Bulletin SAF 1907

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Procès-Verbaux

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Société Archéologique du Finistère - SAF 1907 tome 34 - Procès-Verbaux

Séance du 31 Janvier 1907. .

.présidence de M. P. du CHATELLIER, Président

A la suite d'une question soulevée par le docteur
'o. -A. Picquenard à propos du mode de votation pour
.l'élection du bureau cIe la Société Archéologique, il
est décidé qu'à la fin de chaque année une circulaire
-encartée dans notre bulletin invitera les membres qui
,ne pourront assister à la séance de voter par eorres-
·pondance. .
M. l'abbé Favé qui a rencontré notre collègüe M.
,le Lieutenant-Colonel Roudière sur le point de partir
,pour Paris exprime, de sa part, ses regrets de ne pou­
voir assister à la séance de la Société. M. Pavé ·
annonce ensuite que le dévouement de notre collègue
,à la section des Vétérans des Armées de Terre et de
.Mer dont il est le président 'local lui a mérité une
-.flatteuse distinction accordée par le Comité central
~les Vétérans,

1\1. de la Rogerie qui a reçu de notre collègùe
:M. L. Hémon, député du Finistère, le rapport de M.
Couyba, député, à la commission cl u budget, où celui­
-ci énumère la lisfe des objets se rapportant au culte
nouvellement classés dans le Finistère.
La Société admet avec un vif plaisir au nombre de
:fo:ies membres M. le Capitaine A. du Chatellier, pré­
. senté par MM . . P. du Chatellier et le chanoine
Abgrall.
M. le Chanoine Abgrall transmet il la Société les

vœux du nouvel an de la Société archéologique du\
Tarn-et:-Garonne exprimés dans les vers suivants:
« Musarnm studiis faciles estote, sodales ;
« Sint carre vobis Clio cliusque sorores ;
« Artibus ingenuis faveat, foveatque poesim
« Quisquis amat vestri veterum monumenta virorum.
« Candida vos semper comitetur turba Minervre ;
« Sic etenim nomen terrenum transvolat astra ! »
M. le Chanoine Peyron continue la lecture de son

travail si documenté sur les Eglises et les chapelles.
du Finistère. .
. Le docteur Picquenard coùllllunique ensuite une·
partie du mémoire de M. Le Carguet sur l'Impôt du:
vingtièrne li Audierne en 1751.
Le docteur Picguenard présente ensuite le plan et­
des coupes de l'oppidum gaulois de Kerhuel, commune
de La Forêt-Fouesnant (Finistère). Cet oppidum de·
forme ovalaire à grand axe dirigé du Nord au Sud,
était entouré d'un fossé d'environ 4 mètres de lar­
gèur. Les remparts étaient épais d'environ 2 mètres et-
. aboutissaient au Sud à un donjon de 4 mètres de dia-·
metre. Ils enserraient un espace de 30 mètres 'de long'
sur 20 mètres de large. Les substructions de trois.
édifices se remarquent dans cet espace, le . long du
rempart de l'Est. Un ouvrage avancé d'une longueur'
totale de 18 mètres et précédé d'un fossé de 3 mètres.
de largeur se · trouvait au Sud du camp .
Dans la même commune, sur le bord Est de la.
route de Quimper à Concarneau, couronnant un cap .

qui se trouve entre le village de Keranpicard et le-
ruisseau de Lesnevar on remarque une aire reetangu . ..
laire d'environ 80 mètres de long sur 30 mètres de
large avec un glacis très apparent, à l'une des extré-·

mités et une pierre levée l'une vers l'autre. Etant.
donné la position de cette aire on peut y voir les ves-·
tiges d'un ancien camp, sans rien préjuger de l'époque
à laquelle il appartient. .

III

M. le Président communique enfin une note de M.
Le Cal'guet relative aux arbres entourant la chapelle
Saint-Tugen que la municipalité de la commune à
décidé d'abattre pour se procurer de l'argent. Ce vœu

paraît devoir être renvoyé au comité du Touring
Club qui ferait le nécessaire pour sauver ce bouquet
d'arbres digne qu'on s'occupe de lui.
La Société a reçu depuis la dernièl'e séance les
publications suivantes:
Bulletin de la Société Historique et Archéolo­
gique de l'arrondissement de Saint-Ma lo, 1906.
Bu.lletîn de la Société Archéologique de J.Vantes,
'1906, 1 (·r et 2

trimestre et un fascicule de planches.
Semaine religieuse du diocèse de Quimper et de
Léon, nOS de décembre 1906 et de janvier 1907.
Revue des traditions populaires, T. XXI, nO 1 '2.
Bu llelin de la Société d'Etudes' scientifiques
d'Angers, XXXV

année, 1905. .
Bulletin de la Société Historique et Archéolo-
gique de Château-Thierry, 1905.
Revue de Bretagne, décembre 1906.
lYlémoires de l'Acadén1ie de .l'Vîmes, 190;).
A rchives Historiques du département de la Gi­
ronde, T. XLI.
Rapport de M. Couyba, député, à la commission
du budget, 1906.
La séance est levée à 4 heures.

Le Présiden t,
P. DU CHATELLIER .

r.e Secrétaire,

Dr C. A. PICQUENARD .

Société Archéologique du Finistère

1907 : 128

RECETTES
1. Cotisations des Sociétaires, année 1906 ......... .
2; Subvention du département ................ ; ... .
3. Intérêts du titre de rente 3 %: avril, juillet,
octobre 1906, janvier 1907 .................. .
4. Vente des bulletins et plan de Quimper .... ..... .
t). Vente des catalogues du musée .. .......... . ... ~
6. Intérêts du livret de la Caisse d'Epargne ....... .
1.2S0 »
300 )}

12 t)0

39 34

TOTAL..... 1.72684

DEPENSES

1. Remise à l'imprimeur pour la vente du catalogue
dll musée ................................. .
2. Impression du bulletin. . . . . . . . . . .. . .......... .
3. Brochage du bulletin ...................... .... .
4. Préparation de la salle des séances .. :. ... . ... .
t). Traitement de l'aide-bibliothécaire ............. .
6. Recouvrements et correspondance ............... .
7. Honoraires du Trésorier ..... .................. .

1. 32t) 6t)

100 ))
TOTAL....... .... 1.t)SO 6t)
EXCÉDENT des recettes ..... .
A la fin de l'exercice 190:5, l'actif de la
Société était représenté par un titre de
rente de 1:5 fI'. 3 0 / 0' valant ........... ..
Et par un livret de Caisse d'Epargne de
TOTAL ........... .
497 »
732 13
1.229 13
Mais il convient de ramener ce compte comme il suit,
à cause des fluctuations de la rente: 1:5 fI'. 3 0 /0
à 9:5 (cours du 2 février). . . . . . .. . ...... .. . . ..... .
Livret de ·la Caisse d'Epargne .............. : ... .
. TOT AL ... , ...... .

L'excédent des recettes en 1906 étant cle ....... . .
L'actif de la Société s'élève à. . . . . .. '" ......... .
146 19

47:5 »
732 13
1.207 13
146 19
1.3:53 32
Qliimper, le 3 février 1907. .
ALLIER, Trésorier .
Vu et approuvé par les Membres
comptabilité.
. de la Commission de
Quimper, le 6 février 1907. .
. H. BOURDE DE LA ROGERIE,
. A. LEPRINCE, CH. CHAUSSEPIED .

Séance du 28 Février -1907 .

Présidence de M. P. du CHATELLIER, Président
. Le Dr C. -A.Picquenard attire l'attention de ses
collègues sur les menhirs situés au Sud du moulin de
Saint-Cadou, en Pleuven. Deux d'entre eux sont encore
debout; d'autres gisent sur le sol; d'autres paraissent
avoir été réduits en miettes; il est probable, d'après
l'orientation de C6UX qui sont en place, qu'il y avait là
un alignement à rangées dirigées du Nord au Sud.
Que faire pour sauver ce qui reste de cet alignement?
M. du Chatellier, président, lit ensuite une notice

au sujet de la distinetion que le Ministre de l'Instruc-
tion publique vient d'accorder à notre collègue M. Le
Carguet. Voici cette notice :
« Aux dernières promotions du Ministère de l'Instruction
(1 publique, un de nos collègues M. Le Carguet, percepteur
( d'Audierne, a été promu officier de l'· Instruction publique.
« Cette haute distinçtion il l'a justement méritée, de
« nombreux travaux le désignaient à l'attention du Ministre.
« Nous nous réunissons pour y applaudir, nous rappelant
« avec plaisir ses communications ».
La Société s'associe de tout cœur aux éloges décernés
à notre collègue par M. le Président.
M. le chanoine Abgrall fait la lecture suivante:

NÉCROLOGIE

M. ALFRED BEAU, décédé le 11 février 1907

M. Bèau Alfred-Léopold, naquit à Morlaix en 1829, d'une
famille très considérée, et dans laquelle on cultivait les'
Beaux-Arts, car nous trouvons au Musée de cette ville un
tableau signé par un de ses oncles~ Léopold Beau.

Luj-même s'adonna de bonne heure à la peinture, aux
études archéologiques et à l'illustl'ation. C'est d'après
ses dessins que nous avons deux excellentes gravures de la
chaire monumentale de Saint-Thégonnec et du baptistère
de Guimiliau, nos deux plus belles œuvres de sculpture du .
XVIIe siècle. Puis il se fit initiateur de la photographie et
devint très habile pl'ofessionnel dans cet art.
Appelé à Quimper pour prendl'e la direction artistique de

la faïencel'ie Porquier, il imprima un essor nouveau à cette

industrie de la céramique et créa un atelier d'ornemanistes
J'où sont sorties des pièces très appréciées comme technique
et comme art.

Eu même temps, on lui confiait la charge de Directeur du
Musée de la Ville et l'on ne peut trop faire l'éloge de son
dévouement et de son habileté dans l'organisation des salles,
dans l'installation des si nombreuses et si belles toiles qui

forment cette collection. Parmi ces œuvres, deux fort
remarquabfes sont dues à son pinceau: le portrait de M.
Luzel et celui de M. Foulquier, L'amateutt de faïences.
Mais son œuvre incomparable, est la création de la
Galerie ethnographique ou des costumes bretons. C'est
lui-même qui a modelé et peint toutes ces têtes si caractéris­
tiques et si expressives, donnant à chacune la physionomie
de la population du canton auquel elle correspond. C'est

lui · qui a drapé, posé, groupé 'tous ces personnages qui
composent un ensemble si pittoresque et si vrai et qui, par
l~urs vieux costumes, nous reportent à trois quarts de siècle

VII

. en arrière; composition locale et régionale qui est pour notre
'ville d'une valeur inappréciable.
pour cette œuvre hors ligne, pour l'attachement et l~
,dévouement qu'il a toujours témoigné à notre Société Archéo­
logique, dont il faisait partie depuis 1883, nous avons le
·devoir d'offrir à sa mémoire l'hommage confraternel de notre
;respect et de notre gratitude, et de présenter à sa famille
.nos respectueuses condoléances. .
M. Allier, trésorier, ajoute quelques mots reproduits

· : ci-dessous :

« M. Beau, associé à la direction de la faïencerie de
Locmaria, a été un des rénovateurs de l'art délicat de la
· .céramique. Après de patientes et consciencieuses recherches,
il a trouvé le rose qu'il a pu fixer à un feu de 900 degrés
.Avant lui, les plus savants chimistes avaient consacré leurs
veilles à la solution de ce problème, mais leurs efforts avaient
·été inutiles. Sa palette de céramiste était des plus riches et
.ses œuvres gardent l'empreinte de ses qualités maîtresses,
.la souplesse d'li talent, ' la science du dessin, la, pureté du
:sty le ».

M. l'abbé Favé qui a retrouvé aux archives des
-« vieilles paperasses » d'une rédaction pittoresque pré­
.sente à ses collègues, avec la fi·ne bonhomie qu'ils
lui connaissent, ces intéressantes miettes d'histoire
.locale qui devront prendre place au bulletin pour le
plus grand plaisir de ceux qui ne peuvent assister à
nos séances et aussi de ceux qui les ayant entendu
-lire désirent en retrouver le souvenir .

MM. le Commandant Martin et l'abbé Prigent ont
- envoyé pour la présente séance une note, lue par le
docteur Picquenard, sur l'exploration d'un tum.ulus de
l'époque du bronze dans les Côtes-du-Nord. Le récit

VIII

de cette fouille intéresse au plus point les membres
présents. .
La Socié:té a reçu depuis la dernièr'e séance :

A nnales de Bretagne, t. XXII, n° 2, janvier ·1907 _
Recueil de la Commission des arts et monuments
hi$t01'iques de la Charente-Inférieure, t. XVII, 7

livraison, janvier 1907. .

Revue de Bretagne, janvier 1907 .
Bulletin de l' U nipersité de Lille, 1906, n° 4 .

Bulletin de la Société Archéologique du Midi de-
la Erance, nouvelle série, n° 36.

Revue des Traditions populaires, janvier 1907 .

A.nnales de la Société Archéologique de Bruxel--
· les, 1906, nOS 1 et 2. .

Semaine religieuse du diocèse de Quimper et de·
Léon, février 1907.
Bulletin archéologique du Comité des Travaux­
Historiques, 1906, 2

livraison.
Revue de Saintonge et d'A unis, 1907, 1 ro livraison ~

. Bulletin de la Société Polymathique du l\1lorbi--
han, 1905 .

La séance est levée à 4 h. 1/2 .

Le Présiden t,
P. DU CHATELLIER ..

Le Secrétairre,
Dr O. A. PICQUENARD.

Séance du 21 Mars 1907.

Présidence de P. du CHATELLIER, Président

MM. le Chanoine Peyron et le Lieuten~nt-Colonel
Rouclière s'excusent de ne pouvoir assister à la

seance.
M. F. Le Guyader attire l'attention des rriembre~
présents sur l'abatage des arbres situés an Sud de la
chapelle de la Mère de Dieu, lieu de promenade . .
favori des Quimpérois dont l'intégrité devrait . être

sauvegardée. MM. F. Le Guyader pt le docteur Pic-

quenard sont délégués par la Société pour i.nte~venir
auprès du propriétaire des arbres en question . . '. , .

La correspondance comprend une lC'ttre. de M. de
l'Estourheillon, directeur de l'Union Régionaliste
Bretonne invitant la Société Archéologique à . con-

tribuer à l'érection d'un menhir à Questembert, ' au .

mois d'avril 1907, à l'occasion du millénaire ,de

la victoire rempurtée sur les Norma'nds par Alain Le
Grand. La Société, pour ne pas grever ses finances,
décide de s'abstenir de toute subvention, mais laisse

chacun de ses membres libre de faire ce que bon lui
semblera.

M. Bourde de la Rogerie annonce que notre collègue
M. C. Vallaux, professeur à l'Ecole Navale a été reçu
docteur ès-lettres avec une thèse très étudiée sur la
Basse-Bretagne dont il donne un rapide aperçu ainsi
que d'un autre travail non moins intéressant quoique
beaucoup llloins étendu sur Penmarc'h aux XVIe et
XVIIe siècles. - .

M. Bourde de la Rogerie donne ensuite lecture
de deux lettres d'un érudit manceau, M. l'abbé Denis,
curé de Saint-Pierre de Chevillé, qui font connaître
des faits intéréssants de la biographie d'un chanoine
de Quimper aU XIIIe siècle, plusieurs fois inentionnp.
, dans la notice publiée en 1905 par notre confrère
'dans le Bulletin de notre Société sur le prieuré de

Saint-Tutuarn ou de l'Ile Tristan. Guy Calarer,
dans les actes concernant l'Ile Tristan, dont il était

prieur, est appelé clerc de l'Évêque du Mans (1253),
puis chanoine ' de Quimper (1254-1264), puis enfin
chanoine de Quimper et du Mans (128'1). Les doeu-
ments étudiés par M. l'abbé Denis, apprennent qu'il
avait été nommé chanoine du Mans dès 1 '255 ; l'année
suivante Guy était curé de Fontaine-en-Beauc.e. Le
nécrologe du chapître du Mans le mentionne deux ou
trois fois sous les noms et qualités de Güido de

Camper (probablement Quimper) Canonicus Cenoma-

nensis et Corisopitensis et Guido Brito, presbiter

et archidiac'onus CorùiOpitensis : une notice du
nécrologe relate une fondation faite par lui des fêtes

de saint Corentin en l'Eglise du Mans et de saint

Julien en l'Eglise de Quimper. Il mourut un 12 sep-
bre entre les ann. ées 1264 et 1270.
La cathédrale de Quimper posséda jusqu'à la
Révolution un autel dédié à saint .T ulien qui était

le ' p~~ron d'une des paroisses de la ville, mais le
saint Julien vénéré à Quimper était saint Julien
J'Hospitalier; il est vraisemblable, cependant, que

le vocable de saint Julien remontait à la fondation de
Guy Calarer ; la merveilleuse légende de saint .T u-

lien l'~-Iospitalier ou le Passeur Mait très populaire en '

Baf?se-Bretagne: elle fit sans doute disparaître tout
souvenir de 'son homonyme l'évêque du Mans. 1\1.
l'abbé Denis publiera. prochainement dans la Revue

la Province du Mairie une notice sur Guy Calarm'
qui sera d'un égal intérêt pour l'histoire religieuse
du Maine et pour celle de 1& Basse-Bretagne.
M. l'abbé Pilven lit une très intéressante notice sur
le Dis~rict de Pont-Croix de 1790 à 1.795.
Le docteur Picquenard lit un travail très docu­
menté de ' M. Tr~véùy sur La Tour d'A ul,ergneet
donne ensuite communication de son mémoire sur
nennes et ses abords il l'époque gallo-j·omaine . .

La Société a reçu les ouvrages suivants:

Revue des T1'aditionspopulaires, février-mars"
1907. . ' ..

Bulletin de la Société Archéologique de Nantes,

et 4

trimestres, 1906.
Semaine religieuse de Quimper et de Léon, mars.
1907.

Bulletin de la Société A l'chéologique de l'Ouest,

trimestre 1906.

Revue. de Bretagne, février 1907. .
, A rchives de la France monastique, février 1907.
Bulletin de la Société d'Emulation cles Côtes-du­
Nord, 1906.
Bulletin de la Société Archéologique de Sousse,
1906, nO 7.
La séance est levée vers 4 heures .

Le Présiden t, · .

P. DU CHATELLIER .

Les Secrétaires,
H. BOURDE DE LA ROGERIE,

Dl' PICQUENARD.

BIBLIOGRAPHIE

'. C. VALLAllX, La Basse-Bretagne, . étude de géographie ' hu­
maine, Paris 1907, un 8

312 p. (i).
Beaucoup de . livres ont été écrits sur la Basse­
Bretag'ne e~ les Bas-Bretons, depuis qu'en 1796 Cambry
écrivait « Cette Bretagne est uné médaille précieuse à
consulter; aucun bouleversement, aucune conquête de
mémoire d'homme n'a pu changer ses idées, ses ·
mœurs et .ses coutumes )). De nombreux auteurs ont
essavé de décrire cette « médaille )), mais des archéo-

logues n'ont vu que les restes des monuments et des cou-
tumes d'autrefois; des publicistes, des politiciens et des
économistes n'ont étudié que les mœurs et l'état social
et trop souvent ont cherché à discréditer ce peuple qui
ne répudie ni ses croyanc, es, ni ses traditions; enfin
quelques . centaines d'ouvrages ne ' sont que de naïves
apologies du pays natal et pourraient porter en épigra- .
ph.e le refrain connu:
. ... Mon pays est le plus beau de la terre,
Mon clocher le plus beau d'alentour. . .
Le livre de M. Vallaux n'est ni une critique mal veil-

lante des usages qui subsistent en Bretagne, ni l'éloge
banal d'un pays qu'il est superflu de louer. L'autp-ur a
voulu étahlir en quelque sorte le ·bilan de la Basse-Bre­
tagne au début du XXe siècle; il décrit l'état social et
économique de laprovinee, il fait connaître les mœurs
et les travaux cl es habitants, il étudie les raisons de
l'influence que la situation géographique a exercée
sur la population, et expose les conditions de l'aména­
gement du sol où les Bretons sont fixés depuis près 1
de quinze siècles. M. Vallaux n'ignore pas l'histoire du

(t) Société de Librairie et d'Edition " Prix: 7 fr. 50.

xiit

pays qu'il étudie et le passé lui sBrt sotlvent pour bom";
prendre et expliquer le présent, mais il n'a pas voulu
écrire une nouvelle histoire de Bretagne; il est très
bref sur les branches d'activité qui OIit ,disparu, trop
bref peut"être; au chapitre consacré à l'état industriel .
de la province une simple mention rappelle l'industrie
du papier qui, à la veille de la Révolution, occupait une ,
cinquantaine de moulins dans les environs de Morlaix.
Une ou deux notes seulement sont consacrées à l'indus­
trie textile qui, jusqu'au , milieu du XIXe siècle, occupa
une grande partie de la population des campagnes et fut
la source de la fortune de presque toutes les familles bour­
geoises de Quintin, Landerneau et Morlaix. n a incidem­
ment cité les tanneries de Carhaix, qui en 1789 préparaient
pour 217.000 livres de cuir. Par contre, les pages qu'il a
consacrées aux mines du Huelgoat et de Poullaouen
inexploitées depuis 1863, donnent un historique très
complet de cet unique essai de ' « grande industrie » en
Basse-Bretagne. Quelques exploitations industrielles ont
. disparu: d'autres ont pris naissance au XIXe siècle;
M. Vallaux donne sur chacune d'elles des détails qui
apprend ont beaucoup à ceux même 'de ses lecteurs
qui habitent l' e Finistere et qui 'Croient bien connaî­
tre toutes les" sources de richesse de leur pays : les
gisements de tourbe de Brasparts ne sont exploités que
depuis un très petit nombre d'années; les arrloisières de
la vallée de l'Aulne étaient connues dès le XVe siècle (1),
mais la construction du canal de Nantes à Brest et la
création rle nombreuses routes au travers d'un pays jadis:
presqu'inaccessible a donné au commerce · de l'arclbise
un rléveloppement qu'il était impossible tl'e prévoir au
XVIIIe siècle. Enfin de grands établissements métallurgi­
ques ont été créés près d'Hennebont et des usines très

(1) C'est à tort que Limon (Usages et règlements locaux du Finistère, p.26)
fait remonter à 1.8H, seulement, l'exploitation des ardoisières des environs
de Châteaulin; les comptes du chapitre de Quimper aux XV- et XVIe siècles
apprennent que la cathédrale fut couverte avec des ardoises de Laz et de
Saint-Goazec; en 1.526 les marguilliers de Saint-Macou de Rouen aehetaÎent.
des ardoises en Bretagne (Arch. Seine-Inférieure, G. 6882); le Roi concéda
en 1.67i au sieur de Lançon la carrière d'ardoise qui se trouve sous l'ancien
château de Châteaulin. '

XIV

hombreuses trop nombreuses peut-être se sont éle­
vées dans tous les ports sardiniers. Mais ce n'est pas
dans l'industrie qu'il faut chercher les plus sensibles pro­ grès, c'est l'agriculture qui doit faire la fortune de la
Bretagne~ Les progrès agricoles échappent à l'observa­
teur superfi~iel; il voit la pittoresque lande qui couvre
. encore une partie du sol du pays, mais il 'ne remarque
pas le progrès lent mais continu des défrichements et il
ignore toutes les cultures nouvelles qui se sont implan­
tées en Bretagne depuis un siècle: la poniine de terre à
peine connue en 1780, les plantations de pins assez ,éten­
due pour· fournir une partie du fret des navires qui sor­
tent chaque printemps des ports de Basse-Bretagne, la
culture maraîchère qui fait la fortune du Cap-CavaI et
des environs de Roscoff, l'élevage des chevaux qui prend
d'année en année un plus grand développement .
. On sait que la prospérité dont jouit actuellement l'agri­
culture en Basse-Bretagne n'existe plud pour la pêche et
les industries maritinles .. L'histoire de la pêche de la sar­
dine et de ses crises périodiques a été écrite par M. Vll]­
laux avec la même compétence et la même précision
que celle de l'agriculture .
. ' Ce livre sincère et documenté forme un précieux
recueil de renseignements sur l'état pré~ent de la Basse­
Bretagne. L'esprit et la lnéthode scientifique qui aninlent
toutes les pages . n'enlèvent rien au charme du style.
L'auteur voit dans la diffusion , de l'instruction un des .
éléments de progrès de la province: .des livres tels que
le sien contribueront à ce résulta.t ; il a. voulu .être vrai et
faire connaître la vérité; or, il n'y a rien que d'encoura­
geant · pour ceux qui Riment la Bretagne, à la mieux
connaître, car sur ce sol qui est rarem'ent stérile, les tra­
vailleurs et les hommes de bonne volonté abondent .

li- li-
. C. VALLAUX, Penmarc'h aux XVIe et XVIIe siècles.
Paris 1907. ·Brochure in-8

de.42 pages (1.).

(1.) Sociéte de librairie et d'édition, Prix 1, 50 .

Dans cètte très courte, mais substantielle étude l'auteur
a recherché les sources de la légende qui place à l'extré~
mité du Cap-CavaI une grande ville aussi considérable que
Nantes et s'est efforcé de faire connaître l'histoire exacte
ou port et de ses habitants. Les origines de la légende
sont bien récentes car avant Cambry et Fréminville aucun
écrivain n'avait mentionné la ville, mais seulement
le bO'Ltrg ou le riche bourg de Penmarc'h. Les rlocu;..
ments historiques qui se rapportent à ce bourg sont
même très rares, mais M. Vallaux a trouvé des
rens. eignements précieux. dans deux ' séries d'actes qui
mériteraient' de faire l'objet d'études particulières: les
comptes de sortie du port . de Nantes le 1504 à 1:)67.
(A rchives d'Ille-et- Vilaine, C. 3260-3264) et les comptes,
correspondances . et mémoires concernant les pêcheries
que les ducs de Penthièvre possédaient en Cornouaille ~
Pont-Groix, Penmarc'h et Douélan. (A reh. des Côtes-du­
Nord, E. 1481). Les comptes du port de Nantes font eons­ tater que parmi les petits ports du Sud et de l'Ouest de la
Bretagne, Penmarc'h était le plus actif et que l'objet
presque unique du commerce de ses habitants était la
vente du poisson séché. Jusqu'au milieu rlu XVIe siècle
les sècheries furent très florissantes, mais quelques
années plus tard elles tombèrent en décadence par suite
de la découverte du banc de Terre-Neuve et des guerres
continuelles avec l'Espagne. Dans une étude sur les
Pêcheries et sècheries de J,éon et de Cornouaille publiée en
1891 dans le Bulletin de la Société 11 rchéologique du Finistère .
M. Trévédy avait donné sur l'histoire de ceux de ces éta­ blissements qui appartenaient au baron du Pont-l'Abbé
d'intéressants détails qui sont heureusement complétés
par les documents conservés à Saint-Brieuc et ana­ lysés par M. -Vallaux; ces textes apprennent que les
sècheries plus importantes qui étaient la propriété
des ducs de Penthièvre étaient affermées 1200 à 1333
livres de 1536 à 1548; le revenu baissa de 900 à 80 livres
de 1585 à 1637. La ruine li es pêcheries entraîna la ruine

des marins et des conlmerçants qui avaient formé à ~ity
une petite agglomération urbaine. « Au XVIIe siècle,

XVI -
pêcherie et con1merce avaient totalement disparu. Les
édifices laissés à l'abandon, non seulement à ~ity, mais
sur tout le territoire du Cap-CavaI, tombèrent pierre par
pierre, et deux cents ans suffirent à les anéantir tout à
fait. A côté du vieux Penmarc'h ainsi effacé naquit, avec .
l'industrie sardinière, le Penmarc'h moderne ».
La n10nographie de Penmarc'h forine un utile complé­
ment de l'ouvrage plus considérable et d'un intérêt plus

général consacré par l'auteur à la Basse-Bretagne, car il
donne des renseignements précis sur un des points les
plus curieux des côtes bretonnes et il apporte quelque
lumière sur une industrie bien peu connue, celle des
sècheries, qui jusqu'à la fin du XVIe siècle, tint dans l'or­
ganisation économique de ta province une place au .
moins aussi importante que celle occupée de nos jours
par l'industrie sardinière.

H. B. R .

Séance du 25 Avril 1907.

Présidence de M. le Chanoine ABGRALL,
Vice-Président

A propos de-s fêtes de Questembert, dont il a été
question à la dernière séance de la Société archéolo­
gique, le docteur Picquenard fait observer qu'une
grosse erreur s'est glissée dans l'inscription du
« monument II élevé par· l'Union régionale Bretonne
à la mémoire d'Alain Le Grand. L'inscription de
Questembert rappelle, en effet, que ce prince y fut
vainqueur .des Normands en 890. Or, M. de la Bor­
derie établit dans son Histoire de Bretagne, tome II,
p. 333-334 ' que les batailles livrées par les Bretons

aux Normands en 890 ont eu lieu sur les bords du

Couësnon et sur les bords de la Loire, très loin de
Questembert (1). M. de la Borderie, se basant sur deux

chartes du Cartulaire de Redon, place, au contraire,
la bataille de Questelnbert, à laquelle il croit, entre

le 1 er aoùt et le 8 novembre 888.
· M. le chanoine Abgrall communique des lettres
émanant de M. P~ du Chatellier qui est souffrant, et

du docteur Lagriffe, qui est retenu par des opligations
professionnelles et s'excusent tous deux de ne pouvoir
assister à la séance.

(1) Voir aussi à ce sujet le travail du même auteur sur la Chronologie du
Cartulaire de Redon, dans le tome V des Annales de Bretagne .

XVIII

L'ordre du jour appelle ensuite l'exposé ' de la
question des arbres qui entoUrent la chapelle de Saint
Tujen.

Notre confrère, M. Le Carguet, ayant avisé la
Société que la Municipalité de Primelin avait l'inten~

tion de faire disparaître les arbres qui entourent la

chapelle monumentale de Saint-Tujen, ce qui aurait
porté grand préjudice au pittoresque du paysage et

du monument, on avait émis l'idée, dans une séance

précédente, d'entrer en pourparlers avec M. le Maire
de cette commune et de traiter pour une soinme

queléonqtie à l'effet d'éviter cette destruction. Mais il"

résulte des reéherches faites par les soins de M. Allier,
que la chapeiIe et son placitre n'appartiennent pas à la
comlntine, mais étaiént propriété de la Fabrique, de

sort~ que la conservation ou la destruction de ce
houquet d'arbres n'intéresse plus la Municipalité nlais

le Séquestre, . lequel est disposé à laisser les choses

en l'état. La Société doit donc surseoir à tout arrari-

gement avec M. le Maire de Primèlin, à moins que
celui-ci ne prouve, par des titres, le bieri fondé des
prétentions de la commune .l'lur la propriété de la
chapelle . et de son enclos.
M. le chanoine Abgrall, au nom de la Société,
remercie notre collègue M. Le Moyne, de Loctudy,
pour" un don de 149 monnaies carthaginoises destinées

au Musée archéologique.
M. Abgrall communique ensuite de's lettres dù

Comité pour le rachat de la maison de Corneille, à
Rouen, et du Comité du Congrès archéologique de
France qui se réunIt cette année à A vaIion.
En ce' qui concerne le rachat de la maisori de

XIX

corneille la Société décide de laisser chaque membre
libre de faire ce que bon lui semblera.
M. Abgrall lit également une lettre demandant
l'échange d'une nouvelle Revue archéologique Tchèque
avec notre Bulletin.
En l'absence de M. le PI'ésident on remet la décision
à la prochaine séance.
M.l'abbé Milon, le distingué archéologue de Rennes,
a envoyé à M. le Président un des derniers numéros
de l'Union Malouine que M. Abgrall a apporté à la

séance. Dans une letttre adressée au directeur et

imprimée dans ce J ourllal, notre confrère signale
l'état d'abandon où se trouvent les ruines romaines
de Corseul et fait appel aux habitants de cette localité
en les priant de ne pas continuer à détruire ces
antiques vestiges qui suscitent la curiosité des
étrangers et les amènent il, Corseul.
M. Abgrall fait part à la Société de la perte qu'elle
vient d'éprouver en la perliionne de trois de nos collè­
gues MM. le. s abbés Stéphan et Guirriec et M. Le
Maigre, notre ancien trésorier. M. l'abbé A. Favé
sera chargé de rédiger une notice nécrologique sur
nos collègues regrettés.

Le docteur Picquenard fait une courte communica-
tion sur deux tronçons d'anciennes voies qu'il vient
d'observer~ Le premier tronçon dirigé à peu près de

l'Ouest à l'Est et long d'environ 1 kilomètre passe à

environ 50 mètres au nord du beau camp romain du
Murriou en Quimerc'h, dont les remparts sont en
grande partie conservés et dont les douves larges et
profondes se montrent encore sur trois côtés et renfer- .
maient même de l'eau le tel" mars dernier. Le second

tronçon est une petite voie encombrée d'arbres et
enserrée entre deux talus qui descend du camp romain
du Kosker-Vras, en Saint-Evarzec, vers le ruisseau du
Mûr dont le cours suit le pied du coteau où est situé
ce camp. Le docteur Picquenard fait remarquer que
ce camp du Kosker offre des vestiges assez étendus .
Il donne ensuite lecture d'une partie du mémoire
de M. Trévédy sur La Tour d'Auvergne et la j\1aison

de Coigny.
M. Chaussepied présente une notice claire et subs­
ta.ntielle sur le château de Kerjean dont il a exposé

cette année, au Salon des Artistes français, un remar-
quable projet de restauration.
M. l'abbé A. Favé continue à. présenter quelques- .
unes de ces (c paperasses » si pleines de saveur où se
peignent les gens et les mœurs de chez nous au XVIIIe
siècle.

La Société a reçu les publications suivantes :
Pravek, nOS 1-2. Revue ,d'Archéologie et d'Anthro-
pologie préhistoriques des pays tchèques.
Revue de la Saintonge et çle l'A unis, XXVI,
Saintes, 1906; XXVII, 2

livraison.
Bulletin de l'Université de Lille, 1907, n° 1.
Semaine religieuse, 29 mars et nOS d'avril 1907.
Smithsonian Institution, Washington, 2 fascicules,
1906.
Revue de Bretagne, mars 1907.
Annales de la Société d'Archéologie de Bruxelles,
1906, livraisons III et IV.
Bulletin trimestriel de la Société des Antiquaires
de Picardie, 1906, 3

et 4

trimestres.
Revue de la fIaute-A uvergne, 1906, 'le faScicule.

XXI

[.Je Comte de la Monnen.lye par M. Aveneau .de la
Grancière, 1907. (Extrait de la Revue de Bretagne).
La séance est levée vers 4 heures.

Le Secrétaire,
Dr C. A. PICQUENARD.
Le Président,
CHANOINE ABGRALL .

VŒU émis par la Société Archéologique du
Finistère, au sujet de la nouvelle affectation de
l'Evêché de Quimper (Réunion du 31 Janvier
1907),

« La Société archéologique du Finistère croirait manquer
à sa mission si elle se désintéressait de l'affectation qui sera
donnée au palais épiscopal de Quimper; l'intérêt archéolo­
gique et artistique que présente cet édifice et les souvenirs
historiques qu'il rappelle font désirer que son aspect ne soit
modifié ni intérieurement, ni extérieurement. Récemment

ryt. le Ministre de l'Instruction publique a fait connaître que
les palais épiscopaux qui appartiennent à l'Etat seront autant

que possible transformés en musées; La Société espère que
le Conseil général du Finistère montrera le même respect

pour l'évêché de Quimper, propriété du département .

« La tourelle-escalier et la façade voisine sont les restes
du « Grand Logis de Rohan 1) construit en 1507 ; les bâti­
ments qui dominent le quai et la rue de l'Evêché remontent

XXII

au XVIIIe siècle, sauf quelques mo" difications exécutées au
XIXe; la cour est entourée de reconstitutions exactes des

anciens cloîtres de Carhaix, Pont-l'Abbé et Quimper; les
jardins, que domine la masse imposante du trans'ept et de
l'abside de la cathédrale, sont bornés par les anciens rem­
parts de la ville. A l'intérieur du palais on admire l'escalier
du XVie siècle et la grande salle synodale ornée de boiseries
du XVIIIe siècle et d(ls portl'aits des anciens évêques de
Cornouaille: quelques-unes de ces toiles présentent un cer­
tain intérêt artistique et toutes sont de précieux documents
historiques. Enfin, dans l'aile occidentale de l'immeuble se
tl'ouve une vaste salle, maintenant vide, qui avait été amé-

nagée pour loger un musée d'art religieux. La Société sou-

haite que non seulement cette salle, mais tout l'immeuble,
reçoive une destination semblable.
« Plusieurs fois déjà le Conseil général a cherché les
moyens de faire cesser l'encombrement qui règne dans 'les
deux salles du musée départemental, salles qu'il est maté-

riellement impossible d'agrandir. Dans l'édifice devenu
vacant on pourrait .trouver des locaux vastes et faciles à
aménager. Les collections embelliraient le palais, en même
temps que le palais leur donnerait un cadre qui les mettrait
en valeur.
« La Société émet le vœu que le palais ne soit pas aliéné

ni loué à des particuliers, et qu'il ne soit pas mis à la dispo- '
sition d'une administration publique qui ne pourrait installer
·se's bureaux sans apporter à l'aspect de l'édifice des modifi­
cations regrettables; elle demande qu'une annexe au musée
départemental soit. établie dans le palais ; elle charg'e son
Président et ses Secrétaires de soumettre des extraits de la

présente délibération à M. le Ministre de l'Instruction publi-
que et des Beaux-Arts, à M. le Président du Conseil général
ct à M. le Préfet .du Finistère».

XXIll

NÉCROLOGIE

La mort vient dp, faucher, impitoyable, sur nos sillons,
et pendant ces derniers mois, notre Association a été bien
éprouvée par la perte de plusieurs de ses membres.
Le 26 février 1907 mourait à Quimperlé M. FÉLIX LORANS,
et une affiuence très-gl'ande de population le conduisait à
sa dernière demeure, attestant la vénération et l'estime
universelles pOlIr cet aimable vieillard, ce magistrat éclairé
et bienveillant, juste et dévoué, qui eut en tout, une suprême
ambition: faire le plus de bien possible.
Le PrésiJent LORANS était né à Pontivy, se fit inscrire
au barreau de sa ville natale, devint avoué à Quimperlé, de
1851 à 1878. Entré dans la magistrature, il devint juge à
. Lisieux, puis Président au tribunal de première instance de
Quimperlé. dent il fut élu Maire, lorsqu'il prit sa retraite.
Il ne retmlait pas devant le labeur et mit les ressources

d'une adivité infatigable, d'une expérience incontestée au
service de ses concitoyens, à titre d'administrateur de la
Caisse d'épargne, de membre de la commission adminis­
trative de l'Hospice, de délégué cantonal, etc. Il apportait
dans ces fonctions, les principes traditionnels ' d'ordre, de

discipline et d'abnégation, qui, avec le goût des études
littéraires, caractérisèrent toujours la Magistrature fran-

çalse.
Nous n'oublions pas en saluant cette tombe que M. Ft:LIx
LORANS fut un des survivants des Membres fondateurs de
notre Société, qu'il honora de sa sympathie persévérante,
en compagnie des regrettés MM. AUDRAN et de la VILLE­
MARQUÉ, nos éminents confrères de Quimperlé.
En perdant notre ami, M ADOLPHE LE MAIGRE, notre

. XXIV

Société déplore la mort d'un de ses plus dévouéfl colla­
borateurs, collaborateur, non de l'ordre contemplatif et
spéculatif, mais dans la gestion de notre budget annuel
aussi épineux que modeste, à titre de trésorier, argentier
et dépensier d'un patrimoine où les recettes sont aussi
flottantes que la dette, et où l'équilibre à établir et à maintenir
est un problème aussi laborieux et absorbant que' serait
l'administration d'une fortune de nabab ou de boyard.
Le major Faty, de bonne mémoire, se le disait bien, et
quoiqu'il apportait dans sa gestion, les habitudes d'ordre
inflexibles et impitoyables d'un brave soldat, d'un héros
criméen devenu comptable par sacrifice, il voyait par
lui-même que ce n'était pas petite besogne, si grand hon­
neur il y eU, t à être Trésorier d'une Société Archéologique
comme la nôtre, remplie de qualités, mais, hélas! sans dot!
ADOLPHE LE MAIGRE,remplaçant le major Faty, le constata
- à son tour, et entrant dans la fournaise, il y apporta ce qu'il '
avait par dessus tout, un grand fond d'aménité, de longani­
mité; mais aussi un grand esprit de dévouement aux inté­
rêts intérieurs et extérieurs de notre Association. Un jour,
il se démit de ce poste de confiance pour aller à Fouesnant,
passer les derniers mois d'une existence que la souffrance
avait purifiée, que de solides convictions avait ennoblie;
notre ami LE MAIGRE était url caractère franc et ouvert, un
homme d'un cœur bon et serviable, à la main 1argement
tendue et accueillante. Bibliophile, bibliomane, bouquiniste,
si vous le voulez encore, il avait la passion des beaux livres,
des exemplaires rares, des. estampes curieuses. Il collec­
tionnait et il eut souvent la main heureuse. Il fut pour nous
. un bon conlrère, partageant nos travaux et nos enthou­
siasmes ; il fut vraiment le serviteur humble et dévoué de
notre Société. Nous ne pouvons l'oublier et nous devons à
sa mémoire un hommage d'affectueuse gratitude et d'estime
profonde .

xxV

Nous n'insisterons ' pas sur les qualités brillantes et so';'

lides qui faisaient de l'vi. le Curé-Doyen LOUIS STEPHAN,
une figure à part. un caractère personnel et spontané de
prêtre breton convaincu, à la foi ardente et au zèle éclairé.
Rien ne saurait mieux le donner à reconnaître que l'éloquent

et l'émouvant spectacle de ses funérailles, à Saint-Renan;
et que l'écho des appréciations qui, dans toutes les bouches, .
furent entendues dans la région, au lendemain de sa mort.
Par le vide qu'il laissait, disait-on, on se rendra UII compte
exact de la place qu'il occupait, de la valeur qu'il avait.

Pour les qualités de cœur, pour les belles facultés de son
intelligence, nous serions volontiers le témoin aux sou­
venirs déjà lointains, le vieux condisciple qui les a consta­
tées avec ses contemporains du Grand-Séminaire.
Esprit actif et pratique, fait et rompu aux contingences
et aux réalités de la vie, il devait être administrateur hors
ligne par les ressources d'un cœur bon et d'une intelligence
éprise de clarté, de précision, de décision. Ces dons natu­
rels s'appliquant à un autre champ d'activité, auraient fait
de lui un savant autorisé et connu, si les études historiques
n'eussent pu être pour lui qu'un délassement aux préoc­
cupations d'une existence vouée à une vocation toute autre,
aux labeurs d'un ministère rempli, d'un aspostolat éclatant.

M. l'abbé STEPHAN eut été un grand hagiographe: il
en avait l'instinct, la patience dans les recherches, la
critique sûre et pondérée. Cette passion de l'histoire des
vieux saints d'Armorique se révèle dans son important
travail sur sa chère paroisse de Plounéour-Trez et ses
beaux vitraux. Ces splendidés verrières, il en avait conçu
et tracé le plan d'ensemble~ mais encore réglé .l'exécution
dans les détails.

Son Histoire de LVotre-Dame-du-"flûr de Morlaix dénonce
une érudition variée et une excellente méthode. A tous les

XXVI

postes, où la Providence l'appela, il commençait dès qu'il
avait dressé sa tente, des investigations savantes sur ce
coin de territoire, posant les jalons d'études conscien­
cieuses et judicieuses, restées en notes ou en projets que
nous n'aurons pas eu l'avantage de connaître et d'apprécier.
Il aimait notre Société, s'intéressait à ses publications.
Un jour, peut-être" pensions-nous, les circonstances l'ap­
pelleraient à Quimper, et nous aurions eu à nos réunions

un confrère assidu et fidèle ...
Il est mort plein de mérites devant Dieu, et nos regrets
le suivent.

M. l'abbé PIERRE GUIRRIEC, Recteur démissionnaire
de Saint-Yvi était aussi un de nos plus sympathiques
confrères. Bon et aimé de tous, il était pour faire le bien
un homme de bonne volonté. Il s'attacha au culte des vieilles .
choses et s'éprit, étant recteur de Locmaria-Berrien, de la

mémoire de la Tour d'Auvergne. n fournit à notre Bulletin,
quelques résultats de ses recherches. Son état de santé
l'empêchait de se trouver aussi souvent qu'il l'aurait voulu
au milieu de nous, pour échanger mutuellement nos vues,
nous. consulter et nous mieùx connaître.
La mort a .frappé nos confrères: à nous de travailler à
remplir le vide qu'ils laissent, à leur trouver des rem­
plaçants !

Abbé ANTOINE FA VE.

Séance du 30 Mai 1 907. '

présidence de M. P. du CHATELLIER, Président

M· . le Président félicite au nom de la Société notre

collègue M ·. Chaussepied qui ' vient de recevoir une

première médaille pour les ' douze planches donnant

le relevé complet et un essai de restauration du
château de Kerjan qu'iL a envoyées à l'exposition de
la Société des artistes français (ancien Salon ' des
Ohamps-Elysées), section d'architecture, M. Chausse.;.

pied avait envoyé aux précédentes expositions de la
Société des travaux analogues consacrés à la cathé-

draIe de Saint-Pol, à la chapelle de Ty-Mam-Doué, à

l'église de Plogonnec qui avaient été égaleinent
distingués et récompensés par le Jury. Les mem­
bres de la Société applaudissent au nouveau succès .
de l'auteur et souhaitent qu'il poursuive cette série de
monographies aussi artistiques qu'exactes des anGÎens

monuments de Basse-Bretagne. .
M. Le Guyader a reçu de la Société de secours
aux animaux une' médaille de vermeil; l'auteur de la
Chanson du Cidre, de l'Ere bretonne et de tant

. .d'œuvres charmantes a souvent, pris la défense de nos

« frères inférieurs. ». La . Société archéologique est
heureus.e que le8 ,écrits de M. Le Guyader aient été

xxx · .

appréciés comme · ils le méritent . par . la Société qui
s'est donnée l'utile mission de combattre la cruauté
et la brutalité. ' .
M. le docteur Renault, médecin à Quimper, présenté
par MM'. du Ohatellier et Ohaussepied est admis au

nombre des membres de la Société.
. Depuis notre dernière réunion nous avons €u le

chagrin de perdre un de nos plus laborieux confrères, .
M. R. de Kerviler. M. le Président consacre à son

·souvenir des paroles qui sont unanimement applaudies
et que l'on trouvera à la suite du procès-verbal. .

La Société décide d'accepter la proposition d'échange

qui a été adressée par la dIrection de " Pravêk ".

L'âge préhistorique, 'revue d'a1'chéologie et d'anthro-
pologie préhist01'iques des pays tchèques publiée à
Kojetin (Moravie, Autriche). M. Bourde ' de la Rogerie
est autorisé à étudier avec le directeur de The inter­
national Genealogical directory les conditions dans
lesquelles cette publication pourrait . être reçüe en
échange de notre Bulletin. . .

M. P. du Chatellier offre à la bibliothèque un
. exemplaire de la deuxième édition de son livre Les

époques préhistoriques'et gauloises dans le Finistère.

In'ûentaire des rnonUTnents de ce département des

temps préhistoriques ft la {inde l'occupation romai-
ne, Rennes (Plihon) et Quimper (Leprince) 1907, in-8°.
La première édition de ce travail publiée en 1889

était depuis longtemps épuisée; le nouveau volume
renferme de très importantes additions. Complété par '
les deux cartes des monuments mégalithiques des

trouvailles de bronze et des cartes parues en 1902,

XXXr

l'inventaire' rédigé par M. du Chatellier, constitue un
répertoire extrêmementprécieux; il n'en existe d'aussi .
complet pour aucune autre partie de la France .

La bibliothèque a, en outre, reçu les publications .
suivantes:

Annales de Bretagne, Avril 1907 .

Alétnoires de la Societé polymatique du Morbihan,

semestre de 1906. .
Mémoires de la Société nationale d'agriculture,
sciences et arts d'A ngers, année 1906. .
Revue des Traditions populaires, Avril 1907 . .
Revue de Saintonge et d'A unis, Février 1907.

Bulletin de la Société des Antiquaires de l'Ouest

(Poitiers), 4

trimestr~ de 1906.
Mémoires de la' Société archéologique d'Ille·ei-

Vilaine, année 1906.

A nnales ,de la Société historiqu,e de Château-
Thierry, année 1905.

. Revue Mabillon, Mai 1907.
Bulletin archéologique du comit.é des travaux

historiques, 2

livraison de 1906.
Il est ensuite donné lecture des communications
inscrites à l'ordre du jour.

l-le Président, '
P. DU CHATELLIER.

Le Secrétaire,

H. BOURDE DE LA ROGERIE.

XXXII

" NECROLOGIE '

Mort de M. René de KERVILER

Notre Société vient d'être frappée en la personne d'un de
nos plus éminents collègues, M. Hené de Kerviler, décéde
samedi soir 11 maj, en son domicile de la rue de l'Hôpital à
Lorient, dans sa soixante-cinquième année; i1 s'est endormi
au milieu des siens. '

Fils d'un ancien élève de l'école polytechnique, il naquit à
Vannes le 13. novembre 1842. A près de brillantes études
faites en sa ville na~ale età l'école Sainte-Geneviève à Paris;
. il entra à l'école polytechnique en 1861 et à celle des Ponts
et Chaussées en 1863. Trois ans après, il fut promu ingénieur

ordinaire, chargé de mission en Angleterre, en Belgique et
en Hollande. Puis exerça ses fonctions à Tarbes, à Saint-

Brieuc en 1869, à Nantes en 1873 et enfin à Saint-Nazaire
en 1874, où il , devint ingénieur en chef en 1882, et où, à la
fin , de sa carrière,il fut promu inspecteur principal des
Ponts et Chaussées. , "
Saint-Nazaire Iui doit un~ bonne part de son développe­
ment; ce fut l'ingénjeur de Kerviler qui y dirigea de 1875 à
1881 la construction du bassin. de Pènhouët' un des plus
",asies connus, qui n'a pas moins de 23 hectares de superficie
et trois gTandes formes de radoub. A la fin de cette œuvre
immense, M. de Kerviler fut fait chevalier de la Légion ,
d'honneur, «( ayant, dit le décret présidentiel, déployé une
. habîleté et une activité des plus remarquables dans l'exécu­
tion de cette tâche difficile j).

Enfin; après une série de travaux importants, de 1889 à

1892 . et ~e1.895 jusqu'à S('J. retraite, il eut la charge des
travaux non encore terminés dans la nouvelle entrée du port
de Saint-Nazaire avec un avant-port de 10. hectares.

Comme ingénieur, M. de Kerviler publia .de nombreux
travaux techniques parmi lesquels est un projet adopté par
les commissions compétentes pour là. construction d'un canal

XXXIH

des de~x mers qui doit relier, à travers les départe~eI1t~ :dri
Midi, l'Atlantique et la Méditerranée. . : . ".
Comme historien et comme .archéologue, Rané de Kervi':'
1er est l'auteur d'un nombre considérable d'études de toutes

sortes dans lesquelles on trouve des études critiques ·de

géographie. armoricaine, à l'~ge du .bronze et des ~P?ques
gallo-romames, surtout a Samt-Nazalre et surIes dlfferents .
points de son bassin. On n'a pas oublié les discus~ions . très
vives qui s'y établirent autour de son chronomètre préhis­
torique de Penhouët, dont il posa les jalons à l'entrée de
la Loire, on alla jusqu'à essayer de nier l'authenticité de
quelques-unes de ses découvertes que nous avons nous­
mêmes vérifiées · sur place à cette époque. .

La grande ligne des . mal'delles gauloises dfl la Loire ....
Inférieure l'intéressa longuement, ainsi que l'étude des
projectiles cylindro-coniques qui, depuis les temps les plus
reculés jusqu'à nos jours, ont été trouvés dans le bassin de
la Loire. Les alignements de Carnac, ces monuments gran­
dioses du passé, attirèrent aussi sa curiosité. De bonne
heure, du reste, l'archéologie intéressa de Kerviler. Dès
sa sortie de l'école des Ponts-et-Chaussées, en allant en

Angleterre, il avait un but: celui d'étudier l'étonnant monu-
ment de Stonehenge. Il eut comme beaucoup d'autres un
mouvement d'admiration, et eût désiré par quelques-unes ~
de ses explications aider à résoudre le difficile problème
que tous ceux qui l'ont visité ont rencontré en face de lui .

Les venettes, César, et les anciens monuments de la
presqu'île Guérandaise l'ont longuement retenu. ainsi que
le tracé des voies romaines dans cette partie de l'Armorique.
Les dernières années de sa vie, furent encore consacrées
à l'al'chéologie préhistorique, il mettait la main à un ou­
vrage en plusieurs volumes dans lequel il devait embrasser
tout ce qui intéressait la Bretagne; l'ouvrage était sous

presse et il nous en avait souvent entretenu. La mort ne lui
a pas permis de réaliser sur ce point ses dernières pensées.
De Kerviler a publié de nombreux opuscules sur la Breta­
gne à l'Académie française: la Revue de Bretagne, d'avril
dernier, contient encore un de ces articles. Enfin n'oublions

XXXIV

phs c~Heimmense ' publication de bio-bibliographie, à la '-
quelle il travaillait avec une persévérante ténacité depuis
un grand nombre d'années, dictant encore quelques feuillets
le jour même de sa mort. Illaîsse malheureusement inache­
vé cet ouvrage digne d'un bénédictin.
Chevalier de la Légion . d'honneur, ainsi que nous
l'avon. s déjà dit plus haut, officier de l'Instruction publique
etc0!llmandeur des ordres de Saint-Grégoire et d'Isabel!e la
Catholique,illaisse le souvenir d"tm homme d'une intelligenc, e
supérieure, d'une assimilation ral'e, et d·'une conscience
ferme et droîte, dont la qualité dominante était la bonté ~
. Son activité dans les· dernières années de sa vie le poussa
à devenir membre ' dti conseil. municipal de Lorient, où ' il
apporta une parol.e justement écoutée dans les commissions
où ;ses connaissances techniques étaient très appréciée$. .

. Partout où il a passé, il laissera des regrets ' qui seront
partagés de tous ceux qui l'ont connu. ,

De Kerviler était membre de nombreuses société savantes ';
membre du Comité des Travaux historiques: il dirigea
pendant plusieurs années .1' Union Régionaliste Bretonne, et
fut aussi président de quelques-uns des congrès de l'Asso- .
ciation Bretonne. .

Il s'intéressait à notre Société archéologique et en était
membre, aussi ai-je tenu à jeter un rapide coup d'œil sur
cette vie si remplie et si fructueuse, et après avoir accom-

pagné René de Kerviler à sa dernière demeure, j'ai voulu
lui dire ici un. dernier adieu . .'

P. DU CHATELLIER,

Président de la Société archéologique,
membre dil comité des travaux historiques et scientifiques .

Le 30 Mai 1907 .

Séance du 27 Juin 1907.

:présidence de M. P. du CHATELLIER, Président

M. le Président communique les lettres de MM. Pic­
,quenard et Delaporte, qui s'excusent de ne pouvoir
assister à la Séance; M. Delaporte donnera lecture
ilors d'une prochaine réunion de son mémoire sur
les monuments mégalithiques de Châteauneuf-du­
'Faou. M. du Chatellier lit ensuite une lettre de M. de
Kerjégu, député, président du Conseil général du Finis­
tère, qui accuse réc'eption du vœu émis par la Société
.archéologique au sujet de la nouvelle affectation du
Palais épiscopal de Quimper; M. de Kerjégu annonce
.qu'il transmet ce document à M. le Préfet du dépar­
- tement et lui exprime le désir qu'il soit communiqué
;sans retard à la Commission du Conseil général char­
gée de l'étude de cette très intéressante question .

M. Ducourtioux, de Vannes, envoie une jolie eau-
forte, exécutée par Mlle Ducourtioux, représentant le
menhir situé dans un champ appelé actuellement
Parc-Mensao, et en 1662 Parc-az-Mizsao, dépendant de­
la ferme de Kergonan, dans la commune d'Ergué­
Gabéric; ce menhir qui est une pierre granitique du
pays a environ 4 mètres de haut, 4 mètres de large
-et Dm 60 d'épaisseur. La Société archéologique remer­
.cie M. et Mlle Ducourtioux de cet intéressant dessin et
de la note descriptive qui seront déposés dans les
.archives de la Société.
M. l'abbé Favé lit un article de l'éminent écrivain
breton M. Charles Le Goffic, publié sous le . titre Les
reliques d'un IIéros dans le Nou1,ellisle de Bretagne
du 27 juin. L'auteur décrit avec autant de charme que

XXXVIII
d'exaetitude les fêtes qui, tous les. ans, du 26 au 28
juin, sont célébrées à Carhaix en l'lionneur de La­
Tour d'Auvergne-Corret; il énumère les objets ayant.
appartenu au héros et les "reliques " qui sont conser­
vées dans divers musées; il exprime le vœu que la.
ville de Carhaix donne un témoignage effectif du sou­
venir pieux qu'elle conserve du Premier Grenadier­
des armées de la République en créant un musée dans·
lequel on trouverait la collection aussi complète que
possible de ses œuvres imprimées et manuscrites et
tous les documents de nature à faire mieux connaître
la vie du héros et les s~rvices qu'il rendit à la Patrie ;-.
c'est uh vœu auquel la SoCiété archéologique ne peut
manquer de s'associer. L'article de M. Le Goffic donne'
des renseignements intéressants sur un ancien por-­ trait de La Tour d'Auvergne qui, longtemps conservé­
à l'hôtel de ville de Carhaix, aurait été détruit il y a·
plusieurs années par les élèves d'une école; il est
malheureusement exact que pendant que l'on procé­
dait à des réparations à la mairie, l'administratioa
D1unicipale eut l'idée singulière de faire déposer sous

. un préau de l'école des Sœurs le portrait de La Tour'
. d'Auvergne et celui d'un autre carhaisien célèbre­
l'amiral Emeriau; les enfants réduisirent les deux
tableaux à l'état de débris informes. Mais il ressort des­ renseignements donnés par M. Le Goffic que le dom-­ mage fut, en ce qui concerne l'iconographie de La.
Tour d'Auvergne, moins grand qu'on pourrait se­
l'imaginér, car le tableau détruit était non pas une"
œuvre originale, mais une simple copie exécutée par' .'
Mme Yung, de Poullaouen, d'un portrait existant au
chât"eau de la famille du Pontavice; il est vraisembla-· '.
ble · que ce tableau existe encore chez les neveux ' du
Premier Grenadier; la ville de Carhaix pourrait aisé-

ment se procurer une copie nouvelle.

XXXIX

Les publications suivantes ont été remises à la .
bibliothèque de la Société: .
- Bulletin archéologique du Comité des Travaux
historiques, 3

livraison de 1906.
Recueil 'de la Commission des Arts et 1\t[onuments
historiques de la Charente-Intérieupe, Bulletin
d'A "ril 1907. .
. M érnoires de la Société historique ~t archéologi­
que de -la Charente, années 1905-1906 . .
Annuaire de la Société d'archéologie de Brux'elles,
1907.
Revue des Traditions Populaires, Mai 1907.
Bulletin de la Société neuchâteloise de géographie,

tome XVII, , année 1906.
A nnales de Bretagne, Avril 1907 . .
Re1)ue de Bretagne, Juin 1907.
Sen1aine 'relig'ieuse du diocèse de Quimper, nOS du
31 Mai au 21 Juin 1907.
La Fan1Ïlle de La Tour-d'A uvergne-Corret et la
Famille Li-mon du Timeur et La Tour-d'Auvergne­
Corret et la maison de Coigny, par M. J. Trévédy
(Don ·de l'auteur).
M. Bourde de la Rogerie appelle l'attention des
archéologues sur la première partie d'une étude con­
sacrée à « La Vénus de Quinipily » que M. le Dr de
Closmadeuc publie clans les Annales de Bretagne ;
M. S. Canal donne dans la même revue quelques brefs
extraits d'un mélnoire adressé en 1663 à Charles Col­
bert par Babin, général des finances de Bretagne,
sur les productions de la provin~e et sur les mœurs
de ses habitants. Babin a signalé les costumes
particuliers des habitants des divers diocèses :
« Ceux de Cornouaille ont leurs petites casaques,
leurs bas et leurs bonnets rouges ; ceux de Léon
s'habillent de bleu et ceux de Tréguier portent ordi-

nairement le violet, couleurs auxquelles ils ont autant
d'attache qu'au vin ». L'auteur prétend .q~e dans
l'évêché de Vannes « les femmes n'ont pas commu­
nément ce picqueron qui touche et qui émeut ; aussi
s'attache-t-on moins à les cajoler qu'à vider des bou­
teilles", Au-delà de ces deux évêchés (Vannes et Saint-

Brieuc) la barbarie a élevé son trône, et ellc s'y est
tellement établie qu'à la réserve de quelques gentils­
hommes et de 'quelques autres que le hasard ou le
procès ont fait quelquefois sortir du pays, presque tout
le monde est rude, grossier, ignorant, brutal et si
111alpropre que parmi les deux sexes, on ne voit que
des galeux .. , » Il est à souhaiter que M. Canal publie
in extenso ce curieux mémoire qui montre comment
les Ministres et]a Cour étaient renseignés sur les
habitants des provinces.

Le Président,
P. DU CHATELLIER.
Le Secrétaire,

H. BOURDE DE LA ROGERIE .

Séance du 25 Juillet 1907.

presidence de M. le VIe de VILLIERS DU TERRAGE
Vice-President.

Il est donné lecture d'une lettre de M. du Chatellier
qui, retenu à l'île de Groix par une nouvelle exploration
archéologique, s'excuse de ne pouvoir assister à la

seance.
M. de Brémond d'Ars signale une correction que
l'on doit apporter à un passage de sa notice sur le
chevalier de Lanidy insérée dans le Bulletin du
mois de juin dernier. D'après des renseignements qui
lui avaient été fournis par des parents de la famille de
Calloet de Lanidy, il avait écrit que le chevalier ne
laissa qu'une sœur, morte en 1805, sans alliance. De
nouveaux renseignements donnés par nos confrères
MM. Allier et de Tonquédec lui ont appris que le héros
du combat du 4 septembre 1782 avait deux sœurs :
Thérèse, religieuse du couvent de Montbareil à Guin-

gamp, morte en 1805, et l'aîné~ (qui a été omise)
Marie-Madeleine . Calloet de Lanidy. Elle épousa le

10 janvier 1770 Joseph-Scholastique du Quengo, che-
valier de Tonquédec, lieutenant au régiment de Berry;
sa descendance s'est continuée jusqu'à nos jours.
Sur la proposition de MM. Abgrall et Bourde de la
Rogerie, la Société archéologique émet le vœu que
tout ce qui subsiste des anciennes fortifications de
Quimper soit classé comme monument historique. Les
remparts que l'on voit le long de Boulevard de l'Odet

et sur la place du Marché sont des monuments

. XLlJ
intéressants de l'architecture militaire du XV

siècle;
ils rappellent les évènements les plus dramatiques .
de l'histoire de la ville; ils sont l'œuvre des architectes
qui à la même époque édifiaient la cathédrale de
Quimper, l'église de Locronan et les fortifications de
Concarneau; ils complètent l'aspect monumental .de
la ville, particulièrement la longue courtine qui avoi­
sine le palais épiscopal et l'abside de la cathédrale .
A tous ces titres, les anciens remparts méritent d'être

préservés de la destruction ou de toute fâcheuse modi-
fication ; la Société charge ·le Président ou les Secré­
taires de faire part de ce vœu à M. le Ministre de
l'Instruction Publique et à M. le Préfet du Finistère.
Elle appelle en outre, l'attention de l'Administration
sur l'intérêt qui s'attache au maintien de la servitude
non altius tollendi, qui grève les immeubles construits
entre l'ancien rempart et le Boulevard de l'Odet.
M. ['abbé Favé donne lecture d'un intéressant
article publié dans l'Echo paroissial de Brest, du
14 juillet 1907, sur le cinquantenaire de la paroisse
de Notre-Dame-du-Mont-Oarmel; cette étude modes-

tement signée, Fid. (M. Jourdan de la Passardière)
fait connaître. toute l'histoire ' depuis ses origines au
XVIF siècle, de la partie orientale de la ville de Brest
qui par décret impérial du 13 janvier 1857 fut distraite
de la paroisse Saint-Louis et érigée en paroisse dis­
tincte; c'est dans ce quartier qu'existaient jadis le
couvent des Carmes, le prieuré des Sept-Saints et
l'hôpital Saint-Yves.
Les ouvrages suivants ont été reçus pour la biblio­
thèque de la Société :

XLIII
Bulletin de la Société des A ntiquaires de l'Ouest,
1 er trimestre de 1907.
Revue de la Haute Auvergne, 1 er fascicule de 1907 .

Mémoires de l'Académie de Stockholm,année 1906.
Revue des Traditions Populaü'es, juin 1907.
Revue d'archéologie et d'anthropologie préhisto-
riques du pays tchèque, juillet 1907 .

Semaine religieuse de Quimper, nOS du 28 juin
aU 19 juillet 1907.
Trois extraits des mémoires de Smithsonian ins­
titution, 1905.
M. l'abbé Favé donne lecture de son étude sur
.«( les Loteries et Maisons de jeu à Brest» .

M. A.-V. Roussin, lit ensuite une description très
complète et très précise de la curieuse statue trouvée
.à Kerlot en Plomelin et réédifiée dans le parc de son
manoir de Keraval. On lira dans un de nos prochains
Bulletin cette nouvelle contribution à l'étude 'de ces

, curieuses statues, les (( Anguipèdes », dont l'origine
, et la signification restent encore mystérieuses.
Le Secrétaire,
Le Président,
VILLIERS DU TERRAGE _
1-1 . BOURDE DE LA ROGERIE .

Séance du 3 1 Octobre 1907.

Présidence de M. P. du CHATELLIER, Président

Le Dr Picquena'rd donne lecture du procès-verbal
de la dernière séance qui est adopté.
M. du Chatellier communique à la Société,des
lettres de M. le Chanoine Abgrall, qui s'excuse de ne

" pouvoir assister à la séance; de M. Spitz, de Paris,
qui demande des renseignements relatifs à l'admission
des membres de la Société archéologique; des fonda­
teurs du Musée de la Parole, à Paris, qui sollicitent le
concours de notre Société.
M. Bodereau, présenté par MM. Allier et Bourde
de la Rogerie est reçu à l'unanimité membre de la
Société.

1\1. du Chatellier fait connaître à ses collègues la
circulaire de M. Bayet, directeur de l'Enseignement
Supérieur, relative au Congrès des Sociétés Savantes.
qui se tiendra à Paris, le mardi 21 avril 1908.
MM. Allier et Bourde de la Rogerie font part de
leurs démarches relativement au classement ou à la
restauration de quelques nlonuments historiques ou
pittoresques de notre région. Il est question de diverses

églises ou chapelles, des menhirs du Moulin-du-Pont
et de Beg-Meil, etc ... mais le fait le plus important
en ce moment est la remise en état de la chapelle de
Marie-Stuart à Roscoff. Cet édifice est frappé d'aligne­
ment et, privé de sa couverture, est exposé à toutes
les causes de dégradation. Les Ecossais, qui tiennent

XLV
beaucoup à la conservation de ce monument commé­
moratif, sont décidés à faire de nouveaux saérifices
pécuniaires pour y parvenir et il est décidé que la
Société archéologique du Finistère mènera campagne
à ce sujet parallèlement à la Société historique et
archéologique de l'arrondissement de Saint-Malo .

M. Bourde de la Rogel'ie signale ensuite un monu-
ment circulaire qui lui a été indiqué dans un champ
à Roz-Kimerc'h à 800 mètres du bourg, par M. l'institu­
teur de Saint-Thurien. Ce dernier, en fouillant ce

monument, a rencontré des traces de fer et un vase
en argile, ouvert en présence de notre collègue, et
contenant de la terre et de menus fragments d'os .

jYI. du Chatellier lit, au nom de M. le commandant

Le Pontois, l'exploration du dolmen de Magoer-Huen,
île de Groix, et dépose ensuite sur le bureau une planche
du relevé des signes gravéR recueillis par nos deux collè­
gues sur une roche en chloritoschiste feldspathique, .
découverte dans l'anse de Stang-Bilérit, île de Groix .

Le Dr Picq uenard lit un travail intitulé {( Autour
de' Locamand » et fait circuler une carte, un plan et
des photographies se rapportant aux monuments

mégalithiques indiqués dans son mémoire .
La séance est levée à 4 h. 1/4.
Ou vrages reçus par la Société :
Bibliographie annuelle des Travaux ~Historiques
et Archéologiques, 1903-1904, T. V, 1, '2.
Bulletin du Comité des Travaux Historiques et
Scientifiques, année 1906, '2 fascic. ; 1907, 1 fascic.
Revue de Bretagne, juillet, août et septembre 1907.
Revue Historique et A rchéologique du Maine,

XLVI
'T. 60, 1906, 2

semestre; T. 61, 1907, 1 er semestre.
Bulletin de la Société Archéologique de Tarn et
Ga.ronne, 1906.
Revue de Saintonge et d'A unis, ter août et 1 tJr
'Ûctobre 1907.
Annales de la Société d'Archéologie de Bruxelles,
d907, 1,2.
A nnales de Bretagne, juillet 1907.
Analecta Bollandiana, T. XXVI. ' fasc. 1, 2, 3.
Bulletin trimestriel de la Société des Antiquaires
. de Picardie, ' 1907, 1

trimestre.
Bulletin et M éinoires de la Société des Antiquai­
:res de l'Ouest, 1906, 2

semestre; 1907, 1

semestre.
Revue des Traditions Populaires, juillet, août,
:septembre 1907.
Bulletin de l' Université de Lille, 1907, 2 .
Pravek, n° 4.
Bulletin de la Société Archéologique de Sousse,
11 907, 2

semestre.
A nnales de la Société Historique et Archéologique
-de Château-Thierry, 1906 .
Bulletin de l'Académie De.lphinale, T. 20, 1906.
Bulletin de la Société Archéologique de Nantes,
'1907, 1

semestre.
Revue de la Haute-A uvergne, 1907, 2

fascicule.
Revue Mabillon, août 1907.

Semaine Religieuse de Quimper et de Léon, nO S"
:35-43.
Le Président,
P. DU CHATELLIER.
L'un des Secrétaires,
.Dr C.-A. PICQUENARD .

Séance du 28 NÛ'vembre 1 90 7 .

Présidence de M. P. du CHATELLIER, Président
Le Dr Picquenard donne lecture du procès-verbal
de la dernière séance qui est adopté.
La correspondance comprend :

Une lettre de M. le Sous-Secrétâire d'Etat des
Beaux-Arts, datée de Paris, 19 Novembre 1907, qui
annonce la prise eo considération du "ŒU de la Société
Archéologique du Finistère relatif au classement
comme monument historique de l'ancienne enceinte
fortifiée de la ville de Quimper. .
2° Une lettre de M. Trévédy, vice-président de la
Société Archéologique, annonçant que l'anguipède
Saint-Mathieu, en Plouaret, a été dressé sur la place
publique de cette localité, non loin du monument

élevé à la mémoire de notre collègue Luzel. M. Tré-
védy demande, en même temps, des riouvelles de

l'anguipède du Guellen qu'il a découvert et offert au
Musée Archéologique de Quimper et donne des détails
sur l'accident qui a brisé le cavalier en gros morceaux,
encastrés aujourd'hui dans _ un talus au village du
Guellen. M. Trévédy signale près de ce villa~e une
borne milliaire, aujourd'hui à demi enfouie dans le
sol et une pierre à inscription, malheureusement pla­
cée à l'envers, au sommet du pignon Nord du tran-

XLIX

sept ou d'une chapelle latérale de l'église de Sainte­
Cécile, également en Briec.
3° Une autre lettre de M. la Préfet du Finistère
relative au transfert du Musée Archéologique dans
une partie des locaux de l'ancien Evêché .. M. le Pré­
sident de la Société Archéologique du Finistère désigne
à ce propos quelques membres de la Société pour
étudier la question avec le concours du Bureau et de
M. le Préfet .
M. A llier présente un article d'un journal local,
donnant " d'intéressants détails sur Théophile-Malo
Corret de La :Tour d'Auvergne.
Sont admis à l'unanimité comme memhres de la

Société Archéologique :
MM. BIGOT, pharmacien, 46, rue de la Rampe, à
Brest; prpsenté par MM. r~bbé Arhan et Toscer.
AVRIL, ancieu membre de la Société.
M. le chanoine Abgrall lit un mémoire très docu­
menté sur l'établissement romain de Kerilien, en
Plounéventer.
Le docteu1' Picquenard communique à la Société
une note concernant une gwerze recueillie par M. Le

Carguet et relative à l'enlèvement d'une jeune fille à
la pointe du Haz, par des Hollandais, au commence-
ment du XVIIe siècle. .
La séance est levée vers 4 heures.
Ouvrages reçus par la Société:

Archives de la France ?Yl.onastique, (Revue Mabil-

. Ion), nov. 1907.
Revue des Tr-aditions Populaires, oct. 1907.
Revue de Br-etagne, oct. 1907.

Semaine Religieuse, nov. 1907, nOS 44-47.
pravek, 3

fascicule, 1907.
Analecta Bollandiana, T. XXVI, fase. IV, 20 oct.
1907.

Le Président,
P. DU CHATELLIER

L'un des Secrétaires,
lY C.-A. PICQUENARD .

Séance du 25 Décembre

190

présidence de M. P. DU CHATELLIER, Président
1\1-. le Président donne lecture des lettres qu'il a
reçues;
De M. Tréyédy, vice-président de notre Soci8té,

qui envoie à tous ses confrères des vœux affectueux,
et veut bien nous promettre pour une de nos prochai­
nes réunions la suite de ses travaux sur La Tour
d'Auvergne-Corret et sa famille;
De M. le Dr Picquenard, qui s'excuse de ne pouvoir
assister à la séance; -
De M. le Juge d'instruction de Saint-Pol (Pas-de­
Calais) qui donne le signalement d'un livre d'heures
du XIve siècle, orné de miniatures, récemment dérobé
à la Bibliothèque municipale de Saint-Pol; les biblio­
philes auxquels ce volume serait présenté sont priés
d'en doriner avis au Tribunal de Saint-Pol .

M. Bourde de la Ragerie lit la description d'un
manuscrit que la librairie Gougy, de Paris, met en
vente au prix de 10.000 francs. Ce volume provient
de la bibliothèque d'un grand seigneur bas-breton,
Tanneguy du Chatel. Nous reproduisons la description
donnée par le catalogue . Gougy, qui prouve que

Tanneguy du Chatel, homme de guerre . et homme

d'Etat, fut aussi un lettré et un bibliophile:
« Histoire ancienne sacrée et profane, ~ volume gr.
in-folio à ~ colonnes, de ~37 et 198 feuillets, maroquin
roug~, dentelle, dos orné, tranches dorées.

tIt
Superbe manuscrit sur vélin exécuté en France
entre 1463 et 1477, pour Tanneguy du Chatel, grand
écuyer de France, orné de quatre grandes miniatures :
deux à quatre, et une à deux compartiments formant
onze sujets, de bordures et de lettres ornées en or et
. en couleurs.
Le texte appartient à une compilation fort répandue
au XIve et au xv

siècle. Le premier volume com­
mence par une table des matières: « Cy commence
la table des rubriches du sixiesme livre» et est
divisé en trente-six chapitres. La rubrique du premier
est: « Con1ment Nostre Seigneur apparut à Josué
et des comrnandemens qu'il lui fist ». En tête a été
placée une grande miniature à quatre compartiments
représentant: 1° L)Apparition de Jésus; 2° Envoi
d'espions à Jéricho; 3° Josué en conseil avec les chefs
des tribus; 4° Le Passage du Jourdain .

Le septième livre est divisé en cinquante-huit
. chapitres. Le premier porte comme rubrique: « Dont
descendit Layus, roi de Thèbes, et comment il
ordonna son fils Edipus estte e~y;posé ë} mort ». La
miniature à quatre compartiments qui se trouve au
début retrace les principales scènes de cette célèbre
tragédie antique: 1 ° Laius, roi de Thèbes, à genoux

. devant la statue d'Apollon; 2° La Naissance d'Œdipe;
3° Le berger attache Œdipe par les pieds à un arbre;
4° Le berger Polybus détache Œdipe et le remet . à
son maître, le roi de Corinthe.
Le huitième livre est divisé en cent quarante-deux
chapitres. Le premier donne le commencement de

l'Histoire de Troyes, d'après Gilles de Rome. La
miniature qUI figure en têterepréscnte plusieurs scè­
nes de la vic de .J ason; ces peintures sont particuliè­
rement curieUSéS et bien traitées . .
Le neuvième livre, par lequel débute le second

LIlI

volume, commence ainsi: « Ci co~mence le IX

livre du premier volume de cet œuvre. Au prernier
chapitre duquel est con!enu comrnent Enéas et les
siens se mÏ1'ent en rn.er et après long voyage arri­
vèrent à Carthage ,). En tête la grande miniatùre
divisée verticalement en deux compartiments repré­
sente: '1

La reine Didon assistant à l'arrivée d'Enée;
':.. 0 Les Carthaginois sortant de leur ville pour recevoir
les nouveaux venus.
Le dixième livre n~est précédé d'aùcune peinture
et commence par l'histoire du prophète Samuel, et
le volume finit par ces mots: « Nous ferons fin icy
à ce xe livre et par conséquen t à ce premier volu'me,
et pour venir à l'onzième livre de notre œuvre qui
fera le commencement du second volume, auquel
commencement sera traicté de la fondation de cette
cité faille paT Rémus et Rémulus ». .
Toutes les miniatures, admirables de dessin et de
coloris, offrent un grand intérêt pour les costumes,
l'architecture et les modèles de navires du XV

siècle.
Les pages qui les eontiennent sont entourées d'une
large bordure à rinceaux et à fleurs, renfermant dans
le bas, les écussons armoriés de Tanneguy du Chatel,
grand écuyer, conseiller et chambellan de Louis XI,
et de sa femme Jeanne de Raguenel, vicomtesse c1e
la Bellière et de Combour. En dehors des armoiries,
les bordures de notre manuscrit montrent aussi les
initiales des deux époux T J entrelacées.
La conservation du manuscrit est absolument
parfaite. »
1\1. le marquis de Gestas de Lespérou~, de Loctudy;
présenté par M. P. du Chatellier et de Lacger, est
admis à l'unanimité aU nombre des membres de · la
Société.

LIV

Les volumes sui"ants ont été reçus pour la Biblio_

thèque:

Revue de Bretagne, nO de ,Novembre 1907.
Semaine religieuse du diocése de Quimper, nOS du
29 Novembre au 13 Décembre 1907 .

Mémoire de la Société archéologique d'Ille-et- Vi ..
laine, 'tr° partie du tome XXXVII (1907) .

Revue des Traditions populaires, Novem. bre 1907.
Mémoires de l'Académie de Nîmes, année 1906.
Bulletin de l'Université de Lille, 3° trimestre de
1907.
Mémoires de la Société archéologique de la Cha­
rente, année 1906-1907.
Recueil de la Commission des Arts et monurnents

historiques de la Charente-Inférieure, n° de Juillet-

Octobre 1907.

MM. du Chatellier et Bourde. de la Rogerie analy­
sent les mémoires publiées par la Société archéologi­
que d'Ille-et-Vilaine: Note sur la s'tation paléothique
de Saint-Helen, par M. l'Abbé Millon ; Fouille de
six tumuli da ns la commune de Lignol (1\1orbihan) ,
par M. J. Loth (les tumuli sont minutieusement
décrits; il a été fait peu de découvertes intéressantes) .

" Monnaies arrnoricaines, trouvaille de Roz-Lan-
drieux, par MM. Mathurin et. Mocudé (400 monnaies
de billon de la classe des Curiosolites, datant -- des
deux derniers siècles de l'ère ancienne) ; Cartulaire
de Saint-Sulpice la Forêt (suite), par M. l'abbé
Auger (le savant éditeur a inséré dans le cartulaire
douze chartes concernant les prieurés de Lesneven et

Locmaria-Quimper des années 1216 à 1338 ; plusieurs
de ces actes étaient inédits).
Les membres présents à la réunion sont ensuite
invités par M. du Chatellier, conformément au texte
des statuts, à procéder à l'élection du Bureau pour

l'année 1908. Par 10 sùffrages exprimés et un bulletin
blanc, le Bureau sortant est réélu:
j1. P. du Chatelier, Président;
MM. les chanoines Abgrall et Peyron, J. Trévédy
et Vle de Villiers du Te"rrage, Vice-Présidents;
MM. Bourde de la Rùgerie et Dr C. Picquenard,
Secrétaires;
M. Allier, Trésorier.
Sur la proposition de M.

le Dr Lagriffe, des félici-

tations sont votées au Bureau sortant pour la gestion
de notre Société pendant l'année 1907.
M. Bourde de la Ragerie donne lecture d'une
notice de notre confrère M. le Cte de Rosmorduc sur
le rôle de l'arrierre ban en Cornouaille et Léon (1636).
La première partie de cet important travail paraîtra
dans un de nos prochains bulletins.
Le Président,
P. du CHATELLIER .
. Le Secrétaü'e,
H. BOURDE DE LA ROGERIE .

- 340 . ,

DU TOME XXXIV

2.~tDL7a7

PREMIERE PARTIE
. ,0.11. 0

Table des procès-verbaux des délibérations de la Société
. archéologique du Finistère en 1907

Pages
LISTE DES SOCIÉTAIRES ...... " .... 7
ECHANGES OU SERVICES GRATUITS. . . . . . . . . 12
SÉANCE DU 31 JANVIER. . . . . . . . . . . . . 1
Note sur l'oppidum de Kerhuel et sur les vestiges de
retranchements de Kerampicard (La Forêt-Fouesnant)
- Conservation des arbres du placître de la chapelle
Saint-Tugen (Primelin).

Annexe: Rapport de la commission de comptabilité.. . . . IV
SÉANCE DU 28 FÉVRIER ...... , .......... V
Mort de M. Alfred Beau, notice nécrologique.

SÉANCE DU 21 MARS ...... , . . . . . . . . . . . IX
Conservation des arbres du placître de la chapelle de la
Mère de Dieu (Kerfeunteun). Note sur Guy Calarer,
chanoine du Mans et de Quimper (12t>3-1264 ... )
Annexe: Compte-rendu des ouvrages de M. C. Vallaux,
sur la Basse Bretagne et sur Penmarch. . . . . . . . . . . . . XII

SÉANCE DU 25 AVRIL ...... ' ..... ' . . . . . . . X VII
Note sur la date de la bataille de Questembert: 888. -
Conservation des arbres qui avoisinent la chapelle de
Saint-Tugen. Don par M. le Moyne, au Musée dépar­
temental, de 149 monnaies carthaginoises. - Note sur
des vestiges de voie romaine existant à Quimerch et à
Saint-EV;lrzec.

341

Annexes: Vœu émis par la Soéiété au sujet de l'affecta-
tion à donner au Palais èpiscopal de Quimper ....... .
Nécrologie: Notices biographiques sur MM. Lorans, A. Le
Maigre, abbé Stéphan, abbé GuÎrf'Îec ..............
SÉANCE DU 30 MAI. . . . . . . . . . . . . . . . . . ..........
Echange du bulletin avec les mémoires publiés à
Kojetin (Moravie, Autriche) par la Société d'archéologie
et d'anthropologie préhistoriques des pays tchèques.

Pages
XXI
XXIII
XXIX
Annexe: Notice ,nécrologique sur M. R. de Kerviler.. . .. XXXII
SÉANCE DU 27 JUIN ................. ,. .. . ......... XXXVIl

Comm.unication au sujet de la nouvelle affectation de
l'Evêché de Quimper. ' Don par MLle Ducourtioux
d'une eau-forte-représentant le menhir de Parc-Mensao,
près de Kergonan (Ergué-Gabéric). Renseignements
sur un ancien portrait de La Tour d'Auvergne-Conet.
-- Notes de bibliographie bretonne.
SÉANCE DU 2;5 JUILLET.. ........... . .. ' ; ........ .
Note complémentaire de M. de Brémond d'Ars sur la
famille du Chevalier de Lanidg( C. f. p. 213-~19). Vœu
tendant au classement comme monument historique
des restes de l'enceinte fortifiée de Quimper. Notes
de bibliographie bretonne: la paroisse N. D.du Mont-
Carmel, de Brest.

XLI

SÉANCE DU 31 OCTOBRE............ ............... XLV
Pl'ojet de restauration de la, cJ1apelle de St-Ninian de
Roscoff. Fouille d'un monument circulaire à Ros-
Kimerc'h, en St-Thurien.
SÉANCE DU 23 NOVEMBRE ................ ,. . . ... .. XLVIU
Communication au sujet du projet de " clÇlssement" des
anciens remparts de Quimper. Notes sur l'anguipède

de St-Mathieu (Plouaret) etsur une borne mlllaire existant

près du Guellen (Briec). Projet de transfert du
müsée archéologique départemental à l'Evéché.
S.f.:ANCE DU 26 DÉCEMBRE......... .............. LU
Description d'un manuscrit exécuté pour Tanneguy du
Chatel. Notes de bibliographie bretonne. RenoQ-

veHement du Bureau de la société.