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Bulletin SAF 1908


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La sépulture scandinave à barque de l’île de Groix

Le Pontois, P. du Chatellier

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DE L'ILE 'DE GROIX

A trois cents mètres au Sud du village de Locmaria,
sur le bord regardant le'large et presque à l'extr~mit~ de
la pointe qui ferme à l'Est la petite baie de Poi't-Maria,est
un tertre connu sous le nom de Cruguel (1) (photogra-
phie 1). ,
Il a partagé le sort de son support, falaise de mau­
vais schistes altérés que l'érosion marine, très ac- ·
tive sur cette côte sans abri, détruit peu à peu lors des
vent et des plus fortes marées. Aujourd'hui, en.
coups de
surplomb d'une insignifiante grotte de trois à quatre
mètres de profondeur (2), le Cruguel expose une coupe
verticale sur laquelle on s'étonne de n'apercevoir ni les
éclats de silex, ni les tessons · que l'on rencontre d'ordi­
naire dans la masse des tumulus de la région. Son som­
met a été remanié, ·aplani, et les terres rejetées sur ses
flancs s'étalent au-delà des limites primitives d'une base
que l'on croit avoir été circulaire.
La fouille entreprise en 1906 par M:\1. du Chatellier et
Le Pontois a exigé huit journées de travail. Nous nous
attendions à d'écouvrir de vulgaires coffres néolithiques
et vive a été notre surprise lorsque s'est montrée l'aire

(1) Cl'llguel signifie « petite tertre ». Ce nom et ses dérivés sont com­
muns à nombre de tumulus de la Basse-Bretagne. A Groix seulement on .
trois Cruguel.
compte
Photographie I. La pointe du Cruguel, le tumulus dans l'Ouest après
la fouille. Basse mer.
Photographie II. Le Cruguel vu de terre, dans le Sud-Sud-Est.
III. Le tumuluH après la fouille, dans l'Ouest-Nord-
Ouest. Basse Mer.
(2) Sur la figure i, g est l'aplomb du fond de cette petite grotte; S. S. S.
indiquent ies places où étaient enfouis, très peu au-déssous de la .calotte
de terre, trois squelettes humains dont l'inhumation semble n'être pas
très ancienne. .
BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ARCHÉO. ' TOME XXXV (Mémoires 10) .

charbonnée d'une sépulture scanrlinave par incinératioll
dans et avec unè barque. Etèmnemenfbientôtsuivi d'Ulle
déception: en même temps que le secteur Sud-Est de la
butte, la mer avait enlevé une partie de l'espace SUr
lequel avaient été étendus les restes du bûcher.
et déception, mauvais débuts pour une explo_
Surprise
'ration qui, pour donner des résultats pleinement satis­
aurait nécessité, avec du calme et de la. patience
faisants
« une méthode soutenue~ une prévoyance et une attention
de tous les instants». Ces fâcheuses conditions ont été
par le voisinage d'un village populeux et la
aggravées
présence en son port de nombreux ((dundees» armés pour
après la fin ,des tra­
la pêche. La photographie II, prise
vaux du second jour, montre un groupe de cinquante­
huit personnes 'assemblées sur le tertre: au cours de la
besogne, l'excavation avait été entourée d'au moins
et enfants, public assu­
quatre-vingts hommes, femmes
rémentbienveillant; mais encombrant,remuant, loquace,
questionneur et d'une curiosité parfois inquiétante. Il
importait que les fragiles objets exhumés ne circulassent
pas entre trop de mains; aussi nous a-t-il été imposé de

ne découvrir l'aire de la sépulture qu'élément par élé­
ment et de récolter à la hâte. A peine était-il possible de
, jeter un rapide eoup d'œil sur ce qu'il fallait immédiate­
ment ranger dans des boites aussitôt refermées et,
pendant les moments de repos, d'enregistrer des souve-
nirs, de prendre quelques mensurations. La: précaution
, n'a pas été inutile, le premier soir, de remblayer une
la tranchée. Après trois journées d'un brûlant
partie de
mois de juin, harassés, énervés, nous avons lâché , pied
et remis la continuation de la fouille à une date ulté-

rieure. Un mois plus tard, renforcés cette fois de M. de
Laeger, dont' le concours a été des plus utiles, nous
et achevée. Nos amis' les pêcheurs avaient
l'avons reprise

. alors gagnéla .haute mer,et la curiosité du public'.faH .
place à de l'indifférence. . .
Ne pas avoir rapporté tous les gâteaux d'ocre et de
menues ferrailles agglomérées, toutes les esquilles os .~ . '
tous les charbons avec, sous une épaiss,eur d'une
seuses,
douzaine de centimètres, la couche de terre qui les
au total; un volume de deux à trois mètres
englobait,
cubes, fut une faute regrettable et-amèrement regrettée. .
L'inspection de ces déblais n'eût été ni difficile ni bien
longue; ··elle aurait sans doute eu pour résultat la trou"
vaille de beaucoup de ces très petits objets aussi pau­
vrement représentés dans notre récolte que dans celles
de plusieurs des ton1bes à incinération explorées en

Scandinavie ,'
Notre inexpérience en matière de p~reilles fouilles.,
l'état dép10rable des restes d'un mobilier dont nous ne '
soupçonnions pas l'importance, la disparition d'une par-
la sépulture seront notre excuse. Aussi bien pour
tie de
tirer tout le parti possible d'un tumulus tel que celui de
Groix faudrait-il le tenir tout entier dans une salle de
travail et, patiemment, à coup de semaines et de se­
débiter par minces tranches et le savourer à
maines, le

. l'abri des curieux.
. Si des circonstances contre lesquelles il eût été aussi
inutile que ridicule d'essayer de lutter ont été défavora-
bles à nos recherches,d'autres,au contraire, ont contribué
dans la plus large mesure à élucider des questions qui
semblaient inabordables: se rendant au congrès archéo-

logique de France, tenu à Vannes en 1906, MM. Oscar
Montelius et Knut Stje~na s'arrêtèrent deux jours chez
M. du Chatellier et examinèrent les pièces qui venaient
d'être déposées à son musée (le Kernuz ; d'autre part~
des amis communs nous mirent en relation avec M . .

Haakon Schetelig, conservateur du musée de Bergen,

qui a bien voulu jeter un c9uP d'œil sur les dessins
plupart des objets recueillis à Groix. On ne pouvait
de la
en archéologie
désirer guides plus sûrs que ces maîtres
et norvégienne. .
suédoise
Composition du tumulus. Une couche de terre
argileuse mêlée de sable avec des coquilles, et par con-
séquent ·perméable, quoique compacte et très dure, re­
couvrait un amas remarquablement désordonné de
dalles de schistes, grandes et petites, de galets roulés,
et menus, de nids de . terre plus ou moins : volumi­
gros
neux. Les dalles, de peu d'épaisseur et d'une résistance
m9diocre, s'étaient souvent fenrtues, clivées, même
rompues sous la pression des matériaux de la butte;
plusie.urs d'entre elles atteignaient d'assez fortes dimen­
sions, Om 80 de longueur sur Om 40 de largeur. Quand
ils étaient de petite taille, les galets se présentaient
groupés comme s'ils avaient été apportés dans des
mannes. Immédiatement au-dessus des restes de l'inci­
interposition de bois ou d'écorces, s'éten­
nération, sans
dait un plan de dalles, en apparence choisies parmi les
plus saines, et disposés jointivement, avec soin. Les plus
, grandes, presque toutes placées vers le centre de la sé-
, pulture, ne mesuraient pas moins de Om 90 sur Om 50.
Sur quatre d'entre elles d, d, d, d (figure 1) se dressait ver­

ticalementune pierre de hauteur variant entre Om60 et 1 25 .
D'autres pierres debout, p, p ... , etc., étaient noyées dans
On remarquera que sept de ces p, p,
l'amas de dalles.
(i) M. O. MONTELIUS a eu l'obligeance de nous adresser son « Om hogsat­
tning i skepp undel' vildngatiden ", (Sur les sépultul'es à bal'que de l'âge des
Vilcings), et M. H. SCHETELIG ses (( Ship burials » (Sépultul'es à navil'e),
avec ses cc Gl'avene ved Myldebostad », (Tombes de Myldebostad),' nous de­
Vons au musée de Bergen les « NOl'ske oldsagel'», (Antiquités nOl'végiennes),
de O. RYGH et les ccSamlingen of' nOl'ke' Oldsugel' i Bel'gens Muséum», (Collec­
tion d'antiquités nOl'végiennes du musée de Bergen) de A. LORANGE. Les
riches notes bibliographiques de ces précieux ouvrages nous ont conduits
à l'étude des comptes-rendus originaux de plusieurs centaines de fouilles

,~candinaves. '

f'JG, l,

etc., sont rangées dans une directjon à peu près perpen-
diculaire à celle du grand axe de la sépulture, au-dessus
de laquelle il n'en a d'ailleurs pas été rencontré de sem­
blables. En août, deux journées ont été vainement
employées à rechercher la signification de cet aligne-

ment (1.) .
. Sur la verticale du point a (figure 1) où le bord de la
falaise et les quelques 30 centimètres de terre qui la

recouvrent en Get endroit, se tiennent à 4 50 au-dessus
du niveau des plus fortes marées, la hauteur du lit du
bûcher, du premier plan de dalles et du noyau de
pierres était de 1 m 70, celle de la caloUe d'argile de Om 40.
La base 0 du noyau 0 de . pierres fut vraisemblablement
circulaire avec un diamètre voisin de 17 mètres. L'érosion

, en avait enlevé presque le tiers: au Sud-Est un grand 0
segment à corde concave, au Sud-Ouest un second seg-
o ment de bien moindre étendue. /

L'aire de la sépulture. Sur l'espace grossièrement
trapézoïdal que limite une ligne pointillée et -le bord de
la falaise s'étendait, avec une longueur moyenne de

5 40, pour .des largeurs de 3 30 au Sud-Est, de

4 50 au Nord-Ouest, un lit de terres quelquefois brû-
lées, . de sables, . d'ossements incinérés; de charbons. Il
englobait une quantité considérable de rivets de barque
et les débris d'un mobilier funéraire remarquable par la
quantité, la diversité de ses pièces, mais dans un lamen-
table état d'oxydation, de fragmentation, d'agglutination .
avait été placée, debout sur son fond, une mar­
En M
mite en tôle de fer à l'intérieur, . au-dessus et alentour
de laquelle on avait rassemblé des armes, des outils, des '

(1) Il est peu probable que ces pierres aient fait partie d'un « Stensattning»,
alignement de menhirs représentant un navire pointu des deux bouts,

avec ses bancs de nage et son mât. Voir sur figure 416 de O. MONTELIUS,
« Les temps préhistoriques en Suède» (traduction française de S. REINACH),
le Stensël.ttning bien connu de Blomsholm en Bohuslan (Suède).

pièces de jeu, des objets de parure; des instruments
d'usage indéterminé. L'amas, écrasé en un épais gâteau
de ferrailles agglomérées rie débordait que peu au Nord­
M; il se prolongeait da vantage vers le Sud-Ouest tout
Est de
en s'amincissant et en s'éclaircissant. La seule pierre vué
sur l'aire d~ la sépulture au-dessous du dernier plan de
dalles, se trouvait presque à toucher la marmite; à sa
face supérieure adhéraient deux fragments d'armes,
épée et lance. Mad u être entourée ou partiellement
remplie de sable. .
V1 , un vase de bronze posé, lui aussi, sur son fond,
par des morceaux de charbon, les plus gros de
était calé
ceux rencontrés sur l'aire.
En V2, gisait sur du sable, les morceaux aplatis et
profondément altérés d'un second vase de bronze.
Le sable, difficile à distinguer au nlilieu de terres dont
il partageait la coloration rouillée ne s'est montré que
sporadiquement; on ne saurait affirmer que l'aire entière
en ait été couverte.
11 est dit plus loin comment étaient répartis de nom-

breux umbos de bouclier et diverses autres pièces ,du
mobilier.
L'épaisseur du lit, insignifiante sur les bords. du qua-
drilatère et vers le milieu de l'espace N, atteignait .dix ou
douze centimètres autour de l'amas d'armes, comme au­
N'et des groupes d'umbos .
dessus de l'espace

Sous les quatre dalles d, dont chacune supportait une .
pierre debout, n'existait aucune trace de charbonnage; il
semblerait qu'elles ont servi à encadrer l'espace sur
lequel devaienfêtre étendus les débris du bûcher et qu'en
dehors du pointillé, le sol avait été soigneusement
balayé. Le surcroît d'épaisseur du lit en N', près de M,
etc., n'avait-il pas eu ce balayage pour cause?
II n'est pas impossible que la barque et son contenu

aient été br~îlés sur l'emplacement même où ont été
trouvés' leurs restes, mais il est certain qu'une t'ois le
feu éteint, les pièces du mobilier ont été rangées confor~
mément aux usages rituels très généralement obserVés
l'âge des Vikings, dans la péninsule scandinave, Pour
les sépultures à incinération avec ou sans barque. Trop
extraordinaire serait en effet que, pendant la crémation,
la marmite et le vase V1 , se fussent correctement assis

sur leur fond, que l'un ait eu l'idée de se caler à l'aide
morceaux de charbon choisis parmi les plus gros,
l'autre celle de l'entourer de sable, et que l'amas
d'armes se fût maintenu compact. Si le bûcher avait
sur l'emplacement qu'occupait la base du
été dressé
tumulus, l'aire eût été recouverte, sinon en entier, du
moins en grande partie, de ces terres brûlées qui
n'ayant été vues que par places et en très petite quan­
semblent y avoir été apportées en même temps
tité,
la crémation. Il y a donc lieu d'admet­
que les débris de
tre que le rite employé à Groix a été celui auquel, sauf
très rares exceptions (1), se conformaient chez eux

les Normands: le bûcher en un endroit choisi, ses restes
transportés sur un autre au-dessus duquel s'amoncelait
le tertre.
Lorsqu'en août fut élargie la tranchée dans tous les
sont montrés, à son angle Nord, sur le prolon­
sens, se
gement de la pointe que le quadrilatère' pousse dans
cette direction, de petits morceaux de charbon épar-
non plus sur l'aire, mais remontant d'assise en
pillés
sur les dalles du noyau de pierres? Peut-être ont-
assise
ils été semés pendant le transport des restes incinérés ~
S'il en fut ainsi, il faut croire que le tumulus avait été
préparé avant la célébration des funérailles (2).
(1.) On ne signale qu'une seule de ces exceptions. (H. Scheletig, Ship
burials., p. Hi). Voir appendice 11.
(2). Ainsi s'expliquerait l'expression « fermer le tumulus»: lykja hauginll
que l'op. rep.cop.tre (lap.s des sag-as . .

La comparaison du Cruguel avec de nombreuses
sépultures tout à fait similaires conduit à estimer que
la partie de raire emportée par l'érosion marine n'a pas .
peine évaluerait-on sa longueur
été considérable ; à
à 5 iO. .
Sur cet espace restreint avait-il été déposé quelque
intéressant? On doit en douter, et cela pour deux
objet
raisons : en premier lieu parce qu'au Sud-Est de l~
ligne MV2 il a ét8 recueilli seulement, au-delà de l'anlas
d'armes, deux pions de jeu en os et une gaîne-garni­
ture en bronze; au-delà de V2, quelques umbos dont
deux relevés sur le bord de la falaise n'étaient repré­
sentés chacun que par un seul fragment. En second
parce la récolte faite au Gruguel compose un '
lieu,
mobilier funéraire en tout comparable à ceux qu'ont
livrés les sépultures masculines à incinération explorées
dans la Scandinavie; pour-qu'il soit aussi· riche que les
plus riches (i) il n'y manque avec la faucille, la scie, le
en os, que quelques perles en verre émaillé ou
peigne
non, et le mors. Encore se peut-il que nous ayons
entre les mains, les restes d'un IHors sans les recon-
naître.
Le obilier funéraire. Ce qui a été recueilli
représente : Ossements humains. Ossements d'un
chien et de quelques oiseaux. Restes d'une barque
. bien caractérisés par des rivets spéciaux.
vases en bronze ; une marmite en tôle de fer ;
Deux
en tôle de fer? la garniture en fer, du
deux petits vases
d'un vase en bois?
rebord
Vingt et un umbos de bouclier; deux épées à deux
tranchants; une bouterolle de fourreau d'épée; deux .
haches; trois lances; huit flèches; un couteau; une

pIerre a aIguIser _

(1) Voir appendice 1.

Une enclume ; un marteau; une' tenaille; une mèche
à cuillère ; une tarière? ' une filière; deux poinçons'

un eelt à douille? un petit ciseau? et deux outils d'usage
indéterminé .

Une bague en or ; des lambeaux du revêtement des
d'une étoffe tissée d'or; deux agrafes, un houton,
fils

une tresse, des petites perles en argent; un bouton? en
fer plaqué de bronze.
Une têtière en bronze; un éperon? la garniture en fer,
argent et bronze d'un collier de cheval ou d'une selle·?
une chaîne en fer. '
.. ' Six boucles; diverses garnitures en bronze; un cade­
nas ; une clé'? deux grands anneaux en fer; deux
et un croc en fer.
cercles
Enfin plusieurs objets en fer, d'usage indéterminé (1),
quelques-uns plaqués de bronze.
du mohilier funéraire, il
Avant de décrire les pièces

est utile de faire ressortir l'état dans lequel elles ont été
trouvées.
Quoiqu'on n'ait rencontré ni lingots, ni gouttes prove­
nant de la fusion de métaux autre que le plomb et
peut-être l'étain, il n'est pas douteux que le feu a endom­
magé bien des objets en fer, en argent et. en bronze.
c'est surtout à une profonde oxydation et à une
Mais
la résistance à la rupture qu'i.l
diminution consécutive de

faut attribuer l'état de morcellement extrême de ce qui a
oxydation a fait disparaître beaucoup
été recueilli. Cette

fragments; il est toutefois étonnant que ses effets

(f) A nos questions au sujet de l'emploi de ces objets, M. H. Schetelig
a répondu: « Il se trouve dans l~s sépultures scandinaves de cette époque,
• presque toujours, beaucoup d'objets dont l'usage est inconnu. Quelque­
fois il est possible de les expliquer par comparaison avec des instruments
primitifs encore en usage parmi nos paysans, mais le plus souvent nous
ne sommes pas si heureux et nous n'avons qu'à collectionner et à classer
objets en atte-':ldant une explication future )J. C'est exactement ce
ces
qu'à Kernuz, nous avaient déjà dit MM. Montelius et Stjerna .

n'aient pas été encorp. plus désastreux, la situation du
tumulus étant des plus défavorable à la conservation des
1l1étaux. Dans les gros temps les embruns le capelaient
et, après avoir traversé la pernléable couche d'argile,
pénétraient facilement jusqu'à l'aire de la sépulture. Ils
se mélangeaient alors à des eaux chargées de divers sels
et de matières. organiques qui s'écoulaient des varechs
à diverses époques de. l'année, sur la butte et
entassés,

dans son vounnage. l'
Fer. Le fer n'existait pour ainsi dire plus àl'ét,at métal­
la lime n'en tire qu'une poussière rouge. Suivant
lique,
sa position sur des places tantôt sèches, tantôt hl.lmides,
sur de légers reliefs de l'aire ou dans des dépressions
constamment noyées, le métal s'était altéré àdes
presque
degrés différents. A toucher un morceau relativement
sain, un autre, provenant du même objet, rompu sans
montrait converti en
doute depuis bien des années, se
une galette d'ocre ja:une bavant sur tout son entourage.
C'est ainsi qu'ont été perdus: la moitié du fond et de la
panse de la marmite en tôle, presque tous les frag-
roents des lames d'épée et de lance, quelques morceaux
d'zzmbos, et généralement les plaques minces et les

tiges de petit diamètre, Inême la moitié de la hache 'No 1
qui pourtant était de belle épaisseur. Sur les places sèches
les ohjets se sont sillonnés de longues et pro'fondes fissu-
res,ils se débitent maintenant en ·esquilles ou se clivent en
fines lamelles suivant le sens du forgeage. Ailleurs, aussi

hien sur les charbons et les ossements que sur les pièces
eaux ont déposé des concrétions d'un
métalliques, les
noir luisant qui affectent les formes l,es plus diverses,

perles ' minuscules, ' larges dômes surbaissés, vermicu-
lures capricieuses, fins enroulements de très minces fils
assemblés en faisceaux serrés, le tout disposé quelque­
fois avec une telle apparence de dessin voulu ou de

symétrie que l'on a longtemps considéré quelques-uns
d'entre eux comme les vestiges d'une ornementation
déformée. De tels apports ont masqué les formes de
plusieurs objets et notamment empâté le tranchant de
la ' mèche à cuillère au 'point de le rendre méconnais_
ont aussi diminué l'intervalle qui, sur les
sable ; ils
sépare la tête de la virole, et accru le diamètre de
rivets
certaines tiges jusqu'à le doubler, comme sur la pièce
représentée par la figure 47. .
Bronze. Peut-être encore plus maltraité que le fer.
en bronze ne se reconnais­
Les débris des petits objets
saient qu'à des taches vertes tranchant sur la cou-
leur sombre du lit de charbonnage. Des vestiges de
placage ne se décelaient que par la coloration de la
du chalumeau ou par l'effervescence due à
flamme
l'attaque d'acides. Même sur les pièces les moins dété­
riorées, les ornementations ont presque disparu; de la
dorure dont plusieurs d'entre elles ont probablement été
décorées, il serait naïf de rechercher les traces (1).
Argent. L'argent est chagriné, verruqueux à la
surface. Il est devenu très sectile et a pris une colora­
tantôt noire, tantôt gris sombre. Les petites perles
tion
sont converties en cérargyrite .
Plomb, Etain, Email. Parmi les terres prove-
nant du grattage des pièces et du débit des conglomé­
rats ont été vues de petites larmes de plomb, d'étain et
d'émail fondus.
On peut nlaintenant imaginer l'aspect des volumineux
gâteaux de fragments nlétalliques, d'ossements, de terres,
et de charbons: solidement cinlentés par l'oxyde de fer.
Un véritable hérisson de ferrailleE, se composait de la

(1.) Le bronze scandinave est assez riche en zinc pou~ que des auteurs
l'aient qualifié de laiton. Il contient aussi du plomb. (H. Hildebrand,
(( The industrial arts of Scandinauia in the pagan limes ». Les arts indus­
triels de la. Scandina.uie al,JX temps païens, p. 130;

hache n° 1, le · po·mmeau de l'épée nO 2 avec les petItes
pièces dont on n'a pu le séparer, la tarière, la mèche à
cuillère, les tenailles, la filière, deux grands anneaux
(le fer, une boucle, un croc, le pion resté sur son sup­
port, un autre pion encore muni de sa chevillette, des
lambeaux de maille d'une chaîne, avec nom­
rivets, des
bre de petits morceaux de lames plates et de tiges
cylindriques ou. non.
Les misérables restes du mobilier funéraire du Cru­
appartiennent aujourd'hui au musée de Kernuz. Ils
guel
comme à vue : d'œil, dans quelques années, il
s'altèrent
peu de chose.
n'en subsistera que
Charbons. Parmi des échantillons choisis en assez
grande quantité, M. le savant professeur de . botanique
Fliche, de l'Ecole forestière nationale de Nancy, a
connu les essences suivantes: « pin, probablement le
presque certainement le pédonculé,
sylvestre; chêne,
peut-êre aussi le rouvre, un petit fragment doit appar­

tenir al1 tauzin; châtaignier ; orme, probablement le
champêtre; frêne; pomacée, problablement le poirier » .

« Le pin seul ne fait plus partie dela flore spontanée
ou d'ancienne naturalisation de la Bretagne, et bien
qu'on ne puisse affirmer qu'il ne s'y est pas trouvé an­
ciennement, puisqu'on le constate ailleurs en France à la
base des tourbes (aInsi, vallées de la Somme, de la Seine
et de ses affluents),il semble qu'il avait disparu à l'époque
de la sép~lture, d'autant plus que je ne . l'y ai pas ren­
contré dans les bois des forêts détruites sur le sol breton
par les modifications du rivage qu'il m'a été donné d'exa-
mIller. »
Le chêne prédominait, et de bjaucoup; venaient en­
par ordre d'abondance, l'orme, puis le pin et le
suite,
et le poirier. Comme de la
frêne; enfin, le châtaignier
plupart des barques exhumées des tombes scandinaves

la quille, la membrure et les bordages etaient en chênè
(1), hindis que les mâts vergues, avirons, plateaux des
en pin sylvestre (( turu)): il est e:xtrê~
boucliers étaient
mement probable que la barque du Cruguel fut cons_
truite en chêne; que le charbon de pin provient de Son
mât, sa vergue, ses boucliers; le frêne, des hampes de
. lances et de flèchp,s, qes manches n'outils, de la barre
du gouvernail. De poirier ont pu être faits certains petits

objets en bois tourné, gobelets, plats, etc. ,et de châtai-
rles fûts, des'seaux, etc. L'orme, qui est l'essence
. ·gnier,
la plus répandue à Groix, a dû constituer le principal
élément d'un bûcher dont ont aussi fait partie des ajoncs
et des herbes vus en quelque quantité. .
fragments de charbon se présentent
Plusieurs des
provenant de . bois ouvrés; quelques-uns sem­
comme

blent être des débris de bordage; l'épaisseur des plus
gros morceaux plats ne dépasse pas 26 m/m.
Ossements. Excepté près des longs côtés du lit de

charbonnage et près du bord de la falaise, où il n'en a
pas été vu, les parcelles d'ossements incinérés étaient

disséminée's sur toute l'étendue de l'aire; mais sur l'es-
et surtout N'ils étaient en plus grande quantité
pace N
et en ·moins menus morceaux qu'ailleurs. En N'on les a
trouvées assemblées dans üne dépression naturelle ou
artificielle de peu de profondeur et de peu d'étendue .
Le vase Vl ne contenait que de la terre. A l'intérieur
·marmite en fer il n'a pas été remarqué qu'il eût
de la

plus de parcelles osseuses que dans son voisinage. Aux
fragments du vase V2 adhéraient quelques esquilles d'os,
pour qu'on puisse admettre 'qu'il ait été
mais pas assez
employé comme urne funéraire.
ont été examinés par M. le dodeur
Les ossements

Beaumanoir. et M. le professeur Rose, agrégé des scien-

' (i) Voir appendice IV.

ces naturelles. M. Rose a reconnu ceux d'un chien de
moyenne et ceux de quelques petits oiseaux indé-
taille
terminables; d'après des fragments d'os du crâne,de ver- '

tèbres, d'os longs avec leurs articulations, il a estimé gue
mort était d'âge mùr. D'autre part, le docteur Beau­

manoir a attribué un fragment d'os long à une personne
qui n'avait pas atteint l'âge adulte. Il y aurait donc eu

deux corps dans la sépulture du Cruguel (1).
Les rivets. Fig. 2., à 1/1.
Les rivets, parfaitement semblables
à ceux qu'ont livrés les sépultures
scandinaves à barque, sont tantôt . à
tête circulaire et 'un peu bombée, :
. tantôt à tête carrée et plate; leurs l
viroles sont rectangulaires et,' sur 1
cellesquisont le moins détériorées,
à chacun de leurs 1
se voit, parallèle

petits côtés, un trait de burin qui '
sans doute inrliguait la ligne sui­
vant laquelle devait être cisaillée la
bande de tôle à débiter.

Il Y en avait sur tout le lit de char-
jusque sur ses bords ex-
bonnage,
trêmes; souvent ils étaient rassem- FIG. 2. i/'1
blés en petits groupes. Nous en avons rapporté 304 en­
mesurables. Des fragments, pour éviter double em­
tiers,
ploi, nous n'avons tenu compte que de ceux encore pour­
vus de leur virole, au nombre de 363 Donc 667 rivets. Mais

(i) Dans les tombes de l'âge des Vikings et dans celles de la période
qui l'a immédiatement précédée, que les sépultures fussent à incinération
ou à simple inhumation, qu'elles aient ou non contenu une barque, on
rencontre, souvent des ossements de cheval et de chien. Aux funérailles
des riches personnages, des animaux domestiques étaient tués pour ser­
vir de provisions au mort. Les Sagas mentionn(~nt des sacrifices ' d'escla..:
ves, et ce, fait est confirmé par la relation d'Ibn-Foslan. Les tombes
qui contiennent deux corps ne sont point rares. Voir appendice II, ,

ce chiffre doit être majoré dans une forte proportion parce

que: 1° beaucoup de ces pièces réduites en ocre,ont dispa-

ru; 2 nous ne savons pas combien en contenaienfcertains
conglomérats; dans un de ceux-ci,gros comme le poing,
ont été reconnus les vestiges de plus d"une dizaine ;
30 grande est la quantité de ceux que nous avons négligé
et qui sont allés aux déblais. On est certai­
de recueillir
nement bien 'au-cl essous de la réalité en évaluant à plus
800 le nombre des rivets parsemés sur ce qui restait
de l'aire. Le total dépassera largement un millier si nous
admettons que, dans la partie enlevée par l'érosion ma­
rine sur une longueur évaluée à 1 m 50 seulement, ces
étaient répandues en même proportion que par­
pièces
tout ailleurs.
entré ' tête et virole, pris sur les 304 ri­
Les intervalles
vets entiers sont donnés ' par le tableau ci-après. De no­

apports de concrétions ayant diminué leur lon­
tables
gueur, nous avons augmenté de 3 / les résultats des

La correction est généralement trop faible,
mensurations.
chiffres de la première .colonne devraient-ils
aussi les
être précédés de « au moins.» .
Intervalles Nombres
Interval1es Nombres
m m m m
10 à 18 30 soit 9,9 0/0 de 40

soit

On remarquera que: 1 il est difficile d'admettre que
10 à 18 / d'intervalle aient été employés
les rivets de

à joindre les bordages d'une barque, et plus difficile en­
deviner ce qu'ils ont assemblé car, ni sur les
core de
plateaux de boucliers, les fûts, ni sur aucun
coffres, les
des objets jusqu'icI trouvés dans les sépultures n'a été

observé pareil mode de liaison. La plupart de ces petits
rivets étaient groupés à l'angle nord dU lit.
2° La distribution incohêrente,en nombre et en dimen­
sion, des J 4 pièces pour lesquelles l'intervalle considéré

dépasse 38 / ,conduit à estimer que lors de notre fouille it
ne restait sur l'aire,àl'état entier,qu'une minime fraction
de la quantité 'des grands rivets qui y avaient été rlé-
poses. .
Leur long.ueur les exposant plus que les autres, les
porte-à-faux; . ils se seront frag­
courts', à d'inévitables
mentés lorsque, par suite d'une profonde oxydation, leur

résistance à la rupture devint insignifiante. .
Pas un seul de nos rivets n'a porté la virole en forme
d'U de ceux recueillis dans les restes des coques o.e My­
klebostad n° 1, Myklebostad no 4, o.u Gunnarshaug, etc.
et qui servaient à relier les bordages aux courbes sur les
grands navires, aux couples sur les pE'tits. L'absence de
tout débris, de tout vestige de ces viroles en U semble
nous nire que le mode d'assemhlage des charpentes était,
sur. la barque de Groix, le même que sur les navires de
et d'Oseberg. (1.).
Tune, de Gokstad
Les clous. Tous de forme ordinaire. Ayant pu être
utilisés dans la construction de la coque: une centaine,
dont seulement une vingtaine longs de plus de 50 rn/m, le
plus grand ne mesurant que 11.0 rn/m. Le- fût de que]ques-
uns est ployé à angle droit.
une vingtaine. Clous à large tête
Très petits elous,

circulaire (25 à 35 de diamètre) et légèrement bombée,
à fûts courts et gros: une cinquantaine. Morceaux de
clous en abondance. Absence complète de chevilles.
Vase en bronze , no 1. Fig. 3., à un peu moins
de 2/5. Ebréché sur les bords et déformé. Epaisseur
exagérée par]e foisonnement du vert-de-gris, mais telle

(i) Voir appendice IV.
BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ARCHÉO. - TOME XXXV (Mémoires 11) .

que 1e's parois du vase ne· doivent pas être considérées
comme très minces.Fond légèrement convexe. Panse un
peu rebondie, se retrécissant au voisinage d'un reborrl
largement projeté vers l'extérieur. Près du fonel, une
pièce rapportée à l'aide d'un rivet en bronze. Dimensions
primitives, approximativement: 27 c/m de diamètre au
rebord, 8 .à 9 c/m de ,hauteur.
Vase en bronze n° 2. Ecrasé et en fragments. On

n'en a pu conserver que quelques témoins. Sur l'aire il
nous a paru être d'un diamètre comparable à celui. de V ;
et avoir porté au moins une oreille qu'après le transport
nous n'avons pu retrouver parmi les débris.
Les vases en bronze ne sont pas très communs dans
les mobiliers funéraires de l'âge des Vikings .

Marmite en tôle de fer. Fig. 4 à 1/4.
Com-

. pIètement écrasée, le rebord guillotiné, le fond et la

panse en pièces dont presque la moitiA étaient converties
en galettes d'ocre qui tapissaient l'aire. Un assemblage

de fortune a rétabli pendant quelques he ures comme la
façade de ce vase et permis de reconstituer, avec une
certaine approximation,ses formes et ses dimensions. -
Panse faite de deux . feuilles de tôle se recouvrant sur

une largeur de 3 c/m aux extrémités d'une coupe diamé-
trale, et assemblées à l'aide de trois clous à large tête
plate, chassés de dedans au dehors, la pointe rabattue
contre le métal. Le reborrl, saillant de 3 ciro, décrit. une
courbure à concavité vers le haut. Le fond est rapporté,
ses bords reposent sur une saillie cqaudronnée des deux

feuilles de tôle et se relèvent 'contre celles-ci sur une
hauteur de 8 miro. A l'extérieur de la partie supérieure
de la panse, et à toucher les surfaces de superposition
des tôles, 'sont les restes de deux oreilles rectangulaires

maintenues . chacune par un clou à large tête à pointe
rabattue au dehors contre le métal; ces oreilles rece-

-oiI' ..

-oiI'

vaient presque certainement les bouts d'une anse derni_
circulaire en fer qui se sera débitée en menus morceaux.
Diamètre intérieur au fond 30 cjm .. Diamètre extérieur
de la panse: à la naissance du rebord 34 cjm, sur le re­
bord 40 cjm. Hauteur, fond compris, .16 cjm. L'épais_
seur des feuilles de tôle était primitivement bien infé­
rieure aux 4 à 6 ID/m mesurés sur les fragnlents. En
somme, grossier travail de chaudronnerie.
De pareilles marmites en tôle rivetée (Cf. n° 731 des
« Antiquités norvégiennes » de .O.Rygh) ont été recueillies
dans 'un grand nombre de tombes de cette époque.Elles y
;sont souvent remplacées par des marmites en pierre
ollaire dont l'extérieur se ' montre quelquefois enduit
d'une ' couche de suie. ' .

Restes de petits vases '1 en tôle de fer. Fig. 0,
A et B, à 1/2'. Tous deux en extrêmement minee tôle
emboutie; représentés seulement par de fragiles frag­
ments bien vite tombés en miettes. A, est presque
de la forme d'un 11mbo ; sur sa panse, arrachement
d'une anse? d'un lnanche? Bporte au rebord un petit
cordon lisse. Ce vase n'est peut-être qu'une éuillère à pot.
« Umbos » de bouclier. Figures de' 6 à '10. En
tôle de fer emboutie. Tous pour bouclier plat. Au
nombre de 21. Plus ou moins écrasés, excepté celui
de la figur~ 14. Trois n'étaient représentés que par quel-
ques fragments, ' deux ne l'étaient que par un seul. On
les classera en quatre séries, d'après les formes de leurs
. rebords .
1 Nunléros de 1 à 4.; rehords hexagonaux dont
les figures 6 et 7 à 1/4 (llmbos n° 1 et 3) reproduisent les
variétés extrêmes. Tenue assurée par six groupes de

trois rivets chacùn. La disposition du seul rivet resté en
place sur le nO 2 (fig. 1.1 à 1/1) lui est spéciale. Les pattes
des hexagones exposent une légère concavité inférieure ,

FIG. 8. ' 1./4 .
FIG. 6. - i/4

FIG. 7. - 1/4
FIG. 9. . 1/4

FIG. 10. IIi
FIG. H. i/i

dont la cause est le poinçonnage à froid des trous rle
ri vet. ' ,
2° Numéros 5 et 6 (fig. 8 et 9 à 1/4). Rebords circu_
laires avec huit pattes en saillie, percées chacune pOur le
passage de trois rivets. La forme des pattes n'est pas

tout-à-fait la même sur les deux umbos.
3° Numéros 7 'et 8 (fig. 10 à 1/1 se rapportant au no 7).
Rebords circulaires, entaillés de fines ,dents de scie et
pour être fixés sur le plateau du bouclier, d'un
percés,
grand nombre de trous de petit diamètre, rangés à égale
uns des autres, le long d'une circonférence
distance les
mi-largeur du rebord. Sur le n° 8 dont il n'existe qu'un

seul morceau, les dents sont à peu près deux fois plus
longues et deux fois plus écartées que sur le n° 7; dou-
sont aussi les jntervalles qui séparent les trous.
blés
4° Rebords circulaires à trous percés pour des rivets
nombre variable, mais jamais supérieur à six;
isolés,en
toutefois, sur le nO 20, ils sont groupés trois par trois, en
triangle,comme ceux des deux premières séries. ,

Si l'on ' considère la forme des calottes, la 4 série se
en : A, Numéros de 9 à 16 (fig,. 12 et fig. 14 à 1/4)
divise
portant, juste au-dessus du rebord une gorge de profil
peu régulier et généralement haute de 15 à 20 rn/m. Sur
le nO,6, de la seconde série,se montre nne pareille gOl'ge,
mais elle est: de p'eu de profondeur et de hauteur. B,
numéros de 17 à 20 (fig. 13 à 1/4), sans gorge.
Le rebord du nO 21 dont on n'a troLlVé qu'un seul frag­
ment, est exceptionnellement étroit.

, Entre les dimensions de ces pièces les écarts sont no-
, tables. Les rebords des trois premiè'res séries, avec un de
la série 4° A et un de la série 4° B sont ceux qui présen~

tent le plus fort diamètre. Le maximulIl est 190 rn/rn sur
le n° 1, fig. 6. Les calottes les plus hautes sont aussi
celles des trois premières séries, celle du'numéro 2 dé-

passe la dimension exceptionnelle de 92 m/m, épaisseur du
comprise~ Tout au contraire les plus faibles et en
rebord
et en hauteur sont les numéros de la
diamètre de rebord

4 B. Cependant le plus petit de tous (fig. 14) appar­
série
à la série 4 A. Il mesure : diamètre du rebord,
tient

135 hauteur de la calotte 53 jm, hauteur de la gorge .
10 mpn. Pour l'ensemble des séries, les largeurs
environ
rebords s'espacent entre 25 et 12 rn/m, en ne tenant
des
pas compte du n° 21.

FIG. 1,3.
FIG. 1,2. 1,/4
FIG. 14. '. t/4
FIG. 1,5. -1./-1.
Les rivets se terminent en goutte de suif .sur les re­
sous les plateaux du bouclier. Quelques-
bords, en sphère
uns d'entre eux, bien conservés, assignent aux plan-
chettes du plateau une épaisseur de 12 m/m.
Les umbos, r~couverts d'une mince couche de terre,
la calotte, d'autres le rebord en l'air et plus
posés les uns

ou moins obliquement, étaient rangés suivant deux di-
reetions qui convergeaient sensiblement vers le bout
grand axe de la sépulture; mais ces deux
Nord-Ouest du
étaient bien loin de se montrer rectilignes,et sur cha­
files
cune d'elles les intervalles qui séparaient les umbos
étaient des plus inégales. Le groupe du Nor(l passait à
peu près par M ; de ce côté, la pièce la plus Sud,le n° 6,
a été relevée à moins de 50 c/m au Sud-Est de l'amas d'ar-
mes et d'outils au-delà duquel, à une distance du même
ordre, le suivait le n° 4. Sur le groupe Sud qui passait un
peu en dedans du V2 se trouvaient, en regard de l'inter­
valle Nos 6 et 4, les deux nos 1 et 5 emboîtés l'un dans
l'antre (1) et si intimement accolés par l'oxydation qu'en
traces de leur sur­
.certaines places disparaissent toutes
fragments des n° 8 et 21 ont été re­
face de contact. Les
sur le bord de la falaise à r (jxtrémité Sud de ce
levés
groupe qui contenait plllS d'umbos que celui du Nord.
Il n'a pas /été vu des débris' des poignées de bouclier.
Comme ceux de Gokstad,de Myklebostad no 1, de Mykle­
n° 2, de Gloppen, de Langlo, de Rolighèden, etc.
bostad
et de , presque toutes, sinon de toutes les sépultures à
barque de l'âge des Vikings, nos umbos ont donc apparte-
nu à des boucliers de pavois sur lesquels la poignée était
remplacée par une simple traverse en bois. (2).
(:1. A Myklebostad n°:l. ont été trouvés deux groupes de deux «umbos»,
à l\' yklebostad n° 2, trois « umbos », et à Roligheden quatre « umbos »
ainsi emboités les uns dans les autres. . .
(2) Les 6l~ boucliers du navire de Gokstad étaient des disques plats de
94 c/m de diamètre. Ils étaient faits de minces planchettes de bois de pin
sylvestre, chanfreinées sur le bord de la circonférence, simplement juxta­
posées, et qui n'étaü"nt reliées entre elles: sur · une face, qu·e par
l'umbo ; sur l'autre que par la traverse en bois qui servait de poignée et
embrassait tout le plateau; sur les bords du disque que par une bande
circulaire métallique clouée sur le bois. Ils ont été trouvés rangés de
chaque bord le long des pavois du navire et se recouvrant à demi les uns
les autres. Alternativement peints en jaune et en noir ils figuraient ainsi
une uirlande de croissants clairs et. sombres. (N. Nicolaysen « Lallgski­
bet ra Gokstad » p. 62). En certaines circonstances, on ornait les pa vois
des navires de boucliers ainsi disJ?osés, et il faut remarquer que ce mode
de décoration s'opposait à l'emplOI des avirons.
A Rauge, les boucliers avaient été simplemenL déposés dans la barque.
(G. Gustafson « En Baadgrav (ra Vilâllgetidell. » p. if) .

Pl a

Les umbos de la 4 ·série, surtout de la 4 A, sont
ceux que l'on rencontre le plus souvent dans les tombes
s~andinaves. (Cf. n° 562 des « antiquité~ norvégiennes. )
(1). Les formes des ' rebords des trois premières séries
paraissent être rares, car aucun des nombreux docu­
ments que nous avons eus sous les yeux n'en mentionne
des semblables. .

FIG. l6. 1/1.
Epee n° 1. - Fig. 16 et J7à 1/1. - Quillon inférieur et
(1) Pour abréger, nous représenterons désormais les « Antiquités norvé­
giennes » de O. Rygh par AN. et les « Antiquités suédoises» de O. Monte­
Hus par AS .

quillon supérieur de la poignée. Droits; en fer ' incrusté
en combinaisons d'entre.
d'al'gent. Décoration 'consistant
lacs, d'enroulements et de points. L'exé~ution des entre.
lacs est confuse, on dirait que l'ouvrier n'a pas su suivre
du modèle qu'il se proposait de reproduire. Le '
les lignes

FIG. i7. i{i
, quillon supérieur s'est présenté sous l'aspect d'un -informe
galet oblong recouvert d'une épaisse croûte de rouille ,
réussi à détacher par plaques en la frappant
que l'on a
patiemment de petits coups à l'aide d'un léger maillet en
bois; les cloisons d'argent se sont alors partagées entre
la croûte et l'objet. Le fragment de lame
les éclats de
venu avec le quillon inférieur se montre avec une lar-
geur de 66 ID/m, mais il est probable que sur l'arme en
état cette dimension atteignait la valeur insolite de
bon

« On trouve assez souvent des poignées d'épée ainsi
ornementées» (AN. p. 71) C.f AN »04 et AS. D06 dont les
dimensions respectives sont : distances entre les faces in­
ternes des deux quillons (1), , 93 et 102 m/m; longueurs
(i) SUI"les poignées figurées dans AN, cette distance varie de 99 à 72 m{m.
Il est donc clair que l'épée scandinave de l'âge des Vikings se maniait
d'une seule main, bien que « d'aprés la forme de sa pointe et d'aprés
d'autres raisons, on doive admettre que cette épée a été sinon exclusive­
ment, au moins prin~ipalement e~ployée comme arme de taille. »(AN.

des ' q'uilIons inférieurs, 108 et 117 mlm, des quillons su­
périeurs 84 'et 87 rn/lU; largeur , maximum ne la lame
D8 jm, commune aux deux armes.
Les quillons de l'épée n° 1. sont longs de 128 et de 81 m /Ul.
« La lame à deux tranchants a 'une longueur assez
constante de 80 c/ » [AN. p. 10J; avec une telle longueur
et son exceptionnelle lar­
geur de 70 m/m, avec ses
longs quillons, l'épée no 1
être d'aspect re­
devait
doutable.
La figure 18 à 1/3 est
une ' reconstitution hypo­
thétique de la poignée.

Le pommeau qui nous

manque, « le pommeau .

manque souvent » [AN.
p. 70J, est remplacé par

celui de AS. 506, à peu

de chose près d'ailleurs
à celui de AN.
semblable
FIG. 18.

Epée n° 2. Fig. 19 à 1/1. - Quillon inférieur de la

FIG. 19. lli
poignée. En fer, incrusté et plaqué de bronze, légèrement.
arqué, avec convexité inférieure à flèche de 2 à 3 m/m; de

section horizontale ovale, comme le quillon supérieur
de l'épée no 1 ; large de 25 m/rn au milieu, de 20 près des
haut de 15 m/m ; a dû être long de 98 rn/m.
bouts arrondis;
Faces latérales décorées de fines cloisons verticales en
bronze, extrêmement voisines les unes des autres, in­
dont la présence n'a été décélée :'
crustées dans le fer, et
sur une face, que par quelques courts lambeaux mis au

. FIG. 20. i li
jour à l'aide de la meule à émeri, et sur la seconde, que
par les minces stries qui avaient reçu le bronze. A la
vest~ges, difficilement visibles, d'un
face inférieure, '
et peu pro-
. placage en bronze chagriné de minuscules

fondes dépressions ' circulaires tangentes entre elies.
« Sauf quelques cas exceptionnels,la'garniture de la poi­
gnée était en bois )). [AN. p. 7'1]. Inséparables du métal se
voient sur le quillon des restes attribuables à cette gar-
niture ; . fossiliséd par l'oxyde de fer, ils sont de-
venus tellement d~lrs qu'on ne peut les attaquer qu'à la
lime. .
La partie abxx de la figure 20, qui essaie de représen­
ter en vraie grandeur une agglomération df3 petites
pièces que l'on ne saurait ' isoler sans risquer de les
et incrustée de br9nze ; c'est sans
détruire, a été 'plaquée ,
doule un fragment du pommeau de l'épée n° 2; il e~t
creux et fixé par des goujons de bronze et une ' brasure
sur un fragment plat en fer a b.
Des lames de ces deux
armes il n'a été retrouvé,

avec le morceau adhé-

rent au quillon inférieur
de l'épée no 1 et nombre
de menues pièces plates
inassemblables; que deux
assez grands fragments.

L'un est long de 208 / ,
sa largeur varie de 63 à
45 rn/m, L'autre est si inti-

mement appliquée sur

les débris d'une pointe de
que l'on ne recon-
lance
naît pas la trace de leur FI surface de superposition; sa longueur est de 215 m/m et
sa largeur minimum de 59 m/m. Il est peut être damassé,

comme aussi celui de la figure 16.
, Bouterolle de fourreau d'épée. Fig. 21 à 1/1. -
En bronze et venue de fonte. Figuration stylisée d'un

aigle aux ailes éployées (1), sujet souvent représenté
sur des objets de cette espèce. Vestiges d'une ornemen-
tation à la pointe. « On ne trouve que très rarement des
garnitures de métal appartenant au fourreau »', « Ce
fourreau paraît avoir été en général de bois, recouvert
de cuir. En certains cas on a pu observer que la garniture

, en cuir était composée de minces courroies enroulées en
spirale autour du fourreau». [AN. p. 71 J. Trouvé Sur
l'espace N eD:tre M et V2 . '

FIG .. 22. 1/2

Hache no 1. Fig. 22 à 1/2. Faisait partie de
l'amas d'armes. Extrêmement maltraitée par l'oxydation"
qui a démesurément agrandi le trou du manche et con­
verti en ocre jaune plus de la moitié de l'objet, côté du
tranchant. Le fragment a été dessiné après l'enlèvement
de cette matière pulvérulente, instransportable, qui
(1) M, 0, Montelius a eu l'obligeal}ce de nous adresser la photographie
de cinq bouterolles de cette espèce, Sur certaines, l'aigle se reconnaît
aisément; sur d'autres, il faut le rechercher au milieu de gracieux entre­
lacs. Ces objets proviennent des (( Terres Noires » de Bjôrkô, près
Stockholm, ainsi qu'un moule en terre cuite qui a èté employé à en
fabriquer de semblables. .

occupait une long~eur de quelques centimètres. Epaisseur
aU voisinage de la partie détruite, 26 lU/m.
Hache n° 2~ . Fig. 23 à 1/2. Trouvée sur l'espace
N à moins de un demi-mètre en dedans du vase V •
Il n'en subsiste qu'un peu plus de la moitié, côté du
tranchant. Le fragment s'écaille peu à peu en . plaques
minces, il sera bientôt réduit en miettes comme la

FIG. 23. - i/2
partie disparue, qui n'est probahlement plus représentée
que par des esquill.es . Largeur . du tranchant, environ ·
140 !TI;m ; épaisseur maximum, près de la cassure, 31 rn /m.
Il se peut qu'une de ces deux pièces ne soit pas une
arme, car « il est à peine possible d'établir uue distinction
entre les haches de combat et les haches de travail. »
[AN. p. 73J. La plus grande des haches figurées dan~ AN.
a une largeur
de tranchant de 144 rn/m, et une longueur •

{6S - ri
lance nô 1 . -- Fig. 24, à 1/1. . Trouvée daus Pamas
d'armes et d'outils, pincée, avec le fragment d'épée déjà
cité~ entre une pierre plate dont il n'a pas fallu songer ~

FIG. 25. - i/2

FIG. 2!~. "" 1./2
la disjoindre et un feuillet de schiste que l'on a détruit
par lamelle. Seul le bas de la nouille
partiellement lamelle
est bien conservé; le haut de la lame manque, et des deux
il ne reste. que la partie tout à fait inférieure. La
ailes
douille,rl'un diamètre extérieur de 3t a été ornée, à sa

ml-hauteur,d'un cordon de peu de reUe'fvisible seulement
sur la face non représentée: sa partie libre ne mesure que
19 m /m de longueur, dimension exceptionnellement faible.
Le long- de chacun de ses côtés, toute trace d'arrache­
ment des ailes s'efface à 42 rn/m au-dessus de leur

naissance,pour ne reparaître qu'à 62 plus haut, à 5 m/

environ au-delà du fond du logement de la hampe,
logement long de 128 rn/m. En cet endroit, la douille n'a,
plus que 20 m /m de iliarnètre dans le plan de la lame e~

moins de 18 suivant l'épaisseur de l'arme,. Ainsi: 1 sur
une longueur de 62 rn/m, mais sur une largeur inconnue,
les ailes étaient ajourées ou profondément évidées; 2.0 hi
douille est 'conique (1) et en forte saillie sur les ailes. Il
pour ainsi dire rien de l'aile de droite, tandis'
ne subsiste
que les restes de celle de gauche s'aplatissent sur .l'épée
un lit de rouille à terminateur indistinct; en h, ils
épais de 9 rn/m. Au côté droit de la douille, juste sous
sont
le bord supérieur de l'évidement de l'aile, est percé un '
trou quadrangulaire dirigé de bas en haut vers le fond
du logement de la hampe sans cependant l'atteIndre.
Cette perforation qui ne se montre pas à gauche, est-elle
accidentelle ? .
11 serait audacieux de tenter une recollstitution de cette
arme; toutefois,la forme qu'il est permis de lui attdbller
la rapproche de : 1 une lance à très large lame qui faisait
du riche mobilier funéraire du Brohaugen; 2.0 de
partie
A.N 519 ; 3° et surtout d'une lance provenant de la tour-
bière de Nydam, mais cette dernière est d'une époque
bien antérieure à l'âge des Vikings, on la date du IVe
siècle (2). Nous imaginerions difficilement la Jance n° 1 .
(i ) Et non cylindrique comme l'indique la figure 24, qui est inexacte sur ce
point.
(2) La lance ,du Brohaugen est lon~ue de 457 mlm dont 66 pour la partie libre
de la douille qui a un diamètre exterieur de 3i mlon ; sa largeur est de 72 ml"";
mais ses ailes ne sont ni ajourées, ni évidées et leur section devient très vite
lozangique. (A. Lorangt Samlingen of norske Oldsager i Bergens Museum »
p. i82 no :1.207) . Le pommeau d'une des épées du Brohaugen est semblable à
celui dessiné fig. 18. AN. 519, longue de 572 m lon dont 82 pour la partie libre
de la douille qui a 28 jm de diamètre extérieur,montre sur ses ailes,de chaque
côté de la douille, un évidement long de 80 mlm et large de 12 seulement. La
lance de Nydam n'est longue que de :1.98 mIro dont 12 pour la partie libre
de la douille; se,s ailes larges de 42 mIro sont franchement évidées,
BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ARCHÉO. TOME XXXV (Mémoires 12).

de .. Groix ·a v~c' l1ne' lttrgeur ·et ·une: longueur infériBures à
8 ·et à 33 centimètres. " . , :: •.
Lance N° 2. Fig. 25 à 1jV2. · , Etait · dans l'ainas' d'ar_
n'en subsiste qlle ' la douille et un bout de son pro~
mes. Il
Iongerrümt sur la -lame, avec Lluelques arrachements des

ailes. La d'ouille de 18 ID /Ul de diamètre ' extérièur au
. rebord, lon.gù~ ,de ,1 ms'm/m 'et profonde de 77 ·e8.t percée,
sur deux géneratrice.s dia~étr<;lLe~ent opposées, " d~ cinq
canaux. que: rerrlplissaientles goujons qlÛ la fixaient à la

hampe. AN.52!" est une lance de cette espèc'e, .rnais ]on-

gue de B20 / dont .180 pour la douille ·et pourvue de
onze goujons dont les bouts . sont en .saillie de 3 m/m;
« Les armes de ce modèle ne . sont point rares. ) '« Leurs
sont le plus souvent en bronze. »' (AN.p. 72). la
goujons
lancé no 2 a dû avoir plus 'de 35 c/m de longueur avec

une largeur dè'2 1/2 à 3 c/m.' . ' ' . . :'

· Lance . n° 3. - N'est repré$eI;ltée que par unJragment

de douille. '.

Il a été aussi recueilli quatre morcea\lx de lame ·de

lance, tous de section lozangique. . . .
.. Pointes' de ' ftèche en' fer. . Sont réunis sous cette ...
rubrique huit fragments provenant de huit pointes diffé:..

rentes et dont quatre seulement sont dessinés fig. 26 fi

1/2 ; . mais on n'oserait affirmer. que a, et surtout b,
n'ont pas appartenu à deux des lances. Sept étaiènt par-

mi lès restes de la marmite en tôle de fer et la dernière
à moins de50 c/ au Sud-Est de ces restes. Elles semblent
avoir été ' de l'espèce la plus communément employée
pendant l'âge des Vikings, mais sont trop incomplètes
pour qu'il soit possible de distinguer celles qui. portàient
une soie « ce qui est le cas le plus général» (AN. p. 73),
de celles qui portaient une douille. Cependant il a été
trouvé une douille qui . ne doit se rapporter qu'à une
flèche; elle avait été plaquée de bronze. La pointe c

mesurait vraisemblablement une .longueur voisine' d~
160 rn/m, soie non comprise ; à l'endroit où sa largeur
était de 20 m/ID elle avait 11 rn/ID d'épaisseur.

Couteau. Fi!5. 27 à 1/2. . Fragment extrêmement
fragile d'une lame de couteau brisée vers la naissance de
la soie. Longueur IH> m/m, largeur' 19 rn/m, épaisseur al!

dos 5 rn/m. Etait dans l'amas d'armes.

FIG. 28. .f.j2 .

FIG. 26. ' il!

. FIG. ~7. .f./2
Pierre à aiguiser. Fig. 28 à 1/2.· En schiste fin,
nger à notre région. Brisée en plüsieUrs morceaux
étra
Gont l'assemblage fut facile, mais dont un est re$té adhé-
rent au marteau de la figure 30. Formes très régulières,
arêtes vives. Longueur 111 rn/m; largeur au bout légè-
rement arrondi 1'5 rn/m, à l'autre bout 17 à 18 m/m ;
épaisseur 7 rn/ni. Trou de su~pension à l'extrémité la

moins large' ; deux petits coups de pointeau sur une face
à toucher le bord du bout le plus large, et un troisième
sur un des cans, environ à la hauteur du trou. Stigma_
tes de 'service, traces laissées par le lien de suspension
Trouvée dans la marmite en tôle. Les pierres à aiguiser
cette forme et d'à peu près ces dimensions, sont au
nombre des objets que livrent le plus fréquemment les
sépultures de cette époque. (1).
Enclume. Fig. 29 à 1/2. En fer. Petite. Considé_
rables pertes de substance, surtout en p et en c. Collée
par sa face h contre un fragment de la marmite en tôle.
Entre elle ' et ce fragment est une mince plaquette d'ar­

gent qu'on n'a pas vue en entier, mais qui n'est certaine-

ment pas une monnaie. L'enclume est,assez rare parmi
mobiliers funéraires.
les pièces des
Marteau en fer. Figure 30, à 1)2. Très fissuré et
quelque peu déformé. Longueur, 117 m/m; largeur, 50
FIG .
m/m; épaisseur, 40 rn/m. Trou du manche, rectangulaire,
à coins arrondis, mesurant en millimètres, sur une face,
X 17. L'orifice supérieur est obturée par une plaque

métallique épaisse de 3 à 4 c/ . A 'l'aplomb de e s.e voit
restes de la goupille en fer qui
à l'orifice inférieur, les
assurait la tenue du manche. A cet outil adhèrent par
oxydation un petit morceau de la pierre à aiguiser et un
fragment, très courbé, de l'objet d'usage inconnu repré-
senté figure 47. .
Tenailles en fer. Figure 31, à 1/4 et coupe mn à 1/1.
A été intentionnellement tordue avant d'être déposée
dans la sépulture. Faisait partie de l'amas d'armes et

d'outils. Longueur, 337 ID/Ill, le bras manquant sur le des~

(i) Mais elles en Jivrent aussi d'une autre espèce, à formes moins régu­
lières, et de beaucoup plus grande taille: dans la sépulture de Vangnes
était une pierre à aiguiser longue de 75 'lm. (A. Lorange « Samlingen af
l10rsJœ OldsageI' i Bergens Museum. » p. 178). Dans le mobilier de la sépul­
~ure du Gunnarshaug il y en avait cinq de 60 c/m de longueur. (A. Lo'
range « Storhaugen paa Kw·m1ifen. ~) p. 9 et 11). - Cc

FIG. 29. 1/2

FIG. 30. i/2
FIG. 32. 1/2

FIG. 3i. 1/4
mpe m/m

moînslarge' ; deux petits coups de pointeau sur une face
à toucher le bord du bout le plus large, et un troisième
sur un des cans, environ à la hauteur du trou. Stigma_
tes de '~ervice, traces laissées par le lien de ,suspension
Trouvée dans la mannite en tôle. Les pierres à aiguiser
cette forme et d'à peu près ces dimensions, sont au
nonlbre des objets que livrent le plus fréquemment les
sépultures de cette époque. (1).
Enclume. Fig. 29 à 1./2. En fer. Petite. Considé_
rables pertes de substance, surtout en p et en c. Collée
par sa face h contre un fragment de la marmite en tôle.
Entre elle ' et ce fragment est une mince plaquette d'ar­
gent qu'on n'a pas vue en entier, mais qui n'est certaine-
ment pas une monnaie. L'enclume est. assez rare parmi
les pièces des mobiliers funéraires.
u en fer. Figure 30, à 1/2. Très fissuré et
quelque peu déformé. Longueur, 117 rn/rn; largeur, 50
rn/rn; épaisseur, 40 rn/m. Trou du manche, rectangulaire,
à coins arrondis, mesurant en millimètres, sur une face,
2,8 X 17. L'orifice supérieur est obturée par une plaque
métallique épaisse de 3 à 4 c/ A 'l'aplomb de e s.e voit
restes de la goupille en fer qui
à l'orifice inférieur, les
assurait la tenue du manche. A cet outil adhèrent par
oxydation un petit morceau de la pierre à aiguiser et un
fragment, très courbé, de l'objet d'usage inconnu repré­
senté figure 47 .
Tenailles en fer. Figure 31, à 1/4 et coupe mn à 1/1.
été intentionnellement tordue avant d'être déposée
dans la sépulture. Faisait partie de l'amas d'armes et
d'outils. Longueur, 337 rn/m, le bras manquant sur le des-
(i) Mais elles en livrent aussi d'une autre espèce, à formes moins régu­
lières, et de beaucoup plus grand,e taille: dans la sépulture de Vangnes
était une pierre à aiguiser longue de 75 'lm, (A. Lorange « Samlingen af
norske Oldsager i Bergens Museum. » p. 178). Dans le mobilier de la sépul-
, ture du Gunnarshaug il y en avait cinq de 60 'lm de longueur. (A. Lo­
range « Storhaugen paa KarmRfen. }) p. 9 et fi).

FIG, 29. 1/2

FIG. 30. - 1/2
FIG. 32, 1/2

FIG. 3i. il40

, sin a été recueilli. mais l'oxydation l'a rendu inajustable.
èche àcuillère en fer. Figure 32 à 1/2. Frag,

ment long de 200 rn/m, traversé par de longues et pro,

, fondes fissures. Accolé à l'outil suivant, à la hache n° 1

, au pommeau de l'épée no 2, etc. D'épaisses concrétions
d'oxyde de fer ont eInpâté la cuillère au point d'en dissi­
muler le tranthant. A cet objet ou au suivant appartient
un bout de tige long de 130 m/m tefminé par un refoule-
ment de métal ou par un cordon d'un relief presque in-

sensible, ; ajusté au fragment de mèche il donnerait à

l'outil une longueur de 380 m/m. Contre ce bout de tige
la rouille a fixé un pion dè jeu en os encore muni de sa
en fer.
chevillette
nO 1 a fourni une sem­
La sépulture de Myklebostad
blable mèche à cuillère dont la longueur atteint 60 c/Ill.(1).
Tarière? N on dessinée. En fer. Fragment

aussi fissuré que le précédent dont il est inséparablê ;
180 rn/Ill. Le bout perforant, long d'environ, 7 cjm,
long de
très déformé et tombant en esquilles, est intimement SOll-
dé parla rouille au support de pion de jeu de la
figure 39. '
Si la tige de 130 rn/m, citée plus haut: lui appartient,

cette tarière? a "eu plus de 380 rn/Dl de longueur.
. Filière de cloutier, en fer. Fig.' 33, à 1/2.Etait par-

mis les débris de la marmite en tôle. Masse parallèlépi-
à arêtes adouciBs, arrondie d'un bout et peut­
pédique
être entourée à l'autre d'un cordon de très faible relief.
Longueur ,14~m/m ; largeur 42 ill/m ; épaisseur, fortement
exagérée par l'apport de concrétions, 25 m/m.Sur l'une de
ses faces principales se distinguent les amorces de
sept trous disposés suivant l'axe par ordre de grandeur: '.
N° 1 . Cylindrique diamètre d'environ 2 m/ID .

, (:1.) A. Lorange «( Samlingen af NOl'slœ Oidsagel' i' Bergens Museum» p. :1.53.

. . 2 Très légèrement tronconique diamètre d'environ 3,00 .

. 4 Légèrement tronconique

. 0 Én entonnoir '

7 Indiqué seulement par une faible
dépression
d'environ 3 rn/m de diamètre.

Sur l'autre face la: correspondance d'es quatre premiers

trolls est dissimulée par deux forts anneaux en fer insé-

pa:rable'~ l'un de l'autre et de la filière, celle des deux
suiyants'" est n1asqüée par des concrétions; à l'aplomb
du \ septième se, . montre comme une tête de clou très
plate' et d'environ 1.4 rn/m de diamètrefigurée en pointillé, , .-
par transparence. La rouille qui remplit 'les trous est si
dure qtYe les sondes se sont brisées à des profondeurs de

3 à 10 ID/m .. AN ne présente qu'une seule filière, nO 898,
mais celle-ci ne ressemble en rien à celle de Groix.
Les deux poinçons en fer. A l'un des fragments de
trouvés dans la marmite en tôle se relie par oxy­
flèche
bout travaillant, long de 65 m/m, d'un poinçon
dation le

dont la tige s'aplatit peu à. peu 'jusqu'à n'avo.ir plus, à la
t 1 m/Ol d'épaisseur sur une largeur de
cassure, que
16 rn/ID. Un second poinçon, à peu près semblable, est re­
préstmté par un fragment, côté de la pointe, long de
61 rn/m.
Ciseau' ? en fer. . Fragment long de 35 m/m seule-
ment, attribution très dO\,lteuse.
Celt à douille? en ,fer. , , Fraglnent d'une douille
ouverte que sa forme et son .diamètre paraissent in di-
quer comme ayant appartenu à un celt, outil de char-

pentier trèscom·munément rencontré . dans les sépul-

tures de l'âge des Vikings. '.'
. Nous' déçrirons plus loin les restef? de deux obJets d'u-

sage indéterminé (fig. 56 et 57) qui semblent bien être
aussi des outils.
On remarquera l'association assez rare, d'instruments
à travailler le fer et d'instruments à travailler le bois.
Anneau en or, à très bas titre. Fig; 34, à 1/2. '"

FIG.134-. . Ifi
FIG. 35. ifi

FIG. 36. - 2fi

Coupe mn
FIG. 37. "i/i
Poids 12 gr. 45. Alliage de couleur presque blanche. Fait
d'un simple jonc à diamètre décroissant du milieüvers
les extrémités (de 4 m/m 7 à 1 m/m) et dont les bouts
s'enroulent l'un sur l'autre. Cette bague qui avait échap­
à nos recherches, a été recueillie, souillée de charbon

et de rouille, par . un ouvrier, au début de la seconde
Comme nous n'avions exploré la
journée de fouille.
veille que la partie de la sépulture qui contenait le vase Vi,
et presque tout l'amas d'armes, il est à . peu près .·certain
que la bague se trouvait soit dans la marmite en tôle,
terres qui remplissaient le vase V1, ou plu­
soit parmi.les
à la face inférieure d'une des dalles qui re-
. tôt collée
couvraient les restes du bûcher, faces souvent revêtues
d'une couche plus ou moins épaisse d'ocre, de terre, de
charbon, et que nous n'avons probablement pas toujours
examinées avec le soin nécessaire. '« Les bagues sont re-
marquablement rares dans les trouvailles de cette épo- .
que, on les rencontre en or, en argent, en bronze. »
(AN p. 80). (1). Peut-être la bague du Cruguel est-elle la
métal' qui ait été trouvée dans une tombe
première de ce
à barque de l'âge des Vikings .. Le seul bijou en or que
nous sachions avoir été recueilli dans une sépulture de
(2). C'e/st un
cette espèce provient de Gunnarshaug

bracelet qui pèse seulement 43 gr. 3. Il est vrai que les
mobiliers les plus riches, ceux que renfermaient les
n'ont jamais étérencoIitrés complets (3).
grands navires,
Paillettes d'or. . Débris de fils revêtus d'or. --
Parmi la rouille qui englobait l'objet représenté fig. 39
étaient deux menues paillettes chiffonnées, et quatorze
(1) Mais à l'époque (période VII de l'âge du fer en Scandinavie, de l'an
600 à l'an 800) qui a immédiatement précédé celle des Vikings, les bijoux
e.r;t or n'étaient pas d'une extrême rareté dans les sépultures . Les excep­
tiomiellement riches sépultures de Ultuna et de Vendel appartiennent à
la période VIl.
Trouvailles, il ne s'agit donc pas ici de sépultures seulement . .
(2) A. Lorange: « Storhaugen paa Karniôen, nyt Skib{und (ra Vikingeti­
den. » Bergens Museums Aarsberetning. IV. <1887.
(3) Ces sépultures à grand navire sont celles de Gokstad,de Gr.0nhaugen,
d'.0seberg, de Borre, du Gunnarshaug et de Tune. Les trois premières
avaient été violées et pillées peu d'années, croit-on, après les funérailles ;
les trois autres n'ont été ' méthodiquement explorées qu'à la suite de tra- .
vaux et de tentatives de fouilles sur les résultats desquelles on ne pos-
sède que des renseignements plus ou moins exacts. .

courts, minces, plats rubans en or de couleur· normale ';,
trois. bouts semblables étaient appliqués surl'objet re~
présenté fig. 58 et plusieurs autres sur des rivets. En
tout une trentaine, la longueur du plus grand ne dépas~
sant pas 5 rn/m. "
L'enroulement en hélice de ces rubans nous apprend
qu'ils Il vaient enveloppé soit les fils d'une étoffe, soit
ceux qui auraient garni la poignée d'une des épées. Des
lambeaux · d'étoffes tissées d'or ont été recueillis dans
tombes de ce temps, notamment à Gokstad et
diverses
Mammen (1). La relation d'Ibn-Fosslan mentionne des
étoffes grecques tissée.s d'or (2) et, sur la poignée de
l'épée trouvée dans le tU,mulus de Gjulem (3), s'enrou­
laient des fils d'or.
. Le deux Agrafes en argent. · Fig. 3D à 1/1. -'
Etaient dans la marmite. Elles sont exactement . sem-

blables l'une à l'autre. Scutiformes, se terminant par
un crochet. Tout près du bord supérieur, trois trous

de fixation, d'eriviron 1 m/m de dianlètre. ,Lo'ngueur
32 m/m dont 2 pour le crochet; longl~eur du côté recti­
22 m/m 5; épaisseur, uniforme sur toute la pièce, .
ligne
1 m/m 5. Face antérieure verruqueuse,~l'un noir brunâtre;
face postérieure moins verruqueu"se qu~ l'.autre, d'un
noir franc. Sur l'agrafe lamoiris détériorée la face anté-
rieure présente les vestiges d'une ornementation difficile
à reproduire par le dessin sans courir le risque de com-
mettre des inexactitudes, plus difficile encore à décrire
sauf dans ses traits généraux. Voici ce que l'on croit dis­
tinguer : un cordon strié obliquement, ou cablé, ou che-
(1) N. Nicolaysen « La.ngsldbet {ra Gokstad. p. !~8. J. J. A. Wor-
saue « La sépulture de Mammen » dans « Mémoires de la Société royale des

Àntiquaires du Nord. » 1.866-71. p. 227. pl. V et VI. .
(2) Au su,jet de la relation d'Ibn Fosslan voir appendice II.
(3) I-I. Schetelig « Ship burials » p. 1.7 et « Foreningen til norslœ For­
tidmindesmerlcers beuaring. » (Comptes rendus de la Société pour la conser-
monuments norvégiens), '1866, p. 65 et 1867, p. 42. .
vation des anciens

vronné, large approximativement de { m lm !J, contourne
l'objet excepté sur le bord supérieur; il encadre deux sé-
. ries de cloisons qui s'entrecroisent et laissent entre elles
des dépressions sans profondeur mesurable. La pre­
mière série se compose de quatre' lignes courbes paral­
lèles à l'arête de droite de l'agrafe; la seconde de cinq
lignes courbes à convexité vers le haut, mais dont l'en­
semble se n10ntre un peu incliné vers la droite. Les bords
oes dépressions sont déformés,de sorte que l'on ne sau­
rait reconnaître si elles sont toutes de même dessin et de

même dimension. Vers le milieu de quelques-unes
d'entre éllès un bouton, ou plutât une pustule vraisem-

blablement accidentelle. Il est presque certain que nous
n'avons pas sous.les yeux les débris d'entrelacs scandi­
naves ou irlandais. A quelle cause faut-il attribuer la
différence de coloration des faces et la présence de gla­
çures au bas de celle d'en avant? A une dorure? A des'
émaux champlevés que la fusion aura détruits, sans en
laisser. d'autres traces que, au bas de l'écusson, cette pe-

tite plaque glacée peu apparente d'ailleurs et ne présen-
tant pas à l'attaque d'une pointe aigüe la dureté qui
constituerait un diagnostic suffisant? Peut-être la face
postérieure a-t-elle porté une décoration en léger relief
consistant en enroulements tangents entre eux, dispo­
sés 3, 2, 1, de haut en bas; mais de telles apparences
sont le plus souvent décevantes.
. . A la pointe de l'écusson, contre le bord de la face an-
térieure d'une des agrafes,adhère sur quelques dix milli-
mètres de longueur, un lambeau de la tresse en argent.

Ces deux objets n'exposent pas un type scandinave;
toutefois, au 'sujet de leur emploj, voir fig. 406 de l'é li­
tion française de O. Montelius « Les temps préhistoriques en

Suède et dans les autres pays scandinaves», (deux broches
de bronze réunies par des chaînettes). Cette figure nous

dit peut~être c'e qu'étaient les .petites perles en argent.
Tresse ·en filigrane d'argent. Bout long de
28 m/m d'une tresse en filigrane d'argent, large de 2 rn/LU '5
et épaisse de 1 rn/ 7. ' Est aplatie, mais a dû être cylindri­
que. Faite de très minces fils dont on n'a pu déterminer
nombre. Trouvée dans la masse d'un conglomérat de

Un autre conglomérat a livré un nœud, de 3 m/m'Q
rivets.
de diamètre, égalenlent un filigrane d'argent; il termi­
certainement un des bouts de la tresse. .
nait presque
Parmi les bijoux de cette espèce fournis par diverses
trolwailles,celui qui se rapproche le plus du nôtre est un
collier trouvé dans une sépulture féminine du cimetière
seandinave de Ballinaby (Ile d'!slay, Hébrides). Il est re­
présenté fig. 23 de « ,Scotland in pagan limes. The il'on
YI de J. Anderson, et mesure : longueur 380 rn /m, dia-
age

mètre de la tresse et des deux nœuds terminaux '5 et
9 m/rn ; les fils n'en sont pas extrêmement minces.
Petites perles en argent. Trouvées au nombre
de six dans les terres rapportées avec les objets et dans
des conglomérats. Diamètre 2 rn/fi '5 environ. On ne peut
été massives et polies, ou en filigran~.
voir si elles ont
Le lavage des terres a aussi donné plusieurs menus mor-
, ceaux de telles perles.
A l'intérieur d'un conglomérat, était une perle d'argent
un peu plus grande, vraisemblablement, en filigrane. '
Elle s'est brisée en miettes quand on a tenté de l'ex­
Son diarnètre a dû être de 5 à 6 rn/m. ,
traire.
Bouton en ~rgent et en fer. ' Fig. 36, à 2/1. _.
Trouvée dans un conglomérat. Incomplet. Fût en
fer terminé : d'un côté par un bouton plat en argent et
de fOrIne spéciale, à surface très verruqueuse; de l'autre
par une étoile en fer, à quatre branches, comparable à
celle de AN 408 mais plus petite qu'elle. L'objet travel'sé
devait avoir une épaisseur de 6 à 7, rn/m.

Restes de placages en argent. D'autres conglo-
mérats ont livré: 10 un bout de tige de fer, long de 15 1l1/1ll,
plaqué d'argent, dont la section transversale, symétri­
quement réniforme, mesure en largeur 12 Ill/Ill, en épais­
seur 3 III 1 III 5 ; 2° un petit fragm'ent de fer incrusté d'argent,
qui a pu appartenir au pomlneau de l'épée no '1 ;
3° quantité de menus débris de placage.
Bouton '1 en fer. Fig. 37, à 1/1. Fragment d'un
objet en fer qui fut ornementé et plaqué de bronze,
. peut-être aussi incrusté d'argent. De base un peu ovale
avec des axes de 32 à 30 rn/Ill, trop large par conséquent
pour avoir été un pommeau d'épée, il est haut de 22 rn/m.
Ne peut être une fibule, car de l'âge des Vikings ne pa­
raît être connue aucune fibule en fer de cette forme.
énigmatique que ce bouton est une agglo­
Tout aussi
mération confuse des restes de plusieurs objets que l'on
a essayé de dessiner fig. 24 ; vue de quatre côtés. Débris
déformés encore plus par l'apport de conerétions que
par l'oxydation, zébrés de longues et profondes fisssures
qui entaillent tout l'ensemble en croisant des surfaces de
contact dont il est impossible de déterminer exactement
les traces. Si l'on croit reeonnaître en XX a b une partie
du pommeau de l'épée n° 2, en d et i des bouts de l'objet
plaqué de bronze représenté fig. 47, il est difficile de
savoir ce que fut la masse sXX sur laquelle on remarque
les proéminences presque hémisphériques {, g, h, la dé-
chirure e, la coupe Z. d'une tige plaquée de bronze, et qui
s'appuie sur une base plane. Provient de l'amas d'armes
où il se trouvait pineé entre une des faces de la hache
no 1, la mèche à cuillère, une tige et une petite plaque
de fer qui se reliait à un fragment de la branche brisée
des tenailles, etc. .
Deux dés à jouer, en os. Fig. 38 à 1/1. Trouvés
dans la marnlite en tôle de fer, devenus aussi peu con

sÎstants que de la craie, tant les a endommagés le feu du
valeurs des faces sont représentées par des
bùcher. Les
cercles en creux à coup de pointeau central. Le numé-

rotage d'un des dés est régulier, 1 et 2 sur les petites
. faces et successivement 3, 4,
.: des grandes; mais sur l'autre

il est étrange, le point 4 appa-
• t raît deux fois' dont nne sur une
, . petite face,etles' quatre grandes
FIG. 38. 1/t faces déroulent la suite anor-
m~le 3, 4, ,6 et o. Le point 2 èst donc absent. Les dés paral­
lélépipédiques en os ne sont pas rares dans les sépultures .

FIG. 39. 1/i
.. Pions de jeu, en os. Au nombre cl e 19 dont 7

inéomplets. - Aussi maltraités par le feu' que les dés~ . .
Fabriqués à l'aide du tour. Les douze qui sont restés
en assez bon état peuvent être classés sous les formes
dessinées fig. 39 à 1/1, savoir: un pion a, un autre b,
quatre c, deux intermédiaires. entre c et d, quatre d.
Lesdhnens~ons . en millimètres varient de 24;n et 23 à 19.~
et 17.n . pour le diamètre de panse et celui de hase, de
19.5 à 15 pour la hauteur. 11 est probable qu'il y a eu
perte de substance au sommet des pions d. Deux fois les
montrent un peuovales ; elles sont toutes per­
hases se
cées aü centre, ou très près du centre, d'un trou tantôt
rond, tantôt carré, quelquefois profond de t3 m/m et large
de4 rn/ru n (sur b). Deux fois on voit ces trous traverser
de part en part sans doute à la suite d'une perte de .
au sommet de la pièce. Ils étaient destirrés à
substance
recevoir une chevillette en fer dont une est restée en
place sur un pion incomplet qui adhère au fragment,
la tarière? ou de la mèche à cuillère,
cité plus haut, de
et une autre est visible sur e, reliant la pièce à son
en deux morceaux est ou­
support. . Le support, brisé
trageusement fendillé ; bien proche est le jour où if
s'émiettera ; il ne peut être question de savoir s'il était
ornementé. Le fragment inférieur est associé par oxyda-
tiori au 'bout travaillant de l'outil que nous avons sùp-
posé être une tarière. . - .
Les pièces étaient éparpillées un peu partout da:ns les
parties ' centrales du lit de charbonnage, Inais groupées
en .plus grand nombre parmi les débris de la marmite;
e a été recueilli dans l'aInas d'armes. .
· De pareils pions en os font souventpartie des Inobillers
funéraires; beaucoup pltis rares sont .ceux en ambre, en
et en corne (1). On a longtemps cru que le trol,l
verre

· (i) Sur le na.vire de . Gunna.rshaug on a trouvé 20 pions en ambre et f7
en Verre de couLeur. Sur celui de Gokstad les pillards n'avaient laissé
qu'un seul pion, en corne et de couleur sombre, avec les débris d'un~
table à jeu sur laquelle ne se voient ni chevilles, ni trous pour en plailter
ni cases de damiers gemblable~ à celles de notre temps~ ' .
Voir N: Nicolayse!1) « La~gsldbet' {ra. Go1cstad.» Pl. VIII, fig. i, pour la
t,able de Jeu, ct ·Pl. Ix, fig. 6, pour le plon.· . ,

pratIqué dans la base servait à planter les pièces sur les
d'une planchette à damiers, on imaginait peut­
chevilles
être alors que ce jeu dont on ne connaît d'ailleurs pas
les règles, ne se jouait que sur des barques .
Crochet, en fer. Fig. 40, à 1/1. Dans l'amas
d'armes. A chaque exfrémité de ses larges ailes dont

FIG. 40. - i/i
une manque en partie, était un rivet semblable à ceux
zzmbos. Le bout du croc s'élargit en forme de patte
des
d'ancre. Remartluer les enroulements des concrétions
qui recouvrent l'ailé et des fausses apparences d'orne-
mentation sur la patte. Servait problablement à accro­
cher l'épée au ceinturon .
Boucles en fer. Au nombre de cinq _ Fig. 41,
à 1/1. Grande boucle à un seul ardillon et à coulant .

- Une seconde boucle de même taille à deux ardillons
et sans coulant. Les débris de deux autres dont une à
deux ardillons. La cinquième, de même dimension que
les deux premières est un coulant de forme ovale, et
ardillon; sa traverse est en forte saillie sur le plan
sans
du cadre.
Petite boucle en bronze. Fig. 42, à 1/1. D'une
ornementation délicate; comparable à · celle de AN. 615

qui provient du grand navire de Borre et va à fig ~ 13,
planche X du (( Langskibel (ra Gokslad.)) N'a pas été

FIG. 42. lIt

FIG. 41. tlt
trouvée sur l'aire de la
sépulture, mais dans la
butte, parmi les dalles du
noyau de pierres.

, Têtière en bronze.
:Fig. 43 à 1/1. Etait

entre le vase Vi et l'amas

d'armes. Sur l'aire, pas
dé traces de la partie in­
férieure manquante. Donc
objet brisé intentionnel­
lement. / La tige cylin­
drique d'en haut tomhait
en poussière de vert de
gris, elle tendait à se re­
un peu enarrière .
courber

La tête d'animal ( dragon?)
. FIG. 43. - i/i
d'un-type qui apparaît sur de nombreux bijoux scan-
est
lh1ttÉTiN DE LA SOCI1fTlf ARCHlfo. TOME XXXV (Mémoires t1) .

dinaves ; des écailles sont bien distinctes sur le cou. Peut_
être l'ornementation tracée à la pointe et dont ne se mon-
trent plusque des lambeaux a-t-elle figuré le marteau de
Thor:En A, logement d'une pièce qui a disparu s'ans laisser
vestiges, plaque métallique? émaillée? M. ]e pro­

fesseur Stjerna estime que cet objet est une têtière de
harnais .
. Garniture d'un harnachement? Fig. 44; à 1f1.
, . Trois pièces, une de la forme A, deux de la forme B.
Sur A, deux rangées, chacune de six canaux cylin­
driques l, traversant de part en part, et deux trous il,
• destinés à recevoir des goujons de fixation. Sur B, une
seule rangée , de canaux l et un seul trou t. Corps en fer
recouvert d'un plaûage d'argent, revêtu lui-même d'un
placage de bronze à surface devenue pulvérulente et Sur
laquelle ne se distingue plus de traces Ile décoration. Cette
superposition de trois métaux serait incompréhensible
sile feuillet de bronze n'avait pas été ajouré. Il l'était
presque certainement, ainsi que nous l'a montré une des
pièces B, en très mauvais état, que avons sacrifiée pour
l'exarniner et faire analyser ses éléments. Il nous semble
bien que ces garnitures ont dû être appliquées sur le mi-
lieu et sur les deux extrémités d'un bâti à deux branches

s'ou vrant sous l'angle d'environ 130 que font entre elles.
les deux faces inférieures de A. Ne peut-on pas supposer
qu'elles ont appartenu à quelques harnais, collier de
cheval? bât ? selle ? M. Montelius refuse tout caractère
scandinave à ces objets .

Un des B, celui qui était en mauvais état a été relevé
' sur l'espace N, non loin du vase V2 , l'autre près du bout
Sud-Ouest de l'amas d'armes, et A entre les deux B .

Les pièces représent~es fig. 45 et 46 à 1/1 ont-elles
appartenn à un éperon? Si oui, fig. 45 serait une pointe
que des concl'étions ont rendue presque mousse. Les

•• _ ~. " fIII'! ... ........ . o o

deux rondelles SS', ont ~té en partie plaquées de
bronze. Vestiges de brasure sous S'.
Il existe deux fragments tels

que fig. 46, qui ont pu garnir les
extrémités de l'arc de l'éperon .
Ils portent un goujon à tête et
leur face f se montre comme
ayant été appliqué sur un objet

-en bronze.

Objet d'emploi indéterminé.
FIG. 45 . - i l!
Figures 47 et 48, à 3/4. ' Une

dizaine de fragments, de diffé-
rentes longueurs et inajustables,

---- --- : d'un même objet. Trouvés dans

.,-----: la partie Sud-Ouest de l'amas

: - - d'armes, à l'exception de ceux

: déjà cités qui adhèrent au po'm- Il

meau de l'épée nO 2 et au mar­

teaU. Les uns sont rectilignes,
FIG. 46. - il!
autres courbes. On ne sait si les

courbures indiquent
la form e qu'avait l'ohjet avant

FIG. 47. 3/4
d'avoir été déposé dans la sépulture, ce qui est probable, m
ou si elles ont eu pour cause la coutume très répandue to

e ployer, lors des funérailles. certaines armes, outils
~ pièces du mobilier.
Ce sont des tiges cylindriques en fer, plaquées de
portant sur la génératrice convexe, à des inter­
ronze,
alles que nous ne connaissons pas, de larges boutons
irculaires à décoration en bronze de placage.
Dimensions: diamètre et é-paisseur des boutons, de 15
18 m /m et 16 m/m; diamètre des tiges 10 à 11 m/m concré­

se réduisant,sur le placage à 6 /
ons comprises, mais ,
aleur du diamètre réel. L'ornementation des boutons,
encore sur quelques-uns d'entre eux, mais con-
isible
se, paraît avoir consisté, dans ses prinèipaux traits, en
ne goutte en relief, probablement circulaire et d'un
iamètre d'environ 8 m/m, entourée d'autres gouttes plus
tangentes entre elles et de formes indistinctes.
etites,
pas impossible que le croc fig. 48 ait fait partie
n'est
e cet objet.
Garniture d'applique. . Fig. 49, à 1/1... De forme
par la superposition de trois
)zangique. Constituée

uilles de bronze ou de cuivre d'une. épai5,seur minime,
ltre 1/4 et 1/ 3 de millimètre pour chacune. A la partie
~périeure une des feuilles s'enroule sur elle-même pour
rmer un cylindre évidé C. Au centre, bouton eircu­
.ire en relief, repoussé dans la feuille supérieure et en­
lUré d'un tore également en relief obtenu par le même
~océdé. Deux rivets de fixation, .encore en place aux
191es latéraux; en bas, trou pour le passage d'un troi­
ème; il devait y avoir un quatrième en haut, sur le
mt manquant de losange'. Sur leur face antérieure,de
Irme hémisphérique surbaissée, les rivets latéraux por­
ient, en repoussé, une décoration devenue confuse
qui semhle s'être composée d'un bouton central en­
lais
d'une couronne de 'boutons plus petits tangents
luré
ltre eux et . au bord du rivet; la face postérieure,

moins convexe que l'a1}tre, était lisse: On ne pellt rien
dire des deux autres rivets. Sur la feuille intermédiaire
qu'a mise partiellement à découvert une perte de ma­
tière de la feuille supérieure, traits rectilignes horizo _

taux, finement incisés, repères peut-être ayant servi à
l'ajustage d~s .pièces. L'aspect dela face supérieure Con-

FIl). Ml. IIi
duit à soupçonner qu'elle a porté une ornementation. Les
dimensions de cette plaque ne s'opposent pas à ce qu'elle
ait garni le fourreau d'une épée. A été trouNée sur
l'espace N, à peu . près' à mi-distance du vase V2 , et de
l'amas d'armes, adhérente à la face inférieure cr·une des
dalles qui recouvraient le charbonnage. Plus près du
vase V2 ont été relevés 1 es restes (l'une, pent-t'tre de
deux garnitures de même espèce .

Sur l'espace N ont été recueillis trois groupes,on pour-
rait dire trois pincées, de minces rubans de cuivre ou de
bronze, s.emblables à ceux 'en or et comme eux enroulés
en hélice.
Le premier objet que nous ayons reeueilli a été une
gaine en, cuivre ou en bronze, retournée comme on le
ferait d'un gant, et écrasée. Très mince, elle portait à
chaque bout les débris d'un rivet. C'est à l'intérieur de
parmi des terres et des cendres, que se trou­
cette pièce,
vait la première petite perle en argent que nous ayons

vue.
Restes d'une chaine en fer. - Fig. 50, à 1/1. " En

C, la chaîne ;en A et B deux de ses aboutissements.
Sous l'aspect de tubes de serpules, les débris de cette
adhéraient par petits fl'agments plus ou moins
cha.îne
contournés, à un grand nombre de pièces du mobilier et
à des rivets. Dans les , conglomérats leur présence ne se
névoilait généralement que par leur logement rempli de
poussière de rouille et quj , en COli pe transversale, fjgurait
es orifices tangents entre eux de quatre canaux cyJin-

oriques. C est une reconstruction de la chaîne, et permet
(l'jmaginer quel a été son ingénieux mode de fahricalion ;

chaque maille se composant d'un grand anneau d'àhord -
étiré suivant un diamètre, puis replié par le milieu.
En A, où 1ft maille n'a que 50 m/m de longueur, la
chaine aboutit à un fort anneau' en fer dont le dian1f'ire
extérieur a dû être voisin de 7 centimètres.

Ln coupe B a été faHr. à la meule dans un conglonlérnt
avec l'espoir,déçu d'ailleurs, de rencontrer les fragments
d'nn mors que semblait promettre le piton p qui s'est
montré rempli pal' une maille de la chaîne. M est ,la sec-
tion transversale d'une autremaille.K n'est qu'lin clou

parasite.
Dans la riche sépulture à incinération explorée à

FIG. 5L ili

FIG, 50.

Myklebostad, en 1874, par A. Lorange, a été trouvée une
chaîne :;emblable à celle du Cruguel. Les archéologues
scandinaves considèrent cet objet, les uns comme une
laisse de chien, d'autres comme une bride ou des rênes.
Certaines tombes ont aussi livré des chaînes à peu près
de même espèce mais à deux brins seulement.
Cadenas. Fig. 01, à 1/1. Débris d'un objet en fer
qui n'a guère pu être qu'un cadenas plat. A l'intérieur,

pendant la crémation, s'est introduit un peu de ploinb
fondu. De tels cadenas ne sont point rares dans les
sépultures.

FIG. 53. i l!
. FIG. 52. {Ji

Petites crampes.-
Fig. 52, à 1/1, en fer.
nombre de d}x, généralement en très mauvais état. Les
rivets, trois par pattè,et semblables à ceux des (( umbos))
indiquent que la pièce qu'ils traversaient avait une épais-
l1l m
seur de 0 à 7 / • Trouvés un peu partout, mais principa­
le,ment sur l'espace N. Emploi inconnu.
Deux crampes en fer, d'un autre espèce. L'une •
fig. D3 1./1. ' Apparences trompeuses d'une ornementa­
tion. La seconde crampe à peu près semblable embrassait

une tige de fer ployée plutôt intentionellement que par
le" efforts qu'elle aurait subi pendant la crémation.
Restes d'une garniture circulaire en fer. Fig. :54)
à 3/4) qui fut peut-être posée sur le bout supérieur d'un ·
objet cylindrique de matière combustible. Vase en bois?
Carquois en bois? Le diamètre est hien faible (1) 76 ll1!m
pris à l'extérieur.

.hl ht

rH. ;H. - '"
Un fragment de la même pièce, plus large que celui
représenté, pourrait avoir été l'oreille d'une anse. C. f.
Une oreille d'anse,à la vérité,d'une forme (lifférente, fig .

14, Pl. III de « Foreningen til norske Fortidsmindesmer-
kas bevaring. Aarsberetning fOl' 1887 y), provenant d'une
des sépultures de Kvelde. L'aspect de la face externe du
cercle fait soup.çonner qu'elle a été décorée et peut-être
incrustée ou plaquée d'un métal blanc
Objet d'usage indéterminé. . Fig. :5:5, à 1/4.
d'une_ sorte de long manche en fer. Ployé inten­
Restes
tionnellement. En b, un fragment manque. L'ensemble
(les morceaux ocr-uperait une longueur de 43 c/ m. De sec­

"lion losangique sur presque toute son étendue. Terminé
à une de ses extrémités par une douille qui a été décorée
au bronze, et à l'autre par un arrachement dont la forme
indique que nous n'avons pas affaire à une arme.Fissures
(i) Pourtant le carquois trouvé dans la sépulture de Gunnarshaug et
qui contenait 24 flèches n'avait que 8 'ID' de diamètre. (A. Lorallge:
\( Storhaugen [ra Karmoen », p. 9) .

longues, larges, profondes. Trouvé à la " surface de
l'amas d'armes.

FIG. 55. ~.f!.

Outil d'usage indéterminé. Fig. 56, à 1/2. -
Lame en fer, plate, i.ntentionnellement hrisée suivant b .
Un bout manque. L'ensemble des morceaux occupe une
longueur ' de 36. m/m. Prè~s du hout le plus large sont les
restes d'un goujon ou d'un rivet. Probablement un outil,
mais était-ce une lime? un ri:lpe à bois'? Ne paraît pas
avoir été la lame d'une scie à main.
Provient de l'amas d'ar.mes.
Fragment d'un instrument d'usage indéterminé.

.. Fig. 57, à 1/1. En fer. Etant données ses dimensions
et la forme dti bout à emmancher ou à tenir en main, cet
objet ne peut avoir été une faucille. Trouvé dans l'amas
d'a:rmes.
Fragments de deux objets en fer d'usage indéter-
miné. Fig. 58, à 1/4. A. Consiste en deux minces

plaques de tôle superposées et pinçant entre elles des
ornements? en forme de pointes de flèd1e ajourées. On
ne voit pas si l'assemblage de ces flèches est assuré par des

FIG. 56.
, f'lG. 57.

goujons,ce qui toutefois est probable.Il est clair que celles
sur le rayon étaient primi­
des pointes qui sont inclinées
. tivement disposées radialement, et que l'objet a été en-
dommagé soit intentionnellement avant sa mise au
Le rayon de courbure est
bûcher, soit par la crémation.
170 m/m à l'intédeur,de 275 à l'extérieur en supposant
les pointes redressées . .

FIG. 58. tl'

B. Constitué avec une épaisseur de 3 à 4 / par deux
On ne sait si les or­
minces plaques de tôle superposées.
nements? en forme de pointes de flèche non ajourées
sont pincées entre les deux feuilles ou s'ils font partie de
sur l'arête interne
l'une , d'elles. Rayon de courbure,
100 rn/m, à l'extrémité des pointes 210 m/m.
De A et de B ont été recueillis quelques autres frag-
ments "non ajustables mais dont l'allure tend à prouver
,qu'aucun de ces deux ,objets ne formait pas un cercle
fermé.

Fragment d~un Objet en fer d'usage indéterminé
- Fig. 59, à 1/2. Bande centrale B à laquelle seinble
appartenir la saillie F, base peut-être d'une . pointe de
flèche semblable à celles de la figure 58. Cassures en c et
c' indiquant que la bande se prolongeait en deux
l'autre; autres ·cassures en
branches écartées l'une de
Cil

hL l emhL

.FIG. 59. iJ2
c'c"c". Suivant a a' de B, est posée par son milieu une se­
conde bande A, (enA' représenté ouverte) dont les deux
bouts ont été repliés et appliqués 'Cotltre la pièce cen­
trale. En D sont deux autres bandes de tôle, superposées,
embrassant la pièce B à laquelle elles sont fixées ainsi
qu'à A par un clou à large tête plate.
58 et 59 ont été recueillis dans la partie Sud-Ouest de
l'amas d'armes. -
Fragments d'un ou de plusieurs objets d'usage indé·

terminé. Enfer, au nombre de quatre, dorittrois seu­

lement sont oessinés fig. 60 à ljl. Le fragment C'est celui
mieux la composition de l'objet. Une mince
. qui expose le

bande de tôle de 8 lUjm .de largeur, se replie par le milieu
. pour pincer: j 0 en a un anneau; 2° en b et b' deux tiges
cylindriques de 4 à 5 lU/m de diall1ètre, dont les bouts se

FIG. 60.

é1t\i\

relèvent de part et d'autre et se terminent par un cône à
base renflée bien visible en d de la figure B; 3° une 1
seconde bande de tôle, plus large, d'une épaisseur de
3 à 4 m/m et dont les deux arêtes présentent des courbures
dissemblables, l'inférieur nous indiquant que les branches
de cette bande large ne sont point disposées symétri­
rapport à la feuille, repliée. Remarquer, sur
quement par

B les enroulements de concrétions déjà signalés plus
haut, et de décevantes apparences d'ornementation.
boursouflure de l'anneau de A est scoriacée et pourrait
de crin ou de cuir .
provenir de la combustion de laine,
Sur C, dd ne sont que des fragments parasites. On ne sait
bb' sont au même nombre sur les quatre, .
si les bras '
il a été trouvé une dizaine de ces bras, non
fragments;
ajustables.
N, entre l'amas d'armes et le vase
Etaient sur l'espace
V2 ; le fragment C près des objets de la figure 58.
Nous mentionnerons de plus: deux anneaux de fer, '
ayant pour diamètre extérieur . et diamètre du jonc,
environ: l'un 120 et 15 c/ l'autre 100 et 10 c/m. Ils

adhèrent par oxydation à ]a filière de la figure 33.
Des fragments de deux ce,rcles en fer de quelques
8 c lm de diamètre .
Un assez fort croc en fer.
bandes de fer,une rectiligne, la seconde
Trois courtes
tra­
courbe, la troisième coudée à angle droit; chacune
versée par un clou.
Un fragment de fer qui pourrait avoir appartenu à une
poignée,de coffret où à un briquet.
A l'Est du vase V2 et presque à le toucher, gisaient les
en bronze parmi lesquels on ne
débris de pètits objets
que: un anneaù de section carrée qui semblerait
citera
clé, telle que AN. 458; une tige et
avoir été la tête d'une
un fragment d'anneau, restes peut-être d'une épingle

a anneau mobile, réduite 'à ' l'état de vert-de-gris.
Enfin une grande quantité de bouts de tiges en fer, les
courbes, d'autres rectiligne's, et beaucoup de
'unes
plaquettes., , . ,
petites
n'avons reconnu aucun fragment que l'on puisse,
Nous
certitude attribuer à un mors, ' ce qui ne prouve
avec
pas qu'un tel objet n'a pas été déposé dans 'la sépulture.'
L'arrangement du mobilier sur l'aire, identique à ceux
décrits dans le (( Ship buriaI)) et les (( Gl'auene ved
MykIebostad )), le caractère incontestablement scandinave

de la plupart des objets recueillis, les rivets qui dénotent
une construction à clins, l'emploi pour différentes pièces
la charpente et de l'équipement, d'un bois alors
étranger à la région bretonne, tout affirme l'origine "
normande dè la tombe du Cruguel.
La barque. La barque devait avoir la forme de
trouvées dans les tumulus suédois et norvégiens.
celles
Il faut l'imaginer bordée à clins, pointue des deux bouts,
basse sur l'eau suivant presque toute sa longueur, mais
se relevant beaucoup à la proue et à la poupe; munie, à
tribord derrière, près de l'étambot, d'un gouvernail

latéral; pourvue d'avirons et probablement d'un seul
mât portant une voile carrée. Pour rechercher les dimen-
sions de la coque les seules données dont on dispose
nombre des rivets et la distance qui, sur chacun
sont le
d'eux, sépare la tête' de la virole. On a vu plus haut que
ce nombre a dû être supérieur à un millier, soit à 900 en
écartant les petits rivets qui paraissent n'avoir pu trouver
emploi dans l'assemblage du bordé. En les espaçant de

17 c/ comme sur un des canots du navire de GolŒtad (1),
nous calculons que 850 rivets suffiraient amplement à la ,

construction d'une barque longue de 11 mètres, large de
2m 40, à neuf bordages y compris tine fargue, cel1e-ci

(f) Planche V, fignre H du (( Langskibet (ra Go/~slad ».

BULLETIN DÉ tA SOCIÉTÉ ARCHÉO. . TOME X.XXV(Mémoires14).

fixée aU bordage supériellr par des clous, comme a.ussi
galbord à la quille. Cette forte embarcation aurait été

munie de sept paires d'avirons et, lors des' funérailles,
de ,ehaque bord auraient trouvé place le
onze boucliers
long de· !-les parois, même en ne se recouvrant pas à
comme à Gokstad. Le plus fort bordage aurait été
demi,
d'au moins 21 rn/m, le plus faible de 10; et
épais
l'échantillon comparable à celui des canots de 11 mètres
actuellement en service dans la marine de l'Etat.
La date de la'sépulture. M. le professeur"Stjerna
estime que la décoration des quillons de l'épée n° 1 date
cette arme du dernier tier~ du IXe siècle ou du premier
tiers du Xe. C'est précisément entre 917 et 937 que. les
ont occupé en maîtres, la Bretagne tout
Normands
entière. Il est permis de supposer que pendant ces vingt

années beaucoup d'entre eux s'étaient établis chez nous,
surtout dans les îles, où ils n'avaient à redouter aucune
attaque, avec l'espoir de fonder des colonies durables.

. On -rechetcherait vainement aujourd'hui, soit parmi
les noms des plus anciennes familles (1), soit parmi ceux

et des parcelles de Groix, quelques traces de
des villages
l'occupation étrangère, Mais pour qui saurait que le nom
de l'île n'apparaît qu'en 1037 (2) et sous la graphie Groë
reproduit exactement la prononciation grésillonne
qui
du mot, grande serait peut-être -,la tentation de lui

attribuer une origine norroise (3) ; il faudrait alors cepen-
dant ignorer que Groë se rencontre en composition dans

(!) A l'exception peut-être du nom de Raude, de physionomie scandinave.
(2) L. Maître et P. de Berthou, « Cartulaire de l'Abbaye de Sainte-Croix
. de Quimperlé », 2° édition. p. 1.49 « Cartula Sancti MicJwelis ».
(3) L'allure du nom Groë est assez norroise. Cf. Faeroë, Sudl'ey-ar (les
Héprides), Orkney-ar (les Orcades), Hlésey, Jersey, etc. En danois
« gro» signifie crapaud. Groa est un nom de femme bien connu. On le
rencontre dans la « Saemundar Edda », dans le «(' Skàldskaparmàl », dans
le \( Landnàma-bok »; etc.

des noms
bretons antérieurs aux incursions des
Nor-
rnands (1).
Les frappantes analogies que présentent les dispositions
Cruguel avec celles des tombes à incinération èxplo­
sur les côtes de la Norvège depuis le ' Romsdal
rées
jusqu'au Smaalenene portent à supposer que le ou les
personnages ensevelis . à Groix étaient originaires du
Vestland ou du Vestfold.
C'est par milliers que se comptent les sépultures à
barque dans la presqu'île scandinave (2). En Finlande et
même en Livonie, on en a découvert un certain nombre;
- en Danemark, aucune (3). Elles sont extrêmement rares
dans les colonjes norvégiennes, Islande, Freroë, Shetland,
où l'on n'en cite que six (4).
Orcades, Hébrides, etc.,
, A notre connaissance, celle de Groix est la première
qui ait été 'signalée en France (5); l'appendice n° 1 fait
(1.) Groecun, par exemple, dans la plus ancienne des chartes du Carlu­
laire de Redon. Voir J. Loth « Chrestomatie bretonne »,
(2) « On peut, sans exagération, assurer que, dans la Péninsule scaJ'ldi·
nave, leur nombre doit être représenté par quatre chiffres» (H. Schetelig.
« Ship burials », page 5).
(3) « Le Danemark n'en a donné aucune. Cette partîe de la Scandinavie
était précisément celle où les influences de l'Europe occidentale se firent
sentir le plus tôt et avec le plus d'intensité. A la vérité on a trouvé dans
le Jutland septentrional des alignements de pierres debout reproduisant
les formes d'une barque, et de telles tombes sont à rapprochpr de celles
à navire. On lés attribu~ à des vikings. 'qui se seraient temporairement
établis dans le pays ». rH. Schetelig « Sltip bUl'ials », p. 38]. A rapprocher,
car dans le « Kulturgeschicltte Swedens)), de O. Montelius, on lit en renvoi
de la page 329, que dans un tumulus norvégien a été découvert un
(~ Stensattning )) qui contenait des ossements, des armes et une g'l'ande
quantité de rivets. La relation de la fouille se trouve dans l'Annuaire àu
Musée de Stavanger, 1902, p. 59.
(4) En Islande, une seule, croit-on « Ship lnzrials )) p. 57. A Pierrowall,
dans l'île de Vestray (Orcades), trois. (J. Anderson, « Scot/and in pagan
limes. The iron age )), p. 57). A Kiloran Bay, dans l'île de Colonsay,
(Hébrides), une sans tumulus. (H. Schetelig, dans (c Saga book of the viking
club », vol. IV, p. 1,72). Enfin, dans l'île d'Oronsay (Hébrides), sous un
tumulus dit (cCarnan-nana-Bal'raich », une, dont on sait seulemp.nt qu'elle
contenait des rivets de barque cc Saga book. of the viking club », T. IV,
1906. Henvoi de la page 360). Sauf peut-être la dernière, ces sépultures
étaient a simple inhumation. ,
(5) Ce qui a été découvert à la Pointe de Beg-en-And, en Saint-Pierre­
Quiberon (Morbihan), n'est certainement pas une sépultul'Ô scandinave.
(Voir « Bulletin de la Société polymatique du Morbihan» i868, p.172 et 1869 p. 112.

ressortir le rang honorable qu'elle' tient parmi les tombes
de son espèce. Il en sera sans doute découvert d'autres

,sur le littoral et dans les îles de la Bretagne. C'est Pour
éviter aux chercheurs bien des pertes de temps, que nous
un long compte-rendu, tant de
avons accumulé, dans
détails en apparence superflus, que nous avons fait suivre
sur les sépul­
cette note de renseignements sommaires
tUl'es scandinaves à J)arque~ sujet peu falnilier aux

archéologues de notre région, et qu'enfin nous avons
en renvoi les ouvrages à consulter .
noté
Si les monographies de MM~ O. Montelius et Schetelig
ne nous avaient pas ouvertla voie, si la sépulture n'avait
par M. Stjerna, si les charbons et les osse­
pas été datée
par MM. Fliche, Beaumanoir
ments n'avaient pas étudiés
et Rose, non seulement la relation de la fouille de Cru-

guel eût été incomplète, m~is elle aurait été entachée de
nombreuses inexactitudes. Nous adressons nos remercÎ-

ments reconnaissants aux savants qui ont bien voulu
nous éclairer.

APPENDICE . 1

~iste comparative des principaux objets recueillis
dans cinq sépultures à « umbos » en: nombre

OJJ

Plus de
. Au moins 1

'vets recueillis ...............
Beaucoup

bos de bouclier .............

tranchants
à deux

uterolle de fourreau d'épée ... •

aches ..............................................

tes de lance ...............
Plusieurs

de flèche ..............
tes

1 ume ............................................

ailles ............. ' ....................... ......

cuillère ........... , ..
es a

al'llere ..............................................

olnçons ........................... . " ..............

'ilière de cloutier .............

lerminette ...................

lâpes

,am e de scie ..................

[rand
couteau" , .. " , .. """

ordinaires,
:outeaux

aucilles ...........................................

ierre à aiguiser. , , '.' , , , , , . , , , ,

Bague en or .................. .

garnis d'or ..... .
Restes de fils
OUI

Agrafes en argen t ............ .

Bouton en argent ............. .

Tresse en argen t. . . . . . . . . . . . . . 1

argent ........ Plusieurs
Petites perles en

Perles en verre émaillé ....... .

Fibule à anneau, en bronze .... .

Epingle en bronze

Peign es en os. . . . . . . . . . . . . . . . . 2

à jouer en os.. . . . . . . . . . . . . 3
Dés

Pions de j eu en os............ Plusieurs
19 Plusieurs

Vase en bronze émaillé. . . . . . . . . 1

Vases en bronze .............. .

Marmite en tôle de fer ........ .

pierre ollaire ...... .
Marmite en

Poêle à frire .................. .

Mors ........................ .

T.êtière de harnais, en bronze .. .

Chaîne en fer ................ .

Ossem en ts de chien ........... .. »
OUI
» OUI

Ossements d'oiseaux .......... .

OUI

(1) · Myklebostad 1. Sépulture pal' incinération explorée en :1.874, par
M. A. Lorang'e, à Myklebostad (paroisse et doyenné d'Eid, baillage de
Nordljord, département de Nordre-Bergenhus, Norvége). Tumulus con­
struit avec soin, haut de 3 m. 80 ; à base circulaire de 29 m. de diamètre,
entourée d'un fossé interrompu par deux petites chaussées, Le lit de
charbons et d'os brûlés occupait toute la surface de la base. Les dimen­
sions des rivets, chevilles et clous indiquent que la 'barque était d'un fort
échantillon, aussi grande, sinon plus grande que celle de Gokstad; lon-

Sépultures dans lesquelles il a été trouvé
plus de deux « umbos » (1)
Gokstad. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 64 umbos
Myklebostad nO 1...................... 44

Groix ....................... ' . . . . . .. 21.
Langlo " ..... ...................... 10
Myklebostad n° 2. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
Yliskyl Roligheden (8). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 0
Hauge ..... .... .. ' ............ '. . . . . . . . 4
Gjulem (4).. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3 .
. Allunl(o; ...... ~..................... 3 .
Relleve (6).. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
gue de 23 m. 80. l\1yklebostad i est la plus riche et la plus importante des
sépultures par incinération dans une barque qui soit connue (A. Lorange
« Samlingen of norslœ Oldsager i Bérgens Museum p . .153)/ (Collection des
antiqQités norvégiennes du musée de Bergen). Bergen, :l.87!~. •
(2) l\1yklebostad n° 2. Par incinération. ' Dans un tumulus voisin
du précédent et qui contenait cinq sépultures, dont trois à barque (une
de celles-ci était féminine). Haut~ur 3 m. 80, base circulaire à diamètre de
32 m. Explorée en :1.903 par M. H. Schhitig, qui la considère comme « la
seule dont on puisse dire avec certitude que la crémation ait eu lieu sur
la place même où fut dressé le tertre. » (II. Schletig, « Gravene ved Mykle­
bostad paa NOl'dfjol'deid » Bergens museum aarbog 1905, no 7. Tombes de .
Myklebostad à Nord(jordeid. Annuaire du musée de Bergen.
(3) Langlo,paroisse de Skjee,doyenné de Stokke. Jarlsberg et Lal'vik,
Norvège. Par incinération. Tumulus à base circulaire de 10 m. de
diamètre. (N. Nicolaysen « Udgravningernei S/œ sogn i 1872 ». Fouilles
dans la paroisse de Skjce, en :1.872, dans Foreningen, etc., '1872.)
(!~) Hauge, doyenné de Gloppen, en Nord(jord. Norclre Bergenhus, Nor­
vège. Sépulture par inhumation. Tumuhls bas, à base un peu ovale, avec
axes de Hm. 50 et '13 m. Explorée en 1890 par M. G; Gustafson . « En
baadgrav fra vikillgetiden » Bergens museums am'bog, 1.890, .n° 8. Une sé-
pulture à barque de l'âge des Vikings. .
1 Les.fouilles de Myklebostadn 2 et de Hauge ont été menées avec une
méthode et un soin remarquables, rares.
(1) Cette liste n'est pas donnée comme complète.
(2) Yliskyla, en Finlande. Sépulture de l'époque (de l'an 600 à l'an
800) qui a immédiatement précédé l'âge des Vikings. (H. Schetelig « Ship
burials, p. 37.)
(3) Roligheden, par. et doyenné d'Hedrum. Jarlsberg et Larvik, Nor­
·vège. (Foreningen, etc. , 1888, p. 129).
(4) Gjulem par. et doy. de Rakkestad. Smaalenene, Norvège. (A. Lü­
range, Foreningen, etc., 1866-67).
(5) Allum, par. et doy. d'Hedrum. Jarlsberg' et Larvik, Norvège. (Fo-
reningen, etc ., 1887, p. 62).
(6) Helleve, par. et doy. de Voss. Sëmdre Bergenhus, Norvège. (Sam­
ling.en, etc., i Bergens, M. 1874, p. 163).

APPENDICE II

Note sommaire sur les sépultures , scandinaves
, à barques
Il n'existe, au sujet des sépultures à barque, que deux
monographies: « Om hogsattning i skepp under uikin­
gatiden (sur les sépultures à navire ~u temps des Vi­
kings), du docteur O. Montelius, et (( Ship hUl'ials))
(sépultures à navire) du docteur H. Schetelig. Dan's « Om
hogsattning, les principales fouilles scandinaves sont
relatées avec assez de détails pour qu'il ne soit pas né­
d'en compulser les comptes-rendus orig,inaux.
cessaire
D~ l'article de Montelius rien n'est aujourd'hui à re-
trancher, rien à modifier, mais depuis sa 'publicati.on
bien des découvertes ont été faites qui ont projeté plus
lumière sur des cas douteux et répondu à des ques-

tions de l'auteur. (t Ship bUl'ials )) nous conduit jusqu'en
1906, résume les fouilles récentes, en étudie les résultats
et en tire des conclusions. Consulter aussi « En baad-

grau (l'a uikingeliden )) (Une sépulture à batealJ du temps
des Vikings, p. 4), du professeur G. Gustafson (1).
Alors qu'en Scandinavi.e des prototypes étrangers se re­
connaissent facilement pour les tombes des époques de la
pierre polie etdubronze,du premieretdusecondâge dufer

(1) (( Om llOgsatlning » a été publié dans « Svenska-fol'nminnesforeningens
tidskrift » (Revue archéologique suédoise) VI p. il.9 Sq., Stockholm,
1885; « Ship' blll'ials» dans « Saga-book of the Vilcing-Clllb)J. (Livre des
Sagas du Viking-Club) Tome l'V. p. 326 Sq, Londres, 1906, avec tirage à
part. « En baadgl'av « dans «Bergens museums Ç1.arbog » (annuaire du mu­
sée de Bergen.) 1890-VlII.
(2) Les archéologues du Nord partagent l'âge du fer scandinave en
quatre âges et huit périodes, savoir, d'après O. Montelius «Les temps
préhistoriques en Suède» " te, et 2" âges, période de i à 5, de 500 avant J. C.
à 400 après J. C. 3 âge, période 6, de 400 à 600 ; période 7, de 600 à 800.
- I.e âg'e, 8 période, dite âge des Vikings, du commencement du IXe siècle
au milieu du XIe. Des expéditions de Vikings ont certainement eu lieu
avant, cette époque et le nom de Viking (gens du Vik, le golfe de Chris­
tiana, le golfe par excellence) était connu bjen antérieurement à l'an 800.
L'histoire mentionne leurs incursions sur les côtes frisonnes dès le milieu
du VI" siècle; en 60 des Normands venus sur « une flotte immense»
brûlèrent le monastère d'lona (He d'Eigg·Hébrides. (A. Bugge, « Vikin­
gerne » (Les Vikings) T. l, p, '136) et saccagèrent l'île de Tory (Irlande).
C'est donc par pure convention que l'on fait commencer l'âge des Vikings
en l'an 793. « Lorsque les pa'Lens, pirates et homicides, atrocement anéanti­
rent, à Lindisfarne, l'église de Dieu. » (A. Bugge « Vikingerne)J T. Il p. iD).

apparaît tout à cou p, pendant ' la première période du
troisièlne âge, avec la barque employée comme cercueil,

un mode de sépulture absolument indépendant de toute
influence du dehors, dérivant sans doute d'une concep-
tion nouvelle de la vie d'outre-tombe et exclusivement
spécial aux ancêtres des Norvégiens et des Suédois (1).
Les tombes à incinération du Vieil-Upsal (2) (en Upland,
sont considérées comme les plus anciennes des
Suède)

sépultures à navire. On les date du VIe siècle. Les deux
seules d'entre elles qui aient été fouillées, les tümulus
dits d'OdIn et de Thor, ont livré des rivet3 de barque.
, La coutume d'ensevelir dans des navires paraît s'être
rapidement répandue dans toute la, péninsule. Comme
barque (3) deux modes furent
pour les sépultures sans

concurremment en usage, l'incinération, ~t la simple
ihhumation. Au sujet des causes qui déterminaient
l'adoption de .l'un ou l'autre, il n'a guère été fait que
des hypoth()ses, mais dès maintenant les explorations
nombreuses pour qu'il soit établi qu'aux en­
sont assez
Trondhjem et dans la région au Nord de cette
virons de
ville, les incinérations sont plutôt rares. Hommes,
femmes, puissants personnages, pauvres , gens se ren­
contrent dans la tombe à barque, et les sépultures dans
de grands navires sont seulement des cas extrêmes de
la soümission à un rite basé sur des croyances doIittout
le peuple du Nord était profondément imprégné.
Quand le mort était pauvre « on se contentait de lui
(i) En ne considérant, bien entendu, que les peuples de langue indo-
europeennes.
(2) B. E. Hildebrand « Sur les Tumulus du Vieil-Upsal» dans « Comptes-
rendus du Congrès d'Anthropologie et d'archéologie préhistorique» tenu à
Stockholm en 1871~, p. 602.
(3) Les sépultures sans barque ' étaient toutefois, en Scandinavie, pen­
dant la 'VI~e et la VIlle période de l'âge de fer, beaucoup plus nom­
breuses que celles à barque. Ainsi, des 219 tumulus fouillés par M. Ni­
colaysen, en i872-84-85-87-88 dans les nécropoles du Jarlsberg et Larvik, 23
seulement (soit 10.50/0) ont livré des rivets « Foreningelt.», etc.

construire un petit bateau» (1) ou de jeter dans la sé-
pulture quelques restes d'une barq.ue. avec un mohilier
misérable, un couteau, une pierre à aiguiser; mais quand
il était riche, on déposait près de lui tout ce qui sem­
rendre facile la vie de l'autre monde
blait devoir lui
armes, outils, pièces de jeu, parures, vivres, boissons'
des chevaux et des chiens suivaient leur Inaître dans le
tombeau; des animaux domestiques étaient sacrifiés
et leurs quartiers rangés dans le
lors des funérailles
navire; quelquefois même, un ou une ' esclave, victime
ou nl0ins volontaire, . partageait la sépulture de son
plus
seigneur pour continuer à le servir. '
La composition du mobilier funéraire différait suivant
le sexe de l'enseveli: à l homme les armes, les outils de
charpentier ou de forgeron, etc.; à la femme 1 les instru­
ments de tissage, de filage, de couture, les ustensiles de
et les caractéristiques grandes broches ovales
cuisine
en bronze . . Aux deux sexes étaient communs, avec
la faucille, les coffres, les
quelques ustensiles de cuisine,
coffrets, etc. ' .
Il ne sera pas question ici des sépultures pauvres .
'Sépultures par incinération. Sauf de rarissimes
la barque avec son contenu était brûlée sur
exceptions(2},
un bûcher dressé en un endroit choisi; les restes de la
crémation étaient ensuite transportés et rangés sur un
autre emplacement au-dessus duquel on alnoncelait les
(1.) Relation d'Ibn Fosslan. Voir appendice Il. Comme en souvenir
d'une coutume tombée en désuétude,? sacrifices humains en nombre, .
remarquer :. (( Tout autour du na vire furent rangés de grands simulacres
humains en bois. » ({ Om hogsattning » p. '153. .
(2) La sépulture n° 1 du tumulus no 2 de Myklebostad serait la seule
exception. (II. Schetelig « Ship burials », p. 16. Gravene ved Myklebostad
p. 7 S q. Dans cette tombe, le lit de charbonnage avait conservé la
forme et les dimensions de la barque. Sa moitié avant ne cOJl1enait que
des rivets et des parcelles osseuses. La marmite avec l'amas d'armes était
au milieu' de la moitié arriere de la barque, et posée sur les . reliques
hm:naines. Entre cet amas et le milieu de la longueur du bateau se
dispersaient des . outils de charpentier.

matériaux divers d'un tertre de dimensions variables.
Les disposition,s adoptées pour les sépultures masculines
sont, en règl~ presque générale, les suivantes: cendres,
d'animaux incinérés s'étalaient en
charbons, ossements
un .lit de faible épaisseur et d'une étendue restreinte re-
lativemen~ à celle de la base du tumulus (1). Vers le
au fond et à l'entour d'une dépression
milieu de ce lit,
creue-ée à peu de profondeur dans le sol, s'assemblaient.
Au-dessus, quelquefois aussi à
les reliques humaines.

l'intérieur du trou était déposée une marmite en tôle de
ou en pierre olÜüre que l'on emplissait, recouvrait et
fer
entourait d'un compact amas d'armes, d'outils, d'objets
divers. Quelques pièces du mobilier se parsemaient sur
l'aire de charbonnage (2). Parfois la marmite était uti­
lisée comlne urne funéraire; très ,souvent les armes, les
harnachements de chevaux avaient été inten-
outils, les
tionnellerrient ,ployés et même brisés. Dans 'les sépul-
tures féminines les osselnents et les objets du mobilier
sont dispersés sur toute l'aire.
sont loin de SE' montrer toujours en assez
Les rivets
grande quantité pour affirmer la crénlation d'une . coque
ait négligé de les transporter tous du
entière, soit qu'on
bùcher à la tombe, soit qu'il n'ait été brùlé que les dé-

bris d'un bateau, s'oit qu'un petit nombre de ces pièces
jugé suffisant pour représenter symboliquement la
fùt
barque-cercueil. C'est sur cette dernière hypothèse que
du Nord (3).
semblent s'accorder les arcbéologues
Sépultures' mixtes. - La sépulture suédoise de
Lackalanga, en Scanie, estla seule où dans une barque
Cl) Dans la sépulture du tumulus no 1 de Myklebostad, par exception,
le lit de charbonnage occupait toute la base du tertre.
(2) Ces dispositions sont communes à presque toutes les sépultures à
t incinération de l'âge des Vikings, qu'elles aient ou non contenu une
barque.
(3) Montelius (( Om ltogsattning » p. i61~. Gustafson (( En baadgrau (l'a
Vikingetiden », p. 56.

·etavee un mobilier non brûlés aient été trouvés des
restes incinérés. Ils étaient dans un vase · en . terre
cuite (1) . ..
Sépultures par simple inhumation. . Dans les

près du corps,allongé sur le dos ou sur le
petits bateaux,
flanc, était rangé le mobilier funéraire. A la poupe du
navire, dans les riches sépultures de Vendel, le mort était
au poste de l'homme de barre. A Valnesset et dans
assis
une des tombes de Snotra (2) 'la barque a sans doute été
la quille en l'air, abritant ainsi le cadavre comme
placée
d'un toit. Par exception, les quatorze sépultures du cime-

tière de Vendel (Upland) et celle de Kiloran (Hébrides)
n'ont pas été recouvertes d'.un tumulus .

Les grands navires reposaient sur le fond d'une tran-
chée profonde d'un peu moins que leur hauteur au maî-

tre. A Tune, à Gokstad, au Gunnarshaug, à Oseberg .

une chambre sépulcrale avait été construite à l'arrière du
mât et à le toucher. Elle était en charpente; les èhevrons
toit · à deux versants prenaient appui contre de
de son
forts madriers allongés en abord sur la plateforme de

cale, des plantes jointives et verticales fermaient ses
(3) A l'intérieur de ce réduit, couché ou assis sur
pignons.
des coussins rembourrés de plunles; se déposait le mort
avec la plus riche · partie du mobilier funéraire. Les
(1) Lackalanga, près de Lund. Fouille raite en i853 (N. G. Bruzelius:
Annaler for Nordiske Oldkyndighed oy historie, 1.858. ' Annales archéolo-
. giques et Historiques du Nord.) « Om hogsattnÎlig, p. 156. « Ship burials »
page 27. .
(2) Valsnesset (Undset: Foreningen, i874, p. 47. Snotl'a n° 4, explorée
en 1864. (Undset: Universitetets Samling of norske Oldsager ». Collection des
de l'Université: Christiania i878.) Œpuisé).
antiquités norvégiennes
(3) A Gokstad cette chambre mesurait dans œuvres : longueur,

l~ m. 80; largeur AV', 4 m.; largeur AR, 3 m. 50; hauteur, 2 m. 20. (<< Langs­
kibet fra Gokstad)) p. 6!~ et Pl. III.) Au Gunnarshaug, les chevrons
reposaient sur deux murs longitudinaux en pierres, élevés parallèlement
à la quille en dehors 'du navire et reliés entre eux par deux murs trans­
versaux sur lesquels s'appuyaient les pignons. «( Storlwugen paa Kar-
moen ». « Ship burials, p. 31). . .

animaux sacrifiés trouvaient place à la proue, à la poupè
et en dehors du navire.
sur les Cérémonies qui accompagnaient
Il n'existe

les funérailles qu'un seul document auquel on puisse
il est du plus grand intérêt. Le voyageur
ajouter foi, mais
par le Khalife Mok­
arabe Ahm'ed-Ben-Fosslan avait été,
tader-Billah (908-932), envoyé en ambassade auprès d'un
slave de la région du Volga. C'est là qu'il rencontra
roi
des gens appelés "Rus" (Les "uaJ:iager" suédois) venus de
leur lointain pays pour comn1ercer. Un chef de ces scan­
étant mort, son corps fut ensevp.li dausune 'bar­
dinaves
et brûlé avec elle. Ibn Fosslan, (1) témoin ·oculaire
que
des funérailles, en a laissé un émouvant récit qui abonde
en détails instructifs et que nous reproduisons iei seule-
ment dans ses traits essentiels: ' . ' ,
Le mort est déposé dans une ' tombe provisoire re­
bois,; il y restera « dix jours, temps
couverte d'un toit en
(( jugé nécessaire à la taille et à la confection de ses der-
« niers vêtements. Quand il s'agit d'un pauvre,on se con- ,
« tente de lui construire un petit bate,au; mais quand, il
• , (i s'agit d'un riche, on divise ses biens en trois parts, la

« première revient à la famille, la seconde p~ie les vête-
« ments funéraires et, de la troisi0me on achète les bois-
« sons enivrantes qui seront bues le jour ollia fe:rpme es­
« clave se livrera à la mort et sera brülée avec son maUre. »

. Suit une remarque d'Ibn Fosslan au sujet de l'ivro-
gnerie de ces « Rus )). La famille du chef assemble ses

(i) Frahn Cl Ibn Fosslan's und andereI' Araber Bericltte iiber die Russen
allerer Zeit. « Relations d'Ibn-FossICl:n et d'autres voyageurs arabes, con-
cernant les temps anciens en Russie. . Traductions: suédoise de O. Mon-
telius, dans « Om hogsattning », p. 152, Sq. ; anglaise de H. Schetelig,
dans ,« Shlp burials », p. 23, Sq.; autre traduction anglaise dans « Procee
, dillgs of the Society of allliquaries of Scotland, 1873, p. 518. Edimbourg. On
trouve de courts résumes de la relation cl'Ibn-Fosslan, dans: A. Lorange
« Samlingen of norske Oldsager i Bergells museum, p.158; en danois, et dans
J. Anderson: ii Scotland in pagan times. The iron age », p . 61, en anglais.
Nous avouons ne pas connaître de traduction française. '

esclaves et leur demande: « Qni vetit mourir avec lui? »
« une femme esclave répond: « Moi! » Elle est aussitôt
« mise sous la garde de deux de ses compagnes qui la sui-
« vent dans tous ses mouvements et la servent avec zèle
« et fidélité»! (c Pendant toute la durée des préparatifs dela
« crémation, le jeune fille cependant, comme heureuse et
« joyeuse,buvalt et chantait tout le jour.» A la date fixée,
« Je navire est halé à terre « on a planté devant son étrave
« quatre poteaux en bois et autour de sa coque de grands
« simulacres humains en bois)) ; les matériaux du bûcher
sont amassés sous ses flancs. Les « Rus)) circulent en
psalmodiant autour de la barque. Un « banc de repos »
apporté à hord, on le recouvre dè matelas, d'étoffes
est
« d'étoffes grecques tissées d'or» et de coussins.
de laine
Ces préparatifs sont présidés et exécutés par une vieille
« pètitéfemme au regard sombre et méchant que l'on

« appelle l'ange de la mort et qui doit tuer l'esclave. ))
Le cadavre est exhumé de sa tombe provisoire, il
n'est pas décomposé, mais il est devenu noir. Près de
des .
lui avaient été placées des boissons enivrantes,
et un luth. Le tout est emporté avec le corps. On
fruits
débarrasse le mort des vêtements qu'il portait. à ses der-'

niers moments et on l'habille « de bas, de bottes, d'un

(( pantalon,d'un « kUl'tak )) et d'un cafetan en étoffe tissée
« d'or et garni de boutons en or ; on le coiffe d'un bonnet
« en étoffe tissée d'or etfourré de zibeline »,puis on le porte
sous la tente disposée sur le navire. On l'allonge (ou on
sur le siège remhourré en le calant à l'aide de
l'assied),
« coussins.« Des boissons ênivrantes, des fruits,des herbes
« odoriférantes sont mis autour de lui et,devantlui,du pain,
« de la viande,des oignons.Un chien est découpé en deux
« morceaux que l'on jette dans la harque. Les armes du
( chef sont disposées à ses côtés. Deux chevaux ruisse-
« Jants de sueur à la suite d'une course rapide sont dé- .

, r". J
(t pecés à l'aide de l'épée du mort -et-leurs chairs jetées
(( dans la barque; deux bœufs sont également dépecés et
(( jetés dans la barque; enfin, sont tués un coq et une
(( poule et jetés dans la barque. » ,
On \ apporta l'esclave sur une sorte de tréteau: des
hommes sur les paumes desquels étaient posés ses pieds ,
la soulevèrent et, quand elle eût prononcé quelques
paroles, l'abaissèrent, Ce mouvement fut répété trois

fois ~ La première, elle avait dit: (( Regarde, je vois ici
(( mon pèTe ' et ma mère; la seconde, Regard~, ' je vois
(( ,maintenant réunis tous les morts de ma famille, et la
(( troLsième, Regarde, celui-là,est mon maître, il est dans
est beau et verdoyant le paradis! devant
( le paradis,qu'il
(( lui sont ses hommes et ses jeunes gens. Il m'appelle
(( réunissez-moi à lui ».( Une poule lui fut présenté"e,dont
( elle trahcha la tête qu'elle lança, au 10in.Mais on prit la
« poule pour la jeter dans la barque ». Arpenée près du
navire, la jeune fille ota ses deux bracelets et les
donna à l'ange de la mort,' puis ses deux anneaux de
jambe qu'elle donna à ses deux cO'mpagnés qu'ü'n ap·
pelait« les filles de l'ange de la mort »" Elle fut enfin ,
portée sur , la barque, mais n'entra pas aussitôt sous la
, tente. « Alors apparurent des hommes munis de boudiers
« et de bâtons; ils lui tendirent un gobelet rempli d'une
(( boisson enivrante; elle le prit, chanta et'levida,faisant
(( ainsi ses adieux à tous ceux qui lui étaient chers. »
« On lui présenta un second go1?elet elle le prit et entonna.
« un long chant; sur ce, la vieille lui énjoignit de se
hâter de vider son verre et d'entrer dans la tente où gi·
« sait , son maître. Mais la jeune fille hésitait, voulait
(( entrer et s'arrêtait le visage entre la tente et le navire.
«( Tout à coup l'ange' de la mort la saisit par la tête,
(( l'emporta dans ]a tente et y pénétra avec elle ». Les
ho,mmes aussitôt" de leurs bâtons, frappèrent leurs
boucliers pour couvrir les cris de la victime . ,

Entrèrent à leur suite dans la tente six 'personnages
qui abattirent l'esclave le long du cadavre, deux d'entre
et les deux
eux lui tinrent les mains, deux les pieds,
derniers, après avoir reçu de la vieille lès bouts d'un
lacet qu'elle venait de lui passer autour du 'cou les rai­
que l'ange de la mort plon-
dirent brusquement pendant
geait « entre les côtes» de la victime « un couteau à
« 'large lame qu'eIle retirait aussitôt de la blessure ».
« Le plus proche , parent du mort, nu, prit alors un
{{ morceau de bois, l'alluma et marchant à reculons, une
{{ main derrière le dos, l'autre tenant la torche, s'appro-

({ cha et mit le feu au bûcher »). D'autreshomnles vinrent
« ensuite qui jetèrent aussi des brandons sur les fagots.

« Ceux-ci prirent feu comnle aussi bientôt navire, tente,
« chef, esclave et tout ce que contenait la sépulture. Un
({ vent violent s'éleva, le foyer redoubla d'ardeur et plus

« 'haut s'élevèrent les flammes » .
OIi des' « Rus» dit alors à l'interprète dilbn Fosslan :
« vous autres Arabes, êtes une nation de sots, vous en-
« fouIssez vos morts dans la terre où les vers et les bêtes
« rampantes viennent les dévorer, tandis que nous, nous
« les brûlons, de sorte qu'ils vont au paradis sans pIns

« attendre. I~à-dessus, il éclata de rire et ajouta: l'amour
« que nous porte notre maître,(.notre dieu),fait que le.vent
« souffle àussitôt et lui arriène le mort en un clin d'œil. »
«Sur l'emplacement où le bateau avait été halé, on
« éleva un tertre arrondi au sommet duquel on dressa un
« long poteau portant inscrits les noms du mort et celui
« du roi des Rus. Enfin chacun s'en fut de son côté ».
VEdda en prose mentionne un ensevelissenlent après
barque; mais il s'agit d'un person­
crémation dans une
d'Odin (1). ' Dans
nage mythique, le dieu Balder, fils
Snorri Sturlason relate aussi de telles
l'Heimskringla,
_, __________ ._ ' _, • • " ' . ' 7 .. . ," _ . ca' "" ' 7 D' " ,or ft" ' ,

.(i) Gylfaginning, chap. 15.

funérailles dont les plus dramatiques et les plus célèbres
sont celles de Haki, roi d'Upsal. Au cours d'un combat
victorieux livré par lui aux fils d'Yngvi, sur les bords de
« le roi Haki fut atteint de si graves blessures
la Fyris,
« qu'il comprit que les jours de sa vie ne seraient plus
« longs; il ordonna donc de prendre un des navires rapi

« des, d'y charger les III:0rts et leurs armes ef'de leJancer
« à la mer (1), et de monter le gouvernail, et de hisser la
« voile, et alors de nlettre le feu au bois goùdronné et de
(( faire un bûcher à boreI. Le vent soufflait de terre et
(( Raki étaient près de nlourir ou mort quand il fut déposé
(( sur le bûeher, et le navire en flammes cingla ,vers le
« large ». (2)
Les funérailles faites à Egill Ullserkr par le roi Haakon ..
le-Bon, présentent un caraetère moins légendaire: (( Ainsi ·
(( le roi Haakon fit prendre tous ceux des navires des fils
(( d'Eirikr qui étaient à la côte,et les fit hâler à terre.Alors
(( le roi Haakon fit mettre dans un navire Egill Ullserkr et
(( tous ceux qui avaient péri et fit entasser au-d·essus d'eux
des pierres et de la terre ». (3)

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.. 1.". x C C ·_· _ _ , - ç ,_ Ci " "
(1.) Sur le iac Maelâl'.
(2) Heimskringla, Saga des Ynglings, chap. 27.
(3) Heimskringla, Saga de Haakon-le-Bon, chap. 27. - Haakon-le-Bon
régna en Norvège de 934 à 96:1.. .
TOME XXXV (Mémoires Hi).
BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ARCHÉO. -

APPENDICE III

que l'on trouve dans les sépultures à barque
de l'âge des Vikings

Quoique forcément incomplète, car nous sommes loin
les comptes-rendus dessi nom­
d'avoir examiné tous
breuses découvertes faites dans les tumulus de l'âge des
Vikings, la liste qui suit est suffisante pour donner un
aperçu de la diversité, de la quantité des objets que
pendant quatre ou cinq siècles les Scandinaves ont cru
nécessaires aux morts pour leur assurer la vie d'outre-
tombe; elle comprend, en effet, les récoltes des fouilles
et de beaucoup d'autres qui,
les plus remarquables
sans être d'une grande importance, n'en sont pas .moins
et instructi ves .
intéressantes
Mais il convient de rappeler que, des six sépultures à
Gr,0nhaugen
grands navire.s, trois, celles de Gokstad, de
et d'üseberg, ont été trouvées dépouillées des plus belles
de presque toutes les pièces même de leurs mo­
. pièces,
biliers ; des pillards les avaient saccagées, peu de temps,
pense-t-on, après les funérailles, alors qu'était encore
l'on y avait déposées.
vivant le souvenir des richesses que
BorrG, de Tune et du Gun-
Des trois autres, celles de
narshaug, l'exploration méthorlique n'a été entreprise
à des travaux ·
qu'à la suite de trouvailles fortuites dues
de déblais qui, sans doute, avaient occasionné bien des
C'est ainsi que les tombes dont
dég,âts, bien des pertes.
on espérait extraire des trouvailles, n'ont livré que peu
luxe:
d'objets de
Epées à deux tranchants Epées à un seul tranchant ,.
Bouterolles de fourreau d'épée (rares) Haches Lances
- Flèches Débris d'arcs Carquois (un seul à Gun-
Umbos de bouclier Cotte de mailles
narshaug)
(tine seule à Tune) (Pas un seul casque) Enclumes

, ' Marteaux -' Tenailles -, Limes - Tarières Mè
à cuillère ' Ciseaux ' Poinçons - Filières (rares) ~ .

Pierres de tuyère Herminettes Celts à douille ---'-:
Scies Râpes à bois '
Couteaux à divers usages -
Faux Faucilles.
Paires ' de ciseaux . Alènes Métiers à tisser
.. ' Peignes à lin Lames de tisserand -- Rouet (à
Oseberg) Quenouilles FW3eau ' . Fusaïoles, en
ambre, en métal, en 'pierre, en terre cuite Etuis à
aiguilles Batte à battre les . vêtements (une seule, à
Oseberg) . Marmites en tôle de fer . Marmites en pierre
ollaire Grande marmite en cuivre "(une seule,' à Gok:--
stadl Casseroles Poèles à frire ' Cuillères à pot
. Grils Broches à rôtir Trépieds en fer Lampes

en fer Meules à bras Pierres à aiguiser.
Vase en bronze émaillé (un seul à 0 MykJebostad)
- Vases en bronze Gohelets en verre (rares) Gobe-

lets en bois bordés d'une garniture en bronze Balances
avec leurs poids Monnaies [une seule fois, à Kiloran,
Hébrides: deux billons à la légende de Vigmund, arche-
vêque d'York, 831-854J. .
Bracelets en or (un seul, au Gunnarshaug) Bague en
or· (une seule, au Cruguel~ Bracelets, bagues" boutons,
tresses, agrafes, fibules, perles en argent Perles en
ambre, en cristal de roche, en cornaline, en verre de
couleur, en verre émaillé Fibule en bronze (surtoutla
grande fibule ovale) Epingles avec ou sans anneaux,
en bronze Peignes en os Table à jeu (une seule, à
Gokstad) Dés.à jouer en os 0 Pions de jeu en os
(en corne, à Gokstad, en verre de couleur et en ambre
au Gunnarshaug). "
Selles - Garnitures rle colliers de cheval Eperons .
Etriers - . Mors - . Brides Chaînes d'attelages Bou-
cles Garnitures de courroie, en bronze et argent, en

fer, en plomb Crampons à glace pour chevaux · ·.·
Grelots en fer et en bronze -- Laisses et colliers' de chiens .
Garnitures de coffres et de coffrets Serrures Clés·.
Cadenas.
baqu-ets, seaux Seau à hydromel avec riches
Fûts,
garniture en métal blanc (un ,seul, à Oseberg) Pelles
en bois . Cuillères en bois Bois de lit Haut-siège
(un seul, à Gokstad) .
Hameçons Cales de lignes de pêche
- Gâteaux
cire (rares). . .
Raquettes ' Tr.aîneaux (à Oseberg et à Gokstad) .
Un magnifique char à quatre roues, peint. et sculpté,
pièce, unique à Oseberg .

Lambeaux: d'étoffes brodées d'or, d'étoffes fines et
grossières, quelquefois brodées ou brochées.
Fil Duvets et . plumes provenant ' de coussins ou de
matelas.
Des objets appartenant à l'équipement des barques on
ne citera que l'ancre (une seule à Oseberg); la barre sculp-
tée et peinte du navire de Gokstad; les traverses de tente

sculptées et peintes du même hâtiment; les embarcations
à Gokstad, une au Gunnarhaug) ; un jas d'ancre en
(trois
bois (à Gokstad) ; des planches de débarquement, des
écopes et beaucoup de menus objet en bois sculpté.
A cette longue liste il faut ajouter une grande quan­
o tité d'instruments d'usage inconnu.
Animaux dont il a été trouvé des restes dans les
navires. Chevaux (13 à Oseberg, 12 au moins à
Gokstad). ' , Chiens. Bœufs. ' . Oiseaux indéter-

Un paon à Gokstad. _
minés.

Un des chevaux de Borre était couché, sel1é et bridé;
les deux autres étaient debout, englobés dans de l'argile (1),
-.----------__ ~ ._ . _._._ , ~ · __ ·L_·_· __ ._ · _"~ ,,,~·~ ·_ '=r ' __ ~ "'_ · _ - ______ OC
(i) D'après le dire des ouvriers .

alors que le reste du tumulus était en sable. . A
Oseberg, chiens et chevaux étaient décapités, et d'un
des bœufs n'existait que la tête, posée sur un lit riche­
ment décoré.
Comme animaux sacrifiés la relation d'Ibn J1'osslan
mentionne: Deux chevaux, un chien, deux bœufs, un
coq et deux poules; elle noùs apprend aussi que les pro-.
visions déposées près du corps consistaient en pain,
viande, oignons, fruits, boissons enivrantes, 'le tout ac­
compagné d'herbes odoriférantes. Une esclave, victime
volontaire, avait été mise à nlort sous la tente rnême du
navire, près du cadavre de son maître, dont elle par­
tagea la sépulture par incinération.
n° 1, on a trouvé des ossements d'ani­
A Myklebostad
maux enveloppés dans la peau, non tannée, d'une chè­
vre. Comme le beau vase émaillé de cette tombe, ils
n'avaient pas subi l'action du feu.
Les mobiliers funéraires des sépultures à barque de
l'époque qui a immédiatement précédé celle des Vikings.
(7e période de l'âge de fer en Scandinavie, de l'an 600 . à
l'an 800) se montrent souvent plus luxueux que ceux dont

nous venons de nous occuper. Les bagues en or ne sont
plus alors d'une extrême rareté, les armes sont parfois
d'une remarquable richesse. Sont classiques: d'Ultuna
(en Upland, Suède), l'umbo et la poignée de bouclier,
l'épée, le casque en fer à garniture de bronze; des tom­
bes de Vendel (en Upland, Suède) (1), les deux casques
ornés de plaques en bronze sur lesquelles sont figurés
en repoussé, des personnages et des animaux; l'épée à
poignée incrustée de grenats, à bouterolle délieatement
ouvragée; la brid e à garniture en bronze doré et émaillé.

(i) A Vendel ont été découvertes quatorze sépultures, dont douze à
barque. On date les plus anciennes du VII' siècle et les plus jeunes du X·.

Les sépultures de Vendel ont livré des chevaux en
et bien d'autres animaUx, tels que:
nombre, des chiens
taureaux, vaches, truies, béliers, brebis, oies, canards,
etgrue .
faucon, grand-duc
Dans le tumulus dit Odin, au Vieil-Upsal (SUède), se
trouvaient les restes incinérés d'une très grande quan-
tité d'animaux domestiques, dont pe~lt-être le chat.

APPENDICE IV
Les barques scandinaves de l'âge des Vikings (1)
Ne sont connues que par les quelques coques exhu­
à l'exception
lnées de tumulus, toutes très incomplètes,
si l'on veut, de Tune .
de celles de Gokstad, d'ûseberg, et,
Non pontées ~ bordées à clins. Lisse de plat-bord, basse
sur l'eau, rectiligne suivant presque toute la longueur
de la barque, puis, par une courbe gracieuse, se rele­
vant progressivement et considérablement à la proue et
à ,la poupe qui sont élancées, fines, toutes deux sem-
et comme hauteur. .
blables comme forme
Coque composée de : quille, étrave, .étambot, couples,
courbes, barrots, bordages. Sur les petites barques
n'y a pas de courbes et les barrots sont remplacés par
des bancs de nage. '
Gokstad. Longueur de tête en tête 23 m. 80; largeur
maximum, au maître et sur la lisse, 5 m. 10. (Rapport

de 4 1/3). Quille longue de 17 m. 80, un peu convexe
0 m. 13. -- Creux' sur quille,
vers le bas, avec flèche de
1 m. 75. Hauteur de la lisse de plat-bord au-dessus du

plan horizontal tangent au can inférieur de la quille: à
l'étrave et à l'étambot, 3 ni. 20; au maître, 2 m. 05. (Rap­
à 11/2). En charge, avec un
port légèrement supérieur

équipage de 40 hommes: déplacement, 30 tonnes; tirant
d'eau, 1 m. 12; hauteur du trou d'aviron au-dessus de

d'aviron au-
l'eau, au maître, 0 m. 47 ; hauteur du trou
la plate-
la plateforme, 0 m. 55 ; distance de
dessus de
à l~ lisse de plat-bord, 0 m. 94.
forme
17 couples, non fixés à la quille, mais reposant libre-
ment sur elle. Barrots pincés à leurs extrémités entre la
(1.) Voir les comptes-rendus des fouilles qui ont livré les barques citées et
de plus: A. Tuxen « Les longues nefs de l'ancienne marine septentrionale»
. dans Mémoires de la Société royale des antiquaires du Nord, 1.887 p. 277, Co­
penhague. Eirikr Magnùsson « Notes on shipbuilding and nautical term of
old in the Nortb » dans Saga book ot the viking club,vol. IV, 1905, p. 182 .

tête des couples et les pieds des courbes, soutenus à leur
milieu par une épontille. Minces panneaux reposant,
d'une part sur feuillures ménagées sur les barrots, de
l'autre sur une guirlande qui, en abord, raccorde les ex­
trémités des barrots; leur ensemble ' constituant une
plateforme qui va s'élevant en s'approchant de la proue
et de la poupe. Deux cloisons. transversales seulement,
l'une près de l'avant, l'autre près de l'arrière .

Bordages au nombre de 16 de chaque bord, de quatre
épaisseurs différentes; le 10 (numérotage de bas en
haut) est le plus fort et correspond à la tête des couples;
vient ensuite le 14 , percé pour le passage des avirons;
puis les numéros de 1 à 9 et de 11 à ·13; enfin, les deux

plus hauts, le 15 et le 16 sont les plus minces. (1) .
Le bordage inférieur est simplement cloué à la quille;
(1) On lit dans N. Nicolaysen « Lansglcibet {ra Gokstad », page 54: « Les
épaisseurs des 10· et 14° bordages sont respectivement de 43 mlm 7 et de
31. mlm 2, tandis que celle des deux bordages ~upérieurs, le 15· et le 16' est
,de 1.8 mlm 7, et celle de tous les autres de 25 mlm ». On remarquera: {o
que 43,7 - 25 + 18,7, c'est-à-dire que l'épaisseur la plus forte est égale à
la somme des deux plus faibl.es. ' 2° que 3i,2 i8,7 + la moitié de 25,
ou à 1~3,7 cette même moitié de 25, ou à la moitié de 43,7 + 1.8,7, c'est-à­
dire que l'épaisseur du second bordage, par ordre de force, · est la
moyenne entre celles du plus fort et du plus faible; elle est égale à cell,~
du plus fort diminué de la moitié de 25 mlm ou à celle du plus faible aug­
mentée de cette même moitié. 3° que ces faits s'expliquent en ce que les
quatre épaisseurs ont un facteur commun, 6,25 (en effet, 3, 4, 5 et 7
fois 6,25 donnent 18,75, 25,31.,25, et 43,75), or l'aune actuelle, commune àla
Norvège et au Danemark a pour valeur DM 6277 dont la centième partie

6"'/m 277 n'est supérieure que de 27 millièmes de millimètres à 6 27. Les
nombres 3, 4 et 5 font penser aux côtés d'un triangle forcément rectangle,
bien connu comme utilisé pour tracer promptement un angle droit sur le
terrain.
Mais cette mensuration de bordages à un millième de millimètre près
nous laisse rêveurs. On peut ajouter que si, sur la figure 7 de la planche
2 du « Langskibet {ra Gokstad» (coupe transversale suivant B m, 'on appelle
a le point extérieur-supérieur du plat-bord; b le pied de la perpendiculaire
abaissée de a sur la trace du plan longitudinal, et e le point où cette
trace est coupée par le pl'olongement d'une courbe enveloppe de carène
hors h.Drdages, courbe passant par le point extérieur-inférieur de .chaque
bordage, on obtient un tl'iangle abc dans lequel les côtés sont proportion
nels : be à 3,ab à 4, et ae à 5. De plus, la largeur hors bordages, limitée .­
par la courbe-enveloppe considérée, se trouve, à la hauteur du can -supé­
rieur du barrotî être proportionnel à 7,

les neuf suivants sont, non pas chevillés, Inais amarrés
aux couples à l'aide de racines de pin qui passent à tra-
vers des canaux pratiqués, à corr!tspondance de chaque
côté du couple, dans un tasseau horizontal réservé sur
la face interne du bordage. Les six derniers sont 'chevil­ •
lés aux courbes à l'aide de gournables. Les bordages se
recouvrant à clins sont assemblés à l'aide de rivets, vi­
On a calculé que 3.800 ri.vets suffiraient
role en dedans.
amplement à la couture des 1D files.
Calfatage consi.stant en tresses de poils de bétail po­
au fur et à mesure de la superposition des bor-
sées
dages. . .
Dans le 14 bordage trous circulaires percés à des in­
tervalles d'environ un mètre, pour le passage des 16 .
paires d'aviron, et fermés par un volet quand la barque
ne naviguait qn'à la voile.
Gouvernail en forme d'aviron à large pelle, fixé à tri­
bord derrière, près de l'étambot, par des filins de rete­
nue et de balancement.
Un seul mât, de hauteur inconnue, au milieu cl u na­
vire. Massif d'emplanture fixé à la quille, massif d'étam-
brai s'étendant sur plusieurs barrots, disposés tous deux
pour permettre d'abaisser le mât sur l'arrière; deux
treuils pour le redresser. Une seule voile, carrée. Filins
en bastin. Jas d'ancre de la forme actuelle. Trois em­
barcations à un mât et à tolets.
Les pavois du navire étaient décorés de chaque bord
d'une file de 32. boucliers circulaires en bois se recou­
vrant en partie, le bord de l'un touchant l'umba du sui­
vant. Quand cette guirlande était en place on ne pou­
vait se servir des avirons.
Tune, Longueur de tête en tête, 22 m. ? (1) Largeur
maximum 4 m.30. Dans ses traits généraux, construc-

(f) Longueur exagérée. Elle a tout au plus pu atteindre 20 mètres •

tion semblable à celle du Gokstad, mais l'amarrage en
racines de pins était remplacé par un amarrage en
bastin (1). 13 couples, 1.2 bordages, 10 paires d'avirons .
Le plus fort des bornages était épais de 25 rn/ID. Mât au
milieu de la barque.
Oseberg. Longueur 21. m. 50 ; largeur un peu plus de
5 m. (Rapport peu supérieur à 4). La description détail-
lée du navire n'a pas encoré été publiée, mais . une pho­
togravure de l' (( Osebel'g skibet )), de G. Gustafon, mon­
tre des tasseaux réservés sur la face interne des bor­
dages ; donc, même mode de construction qu'à Gokstad
et à Tune. 12 bordages y compris une fargue dans ' la­
sont percés des trous pour 15 paires d'avirons .
quelle
Mât au milieu du navire, ancre en fer bien consérvée, de
même forme que celles d'aujourd'hui.

Gunnarshaug. Longueur de la quille 20 m. ? On n'a
. recueilli que quelques débris de la coque. Trous d'avi­
rons percés dans la fargue. Les deux bordages sui­
vants, très épais, assemblés entre eux et avec la fargue
par feuillures ct à l'aide de chevilles .
ne commence qu'au bas du 3
. La construction à clins
bordage. (Numérotage de haut en bas). D'après une fi­
gure à 1/18, du compte-rendu d.e la fouille, les épais­

seurs des 2 et du 3 bordage seraient de 63 et de 54 rn/m,
celle de la fargue et du 4 bordage, 13 à 1.4 rn/ID seule
ment. On suppose que le mode de liais,on du bordé aux
'coupes a été le même que sur les trois navires précé-
dents, mais les bordages supérieurs étaient fixés aux
courbes par de forts rivets dont la ,virole en forme d'U
embrassait celles-ci. Sur la quille, nul vestige d'une em­
planture de mât. Une embarcatiQn à bordé amarré sur
les couples; un de ses bordages avait une épaisseur
de 9 Dl/m.

(1) Comme sur la barque de Nydam.

Gronhaugen. Il ne subsistait que peu de cho-se de la
coque. Longueur HS m., largeur environ 2 m. 80. (Rap-
port un peu supérieur à 5). Trous d'avirons percés dans
la fargue. 11 couples en deux parties,juxtaposées sur la
quille à laquelle ils étaient fixés, aiusi qu'aux couples,
par des chevilles. 8 bordages, y compris la f~rgue, épais
de 17 à 20 m/m, Sur la quille, pas de vestiges d'une em­
planture de mât.
Borre. Longueur 16 m. ? De cette barque on sait seu­
lement qu'un de ses bordages était épais de 13 rn/m.
Myklebostad n° 1 • Sépulture par incinération dans
. et avec un grand navire dont les restes consistaient en:
chevilles de 180 rn/m, rivets à virole en U de HD à 125 rn/ID,

rivets ordinaires de 45 à 55 m/ID et quelques rivets de
25 rn/m ('1). .
Hauge. Embarcation longue de 8 m. 50, large de
. 1 m. 80. (Rapport de 4.7).6 couples, 6 bordages y com­
pris la fal;gue. Rivets traversant . couples et bordages,
comme au Gr0nhaugen. 4 umbos de boucliers ont été
trouvés dans la barque.
Valsnesset. Longueur, 6 m. 50. Rivets traversant
couples et bordages. -
Myklebostad no 4. Petite embarcation dans une se­
pulture féminine à incinération, qui a livré des rivets à
virole en O.
Kvelde. Moulàge dans le sol d'un canot long de 6 m .
Pas rlc rivets, mais de simples clous à fûts rabattus con-
tre la face interne du bordage.
Le navire d'Oseberg et celui de Gokstad avec ses trois
embarcations,étaient. entièrement construits en chêne,
ainsi que ce qui restait du Gunnarshaug avec son canot
et les barques de Hauge et de Roald. Le bordé des na­
vires de Tune et rl u Gr0nhaugen, des barques de Ves­
tray (Orcades) était également en chêne '; mais à . Tune la

(i) Renseignements obligeamment fournis par M.le docteur H. Schetelig .

quille et 'la membrure, au Gr0 nhaugen, la. quille, la

membrure et la fargue étaient en pin. On croit qu'une
q.es barques de Snotra était aussi de ce bois. A Gokstad

étaienl.en pin.: le mât du navire et ceux de ses embar­
plateaux de bouclier, la planche
cations, les avirons, les
de débarquement, les douvelles de fùts, etc; en frêne, la
barre du gouvernail. .
Les formes du Gokstad sont d'une élégance remar­
quable ; on vante la perfection de sa construction, l'ajus­
tage précis de ses charpentes. Le long de chaque bor­
court un bandeau en creux; sur ses panneaux de-.
dage
plateforme se voient diver!, dessins incisés; la barre du
traverses de la tente sont sculptées et
gouvernail, les
peintes. Mais sur l'Oseberg l'ornementation a été pous-
et l'étambot, sur une hauteur de
sée plus loin. L'étrave
et deux planches en hêtre qui ont relié les extré­
3 mètres,
à l'étrave et à J'étambot sont
mités du troisième bordage
délicatement décorées de sculptures figurant des dra­
(1) Le navire d'Oseberg est
gons au milieu d'entrelacs.
aujourd'hui exposé dans le riche musée de l'Université
de Christiania, près de ceux de Tune et de Gokstad. A
l'exception de quelques remplissages et d'un barrot, la
dont les matériaux ont été ' passés trois fois à
coque,
l'étuve, a été complètement reconstituée. avec les bois
trouvés sous le tumulus; on a mênle pu employer les
deux tiers des vieux rivets

(1/ Une de ces ~ulptures est représentée sur une planche en couleurs,
frontispice du Norges Oldtid. Mindesmaerker og Oldsager », Les temps an­
ciens en Norvège, monuments et objets antiques, G. Gustafson~ Christiania,

(2) On a trouvé à Oseberg « Les restes de deux femmes, l'une de haute
qualité et pour laquelle avait été disposée la sépulture, l'autre probable­
ble'ment une servante qui, par contrainte, aurait accompagné sa maî­
tresse dans la tombe. » (G. Gustafson. Oseberg Skibet). On s'est demandé
si cétte personne de haute qualité n'était pas la femme d'un de ces petits
rois qui ont i'égné sur le Vestfold avant qu'Harald Haarfagr n'ait fait
l'unité de la Norvège; en ce cas aurait été découverte la barque de plai­
sance d'une reine. D'après G. Gustafson la sépulture d'Oseberg remon-
terait à l'an 800 à peu près. .

L'ornementation du Gr0nhaugen présente des analo- '
gies avec celle de Gokstad, mais sa coque était goudron-
née et sa fargue peinte.
qu'il
Il n'a été vu de buste sur aucun de ces navires
se garder de confondre avec les longues nefs
faut bien
d'un
dont nous entretiennent des Sagas; ces nefs sont

siècle plus jeunes que le Gokstad.
. En 1853, dans la tourbière de Nydam, près Flensborg,
en Sleswick, bnt été découverts d~ux ancêtres des bar­
ques de l'àge des Vikings. L'une, en chêne, est conservée
21 m. 20 et large
au musée de Kiel. Elle est longue de
. de 3 m. 30. (Rapport de 6,4), construite à clins et de
mêmes formes que celles décrites plus haut, sauf que la
par un bordage large de 0 m. 60 .
quille est remplacée
La bordée s'assemble aux couples à l'aide d'amarrages en
bastin, comme à Tune. Elle armait 1-4 paires de très
courts avirons à tolets. On y a trouvé des monnaies ro-
maines dont les émissions s'échelonnent de l'an 69 à
l'an 217.
L'autre, en pin, a été détruite. De même forme et de
même construction que la première, elle en différait
pendant en ce qu'elle avait une quille qui, au-delà de
l'étrave et de l'étambot, se prolongeait en manière d'é-
tout en se relevant quelque peu, sans toutefois ..
peron,
cesser de rester immergée. Parmi les gravures rupestres
de Bohuslan (Suède) et de Borgen (Norvège), se voient
plusieurs figurations de tels bateaux
En remontant encore plus haut on citera les barques
de Suiones décrites par Tacite (De Germania XLIV), et
qui semblent bien avoir été manœuvrées -non à l'aide
de très courts avirons, mais de véritables pagaies .

., 77 C ' 0 ' 7 " o r , , • ° e • or ' no ' ,
.- ,,' : . ., th ' t ' _ " " ... "777" .oc 7 1 T 't 0T "
(t) O. Montelius. « Les temps préhistoriques el1 Silede )J. 'l'rnduction fran­
çaise de Salomon Reinach, figures de i52 à '155.

Longueurs de 28 navires ou barques
[Liste extraite dé G. Gustafson, « En Baadgrav fra Vikin­
getiden )). - Nous llli avons ajouté les navires .
. d'Oseberg, du Gronhaugen et la barque de Myklebostad
n° 2. Seule la sépulture de Myklebostad n0 2 est à
incinération. -- Les chiffres en[re parenthèses ne sont

qu'approximatifs; q indique la longueul' de la quille
seulement.
Tune (4) .......... ,
Go k stad (1). . . . . .. 23rp 80
Borre (5) ........ .
Gunnarshaugq (2). [20 OOJ
Hov, d'un caboteur
Oseberg(3) ....... 21 50 du Nordland (6) .
(1) Gokstad, paroisse et doy~nné de Sandeherred, Jarlsberg et Larvik,
Norvège. . (N. Nicolaysen, « Langskibet fra Gokstad ved Sandefjord ». La
longue nef de Gokstad près Sandefjord. Christiania 1882). O. Montelius
« Om hogsattning, etc., p. 176. N.-E. Tuxen « Les langues nefs de l'an­
cienne marine septentrionale», dans Mémoires de la Société royale des
Antiquaires du Nord, 1887, p. 277. Copenhague, J. Undset, fOl' the use of visitors to the viking ship {rom Gokstad». Gliide sommaire à
l'usage des visiteurs du navire viking de Gokstad, Christiania.
(2) Gunnarshaug ( .. tumulus de Gunnar) dit aussi Storhaugen (. le
grand tumulus), paroisse et doyenné d'A valdsnes, île de Karm,ei, en
Ryfylke. Stavanger, Norvège. (A. Lorange, « Storhaugen paa J{armt/Jen
Bergens Museums A.arsberetning», i887. H. Schetelig « Ship burials» p. 30.
(3) Oseberg, paroisse de Slagen, doyenné de Sem. Jarlsberg et
Larvik, Norvège. (G. Gustafson, « Foreningen til norske {ortidsmindes
merkers bevaring, Aarsberetning fol' 1.904 ». Société pour la conservation
des monuments anciens de la Norvège. Comptes rendus annuels pour 1.904. -
G. Gustafson: « Oseberg sldbet » Le navire d'Oseberg, guide sommaire
et provisoire à l'usage des visiteurs du musée de l'Université. . H .
Schetelig « TIle ship tind in Slagen ». La découverte du navire de Slagen
dans « Saga book of the viking club », T: IV, 1905, p. 55. A.-T. Major,dans
Saga-book of tlle viking club, T. IV, 1.906, p. 270. Londres.
(4) Tune, paroisse et doyenné de Tune, en Moss. Smaalenene, Norvège.
(J. Undset, « Universitetets Samling of nordislœ Oldsager ». ' Collection
norvégiennes du musée de l'Université. Christiania 1888, page 90
d'antiquités
(Epuisé). N. Nicolaysen « Langskibet {ra Gokstad », p. 12 et 54, 59. O.
Montelius « Om hogsattning », etc., p. 1.7!~).
(5) .Borre, paroisse et doyenné de Borre. Jarlsberg et Larvick, Norvège.
(N. Nicolaysen, « Foreningell », etc., 1852, p. 25. O. Monteli us « Om
hogsattning », etc., p. 1.64).
(6) Hov, paroisse de Hov, doyenné de D,einnes, en Helgeland. Nordland,
Norvège. Découverte de 1854. (A. Lorange, « Samlingell of noJ'skeoldsager
i Bergens museuin, 187/~. (La collection des Antiquités norvégiennes du musée
de Bergens, p. j92).

Gronhaugeh (7) ...
SnotraII ........ . [7 gO]
Ultuna (8), d'un pe-
Vendel III ....... .

ti t « s k u ta ».

VendeIIX ........ 9 00 MyklebostadII(12)

Vendel X ........ .
Vendel XI. ....... [9 20J Valsn~sset (13)... 6 00
Vendel VB ....... . [8 90J Vendel VI. . . . .... [6 50J
Gokstad,canot l, q. [7 70J Gokstad ,canot Il, q [3 50J

Rauge (10).... .... 8 50 Kvelde (14)... ... 6 00
Vendel IV ........ 8 00 Nalum (15) ....... 5 70
'Snotra l, (11)..... 7 50 Gokstad,canotIII. q [4 1.0J
Le navire de la sépulture de Myklebostad n° 1 a pu être
aussi grand que celui de Gokstad ; il a certainement été
d'un plus fort échantillon. . '
. L. LE PONTOIS
· Cette ' notice était imprimée lorsque M. le docteur
G. Gustafson, conservateur du musée de l'Université de
Christiania, examina à Kernuz le mobilier de la tombe

élu Cruguel. L'impression du savant professeur d'archéo-

(7) Gr.0nhaugen. ( tumulus vert) à deux kilomètres du Gunnarshaug,
cité plus hant. (H. Schetelig, « En plyndret baadgrav », une sépulture à
navire pillée. Bergens Museullls A.:œbog, 1902, no 8). .
(8) Ultuna, en Upland, Suède. (B.-E. et H. Hildebrand « TecJmingar ll1'
svenska statens historiska museum ». O. M ontelius « Svenska fornsaker »
(Antiquités suédoises). « KulturgescllicMe Swe"dens ». La civilisation
suédoise ' Leizig 190G. . « Les temps préhistoriques en,Suède », ' édition
française, Paris 1,895, .
(9) Vendel, en Upland, Suède. (Stolpe, Antiqvarisk tidskrift for Sverige ».
(Revue a.I"chéologique suédoise). O. Montelius, ouvrages dèjà cités pour
Ultuna).
(iD) Hauge, doyenné de Gloppen, en Nord~iord, Nordre-Bergenhus .
(H.) ~motra Ile de doy. de Aafjorden, en Fosen, Sôndre-Troùdhjem,
Norvège. Foreningen, etc., 1873-74. Ù. Montelius. « Om h6gsiittning, etc.,
(:12) Myklebostad no 2, par. et doy. d'Eid, en N ord~iord ., N ordre-Berg'en>
hus, Norvège (H. Scheletig. « Gravene ved Myklebostad paa Nordfjordeià,
Berrféns museums aarbog, :1905, no 7. Sépultures de Myklebostad. en Nordf-
jordeid, . .
· (1,3) Valsnesset, par. et doy. de Bjugn, en Fosen, Sondre-Trondhjem,

fut que la sépulture n'est pas celle d'un Viking
iogle
errant, 'mais . celle d'un Viking qui s'était établi à Groix
dans le but d'y co.1oniser M. Gustafson noUs a appris que
pour .certains ~olfres 'et pour la couverture ' hémicylin­
dri,que . d~ riche char trouvés à Oseberg, l'assemblage .
des planchettes était fait à l'aide de petits rivets. Selon
toute vraisemblance, ceux des rivets de'Groix ' que nous
~n'admettions pas comme ayant fait ,partie de la coque
la barque, appartiendraient donc à des coffres, objets
fréquemment rencontrés dans les sépultures
assez
scandinaves à .barque.

Vient de nous parvenir le tome V, 2 partie du « Saga-
book» du « Viking-club » de Londres, recueil dans
lequel se lit, page 393 : il faut ajouter un nouveau nu­
méro à la liste dBs sépultures à na vires signalées hors
de la presqu'île scandinave. La barque a été découverte
en i862, à Snape, en Suffolk; elle ,éta,it tongl,l,e de 14 60,
large de 3, avec un creux sur quille . de' 1 m 20. L~ mobi-
lier funéraire est plutôt anglo-saxon que scandinave. La
fouille a été publiée dans les (( Proceedings of the Society
of Antiqual'ies)). 2 série, tome 2, 'page 117, et par M.
G.-H. Bœhmer dans (( Pl'ehistoric Naval Architecture of the
North of Europe )). ((( Smithsonian Institute)) . Washing-
ton, '1893).

Norvège. (Foreningen, etc" i873-74.. O. Montelius « Om hôgsaltning », ~tc.,
(t4.) Kvelde, par. de Kvelde, doy. d'Hedrum, Jarlsberge~ Larvik, Nor­
vège. (M. Nicolaysen, « rJdgrauningel' i Kuelde », « Fouilles à Kuelde», dans
« Foreningell ». etc.; 1885, p. 32). .
(1.5) Nalum, par. de Tanum, doy. de Brunlanes, Jarlsberg et Larvik. Nor-
vège (M. Nicolaysen, Foreningen, etc., 1887~ p. 4.0). .

III