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Société Archéologique du Finistère - SAF 1907 tome 34 - Pages 80 à 95
Buhot de Kersers écrivait en 1842 : « Il est bien à regretter.
« que La Tour d' AUYArgne ... n'ait pas songé à s'attacher une
« compagne ... Il paraît que son défaut de fortune fut l'une
« des principales causes q'ui l'éloignèrent du mariage. On a
« vu, en effet, qu'aux so.llicitations réitérées de sa sœur à cet
« égard, il répondit que cette pensée ne lui était venue qu'une
ù seule fois à l'esprit. .. » ('1)
L'auteur nous renvoie ainsi à la page 126 de son récit et
aux pages 324-325 des pièces justificatives où l'on peut lire
une lettre de La Tour d'Auvergne à son beau-frère Limon, du
19 septembre 1782. Il écrit :
« Je suis bien reconnaissant à ma sœur du désir qu'elle
« témoigne de me voir me marier. Cette idée ne m'a passé
« qu'une seule fois par la tête, il y a cinq ou six 'ans. Je doute
« qu'elle y. prenne désormais consistance ... »
. La date de la lettre renvoie « cette idée du mariage)) à
1776 ou '1777.
A cette époque, Corret n'avait recueilli ni la succession de
sa mère i 1780;, ni celle de son frère ('l784), successions qui
partagées noblement allaient augmenter son avoir. Donc son
« défaut de fortune» ne l'avait pas empêché de songer à
. s'attacher une compagne ».
Mais quelles furent les autres « principales causes 1) qui
l'éloignèrent du mariage?» . Buhot n'en a rien dit. Aurait-il
eu peur de commettre une indiscrétion, quand il écrivait plus
de quarante ans après la mort de La Tour d'Auvergne?
(i) Histoire de La Tour d'Auvergne Con'et (1.8{~2), p. 286.
Deux biographes, qui ont accordé trop de confiance à Buhot,
Michelet et M. Déroulède, le corrigent et l'un d'eux essaie de
le compléter sur ce point. -
Michelet dit partant de la sœur utérine de La Tour d'Au
vergne, Henriette Billonnois : « Sa sœur, bien plus jeune que
« lui, lui était très chère: elle mourut de bonne heure et il
« en resta toujours mélancolique. Cette perle de ra petite
« sœur, du doux idéal de la famille et de la Bretagne absente,
« contribua certainemen là l'éloignement qu'il montra: tou
« jours pour le mariage. » (p. 46) (J).
Supprimons ce mot toujours; Michelet oublie qu'il a lu trois
fois dans le livre de Buhot que Corret avant d'être La Tour
d'Auvergne avait songé au mariage en 1776 ou 1777, c'est-à
dire avant la mort de sa sœur décédée seule:nent le 22 mars
1778. .
L'imagination est un don fascinateur, mais combien dange
l'eux! Qui. jamais admettra que la mort de la jeune sœur ait
pu éloigner Corret du mariage? Qui n'a connu des hommes
ne songeant pas à se marier, quand ils avaient auprès d'eux
la douce affection d'une sœur, et qui, 100:Squ'ils l'ont perdue,
s'attachent à une femme dévouée qui les console en les
aimant? .
Mais Michelet nous donne une autre raison de l'obstiné
célibat de Corret. (: On ne lui connut, écrit-il, qu'un amour,
« la France. » (p. 69). C'est une phrase démentie }J'dr La
Tour d'Auvergne, non seulement dans sa lettre du 19 sep
tembre 1782, que Michelet a. eue sous les yeux, mais par
d'autres écrits auxquels nous allons venir.
M. Déroulède non plus n'a pris garde à cette lettre du
19 septembre 1782 ; et il nous montre Corret « se refusant
« absolument)) au mariage; mais il s'est enquis ailleurs que
chez Buhot ; et il est mieux informé que Michelet. Il dit:
(i) La Tour d'Auvergne dans Les soldats de la Révolution, Rd. de 1889.
BULLETIN ARCHÉOL. DU FINISTÈRE. TOME XXXIV (Mémoires) 6.
. i « Il déclarait sa résolution de ne point se marier,' Sa santé
'il. chancelante lui fournissait un motif sérieux de refus; il
« pouvait alléguer des préoccupations de fortune (1) )) .
. Quant à ses {( préoccupations de fortune )) elles etaient
beaucoup moindres que ne l'a dit Buhot, et les biographes
qui, sur ce point, comme . sur bien d'autres s'en sont rappor-
tés à lui (2). .
. Ici arrêtons-nous: nous viendrons ensuite à une troisième
considération que M. Déroulède présente comme la principale.
Quoiqu'on ait dit, la santé de Corret ne fut « chancelante ))
qu'accidentellement et pendant quelques années; et; une fois
guéri, il retrouva la santé la plus vigoureuse :'c'est -lui qui
nous l'apprend; et il nous donne la preuve de son dire (3) ..
M. Déroulède continue: . ,
(1) Le Premier Grenadier de France (1886), p. 138-139 .
.. (2) La mauvaise santé de Corret e'st une légende due à Michelet .. « Malade
presque toujours ... trainant tantôt aux eal).X de Bâle et tantôt à F'lom
. bières, plus tard lancé par la Révolution, il étonna les Basques eux-
mêmes par son agilité ... » (p. 43). ' ,
« On vit alors un miracle. On vit cet homme qui avait été malade
pendant plusieurs années ... partir à la tête de nos Basques, devancer ces
rudes marcheurs, .. p. 37-38. " ..
Ce fait ~e rapporte à la campagne des Pyrénées Occidentales en 4793.
: La vérité est que le miracle s'était accompli à Plombières douze ans
auparavant et en pleine monarchie. En !778, Corret va chercher à Plom
bières la guérison d'une blessure: il l'y trouve, si bien que, en mars !780~
il peut venir à cheval de Guingamp à Navarre auprès d'Evreux; et sans
un brusque écart de son cheval il serait allé ainsi jusqu'à Huningue.
, En 1 782, ~il ·va combattre à Mahon; Michelet le montre chargeant· sur
son ~os au milieu des balles un catalan blessé : exploit qui n'est pas
d'lm malade (p. 9). Et La Tour d'Auvergne a démenti par avance son
panégyriste dans uue lettre écrite de Mahon et que Michelet a lue dans
Buhot. (p. 316) : « Ma santé est meilleure qu'elle n'a jamais été, quoique
« sùr quatre nuit, S j'en aie passé régulièrement trois au bivouac depuis
« trois mois».
(3) Le défaut de fortune mentionné par Buhot, devient pour Michelet
la « pauvreté, la, grande pauvreté, le besoin » (p. 48-61.-62). Autre légende
à laquelle je répondrai un jour. En attendant, je puis citer cette phrase
écrHe par un héritier de La Tour d'Auvergne: « ... De COl'ret était très
, « noble, mais très. pauvre : sa fortune personnelle ne dépassa jamais
« quatre mille livres de revenus.)) M. du Pontavice de Heussey. La
Tour d'Auvergne d'après sa correspondance. Phare de la Loire (Nantes 1.891).
La vérité est que La Tour d'Auvergne n'était ni noble ni pauvre, puis
que 4.000 livres de la. fin du XVIIIe siècle valent à peu près 8.000 fr~ncs
actu~ls
(C Une autre raison dont il ne 'parlait pas, était beaucotlp
I( plus forte que celle-là: plusieurs de ses biographes ont fait
IC allusion -à un amoUl' de jeunesse .. ~ qu'il avait dû taire
CI n'entrevoyant aucune issue possible à la situation ' qu'un
CI aveu eût créée. M. du Chatelier a eu les preuves en main
« de la réalitéde ce seIlLÏment qui dura plus de trente années
(C sans se démentir n. . .
Est-ce là une des « causes principales ll, comme' ditBuhot,qui
éloignèrent Corret du mariage? La curiosité ainsi éveillée
n'est pas satisfaite. Quel fut l'objet sans doute très digne d'un
amour si constant? .
M. Déroulède nous renvoie à M. du Chatelier. Interrogeons
le. Je lis, dans une brochure imprimée en '1856, le , récit que
j'ai recueilli de sa bouche vingt ans plus tard (1). Le voici:
En '1841, M. du Chatellier rendit visite à Mme clu Pontavice
de Heussey, petite-nièce, filleule et unique héritière de La
Tour d'Auvergne. Passant à Carhaix il alla voir un ancien
juge de paix, M. Veller, peut-être parent ou allié de
La Tour d'Auvergne, dont il espérait obtenir quelques
renseignements (2). «-Mais, dit l'auteur, nous ne pûmes rien
en tirer- n Le vieux juge dit seulement que (C Corret en· sa
« jeunesse était un des plus beaux garçons de Carhaix; qu'il
« avait la plus belle jambe \3; et qu'à chaque fois qu'il
(i) La Toul' d'Auvergne, Sa statue et sa correspondance, p. 7 et suiv. _
Revue des provinces de l'Ouest. 3' année (i855-56).
(2) Le curé de Cal'haix qui baptisa La Tour cl' A uvergne portait ce nom.
La famille descendait de Tillemand Veller,peintre verrier Flamand, établi
à Carhaix, naturalisé en 161.8 i un Veller fut procurenr du roi à Carhaix)
un autre li~utenallt au même si È'ge.
(8) A ce détail l'ancien juge ajou~ait : « la taille haute et élevée, l~
regard fier et cependant doux et caressant JJ. Je ne nie pas que ce portrait
ne fût r~ssemblant, mais il n'est pas peint d'après nature. Pour M. Veller,
il ne pouvait être que traditionnel.
M. Veller. mort à Carhaix, le 24 aoflt i855, âgé de 69 ans était né en 1786.
11 n'a pu voir La Tour d'Auvergne qu'à deux r eprises. 1° En 1.789, quand
il avait trois ans, il était trop jeune i 2° en 098, quand il avait douze ans,
et il a dfl s'en souvenir imais La Tour d'Auvergne, entré · alôrs dans sa
55- année et vieux avant l'âge, n'était plus « un des plus beaux garçons
de Carhaix ».
« revenait au pays, il y avait une certaine jeu' ne ' fille qu'on
« remarquait souvent arrêtée sur le pas de sa porte menant
« tristement les aiguilles de son tricot, l'œil dirigé vers le
« carrefour conduisant chez les Corret. - - Mais le lieutenant
« était donc amoureux! ' Je ne dis pas cela! répondait le
« vieux juge, » qui se remettai t à décrire la belle jambe de
Corret. '
, Le lendemain, MIl).e du Pontavice mettait entre les mains de
son visiteur toute la correspondance de son grand-oncle; et
M,' du' Chatellier y remarquait « des lettres, bien des lettres
« qui avaient été longtemps enliassées, d'une forme 'parti
tl culière, écrites 'en latin sans sUscription, d'un ton mystique
« fort enveloppé qui ne permettait pas de découvrir à qui
« elles pouvaient avoir été adressées, si même elles avaient
« jamais été adressées à quelqu'un». « Toutefois, elles
« s'adressaient bien certainement à une femme n. (P. 12 et 13).
M. du Chatellier reçut de Mm
du Pontavice quelques éclair
cissements sur cette «, correspondance» ; et il conclut qu'elle
« contenait en une langue mort.e tout ce que le noble citoyen
« .avait éprouvé pour une jeune HUe à laquelle il ne voulut
, « jamais rien dire de ses tourments, mais à laquelle, pour
« lui-même, il adressa mystiquement tous les sentiments
«qu'il éprouvait». .
Ces écrits n'avaient donc de lettres rien que la forme. En
réalité, ils étaient des mémoires intimes, des souvenirs, des
aspirations qu'un jeune homme se chante à soi-même en vers,
s'il a le don de rimer, et plus souvent en prose. COITet est
sans doute le seul français du XVIIIe siècle qui ait parlé en
. latin non à mais de la « Dame de ses pensées ».
Mais quelle était cette personne'? M. du Chatellier paraît
avoir cru que ce pouvait être ( la jolie et sensible tricoteuse de
Carhaix ) ; mais il rejeta vite cette hypothèse; et, vingt ans
plus tard, il me disait: « L'inconnue dont la pensée remplit
« ces pages est vraisemblablement la pel'so,nne à laquelle
« corret aurait pensé vers 1776 ou 1777. Mais quelle était
(C cette personne'? » .
M. le commandant Simond a laborieusement étudié La
Tour d'A uvergne; il a lu et reproduit le récit de M du Cha
tellier (1). Il n'a pas parlé de la jeune Carhaisienne, preuve
certaine qu'il ne lui attribue pas les lettres de Corret; mais
peut-être serait-il. tenté de les attribuer à une autre qu'il 'va
nommer? .
Il reproduit quelques extraits· d'une lettre du 2;:; avril 1780,
dans laquelle La Tour d'Auvergne rend compte de sa visite
au château de Navarre et à la cour du duc de Bouillon; il
cite notamment cette phrase: (p. 64) « J'ai diné aujour- ·
« d'hui avec le prince de Montbazon, en nombreuse et
« brillante compagnie. J'ai vu entre autres une jeune per-
c( sonne de seize à dix-sept ans, Mlle de Châtillon, de la plus
«. exquise beauté ») (2 ). .
Le biographe ajoute (p. 6;:;): «( Les femmes n'ont guère
« occupé La Tour d'Auvergne. Il n'en pal'1e jamais dans sa
Il correspondance. Il a fait exception pour Mlle de Châtillon
« dont la beauté dut beaucoup le frapper pour lui arracher
« cette mention élogieuse. En tomba-t-il amoureux? 'Il se
« peut ». Le biographe s'empresse de reconnaître « qu'aspirer
« à sa main eût été prétentieux » ; et il ajoute: « Il étouffa
(C cet amour, si vraiment il le ressentit, ce que l'on. ignore,
(1) Le capitaine La Tour d'Auvergne publié en 1895, ouvrage couronné
par l'Académie française, 2" édition. Je cite la seconde édition. P. 64 et
suivantes. .
(2) Voir la lettre in extenso dans Buhot, p. 309-3H. Nous pouvons nQm·
mer cette charmante personne. C'est Louise-Emmanuelle de Chastilion
née posthuœ.e en Saint-Sulpice de Paris, le 23 juillet 1.763, fille de Louis
Gaucher, duc de Châtillon, pair de France, grand bailli de Haguenau, lieu
tenant général en Basse-Bretagne, et de Adrienne-Emilie-Félicité Baume
Le Blanc de la Vallière.
Mariée à Paris (1.0 juillet t78t) à Charles-Bretagne de La Trémoille, duc
de Thouars, prince de Tarente. ." .
Dame de l'Impératrice mère de Russie et morte à Saint-Pétersbourg
le 4 juillet ŒH. .
Courcy . Suite au .P. Anselme. T. IX, 2" partie p. 374. . .. . - '
, - 86 "'o.
«': CÇlr il a toujours ca:ché ses tendres sentiments, . Il 'ne s'est
« jamais décidé à aucune confidence, ri1ême à ses patents
«, l~splus procl}es et tes, plus ,aimés». ' , '
· ~a phrase 'citée plus haut: '« Les Jemmes n'ont ' guère
« occupé La Tour d'Aùvergne »doit être rapprochée de cès
{}hra~es ' imprimées dans la même page: « On doit supposer
«, par ses let~r~s et par les 'souvenirs dé ceux qui l'ont connu
« que l'amour a tenu une très petite place dans sa vie , Il a
« certainement éprouvé , une passion. On , p.n a la preuve
f( dans une liasse de lettres conservees dans sa famille ).
,:Et M. ; ,8imonddonne ici la page' de M. du Chatellier dont
nous avons cité des , extraits. ' .
' Nousne sommes pas d'accord. (( 'Si-Ies fp.mmes n'ont guère,
occupé La Tour d'Auvergne » c'est qu'une seule l'oc.cupait :
l'héroïne d~s lettres ! S'il a « certainement éprouvé une
passion». comment dire ' que « l'amour a' tenu une très
petite place dans sa., vie? ))« S'il . ne s'est jamais décidé à
«aucune cO, nfidence )), comment « du silence de ce'ux qui
« l'ont connu », peut-on inférer que « l'amour a tenu une si
« p, etite place dans sa vie? . ' "
, M. SilYio.nd, me paraît se ,méprendre sur ce point; mais
il a raison quand il dit que « Corret éprouva une passion»
dont témoignent les écrits vus par M. du Chatellier; et nous
ve~rons qHe plus d'un parent ou allié de Corret auraient pu '
cqnfirmer ce témoignage.
" Entre Michele~ et M. Déroulède se place un écrÎ'vain breto'n, '
Guillaume Le Jean, qui, en ' 185"7, a publié sur La Tour d'Au-
vergne quelques pages succinctes mais intéressantes sur plu- .
sieurs points ('li. . '
·Le Jean rappelle que « La Tour d'Auvergne n'a jamais ,
été marié, n et il explique ce fait comme suit :
'(i) Le Jean, La Tour d'Auvergne dans Biographie bretonne de Levot (1857),
T .. LI,. p., 4.79 .. 18, 6. 'Le Jean fut littérateur et voyageur, (provinces Danu
biè'nnes). Ethiopie, Abyssinie, Turquie, Inde, Arabie, Perse. Né en i824,
mort à Morlaix en i87~, { ' r février,,joup ap.niversaire de, sa. najssançe~ ..
_ . sii,-
« Jeune et sans position bien assurée, il hésitait à s'engager'
« dans les liens de famille; plus âgé, il se donna tout entier à
« la Révolution et à l'étude. »
La première affirmation est empruntée à Buhot. Nous y
avons répondu (1 ). La seconde semble u ne réminiscence de
Michelet (2); des dates et des fàits vont la démentir.
En février ' 1ï80, La Tour d'Au' vergne recueillit la sucèes~
sion de sa mère. Il avait dès lors , une honnête aisance', et il
venait d'achever sa trente-sixième année. II ne se marie pas:
pour le faire; attendrait-il le grade et la solde de capitaine,
1300 livres, ou environ 2600 fr. ' de notre monnaie?
En février 1784, La Tour d'Auvergne hérite de son frère:
le partage se fait noblement, c'est-à-dire à son grand
avantage. Il n'a pl us de succession à venir; il a dés lors
4.000 livres de revenu 1 environ 8.000 francs de nos jours) (31.'
En oètobre suivant, quimd il va finir s'es quarante et un ans, il
devient capitaine. Il ne se marie pas. Pourquoi'? « Il se
dorlOa, dit-on, tout entier à l'étude et à la Révolution! Je
réponds: Ce n'est pas à ce moment que naU son ard~ur à.:
l'étude. Neuf ans auparavant Ogée publiait une dIssertation
de Corret sur Carhaix 14\. Ce n'est pas non plus en -1784 :
qu'il a pu se donner à la' Révolution. Il se passera ' qu: atre : ,
années avant que sonne' t 789. ' Cette dernière phrase n'est j~
pas une explication sérieuse. " ,.. , :
Pourquoi faut-il que Le Jean, au lieu d'interroger et de
suivre des biographes mal informes, ne soit pas allé s'enqué- ' ;
ril' à Guingamp? Ecrivant à Morlaix qui- n'est qu'à treize
lieu'es de Guingamp', que n'a-t-il, apl'ès tanl de voyages, fait ;
une dernière course jusqu'à cette ville? Il Y autait vu' Bùhot ;
de Kersers et d'autres; il Y aurait recueilli les renseigl1e- "
(1) Ci-dessus p. 80.
(2) Ci-dessus p. 8i.
(3) Ci-dessus p. 82, note 2.
(4) Ogée, Dictionnau-e de Bretagne (f775) Vo Cal'liaix, T. 1
P. 139 - 1'45. ' /
ments que nous dirons tout à l'heure, avec bien d'autres
détails oubliés aujourd'hui.
J'ai dit ailleurs le mariage de Marie-Anne-Michelle Corret
avec Yves Limon du Timeur, célébré à Carhaix le 13 juillet
1761 (1). Sont présents et signent à l'acte: Toussaint-Limon du
Timeur, père du marié, sa fille aînée Marie-Augustine, mariée
à Mire CoutIon de Kerdellec'h, son gendre Buhot de Kersers,
mari de sa seconde fille CatherinA, enfin sa troisième fille
Françoise. Mais 1\1.- CouffoC) de Kerdellec'h, Mme Buhot de
Kersers et les deux plus jeunes sœurs du marié, Pauline
Jeanne qui a vingt deux ans, et Marquise-Yvonne . qui en a
quinze, n'apparaissent pas dans l'acte et ne le signent p1S.
Théophile Corret est là. J'imagine qu'il donnait la main à
.Françoise Limon, seule jeune fille sœur du marié . . Or,
Françoise allait avoir vingt-quatre ans. Une « grande demoi
selle») de cel âge impose beaucoup à un petit jeune 11O.mme
de moins de dix-huit ans. Mais qu'elle daigne s'oceuper de lui,
· partager et encourager sa gaîté, il sera chanTé, voudra plaire
et plaira. Les choses durent se passer' ainsi; et, à son retour
· à Guingamp, quel éloge Mlle Françoise n'aura-t-elle pas fait
. de son jeune et gentil cavalier! .
Nul doute qu'aux vacances de 176'1) Corret n'ait visité sa
sœur à Guingamp. . . .
Il a retrouvé là Mlle Françoise et vu auprès d'elle sa sœur
cadette Pauline. Née en mai 1739, Pauline avait vingt-deux ans
et demi. C'est une gracieuse personne, spirituelle, d'humeur
douce et enjouée (2!. Corret est encore dans sa dix-huitième
· annéé; pour Pauline son aînée de quatre ans et demi, c'est
encore un « petit jeune homme )) .
(1) Bulletin 1905, p . 352 et 1906, p. 223.
(2) Portrait que faisait d'elle une personne nommée plus loin
Quand il arrive, Pauline l'accueille comme une · ancienne
connaissance. Ne le connaît-elle pas par sa sœur et sa belle-
sœur? .
On a dit et on dira encore que Corret sorti du collège de '
Quimper en août 1762, quand il allait avoir dix-neuf ans, était
entré à l'école de La Flèche. La vérité est que, rentré chez sa
rnère à Carhaix, il allait y passer près de trois années,
jUsqu'aü mois de mars '1765.' Il cherchait sa voie, sans doute
inquiet de. l'avenir , lisant et étudiant sans un but précis. :
Pendant ce temps, fin de 1762, 1763, 1764 et premiers mois de
1765, Corret alla plus d'une fois, soit avec sa mère et le plus ·
souvent seul, visiter sa sœur à Guingamp; il Y retrouve
Mlle Pauline et son gracieux accueil. Une aimable intimité
s'établit entre eux. De la part de la jèune fille, c'est confiante
et siniple amitié comme pour un feùne parent, qui n'est qu'un
arni et ne peut aspirer à un aùtre titre; mais chez Corret
naît un tout autre senti men t.
Ne serait-ce pas dès ce temps que, frais émoulu de rhétori-
que, il aurait commencé à écrire ces pages « mystiques » en
forme de lettres, que la personne qui les inspire ne lira jamais?
Mais Corret n'a pas confié son secret à sa mère ni à sa sœur:
il sait ·bien qu'elles tourneraient ses grands sentiments en
plaisanterie. Si pourtant ses lettres tombaient sous leurs ..
veux. .. Quelle confusion! Il a un moyen bien simple de
conjurer ce danger: il écrit en latin. ' .
. Vaines précautions! Comment Corret lui-même ne se .
serait-il pas trahi? Comment sa mère st sa sœur n'auraient-
elles pas pénétré son secret? Et Françoise Limon qui. qura
ri de la cour faite à sa sœur? Et la jeune sœur Marquise, que
je ne veux pas supposer un peu jalouse: Enfin Pauline, sans 1
avoir reçu un aveu de Corret, en savait plus long . que les
autres, et pourtant elle lui faisait le même gracieux accueil .
Elle à été touchée de la préférence que lui accorde ce jeune
homme loyal, enthousiaste, spirituel, si respectueux pour sa
mè~e, ' si tendre pour sa sœur. N'a-t-elle pas remarque aussi
sa gràce, sa tournure élégante, sa belle chevelu.re, ses yeux
dont « le regard est fier, mais pourtant. doux et caressant 1), .. (1)
surtout quand il s'adresse à elle? Sans qu'elle y ait pensé,
l'amitié qu'eUe a resseritie' et montrée à Corret, a fait place à
un autre sentiment, qu'elle s'avoue à peine à elle-même; ... '
mais Corret a pénétré ce secret. ' .
Vint-il un Jour ou Mme Billonnois s'inquiéta de cétte iritimité
entre Pauline et son fils, '? Interrogea-t-elle celui-ci'? Il était
incapable ·de · mensonge ... Est-ce lui au contraire qui se sera
spontanément'ouvert. à sa mère'? Quoiqu'il en soit, un jour
M~e ,Billonnois ~eçut de ·.sonfils une entière confidence et la
pri~re d~ demander à M. Limon la main de sa fillé. C'était
aapr,intemps , de .1765. Pauline finissait sa vingt-sixième année
et ço;rret étai:t dans la pJ!emière :moitié de sa vingt-deuxième.
:~m~BiI1qnnois n'avait peut-être pas pris au sérieux la' pré-
dilection de son fils pour une personne ' son aînée ' de'q:uatre
ans; et , demi-. Fit-elle quelques objections fondées sur la
di,flérence d'âge'? Il es. ! assez ptobàble que Corre[ eut · besoin
d'instantes: prières; mais 'ne pouva.it-il pas d.ire à sa, mère
qlf~lIe,.mêmeavait sinon' encouragé du moins excité sa pas-
sion, flaissa'n te, en célébr~n L devà n t 1 ni les aimables . quaIltés
'dePauline? " . .
Mme- Billonnois fut vaincue: elle finît par ,consentir à un ,
mariage qui allait combler les vœux de sordils ; : et, sans doùte
assufée de l'as~entiment de Mlle Pauline. , elle fit sa ·demande ...
que , M. ~im ,on repouss~. · .
.PQ ,ur .~xpl!quel' ce tefus, bna dit:
.M, ,.Limon ~vÇlit trouvéq.ue Corret, hourgeois~avait .
trop . p~u de;' c , pançes d, 'ava.né, ement. Cette 9bjection tombe
(1), ~( Ma belle chevelure est aujo.urd'hui blaJlChe ·comme neige .... ». Lettre
de .La: Tour .d'Auvergne du ·21 : septembre 'f793. Sociêtê archéOlogique du
Fiqi$tere; IX (1882) p. 251.: . .' '. . . .. .
«" SOlI regard fier » etc . .voir,ci·d~ssus, p. 83, pote 3. Portrait de COl'ret
pa~"l.e'juge· d~ pai.x· .!le Carha-i.x~ . ". " . . . ' , . .'
devant cette ' si.mple · oDservation queCorret ' n'était pas'
e'nco
dans l'armée, et que; selon toute apparence, 11 avait
peu de chance d'y entrer j'amais. " ' , . ' ,
, On a dit aussi que M. Limon avait trouvé la fortune de '
Corret insuffi'santè" Cette objection se co'mprendrait mai. En
effet à ce moment, et, sa mère viva Ille, Correl possédait en '
immeubles une valeur bien 'plus considérable que la part
héréditaire de Pauline dans les successioo's confondues de 860""
pereetdesamère(l). ". ' ," ,', ''-: : ,' , .
Deux objections bien plus sérieuses auront ' été faites
par M. Limon, Après avoi,r expr~mé des " reg. ret8 qui pouvaient '
être sincères, puisque M. Limon avait appréCIé Gorret, il
aura répondu comme auraient fait beaucoup'de pères: «( Mais
votre fils n'a aucune occupation ... Mais il est bien jeune et
surtout trop jeune pour n'la fille ». ' " , : '
, Est-ce pour répondre à la première objection qu'aux der
niers jours de mars 1765, Corret; chargé de recommandations '
de la noblesse de Basse-Bretagne, partit pour aller cIIércher'
la fortune à Paris? '
Mais, si heureux que puisse être le succès des démarches :
que Corret va tpnter, la seconde obJection restera entière 1
Mlle Limon comprit que la réponse de son père était défirii...: '
Üve; Peut-être à la réflexion sentit-elle q· ue cette opposition :
était justifiée? Quoiqu'il en soit, elle accepta respectueuse~ :'
ment la volonté paternelle. Mais sa main qu'elle aurait voulu :
donner à Corret, elle né la donnera pas à un autrè; Elle
renonce au monde et entre au couvent des Ursulfnes, où eUe '
fera profession en 1766, " " ,
On aurait pu croire' que le rejet de la demand'é 'ën '
mariage aurait troublé l'harmonie entre les deux familles : :
(t) La succession immobilière de M. et Mme Limon est évaluée (acte .a ' e "
partage dU 1.8 juin 1,776) 1.00,81,9 1. environ 203,452 francs, Pauline y était ,
fond ée pOUl' un cin'quième 40.690 francs. Or à cette époque, sa mère '
,vivante, Corret possédait un capital immobilier p~us co!isÙ!'érable. ;' , ' ;
Nous le montrerons un jour. ' ' , .. ' .. . ' .. ',' , '
il n'en fut rien. Au mois de juin 1767, Corret tint sur les
fonds avec Françoise Limon, le second fils et dernier enfant,
de sa . sœur. Il revint ainsi . à peu près à chacun de ses
semestres annuels à Guingamp, en '1768, 69, 70 et 71. Quand
sa mère se fut fixée dans cette ville en 1772, Corret y fit de
longs séjours chaque année, jusqu'à la, mort de sa ' mère en
1780. Après cette mort et celle de sa sœur, en 178a, il
revient chez son beau frère en 1789 eL 1798 .
Corret revit-il jamais Pauline? Ce peut être douteux; mais ·
il n'est pas interdit que dire que séparés ils ne devinrent pas
étrangers l'un à l'autre. .
Dans toutes ses lettres à Limon, La Tour d'Auvergne se
rappelle au souvenir des sœurs de celui-ci, mais pas par
une formule de courtoisie ordinaire: il se recommande à leurs
prières (' auxquelles, dit-il, il a une confiance sans réserve. )l
Celte requête souvent renouvelée « aux sœurs II de Limon ne
s'adresse pas seulement à Françoise restée -dans le monde;
mais aussi aux deux religieuses: Pauline et Marquise entrée
au Carmel de Guingamp, en n67, quand elle avait vingt
ans (1). .
Objectera-t-on que Correl écrivait en 1782 à sa sœur que
cinq ou six ans auparavant, c'est-à dire en 'l776 011 1777, il
avait songé cl se marier? Peu t-être à ce momeut en a- t- il eu
·la pensée? " mais le premier amour est revenu, eL il fera le
tourment de sa vie.
Au milieu de ses rêves d'ambition, de noblesse, ses exploits
de guerre, ses travaux de lingu}stique, le charme des nobles
amitiés dont il était diglle, il portait en lui une mélancolie
ing~lérissable. :Le8 années passèrent, la vieillesse a liait yenir
prématurée, il gardait au cœur une plaie secrète.
. (i) Voici la phrase que j'emprunte àM. Gaudry, avocat à Paris qui avait
plaidé dans l'affail'e drz cœur de La Tour d'Auvergne ... « S'il écrit à son
beau-frère, il ne 'manque pas de lui dire: Je me recommande aux prières
de vos sœurs, y ayant une 'confiance sans réserve ». Notice llist. SUl' La
Tour d'Auvergne .. '- p . . 35-36. (i84i). Il s'agit bien des tl'ois sœurs .
Buh' ot de ' Kersers a noté ce point. Voici comment il
s'exprime (p. 206-207) :
( Le caractère sensible et ardent de La Tour d'Auvergne
l'empêcha, sans doute, d'être jamais parfaitement heureux.
__ ' Il était, en effet, difficile que quelque événement relatif aux
personnes qu'il aimait ne vint pas sans cesse tourmenter son
âme si impressionnable. Un grand nombre de passages de ses
lettres attestent qu'il se plaignait presque toujours de sa situa-
tion morale etdes tourments que lui causaient une imagination
vive et un cœur aimant Dans les conservations qu'il eut avec
l'illustre Laîné, vis à vis duquel il se livrait aux ôpanchements
de la plus tendre amitié, il exhalait quelquefois des plaintes
touchantes qui, ainsi que nous venons de le dire, annon
çaient un homme triste et mécontent pour qui la mort semblait
presque à désirer. Toutefois on ne saurait dire qu'il , eût
éprouvé des malheurs, en prenant ce mot dans lE sens qu'on
y attache généralement... ».
Quelle était la cause de cette mélancolie qui semble étrange
dans une vie si active'? Buhot l'a-t-i1 indiquée, disons plus
exactement a-t il cru l'indiquer dans la phrase que j'ai
signalée plus haut, en la soulignant (1) ? Comment croire que
les amis ou les parents de La Tour d'Auvergne lui aierit fourni
de proche en proche une série de tristesses capables de (( tour- .
menter ainsi son âme » si t\ impressionnable)) qu'on la puisse
supposer ? .. Comment le biographe affirme-t-il que La Tour
d'Auvergne , ( n'avait pas éprouvé un malheur? )). ' Le
( malheur)) que Buhot a su" mais qu'il n'a pas apprécié comme
La Tour d'Auvergne, c'est de n'avoir pas obtenu comme
épouse une femme qu'il idolâtrait, qui était digne de 'lui, et
qui consentait à lui consacrer sa vie. Voilà le ( malheur »
qui tourmentait (( son imagination SI vive ,et son cœur si
aimant! n. .
(i) Je la mets entre deux traits.
: Pour Mlle Limon, réfugiée derrière la grille, elle d.emanda
la consolation à Celui qui a dit et seul pouvait dire: «Venez
à moi, je , vous consolerai». Elle avait retrouvé le calme
d'esprit et de cœ'ur.
, Lorsq'ue les Ursulines et les Carmélites de Guingamp furent
chassées de leurs asiles en 1792, elles ne furent pas, comme
ailleurs, incarrérées ; elles se dispersèrent en diverses maisons
de p'arents ou d'amis; puis elles furent enfermées ensemble
à Montbareil ; enfin, la Terreur passée, quelques-unes se
réunirent, non pour reformer une congrégation, mais pour
vivre d'une vie commune; elles s'établirent dans une mo-
deste maison, rue de la Trinité. Elles y recevaient des visites
notamment de jeunes filles amies de leurs familles. Au
nombre de leurs visiteuses était Mlle Buhot-Launay, petite
nièce de Mlle Limon, alors âgée de dix-sept ans. La religieuse
avait reconnu en sa nièce les vertus aimables dont celle-ci
allait donner l'exemple pendant sa longue vie, et , elle lui
, témoignait une affection presque maternelle (1).
Mlle Buhot savait, comme tout l'entourage de la famille
Limon, les projets de mariage agréés par sa tante, trente-
cinq ans auparavant.
La Tour d'Auvergne fut tué, comme on le sait, au combat
d'Oberhausen, le 27 juin 1800. Quelques jours après, la
nouvelle de sa mort parvenait à Guingamp. Craignant que
Mlle Limon n'en fut informée par le bruit public, Mlle Buhot
(i) M"e Elisabeth-Marie-Alexandrine Buhot de Launay, fille de Alexan
dre-Marie, docteur-médecin et de Marie-Françoise Le Douaren est née à
Morlaix (Saint-Mathieu) le 23 mars i783. Elle avait dix-sept ans en juin
i800 ; elle est morte à Guingamp, le 27 mai t855, âgée de 72 ans.
Elle fut l'amie de plusieurs personnes de ma famille; je l'ai saluée
souvent. Que ne l'ai-je interrogée sur sa respectable tante M"e Limon!
:euhot de Kersers, né à Guingamp, fils de Yves et de Olive Le Doua
l'en était doublement cousin germain d'Elisabeth Buhot. Il lui a survécu
jusqu'au 25 janvier i859. ,
Tous les deux ont vécu longtemps l'un près de l'autre, M"e Buhot rap
pelait souvent le fait que nous allons dire. Buhot en a été bien informé.
Pourquoi le silence gardé par lui sur des faits devenus publics à Guin-
gamp? . ' .
courut 'à la maison rue de la Trinité. Elle trouva les an
ciennes religieuses réunies et travaillant. En apprenant
la triste nouvelle . Mlle Limon se détournant s'éloigna de
quelques pas pour cacher son trouble, en prononçant ces
deuX mots :« Pauvre Théophile 1 )) Puis revenant a!1x reli
gieuseS, et se mettant à genoux, elle dit d'uné voix calme .:
({ Mes sœurs, prions pour l. ui )).
La pieuse religieuse · vécut encore deux ans, jusqu'au f3
août 1802, continuant sans doute au « pauvre Théophile ))
les prières que lui-même sollicitait autrefois « y ayant,
écrivait-il, une confiance sans réserve n .
. Ces pages s'imprimaient lorsque m'arriva une révélation
bien inattendue: Corret, non encore La Tour d'Auvergne,
aurait demandé. en mariage une jeune fille de Carhaix. Le
mariage ne se fit pas .
A première vue, je ne crois pas à ce mariage manqué .
Des renseignements me sont promis dont je rendrai compte
sans retard.
. (A suivre)
J TRÉVÉDY,
Ancien président du Tribunal de Qùimper.
- 342-
DEUXIE E PARTIE
Table des mémoires et documents publiés en 1907
'" , cIO' , , . _
L'impôt du Vingtième à Audierne en 17~H par M. LE
CARGUET .................................... ....
Notes sur les anciens chemins de la paroisse d'Elliant,
par M. le Vie DE VILLIERS DU TERRAGE ............. .
Le Roman de La Tour-d'Auvergne, par ·M. J. TRÉVÉDY ..
Le District de Pont-Croix (1790-179~). Le Port d'Au-
dierne. La Défense des côtes. La Pêche à la
sardine, par M. l'abbé J.-M. PILVEN ..............
Rennes et ses abords à l'époque gallo-romaine, par M.
le Dr C.-A. PICQUENARD ...........................
Un Mariage manqu.é par La Tour-d'Auvergne '? par
M. J. TRÉVÉDY. . . . . . . ........ . ..........
Notice sur le château de Kerjean (commune de SI_VOU
guay), par M. C. CHAUSSEPIED ....................
Relation de la fouille du tumulus du Mouden-Braz, en
Pleudaniel (Côtes-du-Nord), par MM. A. MARTIN, et
l'abbé PRIGENT. (planche) ...... ....... " ........ "
La Tour d'Auvergne-Corret et la maison de Coigny, par
Pages
109
118
124
146
M. J 10 rrRÉVÉDY. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 179
Eglises et chapelles du Finistère (suite) ; 7
article, voir
tomes XXX à XXXII) : Doyennés de Plabennec (fin) et
Ploudalmézeau, par M. le chanoine PEyRON .......... .
Le chevalier Calloet de Lanidy (17~3-1782), par M. le
is B' 'A
DE .REMOND .P' RS . . -................. . .......
. -.; .'! ' . . ' . 4:l~h~.:L~:;Grand ~t)es ~·anciennes chroniques (878-888 ... ),
- . . . .. pa~M,; . )e D~C.-A. PICQU- ENARD .................
MémOIre ivédlt concernant La Tour d'Auvergne-Corret,
. ·par .... M. · J: TRÉVÉDY ..... . _ . .. ................
" Eiât di·' mes services", mémoire autobiographique
. ": . { dh navigateur y .-J. de; Kerguelen-Trémarec, publié
. ' - '. par M.H-.BoURDE ·DEl';A', ·RoGERIE. " ........ ' .....
199
213
220
, Note sur le groupe dit du Cavalier et de l'Anguipède, à
propos de l'exemplaire de Kerlot, près de Quimper, par
M. ALFRED ROUSSIN .............................. .
Le dolmen de Magoer-Huen (Ile de Groix), par M. L. LE
PONTOIS,. ................... . .... ,. ........ lOlO lOlO
Autour de Locamand (aneiennes limites de la paroisse,
monuments mégalithiques, fourches patibulaires), par
M. le Dr C.-A. PICQUENARD, .......................
La Roche gravée de Stang-Bilérit, découverte à l'île de
Groix (Morbihan), par MM. le commandant LE PONTOIS
etP. DU CHATELLIER (planche) .. ................... .
Restes de rétablissement gallo-romain de Kerillien, en
Plounéventer, par M. le Chanoine J .-M. ABGRALL .....
Enlèvement d'une jeune fille à la Pointe du Raz par les
Hollandais au commencement du XXIIc siècle, par
Pages
293
300
304
313
315
H. LE CARGUET.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 321,
SOCIETE ARCHEOLOG
DU FI N .STt:RE
Hôte' de Ville
29107 QUfM