Avertissement : ce texte provient d'une reconnaissance optique de caractères (OCR). Il n'y a pas de mise en page et les erreurs de reconnaissance sont fréquentes
Société Archéologique du Finistère - SAF 1910 tome 37 - Pages 128 à 138
GLISE PAROISSIALE DE SIZUN
ET SES ANNEXES
PETITE MONOGRAPHIE
L'Église de Sizun fait partie du groupe des Monuments du
Bassin de .l'Elorn, d'auta nt que cette rivière, encore à
l'état de petit ruisseau, pénètre dans cette commune à son
extrémité Sud-Est et l'arrose sur un parcours de plus de
12 kilomètres. Comme la plupart des paroisses de cette
région, Sizun offre un ensemble d'édifices caractéristiques de
cette école bretonne : église pTincipale~ chapelle-ossuaire et
grand an de triomphe. ,
ÉGLISE
EXTERIEUR
Cette église accuse des ' parties construites à des époques
différentes. La portion la plus ancienne est le porche Midi,
dont l'arcade d'ouverture en ogive, est constituée de fines
moulures At de deux guirlandes de feuilles de vigne et de
chardon, avec contrecourbe feuillagée. Au fond se trouve une
statue en boi-s de Saint Suliau, le Patron, drapée d'une
chasuble antique, aux plis souples et gracieux, ayant la
figure jeune et imberbe, tenant un livre de la main gauche.
La main droite a disparu; si elle avait existé nous y aurions
constaté, sans aucun doute, comme nous le ferons pour les
autres statues du même sa.int, la présence d'un objet spécial
qui forme son emblème ou sa caractéristique. Le buste
129, .
. cariatide .qui forme le socle de cette statue, ti~nt une bande
roJle avec l'inscription gothique: Lan mil Ve XlIII.
La fenêtre qui avoisine ce porche est accostée de deux
gargouilles curieuses: un lion et un griffon ailé.
Le mieux est de donner immédiatement un coup d'œil au .
clocher, dont la base est portée sur trois arcades ouvertes et
une quatrième donnant accès au bas de la nef; c'est absolu-
ment la même donnée qu'à Commana, Lampaul et Landi-
visiau; et le point de départ de cette tradition semble
remonter à Lambader et à Bodilis. Cette tour est remar
quable par sa h~uteur, la beauté de ses quatre clochetons et
la forme élancée de sa flèche; elle domine a u loin la plaine,
et sa silhouette est d'une finesse surprenante quand on la
voit de la route de Saint-Sauveur et de Commana. SUl~ sa
façade Sud on lit ces déux inscriptions:
M. IOSEPH. MARTIN. RECTVR. 1728
N. &. D. MRE. CH : DE : CRESOL: R : 1730
Le transept porte deux dates : à côté de la fenêtre :
ALAIN. MEN. 1638; et en haut, sous le fleuron de couron-
nement : 1639. .
Plus loin est une petite porte à arc en anse-de-panier,
encadrée d'une gllirlande feuillagée, moitié Renaissance,
. accostée de pilastres à chapiteaux corinthiens soutenant un
fronton triangulaire.
La sacristie, ? deux étages, doit être d~ la fin du XVIIe
siècle. Elle est rejointe à l'église par un couloir voCtté et est
couverte par un toit en pavillon, en forme de carène renversée,
conservant encore deux épis en plomb, découpés et estampés,
du meilleur style. Sur la face Sud de cette sacristie est une
petite statue en pierre du saint Patron, portant dans sa main
droite l'emblème auquel j'ai déjà fait allusion; on dirait tine
petite botte d'asperges, quatre chevilles ou courtes brochettes.
Pour en avoir le sens il faut recourir à l'histoire du saint,
qui nous en donne l'explication.
BUJ,LETIN DE LA SOCIÉTÉ ARCHÉO. - TOME XXXVII (Mémoires 9)
Voici ce que nous lisons dans sa vie, par AlbertLE GRAND,
édition de 190'1, p. 484 :
« Ayant obtenu autant de terre qu'il luy en fallait pour
» bastir un Hermitage pour lui et pour ses confrères (au
» bord de la Rance, au lieu où l'on voit encore l'église de Saint
» Suliac) ) il commença à travailler, et, en peu de jours, édifia
» une petite Chapelle et quinze petites cellules pour se loger
» lui et ses religieux; et ayant labouré de ses propres mains une
» pièce de terre qui luy restait dudit don, il y sema du bled,
)) lequel crût fort beau; mais le bestait qui, d'ordinaire,
» paissait ès prochains marests, se jettÇl., une nuit, dans ce
» champ qui n'était pas. fermé et en gâta une partie; le matin
» on vint en avertir S. Suliau; lequel ne s'émût pas beau
» coup; seulement, il se mit en prière, et puis prît son bâton,
» dont il traça une ligne tout à l'entour du champ, et, aux
» quatre coins d'iceluy, planta quatre petites houssines pour
» toute haye et fossé; priant Dieu de ne permettre que
» le bétail outre-passât ces bornes, pour endommager les
» semailles de ses serviteurs. Dieu exauça son Oraison, et, la
» nuit suivante, les mêmes animaux, sortans des marêts
» et paturages, se voulurent jetter sur le dit champ; mais
J) (chose merveilleuse) si-tost qu'ils touchèrent cette ligne
» que le Saint avait tracée tout à l'entour de son champ,
» ils devinrent tous immobiles, sans se mouvoir, ny remuer,
») non plus que s'ils eussent été de marbre ou de bronze .
» Le matin, les païsans du ·voisiné, ne trouvans pas leur
» bestait dans les marêts, les trouvèrent en cette posture
» tout à l'entour du champ de S. Suliau; et le bruit de cette
» merveille ayant couru par le païs circonvoisin, une grande
» multitude de peuple se rendit en l'Hermitage pour voir une
» chose si étrange. Le S. Abbé, craignant' que cette affluence
» de monde n'interrompit les exercices de ses Religieux) s'en
» allant devers le champ, donna sa bénédiction à ces
» animaux, et leur deffendit désormais de venir· ravager son
- 131
» bled, ce qu'ils observèrent invariablement et se retirèrent
» dans les marêts)). .
. Ce sont donc ces quatre houssines ou piquets plantés par
Saint Suliau au coin de son champ que les sculpteurs lui
ont donnés comme caractéristique, et nous les trouverons
dans les quatre autres statues dont nous aurons encore à
parler. Seulement comme la pierre se prête difficilement à
faire ces verges longues et déliées, nous les voyons un peu .
courtes et un peu ti'op adhérentes les unes aux autres; dans
la grande statue en bois de l'intérieur, à l'abside, le sculpteur
. a suivi la même figuration, sans se rendre compte peut-être
de ce qu'il représentait.
Après avoir contourné la sacristie, on trouve la très riche
décoration de l'abside polygonale, comportant une série de.
contreforts couverts de niches à colonnes cannelées et dais
très ornementés, gargouilles très variées, pignons et gâbles
ornés de crochets en volute et surmontés de lanternons. Sous
cet étage de niches court une frise bizarre d'animaux de
toutes sortes, de figures grimaçantes et de bêtes fantastiques.
Le transept Nord est la reproduction de celui du Midi,
mais le bas-côté est de construction plus simple .
INTERIEUR
A l'intérieur, l'édifice a une disposition très curieuse, grâce
à ses deux vastes transepts, dont les colonnes et les arcades
accusent une construction très particulière et des remanie
ments hardis, dont on s'est tiré assez heureusement. On y
trouve des corniches en bois ou sablièrf's richement sculptées,
également de très nombreuses clefs pendantes, à la faîtière
du lambris.
L'Eglise possède cinq autels, surmontés de ' retables
scrilptés : .
avec
Maître'-autel, ayant un petit retable à tourelles,
22 colonnettes torses, sculptées, découpées et feuilla-
132 - '
gees; les statuettes de N. -s. et des ' quatre évangélistes, les
bustes de la Sainte -Vierge et de Saint Joseph. Dans des
niches hautes sont les statues de la Sainte -Vierge, Saint
Suliau, Saint Pierre, Saint Guillaume. Saint Suliau est en
chape, porte la mitre et la crosse; pour plus de décorum, le
sculpteur du XVIIe siècle l'a traité en abbé mitré. ,
2. Autel latéral Nord, en pierre, surmonté d'un retable
en pierre blanche, peint et doré, avec colonnes de marbre
noir ou de teinte foncée. Au haut dans une belle niche, est
la statue de Notre-Seigneur tenant la boule du monde; dans
les côtés, sur des consoles d'où s'échappent des fruits et des
fleurs, les représentations de l'Espérance, tenant une ancre,
et de la Prudence, tenant un miroir. ,
. Le retable en pierre blanche et marbre a-t-il été exécuté
par un ouvrier du pays? ou bien . est-il l'œuvre d'un des
sculpteurs Lavallois qui ont travaillé a des productions ana
logues à Saint-Jean-du-Doigt, Auray, Pontivy, Larmor, etc. ?
3. Autel latéral Sud, également en pierre, avec retable
partie en pierre blanche et marbre, partie en bois. Nous y
trouvons la statue de Saint Jean l'Evangéliste, puis celles de
la Foi etde la Charité. '
4. Autel de l'Agonie, au transept Nord. Retable à quatre
éolonnes torses, très simples; au haut, statue de Saint Joseph
portant l'Enfant Jésus; dans les côtés, sous les colonnes,
statues assez petites de Saint Pierre et Saint Paul. Entre les
colonnes est ' un grand tableau représentant l'agonie du
Vénérable Michel Le Nobletz, ou plutôt l'administration de
l'extrême-onction à , ce saint missionnaire. Le moribond est
étendu dans son lit, les mains jointes; un prêtre en étole lui
fait baiser le crucifix. Un autre prêtre est agenouillé devant
le lit, en prière, les mains croisées sur la poitrine. Il est
revêtu du surplis en usage à cette époque, semblable à celui
du Vénérable dans sa statue tumulaire du Conquet ~ grandes
, ' 133 - "
manches simulées recouvrant les bras. Une ' dame est égale~
ment agenouillée et s'essuie les yeux dans sa douleur. Une
autre femme plus jeune'et sans voile sur la tête, est debout
au chevet; ce doit être Jeanne Le Gall, la fidèle servante et
dévouée gardienne du saint vieillard. A l'autr~ extrémité est
un ange debout, vêtu d'une robe longue fendue sur le genou
droit, et d'une tunique courte serrée par une ceinture au bas
de la poitrine; sa main droite est étendue vers le moribond
et la gauche descend vers une table sur laquelle est posée
l'ampoule aux Saintes-Huiles, t'ntre des flambeaux allumés .
Au haut du tableau, dans les nuages, la Sainte Trinité
assiste aux derniers moments du Bienheureux : le Père
Eternel, la main étendue; le Fils tenant sa croix, et le
Saint-Esprit planant entre les deux. A côté au-dessus de
la tête du moribond, est la Sainte-Vierge, dont, en ce moment,
il a révélé les bontés à son égard. Les trois couronnes qui
figurent au tableau de Douarnenez, et qu'il mentionna avant
de recevoir le viatique ne sont pas représentées ici.
'Tout près de cet autel, à côté de la fenêtre qui l'éclaire, est
un corbel ou demi-statue sortant de la corniche au bas du
lambris, et représentant Saint Suliau, en chasuble antique,
tenant un livre et les quatres houssines ou piquets déjà
signalés.
D. Dans le transept Sud, autel du Rosaire, avec retable
composé de quatre colonnes torses chargées de vignes, anges,
oiseaux, etc. Au haut, est ]a statue de Notre-Dame portant
]'Enfant-Jésus ; entre les colonnes est encadré un beau
tableau du Rosaire, entouré des quinze mystères en médail
lons. Des niches creusées dans les soubassements abritent
des statues de Saint Dominique et Sainte Catherine de
Sienne, absolument les mêmes que celles qui se trouvent à
la même place dans le grand autel du Rosaire à Plougasnou.
Cette particularité jointe à l'identité des sculptures des
colonnes, autorise à attribuer ces deux ouvrages au même
134 -
atelier. L'autel de Plougasnou, du moins le tableau qui l'orne
est de 1668. Sous le tableau du Rosaire est un petit retable à
fronton courbe accosté de consoles ou volutes, le tout agré
menté d'arabesques, de festons, de bouquets et têtes d'anges.
Des deux côtés d'une petite niche destinée à abriter la croix
ou une stat.uette de la Vierge, deux Renommées drapées à la
grecque, avec une grande élégance, soutiennent une couronne
de roses très délicatement. sculptée. .
Nous trouvons encore dans l'Église la statue de Saint Yves .
en surplis, aveC camail dont le capuchon couvre la tête; par
dessus est un bonnet carré ou barrette; il dev.ait tenir une
nasse de papier et un sac à procès, qui ont disparu. . . Saint
Maudetz, abbé, en chape, mitre et crosse .
Signalons la table de communion, composée de balustres
en chêne, élégamment tournés. Le buffet d'orgues, dans
le genre de ceux de Lampaul et Pleyben, par conséquent de
1680 environ. La cuve baptismale en granit, datée de'167H,
surmontée d'un petit baldaquin assez élégant, porté sur huit
colonnettes, dont quatre lisses et quatre ornementées:
L'armoire des bannières en bonne menuiserie, avec frise
feuillagée. · ..
En montant dans le clocher on pourrait lire les inscriptions
des deux cloches :
Première cloche, diamètre 1 m20 :
IHS. MARIA. CREDO. PAX. VOBIS. DEVM. LA VDO."
POPVLVM.VOCO.DEMONES.FVGO.TEMPESTATEM .
REPELLO. S. SVLIA VE. ORA. PRO. NOBIS.
M. IAN. POVLIQVEM. RECTEVR. DE. SIZUVN .
ESCVYER. YVES. GOVLIES. DE. LESTREMELAR. MA .
NOME. 1644.
(Jésus-Marie-Credo. Paix à vous. Je loue Dieu, j'appelle le
peuple, je mets en fuite les démons, je chasse les orages;
Saint Suliau priez pour nous .... ) ·
- 135
Deuxième cloche, diamètre I
Nommée Anne-Hervé; par Hervé Corvé et Anne Pouliquen.
M. Gallou Recteur, Rannou M 'a,ire, Gahriel BoucheT 'rrésoTier.
_ Faite pour. Sizun en 1850, par Viel-BTiens, fondeur à
Brest . . .
OSSUAIRE
Cet édifice forme une véritable chapelle, comme à Lampaul,
Landivisiau, Guimiliau, Saint-Thégonnec et la plupart des
paroisses de cette contrée . Il est situé dans la partie Ouest du
cimetière, entre le clocher et la grande place du bourg. La
façade Orientale, donnant sur le cimetière, est d'une orne
mentation très riche . Sur un soubassement décoré de cupules
et habilement mouluré, sè déploie une série de 7 · baies à
plein-cintre sép'arées par des pilastres à gaînes, les uns
cannelés, les autres taillés en cariatides. Sur l'avant-dernier
est gravée la date de 1;58;5. Les cintres sont ornés d'entrelacs
et de volutes formant crochets.
Cette ligne' d'arcatures est coupée par une porte accostée
de deux colonnes cannelées, coiffées de chapiteaux corinthiens
écourtés, lesquels portent un entablement et un fronton
triangulaire montanr jusqu'à la corniche haute. Au-dessous
de l'entablement, dans la frise èourant au-dessus du cintre
de la porte, on lit: MEMENTO. MORI. (Souviens-toi qu'il
taut mouriT). Sur la petite frise de l'entablement est une
longue inscription en caractères très fins, dont la plupart des
mots sont illisibles, empâtés qu'ils sont par la peinture. Sur
la corniche faisant la base du fronton, est gravée cette
sentence:
VOVS.NOS.ANFENS.QVI.PAR.CY.PASSÉS .
SOVVENES-VOVS. QVE. NOVS. SOMMES. TRÉPASSÉS:
Au haut du champ du fronton, au-dessus d' un cartel
-, 136-
découpé portant les armes des Rohan et la date de 1!)88, est
une petite statuette minuscule de Saint Suliau, tenant
toujours son faisceau de houssines ou petites baguettes. Dans
les écoinçons, ou triangles extérieurs, deux autres statuettes:
Saint François d'Ass, ise, montrant ses stigmates, et un autre
. Saint franciscain tenant un ciboire OQ calice, très proba-
blement Saint Pascal Baylon, populaire pour sa grande
dévotion à l'Eucharistie, et qu~ l'on retrouve aux églises de
Bodilis, La Roche-Maurice, Brennilis, etc.
A main droite de la porte, selon l'usage traditionnel de nos
ossuaires, est un bénitier finement sculpté, surmonté d'une
accolade de rubans aux extrémités enr' oulées en volutes .
Le second étage de cette façade est formé par une longue
suite de douze niches, séparées par des pilastres doriques
cannelés, lesquelles enferment les statues des douze apôtres,
tenant chacun une banderolle avec un article du Credo .
C'est ce qui fait la richesse de cet ossuaire, car aucun des
autres monuments de ce genre ne possède ces statues, pas
même celui de Saint-Thégonnec. . .
En tête de cette série des Apôtres, a u contrefort S ud-Est, .
se trouve la statue d'excellent style de Saint Suliau, repré-
senté en chasuble antique, tenant un livre de la main
gauche, et de la droite son faisceau de quatre verges ou
houssines.
Sous le toit règne une corniche en pierre, surmontée d'une
grande sablière en bois,. guillochée ' et sculptée. A l'angle
extérieur, du côté de la place, au point où l'extrémité de
l'arc de triomphe vient buter contre la chapelle, est une sorte
de gargouille formée par une très curieuse Sirène, ayan tune
longue queue formant des replis sinueux et portant sur la
poitrine comme des traces d'algues marines. . ,
. :lI':lI'
137 .
ARO DE TRIOMPHE
Ils sont nombreux, dans notre pays, les vieux cimetières
qui possèdent des entrées monumentales; les plus anciens de
ces arcs de triomphe sont ceux de Saint-Jean-du-Doigt,
Notre-Dame de Châteaulin, Saint-Germain de Plogastel, La
Martyre; ils remontent à la fin de la pétiode ogivale, au
et au XVIe siêcle.
Celui de Sizun doit être de très peu postédeur à la cons truCtion de la chapelle-ossuaire, et correspondre à lti88-1ti90
environ. C'est, sans contredit, le plus grand et le plus beau
des monuments de ce genre en Bretagne. Son développement
complet est de 14
tiO et est formé de trois larges arcades
séparées par des colonnes cannelées à chapiteaux corinthiens.
Les arcs moulurés sont coupés de claveaux saillants, cannelés
en forme de triglyphes, et d'une clef en volute au sommet.
Par dessus court un entablement couronné par une balustrade
à pilastres, agrémentée d'acrotères, clochetons et lanternons,
contournant une plate-forme d'où surgit un calvaire compre-
nant trois croix, celle de Notre-Seigneur et celles des deux
larrons.
Cette œuvre si belle, suffisante à faire la gloire d'une loca-
lité, a été cependant, sous couleur de rectification de route,
menacée par les ingénieurs et les conducteurs de la voirie
qui, il est du moins convenu de le dire, n'ont ni cœur, ni
entrailles, ni sentiment esthétique, et ne voient que la brutale
ligne droite. L'Arc de triomphe de Sizun n'a du son salut
qu'aux démarches dévouées et répétées de M. Bigot, ancien
architecte diocésain et départemental, et aux protestations de
la Société il rchéologique du Finistère.
Après les monuments de pierre, ne convient-il pas de don-
- 138-
ner un coup d~œil et un souvenir au vieil If plusieurs fois
séculaire, presque millénaire peut-être, qui finit de dépérir
en face du porche, au milieu de l'ancien cimetière? Il Y a
40 ans, ses branches étaient 'encore robustes, sa frondaison
très abondante; désormais ses rameaux sont à moitié des
séchés, sa verdure appauvrie; mais sa base creusée et con
tournée, ~vec les trois troncs secondaires qui s'en échappent,
forme toujours un monument végétal fort pittoresque et impo
sant. Cher vieil If, le plus ancien des arbres de la paroisse,
que de générations il a vu passer, que de baptêmes joyeux,
que de' mariages pleins d'espérances, que de convois funèbres
et de tristes deuils .
. Vieux confident des ancêtres, vieux patriarche, demeurez
encore de longues années au milieu des enfants et des petIts-
enfants! .
J.-M. ABGRALL, ·Chanoine .
302
DEUXIE E PARTIE
Table des Mémoires et Documents publiés en 1910
PaO"es
r. DocumenLs sur- te-- Ca- p-Sizun. ' 1. Lettre de
III.
M. Le Gçtllo, curé de l'île, 17'14, par 1\'1. DANIEL
BERNAR.D; ......... " ............. :.. .... 3
Le Cap-Sizun (suiLe): La Morue du Raz de Fon- "
tenay, par M. H. LE CARGUET ... .... , ," ... ,.: 8
Qpelques .testaments des ' XVe et XVIe siècles "
(Arc,hives de l'Hôpital de,l\1orlaix), par·M. JEAN ' "
l\1ARZIN. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ... . . . . . . . . . . . . . . . . 27
1 V. Episodes et anecdotes (4
série). Quelques ,
types de plaideuses en Basse-Bretagne au
. XVIIIe siècle, par M. l'abbé ANTOINE FAVÉ. .... 65
V. Eglise de Sizun et ses annexes (petite monogra-
. phie), par 1\'1. le Chanoine J.-M. ABGRALL ..... . 128
VI. Note sur une ancienne ' bannière conservée
VII.
VIII.
(lans J'église. de Taulé, par M. H. BOURDE DE
LA ROGERIE.. .. ...................... .... ... 139
Note sur trois vieilles pierres trouvées à
Carllaix, par M. E. CHARBONNIER .... ... ' ....... "
Etudes sur le Cap-Sizun. -- III. A propos de la
c- hapelle de Monsieur Sainct-They, en Cléden-
Cap-Sizun, par l'IL DANIEL BERNARD .......... .
Eglises et Chapelles du FinisLère (suite, voir
tomes XXX, XXXI, XXXII, XXXIV, XXXVI).
Doyennés de Cbâteaulin (fin), Crozon, Le Faou,
Le Huelgoat, Pleyben, par M. le cbanoine
143
145
PEYRON. . . . . . . . . . . . . .. o 16'1, 292,
Notes sur Cbâleauneuf-du.,.Faou et ses environs
. pendant les guerres de la Ligue, par M. RAY-
MOND DELAPORTE.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 186
Xl. Les peinLures de la voûLe du chœur dans l'église
de Pouldavid, par Douarnenez, par M. le cha-
noine J.-M. ABGRALL. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 206
XII. Voyage d'Henrielte de France, reine d'Angle-
t.erre, en Bretagne (1644), par M. H. BOURDE
DE LA ROG ERIE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 214
XIII. Une ardoise gravée trouvée dans un monument
mégalithique de l'île de Groix, par M. A.
MAR'rIN (planches).. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 240
XIV. LisLe des JuridîcLions exercées au XVIIe et au
XVIIIe siècles dans le ressort du Présidial de
Quimper (1 el' arlicle : sénéchaussées de Brest
et de Carhaix), par M. H. BOUHDE DE LA ROGERIE. 248
FIN -'
Imprimerie -;0 TONNEe, LEPR!fI!CE. Suce. - Quior.fJe,