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Bulletin SAF 1909


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Chapelle de Notre-Dame du Crann, en Spézet

Chanoine J.-M. Abgrall

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Société Archéologique du Finistère - SAF 1909 tome 36 - Pages 244 à 254

- 244-

EN SPÉZET

Sanctuaire en vénération et centre de pèlerinage pour les
habitants du pays circonvoisin, la chapelle de Notre-Dame
du Crann est surtout connue des archéologues pour les admi·

rables vitraux anciens qui y sont conservés; mais comme,
outre ces vitraux, elle renferme encore d'autres richesses
artistiques, il convient d'en faire une monographie succincte.
Elle est située dans un riant vallon, à 900 mètres Sud
Ouest du bourg de Spézet, tout près du village et de l'ancien
manoir du CranhueL L'édifice, qui d'après M. Pol de Courcy
date de 1532, n'est pas à proprement parler monumental;
on y peut cependant noter quelques éléments qui ne sont pas
dépourvus de style.
Dans la façade Ouest, mais en dehors de l'axe, est percée
une porte gothique surmontée d'une contre-courbe. Au haut
de cette fa çade, se dresse le clocher consistant en un beffroi
carré, qui passe ensuite par une combinaison fort ingénieuse
au tracé arrondi d'un lanternon tout ajouré.
A l'extrémité du transept Nord est représentée une
ANNONCIATI ON : au bas d'un des rampants du pignon est
l'ange Gabriel tenant une large bandero lle avec les paroles:
Ave gmtia plena. De l'autre côté est la Sainte Vierge age­
nouillée sur un prie-dieu et recevant aa salutation. A l'un
des contreforts est accolé un grand cartouche portant une
inscription gothique, malheureusement fruste; une autre
inscription est tenue par un ange, au bas du fronton de la

petite fen être voisine. Les colonnettes à spirales et les
frontons feuillagés de celte fenêtre offrent les mêmes carac­ tères que les motifs semblables que l'on trouve à l'église de

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Landudal, à la chapelle de la Mère-de-Dieu, en Kerfeùnteun,
et dans nombre d'édifices datant de la première moitié du
XVIe siècle.
A l'intérieur, il faut noter les peintures de la voûte, les
statues, puis les vitraux. Dans la voûte ou berceau en bois
qui surmonte le sanctuaire, sont des anges en pied, revêtus
de longues robes, les ailes déployées. Dans le transept, la
nef et les bas-côtés, ce sont des semis de têtes d'anges, de
nuages, d'étoiles et de fleurs de lis.
STATUES
Au fond du sanctuaire, de chaque côté du maître-autel,
sont deux grandes niches richement' sculptées, dans le genre
de la Renaissance, ayant chacune trois étages distincts,
encadrées de montants ou jambages historiés et accostées de
volets ou pannea ux destinés à les fermer et à les protéger,
lesquels panneaux sont également ornés de sculptures en
bas-relief.
Dans la niche du coin de l'évangile, est une belle statue de
Notre-Dame, en robe et manteau, couronne en tête, tenant
un sceptre de la main gauche et portant de la droite l'Enfant­
Jésus, vêtu d'une robe, bénissant d'une main et tenant de
l'autre le globe du monde.
Au deuxième étage se trouve une représentation de la
VISITATION: au milieu la Sainte Vierge et sainte Elisabeth,
des deux côtés, saint Joseph et saint Zacharie . Au troisième

étage est la SAINTE-TRINITÉ avec d'autres personnages.
/ Aux pieds de la Vierge, au bas du premier étage, on voit,
en petites statuettes, l'évangéliste saint Marc, assis et
écrivant, avec son lion tout près de lui; puis quatre anges

musiciens et deux prophètes coiffés de turbans. Dans les .

montants ou pieds-droits, sont les douze apôtres et sur les
panneaux des volets sont sculptées les scènes suivantes:
- 246-
1. Rencontre de sainte Anne et de saint Joachim à la
porte dorée.
2. Nativité de la Sainte Vierge . Comme en d'autres
tabl ea ux reproduisant la même scè ne, sainte Anne est repré­
sentée dans son lit.
3. Prése ntation de la Sainte Vi erge.
4. Mariage de la Sainte Vierge.
5. - Annonciation.
6. Visitation.
Au-dessous de la niche est un grand bas-relief représentant
la prédication de saint Jean-Baptiste au bord du Jourdain.
La nich e du coin de l'épitre contient: au premier étage, la
SAINTE-TRINITÉ: le Père-Eternel, vêtu d'une chape et coiffé
de la tiare à triple couronne, est assis dans un fauteuil à
cariatides Renaissance et tient devant lui Notre-Seigneur
ressuscité, debout sur le globe du monde. Le Saint-Esprit
plane sur la tête du Sauveur. Des deux côtés sont des anges
musiciens, louant et adorant les trois divines Personnes. A
leurs pieds sont les deux évangélistes saint Mathieu et saint
Jean. Dans les montants latéraux sont encore les douze
apôtres ou douze prophètes.
Sur les volets:
1. Nativité de l'Enfant-Jésus.

2 . Adoration des Mages.
3 _ Circoncision.
4. Fuite en Egypte.
5. L'Enfant-Jésus au milieu des Docteurs.
6. Mort de la Sainte Vierge. ;
Au deuxièm e étage de la niche est figurée la RÉSURREC TION
DE N. -S .. ; au troisième, encore la SAINTE-TRINITÉ. Le bas­ relief au-dessoüs donne la scène de saint Jean à la Porte

Latine, plongé dans une chaudière d'huile bouillante.

Au transept Nord est la statue de saint Laurent, dans

une niche à volets . Sur les panneaux des volets sont repré-

._ 247 -
sentées quatre scènes dont deux se rapportent clairement à
la légende du saint martyr, mais dont les deux autres sont
plus difficiles à déterminer:
1. Saint Laurent, les mains liées, comparaît devant le
juge ou préfet Valérien.
2. Saint Laurent est battu à coups de verges et de
c()urroies plombées.
3 Un pape en tiare, tenant un livre ouvert, tend la
main . vers le sommet d'un arbre d'où émerge une figure
humaine. Est-ce un fait particulier à l'histoire du pape

saint Sixte dont Laurent était le diacre '?
4. Un enfant est tenu sur les fonts du baptême par un
cardinal, et bénit par un pape et un évêque?
Les autres statues sont, dans le même transept Nord:
celle de saint Yves; dans le transept Sud: le Sauveur du

monde; l'apô tre saint Jacques; Vierge-Mère gothiqu e, tenant
une branche fleurie surmon tée d'une colombe que caresse
l'En fant· Jésus.
VITRAUX

Les vitraux, au nombre de sept, sont répartis en . des
fen êtres d'in éga les dimensions. Trois ont trait aux scènes de

l'enfance, du baptême et de 'la Passion de Notre-Seigneur;

un à la mort et au couron nement de la Sainte Vierge, et les
derniers à la légende de trois saints en vénération.
A. Dans le transept Nord:
1. . Adoration des bergers, incomplet, panneaux brisés.
2. - Adoration des mages.
3. . Dans les soumets du haut on reconnait : en supério-
rité, le Père· Eternel, couronné de la tiare, tenant la boule du
monde et bénissant. Dans les côtés, deux anges en adoration,
les mains jointes.
Les dais ou couronnemen ts des panneaux, offrent absolu­
ment les mêmes dessins que ceux que l'on voit à Pont-Croix.

- 248-
dans la grande fenêtre de la chapelle du Rosaire, ay transept
Midi. Du reste, des caractères communs se retrouvent dans
les deux scènes de l'adoration des bergers et des mages, .
traitées également dans cette même verrière. On ne peut pas
dire que se soient les mêmes cartons qui ont servi, parce que
les dimensions diffèrent un peu, mais sans aucun doute, ·ces
deux vitraux sont sortis du même atelier.
B. Bas-côté Nord, fenêtre à 3 baies:
Baptême de Notre·Seigneur; plusieurs personnages, grou­
pés sur les bords du Jourdain, assistent à cette scène.

C. Fenêtre absidale, 4 baies .

Entrée à Jérusalem.
Prière au Jardin des Oliviers.
Baiser de Judas .

Dernière Cène .
Notre-Seigneur devant Caïphe.
Flagellation.
Couronnement d'épines.
8. - Ecce-Homo.
9. - Pilate se lave les mains.
10. - Portement de croix.
11. - Crucifiemen t.
12. - Résurrection.

t3. Dans les soufflets du tympan, il y a comme une
représentation du jugement dernier: au bas, des morts qui
ressuscitent et sortent de leurs tombeaux; au haut, Notre­
Seigneur assis, les bras étendus; à sa gauche des démons et
des réprouvés; à sa droite des anges et des élus. .'
Dans celle verrière on pourrait reconnaître quelques

- 249
analogies avec celle qui décorait autrefois la fenêtre absidale
de l'ancienne église de Saint-Goazec, distante de 7 kilomètres
de la chapelle du Crann.

D. Le plus beau et le plus préèieux des vitraux qui nous
occupent, est sans conteste celui de la Sainte Vierge, dans le

transept Midi. Il se compose de deux sujets: le TRÉPASSEMENT
.' DE N OTRE-DAME et SON COURONNEMENT AU CIEL.
La-première scène est encadrée ou surmontée d'une sorte
de portique ou arcade arcbitecturale, portée sur un entable­
ment et des pilastres à chapi~eaux corinthiens. L'ensemble
du tabléau est composé d'après les données de la Légenâe
Dorée et offre beaucoup de rapports avec un ' des panneaux
sculptés du retable flamand de la chapelle de Kerdévot, en

Ergué-Gabéric.

La Sainte Vierge est étendue sur son lit funèbre, noble-
ment drapée dans son manteau, les mains croisées sur sa
poitrine. Les apôtres, tous avertis par un appel mystérieux
pour venir assister à ses derniers moments, sont réunis
autour d'Elle. Saint Pierre, portant au cou une étole croisée,
la bénit et récite les dernières prières qu'il lit dans un livre
tenu par un autre apôtre placé à sa gauche. Saint Jean, à sa
droite, porte la branche du palmier du paradis qu'un ange a
apporté à Notre-Dame, lorsqu'il est venu lui annoncer
l'approche de sa mort.
A son chevet, un des apôtres tient d'une main une croix
processionnelle et de l'autre un encensoir. A ses pieds, c'est
un autre apôtre qui tient un benitier et asperge d'eau bénite

son corps sacre,
C'est donc tout l'appareil et le cérémonial des funérailles
chrétiennes. Trois des apôtres sont agenouillés sur des
prie-dieu: le premier Ht dans un liv1re d'heures; le second se
lamente dans sa douleur, les mains croisées sur sa poitrine;
le troisième, les mains jointes, contemple avec respect et

_. 250-
piété sa sainte Souveraine. Les autres l'entourent avec des
expressions diverses de tristesse et de vénération.
Au-dessus, dans l'encadrement de l'arcade, au milieu d'un e
gloire lumin euse, Notre-Seigneur emporte au ciel l'âme de sa
divine Mère, fi gurée sous la forme trad iti onne lle d'un petit
corps nu. Quatre petits angelots, les mains jointes, l'entourent
el l'accompagnent, tandis que deux anges musiciens, juchés
sur la corniche de J'entabl ement, jouent de la viole et célè­
brent ses louanges. Deux autres, placés plus haut et passa nt la
tête au-dessus de la balustrad e, offrent aussi leurs hommages
à leur Reine et Maîtresse.
La seco nd e scè ne, le COURÔ NNEMENT, repose sur un demi

nimbe de nuages sty li sés à la façon du Moyen-Age et formant
comme la transition entre la terre et le ciel. La Vierge est
agenouillée su r un e nuée brillan tR, les mains jointes . Deux
anges à longues robes sont à ses côtés, trois autres soutien­
nent une co uronne au-dess us de sa tête. D'un cô té, le Père­ Eternel, en chape et en tiare, tient un second diadème dont
il va la couronner, et de l'autre, son divin .Fils, portant la
boul e du monde, la bénit d'un geste plein de maj es té. A ses
pieds so nt agRnouillés des élus; derri ère les deux divines
Perso nn es se pressent les anges pour la contempler et
form er sa cou r.
Les remp lissages des so ufflets ont été brisés, ce qui fait .
présumer qu'ils enfermai en t les armes des donateurs.

E. - Au transept Nord: M A RTYRE DE SAINT LAU RENT- -
Ce vitrail se co mpose de deux scènes:
, 1. Celle du haut est fort difficile à identifier, quoiqu e les

treize personna ges qui la co mposent soient bien distincts et
bien dessinés ; on ne peut guère déterminer à quel fait de la
lége nd e de sa int Laurent elle doit se rapporter. Dans la baie
d~ ga uche son t six perso nna ges qui sont tous tourn és vers la

baie de droite ; au centre de celle-ci est assis celui qui semble

. 251

être le personnage principal et vers lequel les six autres
dirigent également leurs regards. Faut-il y voir saint Laurent
montrant à Décius et à Valérien les pauvres auxquels il a
distribué les trésors de l'Eglise? On ne peut guère l'admettre.
Serait-ce saint Laurent rendant la vue à Lucillius, l'un de
ses compagnons de prison?
Ne serait-ce pas plutôt une épisode ayant trait à Hippolyte,
officier à la garde duquel fut confié saint Laurent, qui fut
converti par celui-ci et, à son tour, jeté en prison avec ses
serviteurs, ses familiers et sa vieille nourrice Concordia ?
2. La scène du bas, au contraire, est très claire et
correspond admirablement au récit connu de tous. Saint
Laurent est étendu sur un gril de fer sous lequel brûlent des
charbons ardents; deux' soldats ou bourreaux apportent des
fascines de bois pour alimenter ce brasier; un troisième
tient une torche enflammée; un quatrième maintient le

martyr avec une fourche de fer; deux autres prêtent. la maio
à ce supplice.
Dans I~s trois soufflets du tympan sont représentées les
trois Personnes de la Sainte-Trinité. Le Père est vêtu de la
chape. coiffé! de la tiare et porte la boule du monde. Le 'Fils,
tenant en main sa croix, a la poitrine nue. de manière à faire
voir la plaie du côté; le Saint-Esprit est figuré sous la forme
d'une colombe héraldique, entourée de rayons lumineux; en
dessous est un pelit buste nu, les mains jointes; c'est sans
doute l'âme de saint Laurent arrivée dans la gloire du ciel.
Au bas du vitrail on lit cette inscription qui en donne la
date:

MIL. Vcc. CINQVANTE. III ... CHARLES. QVAMPION.
FABRIQVE.
F. - Dans le transept Sud, vitrail de SAINT JACQUES LE
MAJEUR.

- 252-
Ici le peintre verrier a suivi exactement le texte de la
Légende Dorée.
1. Dans deux des soumets du tympan on voit le MARTYRE
D E SAINT JACQUES ET lIU SCRIIlE JO SÉAS qu'il vient de convertir
et de baptiser pendant qu'il marchait au supplice. Dans le
soumet de gauche, Joséas, les mains liées, est agenouillé et
appuyé à un billot; un bourreau brandit son glaive pour lui
trancher la tête. Hérode Agrippa et le grand prêtre Abiathar
président à l'exécution de la sentence qu'ils viennent de
porter Dans le soumet de droite, saint Jacques, reconnaissa-
bleà son bourdon, est égalem ent agenouillé, mais il élève les
mains et les regards vers le ciel au moment où le hourreau

va le frapper de son glaive .
2. Dans le soumet supérieur, le Père Eternel reçoit au
ciel l'âme de SAINT JACQ UES, SOUS la forme d'un petit corps nu.
3. Après la mort de saint Jacques, ses disciples, par
. crainte des Juifs, placèrent son corps sur un bateau, s'y em­
barquèrent avec 11.1i, se confiant à la sagesse divine; et les

anges conduisirent le bateau en Galice.
On voit, en effet, le corps du saint Apôtre déposé dans une

barque de forme antique qui vogue sur les flots, Cinq disci-

pies l'entourgnt et le vénèrent, les mains jointes; un ange,
les ailes déployées, plane au-dessus pour les conduire à
bon port,
4. Le bateau atterrit dans le royaume d'une reine qui
s'appelait Louve et qui méritait par sa cruauté de porter ce
nom : Les disciples déposèrent le corps sur une grande pierre
qui, à son contact, mollit comme de la cire et forma d'elle­
même un sarcophage adapté au corps .

C'est ce qui est représenté dans ce tableau: le corps du
Saint est couché dans une sorte de cercueil en pierre, avec
son bourdon à son côté; deux des disciples l'assistent en

- 253 -

priant. Dans le fond on voit la ville et le palais de la reine:
porte fortifiée, tour crénelée, édifices, temple à coupole.
5. Les disciples se rendirent auprès de la reine Louvp.
pt lui dirent: « Notre-Seigneur Jésus-Christ t'envoie le corps

de son disciple, afin que tu reçoives mort celui que tu n'as
pas voulu recevoir vivant! J) Ils lui racontèrent le miracle
qui avait permis au bateau de naviguer sans gouvernail; et
ils la prièrent de désigner un lieu pour la sépulture du Saint.
Après difIérentes ruses et tentatives perfides, la méchante
reine leur dit : (( Allez prendre, dans la montagne, des bœufs
que j'ai là, mettez-leur un joug et emportez le corps de votre
maître dans un lieu où vous puissiez lui élever un tombeau 1 »
Elle savait que ces prétendus bœufs étaient des taureaux
indomptés qui ne manqueraient pas de les tuer et de jeter à

terre le corps du Saint. Mais les disciples ayant fait sur eux
le signe de la croix, les taureaux, .devenus doux comme des
agneaux, se laissèrent mettre le joug et coururent porter le
corps du Saint dans le palais même de la Louve.
Cette scène est figurée dans le panneau inférieur. Les deux

taureaux obéisse rit docilement à l'un des disciples qui les
, conduit, et traînent le chariot sur lequel repose le corps de
saint Jacques. Les quatre autres disciples l'accompagnent en
prière, et le dernier porte son bourdon comme un trophée sacré.
La légende ajou te que la reine, émerveillée à la vue de ce
prodige, crut en Jésus-Christ, transforma son palais en une
église de Saint-Jacques et la dota magnifiquement.
Cette fenêtre porte cette date:
MIL vcc XLVIII. CHARLES.

QV AMPION. FABRIQVE.
G. - Le dernier vitrail que nous avons à étudier est celui

de saint Eloi.
On sait que ce saint évêque de Noyon fut d'abord orfèvre,
qu'il est le patron des ouvriers en métaux, des forgerons,
254 -
maréchaux-ferrants, et par extension, des chevaux. Ici cin
le représente tout jeune, occupé à ferrer un cheval, et pour
faciliter la besogne, ainsi que l'indique [a tradition populaire,
il a coupé et détaché le pied, de sorte que son aide ou compa­
gnon ne tient plus que le moignon ou la jambe tronquée.
Pendant ce temps, saint E[oi travaille le membre séparé et le
rattache ensuite solidement, comme si rien n'avait été.
Sur le soubassement, au-dessous des pieds du Saint, on lit
la date de 1550, à laquelle correspond admirablement le
costume des deux opérateurs et des deux propriétaires de
chevaux qui sont à l'arrière-plan. On y trouve en effet toutes
les particularités du costume du temps de Henri II : petit
toquet élégant, pour la coiffure, justaucorps, casaquin, hauts
et bas-de-chausse collants _ Les poses et les physionomies des .
personnages sont également en conformité avec [es peintures
et sculptures de celte époque, de même que les petits orne­
ments d'architecture qui forment les bases et [es couronne­
ments des deux baies et qui rappellent les motifs décoratifs
de quelques- uns de nos porches. .
Dans les soumets du haut sont deux petits anges en prière.
A mi-hauteur de [a baie de droite, [e peintre verrier a inscrit
son chiffre ou monogramme: V : D; mais dans rà liste des -
peintres verriers de Bretagne. on n'en trouve pas dont le nom
corresponde à ces deux initiales.
Après cet exposé on peut faire observer que saint Jacques
et saint Laurent sont particulièrement honorés dans cette
chapelle, puisque chacun d'eux a sa statue et son vitrail. On
peut aussi conclure en disant que tout cet ensemble forme
une belle galerie iconographique, montrant que nos vieux
sculpteurs et verriers étaient bien documentés et s'instrui­
saient aux meilleures sources pour leurs productions
allistiques.

Chanoine J.-M. ABGRALL.

VII.
VIII .

369

DEUXIEME PA RT IE

Table des MémoiTes et Documenls publiés en 1YO!J
l'ages
Épisodes et Anecdotes, par M. l'abbé ANTOINE
FAVÉ .. . ... , ... . ... ' .. . . . . , ... , ' , ' . . " 1, 79, t 97
Églises et Chapelles du Finistèr e (suite, voir
tomes XXX, XXXI, XXXII, XXXrV) . Doyen nés
de Ploudalmézeau (fin), Ploudiry, Saint-Renan, .
Châteaulin, Châleaun euf et Carhaix, par M. le
chanoine P. PEYRON ...... . . , . . . ' . , . . . , . . .. '33, 30t
Les Hameçons préhistoriques, par M. A. MARTIN
(planche) ............... , .. . , , . . .......... ' . , .
Étude sur l'Architecture romane du Finistère.­
École régionale de Pont-Croix, pal' M. CH.
CHA USSEPIED. . .. . .. ' .. . .... . .. '. , .. . . . . . .
Outil préhistorique en pierre : le Ra bo t- Râpe,
par M. A. MARTIN (planche) .. , ...... . .. . . ' ... .
Rapport sur la Chapelle de Saint-Tugen, en Pri­ melin, par M. CH. CHAUSSEPIED (planche ) ..... '
Excursion A rchéologique dans la comm une de
Garlan, par , M. L. LE GUENNEC (3 planches) . ..
Chapelle de Notre-Dame du Crann, en Spézet,
par M. le chanoIne J.-M. ABGRALL ...... . .. . . ,
Fouille d'un tumulus au Ménez-Glujeau, en Lo­ érec, le 30 juin 1909, par' M. L. LE GUENNEC
lane/le) . .. .. ~ . ..... .. . . ......... . ....... . .. .

109
113
244

255
X. Études sur le Cap-Sizun:
II. La chapelle de Langroaz et la seigneu­
rie de Keridiern, en Cléden-Cap-Sizun, par M.
DANIEL BERNARD .... .. ... . .... .. , . . .... . . , . .. , 262
XI. Les Ardoises dans les sépultures néolithiques
ar.moricaines, par M. A. MAR:I'lN (8 planches l.. 278
, XII. L'Église de Saint-Jean-du-Doigt (Notes poUt' ser-
vir à son histoire), par M. H. BOURDE DE LA
ROGERIE. . . . . . . .. . .... , .... , . .. ' . ' . , . , .. . . . . 324

- FIN -

vnprlmérie CO TONNEC, LEPRINCE Suce - QUimper