carnac.
Après lecture des mémoires inscrits à l'ordre du
jour, la séance est levée vers 4 h. 1/2.
Le Secrétaire, Le Président,
H.W AQUET ' Chanoine ABGRALL

Bulletin de la Société Archéologique de Nantes,

1913.
Bulletin et rnémoires de la Société Archéologique
d'Ille-et- Vilaine, t. XLIII, 1

partie.
Revue de Bretagne, novembre-décembre 1913. .. ,

LVI

Revue de Saintonge e.t- d'Aunis, XXXlIIe vol.,

livr.

Revue des Traditions populail'es, novembre 1913.
ANNEXE AU PROCÈS-VERBAL

Comme les années précédentes, M. le Chanoine Pottier,
Président. de la Société Archéologique de Tarn-et-Garonne,
nous envoie ses vœux de nouvelle année. en vers latins d'une

allure toute classique ;

1914
NIL PATRIA TELLURE TlBI sn CARIUS UNQUAM :
ILLA FUIT LACRYMIS ASPERSA ET SANGUINE PATRüM.
MAJORUM TURRES CASTELLAQUE SERVAT AMANTER;
SERVAl' ITEM INGEl\'UAS l\1USARUM ET APOLLINIS ARTES !
SI « JUVAT IMMITES VENTOS AUDIRE CUBANTEy! »,
UT DlXIT QUONDAM ROMA:!: CITHARA:!:DUS AMA:!:N US,
PLUS I \ŒNTEM DOCTAM DELECTAT MURMUR AVORUM
QUI TRANS FUNEREOS LAPIDES TUl\lULOSQUE LOQUUNTUR .
HAS VOCES A UDI SOROH. ALMA ET SCRIBE QUOD AUDIS ;
SIC ElUS HISTORLE FAMULA ET DEVOTA MINŒTH.A.
ET MEH.ITI VENIENT TIBI POSTERITATIS HONORES,
TALlA PRO NOBIS NOV US ANNUS VOTA SECUNDET !

La Société Anhéologique de Tarn-et-Gal'onne
Rien ne doit nous être plus cher que le sol de la patrie;
il a été arrosé des larmes et du sang de nos pères ; il garde

leurs donjons et leurs châteaux féodaux; il garde aussi les
monuments de la poésie et .des lettres ! Si c'est une joie
d'écouter le souffle tempêtueux du vent, ·comme l'a dit jadis

le mélodieux Citharède de Rome, c'en eot encore une plus
grande d'écouter la voix des ancêtres qui nous parlent du
fond de leurs tombeaux. 0 ma sœur, prêtez l'oreille à ces

voix d'outre-tombe, recueillez ces leçons : c'est ainsi que
vous serez l'humble et utile servante de 1'histoire. La posté- .

LVII
rité vous en saura gré . .voilà mes vœux pour l'amiée

qUI
commence.
De même que l'an dernier, notre Président a cru bon d'y
répondre en vers bretons, enfin que nos confrères du Midi,
où fleurit le Félibrige, sachent que l'on n'oublie pas chez·
noUS !a vieille langue d'Armorique.
RÉPONSE:
Trugal'ez deoc'h hor c'henvreudeur ;

Deoc'hu ive chanz ha bonheur;
Mil bennoz evit ho mennoziou,

Ho skoueriou mad. ho kuzulion 1
Penaoz dizonjal hon tadou ?
Douar Breiz zo le un a relegou :
Peuliou mein braz, sounn en 0 sav,
Gerrek pounner 0 c'horjella,
Taoliou-mein dre hon lanneïer,
Rastellou stard egiz reïer ;
Ilizou koz a bell brudet,
Touriou huel dantelezet,

Beziou hon tud el' berejou,
Croasiou santel bord an hentchou,
Hor zent koz kerbrao kizellet, .
Bannielou, croasiou alaouret.... .
Kement-ze zo d'hon daoulagad
Ha d'hor c'haloun kenteliou mad.
Reconnaissance à vous, nos chers confrères;
A vous aussi nos souhaits de bonheur;
Mille mercis pour vos vœux,

Pour vos exemples, pour vos conseils.
Comment pourrions-nous oublier nos ancêtres?
Le sol de Bretagne est plein de reliques:

LVIII

Menhirs ~ien droits, dressés debout, .
Lourdes roches branlandes,
. Dolmens géants dans nos landes,

, Châteaux solides comme rochers:
Eglises au loin renommées,
·Hauts clochers, flèches dentelées;
Tombes sacrées des cimetières,
Calvaires au bord des chemins;

Statues des vieux saints si bien ciselées.,
Bannières et croix dorées.

Ce sont pour nos yeux
Et pour nos cœurs autant de pieuses leçons.

- . 293 -

DU TOME XL

PRE 1ÈRE PARTIE

Table desProcès-vetbaux des délibérations et de la Chronique
de la Société Archéologique du Finistère en 1913 .

LISTE GÉNÉRALE DES MEMBRES ....... ........ ; .

ECHANGES OU SERVICES GRATUITS .. ' ............ .
SÉANCE DU 30 JANVIER ......................... .

. Election de· M. WAQUET, secrétaire. Classement

de la chapelle 'de Saint-Jean-Balanant en Plouvien.
Chronique: Protection des paysages de France.
Etude de G. ESNAuLT sur Claude-Marie Le Laë.
Considérations sur quelques documents concer-

nant l'alcoolisme. dans le Finistère par le ' Dl' · L .

LAGRIFFE. - Carhaix et le Dislrict de Carhaix par
Pro HÉMON.

SÉANCE· DU 27 FÉVRIER ........... ' ...... . : ..... .
Correspondance relative à . la . préservation '~ de la
grotte préhistorique de' Rocb-Toul en Guiclan. -

Découverte d'un tombeau à Trégarantec. . Clas-
sement .des peintures de Saint-Divy, des retables
de Sainte-Marie du Ménez-Hom, du missel de Saint­
Vougay et de la mise au tombeau de Rosporden. -
Découverte faite à Carhaix de vases à zones striées.
Chroni que :. La vie .de Saint-Samson par R. FA WTlER
Les papeteries .des . environs . de . Morlaix par

H. BOURDE DE LA ROGERIE ...................... .
Annexe: Rapport de la Commission de comptabilité.
SÉANCE DU 27 MARS .. · ... ·' ........ . . . .. . .... .... .
Découverte â'une pierre 'sculptée à Kernuz. . ...

Pages

VIII
XII
XIII

294· -
Relevés de la chapelle de perguet et de' l'arc de
triomphe de Sizun par M. CHAUSSEPIED.
Chronique: Sépulture ancienne de TrégaranLec. -
Classement des rochers de Tréflez, de la baie des

Trépassés et des rochers' de Brignogan. . . . . . . . . . . XV

SÉANCE DU 24 AVRIL .............. '. . . . . . . . . . . . . . XVII

Départ de M. D. BERNARD,' secrétaire. Nouvelles ,
négociations engagées en vue du classement de la
, .' grott~ de Roch-Toul. Notice.de M. CHARBONNIER

relative aux vases à reliefs d'appliques et incises
découverts dans le ~~inistère. Description d'un
rp.enhir non signalé encore entre Peumeurit et
Plovan.

Chroniqu~ : Publiçations de L. Le GUENNEC sur le
pays de ,Morlaix ......... , ..... ' . . . . . . . . . . . . . . . . . . XX
SÉANCE DU 29 MAI. . . . . . . . . . . . . . .. . .......... ,.. XXI
Don fait par M. le Commandant DEVOIR à la Société

de tnus ses clichés relatifs aux mégalithe~ du
J.i~inistère. Publication d'un répertoire des docu­
ments manuscrits de l'histoire de Bretag'ne, con-
servés à Paris. Plan du répertoire.
Chronique : La Révolution française et la langue
bretonne par D. BERNARD. La ville d'ys et la
" baie des Trépassés par H.-P. HIRMENECH ........ « XXV
SÉANCE DU 26 JUIN ................ ' . '. . . . . . . . . . . XXIX
· Hypothèses sur l'orientation des menhirs .. - Vœu
en faveur de la conservation de l'if du cimetière
de Rumengol. Découverte de vestiges romains
à l'île Tristan.
Chronique: Liste des armoiries des anciennes cor-
porations et communauLés de Bretagne. Essai

. .. ' ' s\fr les Sénéchaux de Bretagne par A. OHEJX.. . . . XXXI

:!.: ~ r. " .,;; : . .-:A~P.RE ;pp:.,.31.!, JUILLET.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. XXXIII
'::'~J ' \F;-n~retJ.en d\3s"monuments classés de la Cornouaille.
.. ~ ~ "'r· I . .J~",,:l i ... . ~..... ,
f ~t ,,, .Ejt~de d'un menhir de Plounévez-Lochrist.

, , pJfr~~ ,;!~lite , à la Soci~té par M., SÉBlLLOT de ses '
" .. ,' 'nqté;Ï ip,our servir à l'histoire du folklore en France .
. . (t, .. 1.. ".1: , .~ . . .:", . :

Chronique : te berceau des Villie~s de l'Isle-Adam
par Th. JANVRAIS. Le camp à remparts vitrifiés
de Beg-ar-Has leI. ... , ............. : . . . . . . . . . . . . . . XXXIV

SÉANCE DU 30 OCTOBRE .. .... . .. ................ .
ELude par; M. le commandant DEVOIR d'un dolmen à

galerie, près du village de Kerret, entre G~issény

et Kerlouan, Trouvaille de vesLiges d'un édifice
du XVIe siècle dans le jardin du nouvel évêché ...

Chronique: In venlaire des archives du château du
Grégo par le VLe H. DU HALGOUET. Vierg~s .

ouvrantes par l'Abbé J. SARRÊTE ... " " .... , . .. , ' .
SÉANCE DU 27 NOVEMBRE... . . . . . . . . . . . . . .. . ... .
Classement de la grotte de Roch-Toul, du dolmen de

Kermorvan en. Trébabu, des ossuaires de Roscoff

et des remparts de Concarneau. Vœu en faveur de
l'amélioration des voies d'accès à la chapelle ·de

Tronoën.

Chronique: Les Fédérés du Finistère pour la garde de ,

la ConvenLion par J. SAVINA. . Rapport annuel de
l'archiviste d'Ille-et-Vilaine. . . . . . . . . .. . ........ .
SÉANCE DU 30 DÉCEMBRE.. . .......... .......... .

Elections du bureau pour 1914. Prix Rouyié
décerné par l'Académie des Beaux-Arts à M. CHAUS-

SEPIED. Congrès de la Société française d'archéo-
logie à Brest- Vannes. La Terreur à l'île de.Sein.

Chronique : Vœux de nouvel an adressés à la

Société par M. le Chanoine POTTIER, président de
la Société Archéologique de Tarn-et-Garonne .....

XLI

XLIII
XLIX

LIlI
LIV

SOCIETE ARCHEOLOGIQUE

DU FtNISTERE

Hôtel deVUle

531

29107 QUIMPER